Afrique, adieu !

  • il y a 5 mois
Avec Jean-Pierre Augé, auteur de "Afrique Adieu. Mémoires d'un officier du secteur Afrique noire de la DGSE" publié aux éditions Mareuil.

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00:00 Aper, la marque de vêtements qui respecte votre identité, en vente exclusive sur aper-mod.com, présente
00:08 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, le face à face.
00:14 13h03 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce face à face.
00:17 Aujourd'hui André Bercoff, vous recevez Jean-Pierre Rouget, auteur de ce nouveau livre "Afrique, adieu, mémoire d'un officier du secteur Afrique Noire" de la DGSE.
00:25 C'est aux éditions Mareuil. Bonjour Jean-Pierre Rouget.
00:28 Bonjour. Bonjour M. Bercoff.
00:31 Bonjour M. Rouget. Alors l'Afrique, l'Afrique, c'était effectivement le général de Gaulle, il me parlait de l'Orient quand il disait vers l'Orient compliqué, je chevauchais, je volais avec des idées simples.
00:46 Là c'est plus compliqué avec l'Afrique, effectivement, et puis vous racontez, alors un pan, quand même un pan qui a duré des dizaines d'années, des décennies avant vous, qui continue encore, mais de façon totalement différente, on en parlera,
01:01 parce qu'entre l'Afrique et la France, la France-Afrique est morte, comme vous le disiez, depuis déjà deux décennies, et qu'est-ce qu'il y a aujourd'hui, on en parlera effectivement dans l'émission.
01:11 Mais d'abord je voudrais dire, votre livre est passionnant pour quelque chose, entre autres, c'est que vous parlez du quotidien, de ce que c'est qu'un officier traitant.
01:22 Donc vous êtes arrivé au boulevard Mortier, le fameux boulevard Mortier, le centre de la direction nationale, de l'action générale de la sécurité extérieure, la fameuse DGSE,
01:33 et le secteur Afrique noire, le SRN dont vous parliez, qui était fer de lance à l'époque du service recherche de cette DGSE, et vous en parlez effectivement,
01:45 et je voudrais savoir, d'abord, comment on devient officier traitant, et votre vocation, qu'est-ce qui vous a amené à cela ?
01:53 On ne peut pas vraiment parler d'une vocation. C'est parce que je ne connaissais pas les services. Avant d'y faire une petite visite, chaque année, les armées, nous avions un appel de la DGSE pour voir de quoi il s'agissait, en fait.
02:14 Donc j'arrivais au terme du commandement d'une unité élémentaire, ce qu'on appelle une unité élémentaire, un escadron pour ce qui me concernait, ou une batterie, ou une compagnie.
02:24 Dans quelle armée vous étiez ?
02:26 J'étais à ce moment-là à la Légion étrangère depuis plusieurs années.
02:30 D'accord. Très bien.
02:31 Et donc c'était un beau commandement, j'étais heureux de ce que j'avais fait, de ce que j'avais connu. Mais l'avenir faisait me poser des questions.
02:42 La France, c'était la France de l'armée des soldats de la paix, c'était l'ONU. Pour moi, il y avait...
02:49 Les casques bleus.
02:50 Les casques bleus. Et bon, je trouvais que je ne serais peut-être pas si heureux que ça dans des états-majors, bien que le travail est certainement très bien.
03:01 Et donc cette visite à Paris à la DGSE a été pour moi une révélation parce que j'ai croisé un homme qui m'a tout de suite séduit, un vieux colonel numéro 2 du comte d'espionnage,
03:15 et qui en une journée a su de toutes les...
03:20 Les visites.
03:21 Oui, les visites à gauche, à droite, les questionnaires, etc. Voilà, a su quasiment me recruter.
03:28 Donc vous êtes entré, c'est bien ça, si je ne m'abuse, en 1985.
03:34 C'est ça. En l'été 1985.
03:36 Et vous êtes allé jusqu'en 2005 et vous êtes devenu en... Vous êtes devenu en 86, c'est ça ? Très vite, officier traitant ?
03:46 Ah, non, officier traitant, c'est... C'est un métier. Donc on l'apprend, il y a des techniques.
03:59 Le but d'un officier traitant, en fait, c'est de traiter. Alors que veut dire traiter dans le jargon de la DGSE ?
04:06 Oui, c'est pas un médecin traitant.
04:07 Voilà. C'est d'approcher quelqu'un qui semble en mesure de vous donner des renseignements secrets ou de se les approprier,
04:20 renseignements qui touchent à la sécurité même des Français et aux intérêts de la France.
04:28 Alors c'est très intéressant parce que c'est un métier séduction, quelque part.
04:32 Tout à fait.
04:33 Non, parce que j'ai reçu, il n'y a pas très très très longtemps, Vincent Jauvert qui parlait de votre équivalent,
04:41 enfin non, disons de l'espionnage russe en France. Ce qui n'était pas... Enfin, il y avait aussi l'équivalent de la DGSE, en fait.
04:49 Oui, bien sûr.
04:50 Le KGB de l'époque, etc.
04:52 Et alors justement, je voudrais rentrer dans le quotidien parce que c'est intéressant.
04:56 Comment donc vous a été l'Afrique tout de suite, enfin l'Afrique noire ?
05:00 Donc on vous en voit là-bas, vous êtes à l'ambassade j'imagine ?
