• il y a 7 mois
Au programme de cette édition, nous ouvrirons le dossier ukrainien. Alors qu’Emmanuel Macron a manipulé la question de l’accord de sécurité avec Kiev à l’Assemblée Nationale pour piéger les oppositions, nous irons également faire le point sur le terrain avec l’historien militaire Sylvain Ferreira.

Nous partirons irons ensuite aux Etats-Unis. Cette fois-ci, c’est sûr, le match retour est certain : Donald Trump et Joe Biden seront à coups sûrs investis par leur parti respectif pour la course à la présidentielle.

Nous verrons également comment la Cour des comptes appelle à des transformations en profondeur pour l’agriculture face aux “enjeux climatiques” pendant que le Parlement européen vote une nouvelle directive sur la volaille au détriment des petites exploitations françaises.

Et pour finir, Rémi Tell nous décryptera le dernier sondage choc d’Ipsos pour les élections européennes.

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00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition.
00:19 Au programme ce soir, nous ouvrirons le dossier ukrainien.
00:22 Alors qu'Emmanuel Macron a manipulé la question de l'accord de sécurité avec Kiev
00:26 à l'Assemblée nationale pour piéger les oppositions,
00:29 nous irons également faire le point sur le terrain avec l'historien militaire Sylvain Ferreira.
00:34 Nous partirons ensuite aux États-Unis cette fois-ci, c'est sûr.
00:38 Le match retour est certain, Donald Trump et Joe Biden seront à coup sûr investis
00:43 par leurs parties respectives pour la course à la présidentielle.
00:47 Nous verrons également comment la Cour des comptes appelle à des transformations
00:51 en profondeur pour l'agriculture face aux enjeux climatiques,
00:55 pendant que le Parlement européen, lui, vote une nouvelle directive sur la volaille
00:59 au détriment des petites exploitations françaises.
01:02 Et puis pour finir, Rémi Tell nous décryptera le dernier sondage choc d'Ipsos
01:07 pour les élections européennes.
01:09 [Générique]
01:13 Derrière l'instrumentalisation d'Emmanuel Macron, la guerre en Ukraine se poursuit.
01:17 Après un vote au Palais Bourbon affligeant, les opérations sur le terrain se poursuivent
01:22 avec notamment des tentatives d'incursion de combattants sur le sol russe.
01:26 Le point tout de suite.
01:28 Mardi, tout était permis et surtout les raccourcis.
01:31 A l'occasion des débats et du vote sur l'accord de sécurité entre Paris et Kiev,
01:35 déjà conclu depuis trois semaines, le malaise était palpable au Parlement français.
01:40 Le Premier ministre Gabriel Attal n'y était d'ailleurs pas pour rien.
01:44 La liste est encore longue.
01:45 Je pourrais continuer longtemps à énumérer un à un les risques concrets, tangibles,
01:49 directs d'une victoire de la Russie pour la vie quotidienne des Français.
01:53 Dans un monde où la Russie gagnerait,
01:56 les Français vivraient moins bien avec des aliments plus chers,
01:59 de l'énergie plus coûteuse, une insécurité croissante.
02:01 A nouveau, évidemment que cette guerre a un coût dans la vie quotidienne,
02:04 mais ce coût serait décuplé sans commune mesure si la Russie l'emportait sur l'Ukraine.
02:08 Le succès de l'Ukraine, c'est aussi l'intérêt des Français.
02:12 Si l'Ukraine perd, nous perdons nous aussi.
02:15 Nous ne laisserons pas la Russie gagner.
02:17 La France ne peut s'effacer devant ses responsabilités.
02:20 Alors, je le dis ici, je le dis ici, en tant que Premier ministre de la France,
02:29 au nom du gouvernement de la France, à la tribune de l'Assemblée nationale de la France,
02:34 je le dis au plus profond de mon cœur, qui résonne et qui bat pour la valeur de liberté des peuples.
02:41 Je le dis du plus profond de mes tripes, qui se nouent autour de l'intérêt des Français.
02:45 Slava Ukraini !
02:47 Une séquence émotion qui rime avec manipulation.
02:52 Enfermés dans une simplification du débat manichéenne,
02:55 les oppositions ont pour une partie importante raté l'occasion de briller.
02:59 En effet, si les écologistes, les socialistes et les républicains ont logiquement voté en faveur de l'accord,
03:05 le groupe Lyotte, généralement non-aligné sur le gouvernement,
03:09 a également plébiscité le texte franco-ukrainien.
