Emmanuel Macron “fait peur” - JT du vendredi 15 mars 2023

  • il y a 7 mois
A la une de cette édition, la prestation baroque du président de la République à la télévision. Emmanuel Macron a continué de parler de la guerre.

Plusieurs pages européennes ensuite avec un portrait de Céline Imart, numéro 2 sur la liste des Républicains pour le scrutin de juin.

Nous évoquerons également le conflit qui oppose le Parlement à Ursula von der Leyen à propos de la Hongrie et enfin une résolution adoptée par les eurodéputés sur la conscience historique européenne.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir.
00:15 À la une de cette édition, la prestation baroque du Président de la République à la télévision,
00:20 Emmanuel Macron, a continué de parler de guerre.
00:24 Plusieurs pages européennes, ensuite avec un portrait de la numéro 2
00:28 sur la liste des Républicains pour le scrutin de juin.
00:30 Céline Himard, nous évoquerons également le conflit qui oppose le Parlement à Ursula von der Leyen
00:36 à propos de la Hongrie et enfin une résolution adoptée par les eurodéputés
00:41 sur la conscience historique européenne.
00:43 [Générique]
00:47 Et pour débuter ce journal, retour sur la prestation présidentielle de jeudi soir.
00:52 Est-ce que vous envisagez d'envoyer des troupes occidentales françaises en Ukraine ?
00:56 Bonsoir et bienvenue.
00:59 Vous êtes assis devant moi.
01:01 Est-ce que vous êtes debout ?
01:03 Non.
01:05 Est-ce que vous excluez de vous lever à la fin de cette interview ?
01:09 Vous n'allez pas l'exclure ?
01:10 On est même sûr de le faire.
01:11 Voilà.
01:12 Emmanuel Macron dans ses œuvres, dans un exercice de monologue baroque qu'il affectionne tant,
01:18 le Président a confirmé la ligne qu'il entend imposer à la France en faisant de la guerre en Ukraine
01:23 sa priorité du moment.
01:25 Le Président avait prévenu que ce rendez-vous de 20h jeudi serait l'occasion de causer guerre en Ukraine
01:31 et selon ses propres mots, parler directement aux Français de ce sujet important pour leur quotidien et leur avenir.
01:38 Le Président a tenu un discours aux antipodes de la stratégie d'apaisement qui a été la sienne au début de la guerre.
01:45 Il a ainsi conditionné la sécurité de l'Europe et des Français à la guerre en Ukraine
01:49 et a affirmé que Vladimir Poutine ne s'arrêterait pas là.
01:53 Convaincu que la Russie ne doit pas gagner, il exhorte de ne pas être faible
01:57 et de découvrir un peu tardivement que la guerre est sur le sol européen.
02:02 Jouant au gros bras en causant bombes atomiques, le Président s'est cependant défendu d'être dans l'escalade.
02:08 Et en matière de nucléaire, il faut peu de mots.
02:13 Et le nucléaire n'est pas un instrument de déstabilisation ou de menace.
02:17 C'est un instrument de sécurité.
02:18 C'est un instrument d'avoir la bombe.
02:19 Ça nous donne une responsabilité, celle d'être une puissance dotée de cette arme
02:23 et donc de ne jamais être dans l'escalade, ni verbal, ni évidemment de fait.
02:29 Éviter l'escalade m'est laissé fuiter une petite phrase selon laquelle je cite
02:33 "Dans l'année qui vient, je vais devoir envoyer des mecs à Odessa".
02:37 C'est tout l'art du "en même temps" d'Emmanuel Macron qui, en quelques mois,
02:40 est passé du statut isolé du Président occidental prêt à dialoguer avec Vladimir Poutine
02:46 au statut, toujours isolé, du Président européen qui veut prendre la direction d'une coalition
02:50 contre Moscou, mais aussi contre l'avis de ses partenaires.
02:54 Habile bête électorale, le Président est en revanche faible sur la scène internationale
02:59 et son allocution de jeudi n'avait probablement pour but qu'un objectif électoral national.
03:04 En effet, les annonces présidentielles n'apportaient rien de nouveau et semblent surtout à même
03:09 de nourrir le nouveau clivage qu'il entend développer entre détracteurs de la Russie
03:13 et supposés soutiens de Moscou.
