Avec Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa et Serge Guérin, sociologue spécialiste des questions liées au vieillissement et à la seniorisation de la société, Auteur de “Et si les vieux aussi sauvaient la planète ?” (Editions Michalon)
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente...
00:06 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:12 - Bien, parlons des seniors, des retraités de... bon, parce qu'il y a des seniors qui ne sont pas retraités.
00:17 Mais parlons des seniors, des retraités. Bien, avec deux invités ce matin, nous avons la chance d'avoir Jean-Christophe
00:26 Marantinis qui est président du SINERPA, Syndicat National des Établissements, Résidences et Services d'Aides à Domicile Privés pour Personnes Égées.
00:33 C'est compliqué.
00:34 2000 EHPAD privés, c'est cela ? - Tout à fait. - Bon, d'accord. Établissement qui accueille plus de 300 000 résidents en France et
00:42 emploie combien de salariés ? - 170 000 salariés. - 170 000 salariés. Bien, avec nous également Serge Guérin que nous connaissons bien
00:50 ici, qui vient souvent,
00:53 sociologue spécialiste des questions liées au vieillissement et à la
00:56 seniorisation de la société, auteur de "Et si les vieux aussi sauvaient la planète ?" aux éditions Michelon.
01:04 Bonjour Serge Guérin. - Bonjour. - Oui, c'est vrai que les vieux peuvent sauver la planète aussi. - Oui, bien sûr.
01:09 - Les jeunes seraient tous des écolos, les vieux des sales pollueurs, sauf que ça marche pas du tout comme ça dans la vraie vie.
01:15 - Mais évidemment, évidemment. Alors un mot,
01:17 Emmanuel Macron a
01:20 poussé un coup de gueule, pardon l'expression, en Conseil des ministres avant-hier. - Oui, puisque le gouvernement veut faire des économies, Jean-Jacques,
01:26 10 milliards cette année, 20 milliards pour 2015, oui, mais pas touche aux retraités, nous dit Emmanuel Macron, on ne touchera pas à la sous-indexation
01:33 des retraites et à la C&G, en gros, on ne veut pas toucher, on ne veut pas indexer les retraites avec l'inflation et donc faire perdre
01:40 potentiellement du pouvoir d'achat aux retraités. - Oui, ça vous surprend Serge Guérin ?
01:44 - Pas tout à fait, parce qu'il me semble qu'on est dans une période préélectorale.
01:49 Si je ne me trompe pas.
01:51 Ça c'est la première chose. Le deuxième élément quand même, alors c'est vrai que chez les retraités, il y a 17 millions de retraités.
01:56 En moyenne, c'est vrai, le revenu global est un petit peu supérieur au revenu des autres.
02:01 - Est-ce que les retraités sont des privilégiés en France ?
02:05 - Première chose, je suis peut-être un ringard, mais je pense que quelqu'un qui a travaillé 40 ans,
02:09 c'est normal qu'il gagne plus que quelqu'un qui n'a pas encore travaillé. Donc si on enlève les 18-24 ans,
02:13 en fin de compte,
02:14 le revenu des retraités est plutôt en dessous de la moyenne des autres qui travaillent. - Je comprends. - Mais au sein des retraités, il y a
02:19 évidemment des gens qui vont très très bien, et sur lesquels par exemple on pourrait se dire "ceux-là, augmenter un peu l'ACG, c'est pas idiot".
02:26 Il ne s'agit pas d'augmenter l'ACG sur des gens qui ont 1000 euros de retraite.
02:29 - Evidemment. - Envers ceux qui en ont 5000 ou 7000, ce n'est pas choquant non plus. - Évidemment. Qu'en pensez-vous ?
02:33 Je me tourne vers le patron du Cinerpa.
02:36 - Moi j'en pense qu'il faut tout simplement privilégier nos retraités, oui tout à fait. Il ne faut absolument pas
02:43 leur amputer leur pouvoir d'achat.
02:45 Ils ont travaillé toute leur vie,
02:48 comme vient de le dire notre ami Guérin, et donc en effet il faut qu'ils puissent subvenir à leurs besoins qui sont nombreux
02:55 dès qu'ils sont
02:57 en arrêt d'activité. Donc il faut les protéger. - Il faut les protéger. Bon, j'ai une deuxième sujet d'actualité.
03:04 On a annoncé 100 à 150 euros d'augmentation pour chaque employé de crèche.
03:11 Est-ce qu'on peut augmenter de 100 à 150 euros chaque employé de maison de retraite, d'EHPAD, privé par exemple ?
03:18 - Dans l'idéal,
03:20 ce serait une excellente initiative.
