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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 [Générique]
00:00:04 - Mercredi 13 mars 2024, Morandini Live numéro 1397.
00:00:08 Bonjour et bienvenue en direct à la Une.
00:00:11 Honte et scandale à Sciences Po hier,
00:00:13 où l'amphithéâtre a été occupé par des étudiants pro-palestiniens.
00:00:17 Une étudiante a même eu interdiction d'entrée car elle était juive.
00:00:20 La ministre Aurore Berger a affirmé ce qui s'est passé à un nom,
00:00:24 l'antisémitisme, demander le nom des gens, les filtrer à l'entrée.
00:00:28 C'est insupportable et illégal, rien ne le justifiera jamais.
00:00:32 Voici ce qui s'est passé.
00:00:33 Alors on a un petit problème d'images, donc on va les avoir dans un instant.
00:00:37 On va récupérer nos images.
00:00:39 Nous reviendrons également juste après sur les polémiques autour du Ramadan
00:00:43 qui se déroulent en ce moment même.
00:00:44 Première polémique, eh bien ça concerne la nourriture halale.
00:00:48 Et la deuxième concerne le foot avec tout d'abord cette proposition
00:00:52 de Marion Maréchal qui veut interdire la publicité pour la nourriture halale en France.
00:00:57 Elle l'a dit chez nos confrères de RMC hier en affirmant qu'il s'agissait d'une forme de charia alimentaire.
00:01:03 C'est un changement de culture a-t-elle dit,
00:01:06 refusant que le Ramadan soit mis au même niveau que les fêtes de Noël ou de Pâques.
00:01:10 Et il est vrai que cette année en particulier, les pubs pour l'alimentation halale se multiplient.
00:01:15 Un exemple.
00:01:17 On peut être né en France.
00:01:18 On peut être bio, la belle rouge.
00:01:21 On peut être savoureux ou gourmand ou même croustillant.
00:01:27 Aujourd'hui, on peut être exigeant et être halal.
00:01:29 Régalal, halal et engagé.
00:01:32 Alors faut-il interdire les pubs pour le halal comme celle-là ?
00:01:34 Et légalement est-ce possible ?
00:01:36 Nous allons en débattre.
00:01:37 Deuxième question autour du foot.
00:01:39 Et la Fédération française de foot qui a confirmé refuser hier une nouvelle fois des pauses
00:01:43 pendant les matchs pour la rupture du jeûne contrairement à l'Angleterre, l'Allemagne ou encore les Pays-Bas.
00:01:49 Écoutez ce qu'en disait hier soir Gilles Verdez sur C8.
00:01:51 Et c'est intéressant parce que Gilles Verdez est chroniqueur et journaliste
00:01:54 et il est converti à l'islam depuis quelques années.
00:01:57 Et il estime que refuser cette pause est une insulte envers lui, envers les musulmans.
00:02:02 En fait même, je le prends comme une offense pour tous les musulmans.
00:02:06 C'est pour ça que ça me choque.
00:02:07 Parce que franchement, en Angleterre où c'est exemplaire,
00:02:10 des joueurs avaient dit "mais c'est très difficile pour nous et tout a évolué".
00:02:13 Pourquoi en France ça pose un problème ?
00:02:15 C'est plus que, à mon avis, c'est plus que rompre un match comme ça.
00:02:19 C'est interrompre un match.
00:02:21 C'est le rejet de ce qu'est le Ramadan.
00:02:24 C'est dire aux musulmans "finalement vous n'êtes pas les bienvenus".
00:02:26 C'est pour ça que je le prends avec cœur.
00:02:27 Cette décision elle est pour moi impossible et injustifiable.
00:02:31 La rupture du jeûne c'est quelque chose d'important, de symbolique.
00:02:35 C'est pour ça que vous me blessez.
00:02:38 C'est pour ça que vous...
00:02:39 Tout en même temps Gilles, j'ai pas eu le temps de finir.
00:02:41 Gilles Verdez, Gilles Verdez.
00:02:42 C'est pour ça que je vous trouve blessant.
00:02:45 Parce que vous ne respectez pas quelque chose.
00:02:47 Et quand vous dites, et quand Daniel dit "alors là je suis triste qu'on dise des entraîneurs
00:02:53 qui sont racistes, qui veulent pas qu'un joueur...
00:02:55 Mais attendez, le joueur il a le droit de faire le Ramadan Daniel.
00:02:58 Le joueur il a le droit de faire le Ramadan.
00:03:00 Voilà Gilles Verdez donc converti à l'islam.
00:03:03 Nous allons en débattre également dans l'émission.
00:03:05 13 membres présumés de la DZ Mafia, un des principaux gangs impliqués dans le trafic
00:03:09 de stupéfiants marseillais.
00:03:10 13 membres ont donc été interpellés hier à Marseille-Rennes dans le cadre d'une enquête
00:03:14 pour tentative de meurtre en Espagne.
00:03:16 Mais FMTV ce matin.
00:03:18 Placés en garde à vue lundi, ils sont suspectés d'être impliqués dans une tentative d'homicide
00:03:22 volontaire en bande organisée, en janvier 2023.
00:03:25 La victime, décrite comme l'un des barons du trafic de drogue de Marseille, avait alors
00:03:30 été grièvement blessée.
00:03:32 Ces interpellations arrivent quelques jours après l'arrestation en Maroc de Félix Bengui,
00:03:37 le chef présumé du clan Yoda, le gang de narcotrafiquants ennemi de la DZ Mafia.
00:03:42 Ce conflit de voisinage qui tourne mal à argent.
00:03:45 Une personne a été tuée par son voisin, car visiblement l'individu faisait trop de bruit.
00:03:50 TF1, hier soir, nous décrit ce qui s'est passé.
00:03:52 Hier, peu après minuit, deux hommes se trouvent à bord d'un véhicule.
00:03:57 Ils sont bruyants, trop, pour un groupe de riverains qui vient se plaindre.
00:04:02 Le conducteur rentre alors chez lui à seulement quelques mètres de là.
00:04:06 Il revient dans la rue armé d'un fusil et tire sur l'un de ses voisins.
00:04:10 L'homme décède quelques minutes plus tard.
00:04:13 À Nice, un centre de rétention administrative pourrait voir sa capacité d'accueil plus
00:04:19 que doublée.
00:04:20 Or, il est situé au milieu des habitations.
00:04:22 Et les riverains n'en veulent pas.
00:04:24 Ils ont même écrit à Gérald Darmanin.
00:04:25 Je suis contre, dans le sens que c'est un quartier populaire, on a beaucoup d'enfants
00:04:30 au milieu.
00:04:31 C'est très proche des écoles, des lycées, des crèches.
00:04:36 On a des crèches, des jardins publics.
00:04:37 Et quelque part, on ne veut pas de ça ici.
00:04:40 Aujourd'hui, une quarantaine de migrants en situation irrégulière sont présents au
00:04:44 centre de rétention, situé à la caserne d'Ovard.
00:04:47 Il pourrait être une centaine si le projet est adopté.
00:04:51 D'abord, il y aura plus d'insécurité parce que la police ne sera plus implantée là
00:04:57 sur la caserne Ovard.
00:04:59 Ensuite, parce qu'il y a beaucoup d'erreurs de procédure et ils sont relâchés dans la
00:05:04 nature.
00:05:05 De plus en plus de pharmaciens sont victimes d'agression.
00:05:08 Un phénomène qui prend de l'ampleur et qui désespère les pharmaciens.
00:05:11 Au point que certains envisagent même de fermer.
00:05:14 Un reportage à Saint-Ouen dans une pharmacie qui a déjà été cambriolée à plusieurs
00:05:18 prémices.
00:05:19 On est avec nos patients au comptoir et on flippe.
00:05:23 On se dit "punaise, il y en a encore un qui va nous mouiller, qui va nous piquer un truc
00:05:25 derrière".
00:05:26 On est aux aguets en permanence.
00:05:28 Quotidiennement, la pharmacie de Maud subit au moins un vol de produits.
00:05:31 A cause de ces vols à répétition, cette pharmacienne est partagée entre sa relation
00:05:36 avec ses clients et la surveillance des rayons.
00:05:38 Une situation devenue intenable.
00:05:40 Je dois vraiment être là pour mon patient et on n'est pas à 100% avec eux.
00:05:44 On regarde les caméras, on ne peut pas s'empêcher maintenant.
00:05:46 On regarde les caméras systématiquement.
00:05:48 C'est une paranoïa, c'est un doute permanent.
00:05:50 Les vols concernent en premier lieu les produits dentaires et la dermocosmétique.
00:05:55 L'année dernière, Maud a enregistré plus de 5000 euros de pertes dues au vol.
00:06:00 On ne nous vole pas des produits qui ne sont pas connus.
00:06:01 On ne nous vole que des grandes marques.
00:06:03 Quant au profil des voleurs, ils sont aussi différents les uns que les autres.
00:06:07 La ministre de la Culture et de la Communication Rachida Dati a pris la défense hier à Daya Nakamura
00:06:13 qui pourrait chanter pour l'ouverture des Jeux Olympiques cet été à Paris.
00:06:17 Plusieurs personnalités, vous le savez, se sont élevées contre ce choix en raison des libertés
00:06:22 que l'artiste prend avec la Lague française.
00:06:24 Rachida Dati met en garde de son côté ceux qui s'attaquent à elle, dit-elle, par pur racisme.
00:06:30 La limite de cela, c'est attention au prétexte pour s'attaquer à quelqu'un par pur racisme.
00:06:36 C'est tout.
00:06:38 Non, ce n'est pas trop facile.
00:06:41 Moi, la facilité, je ne l'ai jamais connue, je ne la connaîtrai pas encore.
00:06:43 Je vous dis simplement que s'attaquer à une artiste pour ce qu'elle est,
00:06:47 ce n'est absolument pas acceptable.
00:06:49 Parce que là, ce n'est pas un choix.
00:06:51 C'est un délit de s'attaquer.
00:06:53 Pour le reste, les choix, vous savez, les goûts et la nature...
00:07:00 Oui, d'accord, c'est votre idée.
00:07:03 Je vous dis simplement que s'attaquer à une artiste pour ce qu'elle est,
00:07:07 ce n'est pas acceptable.
00:07:08 Pour le reste, vous n'aimez pas, d'autres aiment,
00:07:11 certains n'apprécient pas, certains n'écoutent pas,
00:07:14 certains ne la connaissent même pas.
00:07:15 Donc, chacun est libre de son appréciation.
00:07:18 [Musique]
00:07:47 Voilà, moi, vous savez de quoi on parle.
00:07:49 Vous avez peut-être compris les paroles.
00:07:50 Autrement, moi, j'ai une petite idée.
00:07:52 On pourrait envoyer peut-être la ministre Olivia Grégoire
00:07:54 chanter à l'ouverture des Jeux olympiques.
00:07:56 C'est une idée comme une autre.
00:07:57 La ministre s'est produite il y a cinq jours
00:07:59 à l'occasion de la journée de la femme.
00:08:01 Et l'extrait cartonne sur Twitter.
00:08:02 Alors, je vous promets que c'est sans trucage.
00:08:04 Et je voulais vous le montrer ce matin,
00:08:06 peut-être pour remplacer Ayana Kamoura.
00:08:08 [Musique]
00:08:37 [Musique]
00:08:56 Et temps change.
00:08:57 Une ministre qui chante, c'est clair que c'est plutôt nouveau.
00:09:00 Les tops et les flops d'audience d'hier soir avec 800 audiences.
00:09:02 Puis aussi, il vaut mieux qu'ils ne chantent pas.
00:09:03 Kevin Vatan.
00:09:04 [Musique]
00:09:06 En accès, hier soir, Nagui a regagné du terrain.
00:09:08 Et surtout, est repassé largement au-dessus des 3 millions.
00:09:11 L'émission a ainsi creusé l'écart avec le feuilleton de TF1
00:09:14 "Demain nous appartient" qui a attiré 529 000 téléspectateurs de moins.
00:09:18 Le 19h de France 3 est à la troisième place.
00:09:21 Sur M6, la meilleure boulangerie de France garde son rythme de croisière
00:09:24 à 1,5 million.
00:09:25 Battant ainsi encore, c'est à vous sur France 5.
00:09:27 [Musique]
00:09:29 Du côté des talk-show quotidiens sur TMC,
00:09:32 France a moyenne haute avec 2,3 millions de téléspectateurs.
00:09:35 TPMP sur C8 est également très en forme à 2 millions.
00:09:38 Sur France 3, "Au jeu citoyen" reprend des couleurs
00:09:41 et réalise un record à 1,5 million.
00:09:44 C'est à vous la suite sur France 5,
00:09:46 qui est également en forme à 1,2 million.
00:09:48 [Musique]
00:09:50 En prime time, France 3 est arrivé largement aux têtes
00:09:52 grâce à la série "Alex Hugo"
00:09:54 qui a cartonné en attirant 5,5 millions de téléspectateurs.
00:09:58 Sur TF1, Koh Lanta est stable à 3,5 millions.
00:10:00 Sur France 2, c'est une fausse note pour Claire Chazal.
00:10:03 Pour son retour, Le Grand Echiquier a réalisé un flop
00:10:06 à seulement 1,4 million.
00:10:08 La série "Stone" diffusée sur M6 est également très faible
00:10:11 et ne dépasse pas le million.
00:10:12 Mister Audience vous dit à demain.
00:10:14 - Allez, je vous présente mes invités
00:10:16 qui vont m'accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:18 Pierre-Marie Sepp, bonjour. - Bonjour.
00:10:20 - Merci d'être avec nous. Vous êtes directeur pour l'Institut pour la Justice.