03:16 Le chef de file des Républicains aux élections européennes, François-Xavier Bellamy,
03:19 a ainsi décidé de riposter à cette manœuvre.
03:22 Et moi je demande ce soir à l'Arkhom, je vais écrire à l'Arkhom, je saisis le Président de l'Arkhom
03:26 pour savoir où ranger le temps de parole du Président de la République ce soir.
03:30 Un Président en campagne qui joue avec le feu et s'avance un peu trop sur l'issue d'un conflit
03:34 qui peut durer, mais qui peut aussi trouver un dénouement.
03:38 Parce que, je vais vous dire très simplement, il n'y a pas de paix durable
03:45 s'il n'y a pas une souveraineté et un retour aux frontières internationalement reconnues de l'Ukraine.
03:52 Et y compris la Crimée, mais ce sera aux Ukrainiens de le décider.
03:55 Mais il n'y aura pas de sécurité pour les Français s'il n'y a pas la paix là-bas.
03:59 Vous dites que ce n'est pas notre ennemi.
04:02 Et la paix, je veux juste dire, la paix, ça n'est pas la capitulation de l'Ukraine.
04:07 Ni l'amputation de l'Ukraine.
04:09 Parce que tout ça, c'est déjà choisir que nous sommes faibles.
04:12 Avec le journaliste Gilles Boulot qui finit ses phrases dans un exercice de soumission assumée,
04:17 le Président rompt par les mots avec une potentielle sortie de crise grâce à un redécoupage des frontières.
04:23 Un positionnement dur qu'il conviendra d'assumer si demain, un nouveau Président s'installe à la Maison-Blanche
04:28 et admette un nouveau tracé des frontières en Ukraine.
04:31 En effet, si le Président Macron parle beaucoup sur le cas de l'Ukraine,
04:35 il convient de rappeler que le sort de ce pays est suspendu en grande partie à l'élection présidentielle états-unienne.
04:41 La France n'a pas les moyens militaires et les États membres de l'UE ne sont pas sur la ligne du Président sur cette question.
04:47 Et quand bien même, il le serait, les forces de ces pays ne sont pas de poids aujourd'hui.
04:53 Si les intentions de la Russie venaient à devenir vraiment hostiles envers d'autres États européens,
04:59 Bruxelles ne pourrait que compter sur Washington.
05:02 Beaucoup de paroles donc, mais surtout un discours à viser électoraliste à trois mois des européennes,
05:07 d'où le ton, un brin catastrophiste.
05:10 Parce que si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait.
05:17 De quelle manière ? Nous n'aurons plus de sécurité en Europe.
05:20 Plus de sécurité en Europe ? En France, on a déjà commencé à vivre sans sécurité.
05:25 Quant à une victoire de la Russie, elle coïnciderait peut-être aussi à moins de dépenses à destination de Kiev,
05:30 permettant par la même occasion de reconstruire une armée française.
05:33 Ce qui devrait être la priorité si le Président envisage vraiment la Russie comme un danger pour la France.
05:39 Place à un portrait maintenant, celui de Céline Himard, l'agricultrice surdiplômée,
05:47 deuxième place de la liste LR pour les élections européennes, un sujet de Rémi Tell.
05:52 Je suis Céline Himard, je suis agricultrice dans le Tarn, dans la région du Louragais.
05:56 Et je suis maintenant candidate aux côtés de François-Xavier Bellamy
05:59 pour porter la voix des agriculteurs, des agricultrices, de la ruralité, des gens qui travaillent,
06:02 de la France qui travaille au niveau européen.
06:04 Porter la voix des agriculteurs, notamment au Parlement européen,
06:09 voilà la mission qui a été confiée à Céline Himard par Éric Ciotti,
06:14 aux côtés de François-Xavier Bellamy.
06:16 Elle incarnera la candidature du parti LR aux élections du 9 juin prochain,
06:21 un choix qui a atteint son premier objectif, susciter la curiosité.
06:26 Il est en effet peu de dire que le profil de Céline Himard détonne.
06:30 Diplômée de Sciences Po et de l'ESSEC, elle a abandonné en 2010
06:34 une carrière entamée dans la haute finance pour reprendre la ferme de ses parents dans le Tarn,
06:39 240 hectares de culture céréalière et oléagineuse.
06:44 Et rapidement, Céline Himard s'est faite un nom dans le monde paysan.
