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Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la crise agricole, de la visite chaotique d'Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture en comparaison avec celle de Jordan Bardella, du couac des soulèvements de la terre, du rétropédalage sur les prix planchers et de l'expulsion de l'Imam Mahjoub Mahjoubi.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la crise agricole, de la visite chaotique d'Emmanuel Macron au Salon de l'Agriculture en comparaison avec celle de Jordan Bardella, du couac des soulèvements de la terre, du rétropédalage sur les prix planchers et de l'expulsion de l'Imam Mahjoub Mahjoubi.
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:09 - Bienvenue et bonjour Maude Bréjon. - Bonjour.
00:11 - Et merci de votre présence et votre grande interview ce matin sur CNews et Europe 1.
00:15 Vous êtes la porte-parole des députés Renaissance et députés des Hauts-de-Seine.
00:18 Le Premier ministre Gabriel Attal a donc décidé hier soir, Maude Bréjon, de se rendre au salon de l'agriculture pour participer notamment à un dîner.
00:26 C'est le 60e anniversaire de l'événement. Une visite surprise qui a été décidée après l'accueil enthousiaste de Jordan Bardella dans ce même salon.
00:34 - Oui, c'est normal que le Premier ministre s'y rende. Moi, je vais vous dire, je pense que vous faisiez référence à Jordan Bardella,
00:39 je pense que la politique, ce n'est pas de la télé-réalité et qu'on ne se mesure pas à l'applaudimètre ou au nombre de vues sur TikTok.
00:45 Ce qui m'a frappée ce week-end, c'est qu'on avait d'un côté le président de la République courageux, courageux,
00:50 qui connaissait ses dossiers, qui allait sur des sujets où il y a beaucoup de complexité, apporter des réponses.
00:56 Et de l'autre côté, Jordan Bardella qui se baladait tout sourire sur le salon de l'agriculture avec des grandes déclarations d'intention.
01:02 Vous savez, ce numéro où on veut tous aider les agriculteurs, on veut tous aider les agriculteurs, sauf qu'il n'y a pas de baguette magique.
01:08 Et à un moment, il faut mettre les mains dans le cambouis et effectivement apporter des solutions qui ne sont pas faciles à construire, mais c'est ce que fait le président.
01:14 On va en parler, mais reconnaissez que Jordan Bardella n'est pas au pouvoir, donc difficile aussi d'éprouver ses propositions.
01:20 Vous allez nous en parler. Est-ce que vous reconnaissez malgré tout qu'il a eu un accueil qu'on peut qualifier de positif,
01:25 voire d'enthousiaste par rapport à ce qu'on a connu ? Et on va en parler samedi avec le président de la République.
01:30 Encore une fois, je pense qu'il n'y a pas de comparaison possible entre Emmanuel Macron, qui est président de la République,
01:36 qui est au pouvoir depuis sept ans, qui depuis des semaines trouve des réponses, je pense par exemple au fonds d'urgence sur la trésorerie,
01:45 qui a été annoncé par le président samedi, qui se rend à Bruxelles pour construire des réponses à l'échelle de l'Union européenne,
01:51 et Jordan Bardella qui est dans le YACAF au compte permanent. Alors, au YACAF au compte permanent, on ne vote pas le budget de l'APAC.
01:57 Au YACAF au compte permanent, on propose insidieusement un éloignement, en tout cas un isolement de la France par rapport à l'Union européenne.
02:04 Je ne pense pas que ce protectionnisme-là serve les agriculteurs. Je pense que les agriculteurs ont besoin de marcher, je pense qu'ils ont besoin d'exporter.
02:12 Arnaud Rousseau le disait d'ailleurs hier sur le blé, sur le fromage, sur les produits laitiers, sur les vins, sur les spiritueux.
02:19 Donc l'isolement de la France que propose le Rassemblement national n'est pas la solution, c'est mortifère pour nos agriculteurs.
02:24 Mortifère, vous nous direz précisément pourquoi, mais je reviens sur ce que vous avez dit, ce n'est pas la politique TikTok et le nombre de vues.
