• il y a 9 mois
Avec Sylvie Brunel, géographe, auteure de "Sa Majesté le maïs" publié aux éditions du Rocher.

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##LE_FACE_A_FACE-2024-03-06##

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News
Transcription
00:00 - Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:06 - 13h08 sur Sud Radio, on vous présente ce face à face aujourd'hui.
00:09 André Bercov, vous recevez Sylvie Brunel, la géographe qui vient nous voir pour son livre
00:13 "Sa Majesté le Maïs" aux éditions du Rocher. Bonjour Sylvie Brunel.
00:16 - Bonjour à tous les deux.
00:18 - Sylvie Brunel, alors effectivement on a toujours plaisir à la recevoir.
00:22 Elle fait des livres passionnants sur l'agriculture, sur la terre.
00:26 Je rappelle quand même, elle est non seulement écrivain géographe, elle a été ancienne présidente d'Action contre la faim,
00:31 elle a été professeure de géographie à la Sorbonne et elle a écrit énormément de livres sur la sécurité alimentaire,
00:36 le développement durable, etc. traduites partout.
00:39 Sylvie Brunel, c'est la maricurie de l'environnement alimentaire.
00:43 - Non, de l'agriculture.
00:45 - Alimentaire mon cher Watson.
00:48 Alors "Sa Majesté le Maïs", alors Sylvie Brunel évidemment,
00:52 on vient de sortir et on a eu du salon de l'agriculture,
00:56 et on a vu tout ce qui s'est passé, les manifestations, les protestations,
01:01 "on va faire ceci, on va faire cela",
01:04 certains disent "c'est très bien, on est satisfait", d'autres "pas du tout", ils continuent le combat.
01:08 Et on sent en tout cas, moi je suis allé au salon de l'agriculture comme vous, vous y allez sûrement plus que moi,
01:13 mais on a senti, on a eu une espèce de, je dirais, enfin ou de rage,
01:18 il y a vraiment une colère entrée, quelquefois pas entrée,
01:23 d'un certain nombre de paysans d'agriculteurs.
01:25 Quelle est votre analyse de ce qui se passe en ce moment,
01:29 pas seulement en France, mais dans toute l'Europe ?
01:31 - Alors ça fait des années que les agriculteurs disent "on manque de respect,
01:35 les gens ne nous respectent plus, ils ne reconnaissent plus notre travail,
01:38 notre rémunération est insuffisante, la concurrence est déloyale",
01:42 donc il y a eu cette colère qui s'est manifestée d'abord avec les GIA,
01:46 vous savez qui ont renversé les panneaux, on marche sur la tête.
01:50 Il y a eu la grande manifestation viticole de Narbonne le 25 novembre dernier,
01:55 parce que les agriculteurs disaient "arrêtez la concurrence, terrible, on s'en sort plus".
02:00 Et on peut dire que le gouvernement, non seulement Gabriel Attal,
02:06 mais tous les ministres, Le Maire, Faino, Béchus, se sont mobilisés
02:10 pour dire aux agriculteurs "nous vous avons entendus".
02:14 - "Je vous ai compris", comme disait Clécarie.
02:16 - Et ils ont d'ailleurs répété tout ce que les agriculteurs reprochaient,
02:22 cette tracasserie incroyable sur le plan de l'administration,
02:27 cette difficulté à investir, à faire des bâtiments, à travailler au quotidien,
02:33 cette difficulté à transmettre aussi. - Et puis les normes, les normes !
02:36 - Voilà, le fait que des satellites les surveillent,
02:39 ce sont les nouveaux fichiers A de la société, les agriculteurs.
02:42 Ils ont l'impression que plus ils en font, plus on leur en demande,
02:45 que quand ils ouvrent certains médias, quand les enfants reviennent de l'école,
02:48 on dit "vous êtes des pollueurs, vous êtes des empoisonneurs",
02:51 et qu'on les renvoie toujours au passé, ou à des circuits courts,
02:54 qui ont toutes leurs places bien sûr, mais il faut nourrir le monde.
02:57 Et cette Europe, on dirait qu'elle a oublié à quel point nous venons de la faim.
03:03 Après la seconde guerre mondiale, l'Europe a eu faim,
03:05 il a fallu faire la politique agricole commune,
03:08 elle a permis d'augmenter la production agricole de l'Europe
03:11 en baissant le prix de la nourriture pour les agriculteurs,
03:14 et d'un seul coup, le prix de la nourriture pour les consommateurs,
03:17 mais aussi malheureusement pour les agriculteurs, bon lapsus,
03:20 et en fait on a l'impression qu'aujourd'hui, elle dit "oui ça, ces agriculteurs,
03:23 soyez excellents, soyez parfaits, mais on va acheter ailleurs".
03:27 Et c'est ce qui se passe aujourd'hui.
03:29 - Libre-échange, Mercosur, etc. - Exactement.
03:32 Et les agriculteurs français disent "écoutez, nous on ne peut plus continuer comme ça,
03:36 il y a un risque, le risque c'est de désagriculturiser la France
03:40 comme on l'a désindustrialisé, sur l'énergie vous êtes revenu au principe de réalité,
03:44 vous vous êtes rendu compte que c'était un peu ennuyeux de fermer les centrales, etc.,
03:48 qu'il fallait qu'on ait de l'énergie accessible,
03:50 ça en dépend du gaz de Poutine, ou de celui d'ailleurs de Biden aujourd'hui,
03:54 peut-être de Trump demain, et sur l'agriculture,
03:57 il faut garder une agriculture forte en France,
03:59 parce que ce sont nos paysages, notre gastronomie,
04:02 notre énergie renouvelable, parce que c'est aussi l'énergie,
04:05 c'est aussi l'énergie, les paysans, une alimentation à la fois de quantité,
04:09 parce que la France fait encore partie, même si elle dérape,
04:12 des rares pays qui détiennent l'arme alimentaire,
04:15 et de qualité, parce qu'il y a aussi tout un ensemble de gastronomie absolument fabuleuse
04:21 que les touristes adorent, si la France est la première terre d'accueil des touristes au monde,
04:26 c'est bien aussi grâce à l'excellence de ses paysages et de sa gastronomie.
04:30 - Et l'art de vivre à la française, c'est aussi l'art de manger à la française.
04:33 - L'art de consommer. - Et ses agriculteurs, en plus,
04:35 comme ils occupent les territoires, ils créent une biodiversité nourricière,
04:38 ils captent le dioxyde de carbone, donc les gaz à effet de serre,
04:42 ils sont vraiment totalement essentiels dans les plans climat.
04:46 Qu'est-ce qui leur arrive aujourd'hui ?
04:48 On leur dit "bah écoutez, vous allez continuer à produire,
04:51 mais vous allez plus avoir de réserve d'eau".
04:53 Et quand on voit ce qui se passe aujourd'hui en Charente, Charente-Maritime,
04:56 ce qui s'est passé dans le Pas-de-Calais,
04:58 vous allez plus avoir de ce que j'appelle des phyto,
05:00 c'est-à-dire des produits de traitement.
