Avec Philippe Murer, économiste, auteur de "Sortir du capitalisme de désastre" publié aux éditions Jean-Cyrille Godefroy ; Éric Alt, magistrat, administrateur de l'association anticorruption Anticor ; Piero San Giorgio, auteur de "Survivre à la peur" publié aux éditions Culture & Racines.
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00:00:00 [Musique]
00:00:15 Alors je sais qu'il a fait couler beaucoup d'encre, mais je rappelle que si le ticket de métro est fixé à 4 euros pendant l'ensemble des jeux, c'est justement pour que personne n'en achète.
00:00:24 [Musique]
00:00:40 Nous sommes en guerre.
00:00:42 Nous sommes en guerre. Mais en attendant, nous sommes en dette. Et nous sommes en dette. Qu'est-ce qui se passe ? Ce n'est pas possible. Le déficit public dérape 5,5% au-delà de la prévision de nos Mozart de la finance. Pourtant nous avons des Mozart de la finance. Mais comment arrive-t-il ? C'est pas possible ça.
00:01:02 Attendez, c'est pas tout. C'est pas tout. On va en parler. On va en parler. Les dettes, la dette publique, elle arrive à... Je ne sais plus moi combien ça fait. C'est énorme aussi. On va en parler également. La folie, oui.
00:01:16 Alors c'est dette publique, dette publique à 110,6% du PIB. Voilà. On va en parler avec l'économiste Philippe Meurer tout de suite. Mais franchement c'est intéressant parce qu'on nous dit tout va bien, mais si, non, non, non, non. Il y a un problème. La dette. Alors vous voyez, on ne parle plus de la guerre. On ne parle plus de la guerre Russie-Ukraine. On ne parle plus de la guerre au Covid. Donc on ne parle plus de réchauffement climatique. La dette. Quelle dette.
00:01:42 Alors on va parler de quelque chose quand même qui, je peux le dire, nous réjouit. C'est que même s'il n'est pas sorti de la terrible auberge où il est, Julien Assange effectivement a obtenu, vient d'obtenir, on l'a appris il y a 5 minutes, les juges londoniens ont consenti à ce qu'il fasse appel de la décision d'extradition vers les Etats-Unis où, comme vous le savez, le journaliste risque 175 ans de prison.
00:02:09 On en parlera également bien sûr et puis on parlera de Valérie Pécresse, ce qu'elle dit du ticket de métro, ce qu'elle dit effectivement des, des, comment il faut marcher, comment on va être avec les Jeux Olympiques, vous allez voir.
00:02:21 C'est aussi intéressant que sa campagne présidentielle. Puis on va parler de Valérie Haillère aussi effectivement avec le CETA, autre fable urbaine extrêmement intéressante.
00:02:32 Et puis nous allons recevoir en seconde partie d'émission un survivaliste, un type qui dit "attention, prenez votre autonomie, apprenez à survivre parce que les temps vont être difficiles".
00:02:44 Alors, apocalypse, est-ce que c'est vraiment, on va se réfugier dans les bois, est-ce qu'on va faire des provisions, comment, c'est la fin du monde ou la fin d'un monde ? On en parle tout de suite.
00:02:55 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:02:59 Depuis que j'écoute Sud Radio avec Elisabeth Léuni, Jean-Jacques Bourdin, sans oublier Patrick Rocher et André Bercoff, on est certain d'entendre parler vrai dans la matinale de Sud Radio.
00:03:10 Sud Radio, parlons vrai.
00:03:12 Ici Sud Radio, les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:27 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:03:30 Mais qu'est-ce qui se passe ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Le déficit public dérape à 5,5%. Il était initialement prévu à 4,9% par le gouvernement.
00:03:47 La dette publique, 110,6% PIB. Qu'est-ce qui se passe ? Sommes-nous en soins palliatifs ? Sommes-nous en état de mort imminente ? Non, bien sûr, mais quand même, mais quand même. C'est grave, docteur ?
00:04:08 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:04:11 Le fait du jour.
00:04:13 Ça n'ira pas, ça n'ira pas. Et en ce moment, oui, on ne peut pas dire que ça aille très bien avec ces annonces quand même extraordinaires.
00:04:20 On se rappelle que Bruno Le Maire avait fixé en matière de finances publiques un objectif qui n'était pas très ambitieux.
00:04:25 Solde publique attendue au moins 4,9% en 2023. Et puis hop, hop, tout explose.
00:04:33 Bonjour, Philippe Murer.
00:04:36 Bonjour André Bercoff.
00:04:38 Bonjour Philippe. Alors, vous êtes économiste, j'appelle que vous avez écrit le très bon livre "Sortie du capitalisme de désastre".
00:04:45 Je ne sais pas si on est dans le désastre, mais là, alors qu'est-ce qui fait que nous passons effectivement à des prévisions qui n'étaient déjà pas extrêmement glorieuses,
00:04:54 à des prévisions qui carrément, carrément sont assez, on peut dire, je ne dirais pas titanesques, mais titaniques.
00:05:02 Alors, qu'est-ce qui se passe et pourquoi on en est là déjà ?
00:05:07 Qu'est-ce qui se passe ? Rappelons quand même la première chose, c'est que si le déficit public augmente, c'est parce qu'on est dans des gaspillages sans fin de l'État.
00:05:17 Dans des gaspillages sans fin, on se rappelle de Covid. Il faut revenir au Covid qui a coûté 300 milliards d'euros, et que le quoiqu'il en coûte, de Bruno Le Maire.
00:05:25 On était tout fiers de l'annoncer.
00:05:27 Pour une maladie qui était une grosse grippe, en fait, qui tuait autant qu'une bonne grosse grippe, une très grosse grippe,
00:05:33 on a confiné pendant un an, et les restaurateurs et d'autres professions, on leur a demandé de rester chez eux et que l'État paierait.
00:05:40 Ça a coûté 300 milliards d'euros. On était à peine sortis du Covid qu'on est rentrés dans la guerre en Ukraine.
00:05:46 Et plutôt que de pousser aux négociations qui étaient presque abouties, on le sait, en avril 2022, pour que la Russie se retire d'Ukraine,
00:05:53 contre la non-adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, l'Occident a poussé à cette guerre à l'Ukraine, qui a coûté 120 milliards d'euros à la France.
00:06:00 20 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine directe, désarmement, les aides de l'Union européenne.
00:06:07 D'ailleurs, en février 2024, vous vous rappelez André, en même temps que Bruno Le Maire faisait les premiers annonces d'austérité
00:06:15 en augmentant de 6 milliards d'euros l'impôt sur l'électricité, 10% des prix de l'électricité,
00:06:20 il promettait 10 milliards d'euros de coupes dans les dépenses publiques,
00:06:24 et bien Bruno Le Maire allait signer à Bruxelles qu'on allait dépenser 50 milliards d'euros pour l'Ukraine,
00:06:30 donc la part de la France, 10 milliards.
00:06:32 Et puis les sanctions sur l'énergie contre la Russie, en fait, qui devaient mettre l'électro...
00:06:38 La Russie à genoux.
00:06:40 La Russie à genoux, elles nous ont coûté, en termes de bouclier énergétique, 100 milliards d'euros sur 3 ans.
00:06:48 Tout ça, ça a des conséquences.
00:06:50 Bruno Le Maire, qui est vraiment un rigolo, a fait une chose encore plus bête,
00:06:54 mais qui coûte quand même 15 milliards d'euros par an, il faut le signaler, c'est pas rien,
00:06:58 c'est ce qu'il cherche comme économie aujourd'hui, ce sont les OAT, la dette indexée sur l'inflation.
00:07:04 M. Bruno Le Maire a continué à mettre de la dette indexée sur l'inflation alors que les taux étaient à zéro,
00:07:09 alors même que d'ailleurs l'inflation remontait.
00:07:12 Et bien cette dette, il faut payer un taux d'intérêt par exemple de 2%
00:07:16 et y rajouter le taux d'inflation de 5% de l'année dernière.
00:07:19 Et ça, ça coûte 15 milliards d'euros par an à l'État français en 2022 et en 2023.
00:07:24 - Philippe Hurer, si on fait le total, c'est aberrant.
00:07:29 - C'est aberrant, donc 300 milliards de confinement, 120 milliards pour l'Ukraine, 30 milliards d'euros pour les OATI.
00:07:36 Donc voilà, vous faites exploser le déficit public, la dette publique, avec toutes ces erreurs politiques économiques.
00:07:42 Et moi je vais vous dire, quand j'entends Bruno Le Maire prétentieux et arrogant,
00:07:45 alors qu'il a fait que des erreurs de politique économique depuis 2017,
00:07:49 je lui lance le défi "Monsieur Bruno Le Maire, sortez du marché européen de l'électricité".
00:07:54 À ce moment-là, vous pouvez diviser par deux les prix de l'électricité pour les ménages, pour les entreprises.
00:08:00 - Comme l'ont fait l'Espagne et le Portugal, en quelque sorte.
00:08:05 - En effet, l'Espagne et le Portugal vont beaucoup mieux en termes de croissance grâce à cela,
00:08:09 que la France, l'Allemagne et l'Italie qui y sont restées.
00:08:11 Faites ça, à ce moment-là, il y aura beaucoup plus de consommation parce que les prix seront plus bas,
00:08:16 les entreprises ne seront pas défaillantes, et vous verrez que vous aurez une belle croissance,
00:08:19 pas mal de recettes fiscales, et que des gens se tireront d'une partie du problème.
00:08:23 Le problème qu'on a, André, vous le savez, c'est que ce gouvernement ne gouverne pas pour les Français,
00:08:28 il gouverne pour l'Union Européenne.
00:08:30 Et donc la sortie du marché européen de l'électricité, c'est un tabou absolu pour eux.
00:08:33 - Alors je ne sais pas s'il gouverne pour l'Union Européenne, mais en tout cas,
00:08:36 je vais vous faire entendre Philippe Murer, justement, une déclaration hier de Bruno Le Maire,
00:08:41 il a trouvé une parade d'économies, parce qu'il faut faire des économies,
00:08:45 et là on dit "où est-ce qu'on va faire des économies ?"
00:08:47 Recherche économie, désespérément, il a trouvé une parade sur les médicaments.
00:08:50 Écoutez.
00:08:51 - La deuxième chose après la réduction des dépenses de l'État qui est indispensable,
00:08:55 c'est une prise de conscience collective.
00:08:57 Tout ne peut pas reposer que sur les dépenses de l'État.
00:09:00 - Dans votre livre, vous dites "ça ne peut pas être open bar", c'est ça ?
00:09:03 - Non, ça ne peut plus être open bar, bien entendu, mais sur toutes les dépenses.
00:09:06 - Ça veut dire quoi ? Concrètement ?
00:09:08 - Très concrètement, sur le médicament.
00:09:10 Quand nous décidons d'augmenter la franchise de 50 centimes à 1 euro,
00:09:13 c'est une façon de dire "mais désolé, le médicament, ça ne peut pas être open bar,
00:09:15 regardez tous les médicaments que vous accumulez dans votre pharmacie,
00:09:18 ça a un coût, c'est vous qui payez, c'est le contribuable qui paye".
00:09:21 - Est-ce qu'on peut imaginer des remboursements selon les revenus, par exemple ?
00:09:24 - Je suis ouvert à tous les débats.
00:09:26 Ce n'est pas à moi de trancher comment est-ce que les économies vont être faites,
00:09:29 ça doit être un débat collectif.
00:09:31 J'appelle à une prise de conscience collective
00:09:34 sur la nécessité de faire des choix dans nos dépenses publiques,
00:09:37 dans toutes les dépenses publiques, celles de l'État,
00:09:39 les dépenses sociales et les collectivités locales.
00:09:42 - Quelqu'un qui gagne aujourd'hui 4 000 euros
00:09:44 pourrait se voir moins rembourser ses médicaments, vous ne l'excluez pas, par exemple ?
00:09:47 - C'est ce que nous avons déjà décidé.
00:09:49 Et qu'est-ce que ça nous permet de faire ?
00:09:51 Il ne s'agit pas de dire qu'on va ratiboiser tout le monde.
00:09:53 Il s'agit juste de mettre un principe de responsabilité et de choix dans la dépense publique.
00:09:58 Si on estime, ce que je crois, que des personnes qui sont gravement malades,
00:10:01 il ne faut jamais les laisser tomber, il faut bien les soigner.
00:10:04 Une personne qui a un cancer, elle ne doit pas en plus avoir un souci financier.
00:10:08 - Mais celle qui est en bonne santé, qui gagne bien sa vie, elle doit payer plus.
00:10:11 - Alors juste, Philippe Murer, c'est intéressant d'abord, il y a deux choses.
00:10:17 Il dit "ça ne peut plus être au Ben Bar".
00:10:19 Alors si, je comprends bien, c'était au Ben Bar il y a encore quelques années, ou jusqu'à présent,
00:10:23 même avant évidemment, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire.
00:10:27 Et puis deuxièmement, il dit "écoutez, ce n'est pas à moi de décider".
00:10:30 Alors ça c'est fabuleux.
00:10:31 "On va faire une conférence, on va faire un colloque,
00:10:34 on va faire un conseil citoyen et puis on va décider ensemble".
00:10:38 Mais attendez, je croyais que vous étiez payé à l'exécutif pour ça, Philippe Murer.
00:10:42 Mais c'est quand même...
00:10:43 Alors est-ce que c'est bien cette histoire des médicaments ?
00:10:46 - Vous avez tout à fait raison.
00:10:48 Et la prétention, l'arrogance de Bruno Le Maire est extraordinaire.
00:10:51 Alors il va culpabiliser les Franciens en disant "c'est de votre faute, ce n'est pas de la mienne".
00:10:54 C'est exactement ce qu'il est en train de faire.
00:10:56 Je vous rappelle que les Français ont des remboursements sur les médicaments
00:10:59 parce qu'ils payent des cotisations sociales sur leur salaire.
00:11:01 Si on veut qu'ils payent les médicaments, il faut leur enlever les cotisations sociales.
00:11:06 Il faut être raisonnable.
00:11:07 Le problème, si vous voulez, c'est qu'en fait, à force de chercher des petites économies
00:11:12 partout de médicaments, on n'a plus d'industrie pharmaceutique,
00:11:16 on a des manques de médicaments parce qu'on ne les paye pas assez cher en France.
00:11:19 À force de faire des économies sur les salaires des soignants,
00:11:22 on n'arrive plus à recruter des soignants, on le sait en France,
00:11:25 ni des policiers, ni des enseignants.
00:11:27 Donc en fait, le vrai problème n'est pas là.
00:11:29 Parce qu'en fait, le déficit public, si vous voulez,
00:11:32 tout arrive au final au déficit public.
00:11:35 Quand vous n'avez pas de croissance,
00:11:37 quand vous avez une politique industrielle qui détruit la production,
00:11:40 tout finit par le déficit public.
