Législatives : Comment gouverner la France ? Jean Garrigues x David Djaïz

  • il y a 3 mois
Avec Jean Garrigues, Président du Comité d'histoire parlementaire et politique, auteur de "les Jours Heureux, Quand les Français rêvaient ensemble" (Payot) et David Djaïz, haut fonctionnaire, essayiste, enseignant à Sciences Po et ex-conseiller à l’Elysée

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-07-09##

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00:00Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France, rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits. Vérissure présente
00:08Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13Parlons politique, 0826-300-300, vous êtes nombreux à appeler, continuez à le faire.
00:18Est-ce que la gauche doit gouverner ? Est-ce que la gauche peut gouverner ? Nous en parlons ce matin.
00:23Est-ce que la gauche doit gouverner ? Alors tout de suite, je pose la question à Jean Garrigue.
00:28Est-ce que la gauche doit gouverner ? Écoutez, si on se fie aux pratiques institutionnelles, le Président de la République, a priori,
00:37serait enclin à nommer quelqu'un qui viendrait du pôle majoritaire. De peu, mais c'est quand même le Nouveau Front Populaire.
00:46Majoritaire, sans être majoritaire, ça va avoir majorité absolue.
00:50Mais de manière objective, comment imaginer que ce pôle du Nouveau Front Populaire puisse gouverner ?
00:56Il serait, à court terme, soumis à une motion de censure d'une majorité absolue. Il faut la majorité absolue pour une motion de censure.
01:07Ils n'ont qu'une majorité très relative, et il serait presque, j'allais dire, presque inévitable qu'à très court terme,
01:15des votes venant des LR, du Rassemblement National, et d'une partie d'Ensemble, puissent les mettre...
01:21— C'est-à-dire, Jean Garry, que la gauche devrait gouverner institutionnellement, mais que la gauche ne pourrait pas gouverner ?
01:28— Je dis institutionnellement. C'est même pas une question d'institution. C'est une question de pratique.
01:32A priori, on choisit le Premier ministre dans le pôle majoritaire. Mais on est dans une situation exceptionnelle,
01:39avec une tripartition qui n'a jamais existé sous la Ve République. Je ne vois pas... Avec les divisions, en plus, dont vous nous avez fait part,
01:49et qui sont criantes... — On l'a vu ce matin avec Sandrino Rousseau.
01:52— Je ne vois pas ce bloc-là pouvoir gouverner seul, en tout cas. C'est-à-dire qu'il va falloir avoir de nouvelles pratiques et conduire des coalitions.
02:01— Alors je me tourne vers vous, David Jays. Je vous pose la même question.
02:06— Non mais d'abord, pour former un gouvernement dans une assemblée où il n'y a pas un parti qui a une majorité absolue,
02:13il faut tirer les enseignements de ce qui s'est passé dimanche et la semaine dernière.
02:18À quoi on a assisté ? Premièrement, une formidable repolitisation de tout le pays. Moi, je passe la moitié de mon temps en Lothégaronne.
02:26Tout le monde parle de politique. — Mais ça, c'est génial. Mais je le dis depuis le début que la dissolution a déjà un mérite.
02:34Un, ça a permis aux Français de se réconcilier avec la politique. Et deux, ça a poussé les Français à aller voter.
02:40— Exactement. Et là, c'est important, non ? — C'est important.
02:43— Et le deuxième enseignement, c'est que dimanche dernier, donc il y a 10 jours, on nous disait que le RN est à 5 centimètres du pouvoir.
02:52Ils vont avoir une majorité absolue relative. Et à la fin, ils se retrouvent avec 136 députés.
02:57Ça veut dire qu'il y a quelque chose de puissant qui s'est passé et qui n'est pas qu'un barrage, qui est un front républicain
03:03où on a des électeurs de gauche qui ont voté pour des candidats centristes, voire de droite.
03:08Des électeurs centristes, voire de droite, qui ont voté pour des candidats de gauche.
03:12C'est des enseignements politiques, ce que je suis en train de vous dire. Ça nous oblige...
03:15— Vous voulez dire que les partis politiques sont en train d'effacer tout ça ?
03:17— Mais ça veut dire que c'est lamentable, 24 heures après, de recommencer des tambouilles en disant
03:21« on va faire un gouvernement avec 180 députés », sachant qu'on a passé deux ans à dire qu'Emmanuel Macron était un proto-fasciste
03:28quand il faisait du 49-3 alors qu'il avait 250 députés. Il faut qu'on comprenne qu'on a changé de réalité politique.
03:34Et qu'il faut changer de mœurs politiques. C'est aussi parce que les Français sont un peuple d'une très grande intelligence politique.
03:41Le message qu'ils ont passé dimanche, il a une rationalité. Et c'est « vous arrêtez de vous comporter comme dans une cour de récré. »
03:49— Ça veut dire que, selon vous, le Nouveau Front Populaire fait fi du vote RN, fait fi du vote de toutes celles et ceux
03:57qui n'ont pas voté pour le Nouveau Front Populaire ?
03:59— C'est-à-dire que le Nouveau Front Populaire, certes, est en tête. Bien sûr qu'il y a des personnalités issues de cet intergroupe
04:08qui ont vocation à gouverner. Mais il faut entrer dans une logique de négociation et de construction de ce que je réclame depuis des semaines,
04:16un contrat de gouvernement. C'est-à-dire qu'on se met d'accord sur des priorités pour les Français. Et pareil pour le vote RN.