05:02 Quand on est, il n'y a pas de médecine sans médicament,
05:04 il n'y a pas d'agriculture sans protection des cultures.
05:06 - Bien sûr. - Vous allez plus avoir d'engrais,
05:08 vous allez plus avoir de machines,
05:11 vous allez revenir à une agriculture de panier,
05:14 mais en même temps, on va faire venir des poulets ukrainiens,
05:16 du maïs américain, et... - Chiliens, oui, n'importe quoi.
05:21 - Et alors, du coup, le gouvernement a dit "on vous a entendu".
05:24 Très bien, sauf que, qu'est-ce qu'ils constatent ?
05:26 Que pour l'instant, ça ne change pas dans les fermes.
05:29 C'est-à-dire qu'ils ont toujours toutes les tracasseries administratives,
05:33 c'est toujours aussi compliqué, et toujours la concurrence déloyale
05:36 qui vient à la fois de l'intérieur de l'Europe,
05:38 mais aussi de l'extérieur de l'Europe.
05:40 - On va en parler tout de suite, on va continuer avec vous,
05:42 Sylvie Brunel, c'est passionnant, et évidemment,
05:44 on va parler du maïs, bien sûr, mais quand même,
05:46 c'est un drame qui est en train d'être vécu,
05:48 et que vous décrivez très bien, juste après cette petite pause.
05:51 - Et vous aurez la parole 0826 300 300
05:54 pour poser toutes vos questions à Sylvie Brunel,
05:56 ou pour réagir tout simplement à l'émission 0826 300 300.
05:58 - Émission 0826 300 300, ne bougez pas, on revient dans un instant.
06:01 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
06:05 - Merci à toutes vos équipes pour la radio du rugby,
06:08 parce que grâce à vous, on peut suivre les matchs,
06:10 et c'est juste génial.
06:11 - Sud Radio, parlons vrai.
06:13 - Ici Sud Radio.
06:17 Les Français parlent au français.
06:21 Je n'aime pas la blanquette de veau.
06:25 Je n'aime pas la blanquette de veau.
06:28 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
06:30 - Eh bien, le maïs dans tous ses états,
06:34 on va reparler avec Sylvie Brunel de ce maïs,
06:36 de sa majesté, le maïs, si vous allez voir,
06:38 c'est extrêmement le comprimé chauffé à blanc
06:41 de ce qui se passe dans l'agriculture en général,
06:44 et là, c'est un point précis.
06:46 Mais Sylvie Brunel, auparavant, on parlait,
06:48 vous faisiez un très bon portrait, très fidèle,
06:52 de ce qui se passe actuellement dans le malaise,
06:55 non pas de la civilisation, mais le malaise dans l'agriculture.
06:58 Et au fond, on a l'impression,
07:00 alors vous décrivez, on en a parlé,
07:02 beaucoup d'agriculteurs, on en a parlé,
07:03 mais vous le décrivez de façon très claire,
07:05 et on a l'impression, on dit, oui, oui,
07:06 on vous écoute, on va, on va, on va,
07:08 mais c'est quoi ?
07:09 C'est en fait, c'est, très franchement,
07:11 c'est l'Europe qui décide,
07:12 c'est la Commission européenne qui décide,
07:14 maintenant, la France fait semblant d'avoir son autonomie,
07:18 mais en fait, elle est tellement soumise,
07:21 enfin, pas seulement la France,
07:22 mais bon, à la Commission européenne,
07:24 qu'elle est obligée de suivre,
07:26 de rentrer dans les rangs,
07:28 ou bien c'est beaucoup plus compliqué que ça ?
07:30 - Non, c'est vrai, c'est-à-dire que l'Europe est devenue,
07:32 aujourd'hui, libre-échangiste,
07:34 mais elle veut faire des agriculteurs français
07:37 des décorateurs de la nature.
07:39 C'est-à-dire qu'elle leur met des objectifs
07:41 qui sont, certes, très louables,
07:43 mais qui sont incompatibles avec la performance
07:45 et la compétitivité,
07:46 et du coup, elle importe, de l'extérieur,
07:49 ce qu'elle voudrait,
07:50 mais elle ne veut pas voir cultiver,
07:52 en France, ou élever en France,
07:53 les poulets en batterie,
07:55 alors que nos aviculteurs les élèvent en plein air.
07:57 Vous savez que le sud de la France,
07:59 c'est les pommes, c'est les tomates,
08:01 ce sont des cultures sous signe de qualité extraordinaire,
08:04 et bien, nous faisons venir des pommes et des tomates
08:07 de plein de pays où on utilise des produits
08:10 que les agriculteurs, en France,
08:11 n'utilisent plus depuis longtemps.
08:13 - Et on leur interdit d'utiliser ?
08:14 - Bien sûr, on a en France, l'agriculture,
08:16 on a ce qu'on appelle des vergers éco-responsables
08:18 en bio comme en conventionnel,
08:20 et en fait, il n'y a plus de pommes dans,
08:23 par exemple, les compotes,
08:24 ce qu'on appelle la pomme industrie,
08:25 c'est toujours importé.
08:26 Donc, on veut des agriculteurs parfaits...
08:28 - On a des pommes, on a des poires,
08:29 on a tout ça, mais on importe.
08:31 - On importe, et puis on interdit surtout aux agriculteurs
08:33 de se défendre contre des pressions,
08:35 des insectes qui arrivent,
08:37 la punaise diabolique dans les vergers,
08:39 le balanin face aux noisettes,
08:41 aux noix, ou aux châtaigniers.
08:43 Donc, on a des agriculteurs qui disent,
08:46 "mais attendez, on veut bien être des magiciens,
08:48 mais sans eau, sans produit de traitement,
08:50 sans machine, sans engrais,
08:52 et sans prix rémunérateur, on part."
08:54 Et quand on part, qu'est-ce qui se passe ?
08:56 Il y a la friche, il y a l'embroussaillement,
08:57 il y a l'incendie, regardez les éleveurs face aux loups !
09:00 Voyez les aberrations ?
09:02 Et le maïs, c'est un exemple caractéristique de ça.
09:04 - Qu'est-ce qui s'est passé avec le maïs ?
09:07 - Je vous raconte, le maïs, c'est la première céréale cultivée au monde.
09:10 - La première dans l'histoire de l'humanité, vous voulez dire ?
09:13 - Oui, aujourd'hui.
09:14 - Aujourd'hui, on produit 1200 millions de tonnes de maïs,
09:17 autant que de blé et de riz.
09:19 - Dans le monde, 1200 millions de tonnes de maïs.
09:21 - L'Europe est la première importatrice de maïs au monde,
09:23 sauf que la Chine aussi.
09:25 Donc, on pourrait dire, si l'Europe produit du maïs, c'est très bien,
09:28 sauf que vous le savez bien, en France, on adore critiquer le maïs,
09:31 c'est-à-dire aux maïsiculteurs qu'ils consomment trop d'eau,
09:34 qu'il faut remplacer le maïs par du sorgho.
09:36 Et il y a quelque chose d'aberrant,
09:38 c'est que la France est la première exportatrice de semences au monde.
09:42 - Encore aujourd'hui.