06:48 Dès 2010, elle devient vice-présidente du syndicat des jeunes agriculteurs,
06:53 une place qui lui offrira de siéger au sein du conseil économique, social et environnemental.
06:58 Puis Céline Himard s'engage comme porte-parole d'Inter Céréales,
07:02 le lobby des producteurs céréaliers, membre de la FNCEA.
07:06 C'est vraiment important de savoir que quand on fait du grain,
07:11 quand on produit du blé, quand on produit du maïs,
07:13 derrière il est collecté, il est transformé ensuite
07:17 et puis ça se retrouve dans l'assiette des consommateurs avec de la bière,
07:20 avec du pain, mais aussi ça peut être des bioplastiques,
07:23 des biomatériaux, de la production de carburants verts.
07:27 Si Céline Himard est bien agricultrice,
07:30 les sphères de pouvoir ne lui sont donc pas complètement étrangères.
07:34 Celles des affaires non plus, à la tête d'une exploitation plus de trois fois supérieure
07:38 à la superficie moyenne des exploitations françaises,
07:41 les détracteurs de Céline Himard diront qu'elle connaît davantage l'agrobusiness
07:45 que la réalité des paysans.
07:47 N'oublions pas non plus que les deux syndicats dans lesquels Céline Himard a officié
07:51 avaient sommé les tracteurs de rentrée à la ferme
07:54 lors des manifestations du mois de février.
07:56 Une ambiguïté plutôt raccord avec l'esprit de la candidature LR
08:01 dénonçant en campagne le bilan d'une commission européenne
08:04 dont elle a été très proche durant cinq ans.
08:06 Si Céline Himard appelle à un changement de logiciel sur la politique agricole de l'UE,
08:11 il semble que ce soit en fait pour mieux sauver les meubles.
08:14 Sur le fond, la position des Républicains est la même que celle du groupe PPE
08:19 auquel ils appartiennent,
08:20 favorable aux accords de libre-échange et aux piliers de la PAC
08:24 qui font la part belle aux grandes exploitations céréalières
08:27 comme celle de Madame Himard,
08:28 et même favorable à la régularisation des clandestins dans le monde paysan.
08:33 - La régularisation de travailleurs étrangers dans l'agriculture,
08:38 ça va dans le bon sens ?
08:39 - Ça va dans le bon sens pour l'agriculture, pour la main d'oeuvre.
08:41 Ensuite, il y a des problématiques qui se posent plus générales
08:44 sur ce qui peut être un appel d'air, entre guillemets,
08:47 sur l'intégration de personnes sur le territoire français.
08:50 Ça, c'est un autre problème.
08:51 Là, je parle seulement du point de vue agricole,
08:54 sur le recrutement,
08:55 ce sont des choses qui peuvent apporter des solutions de court terme,
08:58 encore une fois, sur les exploitations.
08:59 Bref, si l'expertise de Céline Himard sur les questions d'agriculture
09:02 ne peut être mise en doute,
09:04 il semble qu'elle serve une certaine vision du monde agricole,
09:08 celle-là même qui a été pointée du doigt depuis de nombreux mois.
09:11 Pas sûr que les électeurs se laissent à nouveau tromper
09:13 par cette opération ravalement de façade des Républicains.
09:16 - Europe Toujours avec le bras de fer
09:22 entre le Parlement et la Commission européenne d'Ursula von der Leyen
09:25 à propos des fonds européens perçus par la Hongrie.
09:28 Les explications de Nicolas Dlambertéry.
09:31 - Le Parlement européen entre en conflit
09:33 avec la Commission européenne au sujet de la Hongrie.
09:36 En effet, la Commission a débloqué
09:38 10 des 22 milliards d'euros gelés des fonds destinés à la Hongrie
09:42 et suspendus sous prétexte de manquement à l'État de droit.
09:45 Derrière ce terme, il faut comprendre surtout un agenda politique,
09:49 avec par exemple des obligations que Bruxelles entend imposer aux États membres,
09:53 notamment sur les questions LGBT ou migratoires.
09:56 Le blocage de cet argent a mis la Hongrie en réelle difficulté,
09:59 mais il semble que durant l'hiver,
10:01 le Premier ministre hongrois Viktor Orban soit parvenu à marchander
10:05 pour un déblocage partiel de cet argent dû à la Hongrie,
10:08 en contrepartie du fait que la Hongrie n'a pas mis son veto
10:11 à l'ouverture des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
10:15 En décembre 2023, la Hongrie avait toutefois mis son veto
10:18 sur une nouvelle aide de 50 milliards de l'UE à l'Ukraine.
