• il y a 2 mois

Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce vendredi, c’est Michel Fugain, pour son nouvel album "La vie, L'amour, etc..." qu’il a écrit et composé. Il sera en tournée en 2025 et les lundis 13 janvier et 10 février à Bobino.

Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu

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Transcription
00:00C'est un bonheur de recevoir celui qui, depuis 60 ans maintenant, rend nos vies plus belles !
00:14Bonjour Michel Fugain, merci d'être là, c'est un honneur de vous recevoir ce matin à l'occasion de la sortie aujourd'hui,
00:20aujourd'hui même, de votre nouvel album intitulé La Vie, L'Amour, etc.
00:25C'est un très beau programme, on dirait le nom d'un film de Claude Lelouch.
00:30C'est vrai ?
00:31C'est tout à fait vrai !
00:32Mais avant d'en parler et de vous écouter et surtout chanter en live dans ce studio,
00:36on va dresser votre portrait sonore, des petits sons pour mieux vous connaître.
00:39Voici le premier !
00:40L'important c'est la rose, c'est l'important, c'est la rose l'important, c'est la rose croix...
00:53L'important c'est la rose de Gilbert Becaud, une chanson écrite par le poète Louis Hamad,
00:58qui a eu son importance dans votre vie.
01:00Vous savez ça ?
01:01Bien sûr !
01:02Quand vous étiez, on sait tout nous ici, quand vous étiez dans le ventre de votre maman...
01:06J'étais né, j'étais né, c'est ce qui a occasionné la visite de mon père,
01:12qui était à ce moment-là encabanné au Fort Barreau, par Pétain,
01:17puisque mon père était communiste, jeune étudiant en médecine, communiste.
01:22Comme il était étudiant en médecine, les matons qui ont une imagination folle,
01:27lui ont dit bon bah, t'es étudiant en médecine, tiens voilà les clés, t'auras les clés de l'infirmerie.
01:32Ce qui permettait à ma mère, après avoir fait des visites, de me concevoir.
01:42Donc vous avez été conçu en prison ?
01:43J'ai été conçu en prison, oui.
01:45Et d'où ma propension à chanter la liberté peut-être.
01:50Et racontez-nous le lien avec ce poète alors, Louis Hamad.
01:52Alors donc, à l'occasion de ma naissance, mon père a demandé une espèce de perme spéciale,
01:57est-ce que je peux aller voir mon fils qui vient d'arriver, mon premier, etc.
02:02Et bien ça a marché, parce que c'était un peu lâche quand même.
02:07Et il est allé, il savait, il était fait pour le renseignement mon père, d'accord,
02:14il a d'ailleurs fait ça hier dans le renseignement, dans un réseau crasse, coty, etc.
02:19Bon, peu importe.
02:20Et il a su que le chef de cabinet du préfet de Grenoble s'adonnait à la poésie.
02:27Il a trouvé un bouquin de poèmes du chef de cabinet, mais il a fait celui qu'il ne savait pas,
02:35et il l'a mis dans sa poche, et ça a dépassé de sa poche...
02:39C'est super malin !
02:41Oui, une ruse.
02:43Et ça a dépassé de sa poche, il est reçu par Louis Hamad,
02:47Louis Hamad qui n'avait pas à le libérer, parce qu'il demandait ça,
02:50libération quoi, arrêtons les conneries, libérez-moi !
02:53Il ne l'a pas présenté comme ça, mais ça ne fait rien.
02:56Et le chef du cabinet du préfet a vu le bouquin qui dépassait,
03:04avec le nom du poète,
03:06il dit, vous aimez la poésie ?
03:08J'adore la poésie justement en ce moment,
03:11j'ai découvert un jeune poète,
03:15il en a fait des caisses,
03:18il n'avait peut-être pas ouvert le bouquin,
03:20et ça a marché, il l'a libéré !
03:22Et c'était Louis Hamad,
03:24qui a écrit L'important sur la route,
03:26et pour l'instant, à ce moment-là, il ne connaissait pas encore Beko.
03:29Et alors votre père, il vous rêvait chirurgien, Michel Fuguin,
03:32Neurochirurgien !
03:34Vous êtes allé en première année de médecine,
03:36mais vous, vous aviez plutôt des rêves de comédien,
03:38et parmi vos potes apprentis comédiens, il y avait un autre Michel.
03:43C'était votre pote aussi, Patrice Laffont,
03:52Michel Sardou, vous étiez copains tous ensemble,
03:54et vous avez écrit cette chanson,
03:56un peu contre le mouvement hippie ?
03:58Il y avait un peu de ça dans cette chanson ?
04:00Je n'étais absolument pas responsable de ce qui se disait dans ce texte,
04:03je n'ai jamais d'ailleurs bien compris ce que c'était,