09:44 - Encore aujourd'hui, c'est le nerf de la guerre alimentaire.
09:46 Sauf qu'aujourd'hui, ceux qu'on appelle les agriculteurs multiplicateurs,
09:50 c'est un peu les seigneurs de la profession,
09:52 ils font de la semence, c'est très important,
09:54 ça demande des critères de qualité incroyables,
09:56 eh bien, eux, on les décourage.
09:58 Et pendant ce temps, Poutine, lui,
10:00 il est en train de produire de plus en plus de semences.
10:02 - En Russie, oui, c'est devenu un pays.
10:04 - En Russie, aujourd'hui, Poutine est devenu le maître du blé.
10:07 Ne le laissons pas devenir le maître du maïs.
10:09 Or, la guerre, aujourd'hui, qu'il mène contre l'Ukraine,
10:13 c'est la guerre des grains.
10:14 Les routes de la soie chinoise, ce sont les routes des estomacs.
10:17 Et ce problème, aujourd'hui, du maïs,
10:20 c'est un révélateur du fait qu'on n'a pas compris en France
10:24 qu'on restait encore une grande puissance
10:26 grâce au savoir-faire, au talent, à la multiplicité de notre agriculture.
10:30 Et ce malheureux maïs, il a un délit de sale gueule, un délit de faciès.
10:34 Pourquoi ? Parce que l'été, quand on roule,
10:36 on ne supporte pas de voir tourner un asperceur,
10:38 et on oublie qu'en fait, la France ne manque pas d'eau.
10:41 Regardez toute l'eau en ce moment qui se submerge.
10:43 Pourquoi ? Il faut juste une journée pour remplir tous les réservoirs
10:47 qui nous permettront cet été de ne pas souffrir de la canicule.
10:51 Et la canicule, elle est bonne pour personne,
10:54 ni pour la vie sauvage, ni pour les touristes,
10:56 ni pour l'agriculture, ni pour les paysages.
10:59 Alors, il y a plein d'aberrations comme ça, André.
11:01 C'est de la folie.
11:02 Et il faut revenir aux vraies valeurs,
11:04 il faut revenir aux principes de réalité.
11:06 Chaque année, il y a 20 000 exploitations agricoles qui disparaissent.
11:09 Il n'y en a que 13 000 qui s'installent.
11:13 Et souvent d'ailleurs, c'est dur de s'installer,
11:15 parce que ça devient de plus en plus coûteux,
11:17 de plus en plus compliqué.
11:18 Alors on renvoie les jeunes vers des micro-modèles en disant
11:21 "mais vous allez faire du circuit court, du bio".
11:24 Sauf que dans la restauration, par exemple,
11:26 il y a une loi qui s'appelle Egalim,
11:28 qui dit qu'il faut que 20% de la restauration soit bio, collective,
11:32 enfin en circuit court.
11:33 - Qui oblige en fait, qui oblige.
11:34 - Oui, mais sauf qu'on n'est qu'à 7%.
11:36 Donc même les modèles que nous encourageons,
11:39 nous ne les soutenons pas.
11:41 Et ce qui est incroyable,
11:42 parce que quand vous parlez avec un agriculteur,
11:44 vous vous rendez compte que c'est lui le magicien de la nature,
11:47 qu'il travaille avec le vivant,
11:48 qu'il s'occupe du bien-être animal,
11:50 qu'il est au premier rang sur le changement climatique,
11:52 c'est lui le plus exposé,
11:53 qu'il veut nous faire le meilleur,
11:56 le meilleur à travers toute cette gastronomie
11:58 dont on parlait tout à l'heure et qui est fabuleuse.
12:00 Et en fait, quand on désagriculturise un pays,
12:02 on perd tout, on perd des emplois, des paysages,
12:04 des richesses, des savoir-faire.
12:06 - Mais alors, je ne comprends pas,
12:09 parce que quand on vous écoute,
12:11 c'est très clair ce que vous dites.
12:12 Mais quoi, ils sont masochistes,
12:14 les princes qui nous gouvernent ?
12:16 Et ce n'est pas nouveau,
12:17 il n'y a pas de politique droite-gauche là-dessus.
12:19 Mais qu'est-ce qui fait que,
12:21 je ne peux pas comprendre que la France est un pays agricole par excellence,
12:24 ce n'est pas le Sahel, ce n'est pas le Sahara,
12:26 ce n'est pas le désert de la Takama.
12:28 Et qu'en même temps,
12:29 alors qu'on a toutes ces potentialités,
12:31 non, non, non, on vous dit,
12:33 vous ne faites rien, on va importer.
12:35 C'est quoi cette aberration ?
12:37 - Alors, il y a plusieurs choses.
12:38 D'ailleurs, d'abord, il y a la petite musique de l'effondrement,
12:41 de dire que tout va de mal en pisse,
12:43 qui d'ailleurs décourage les jeunes.
12:44 On dit que les jeunes ne font plus de bébés,
12:46 mais si on leur dit que le monde dans lequel ils sont
12:49 va devenir de mal en pisse,
12:50 c'est profondément décourageant pour eux.
12:52 Ensuite, il y a l'idée que l'Europe,
12:55 finalement, va faire appel à des producteurs
12:57 du moins 10 ans à l'autre bout du monde.
13:00 Donc, on veut transformer les producteurs agricoles
13:02 en des jardiniers.
13:04 Ils sont en permanence contrôlés par des satellites.
13:07 Ils ne peuvent rien faire
13:08 parce que la Charte de l'environnement
13:10 a été inscrite en préambule de la Constitution française.
13:13 Donc, on voudrait qu'ils...
13:15 - Depuis quand ?
13:16 - Depuis 2004, c'est Chirac, 2004.
13:18 - Chirac 2004, d'accord.
13:19 - Et en fait, chaque fois qu'ils veulent,
13:21 par exemple, je vous donne un exemple très simple.
13:23 - Oui, allez-y.
13:24 - Vous avez un verger qui est vieux.
13:25 Il est vieillissant, ce verger.
13:27 Comme il est vieillissant, il ne donne plus de pommes
13:29 et il est envahi d'insectes ravageurs.
13:32 Il faut le couper,
13:34 parce que sinon, vous allez abîmer le verger voisin.
13:37 Vous le coupez, vous faites une jachère fleurie.
13:39 C'est très bien, vous êtes parfait, etc.
13:41 Sauf que votre jachère,
13:42 elle est envahie d'une plante redoutable
13:44 qu'on voit de plus en plus revenir, le datura.
13:46 Le datura, c'est très beau,
13:47 sauf que c'est un poison violent.
13:49 C'est un drame dans l'histoire de l'humanité.
13:51 Donc, vous retournez votre jachère fleurie.
13:54 Et là, on vous tombe dessus en disant
13:55 que vous avez porté atteinte à la biodiversité.
13:57 Je vous donne un autre exemple.
13:59 En Camargue, mais je vous parlerai du maïs aussi.
14:01 En Camargue, on a des réculteurs qui dessalent les terres
14:04 pour qu'on puisse avoir des chevaux blancs
14:06 et des taureaux noirs.