00:11:42 Or là, il faut revenir sur la politique économique de Macron et de Bruno Le Maire depuis 2017.
00:11:47 C'est une baisse d'impôt sur les plus riches avec...
00:11:50 On enlève l'ISF, on baisse l'impôt sur les dividendes,
00:11:53 l'impôt sur les bénéfices, on baisse l'impôt sur les plus-values.
00:11:56 Je ne parle pas du bénéfice et du dividende du petit entrepreneur.
00:12:01 Je parle des 30 000 ménages les plus riches
00:12:03 qui touchent deux tiers des revenus du capital.
00:12:05 Parce qu'il ne faut pas se faire le ré par les mesures démagogues.
00:12:08 Quand on baisse l'impôt sur les dividendes,
00:12:11 c'est essentiellement 30 000 ménages qui prennent deux tiers des revenus.
00:12:15 Donc en fait, ils ont fait ça en disant
00:12:17 "On va avoir plein de croissance et ça va bien marcher".
00:12:20 Non, le résultat c'est pas de croissance,
00:12:23 une baisse des recettes fiscales
00:12:25 et des défaillances d'entreprises au plus haut depuis 2008.
00:12:28 Et quand je dis pas de croissance,
00:12:30 il faut remettre ça et l'avoir toujours à l'esprit.
00:12:33 La croissance en France depuis fin 2019, c'est 0,4 % par an.
00:12:38 Il n'y a plus de croissance en France.
00:12:40 - Donc avant le Covid, Philippe Burère.
00:12:43 2019, c'était avant le Covid.
00:12:45 - Exactement.
00:12:46 Donc fin 2019 à aujourd'hui, la croissance moyenne, c'est 0,4 % par an.
00:12:50 En Allemagne, c'est pire, c'est 0 % par an.
00:12:52 Il n'y a plus de croissance.
00:12:54 En Italie, ça serait presque pareil et en Espagne aussi.
00:12:56 En fait, c'est quoi ?
00:12:57 C'est l'échec de toutes ces politiques économiques
00:12:59 qui nous conduisent à des déficits publics.
00:13:01 Alors avec la politique économique qu'ils ont pris,
00:13:04 la première chose, c'est qu'ils ont fait exploser les inégalités,
00:13:07 Macron et Le Maire.
00:13:08 Il faut bien comprendre que les salariés, ceux qui travaillent,
00:13:11 ont une baisse de 5 % de leur pouvoir d'achat depuis trois ans.
00:13:15 5 % !
00:13:16 Et en plus, on leur met une énergie chère.
00:13:19 Et bien, que fait le gouvernement ?
00:13:21 Il est obligé de faire des boucliers tarifaires qui coûtent une blinde.
00:13:24 Et on se boucle par le déficit public et le budget.
00:13:27 Toutes les erreurs de politique économique ont été faites,
00:13:30 bien sûr par Macron, mais aussi par Sarkozy, Hollande
00:13:33 et tous ceux qui ont...
00:13:34 - Oui, les prédécesseurs, il ne faut pas les oublier.
00:13:36 Oui, tout à fait.
00:13:37 - Exactement.
00:13:38 C'est-à-dire le libre-échange et la délocalisation de notre industrie.
00:13:41 Le fait qu'il n'y a pas de politique industrielle,
00:13:43 alors qu'il y en avait une forte sous De Gaulle et pour Pidou.
00:13:45 Le fait qu'il n'y a pas de patriotisme économique.
00:13:47 Le fait qu'on ait une énergie chère, maintenant.
00:13:50 Ça fait qu'on n'a pas de production, pas de croissance, pas de recette fiscale.
00:13:54 Et donc, à la fin, ils font des plans de relance,
00:13:57 ça se boucle par le budget, ils font des plans de relance,
00:13:59 on se boucle par le déficit public.
00:14:01 Donc, Macron a tout sacrifié à la croissance.
00:14:04 Baisse d'impôts sur les plus riches, destruction du modèle social.
00:14:07 - Et la croissance n'est pas au rendez-vous.
00:14:10 Voilà.
00:14:11 - Exactement.
00:14:12 Vous avez vu qu'ils détruisent notre service public.
00:14:14 À tel point, les fonctionnaires, il y a quelqu'un qui travaille,
00:14:19 l'OFCE, François Girolfe, qui est très brillant,
00:14:21 qui a montré que les fonctionnaires, en 20 ans,
00:14:23 ont vu le point d'indice baisser de 30%.
00:14:26 - Voilà.
00:14:27 - 30%.
00:14:28 Donc, évidemment, vous n'arrivez plus à recruter des fonctionnaires
00:14:30 pour l'hôpital, pour la police, ou pour même l'ALERA-TP.
00:14:33 Donc, non seulement ils ont détruit la croissance,
00:14:35 mais ils détruisent l'avenir en même temps.
00:14:37 Et tout se retrouve, à la fin, dans le déficit public.
00:14:40 - Restez avec nous, Philippe Burère.
00:14:42 On va quand même parler après, comment on peut peut-être arrêter,
00:14:45 ou en tout cas, endiguer, quelque peu, ce tsunami.
00:14:48 À tout de suite, après cette petite pause.
00:14:51 - Et puis, vous aurez la parole 0826 300 300 pour réagir et poser
00:14:54 toutes vos questions.
00:14:55 Et puis, je vous rappelle, bien sûr, qu'on est en direct sur le Facebook Live,
00:14:58 sur la page Facebook de Sud Radio.
00:14:59 À tout de suite.
00:15:00 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:15:04 Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:15:09 - Ici Sud Radio.
00:15:12 Les Français parlent au français.
00:15:17 Les carottes sont cuites.
00:15:19 Les carottes sont cuites.
00:15:22 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:15:25 - Alors, cette dette, alors cette dette publique, alors ce déficit.
00:15:29 Si encore, c'était des dérapages contrôlés.
00:15:32 Malheureusement, je ne sais pas si les contrôles sont au rendez-vous.
00:15:35 Mais Philippe Murer, bon, va pas rester, effectivement, dans l'apocalypse now.
00:15:39 Mais au fond, est-ce qu'il y a un correctif aujourd'hui ?
00:15:42 Qu'est-ce qui serait, je ne dis pas les mesures les plus urgentes à prendre,
00:15:45 on ne va pas faire un catalogue, mais qu'est-ce qu'il faut arrêter ?
00:15:48 C'est quelles dépenses ?
00:15:49 C'est ce que vous avez décrit ?
00:15:50 Que ce soit vis-à-vis de l'Ukraine, que ce soit vis-à-vis...
00:15:53 Bon, le Covid, maintenant, c'est fini, j'espère que ça ne va pas revenir.
00:15:56 C'est quoi, la prochaine...
00:15:57 C'est un exercice de lucidité en disant, on ne peut pas tout faire,
00:16:00 on ne peut pas tout payer, on ne peut pas être dans le quoi qu'il en coûte.
00:16:03 C'est ça ?
00:16:04 C'est exactement ça.
00:16:06 Alors, les dépenses qu'on envoie vers l'extérieur, c'est particulier,
00:16:09 on peut les couper, ça n'a pas d'impact sur l'économie française.
00:16:12 Donc, c'est vrai que si on arrêtait de lancer la guerre en Ukraine
00:16:16 et on se battait pour des négociations,
00:16:18 eh bien, ça serait quand même une bien meilleure idée, je pense.
00:16:21 On ne peut pas se le permettre, sinon.
00:16:23 Mais si on coupe dans les dépenses publiques à l'intérieur commun,
00:16:26 commencez à le faire, Bruno Le Maire.
00:16:28 C'est-à-dire qu'une hausse des impôts de 6 milliards sur l'électricité,
00:16:31 qu'on voit dans les factures,
00:16:33 avec une coupe dans les dépenses publiques de 10 milliards,
00:16:35 ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ces 16 milliards-là,
00:16:38 ils seront retirés de l'économie française.
00:16:40 Donc, ils seront retirés du PIB et on va se retrouver avec une bascule.
00:16:44 Aujourd'hui, on est quasiment à la récession.
00:16:46 On a zéro croissance du PIB sur les deux derniers trimestres.
00:16:49 Si on coupe dans les dépenses publiques aujourd'hui,
00:16:52 on va se retrouver en récession franche, avec un multiplicateur.
00:16:55 Donc, ça sera plus que les 16 milliards qui seront perdus
00:16:58 et donc encore plus de recettes fiscales,
00:17:00 qui seront perdues.
00:17:01 Donc, en fait, on va se retrouver avec un déficit qui sera à peine amélioré.
00:17:04 Si on fait ça, on va se retrouver dans la situation de la Grèce,
00:17:07 vous vous rappelez, entre 2011 et 2014,
00:17:10 où on avait tellement coupé dans les dépenses publiques
00:17:13 qu'on s'est retrouvé avec un PIB qui a baissé de 25 % en Grèce
00:17:17 en 3 ou 4 ans,
00:17:19 et avec de la dette publique qui est montée au plafond à 51 % du PIB.
00:17:23 Donc, ça, ce n'est pas la solution, la coupe dans les dépenses publiques sèche,
00:17:27 à part sur la guerre en Ukraine, ou se battre contre la fraude sociale.
00:17:31 - Alors, c'est quoi la solution ?
00:17:33 C'est quoi la solution ou les solutions les plus efficaces,
00:17:38 qui pourraient être les plus efficaces potentiellement ?
00:17:41 - Alors, la solution la plus efficace, c'est très clairement...
00:17:45 Il n'y en a qu'une seule de solution, en fait.
00:17:47 C'est d'abord lutter contre les fraudes sociales, fiscales,
00:17:51 qui coûtent beaucoup d'argent.
00:17:52 Charles Pratt avait montré, je crois, sur votre antenne,
00:17:55 que la fraude sociale, ça coûtait 50 milliards d'euros.
00:17:58 Alors, très souvent, d'ailleurs, souvent lié à un excès cardinal
00:18:02 et lié à une forme de fraude liée à l'immigration.
00:18:05 Les centenaires algériens aussi,
00:18:07 les gens de 110 ans qui ont versé des retraites en Algérie.
00:18:11 En tout cas, il y a une mine à creuser et le gouvernement se refuse.
00:18:14 La fraude fiscale qui est aussi un problème.
00:18:16 Mais en fait, la vraie problématique,
00:18:18 c'est qu'il faut complètement changer de modèle économique, tout simplement.
00:18:21 C'est-à-dire favoriser la production en faisant du protectionnisme intelligent,
00:18:26 en faisant que la commande publique soit réservée aux entreprises françaises,
00:18:30 ce qui permet d'ailleurs d'avoir plus de production, plus de recettes fiscales.
00:18:34 En faisant de l'état-stratège, on veut de l'énergie pas chère,
00:18:37 eh bien faisons un plan mesmer 2 sur le nucléaire.
00:18:40 Au lieu de faire Mefesonheim, on fait un plan mesmer 2 sur le nucléaire
00:18:43 pour construire rapidement beaucoup de centrales nucléaires,
00:18:46 avoir de l'énergie propre comme de l'hydrogène ou de l'électricité
00:18:50 pas chère pour les Français.
00:18:52 Là, on relance la production, on relance la croissance.
00:18:54 Si vous voulez, on se trouve un peu dans la même situation qu'en 1945.
00:18:58 En 1945, on a 200% de dette sur PIB en France à cause de la guerre.
00:19:03 On a une industrie détruite, une économie en ruine.
00:19:06 Que fait le gouvernement français ?
00:19:09 Eh bien, il relance la croissance par du patriotisme économique,
00:19:12 tout un tas de mécaniques,
00:19:14 et on se retrouve avec 7% de dette sur PIB en 1973, André.
00:19:19 Donc, on a baissé de 200% à 7%.
00:19:21 Je ne dis pas qu'on peut rééditer le même exploit.
00:19:24 Là, le problème, c'est qu'on a une oligarchie
00:19:26 qui est passée comme une guerre sur la France,
00:19:28 qui a tout détruit, la production, le déficit, la dette publique.
00:19:32 En 40 ans.
00:19:34 En 40 ans.
00:19:36 En fait, il faut, en fait, Philippe Murer, ce que vous dites,
00:19:40 il faut non seulement l'ardente obligation du plan,
00:19:43 mais l'ardente obligation de neurones.
00:19:46 Ce qui veut dire, il faut sortir de l'Union européenne
00:19:50 pour avoir toutes ces mécaniques pour la production,
00:19:53 tant agricoles qu'industrielles, etc.
00:19:56 Et il faut aussi virer toute l'oligarchie d'incapables
00:19:59 qui tient la France depuis 40 ans.
00:20:01 Et donc, il faut que les Françaises aient ces deux courages-là,
00:20:04 sortir de l'Union européenne et virer les incapables.
00:20:06 Ce n'est pas parce qu'on parle bien à la télévision
00:20:08 et qu'on a fait l'EDA qu'on est compétent.
00:20:10 La compétence, elle se voit dans les résultats.
00:20:12 Les résultats, ils sont très, très mauvais.
00:20:14 Et donc, il faut changer de classe politique
00:20:16 et prendre des gens courageux à la place.
00:20:18 En tout cas, vaste programme sorti de l'Union européenne,
00:20:20 n'en parlons pas.
00:20:21 Et puis, trouver des gens efficaces, ça se trouve, évidemment.
00:20:24 Mais aussi, travail d'Hercule,
00:20:26 qui vivra et qui votera, verra.
00:20:29 Merci.
00:20:30 Philippe Murer.
00:20:31 Sud Radio, André Bercoff.
00:20:32 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:20:38 Eh oui, Guy Béart, ou au moins, il doit pourrir pendant des années,
00:20:42 soit dans une petite salle,
00:20:45 une petite chambre dans l'ambassade du Guatemala,
00:20:47 ou alors dans une prison de haute sécurité aux alentours de Londres.
00:20:50 Voilà, c'est le cas de Julien Lassange.
00:20:52 On ne va pas vous présenter Julien Lassange,
00:20:54 on en a parlé suffisamment.
00:20:56 Et le fondateur de Wikileaks,
00:20:58 journaliste et lanceur d'alerte, et surtout journaliste,
00:21:01 il a vient de gagner, on le sait depuis une demi-heure,
00:21:04 il a gagné le droit à une nouvelle audience en appel
00:21:06 pour contester son transfert vers les États-Unis.
00:21:09 Ça vient d'être décidé à Londres par deux juges,
00:21:11 parce qu'on se demandait s'ils allaient refuser ou pas.
00:21:13 S'ils refusaient, c'était l'extradition.
00:21:15 L'extradition aux États-Unis, où il risque 175 ans de prison, Julien Lassange.
00:21:20 Et là, en tout cas, il y a un délai, un sursis.
00:21:25 On va en parler avec Eric Alte,
00:21:27 qui est magistrat et administrateur de l'association Anticorruption Anticor.
00:21:30 Là aussi, on va en parler un peu.
