La grande interview : Yaël Braun-Pivet

  • il y a 6 mois
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Transcript
00:00 (Générique)
00:11 Bienvenue et bonjour Yael Broun-Pivet.
00:14 - Bonjour.
00:15 - Merci de votre présence et votre grande interview sur CNews et Europe 1.
00:18 Vous êtes la présidente de l'Assemblée nationale.
00:20 Le gouvernement, Mme Broun-Pivet, va saisir la justice
00:23 après les faits qui se sont déroulés à Sciences Po Paris.
00:26 Une étudiante, je le rappelle, de confession juive
00:28 a été interdite d'accès à un amphi rebaptisé Gaza.
00:32 Gabrielle Lattal s'est rendue sur place hier.
00:34 Comment vous qualifiez ce qui se passe à Sciences Po Paris
00:36 et dans certaines universités françaises ?
00:39 - C'est inacceptable, c'est intolérable.
00:43 Les universités, les grandes écoles sont des lieux d'apprentissage,
00:47 c'est des lieux où l'on forme notre jeunesse.
00:51 Et ces lieux ne doivent pas devenir des lieux
00:54 où, d'une part, on transforme ces lieux
00:59 en lieux de militantisme effréné.
01:02 On voit que l'amphi a été rebaptisé.
01:05 Ça, ça n'est pas acceptable.
01:07 Il n'est pas acceptable non plus
01:09 que des jeunes militants très courageux
01:13 se couvrent le visage pour faire leur acte de militantisme.
01:18 Moi, je ne le souhaite pas.
01:19 Cela doit se faire à visage découvert.
01:22 Et puis, il n'est pas acceptable,
01:24 et c'est ça, surtout l'important,
01:25 et c'est pour cela que je termine par cela,
01:28 de faire ces actes de racisme, d'antisémitisme,
01:32 où que ce soit dans la société,
01:34 mais encore plus dans une université.
01:37 - Un climat d'antisémitisme, diriez-vous,
01:39 qui s'est installé à Sciences Po Paris
01:42 et dans certaines universités ?
01:43 - On a un climat d'antisémitisme
01:46 qui s'est installé dans notre pays, Mme Mabrouk.
01:48 Ça n'est pas uniquement dans les universités.
01:51 Pourquoi, avec le président du Sénat,
01:53 il y a quelques mois, nous avons organisé
01:55 une grande marche citoyenne, républicaine,
01:58 contre l'antisémitisme ?
02:00 C'est bien parce qu'en ce moment,
02:02 il y a certaines personnes qui, d'une part,
02:04 veulent importer un conflit qui a lieu au Moyen-Orient,
02:07 et d'autre part, se servent de ce conflit
02:10 comme prétexte pour cibler une partie de la population
02:14 et se livrer à des actes et avoir des propos antisémites.
02:18 - Sur la scène politique, qui sont ces personnes ?
02:20 Regardez les réactions.
02:22 Le Brune Pivet de La France Insoumise
02:23 minimise ce qui s'est passé à Sciences Po Paris.
02:26 Jean-Luc Mélenchon, qui avait dit de vous
02:28 que vous campiez à Tel Aviv,
02:30 rappelons-le, parle d'un incident dérisoire.
02:32 Manuel Bompard dénonce une polémique
02:34 montée par l'extrême droite.
02:36 Il estime que l'association des Français juifs étudiants
02:40 est d'extrême droite.
02:41 Minimiser ce qui s'est passé,
02:43 est-ce que vous estimez que minimiser ça,
02:45 c'est être antisémite ?
02:47 - En fait, minimiser,
02:48 ça n'est pas que être minimisé,
02:50 c'est, en fait, en minimisant, il le nie.
02:53 C'est pas la même chose.
02:54 C'est pas la même chose.
02:56 Et c'est ça qui est grave.
02:58 Pourquoi ? Il faudra leur demander.
03:00 Je ne suis pas le porte-parole de La France Insoumise.
03:03 - La question avait été posée aux gardes d'Esso.
03:05 Il a dit que Jean-Luc Mélenchon
03:07 tient des propos antisémites.
03:09 - Vous savez bien que moi, j'ai décidé,
03:11 depuis plusieurs mois, de ne pas répondre
03:13 et ne pas polémiquer avec ce triste cir.
03:16 - Triste cir ? - Je ne serai pas plus
03:18 ce matin sur votre plateau.
03:19 - Triste cir, Jean-Luc Mélenchon.