14:07 On a des saliniers, une industrie salinière,
14:10 qui fait des étangs de concentration de sel,
14:12 ce qui permet d'avoir des flammes en rose.
14:14 Eh bien, aujourd'hui, la vision de la renaturation,
14:16 c'est rendre la Camargue à la mer.
14:18 Mais oui, c'est laisser rentrer la mer
14:20 et puis dire, finalement, la biodiversité d'eau douce,
14:23 c'est une biodiversité artificielle.
14:24 Et ça se passe partout.
14:26 - Donc, il n'y a pas assez de mer.
14:27 Allez, noyons la Camargue.
14:28 - Exactement.
14:29 Et alors, le comble, c'est qu'on achète,
14:31 avec des sommes colossales, des terres
14:33 pour les rendre à la mer.
14:34 Donc, c'est un gaspillage d'argent public, en plus.
14:36 Et sur le maïs, on déteste le maïs.
14:39 Pourquoi ?
14:40 Parce que c'est une plante qui vient au départ
14:42 du continent américain.
14:43 C'était les Mayas, les gens du Maya,
14:45 qui étaient les gens du maïs.
14:46 Mais le maïs, c'est donc les semences
14:48 dont je vous ai parlé,
14:49 mais c'est aussi le cinquième légume français,
14:51 le maïs doux, c'est une friandise, le pop-corn.
14:53 C'est l'un des premiers producteurs de maïs en Europe.
14:55 - Oubliez que le pop-corn, c'est maïs.
14:56 Parce qu'il y a des gens qui ne font pas du tout la...
14:58 - Et puis, c'est aussi le maïs l'assurance-survie
15:00 des éleveurs, parce que dans les fermes,
15:02 quand on a un élevage à l'herbe, l'hiver,
15:05 on n'a pas toujours assez d'herbe.
15:07 Il faut du maïs broyé, du maïs en silage.
15:09 C'est la qualité du lait,
15:10 c'est la qualité des volailles de Bresse.
15:12 Vous voyez, il est partout, et on ne l'aime pas.
15:15 - Et alors, voilà, c'est pour ça qu'à part son livre,
15:18 que je recommande Sa Majesté le maïs,
15:20 parce qu'il faut revenir vraiment à la base.
15:22 Sylvie Brunel fait "Les nouveaux maïas",
15:24 une revue, la lettre des amoureux du maïs.
15:27 Voilà, il n'y a pas que les amoureux de l'oignon,
15:29 il n'y a pas que les amoureux du bon vin,
15:31 il y a les amoureux du maïs, c'est très intéressant.
15:33 On peut le trouver partout.
15:34 - Il suffit d'écrire un nouveau maïas@gmail.com
15:37 et on vous l'envoie gratuitement.
15:38 - Voilà, lesnouveaumaias@gmail.com.
15:41 On va continuer à parler de tout cela,
15:44 parce que ce n'est pas seulement impassionnant,
15:47 c'est vital.
15:48 A tout de suite.
15:49 - Avec vous au 0826 300 300,
15:52 vous nous appelez, vous témoignez, vous réagissez
15:54 sur le Facebook et sur le Youtube de Sud Radio également
15:57 et au 0826 300 300.
15:59 A tout de suite.
16:00 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
16:04 midi 14h.
16:05 André Bercoff.
16:06 - Ici Sud Radio.
16:10 Les Français parlent au français.
16:15 Les carottes sont cuites.
16:17 Les carottes sont cuites.
16:20 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
16:23 - 13h31 sur Sud Radio, nous sommes toujours avec Sylvie Brunel
16:26 qui vient nous voir pour son livre "Sa Majesté le maïs"
16:29 aux éditions du Rocher.
16:30 Et nous avons Michel qui nous appelle depuis Dax dans les Landes.
16:33 Bonjour Michel.
16:34 - Bonjour Michel.
16:35 - Oui, bonjour M. Bercoff et bravo pour vos émissions.
16:38 - Merci.
16:39 - Bonjour Mme Brunel.
16:40 - Bonjour Michel.
16:41 - C'est une occasion de rencontrer Apo lors d'une CIDMN.
16:46 Je ne sais pas si vous vous souvenez.
16:48 - Bien sûr.
16:49 - Je ne suis pas sur le sujet du maïs.
16:50 - D'accord.
16:51 On vous écoute Michel.
16:52 On vous écoute.
16:53 - Voilà, moi je suis ancien semencier.
16:55 Mon papa a été précurseur de producteur de semences de maïs
16:58 avec quelques copains dans les années 50.
17:01 - Oui.
17:02 - Donc le maïs, voilà, c'était un peu pour appuyer tout ce que dit Mme Brunel
17:06 avec qui je suis d'accord.
17:08 Ce qu'on ne dit pas assez, enfin à mon goût, c'est que pour produire un kilo de maïs,
17:12 il faut 450 litres d'eau.
17:14 C'est très peu.
17:15 Et je ne veux pas mettre les producteurs de maïs contre les producteurs de blé par exemple.
17:20 Pour faire un kilo de blé, il faut beaucoup plus de litres d'eau.
17:23 Sauf que le maïs, on en a contre le maïs, c'est parce qu'on les rigue,
17:28 parce que son cycle est l'été.
17:31 - Ah d'ailleurs.
17:32 - Le blé qui est l'hiver.
17:34 Donc l'hiver, il pleut, donc on n'a pas besoin d'arroser.
17:37 Et là où ça choque les gens, c'est qu'on arrose le maïs,
17:40 parce que dans les sables d'Eland, on est obligé d'arroser.
17:43 Et s'il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de rendement.
17:46 Et si il n'y a pas de rendement, il n'y a pas de revenu.
17:48 Et c'est ça que les gens ne veulent pas comprendre.
17:51 Et pourtant, c'est la vérité.
17:53 Et je pense que Mme Brunel va être d'accord avec moi.
17:57 - Bah écoutez, elle va vous répondre, Mme Brunel.
18:00 - Oui, merci Michel.
18:01 Je suis tout à fait d'accord avec vous.
18:03 Le maïs produit beaucoup plus avec moins d'eau que les autres plantes.
18:06 Vous avez eu raison de parler du maïs grain, c'est 450 litres.
18:10 Mais le maïs fourrage, c'est 250 litres pour avoir un kilo de grain.
18:13 Et si on est sur le blé, c'est 580 litres.
18:16 Et la pomme de terre, 580 litres aussi.
18:18 Mais vous avez raison Michel.
18:20 Le problème, ou son avantage, c'est que c'est une céréale tropicale, d'origine tropicale.
18:25 Donc elle bénéficie finalement du changement climatique
18:28 parce qu'elle pousse très fort, très vite.
18:30 Mais elle pousse pendant l'été.
18:32 Alors, il n'y a qu'un quart de la solle de maïs qui est irriguée en France.
18:35 Par exemple, le maïs fourrage, je ne l'ai jamais.
18:37 Mais on en a besoin.
18:38 Pour les semences, pour le maïs doux, pour le maïs pop-corn.
18:41 Et même quand le maïs n'est pas irrigué, il se défend.
18:44 Mais on a une moindre qualité.