00:21:32 Bonjour Eric Alte.
00:21:33 Bonjour.
00:21:34 Alors, dites-moi donc, c'est un répit, c'est un sursis,
00:21:38 ou c'est une vraie chance que vient d'obtenir Julien Lassange, selon vous ?
00:21:42 Eh bien, c'est un répit, dans la mesure où il a jusqu'au 16 avril
00:21:47 pour contester son extradition.
00:21:52 Et il pourra la contester, ce que dit la décision des juges anglais,
00:21:57 pour la contester au motif que ça porte atteinte à la liberté d'expression,
00:22:01 article 7 de la Convention européenne des droits de l'homme,
00:22:04 et au motif que les garanties sur la peine de mort,
00:22:09 les garanties que la peine de mort ne lui sera pas appliquée,
00:22:12 ne sont pas suffisantes.
00:22:15 Donc, on va essentiellement contester ces deux points.
00:22:18 Tous les autres points sont refusés.
00:22:21 Ah oui. C'est que là-dessus que porte l'appel.
00:22:25 Voilà. Et également, sur la discrimination du point de vue de la nationalité,
00:22:29 autrement dit, est-ce qu'aux États-Unis,
00:22:31 il sera aussi bien traité qu'un Américain,
00:22:35 au regard notamment des garanties qu'offre la Constitution des États-Unis ?
00:22:38 Dans l'été, il y aura trois points qui pourront être discutés devant le juge d'appel,
00:22:43 et ces trois points devront être discutés assez rapidement,
00:22:46 puisqu'il a jusqu'au 16 avril pour faire sa demande, faire son mémoire.
00:22:51 Et quand il fait sa demande, le jugement sera rendu quand sur cette demande,
00:22:55 normalement ?
00:22:56 Eh bien, il y aura une demande, il y aura un deuxième jugement,
00:22:59 et après, effectivement, les juges qui sont compétents donneront leur décision.
00:23:07 Ce sera une décision définitive du point de vue du droit de la Grande-Bretagne,
00:23:12 du point de vue du droit du Royaume-Uni.
00:23:14 Ensuite, il y a la Cour européenne des droits de l'homme,
00:23:18 mais comme nous savons, le recours devant la Cour européenne des droits de l'homme
00:23:22 n'est pas suspensif.
00:23:23 Et donc là, ce sera très politique.
00:23:25 Vous voulez dire que même si la Cour européenne des droits de l'homme
00:23:29 statue autrement, il peut être extradé vers les États-Unis ?
00:23:33 Si le jugement de la...
00:23:35 Il reste à attendre la décision, premièrement, la décision des juges britanniques.
00:23:38 Qu'est-ce qu'ils vont décider au mois de mai ou juin, au moment où l'audience sera tenue.
00:23:44 D'accord.
00:23:45 Donc, il faut le tester.
00:23:47 Non, mais s'ils décident, ça ne tient pas,
00:23:49 les arguments des avocats ou de Julien Lessange ne tiennent pas.
00:23:53 Est-ce que c'est suspensif ou pas ?
00:23:55 Dans ce cas-là, l'extradition sera possible.
00:23:58 Il y aura encore un recours qui a d'ailleurs déjà été introduit en 2022,
00:24:03 un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme.
00:24:05 Possiblement, la Cour européenne des droits de l'homme
00:24:08 pourrait demander de sursoir l'exécution de l'extradition le temps qu'elle se prononce.
00:24:15 Mais comme nous savons, ce n'est pas suspensif.
00:24:18 Donc, en réalité, ça dépendra de l'appréciation politique
00:24:21 que fera le gouvernement du Royaume-Uni à ce moment-là.
00:24:24 Donc, l'épée de Damoclès est là, elle est là encore et elle est là pour quelque temps.
00:24:29 Absolument, ça fait 11 ans qu'il est détenu sans avoir été jugé.
00:24:34 Aujourd'hui, il est détenu sous écrou extraditionnel.
00:24:37 Et ça dit effectivement beaucoup de choses de la façon dont les États considèrent la vérité.
00:24:45 Parce qu'en réalité, le problème, c'est qu'il a mis en avant,
00:24:51 qu'il a divulgué des vérités qui étaient insupportables pour les États-Unis.
00:24:56 Et ça met effectivement en évidence le rapport des États avec la justice.
00:25:03 Avec la justice.
00:25:04 D'ailleurs, vérités qui n'ont pas été contestées par personne, y compris par les États-Unis.
00:25:08 C'est vrai.
00:25:09 Ce n'est pas contesté au fond.
00:25:11 Ce qui est contesté, c'est le fait d'avoir divulgué quelque chose,
00:25:16 en fait des crimes de guerre, mais qui sont effectivement des éléments à charge contre les États-Unis.
00:25:23 Je pense qu'un État doit pouvoir accepter qu'il a une part d'ombre,
00:25:27 et ce serait tout l'honneur des États-Unis.
00:25:29 Oui, écoutez, on va en tout cas suivre ça.
00:25:31 Juste un mot, Éric Halte, vous êtes administrateur de l'association anticorruption Anticor.
00:25:36 Où en est ce qui se passe avec Anticor, cette interdiction qu'il y a eu, où ça en est aujourd'hui ?
00:25:43 Alors, ce n'est pas une interdiction, c'est notre agrément qui n'a pas été renouvelé.
00:25:47 Oui, l'agrément.
00:25:48 Et cet agrément, effectivement, est indispensable pour nous permettre de nous constituer partie civile.
00:25:53 C'est comme une interdiction.
00:25:55 C'est comme une interdiction.
00:25:56 C'est presque équivalent à une interdiction, je veux dire, si vous n'avez pas l'agrément.
00:26:00 Et donc, nous avons demandé au Premier ministre de traiter ce dossier,
00:26:09 et nous n'avons absolument aucune réponse.
00:26:12 Donc, nous ne savons pas ce qu'on nous reproche, et probablement il n'y a rien à nous reprocher,
00:26:17 mais les choses durent, et donc c'est le juge administratif qui va devoir traiter cette demande,
00:26:24 traiter, plus exactement annuler le refus implicite de renouveler l'agrément.
00:26:30 Mais pendant les six mois, ou pendant l'année où cette procédure va se poursuivre,
00:26:37 nous ne pourrons pas agir devant les juridictions comme nous l'avons fait jusqu'à présent.
00:26:42 C'est-à-dire qu'Anticor ne peut pas, en attendant le jugement, en attendant cela,
00:26:46 se porter partie civile pour une cause quelconque, comme vous le faisiez ?
00:26:50 Nous avons signalé des faits au parquet, mais tout dépendra du parquet,
00:26:54 et nous ne pouvons pas être parti à une procédure.
00:26:57 Et le gouvernement ne nous reproche rien officiellement,
00:27:01 puisque le refus n'est pas motivé, simplement il ne répond pas,
00:27:06 et donc c'est le juge administratif qui va devoir éventuellement annuler ce refus.
00:27:11 Merci Eric Halte, écoutez, on va suivre ça, on va suivre ce qui se passe avec Anticor,
00:27:15 et on va suivre évidemment ce qui se passe avec Julien Assange,
00:27:18 et quand même, je fais confiance dans la justice de mon pays ou du pays voisin,
00:27:24 beaucoup de questions, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:27:28 Merci Eric Halte d'avoir été avec nous, je rappelle que vous êtes magistrat administrateur de l'association anticorruption.
00:27:33 Anticor, on marque une courte pause sur Sud Radio,
00:27:35 et on va se retrouver dans un instant avec les perles, les huées, les bravos d'André Bercoff.
00:27:39 A tout de suite sur Sud Radio.
00:27:41 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.
00:27:46 André Bercoff.
00:27:48 Ici Sud Radio.
00:27:50 Les français parlent au français.
00:27:55 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:27:58 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:28:01 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:28:04 Dans tous mes états, mais je ne suis pas le seul.
00:28:09 Vous savez que les Jeux Olympiques se préparent, c'est juillet août,
00:28:13 ça va être chaud à tout point de vue, et très bien, Paris va être le centre du monde,
00:28:18 et l'île de France va être le centre du monde.
00:28:20 Et qui dirige la région Île-de-France ?
00:28:22 La délicieuse Valérie Pécresse, et vous allez voir, elle est très en forme.
00:28:27 Très très très en forme.
00:28:29 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:28:32 Les perles du jour.
00:28:34 Une peinturelle, on sait ce que vous faites, mais enfin des bêtises, des bêtises.
00:28:37 Non, non, Valérie Pécresse ne fait pas des bêtises,
00:28:39 je le sais, depuis sa fabuleuse campagne présidentielle d'il y a deux ans.
00:28:43 Et bien là, une conférence de presse, évidemment,
00:28:46 elle vient de le faire, sur la sécurité, l'héritage,
00:28:50 qu'est-ce qu'on peut faire encore, avec, évidemment,
00:28:53 comment s'organiser pour ces Jeux Olympiques, ça va être énorme.
00:28:56 On ne va pas parler de sécurité, là on en a déjà beaucoup parlé,
00:29:00 la peur des uns, l'espoir des autres, etc.
00:29:02 Puis Valérie Pécresse a fait un point de presse,
00:29:05 voilà, une conférence de presse,
00:29:07 et alors elle a annoncé, d'ailleurs ça a été annoncé depuis novembre dernier,
00:29:12 les Français se sont réveillés, et puis les autres,
00:29:15 le ticket de métro, à 4 euros, entre le 20 juillet et le 8 septembre.
00:29:21 À 4 euros, le ticket de métro.
00:29:24 Alors ça commence, ça y est, on fait de la sélection,
00:29:26 on fait de la discrimination,
00:29:28 alors c'est ça, les Jeux 100%, disent les gens de la mairie de Paris
00:29:32 qui n'aiment pas beaucoup Valérie Pécresse.
00:29:34 Alors, donc, vous n'aurez pas de changement pour les détenteurs d'un pass Navigo mensuel,
00:29:38 mais alors le ticket, ça c'est vraiment pour les touristes,
00:29:41 4 euros, dit non.
00:29:43 Alors, on l'a interrogé là-dessus Valérie Pécresse,
00:29:46 et elle a eu cette phrase admirable,
00:29:48 qui montre quel mérite de rentrer dans l'histoire.
00:29:50 Écoutez.
00:29:51 - Alors je sais qu'il a fait couler beaucoup d'encre,
00:29:53 mais je rappelle que si le ticket de métro est fixé à 4 euros
00:29:57 pendant l'ensemble des Jeux,
00:29:59 c'est justement pour que personne n'en achète.
00:30:01 C'est pour qu'il n'y ait personne au guichet à faire la queue,
00:30:04 ce qui provoquerait évidemment l'embolie des guichets.
00:30:07 Donc ce que nous voulons, c'est que les gens n'achètent pas de ticket individuel,
00:30:11 et pour les détourner de les acheter, nous l'avons mis à un prix prohibitif.
00:30:14 Voilà.
00:30:15 Donc qu'on arrête de nous expliquer que tout le monde va payer 4 euros.
00:30:19 Les franciliens qui ne veulent pas payer 4 euros pour leur ticket pendant les Jeux,
00:30:23 n'ont qu'à s'abonner, c'est gratuit,
00:30:26 à Liberté +,
00:30:28 dès aujourd'hui et jusqu'aux Jeux,
00:30:30 Liberté +, le service de post-paiement en ligne,
00:30:34 c'est une carte ou un smartphone qui vous permet de passer...
00:30:39 Voilà, l'essentiel c'est ça.
00:30:41 Alors là, voyez, c'est formidable.
00:30:43 Pourquoi on l'a mis à 4 euros ?
00:30:45 C'est pour que vous ne l'achetez pas !
00:30:46 Valérie Pécresse, dans ces cas-là, vous jouez petit bras.
00:30:49 Pourquoi vous n'avez pas mis le ticket à 10 euros ?
00:30:51 20 euros !
00:30:52 Mais allez-y !
00:30:53 Mais au diable, la varice !
00:30:55 Vous faites un ticket,
00:30:56 il n'y a que ces crétins de touristes qui vont venir de Cochinchine ou d'ailleurs,
00:31:00 qui ne sauront pas qu'il y a le ticket Navigo et compagnie,
00:31:03 qui vont l'acheter à la pièce,
00:31:05 et alors ceux-là, ben écoutez, c'est les gogos de touristes, on s'en fout,
00:31:08 mais vous les franciliens, vous les spectateurs français,
00:31:11 vous viendrez, vous savez de quoi vous parlez, c'est formidable.
00:31:14 Nous avons fait le ticket à 4 euros,
00:31:17 pour que personne ne l'achète.
00:31:19 Ça, même Molière, même Alphonse Allais ne l'aurait pas trouvé tout seul.
00:31:23 Bravo ! Ça fait plaisir.
00:31:24 Vous voyez qu'on est dirigé par des gens aigus,
00:31:27 par des gens intelligents et par des gens qui savent ce dont ils parlent.
00:31:30 C'est ça qui va nous rassurer.
00:31:32 Mais ça ne s'arrête pas là !
00:31:34 Valéry Pécresse a aussi parlé d'autre chose.
00:31:36 Et c'est là où on voit vraiment que les sommets sont atteints.
00:31:40 Nous sommes dans l'Everest, nous sommes au sommet de l'Himalaya.
00:31:43 Écoutez !
00:31:44 - Et vous dites par exemple que vous avez envie d'aller au Trocadéro.
00:31:46 Pas de chance.
00:31:48 Ce qui vous permet, au lieu de descendre à Trocadéro,
00:31:51 de descendre à la station d'avant.
00:31:53 Plutôt que de vous taper d'aller à la station Trocadéro qui va être totalement saturée.
00:31:58 Donc c'est vraiment pour miser sur l'intelligence collective.
00:32:02 En tout cas, on a mis toute notre intelligence à nous dedans.
00:32:05 Mais il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche.
00:32:08 C'est bon pour la santé.
00:32:10 On est au mois d'août.
00:32:12 On espère qu'on profitera aussi pour voir le bois de Boulogne.
00:32:17 On espère qu'entre 25 et 35 ans, on peut de temps en temps prolonger le trajet à pied.
00:32:24 - Ah écoutez ! Dans ces cas-là, les majouailles là.
00:32:27 C'est pour ça qu'on ne perd pas son temps.
00:32:30 Nous, on est heureux.
00:32:31 Qu'est-ce qu'elle a dit ?
00:32:32 On a mis toute notre intelligence à faire appel à l'intelligence collective.
00:32:36 Elle a raison.
00:32:37 Pas besoin d'intelligence artificielle quand on est à ce stade-là.
00:32:40 L'intelligence collective.
00:32:42 Vous voulez aller au Trocadéro ?
00:32:44 Vous descendez à la station d'avant.
00:32:46 Qu'est-ce qu'il y a ?
00:32:47 Je veux aller à Barbès ?
00:32:49 Je vais descendre à Gambetta.