05:03 Premier poste en ambassade.
05:04 Premier poste en ambassade, d'accord.
05:06 Et vous êtes... Alors c'est quoi votre couverture à l'ambassade ?
05:09 Comme à peu près tous mes camarades de l'époque, on faisait ça pour ça, on faisait pas une grande preuve d'imagination,
05:16 c'était deuxième secrétaire.
05:18 Qui n'a pas été deuxième secrétaire ?
05:20 Je ne sais pas.
05:21 Il y a eu des centaines de deuxième secrétaire, très bien.
05:25 Alors justement, vous le décrivez très bien dans votre livre, comment ça se passe ?
05:31 Comment on approche ? Comment on prend des renseignements disant "tiens, telle ou telle personne" ?
05:35 Parce que, évidemment, vous êtes là pour ça, au service de la France,
05:39 pour avoir effectivement des renseignements sur ce qui se passe, j'imagine, sur tous les plans,
05:43 politique, militaire, économique et autres.
05:45 Alors comment ça se passe dans le coup de lien ? Comment vous approchez ?
05:49 Comment vous prenez vos marques et surtout, comment vous prenez contact ?
05:53 Il faut se... Lorsqu'on arrive en poste, on prend en compte, généralement,
06:01 un certain nombre de sources qui ont été recrutées par les prédécesseurs.
06:05 Donc ça, c'est un fond de source.
06:07 Vous avez déjà...
06:09 Il y a un fond de source qu'il convient de renouveler,
06:13 parce que la politique du pays évolue, les sociétés aussi.
06:18 Les régimes évoluent, enfin allez...
06:20 Et donc, j'en reviens à ce qu'est un bon officier traitant,
06:25 c'est avant tout un recruteur.
06:27 Et tout le monde, tout le monde ne recrute pas bien,
06:32 ou ne recrute pas beaucoup ces cops-là.
06:34 C'est un talent.
06:35 C'est un talent, en quelque sorte.
06:37 Et je vous dis, on se base sur des techniques qu'il faut également connaître,
06:41 parce que sinon...
06:42 Lesquelles ? Récrimez-le.
06:44 La première technique, c'est de faire mettre un pas devant l'autre.
06:47 Dans mon livre, j'appelle ça "comme à la varappe".
06:50 Vous savez, c'est-à-dire quand on grimpe une escale,
06:52 on cherche la quatrième prise quand on est déjà, bien sûr, des trois autres.
06:57 Donc, il y a des erreurs à ne pas commettre.
06:59 Ces erreurs, généralement, c'est d'aller trop vite,
07:02 d'avoir fait un mauvais environnement de l'intéresser,
07:05 de ne pas savoir à qui on a affaire,
07:08 et de la prendre à ses dépens.
07:10 Plus des maladresses.
07:12 C'est-à-dire si on lui remet, pour la première fois,
07:15 un petit cadeau, ou une petite enveloppe...
07:19 Trop tôt, pour les lire.
07:20 Voilà. Et trop tôt, et parfois...
07:23 Contre-productif ?
07:25 Ah ouais, ça l'est, carrément, si la personne le prend mal.
07:28 On peut perdre, comme ça, un contact.
07:30 Bien sûr.
07:31 Mais, quand même, la technique des cadeaux,
07:34 voire de monnaie sonante et trébuchante, existe partout.
07:39 Donc, elle est là.
07:40 Mais il faut juger, évaluer.
07:43 Alors, il faut juger, évaluer,
07:45 et j'ai eu cette chance extraordinaire,
07:48 et je donne un chapitre entier à mon livre sur ce personnage,
07:52 que j'ai appelé "Toussaint-Santoni",
07:55 qui avait, mais vraiment, des talents extraordinaires.
08:01 Je veux dire, la chance que j'ai eue...
08:03 Parce que lui partait en poste, après,
08:06 il passait pas sa vie à former des jeunes.
08:08 Et la chance que j'ai eue de travailler un an avec lui,
08:12 d'être son seul adjoint, en quelque sorte,
08:17 m'a permis d'apprendre énormément, énormément de choses,
08:21 et d'être beaucoup plus à l'aise, dans les années à venir,
08:24 dans cette relation.
08:25 Et surtout, on disait recrutement, c'est la séduction.
08:30 Je veux dire, il faut vraiment séduire, en quelque sorte,
08:37 la personne avec qui vous êtes.
08:39 Parce que sinon, si la personne n'a pas envie d'être avec vous,
08:45 un petit peu, discutez avec vous, ça va pas loin.
08:47 - Alors, tout ça, Santoni, dont vous parlez, effectivement,
08:53 ce qu'il vous a enseigné, il a appris,
08:56 la séduction et donc la prudence,
08:59 savoir effectivement évaluer le personnage,
09:02 est-ce que ça comprend, alors je voulais savoir,
09:05 justement, on est en Afrique,
09:07 est-ce que ça comprend d'aller au restaurant,
09:10 d'aller dans les bars, je veux dire,
09:13 comment on se lie, je ne dirais pas d'amitié,
09:16 mais on se lie avec tel ou tel, comment ça se passe ?
09:19 - Alors d'abord, c'est une préparation,
09:22 quand je vous disais qu'il y a des techniques.
09:24 Il faut savoir où trouver son objectif,
09:26 enfin, où trouver sa cible.
09:28 Donc il peut y avoir le hasard,
09:31 mais bon, il ne faut pas trop compter sur le hasard, quand même.