18:46 Et les gens croient que tout le maïs est irrigué.
18:49 Ils croient que le maïs consomme trop d'eau.
18:51 C'est une injustice, vous le savez Michel.
18:53 Parce que l'eau que reçoit le maïs, il la rend à l'atmosphère.
18:57 Dans les champs de maïs, le sol est à 20 degrés.
19:00 Même quand il fait 45 degrés dehors.
19:02 Vous avez des grenouilles, vous avez hélas des sangliers.
19:04 Vous avez des corbeaux.
19:06 Vous avez tout un ensemble de biodiversité, parfois pas souhaitable.
19:09 Et vous avez surtout de l'ombre.
19:12 Il y a un agronome qui dit "le maïs comme l'Amazonie fait tomber la pluie".
19:16 Alors c'est idiot de ne pas garder l'hiver, l'eau qui abonde et qui va se perdre dans l'océan.
19:21 Alors qu'on en manque l'été et que tout le monde aime une réserve d'eau, y compris les oiseaux.
19:25 - Michel ? - Oui ?
19:27 - Vous êtes d'accord ? - Oui, je suis tout à fait d'accord.
19:31 Et puis dans ce sens-là, c'est que toute l'eau qui est apportée par l'irrigation n'est pas pompée par le maïs.
19:40 Il y a une partie qui repart dans le circuit de l'eau de la terre.
19:43 - Oui. Non mais c'est bien, vous êtes des défenseurs du maïs et vous avez raison.
19:47 En tout cas, moi en tant que consommateur, j'adore le maïs.
19:50 - Sans gluten et sans reproche. - Voilà.
19:53 Sans gluten et sans reproche.
19:55 Est-ce que nous avons ou pas encore...
19:58 - Oui, nous avons Jean qui nous appelle depuis... Pas encore, on va en avoir Jean dans quelques instants.
20:04 - Juste, Sylvie, à propos du maïs, vous dites que ça représente aussi, après, le fil sur la pelote de laine qui amène tout le reste.
20:13 Mais qu'est-ce qui fait quand même, et on revient tous au problème du malaise, et quand je dis malaise,
20:17 c'est une litote, c'est un mot léger par rapport à ce qui se passe.
20:21 Mais comment ça se fait encore une fois qu'on commande à nos agriculteurs,
20:25 y compris que ce soit sur le maïs ou sous-semencier, etc.,
20:29 et qu'on fait une mondialisation totale de l'agriculture, et on sait très bien,
20:34 et qu'on demande, que ce soit le poulet ukrainien ou autre,
20:37 aucune norme et aucune exigence, etc., qu'on demande aux agriculteurs français.
20:43 Y compris, encore une fois, on l'a dit, à l'intérieur de l'Union Européenne.
20:47 Qu'est-ce qu'il fait ?
20:49 - L'agriculteur, il est considéré comme un gêneur.
20:52 C'est-à-dire que les gens viennent à la campagne parce qu'ils la trouvent belle,
20:55 parce qu'elle est sculptée par les agriculteurs, les vergers, les vignes, les champs de maïs,
21:00 les vaches dans les prés, et ils ne supportent pas la réalité du monde agricole,
21:06 parce qu'ils sont toujours envoyés à une vision bucolique du passé.
21:10 - D'abord, ils ne supportent pas le chant du coq, qui les réveille à 6h du matin.
21:13 - Ils ne supportent pas le chant du coq, ils ne supportent pas les mouches des vaches,
21:15 ils ne supportent pas le bruit du tracteur,
21:17 ils ne supportent pas de voir un agriculteur avec un pulvérisateur,
21:21 parce qu'ils pensent que l'agriculteur est en train de les empoisonner,
21:24 alors qu'il est en train de les protéger de maladies dont ils pourraient mourir,
21:27 comme on mourrait par le passé.
21:29 André, en 1960, il y avait 4000 morts de contamination alimentaire chaque année en France.
21:35 Aujourd'hui, la population a été multipliée par à peu près un et demi.
21:38 C'est encore beaucoup trop de morts, il y en a entre 150 et 200.
21:42 Donc, il faut se rendre compte que ces gens ont tellement bien travaillé,
21:45 qu'on croit que se nourrir de qualité, ça tombe du ciel,
21:49 et que nous nous perdons aujourd'hui dans ce que j'appellerais des coquetteries alimentaires.
21:53 C'est-à-dire que nous voulons du beau, du sain, du pas cher, du varié, en toutes saisons.
21:57 - Du beau, du bio, etc.
21:59 Je crois que nous avons un appel.
22:01 - Exactement, c'est Robert qui nous appelle depuis Bordeaux. Bonjour mon cher Robert.
22:05 - Oui, non c'est Jean je crois.
22:09 - Oui, bonjour.
22:10 - Bonjour.
22:11 - Je vous appelle pour de petites remarques concernant des choses
22:15 qui n'ont pas été mentionnées jusqu'à présent dans l'émission.
22:18 Premièrement, c'est que dans les années 70-80,
22:21 on a obligé notamment les techniciens agricoles, les agriculteurs,
22:25 à grainer les terres pour évacuer l'eau,
22:29 pour soi-disant produire mieux.
22:31 Et maintenant, on s'aperçoit que l'eau s'en va directement dans les fossés,
22:36 du fossé à la rivière, de la rivière à la mer.
22:38 Et deuxièmement, c'est exactement les mêmes aussi qui poussaient à enlever les haies.
22:44 Et maintenant, on a payé les agriculteurs pour enlever les haies,
22:47 et maintenant on paye pour les remettre.
22:49 Donc ça, c'est deux éléments aussi qui font que l'eau, elle pourrait être retenue.
22:54 Mais en fait, c'est pour montrer l'incohérence sur 30 ans de la pratique qui a été suivie.
23:00 - C'est lui Brunel, l'incohérence.
23:01 - Oui, c'est Robert qui parlait.
23:03 - C'est Robert.
23:04 - Robert a raison.
23:05 Alors, il faut bien comprendre que pendant des années,
23:08 l'impératif ça a été de produire.
23:09 Il fallait produire parce qu'on avait faim,
23:12 parce que les gens se serraient la ceinture.
23:14 D'ailleurs, de nouveau, ils se serrent la ceinture aujourd'hui.
23:16 Mais la France avait faim.
23:17 Et il fallait produire.
23:18 Donc on a rationalisé.
23:20 Rationaliser, c'était drainer les marées, c'était ce que dit Robert.
23:22 Coupez-les.
23:23 Aujourd'hui, nous avons une autre vision.
23:25 Nous avons l'impression qu'on a résolu le problème alimentaire
23:28 et qu'il faut revenir vers une agriculture plus écologique, plus naturelle.
23:33 Ce que les agriculteurs font, ils ne traitent qu'en dernier recours aujourd'hui.
23:37 C'est-à-dire qu'avant, on appliquait des calendriers de traitement.
23:39 Aujourd'hui, ça coûte cher, ça les embête, ça demande des machines.
23:42 Ils essaient de trouver toutes les solutions.
23:43 Et puis quand ils doivent traiter, ils traitent.