04:24— Vous l'avez dit, Jean-Jacques. Il y a quand même 10,5 millions de Français qui ont voté pour le RN.
04:28— Exactement. On n'a pas les ignorés. — Il faut prendre en compte ces choses-là.
04:31— C'est pourquoi le nouveau gouvernement, même s'il tiendrait compte d'une inflexion vers la gauche... On peut imaginer une personnalité,
04:40par exemple, de sensibilité du centre-gauche, à mon sens, qui ne devrait pas d'ailleurs être issue des partis
04:47qui composent le Nouveau Front Populaire, parce qu'on le voit d'emblée ce qui s'est passé. Jean-Luc Mélenchon a d'emblée fracturé...
04:53— Il a préempté. Il a préempté. — Il a préempté le poste de Premier ministre. C'est-à-dire qu'il a fait exactement l'inverse de ce qu'attendent les Français.
05:01Et il faut que le gouvernement qui se mettra en place, qui est issu de ce barrage du Front républicain, tienne compte des 10 millions d'électeurs
05:10qui ont voté pour le RN. Sinon, ça n'est pas... C'est un déni de démocratie.
05:15— Alors, on va demander à des auditeurs, dont Olivier qui, lui, est très proche de LFI, qui est avec nous, et à Guillaume, qui est à Carcassonne,
05:24qui n'ont pas la même opinion. Mais heureusement que chacun a une opinion différente. C'est ça qui fait la richesse, me semble-t-il, de la France. Olivier.
05:36— Oui, bonjour. Merci de m'accueillir.
05:38— Je vous en prie, Olivier. Alors vous, vous êtes évidemment favorable à un gouvernement aujourd'hui proposé par le Nouveau Front populaire, hein, Olivier ?
05:47— Oui, c'est ce que veulent les Français, a priori. C'est le résultat du vote.
05:51— Non. Oui et non. — Oui et non. Oui et non. Il y a des excuses.
05:56— C'est ce que veulent un tiers des votants. Ce n'est pas les Français.
06:00— Mais attendez. On va pas refaire le match. Il y a un vote qui est majoritaire pour le Nouveau Front populaire. Il y a une part de barrage.
06:08J'ai bien entendu les analyses que je partage pas forcément ceci dit. Mais s'occuper des Français pour le Front populaire et même des Français qui ont voté pour le RN,
06:17c'est possible à travers un programme. Le vote, il dit à un moment donné qu'on veut pas du RN pour gouverner, mais qu'on veut un gouvernement,
06:26une majorité de gauche pour gouverner aujourd'hui. C'est ce gouvernement qui a fait barrage au RN, d'ailleurs,
06:31ce qui ne veut pas dire que le programme qui va être mis en place ne va pas s'occuper de la détresse de tous ces gens qui ont voté RN.
06:38On l'a analysé, le vote RN, aussi. — On est d'accord, Olivier. Là, tout le monde est d'accord.
06:42— Non mais si on analyse le vote RN, on sait qu'il y a un vote sanction, qu'il y a un vote colère, qu'il y a une partie de vote raciste
06:49parce qu'il faut mettre des mots dessus et qu'il y a surtout un vote de misère, c'est-à-dire que les gens ne s'y retrouvent plus.
06:55C'est un vote de colère, c'est un vote de misère. Que propose le programme ? Parce que moi, je veux bien qu'on parle des uns et des autres,
07:01mais enfin avant tout, il y a un programme. Les gens, ils ont fait un barrage, mais ils ont aussi voté pour un programme.
07:06Les reports de voix, d'ailleurs, ils sont plus importants de la part des gens de gauche que de la part des macronistes.
07:12On l'a vu aussi. Les analyses le disent très bien. — Légèrement plus importants. Un peu plus ?
07:16— Quand même, quand même, quand même. Alors une fois qu'on a dit ça, que veulent les gens ?
07:22Parce qu'à un moment donné, il y a quoi dans ce programme ? Il y a une augmentation du SMIC, il y a la gratuité de l'école...
07:27— Oui, enfin, augmentation du SMIC. Vous avez entendu Sandrine Rousseau qui nous disait
07:32« Oui, augmentation du SMIC, bon, ça se fera en plusieurs étapes ».
07:36— Alors attendez, attendez. Moi, Sandrine Rousseau, elle dit ce qu'elle veut. Moi, je vous parle du programme qui a été acté.
07:42À un moment donné, on peut aussi passer son temps, comme ça a été fait dans les médias, qui ont fait 27 sondages et 27 sondages qui étaient faux,
07:49à toujours fustiger la France insoumise, à dire que Jean-Luc Mélenchon voulait préempter. Je l'ai entendu il y a 2 minutes chez vous.
07:56— C'est moi qui l'ai dit. C'est la vérité, Olivier. Il faut pas en avoir peur. Il faut l'assumer. Il faut l'assumer.
08:02— Non, non, non, mais il n'y a pas de problème d'assumer. Il y a un problème qu'il a dit hier encore. Moi, j'ai entendu qu'il était candidat à rien.