00:32:51 Et comme ça, vous marchez un peu, vous faites du sport, ça vous fait du bien.
00:32:55 Je veux aller à la gare de Lyon ?
00:32:56 J'irai à la gare de l'Est.
00:32:58 Et alors ? C'est comme ça.
00:32:59 C'est la vie.
00:33:00 Vous comprenez ? C'est magnifique.
00:33:01 D'abord, on va faire le ticket à 4 euros pour éviter les queues devant les guichets.
00:33:07 Bah, intelligence collective.
00:33:09 Et puis là, on fait effectivement...
00:33:12 Si ça va être très encombré, évidemment, si ça se met de métro.
00:33:15 Mais vous savez, Valéry Pécresse, moi je trouve que vous devriez vous consacrer à un didalgo.
00:33:19 Pourquoi on ne fait pas, on crée des stations de métro tous les 500 mètres ou tous les 200 mètres ?
00:33:24 Multiplions les stations de métro !
00:33:26 Faisons du métro un autobus !
00:33:28 Voilà !
00:33:29 Ne soyez pas timides comme ça.
00:33:32 Vous êtes petits bras, vraiment, les gens qui nous gouvernent.
00:33:34 Allez-y, allez innover, innover.
00:33:37 Enfin, écoutez, ça nous fait plaisir.
00:33:38 Voilà, vous savez ce que vous devrez attendre en question des guichets de métro
00:33:43 et en rapport avec les stations de métro et le ticket
00:33:47 pour ces fameux Jeux Olympiques qui, je sens, vont être une gigantesque fête.
00:33:52 Et oui, et oui, et oui, il arrive que même dans les entreprises journalistiques,
00:34:01 dans les entreprises de médias, on dit aux gens "non, non, ça ne va pas du tout".
00:34:04 Il y a eu deux histoires quand même qui nous ont un peu interpellés.
00:34:07 Celle du Jean-François Aquilli qui est journaliste à France Info, comme vous le savez.
00:34:14 Et puis, alors, il a été suspendu depuis 10 jours
00:34:17 et il y a une procédure disciplinaire prévue le 2 avril.
00:34:22 Voilà, alors, c'est direct de Radio France, il a été mis à pied,
00:34:27 toute collaboration extérieure dès qu'elle est envisagée doit faire l'objet d'une information à la hiérarchie
00:34:31 et de son autorisation expresse et par lable.
00:34:33 Il était question qu'il fasse un livre d'entretien avec Jordan Bardella,
00:34:37 la tête de liste Rassemblement National aux Européennes.
00:34:41 Il n'en a, paraît-il, pas parlé.
00:34:43 Cela dit, il n'y a pas eu de contrat, le livre ne s'est pas fait avec Jean-François Aquilli.
00:34:48 Donc, il dit "écoutez, moi je ne comprends pas que je sois mis à pied comme ça, brutalement".
00:34:54 C'est vrai, c'est un problème, c'est-à-dire qu'effectivement, à partir du moment
00:35:00 où on dit "les journalistes ont des entretiens avec des politiques",
00:35:03 attendez, si vous enleviez tous les journalistes qui ont des entretiens réguliers avec des politiques,
00:35:08 vous n'auriez plus, allez, une espèce de jungle ou de forêt vierge
00:35:13 dans les studios de radio, de télévision et même de presse écrite.
00:35:16 Le nombre de gens qui voient, et je ne vais pas ici énumérer,
00:35:20 le nombre de livres de politique qui ont été faits avec des journalistes,
00:35:25 le nombre de journalistes qui ont été "les nègres",
00:35:28 c'est-à-dire qui ont écrit des livres pour les hommes politiques,
00:35:31 et ce sont les hommes politiques qui signent, vous savez, je pourrais vous indiquer,
00:35:35 et pas seulement moi, des dizaines, voire des centaines.
00:35:37 Donc, je ne sais pas, à suivre, mais en fait, qu'un Jean-François Aquilli ou quelqu'un d'autre,
00:35:43 ou qui que ce soit, soit mis à pied parce qu'il y a eu ce projet,
00:35:47 qu'il n'en a pas parlé, alors qu'on aurait pu comprendre si ce projet avait eu lieu.
00:35:51 Je constate aussi que quand il s'agit de femmes ou de maris, d'hommes ou de femmes politiques,
00:35:58 on n'est pas si regardant, pas toujours.
00:36:02 Et puis alors, autre chose aussi à la Provence,
00:36:04 vous savez que la Provence appartient aujourd'hui au PDG de la CMA-CGM, Rodolphe Saadé,
00:36:09 qui vient d'acheter le pôle média de Patrick Tailly et de Altice, comme vous savez,
00:36:15 BFM TV, RMC et autres.
00:36:18 Eh bien, Rodolphe Saadé avait ordonné une autre mise à pied du directeur de l'action pour une une.
00:36:25 Effectivement, pour une une.
00:36:27 Alors, cette une, c'était ça, Macron était venu à Marseille,
00:36:30 et la manchette disait "Macron il est parti et nous on est toujours là".
00:36:34 D'après la haute direction ou les actionnaires, c'était un crime de lèse-majesté,
00:36:40 et le rédacteur en chef, le directeur, si vous voulez, de la rédaction,
00:36:45 voilà, à cause du choix éditorial, donc Aurélie Viers a été convoquée,
00:36:51 et on a fait une procédure, si vous voulez, presque de, je dirais en tout cas, le licenciement, etc.
00:36:57 Mais, mais, mais, la rédaction a réagi.
00:37:00 Le vendredi dernier, ils ont voté à 79% une grève illimitée,
00:37:05 et une motion de défiance contre la direction générale et le groupe de presse,
00:37:09 la CMA-CGM, Why Not Media.
00:37:12 Voilà, la rédaction de la Tribune Dimanche, également, autre acquisition de SAAD,
00:37:16 a voté massivement pour une grève mardi.
00:37:18 Quand les journalistes se réveillent, c'est toujours une bonne chose,
00:37:22 quand les journalistes se réveillent et prennent conscience qu'ils ne sont pas tout seuls,
00:37:25 et qu'ils constituent quand même une force et un pouvoir.
00:37:29 En tout cas, la mise à pied a été levée, le journaliste a réintégré sa rédaction.
00:37:35 Ce que je veux dire, c'est qu'il faudrait quand même que tous ces braves gens comprennent
00:37:39 que dans "liberté d'expression", il y a l'expression de la liberté.
00:37:44 Et que s'ils commencent à jouer avec ça, on est très très très mal partis.
00:37:48 On marque une courte pause sur Sud Radio, on va se retrouver après les infos de 13h.
00:37:53 A tout de suite sur Sud Radio.
00:37:55 Sud Radio, parlons vrai.
00:37:59 Ici Sud Radio.
00:38:03 Les Français parlent au français.
00:38:08 Les carottes sont cuites.
00:38:10 Les carottes sont cuites.
00:38:12 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:38:15 Oui, nous aimons les traités de libre-échange, n'est-ce pas ?
00:38:19 Nous aimons ça beaucoup, mais c'est intéressant, parce que est-ce qu'on demande au Parlement, etc.,
00:38:24 de savoir, vous savez, on a parlé du Mercosur, on a parlé de la CETA,
00:38:28 on a parlé de la viande du Chili, de l'Argentine, on parlait du poulet ukrainien, bien sûr.
00:38:34 Et alors, qui décide si tel ou tel traité doit s'appliquer ?
00:38:40 Nous, on pensait naïvement que c'était le pouvoir législatif, l'Assemblée, le Sénat.
00:38:44 Eh bien, c'est plus compliqué que ça.
00:38:46 Écoutez.
00:38:48 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:38:50 Dalibi Montana, oui, un rap dur, si on peut le permettre.
00:38:55 Alors, pourquoi on vous en parle ? Parce que, vous savez que Valérie Ayer,
00:38:58 qui est la tête de liste Renaissance aux Européennes,
00:39:01 passe évidemment sur tous les fenestrons, radio, télévision, et c'est normal,
00:39:05 puisqu'on est en pré-campagne des Européennes,
00:39:08 qui, je vous le rappelle, c'est le 9 juin, pour le cas où quelqu'un aurait oublié.
00:39:12 Le 9 juin prochain.
00:39:14 Alors, on l'a interrogé sur le CETA.
00:39:16 Vous savez, le CETA, c'est le traité de libre-échange entre l'Union Européenne et le Canada.
00:39:21 Et il y a beaucoup de gens qui ne sont pas très très d'accord,
00:39:24 et qui n'ont pas envie du CETA.
00:39:28 Et ça a été, d'ailleurs, il faut le dire, rejeté à 82% par les sénateurs jeudi dernier.
00:39:36 Et oui.
00:39:37 "Coalition des sénateurs de droite, initiative des élus communistes droite et gauche."
00:39:41 Alors, le traité doit maintenant être étudié par l'Assemblée Nationale,
00:39:44 et donc, on a interrogé Valérie Ayer,
00:39:47 donc, sur ce qu'elle pensait du CETA et du vote du Sénat.
00:39:51 Écoutez.
00:39:52 Le CETA, cet accord de libre-échange signé avec le Canada,
00:39:57 rejeté par le Sénat la semaine dernière.
00:40:01 Le texte doit venir à l'Assemblée Nationale à la fin du mois de mai,
00:40:04 donc juste avant les élections européennes.
00:40:06 Pour être bien clair, si jamais le texte est rejeté à l'Assemblée Nationale,
00:40:10 juste avant les européennes,
00:40:11 ça signifie très clairement que le CETA est mort et enterré,
00:40:15 qu'il ne s'appliquera plus.
00:40:17 On aura une discussion, et ce sera à la décision du gouvernement
00:40:19 de voir quelles sont les prochaines étapes.
00:40:21 Ce sera à la décision du gouvernement de voir quelle position sera prise.
00:40:24 Quel que soit le vote de l'Assemblée Nationale,
00:40:26 le CETA pourrait donc, finalement, continuer de s'appliquer.
00:40:28 Il pourrait.
00:40:29 C'est pas beau, ça ?
00:40:31 Est-ce qu'on n'est pas en démocratie ?
00:40:33 Je vous rappelle depuis un certain Montesquieu
00:40:35 qu'on parlait des trois pouvoirs,
00:40:36 exécutif, législatif et judiciaire.
00:40:38 Donc, le journaliste pose la question de manière extrêmement logique.
00:40:41 Donc, si l'Assemblée Nationale rejette le CETA,
00:40:44 il est mort et enterré ?
00:40:45 Ah, pas du tout.
00:40:46 Pas du tout, dit Valérie Ayer.
00:40:48 Pas du tout.
00:40:49 Le gouvernement décide.
00:40:50 Attendez, attendez, attendez.
00:40:51 Le gouvernement décide, c'est l'exécutif.
00:40:53 Donc, le législatif ne pèse pas son pesant de gramme de cacahuètes.
00:40:58 Il ne sert à rien.
00:40:59 Ah non, non, non, non, j'ai pas dit ça.
00:41:01 Je traduis un peu le langage aérien.
00:41:04 Non, non, j'ai pas dit ça.
00:41:06 Et pas aérien, bien sûr.
00:41:07 Non, non, simplement, voilà, c'est le gouvernement qui décide.
00:41:11 Écoutez, on est en démocratie.
00:41:13 Mais oui, on est en démocratie.
00:41:15 Bien sûr.
00:41:17 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face à face.
00:41:23 13h06 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce face à face.
00:41:26 Aujourd'hui, André Rébercov, vous recevez Pierrot Sanjordio,
00:41:29 auteur de "Survivre à la peur", aux éditions Culture et Racines,
00:41:31 et c'est préfacé par Laurent Bertone.
00:41:33 Bonjour Pierrot Sanjordio.
00:41:34 Bonjour.
00:41:35 Alors Pierrot Sanjordio, on peut dire que vous avez un parcours très spécifique et très original.
00:41:40 Je rappelle quand même, pour ceux qui ne me connaissent pas,
00:41:42 vous avez reçu pour votre précédent livre,
00:41:44 "Survivre à l'effondrement économique", bien sûr.
00:41:48 Et j'avais trouvé ça très intéressant, ce livre aussi,
00:41:51 parce que vous avez votre cohérence, on peut être d'accord ou pas d'accord,
00:41:54 mais au moins, vous avez cette cohérence,
00:41:56 et on va essayer de l'inventorier avec vous, Pierrot Sanjordio.
00:42:02 Je rappelle quand même, parce que c'est ça qui m'a frappé,
00:42:04 c'est que je regardais un peu votre parcours,
00:42:07 vous étiez entrepreneur high-tech,
00:42:09 vous vous occupiez des marchés émergents,
00:42:12 aussi bien en Europe de l'Est qu'au Moyen-Orient qu'à l'Afrique,
00:42:14 donc vous étiez à la fois financier,
00:42:17 je ne sais pas, peut-être pas trader, mais au moins financier, enfin bon, pas loin,
00:42:21 vous avez amassé une certaine fortune,
00:42:24 et puis, il y a à peu près 20 ans,
00:42:27 vous dites "oui, ça c'est très bien, mais ce n'est pas ça l'essentiel,
00:42:32 l'essentiel est ailleurs, l'essentiel est dans la survie".
00:42:35 Alors, je voudrais savoir d'abord, qu'est-ce qui a motivé le fait que vous étiez quelqu'un
00:42:39 qui avait très bien réussi dans ce que vous faisiez,
00:42:41 les affaires, les marchés émergents,
00:42:44 l'économie de pointe, la haute technologie,
00:42:48 qu'est-ce qui a provoqué, je dirais, un déclic ?
00:42:51 C'est vrai qu'après une vingtaine d'années dans les logiciels,
00:42:54 et travailler pour des grandes sociétés américaines en tant que cadre supérieur,
00:42:57 et même avec ma propre entreprise,
00:42:59 j'ai eu un petit déclic qui était basé tout d'abord d'une conscience écologique,
00:43:04 puisqu'en voyageant à travers le monde, je me suis rendu compte à quel point
00:43:07 ces 4 milliards de personnes qui existaient lorsque je suis né,
00:43:10 et ces 8 milliards aujourd'hui, consomment de plus en plus,
00:43:12 utilisent des énergies, des matières premières,
00:43:14 nécessitent de chauffage, transport, nourriture,
00:43:18 et le résultat est d'une grande pollution qui détruit beaucoup les environnements,
00:43:23 sans même parler de réchauffement climatique,
00:43:25 on reste vraiment du terre à terre, c'est la pollution des eaux, des sols,
00:43:28 et la destruction d'environnement qui pousse aussi à ces vagues migratoires que l'on connaît.
00:43:32 Et ça, c'était une première prise de conscience
00:43:36 qui ajoutait à la prise de conscience des énergies.