02:30 Le Premier ministre, un peu comme vous hier, a dénoncé le cirque médiatique et politique, mais reconnaissez-moi de vrai, Jean,
02:35 on ne peut pas dénier aux oppositions d'aller au Salon de l'Agriculture, ça a été fait de tout temps.
02:40 Jacques Chirac avait une foule, un bain de foule incroyable, peut-être pas des selfies à l'époque, mais des photos.
02:46 C'est quand même assez étrange de critiquer ce qui a été fait depuis des années.
02:49 Chacun est bienvenu au Salon de l'Agriculture, les politiques, les citoyens, c'est très bien.
02:53 D'ailleurs, on encourage évidemment tout le monde à y aller.
02:55 Moi, ce que j'attends d'un responsable politique, peu importe son parti, ça vaut pour le Rassemblement national,
03:00 comme la France Insoumise, Les Républicains, Renaissance, tout ce que vous voulez.
03:02 Ils n'ont pas eu le même accueil.
03:04 D'ailleurs, hier, on peut noter que Raphaël Glucksmann, pour les socialistes, y était.
03:08 Ce n'est pas lui faire des honneurs de dire qu'il n'y a pas eu de foule autour de lui.
03:13 Ce qui changera concrètement le quotidien des agriculteurs, à savoir leur fin de mois, à savoir la considération qu'on leur porte,
03:22 ce n'est pas le niveau de l'applaudismaître, encore une fois, au Salon de l'Agriculture.
03:26 C'est d'arriver à apporter des réponses concrètes, parce qu'au fond, ils demandent une chose très simple.
03:30 Ils veulent vivre de leur travail. Nous, on veut leur permettre de vivre de leur travail.
03:33 Ils ne demandent pas l'assistanat, contrairement à ce que j'ai pu entendre ici ou là.
03:37 Ils demandent à ce qu'on les laisse bosser dans des conditions décentes, avec moins de normes,
03:44 avec des prix qui soient plus justes. Et nous, c'est sur quoi on travaille.
03:48 Est-ce que vous pensez aussi que ce sont des militants politiques extrêmes au sein de la coordination rurale
03:54 qui auraient réservé, selon vous, cet accueil plus que musclé à Emmanuel Macron ?
03:58 Oui, je pense qu'il y a une politisation qui est évidente.
04:01 Mais pourquoi ? Est-ce que derrière chaque agriculteur en colère, il y a forcément un militant ?
04:04 Ce n'est pas du tout ce que je dis. Mais il y a, au sein de certains syndicats,
04:08 et notamment celui auquel vous faites référence, des militants politisés, radicalisés,
04:14 et pour certains, engagés auprès du Rassemblement national. C'est leur droit.
04:18 C'est leur droit, mais personne n'est dupe. Et donc, il faut avancer à visage découvert.
04:22 Et il y a évidemment, et c'est le cas d'une immense majorité, des agriculteurs qui souffrent,
04:27 qui attendent davantage de considérations, qui attendent de vivre mieux de leur travail.
04:30 Et donc, nous, c'est avec eux qu'on doit discuter.
04:32 Avancer, vous avez dit, pour le président de la République.
04:34 Il a eu du mal à avancer, si ce n'est au prix d'un entourage sécuritaire inédit,
04:40 des allées qui étaient vidées, des Français qui ont attendu pour un salon qui a été retardé pour son ouverture.
04:45 Est-ce que c'est aujourd'hui un président qui est "boomkérisé", mot de Bréjan ?
04:49 Si le président était "boomkérisé", il n'aurait pas passé 13 heures au salon de l'agriculture.
04:53 Avec des conditions inédites.
04:54 Vous savez, moi, je préfère toujours quelqu'un qui se confronte aux colères,
04:58 qui laisse cette colère s'exprimer, qui accepte des échanges très vifs, parfois,
05:03 plutôt que quelqu'un qui reste chez lui, au chaud, dans son palais.