00:10:23 Maître Sarah Salman, bonjour. - Bonjour Jean-Marc.
00:10:25 - Merci également d'être avec nous. Arnaud Benedetti, bonjour.
00:10:27 - Bonjour. - Rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire.
00:10:29 Et puis Karima Khatib, bonjour. - Bonjour.
00:10:31 - Merci d'être avec nous. Élue municipale LFI au Blanc-Ménil.
00:10:34 Je voulais qu'on commence avec ce qui s'est passé à Sciences Po hier
00:10:38 et cette question "Les pro-palestiniens ont-ils pris le pouvoir à Sciences Po ?"
00:10:41 Mais avant de revenir sur cette réunion d'hier,
00:10:43 je voudrais quand même qu'on réécoute ce matin
00:10:45 Samuel Lejoyeux qui est le président de l'Union des étudiants juifs de France
00:10:49 et ce qu'il a raconté moi m'a sidéré et je suis surpris
00:10:52 là encore que ce ne soit pas quelque chose qui fasse plus de bruit.
00:10:55 Il a raconté sur l'antenne de CNews où il était invité
00:10:57 que quand même à Sciences Po, la plupart des étudiants juifs se retrouvent seuls
00:11:01 parce qu'on ne veut pas s'asseoir à côté d'eux,
00:11:03 parce qu'on ne veut pas travailler, parce qu'on ne veut pas faire d'exposés avec eux.
00:11:07 On est en France en 2024.
00:11:09 Écoutez la situation que décrit Samuel Lejoyeux à Sciences Po.
00:11:14 - On est quand même face à un mouvement qui est de la part d'une minorité,
00:11:18 une minorité extrêmement radicale qui reste une minorité,
00:11:21 ce n'est pas tous les étudiants de Sciences Po,
00:11:24 mais en revanche, il y a une sorte de totalitarisme,
00:11:28 vraiment c'est ça, c'est le totalitarisme.
00:11:30 Il n'y a pas le droit de la contradiction,
00:11:33 les personnes qui pensent différemment sont pointées du doigt
00:11:36 et en l'occurrence les juifs assignés à une certaine position politique
00:11:41 sont pointés du doigt.
00:11:42 Ça reste une minorité, mais ça fait extrêmement de mal au quotidien
00:11:47 aux étudiants juifs qui, oui, à Sciences Po,
00:11:50 pas qu'à Sciences Po encore une fois,
00:11:52 mais en l'occurrence à Sciences Po, sont pointés du doigt au quotidien.
00:11:55 On a des gens qui se déplacent de leur chaise
00:11:58 pour ne pas être à côté d'un étudiant juif.
00:12:01 - À Sciences Po ?
00:12:03 - À Sciences Po, tout à fait.
00:12:04 On me dit qu'il y a des gens qui n'ont personne pour faire leur exposé à Sciences Po
00:12:08 parce que non, on ne va pas se mettre avec le sioniste pour faire son exposé.
00:12:12 C'est ça la réalité aujourd'hui à Sciences Po.
00:12:14 - Maître Sarah Salman, c'est surréaliste ce qu'il raconte.
00:12:17 - C'est surréaliste, mais ce n'est pas quelque chose de nouveau,
00:12:19 on semble tous le découvrir maintenant.
00:12:21 - Moi honnêtement, je le découvre.
00:12:22 À ce point-là, c'est-à-dire qu'on ne s'assoit pas à côté d'une personne
00:12:24 parce qu'elle est juive ou on refuse de travailler avec elle parce qu'elle est juive ?
00:12:26 - Là-bas, pour certaines personnes, les juifs sont des pestiférés.
00:12:28 Au nom de l'antisionisme, on leur dit "nous ne voulons pas de vous".
00:12:32 Et quand je vois la réaction de Mme Retaillot qui fait un tweet sur le bout des lèvres,
00:12:36 c'est Aurore Berger qui finit par dire "c'est de l'antisémitisme",
00:12:39 que fait la direction ?
00:12:40 Alors on va nous dire qu'il n'y a plus de direction,
00:12:41 ils sont renvoyés en correctionnel.
00:12:43 Moi je suis très choquée.
00:12:44 - C'est de ce matin.
00:12:45 - C'est de ce matin, mais ça fait six mois qu'on aurait pu faire quelque chose.
00:12:47 Moi je vais vous dire, il y a eu un avant Richard Descoins et un après Richard Descoins.
00:12:51 - Qui est le patron de Sciences Po.
00:12:52 - L'ancien. Il est décédé.
00:12:54 C'est un laboratoire de l'extrême gauche qui est gangréné par le wokisme
00:12:58 et ça représente une frange de l'extrême gauche qui est antisémite.
00:13:01 Disons les choses.
00:13:03 Certaines personnes de la France insoumise sont antisémites
00:13:06 et on retrouve cela au sein de Sciences Po.
00:13:08 - Comment on peut expliquer quand même ?
00:13:10 Alors excusez-moi, mais j'ai l'impression que je suis le seul quand même à faire des bons
00:13:13 quand j'entends ce que j'ai entendu ce matin à l'antenne.
00:13:15 - Moi je ne suis pas surprise en fait.
00:13:16 - Mais oui, mais vous n'êtes pas surprise.
00:13:17 Mais justement, si vous n'êtes pas surprise, pourquoi on ne fait rien ?
00:13:19 - Mais pourquoi ces élèves ne sont pas exclus ?
00:13:21 Ma question c'est pourquoi les élèves ne sont pas exclus ?
00:13:23 - Oui, mais si personne n'en parle, personne ne bouge.
00:13:26 - Bah pourquoi vous n'en parlez ?
00:13:27 - Non, non, mais si personne ne parle du fait qu'on ne travaille pas avec un étudiant juif,
00:13:29 qu'on se déplace quand on est à côté d'un étudiant juif.
00:13:31 - Déjà, il faut exclure ces minorités.
00:13:33 Madame Retailleau, elle se déplace et elle repart.
00:13:35 Pourquoi il n'y a pas une décision qui est prise ?
00:13:37 - Karima Katim, votre regard sur ce qui est décrit quand même comme ambiance à Sciences Po ?
00:13:42 - Bah au premier abord, ça a l'air choquant.
00:13:44 - Ça a l'air où c'est ?
00:13:45 - C'est choquant.
00:13:46 - Ah d'accord.
00:13:47 - Mais pourquoi ça a l'air ?
00:13:48 Je dis ça a l'air parce que ça m'étonnerait qu'un directeur ne puisse pas prendre des décisions
00:13:54 lorsqu'il s'agit de racisme aussi flagrant.
00:13:57 Donc je me pose des questions.
00:13:59 Qui sont ces personnes qui se sont plaints ?
00:14:02 Et qui sont ces personnes qui ont mené ces actes-là ?
00:14:06 Il y a aussi, ce qui me dérange aussi, c'est quand même Sciences Po.
00:14:10 On ne sait pas faire la différence entre le sionisme et le judaïsme.
00:14:14 Je me pose des questions aussi.
00:14:16 - Vous avez raison.
00:14:18 - C'est la vérité.
00:14:19 - Non, c'est ce que je veux dire.
00:14:20 Je veux dire que vous avez raison.
00:14:21 - Oui, oui, voilà.
00:14:22 Un juif n'est pas forcément sioniste, un sioniste n'est pas forcément juif.
00:14:25 - La seule différence, c'est que parfois aujourd'hui, on dit sioniste pour dire juif,
00:14:30 parce que ça évite de tomber sous l'antisémitisme.
00:14:32 On dit que si on est sioniste, c'est une manière déguisée de s'attaquer aux juifs.
00:14:35 - Oui, mais c'est quand même antisémitisme.
00:14:37 - Oui, mais c'est quand même un amalgame sur lequel il faut faire attention.
00:14:42 - Arnaud Bédédé-Kick.
00:14:43 - Pour répondre à juste une interrogation qui est tout à fait légitime,
00:14:45 moi ça ne me surprend pas beaucoup parce que Richard Descoings...
00:14:47 - Aussi, bien sûr.
00:14:48 - Non, mais ce qui me surprend en effet, la violence, le côté radical.
00:14:51 C'est évident que c'est inacceptable et c'est très choquant.
00:14:53 C'est le sujet essentiel.
00:14:56 Non, mais pour répondre, pour rebondir sur ce que vous disiez,
00:14:58 les gens qui ne savent pas faire la différence entre antisionisme, antisémitisme, etc.
00:15:04 Vous savez, Sciences Po depuis Richard Descoings,
00:15:07 c'était il y a une vingtaine d'années, je crois qu'il est rentré en fonction,
00:15:12 ou une quinzaine d'années.
00:15:13 - Quinzaine d'années, je crois.
00:15:14 - Ils ont supprimé ce qui faisait la spécificité de Sciences Po.
00:15:17 L'École libre des sciences politiques, quand elle a été créée en 1870
00:15:20 et quand elle est devenue un institut d'études politiques après la guerre,
00:15:23 c'est une école qui faisait de la culture générale le cœur de son système d'enseignement.
00:15:30 À partir du moment où vous faites en sorte que la culture générale
00:15:33 ne devienne plus le cœur de ce système d'enseignement,
00:15:36 il ne faut pas s'étonner de ce à quoi nous assistons aujourd'hui à Sciences Po.
00:15:41 Ça c'est, je crois, une...
00:15:42 - Là on est dans l'antisémitisme assumé.
00:15:46 - Assumé, c'est-à-dire on ne s'assoit pas à côté...
00:15:48 Excusez-moi, je veux dire clairement, on ne s'assoit pas à côté d'un juif,
00:15:50 on ne travaille pas avec un juif.
00:15:52 En France, en 2024...
00:15:54 - Attendez, je suis totalement...
00:15:55 - Après deux mois, comme tu l'as répondu, ça arrête.
00:15:58 - Ensuite, à quoi on assiste, ça a été très bien dit par le représentant de...
00:16:01 - Samuel Joyeux.
00:16:02 - Samuel Joyeux.
00:16:03 C'est qu'en fait, vous avez une minorité qui exerce...
00:16:06 - Ils font leur loi.
00:16:07 - ... une domination tyrannique sur l'ensemble des étudiants.
00:16:10 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce n'est plus la tyrannie de la majorité.
00:16:12 - Alors qui est cette minorité ?
00:16:13 - Ce sont des groupes d'ultra-gauchistes qui, manifestement,
00:16:16 aujourd'hui, essayent d'imposer leur doxa à l'ensemble des étudiants de Sciences Po.
00:16:21 - Ils sont très expliqués encore sur le sujet.
00:16:23 - Ils sont très expliqués.
00:16:24 - Pierre-Marie Chavez, après, on va regarder ce qui s'est passé hier.
00:16:26 - Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec le terme...
00:16:28 Enfin, pas tout à fait d'accord.
00:16:29 En tout cas, je suis sceptique sur le fait que ce soit le fait d'une minorité.
00:16:32 J'ai vu, il y a 4 ou 5 ans, pour les européennes 2019, un sondage.
00:16:36 Qu'est-ce que votaient les étudiants de Sciences Po ?
00:16:38 Eh bien, le Rassemblement national, qui était numéro 1 parmi les Français,
00:16:41 se retrouvait à 3 ou 4 %,
00:16:43 qui était numéro 1 à Sciences Po, la France insoumise.
00:16:47 Donc, Sciences Po, c'est la tête de pont de toutes les élites françaises,
00:16:53 urbaines, diplômées, qui sont en dégénérescence.
00:16:57 Et la dégénérescence, elle a...
00:16:59 Un de ses aspects, un de ses symptômes,
00:17:01 c'est un antisémitisme esservelé, en plus d'être dangereux et ras des pâquerettes.
00:17:06 Et il est complètement esservelé.
00:17:08 Mais ce n'est pas juste à Sciences Po.
00:17:09 Moi, qui travaille dans le milieu de la justice, je vais vous dire,
00:17:11 à l'ENM, on a les mêmes problèmes.
00:17:13 On a des gens, évidemment, brillants.
00:17:15 Mais on a les mêmes problèmes de reproduction sociale,
00:17:17 où c'est uniquement les élites urbaines françaises qui ont travaillé.
00:17:20 - Je vous fais d'accord avec vous.
00:17:23 Il y a un écosystème qui est extrêmement défavorable au pluralisme
00:17:27 et à la tolérance à Sciences Po, aujourd'hui.
00:17:29 Ça, c'est clair.
00:17:30 Ensuite, ce qui me paraît aussi important et qu'il faut souligner,
00:17:34 c'est que ce qu'on a vu à Sciences Po depuis un certain nombre d'années,
00:17:38 c'est en effet la mainmise d'un certain nombre de groupes sur, aussi, les enseignements.
00:17:43 Vous discutez, par exemple, avec quelqu'un comme Pascal Perrineau,
00:17:45 qui avait postulé à la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques.
00:17:49 Il me disait, il y a un an ou deux, qu'aujourd'hui, il y a plus d'études,
00:17:54 il y a plus de cours sur les questions de genre ou sur les études coloniales,
00:17:59 par exemple, que sur les collectivités locales ou que sur les institutions qui sont en commun.
00:18:03 - On a perdu Sciences Po.
00:18:04 - Ah oui ?
00:18:05 - Ou Sciences Po s'est perdu, on a perdu Sciences Po.
00:18:07 Carrément, qu'est-ce que ça vous faisait réagir, depuis tout à l'heure,
00:18:09 ce que vous entendez et ce que disait Pierre-Marie Sèvres ?
00:18:11 - Oui, ce que je trouve choquant, c'est que vous vous arrivez à faire le raccourci
00:18:14 entre une étude sur les étudiants de Sciences Po où elle est...
