• il y a 7 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui, il revient sur la question de la corrida, en compagnie de Yannis Ezziadi, à l'occasion de la sortie de son livre « Minotaures, voyage au coeur de la corrida » (Ed. Fayard).

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Transcription
00:00 11h, 13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:04 Le temps que je patiente dans cette chambre noire,
00:08 j'entends qu'on s'amuse et qu'on chante au bout du couloir.
00:13 Quelqu'un a touché le verrou et j'ai plongé vers le grand jour.
00:21 Corrida bien sûr de Yanis Eziadi qui a écrit "Minotaure, voyage au cœur de la Corrida".
00:27 Yanis Eziadi, bonjour et merci d'être avec nous.
00:31 C'est un sujet qui fait toujours et qui divise la Corrida.
00:35 Ce serait d'ailleurs intéressant de vous mettre, et j'imagine qu'on aura tout à l'heure,
00:39 un anti-Corrida et qui pourra vous interroger.
00:42 La passion de la Corrida, ma première Corrida, écrivez-vous, c'était en 2020 au mois d'août.
00:47 C'est une passion finalement assez récente.
00:50 Comment vous êtes entrée dans l'arène si j'ose dire ?
00:53 Ça a commencé par un dessin d'Henri de Monterlant dans l'album de la Pléiade
00:58 qui dessinait le grand matador Belmonté, tauré en nu à l'entraînement.
01:04 On voyait ce taureau noir massif plongé presque à l'intérieur du corps du taureau.
01:10 Puisqu'il le frôle, le taureau frôle vraiment.
01:13 Mais il était nu ?
01:14 Oui, parce qu'on dit que Belmonté taurait nu à l'entraînement.
01:17 Je ne sais pas si c'est vrai, mais enfin, Monterlant l'avait beaucoup fréquenté.
01:20 J'ai été saisi par la beauté et la grâce qui jadissaient de ce dessin.
01:25 J'ai commencé à lire des livres sur la Corrida, les bestiaires de Monterlant,
01:30 les livres de Jean Cocteau, parce qu'il y a toute une littérature,
01:34 une grande littérature taurine.
01:38 Je me suis rendu pour la première fois dans les arènes de Béziers, en 2020.
01:43 J'ai eu un choc et toute la beauté que je cherchais au théâtre ou au cinéma.
01:50 Oui, parce que vous êtes comédien formé par Galabru, notamment,
01:53 et vous avez joué avec Michel Faux, Anne Delbé et Julie Depardieu.
01:57 Et puis, votre nom, disons-le, a été dans l'actualité il y a quelques semaines,
02:01 puisque vous étiez à l'origine de la fameuse tribune écrite pour défendre Gérard Depardieu.
02:06 Oui.
02:07 Et qui vous a valu quelqu'un d'inimitié.
02:09 Oui, mais je le savais en l'écrivant.
02:13 Et aujourd'hui, peut-être, ce milieu de comédien vous regarde du coin de l'œil.
02:19 Une partie, puisqu'il faut quand même savoir que dans les coulisses,
02:22 une grande partie des acteurs et des actrices sont d'accord avec ce que j'ai écrit,
02:27 mais qu'ils ne peuvent pas forcément le dire, puisqu'ils subissent évidemment des pressions.
02:31 Mais ce n'est peut-être pas tant la censure qui est dangereuse que l'autocensure,
02:35 parce que les gens prennent beaucoup trop de précautions, à mon avis.
02:38 Ils prennent des précautions parce qu'ils ont peur pour eux.
02:41 C'est-à-dire qu'après, par exemple, Annie Dupéret a pris position contre Judith Godrech,
02:46 elle a été virée... Quoi ? Contre Judith Godrech ?
02:49 Elle a pris ses distances avec ce que disait Judith Godrech,
02:52 elle a mis quelques... C'était bien léger ce qu'elle disait en plus Annie Dupéret,
02:56 et puis le lendemain elle était exclue de son association dans laquelle elle travaille depuis 40 ans.