03:12 Conscient ou non de la supercherie qui se jouait,
03:14 notamment avec l'idée de voter pour une simple consultation,
03:17 qui plus est sur un accord déjà conclu,
03:19 de nombreux parlementaires qui ont approuvé le texte ont tenu néanmoins à préciser qu'il ne s'agissait pas d'un blanc-seing.
03:26 Problème, il ne suffit pas de le dire pour que ce soit vrai.
03:29 En effet, Emmanuel Macron agit en autocrate depuis son arrivée au pouvoir,
03:33 et ce, il faut bien le dire, dans une tranquillité évidente permise par l'opposition.
03:38 Dans ce cadre, il faut saluer la France insoumise et le groupe communiste,
03:42 qui ont refusé de voter en faveur du texte,
03:44 à l'image du député non inscrit Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France,
03:49 qui a déploré que l'opposition soit tombée dans le piège d'Emmanuel Macron.
03:53 Une sortie à l'intention du Rassemblement National.
03:56 Pourtant Marine Le Pen avait bien décrit la manœuvre dans son discours.
03:59 Monsieur le Premier ministre, manifestement ce terme de dissuasion active est déraisonnable,
04:03 et il devrait être retiré de cet accord.
04:06 Le catalogue des promesses de cet accord de défense apparaît intenable militairement,
04:10 financièrement et industriellement, et n'apporte aucune garantie
04:14 à une amélioration de la situation de l'Ukraine dont l'on ne peut que déplorer.
04:18 Que vous y ayez intégré des éléments qui empêchent, et vous le saviez,
04:22 un vote unanime sur votre déclaration.
04:24 Mais, peut-être, Monsieur le Premier ministre, était-ce l'objectif ?
04:29 Vous parez du linge blanc du camp du bien,
04:32 et rejetez l'ensemble des oppositions,
04:35 et donc des millions de Français qu'elles représentent, dans le camp du mal,
04:39 dans un choix indigne que vous semblez vouloir imposer.
04:43 Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine.
04:48 Des tergiversations qui ont donc conduit à une abstention.
04:52 Comme prévu, donc, ce vote sans réel pouvoir a toutefois la capacité
04:56 à montrer à Emmanuel Macron la réussite de son opération de soumission sur ses adversaires.
05:02 Une victoire qui pourrait coûter cher quand on repense aux propos présidentiels
05:06 sur l'éventualité d'envoyer des troupes au sol en Ukraine pour combattre contre la Russie.
05:11 Des propos qui ont d'ailleurs provoqué une levée de boucliers à l'étranger,
05:14 mais aussi dans une partie de la classe diplomatique ou politique française,
05:18 à l'image de l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.
05:22 Mon sentiment c'est qu'on joue avec le feu.
05:24 Mon sentiment c'est qu'il y a une espèce de désinvolture absolument invraisemblable et angoissante sur ce sujet.
05:32 Enfin, on joue avec la guerre.
05:34 On n'en est pas encore à jouer à la guerre, mais ça pourrait bien venir.
05:37 Ce ne sont pas des choses avec lesquelles on joue.
05:39 On raisonne de façon tout à fait manichéenne.
05:42 Il y a le camp du bien et le camp du mal.
05:44 Faire la guerre par procuration et faire tuer des gens, ce n'est pas le bien.
05:47 Faire la guerre tout court avec une puissance nucléaire, ce n'est pas le bien.
05:50 Tout ça a des conséquences et des conséquences sur des tas de vies,
05:55 des centaines, des milliers, peut-être des millions de vies.
05:59 Des enjeux vitaux que la population ukrainienne connaît malheureusement assez des ponts.
06:03 Car pendant les manipulations politiques en France ou ailleurs,
06:07 la guerre, elle, sévit toujours, faute de voix pour proposer une paix durable.
06:12 A noter d'ailleurs dans ce cadre que le dernier à l'avoir évoqué,
06:15 à savoir le pape François, a été accusé lui aussi d'être pro-Poutine.
06:19 Ainsi les combats se poursuivent sur le front, mais aussi dans d'autres endroits sporadiques.
06:24 Des incursions de combattants pro-Kiev ont ainsi été relevées à Belgorod, mardi,
06:29 et ce mercredi, l'historien militaire et animateur du site Veille Stratégique,
06:33 Sylvain Ferreira, fait le point sur la situation.
06:36 On a assisté hier mardi à une nouvelle opération terrestre
06:42 sur le secteur entre Kharkov et Belgorod, sur cette partie-là de la frontière,
06:48 mais aussi près de Soumis.
06:50 On a les fameux bataillons pro-ukrainiens anti-Poutine
06:56 qui se sont à nouveau lancés dans des opérations qu'on peut qualifier
07:00 soit de commandos, soit de sabotages.