00:18:17 - Un sondage ?
00:18:18 - Un sondage. Un sondage où elle est faite arriver en tête concernant leurs intentions de vote
00:18:23 et donc cette radicalisation et de l'antisémitisme...
00:18:27 - Je pense pas que le seul à faire ce lien, là, pour être honnête.
00:18:29 - Oui, mais quelle étude le prouve ?
00:18:32 - Mais ce que je veux dire, essentiellement, c'est le manque de pluralisme.
00:18:34 - Non, admettons que...
00:18:35 - C'est que le premier parti de France, c'est le Rassemblement national,
00:18:37 qui termine 7 ou 8e à Sciences Po avec 3%.
00:18:40 - Non, mais on parle du Rassemblement national qui n'a jamais mis dans l'équation les luttes de France
00:18:46 dans leur campagne électorale.
00:18:48 - Attends, on laisse parler Carima et vous répondez après. Allez-y, Carima.
00:18:52 - Voilà, donc vous encensez la partie la plus radicalisée qui est le Front national et vous dites...
00:19:00 - C'est l'LFP, le Premier Parti Ouest Européen.
00:19:02 - Ah, excusez-moi, mais nous ne sommes pas...
00:19:04 - Ressources sur le sujet, Pierre-Marie Sèvres.
00:19:06 - Je ne peux pas... Qui a tenu des promesses ? La France insoumise est antisémite.
00:19:10 - Certains membres de la France insoumise tiennent des propos très limites.
00:19:13 - Je ne peux pas conçoire et entendre que les étudiants de Sciences Po, étiquetés "extrême gauche", sont antisémites.
00:19:18 C'est une honte.
00:19:20 - Réponse de Pierre-Marie Sèvres.
00:19:21 - Tout ce que je veux vous dire, quand je vous parle de sondage, c'est qu'il n'y a pas de pluralisme à Sciences Po.
00:19:24 Et c'est que le peuple français qui met en tête un parti largement en tête aux Européennes en 2019,
00:19:30 ce même parti se retrouve 8e avec 7 ou 8 fois moins de votes à Sciences Po.
00:19:35 Vous n'allez pas me dire que les étudiants de Sciences Po ressemblent à la population générale française.
00:19:39 - Oui, mais quel est le lien ? Quelle est la corrélation ?
00:19:41 - Je dis juste qu'il y a une scission.
00:19:42 - Je vous propose sur un sondage des intentions de vote et l'antisémitisme en fonction des élites...
00:19:47 - Alors, on va revenir sur ce qui s'est passé hier.
00:19:49 - C'est le même tiste qu'on a collé 5 fois.
00:19:51 - On va revenir sur ce qui s'est passé hier, justement, avec ces étudiants qui ont occupé illégalement un amphithéâtre en soutien à Gaza.
00:19:56 Ils ont scandé "Gaza, Sciences Po est avec toi".
00:19:58 Une étudiante a été refusée à l'entrée.
00:20:01 Alors, officiellement, les mots propres, j'ai envie de dire parce qu'elle était jugé-sioniste, en fait, parce qu'elle était juive.
00:20:06 Voilà, disons les choses.
00:20:08 Et moi, je n'aime pas quand on tourne autour du pot.
00:20:10 On regarde le sujet.
00:20:11 - Gaza, Sciences Po est avec toi !
00:20:14 L'amphithéâtre Émile Boutmy de Sciences Po Paris, renommé amphithéâtre Gaza.
00:20:19 Hier matin, une soixantaine d'étudiants pro-palestiniens ont occupé illégalement cet amphithéâtre
00:20:25 pour organiser une réunion en soutien à la Palestine avec notamment le thème "Judéité et antisionisme".
00:20:31 Une élève, présentée comme sioniste, s'est vue refuser l'entrée.
00:20:35 Choquée par ces dérives qui se multiplient à Sciences Po, cet étudiant témoigne anonymement.
00:20:41 - Les étudiants qui, comme moi, veulent suivre leurs cours, font des bails à l'administration pour leur demander de débloquer
00:20:46 puisqu'ils ont cette possibilité avec des policiers qui sont toujours à proximité rue Saint-Guillaume.
00:20:52 Donc il y a une majorité silencieuse qui souhaiterait pouvoir vivre sa vie d'étudiant normalement,
00:20:56 mais cette minorité radicalisée, avec la complicité de l'administration, nous en empêche.
00:21:03 Le syndicat Étudiants Unis dénonce un antisémitisme ambiant à Sciences Po et veut alerter.
00:21:09 Dans un mail de Sciences Po que nous nous sommes procurés, la direction annonce saisir la section disciplinaire compétente
00:21:15 contre les personnes à l'origine de ces agissements intolérables.
00:21:19 - On est en direct avec Ivan Lecos qui est délégué national de l'Uni. Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:21:23 Je voudrais peut-être vous poser simplement la question qui s'affiche sur l'écran depuis tout à l'heure.
00:21:27 Est-ce que les pro-palestiniens ont pris le pouvoir à Sciences Po ?
00:21:31 - Dire qu'ils ont pris le pouvoir, ça serait peut-être un petit peu s'avancer.
00:21:34 Par contre, dire qu'ils peuvent agir en toute impunité, interdire certains étudiants de rentrer en amphithéâtre,
00:21:39 l'Amphithéâtre Gaza, car ils sont juifs, ils ne sont pas juste sionistes.
00:21:44 On ne sait d'ailleurs pas s'ils sont sionistes. En tout cas, ils sont juifs.
00:21:47 Ils ne sont pas rentrés, elles ont été refusées car juives.
00:21:50 Seulement, ils ne peuvent pas dire "on la refuse car elle est juive",
00:21:52 donc "on la refuse car elle est sioniste".
00:21:54 Les étudiants juifs, on a eu beaucoup de remontées là-dessus.
00:21:57 Aujourd'hui, vous l'avez évidemment dit également,
00:22:00 les étudiants juifs sont complètement mis sur la touche, sont délaissés.
00:22:03 Et l'administration, la direction de Sciences Po, mais la ministre de l'Enseignement supérieur également,
00:22:08 n'agissent pas et préfèrent détourner le regard.
00:22:12 - Mais ce qui est intéressant aussi, c'est le communiqué qu'a fait Sciences Po.
00:22:15 Au lieu de dire que finalement une jeune étudiante juive a été empêchée de rentrer,
00:22:20 eux, ils se contentent de dire "un membre de la communauté étudiante a été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre".
00:22:26 Non mais ils sont à côté de la plaque totalement.
00:22:28 Ce n'est pas du tout ça le sujet.
00:22:29 Ce n'est pas qu'un membre de la communauté étudiante a été empêché d'entrer.
00:22:33 C'est que c'est une étudiante juive qui a été empêchée d'entrer dans l'amphithéâtre parce qu'elle était juive.
00:22:38 - Exactement.
00:22:39 Sciences Po aujourd'hui a tendance à complètement fuir la problématique qui est aujourd'hui une problématique.
00:22:45 On a des étudiants pro-Hamas, ce ne sont pas juste des étudiants pro-palestiniens pour certains,
00:22:50 ce sont des étudiants pro-Hamas qui interdisent à des étudiants juifs de rentrer dans les amphithéâtres.
00:22:57 Qui n'ont pas juste occupé un amphithéâtre, qui ont organisé dans cet amphithéâtre,
00:23:01 donc interdit aux juifs, un débat sur le judaïsme et l'antisionisme.
00:23:06 Et on sait très bien sur quoi tourner ce débat.
00:23:08 Ce débat tournait effectivement sur de l'antisémitisme et de l'antisionisme.
00:23:12 Et ça c'est absolument inacceptable.
00:23:14 Et nous ça fait des mois qu'avec l'Uni, c'est pour ça qu'on n'est pas étonné,
00:23:17 des mois qu'avec l'Uni on alerte la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Rotaillot
00:23:21 et les directions des IEP sur la montée de l'antisémitisme
00:23:24 et la dangerosité des mouvements pro-Hamas dans leurs établissements.
00:23:28 Et pour autant, rien n'est fait.
00:23:31 Ils préfèrent aller sur place, condamner, dire que c'est pas très bien et qu'il y aura peut-être des sanctions.
00:23:35 En attendant, nous ce qu'on demande c'est des sanctions très fermes.
00:23:37 Est-ce que ce qui en se pose c'est le seul établissement où ça se passe comme ça,
00:23:40 où vous, vous avez des remontées, d'autres établissements,
00:23:43 où les choses se passent de la même façon ?
00:23:46 Malheureusement c'est dans beaucoup d'établissements.
00:23:48 Là par exemple à la fac d'Aix-en-Provence, en fac de lettres,
00:23:53 on a des militants pareil pro-Hamas qui sont en train de voir pour bloquer un conseil d'administration
00:24:02 car ils sont en opposition avec l'université d'Aix-Marseille
00:24:08 qui refuse de condamner et de se positionner sur le conflit israélo-palestinien.
00:24:13 Et un mot encore quand même, parce que moi ce communiqué de Sciences Po, il me fait bondir,
00:24:17 c'est-à-dire par exemple, ils écrivent également ce matin un groupe d'étudiants occupé l'amphithéâtre.
00:24:21 On ne dit pas qui, on ne dit pas que c'est des pro-palestiniens, que c'est des pro-Gaza.
00:24:26 Ce n'est pas écrit nulle part dans le communiqué de Sciences Po.
00:24:28 C'est-à-dire qu'on ne parle pas des palestiniens, on ne parle pas de Gaza et on ne parle pas des juifs.
00:24:32 En fait ils s'en lavent totalement les mains, c'est juste un groupe qui est venu, qui a occupé
00:24:35 et puis ils ont empêché les étudiants de rentrer.
00:24:37 En fait c'est quasiment du mensonge par omission d'ailleurs.
00:24:42 C'est honteux.
00:24:44 Plus qu'un mensonge même, je pense que c'est de la soumission.
00:24:47 On a aujourd'hui Sciences Po Paris, sa direction, qui s'est soumise, je dis bien soumise,
00:24:53 à l'extrême gauche, aux organisations d'extrême gauche qui sont d'ailleurs complices de ces militants pro-Hamas
00:25:00 et aux militants pro-Hamas.
00:25:02 Et on a une direction qui refuse de nommer la problématique,
00:25:05 qui refuse même de condamner l'antisémitisme et qui tout simplement explique qu'il y a eu des incidents hier matin.
00:25:10 Non, ce n'était pas des incidents, on a des militants pro-Hamas aidés par les organisations d'extrême gauche
00:25:15 qui ont pris le pouvoir et qui ont occupé un amphi en interdisant les juifs d'accéder à cet amphi dans Sciences Po même.
00:25:20 Merci beaucoup Yvonne Lecoze, déléguée nationale de l'Uni.
00:25:23 Juste un mot Arnaud Benedetti, quand même sur le communiqué de Sciences Po, il est surréaliste ce communiqué.
00:25:27 La direction de Sciences Po a une responsabilité évidente dans la dégradation de la situation.
00:25:30 Je rappellerai que je crois qu'il y a quelques années, le directeur de la publication,
00:25:35 ou le directeur plutôt de la rédaction de Valeurs Actuelles, avait voulu faire une conférence, me semble-t-il, à Sciences Po Paris,
00:25:40 également à Sciences Po Lille, et qu'à l'époque, il n'avait pas pu tenir cette conférence.
00:25:44 Finkelkraut aussi.
00:25:46 Pardon ?
00:25:47 Finkelkraut aussi, je crois que c'est arrivé.
00:25:48 Finkelkraut, je ne sais pas, mais peut-être aussi.
00:25:50 Donc on voit bien qu'il y a, si vous voulez, du côté de la direction de Sciences Po,
00:25:53 une faiblesse à minima évidente qui tourne à une forme de complicité.
00:25:58 Parce que quand vous ne voulez pas agir, vous vous faites complice finalement d'agissements qui sont tout à fait contraires à l'esprit académique.
00:26:04 Je rappelle que l'esprit académique, c'est la possibilité de la libre discussion.
00:26:08 Si l'université et les grandes écoles ne sont plus capables de tenir cette ligne, c'est qu'elles ont tout simplement abdiqué leur mission.
00:26:14 Allez, on va faire une pause et dans un instant, on va parler de ces deux polémiques autour du ramadan.
00:26:18 La première a été lancée hier par Marion Maréchal, qui veut interdire la pub pour le halal,
00:26:22 puisqu'elle estime que ce ne sont pas des valeurs françaises pour la nourriture halal, ce ne sont pas des valeurs françaises.
00:26:27 Et deuxième polémique autour de la Fédération française de foot,
00:26:30 qui refuse de faire des pauses pour rompre le ramadan, pour rompre le jeûne du ramadan.
00:26:36 On parle de tout ça dans un instant, il est 11h04, on est en retard une fois de plus.
00:26:40 Désolé, sommeil à la midi, le CNews Info.
00:26:42 Un suspect de 17 ans garde à vue après un rixe mortel dans le 18e arrondissement de Paris.
00:26:50 Hier, l'auteur présumé des faits a été interpellé.
00:26:53 Après avoir poignardé un jeune de 18 ans, des policions duent être déployées sur place pour éviter toute représailles.
00:27:00 Le fils du général est mort. L'amiral Philippe de Gaulle s'est éteint à l'âge de 102 ans, sénateur de Paris entre 1986 et 2024.
00:27:09 Il avait mis fin à sa carrière militaire en 1982 et était le dernier des trois enfants du général de Gaulle encore vivant.
00:27:16 Et puis la coalition chevée de Kiev sommait d'urgence pour l'Ukraine ce vendredi à Berlin,
00:27:21 avec les dirigeants de la Pologne, de l'Allemagne et de la France.