00:43:39 J'ai beaucoup travaillé au Moyen-Orient avec des grands groupes pétroliers,
00:43:42 Total, j'étais proche de Margerie lorsqu'ils s'occupaient du Moyen-Orient pour Total,
00:43:47 mais aussi j'ai bossé avec comme clients Saudi Aramco, Koweït Petroleum et plein d'autres,
00:43:51 et tous me disaient à partir de 2020, attention, le pétrole bon marché,
00:43:56 ça risque d'être plus difficile.
00:43:58 Certes, les pétroles de schiste nous ont donné un petit peu plus de temps,
00:44:01 mais on arrive à un moment de tension et que donc la géopolitique s'en mêlera,
00:44:06 l'Irak n'était pas exactement un pays connu pour ses pâquerettes,
00:44:10 mais plutôt pour son sous-sol, et a attiré un petit peu les États-Unis.
00:44:15 Et bref, cette deuxième prise de conscience m'a fait se rendre compte
00:44:22 que nous avons besoin de toutes ces énergies, ces matières premières,
00:44:25 on rentre dans une période de crise,
00:44:27 et enfin, dernier point, lorsque nous considérons comment l'économie s'est développée
00:44:32 depuis les années 80, c'est-à-dire énormément de création de dettes,
00:44:35 aujourd'hui on dépense 3-4 dollars de dette pour créer 1 dollar ou 1 euro de...
00:44:42 - On l'a parlé au début de l'émission de la dette française,
00:44:44 on parlait que de celle-là...
00:44:46 - ... qui est catastrophiquement élevée,
00:44:47 et bien on arrive vers une convergence de ces tendances lourdes
00:44:50 qui, entre 2020-2025, du moins j'écrivais ça en 2011,
00:44:54 et j'ai commencé à penser ça en 2005,
00:44:56 nous amène dans des situations de crise, inflation, peut-être guerre,
00:45:00 et plus si en tente, parce que malheureusement la liste des catastrophes potentielles est longue,
00:45:05 et donc j'ai commencé à cette époque-là à me préparer,
00:45:09 personnellement, pour ma famille, mes amis,
00:45:12 à réfléchir sur comment on peut avoir plus d'autonomie, plus de résilience,
00:45:17 tout en gardant un pied dans le monde du travail, des affaires,
00:45:20 et c'est vraiment en 2011 où j'ai fait le saut avec l'écriture...
00:45:23 - C'est en 2011 que vous avez abandonné, non, que vous continuez vos affaires ou pas ?
00:45:26 - Très peu.
00:45:27 - Très peu ? D'accord.
00:45:29 - J'ai un peu les moyens de ça,
00:45:31 et j'ai la chance, les livres se marchent très bien,
00:45:34 mais en revanche, c'est vrai que j'ai un peu arrêté le travail,
00:45:37 certainement salarié,
00:45:39 et puis j'ai quelques ventures passées par là,
00:45:41 mais sont relativement modestes par rapport à ce que j'ai fait.
00:45:43 - Et donc depuis 2011, vous vous êtes vraiment mis à ce travail d'écriture, de recherche, et vous-même.
00:45:48 Alors, je voudrais savoir, puisqu'on a parlé aussi, on avait parlé de cela,
00:45:52 et dans ce que j'ai lu,
00:45:54 vous avez donc créé votre propre espace en Suisse,
00:45:57 c'est une ferme, c'est-à-dire...
00:45:59 - Oui, j'ai acheté une petite ferme, avec un petit terrain autour,
00:46:02 dans lequel, pour le plus grand plaisir de mes enfants,
00:46:05 ils étaient petits à l'époque,
00:46:07 on a vécu et travaillé,
00:46:09 pas comme un agriculteur, pas comme un paysan,
00:46:12 parce qu'on fait ça de manière un petit peu artisanale, un petit peu locale,
00:46:16 et puis, j'ai un travail intellectuel dans l'écriture,
00:46:18 et bien sûr, quelques activités,
00:46:20 et les conférences à l'international à l'époque,
00:46:23 me gardaient un pied dans le monde "moderne",
00:46:26 parce que je ne suis pas contre la modernité,
00:46:28 je ne suis pas contre la technologie,
00:46:30 simplement, essayer de trouver un équilibre un petit peu différent.
00:46:33 Il se trouve que je suis en Suisse, dans un pays très sûr, encore, ça va,
00:46:39 mais qui se dégrade, comme beaucoup d'autres pays, malheureusement,
00:46:42 et nous voyons ces tendances nous rattraper aussi,
00:46:45 donc forcément, mon travail, c'est aussi de donner l'alerte.
00:46:48 Alors, il y a 11 ans, on disait "mais non, il n'y aura jamais d'inflation,
00:46:51 il n'y aura jamais de guerre, il n'y aura jamais de pandémie, etc."
00:46:54 Statistiquement, on commence à avoir des risques qui augmentent,
00:46:57 et d'année en année, le public commence à comprendre
00:47:03 que la tendance est comme je l'avais non pas prédite, non pas prophétisée,
00:47:07 c'était une logique, c'était scientifique, à la limite.
00:47:09 - On se demande, oui, c'est ça, jusqu'où mettre le curseur, jusqu'où pousser,
00:47:14 et quelles lignes rouges sont franchies ?
00:47:16 On va en parler, on va entrer dans le détail, dans les détails de votre livre,
00:47:19 dans les détails de tout ça, parce que beaucoup de questions sont là,
00:47:22 parce que c'est très important.
00:47:24 On parle beaucoup, vous savez, de la fin du monde,
00:47:27 est-ce que c'est la fin du monde ou la fin d'un monde ?
00:47:29 - C'est ça, c'est certainement la fin d'un monde,
00:47:32 et mon souci principal ces dernières années,
00:47:35 c'est que bien que de centaines de milliers de lecteurs me disent
00:47:38 "j'ai changé ma vie, j'ai bougé, j'ai quitté les grandes villes
00:47:41 pour aller plutôt vivre à la campagne, etc., j'ai travaillé monotomie",
00:47:45 mais tes livres me rendent angoissé,
00:47:48 parce que maintenant je commence à imaginer des catastrophes,
00:47:51 des guerres civiles, plein de choses, qui ne sont pas impossibles,
00:47:54 qui sont improbables. - Apocalypse Now !
00:47:56 - Exactement, ou Mad Max !
00:47:58 Et donc moi je leur dis "non, mon objectif, c'était au contraire,
00:48:01 par l'action et la préparation, de se désangoisser".
00:48:04 Et donc cet élément-là était un échec pour moi.
00:48:07 Et donc j'ai commencé à travailler sur ce qui est devenu ce livre
00:48:11 "Survivre à la peur",
00:48:13 qui est censé nous faire comprendre cette émotion.
00:48:17 - On va en parler tout de suite après cette petite pause
00:48:19 avec Pierrot Saint-Georgio.
00:48:21 - Et puis avec vous aussi, au 0826 300 300,
00:48:23 peut-être que vous voulez témoigner, poser vos questions
00:48:25 à notre invité Pierrot Saint-Georgio, aujourd'hui,
00:48:27 à tout de suite sur Sud Radio.
00:48:29 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:48:32 - Vous nous faites vivre les matchs, la façon dont vous les commentez,
00:48:34 que ce soit la Pro D2 ou le Top 14, c'est que du bonheur.
00:48:36 Voyons, il n'y a pas besoin d'y voir avec vous,
00:48:38 c'est comme si on y était, quoi, voilà.
00:48:40 - Sud Radio, parlons vrai.
00:48:42 - Ici Sud Radio.
00:48:46 - Les Français parlent au français.
00:48:50 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:48:53 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:48:56 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:48:59 - Le pape Jean-Paul II disait "N'ayez pas peur".
00:49:02 L'écrivain Pierrot Saint-Georgio dit "Survivre à la peur",
00:49:06 effectivement, et c'est d'ailleurs tout le problème,
00:49:09 et c'est très intéressant, parce que vous posez,
00:49:11 vous posez plus qu'une question,
00:49:13 vous avez fait des enquêtes et un essai là-dessus,
00:49:16 c'est qu'on se dit entre,
00:49:19 parce qu'il y a toujours cette chose qui moi-même aussi me pose question,
00:49:24 c'est qu'il y a effectivement un certain nombre de problèmes qui sont là,
00:49:27 et les nier serait évidemment se mettre,
00:49:30 faire l'autruche et avoir la tête dans le sable,
00:49:33 et de l'autre côté, il y a, je dirais, les trafiquants,
00:49:35 les marchands d'Apocalypse,
00:49:37 les commerçants de l'Apocalypse, qui vous disent
00:49:39 "ça y est, c'est foutu, tout est fini, si vous ne faites pas..."
00:49:42 Vous savez, ce que j'appelle le management par la peur.
00:49:45 Et moi, c'est vrai que, à l'avis personnel,
00:49:49 autant ça m'intéresse quand on pose les vraies questions
00:49:53 de ce qui se passe aujourd'hui au niveau de la pollution,
00:49:56 ou au niveau de la réaffection.
00:49:58 Alors, deux questions, d'abord, effectivement,
00:50:00 quand j'entends Greta Thunberg,
00:50:02 je n'ai pas tellement envie de suivre ça,
00:50:04 parce que c'est très bien "How dare you",
00:50:06 mais le trafic sur l'émotion ne suffit pas,
00:50:09 et d'un autre côté, la question que je vais vous poser
00:50:12 par rapport à ce que vous dites,
00:50:14 est-ce qu'on n'a pas toujours, et je fais effectivement l'optimiste,
00:50:18 peut-être exagéré,
00:50:21 mais est-ce que la technologie, regardez, par exemple,
00:50:23 et vous le savez mieux que moi, Piero San Giorgio,
00:50:26 d'abord, on a beaucoup moins de pauvres qu'il y a 30 ans,
00:50:28 la famine a reculé, l'espérance de vie a augmenté,
00:50:32 enfin, je parle au niveau des siècles,
00:50:34 on ne peut pas dire qu'on est allé vers une régression sanglante.
00:50:37 Alors, comment faire la part des choses
00:50:39 entre ce qu'il faut développer,
00:50:41 et vous me parlez du pétrole, mais regardez,
00:50:43 le pétrole, on disait, je me rappelle, il y a encore 50 ans,
00:50:45 j'écoutais que ce soit d'un côté, c'était,
00:50:48 on m'appelle très bien, c'était la croissance zéro,
00:50:51 et les villes vont être absolument noyées,
00:50:54 on vous le dit, il y a 50 ans, regardez ce qu'il se passe,
00:50:57 les gens continuent à construire, ils ont mort des mers, je ne dis pas qu'il n'y a rien,
00:50:59 deuxièmement, je "stay the case", enfin je fais le cas,
00:51:03 et qu'on disait "c'est fini", puis on ne pourra plus rien faire,
00:51:06 et puis on vous dit "ne voyagez plus, ne faites plus rien",
00:51:09 et d'un autre côté, on a l'impression que le pétrole,
00:51:11 ben il y a toujours, on en trouve effectivement, gaz de schiste ou pas,
00:51:13 je ne discute pas de la valeur, mais on en trouve encore,
00:51:16 il y en a encore, etc., c'est-à-dire qu'on a l'impression que,
00:51:19 à chaque fois que, et même, et c'est vrai que la population a plus que doublé ou triplé,
00:51:23 mais on a l'impression que, on trouve quand même des solutions,
00:51:26 et vous vous dites "oui, mais attention,
00:51:28 quelle solution et jusqu'où ?"
00:51:31 C'est tout la vraie question, entre les optimistes et les pessimistes.
00:51:35 Oui, on trouve des solutions, d'autant plus si on est dans un monde libre, libéral,
00:51:39 parce que c'est l'inventivité humaine qui nous apporte des solutions,
00:51:42 néanmoins, on l'est de moins en moins, on est de plus en plus,
00:51:45 hélas, dans un monde de plus en plus dirigé,
00:51:48 et avec des économies un peu planifiées,
00:51:50 qui ne sont pas exactement des recettes de succès historiquement.
00:51:55 Je fais remarquer, c'est vrai, on a des solutions,
00:52:00 on a des capacités à trouver, d'ailleurs je n'ai jamais dit
00:52:03 qu'il n'y aura plus du tout de pétrole, par exemple,
00:52:06 je dis simplement que le pétrole bon marché va commencer à se tarir maintenant.
00:52:11 Mais par exemple, on a, par exemple,
00:52:15 vous parliez d'innovation,
00:52:18 il y a des cas dans l'histoire où l'innovation n'a pas sauvé les civilisations,
00:52:22 et il y a des civilisations qui s'effondrent, ça arrive.
00:52:24 Pas toutes, pas toutes simultanément,
00:52:27 et j'ai étudié l'effondrement de la Yougoslavie,
00:52:30 l'effondrement de l'Union soviétique, l'effondrement, si on monte plus loin,
00:52:33 à Rome, ou même des crises ponctuelles et géographiquement contenues,
00:52:37 comme l'Argentine en 99, je crois,
00:52:41 et quelques autres qui ont amené,
00:52:44 ou la crise de la République de Weimar dans les années 20,
00:52:47 qui ont amené à des bouleversements politiques,
00:52:49 des bouleversements économiques, parfois des millions de morts par famine, etc.
00:52:53 Donc, je n'appelle pas à la fin du monde, du tout,
00:52:56 d'abord, je ne souhaite rien du tout de négatif,
00:52:59 néanmoins, j'alévertis sur des tendances
00:53:02 qui peuvent nous apporter à des approches difficiles.
00:53:05 La réaction qu'on a à ces annonces
00:53:08 peut être angoissante, effrayante,
00:53:11 et cette peur est effectivement une émotion
00:53:15 qui nous veut du bien, qui est là pour nous alerter,
00:53:17 elle nous fait réagir de manière instinctive à des dangers,
00:53:22 et on a tendance, parce qu'on est humain,
00:53:25 on a un cerveau qui est capable de nous projeter dans l'avenir,
00:53:27 à projeter ses peurs sur des événements futurs, réels ou imaginaires,
00:53:32 qui nous créent des angoisses,
00:53:34 qui s'ajoutent à tous les stress du quotidien, etc.
00:53:37 Et ces angoisses, si elles restent durables dans notre vie,
00:53:41 elles ont des effets délétères sur notre santé, sur notre psychisme,
00:53:44 et même sur notre manière de réfléchir,
00:53:46 et simplement de profiter de la vie.
00:53:48 Il faut être épicurien, il faut savoir...
00:53:51 - Jouir de la vie. - Jouir de la vie, mais aussi...
00:53:54 - Voilà, être prévoyant et faire attention.
00:53:57 - Mais n'y a-t-il pas, encore une fois,
00:53:58 et c'est pas faire de la politique de lire ça,
00:54:00 quel que soit le pouvoir, droite, gauche, centre, haut, bas,
00:54:03 est-ce qu'il n'y a pas quand même une volonté, vous le savez,
00:54:06 de management par la peur, c'est-à-dire...
