• il y a 8 mois
Des tracteurs dans Paris, un grand débat imaginé par Emmanuel Macron qui vire au grand fiasco : la tension reste très forte chez les agriculteurs à la veille de l'ouverture du Salon à la Porte de Versailles. Laurence Marandola, porte-parole de la confédération paysanne, fait partie de ceux qui ont refusé les propositions de l'Élysée. Elle est l'invitée de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir du 23 février 2024 avec William Galibert.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL bonsoir, William Galibert et Alexandre de Saint-Aignan.
00:08 Il est 18h19 sur RTL.
00:10 Coup de com', manipulation, enfumage.
00:13 Pour une fois, la grande distribution et les syndicats agricoles sont d'accord,
00:16 mais ils sont d'accord pour être furieux contre Emmanuel Macron.
00:20 Son grand débat prévu demain au Salon de l'agriculture Vire.
00:23 Au fiasco, les invitations sont rejetées les unes après les autres.
00:26 La tension reste très forte ce soir, tellement forte.
00:30 Et avant juste d'accueillir Laurence Marandola, qui est avec nous,
00:34 pour la Confédération paysanne, on apprend à l'instant, Thomas Dépré,
00:39 que le grand débat n'aura plus lieu.
00:42 Oui, exactement. Emmanuel Macron vient de le faire sur Twitter.
00:45 C'était déjà un parsebillet ce matin qu'il avait plaidé l'erreur
00:48 en annonçant la présence des soulèvements de la terre.
00:51 Eh bien, le président, à nouveau, prend la parole sur le réseau social.
00:54 Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas un salon comme les autres.
00:58 Ils avaient voulu un débat ouvert. Ils en demandent aujourd'hui l'annulation, dont acte.
01:03 Voilà, Emmanuel Macron qui finalement, en quelque sorte, renvoie aussi
01:06 sur le dos des organisations syndicales à l'annulation de ce débat,
01:09 qu'il avait lui-même imposé.
01:11 Reste à savoir comment, finalement, va se passer cette visite du président demain.
01:15 Est-ce qu'il va se faire huer ? Est-ce qu'ils accepteront tout de même
01:18 de lui serrer la main au moment d'inaugurer demain le salon ?
01:21 On va poser la question à notre invité.
01:23 Voilà, tout à fait. Merci Thomas Dépré.
01:25 Et bonsoir, Laurence Marandola.
01:27 Bonsoir.
01:29 On vient peut-être de vous la prendre, mais je vais d'abord préciser que vous êtes
01:33 éleveuse en Ariège et que vous êtes la porte-parole de la Confédération paysanne.
01:37 Vous n'aviez pas forcément l'intention d'aller participer à ce débat avec Emmanuel Macron.
01:42 Vous avez été entendue finalement, puisque ce débat n'aura donc pas lieu du tout.
01:46 Oui, je viens de la prendre en direct, là, clairement.
01:49 Nous, on avait, à la Confédération paysanne, opposé un refus de fournir
01:54 30 agriculteurs pour participer à ce débat.
01:58 Ça, effectivement, on l'avait signalé à l'Élysée dès ce matin.
02:00 Et on avait réservé notre décision, parce qu'on voyait bien toutes ces circonvolutions,
02:06 à notre présence, à la mienne, à celle de l'autre responsable syndicaux.
02:10 On n'avait pas donné de réponse. On avait dit ni oui ni non.
02:12 On attendait de voir ce qui se passe.
02:13 Et je parle de circonvolution pour ne pas parler de mise en scène de mascarade,
02:18 au lieu de faire de la com' ce dont on a besoin, les agriculteurs,
02:24 effectivement, c'est de réponse aux problèmes de fonds qui ont été soulevés ces dernières semaines,
02:29 et de réponse aux propositions qu'on a pu faire remonter auprès du gouvernement.
02:34 Mais qu'est-ce qui vous fâchait tant dans ce débat ?
02:37 Qu'est-ce qui vous fâchait tant dans l'organisation de ce débat ?
02:39 Est-ce que vous considérez, ce soir, avoir finalement tenu une sorte de victoire,
02:43 en faisant reculer et annuler l'événement ?
02:46 Non, ce grand débat n'avait clairement pas de sens.
02:49 Ce n'est pas ce que la Confédération paysanne avait demandé.
02:53 Nous, on avait demandé une rencontre avec le Président de la République,
02:59 avec l'ensemble des partis prenant agricole, qui n'a pas eu lieu.