00:27:24 Un sommet au moment même où la relation franco-allemande semble fragilisée, suite aux récentes déclarations d'Emmanuel Macron.
00:27:31 11h05 sur CNews, merci d'être avec nous.
00:27:36 On va parler de deux polémiques qui ont éclaté hier autour du Ramadan.
00:27:39 La première a été lancée par Marion Maréchal, qui était invitée chez nos confrères de RMC et BFM.
00:27:44 Et elle a proposé d'interdire la publicité pour la nourriture halale.
00:27:48 Alors pourquoi est-ce qu'elle fait cette proposition ?
00:27:50 Et bien elle explique qu'il est hors de question, selon elle, que le Ramadan soit mis en France au même niveau que les fêtes de Pâques ou que Noël.
00:27:59 C'est ce qu'elle a déclaré.
00:28:00 Elle déclare également que toutes ces publicités pour la nourriture halale, c'est en réalité...
00:28:04 Alors l'expression est forte, c'est une forme de charia alimentaire qui nous est imposée.
00:28:10 C'est un changement de culture, dit-elle, refusant donc que le Ramadan soit au même niveau que ces fêtes.
00:28:15 C'est une pression permanente, dit-elle, une radicalisation de la jeunesse musulmane, qui parfois fait pression.
00:28:21 Et là, vous voyez quelques-unes des pubs qui tournent sur les chaînes de télé.
00:28:25 C'est vrai que c'est assez nouveau à la télévision, en particulier des pubs pour de la nourriture halale.
00:28:31 Pierre-Marie Sèvres, est-ce que c'est choquant de voir à la télévision française ou de voir également dans des magasins de la publicité pour de la nourriture halale ?
00:28:40 Moi, je vous dis mon sentiment très personnel, c'est clair.
00:28:42 Moi, ça me choque.
00:28:44 Ça me choque parce que je pense que c'est très humain de se dire, il y a un endroit sur Terre où on a une communauté nationale où les gens nous ressemblent.
00:28:50 Moi, je n'ai rien contre les musulmans.
00:28:52 Je n'ai rien contre le fait qu'il y ait des pubs halales dans les pays musulmans.
00:28:55 Mais de me dire qu'en France, qui est mon pays, qui est le pays de mes ancêtres depuis 2000 ans, je croise des gens avec qui je ne partage pas, en tout cas, cette partie essentielle de leur vie, ce que je peux tout à fait comprendre aussi.
00:29:06 Oui, moi, ça me choque. Clairement, ça me choque.
00:29:08 Maintenant, c'est évident que vu l'immigration massive qu'on a depuis 40 ans, c'est évident que c'est à l'arrivée.
00:29:13 Et la cause, le problème, c'est moins les pubs halales maintenant que l'immigration massive depuis 40 ans.
00:29:19 Karima Khatib.
00:29:21 Moi, encore une fois, vous me choquez clairement parce que la laïcité, ça passe par le respect de tout culte et de leur pratique.
00:29:28 Et moi, je ne vois pas ce qu'il y a de choquant.
00:29:31 Ça représente aussi au niveau de l'économie plus de 7 milliards d'euros.
00:29:35 Ça, on est d'accord.
00:29:36 Oui, on est d'accord.
00:29:37 Et c'est un point qu'il ne faut pas négliger.
00:29:39 Ça reste des produits français qui ne sont même pas en majorité fabriqués par des musulmans, mais par des juifs et des chrétiens.
00:29:45 Ce serait juif. On dirait pareil.
00:29:47 Oui, voilà.
00:29:48 Non, mais je n'ai aucun problème avec le casher.
00:29:50 Exactement.
00:29:51 Moi, je suis plutôt dans le sens où, que ce soit Pâques, le ramadan ou Hanoukka, moi, il n'y a rien.
00:29:56 Pour vous, c'est la même chose.
00:29:57 C'est la même chose.
00:29:58 Les Pâques, c'est d'origine chrétienne.
00:29:59 Ce sont nos racines chrétiennes.
00:30:00 Nos racines chrétiennes.
00:30:01 Après, que ce soit la religion juive ou la religion musulmane, on a une histoire.
00:30:07 Je peux vous citer nos Napoléon Bonaparte.
00:30:09 Moi, je parle des racines chrétiennes.
00:30:10 Vous ne pouvez pas mettre tout sur le même plan.
00:30:12 Concernant l'islam.
00:30:13 Là, ce n'est pas consumeriste, c'est un outil.
00:30:15 Ce n'est pas des détails.
00:30:16 C'est l'histoire.
00:30:17 C'est une autre histoire.
00:30:18 Carine McAtee, juste un instant.
00:30:19 Un instant, du calme.
00:30:20 Juste ce qui a été posé à un moment à Marion Maréchal hier, c'est de savoir, dans ce cas-là,
00:30:23 est-ce qu'on interdit également la pub pour les œufs de Pâques ?
00:30:26 La pub pendant la fête de Noël.
00:30:28 Elle a répondu non, parce que ça, ce sont nos racines.
00:30:30 La France est un pays qui doit faire attention à ses racines.
00:30:33 Et ce sont des racines chrétiennes.
00:30:34 Donc, on interdit tout ce qui est halal parce que ça ne correspond pas à nos racines.
00:30:38 C'est l'explication qu'elle a donnée.
00:30:39 Vous êtes en phase avec ça.
00:30:40 C'est d'accord.
00:30:41 Je précise quand même que je découvre qu'il y avait ces publicités.
00:30:43 Je n'ai pas la télé, je ne vais pas au supermarché.
00:30:45 Donc, je ne savais pas que ça existait.
00:30:46 Je le découvre.
00:30:47 Et je pense que c'est un outil de propagande et non pas un outil consumériste.
00:30:50 Et c'est ça qui me pose problème.
00:30:51 Ça veut dire qu'on veut mettre une propagande.
00:30:53 Il y a des jeunes qui se radicalisent de plus en plus.
00:30:55 Et ces publicités-là me posent un problème.
00:30:58 La religion doit rester privée.
00:31:00 Ce seraient des publicités cachées.
00:31:01 Je dirais exactement la même chose.
00:31:03 Mais ce n'est pas de la propagande, étant donné que ce ne sont pas dirigées.
00:31:06 Parce que vous mettez ça à la télé, c'est une publicité cachée.
00:31:08 Mais ce n'est pas de la propagande, étant donné que ce ne sont pas des sociétés qui sont dirigées par des musulmans.
00:31:14 Mais on n'en sait rien.
00:31:15 Mais on s'en fout complètement que ce soit dirigée par des musulmans.
00:31:19 Mais si, pour que ce soit de la propagande, elle serait impulsée par ces dirigeants musulmans.
00:31:27 Pour propager l'islam, ce n'est pas absolument pas le cas.
00:31:29 Et quand vous voyez ça à la télé, il y a des enfants de 5 ans qui me pensent à un site à faire le ramadan.
00:31:34 Ça leur permet de savoir où trouver tel et tel produit.
00:31:37 Pour moi, c'est une pub parmi tant d'autres.
00:31:39 La publicité, c'est pour inciter les gens.
00:31:43 Vous le savez quand même.
00:31:44 Encore heureux.
00:31:46 En quoi c'est bien d'inciter les gens à faire le ramadan ?
00:31:49 On n'incite pas les gens.
00:31:51 On incite les gens à acheter un produit.
00:31:53 Non mais à un moment donné, il faut arrêter.
00:31:55 Ce n'est pas une publicité qui dit "Venez faire le ramadan".
00:31:58 Si, vous achetez des produits halals au moment du ramadan.
00:32:01 À un moment donné, ça va pour redescendre sur terre.
00:32:03 Ça participe d'une ambiance où les musulmans sont très présents.
00:32:11 Parce qu'ils sont présents dans notre société.
00:32:13 Comme les prétiens et les juifs.
00:32:14 Moi, je suis désolée.
00:32:15 Quand je vois les pubs sur les oeufs, Kinder, Pâques, je ne me dis pas...
00:32:20 C'est normal, on est ensemble.
00:32:22 Nous sommes en France.
00:32:23 Les musulmans font partie intégrante de la France.
00:32:26 Vous dites le contraire ?
00:32:27 Je dis qu'il est normal qu'en France, on ait une prééminence d'une religion, d'une culture qui a deux noms.
00:32:32 Elle n'a jamais dérangé.
00:32:35 Et ce n'est pas pour autant qu'il faut éteindre les autres.
00:32:37 Arnaud Belléditte qui est resté silencieux dans ce débat.
00:32:42 Je ne suis pas surpris.
00:32:43 Le capitalisme par construction, de toute façon, il va là où il y a des parts de marché.
00:32:47 Les communautarismes constituent des parts de marché.
00:32:51 Et il est tout à fait naturel, d'une certaine manière, qu'à un moment donné,
00:32:55 il considère qu'il y a des populations qui sont musulmanes.
00:32:58 Et donc, il va essayer de promouvoir ces produits.
00:33:00 Donc de ce point de vue-là, rien de nouveau sous le soleil avec le capitalisme.
00:33:03 Je vais juste apporter un petit chiffre.
00:33:06 La croissance annuelle du marché halal, c'est 15% en France.
00:33:09 C'est pour aller dans votre sens.
00:33:11 Ça représente 7 milliards de chiffres d'affaires par an, soit deux fois plus que le bio.
00:33:15 En fait, le marché halal, aujourd'hui, c'est deux fois plus que le marché bio.
00:33:19 Ça ne me surprend pas là non plus.
00:33:21 Ensuite, après, si vous voulez, qu'est-ce que c'est ?
00:33:23 C'est le symptôme, finalement, d'une société qui n'a pas su, au moment où elle a fait le choix,
00:33:27 malgré tout, d'une immigration de masse au milieu des années 70,
00:33:30 notamment avec le regroupement familial,
00:33:32 entre autres, n'a pas su défendre les principes qui étaient les principes d'assimilation
00:33:37 tels qu'ils avaient été construits par la 3ème République
00:33:40 et par les républiques qui nous ont amenés jusqu'à la 5ème République.
00:33:43 Donc à partir du moment où on a finalement oublié la leçon de l'assimilation,
00:33:47 on a forcément, je veux dire, avec des populations nouvelles,
00:33:50 qui sont des populations qui ont bien évidemment des cultures différentes,
00:33:53 des identités différentes,
00:33:54 elles ne sont pas toutes, malheureusement,
00:33:56 en tout cas, je veux dire, assimilées au sens où on l'entendait sur le plan républicain.
00:34:01 - C'est quoi assimiler sur le plan républicain ?
00:34:04 - C'est vrai que je veux dire assimiler sur le plan républicain...
00:34:06 - Là, il va falloir nous expliquer qu'est-ce que c'est que l'assimilation ?
00:34:09 - Laissez-le parler !
00:34:10 - Carrément, allez-y !
00:34:12 - L'assimilation, aujourd'hui, il est clair que vous avez des foyers de séparatisme dans la société française.
00:34:16 Il y a des gens qui refusent, par exemple,
00:34:18 vous avez des jeunes filles qui arrivent dans les lycées, dans les établissements scolaires
00:34:21 et qui ne veulent pas enlever leur voile.
00:34:23 Vous parlez de 0,01% de la population, d'un moment donné.
00:34:28 - Il y a des sondages, il y a des sondages, madame, il y a des sondages.
00:34:32 - Toutes ces majorités qui sont totalement intégrées, ne sont-ils pas assimilées ?
00:34:35 - Tout à fait !
00:34:36 Il y en a qui sont assimilées, d'autres qui ne le sont pas, manifestement.
00:34:39 - Après, si on parle de la même assimilation...
00:34:41 - Si il y avait des assimilations, il n'y aurait pas ce débat-là.
00:34:43 - Mais déjà, je n'aime pas ce mot, je n'aime pas ce mot, parce que...
00:34:46 - Ne parlez pas tous en même temps, s'il vous plaît !
00:34:48 - Je n'aime pas ce mot "assimilés", parce que qu'est-ce qu'il faut être assimilé ?
00:34:51 - Parce que si on prend la définition d'Éric Zemmour, il faudrait porter des prénoms à consonance européenne.
00:34:57 Ce que, pour moi, il ne suffit pas.
00:35:00 - Le débat est pas sur ce qu'a dit Zemmour, c'est un autre sujet.
00:35:03 - Je suis désolée !
00:35:04 - Moi, je voudrais qu'on pose une question.
00:35:06 Déjà, je voudrais savoir si c'est possible d'interdire les publicités pour les produits halals en France.
00:35:10 On est avec Maître Léonard Zerbib. Bonjour Maître, merci d'être en direct avec nous.
00:35:13 C'est vrai que je me suis posé la question en entendant ça.
00:35:16 Est-ce que ce serait possible, l'idée de Marion Maréchal, de dire "on va interdire les pubs pour les produits halals"
00:35:22 et sur quoi ça reposerait, au fond, légalement ?
00:35:26 - Écoutez, je ne vois pas très bien comment on pourrait interdire en l'état de telle publicité.
00:35:32 En droit, il y a quand même un principe qui est le principe de liberté.
00:35:35 Et l'interdiction est censée être uniquement l'exception.
00:35:38 Donc il y a un principe de liberté, liberté d'entreprendre, également liberté d'expression
00:35:42 qui permet aux annonceurs de transmettre ces publicités, de diffuser ces publicités,
00:35:47 à condition évidemment que l'information sur le produit ne soit pas une information trompeuse ou mensongère.
00:35:53 Donc pour répondre à votre question, en l'état du droit, je ne vois vraiment pas comment on pourrait interdire par principe ce type de publicité halal.