07:03 Tout ça a été couplé avec une frappe de drones massives
07:08 sur plusieurs installations, notamment pétrolières,
07:12 à travers tout le territoire russe.
07:14 On a même eu des frappes jusqu'à Saint-Pétersbourg,
07:16 donc c'est assez impressionnant.
07:19 En ce qui concerne les drones, on a eu une seconde vague au cours de la nuit dernière,
07:23 qui, elle, a non seulement visé les infrastructures pétrolières,
07:29 mais aussi pour la première fois,
07:31 des drones visaient la centrale nucléaire civile russe de Rostov-sur-Ledon.
07:37 Alors, on avait 85 drones qui ont été lancés cette nuit.
07:41 Les C.A. russes annoncent les avoir tous abattus,
07:44 mais c'est la première fois qu'on voit un objectif de cette nature
07:49 visé par l'armée ukrainienne au cours de ces derniers mois.
07:52 Des opérations d'un nouveau genre qui relèvent, selon Sylvain Ferreira,
07:56 davantage de l'opération de communication que de frappes stratégiques.
08:00 L'objectif poursuivi en menant ces frappes,
08:03 c'est bien évidemment de désorganiser ce pilier de l'économie russe
08:08 qui est l'exportation de pétrole.
08:10 On est dans le spectaculaire,
08:13 parce que bien évidemment, quand vous avez un dépôt pétrolier qui flambe,
08:16 ça fait des images.
08:18 On est aussi dans l'idée que l'armée ukrainienne,
08:21 malgré les difficultés qu'elle rencontre sur la ligne de front,
08:24 elle a toujours des moyens pour frapper dans la profondeur.
08:28 Tout ça sert la communication ukrainienne et la communication occidentale.
08:33 Ça ne pose pas de problème majeur à la Russie.
08:38 Les opérations terrestres se déroulent toujours très favorablement
08:44 pour l'armée russe depuis plusieurs mois maintenant.
08:48 On voit tous les jours le front se morceler en fonction de cette fameuse offensive
08:53 que j'annonce à partir du printemps,
08:56 qui devra enfoncer toutes les lignes de défense
09:00 qui sont en train d'être fragilisées une par une.
09:04 Tout ça pour moi, c'est de la communication d'abord vers les occidentaux
09:10 pour dire que l'Ukraine tient toujours.
09:12 Et si une nouvelle tentative d'incursion à Belgorod a eu lieu ce mercredi matin,
09:16 il faut avant tout s'intéresser à la question suprême,
09:18 sans cesse agitée par les occidentaux dans ce conflit,
09:21 celle du nucléaire.
09:23 À ce titre, Kiev a lancé des esseins de drones ukrainiens
09:26 sur des installations nucléaires de Rostov-sur-le-Don en Russie,
09:30 mais aussi sur la centrale de Zaporizhia,
09:33 des drones qui ont été interceptés par Moscou.
09:35 À croire toutefois que la guerre n'a pas encore révélé toutes ces surprises.
09:39 Avant même le déclenchement des opérations dans le secteur de Belgorod
09:45 et soumis hier mardi, puis donc des frappes de drones simultanément,
09:50 on a eu une annonce assez étrange, pourrait-on dire,
09:54 de la part de Budanov, le patron des services de renseignement ukrainien dimanche,
10:00 qui disait qu'il fallait s'attendre à ce que les forces ukrainiennes
10:04 frappent la partie sud de l'oblaste de Kherson, au sud du Dniepr,
10:09 et la Crimée dans les jours qui viennent, et de manière spectaculaire.
10:13 Donc on est un peu dubitatif parce que le chef des services de renseignement ukrainien
10:19 annonce publiquement la cible de sa prochaine action.
10:23 Ça interroge un petit peu.
10:25 S'agit-il d'une opération de manipulation à l'intention des Russes ?
10:29 Seul l'avenir le dira.
10:31 Aux États-Unis, l'élection présidentielle se dessine.
10:38 Les primaires ont désigné leurs candidats.
10:41 C'est parti pour un nouveau face-à-face entre Donald Trump et Joe Biden,
10:44 mais le contexte a changé depuis 2020.
10:46 Les explications de Renaud de Bourleuf.
10:48 2024, la revanche.
10:50 Les primaires ont tranché mardi.
10:52 En novembre prochain, Donald Trump et Joe Biden s'affronteront à nouveau
10:55 pour l'élection présidentielle américaine.