09:34 Mais peut vous faire rencontrer quelqu'un
09:36 lors d'une rencontre sportive, mondaine,
09:39 enfin, ce que vous voulez,
09:42 mais il vaut mieux aller "traîner" dans un objectif
09:50 où se trouve ce genre de personnage,
09:52 et de faire ce que l'on appelait une rencontre d'aspect fortuit.
09:56 - Alors, par exemple, donnez-nous un exemple,
09:58 que vous avez, un exemple,
10:01 un endroit où on peut trouver ce genre de personnage, c'est quoi ?
10:06 - Par exemple, là, il me vient à l'esprit tout de suite,
10:10 je voulais avoir quelqu'un dans le domaine économique et financier d'un pays,
10:16 et j'avais un ami français qui travaillait dans cet objectif,
10:21 enfin, dans ce qui était pour moi un objectif.
10:24 Donc nous avions parlé longuement de ce qu'il faisait,
10:27 de qui il connaissait, de qui était sympathique,
10:29 de qui était francophile,
10:32 et donc quand je suis allé dans cette banque, on va dire,
10:38 j'avais déjà une idée assez précise de qui je voulais rencontrer.
10:44 Donc j'ai trouvé un prétexte qui tenait à peu près la route pour le saluer,
10:48 ne rien lui demander d'extraordinaire.
10:50 Et puis voilà, la relation était liée à ce fond.
10:55 - Et de temps en temps, parce que vous racontez beaucoup d'épisodes et d'histoires dans votre livre,
11:00 de temps en temps quand même vous avez frôlé,
11:03 il y a quelques incidents, je dirais, pour être en éthote.
11:07 - Pour ne pas frôler d'incidents,
11:10 certains s'y sont essayés avec succès,
11:13 pas beaucoup heureusement.
11:15 On peut rester effectivement dans son ambassade,
11:18 écrire beaucoup de choses.
11:21 - Des rapports.
11:22 - Voilà, là vous touchez du doigt ce qui fait
11:26 qu'un bonoté recruteur doit prendre,
11:32 non pas des risques, mais quand même,
11:34 doit prendre des initiatives.
11:37 - Oui, et toutes initiatives comportent des risques, évidemment.
11:41 - Et toutes initiatives peuvent comporter des risques qu'on limite
11:45 lorsqu'on est capable de sentir que ça tourne moyennement bien
11:48 et qu'il vaut mieux se replier en souplesse.
11:51 - D'accord, oui, c'est la stratégie.
11:53 On va en continuer à en parler,
11:55 c'est très à l'avis d'un officier traitant,
11:57 à l'avis d'un chef de poste extérieur,
12:00 avec Jean-Pierre Rocher.
12:02 Pour le moment, on est en pleine Afrique,
12:05 et non pas dans l'indie de l'Afrique.
12:07 A tout de suite.
12:08 Je vous donnerai la parole, évidemment, 0 826 300 300
12:11 pour poser toutes vos questions à Jean-Pierre Rocher,
12:14 qui est notre invité, jusqu'à 14h.
12:16 A tout de suite sur Sud Radio.
12:17 - Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
12:21 - Vous nous faites vivre les matchs,
12:22 la façon dont vous les commentez,
12:23 que ce soit la Pro D2 ou le Top 14, c'est que du bonheur.
12:25 Voyons, il n'y a pas besoin d'y voir avec vous,
12:27 c'est comme si on y était, quoi, voilà.
12:28 - Sud Radio, parlons vrai.
12:30 - Ici Sud Radio.
12:36 - Les Français parlent au français.
12:39 Je n'aime pas la blanquette de veau.
12:42 Je n'aime pas la blanquette de veau.
12:45 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
12:48 - Il a été tour à tour officier de l'ISO
12:50 auprès des autorités nigériennes
12:51 durant la rébellion Touareg.
12:53 Conseil spécial du président tchadien Idriss Déby,
12:56 chargé d'émission à la présidence ivoirienne
12:58 sous les mandats d'Henri Cohnan Bédier,
13:00 du général Fouchiste Robert Gaye,
13:02 oui, on se rappelle, sans oublier Laurent Gbagbo.
13:04 Donc Jean-Pierre Augé, vous avez été effectivement
13:07 non seulement témoin, on le dit,
13:09 mais en fait, vous avez vu des présidents,
13:12 des successions de présidents,
13:14 de ministres, etc.,
13:16 dans cette espèce de...
13:18 dans cette espèce de, comment on peut dire,
13:20 quelquefois de lac calme,
13:22 et quelquefois de pétodière,
13:24 qui a été l'Afrique, mais pas seulement l'Afrique,
13:26 enfin là, vous, c'était l'Afrique noire.
13:28 Et hors antenne, vous m'avez dit que,
13:32 enfin, votre éditeur me disait
13:34 que vous avez même retourné,
13:37 ou en tout cas tenté de retourner,
13:39 une journaliste de Radio France Internationale.
13:42 Expliquez-nous.
13:44 - Bon, le terme "retourner"...
13:46 - Oui, non, non, en tout bien, tout à l'heure, évidemment.
13:49 On ne peut pas l'accuser de machisme.
13:51 - C'est justement pour ne pas retourner
13:54 que j'ai dû mettre un terme à cette relation.