08:07Il y a aussi... Mais oui, oui. Non, mais c'est pas un détail.
08:11— Non, attendez, attendez. Tout en disant quoi ? Qu'il était candidat à rien, tout en disant quoi ?
08:17— Bah qu'il était prêt à tout. — Qu'il était prêt à tout.
08:22— Non, non, non, non, mais ça, c'est vous qui l'entendez comme ça, M. Beauport.
08:25— Mais c'est pas moi qui l'entends comme ça. — Non, c'est vous qui l'entendez comme ça.
08:28— Il a dit « Je fais partie de la solution ».
08:31— Mais il l'est. Attendez, on peut pas dénier à un moment donné qu'il est à l'origine de la reconstruction de la gauche,
08:36de la plus grande force du Front populaire aujourd'hui, d'un programme qui est essentiellement insoumis...
08:41— Il n'est pas du tout à l'origine de la reconstruction du nouveau Front populaire.
08:45C'est Marine Tondelier qui y a travaillé. C'est pas du tout Jean-Luc Mélenchon.
08:49Mais c'est factuel, monsieur. C'est documenté.
08:52— Non, mais qu'est factuel, monsieur ? C'est qu'à l'origine...
08:54— De la même manière qu'il est factuel que le groupe Ensemble est finalement tout près de vous.
09:00— Alors attendez, allez-y. — Que vous escamotez les électeurs d'Ensemble.
09:04— Allez-y, allez-y, allez-y, allez-y, Olivier. Ne vous énervez pas. Exprimez-vous.
09:09— Et ça part de la nupe. La reconstruction, elle part des 22% et de la nupe. D'accord ?
09:14Il faut être honnête sur la façon dont on reconstruit la gauche dans ce pays.
09:17Et elle part d'un programme, un programme qui a pu être mis en place en 15 jours
09:21parce qu'il était chiffré et prêt et qui est un programme essentiellement insoumis.
09:25Donc c'est quand même mal honnête de dire que M. Mélenchon n'est pas à l'origine de tout ce travail.
09:29— Bah si, c'est documenté.
09:32— Olivier, Olivier, allez-y, allez-y. Vous voulez dire quoi ? Vous voulez dire que...
09:37— Ce que je veux dire, moi, c'est que...
09:39— Ah non, mais soyons clairs. J'assumais vos positions.
09:41— Mélenchon n'est pas le débat. Voilà.
09:43— Bon. Mélenchon n'est pas le débat. Donc le Premier ministre doit venir.
09:47Le Premier ministre, pour vous, doit venir de l'FI et uniquement de l'FI.
09:52Il n'y a pas d'autre solution. Et vous proposez que l'on enquête. C'est ça.
09:55— Ce n'est pas qu'un Premier ministre. Ce n'est pas qu'un Premier ministre.
09:58Moi, ma préférence, mais ça, c'est très personnel, moi, je pense qu'une femme serait très bien.
10:03Et une femme qui connaît très bien le programme, en l'occurrence, c'est Clémence Guettet.
10:08Mais je vois un gouvernement. Je ne vois pas seulement un Premier ministre.
10:11— Mais Olivier, ça ne vous pose aucun problème que la France soit gouvernée avec 180 députés
10:16après avoir pendant 2 ans dit qu'il y avait un délit de démocratie
10:19quand on faisait passer des textes au 49.3 avec 250 députés ?
10:22— Alors c'est une vraie question. Et moi, je pars du principe que ce qui a été passé par 49.3
10:26peut être défait par 49.3, surtout si c'est combien d'effondrés.
10:29— Mais dans le programme que vous avez proposé aux Français,
10:34il est écrit noir sur blanc que vous abrogez le 49.3.
10:38— Oui. Oui. Mais attendez. Attendez. Attendez. Attendez.
10:43Dans un premier temps, il y a une urgence. Vous avez bien vu la mobilisation des Français.
10:48Ça doit vous interpeller. Vous voyez bien que les Français sont dans une demande d'urgence.
10:52Il n'y a pas que le barrage ORL. L'urgence, c'est aussi la misère des gens.
10:56Donc à un moment donné, il faut bien y répondre concrètement.
10:59Quand le Front populaire, s'il parvient à avoir par exemple un candidat présidentiel,
11:03sera à la tête du pays, là, en effet, le 49.3 sera à l'ordre du jour pour l'enlever.
11:08Mais allez chercher les contradictions aujourd'hui, ce genre de contradictions.
11:11Alors qu'on est en train d'essayer de trouver une solution pour répondre à l'urgence des Français,
11:15les Français, ils crèvent la dalle. Les Français, il y a 10 millions qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
11:20Donc vos histoires de 49.3, là, à un moment donné, d'aller chercher la bébête sur le 49.3,
11:25excusez-moi, mais c'est un peu de...
11:27Est-ce qu'on peut vous interrompre deux secondes ?
11:29Attendez, attendez. Vous savez ce qu'on va faire ?
11:31Ça va nous permettre de réfléchir, parce qu'on va faire un peu de pub.
11:35Il est 9h31, à tout de suite.
11:37Jean-Garry, vous allez répondre, on va prendre Guillaume aussi, qui est à Carcassonne.
11:40À tout de suite.
11:41Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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11:47Vérissure présente...