10:57 Côté démocrate, en Géorgie, le président sortant Joe Biden
11:01 a franchi le seuil des 1968 délégués nécessaires pour l'investiture de son parti.
11:05 Côté républicain, la victoire de Donald Trump dans l'État de Washington
11:09 lui a permis d'atteindre les 1215 délégués.
11:11 Les primaires se sont donc déroulées sans grande surprise,
11:14 aucun rival n'ayant réussi à prendre le dessus.
11:17 Très vite, les deux hommes donnent un ton personnel à l'affrontement politique.
11:21 Un affrontement aux aires de revanche dans lequel chacun met en avant ses entiennes.
11:34 D'un côté, Joe Biden parle de menaces contre la démocratie
11:37 et de la dangerosité d'un supposé extrémisme MAGA,
11:41 l'acronyme pour désigner le mouvement de l'ancien président républicain
11:44 en référence à son slogan "Make America Great Again".
11:47 Donald Trump, quant à lui, angle ses attaques sur le déclin économique
11:50 et la faillite sécuritaire de l'Amérique.
11:53 Gérald Dolivier, journaliste spécialisé en politique américaine,
11:55 rappelle que ce sont ces thèmes qui ne pourront pas être oubliés
11:58 au cours de cette campagne présidentielle.
12:00 Il y a deux questions fondamentales aujourd'hui,
12:02 c'est la question de l'immigration, notamment l'immigration clandestine,
12:05 et la question de l'inflation.
12:07 Ce sont les deux sujets communs, ce sont les deux sujets incontournables.
12:10 Un, l'immigration clandestine, parce que le pays est dans une crise absolument sans précédent
12:14 du fait de la quantité de migrants que les démocrates ont laissé rentrer depuis trois ans,
12:19 une politique délibérée de leur part.
12:21 D'autre part, l'inflation, elle affecte les Américains au quotidien
12:24 et on a constaté que les prix étaient partis à la hausse
12:27 dès l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche,
12:30 notamment en raison de sa politique énergétique poussant la fin des énergies fossiles
12:35 et provoquant à la fois une pénurie d'essence temporaire
12:38 et une explosion des prix à la pompe qui s'est répercutée également
12:41 sur d'autres éléments de la vie quotidienne.
12:44 Le panier de la ménagère, comme on dit aux États-Unis, il est très important,
12:47 les Américains votent avec leur portefeuille,
12:49 et l'inflation c'est une diminution du revenu, et des Américains en souffrent.
12:54 Donc ces deux thèmes-là vont dominer la campagne,
12:57 ils vont être des thèmes communs.
12:58 Maintenant c'est vrai que comme en 2020,
13:00 les démocrates vont faire campagne contre Trump.
13:03 Ils vont agiter la peur, ils vont agiter la peur du dictateur Trump,
13:07 de la menace des extrémistes mangacs.
13:10 Ils vont faire une campagne par défaut,
13:12 en essayant de rassembler tous les gens qui ne veulent pas de Trump
13:16 et qui sont prêts à voter pour quelqu'un d'autre que lui.
13:19 Une stratégie risquée pour l'appareil démocrate,
13:21 quatre ans après l'élection de 2020.
13:23 Biden a cette fois-ci un bilan négatif,
13:26 et le vote anti-Trump pourrait bien se disperser
13:28 chez les candidats indépendants, notamment Robert Kennedy Jr.
13:31 En effet, lors de chaque élection présidentielle aux États-Unis,
13:33 la part du lion est partagée entre les deux candidats républicains et démocrates,
13:37 sauf exception, les indépendants dépassent rarement les 2% des chiffrages
13:41 et ne pèsent pas sur le scrutin.
13:43 Toutefois, selon de nombreux sondages,
13:44 les deux tiers des personnes interrogées ne sont pas satisfaites
13:46 du duel Trump-Biden qui leur est à nouveau proposé.
13:49 En conséquence, les petits candidats devraient prendre de l'importance.
13:52 Robert Kennedy Jr. ne peut pas gagner, mais il peut faire perdre.
13:57 Et c'est dans ce sens-là où il peut être déterminant.
14:00 Et pour moi, il prendra plus de voix à Biden qu'il n'en prendra à Trump.
14:05 Pour deux raisons.
14:07 La première, c'est que Trump a une base extrêmement solide et extrêmement dévouée.
14:12 Il y a quelques électeurs, peut-être certains qui ont voté pour Nikki Haley,
14:16 et quelques républicains qui choisiront un autre candidat que Donald Trump.
14:20 Néanmoins, Robert Kennedy prendra plus de voix au candidat démocrate, à Joe Biden,
14:27 parce que c'est un candidat qui est très apprécié de la jeunesse.