05:06 Et moi, je pense que chacun peut reconnaître au président de la République,
05:10 qu'on l'apprécie ou qu'on ne l'apprécie pas,
05:12 qu'il n'a jamais fui la confrontation, qu'il n'a jamais fui le débat,
05:15 et on l'a vu encore au salon de l'agriculture.
05:17 La confrontation, mot de Bréjan, jusqu'où ?
05:19 On sait maintenant qu'il se cache derrière l'ubuesque décision d'avoir pensé
05:23 à inviter un temps les soulèvements de la terre.
05:25 Ce sont des conseillers, le président les défend, ce matin, dans le Figaro.
05:29 Est-ce qu'il y a donc quand même une sorte de lobby d'écolos radicaux
05:33 autour du président qui aurait pu inviter,
05:37 et ça ne les aurait pas gênés, de voir les agriculteurs débattre ?
05:40 Deux choses.
05:42 Comme le président de la République, moi, j'apprécie assez peu
05:45 qu'on s'en prenne nommément aux équipes.
05:47 Si un jour, il y a quelque chose qui se passe mal dans votre matinal,
05:49 Sonia Mabrouk, vous n'accepteriez pas qu'on rejette la faute
05:52 sur vos collaborateurs, je pense.
05:54 Mais je ne suis pas, pardonnez-moi au pouvoir...
05:56 Ça ne vous interpelle pas quand des conseillers prient cette initiative ?
05:59 Moi, je vais vous dire, vous me demandez s'il y a un lobby écolo,
06:01 s'il y avait un lobby écolo autour du président de la République,
06:03 on n'aurait pas demandé la dissolution des soulèvements de la Terre,
06:05 on n'aurait pas mis en pause le plan Eco-FITO,
06:07 on n'aurait pas relancé le nucléaire il y a deux ans.
06:09 Fermez le ban.
06:11 Et c'est une spécialiste du nucléaire qui le dit.
06:13 Au passage, je le précise.
06:15 Bon, merci.
06:16 Donc, vous estimez qu'il n'y a pas eu erreur ?
06:18 Il y a eu six invitations.
06:21 Il y a eu, et ça, j'ai entendu différentes versions.
06:24 Évidemment, là-dessus, quelque chose qui n'était pas souhaitable.
06:27 Moi, je vais vous dire, je combats en tout point les soulèvements de la Terre.
06:30 Ce n'est pas des gens avec qui on doit discuter.
06:32 On a d'ailleurs demandé leur dissolution précisément pour ça.
06:35 Moi, je me rappelle de femmes et d'hommes qui étaient cagoulés
06:37 en train d'envoyer des boules de pétanque sur les forces de l'ordre à Saint-Sauline.
06:40 J'estime qu'à aucun moment, ils n'ont leur place dans des discussions et dans des débats,
06:45 ce qui ne veut pas dire qu'on ne doit pas discuter avec des associations écologistes,
06:49 mais pas avec elles.
06:50 Sur le fond du projet dans le Figaro ce matin,
06:52 Emmanuel Macron affirme que la crise doit être réglée d'ici à trois semaines,
06:55 la crise agricole, et le président a affirmé qu'il faut quatre ou cinq...
06:59 Maude Bréjon, grande mesure, et pas 150.
07:02 Est-ce que ça peut paraître un peu provocateur de dire ça ?
07:05 Les agriculteurs, ils ont un cahier de doléances, de revendications.
07:09 Est-ce qu'il faut les résumer aujourd'hui à quatre, cinq idées ?
07:12 Non, mais c'est quatre ou cinq lignes directrices.
07:15 Je ne pense pas qu'à la fin, les agriculteurs aillent compter
07:18 le nombre de cases qu'on aura coché sur un cahier, voyez-vous.
07:21 Il y a eu d'abord des réponses d'urgence, qui ont été annoncées par le Premier ministre,
07:24 Gabriel Attal, j'ai entendu les organisations syndicales dire que ça allait dans le bon sens.
07:28 Insuffisant, mais dans le bon sens.
07:30 Il y a une deuxième série de mesures, initiées par le président de la République,
07:33 et qui, effectivement, devront trouver fin ou aboutissement dans trois semaines,
07:37 parce qu'on a besoin d'avancer, le gouvernement et les agriculteurs.
