• il y a 9 mois
Bérengère NOGUIER, Vice-Présidente du Conseil départemental du Gard en charge de la transition énergétique et à la biodiversité et Conseillère départemental du canton d'Uzès

Category

🗞
News
Transcription
00:00 autour des ponts submersibles après les morts emportées par les crues ce week-end
00:03 pour les quatre victimes gardoises à chaque fois.
00:05 Il s'agissait de personnes qui ont tenté de franchir en voiture ces petits ponts
00:08 qui se retrouvent rapidement sous l'eau lorsque les cours d'eau montent.
00:12 Des ponts submersibles souvent gérés par le conseil départemental du Gard.
00:15 L'une de ses vice-présidentes est notre invitée ce matin, Xavier Penroir.
00:18 Bonjour Bérangère Noguet.
00:20 Bonjour.
00:20 Merci d'être avec nous ce matin en studio.
00:22 Vous êtes déléguée à la transition énergétique au conseil départemental du Gard,
00:26 délégation qui inclut notamment la prévention des risques naturels
00:29 et vous êtes aussi la conseillère départementale du canton du Zest
00:32 où se trouve le pont de Dyons autour duquel deux enfants sont toujours recherchés ce matin.
00:36 On l'a dit, à chaque fois, pour les trois drames qui ont fait quatre morts,
00:39 il s'agissait de franchissements de ponts dits "submersibles".
00:43 A l'évidence, les mesures de sécurité de ce week-end n'étaient peut-être pas suffisantes.
00:48 Qu'est-ce qu'on peut améliorer avec la gestion de ces ponts dits "submersibles" ?
00:52 Alors bonjour.
00:54 Déjà, la première des choses, c'est je crois que ce matin,
00:56 et ça fait deux jours qu'on pense...
00:58 Plus de deux jours maintenant.
00:59 Plus de deux jours qu'on pense aux personnes disparues,
01:03 aux personnes qui malheureusement aujourd'hui sont décédées, à leur famille.
01:07 C'est un drame humain terrible et je crois que malheureusement,
01:12 à chaque fois que ça se produit, c'est tout le Gard en fait qui est endeuillé.
01:17 Cette question, effectivement, c'était un épisode sévenole
01:22 dont malheureusement on a de plus en plus l'habitude, mais sur une période...
01:25 Peut-être à une période de l'année pour laquelle on a moins l'habitude justement.
01:29 On est assez en amont, j'allais dire, de la saison habituelle.
01:32 Donc, j'écoute depuis ce matin aussi avec attention les auditeurs
01:37 qui réagissent sur la question des vigilances,
01:41 comment eux-mêmes évaluent ces vigilances, etc.
01:47 Après, sur la question des ponts submersibles,
01:49 c'est vrai que je vois aussi, j'écoute tout ce qui se dit depuis quelques jours,
01:56 mais depuis aussi quelques années, puisque ce n'est pas une problématique nouvelle.
02:00 Pour tous les départements de la frontière, de la façade maritime,
02:04 c'est une vraie question.
02:06 Il faut savoir que ces ponts submersibles, ils ont une raison d'exister, j'allais dire.
02:11 La raison, c'est que sur un cours d'eau qui connaît de fortes crues,
02:17 comme c'est le cas dans le Gard,
02:19 ces ponts permettent aux embâcles, à tout ce qui est emporté en fait,
02:23 à tous les déchets qui sont emportés par les crues,
02:25 de passer, de ne pas s'accumuler,
02:27 parce que le risque d'un pont qui laisse s'accumuler toutes ces embâcles,
02:32 c'est des vagues submersibles.
02:33 - Mais Bérengère Noguet, si je peux me permettre,
02:34 ce n'est pas tant l'utilité de ces ponts qui est questionnée,
02:37 bien sûr, bien évidemment,
02:39 c'est plus les mesures de sécurité qui vont avec,
02:41 et la fermeture de barrières, sur les endroits où il y a des barrières.
02:45 Est-ce que parmi les réflexions, la préfecture du Gard a dit que voilà,
02:48 on pouvait se poser la question maintenant de tout remettre à plat ?
02:51 - Il faut continuellement se poser des questions,
02:54 ça fait des années qu'on travaille et on n'est pas les seuls,
02:57 c'est-à-dire le département du Gard contribue avec d'autres départements,
03:00 je vous le disais, de la France maritime, avec le CEREMA,
03:03 pour réfléchir en fonction aussi des évolutions.
03:06 - C'est quoi ça ? Mettre des barrières partout ?
03:08 - Alors, on a testé des choses,
03:10 on a testé par exemple des barrières totales, cadenassées.
03:14 Systématiquement, ces barrières sont vandalisées,
03:17 c'est-à-dire qu'il y a des personnes qui les ouvrent,
03:20 qui les forcent, ça pose des problèmes,
03:22 ça veut dire que pourquoi les barrières sont à moitié ouvertes,
03:25 c'est qu'elles permettent aux secours de passer,
03:27 pour aller porter secours à d'éventuelles victimes.
03:30 - Ce sont ces demi-barrières ?