14:30 Et la jeunesse, notamment les étudiants sur les campus,
14:33 c'est une composante importante du parti démocrate aujourd'hui.
14:37 Et puis, il est lui-même de tendance sociale démocrate.
14:40 C'est un Kennedy, d'abord, tous les Kennedy ont toujours été démocrates.
14:44 Sa première carrière, c'était celle d'un environnementaliste.
14:46 Et il a toujours défendu, justement, un petit peu les causes perdues ou les causes célèbres.
14:52 Et dans son positionnement, il est beaucoup plus social-démocrate qu'il n'est républicain.
14:57 Donc aujourd'hui, où il y a un petit peu de contestation au sein du parti démocrate
15:01 quant à la personne de Joe Biden, liée à son âge et à sa politique,
15:05 Robert Kennedy pourrait moissonner certaines de ses voix.
15:08 De quoi faire souffler un vent de fraîcheur sur cette campagne,
15:10 alors que le scrutin pourrait être décisif dans un contexte géopolitique particulièrement coublé.
15:15 [Générique]
15:19 Alors que les mobilisations d'agriculteurs se poursuivent,
15:22 la Cour des comptes tape sur les doigts de l'État,
15:24 qui ne serait pas assez engagé pour transformer en profondeur le secteur agricole
15:29 face au dérèglement climatique, décryptage d'Olivier Frèrejac.
15:34 La Cour des comptes met en cause l'État pour son action,
15:36 ou plutôt son inaction face au changement climatique.
15:39 Alors que les agriculteurs maintiennent la pression sur l'État et l'UE,
15:42 la juridiction financière réclame une stratégie et un chiffrage.
15:46 Claire, mardi, des paysans étaient encore mobilisés devant le Parlement européen de Strasbourg
15:50 pour manifester leur opposition au vote d'un texte portant sur la volaille.
15:54 Le même jour sortait le fameux rapport public annuel de la Cour des comptes.
15:58 Côté vote au Parlement, les députés européens ont voté pour la nouvelle directive sur la volaille
16:03 qui, selon la coordination urale, met directement à mal les productions familiales françaises.
16:08 Le syndicat apolitique a par ailleurs pointé du doigt le vote du groupe du Parti populaire européen
16:13 dont font partie les Républicains de François-Xavier Benhamy en faveur du texte.
16:18 À nouveau des aveux pour les agriculteurs après des semaines de mobilisation.
16:22 Des aveux donc pour les paysans et remontrance pour l'État.
16:25 Ainsi, le rapport de la Cour des comptes met en garde sur le rendement agricole
16:29 et sur le partage de l'eau en évoquant des solutions de stockage d'eau parfois inadaptées en France.
16:34 Le rapport intitulé "L'action publique en faveur de l'adaptation au changement climatique" est assez descriptif.
16:41 Il est fait état de rendement stagnant depuis le début des années 1990,
16:45 essentiellement porté sur la filière de la culture des céréales
16:48 qui est déterminante pour d'autres filières comme l'élevage.
16:51 Le document explique la stagnation des rendements par les variations climatiques
16:55 et il est expliqué que les régions du sud de la France sont celles qui devraient être les plus touchées dans les années à venir.
17:01 La question de l'eau pourrait aussi être au cœur des tensions à venir
17:04 et pour cause, le rapport rappelle que sur certains bassins,
17:07 durant l'été, l'usage agricole représente plus de 90% de l'eau consommée
17:12 alors que les céréales occupaient en 2020 la moitié des surfaces de culture irriguées en France.
17:17 La Cour des comptes évoque par ailleurs des programmes comme celui de Ergarone,
17:21 en Haute-Garonne, qui vise à recharger les nappes phréatiques par des dispositifs d'infiltration.
17:26 Plus que les agriculteurs, ce sont plutôt les pouvoirs publics qui sont pointés du doigt dans le rapport.
17:31 Ainsi, les magistrats déplorent l'absence de suivi des financements consacrés à l'adaptation de l'agriculture,
17:37 appelant de ces voeux une transition agro-écologique
17:40 et des outils comme l'agroforesterie, la mise en place de haies et la diversification des cultures
17:45 et la complexification des rotations.
17:47 La Cour estime qu'il faut davantage d'accompagnement de la part de l'État.
17:51 Plus d'aide de l'État donc là où l'État se désengage au profit d'un marché mondialisé
17:55 comme l'ont montré les récents accords de libre-échange avec le Kenya et le Chili notamment.
