Elisabeth Lévy - "Israël menacé de disqualification à l'Eurovision, mais il n'est pas l'agresseur !"

  • il y a 7 mois
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-02-27##
Transcript
00:00 - Il est 8h13, dans un instant on reviendra sur l'annonce d'Emmanuel Macron hier soir,
00:05 qui n'exclut pas, vous l'avez entendu dans le journal,
00:07 qui n'exclut pas l'envoi de troupes au sol en Ukraine.
00:10 Ça changerait évidemment la donne, mais bon, pour l'instant c'est une hypothèse.
00:14 Lévis sans interdit, bonjour Elisabeth Lévy.
00:16 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:18 - Même le concours de l'Eurovision serait perturbé par la guerre Israël-Hamas.
00:25 De quoi s'agit-il alors ?
00:26 - Ben oui, la politique est partout, y compris dans les enceintes qui se prétendent le plus apolitiques.
00:31 Donc la guerre de Gaza et ses passions se sont invitées dans le vénérable Radio Crochet européen,
00:37 dont la demi-finale doit avoir lieu le 11 mai à Malmö,
00:41 ville suédoise qui a d'ailleurs connu plusieurs poussées d'antisémitisme ces dernières années.
00:46 Alors en Scandinavie, il faut savoir que l'Eurovision c'est très très populaire,
00:49 vous avez je crois 3 millions de Suédois sur 10 millions qui vont regarder,
00:53 contrairement à Israël qui n'est pas populaire,
00:56 l'islamo-gauchisme n'est pas une exclusivité française.
00:59 Et dans tous ces pays, en Suède, en Finlande, en Islande,
01:03 il y a eu des protestations et des pétitions d'artistes pour appeler au boycott
01:07 si Israël participait au concours.
01:09 Alors on devine les arguments, ce sont les éléments de langage d'une grande partie des gauches européennes,
01:14 génocide, apartheid, crimes contre l'humanité, Free Palestine, voilà.
01:19 Alors à l'union des télés européennes, l'UER, les représentants de ces pays du nord
01:25 réclamaient le bannissement d'Israël.
01:27 Delphine Ernotte qui dirige l'UER aujourd'hui, donc la française,
01:31 a fait valoir qu'aucune des causes d'exclusion prévues par le règlement n'était réalisée.
01:35 Et donc le front anti-israélien a trouvé un autre angle,
01:39 c'est celui de la chanson qui est intitulée "Pluie d'octobre"
01:42 qui doit être interprétée par Eden Golan,
01:44 et c'est une chanson d'e-style politique, ce qui est interdit par le règlement.
01:49 Donc tout ça est étudié en ce moment par la commission Idouane,
01:52 et les israéliens ont dit eux que si leur chanson était censurée,
01:56 eh bien, ils ne viendraient pas en Suède.
01:59 - Mais alors que raconte-t-elle cette chanson, alors justement ?
02:02 - Bon alors, pour les paroles qui ont été diffusées,
02:05 je vois que c'est une chanson plutôt sentimentale,
02:07 enfin une chanson d'émotion qui parle de la douleur du 7 octobre,
02:11 et quand même du renouveau du lendemain,
02:13 "Ramène-moi à la maison, je te promets que ça n'arrivera plus jamais",
02:16 il y a pas... il semble qu'il n'y ait là-dedans rien de guerrier,
02:20 il n'est pas question vraiment de la guerre, mais simplement de ce qui s'est passé,
02:24 et selon le ministre de la culture israélien, ça exprime les sentiments du peuple.
02:29 Alors, la contestation de cette chanson, la contestation d'Israël à l'Eurovision ou pour les JO,
02:35 est quand même révélatrice du glissement d'une partie de l'opinion occidentale,
02:39 comme aux États-Unis aussi d'ailleurs,
02:41 qui jugent la guerre menée par Israël comme si le 7 octobre n'avait jamais eu lieu,
02:48 comme si Israël avait décidé un matin sans raison de bombarder Gaza.
02:52 Et ils citent d'ailleurs la Russie, qui a été interdite d'Eurovision en 2022,
02:56 mais d'abord c'est très contestable de bannir des artistes et des sportifs russes,
03:01 on peut tout à fait discuter de cela,
03:03 et ensuite, en l'occurrence, Israël n'est pas l'agresseur.
03:06 Alors attention, bien sûr on a le droit de critiquer la guerre menée par Israël,
03:11 et on ne peut être que déchiré par ce que vivent aujourd'hui les Palestiniens,
03:15 mais tout de même, Patrick, il y a quelque chose de glaçant dans ce refus obstiné
03:20 de comprendre l'effroi durable qu'a provoqué le 7 octobre,
03:24 alors chez les Israéliens, qui voient leur existence menacée,
03:27 et aussi quand même chez beaucoup de Juifs en Europe et en Amérique,
03:32 parce qu'ils voient la recrudescence de l'antisémitisme dans leur pays,
03:35 ils se demandent si en plus ils pourraient perdre avec Israël
03:39 cette certitude un peu mythologique, mais qui existe, d'un refuge.
03:42 Et ce souvenir, franchement, ce souvenir du pogrom du 7 octobre,
03:46 ce n'est pas une position politique, c'est la preuve de notre commune humanité.
03:52 - Elisabeth Lévy, Aminel Katmi, Eric Revelle, une réaction,
04:00 donc dites-le franchement, est-ce que c'est bien qu'il y ait débat
04:04 autour de la participation ou pas d'Israël à ce concours de l'Eurovision,
04:09 comme ça a été évoqué par Elisabeth, dans certains pays, pas partout ?