11:50Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
11:529h10, Jean-Jacques Bourdin.
11:54Bien, il est 9h34.
11:56Olivier !
11:57Oui ?
11:58On termine, Olivier. D'abord, je voudrais...
12:00Oui, Olivier.
12:01Olivier, simplement, il va falloir que le Nouveau Front Populaire arrive à se mettre d'accord aussi.
12:06Vous avez absolument raison.
12:08Parce que, imaginez que dans 5 jours, il n'y ait toujours pas d'accord.
12:14Emmanuel Macron n'aura qu'une solution, il va dire au Nouveau Front Populaire
12:19« Bon, ça fait 8 jours que vous discutez, vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord,
12:22donc on va trouver d'autres solutions. »
12:24Écoutez, là encore, on ne va pas faire le match avant.
12:27Moi, je pense qu'ils ont été capables de se mettre d'accord sur un programme.
12:31Ils ont été capables de rassembler les Français au-delà de ce qu'avait prévu M. Macron
12:35en faisant la dissolution.
12:38On va attendre, je pense qu'ils vont y arriver.
12:41Je pense qu'il y a des personnes qui peuvent faire l'unanimité dans cette histoire,
12:44qu'on peut faire un gouvernement qui rassemble tout le monde.
12:47Et oui, pour l'instant, on tâtonne, il y a un côté où on ne peut pas...
12:50Moi, j'entends ce qu'on dit « gouverner », j'ai entendu sur la motion de censure,
12:54ça peut être une possibilité.
12:56Peut-être qu'on va arriver au bout du bout, à une démission,
12:59à une élection présidentielle anticipée, c'est possible.
13:02Mais pourquoi ?
13:03Parce que les Français ne veulent pas, moi, ce que j'entends.
13:05Pour sauver Marine Le Pen ?
13:07Je ne sais pas si ça va sauver Marine Le Pen, peut-être.
13:10Et si le Front Populaire est capable de présenter un candidat,
13:13peut-être qu'il arrivera à rassembler.
13:15Et qu'est-ce que ça va changer, une élection présidentielle anticipée,
13:18sachant qu'on ne peut pas dissoudre l'Assemblée avant un an ?
13:21Vous avez raison, ça pose un vrai problème.
13:24C'est pour ça que gouverner dans l'urgence,
13:26en partie en défaisant ce qui a causé du problème aux Français...
13:30Maintenant, à un moment donné, on ne va pas fermer les yeux
13:32sur ce qui se passe depuis 2017.
13:34Moi, je me souviens d'un Macron qui est arrivé trois mois avant 2017 en disant
13:38« Je ne suis ni de gauche ni de droite et je n'ai pas de programme ».
13:41Et aujourd'hui, on est en train de dire « Ah oui, mais le programme du Front Populaire,
13:44il n'est pas viable, etc. »
13:45Attendez, il faut être sérieux.
13:46Il y a une urgence, les Français sont dans l'urgence.
13:49Moi, je suis d'accord avec ce qui a été dit sur la politisation des Français.
13:52Et les Français, il ne faut pas les prendre pour des imbéciles.
13:55Je vais vous dire, même les électeurs du RN,
13:57si demain vous augmentez leur pouvoir d'achat,
13:59si vous augmentez le SMIC,
14:00si vous leur rendez la vie un peu plus facile,
14:02eh bien, ils vont l'apprécier comme tout le monde.
14:04Les Français, ce ne sont pas des imbéciles.
14:06Merci Olivier.
14:09On va prendre Guillaume à Carcassonne.
14:11Bonjour Guillaume.
14:12Bonjour Jacques Bourdin.
14:13Vous entendez cette discussion.
14:16Alors, quel est votre point de vue ?
14:19Bah, écoutez, je tenais juste à dire,
14:24déjà, je suis issu de la circonscription
14:26dont le parachute Écouteau n'a pas trop fait long feu.
14:30Oui, oui.
14:31Voilà, donc bon, toute la région de Carcassonne est passée RN.
14:35Bon, moi, j'ai appris avec le temps,
14:38d'ailleurs, ça s'est dit dans les médias,
14:40que les extrêmes, que ce soit gauche ou droite,
14:42ne sont pas bons pour le pays.
14:43Donc, je ne suis pas spécialement pour
14:46qu'un Premier ministre issu de l'EFI soit nommé.
14:50Que ça soit de la gauche,
14:51ça me paraît un peu plus logique
14:53en fonction du nombre de députés qu'ils ont.
14:55On le subira.
14:56Je n'en suis pas pour non plus, mais bon.
14:58Et si, par contre, vous me demandez votre avis
15:01sur quelle personnalité de gauche
15:03le ferait peut-être changer d'avis,
15:05alors pas sur le vote,
15:06mais en tout cas sur ma façon de l'accepter,
15:07ça serait François Ruffin.
15:09Bizarrement, c'est le seul
15:11qui a tenu son discours posé,
15:12qui a tenu des discours
15:16pour défendre l'ethnique minorité.
15:18Donc, j'apprécie l'homme.
15:20Je ne sais pas ce qu'il ferait au gouvernement,
15:22mais en tout cas, j'apprécie l'homme.
15:23C'est le seul qui me ferait dire
15:24bon, on n'a pas tout perdu.