03:21 Qu'est-ce que vous entendez par là ?
03:23 - Qu'il ne mérite que mon mépris
03:25 et je ne lui donnerai rien d'autre.
03:27 - Vous aviez organisé avec succès,
03:29 il y a le Brune-Pivet, la marche contre l'antisémitisme,
03:32 avec le président du Sénat, Gérard Larcher.
03:35 Aujourd'hui, est-ce qu'il est possible,
03:37 dans un tel climat, d'organiser en France
03:40 une marche pour la paix, en pensant aux deux peuples ?
03:43 Est-ce que vous pourriez le faire
03:45 et que vous n'auriez pas l'impression
03:47 qu'une telle marche serait entachée
03:49 de débordements à caractère antisémite ?
03:51 - Lorsque nous avons organisé notre marche,
03:54 nous n'avons pas organisé notre marche
03:56 par rapport au conflit qui avait lieu en Israël.
03:59 Ce n'était pas le sujet.
04:01 Notre sujet, c'était la France,
04:03 c'était les valeurs de la République française
04:06 et nous estimions que ces valeurs étaient menacées
04:09 par une montée de l'antisémitisme.
04:11 C'était ça, notre sujet. Rien d'autre.
04:13 - À l'école, Gabrielle Attal a affirmé
04:15 que la laïcité n'avait jamais été autant menacée.
04:18 Dans un sondage, ce matin, dans Le Figaro,
04:21 on voit qu'une très grande majorité de Français
04:24 s'en inquiètent. Faut-il être plus sévère,
04:26 madame la présidente,
04:28 vis-à-vis de l'offensive islamiste ?
04:30 Je pense, par exemple, à un rapport du Sénat
04:32 sur la laïcité concernant, c'est l'une de leurs recommandations,
04:36 le port de signes religieux à l'école.
04:38 Ce rapport dit qu'il faudrait élargir l'interdiction
04:41 de la laïcité en dehors du temps scolaire.
04:44 Faut-il être plus offensif pour défendre cette laïcité ?
04:47 - Il faut être intransigeant. - Est-ce qu'on l'est ?
04:50 - Il faut être intransigeant avec les valeurs qui sont les nôtres
04:54 et avec le respect de ces valeurs.
04:56 - Mais il y a des coups de canif.
04:58 - Justement, il ne faut pas les tolérer.
05:00 Il ne faut pas les tolérer parce que ça n'est pas acceptable
05:03 et ça met en danger notre République.
05:06 Il faut être très clair et très ferme sur ce qu'on est.
05:10 - On ne l'est pas assez ? - On ne l'est pas assez.
05:13 On ne l'est jamais assez. Il faut le rappeler continuellement.
05:16 Il faut continuer à former nos professeurs,
05:19 à former nos élèves,
05:22 parce qu'effectivement, aujourd'hui, on s'en rend compte,
05:25 et c'est ce que je fais à l'Assemblée nationale,
05:28 avec notre jeunesse, il faut rappeler ce qu'est la laïcité,
05:31 ce qu'elle permet.
05:32 Parce qu'aujourd'hui, chez nos jeunes, malheureusement,
05:35 il y a peut-être le sentiment que la liberté,
05:39 la liberté de choix, la liberté d'expression,
05:41 doit tout surpasser, et que les jeunes doivent pouvoir,
05:44 s'ils souhaitent exprimer leurs convictions religieuses
05:48 par de l'habillement, qu'il faut les laisser faire.
05:51 Moi, ça, je ne le crois pas.
05:52 Il doit y avoir des enceintes,
05:54 c'est ce que nous avons décidé.
05:56 Ce n'est pas nous qui l'avons décidé,
05:58 ce sont nos prédécesseurs, et c'est l'histoire de notre République.
06:02 Nous y sommes très attachés, les Français sont très attachés
06:06 à la laïcité, donc mettons tout en oeuvre,
06:08 pour qu'elle soit respectée,
06:10 c'est la condition de notre pacte républicain.
06:13 -Oui ou non pour la recommandation du rapport du Sénat,
06:16 élargir l'interdiction de ces signes religieux
06:19 aux sorties organisées en dehors du temps scolaire ?
06:22 -Il faut regarder, mais si ça s'avère nécessaire,
06:25 j'y serais favorable.
06:26 -Est-ce que la laïcité est suffisante comme rempart,
06:29 comme bouclier ? Certains affirment qu'il faut plutôt engager,
06:33 dans la bataille culturelle,
06:35 pour pouvoir faire des Français de désir, justement,
06:38 pour qu'on aime ce pays, son histoire et ses belles figures.