13:57 Si vous voulez, bon là, il vaut mieux en rire,
14:00 mais les jeunes femmes de RFI,
14:03 les jeunes journalistes à l'époque,
14:05 je trouvais qu'elles étaient particulièrement efficaces,
14:09 et je me demandais toujours comment elles arrivaient
14:11 à pénétrer un petit peu les milieux dirigeants africains,
14:16 avec autant de facilité d'être reçues par terre.
14:20 Et donc, du coup, je me suis dit,
14:23 enfin, Toussaint Santoni n'était pas pour rien,
14:26 il m'avait orienté vers cet objectif,
14:28 et je suis allé traîner, effectivement,
14:30 dans les couloirs de Radio France à l'époque,
14:34 et une rencontre d'aspect fortuit
14:37 m'a permis de connaître cette jeune femme,
14:40 dont j'ai vite découvert qu'effectivement,
14:43 elle était bien au fait de l'actualité,
14:46 africaine, notamment en Afrique centrale.
14:50 Donc, j'étais content d'avoir quelqu'un
14:54 qui soit capable de me rapporter
14:57 un certain nombre d'éléments qui intéressaient le service.
15:00 Bon, il se trouve que c'était la première fois
15:05 que j'approchais une jeune femme,
15:08 et je me suis rendu compte...
15:10 - Rassurez-moi, pas la première fois
15:12 que vous approchez une jeune femme...
15:14 - Bon, écoutez, oui, mais une journaliste...
15:18 - Non, non, rassurez-moi, une journaliste, disons ça.
15:21 - Et je me suis vite rendu compte
15:24 qu'il y avait un risque de dérapage
15:27 sur le type de relation.
15:29 J'avais beau dire que j'habitais
15:31 chez une vieille tante à Paris
15:33 qui ne voulait pas, et c'est pour ça
15:35 que je ne lui donnais pas de numéro de téléphone,
15:37 on n'avait pas de portable à l'époque,
15:39 pour ne pas être dérangé,
15:41 que je payais parfois le restaurant,
15:45 mais que parfois j'essayais de prendre
15:47 discrètement la note pour pas...
15:49 Bon, bref, elle, à mon avis,
15:51 s'est rendu compte que j'étais peut-être
15:56 pas tout à fait l'homme que je prétendais être,
15:58 et voilà, je me suis dit,
16:00 il est temps peut-être de rompre.
16:02 - Et oui, ça prenait une autre tournure,
16:05 mais en fait, disons, à cette journaliste
16:08 comme à d'autres, vous vous présentez
16:10 comme secrétaire d'ambassade, comme...
16:12 - Ah non, non, pas du tout, je...
16:14 - Pendant la biquelle, vous vous êtes présenté...
16:16 - Oui, oui, non, je sais me rappeler
16:18 ce que j'avais trouvé, je travaillais...
16:22 - Vous étiez d'affaires ?
16:24 - Oui, dans les affaires, mais je me rappelle plus,
16:27 je dois le dire, le préciser dans le livre...
16:29 - Oui, non, je n'ai pas noté, mais...
16:31 - Voilà, c'était... Je m'intéressais à l'Afrique,
16:35 au niveau commercial, je crois, notamment,
16:37 mais la politique m'était un peu étrangère.
16:40 - Alors, quelles étaient vos relations avec
16:42 les gouvernants ou les présidents que vous avez connus ?
16:44 Là, vous en parlez longuement.
16:46 Les présidents, les gouvernants, etc.
16:48 - Il y en a avec qui ça s'est très bien passé,
16:52 il y en a, c'était plus compliqué,
16:54 par exemple, pour la rébellion Touareg,
16:56 il est certain que les gouvernants nigériens,
16:59 à l'époque, n'avaient pas beaucoup de considérations,
17:03 on va dire, pour les Touaregs en général
17:06 et les rebelles encore davantage.
17:08 - En particulier.
17:09 - Donc, c'était un petit peu compliqué.
17:11 J'ai eu de très bonnes relations, et j'en fais état,
17:13 parce que l'homme aurait pu me balader un petit peu,
17:18 il ne l'a jamais fait, c'était le président Idriss Déby,
17:20 le président tchadien,
17:22 et on en parlera peut-être d'ailleurs
17:27 de cette bouteille de Vat69 qui m'a permis de...
17:31 - Non mais racontez, racontez !
17:33 - Je remplace un camarade,
17:37 qui était près de lui,
17:39 et dans des conditions un petit peu acrobatiques,
17:42 parce que le président avait refusé
17:47 le nom de celui qui devait venir près de lui,
17:51 pour des raisons...
17:52 - Comme conseiller, c'est ça ?
17:53 - Comme conseiller spécial.
17:54 - Oui.
17:55 - C'était un ami d'ailleurs, il était près.
17:57 Et le préfet de Vat à l'époque n'avait pas apprécié,
18:01 et surtout ne voulait pas renoncer à envoyer
18:04 quelqu'un auprès du président,
18:06 parce que la situation était quand même très instable,
18:09 et le Tchad était un des pays sur lesquels la France...
18:12 - Bien sûr, à côté.