15:26Mais je reconnais que le pays...
15:27– C'est le seul qui est lucide
15:30sur le fait que la gauche est abandonnée.
15:35Toutes les régions rurales ou périurbaines
15:41– Une partie du monde ouvrier
15:44qui a été abandonnée par la gauche.
15:46– Les gens modestes.
15:49Tout simplement, ouvriers ou pas ouvriers,
15:51les gens modestes.
15:52– Disons qu'il a eu au moins le mérite
15:55de prendre ses distances
15:57par rapport à la stratégie de conflictualité
15:59de Jean-Luc Mélenchon
16:00que les Français rejettent.
16:01C'est pourquoi, quand on nous parlait tout à l'heure
16:03d'un gouvernement LFI,
16:05avec quelqu'un de LFI à la tête de ce gouvernement,
16:08LFI, c'est le mouvement politique
16:11qui est le plus répulsif pour une majorité de Français.
16:14Encore plus que le Rassemblement National.
16:16Comment voulez-vous imaginer
16:18un gouvernement dont le chef de file
16:20serait quelqu'un de LFI ?
16:22Je parle de LFI Canal Historique,
16:24les Mélenchoniens,
16:26autour de Jean-Luc Mélenchon.
16:28La vertu ou l'intelligence politique
16:30de François Ruffin,
16:31c'est d'avoir pris ses distances
16:33de manière à essayer de construire
16:34quelque chose d'autre à gauche.
16:36Quelque chose qui puisse justement
16:38rassembler et aller peut-être
16:40au-delà des frontières du nouveau Front Populaire.
16:42David Jaïss, le Président de la République
16:44est parti, part à Washington.
16:46Il y a une urgence, c'est plus important
16:48ce qui se passe dans le monde
16:50aujourd'hui que nos petites
16:52combines politiciennes.
16:54Mais c'est vrai, il y a le sommet de l'OTAN,
16:56on a vu ce qui s'est passé en Ukraine,
16:58on voit l'état du monde.
17:00Dites-moi, David Jaïss,
17:02il a le temps, lui, finalement ?
17:04Il a le temps, les Français n'ont pas trop le temps.
17:06Mais cela dit,
17:08les affaires courantes sont expédiées,
17:10on peut très bien vivre pendant
17:12plusieurs semaines sans gouvernement.
17:14Mais vous savez, dans les vraies démocraties
17:16parlementaires, la formation
17:18d'un gouvernement, ça peut prendre plusieurs mois.
17:20Parce que vous avez la proportionnelle...
17:22Vous avez la proportionnelle...
17:24Les partis arrivent à l'Assemblée,
17:26on a une photo du
17:28rapport de force, et là,
17:30chacun est arrivé avec un programme,
17:32avec des lignes rouges, avec des engagements,
17:34et c'est une forme de maturité démocratique.
17:36Ils se mettent à discuter
17:38entre eux, pour faire un contrat
17:40de gouvernement, en disant, ça, pour nous,
17:42par exemple, le nucléaire, c'est une priorité
17:44absolue, on essaie de trouver des points
17:46d'accord. C'est la négociation, c'est ce que font
17:48tous les Français au quotidien, dans leur vie,
17:50c'est ce que font les élus locaux.
17:52Il n'y a qu'en politique, on n'a jamais été habitués à ça.
17:54Mais il n'y a qu'en France !
17:56Mais alors là, je ne suis pas d'accord du tout, parce que
17:58ça, c'est notre
18:00histoire de la Vème République.
18:02Qui nous a appris cette
18:04bipolarité et cette incapacité
18:06au compromis. Mais toute notre histoire politique,
18:08depuis la IIIème République,
18:10s'est construite sur le compromis. La IIIème République,
18:12c'était un compromis entre des
18:14purs républicains
18:16et des monarchistes modérés.
18:18Ça n'est pas le cas.
18:20Il faut qu'on apprenne.
18:22La situation d'aujourd'hui nous oblige,
18:24c'est une situation de régime parlementaire,
18:26c'est plus une situation de régime parlementaire
18:28présidentiel, fortement
18:30présidentialisée. Mais il faut aller vers
18:32la négociation.
18:34Vous voyez bien que ce qui est
18:36malsain dans ce système, c'est que vous avez
18:38Macron au centre qui dit « c'est moi ou le chaos »
18:40Marine Le Pen qui dit
18:42« c'est moi ou le chaos » et Jean-Luc Mélenchon
18:44qui dit « c'est moi ou le chaos ».
18:46C'est insupportable. C'est-à-dire qu'en fait, chacun
18:48pense qu'il a la vérité
18:50et que les autres sont des cons ou des ennemis
18:52qu'il faut éradiquer, écrabouiller.
18:54On ne construit pas
18:56vivre ensemble comme ça. Il faut qu'on apprenne
18:58à discuter.
19:00Alors ça me fait plaisir d'entendre ça
19:02parce que je suis un adepte du compromis
19:04et de la discussion et du
19:06respect des opinions des uns et des autres
19:08et savoir accepter des idées
19:10qui ne sont pas les siennes.
19:12L'art de la conversation, c'est savoir
19:14écouter l'autre.