03:23 Le seul problème c'est que les EHPAD fonctionnent aujourd'hui avec
03:29 quasiment 60% de leurs tarifs qui sont des tarifs administrés, donc des dotations qui sont fixées par l'assurance maladie
03:37 et les conseils départementaux et donc sur lesquels les établissements n'ont absolument pas de marge de manœuvre.
03:43 Et donc,
03:44 oui, ce serait l'idéal, mais il faudrait que les pouvoirs publics et les conseils départementaux
03:49 alimentent ces dotations là, avec cette augmentation qui serait fléchée pour nos personnels.
03:55 - Bien. Serge Guérin ?
03:58 - Il y a un énorme problème de recrutement. - Et oui, de recrutement. - Là on ne trouve pas assez de personnel.
04:03 Que ce soit,
04:06 quels que soient les EHPAD, que ce soit les services à la personne, donc la question de la rémunération,
04:10 évidemment c'est l'une des questions à mettre en place. Après comment on finance cela, c'est un autre sujet. Est-ce que
04:15 la France, est-ce que collectivement on est d'accord pour mettre plus de moyens ?
04:19 - Ou pas.
04:21 Quelle est la situation aujourd'hui dans les EHPAD ? Parce qu'on a tellement parlé,
04:24 tellement parlé de ces établissements. Quelle est la situation aujourd'hui ?
04:29 Est-ce que ça s'est amélioré ? Est-ce que... Dites-moi.
04:33 - Alors, le moral, c'est une bonne chose de nos
04:37 responsables d'établissement, des salariés d'établissement,
04:41 est au beau fixe.
04:43 Ils sont optimistes et en effet, on va dire que le plus gros de la crise sectoriale est derrière nous.
04:50 Mais il n'en demeure pas moins qu'il y a un certain nombre de difficultés auxquelles sont confrontés les établissements, et par ricochet,
04:59 leurs équipes. Des difficultés en termes d'inflation, d'augmentation
05:04 des charges, qui ne sont d'ailleurs pas compensées, je fais le lien avec la précédente question, par les tarifs administrés,
05:11 qui ont des conséquences importantes sur
05:14 un peu la perte d'attractivité
05:17 des métiers, puisque
05:20 nous avons du mal à être attractifs du fait que nous n'avons absolument pas de marge de manœuvre sur
05:26 nos activités, sur nos recettes. - Est-ce qu'aujourd'hui, de plus en plus de personnes âgées,
05:31 oui, de plus en plus de personnes âgées, désirent finir leur vie à domicile ?
05:35 A domicile ou pas ? - Oui, c'est une tendance très forte.
05:41 Évidemment, vous demandez, je sais pas, à des 18-24 ans, est-ce que vous souhaitez vivre en EHPAD ? C'est dingue, c'est 0%.
05:46 C'est assez logique.
05:49 Les maisons de retraite médicalisées, elles répondent quand des gens ont certaines problématiques,
05:54 entre autres neurologiques, par exemple, où là il y a vraiment un besoin qu'elles soient accompagnées là. Mais c'est vrai que le désir social,
06:00 c'est plutôt de vivre à domicile. Encore faut-il
06:03 que le domicile soit adapté, encore faut-il que les services à la personne
06:07 soient présents, et encore faut-il qu'il y ait suffisamment de personnel pour venir à domicile.
06:12 Mais globalement, la demande sociale, elle est plutôt celle-ci, parce que l'image d'une maison de retraite, c'est que les gens se disent, pour une
06:18 grande partie, "Ah là, c'est la dernière étape", donc il y a une inquiétude par rapport à ça. Mais dans certains cas,
06:23 heureusement qu'il y a les maisons de retraite médicalisées, parce que face à certaines solitudes, face à des problématiques de maladies neurologiques, par exemple, ou des pertes d'autonomie,
06:30 difficile, voire impossible,
06:33 d'accompagner ces personnes à domicile. - D'ailleurs, la France est l'un des pays du monde où il y a le plus de solitude des personnes âgées.
06:39 J'ai vu ça. C'est vrai, Serge Guérin. - Oui, les petits frères des pros sortent une étude tous les ans, on a 600 000 personnes, par exemple,
06:46 qui ne voient personne de la semaine. Donc évidemment, à un moment donné, c'est quand même hyper rude, et donc être dans un lieu...
06:51 - Il y a 600 000 personnes qui ne voient... - Personne. - Personne, qui ne rencontrent personne... - Qui ne rencontrent personne.
06:56 Donc c'est aussi le besoin... - En une semaine. - Voilà. Donc c'est le besoin de voir aussi du monde.