18:14 - Et donc je me présente devant lui,
18:18 avec un prédécesseur qui m'a pas forcément facilité la tâche,
18:24 j'ai attendu une quinzaine de jours,
18:26 et nous nous sommes retrouvés enfin seuls,
18:28 et là, au moment où il me dit
18:32 qu'il faut gagner sa confiance et tout,
18:35 j'interromps un petit peu et je lui donne un cadeau,
18:37 ce qui le surprend, parce qu'en règle générale,
18:39 on n'arrive pas avec un cadeau,
18:40 et quand il a ouvert le cadeau, c'était encore pire,
18:42 une bouteille de whisky dedans, il y avait de quoi le surprendre.
18:46 Et alors il me regarde un peu étonné,
18:48 je lui dis "Vous vous rappelez pas, Président,
18:50 lorsque nous étions en 83,
18:53 là pour essayer de vous donner un petit coup de main
18:56 contre les Libyaux coalisés qui attaquaient,
18:59 et tout d'un coup, je lui ai dit
19:01 "Vous m'aviez offert le thé, vous dirigez les Fantes,
19:04 comme en disaient les Fantes à ce moment-là,
19:06 sous l'air de Hyssène-Abrès,
19:08 et nous de notre côté, on formait vos équipages d'automitrailleuses,
19:13 et vous m'aviez offert une bouteille de Vat69,
19:16 et j'avais assez apprécié, là dans le désert,
19:18 et bien aujourd'hui, c'est à moi de vous l'offrir."
19:21 Et là, ça s'est détendu tout de suite,
19:23 et je le dis dans mon livre,
19:26 il était content de m'avoir,
19:27 il se rappelait du capitaine que j'étais, etc.
19:31 - Comme quoi, là, comment se gagne la confiance ?
19:33 - Oui, bien sûr, bien sûr.
19:35 On va continuer de parler avec vous de tout ce qui se passe,
19:37 il y a quand même beaucoup d'autres exemples,
19:40 avec Jean-Pierre Augé, "Afrique, adieu",
19:43 et justement, on va dire "Pourquoi adieu à l'Afrique ?"
19:46 parce que vous en parlez à la fin,
19:49 mais je crois que c'est très important de dire
19:51 pourquoi, selon vous, on en est là aujourd'hui, 20 ans après.
19:54 - Et avec vous aussi, évidemment, 0826 300 300,
19:58 il y a déjà beaucoup, beaucoup de questions,
19:59 aussi sur le Facebook Live de Sud Radio,
20:01 on va essayer d'en prendre un maximum.
20:03 A tout de suite sur Sud Radio, on revient dans un instant.
20:30 - Jean-Pierre Augé, "Afrique, adieu",
20:33 mémoire d'un officier du secteur africain noir de la DGSE,
20:36 aux éditions Mareuil.
20:38 Jean-Pierre Augé, quand même, vous dites,
20:40 d'ailleurs c'est d'emblée dans votre introduction,
20:43 vous dites ceci, alors du voilà, vous parlez des OT,
20:46 les officiers traitants,
20:48 et puis vous dites "particularité africaine", écrivez-vous,
20:52 "les officiers traitants ont souvent plus à craindre
20:54 de l'indiscrétion, voire de l'hostilité,
20:57 de certains de leurs compatriotes expatriés,
21:00 affairistes douteux, diplomates,
21:03 coopérants civils et militaires,
21:05 que de leurs hôtes indigènes ou agents des services adverses".
21:09 C'est gros ça, enfin ça va loin.
21:11 C'est-à-dire en quoi, non mais il faut expliquer,
21:15 pourquoi ces mauvaises volontés, c'est quoi ?
21:19 - Non, dans 9 cas sur 10,
21:22 c'est de l'irresponsabilité,
21:25 du bavardage,
21:27 dire qu'on connaît le James Bond du coin,
21:31 en parlant de James Bond, je me rappelle
21:33 arrivant au Niger, ça faisait 3 jours que j'y étais,
21:36 ou une semaine,
21:38 et j'avais un fils qui faisait de l'équitation
21:41 sur des chevaux nigériens,
21:43 qui croyez-moi, étaient toniques.
21:45 Et à ce moment-là, la dame qui s'occupait,
21:48 qui était la patronne d'une expatriée,
21:51 la première chose qu'elle dit devant tout le monde
21:54 en me voyant chercher,
21:56 "Ah, voilà le nouveau James Bond !"
21:58 Donc vous voyez, c'est un exemple,
22:00 mais c'est compliqué de passer totalement inaperçu
22:04 dans ces conditions.
22:06 Donc elle avait bien entendu de quelqu'un.
22:08 Alors, je vous dis, 9 fois sur 10,
22:11 c'est en fait par bêtise,
22:15 ou par...
22:17 En revanche, de temps en temps,
22:19 là j'ai connu ça,
22:22 des gens qui n'apprécient pas du tout
22:25 votre proximité avec le pouvoir,
22:27 et qui... voilà.
22:29 - Alors vous êtes obligé, par votre fonction,
22:32 de rencontrer des gens de pouvoir, bien sûr.
22:34 - Voilà, on est quand même obligé de travailler.
22:36 - C'est évident, c'est évident.
22:38 Et avec eux...
22:40 Alors, justement, je voudrais,
22:42 on pourra en parler pendant des heures de votre traversée,
22:44 c'est pour ça que je dis, lisez cela,
22:46 lisez ce que c'était que cette France-Afrique.