07:40 Et puis ensuite, il y a les réponses de long terme,
07:42 et celles-là passent d'une part par le plan législatif,
07:44 on aura l'occasion de débattre d'une loi d'orientation agricole
07:47 à l'Assemblée nationale dans les mois à venir, et à l'échelle européenne.
07:51 Mais parlons du plan national, et d'ailleurs européen,
07:54 c'est lié pour la proposition du prix plancher.
07:56 Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau,
07:58 qui était hier notre invité au grand rendez-vous européen à CNews,
08:01 les Échos, conteste avoir changé d'avis, et pourtant, mot de Bréjon.
08:04 Il y a quelques semaines, quelques mois à peine,
08:06 il disait que c'était une proposition démago de la France insoumise.
08:09 Maintenant qu'elle est mise en avant par Emmanuel Macron, il la trouve formidable.
08:13 Non, parce qu'on ne parle pas du tout de la même chose.
08:15 Ce qu'a proposé la France insoumise,
08:17 c'était des prix administrés vertueux pour les consommateurs.
08:21 Ils ne prenaient pas, en tout cas en première intention,
08:25 le revenu des agriculteurs. Nous, qu'est-ce qu'on dit ?
08:27 On dit qu'il faut qu'on arrive à définir
08:29 des indicateurs de coûts de production, qu'il y ait de l'amont à l'aval,
08:32 et qui permettent quoi ? Très simplement,
08:34 qui permettent de mieux répartir derrière les profits,
08:37 mieux répartir la richesse, tirer...
08:39 - Peu au bout, c'est la même proposition.
08:41 Pourquoi avoir torpillé ce qu'avait dit la France ?
08:43 - Filière par filière, et c'est le faire à l'échelle européenne.
08:46 Ce n'est pas la même chose que ce que proposait la France insoumise.
08:49 - Mais vous diriez que c'était le modèle soviétique,
08:51 ce qu'avait proposé la France insoumise ?
08:53 Filière par filière, le ministre est quand même incroyable.
08:55 Vous êtes sur des nuances de proposition.
08:57 - Les prix administrés, où l'État fixe le prix du lait,
09:00 fixe le prix du céréal en début d'année,
09:02 indépendamment d'ailleurs de la conjoncture,
09:05 en claquement de doigts,
09:07 ça se passe dans des modèles effectivement très à gauche,
09:11 et on a vu d'ailleurs ce que ça avait pu donner,
09:13 notamment en Amérique latine.
09:15 - Vous ne dites pas de volte-face.
09:16 Est-ce que vous reconnaissez un changement de pied,
09:18 du moins sur le Green Deal ?
09:19 Vous aviez accompagné le Green Deal,
09:21 qui est non pas pour le caricaturer,
09:23 mais en partie, c'est l'Europe de la décroissance,
09:25 ce qu'a reconnu le président de la République.
09:27 Or, il est normalement déporté par Pascal Canfin,
09:31 qui était un euro-député macroniste.
09:33 Est-ce que vous reconnaissez un changement de pied sur ce sujet ?
09:36 - Non, mais il y a quelque chose de fondamental dans le Green Deal,
09:39 c'est l'objectif d'atteindre la neutralité carbone.
09:41 Et il faut le rappeler, l'agriculture ne se fait pas
09:44 au détriment de l'écologie, et l'écologie ne se fait pas
09:46 au détriment de l'agriculture.
09:47 Les deux vont de pair.
09:48 D'ailleurs, les agriculteurs sont probablement
09:50 les premiers écologistes.
09:51 Ils sentent la biodiversité, l'évolution du climat,
09:54 ils la subissent aussi, parfois.
09:56 Et donc, ce Green Deal, l'objectif de ce Green Deal,
09:59 il doit être maintenu.
10:00 Comment est-ce qu'on accompagne ?
10:01 On parlait de l'agriculture, mais l'énergie, les transports.
10:03 - Et sans voler des croissances.