03:01 Mais de son association, à la limite, on s'en fiche, elle est actrice,
03:04 et le théâtre est plein.
03:06 Ça a fait un gros coup de pub, non mais quand même, il faut pas...
03:09 - En plus, la pièce s'est arrêtée avec Pascal Legitimus et Corine Touzet,
03:14 et Francis Perrin, mais cette pièce est absolument formidable,
03:17 qui était au Théâtre de Paris il y a quelques jours,
03:20 et donc vous allez me rappeler le nom, monsieur...
03:23 - Moi ? Alors laissez-moi quelques instants.
03:26 - Revenons à la corrida.
03:28 Vous dites "je dois témoigner aussi de l'absence de haine,
03:31 ce n'est pas par haine que le toréro tue la bête, c'est par amour".
03:34 C'est compliqué à comprendre, forcément, pour avoir communié avec elle pendant un quart d'heure,
03:38 la seule issue possible à cette étreinte est la mort.
03:41 Forcément c'est très intellectualisé, et c'est de la littérature,
03:45 mais les uns et les autres aujourd'hui, je pense que ces positions sont plus difficilement audibles
03:52 dans la société qu'il y a 30 ou 40 ans,
03:55 parce que la souffrance animale est au cœur, bien souvent, de notre société.
04:00 - Mais peut-être aussi parce que le niveau a baissé,
04:02 parce que si vous voulez, c'est pas...
04:04 - C'est un peu prétentieux de dire ça, vous ne comprenez pas la beauté de ça.
04:11 Non, c'est que la souffrance animale, on n'en parlait pas de la même manière il y a 40 ans.
04:15 - Je peux vous dire une chose, c'est que la souffrance animale,
04:18 je ne m'en étais jamais vraiment préoccupé avant la corrida.
04:21 C'est-à-dire que la corrida m'a fait comprendre ce qu'était le respect de l'animal,
04:26 c'est-à-dire tirer des choses d'un animal, oui,
04:30 à condition de ne contrarier sa nature en rien.
04:33 Et à la corrida, c'est ce qu'on fait.
04:35 - C'est une mise à mort.
04:36 - Mais le taureau, les charges qu'il donne,
04:39 et dont le matador se sert pour créer de l'art et de la beauté,
04:42 ces charges, le taureau les donne naturellement, c'est dans sa nature.
04:45 Si vous allez dans les élevages, et je raconte,
04:47 il y a des pages entières sur les élevages de taureaux,
04:49 les taureaux s'entretuent entre eux dans des combats qui durent plusieurs heures
04:53 et qui sont d'une violence absolument 100 fois supérieure à celle qu'ils vivent dans l'arène.
04:59 - Mais il y a une mise à mort qui est programmée.
05:01 - Oui, mais à l'abattoir, il y a une mise à mort qui est programmée
05:04 et l'animal ne peut pas se défendre, l'animal est en train de subir,
05:08 tandis que pendant une corrida, l'animal ne subit pas.
05:11 Il est l'acteur d'un combat.
05:13 - On va marquer une pause.
05:14 Je pensais que la sexualité entre le taureau et le taureau,
05:16 décrite par les écrivains, n'était que littérature,
05:18 mais il faut aller dans les arènes pour se rendre compte
05:21 qu'il s'agit bien de quelque chose de cet ordre-là.
05:23 - Il y a quelque chose de sensuel et d'érotique incontestablement.
05:28 - Sur la piste des deux protagonistes parades,
05:31 se défient du regard, se heurtent violemment,
05:34 puis se frôlent sensuellement, transpirent, gémissent,
05:36 reprennent leur souffle, la bête bave et parfois couvent,
05:39 l'homme de sa salive et de son sang,
05:41 c'est un couple qui se cherche, qui se forme,
05:43 qui se désire violemment jusque dans la mort.