00:36:01 - Ce que semble dire Marion Maréchal, c'est que c'est une forme de prosélytisme.
00:36:05 Est-ce que ça, ça pourrait être un des arguments pour interdire ce type de pub ?
00:36:10 - Écoutez, en l'état du droit, ce qu'il faudrait, ça voudrait dire modifier la loi.
00:36:15 Et je ne suis d'ailleurs pas certain qu'une telle loi soit conforme à la Constitution.
00:36:19 Si je comprends bien la mesure, ça voudrait dire que les supermarchés auraient le droit de continuer à vendre des produits cachers ou des produits halals,
00:36:26 mais seraient interdits d'en faire la publicité à l'intérieur de leur propre commerce
00:36:30 ou seraient interdits de diffuser ces publicités dans les médias.
00:36:34 Et je ne crois pas que ce soit en restreignant davantage nos libertés qu'on réglera le sujet du communautarisme.
00:36:39 - Merci beaucoup, Maître Léonard Zerbi. Merci d'avoir été en direct avec nous.
00:36:43 Alors, autre sujet dans le ramadan qui est revenu dans l'actualité, ce sont les pauses pendant les matchs de foot,
00:36:48 puisque la Fédération française de foot n'autorise toujours pas la mise en place de pauses durant les rencontres
00:36:53 pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne en période de ramadan.
00:36:57 C'est une décision qui s'inscrit dans une ligne qui a été déjà énoncée il y a tout juste un an.
00:37:02 Et d'ailleurs, c'est assez amusant parce que j'ai retrouvé un reportage qui avait été fait sur CNews il y a tout juste un an.
00:37:06 C'était le 1er avril dernier et vous allez voir, c'était exactement le même problème, les mêmes questions qui se posaient.
00:37:11 Interrompre un match de football pour quelques minutes afin de permettre à certains joueurs de rompre le jeûne pendant le ramadan,
00:37:18 voilà une pratique source de controverses.
00:37:20 La Fédération française de football a adressé un mail à ses employés pour rappeler les bonnes pratiques en la matière
00:37:25 en indiquant que ces interruptions allaient à l'encontre du règlement qui stipule notamment
00:37:30 l'interdiction des discours à caractère religieux.
00:37:33 Une communication assumée par Eric Borghini, le patron des arbitres.
00:37:36 Il ne s'agit pas du tout ni de stigmatiser, ni de polémiquer, ni de menacer.
00:37:41 Il s'agit simplement de faire un rappel réglementaire.
00:37:44 Il faut être courageux aussi et même si ce n'est pas très touchy, ce n'est pas très sexy ce mail,
00:37:52 il faut quand même, quand la situation se présente, il faut le faire. Il faut dire les choses.
00:37:58 Selon lui, c'est la première fois qu'un tel rappel est nécessaire après des remontées de terrain jusqu'au dirigeant de la 3F.
00:38:04 Un rappel qui fait polémique, comme le montre ce tweet de l'ancienne internationale française Sidney Gauvoux
00:38:09 qui s'offusque et compare avec des décisions inverses prises notamment en Allemagne et en Angleterre.
00:38:15 Outre manche, les instances ont en effet décidé de manière officielle de permettre une brève interruption pendant les matchs
00:38:21 pour permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne après le coucher du soleil.
00:38:25 Voilà, ça c'est un reportage qui datait d'il y a tout juste un an et on se retrouve à peu près dans la même situation.
00:38:30 Karima Khedim, ce qui est intéressant c'est de voir qu'il y a d'autres pays européens, on les a cités à la fin,
00:38:34 qui ont fait un autre choix que celui de la France. Est-ce que vous, vous aimeriez que la France s'aligne sur l'Angleterre par exemple ?
00:38:39 Oui, j'aurais souhaité qu'elle s'aligne parce que rompre un jeûne, c'est pas non plus...
00:38:43 On n'aura pas demandé de faire la prière au milieu du stade,
00:38:47 laisser un joueur prendre une gorgée d'eau, mettre une dinde dans sa bouche, je ne vois pas ce qu'il y a...
00:38:52 Moi la polémique, moi c'est un bon sujet.
00:38:55 Oui mais à un moment donné le problème c'est que chaque année justement, vous l'avez bien dit monsieur Morandini,
00:39:00 c'est que chaque année on a le même discours. On ne peut pas laisser les musulmans de France passer leur ramadan tranquillement.
00:39:06 Mais en fait le ramadan, il n'y a pas de problème, c'est quelque chose de privé, vous mélangez la religion qui est quelque chose de privé,
00:39:12 et pour vous tout le monde devrait s'adapter à ceux qui pratiquent leur religion.
00:39:15 Vous m'avez compris, il y a un principe de laïcité.
00:39:20 Il y a un respect de la pratique et de la foi.
00:39:25 On a le droit de pratiquer notre foi en France, on a le droit de croire ou de ne pas croire.
00:39:32 Juste un instant, Karima Katim, Karima écoutez-moi, Karima,
00:39:39 je me pose une question quand j'entends ce type de polémique, c'est pourquoi ça apparaît aujourd'hui ?
00:39:45 Parce que le ramadan ce n'est pas nouveau, les matchs de foot ce n'est pas nouveau,
00:39:49 pourquoi ça apparaît là ces demandes de la part de certains joueurs ?
00:39:53 Pourquoi il y a dix ans personne n'en parlait ?
00:39:55 Parce que ce n'est pas politique.
00:39:57 On en a déjà parlé sur le plateau, ces dix dernières années c'est devenu un sujet politique.
00:40:05 Peut-être qu'il y a de plus en plus de gens qui ont ce genre de demande ?
00:40:10 Non pas du tout, c'est parce qu'il y a un courant, il y a une idéologie.
00:40:13 On a l'extrême droite qui est en train de prendre de l'ampleur dans notre pays.
00:40:18 C'est elle qui pousse au ramadan pendant les matchs de foot ?
00:40:21 Ah non c'est elle qui pousse aux restrictions.
00:40:23 Mais non, il n'y a pas de restrictions, il y a toujours eu cette restriction.
00:40:25 C'est l'application du règlement.
00:40:27 Mais où est la restriction ? Je ne la vois pas.
00:40:30 À l'époque on a eu plusieurs joueurs qui ont déjà rompu le jeûne.
00:40:35 Tranquillement dans leur coin, sans rien dire à personne.
00:40:37 Non mais ça se faisait dans un coin tranquillement dans son coin.
00:40:40 Mais pourquoi on ne continue pas comme ça ?
00:40:43 Mais parce que justement c'est devenu un sujet politique.
00:40:46 Alors moi je vous propose d'écouter Razika Admi, elle est philosophe et islamologue.
00:40:52 Elle était ce matin sur CNews, elle a expliqué que ces revendications comme le voile et le jeûne
00:40:57 s'inscrivent comme une envie d'imposer sa religion et comme une certaine conception de la religion.
00:41:02 Elle est islamologue et c'est ce qu'elle a expliqué, écoutez-la.
00:41:04 Il y a aujourd'hui une montée de religieux au sein de la communauté musulmane,
00:41:10 que ce soit en France ou ailleurs dans le monde.
00:41:12 Et ces revendications comme le voile et le jeûne s'inscrivent dans cette envie d'imposer sa religion
00:41:20 et même une certaine conception de la religion.
00:41:24 Donc je pense que la décision de la Fédération française du football est tout à fait ce qu'il fallait faire.
00:41:35 Étant donné qu'instaurer ce genre de pause pour arrêter les matchs,
00:41:43 c'est instaurer une certaine atmosphère ramadanesque comme je l'appelle au sein du stade
00:41:49 et imposer cette atmosphère à tous les joueurs, à tous les téléspectateurs, mais aussi à tous les supporters.
00:41:59 Et je pense que les musulmans eux-mêmes ne doivent pas accepter une telle chose,
00:42:03 car quand on veut vivre en harmonie avec les autres, on doit s'interroger sur son comportement,
00:42:10 ce qu'on impose à l'autre, ce que l'autre peut accepter et comment il peut le percevoir aussi.
00:42:16 Et c'est pour cela que je soutiens cette décision de ne pas accorder cette mise en place de ces pauses.
00:42:26 C'est intéressant ce qu'elle dit. Elle explique qu'en fait il faut se regarder aussi soi-même
00:42:30 et ne pas imposer à tout le monde pour vivre en paix, pour vivre au tranquille.
00:42:33 Oui, moi je ne vois pas ça comme imposer, c'est le respect de chacun.
00:42:37 Moi j'ai toujours, à mon époque, j'avais des voisins juifs, chrétiens, on partageait tout.
00:42:42 Je n'avais pas l'impression qu'on m'imposait leur culture.
00:42:44 Il y avait un partage, c'est un respect. C'est du respect.
00:42:48 Alors c'est soit en France on a cette envie de respecter tout culte, soit on a envie de restreindre.
00:42:54 Et aujourd'hui ce n'est pas qu'on est en train de restreindre.
00:42:57 On est en train de restreindre, si on restreint toujours la même communauté.
00:43:01 On restreint toujours la même communauté.
00:43:03 C'est soit on a la volonté de respecter, soit on a la volonté de restreindre.
00:43:07 Aujourd'hui on a la volonté de restreindre.
00:43:09 On essaie que les hommes arrivent un peu en placer une.
00:43:12 La tradition française, ce n'est pas la tradition britannique, anglo-saxonne, communautariste.
00:43:18 Dans la tradition française, la religion c'est privé.
00:43:20 Je vous rappelle que le général de Gaulle, qui était un catholique pratiquant,
00:43:23 comme la plupart des français à l'époque, à l'époque où il était président de la République,
00:43:26 ne communiait pas quand il allait à la messe, quand il allait à des messes diverses et variées,
00:43:30 pour des enterrements, etc. Il communiait en privé.
00:43:33 Là on a bien Emmanuel Macron qui fait des fêtes religieuses à l'Elysée.
00:43:37 Ça ne nous a pas posé problème lorsqu'il a fait une fête juive à l'Elysée.
00:43:42 Ça ne nous a absolument pas posé problème.
00:43:44 Donc vous me parlez de De Gaulle, on est en 2025.
00:43:47 C'est des mouvances.
00:43:50 Juste, Karima Khatib, moi je me souviens très bien de ce que vous dites concernant Emmanuel Macron.
00:43:56 On en a parlé ici parce que ça avait fait une polémique.
00:43:58 Donc on ne peut pas dire que c'est passé inaperçu.
00:44:00 Je ne suis pas d'accord avec vous.
00:44:02 Arnaud Beneletti, je ne suis pas du tout d'accord avec vous lorsque vous dites qu'on n'est pas à l'époque de De Gaulle.
00:44:07 De Gaulle est le fondateur de la 5ème République et De Gaulle respectait les principes qui étaient les principes de la laïcité.
00:44:12 Ce sont les principes...
00:44:13 Emmanuel Macron, non.
00:44:14 Mais pourquoi vous parlez de lui ?
00:44:15 Mais attendez, d'abord, d'abord, si vous me permettez...
00:44:17 Mais on est en 2024, on parle d'un autre président.
00:44:20 Mais, chut, vous vous perdez leur avis politique historique.
00:44:23 Mesdames, on écoute Arnaud Beneletti.
00:44:24 Écoutez un homme de temps en temps.
00:44:25 Merci, s'il vous plaît.
00:44:26 Non, je ne vous demande pas qu'on écoute un homme.
00:44:27 Je vous demande juste de pouvoir m'exprimer 30 secondes.
00:44:30 Je rappellerai juste quand même que la cérémonie d'Arnouka, qui a posé problème en effet à l'Elysée, a donné lieu à une controverse et à une polémique.
00:44:39 Donc vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas eu de polémique suite à cette cérémonie à l'Elysée.
00:44:44 Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de polémique, je dis que ça ne le dérangeait pas.
00:44:47 Donc je reste sur la même ligne.
00:44:49 Je reste sur la même ligne.
00:44:51 Donc il y avait une polémique et vous connaissez le pourcentage de cette polémique qui était pour, qui était contre.
00:44:57 Moi je considère que ça pose problème.
00:44:59 A un moment donné, il faut arrêter de dire ça.
00:45:01 Mais il n'a pas le droit de nous imposer ses idées.
00:45:03 Non mais il parle de Radouka.
00:45:05 Je ne vous impose pas mes idées, je ne fais que respecter les principes qui sont ceux de la laïcité.
00:45:10 C'est tout. Uniquement à un moment donné, c'est ce que fait De Gaulle.
00:45:13 La laïcité, c'est le respect de tout culte.
00:45:15 De Gaulle considéré de manière très claire.
00:45:17 Et à un moment donné, vous ne pouvez pas prendre votre propre définition et en faire ce que vous voulez.
00:45:20 De Gaulle considéré de manière très explicite et très claire que dans l'espace public, il ne devait pas y avoir de manifestation qui soit de manifestation religieuse de la part d'un responsable politique.
00:45:31 Ça, c'est le principe même de la laïcité.
00:45:34 Si Emmanuel Macron, à un moment donné, a fait un écart par rapport à ce principe-là, je ne suis pas d'accord avec la façon dont il procède.
00:45:41 C'est tout. Ce qu'on vous demande, c'est de respecter la laïcité.
00:45:44 De respecter ce qui est écrit par la vision.
00:45:48 - La loi, elle est claire aussi.
00:45:52 - La loi ne prévoit pas de pause.
00:45:58 - Ça s'appelle un règlement.
00:46:00 À un moment donné, on ne peut pas mélanger la loi et le règlement.
00:46:02 - Bon, écoutez ce qu'en disait hier Gilles Verdez.