06:41 Le combat est-il aussi dans ce domaine ?
06:44 -Le combat est global. C'est la laïcité,
06:46 c'est aussi le combat de l'égalité
06:48 entre les hommes et les femmes, de la liberté d'expression.
06:52 On voit bien que parfois,
06:53 cette liberté d'expression est entachée.
06:56 C'est le combat sur les valeurs, au sens large,
06:59 que nous portons en France,
07:01 et qui sont consubstantielles à ce qu'est notre République.
07:04 C'est le combat pour la République.
07:06 Ce que je crois profondément,
07:08 c'est que nous devons, collectivement,
07:11 nous attacher à retrouver notre esprit,
07:15 un esprit républicain, un esprit national.
07:17 Qu'est-ce qu'une nation ?
07:19 Vous savez, une nation, c'est un groupement de personnes
07:23 dans un territoire donné, mais c'est la définition de Renan.
07:27 C'est qui a décidé de faire quelque chose ensemble,
07:30 de construire ensemble quelque chose.
07:32 Je crois qu'aujourd'hui, il faut que nous, ensemble,
07:35 on se réfléchisse à où nous voulons aller
07:38 et comment nous voulons y aller.
07:40 -Il y a le Brune PV sur CNews,
07:41 un sujet majeur et intime, la fin de vie.
07:44 Le président de la République a annoncé ce projet de loi,
07:47 alors qu'il appelle aide à mourir.
07:50 L'examen du projet débutera l'Assemblée nationale le 27 mai.
07:53 Il y aura des débats longs et nourris.
07:55 Pouvez-vous nous dire ce matin et garantir
07:58 qu'il y aura la sérénité des débats sur un sujet aussi important ?
08:02 -C'est fondamental,
08:04 et vous avez raison de le pointer,
08:06 parce que c'est un sujet très intime
08:08 qui concerne chacun de nos concitoyens.
08:10 C'est un débat que j'avais appelé de mes voeux
08:13 depuis plusieurs années.
08:14 J'ai fait partie de celles qui ont échangé
08:17 avec le président de la République,
08:19 avec les membres de la majorité,
08:21 pour pousser à ce que nous puissions avoir un projet de loi.
08:24 Je suis satisfaite qu'après la Convention citoyenne,
08:27 le Parlement soit bientôt saisi d'un projet de loi.
08:30 Il faut respecter les convictions intimes de chacun.
08:33 Nous ne savons jamais ce que la personne
08:36 avec qui nous échangeons a vécu dans son intimité,
08:39 dans son parcours personnel.
08:40 Donc, il ne faut pas courir le risque,
08:43 en exposant des convictions et en étant peut-être
08:46 un peu enthousiaste ou parfois excessif,
08:49 de la blesser, cette personne, de façon involontaire.
08:52 -Là, c'est un avertissement.
08:54 -Donc, moi, ce que j'appelle...
08:56 -Un avertissement serein, ce matin,
08:58 c'est une intention à ne pas qu'il y ait une forme
09:01 d'aller trop loin sur un sujet qui peut blesser.
09:04 -Il faut les respecter, il faut respecter chacun,
09:07 ses convictions, ses croyances et ses histoires personnelles.
09:10 Donc, moi, en tant que présidente de l'Assemblée nationale,
09:14 je veillerai à garantir la sérénité des débats.
09:17 Je m'impliquerai personnellement, très activement,
09:20 dans la présidence de séance,
09:21 pour que, justement, chacun, dans ce débat,
09:24 puisse être respecté.
09:26 Nous devons ça aux parlementaires,
09:28 mais nous devons ça à nos concitoyens et aux Français.
09:31 -Dans les conditions de l'accès à cette aide à mourir,
09:34 qui, pour certains, est un suicide assisté et l'euthanasie,
09:37 il y a un point essentiel, le "brun pivot",
09:40 celui d'être majeur.
09:41 C'est une condition fondamentale
09:43 pour être capable d'un discernement plein et entier.
09:46 Au sein de votre majorité,
09:48 certains voudraient aller plus loin et l'ouvrir
09:50 aux personnes mineures.
09:52 Certains disent, comment dire, un enfant qui a 16 ans
09:55 et qui atteint de la maladie de Charcot,
09:57 qui répond à toutes les autres conditions,
10:00 ne pourrait pas avoir accès à cette aide à mourir ?