05:45 - Alors, je peux dire la même chose de deux boxeurs,
05:47 de deux karatékas, de deux sportifs qui jouent l'un contre l'autre ?
05:52 - Non, parce que dans la boxe, il n'y a pas cette beauté,
05:56 cette grâce et cette sensualité.
05:58 C'est du pur combat. Ce que n'est pas la corrida.
06:01 La corrida, ce n'est pas un combat.
06:02 - La pause, monsieur Guénet, que se passe-t-il ?
06:05 - Le duplex !
06:06 - Le duplex !
06:07 - La pièce de théâtre !
06:08 - Le duplex !
06:09 - Très drôle, le duplex !
06:11 - Maintenant, c'est une pièce très drôle,
06:12 ça s'est terminé le 31 avril.
06:15 - 31 mars, ça s'est terminé.
06:16 - Vous êtes allé, vous ?
06:17 - Oui, j'ai regardé ça, c'est une pièce très rigolote, très drôle.
06:20 On est allé voir Adi Dupéré après d'ailleurs,
06:22 pour qu'elle vienne nous parler dans les auditeurs.
06:27 - Vous avez fait un week-end, vous ?
06:30 Des belles sorties, des beaux week-ends.
06:32 - C'est VIP, on ne s'embrête pas.
06:34 - On rencontre des stars en coulisses, en backstage.
06:37 - Pourquoi que faites-vous le week-end ?
06:38 - Moi, je ne rencontre pas Adi Dupéré.
06:40 Moi, je suis dans mes bars, modeste.
06:43 Je parle VIP, moi.
06:46 - Il est déjà été déservé.
06:47 Mais c'était professionnel, tu as vu ?
06:49 - Oui, oui, oui.
06:50 - Bien sûr, bien sûr.
06:51 - Moi aussi, dans les brasseries, c'est professionnel.
06:53 - Et Pascal Pégitimus, 12h29, Cédric Chasseur,
06:57 il est là plus, j'ai l'impression qu'il vient plus qu'Emilie Glel.
07:00 - Il vient à 15 pour faire le rappel à 30, moi je ne comprends pas.
07:03 - 12h29, à tout de suite.
07:04 - A tout de suite avec Pascal Praud, 11h à 13h,
07:06 pour un début d'après-midi sur Europe 1.
07:08 Pour réagir et donner votre avis sur Europe 1,
07:10 rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Praud et vous.
07:14 Europe 1, Pascal Praud.
07:19 - Alors cette musique, Pascal, de Jean-Michel Jarre, Oxygène,
07:22 pour rendre un petit hommage à un animateur emblématique
07:25 des années 80-90 sur Europe 1,
07:27 puisque Jean-Lou Lafond, qui nous a quittés en 2015,
07:29 était né un 10 avril 1940 à Guingamp.
07:33 - Et je l'ai écouté comme bon nombre de ceux qui nous écoutent sans doute,
07:39 en fin d'après-midi, il faisait à l'époque le hit parade,
07:42 et puis on peut avoir une pensée pour Christine Haas,
07:44 que je connais bien, que nous connaissons bien également,
07:47 que nous avons rencontré dans une autre maison,
07:50 et qui fait aujourd'hui l'astrologie dans cette autre maison,
07:54 et qui était l'épouse de Jean-Lou Lafond, à qui nous pensons.
07:58 12h35. - 11h13h.
08:00 - Pascal Praud sur Europe 1.
08:02 - Donc on était dans cet acte d'amour,
08:05 et avant peut-être de parler avec un auditeur ou une auditrice,
08:11 dans la théromachie, la race du taureau,
08:13 brave et respectée, adorée, védérée par le public,
08:15 les taureaux et les éleveurs, écrivez-vous.