10:21 Néanmoins, en janvier, les pires représailles étaient promises à la Hongrie,
10:25 et notamment une attaque boursière contre sa devise, le Forint,
10:28 dans l'éventualité où Orban maintiendrait cette position.
10:31 Ce qui a finalement contraint Orban à céder.
10:34 Sauf que, par les apparences, Viktor Orban était parvenu à négocier
10:37 avec ses confrères européens, notamment Georgia Meloni,
10:40 le fait que l'aide de 50 milliards à l'Ukraine soit accordée
10:43 par tranches successives, avec possibilité de contrôle
10:46 et de révision au cours de route.
10:48 Toujours est-il que pour une majorité d'eurodéputés,
10:51 le fait que la Commission ait débloqué 10 des 22 milliards
10:54 dus à la Hongrie en décembre dernier est un scandale,
10:57 et après une résolution votée en janvier,
11:00 le Bureau du Parlement européen a voté en mars par 16 voix
11:03 contre une pour que le Parlement européen conteste
11:06 auprès de la Cour de justice de l'Union européenne à Luxembourg
11:09 la décision de la Commission.
11:11 Il est encore difficile pour l'heure de prédire sous quel délai
11:14 et de quelle façon la Cour de Luxembourg traitera ce dossier,
11:17 mais cela constitue assurément une nouvelle épée de Damoclès
11:20 sur la tête de Viktor Orban.
11:22 Je crois qu'une fois de plus, on assiste à la politisation extrême
11:26 des institutions européennes, où on voit bien qu'il n'y a pas
11:29 de place ni pour le dialogue, ni pour une orientation souveraine
11:34 des États membres. Simplement, on est arrivé à un point
11:38 où la plupart des gens dans ces institutions ne voient même plus
11:42 la possibilité de penser différemment, ils ne comprennent même plus
11:45 qu'on puisse s'opposer à la direction qu'ils imposent.
11:49 Et en fait, aujourd'hui, lorsqu'un pays comme la Hongrie
11:52 essaye de défendre ses intérêts nationaux, ou il essaie de simplement
11:55 valoir ses droits conformément aux traités européens,
11:59 ça devient un problème, ça devient du chantage, etc.
12:04 Donc la situation est quand même extrêmement inquiétante
12:08 quant à l'avenir de l'Union européenne, puisque ce sont des signes
12:12 qui montrent clairement une volonté de contrôle et d'ingérence
12:16 vis-à-vis des États membres, et donc de priver les États membres
12:20 de leur souveraineté, encore plus, là où normalement
12:24 il ne devrait y avoir qu'un transfert de compétences en théorie.
12:27 Et là, il y a quelque chose de très intéressant et qui aggrave,
12:30 on voit bien la situation, on voit qu'il y a un deux poids, deux mesures,
12:33 on voit qu'il y a clairement une dimension politique,
12:37 une politisation des institutions européennes qui va contre
12:41 l'idée originelle de l'Union européenne, c'est-à-dire qu'on voit
12:44 le gouvernement polonais qui a changé, n'est-ce pas, au mois d'octobre,
12:47 qui maintenant est aligné sur Berlin et Bruxelles,
12:50 qui est donc un gouvernement très pro-UE, et bien qu'il n'ait pas eu le temps
12:54 évidemment de défaire tout ce qu'a fait le gouvernement social-conservateur
12:57 du PiS pendant huit années, autrement dit qu'il n'a pas encore
13:00 apporté les changements nécessaires pour répondre aux attentes de l'UE,
13:05 eh bien ces fonds sont débloqués pour la Pologne et ça ne pose pas de problème.
13:08 Donc c'est là qu'on voit qu'il y a un deux poids, deux mesures,
13:11 et qu'aujourd'hui la Hongrie est une fois de plus ciblée par
13:15 la politisation des institutions européennes.
13:17 Par ailleurs, la situation pourrait mettre Ursula von der Leyen
13:21 dans une situation délicate, étant donné qu'elle est candidate
13:24 à sa réélection à la tête de la Commission européenne en juillet.