00:54:08 - Tout à fait. - On a envie de vous garder
00:54:10 comme des gens dociles et des bons moutons,
00:54:13 ayez peur de réchauffement climatique,
00:54:17 ayez peur du Covid,
00:54:19 ayez peur de Russie, Ukraine, etc.
00:54:22 Ayez peur d'eux, ayez peur d'eux.
00:54:24 Résultat, évidemment, la peur étant
00:54:26 la chose du monde la mieux partagée,
00:54:28 on se dit "ouh là là, je vais surtout pas mourir".
00:54:30 - Vous auriez pu écrire la préface.
00:54:32 C'est exactement ça,
00:54:34 et depuis très longtemps,
00:54:36 je me souviens d'avoir lu ça dans les écrits de César,
00:54:39 la peur de l'ennemi, la peur de l'étranger,
00:54:41 la peur de l'ennemi intérieur,
00:54:42 la peur de la crise économique, etc.
00:54:44 ont souvent été apportées et utilisées
00:54:47 par les hommes de pouvoir, les politiques,
00:54:49 de pouvoir faire en sorte que la population les écoute, les suive,
00:54:53 mais à condition qu'ils apportent une solution.
00:54:55 Solution qui est parfois un peu foirée,
00:54:57 mais en général une solution.
00:54:58 On disait "faites-moi confiance,
00:55:00 je vais faire en sorte que l'ennemi extérieur
00:55:02 soit maîtrisé ou battu, etc."
00:55:04 Depuis quelques années, on nous amène
00:55:06 peur sur peur sur peur,
00:55:08 sans les solutions qui vont avec.
00:55:10 On a même des débats politiques
00:55:11 où chacun amène avec sa peur.
00:55:13 L'un ou l'une arrive avec la peur...
00:55:15 - Et se juxtapose.
00:55:16 - Et personne n'arrive avec la solution
00:55:18 qui va réellement résoudre,
00:55:20 ou qui pourrait résoudre raisonnablement
00:55:22 la source de ses peurs.
00:55:24 Nous sommes dans une sorte de spirale
00:55:26 d'anxiété croissante,
00:55:27 encore une fois qui s'ajoute au quotidien,
00:55:29 au monde moderne,
00:55:30 qui a des éléments stressants.
00:55:32 On voit que lorsqu'on est sur une plage du Sénégal,
00:55:34 ou Grétal, notre amie Grétal,
00:55:38 ferait bien d'aller voir comment les enfants
00:55:40 à qui on aura vraiment volé leur enfance,
00:55:42 travaillent dans les mines de cobalt du Congo,
00:55:45 ou les Elverac, c'est autre chose que la Stockholm.
00:55:48 - Pour nous donner des voitures électriques.
00:55:50 - Exactement.
00:55:51 Donc lorsqu'on est quand même dans un pays
00:55:53 relaxé au soleil, sans aller jusqu'à Dakar,
00:55:55 ça peut être chez moi en Italie,
00:55:57 c'est sûr que là le stress se réduit.
00:56:00 Mais dès qu'on revient dans notre train quotidien,
00:56:02 vous avez quand même pas mal de trafic à Paris.
00:56:05 C'est le stress quotidien,
00:56:07 les petits chefs, le conjoint, les enfants,
00:56:10 voilà, c'est la vie.
00:56:11 Mais constamment cet effet de stress
00:56:13 va avoir un impact sur notre psychisme,
00:56:15 sur notre santé,
00:56:16 qui va même nous faire prendre
00:56:18 de très mauvaises décisions de vie.
00:56:20 - Alors justement, c'est le sujet de votre livre,
00:56:23 on va en parler, mais je voudrais juste
00:56:25 qu'on l'aborde un peu.
00:56:26 Vous dites justement "Survivre à la peur".
00:56:28 C'est bien, c'est le titre de votre livre
00:56:30 et c'est le sujet.
00:56:32 A votre avis, deux choses ici.
00:56:34 D'abord, est-ce que le survivalisme
00:56:37 n'est pas l'appalage des gens
00:56:39 qui ont les moyens de survivre ?
00:56:41 Je ne parlais pas de vous,
00:56:43 je parlais de Mark Zuckerberg,
00:56:45 qui s'est acheté un sublime bunker,
00:56:47 et je ne sais pas combien d'hectares, à Hawaï,
00:56:49 et qui va faire un bunker
00:56:51 de 5000 m².
00:56:52 Oui, c'est vrai,
00:56:53 mais on est combien à avoir les moyens
00:56:55 de Mark Zuckerberg ?
00:56:56 - Oui, vous et moi prenons une assurance vie,
00:56:58 une assurance incendie.
00:56:59 Il y en a qui s'achètent des îles privées,
00:57:01 comme mon ancien patron Leray Lisson,
00:57:03 pas loin de Zuckerberg, à Hawaï,
00:57:05 et qui creusent des bunkers
00:57:08 dans lesquels ils reproduisent, finalement,
00:57:10 le monde et le luxe dans lequel
00:57:11 ils sont habitués à vivre.
00:57:12 Quand vous avez 100 milliards de fortune,
00:57:15 en dépenser un demi pour ce genre de lubie,
00:57:18 pourquoi pas ?
00:57:19 Après, je pourrais vous expliquer en détail
00:57:21 pourquoi c'est une solution un peu idiote,
00:57:23 mais effectivement,
00:57:25 ça fait parler,
00:57:26 les gens s'imaginent que pour s'en sortir,
00:57:28 il faudrait pouvoir se payer
00:57:30 des choses aussi exubérantes.
00:57:32 Non, en réalité,
00:57:34 les gens ne sont pas morts,
00:57:36 même pendant les guerres,
00:57:38 ou même pendant des situations atroces,
00:57:39 parce qu'ils n'avaient pas de bon cœur.
00:57:40 Il faut savoir être un petit peu roublard
00:57:42 dans sa tête,
00:57:43 il faut être un petit peu malin,
00:57:44 il faut savoir feinter un petit peu,
00:57:47 mais surtout, il faut avoir accès
00:57:49 aux besoins physiologiques de base.
00:57:51 - Alors, justement,
00:57:52 on va en parler juste après cette petite pause,
00:57:54 on va entrer dans le détail des détails.
00:57:56 Pierre Roussangiorgio,
00:57:57 je vais vous dire que moi, j'ai envie,
00:57:59 enfin, moi et on est des millions,
00:58:01 qui ont envie de survivre,
00:58:02 sans avoir les moyens de se bâtir
00:58:04 des bunkers ou des plateformes, etc.
00:58:06 Qu'est-ce que moi, je fais en 2024 ?
00:58:08 Moi, habitant de l'Occident,
00:58:10 sans vouloir mettre ma tête dans le sable,
00:58:12 sans vouloir avoir peur,
00:58:13 parce qu'on ne vit pas seul,
00:58:14 qu'est-ce que je fais ?
00:58:15 On va en parler.
00:58:16 - Très bien.
00:58:17 - Non, on va en parler tout de suite
00:58:18 après cette petite pause.
00:58:19 - Et peut-être que vous nous appelez
00:58:20 depuis votre bunker,
00:58:21 peut-être que vous avez pris vos précautions,
00:58:22 appelez-nous 0 826 300 300
00:58:25 pour témoigner et pour poser vos questions.
00:58:27 A tout de suite sur Sud Radio.
00:58:28 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:58:32 Appelez maintenant pour réagir 0 826 300 300.
00:58:37 - Ici Sud Radio.
00:58:39 Les Français parlent au français.
00:58:44 Les carottes sont cuites.
00:58:47 Les carottes sont cuites.
00:58:49 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:58:52 - Survivre à la peur,
00:58:54 Pierrot, San Giorgio,
00:58:55 aux éditions Culture et Racines.
00:58:57 Alors Pierrot San Giorgio,
00:58:58 je ne suis pas Mark Zuckerberg,
00:59:00 je ne suis pas Larry Ellison,
00:59:01 je ne suis même pas Pierrot San Giorgio.
00:59:03 Comment je fais ?
00:59:05 Je vais dire, voilà,
00:59:06 moi je comprends qu'il y a un certain nombre de problèmes
00:59:08 d'essayer de vivre le plus sainement possible,
00:59:10 d'essayer de diminuer son stress,
00:59:12 mais je dois nourrir femme et enfant
00:59:14 ou mari et enfant,
00:59:16 je dois gagner ma vie,
00:59:17 je suis dans le système,
00:59:19 je n'ai pas les moyens de m'évader complètement du système,
00:59:22 mais il y a effectivement des alternatives.
00:59:24 Alors concrètement,
00:59:26 quelle pourrait être une alternative
00:59:28 pour, je ne dirais pas le plus grand nombre,
00:59:30 mais pour en tout cas un certain nombre de millions de gens
00:59:32 qui ont envie d'avoir autre chose
00:59:33 ou de vivre autre chose ?
00:59:34 Alors moi j'ai toujours eu une approche,
00:59:35 du fait de mon éducation francophone, française,
00:59:37 d'abord de comprendre un problème, d'analyser,
00:59:39 comprendre les tenants, les aboutissants,
00:59:41 donc qu'est-ce qui va se passer, par exemple,
00:59:43 les supermarchés qui sont remplis de nourriture,
00:59:45 eh bien en cas de rupture des chaînes d'approvisionnement
00:59:49 pourraient se vider.
00:59:50 C'est arrivé de manière ponctuelle en 2020,
00:59:53 pareil pour les tristes, etc.
00:59:55 Et donc il faut répondre à ces besoins physiologiques
00:59:57 que nous avons tous,
00:59:58 dans l'eau, la nourriture,
00:59:59 au propre, potable, nourriture.
01:00:02 Et on peut commencer,
01:00:04 et ça c'est important de manière pragmatique,
01:00:06 de manière toute petite,
01:00:07 sans planifier le bon cas à 500 millions,
01:00:09 commencer avec, lorsque vous faites vos courses
01:00:11 pour 50 euros pour la semaine ou pour la journée,
01:00:13 ça dépend des endroits,
01:00:15 en Suisse c'est un café presque,
01:00:17 de prendre un petit peu de nourriture supplémentaire,
01:00:19 vous mettez de côté,
01:00:20 évidemment, papier rissable, des conserves, etc.
01:00:23 Alors vous allez me dire,
01:00:24 c'est pas la nourriture la plus saine du monde,
01:00:26 mais vous la mettez de côté,
01:00:27 vous la mettez dans un armoire, un placard,
01:00:30 et puis vous réfléchissez comment vous allez la cuire.
01:00:32 Est-ce que vous avez un réchaud à gaz,
01:00:34 peut-être que vous gardez chez vous un peu d'eau pour faire cuire,
01:00:36 parce que des gens me disent, j'ai acheté plein de pâtes,
01:00:38 est-ce que tu as de l'eau pour les faire cuire ?
01:00:39 Ah non, j'ai oublié.
01:00:40 Et si l'eau est dégueulasse ou qu'il n'y en a pas,
01:00:43 vous avez la Seine, ici ça va, c'est tout prêt.
01:00:46 Mais est-ce que vous avez des récipients pour aller chercher l'eau,
01:00:48 est-ce que vous avez des filtres ?
01:00:49 Ce sont des petites choses,
01:00:50 toutes simples, qui sont peu onéreuses,
01:00:52 et que vous pouvez faire,
01:00:53 et ça vous rassure,
01:00:54 c'est comme une assurance vie,
01:00:55 c'est comme une assurance incendie,
01:00:56 vous ne souhaitez pas que ça arrive,
01:00:57 mais vous la prenez quand même, au cas où.
01:00:59 Et après vous travaillez sur,
01:01:00 parce que ça ce n'est pas,
01:01:01 c'est de la résilience pendant un certain temps,
01:01:04 mais ce n'est pas de l'autonomie.
01:01:05 L'autonomie s'ajoute par-dessus,
01:01:07 au-delà des réserves.
01:01:08 Alors comment on essaie de bâtir cette autonomie ?
01:01:10 Bien d'abord c'est les connaissances,
01:01:11 c'est comprendre de quoi nous avons besoin,
01:01:14 et quelles sont les compétences que nous devons acquérir,
01:01:17 pour par exemple,
01:01:18 même en ville, faire un petit potager urbain,
01:01:20 mais même minuscule pour commencer,
01:01:22 avant d'avoir ce pouce vert,
01:01:23 qui peut-être plus tard,
01:01:24 vous amènera, en cas de crise,
01:01:26 comme pendant la guerre,
01:01:27 à planter des topinambours sur les plates-bandes,
01:01:29 dans les stades,
01:01:30 et au bord des rivières,
01:01:32 et dans les terrains vagues.
01:01:34 Certes, la population n'est pas,
01:01:36 n'est beaucoup plus nombreuse,
01:01:38 que pendant la guerre par exemple,
01:01:40 mais ce sont des étapes,
01:01:42 ce sont des étapes mentales surtout,
01:01:43 et c'est pour ça que,
01:01:45 nous pouvons avoir toutes les préparatifs possibles,
01:01:48 pour la nourriture, l'eau, l'énergie,
01:01:51 se chauffer les liens sociaux,
01:01:54 et se défendre,
01:01:55 si nous n'avons pas maîtrisé notre mental,
01:01:57 et donc nos réactions face aux peurs,
01:01:59 et face aux dangers,
01:02:00 qui, dans ce cas-là, sont là,
01:02:01 et qui seront très stressants.
01:02:03 Nous l'avons tous vécu, probablement,
01:02:04 dans les tout premiers jours du confinement, du Covid.
01:02:06 Tout à coup, on avait une grosse question,
01:02:09 on voyait les gens se ruer sur le papier toilette,
01:02:11 etc., un peu à la dernière minute,
01:02:13 mais on s'est tous posé ces questions,
01:02:14 en disant "Et si ce truc durait longtemps ?"
01:02:16 Et, bon, moi j'étais prêt,
01:02:18 dans mes montagnes,
01:02:19 mes amis m'ont rejoint, etc.,
01:02:20 on était tous un peu...
01:02:22 Mais on avait quand même du stress.
01:02:23 Et ça m'avait forcé, à ce moment-là,
01:02:25 de dire "Non, mais je dois mieux travailler
01:02:26 cette réaction au stress,
01:02:27 et donc à la peur, et à l'angoisse,
01:02:29 parce que si on perd nos moyens,
01:02:30 notre préparatif ne servira à rien."
01:02:32 - Bien sûr.
01:02:33 Donc, il y a un préparatif psychologique,
01:02:35 mental, à cela.
01:02:36 Mais, par exemple,
01:02:37 pour aller vers l'autonomie,
01:02:38 est-ce qu'il faut les autres ?
01:02:39 Est-ce qu'à votre avis,
01:02:40 un certain avenir,
01:02:42 ou une certaine alternative, disons,
01:02:44 est dans une espèce de réunion collective,
01:02:46 non pas un "call cause",
01:02:47 ou un "soft cause",
01:02:48 ou un "keyboots",
01:02:49 mais quand même,
01:02:50 de réunir des énergies,
01:02:52 et de faire en sorte
01:02:54 qu'il y ait des synergies,
01:02:55 des complémentarités.