08:18 - Et oui, et d'ailleurs, c'est pour ça que tout ce que j'écris dans le livre
08:21 se passe en France, parce qu'il faut bien avoir conscience
08:23 que dans toute une partie du sud de la France,
08:26 il y a un véritable culte de cet animal mystérieux,
08:29 adoré, vénéré, et évidemment parfois tué en public,
08:34 dans une arène, je comprends que ça paraisse bizarre,
08:36 qu'il y a dans les écoles des enfants qui jouent aux taureaux,
08:41 dans la cour de récréation, qu'il y a des statues de taureaux
08:44 sur les ronds-points, et qu'il y a des statues de taureaux morts
08:48 qui sont les martyrs de...
08:49 Donc oui, il y a tout un peuple du taureau en France.
08:53 - Bon, moi je suis un peu ennuyé évidemment,
08:55 parce que je suis très attaché aux traditions,
08:57 à la culture bien évidemment,
08:59 et je ne veux pas me placer dans le camp des anticorridas
09:03 bêtes et méchants, si j'ose dire,
09:05 mais en même temps, j'entends effectivement,
09:08 aujourd'hui, la souffrance animale mise en avant,
09:11 et je n'arrive pas à avoir sur ce sujet-là
09:15 une position définitive.
09:16 On est avec Didier, qui est président du comité...
09:19 - D'un comité anticorridas.
09:20 - D'un comité anticorridas, Nîmes.
09:22 Bonjour, bonjour cher Didier.
09:25 C'est vrai que moi je suis sensible aux arguments,
09:29 d'abord de la beauté peut-être,
09:31 aux arguments également de la culture,
09:33 aux arguments de la tradition,
09:36 des choses auxquelles on peut effectivement penser,
09:40 mais je vous donne la parole, peut-être,
09:42 pour réagir sur ce que nous venons de dire.
09:44 - Oui, bonjour Pascal.
09:46 Quand j'entends... Il faudrait qu'on arrête
09:48 avec le mot "peuple du taureau",
09:50 je suis né à Nîmes, je suis allé à l'école à Nîmes,
09:52 j'habite encore à Nîmes,
09:53 et dans les cours de récréation,
09:55 on jouait aux cow-boys, aux indiens.
09:57 Je n'ai jamais vu de ma vie,
09:59 quelqu'un jouer à faire le taureau,
10:01 et plutôt le matador.
10:03 Et en plus, quand j'entends parler de respect,
10:05 quand j'entends parler d'amour,
10:07 je me pose une question,
10:09 je crois que c'est M. Yanis qui est en face de vous,
10:11 si par respect et par amour on tue,
10:15 alors je me fais des soucis pour sa famille,
10:17 il faut arrêter avec ça, on n'aime pas.
10:19 Parce qu'il faut dire que la corrugation,
10:22 c'est le symbole de la lâcheté, de la perversion.
10:25 Il faut être lâche, il faut être pervers,
10:28 pour payer un individu, le voir torturer
10:31 pendant des minutes et des minutes,
10:33 un mammifère qui n'a rien fait à personne.
10:35 C'est de la lâcheté.
10:37 Et je le répète, ce sont des lâches et des pervers,
10:39 je n'en démords pas.
10:41 La corrida, c'est le symbole de la domination
10:43 de l'homme sur les autres espèces.
10:45 C'est la corrida, le peuple du taureau.
10:48 Je ne suis pas le peuple du taureau,
10:50 je ne suis rien, je suis un individu.
10:52 Et qu'on arrête, il y avait les gens du Sud
10:54 qui aimaient tous la corrida.
10:56 En France, il y a 80% de personnes
10:58 qui ne l'aiment pas, la corrida.
11:00 Or, qu'on arrête de parler de nous, du peuple du taureau,
11:02 c'est insulte pour moi.
11:04 - Vous traitez de pervers, donc il va vous répondre.
11:07 - Vous voyez la différence entre monsieur et moi,
11:09 c'est que je comprends totalement que des gens
11:11 n'aiment pas la corrida, même qu'ils trouvent ça
11:13 violent et problématique,
11:15 mais que je n'insulte pas les gens.