03:02 Il y a eu des échanges bilatéraux toutes ces dernières semaines,
03:05 mais pas d'échanges structurés avec la profession.
03:07 C'est ça qu'on demandait, et pas un grand débat.
03:10 Enfin, voilà, des grands problèmes, un grand débat, et rien derrière.
03:13 C'est quand même une marque de fabrique qu'on connaît à ce gouvernement.
03:16 Et je pense que c'était absolument déplacer une vraie mascarade pour l'agriculture.
03:22 Aujourd'hui, redéfinir des politiques agricoles, ça nécessitait vraiment autre chose qu'un grand débat,
03:27 ou qu'un grand oral pour le Président de la République.
03:29 Voilà, et le vrai sujet, ce dont j'aimerais parler du coup, c'est vraiment du fond.
03:33 Comment, aujourd'hui, on répond aux difficultés de l'ensemble des paysannes et des paysans dans ce pays,
03:38 avec des propositions fortes ?
03:40 On exigeait une loi d'urgence pour établir des prix planchers,
03:44 pour qu'enfin les agriculteurs puissent couvrir leurs coûts de production et se rémunérer.
03:47 Un arrêt des accords de libre-échange dans lesquels des pans entiers de l'agriculture sont sacrifiés.
03:52 Voilà, un accompagnement fort de tous les paysans,
03:55 des mesures de protection forte du foncier pour envisager l'installation.
03:59 C'est de ça qu'on a envie de parler, et ça ne peut pas se faire dans un grand débat.
04:03 Une fois que la Confédération paysanne a dit ça, on refuse pas.
04:06 Au contraire, au contraire, qu'il y ait des vrais débats démocratiques,
04:09 qui dépassent largement la sphère corporatiste du monde agricolo-agricole,
04:15 parce que les questions d'agriculture et d'alimentation sont des sujets de société.
04:21 Laurence Parandola, juste une question au sujet de ce grand débat qui est donc, je le rappelle, annulé.
04:26 Vous avez eu des contacts avec l'Elysée ces dernières heures, vous en avez parlé avec eux ?
04:30 Alors, du coup, on est vraiment en direct.
04:33 Au moment où je prenais l'antenne avec vous, j'ai un appel du conseiller de l'Elysée,
04:37 du coup, je le rappellerai tout à l'heure. Voilà exactement le timing dans lequel on est.
04:42 Vous êtes invité tout de même à échanger, non pas sous forme de grand débat,
04:47 mais sous forme à préciser peut-être un petit déjeuner,
04:50 ou d'échanger d'une manière ou d'une autre avec le Président.
04:53 Est-ce que, voilà, je vous fais en avance le message que va vous laisser sur votre répondeur le conseiller de l'Elysée,
04:58 est-ce que vous allez lui dire oui, dans un plus petit comité, pas de problème ?
05:01 C'est finalement cette mise en scène qui vous gênait plutôt ?
05:04 Est-ce que, quand même, l'idée de rencontrer le Président dans un autre format n'est pas abandonnée ce soir pour vous ?
05:09 Non, on va attendre de voir la proposition,
05:13 et peut-être que ce sera l'occasion de le rencontrer, de se redire des choses.
05:18 Mais je voudrais redire ce que j'exprimais, l'idée de débattre avec la société
05:23 de ces enjeux d'agriculture, d'alimentation.
05:25 La Confédération Paysanne en est extrêmement favorable,
05:28 mais sous un vrai format, avec du temps, pour que les choses puissent s'être exprimées,
05:33 pour qu'il y ait des réponses qui puissent être apportées,
05:35 et pas 300 personnes qui ont chacun eu la parole une minute.
05:38 C'était ça qui était scandaleux pour aborder ces questions agricoles et alimentaires
05:42 qui sont importantes absolument pour tout le monde dans notre pays,
05:45 pour les agriculteurs, pour continuer à pouvoir faire notre travail,
05:48 le faire correctement, le faire face aux enjeux climatiques,
05:51 et surtout aux enjeux économiques, de pouvoir vivre de notre travail,
05:54 et face aux citoyens, aux consommateurs, à nos voisins.
05:57 Nous, on y est extrêmement favorable.
05:59 On a aussi l'impression qu'il y a un problème un peu personnel avec le Président.
06:02 Je dis ça parce qu'on a vu Gabriel Attal dialoguer très tranquillement,
06:06 en Charente, cet après-midi, avec les syndicats agricoles.
06:10 C'est finalement la personne, la façon de faire aussi du chef de l'État
06:14 qui vous dérange profondément dans ces temps de crise agricole ?