01:02:56 - Alors, on a autant d'approches
01:02:58 que d'avis et d'individus.
01:03:00 Moi, je crois que oui,
01:03:02 je crois qu'on a besoin des autres,
01:03:05 parce que nous ne pouvons pas
01:03:07 spécialiser dans tout.
01:03:08 Moi, je ne sais pas fabriquer
01:03:10 des chaussures en cuir, par exemple.
01:03:12 Mais j'ai d'autres qui ont compétences,
01:03:14 des amis proches en ont encore d'autres,
01:03:17 et de toute façon,
01:03:19 l'idée, ce n'est pas de remonter
01:03:20 à un monde médiéval,
01:03:21 ou que sais-je.
01:03:22 L'important, c'est déjà de tenir
01:03:24 une période difficile.
01:03:25 - Par remonter l'individuance, etc.
01:03:27 - Un jour, peut-être,
01:03:28 mais pour l'instant,
01:03:29 on a quand même encore des technologies,
01:03:31 de la communication.
01:03:32 Simplement, nous faisons face
01:03:36 aux résultats de décennies
01:03:38 d'individualisme de plus en plus forcenés,
01:03:40 qui s'est accentué d'ailleurs avec le Covid,
01:03:42 puisque maintenant, on a le cinéma,
01:03:44 la nourriture livrée à la maison,
01:03:45 tant que ça fonctionne.
01:03:46 Et donc, on a finalement un confort
01:03:49 qui est d'une part une facilité,
01:03:52 et d'autre part, qui nous radicte,
01:03:54 qui nous rend accro à cette facilité,
01:03:58 à ce confort,
01:03:59 avec les écrans dans tous les sens.
01:04:01 Combien de gens ont des amis sur les réseaux,
01:04:03 mais n'ont plus d'amis en vrai ?
01:04:05 C'est terrible, c'est triste,
01:04:06 parce que c'est avec les proches.
01:04:07 - Je like, mais je n'aime pas.
01:04:09 - Je suis un bon vivant,
01:04:10 moi j'aime la bouffe, les femmes,
01:04:13 les amis, sortir, rigoler,
01:04:16 et depuis toujours.
01:04:18 Donc, on n'est pas dans une...
01:04:21 On est dans une sobriété, certes,
01:04:23 on espère heureuse,
01:04:24 mais tranquille, on n'est pas des spartiates
01:04:29 qui se préparent à la guerre.
01:04:30 - Non, bien sûr, encore que.
01:04:32 - Encore que, aujourd'hui.
01:04:33 - Donc, ce que vous dites, en fait,
01:04:36 quelque part, Pyrus San Giorgio,
01:04:38 vous dites, en fait,
01:04:39 augmenter son champ d'autonomie.
01:04:42 C'est-à-dire, pas se dire,
01:04:43 je vais dépendre de l'humiléisation,
01:04:45 je vais dépendre de ceci ou de cela,
01:04:47 je vais essayer en tout cas,
01:04:49 je ne dirais pas d'avoir mes propres ressources,
01:04:52 c'est vrai, on n'est pas...
01:04:54 Les enfants des villes ne sont pas habitués à ça,
01:04:55 ils sont habitués à se faire servir.
01:04:57 Enfin, moi le premier,
01:04:58 et puis d'autres, quand je dis se faire servir,
01:04:59 on a tout à côté,
01:05:00 on se dit, bon,
01:05:01 il n'y a pas de raison que ça change, quoi.
01:05:02 Vous vous dites, oui, mais ça peut arriver,
01:05:04 donc préparez-vous.
01:05:06 - Oui, c'est pour ça que je dis,
01:05:08 il y a autant de solutions que d'avis,
01:05:10 parce que,
01:05:12 il y a des gens qui ont fait ça dans le passé,
01:05:14 dans les années 70,
01:05:15 on allait faire du fromage de chèvre
01:05:17 dans le Larzac, ou que sais-je,
01:05:19 il y a eu des mouvements...
01:05:20 - Les communautés...
01:05:21 - Absolument, vous parliez tout à l'heure
01:05:22 des communautés,
01:05:23 on parlait en off du Dicky Boots, etc.
01:05:26 Ce sont été des mouvements
01:05:28 qui avaient des choses intéressantes,
01:05:30 des choses dont on peut encore apprendre,
01:05:32 mais à chacun de faire ce qu'il veut.
01:05:34 Beaucoup de gens, on a vu pendant le Covid,
01:05:35 ont fui les grandes villes,
01:05:36 parce qu'ils avaient les moyens,
01:05:37 et ils sont allés dans leurs petites maisons
01:05:39 secondaires ou grandes maisons secondaires
01:05:41 dans les campagnes,
01:05:42 mais ça, c'est pas de l'autonomie,
01:05:43 c'est déjà une étape.
01:05:45 - Ou eux-mêmes retrouvaient leurs parents,
01:05:47 enfin leurs parents ont eu des familles,
01:05:49 des cousins,
01:05:50 même s'ils n'avaient pas les moyens
01:05:51 d'avoir une maison.
01:05:52 - D'où l'importance du lien,
01:05:53 d'où l'importance de la famille,
01:05:54 d'où l'importance de l'amitié,
01:05:56 qui sont des choses simples,
01:05:58 des choses qu'on a tous la capacité
01:05:59 de mettre en place,
01:06:00 qui ne coûtent normalement pas d'argent,
01:06:02 quelques cadeaux de temps en temps,
01:06:03 qui sont généralement en réciproque,
01:06:05 mais on doit redécouvrir
01:06:07 l'être humain que nous sommes,
01:06:09 qui a besoin de l'autre,
01:06:10 nous ne sommes pas faits
01:06:11 pour être des individus forcenés,
01:06:12 on doit...
01:06:14 Après, moi je suis un solitaire,
01:06:16 par exemple, moi j'ai un caractère de solitaire,
01:06:17 je suis très sociable,
01:06:18 mais j'ai un caractère solitaire,
01:06:19 j'aime bien être tout seul,
01:06:20 pendant le Covid, j'étais aux Anges,
01:06:21 j'étais content d'être chez moi,
01:06:22 avec ma famille,
01:06:23 de ne voir personne,
01:06:24 mais la plupart des gens ont besoin...
01:06:26 - Chacun son tempérament.
01:06:27 - Bien sûr.
01:06:28 - Son tempérament.
01:06:29 - Absolument.
01:06:30 Je crois que nous avons des auditeurs
01:06:31 qui voudraient s'expliquer.
01:06:33 - Oui, c'est Philippe qui nous appelle
01:06:35 depuis quand ? Bonjour Philippe.
01:06:37 - Bonjour Philippe.
01:06:38 - Bonjour André, monsieur Dibarbo, bonjour.
01:06:40 Oui, monsieur Dibarbo...
01:06:42 - Santé, San Giorgio.
01:06:45 - San Giorgio, excusez-moi.
01:06:47 San Giorgio.
01:06:49 - Dites-moi, allez-y Philippe.
01:06:51 - Votre courant est plutôt
01:06:53 un courant Samuel Huston,
01:06:55 le choc des civilisations.
01:06:57 Moi, pour ma part,
01:06:59 je rentre un petit peu dans le sujet,
01:07:01 très vite, hein.
01:07:03 Il y a des problèmes, on va dire,
01:07:05 de civilisation.
01:07:07 C'est plutôt action-réaction.
01:07:09 Moi, je serais plutôt pour le deuxième amendement
01:07:11 de la Constitution américaine
01:07:13 et la NRA.
01:07:15 - Avoir des armes et les utiliser, c'est ça ?
01:07:17 - Oui, au même titre que la Suisse,
01:07:21 dont vous connaissez bien la culture.
01:07:23 - Oui, oui.
01:07:24 - Francis, et moi, je ne suis pas du tout du genre de...
01:07:26 En tout cas, la réflexion de Fukuyama,
01:07:29 la fin de l'histoire, pas du tout.
01:07:31 On a un gros problème.
01:07:33 André a déjà reçu
01:07:35 quelqu'un d'éminent.
01:07:37 C'est le frère Ismaël Serrézo de Florence Bergeau-Blacker.
01:07:40 On a une ingérence islamiste
01:07:42 et une déstabilisation des démocraties occidentales.
01:07:45 Et là,
01:07:47 on est confronté directement
01:07:49 à un choc de culture.
01:07:51 Et qu'est-ce que vous,
01:07:53 qu'est-ce que vous, vous proposez ?
01:07:55 Parce que là, on est devant un fait accompli.
01:07:57 - Ce que voulait dire Philippe, c'est qu'il y a ce que décrit
01:07:59 Pierrot-San Giorgio et le problème de l'environnement.
01:08:01 Et le problème, parce que c'est ça le sujet de son livre.
01:08:03 Et vous dites, mais est-ce que vous ne faites pas l'impasse
01:08:06 sur les chocs de civilisation ou pas ?
01:08:09 Pierrot-San Giorgio.
01:08:10 - Deux choses. Alors, sur la défense, c'est un des éléments
01:08:12 sur lesquels on peut se préparer.
01:08:14 Dans le cadre de la légitime défense,
01:08:17 je précise.
01:08:18 Et parce qu'en Suisse, on est très armés,
01:08:20 mais on les utilise très très très peu,
01:08:22 même quasiment jamais.
01:08:23 Et fort heureusement.
01:08:25 Et c'est peut-être lié.
01:08:26 Deuxième point,
01:08:28 effectivement, les changements de culture
01:08:31 dans un pays, les changements même de population,
01:08:34 par différents phénomènes de migration
01:08:38 et de taux de reproduction différent d'une ethnie à l'autre,
01:08:41 - Les démographies, oui.
01:08:42 - On doit voir les choses et les appeler comme elles sont.
01:08:45 Elles sont créatrices d'angoisse.
01:08:46 Elles sont créatrices d'angoisse d'ailleurs pour tout le monde,
01:08:48 pas seulement pour les nouveaux, comme pour les anciens.
01:08:52 Maintenant, j'essaye d'écrire des livres
01:08:54 qui tiennent compte de ces problèmes,
01:08:57 mais qui sont aussi lisibles par des gens de toutes les cultures.
01:09:00 Je suis traduit en arabe, en turc, etc.
01:09:02 Donc, j'essaie d'être...
01:09:04 Comment dire ?
01:09:06 Systématique dans mon approche.
01:09:08 Plus que par rapport aux problèmes qu'il y a en France,
01:09:11 ou en Angleterre, ou aux Pays-Bas, ou en Allemagne.
01:09:14 Cela dit,
01:09:16 tout pays qui voit un changement important de sa population,
01:09:21 et par exemple, pour prendre un exemple un peu exotique,
01:09:24 le Maroc a les mêmes problèmes qu'en France,
01:09:26 sauf qu'on n'en parle jamais,
01:09:27 mais au Maroc, ils sont remplis de migrants.
01:09:29 - D'Africains, d'Africains subsahariens.
01:09:32 - Exactement, et qui posent des problèmes sociaux,
01:09:34 parce qu'en plus, il n'y a pas le filet social
01:09:36 comme vous l'avez développé en France.
01:09:38 Et donc, nous avons partout ces problématiques
01:09:41 qui, dans le cadre de mon sujet aujourd'hui,
01:09:44 et dans ce livre que j'ai écrit,
01:09:46 sont des éléments stressants, angoissants,
01:09:49 parce que dans la réalité,
01:09:50 il y a une augmentation de l'agressivité,
01:09:53 des agressions, des crimes,
01:09:55 ce qu'on appelle des incivilités,
01:09:57 mais c'est plus que des incivilités,
01:09:59 c'est extrêmement violent,
01:10:00 c'est même de l'ultra-violence par moment,
01:10:02 et les statistiques ne mentent pas.
01:10:04 Et vous disiez tout à l'heure quelque chose de très juste
01:10:06 par rapport à la vie qui s'est améliorée absolument
01:10:09 depuis la fin des années 90,
01:10:11 la pauvreté a baissé dans le monde, etc.
01:10:14 Mais depuis quelques années,
01:10:15 on voit une inversion des cours, pas partout,
01:10:17 mais particulièrement en France, en Angleterre,
01:10:19 aux Royaumes-Unis,
01:10:21 on a une inversion de la courbe,
01:10:22 notamment dans la violence,
01:10:23 chose qui rend un chercheur comme Steven Pinker
01:10:28 qui a écrit sur l'augmentation de la paix dans le monde,
01:10:32 qui invalide cette analyse,
01:10:34 qui dit que les courbes changent.
01:10:36 Et on a une augmentation,
01:10:37 comme d'ailleurs Laurent Berton qui a écrit ma préface
01:10:39 en parlait déjà dans France Orange Mécanique,
01:10:41 on a une inversion de la criminalité
01:10:43 qui monte en flèche,
01:10:45 et donc on doit y faire face.
01:10:48 - Mais c'est vrai, Pierre-André Giorgio,
01:10:49 non juste pour prolonger cette discussion,
01:10:51 c'est vrai que parlons aux Etats-Unis,
01:10:52 phare et paragon du progrès, de la technologie, etc.
01:10:56 la population diminue,
01:10:58 il y a une obésité, des crises d'obésité.
01:11:01 - L'espérance de vie, l'espérance de vie diminue, tout à fait.
01:11:03 La population augmente très fort en ce moment
01:11:06 du fait des nouveaux arrivants,
01:11:08 mais absolument vous avez raison,
01:11:09 l'espérance de vie décline de une demi-année chaque année.
01:11:13 C'est énorme pour un pays développé.
01:11:16 - Mais au fond, c'est intéressant
01:11:19 parce que ce problème de la survie,
01:11:21 il a été un peu caché,
01:11:26 en tout cas peut-être un rideau de fumée,
01:11:28 par les prophètes d'Apocalypse dont on parlait.
01:11:31 Parce que c'est fini.
01:11:33 Moi j'ai été très frappé par le phénomène des sectes,
01:11:36 que vous connaissez,
01:11:37 d'ailleurs vous en parlez dans votre livre d'ailleurs.
01:11:40 Et au fond, comment empêcher,
01:11:42 je sais que vous ne vous posez pas du tout en gourou,
01:11:46 mais quand même, comment empêcher effectivement,
01:11:49 parce que la question que je voulais vous poser,
01:11:52 vous n'avez pas songé à entrer, je dirais,
01:11:56 quand je dis en politique, à faire une formation,
01:11:58 à aller plus loin,
01:11:59 puisque vos livres ont le succès qu'on sait,
01:12:01 vous n'avez pas eu envie de rentrer,
01:12:04 je ne sais pas, de faire un parti,
01:12:06 une Europe écologie, pas les verbes, mais autre chose ?