11:17 Le monsieur nous insulte de lâches et de pervers.
11:21 Si vous voulez, l'argument, en plus de la barbarie
11:24 de tout ça, non, quand 20 000 personnes
11:27 sur un seul mouvement de cap,
11:29 de par exemple José Thomas,
11:31 20 000 personnes vont pleurer ensemble
11:33 à ce mouvement de cap,
11:35 c'est le contraire absolu de la barbarie.
11:37 Non, ce n'est pas ce que les gens viennent chercher.
11:39 Après, le débat de toute façon,
11:41 les anticorridas continueront de dire
11:45 que le taureau souffre,
11:47 les gens qui aiment la corrida pensent que le...
11:49 - Ah non, mais il souffre, il souffre.
11:51 Effectivement, il souffre, le taureau, il souffre.
11:53 - Bon, par exemple...
11:55 - Oui, évidemment, tu lui mets une épée
11:57 dans le corps, il souffre.
11:59 Dans mon livre, je fais intervenir Alain Finkielkraut.
12:01 J'en rapporte une grande discussion avec lui.
12:03 Alain Finkielkraut est très sensible
12:05 à la souffrance animale.
12:07 Il a décidé d'aller voir quand même une corrida
12:09 pour voir, mais il craignait ses réactions
12:11 et il a été obligé de constater
12:13 et il le raconte dans le livre
12:15 que ce n'est pas au spectacle de la souffrance
12:17 qu'il a assisté
12:19 et que sinon il serait parti.
12:21 Voilà.
12:23 - D'ailleurs, que dit-il dans votre livre, Alain Finkielkraut ?
12:25 Je me mets spontanément à la place
12:27 de la bête, me dit-il.
12:29 Quand bien même j'ai peur pour le matador,
12:31 je souffre avec le taureau, je ne voulais donc pas
12:33 m'infliger la vision de sa mise à mort.
12:35 Je m'attendais à être choqué
12:37 et révulsé par ce spectacle, mais malgré les
12:39 préventions qui étaient les miennes, j'ai été ébloui
12:41 par la prestation de José Thomas,
12:43 je l'avoue.
12:45 J'ai été subjugué par la beauté de la chorégraphie
12:47 et par l'élégance de ceux à quoi j'ai assisté.
12:49 J'ai continué à souffrir avec les taureaux,
12:51 mais je n'ai pas boudé
12:53 mon admiration pour autant.
12:55 - Oui Alain Finkielkraut admire les matadors,
12:57 etc.
12:59 Mais comme les positions sont
13:01 irréconciliables...
13:03 - Pascal, vous connaissez...
13:05 - Je vous en prie, Didier.
13:07 - Le Kovac, c'est vétérinaire
13:09 contre la copie d'art.
13:11 Alain Finkielkraut, il dit quoi lui ?
13:13 C'est un philosophe je crois, ce n'est pas un vétérinaire.
13:15 Or, il admire ce pseudo-
13:17 spectacle à son aise,
13:19 mais il arrête de dire que
13:21 le taureau ne souffre pas, l'éthéologie
13:23 a fait des progrès.
13:25 Les mammifères sont conscients
13:27 d'eux-mêmes, ils souffrent.
13:29 Alors qu'on arrête, en plus,
13:31 nous sommes au 21e siècle,
13:33 pourquoi on continue
13:35 à utiliser
13:37 des animaux pour se faire
13:39 plaisir, pour faire plaisir à
13:41 quelques personnes ?
13:43 Et je persiste, c'est de la perversité.
13:45 Voir souffrir une bête,
13:47 je vais dans des arènes encore pour filmer,
13:49 pour faire voir ces horreurs au public.
13:51 Quand les taureaux sont,
13:53 comme ils disent, mal tués,
13:55 que les poumons sont traversés, qui vomissent
13:57 du sang, qui font le tour
13:59 contre le calme,
14:01 ensuite des barrières, qui vomissent du sang,
14:03 c'est de l'archa,
14:05 c'est honteux.