17:59 La Cour des comptes semble ici toucher une contradiction de la transition écologique
18:03 et donc agricole à l'assousse Macron, qui parle beaucoup mais n'aide pas vraiment le secteur.
18:08 Et même pire, favorise des textes qui vont contre le bon sens écologique,
18:12 à savoir l'importation massive de produits dont on dispose déjà chez nous.
18:16 Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut, a de son côté anonné dans sa réponse écrite
18:21 que la politique agricole commune, la PAC, demeure l'outil de structuration le plus fort de l'activité agricole
18:28 et qui doit intégrer l'enjeu de l'adaptation et de la transformation des systèmes de production.
18:33 Plus d'Europe et donc de libre-échange, moins de moyens pour nos paysans,
18:37 une équation qui ne devrait pas permettre la transition agricole appelée des voeux de la Cour des comptes.
18:42 Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, plus au courant des affaires agricoles que son collègue Béchut,
18:46 s'est montré plus discret et n'a pas réagi pour le moment.
18:49 [Générique]
18:53 Et nous sommes à 100 jours des élections européennes, c'est donc la folie des sondages qui s'emballe.
18:58 Bonjour Emitel.
18:59 Bonjour Élise.
19:00 C'est vous donc qui allez nous parler de ce sondage Ipsos. Que révèle-t-il ?
19:04 Eh bien, il prédite de piètres résultats pour la liste soutenue par Emmanuel Macron,
19:09 même s'il convient bien sûr, Élise, de prendre les précautions d'usage.
19:13 En matière de sondage, la liste Renaissance Modem menée par Valérie Ayer est donnée à 18% des intentions de vote,
19:20 soit 5 points de moins par rapport à 2019.
19:23 A la même période, l'écart avec le RN, crédité de 31% des voix, se creuse.
19:28 La liste Renaissance perd notamment des voix à gauche au profit de celle PS Place publique de Raphaël Glucksmann.
19:36 Et ce, d'autant que la liste soutenue par Emmanuel Macron dispose de capacités de rebond assez faibles,
19:42 car les indécis, notamment les jeunes, sont sociologiquement de moins en moins portés vers le macronisme.
19:49 Ces éléments font dire à Gilles Finkelstein, président de la fondation Jean Jaurès,
19:53 et proche de la première heure d'Emmanuel Macron,
19:55 que nous assistons, je cite, à "une spectaculaire rétraction du macronisme en France".
20:01 Alors, on a le sentiment Rémi, que l'étude s'intéresse également à la sociologie du macronisme.
20:06 Que peut-on en dire ?
20:07 Qu'il s'agit d'abord d'un électorat âgé, puisque deux tiers des électeurs de Renaissance ont plus de 60 ans.
20:12 Dans l'étude de Ipsos, les plus de 70 ans sont la seule catégorie d'âge où Renaissance domine le RN.
20:19 Un électorat âgé et aisé.
20:22 D'un point de vue de la catégorie professionnelle, la liste Renaissance modem réalise ses meilleurs scores parmi les cadres.
20:29 Et si 58% des ouvriers prévoient de voter Jordan Bardella le 9 juin prochain,
20:33 seulement 7% d'entre eux devraient plébisciter Valérie Aillard.
20:37 Alors, si j'ai bien compris Rémi, on a un électorat qui vote pour Emmanuel Macron,
20:41 qui est avant tout aisé et âgé.
20:44 Est-ce que c'est vraiment une nouveauté finalement de voter pour le bloc central ?
20:48 Alors, il est vrai que depuis la fin de l'URSS, la sociologie a largement pris le pas sur l'idéologie
20:54 pour rendre compte du comportement électoral.
20:57 Et notamment pour ce que Jérôme Saint-Marie appelle le bloc bourgeois,
21:01 au bénéfice du centre.
21:03 Mais une telle segmentation en fonction de l'âge et du niveau de richesse est inédite.
21:08 Même pour Emmanuel Macron, Renaissance perd ainsi dans le sondage Ipso,
21:12 16 points chez les 18-24 ans par rapport à 2019 et 10 points chez les salariés du privé.
21:18 Alors, quels enseignements tirer de cette donne politique ?
21:22 Alors, si on était provocateur, on pourrait parler d'une sorte de prise en otage
21:26 de la démocratie française par les seigneurs et les CSP+,
21:29 mais ces électeurs, eux, au moins, votent.
21:32 Des électeurs qui ont quand même une vision un peu singulière pour notre pays.
21:35 Ainsi, le sondage Ipso révèle que 70% d'entre eux se disent très satisfaits
21:40 de la vie qu'ils mènent, c'est 27 points de plus que la moyenne nationale.