06:18 Non, ce n'est pas une question de personne, de personnifier les difficultés.
06:23 Ce qui nous dérange, c'est la méthode,
06:26 et c'est l'application sans relâche d'une politique qui écrase les paysans.
06:33 C'est ça qui nous dérange à la Confédération Paysanne.
06:35 C'est ces politiques successives, alors il y en a eu bien avant Emmanuel Macron,
06:38 mais qui se poursuivent aujourd'hui,
06:40 des politiques économiques, des politiques publiques sur l'agriculture,
06:43 qui abandonnent, qui écrasent des pans entiers de l'agriculture.
06:46 Je veux parler de l'élevage, des fruits et légumes.
06:49 Ce sont des secteurs qui sont très peu soutenus par la puissance publique,
06:53 et c'est ça qu'on pointe du doigt aujourd'hui.
06:55 C'est vraiment la méthode et les politiques, la fiscalité agricole,
06:59 qui sont extrêmement délétères, qui broient, qui détruisent des fermes tous les jours.
07:03 Il y a 200 fermes qui disparaissent chaque semaine en France.
07:06 C'est de ça qu'on parle, ce n'est pas une question de personne,
07:08 c'est bien une question de politique.
07:11 Pour mener ce combat, est-ce qu'il faut s'attendre à des actions,
07:14 cette semaine, de votre part, de votre syndicat,
07:17 dans le salon de l'agriculture ou autour du salon de l'agriculture ?
07:20 On vous a vu, vous aussi, vous y étiez bloqué, le siège de Lactalis,
07:24 mercredi en Mayenne. Est-ce que d'autres choses sont dans les tuyaux pour les jours qui viennent ?
07:29 Bien sûr, on avait annoncé qu'on était mobilisés avant le salon,
07:33 pendant le salon, après le salon.
07:35 Il y a eu cette action très forte, mercredi, à Lactalis,
07:39 justement pour être au cœur du réacteur des mécanismes d'entreprise
07:45 qui détruisent des paysans, un numéro un mondial
07:49 qui refuse de payer un prix qui permet aux éleveurs de vivre de leur travail.
07:53 On aura une action dans la semaine du salon sur le même sujet, exactement,
07:57 et on décidera ensuite comment poursuivre cette mobilisation
08:00 pour enfin obtenir des réponses aux propositions qui sont faites.
08:04 Parce qu'en fait, des propositions pour que les agriculteurs vivent de leur travail,
08:08 elles existent, les alternatives, elles existent.
08:10 C'est juste qu'il faut que les politiques puissent changer assez radicalement
08:14 pour accompagner tous ces agriculteurs.
08:16 Merci beaucoup, merci infiniment Laurence Marandola.
08:19 Vous êtes porte-parole de la Confédération paysanne.
08:22 L'info du soir, on l'a vécue, on l'a appris en direct pendant cette interview.
08:26 Le grand débat agriculture prévu et voulu par Emmanuel Macron n'aura pas lieu.
08:32 Le président espère le remplacer par une rencontre avec les syndicats,
08:36 et vous l'avez entendu, cette rencontre n'est pas encore certaine.
08:38 En tout cas, la Confédération paysanne n'a pour l'instant pas dit oui.
08:42 Bien sûr, on vous fait vivre tout ce qui est en train de bouger en ce moment même,
08:47 avec cette annulation, cette débâcle de l'événement voulu par le président.
08:51 Et puis dès demain matin, au Champs-du-Coc, on sera en direct du Salon de l'agriculture
08:54 avec nos reporteurs, nos envoyés spéciaux, avec les acteurs du monde agricole
08:58 pour cette journée tellement particulière.
09:00 Elle est déjà en temps normal, mais là, elle s'annonce totalement imprévisible.
09:05 Ce qui est prévisible par contre, c'est la suite de notre programme dans RTL Bonsoir,
09:09 avec dans un instant notre invitée pour tout comprendre.
09:11 Tout comprendre à la Tour Eiffel, un ennemi mortel, la guette, c'est la rouille.
09:15 Est-ce qu'elle est en danger, cette Tour Eiffel, fermée depuis 5 jours pour cause de grève ?
09:19 Un amoureux, un spécialiste du monument, notre ami Samuel Goldschmidt, avec nous dans un instant.
09:24 Et on voit ça juste après, une petite pause, à tout de suite.
09:27 William Galibert, Alexandre de Saint-Aignan.
09:30 RTL BOND
09:32 [SILENCE]

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