23:46 Parce que sinon, on ne mange pas ou on s'empoisonne.
23:48 Et sur les "et", c'est l'idée qu'il faut essayer de recréer de la biodiversité.
23:53 Mais je vais reprendre l'exemple du maïs.
23:55 Le maïs s'y pousse en 5 mois.
23:57 Pendant les 7 mois qui restent sur la parcelle,
24:02 vous pouvez faire tout un tas d'autres cultures.
24:05 On peut faire d'autres cultures.
24:06 Bien sûr, les pièges à nitrate, cultures à valorisation énergétique, etc.
24:09 Donc aujourd'hui, l'agriculture française, elle est engagée dans ce que j'appelle la 3ème révolution agricole.
24:14 C'est-à-dire à la fois continuer de produire, mais avoir une démarche de plus en plus écologique.
24:19 Mais il ne faut pas se tromper de combat.
24:21 Ce n'est pas à l'agriculteur d'être le pionnier de l'écologie.
24:25 L'agriculteur, il nous nourrit.
24:27 L'agriculture, elle nous sauve de la famine.
24:29 Il n'est pas là pour sauver la planète à coups de CO2.
24:32 Oui, alors si, parce que le maïs, par exemple, capte énormément de CO2 quand il pousse.
24:36 Mais n'oublions pas qu'il y a 800 milles.
24:38 800 milles, ce n'est pas un poison.
24:40 Non, mais en même temps, vous savez que ça contribue au changement climatique.
24:44 Donc il faut capter le carbone dans les sols.
24:46 La forêt des Landes, le maïs, le verger, ce sont la prairie.
24:51 Ce sont ce qu'on appelle des infrastructures agroécologiques.
24:53 Mais en plus, elles nous nourrissent.
24:55 Donc l'agriculteur, sans être le gardien de la nature, il est aussi un protecteur de la nature
25:01 parce qu'il a besoin de la nature.
25:03 Et il faut changer notre regard sur ces personnes
25:07 qui sont des personnes qui ont un savoir-faire colossal
25:10 et qui devraient être bonnes en tout
25:12 parce qu'elles doivent être à la fois protégées les sols, protégées les plantes, protégées les marchés,
25:15 protégées notre portefeuille, protégées le climat.
25:18 Vous imaginez ?
25:19 Oui, mais en plus, ça ne dépend pas d'eux, parce qu'il y a une mondialisation.
25:22 Oui, je vous en prie, Robert, allez-y.
25:23 Oui, il y a aussi, puisque l'adam a parlé des Landes, moi je suis des Landes.
25:29 Et là où c'est un peu aberrant aussi, c'est qu'on veut appliquer partout la même technique.
25:33 Mais non, par exemple dans les Landes, là, Haute-Lande, où c'est des terres sableuses
25:37 et où on peut faire des hectares et des hectares de cultures faciles à travailler,
25:43 ce n'est pas du tout la même partie que le sud des Landes, qui est près des Pyrénées,
25:47 où les agriculteurs, les propriétés ne sont pas les mêmes,
25:52 et où les terrains ne sont pas les mêmes.
25:53 Et voilà, le problème, c'est qu'on généralise pour tout.
25:56 Il faudrait investir à chaque territoire.
25:58 Vous avez raison, Robert, surtout que la région des Landes dont vous parlez,
26:01 c'est un Sahara l'été et un Marécage l'hiver.
26:04 Vous avez en plus l'Alios et vous avez de l'eau férugineuse,
26:07 donc il faut absolument pouvoir tirer le meilleur de ces terres tellement difficiles
26:12 qui ont été mises en culture par des pionniers, les pionniers de la Haute-Lande,
26:16 qui aujourd'hui nous fournissent des carottes, des arachides, du maïs doux,
26:20 tout un ensemble de plantes de haute qualité,
26:23 et qui ont valorisé des terres qui avant étaient des terres misérables.
26:27 Imaginez la capacité qu'ont les agriculteurs de sculpter la terre,
26:31 de la rendre habitable, de la rendre mère.
26:33 - C'est pour ça que les traités comme on les traite, c'est quand même assez lamentable.
26:36 - C'est une honte ! C'est une honte !
26:37 Il faudrait que chacun de ceux qui nous écoutent aujourd'hui se disent
26:41 "je vais aller voir mon voisin agriculteur, je vais discuter avec lui,
26:44 je vais comprendre son métier",
26:46 parce qu'il y a un savoir colossal que nous, nous avons oublié,
26:49 et nous passons notre temps à dire aux agriculteurs ce qu'ils ont à faire.
26:52 C'est scandaleux !
26:53 - Oui, à plus !
26:54 - Estéban, merci Robert !
26:57 - Merci, merci, au revoir !
26:59 - On avait une question sur les réseaux sociaux qui revient sur...
27:02 alors c'est une question un peu technique, vous dites 450 litres d'eau,
27:05 c'est pas beaucoup pour d'eau, mais pour nous ça a l'air énorme !
27:07 - Mais non, non, non !
27:08 - Pour un kilo de maïs, je rappelle.
27:10 - Oui, mais alors pour produire un kilo de nourriture,
27:13 pour le blé c'est 580 litres d'eau qui tombent du ciel !
27:17 C'est pas de l'eau qu'on apporte avec un arrosoir, c'est de la pluie !
27:20 Pareil pour le maïs, vous pouvez irriguer si vous voulez, sous signe de qualité,
27:24 mais sinon vous n'irriguez pas.
27:25 Un champ, imaginez un champ, Estéban, un champ de blé vous donne 7 tonnes de nourriture,
27:31 un champ de maïs vous donne 10 tonnes, et quand il est irrigué il vous donne 20 tonnes !
27:36 Ce qui veut dire qu'à côté vous pouvez avoir tout un ensemble d'autres paysages,
27:40 - Oui, il faut de l'eau, les gens ne se rendent pas compte qu'il faut de l'eau, effectivement !
27:44 - En fait, le maïs c'est une petite usine qui transforme la lumière du soleil
27:48 et l'eau qu'on veut bien lui donner, en des tas de productions.
27:51 Il y a 1500 utilisations pour un grain de maïs, mais bien sûr qu'il faut de l'eau !
27:55 Comme nous, il nous faut de l'eau, c'est normal, le vivant a besoin d'eau, l'eau c'est la vie !
27:59 - On marque une courte pause sur Sud Radio, et on retrouvera Sandrine qui nous appelle tout à l'heure,
28:03 au Standard, à tout de suite sur Sud Radio !
28:06 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, appelez maintenant pour réagir 0826 300 300
28:13 Ici Sud Radio, les français parlent au français, je n'aime pas la blanquette de veau !
28:27 Sud Radio Bercov, dans tous ses états
28:30 - 13h46 sur Sud Radio, dernière ligne droite, on est toujours avec Sylvie Brunel, la géographe qui vient nous voir pour ce livre
28:36 "Sa Majesté, le maïs" aux éditions du Rocher, et nous avons Sandrine qui nous appelle depuis le Tarn-et-Garonne.
28:42 Sandrine qui est agricultrice, bonjour !