22:49 Alors, vous dites justement,
22:51 je voudrais, justement,
22:53 je vais vous citer d'ailleurs là-dessus,
22:55 vous parlez de cette France-Afrique
22:57 et de ce que c'est devenu,
22:59 vous avez quitté donc en 2005,
23:01 cela fait presque 20 ans maintenant
23:03 que vous n'êtes plus là,
23:05 et vous dites ceci, parce que c'est quand même intéressant,
23:08 ces 20 dernières années,
23:10 la République s'est éclamée avec Française, bien sûr,
23:12 s'est éloignée de ses anciennes colonies,
23:15 l'entretien de relations privilégiées
23:17 avec les chefs d'État africains
23:20 a été délaissé.
23:23 Et vous dites que c'est quand même assez grave,
23:26 effectivement, vous parliez, pour votre sangor,
23:28 de l'émotion et de la raison,
23:30 alors pourquoi, pourquoi d'abord
23:32 la République s'est éloignée, à votre avis,
23:34 de ses colonies ?
23:36 Pourquoi il y a eu cette espèce de
23:38 recul qui a fait
23:40 qu'aujourd'hui, on voit ces dernières années,
23:42 ce qui se passe, les Russes, les Chinois,
23:44 Wagner et compagnie,
23:46 par rapport à la France,
23:48 l'Amhéritanie,
23:50 le Purin à Fasso, le Mali et compagnie ?
23:52 Je voudrais avoir vraiment votre avis.
23:56 - Moi donc, je parle essentiellement
23:58 d'une période que j'appelle
24:00 le crépuscule de la France-Afrique.
24:02 Parce que la France-Afrique a démarré,
24:04 j'allais dire, dès les années 60,
24:06 - Il y a un siècle, oui,
24:08 - Dès les indépendances,
24:10 dès que le projet gaullien
24:12 de communauté franco-africaine
24:14 a été annoncé,
24:16 de communauté franco-africaine
24:18 rénovée a échoué, la France-Afrique
24:20 s'est installée.
24:22 - Au temps des indépendances des années 60.
24:24 - Voilà, 61.
24:26 Donc là, 20 ans après,
24:28 donc à partir des années 80,
24:30 déjà, la France-Afrique
24:32 n'est plus
24:34 tout à fait ce qu'elle était.
24:36 - Mais quand vous entrez dans le métier,
24:38 c'était déjà le crépuscule ?
24:40 - Pas tout à fait, non.
24:42 Quand je suis rentré, on était quand même encore
24:44 en pleine... dans les années 80,
24:46 on était en pleine tension. A partir des années 90,
24:48 certaines choses
24:50 ont évolué. Mais,
24:52 récemment,
24:54 j'entendais quelqu'un
24:56 qui est bien situé,
24:58 qui a vécu longtemps,
25:00 non pas en Afrique, mais au Quai d'Orsay,
25:02 qui disait que
25:04 les dirigeants actuels,
25:06 c'est normal qu'on n'ait pas beaucoup,
25:08 enfin c'est normal, relation avec eux,
25:10 parce que,
25:12 enfin, en gros,
25:14 ils ne présentent pas toutes les
25:16 bonnes caractéristiques.
25:18 C'est vrai qu'aller discuter avec un
25:20 capitaine qui vient de faire
25:22 un coup d'État, non, c'est pas simple,
25:24 ça je le reconnais.
25:26 - Oui, mais enfin, on fait avec ce qu'on a.
25:28 - Voilà. Alors ça, c'est une chose
25:30 que j'ai envie de dire,
25:32 c'est que, nous, les coups d'État,
25:34 on en a connu quand même beaucoup.
25:36 Et bien, on a fait avec.
25:38 On a fait avec,
25:40 quelqu'un d'autre d'ailleurs,
25:42 après le destituer, ou été élu,
25:44 après une période de transition,
25:46 et la vie continuait.
25:48 Mais, il est certain que,
25:50 au départ de Jacques Chirac,
25:52 je le situe à peu près,
25:54 Jacques Chirac avait quand même,
25:56 même maire de Paris, il avait une cellule africaine,
25:58 pendant tout le temps,
26:00 à sa botte.
26:02 - Vous dites quoi ? C'est-à-dire que c'est un désintérêt ?
26:04 - Oui, je pense.
26:06 - C'est un manque de psychologie ? C'est une négligence ?
26:08 Ou carrément, c'est une bêtise ?
26:10 - Oui, là, c'est...
26:12 Moi, je dis
26:14 qu'ils n'ont peut-être pas
26:16 suffisamment pesé
26:18 les conséquences
26:20 d'une telle
26:22 position,
26:24 d'un tel non-engagement.
26:26 Parce que les conséquences, maintenant, on va les percevoir.
26:28 C'est-à-dire qu'on ne perd pas simplement
26:30 de l'influence. Comme ça, c'est qu'on va
26:32 perdre des marchés, on va perdre,
26:34 au point de vue culturel, des liens
26:36 qu'on a toujours eu. Cette Afrique,
26:38 moi, je dis, si on ne l'aime pas,
26:40 on ne peut pas travailler avec.
26:42 Avant, il y avait beaucoup d'expatriés.
26:44 Maintenant, j'apprends qu'il y en a de moins en moins.
26:46 Donc,
26:48 ils ont... Bon, ils avaient peut-être
26:50 d'autres priorités.
26:52 Il y a eu le terrorisme, c'est évident.
26:54 - Bien sûr, bien sûr.
26:56 - Mais bon, le résultat, il est quand même...