00:46:04 On l'a passé, mais je voudrais qu'on l'écoute pour réagir dessus.
00:46:07 Gilles Verdez, chroniqueur chez Cyril Hanouna, il était catholique.
00:46:10 Désormais, il est musulman. Il s'est converti, ça fait 5-6 ans.
00:46:13 C'est ce qu'il expliquait hier.
00:46:14 Donc, il est musulman.
00:46:15 Il explique que lui, le fait qu'on refuse les pauses,
00:46:18 il vit ça comme une offense pour tous les musulmans.
00:46:20 Écoutez-le.
00:46:21 - En fait, même, je le prends comme une offense pour tous les musulmans.
00:46:25 C'est pour ça que ça me choque.
00:46:26 Parce que franchement, en Angleterre, où c'est exemplaire,
00:46:29 des joueurs avaient dit "mais c'est très difficile pour nous et tout a évolué".
00:46:32 Pourquoi en France, ça pose un problème ?
00:46:34 C'est plus que, à mon avis, c'est plus que rompre un match comme ça.
00:46:39 C'est interrompre un match.
00:46:40 C'est le rejet de ce qu'est le Ramadan.
00:46:43 C'est dire aux musulmans "finalement, vous n'êtes pas les bienvenus".
00:46:45 C'est pour ça que je le prends avec cœur.
00:46:47 Cette décision, elle est pour moi impossible et injustifiable.
00:46:50 La rupture du jeûne, c'est quelque chose d'important, de symbolique.
00:46:55 C'est pour ça que vous me blessez.
00:46:57 C'est pour ça que vous me...
00:46:59 - J'ai pas eu le temps de finir.
00:47:00 - Gilles Verdes.
00:47:01 - C'est pour ça que je vous trouve blessant.
00:47:04 Parce que vous ne respectez pas quelque chose.
00:47:06 Et quand vous dites, et quand Daniel dit "alors là, je suis triste qu'on dise
00:47:11 des entraîneurs qui sont racistes, qui veulent pas qu'un joueur...
00:47:14 - Mais attendez, le joueur, il a le droit de faire le Ramadan, Daniel.
00:47:17 - C'est le maître des cibles.
00:47:18 - Le joueur, il a le droit de faire le Ramadan.
00:47:19 - Maître Sarah Salmane, quand vous écoutez Gilles Verdes,
00:47:22 qui dit en fait "c'est dire aux musulmans "vous n'êtes pas les bienvenus chez nous"
00:47:24 que de refuser la pause.
00:47:25 - J'aime beaucoup Gilles Verdes, mais il dit beaucoup de conneries.
00:47:27 C'est ça qui est quand même un peu dommage.
00:47:29 C'est pas du tout blessant pour les musulmans.
00:47:31 - Lui, c'est Slim Blessé.
00:47:32 Lui, qui est musulman désormais, dit "moi, je suis blessé".
00:47:35 - C'est un moment donné où vous pouvez pas dire Gilles Verdes, c'est moi.
00:47:39 - Gilles Verdes, je l'aime beaucoup, c'est vrai, mais il est choqué de tout.
00:47:42 Donc qu'il soit choqué pour ça, ça ne me surprend pas.
00:47:44 Mais on ne peut pas s'adapter, on ne peut pas adapter tout le monde
00:47:47 pour que les musulmans ne soient pas blessés.
00:47:49 Enfin, il y a un moment, les pauses ne sont pas prévues.
00:47:51 Je ne vois pas pourquoi on en prévoirait.
00:47:53 Moi, ça me semble... Je vois pas pourquoi, en fait.
00:47:55 - Karima Khatib, est-ce que vous comprenez que Gilles Verdes soit blessé
00:47:58 par cette décision, par exemple ?
00:47:59 - Bah, je peux comprendre qu'un musulman peut être blessé par cette décision.
00:48:03 Oui, effectivement.
00:48:04 - Moi aussi, je suis blessée par tout plein de choses.
00:48:06 - Il y a toujours un problème quand il s'agit de la religion musulmane.
00:48:08 - Attendez, laissez-la parler. Écoutez-vous, s'il vous plaît.
00:48:09 - Il y a toujours un problème quand il s'agit de l'Islam.
00:48:11 - Ça y est, vous allez vous victimiser.
00:48:12 - Victimiser de quoi ? Mais je suis désolée.
00:48:15 J'aurais le même comportement concernant un chrétien ou un j'monde.
00:48:18 - Moi aussi. - Ou un athée.
00:48:19 - Laissez-la parler.
00:48:20 - Je défendrais toujours, toujours cette ligne-là.
00:48:22 Donc je suis désolée.
00:48:23 À chaque fois qu'on parle de la religion musulmane,
00:48:25 dans une période où on est censé respecter un ramadan,
00:48:28 c'est vraiment le moi le plus sacré pour un musulman.
00:48:32 C'est le moi où on doit nous donner le meilleur de nous-mêmes.
00:48:35 C'est le moi où on respecte le plus autrui.
00:48:38 - Le carême aussi, clairement.
00:48:39 - Exactement. On demande juste le respect de notre culte.
00:48:43 C'est tout ce qu'on demande.
00:48:44 - Donc, vous demandez que les autres s'adaptent à vous.
00:48:46 - On ne demande pas que les autres...
00:48:47 - Vous demandez qu'il y ait du pot.
00:48:48 - On demande que tout le monde respecte tout le monde.
00:48:50 - Mais le respect, ça passe pour s'adapter aux musulmans.
00:48:52 - Je suis désolée.
00:48:53 Et que vous ne pouvez pas dire, les musulmans...
00:48:55 Les musulmans, Gilles Verdet, je l'aime bien,
00:48:57 mais il extrapole et je ne sais quoi.
00:48:59 Il est musulman, il est mieux placé que vous
00:49:01 pour dire ce qu'il ressent.
00:49:03 - Si ça le plaît, si ça le ressent bien,
00:49:04 est-ce que pour autant, on doit s'adapter aux musulmans ?
00:49:07 - On ne peut pas porter porte-parole à un musulman
00:49:08 lorsque nous ne vivons pas la situation.
00:49:10 - J'aurais dit pareil pour la religion juive.
00:49:12 - Pierre-Marie Sèvres, on avance et après on change de sujet.
00:49:15 Pierre-Marie Sèvres, dernier mot là-dessus.
00:49:17 - Je veux bien croire qu'un musulman soit blessé par quelque chose,
00:49:20 mais un musulman intelligent comprend derrière
00:49:22 qu'en France, nous avons cette tradition de laïcité.
00:49:26 - On a 5 millions de crétins en France.
00:49:28 Un musulman intelligent...
00:49:30 - On n'insulte pas Gilles Verdet parce qu'il n'est pas là pour se défendre.
00:49:34 - Un musulman intelligent, que ce soit Gilles Verdet ou un autre,
00:49:38 vous ne pouvez pas mélanger l'empathie d'un musulman
00:49:41 concernant ses décisions avec leur intelligence.
00:49:44 Je suis désolée.
00:49:45 - Je suis d'accord. Je dis qu'un musulman peut être blessé, certes,
00:49:47 mais quand il réfléchit un petit peu au pays dans lequel il a mis les pieds,
00:49:51 et c'est ce que font l'écrasante majorité des musulmans,
00:49:53 en tout cas moi ceux que je connais,
00:49:54 ils comprennent qu'en France, la religion...
00:49:56 - On n'a pas mis les pieds, mais on y est nés.
00:49:58 On y est nés.
00:50:01 Je suis française, monsieur, je suis née en France,
00:50:03 et je suis de confession musulmane.
00:50:05 Je n'ai pas à réfléchir pour savoir dans quel pays je suis née,
00:50:10 pour savoir si on doit respecter ma religion ou non.
00:50:13 Ou est-ce qu'on peut avoir un minimum de vivre ensemble.
00:50:16 Je suis française, je suis pour le vivre ensemble.
00:50:19 Je n'insulte pas ma religion.
00:50:21 - Est-ce que vous conviendrez tout de même
00:50:23 que la France a tout de même une empreinte chrétienne plus forte
00:50:26 qu'une empreinte musulmane ?
00:50:28 - On l'a toujours respectée, et on la respecterait.
00:50:30 Personne ne l'a jamais contestée.
00:50:32 Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut éteindre les autres religions.
00:50:35 - Mais je ne dis pas le contraire.
00:50:37 - On va changer de sujet.
00:50:39 Je veux qu'on dise un mot, alors on ne va pas y passer la nuit.
00:50:41 Je vous le dis parce que moi le sujet m'intéresse assez peu,
00:50:43 mais visiblement tout le monde s'emballe là-dessus,
00:50:45 donc on va en dire un mot, c'est Ayana Kamoura.
00:50:47 Le fait de savoir si elle peut représenter la France ou pas aux Jeux Olympiques.
00:50:50 Ce matin, on est passé un peu dans le domaine judiciaire,
00:50:52 puisque son avocat a été invité sur RMC,
00:50:55 et il a annoncé que les propos qui étaient tenus concernant Ayana Kamoura
00:50:59 rentraient très souvent tomber sous le coup de la loi.
00:51:02 J'y vois de la provocation à la discrimination, dit-il.
00:51:05 On l'écoute, c'était sur RMC ce matin.
00:51:07 - La première réaction que j'ai eue,
00:51:10 et peut-être pour un certain nombre de personnes,
00:51:12 c'est que nous avons des inepties totalement confondantes,
00:51:17 mais effectivement, il faut rappeler que ces propos
00:51:20 et ces actes qui ont été entrepris tombent sous le coup de la loi.
00:51:24 Alors sur la qualification pénale qui pourrait être retenue,
00:51:28 moi j'y vois vraiment assez rapidement une infraction assez grave.
00:51:35 On est en matière de la loi sur la liberté de la presse,
00:51:39 on est sur une infraction de presse,
00:51:41 et j'y vois carrément une provocation à la discrimination
00:51:46 et de manière cumulative, et même à la violence,
00:51:52 puisque je crois que sur la banderole,
00:51:55 il y a un message où on indique qu'il n'y a pas moyen.
00:51:58 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:51:59 - Il n'y a pas moyen, Yaya ?
00:52:00 - Tout va être fait pour empêcher de chanter,
00:52:03 pour empêcher à ce que Ayana Kamoura travaille ?
00:52:06 - Voilà, et du côté de Rachida Dati, ministre de la Culture,
00:52:10 on défend Ayana Kamoura, et elle estime que pour certains,
00:52:13 c'est aussi une forme de racisme que de s'en prendre à elle.
00:52:16 - La limite de cela, c'est attention au prétexte
00:52:20 pour s'attaquer à quelqu'un par pur racisme, c'est tout.
00:52:23 Oui, non mais, non, c'est pas trop facile.
00:52:27 Enfin moi, la facilité, je ne l'ai jamais connue,
00:52:29 je ne la connaîtrai pas encore.
00:52:30 Je vous dis simplement que s'attaquer à une artiste
00:52:32 pour ce qu'elle est, c'est absolument pas acceptable,
00:52:35 parce que là, c'est pas un choix, c'est pas une...
00:52:37 Ça, c'est un délit de s'attaquer.
00:52:39 Voilà, pour le reste, les choix, vous savez,
00:52:42 les goûts, elles ont...
00:52:45 - 63% !
00:52:46 - Oui, non mais, d'accord, c'est votre idée.
00:52:48 - On laisse répondre la ministre.
00:52:49 - Voilà, je vous dis simplement que s'attaquer à une artiste
00:52:52 pour ce qu'elle est, ça n'est pas acceptable.
00:52:54 Pour le reste, vous n'aimez pas, d'autres aiment,
00:52:57 certains n'apprécient pas, certains n'écoutent pas,
00:53:00 certains ne la connaissent même pas,
00:53:01 donc chacun est libre de son appréciation.
00:53:05 - Donc, la ministre de la Culture,
00:53:10 est-ce que c'est une forme de racisme pour vous, Sarah Salmane,
00:53:13 de dire "on ne veut pas Diana Kamoura aux Jeux Olympiques" ?
00:53:15 - Il y a des propos qu'on appelle effectivement racisme.
00:53:18 En revanche, de dire...
00:53:19 Personnellement, moi, je ne trouve pas que ce soit un bon choix.
00:53:22 De dire cela, je ne vois pas en quoi c'est raciste.
00:53:24 Mais maintenant, on arrive à un tel degré de polémique,
00:53:26 injustifiée, quand vous dites "je n'aime pas la musique Diana Kamoura",
00:53:30 on vous dit "c'est parce que vous êtes raciste".
00:53:32 - Certains disent, elles ne chantent même pas en français.
00:53:34 - C'est vrai que quand on écrit "Y a R", on peut s'interroger.
00:53:36 Enfin, je veux dire, il y a des gens de plus de 60 ans,
00:53:38 vous leur dites "Y a R", ils ne savent pas ce que ça veut dire.
00:53:40 - Et ça veut dire quoi ?
00:53:41 - Y a rien.
00:53:42 - D'accord.
00:53:43 - Vous avez vraiment le droit de vous marquer quelque chose.
00:53:45 - C'était pour Arnaud Benedetti, vous savez, je suis utile.
00:53:48 Pierre-Marie Salme, est-ce que c'est du racisme de dire
00:53:51 "on ne veut pas Diana Kamoura aux Jeux Olympiques" ?
00:53:53 - J'imagine que ça dépend de ce qu'on en dit vraiment.
00:53:56 Là, l'affiche qui a été faite,
00:53:59 je pense qu'il y a un petit peu de racisme derrière,
00:54:01 ça ne me semble pas impossible.