07:01 - C'est aussi le besoin, c'est pour ça aussi qu'il faut des maisons de retraite ou des EHPAD, il faut que ça existe.
07:08 - Oui, tout à fait.
07:10 Sachez que les EHPAD, et notamment les EHPAD privés, ont entamé ce que l'on appelle le virage domiciliaire depuis déjà 20 ans,
07:18 puisque les établissements offrent des centres d'accueil de jours Alzheimer, donc des personnes qui viennent passer quelques heures
07:26 sur l'établissement, pour rencontrer du monde, pour être animées, pour permettre aussi aux personnes qui les aident à domicile
07:35 de prendre quelques heures de répit dans la journée, les établissements proposent de l'hébergement temporaire,
07:40 les établissements font de ce qu'on appelle l'EPAD hors les murs, donc avec des services qui sont portés à domicile,
07:46 donc oui, on y contribue, en revanche, les EHPAD sont incontournables, puisque, comme vient de le dire M. Guérin,
07:55 le maintien à domicile aujourd'hui, c'est une volonté de 80% des Français, en revanche, il y a des limites,
08:02 lorsque une personne a vraiment besoin d'un accompagnement important, est très dépendante,
08:08 d'une garde 24 heures sur 24, ça coûte excessivement cher, aujourd'hui, les moyens qui sont alloués à cette prise en charge,
08:16 les moyens alloués par l'État sont insuffisants, et donc le recours, c'est des plateaux techniques qui sont offerts par des établissements,
08:23 avec une garde permanente, et donc les EHPAD ont leur rôle à jouer dans le cadre de l'accompagnement et de la prise en charge
08:30 des personnes relativement dépendantes.
08:32 - Bien, il est 9h47, à tout de suite, un peu de pub, et on se retrouve.
08:37 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
08:44 Vérissure présente...
08:46 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
08:50 - On y va, Jean-Christophe Amarantinis, vous avez entendu parler de la loi Grantage ?
08:55 - Oui, ça fait des années qu'on en entend parler. - Et où cette loi ?
08:59 - Et notre syndicat a contribué activement à des groupes de travail, à des ateliers de concertation,
09:06 mais bon, pour l'instant, malheureusement, on l'attend avec impatience.
09:10 - Oui, Serge Guérin, elle serait utile ? Indispensable ?
09:14 - Ce serait quand même pas mal qu'il y ait une loi qui aussi fixe des objectifs, une vision.
09:18 Parce qu'en fait, le problème c'est qu'il n'y a pas d'argent, il n'y a pas de vision. Donc ça fait beaucoup.
09:22 - Une vision, ça serait... En quoi ce serait utile pour les plus âgés ?
09:26 - Déjà de dire, et aussi de sanctuariser les moyens.
09:30 Ce qu'on veut, on parlait du virage domiciliaire, on parlait de la vie domicile, on parlait des problématiques des emplois,
09:36 qu'est-ce qu'on met comme priorité autour de ça ? La prévention.
09:40 On fait vraiment de la prévention, parce que quand même, ça permet aussi de réduire le nombre de gens qui sont en grande difficulté,
09:45 ainsi de suite. Donc c'est avoir un projet, tout simplement, c'est cette question-là.
09:48 Voir le vieillissement, c'est de l'avenir. C'est ça qui n'est toujours pas compris.
09:53 - Le vieillissement, c'est l'avenir ? - Le vieillissement, c'est l'avenir.
09:55 Notre destin démographique, c'est l'augmentation du nombre de gens âgés.
09:58 A partir de 2026, c'est-à-dire demain, les premiers baby-boomers vont arriver au-delà de 80 ans.
10:03 Et pendant 30 ans, on va avoir une explosion du nombre de plus de 80 ans.
10:07 Et on attend l'arme à pied.
10:09 - Oui, c'est vrai. Vous avez de l'avenir, les maisons de retraite ?
10:14 - Tout à fait. - Vous avez de l'avenir, même si pour certains, ce n'est pas terrible.
10:18 J'ai vu qu'il y avait un grand groupe de maisons de retraite qui a été placé en liquidation judiciaire.
10:22 C'est difficile aujourd'hui ?
10:25 - Oui, c'est ce que je vous indiquais tout à l'heure.
10:27 C'est difficile pour des raisons de non-compensation, des effets inflation,
10:33 augmentation de charges, et notamment via les tarifs administrés
10:38 qui ne sont pas suffisants pour absorber ces augmentations de charges.
10:40 - Les animaux de compagnie dans les EHPAD, quelle est votre politique au SINERPA ?