13:27 Or, l'accession à la présidence de la Commission européenne
13:30 nécessite deux étapes. Dans un premier temps, le soutien des chefs d'État
13:34 et de gouvernement des 27 États membres de l'Union européenne.
13:37 Dans un second temps, un vote formel du Parlement européen
13:40 où une majorité absolue de députés doit voter en faveur du président
13:44 de la Commission européenne. Et c'est justement sur cette deuxième étape
13:47 qu'Ursula von der Leyen pourrait se prendre les pieds dans le tapis.
13:51 Car si les députés européens, qui votent très majoritairement
13:54 contre la Hongrie depuis de nombreuses années, estiment qu'Ursula von der Leyen
13:58 a été trop conciliante avec Viktor Orbán et a méprisé le Parlement européen,
14:02 alors une majorité d'eurodéputés pourrait émerger contre sa candidature,
14:06 ce qui serait donc fatal à sa réélection.
14:08 En effet, cette petite rébellion du Parlement européen
14:11 constituerait une opportunité nouvelle et supplémentaire
14:14 pour les eurodéputés pro-Bruxelles, qui faut-il le rappeler,
14:17 sont très majoritaires au Parlement européen et le resteront
14:20 très certainement après les prochaines élections européennes,
14:23 d'augmenter leur influence sur les institutions européennes.
14:26 Étant donné qu'ils expriment de plus en plus le désir de pouvoir décider
14:30 eux-mêmes de modifier les règles de fonctionnement des institutions européennes,
14:34 au détriment des États membres qui sont en principe les seuls
14:38 à pouvoir modifier les traités européens, qui sont des traités internationaux
14:42 devant être ratifiés par les États membres.
14:44 Mais au moins, les adversaires d'Ursula von der Leyen
14:47 pourront-ils se réjouir de voir qu'elle a été piégée par le mécanisme d'État de droit
14:52 qu'elle a elle-même mis en place durant sa mandature au tournant des années 2020-2021 ?
14:58 Même si cela ne devrait pas changer grand-chose sur la politique menée
15:01 par l'Union européenne après 2024, toujours est-il que cet événement relance
15:06 la course à la présidence de la Commission européenne.
15:09 Bruxelles efface et réécrit l'histoire de l'Europe.
15:15 Une résolution adoptée par le Parlement européen demande aux États membres
15:19 d'adapter leur perception de l'histoire à l'aune du nouvel ordre continental.
15:23 Explication avec Renaud de Bourleuf.
15:25 Y a-t-il une culture française ? L'Union européenne ne nie pas complètement
15:29 l'existence d'une histoire nationale pour chacun de ses États membres,
15:32 mais en tant la subordonner à celle du continent européen,
15:35 dont elle donne une grille de lecture plutôt surprenante.
15:38 Le Parlement de Strasbourg a adopté le 17 janvier une résolution
15:41 sur la conscience historique européenne.
15:43 Le texte est l'œuvre de la Commission de la culture et de l'éducation,
15:46 dirigée par l'eurodéputé allemand Sabine Verheyen de la CDU,
15:50 ségeant donc au Parti populaire européen, le PPE.
15:53 La résolution est un acte non contraignant et n'est qu'incitatif vis-à-vis des États membres,
15:57 mais elle donne ici le « là » de ce que pense Bruxelles.
15:59 Le texte invite les États membres à actualiser leurs programmes d'études
16:02 et méthodes d'enseignement existants afin de faire passer l'histoire européenne
16:06 et mondiale avant l'histoire nationale.
16:08 La résolution va plus loin et affirme, je cite,
16:11 « la nécessité d'un enseignement interdisciplinaire et intersectionnel de l'histoire ».
16:16 Précisément, l'intersectionnalité désigne « l'étude des liens entre les différentes formes
16:21 de domination, d'oppression et de discrimination »,
16:23 une approche très en vogue dans le monde anglo-saxon.
16:26 Des précisions sont données notamment avec la question de l'absence d'une approche
16:29 suffisamment multiculturelle et sensible au genre dans l'enseignement de l'histoire.
16:33 De plus, il y a des questions de chauvinisme, de stéréotypes sexistes,
16:36 d'asymétrie de pouvoir et d'inégalités structurelles qui, selon le texte,
16:41 sont profondément ancrées dans l'histoire européenne.
16:43 Le député européen RN Catherine Griset, chargée du suivi du texte pour la délégation française
16:48 du groupe Identité et Démocratie, a dénoncé une posture idéologique des institutions européennes.