26:58 Je renvoie à l'article
27:00 que j'ai lu dans le Figaro
27:02 avant-hier,
27:04 qui s'appelle, je crois,
27:06 le... C'est monsieur
27:08 Nicolas...
27:10 Nicolas Baverez.
27:12 - Ah oui, Baverez, oui.
27:14 - Il le critique, la débatte
27:16 africaine. Et effectivement,
27:18 allez, on va dire, en tant que citoyen,
27:20 il y a un certain nombre
27:22 de choses que je... - C'est clair,
27:24 mais attendez, vous dites, d'ailleurs, c'est très intéressant,
27:26 vous dites, vous mènent,
27:28 concernant le prétendu, en guillemets,
27:30 que vous mettez, recul
27:32 de la démocratie en Afrique, je pense
27:34 plutôt que la démocratie, au sens
27:36 où les puissances occidentales l'entendent,
27:38 n'a jamais réellement
27:40 pris pied en terre africaine.
27:42 À l'exception nuancée, mais historique, du
27:44 Sénégal. Non, mais là aussi, je veux dire,
27:46 c'est bien de dire les choses.
27:48 Ce n'est pas conspuer
27:50 l'Afrique de dire que, effectivement,
27:52 la manière dont l'Afrique prévoit
27:54 la démocratie n'est pas du tout la même.
27:56 - Non, c'est pas la conspuer,
27:58 au contraire, c'est la connaître.
28:00 Parce qu'il y a une chose
28:02 que nos dirigeants n'ont jamais,
28:04 surtout après Chirac, je vous l'ai dit,
28:06 c'est que le rapport de force, il y a un lien
28:08 à la force, l'africain a un lien à la force,
28:10 depuis
28:12 Délustre.
28:14 Par exemple, les partenaires
28:16 qu'il se choisit, notamment en ce moment,
28:18 comme par hasard,
28:20 sont des régimes forts.
28:22 Je pense que battre
28:24 sa coulpe et
28:26 la repentance,
28:28 prenons le cas
28:30 de l'Algérie, on ne va pas parler,
28:32 vous voyez ce que ça donne avec l'Algérie,
28:34 plus on se repent, plus
28:36 on se fait critiquer.
28:38 - Juste, vous connaissez, je ne sais pas,
28:40 vous connaissez Bernard Lugan,
28:42 l'africaniste, enfin vous avez entendu
28:44 parler de Bernard Lugan, il connaît très bien l'Afrique,
28:46 il a dit à un moment donné
28:48 "comment nous sommes devenus la colonie
28:50 de nos propres colonies".
28:52 - Oui, mais malheureusement, on n'a pas les meilleurs,
28:54 je crois.
28:56 - Oui, ça c'est vrai,
28:58 c'est autre chose. Mais justement,
29:00 la France-Afrique, pour vous,
29:02 avant qu'on ne prenne des auditeurs,
29:04 deux choses,
29:06 mais rapidement je veux demander,
29:08 la francophonie, pourquoi
29:10 n'a-t-elle pas été,
29:12 depuis des décennies, ce n'est pas nouveau,
29:14 encouragée comme il
29:16 aurait fallu, alors que vous aviez
29:18 des élites francophones et un peuple francophone,
29:20 enfin vous le savez mieux que moi, bien sûr.
29:22 Pourquoi ?
29:24 - Écoutez, je pense que la suppression
29:26 déjà du
29:28 ministère de la coopération
29:30 de plein exercice
29:32 en 1995,
29:34 n'est peut-être pas tout à fait étrangère.
29:36 Bon, il y a l'AFD,
29:38 l'Agence Française de Développement,
29:40 je ne sais pas, mais je crois que là aussi,
29:42 eh bien,
29:44 on a laissé un peu couler.
29:46 - Oui, c'est ça, et c'est vraiment...
29:48 Et deuxièmement,
29:50 il y a cela,
29:52 et puis pourquoi, c'est une autre question,
29:54 le franc CFA, juste,
29:58 à votre avis, c'est condamné
30:00 ou pas, aujourd'hui ?
30:02 Comment vous sentez-vous ?
30:04 - Il est condamné s'ils arrivent à trouver
30:06 une solution.
30:08 En ce moment, on travaille, oui,
30:10 la CDEAO, enfin la Communauté des États
30:12 d'Afrique de l'Ouest, travaille sur
30:14 l'Eco, je crois, ça serait le nom
30:16 de... Le Sénégal, le président
30:18 sénégalais qui vient d'être élu,
30:20 il y a quelques jours, que lui pensait
30:22 à un franc, à une monnaie
30:24 sénégalaise qui pourrait s'appeler le Sénégal,
30:26 mais qui s'appuierait
30:28 quand même un peu sur la CDEAO.
30:30 Là, je ne vous cache pas que je n'ai pas
30:32 les compétences financières, mais...
30:34 - Non, mais en fait, c'est lié
30:36 un peu à ce déclin
30:38 de la France acrylique, ce crépuscule, mais moi,
30:40 je dis, la francophonie, ça m'a beaucoup frappé,
30:42 et ce déclin aussi, par rapport à ça.
30:44 - Je comprends, je comprends.
30:46 - Esteban, je crois que nous avons des auditeurs.
30:48 - Et nous avons Franck, qui nous appelle depuis Bordeaux,
30:50 qui a une question pour Jean-Pierre Auger. Bonjour Franck.
30:52 - Bonjour Franck.