00:54:03 Maintenant, faire partie d'une minorité ne doit pas être un bouclier
00:54:07 contre toute critique contre autre chose.
00:54:10 C'est un fait aussi assez clair que les textes d'Diana Kamoura ne sont pas...
00:54:14 Moi, je trouve ça dommage.
00:54:15 Là, en l'occurrence, c'était l'occasion de montrer,
00:54:18 de prendre une artiste populaire, certes, ce qu'elle est,
00:54:20 mais de faire un petit peu, de montrer la culture française au monde entier.
00:54:25 Bon, je veux dire, cet artiste-là qui a des textes d'une pauvreté assez importante,
00:54:30 ça ne me paraît pas le meilleur choix.
00:54:31 - Vous auriez vu "Pi", par exemple.
00:54:32 - Non, mais je suis d'accord avec vous.
00:54:33 Dans le fond, c'est une artiste très populaire, on ne peut pas lui enlever.
00:54:36 - Qui a réussi.
00:54:37 - 8,6 millions sur Spotify.
00:54:39 - C'est bien ce que je dis.
00:54:41 - Vous l'avez trouvée, pourquoi, Karima Khatib ?
00:54:43 Juste parce qu'elle est noire ou parce que vous trouvez qu'elle a du talent ?
00:54:46 - Non, parce qu'elle est noire, elle aurait pu être blanche.
00:54:47 - Non, elle...
00:54:48 - Excusez-moi de la poser, mais je pense que des gens se la posent.
00:54:50 - Elle a fait danser des millions de Français, peu importe l'âge.
00:54:54 Bon, certains, oui, c'est vrai que certaines personnes âgées ne la connaissent pas,
00:54:58 mais il y a certaines personnes âgées sur TikTok qui s'amusent à danser sur ces chansons.
00:55:03 Et je trouve que ces musiques rassemblent.
00:55:05 - La pauvreté littéraire.
00:55:06 - La pauvreté littéraire.
00:55:07 - La pauvreté des paroles.
00:55:08 - Mais après, vous avez des chanteuses de rue comme Yzid Piaf,
00:55:11 qui parlaient la langue de Molière extrêmement bien et qui chantaient extrêmement bien.
00:55:15 Puis elle, elle se revendique comme une chanteuse du ghetto.
00:55:18 Donc à un moment donné, c'est comme pour le rap, vous n'allez pas...
00:55:21 - C'est quoi le ghetto en France ?
00:55:22 - En fait, le ghetto, c'est les quartiers...
00:55:26 - Ah d'accord.
00:55:27 - Voilà, elle se situe...
00:55:28 - On appelle ça le ghetto ?
00:55:29 Si vous imaginez que sur ces news, on se met à appeler les ghettos, les quartiers,
00:55:32 je pense qu'on va se retrouver avec 25 commissions d'enquête.
00:55:35 - Si elle représente la France aux Jeux Olympiques,
00:55:38 il ne faut pas qu'elle ne représente que les quartiers.
00:55:40 Il faut que toute la France...
00:55:41 - Oui, mais là, c'est une variété parmi tant d'autres.
00:55:47 - Juste Arnaud Benedetti, allez, un dernier mot, on fait la pause.
00:55:49 - Je n'ai vraiment aucun avis sur cette question,
00:55:51 notamment sur la qualité littéraire des textes de cette chanteuse,
00:55:54 vu que je ne l'ai pas entendue.
00:55:55 Donc je ne me permettrai pas...
00:55:56 - Ah, vous n'avez jamais entendu Ayanna Kamara ?
00:55:58 - Non, non, non, bah écoutez, je suis désolé.
00:56:00 C'est un manque évident à ma culture, donc je le confesse.
00:56:04 Mais bon, après, s'il vous plaît, il y a tellement de sujets
00:56:06 autour des Jeux Olympiques qui me paraissent peut-être 10 fois, 20 fois plus importants.
00:56:10 - C'est pour ça qu'on en a fait 5 minutes.
00:56:12 - En ce qui concerne la sécurité, en ce qui concerne de nuisances pour les Parisiens, etc.
00:56:17 - C'est une manière de faire de la politique, qu'il soit pour Asselineau ou Siouti.
00:56:21 - On va parler d'un sujet plus important après la pause.
00:56:23 On va parler de l'insécurité,
00:56:26 parce qu'il y a une tribune qui est publiée aujourd'hui
00:56:29 chez nos confrères de Valeurs Actuelles,
00:56:31 une tribune qui est signée de Bruno Pomard,
00:56:33 qui est un instructeur opérationnel du RED.
00:56:35 Et il dit une chose, il dit que pour rétablir l'ordre dans les cités,
00:56:38 aujourd'hui, l'implication des forces militaires devient une nécessité impérieuse.
00:56:42 En clair, il va falloir envoyer l'armée.
00:56:44 Et c'est un ancien policier du RED qui vous dit ça.
00:56:47 Donc voilà, la police qui dit qu'il faut faire appel à l'armée, c'est intéressant.
00:56:50 Il sera avec nous en direct, juste après la pause, la pub.
00:56:52 A tout de suite.
00:56:56 - Il dit être préparé à cette éventualité.
00:56:59 Vladimir Poutine assure que son arsenal est toujours prêt à une guerre nucléaire,
00:57:03 se vantant même d'avoir un armement plus avancé que celui des Etats-Unis.
00:57:08 Des sanctions automatiques contre l'antisémitisme,
00:57:11 c'est ce que réclame le président de l'Union des étudiants juifs de Paris.
00:57:15 Hier, à Sciences Po, des étudiants juifs ont été empêchés
00:57:18 d'entrer dans un amphi pro-palestinien.
00:57:20 Samuel Déjoyeux a lancé un appel, je cite,
00:57:23 à ne plus mettre ce sujet sous le tapis.
00:57:26 Et puis les plus rapides seront les mieux servis,
00:57:29 top départ des vacances d'été à la SNCF.
00:57:32 Les billets pour la période estivale sont en vente depuis ce matin 6h.
00:57:36 Ils couvrent les voyages avec les TGV Inouïe, Intercité et Ouïgou,
00:57:39 sur la période du 6 juillet au 11 septembre.
00:57:43 - 11h36 sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:57:48 On va parler d'un autre sujet maintenant,
00:57:50 on va parler de la violence et de l'insécurité,
00:57:53 puisque dans un instant, c'est en direct avec Bruno Pommard,
00:57:56 qui écrit une tribune dans Valeurs Actuelles,
00:57:59 qui est publiée aujourd'hui, qui s'appelle "Police et armée ensemble
00:58:02 pour lutter contre la délinquance,
00:58:04 puisque face aux défis croissants liés au trafic de stupéfiants
00:58:07 et de délinquants", c'est ce qu'il explique,
00:58:09 "l'implication des forces militaires devient une nécessité impérieuse".
00:58:13 Il va nous expliquer pourquoi, et autour de la table,
00:58:15 vous nous direz si vous êtes d'accord avec lui.
00:58:17 Auparavant, un exemple concret, un exemple précis,
00:58:19 on vous en a déjà parlé hier, on est retournés sur place à nouveau
00:58:21 pour voir ce qui s'était passé, c'est ce qui s'est passé ce week-end à Rennes,
00:58:24 où pendant près d'une heure, il y a eu une fusillade dans un quartier,
00:58:27 sans que la police ne puisse intervenir,
00:58:29 parce qu'il n'était pas assez armé, il n'était pas assez équipé,
00:58:31 et on comprend les policiers qui n'ont pas voulu mettre leur vie en jeu.
00:58:34 Retour sur place, regardez.
00:58:36 - Un règlement de compte à larmes lourdes
00:58:41 entre des narcotrafiquants vêtus de noir et cagoulés.
00:58:44 Les forces de l'ordre décrivent de véritables scènes de guerre,
00:58:47 et selon cet ancien policier,
00:58:49 Rennes a aujourd'hui basculé dans l'ultra-violence.
00:58:52 - Rennes est devenue une ville dangereuse,
00:58:56 et je vois qu'aujourd'hui, les policiers demandent
00:59:00 que cette ville soit reconnue comme Marseille et Lyon,
00:59:03 alors qu'il y a 10-15 ans, c'était une ville tranquille,
00:59:07 on pouvait faire la fête, les gens, les femmes, tout le monde pouvait sortir.
00:59:10 Désormais, dans le quartier du Blône,
00:59:12 la plupart des habitants rencontrés n'osent plus sortir.
00:59:15 - Certains souhaitent déménager,
00:59:17 alors que selon l'ancien policier, le nombre de non-droits se multiplie.
00:59:20 - On met des checkpoints dans des endroits
00:59:23 pour éviter que la police ne se multiplie.
00:59:25 L'urbanisation de certaines communes et de certaines villes
00:59:28 empêche la progression des policiers,
00:59:30 que ce soit national ou municipal.
00:59:32 Si on n'a pas les bips, on ne peut pas intervenir dans des quartiers.
00:59:35 - Les forces de l'ordre dénoncent notamment
00:59:37 le manque de formation et la lourdeur administrative.
00:59:40 - Il n'y a pas de formation sur comment progresser,
00:59:44 comment utiliser une arme.
00:59:47 Aujourd'hui, on a le malheur de sortir son arme.
00:59:50 Il faut écrire et l'IGPN descend et on y va.
00:59:55 C'est compliqué. On n'a pas changé de logiciel,
00:59:58 on n'a pas progressé et évolué en même temps que les dealers.
01:00:01 - Une enquête a été ouverte par Le Parquet
01:00:03 pour tentative d'homicide volontaire en bande organisée
01:00:06 et association de malfaiteurs.
01:00:08 - Quand on voit ce qui s'est passé à Rennes pendant le week-end,
01:00:11 on peut se poser sérieusement la question.
01:00:13 On se pose la question de la présence de l'armée
01:00:15 et de l'envoi de l'armée dans les cités.
01:00:17 En général, les politiques ne franchissent pas le pas,
01:00:20 les policiers ne franchissent pas le pas.
01:00:22 Un des premiers à le franchir officiellement
01:00:24 en tant qu'ancien membre des forces de l'ordre, c'est Bruno Pommard.
01:00:27 Bonjour Bruno, merci d'être en direct avec nous.
01:00:29 Vous êtes président du think-tank Initiative Sécurité intérieure
01:00:32 et ex-instructeur opérationnel du RAID.
01:00:35 Vous franchissez ce pas et vous dites qu'aujourd'hui,
01:00:38 il va falloir que police et armée travaillent ensemble dans ces cités.
01:00:42 - Oui absolument.
01:00:44 Pourtant, je n'étais pas d'accord au tout début.
01:00:46 Je sais que Samia Ghali avait lancé cette idée il y a quelque temps.
01:00:49 Mais encore une fois, ça ne remet pas en doute
01:00:51 le travail considérable que mènent les forces de police sur le terrain.
01:00:54 On l'a vu avec le renforcement des CRS,
01:00:56 avec les fameuses forces d'action rapide.
01:00:58 On l'a vu avec le renforcement des OPJ,
01:01:00 sur ce secteur de Marseille en particulier.
01:01:02 Mais je crois qu'actuellement,
01:01:04 et pour faire beaucoup de quartiers à travers les opérations que je monte,
01:01:10 aujourd'hui je suis à Compiègne par exemple,
01:01:12 où il n'y a pas ces problématiques de Marseille évidemment,
01:01:14 et je peux vous assurer que la population demande beaucoup plus de policiers.
01:01:18 Mais encore une fois, les effectifs de police
01:01:20 ne sont pas démultipliables à l'infini.
01:01:22 Donc à un moment donné, il faut trouver des moyens.
01:01:24 Et je pense que ça serait intéressant de pouvoir se fixer sur quelques QRR,
01:01:29 ces fameux quartiers de reconquête républicaine que l'État a définis,
01:01:33 où on pourrait mettre des patrouilles mixtes,
01:01:36 police et militaires, pour pouvoir assurer la sécurité.
01:01:41 Parce que qu'est-ce qui importe actuellement aux gens qui habitent dans ces quartiers ?
01:01:45 Et ces équipes-là ne seraient pas là pour lutter nécessairement contre le trafic,
01:01:49 ce qui est un travail de fond à mener.
01:01:51 Elles seraient là justement pour casser ce sentiment d'insécurité
01:01:54 que ressentent les gens au quotidien.
01:01:56 Et je crois que la présence de policiers et de militaires en nombre
01:01:59 serait utile et soulagerait encore une fois les forces de l'ordre
01:02:02 qui sont saturées de travail
01:02:05 et qui font malgré ça bien leur travail.
01:02:07 Donc je pense qu'à un premier temps, ce travail-là pourrait être intéressant,
01:02:10 et surtout à un second temps, faire travailler de façon encore plus opérationnelle
01:02:14 les fameux GRI, vous savez, les groupes interministériels de recherche
01:02:19 qui sont composés de magistrats, qui sont composés de gens de la financière,
01:02:23 de policiers, etc., pour travailler sur le fond, c'est-à-dire sur les réseaux.
01:02:27 Et on a vu que lorsqu'on travaille sur le fond,
01:02:29 en l'occurrence avec l'affaire de Marseille et ce groupe Yoda, le clan Yoda,
01:02:33 eh bien on arrive à casser des réseaux.
01:02:35 Donc ça, c'est deux éléments importants,
01:02:37 de la présence policière avec l'aide de l'armée pour pacifier ces quartiers,
01:02:41 pour calmer ces quartiers, du travail de fond avec l'Egypte,
01:02:44 et en troisième lieu, parce que c'est mon domaine et j'y suis,
01:02:47 voyez, aujourd'hui je suis à Compiègne à faire du lien police-population dans des quartiers,
01:02:50 eh bien mettre en place des dispositifs de prévention
01:02:54 pour travailler au plus près des gens dans ces quartiers
01:02:56 parce qu'il y a réellement besoin d'avoir ce type d'action
01:02:59 à mener aussi en parallèle du travail de répression.