14:07 Honteux, il n'y a pas d'autre mot.
14:09 On ne peut pas, au 21e siècle,
14:11 aller voir ça. Il faut que la Corrida,
14:13 le gouvernement,
14:15 prenne ses dispositions, il faut arrêter.
14:17 Et d'ailleurs la Corrida n'est pas interdite en France,
14:19 mais en des pays en Europe,
14:21 Monsieur Didier ?
14:23 La Corrida est autorisée en France, en Espagne
14:25 et au Portugal. Au Portugal,
14:27 la mise à mort ne se fait pas
14:29 en public.
14:31 La mise à mort ne se fait pas en public.
14:33 Et il est tué en coulisses
14:35 d'une balle.
14:37 Mais par exemple, vous,
14:39 si la mise à mort ne se faisait pas en public,
14:41 ça changerait votre rapport à la Corrida, Didier ?
14:43 Non, non, c'est pareil.
14:45 Non, ça ne changerait pas,
14:47 pour vous, c'est la même chose.
14:49 Est-ce que Monsieur mange de la viande ?
14:51 Non, non, je suis végane, Monsieur.
14:53 Voilà, donc Monsieur est végane.
14:55 Il faut aussi le dire, Monsieur ne veut pas qu'on tue les animaux.
14:57 Voilà, il a le droit, bien sûr.
14:59 Monsieur,
15:01 je m'appelle Yannis,
15:03 qu'est-ce que ça peut faire ?
15:05 Vous pouvez m'appeler Didier.
15:07 Qu'est-ce que ça peut faire que je ne mange pas de la viande ?
15:09 Non, non, c'est pour ramener
15:11 une personnalité.
15:13 Pour ramener aux auditeurs.
15:15 C'est que ce Monsieur qui se bat
15:17 contre la Corrida et qui vous raconte
15:19 une image de la Corrida que moi je n'ai absolument
15:21 pas vue, alors que je ne connaissais rien à la Corrida,
15:23 je suis allé découvrir pour voir ce que c'était,
15:25 je n'ai pas vu ce que Monsieur raconte
15:27 et ce que ce Monsieur vous raconte, ce Monsieur est végane
15:29 et ne souhaite pas qu'on tue les animaux,
15:31 même pour les manger. Voilà, c'est juste à rappeler ça.
15:33 Yannis, vous voulez des images ?
15:35 Je filme dans des arènes.
15:37 Vous voulez des images ? Le taureau à Saint-Gilles,
15:39 qui a été mal tué, comme vous dites,
15:41 parce que bien sûr, mal tué, je vois pas.
15:43 Il vomit du sang, il fait le tour là.
15:45 Ce qui m'a impressionné
15:47 le plus, c'est pas le sang,
15:49 c'est que les gens
15:51 dans les arènes se taisent
15:53 et quand le taureau tombe, ils applaudissent et tout là.
15:55 C'est une honte !
15:57 Une honte à tous ces gens
15:59 qui applaudissent devant la torture,
16:01 la mort ! - Moi j'ai vu le contraire
16:03 de ce que Monsieur raconte dans les arènes, c'est tout ce que je peux dire.
16:05 Et j'encourage les gens à aller voir
16:07 d'eux-mêmes ! - Mais de toute façon, je vous dis, ces deux positions
16:09 qu'ils ont absolument, ils réconcilient.
16:11 - C'est impossible !
16:13 - Je n'arrive pas moi-même,
16:15 en fait, je vais vous dire, quand j'entends Didier,
16:17 je suis convaincu par Didier,
16:19 et quand je vous entends, vous, je peux
16:21 entendre aussi ce que vous dites.
16:23 Donc je suis dans cette
16:25 disposition-là.
16:27 Monsieur Olivier Guenec, je pense en tout cas
16:29 qu'aujourd'hui, ça va être compliqué
16:31 ces prochaines années.