21:44 Et 90% d'entre eux éprouveraient même des regrets si la construction européenne
21:48 était abandonnée, 43 points au-dessus de la moyenne nationale.
21:52 – Alors, on l'a bien compris Rémi, on a l'impression que les personnes âgées
21:55 adorent Emmanuel Macron, enfin une partie des personnes âgées.
21:58 J'imagine que les personnes âgées qui nous regardent sont un peu plus sceptiques.
22:01 Mais est-ce qu'Emmanuel Macron leur a rendu cet amour ?
22:05 – De prime abord, Élise, on pourrait le penser,
22:07 en plein contexte d'économies budgétaires, d'aucuns s'étaient par exemple étonnés
22:11 de la revalorisation sans condition des pensions de retraite.
22:14 Pour autant, force est de constater que nos aînés subissent,
22:17 comme le reste de la population et parfois même en première ligne,
22:20 les effets de la politique du Président, qu'il s'agisse du délabrement de l'hôpital,
22:25 de la hausse de l'insécurité, du peu de café aux soins palliatifs.
22:30 Mais que nos aînés se rassurent, Emmanuel Macron leur a trouvé un nouveau remède,
22:34 l'euthanasie pour tous.
22:35 – Merci beaucoup Rémi Tell.
22:37 Et on poursuit à présent le tour de l'actualité, en bref avec Rémi Baud cette fois.
22:41 [Générique]
22:44 De nouveaux édifices chrétiens, victimes de vandalisme.
22:47 En Ordogne, la chapelle de Sainte-Mesmin a été taguée dans la nuit de samedi 9 à dimanche 10 mars.
22:52 En l'espace de quelques semaines, 4 calvaires et un cimetière,
22:55 et donc une chapelle du Périgord vert, ont été taguées.
22:58 Celle-ci, située à Exidoïe, a été entièrement recouverte de messages liés à l'islam.
23:03 On pouvait y lire "Convertissez-vous" quand le calvaire devant l'édifice porte une inscription "Allah".
23:08 Aucune interpellation n'a été opérée pour le moment,
23:10 mais en matière de profanation et de dégradation,
23:13 il convient de demeurer prudent car les manipulations sont légion.
23:16 Les réactions des politiques ont été très rares.
23:18 S'il avait été question d'édifices israélites ou musulmans,
23:21 on peut penser que l'affaire aura été autrement plus médiatisée.
23:24 La propagande LGBT s'attaque aux enfants 7 jours sur 7.
23:28 Samedi, la bibliothèque Saint-Éloi du 12ème arrondissement de Paris
23:32 a organisé un goûter remu-méninge à la saveur très spéciale.
23:36 Destiné aux enfants et interdit aux parents,
23:38 ce goûter avait pour objet, je cite, "de déconstruire les stéréotypes de genre".
23:43 Si le contenu précis de la réunion n'est pas connu,
23:45 ce type d'événement, subventionné par vos impôts,
23:48 est de plus en plus couramment proposé par les municipalités.
23:51 A noter que le maire du 12ème arrondissement est l'écologiste Emmanuel Pierre-Marie.
23:55 De quoi interroger sur le motif sous-jacent d'une telle démarche.
23:58 De façon générale, rappelons qu'au terme de l'article 227-22 du Code pénal,
24:03 le fait de favoriser ou de tenter de favoriser la corruption d'un mineur
24:07 punit de 5 ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
24:10 Une peine portée à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende
24:13 si les faits sont commis dans un cadre institutionnel.
24:15 A bon entendeur.
24:18 Démission du directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vichra,
24:21 réputé proche d'Emmanuel Macron,
24:23 a annoncé son départ dans un courriel interne ce mercredi.
24:26 Une décision prise après son renvoi devant le tribunal correctionnel
24:29 pour des faits de violence conjugale.
24:31 Sciences Po a indiqué à LivePay qu'une administration provisoire
24:34 serait nommée dans les prochains jours,
24:36 en accord avec le ministère de l'enseignement supérieur.
24:39 En poste rue Saint-Guillaume depuis 2021,
24:41 Mathias Vichra conteste les accusations de violence dont il fait l'objet.
24:44 Ces dernières avaient déjà donné lieu à son retrait provisoire.
24:47 Charge maintenant à la justice de se prononcer.
24:50 Le fils du grand Charles est mort.
24:53 Philippe de Gaulle est décédé dans la nuit du mardi à mercredi,
24:56 à l'âge de 102 ans.
24:58 Résistant, soldat, pilote et amiral,
25:00 le fils du général de Gaulle avait tout fait pour ne pas vivre dans l'ombre de son père.