01:03:01 Alors Bruno, on vous connaît, on l'entend dans votre discours,
01:03:04 vous n'êtes pas un "va-t'en-guerre" en disant "envoyez l'armée qui va tout casser".
01:03:07 C'est ça qui est intéressant, c'est pour ça que c'est intéressant d'écouter votre avis.
01:03:10 Mais dans la tribune que vous publiez, et que j'ai lu avec attention,
01:03:13 qui est modérée également, vous dites une chose qui est vraie,
01:03:16 c'est que Léo, gradé de l'armée, ne sont pas pour aller dans les cités.
01:03:20 Parce que Léo, gradé de l'armée, il vous répond "nous on est là pour faire la guerre".
01:03:23 C'est pas notre boulot d'aller rétablir l'ordre dans les cités.
01:03:26 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
01:03:27 Écoutez, il faut s'adapter à une société qui a évolué,
01:03:30 qui a évolué dans le mauvais sens en termes d'insécurité malheureusement.
01:03:33 Et je crois que l'armée a cette mission aussi de rétablir l'ordre.
01:03:36 Pour des questions, c'est marqué, c'est factuel, ça existe.
01:03:40 Le seul souci évidemment, ce qu'ont peur les généraux à haut niveau,
01:03:43 c'est de perdre du capital confiance qu'ont la population par rapport à l'armée.
01:03:49 Mais je crois qu'encore une fois, ils ont un rôle à jouer.
01:03:51 Là, ce qu'on me répond, que l'armée est faite pour faire la guerre, je l'entends.
01:03:54 Mais écoutez, le plan Vigipirate mobilise plus de 6000 militaires,
01:03:58 même des Bérevers, pour assurer la sécurité antiterroriste de notre pays.
01:04:02 Donc pourquoi ne pourrait-il pas aller faire de la sécurisation dans ses quartiers ?
01:04:05 Je pose la question et je pense qu'il y a une réponse.
01:04:07 On va rester avec vous parce que pendant que vous parlez,
01:04:09 il y a Karima Khatib qui est sur le plateau, qui réagit,
01:04:11 qui fait nom de la tête en vous écoutant.
01:04:13 Non, je pense qu'il faut garder cette armée justement pour la guerre
01:04:17 et pour sécuriser notre territoire à l'étranger ou même au niveau national
01:04:21 en cas de guerre civile ou autre.
01:04:23 Mais il faut garder cette image-là.
01:04:25 Et puis quelle image on donnerait aux pays étrangers en utilisant notre armée dans les quartiers ?
01:04:30 Il y a sûrement d'autres solutions.
01:04:32 Mais il n'y en a pas besoin pour vous ?
01:04:34 Non, je ne dis pas qu'il n'y en a pas besoin.
01:04:36 Il y a une insécurité grandissante, ça on le constate.
01:04:39 Non, une violence, ce n'est pas une insécurité.
01:04:41 On tire à la kalachnikov, ce n'est plus d'insécurité.
01:04:43 Donc oui, est-ce qu'il n'y a pas d'autres moyens justement pour renforcer cette police,
01:04:47 donner plus de moyens ?
01:04:48 Vous dites qu'elle n'est pas infinie.
01:04:50 Moi j'y crois, oui, et on devrait donner plus de budget,
01:04:53 plus de moyens à notre police et à nos gendarmeries
01:04:56 plutôt qu'à aller utiliser notre armée pour aller les envoyer dans les quartiers populaires,
01:05:03 ce qui n'est absolument pas leur métier.
01:05:05 Répondez Bruno Pomard.
01:05:06 Oui, je voudrais vous répondre Madame.
01:05:08 Il faut savoir que Gérald Darmanin a voté une loi, ça s'appelle l'ALOPI,
01:05:11 la loi d'orientation et de programmation du ministère intérieur,
01:05:14 avec 15 milliards sur 5 ans, 3 milliards par an.
01:05:16 Il y a beaucoup de choses qui ont été faites pour la police, on ne peut pas le nier.
01:05:19 Le seul problème c'est que les policiers sont mangés à toutes les sauces.
01:05:22 On a 150 000 policiers, 100 000 gendarmes qui ne peuvent pas assurer tout.
01:05:26 Et à un moment donné, il faut se donner d'autres moyens.
01:05:29 Et je pense qu'encore une fois, l'armée pourrait soutenir effectivement ce travail-là
01:05:33 sans pour autant… Vous parlez d'image, oui, mais vous savez,
01:05:36 entre l'image que ça peut avoir à l'international
01:05:39 et l'intérêt que ça peut avoir pour la sécurité de nos quartiers,
01:05:42 de nos villes qui sont touchées par ces problématiques de drogue,
01:05:44 le choix est vite fait en ce qui vous concerne.
01:05:46 Ils ne sont pas formés pour ça.
01:05:47 Ils ne sont pas formés pour ça Bruno Pomard, vous dit Karim Akhatim.
01:05:50 Oui, écoutez, lorsqu'ils sont sur les Champs-Elysées à faire des patrouilles antiterroristes et autres,
01:05:57 c'est exactement ce que je suis en train de dire, c'est-à-dire faire dans les quartiers,
01:06:01 avec des fonctionnaires de police, c'est-à-dire des équipes mixtes,
01:06:04 ils sont tout à fait capables de faire de la sécurisation.
01:06:06 Oui, mais le danger qu'il y a dans les Champs-Elysées, ce n'est pas le même que dans…
01:06:09 Je n'ai pas dit de courir, appeler les réseaux de trafiquants et les trafiquants,
01:06:13 c'est faire de la sécurisation parce que les gens dans les quartiers…
01:06:15 Moi je reviens de Marseille il y a peu de temps, j'étais à Besançon encore il y a quelques jours,
01:06:18 les gens demandent de voir du bleu, du vert, mais de voir des gens pour être rassurés,
01:06:22 pour casser ce sentiment d'insécurité.
01:06:24 L'avis de Pierre-Marie Sèvres, directeur de l'Institut pour la Justice.
01:06:27 Alors moi je partage complètement l'idée qu'il faut agir très très très fortement
01:06:33 contre la criminalité, la violence et l'insécurité parce que ça fait 40 ans qu'elle progresse
01:06:37 et que rien ni personne n'arrive à la faire, ne serait-ce que stagner.
01:06:41 Donc ça je partage et je pense que l'envoi de l'armée en soutien aux forces de police sur le terrain
01:06:47 peut envoyer un signal positif à ce niveau-là.
01:06:49 En revanche, je pense qu'on pourrait très bien s'éviter toutes ces difficultés,
01:06:56 et ce débat même d'ailleurs, si derrière la justice faisait son travail.
01:07:01 Le problème de l'insécurité aujourd'hui en France, ça n'est pas la police, c'est la justice.
01:07:07 Depuis les années 70, les années 80, les délinquants et les criminels ne sont plus condamnés.
01:07:12 Quand ils sont condamnés, ils font les trois quarts, voire la moitié de leur peine systématiquement.
01:07:17 Depuis 2004, on est condamné de la prison ferme, on n'entre même plus en prison.
01:07:21 41% des condamnés de la prison ferme n'entrent même pas en prison.
01:07:24 Ils sont immédiatement renvoyés chez eux sous brasse électronique.
01:07:27 Mais ça c'est un débat assez large.
01:07:29 Moi de manière générale, je pense même que les chiffres de l'insécurité,
01:07:32 c'est pas Gérald Darmanin qui devrait avoir un rendez-vous.
01:07:36 C'est Éric Dupond-Moretti.
01:07:38 La justice, c'est le mécanisme de régulation sociale des comportements à bannir socialement.
01:07:45 Mais en attendant que ça s'arrange, est-ce que l'envoi de l'armée, vous êtes pour ou contre ?
01:07:48 En attendant, c'est une solution intermédiaire.
01:07:51 Effectivement, ça peut être une solution intermédiaire sur le terrain,
01:07:53 parce que les policiers d'enquête auraient plus de temps pour...
01:07:59 La PJ, par exemple, aurait beaucoup plus de temps pour mener des enquêtes.
01:08:02 Mais bon, les taux d'hésitation ne sont pas particulièrement mauvais en France.
01:08:05 Bruno Pomard, vous êtes d'accord avec ça ?
01:08:07 Le problème aujourd'hui, c'est la justice plutôt que la police ou la gendarmerie, d'ailleurs ?
01:08:12 Alors, ça me gêne d'opposer encore une fois, comme l'avait fait un certain syndicat,
01:08:16 d'opposer police et justice.
01:08:17 Ça me gêne vraiment parce que la justice sanctionne, malgré ce qu'on peut dire.
01:08:21 Les prisons sont remplies.
01:08:23 Donc je pense que le sujet n'est pas vraiment totalement...
01:08:26 Je n'ai pas eu d'autant de criminels dans la rue.
01:08:28 D'autant que, vous savez, les gens de ces réseaux de trafiquants,
01:08:32 pour avoir discuté même, lorsque je vais dans les quartiers faire des actions de proximité,
01:08:36 on rencontre des dealers, on rencontre des gars qui sont là, qui font de l'indic,
01:08:40 qui se foutent complètement de la prison, qui se foutent complètement de la justice.
01:08:43 Donc ils n'ont pas peur de ça.
01:08:45 Si ils n'ont pas peur, c'est peut-être parce qu'on ne tape pas assez fort.
01:08:47 Parce qu'au bout d'un moment, ça fait peur quand même.
01:08:50 Si on vous dit que vous faites un an chez vous avec un brassard électronique,
01:08:53 ou si on vous dit que vous faites 5 ans dans une prison,
01:08:56 je ne suis pas sûr que d'un côté on ait peur et de l'autre on n'ait pas peur.
01:08:59 Ça va changer un peu la perception.
01:09:01 - Vous avez des détis ? On envoie l'armée ou pas pour vous ?
01:09:03 - Moi ce que je comprends, en tout cas, je n'ai pas lu le papier de Bruno,
01:09:07 mais ce que je comprends, c'est qu'en fait, dans Valeurs Actuelles,
01:09:10 ils proposent ça à titre quasiment expérimental, d'une certaine manière,
01:09:14 dans un certain nombre de quartiers, c'est ciblé.
01:09:16 - Oui, dans les quartiers les plus violents.
01:09:18 - Si c'est une solution qui, dans le moment, peut avoir un effet dissuasif
01:09:22 pour rassurer les populations de ces quartiers,
01:09:24 je trouve que c'est une solution de bon sens, en l'occurrence.
01:09:27 Mais quand même, sur le fond, ça traduit un terrible aveu d'échec.
01:09:30 Ça veut dire que si on en est aujourd'hui à devoir réquisitionner l'armée
01:09:34 pour assurer l'ordre public, c'est un échec.
01:09:37 - Non mais je le sais.
01:09:38 - Non mais venez-y, on n'a pas besoin de faire un aveu d'échec, c'est un échec.
01:09:40 Regardez ce qui se passe, regardez Rennes, regardez Marseille, regardez Lille,
01:09:43 c'est un échec, c'est une catastrophe ce qui se passe dans ces cités.
01:09:46 - Mais ça veut dire que, encore une fois, ça veut dire que depuis des décennies,
01:09:49 on n'a pas traité le problème à la racine.
01:09:51 Le problème à la racine, moi je pense quand même que c'est en effet la sanction,
01:09:54 parce que s'il n'y a pas de sanction, il y a un appel malgré tout
01:09:57 à l'exécution de ce type de phénomène, ça c'est une réalité.
01:10:00 Sauf que pour qu'il y ait la sanction, il n'y a pas seulement le problème du laxisme,
01:10:03 peut-être qu'il y a un laxisme, il y a aussi le problème des places de prison.
01:10:07 - Avant Sarah Samazian, et après Bruno Comclut.
01:10:11 - Le laxisme judiciaire que je dénonce souvent en matière de trafiquants de stupéfiants,
01:10:15 les magistrats ont la moindre plutôt lourde.
01:10:17 Néanmoins, c'est beaucoup plus condamné que des délinquants sexuels par exemple.
01:10:21 Néanmoins, quand ils sont en prison, pourquoi ce n'est pas dissuasif ?
01:10:24 Parce qu'ils ont leur téléphone et qu'ils continuent le trafic de stupéfiants.
01:10:28 Ils continuent le trafic au sein même de la maison d'arrêt et ça ne les gêne pas.
01:10:34 Donc ils font du business et ils ont leur portefeuille.
01:10:36 - Un dernier mot pour conclure, Bruno Pommard.
01:10:38 Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a quelques temps,
01:10:40 en voyant l'armée dans les quartiers, ça faisait bondir tout le monde,
01:10:42 on s'aperçoit qu'aujourd'hui, les gens disent "bon, pourquoi pas, sous quelles conditions ?"
01:10:47 On y réfléchit un peu plus quand même.
01:10:49 - Oui, je pense qu'encore une fois, il faut le faire intelligemment,
01:10:51 de façon bien précise, cibler des endroits.
01:10:54 Et encore une fois, que mon message soit bien compris,
01:10:56 je ne remets pas en doute mes compatriotes policiers que je respecte au combien.
01:11:01 - Merci beaucoup Bruno.
01:11:02 Merci à votre AEPAP qui est à l'air dans Valeur Actuelle, dans un instant, c'est Sonia Marouk.
01:11:05 On se retrouve demain en direct à partir de 10h35 sur CNews.
01:11:07 A demain et d'ici là, soyez prudent.
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