16:33 Il y a une demande très forte, et notamment des jeunes gens
16:35 qui n'acceptent,
16:37 de la même manière qu'ils n'acceptent plus les lions dans les cirques,
16:39 que les animaux sauvages soient rendus à leur liberté,
16:43 forcément c'est un mouvement qui se met en place.
16:45 - Bien sûr, mais l'élevage,
16:47 il faut rappeler que l'élevage du taureau de combat
16:49 est un élevage qui lui garantit
16:51 et qui garantit aux vaches et aux veaux
16:53 une vie de quasi-liberté,
16:55 une vie qu'aucun autre animal n'a.
16:57 Non mais il faut quand même le rappeler.
16:59 - Mais Yanis,
17:01 arrêtez de dire qu'un taureau vit heureux
17:03 dans son champ, 5 ans, c'est faux !
17:05 Certains vivent 5 ans. - Mais non, mais il n'y a même pas
17:07 5% de l'élevage qui part aux arènes.
17:09 C'est 5% de taureaux
17:11 qui partent. - Et ils vont où
17:13 après ces taureaux ? - Ils vont à l'abattoir.
17:15 - Non mais, il y en a
17:17 qui sont abattus parfois pour la viande,
17:19 mais les vaches meurent
17:21 de leur belle mort.
17:23 Elles meurent de vieillesse les vaches dans les élevages.
17:25 - Oui, bon, Olivier, c'est terminé.
17:27 Je pense, Olivier Guedec, c'est terminé.
17:29 - Voilà, quelques messages avant le grand débrief
17:31 de Laurent Tessier. - Oui.
17:33 - Allez, c'est parti. On a Pierre, donc, sur nos réseaux sociaux
17:35 qui nous dit
17:37 "Tuer pour le plaisir est une chose que je ne pourrais
17:39 jamais comprendre", comme Didier.
17:41 Et Colette, également, nous écrit
17:43 "La corrida suscite des débats virulents
17:45 entre défenseurs et opposants. Personnellement,
17:47 je n'aime pas les corrida, mais c'est difficile
17:49 d'interdire une tradition pour certaines
17:51 régions. C'est le même débat que pour la chasse et les cires."
17:53 - Yannis Seziadi, je renvoie
17:55 à son livre "Minotaur,
17:57 voyage au coeur de la
17:59 corrida". C'est un très beau livre
18:01 qui est très bien édité par
18:03 Chez Fayard, et je vous invite
18:05 à lire cela. D'abord, c'est extrêmement bien écrit
18:07 et c'est vrai que Yannis est un...
18:09 - Un petit mot, merci.
18:11 Je vous remercie de m'inviter, parce que, évidemment, la promotion
18:13 est difficile, notamment à cause de "La tribune de Pardieu"
18:15 et le sujet de la corrida, donc ça fait beaucoup.
18:17 Et les libraires, eux-mêmes, boycottent ce livre
18:19 puisque, à Paris, quand on cherche sur la...
18:21 quand je regarde sur le site Paris Librairie,
18:23 sur lequel je regarde toujours pour voir
18:25 la disponibilité des livres,
18:27 il n'est en vente que dans sept librairies.
18:29 Et même dans les librairies dans lesquelles
18:31 il est, là, il est souvent caché,
18:33 vraiment. Donc, voilà.
18:35 Je vous remercie quand même de m'avoir invité.
18:37 - Non, mais je vous en prie, vous êtes venu aussi sur CNews l'autre jour.
18:39 - Eh oui, je vous remercie. - C'est intéressant, et puis...
18:41 C'est toujours pareil, nous, on a
18:43 envie, on donne la parole à tout le monde,
18:45 bien évidemment, et c'est intéressant de vous écouter
18:47 et d'avoir entendu les arguments.
18:49 Il est 12h46, la pause,
18:51 et l'ami Tessier. - A tout de suite,
18:53 c'est le repas.
18:55 [Musique]

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