04:06mais c'est vrai que c'était la mode du Madras,
04:08donc je crois que c'est parti que de ça.
04:10Est-ce que c'était contre la mode hippie ?
04:12Non, parce que les hippies n'existaient pas encore,
04:14ça c'est en 64 !
04:16Ah oui ? Il n'y avait pas de hippie à l'époque ?
04:19Non, il y avait des hippies, c'est plus 76.
04:24Mais c'est vrai que vous, on vous a souvent confondu
04:26avec un hippie Michel Fuguin,
04:28parce qu'il y avait le côté Big Bazaar,
04:31alors qu'en fait ce n'était pas trop votre truc.
04:33Ah oui, ce n'est pas trop le jeu, mais là c'était après !
04:36Je ne suis rien du tout, en fait je ne suis pas un 68a,
04:39car j'avais déjà 26 ans moi en 68,
04:42le calcul !
04:46Et je ne suis pas un hippie,
04:48parce que d'abord ça ne m'intéressait pas,
04:51moi en soi, quand j'ai fait le billet,
04:54j'étais le roi des cons, le roi des cons !
04:57Je roulais en Porsche avec un manteau de loup,
05:00vous voyez ce que je veux dire ?
05:02Donc plus cons il n'y a pas, enfin maintenant il n'y a pas !
05:05A l'époque ça se faisait beaucoup !
05:07Mais non, c'est autre chose,
05:10le Big Bazaar c'était un kibbutz,
05:13c'était un kibbutz,
05:15c'était un outil de travail,
05:20un outil de travail où au début on ne gagnait pas beaucoup,
05:25parce qu'on était nombreux,
05:27et tout le monde gagnait, la même chose,
05:29c'est-à-dire les scènes, les musiciens,
05:31ça leur a fait bizarre au départ,
05:33et c'est pour ça qu'ils m'ont envoyé un délégué,
05:35qui était Gérard Pernet, le chef éclairagiste,
05:38et ils m'ont dit, et toi tu gagnes combien ?
05:41Ben je gagne 250 balles,
05:43250 francs, c'est-à-dire 30 euros.
05:45C'était le côté un peu communiste de votre père qui ressortait ?
05:49Vraisemblablement que ça a dû intervenir,
05:52je suis un bon fédérateur, ça c'est clair,
05:57c'est dans mon ADN,
05:59et tout ça je tiens de mon père,
06:01que j'ai toujours vu dans tous les combats,
06:03avec des potes, avec des prolos,
06:05il y allait plein la maison.
06:09Je reviens souvent au titre du film de Balasco,
06:13tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes,
06:16et vous ne pouvez pas imaginer à quel point ce titre est vrai.
06:21C'est vrai, et alors en 65,
06:23vous avez signé avant, là on revient un petit peu en arrière dans l'histoire,
06:26avant l'aventure du Big Bazaar,
06:28vous avez signé comme compositeur d'édition chez Barclay,
06:31vous allez écrire des mélodies pour Dalida, pour Hugo Fray, pour Hervé Villard, pour Maria Foray,
06:36et puis un jour on vous propose de chanter,
06:38et vous sortez un premier disque de 4 titres en 66,
06:41et c'est en 67 que vous rencontrez le premier succès avec cette chanson magnifique.
06:46Même en courant,
06:51plus vite que le vent,
06:53plus vite que le temps,
06:58même en volant,
07:03je n'aurai pas le temps,
07:06pas le temps.
07:08C'est ça qu'on attendait, je n'aurai pas le temps,
07:10texte de Pierre Delannoye,
07:12qui remporte la médaille d'or du palmarès des chansons présenté par Guillux,
07:16et vous avez un scoop à nous donner.
07:18J'ai un scoop à vous donner,
07:20et que jamais personne ne me l'a dit,
07:22donc au bout de tout ce temps, il est temps que j'avoue,
07:26je rentrais là où j'habitais,
07:28chez des amis qui m'ont hébergé pendant 9 mois,
07:31et il y avait un piano,
07:34mais dans ma petite bagnole,
07:37j'entends L'enfant au tambour,
07:41de Nana Mouskouri.
07:46On va écouter la vraie version.
07:52Je trouve ça tellement joli,
07:55que j'arrive là,
07:57je me mets au piano,
07:59et je cherche,
08:01mais je dévis forcément,
08:03et je fais tout d'un ton,
08:05tout d'un ton,
08:07tout d'un ton,
08:09et je n'avais pas le texte.
08:11C'est vrai que ça ressemble.
08:13Il y a une filiation.
08:17Ce n'est même pas une démarcation.
08:19Non.
08:21Le mot existe.
08:24C'est un son de Nana Mouskouri.
08:30Je n'aurai pas le temps,
08:32et L'enfant au tambour, de Nana Mouskouri.
08:34Ecoutez ces deux chansons.
08:36Il y a une petite filiation,
08:38et il y a des droits qui n'ont pas été versés à Nana Mouskouri.
08:41On va parler dans un instant de votre nouvel album,
08:43Michel Fugain, 10 chansons,
08:45100% inédites,
08:47la vie, l'amour, etc.