10:02 Vous êtes sur cette ligne, à l'ouvrir aux mineurs ?
10:05 -Personnellement, je ne suis pas sur cette ligne.
10:08 En revanche, c'est à ça que vont servir les débats parlementaires.
10:12 Ces questions sont des questions fondamentales.
10:15 Il est important qu'au Parlement, on puisse se poser ces questions.
10:19 C'est à ça.
10:20 Les parlementaires vont pouvoir proposer des amendements.
10:24 Ces débats vont avoir lieu.
10:25 C'est en cela qu'il va falloir garantir la sérénité des débats.
10:29 Il est légitime que des parlementaires
10:32 puissent porter ces convictions,
10:34 que d'autres y soient opposés.
10:36 L'Assemblée nationale et le Sénat délibéreront et voteront.
10:39 -Sérénité des débats en campagne des élections européennes.
10:43 Le président a-t-il fait un "hold up" ?
10:45 -Je vous disais à l'instant que j'étais heureuse
10:48 qu'on puisse enfin débattre de ce sujet.
10:50 -Il y a le "hyping".
10:52 -Justement, c'est un débat, il va falloir prendre le temps,
10:55 le temps de ce qu'on appelle une double navette parlementaire,
10:59 car il n'y a pas de procédure accélérée.
11:01 Si vous souhaitez, et c'est ce que je souhaite,
11:04 que nous ayons un texte adopté avant la fin du quinquennat,
11:07 il faut commencer maintenant.
11:09 C'est pourquoi je souhaitais que nous commencions avant l'été.
11:13 C'est le cas, et j'en suis satisfaite.
11:15 -Dans la poursuite sur ces sujets sociétaux,
11:19 Emmanuel Macron a exprimé son intention,
11:22 et elle braune-pivée, d'inscrire dans le droit
11:25 la notion de consentement en matière de viol.
11:28 Précisons à ceux qui nous regardent et à ceux qui nous écoutent
11:31 que le consentement, c'est l'argument de l'agresseur.
11:34 Dans le texte actuel, tout cela n'est pas précisé dans les détails.
11:38 Est-ce que vous diriez oui, Banco ?
11:40 -Ca, c'est également quelque chose
11:42 qui doit faire l'objet d'un débat parlementaire.
11:45 -Je demande à la présidente, à la femme...
11:48 -Et à l'avocate. -Et à l'avocate.
11:50 -Mais effectivement, en fait, la définition du viol,
11:53 aujourd'hui, en France, est assez complexe,
11:55 donc il faut regarder si on peut l'améliorer
11:58 pour couvrir toutes les situations,
12:00 mais effectivement, la notion du consentement,
12:03 elle est centrale dans la question du viol.
12:05 Elle ne figure pas aujourd'hui
12:07 dans la définition française du viol,
12:10 donc il faut regarder ça avec attention et évoluer.
12:13 Mais vraiment, tous ces sujets-là,
12:15 ce sont des sujets très graves, très importants,
12:18 donc c'est pas... -Qu'est-ce que vous dites
12:20 au président de la République ?
12:22 Certains lui reprochent une sorte de chevauchée sociétale.
12:25 Constitution de l'IVG, fin de vie,
12:27 et maintenant, la question du consentement.
12:30 -Ca va pas trop vite,
12:31 parce que sur la fin de vie, ça fait des années
12:34 qu'on est vraiment mobilisés sur ce sujet,
12:37 donc ça ne va pas trop vite.
12:38 Après, être sur les questions sociétales,
12:41 c'est l'objet même d'un homme ou d'une femme politique,
12:44 parce que ça veut dire que nous sommes à l'écoute
12:47 de la société, elle bouge, elle évolue,
12:49 et donc, nous, hommes et femmes politiques,
12:52 nous devons porter les débats qui existent dans la société,
12:55 et c'est bien que nous les portions.
12:57 -Vous dites "la société évolue".
12:59 Sur un tout autre sujet, le non-cumul des mandats,
13:02 les parlementaires du groupe Horizon
13:04 vont soumettre un débat aujourd'hui
13:06 pour un assouplissement de ces règles de non-cumul.
13:09 Il y a quelques jours, Carl Olive était ici,
13:12 il dit qu'il faut revenir sur cette interdiction
13:15 qui est proche du terrain et qui doit être ancrée et connectée.
13:18 Vous êtes d'accord ? -Non, c'est une erreur.
13:21 -Mais comment ? Pourquoi vous pensez cela ?