10:04 - En revanche, moi, c'est ma conviction,
10:06 celle de l'a toujours été, c'est que l'écologie
10:08 est compatible avec la croissance.
10:09 Et qu'une écologie sans croissance,
10:11 ce n'est pas une écologie qui est acceptable,
10:13 qui est souhaitable, qui est durable.
10:15 - Est-ce qu'on dit aux agriculteurs qu'il faut davantage produire ?
10:17 Parce que dans ce Green Deal, c'est l'inverse.
10:19 - Probablement des ajustements à faire.
10:21 Probablement des ajustements à faire dans ce texte.
10:24 Et c'est ce que portera le président de la République.
10:26 Il en a parlé samedi au salon.
10:28 - En réalité, la grande question, peut-être,
10:30 que se posent aussi nos téléspectateurs et auditeurs,
10:32 Maud Bréjean, est-ce qu'on a encore le pouvoir sur ces choses-là ?
10:34 Vous avez dit très justement, cadre européen.
10:36 Est-ce qu'on a notre souveraineté et une maîtrise
10:39 et même quelques marges de manœuvre pour changer les choses ?
10:42 - Alors, non seulement on l'a, mais notre souveraineté
10:45 passe par l'échelle européenne.
10:47 - Vous vous dites souveraineté européenne et pas nationale ?
10:49 - À bien des égards. Je pense que l'un est complètement compatible avec l'autre.
10:53 Moi, je ne choisis pas entre la souveraineté française
10:55 et la souveraineté européenne.
10:56 Je pense que la souveraineté française...
10:58 - Parfois, elle s'oppose.
10:59 - La souveraineté française, elle passe aussi par une action commune
11:02 à l'échelle de l'Union européenne.
11:03 C'est le cas sur l'agriculture. C'est le cas sur l'immigration.
11:06 Et que les grands défis, je pense par exemple à l'Ukraine,
11:09 passent par une action européenne.
11:11 Le plan de relance pour Rassemblement national
11:13 avait d'ailleurs voté contre à l'échelle européenne.
11:15 Ça a permis de nous relever suite aux crises.
11:17 - Je vous donne un exemple. Sur le poulet ukrainien, par exemple,
11:20 souveraineté européenne, si je peux dire, et souveraineté nationale
11:22 peuvent s'opposer, puisque ce qu'on fait pour les éleveurs ukrainiens
11:26 porte préjudice aux paysans français.
11:28 Dans ce cas-là, qu'est-ce que vous choisissez ?
11:30 - On adapte. On dit bien sûr qu'il faut aider l'Ukraine.
11:32 Bien sûr qu'il faut que l'Ukraine puisse exporter à force et aurée
11:35 dans un moment où elle en a impérativement besoin
11:37 pour des raisons économiques.
11:38 Et en même temps, peut-être faut-il réfléchir à des systèmes de quotas
11:41 pour que... - Pour rétablir les barrières douanières.
11:45 - Ces importations ne viennent pas amputer une partie des ventes
11:50 de nos agriculteurs. C'est pas rétablir des barrières douanières.
11:52 - Elles étaient suspendues pour l'Ukraine.
11:54 - C'est arriver à maîtriser et avoir une forme de contingent
11:58 sur qui exporte quoi et où.
12:00 - Est-ce qu'on rétablit pour... - Que chacun puisse se retrouver à la fin.
12:03 - Je vous pose la question directement. Est-ce que vous protégez d'abord
12:07 les paysans français ou les céréaliens ukrainiens,
12:09 même si on est solidaires, ça va de soi avec l'Ukraine ?
12:12 - Je pense que si vous voulez, la survie de l'Ukraine,
12:17 le fait que l'Ukraine finisse in fine par gagner cette guerre,
12:20 par préserver son territoire, ça protégera toute l'Europe,
12:23 ça protégera la France et ça protégera aussi nos agriculteurs
12:26 qui sont des citoyens français comme les autres.
12:28 Et en même temps, effectivement et indéniablement,
12:31 on doit aider les agriculteurs pour qu'ils puissent continuer à exporter.
12:35 Et d'ailleurs, on continue à exporter.