16:53 Le redéputé nous affirme qu'il y a une volonté de Bruxelles d'effacer une part de l'identité des nations.
16:58 Les histoires nationales ne seraient que de vieilles fables sans importance à côté des dites « valeurs européennes ».
17:04 Les récits nationaux devraient donc être effacés au profit d'une histoire européenne prétendument supérieure.
17:09 Un problème lorsque, selon les mots de Catherine Griset,
17:12 cette fable européiste se transforme en Uchronie.
17:15 Les Européens ne seraient plus les héritiers des inventeurs de la démocratie
17:18 et des explorateurs du monde et de l'espace,
17:20 mais les descendants de lignées d'assassins, de tortionnaires et d'esclavagistes.
17:24 Catherine Griset affirme qu'Ursula von der Leyen, à l'instar d'Emmanuel Macron,
17:28 ne croit pas en l'existence des nations et peuples européens.
17:31 Dans cette logique, l'UE n'a de cesse de vouloir effacer toutes les spécificités nationales.
17:35 Les marchés doivent s'harmoniser et les cultures se standardiser.
17:39 L'histoire des peuples est donc un élément de plus à supprimer.
17:42 Bien plus qu'une simple volonté de subordination de notre culture nationale,
17:46 il s'agit en réalité d'un effacement de celle-ci.
17:49 Ironiquement, le texte précise bien que, je cite,
17:52 "l'histoire ne doit jamais être relativisée, déformée ou falsifiée à des fins politiques".
17:57 Et passons à présent à l'actualité en bref.
18:02 Le cumul des mandats sera-t-il bientôt de retour en France ?
18:08 Jeudi, une proposition de loi du parti Horizon,
18:11 présidée au niveau national par l'ancien Premier ministre Édouard Philippe,
18:14 a failli être adoptée par l'Assemblée nationale.
18:17 Son objet ? Assouplir l'interdiction, en vigueur depuis 2014,
18:21 et passer simultanément un mandat parlementaire avec un mandat exécutif local.
18:25 Le texte, soutenu par la droite, le RN et une partie de la majorité,
18:29 a été forcément combattu par la gauche.
18:31 Des députés de gauche qui ont volontairement fait traîner le débat jusqu'à minuit,
18:35 heure réglementaire de fin d'examen des propositions législatives portées par le groupe politique.
18:40 Ainsi, le retour partiel au cumul des mandats n'a pas pu être voté dans les hémicycles,
18:44 alors qu'il disposait d'une majorité assez large.
18:47 Mais Naïma Moutchou, vice-présidente Horizon du Palais Bourbon l'a promis,
18:50 nous y reviendrons.
18:52 Premier débat des européennes.
18:55 Jeudi, sur la chaîne parlementaire, huit candidats se sont affrontés pendant 2h30.
18:59 Parmi eux, Raphaël Glucksmann, Manon Aubry, Valérie Ayer ou François-Xavier Bellamy.
19:05 Notons l'absence remarquée de Jordan Bardella, le président du RN,
19:09 ayant refusé, je cite, de faire face à des inconnus.
19:13 Autre absence, celle de candidats souverainistes.
19:16 Les concernant, l'explication est plus simple.
19:18 Ils n'avaient pas été invités.
19:20 Les échanges, sans grand relief, ont accordé une large part à la thématique agricole.
19:24 Un autre débat qui ne vole pas haut.
19:27 Depuis mercredi, l'association des personnes de petite taille est vende-boue
19:31 contre un combat de nains organisé le 11 avril par une discothèque de Toulouse.
19:35 Concrètement, il s'agit d'un match de boxe entre deux personnes atteintes de nainisme.
19:39 Le ministre délégué des personnes handicapées, Fadila Katabi,
19:42 s'est emparé du sujet pour parler d'événements dégradants,
19:45 jugeant que les deux personnes sont invitées en raison de leur handicap afin de susciter des moqueries.
19:49 En 1995, le Conseil d'État avait permis au maire de Morsan-sur-Orge, dans l'Essonne,
19:54 d'interdire un spectacle de lancé de nains dans une discothèque.
19:58 Un arrêt devenu un pilier de la jurisprudence administrative en matière d'ordre public.
20:02 Vingt ans plus tard, l'une des personnes atteintes de nainisme
20:05 jugeait avoir ainsi perdu une source de revenu
20:07 et considère que les juges administratifs ont détruit sa vie.