25:03 A l'occasion de son décès,
25:05 la presse n'a pas manqué de déterrer des liens
25:07 qu'il aurait eu avec l'extrême droite par le passé.
25:09 Un criminel dont tout le monde veut prendre sa place.
25:12 Marianne a révélé ce mardi que François Verov, surnommé "Le Grêlé",
25:15 avait participé à l'émission "Tout le monde veut prendre sa place" le 13 mai 2019.
25:19 Personne n'avait reconnu le criminel recherché depuis 1986 pour des meurtres et des viols.
25:24 Rattrapé par son ADN deux ans plus tard,
25:26 François Verov s'est suicidé le 29 septembre 2021
25:29 après avoir confessé ses crimes dans une lettre.
25:31 Il a donc échappé à la justice.
25:33 Vers une amnistie pour les squatteurs du Capitole.
25:36 Lundi, Donald Trump a déclaré qu'en cas de retour à la Maison-Blanche,
25:40 il libérait les personnes emprisonnées pour les événements du 6 janvier 2021.
25:44 Rappelons qu'au moment de l'investiture de Joe Biden,
25:46 des militants refusant la défaite de Donald Trump
25:48 avaient pénétré dans le siège du Parlement américain.
25:51 Sur les 1358 personnes inculpées, environ 500 ont été incarcérées.
25:55 Les élites démocrates ont coutume de parler d'assaut du Capitole,
25:58 quoique les images dévoilées par le journaliste Turker Carlson en mars 2023
26:03 donnent une lecture d'incursion beaucoup moins agitée.
26:05 Les caméras de vidéosurveillance montrent des citoyens manifestés,
26:08 puis entrés dans le Capitole en suivant les policiers,
26:11 tandis que de rares éléments plus véhéments ont causé des troubles.
26:14 Roman Polonsky prochainement jugé en Californie.
26:18 En août 2025, le cinéaste de 90 ans fera l'objet d'un procès civil
26:22 pour viol sur mineurs pour des faits remontant à 1973.
26:25 Il aurait emmené une adolescente de 13 ans dans un restaurant de Los Angeles
26:28 avant de la faire boire et de la contraindre, chez lui, à un rapport sexuel.
26:32 La plaignante réclame des dommages et intérêts.
26:34 Le réalisateur aux 23 longs-métrages ne devrait vraisemblablement pas assister à l'audience.
26:39 Aujourd'hui mis en cause dans une dizaine d'affaires de viol et d'agression sexuelle,
26:43 Roman Polonsky a fui les Etats-Unis en 1977,
26:46 échappant depuis aux demandes d'extradition de la justice américaine.
26:50 Une longue vie d'impunité menée grand train, notamment à Paris,
26:53 grâce au soutien des personnalités comme Jack Lang, Bernard-Henri Lévy ou Raphaël Enthoven.
27:02 Et voilà, nous approchons déjà de la fin de cette édition.
27:05 Dans un instant retrouvé, le Zoom du jour,
27:07 le journaliste Nicolas Vidal présente sa lettre aux autruches et aux tubes digestifs
27:12 où il accuse les classes moyennes d'être complices d'Emmanuel Macron.
27:16 Pas comme Amélie ou Déa Castera, la ministre de la Bourde olympique,
27:20 qui a mis ses enfants comme plein d'autres chez Stanislas,
27:23 parce que ces gens-là qui ont détruit, pas qu'elles, une nouvelle fois,
27:26 on ne va pas pointuer le doigt sur elles, mais ces gens-là, ces élites,
27:28 cette caste qui a détruit l'éducation nationale,
27:30 met ses enfants dans le privé ultra privé
27:33 pour éviter que ces gamins soient les victimes du système qu'ils ont détruit.
27:36 Voilà. Et eux, une nouvelle fois, je suis dur, mais c'est vrai,
27:40 eux, moi je discute avec beaucoup, puisque j'habite au fond de l'Hérault,
27:44 mais ils n'ont pas conscience, véritablement,
27:47 que leurs enfants n'apprennent rien à l'école, ou si peu.
27:51 Également au programme de votre soirée à partir de 20h,
27:54 un nouveau numéro de Choc du monde.
27:56 Édouard Chanault reçoit le colonel Jacques Augar pour son ouvrage
28:00 "La guerre en Ukraine, regard critique sur les causes d'une tragédie".
28:04 C'est à présent la fin de cette édition.
28:06 Merci à tous pour votre fidélité.
28:08 À demain. En attendant, portez-vous bien. Bonsoir.
28:11 (Générique)

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