12:37 - Autre sujet, Maude Bréjean, c'est aujourd'hui, normalement,
12:39 que le juge des référés doit se prononcer sur la requête
12:42 en référé-liberté, c'est ainsi que ça s'appelle,
12:45 de l'imam Majoubi qui a été expulsé après ses propos anti-France.
12:51 Est-ce que tous ces recours qui peuvent être actionnés par ces imams
12:54 jouent quand même contre la France, contre même notre sécurité, selon vous ?
12:58 - Non, parce que d'une part, on est un État de droit,
13:00 il y a des recours, c'est valable pour tout le monde.
13:03 Ces recours ne sont pas nécessairement défavorables à l'État
13:06 et ces recours n'empêchent pas nécessairement l'exécution
13:10 de la décision qui a été prise, ils ne sont pas forcément suspensifs.
13:13 On peut expulser quelqu'un, parfois, même s'il y a un recours.
13:16 Ça, c'est la première chose.
13:18 Et la seconde, c'est qu'effectivement, l'État doit être fort.
13:20 L'État doit être fort, et donc s'il y a besoin de changer la loi,
13:22 il faut le faire.
13:23 On l'a fait avec la loi contre le séparatisme,
13:26 on l'a fait avec la loi immigration.
13:27 Alors, on nous a dit qu'on était d'extrême droite, fachos,
13:31 on a tout entendu dans l'hémicycle.
13:33 C'était une loi qui était nécessaire pour mieux protéger les Français.
13:36 Donc, si à l'avenir, il y a besoin de continuer à faire évoluer la loi
13:39 pour aller dans ce sens-là, je suis favorable à ce qu'on le fasse.
13:41 Bataille politique et bataille législative que vous portez
13:45 et la bataille culturelle, selon vous, pour conclure,
13:47 Maude Bréjean, comment on peut opposer aujourd'hui
13:49 un contre-discours, une sorte de contre-récit à ces discours de haine ?
13:53 Comment on fait dans le pays, malheureusement, de Samuel Paty
13:56 et de Dominique Bernard pour pouvoir tout enseigner
13:59 et pour donner à aimer la France, tout simplement ?
14:02 Je pense qu'il y a besoin, probablement, d'être beaucoup plus présents
14:05 aux côtés des enseignants.
14:07 La réalité, c'est que les enseignants, les chefs d'établissement,
14:10 le personnel de l'Éducation nationale,
14:12 c'est peut-être souvent retrouvé seul, en première ligne,
14:16 en tout cas, a eu ce sentiment, et un sentiment, ça se respecte.
14:19 Il y a besoin de davantage d'accompagnement
14:21 au niveau des rectorats, au niveau des établissements,
14:24 peut-être une parole politique beaucoup plus forte.
14:26 Moi, je note que c'est ce qu'a porté le ministre de l'Éducation nationale,
14:29 Gabriel Attal, aujourd'hui Premier ministre.
14:31 On sait que l'actuel ministre va porter la même parole que Gabriel Attal.
14:34 Mais j'ai aucun doute que l'actuel ministre,
14:36 malgré des positions en carrière différentes,
14:39 portera la même parole.
14:40 Donc Nicole Belloubet et Gabriel Attal,
14:42 même combat exactement sur l'école ?
14:44 Elle a rejoint un projet, et Gabriel Attal a été extrêmement clair
14:47 sur les valeurs qui étaient les siennes.
14:49 Donc elle doit, si je puis dire, se soumettre, en tous les cas,
14:52 suivre la ligne de ce projet, quelles que soient ses convictions personnelles.
14:55 Quand vous rejoignez une équipe, vous rejoignez un projet,
14:59 vous rejoignez des valeurs, donc vous y adhérez,
15:02 et effectivement, vous les suivez.
15:04 Ça me semble la moindre des choses, comme on est ministre.
15:06 - Bien entendant, merci. - Merci à vous.
15:08 Bonne journée. C'était votre interview ce matin sur CNews et Europe 1.
15:11 - Je vous dis bonne journée et à bientôt. - Merci à vous.