19:16Quand les Français élisent
19:18trois blocs de nature très différentes
19:20ça veut dire qu'ils
19:22ont besoin que soient confrontés
19:24les idées. Et ça veut dire qu'il faut du temps
19:26et qu'il faut essayer de travailler ensemble.
19:28C'est quelque chose
19:30qui existe dans toutes les grandes démocraties.
19:32Et vous savez, les Français sont très intelligents
19:34politiquement. En 2022,
19:36pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas donné une majorité absolue
19:38à Emmanuel Macron ? Parce qu'ils lui ont dit
19:40« on a voté pour toi comme président
19:42parce que tu nous paraissais plus robuste que les autres
19:44mais on a vu ta pratique du pouvoir
19:46et on ne veut pas te donner
19:48les pleins pouvoirs ». Et l'Assemblée
19:50n'a pas été à la hauteur de ce qui s'est passé.
19:52Et là, ils ont envoyé un message aussi
19:54c'est « on ne veut pas d'URN pour le moment
19:56parce qu'on ne veut pas de ces candidats
19:58approximatifs, incompétents
20:00et on ne veut pas de xénophobie,
20:02on est attachés à la liberté ». C'est très beau le message
20:04que les Français ont envoyé. Mais ils ont aussi
20:06élu
20:08un morceau de centre, un morceau de gauche
20:10et le message qui a été envoyé c'est « entendez-vous
20:12travailler constructivement ».
20:14Linda, qu'en pensez-vous ? Bonjour Linda.
20:16Bonjour.
20:18Que pensez-vous de tout cela ?
20:20Moi je pense que
20:22je suis tout à fait d'accord avec ce qui vient d'être dit.
20:24Je pense qu'on a des besoins
20:26de personnes raisonnées qui sont
20:28beaucoup plus
20:30réfléchies dans leur façon de faire.
20:32On a l'impression qu'on part
20:34beaucoup dans les extrêmes, autant à gauche
20:36qu'à droite. Et on a besoin
20:38de gens qui amènent
20:40la paix, qui posent des vraies
20:42questions, qui ont envie
20:44vraiment de trouver des solutions. La raison, la raison
20:46devant la passion.
20:48Oui, tout à fait.
20:50Et surtout je vous dirais plus la raison contre l'égo
20:52aussi. Parce que, comme disait
20:54monsieur, effectivement tout le monde veut avoir
20:56raison, tout le monde veut faire passer ses idées
20:58voire les imposer
21:00sur celles des autres. Et on a besoin
21:02il n'y a pas de vérité absolue
21:04donc on a besoin de gens qui sont
21:06prêts à faire des compromis.
21:08Vous voyez ?
21:10Linda est d'accord avec vous. Mais je vais vous dire
21:12pourquoi. Le peuple français est prêt
21:14à ça. Les français sont des gens
21:16modérés, démocrates,
21:18paisibles, y compris
21:20ceux qui votent pour les extrêmes.
21:22Et je constate que c'est à chaque moment
21:24de notre histoire où nous avons réussi
21:26justement à travailler ensemble,
21:28à discuter ensemble.
21:30Voilà, c'est pourquoi je me permets de m'appuyer là-dessus.
21:32C'est ce que j'explique d'ailleurs dans
21:34cet ouvrage sur les jours heureux.
21:36Regardez ce qui se passe au lendemain de la seconde
21:38guerre mondiale autour du général de Gaulle.
21:40Une coalition, alors là, cette coalition
21:42allait des communistes jusqu'à la droite
21:44d'aujourd'hui, cette coalition
21:46elle nous a donné l'état provident, c'est-à-dire
21:48le socle de ce qu'est notre société
21:50d'aujourd'hui. Vous voyez ? C'est dans ces
21:52moments-là précisément qu'on peut construire.
21:54La coalition
21:56effectivement, la coalition au sortir
21:58de la guerre, nous a donné
22:00le socle de
22:02tout ce qui fonctionne bien
22:04aujourd'hui en France.
22:06Et qui fait notre modèle. C'est un modèle.
22:08Parce qu'on ne construit rien
22:10sans un large consensus.
22:12On ne construit rien
22:14d'ambitieux et de grand sans un large
22:16consensus dans la société. C'est quoi
22:18notre état provident ? C'est quoi nos grands défis
22:20de demain ? On n'entend rien de tout ça.
22:22Qu'est-ce qu'on voit là ? On voit des tambouilles
22:24politiciennes, on voit des invectives, on voit
22:26des gens qui se...
22:28Ce qui pervertit tout ça, c'est cette obsession
22:30de l'élection présidentielle en réalité.
22:32Le deuxième tour de l'élection présidentielle,
22:34il nous construit
22:36dans l'affrontement, dans la binarité.
22:38Gabriel Attal,
22:40Edouard Philippe, Laurent
22:42Wauquiez, Marine Le Pen,
22:44Jean-Luc Mélenchon ne pensent
22:46qu'à une chose. Et d'autres.
22:48Ne pensent qu'à une chose, c'est 2027.
22:50L'élection qui rend fou.
22:52L'élection qui rend fou.
22:54Vous avez raison. Ce qui veut dire que
22:56peut-être faut-il réfléchir
22:58aujourd'hui à ce système.
23:00L'élection du président
23:02de la République au suffrage universel
23:04qui n'était pas à l'origine
23:06de la Ve République, puisque
23:08ça n'est venu que 4 ans après, en 1962.