13:23 Est-ce que cette double casquette ne permet pas un ancrage territorial ?
13:27 -Je pense que c'est une erreur de revenir
13:29 sur le non-cumul des mandats.
13:31 Ca ne permet pas plus un ancrage territorial.
13:34 Vous savez, je suis ancrée sur mon territoire,
13:36 parce que j'exerce pleinement mon mandat de députée,
13:39 j'ai une permanence, je reçois des citoyens,
13:42 je les rencontre tous les jours.
13:44 C'est regarder dans le rétroviseur, alors qu'il faut regarder de l'avant.
13:48 -On n'a pas de chance d'aboutir.
13:50 -En tout cas, moi, j'y suis extrêmement défavorable.
13:53 -Encore une question sur l'agenda parlementaire.
13:56 Le Premier ministre a fini par donner cet agenda,
13:59 alors qu'il y avait beaucoup d'hystérisation des parlementaires.
14:02 Il y aura un projet de loi sur la fin de vie,
14:05 un autre sur la souveraineté agricole,
14:07 mais l'exécutif a privilégié la voie réglementaire.
14:10 On oublie le Parlement ?
14:12 -On n'oublie pas le Parlement.
14:13 On sait que le Parlement est très actif,
14:16 et de toute façon, vous savez que le Parlement,
14:19 c'est la maison du peuple,
14:20 c'est là où sont les représentants du peuple.
14:23 Nous contrôlons l'action du gouvernement,
14:25 nous évaluons les politiques publiques,
14:28 donc nous sommes pleinement à la tâche,
14:30 et il n'est pas possible, constitutionnellement
14:33 et politiquement, de contourner les représentants.
14:36 -Pour conclure, quelques questions rapides,
14:39 et si vous pouviez répondre quand vous le souhaitez,
14:41 par oui ou par non, ou par une réponse rapide,
14:44 êtes-vous plutôt Ayanna Kamoura ou Michel Sardou,
14:47 qui annonce sa retraite ?
14:49 -En chanson, plutôt Michel Sardou, ça ne me rajeunit pas,
14:52 mais vous avez le droit, on peut encore le dire.
14:55 -Comment avez-vous trouvé, si vous l'avez regardé,
14:57 l'ambiance qui régnait lors de l'audition
15:00 par la commission d'enquête parlementaire
15:02 sur les fréquences de la TNT de Vincent Bolloré,
15:05 et de notre groupe ?
15:07 -Je suis présidente de l'Assemblée nationale.
15:09 -Vous l'avez regardé ? -J'en ai regardé des extraits.
15:12 -Qu'en avez-vous pensé ? -Je ne commande pas.
15:15 -Vous avez eu un avis tranché. -Je ne commande pas !
15:18 -Une femme au pouvoir à l'Elysée, ce serait une bonne chose ?
15:21 -Evidemment. -Qu'elle soit la femme ?
15:24 -Il faut que les femmes soient dans des fonctions de pouvoir.
15:27 Je suis la première présidente de l'Assemblée nationale.
15:30 Il n'y a jamais eu de présidente du Sénat,
15:33 de présidente de la République, du Conseil constitutionnel.
15:37 Il n'y a que trois femmes qui dirigent des entreprises du CAC 40,
15:40 13 sur les 120 plus grandes entreprises françaises.
15:43 On a encore beaucoup de chemin à faire,
15:45 beaucoup de chemin à accomplir.
15:47 Il ne faut pas baisser la garde, il faut se battre.
15:50 Il faut des femmes qui inspirent d'autres femmes.
15:53 C'est ce que me disent les jeunes filles quand elles me voient.
15:57 Elles doivent vous dire la même chose.
15:59 -Je vais conclure par...
16:01 Ce n'est pas une question. Vous pensez à 2027,
16:04 après m'avoir fait cette éloge ? Pourquoi pas ?
16:07 -C'est important. Non, je ne pense pas à 2027.
16:09 Je pense simplement qu'il est important
16:11 que les femmes prennent leur place,
16:14 dans la vie politique, associative, économique, médiatique.
16:17 Nous sommes et nous représentons 50 % de la population.
16:21 Je ne crois pas que nous soyons à 50 % des places,
16:24 des postes à responsabilité et de pouvoir.
16:26 -Voilà une conclusion inspirante. Merci, Yale Brun-Pivet,
16:29 pour votre interview. A bientôt.
16:32 -Merci à vous.
16:34 ...
16:35 ...
16:44 [SILENCE]