03:32 - C'est comme une chicane dans laquelle elles puissent passer.
03:36 Effectivement, ça permet à des voitures aussi de passer.
03:39 Donc, les barrières totales posent deux problèmes,
03:43 d'une part, si les secours arrivent,
03:45 ça veut dire qu'il faut qu'il y ait un homme qui descende
03:48 dans des situations parfois dangereuses pour ouvrir la barrière,
03:52 et ce qu'on a constaté, c'est qu'effectivement,
03:54 si ces barrières sont ouvertes de force,
03:57 les personnes qui arrivent derrière ne visualisent plus le risque,
04:00 et il y a un risque que les personnes passent,
04:03 que des voitures s'engagent,
04:04 sans visualiser que la route était fermée.
04:08 - Est-ce que, alors si la solution,
04:10 ce n'est pas de mettre des barrières partout,
04:11 est-ce qu'il faut revoir aussi les mesures de sécurité
04:14 en fonction des alertes météo, justement ?
04:16 Alerte jaune, on ferme les barrières,
04:19 ou alerte orange, voilà.
04:20 Mettre une graduation, finalement,
04:23 est-ce que ça, ça fait partie des solutions ?
04:26 - Je pense qu'en tout cas, il faut tout remettre sur la table,
04:28 à chaque fois, et continuellement.
04:30 On a vu depuis 2002, qui a été le séisme,
04:33 on va dire, dans le Gard, sur la question des inondations,
04:36 qui a permis aux collectivités de s'organiser ensemble,
04:39 et je crois que c'est quand même une belle réussite aussi
04:41 que tout le monde se soit mis dans la même direction,
04:43 mais il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier.
04:46 On voit bien qu'on est face à des risques
04:48 qu'on ne maîtrisera jamais,
04:49 ça aussi, je pense que ça fait partie de la culture du risque,
04:52 de faire preuve d'humilité par rapport à ces événements.
04:55 - La nature est toujours plus forte que nous.
04:57 - C'est ça. Par contre, comment on peut organiser notre territoire,
05:00 que ce soit sur l'aménagement,
05:01 donc ça peut être aussi sur la signalétique,
05:03 mais aussi sur les comportements,
05:05 et c'est bien l'affaire de tous, en fait, la réussite de...
05:08 - De cette politique-là.
05:11 On a un auditeur qui nous appelle, justement,
05:13 Patrick de Gagnères. Bonjour Patrick.
05:15 - Bonjour.
05:16 - Vous vouliez réagir à cette question du jour,
05:19 et on va vous permettre d'entendre
05:23 peut-être Patrick Bérangère-Noguier.
05:25 Vous n'êtes pas météorologiste,
05:26 donc je ne vais pas vous demander de faire des prévisions.
05:28 Mais là, on voit peut-être aussi avec Patrick,
05:31 et ça fait partie de votre délégation, justement,
05:33 les travaux liés aux risques naturels.
05:36 Il y a aussi beaucoup de travaux qui sont déjà faits
05:39 et qui ne sont pas encore à faire.
05:40 - C'est des millions d'euros qui ont été investis.
05:42 En fait, chaque bassin varsant dispose d'un programme d'action
05:45 de prévention des inondations,
05:46 ce qu'on, vulgairement, appelle un "papi",
05:49 qui définit toutes les actions, notamment des travaux,
05:52 mais aussi sur la culture du risque qui peuvent être mises en place.
05:54 Le département, bien sûr, participe aux côtés d'autres collectivités de l'État.
05:58 Après, j'entendais ce que Patrick disait,
06:01 c'est vrai qu'on se dit que si on creuse un cours d'eau,
06:04 le débit va être beaucoup plus rapide
06:08 et l'eau va arriver beaucoup plus rapidement en aval.
06:10 Donc, il faut toujours aussi avoir cet équilibre
06:13 entre bénéfice et risque.
06:14 Et effectivement, on est sur des thématiques qui sont assez complexes.
06:18 - Et je pense qu'on a vraiment aussi un travail d'information du public,
06:22 parce que je pense que pour mesurer le risque
06:25 et pour adapter son comportement, il faut le comprendre.
06:28 Et donc, c'est ce qu'on essaie de faire,
06:30 notamment au travers de l'observatoire sur les risques,
06:33 qui s'appelle "No Way", qui est un site internet,
06:35 sur lequel on peut s'acculturer à ce risque,
06:38 essayer d'anticiper, j'allais dire, lorsque l'événement se manifeste.
06:45 - Réinsuffler la culture du risque
06:46 et ne pas hésiter à remettre sur la table toutes les solutions
06:49 pour éviter que des drames comme ceux que le Gard a connus ce week-end ne se reproduisent.
06:53 Merci beaucoup Bérangère Noguet.
06:54 Je rappelle que vous êtes vice-présidente du conseil départemental du Gard.
06:57 Votre délégation inclut la prévention des risques naturels,
07:02 c'est la délégation à la transition écologique.
07:05 Et vous êtes aussi conseillère départementale du canton du ZES.
07:09 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu.

Recommandations