23:10Alors, évidemment, les
23:12Français sont accoutumés à ça.
23:14Ils ont... Ils aiment ça.
23:16Ils aiment ça. Mais il faut quand même
23:18réfléchir aujourd'hui aux effets
23:20pervers de cette
23:22présidentialisation à outrance.
23:24Il est 9h46.
23:26Vous réagissez 0826 300 300.
23:28Merci Linda. Et nous allons
23:30prendre Baptiste aussi, qui est à
23:32Boulogne-Billancourt, tout près de nous,
23:34et qui a envie de parler, de s'exprimer.
23:36On y va tout de suite.
23:50Il est 9h49.
23:52Alors, Baptiste,
23:54vous êtes là ?
23:56Je suis là, Jean-Jacques. Bonjour.
23:58Bonjour, mon cher Baptiste. On le disait
24:00avec nos deux invités, les Français ont repris
24:02goût à la politique. Vous êtes d'accord ?
24:04Oui. Et j'ajoute que les
24:06Français de gauche ont repris goût à
24:08la victoire, Jean-Jacques. Oui.
24:10Oui. Oui.
24:12Oui, oui. Et pardon, mais juste pour revenir
24:14très rapidement sur votre débat précédent, je ne sais
24:16plus qui de votre intervenant a dit que
24:18les Français étaient des gens apaisés,
24:20des gens calmes, des gens bienveillants.
24:22Sauf à considérer
24:24que dire à nos compatriotes
24:26Pouignoules, descends du bus,
24:28ou sales négresses, rentre chez toi, si ça
24:30c'est de l'apaisement et de la bienveillance,
24:32je veux bien une petite précision là-dessus.
24:34Non, mais Baptiste,
24:36vous allez répondre,
24:38alors répondez à Baptiste. Non, mais évidemment
24:40qu'il y a des énervés. Tous les Français ne disent pas ça.
24:42Et d'abord, si les
24:44Français ont aussi massivement pratiqué
24:46le barrage républicain, parfois
24:48en se bouchant le nez, c'est précisément,
24:50évidemment qu'il y avait
24:52des candidats incompétents, évidemment
24:54que le Rassemblement National a un passé,
24:56mais la vraie raison pour laquelle il y a eu
24:58un barrage républicain aussi massif,
25:00c'est qu'intuitivement,
25:02des dizaines de millions de Français savaient
25:04ce que l'arrivée au pouvoir
25:06d'un gouvernement, Rassemblement National,
25:08allait libérer comme mauvaise
25:10passion dans la société. Et les gens ont dit
25:12ça, on n'en veut pas,
25:14on veut vivre en paix avec notre prochain.
25:16Alors après, qu'il y ait quelques centaines de milliers de racistes
25:18sur le territoire français,
25:20je ne le conteste pas, qu'il y ait des violents,
25:22des excités, des malfaisants,
25:24ça a toujours existé et ça existera toujours.
25:26Mais dans leur immense majorité,
25:28les Français ont fait preuve de sagesse.
25:30Jean Garrigue ?
25:32J'ajouterais que, quelle que soit
25:34l'importance
25:36qu'on accorde à cette victoire de la gauche,
25:38qui est réelle,
25:40puisque la gauche arrive en tête,
25:42n'oublions pas
25:44ce qui a motivé précisément
25:46pour 10 millions de Français, le vote
25:48pour le Rassemblement National.
25:50Et je crois que c'est un peu court,
25:52j'entends ces analyses de la gauche nous disant
25:54oui, ce qui le motive,
25:56c'est simplement le déclassement,
25:58c'est la baisse du pouvoir d'achat,
26:00ce sont des facteurs sociaux.
26:02N'oublions pas qu'il y a,
26:04dans les motivations de ce vote
26:06du Rassemblement National, des préoccupations
26:08sur la sécurité,
26:10sur l'ordre, sur l'immigration.
26:12Et ce qu'attendraient
26:14aujourd'hui les Français, c'est un gouvernement
26:16qui prenne en charge
26:18et qui prenne en compte ce type de préoccupations.
26:20Et quand vous regardez le programme
26:22du Nouveau Front Populaire,
26:24je n'ai pas véritablement l'impression
26:26qu'ils ont bien pris la mesure
26:28de cette attente des Français.
26:30Alors, à moins de
26:32fracturer encore un peu plus
26:34la société française, je crois que
26:36le gouvernement qui sera en charge
26:38devra prendre en compte
26:40ce type de préoccupations.
26:42Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit
26:44et je serais bien de le redire.
26:46Ce qu'il se conçoit bien, c'est clairement.
26:48Il y a plusieurs points.
26:50D'abord, la première chose, vous parliez du
26:52barrage républicain. C'est vrai.
26:54Les gens se sont mobilisés contre
26:56le Rassemblement National.
26:58Si je peux me permettre, et vous tolérez cette
27:00petite taquinerie,
27:02c'est surtout les Français de gauche
27:04qui se sont mobilisés
27:06massivement pour faire barrage au Front National.
27:08Beaucoup plus que les Français du...
27:10Non, pas beaucoup plus.
27:12Un peu plus.
27:14C'est pas que t'avais pareil.