28:44 - Bonjour Sandrine !
28:46 - Oui, bonjour André, bonjour Sylvie !
28:48 Vous avez vu déjà, vous étiez déjà venue en Tarn-et-Garonne, les GIA vous avaient invité il y a quelques années,
28:54 donc j'avais écouté votre débat, c'était très intéressant.
28:57 Je voulais juste continuer à expliquer qu'en fait le maïs était très important, moi je suis éleveur laitier,
29:05 donc nous quand on s'est installé depuis 94, on ne laboure plus, nous avons des boules bennes,
29:09 et depuis on a toujours fait pousser un maïs qui a été vraiment important pour nos rations de vaches,
29:15 et depuis à peu près une dizaine d'années nous faisons un métail avant un maïs.
29:19 Et franchement, il y a deux ans quand il y a eu la sécheresse, derrière, bon, comme on dit, parce qu'on arrose nos parcelles de maïs,
29:26 en fait l'eau est réutilisée dans le sol, puisque derrière on a pu, bon on a joué le jeu,
29:31 on a implanté un régras derrière, et c'est de l'herbe, un régras derrière le maïs,
29:40 et on a pu parce qu'effectivement ces parcelles-là avaient été nourries, et après on les nourrit.
29:46 Et à ce moment-là aussi, il faut dire que nous on régule nos irrigations, on ne met pas de l'eau comme ça tout vent,
29:53 on sait très bien que quand il y a du vent d'autant, ça ne sert à rien, je veux dire, à un moment donné d'arroser,
29:58 parce qu'on fait une perte d'eau, voilà, et ça part, il n'y a pas directement d'aller fausser.
30:01 Mais voilà, on est très, enfin, il faut arrêter, nous sommes nous aussi des agronomes,
30:06 et je veux dire, par rapport à ce qu'on entend des fois dans le plateau,
30:09 ces personnes qui se permettent de nous dire qu'ils connaissent tout mais qu'ils ne connaissent rien,
30:13 non, déjà il faut qu'ils connaissent déjà, chaque exploitation a un sol complètement différent,
30:18 et ça c'est très important, c'est en fonction de notre sol qu'on doit à un moment donné gérer ce qu'on doit planter,
30:25 ce qu'on ne doit pas planter, comment on doit le faire, et puis voilà.
30:27 Donc on n'a pas de leçon de personne qui... voilà.
30:30 - On est bien d'accord. On est bien d'accord Sandrine.
30:33 - Merci Sandrine, merci, c'est super. Merci d'expliquer de façon si claire aux auditeurs de Sud Radio
30:39 à quel point un agriculteur connaît chaque parcelle, chaque exposition, chaque sol,
30:45 chaque condition météorologique, chaque besoin de sévage,
30:49 et de dire que la qualité du lait vient aussi d'un bon maïs fait à la ferme.
30:54 - On a retrouvé Jean Delande, on va te raccuser de faire du lobbisme landais aujourd'hui.
30:59 - C'est très bien, c'est très bien, vive Lelande. Bonjour Jean.
31:02 - Oui, bonjour. Alors moi je voulais juste vous partager pour essayer de mettre tout le monde d'accord,
31:08 que nous avons mis au point une technique de culture qu'on a commencé à chercher depuis 2012,
31:14 et aujourd'hui elle est quand même assez au point, on n'a pas tout fait, on n'a pas tout compris,
31:17 mais ça marche quand même très bien. Cette technique, alors avant de définir la technique,
31:22 je prétise qu'elle a été validée par la MSA des Landes uniquement,
31:27 qui fait qu'ils peuvent aider certains agriculteurs à créer cette technique.
31:31 On est suivi par la Chambre de l'Agriculture, ce qui nous a permis d'être entendu par le Ministère de l'Agriculture
31:36 le quart juillet dernier à Paris. - Et c'est quoi votre technique ?
31:39 - Alors voilà, c'est pour vous dire qu'elle ne sort pas d'un chapeau et que...
31:42 - On vous croit, on vous croit.
31:45 - Oui mais je précise, vous allez voir que ça décoiffe un peu.
31:48 - D'accord. - Dans le sens où au lieu de mettre...
31:51 On sait bien que les produits de synthèse aujourd'hui ont des limites à leur utilisation,
31:54 et on a des problèmes d'environnement, tout ça on le sait par cœur,
31:58 y compris bien sûr les gens qui les utilisent, parce qu'ils ont aussi des problèmes par rapport à ça.
32:01 Donc ça c'est un fait. Alors la technique consiste en fait à informer de l'eau
32:07 en lieu et place de la matière, et on a un site internet qui est dédié,
32:11 qui s'appelle biodynamiseurbotanique.fr, où là vous avez tous les témoignages,
32:15 les appuis scientifiques avec différentes personnes,
32:18 on a huit scientifiques qui nous suivent sur le sujet.
32:20 Donc en fait c'est un appareil qui permet d'informer l'eau de une certaine manière,
32:24 ce qui fait que la plante reprend son activité électrique maximale,
32:28 et quand une plante a une activité électrique maximale,
32:30 eh bien elle n'a plus besoin d'infecticides ni de fongicides,
32:33 parce qu'elle le gère elle-même, et depuis 2022,
32:36 on arrive même à mettre NPK, donc les engrais, les principaux,
32:40 uniquement par information, sans mettre de matière.
32:42 C'est un fichier web, qui veut dire qu'aujourd'hui,
32:45 on sait bien que le prix de l'azote est rendu entre 400 et 800 euros la tonne,
32:49 nous ça coûte zéro, et on a les résultats sur les plants.
32:52 Donc on a chaque année un symposium sur le sujet,
32:55 en intégrant toutes les matières, les techniques alternatives,
32:59 il y a lieu tous les ans, le 23, 24 et 25 novembre,
33:03 on fait ça avec des scientifiques également,
33:05 et on a un livre sur le sujet, qui s'appelle "Le champ secret des plantes"
33:08 aux éditions Rustica, que vous allez pouvoir trouver.
33:10 - Vous avez vous-même une exploitation ?
33:14 - Oui absolument, nous on a effectivement une exploitation,
33:17 nous on est aussi jardin botanique,
33:19 donc on a pu tester notre technique sur à peu près 4680 plantes différentes,
33:23 et on a aujourd'hui 60 entreprises qui fonctionnent exclusivement avec cette technique-là.
33:28 - D'accord, ben écoutez, rappelez le titre du livre.
33:32 - "Le champ secret des plantes".
33:34 Sylvie, vous avez entendu parler de cela ?
33:36 - Alors non, j'ai trouvé ça très intéressant,
33:38 je dois dire que je suis très marquée ces dernières années
33:41 par toute l'inventivité, la réflexion sur ce qu'on appelle la symbiose mycorhizienne,
33:46 c'est-à-dire comment les plantes peuvent permettre avec les champignons
33:49 de faire des sols en meilleure forme,
33:51 comment on peut réfléchir à des techniques naturelles,
33:53 comment on peut faire...
33:55 - En fait l'innovation est là, l'innovation.