20:10 Selon une étude de l'INSEE du 29 février,
20:13 l'inflation enregistre une baisse sur l'année.
20:15 On note déjà une réduction de 3,1 à 2,9%,
20:18 tandis que le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire,
20:21 a affirmé viser les 2% d'ici la fin de l'année.
20:23 Une promesse ambitieuse malgré une nouvelle hausse de janvier à février
20:27 qui a vu les prix réaugmenter de 0,9%.
20:29 En cause, la forte hausse des prix de l'énergie,
20:32 notamment de l'électricité et des produits pétroliers.
20:35 Le Uvpost n'est pas prêt de fermer.
20:39 Comme l'a dévoilé jeudi le ministère de la Culture,
20:41 une nouvelle aide à la presse a été créée à destination des médias en ligne.
20:45 L'idée affichée est de promouvoir la neutralité des aides
20:48 quant aux supports utilisés.
20:50 8 millions d'euros ont ainsi été versés en 2021 et 2022
20:53 à 52 journaux en ligne, dont 750 000 pour le Uvpost,
20:56 le média cofondé par Le Monde et le journal américain The Huffing Post,
20:59 sous le haut patronage d'Anne Sinclair
21:01 et qui prend position de manière tranchée et systématique
21:03 sur des questions de société s'apparentant plus à un média d'opinion
21:06 que d'information, selon la formule désormais consacrée
21:08 lors du procès parlementaire de CNews.
21:11 Tzahal soupçonnait d'avoir tué 20 civils gazaouis
21:13 alors que ceux-ci attendaient de l'aide humanitaire.
21:15 Les faits se seraient déroulés vendredi au niveau d'un point de collecte.
21:18 Plusieurs observateurs, dont un journaliste correspondant de l'AFP,
21:21 ont ainsi été témoins du transport à l'hôpital
21:23 de dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants touchés par balles.
21:26 Il y aurait eu, en plus des 20 tués, près de 160 blessés.
21:30 L'armée israélienne dément ces accusations,
21:32 tout en précisant, je cite, "analyser l'incident avec sérieux".
21:36 Fin février, selon les dires du Hamas,
21:38 100 personnes avaient déjà perdu la vie sous le feu israélien
21:41 pendant une distribution alimentaire.
21:43 Un scrutin sans suspense.
21:45 Depuis vendredi et jusqu'à dimanche,
21:47 les Russes votent pour un scrutin où le président sortant,
21:50 Vladimir Poutine, est candidat pour la cinquième fois.
21:52 Trois candidats se présentent face à lui.
21:54 Les députés Leonid Slutsky, du parti libéral-démocrate,
21:58 Vladislav Davankov, du parti Nouvelle Personne,
22:01 et Nikolai Karitonov, du parti communiste de la Fédération de Russie.
22:05 La question de la guerre en Ukraine est un sujet de consensus
22:07 entre les différents candidats.
22:09 Les sondages prédisent une réélection sans surprise de Vladimir Poutine,
22:12 avec environ 60% des voix dès le premier tour.
22:15 À la conquête des étoiles.
22:17 Démarrage réussi pour SpaceX,
22:19 qui a envoyé dans le ciel la plus grande fusée du monde,
22:21 Starship, depuis la base de Boca Chica, au Texas.
22:24 Propulsée ce jeudi à 14h45, heure française,
22:27 la fusée est parvenue à 200 km d'altitude
22:29 avant d'être perdue en redescendant vers la Terre.
22:31 Un vol réussi pour l'entreprise d'Elon Musk,
22:33 qui en est déjà à son troisième essai.
22:35 Le but est d'établir à terme une colonie autonome sur Mars.
22:38 Vers l'infini et au-delà !
22:42 Ce soir, tête à clashe.
22:48 Demain, dans le samedi politique,
22:50 Élise Blaise reçoit l'ancien colonel de l'armée suisse,
22:53 Jacques Beau, pour porter un regard croisé
22:55 sur les conflits en Ukraine et en Palestine.
22:58 Dimanche, les conversations.
23:00 Et Terre de Mission, c'est la fin de cette édition.
23:02 Merci de l'avoir suivie.
23:04 Bonne fin de semaine à tous.
23:05 À lundi, bonsoir.
23:06 [Générique]

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