01:12:10 - Aïe, aïe, aïe.
01:12:11 - Est-ce que vous avez eu cette tentation, franchement ?
01:12:13 - Plus jeune peut-être,
01:12:15 mais je pense que j'influence un peu plus par mes livres,
01:12:20 et je suis très de tendance libertarienne,
01:12:23 presque anarchiste,
01:12:25 anarchiste, si ça existe, anarchiste de droite,
01:12:27 mais je ne suis ni de droite ni de gauche,
01:12:29 mais je suis plus anarchiste et libertarien,
01:12:32 avec un petit L, on se modère.
01:12:35 Mais la politique me semble en ce moment très compliquée,
01:12:41 en plus on voit des profils très étranges
01:12:43 qui sont portés au pouvoir de plus en plus,
01:12:46 des profils qui ne me correspondent pas,
01:12:48 ni éthiquement, ni même dans mes mœurs personnelles,
01:12:52 ça me paraît difficile.
01:12:54 Maintenant, tout est politique,
01:12:56 et comme on dit, la politique s'intéresse à vous au bout d'un moment.
01:12:59 - Si vous ne vous intéressez pas à la politique,
01:13:01 elle s'occupe de vous.
01:13:02 - C'est ça, je vois que c'est Platon qui...
01:13:04 Donc ça n'a pas été dit hier.
01:13:05 Et c'est vrai que malheureusement,
01:13:07 on a besoin, alors j'ai la chance en Suisse,
01:13:09 d'avoir encore un système qui fonctionne par démocratie directe,
01:13:13 mais même celui-ci commence à être...
01:13:16 On voit des lois poussées, votées par le peuple,
01:13:18 qui sont ignorées,
01:13:19 qui ne sont plus appliquées.
01:13:21 Même en Suisse, on a voté l'expulsion de criminels étrangers,
01:13:24 elle n'a pas été appliquée, jamais.
01:13:26 C'est étrange pour une démocratie directe.
01:13:28 Donc on voit qu'il y a une...
01:13:31 Les gens qui appliquent les règles,
01:13:33 qui devraient appliquer les règles,
01:13:35 décident de ne plus appliquer,
01:13:36 quand bien même c'est le peuple qui est souverain.
01:13:38 Donc on a des cas de...
01:13:41 Voilà, on est en train de changer de monde.
01:13:43 Et je crains que ça va être une transition difficile.
01:13:48 - Alors justement, comment concilier ce que vous prônez,
01:13:52 effectivement, je vais dire, vaincre la peur,
01:13:57 survivre à la peur,
01:13:59 et on va en parler juste après cette petite pause,
01:14:01 et comment prônez cette espèce de,
01:14:04 il faut le dire quand même, de globalisation,
01:14:06 de gouvernement mondial qui essaie tant soit peu de se mettre en place.
01:14:09 Est-ce que, parce que d'un côté on pourrait dire,
01:14:11 mais écoutez, ce serait pas mal d'avoir une autorité,
01:14:14 dans la bonne direction, qui dirait, voilà,
01:14:16 les règles qu'il faut faire, etc.
01:14:17 Et en même temps, on constate cette espèce d'extraordinaire multipolarité
01:14:21 dans tous les domaines qui est en train de survenir aujourd'hui.
01:14:24 Enfin, déjà depuis des années, mais...
01:14:26 Et justement, par rapport à votre livre,
01:14:28 et par rapport à ce que vous défendez,
01:14:33 comment faire par rapport à l'environnement,
01:14:35 quand je parle de l'environnement,
01:14:36 l'environnement socialo-politico-géopolitique.
01:14:39 Voilà, on va en parler peut-être juste après cette petite...
01:14:41 Oui, après cette petite pause, vous aurez la parole au 0826 300 300.
01:14:45 À tout de suite sur Sud Radio.
01:14:46 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, midi 14h.
01:14:51 André Bercoff.
01:14:53 Ici Sud Radio.
01:14:57 Les Français parlent au français.
01:15:02 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:15:05 Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:15:08 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
01:15:11 Et toujours avec Pierrot San Giorgio,
01:15:13 effectivement, survivre, survivre à la peur.
01:15:16 Suivre à la peur avant que la peur ne nous envahisse et ne nous tue elle-même.
01:15:21 Et justement, on parlait hors antenne, Pierrot San Giorgio,
01:15:24 au fond, vous avez parlé d'autonomie, vous avez dit, voilà,
01:15:27 on commence par des gestes un peu simples, même très simples,
01:15:30 mais on acquiert, si vous voulez, un peu d'autonomie.
01:15:34 Et vous dites aussi, vous avez dit, effectivement,
01:15:36 on ne peut pas faire de l'autonomie si dans l'esprit on n'est pas autonome.
01:15:39 Si on n'est pas autonome dans son monde.
01:15:41 Mais comment faire, justement, pour concilier cela
01:15:45 et la volonté collective, encore une fois, de part et d'autre,
01:15:49 je ne parle pas ni de gauche, ni de droite, ni de l'est et de l'ouest,
01:15:52 d'un certain nombre d'autorités qui veulent formater,
01:15:57 qui veulent cadenasser, qui veulent mettre l'humanité en tableau Excel.
01:16:01 Mais en fait, l'indépendance, c'est la non-dépendance,
01:16:04 et donc, c'est ne pas être tributaire, ne pas être dépendant
01:16:07 de cette volonté de nous normaliser, de nous contrôler,
01:16:10 de nous rendre sujet, soumis,
01:16:16 notamment avec des techniques qui nous effraient, qui nous font peur.
01:16:19 Ça, c'est très courant. Moi, je raconte dans mon livre,
01:16:22 c'est une petite anecdote personnelle, mais ma maman a fait une erreur d'éducation
01:16:25 très importante quand elle était jeune, mais je la salue.
01:16:28 Pour que j'aille dormir le soir, quand j'étais tout petit,
01:16:31 elle me disait "si tu ne vas pas dormir, il y aura un aigle, je ne sais pas pourquoi,
01:16:34 mais un aigle va venir te bouffer". Peut-être que c'était l'histoire de Prométhée, je ne sais pas.
01:16:37 - Ah oui, carrément le danger. - Oui, oui, et donc forcément,
01:16:40 ça terrifie, on n'a pas envie de dormir, on se dit "mon Dieu",
01:16:43 et puis dès que j'entendais du bruit dehors, dans les volets qui bougeaient par le vent,
01:16:46 j'étais terrifié par cet aigle, mais je devais avoir 2 ou 3 ans, j'étais tout petit.
01:16:49 - Mais vous vous en souvenez. - Oui, je m'en souviens.
01:16:52 - C'est une technique, je ne la préconise pas.
01:16:55 L'effet peut être inverse de ce que l'on recherche,
01:16:58 on peut terroriser une population, et finalement,
01:17:01 la pousser à se soulever, à se révolter,
01:17:04 ce qui serait évidemment l'objet contraire.
01:17:07 Mais vous avez raison, lorsque vous parliez tout à l'heure de normalisation,
01:17:10 de dépendance,
01:17:13 et de formatage, contrôle social,
01:17:16 à la chinoise, etc., plus on est indépendant,
01:17:19 moins on peut s'en passer.
01:17:22 On peut imaginer, par exemple, ces prochaines années,
01:17:25 on fait des scénarios, donc c'est une conjecture,
01:17:28 mais on peut très bien imaginer des faillites bancaires massives,
01:17:31 et où l'Etat, ou l'Union Européenne, ou les Etats-Unis en Amérique du Nord,
01:17:34 vont nous dire "bon écoutez, vous avez perdu tout votre argent, vous avez perdu tout votre avoir,
01:17:37 ne vous en faites pas, on va vous les remplacer avec une nouvelle monnaie,
01:17:40 qui va compenser votre perte, qui va être une monnaie
01:17:43 digitale, des banques centrales, on en parle de plus en plus,
01:17:46 et donc vous êtes renfloué, mais attention, cette nouvelle monnaie,
01:17:49 elle a des règles. Donc soit vous perdez tout,
01:17:52 soit on vous renfloue,
01:17:55 mais cette monnaie elle a des règles, elle a des règles dans le temps,
01:17:58 elle a des règles de ce que vous pouvez ou pas, au terme de distance,
01:18:01 en termes de géographie,
01:18:04 de ce que vous pouvez dépenser, elle a des termes en disant
01:18:07 "ah ben non, monsieur Saint-Georges, vous êtes un petit peu en surpoids
01:18:10 ces derniers temps, vous avez pris 10 kilos pendant que vous écriviez votre bouquin,
01:18:13 c'est vrai, donc pour vous, plus de sucre, plus de gras, plus rien,
01:18:16 on peut imaginer... - Sinon vous n'avez pas d'argent. - Ah sinon, vous ne pouvez pas
01:18:19 le dépenser, et puis même lorsqu'on va acheter dans le magasin,
01:18:22 ils ne vont pas nous livrer
01:18:25 le bon morceau de gras,
01:18:28 l'agneau qu'on a acheté, et ils vont nous dire "non non, pour vous
01:18:31 c'est que de la salade pendant deux mois maintenant, parce qu'on a votre rapport
01:18:34 médical, etc." On peut imaginer ce genre d'utopie
01:18:37 ou de dystopie. - Déjà, on a vu
01:18:40 à Chypre et au Liban, les gens, c'est votre argent,
01:18:43 vous allez prendre 200 euros, 200 dollars par mois. - Exactement.
01:18:46 Tandis que l'agneau que mon voisin fait dans ma ferme
01:18:49 et qu'il me donne une fois par an,
01:18:52 et les pommes de terre que je fais pousser, que je mets en terre en ce moment
01:18:55 même, et ainsi de suite, là ça va être déjà un peu plus compliqué de venir
01:18:58 les chercher. - C'est vrai. - Donc voilà, c'est un exemple
01:19:01 minuscule de différence de dépendance,
01:19:04 ça ne m'empêche pas d'être sur Internet, ça ne m'empêche pas... Je ne vis pas comme
01:19:07 un troglodyte, il n'y a pas de mal à être troglodyte, mais
01:19:10 je ne... J'étais à Soissons l'autre jour,
01:19:13 j'ai découvert qu'il y en a des troglodytes en France, donc...
01:19:16 - Vous ne viviez pas à l'époque où vous ne vouliez pas retrouver de la lampe à huile ?
01:19:19 - Pas du tout. Bien que j'en ai.
01:19:22 Alors j'ai des lampes à huile, au cas où,
01:19:25 et il m'arrive de temps en temps, alors je n'ai pas besoin de les utiliser puisque
01:19:28 j'ai des lampes torches en cas de coupeur d'électricité, mais
01:19:31 deux ou trois fois par an, à cause de la neige, dans les montagnes,
01:19:34 on a des coupeurs d'électricité et puis on passe au mode
01:19:37 lampe à batterie, quoi.
01:19:40 Mais bref, on a de la redondance.
01:19:43 Et cette redondance nous rend, encore une fois, indépendants,
01:19:46 donc non-dépendants de...
01:19:49 - Donc l'idée, pour vous, de base,
01:19:52 c'est d'étendre le champ des possibles
01:19:55 et d'étendre le champ de l'innovation, de l'indépendance, c'est ça ?
01:19:58 - Au fond, c'est ce que l'être humain a toujours essayé de faire
01:20:01 depuis qu'il est sorti de sa savane ou de sa grotte,
01:20:04 de dire "mais au fond, j'aimerais bien avoir
01:20:07 un avion pour aller à Izbiza
01:20:10 ou un missile hypersonique pour foutre sur la gueule du voisin".
01:20:13 Bref, on a toujours eu cette volonté d'étendre
01:20:16 notre possibilité d'asseoir notre surcurité,
01:20:19 notre prospérité, notre défense...
01:20:22 - Et il faut penser aux limites, c'est ça ?
01:20:25 - Et dans le cadre des limites qui nous sont... Certaines nous sont imposées
01:20:28 par la nature, par la planète, d'autres nous sont imposées
01:20:31 par la décence commune qu'on espère pouvoir garder
01:20:34 ou développer, et d'autres, elles nous sont imposées par
01:20:37 peut-être aussi la crainte du voisin, et là, la peur, elle est utile.
01:20:40 C'est que, voilà, moi, en Suisse, tous mes voisins sont armés,
01:20:43 donc je ne vais pas faire le couillon avec eux. L'autre jour,
01:20:46 petite anecdote rigolote, mais un de mes chiens a malheureusement
01:20:49 tué le chat d'un de mes voisins, et c'était le choix préféré
01:20:52 de sa fille qui a vécu 16 ans avec un vieux chat de 18 ans.
01:20:55 Et je me suis dit, ça y est, le voisin, maintenant,
01:20:58 le père, il va être fâché, il va venir tuer mon chien.
01:21:01 Ça se fait dans les campagnes, ce genre de choses. Et donc, j'ai décidé
01:21:04 par avance que s'il allait le faire, je n'allais rien dire et j'allais
01:21:07 ignorer le problème. Voilà. S'il tue mon chien, c'est pas grave.
01:21:10 Alors, c'est un choix. Mais en même temps,
01:21:13 je valorise plus... Et à la fin, il ne l'a pas fait, parce que probablement
01:21:16 lui s'est dit "si je me venge du chat de ma fille..."
01:21:19 - Il va tuer mon autre chat ! - Et ainsi de suite. Donc, non,
01:21:22 il ne pouvait pas savoir que je n'allais rien faire.
01:21:25 Et donc, finalement, on a cet accord tacite étrange
01:21:28 d'une application de la théorie des jeux,
01:21:31 où finalement, lui n'a rien fait, moi je n'ai rien fait,
01:21:34 mon chien, maintenant, n'est plus dans cet endroit-là,
01:21:37 parce qu'il est ingérable par rapport à son chien de chasse.
01:21:40 Il a décidé qu'il n'aime pas les chats. Et donc, c'est un exemple
01:21:43 d'application de cette paix mutuelle et de ce respect mutuel tacite.
01:21:46 - Tacite, absolument. - Et à la fin, ça crée la paix.
01:21:49 - C'est un très bel exemple de sagesse aussi, enfin, je veux dire,
01:21:52 la sagesse qu'on peut s'appliquer à soi-même.
01:21:55 Et bien, Pierrot-Sangiorgio, lisez, lisez ce livre,
01:21:58 lisez vraiment "Survivre à la peur",
01:22:01 parce que la peur, c'est peut-être la plus mauvaise
01:22:04 des conseillères quand on ne sait pas l'utiliser.
01:22:07 - Merci Pierrot-Sangiorgio de l'avoir été avec nous. Je rappelle ce livre,
01:22:10 "Survivre à la peur", aux éditions Culture et Racine. On se retrouve demain,
01:22:13 de 1 entre midi et 14h avec André Bercoff.
01:22:16 Tout de suite, c'est Brigitte Lahy sur Sud Radio, à demain.
01:22:19 Sud Radio, parlons vrai.