04:13 - Non, pour moi, il ne devrait pas y avoir débat.
04:17 Écoutez, il y aurait débat si c'était, je ne sais pas,
04:21 une chanson pro-Netanyahou, ou un hymne guerrier,
04:25 sans nuance, et va-t'en guerre.
04:30 Il s'agit manifestement, j'ai vu quelques paroles,
04:33 j'entends ce que dit Elisabeth, d'une chanson d'hommage,
04:38 plutôt destinée aux victimes du pogrom du 7 octobre.
04:43 Mais écoutez, la vérité, c'est que le fond des paroles compte peu.
04:49 La chanteuse israélienne viendrait chanter "Tata Yo-Yo",
04:53 qu'il s'en trouverait certains pour le lui reprocher.
04:56 En réalité, ce n'est pas les paroles qui gênent,
04:59 c'est qu'il y ait une représentante d'Israël au concours de l'Eurovision.
05:02 - Voilà, c'est tout. - Éric Revel, et ensuite Elisabeth.
05:06 - Elisabeth rappelait que l'UR est dirigée en ce moment par Delphine Ernotte,
05:10 qui a mis le service public de télévision française
05:15 sur des normes et sur des règles que certains trouvent progressistes
05:19 et que d'autres trouvent extrêmement rétrogrades.
05:21 Vous savez, on met dehors les hommes blancs de plus de 50 ans hétérosexuels,
05:26 donc la responsabilité va lui en incomber quand même,
05:28 avec son collège dans la décision.
05:31 - Pour l'instant, vous avez vu, elle maintient le cap.
05:33 - Bien sûr, mais ça va être intéressant justement de voir cette position.
05:37 Et puis sur le fond, pardonnez-moi,
05:39 on n'y voit pas trace de chansons politiques à ce stade, me semble-t-il.
05:44 Et j'aimerais bien entendre aussi des gens de gauche,
05:47 des créateurs de gauche, qui soutiendraient l'idée
05:50 qu'on peut, d'un trait de plume, annuler une création,
05:55 annuler la culture, c'est de la création, vous voyez ?
05:58 Donc dès l'instant où les règles sont respectées,
06:02 je ne vois pas au nom de quoi on devrait interdire.
06:05 Et je partage le point d'Amin, c'est-à-dire qu'en réalité,
06:08 vu le conflit et vu ce qui se passe à Gaza,
06:12 je pense que beaucoup, derrière cette décision,
06:15 imaginent qu'il faut purement et simplement interdire Israël de participer à l'Eurovision.
06:19 - C'est quand même ça qui est inquiétant derrière, si vous voulez.
06:24 Bien sûr, vous avez raison, il n'est pas question des paroles de la chanson,
06:28 je ne sais pas tout à fait...
06:29 Si j'ai compris ce qu'on m'a raconté, Eric,
06:31 j'ai quand même l'impression que Delphine Ernotte, pour le coup,
06:35 si vous voulez, a réussi à obtenir que ce n'est pas d'exclusion,
06:41 mais il y a un front scandinave qui est très très virulent.
06:45 Et d'ailleurs c'est assez traditionnel, si vous voulez,
06:47 pour des raisons qu'on pourrait... à la fois historiques,
06:50 mais peut-être même... dans ces pays, en tous les cas,
06:53 il y a un très grand front anti-israélien.
06:57 - Alors dans ce dossier, je dois ajouter Elisabeth Lévy,
07:01 c'est Gilles Gansman qui s'occupe des médias avec Valérie Expert
07:04 et Christine Bouillaud sur Sud Radio, qui en parlera aussi cette semaine.
07:07 Donc on aura la décision le week-end prochain
07:12 du résultat de l'étude du texte du chanteur israélien
07:18 par l'Union des diffuseurs européens.
07:22 Donc on le saura.
07:24 Et il pourrait y avoir un candidat palestinien
07:27 qui représentera un pays de l'Est.
07:31 C'est ce qui pourrait aussi se faire.
07:34 - Et est-ce qu'il aura le droit de chanter...
07:38 Non mais voilà...
07:39 - Bon, on va faire en sorte que ce dossier...
07:42 C'est un bon sujet évidemment,
07:44 et j'imagine qu'au moment où il y aura le concours de l'Eurovision,
07:47 ce sera très très scruté à ce niveau-là.
07:51 Merci Elisabeth Lévy.
07:52 - Je peux dire juste une phrase ?
07:53 - Oui, une phrase.
07:54 - Juste que ça pose une question qu'on devrait aussi discuter
07:56 pour les Jeux Olympiques,
07:57 c'est question d'exclusion d'artistes, d'athlètes, etc.
08:01 Je trouve que ça mériterait d'être au moins un débat.
08:04 - Oui, depuis la fameuse affaire du boycott il y a quelques années,
08:09 bien sûr, l'enquête...
08:10 - Pour les Jeux Olympiques, Elisabeth, c'est tranché,
08:13 puisque si vous faites référence aux athlètes russes,
08:15 ils vont concourir sous bannière neutre.
08:18 Donc ça ne les empêchera pas de s'exprimer sportivement.
08:21 - Oui, oui.
08:22 - Allez, dans un instant, on va parler justement de la Russie, d'Ukraine,
08:27 avec ce qui a été évoqué hier soir par Emmanuel Macron,
08:30 l'envoi de troupes au sol.
08:32 Ce n'est plus exclu.
08:34 Il est 8h.

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