33:57 - Oui, on parle même d'écologie chimique,
33:59 c'est-à-dire les signaux que les plantes émettent entre elles
34:01 pour se protéger contre leurs bio-agresseurs.
34:04 Mais il faut quand même le dire aussi,
34:06 quand l'infestation est là,
34:08 si vous ne traitez pas, vous n'avez pas de récolte.
34:11 C'est-à-dire que c'est très bien en curatif tout ce qu'on peut mettre en œuvre,
34:14 mais on est confronté dans les vergers, à la punaise diabolique,
34:17 dans les champs de maïs, à la pyrale, à la sésamie,
34:21 dans les tomates, la noctuelle, dans la noisette, le balanin...
34:25 En fait, il faut quand même comprendre que plus il fait chaud,
34:28 plus la mondialisation est là, plus on a des ravageurs.
34:32 Et on connaît les criquets en Afrique, mais il ne faut pas oublier que nous,
34:35 chez nous, pour un agriculteur, ça devient de plus en plus compliqué,
34:39 parce que parfois il a ce qu'il appelle des impasses techniques.
34:42 - En proportion, c'est beaucoup ?
34:44 - C'est beaucoup, ça dépend comment ils travaillent.
34:46 - Les ravages qu'ils font ?
34:47 - Ça dépend comment ils travaillent, mais même en bio,
34:49 vous êtes obligés de demander des dérogations par moment,
34:51 parce que si vous n'avez pas une dérogation,
34:53 pour vos bêtes ou pour vos plantes,
34:55 elles souffrent. Et comme nous nous soignons quand nous sommes malades,
34:59 il faut bien comprendre que l'agriculteur fait tout ce qu'il peut
35:02 pour essayer de faire au mieux.
35:04 Et on l'a vu avec Robert, avec Jean, avec Sandrine,
35:06 avec monsieur dont j'ai oublié le prénom, Jean, passé Jean.
35:10 En fait, l'agriculteur, ou celui qui travaille avec lui,
35:14 c'est en permanence quelqu'un qui se remet en question,
35:17 qui dit "qu'est-ce que je pourrais faire de mieux ?
35:19 Comment je pourrais innover ?"
35:21 Avant, on arrosait, maintenant on irrigue.
35:23 C'est-à-dire qu'on travaille sur la goutte d'eau.
35:26 On sait que ce n'est pas la peine d'inonder le champ,
35:28 qu'il faut le faire au moment de la fécondation,
35:30 donc de la pollinisation.
35:32 - Il faut toujours s'adapter, innover, créer, etc.
35:34 - Bien sûr, et notre agriculture d'aujourd'hui,
35:36 elle n'a rien à voir avec celle d'il y a 30 ans,
35:38 et elle n'aura rien à voir avec celle de dans 30 ans.
35:41 Il y a une évolution permanente, et c'est pour ça que les jeunes,
35:44 il faut qu'ils aiment l'agriculture, il faut qu'ils y aillent.
35:46 Et tous ceux qui travaillent pour l'agriculture,
35:48 ils travaillent pour le vivant.
35:50 Et pour l'agriculture, c'est marcher pour le climat.
35:52 - Alors marcher, effectivement.
35:54 En tout cas, vous êtes extrêmement convaincante,
35:56 Sylvie Brunel, je vous dis, il m'en est faux.
35:58 C'est vous qu'ils auraient dû nommer ministre de l'agriculture.
36:01 C'est extrêmement clair.
36:03 Et je ne ferai aucune comparaison, bien sûr.
36:06 Juste quand même quelque chose, par rapport à ce que vous dites,
36:11 on a l'impression, effectivement, c'est intéressant,
36:14 parce qu'il y a une espèce, non pas d'anabime,
36:16 mais enfin, c'est étonnant de voir la distance
36:20 entre ce que vous racontez, ce que racontent nos auditeurs,
36:22 sur ce qu'ils font, sur ce qu'ils innovent,
36:24 sur ce qu'ils créent, ce qu'ils protègent, etc.
36:27 Vous, ce que vous faites dans votre travail,
36:29 effectivement, de pédagogie et de connaissance,
36:31 Sylvie Brunel, et en même temps,
36:34 on a l'impression qu'il y a, quelque part, un dialogue de sourds.
36:37 Je veux dire, dialogue de sourds entre,
36:39 est-ce que c'est la technocratie,
36:41 est-ce que c'est des gens qui,
36:43 ceux qui sont aux commandes, encore une fois,
36:45 un peu partout en France et en Europe,
36:47 connaissent vraiment l'agriculture,
36:49 ou au fond, ils n'ont qu'une connaissance, je dirais,
36:51 de tableau Excel ? C'est la question que je me pose.
36:53 - Moi, la question que je me pose, bon, déjà, la France,
36:55 vous en parlez beaucoup dans votre émission,
36:56 souffre d'une suradministration.
36:58 Il y a vraiment une accumulation de normes,
37:01 de textes, un renflement des codes,
37:04 du code rural, donc ça devient de plus en plus compliqué,
37:07 parce que vous ne savez jamais si vous n'êtes pas...
37:08 - Bureaucratique.
37:09 - Oui, vous ne savez pas si vous n'êtes pas coupable.
37:11 Alors, il y a des satellites qui, en permanence,
37:13 survolent les exploitations des agriculteurs,
37:15 et dès qu'ils changent l'affectation d'un sol,
37:17 c'est dramatique, donc c'est compliqué pour eux.
37:19 Mais, je crois que fondamentalement,
37:22 il y a beaucoup de gens qui n'aiment plus l'humanité,
37:24 qui pensent que la planète est mieux que l'homme,
37:27 que l'homme est proliférant, nuisible, destructeur,
37:30 qu'on est trop nombreux, et je pense que fondamentalement,
37:33 c'est ça. Pour avoir envie que...
37:35 - L'homme étant trop.
37:36 - Oui, et pour avoir envie que la Terre soit belle,
37:39 pour que la Terre soit sculptée,
37:40 il faut faire confiance à l'humanité,
37:42 il faut aimer l'humanité.
37:44 - Je crois que, Sylvie Brunel, vous avez eu le mot,
37:47 non pas de la fin F-A-N, mais le mot de la fin F-A-M-M.
37:51 Si on veut, effectivement, un monde sans fin,
37:54 F-A-M, pardon, il faut prendre les moyens,
37:58 et il faut lire "Sa Majesté, le maïs,
38:01 le roi n'est pas mort, vive le roi".
38:03 - Merci, Sylvie Brunel, d'avoir acté avec nous
38:05 "Sa Majesté, le maïs", aux éditions du Rocher.
38:08 C'est disponible, évidemment, en librairie
38:10 et sur toutes les plateformes.
38:12 Merci à tous de nous avoir écoutés.
38:13 André Bercoff, on se retrouve demain sur Sud Radio,
38:15 entre midi et 14h.
38:16 Et tout de suite, c'est Brigitte Lahi.
38:18 A demain.
38:20 - Sud Radio, parlons vrai, est aussi à Lyon et Le Grand Lyon
38:22 sur 105.8 FM, le DAB+ et l'application Sud Radio.
38:26 Sud Radio, parlons vrai.

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