10:46 - Écoutez, alors d'abord... - Vous êtes favorable ou pas ?
10:49 - Vous... Parce que pour l'instant, ça dépend des établissements.
10:52 Des établissements qui permettent l'entrée des animaux de compagnie, d'autres non.
10:57 - Alors, on y est favorable, donc comme vous venez de l'indiquer,
11:00 c'est pas nouveau, puisque un certain nombre de nos adhérents
11:04 permettaient aux résidentes d'accueillir des animaux.
11:10 En revanche, le rendre obligatoire, c'est...
11:14 Il faut juste que ce soit parfaitement organisé dans le cadre de chaque établissement,
11:18 puisque, bien entendu, c'est une bonne chose dans la mesure où la personne âgée
11:23 rentre en établissement avec son animal de compagnie,
11:26 et donc ça évite tous les sujets de rupture entre l'ancienne vie et la nouvelle vie,
11:31 ça permet de conserver une certaine autonomie, une responsabilité...
11:35 - Vous êtes... - En revanche, il faut que ce soit,
11:38 et ça c'est positif, organisé dans chaque établissement,
11:41 via le règlement intérieur, le livret d'accueil de vie en collectivité,
11:44 puisque il faut quand même organiser la prise en charge de ces animaux
11:49 lorsque la personne va être dépendante, lorsque la personne va être hospitalisée,
11:53 il ne faudrait pas que cette obligation incombe aux salariés des établissements
11:59 pendant plusieurs jours, ou quand une personne décède, il faut que la famille puisse...
12:02 - Contre le fait de le rendre obligatoire.
12:04 - Non, on est favorable à ce que nos adhérents accueillent des animaux de compagnie,
12:11 et on leur recommande de bien organiser le fonctionnement dans le règlement intérieur
12:18 pour éviter que des animaux de compagnie se retrouvent pendant plusieurs jours
12:24 isolés dans des chambres, ou tout simplement que des animaux de compagnie non vaccinés
12:30 créent des problèmes sanitaires au niveau des résidents d'un établissement,
12:34 ou que des salariés qui fréquentent d'autres établissements et qui n'aiment pas,
12:38 parce que ça arrive aussi, les animaux qui font des allergies,
12:41 ne soient pas obligés de côtoyer les animaux.
12:44 - Et si l'établissement dit non ? Vous comprenez ?
12:49 - Si l'établissement dit non, d'abord il ne peut pas dire non,
12:52 puisque ça va devenir obligatoire au printemps, mais après...
12:55 - C'est pas voté encore, mais probablement.
12:57 - Pour l'instant, ça devrait devenir obligatoire, donc l'établissement ne pourra pas dire non.
13:00 - Ne pourra pas dire non.
13:01 - Charge à lui de l'organiser pour que ça se passe parfaitement au quotidien dans son établissement.
13:06 - Serge Guérin, c'est indispensable ?
13:08 - Dans plein de cas, l'animal de compagnie c'est du soin, c'est un soin doux,
13:13 et la personne en a besoin, c'est du lien aussi, elle échange avec cet animal.
13:17 Et en effet, déjà la rupture n'est pas facile,
13:20 de se retrouver dans un établissement alors qu'on vivait chez soi.
13:22 Si en plus on enlève la petite bête, mais après il y a un problème d'organisation.
13:26 Par exemple, s'il y a 25 animaux différents dans le même établissement,
13:31 déjà il faut qu'ils s'entendent entre eux un minimum.
13:33 Donc il y a quand même des problématiques à organiser.
13:35 Est-ce qu'il y a un jardin dehors qui permet aussi à ce que les chiens, les chats ou autres aillent dehors ?
13:40 Mais sur le principe, évidemment que c'est extrêmement important pour les gens de garder ce lien,
13:46 et souvent d'ailleurs, ça fait aussi, les gens continuent à bouger.
13:49 "Tiens, je vais aller promener mes dehors."
13:50 "Pendant ce temps-là, je marche."
13:52 Ça permet aussi de discuter avec d'autres personnes.
13:54 On ne discute pas de sa maladie, on discute du chien ou du chat, ce qui est quand même beaucoup plus sympa.
13:58 - C'est vrai. Merci messieurs.
14:00 - Merci.
14:01 - Merci, il est 9h56.
14:03 - Allez, 9h56, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman,
14:07 reçoivent la productrice Géraldine Levasseur, la journaliste Gaëlle Choualeur,
14:13 et Sophie Kwan, qui est rédacteure en chef à 60 Millions de Consommateurs.
14:20 Juste après les infos de 10h.
14:22 - Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
14:29 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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