27:1679% des électeurs
27:18de gauche qui ont fait barrage,
27:20alors que c'est seulement 20% des électeurs LR.
27:22C'est pas pareil.
27:24Attendez, mais Baptiste,
27:26vous n'allez pas résumer
27:28tous les autres électeurs aux électeurs LR,
27:30mon cher Baptiste,
27:32qui représentent 6%
27:34d'électorats.
27:36Non, c'est pas vrai.
27:38Vous savez bien que le score en nombre de voix
27:40du parti Les Républicains sur ces élections
27:42législatives, Les Républicains Canal Historique,
27:44c'est énorme.
27:46Non, c'est 6%.
27:48Baptiste, c'est 6% ?
27:50Mais si !
27:52Les LR,
27:54Canal Historique,
27:56c'est 6%.
27:58Mais d'accord, mais ce que vous dites,
28:00ça a le même poids que quand vous dites que Reconquête
28:02a fait 0,6%. Ils étaient présents
28:04dans à peine 50 circonscriptions.
28:06Ça n'a pas de sens de dire ça. Moi, je vous parle
28:08en nombre de voix, ramené au nombre d'élus,
28:10le poids des LR.
28:12En tout cas, vous escamotez.
28:1443% des électeurs
28:16macronistes, par exemple, ont voté
28:18pour un candidat LFI, je dis bien
28:20LFI, au second tour.
28:22Alors que seulement
28:2419% de ces électeurs ont voté
28:26pour le RN. C'est pas du barrage républicain, ça ?
28:2854% des électeurs
28:30ensemble ont voté pour un candidat
28:32PS ou EELV.
28:34C'est pas du barrage républicain, ça ?
28:36Si, c'est du barrage républicain.
28:38Mon seul propos n'était pas de dire que les
28:40électeurs du centre n'avaient pas fait le barrage.
28:42C'était simplement de dire que les électeurs
28:44qui font le plus barrage
28:46à hauteur de 80%,
28:48c'est les électeurs de gauche.
28:50Et comme par hasard, ceux qui ont l'habitude de se désister,
28:52depuis 20 ans, ça fait 20 ans
28:54que je vote, 4 fois
28:56j'ai dû voter pour un candidat
28:58juste pour faire barrage au Front National.
29:00Donc, les attaques
29:02républicaines...
29:04Ben si, ben si, désolé...
29:06Vous voulez revenir à...
29:08Qu'est-ce que vous voulez dire pour conclure ?
29:10Qu'est-ce que je veux dire pour conclure ?
29:12Je veux dire que
29:14les priorités absolues,
29:16c'est qu'on a des étudiants qui font la queue
29:18devant les banques alimentaires,
29:20qu'on a des gens qui ont du mal à se loger,
29:22qu'on a des gens qui ne se chauffent pas,
29:24qu'on a des gens qui galèrent,
29:26qui sont fracassés quand ils ont 62 ans
29:28et qu'ils demandent qu'une chose, c'est de partir à la retraite.
29:30Et je pense que la priorité, c'est pas simplement
29:32de supprimer l'AME.
29:34L'AME par ailleurs...
29:36Ça, c'est fini.
29:38Mais ça, on est d'accord,
29:40c'est uniquement le Rassemblement National
29:42qui veut supprimer l'AME.
29:44Donc Baptiste, vous voulez un gouvernement de gauche,
29:46on est bien d'accord,
29:48un Premier ministre de gauche,
29:50est-ce que vous voulez que ce soit un Premier ministre LFI ou pas ?
29:54Franchement, je sais...
29:56Est-ce que je peux faire une remarque ?
29:58Je ne sais même pas si c'est le sujet...
30:00David Baptiste, vous pointez
30:02les étudiants qui font la queue,
30:04moi j'ai beaucoup d'amis qui sont des petits patrons
30:06et qui me disent
30:08j'ai de plus en plus de salariés qui me demandent
30:10des avances de paye le 15 ou le 20 du mois.
30:12Avant j'en avais un ou deux,
30:14maintenant c'est la moitié des salariés.
30:16Donc il y a un énorme problème de pouvoir d'achat
30:18et je pense qu'on l'a vu avec le vote RN aussi.
30:20Mais Baptiste, une question.
30:22Le programme du Nouveau Front Populaire,
30:24là où il me dérange un peu, c'est qu'il y a plein de choses
30:26sur la justice sociale et j'y suis favorable,
30:28mais qu'est-ce qu'il nous dit sur la création de richesses ?
30:30Parce que pour faire du pouvoir d'achat,
30:32pour redistribuer, pour être solidaire,
30:34il faut créer de la richesse.
30:36Et quand on taxe trop, par exemple,
30:38on détruit de la richesse.
30:40On détruit de la richesse.
30:42Bien, merci Baptiste,
30:44merci à tous les deux d'être venus,
30:46c'était passionnant ce matin encore.
30:48Sur l'antenne de Sud Radio,
30:50nous allons poursuivre ces débats,
30:52tiens, demain, évidemment, entre 9h et 10h.
30:54Tout de suite, émission spéciale
30:56législative Thierry Garrier et Gilles Gansman,
30:58reçoivent les journalistes Cyriel Stadler
31:00et Caroline Delage.
31:02Merci, à tout de suite
31:04sur Sud Radio.

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