30:54 - Bonjour Franck. - Bonjour M. Bercoff, mes respects,
30:56 mon général. - On vous écoute.
30:58 - Moi, je vous
31:00 appelle parce que j'ai fait l'armée,
31:02 j'ai été militaire, j'ai été recruté
31:04 dans les services en
31:06 2001 par
31:08 un certain Michel, pour qui j'ai travaillé
31:10 en Irak.
31:12 Et effectivement,
31:16 je peux témoigner de ce que dit
31:18 mon général, c'est que
31:20 la France abandonne certains de ses
31:22 agents, voire les délimite physiquement.
31:24 Voilà. - Voir les délimites physiquement.
31:26 - Moi, j'ai subi ça.
31:28 J'ai subi ça. C'est extrêmement
31:30 grave, et je pense que
31:32 maintenant, il y a des gens qui ne sont pas contents.
31:34 Parce qu'on les a laissés tomber,
31:36 on les a laissés crever,
31:38 et c'est extrêmement grave, mon général.
31:40 Parce qu'il y a parmi nous des gens qui sont tombés.
31:42 Et j'ai des frères d'armes à moi qui sont morts.
31:44 Abattus par leur propre responsable.
31:46 Donc ça, je voulais dire que c'est terminé.
31:48 Ensuite, je voulais dire, l'Afrique, c'était un magnifique
31:50 continent avant que les Occidentaux
31:52 y arrivent. Il y avait des royaumes qui étaient extrêmement
31:54 riches, c'était populaire, c'était primitif,
31:56 c'était sain,
31:58 jusqu'à ce que l'Occident vienne nous mettre les pieds.
32:00 Voilà. Moi et mes amis maliens, on les fait
32:02 chier, mon général. Mais respect.
32:04 - Écoutez, ça, c'est votre
32:06 opinion, et vous avez tout à fait droit à votre opinion.
32:08 Moi, je ne dirais pas que
32:10 l'Afrique, c'était le paradis jusqu'à ce que
32:12 l'Occident soit venu. Il faut quand même
32:14 rappeler ce qui a été construit,
32:16 ce qui s'est passé. Je crois que, il ne faut pas non plus
32:18 tomber dans
32:20 la repentance
32:22 à l'envers.
32:24 Je ne crois pas. Mais je crois
32:26 que nous avons Marie là. - On va marquer une
32:28 petite pause sur Sud Radio. La dernière, on est ensemble jusqu'à
32:30 14h et après, nous aurons Marie qui nous appelle.
32:32 A tout de suite sur Sud Radio.
32:34 - Sud Radio Bercov,
32:36 dans tous ses états,
32:38 midi 14h. André Bercov.
32:40 - Ici
32:42 Sud Radio.
32:44 Les Français parlent au français.
32:48 Je n'aime pas
32:50 la blanquette de veau.
32:52 Je n'aime pas la blanquette
32:54 de veau. - Sud Radio Bercov,
32:56 dans tous ses états.
32:58 - Jean-Pierre Augé,
33:00 vous écrivez effectivement
33:02 ceci, en fin
33:04 de votre livre.
33:06 "Quant à la France-Afrique, objet de bien
33:08 des fantasmes décriés, reniés,
33:10 jugés responsables de toutes les difficultés
33:12 auxquelles nos anciennes colonies font face,
33:14 une question mérite d'un
33:16 moins d'être posée." Évidemment, vous allez passer
33:18 pour un affreux réactionnaire en disant ça,
33:20 en écrivant ça, mais
33:22 vous posez une question quand même
33:24 qui non seulement mérite d'être posée, mais mérite
33:26 qu'on lui réponde. "Que seraient
33:28 ces dernières, aujourd'hui,
33:30 sans le soutien économique, financier, culturel
33:32 sécuritaire que la France
33:34 était quasiment seule à leur apporter
33:36 dans les années 1960
33:38 à 2000 ? En dépit
33:40 de bien des erreurs,
33:42 ingérences, compromissions,
33:44 certes accompagnées du soutien avéré de Paris
33:46 à nombre de régimes autocratiques
33:48 et corrompus, évidemment, vous le dites,
33:50 la France-Afrique n'a-t-elle pas
33:52 largement contribué des décennies durant
33:54 au maintien de la paix civile dans la
33:56 plupart des pays du champ ?"
33:58 Et vous dites, voilà, alors,
34:00 oui, il faut rompre avec
34:02 la France-Afrique, etc. Mais alors,
34:04 faire quoi ?
34:06 Elle rompre très bien, absolument,
34:08 et puis l'appui à des régimes...
34:10 Mais enfin, il faut rappeler ce que disait
34:12 De Gaulle, un pays n'a pas
34:14 d'amis, il n'a que des intérêts.
34:16 La morale, oui, c'est important,
34:18 mais... - Qu'est-ce qu'on fait ?
34:20 - Eh bien, c'est la question
34:22 à laquelle j'aimerais que
34:24 nos gouvernants répondent, maintenant. Qu'est-ce qu'on fait ?
34:26 Quelle est la stratégie ? Moi, je
34:28 propose,
34:30 puisqu'on ne retrouvera plus
34:32 à court terme l'influence qu'on avait dans tous
34:34 les pays d'Afrique francophone, il ne faut pas rêver,
34:36 je propose
34:38 simplement de
34:40 déterminer,
34:42 d'identifier 2, 3
34:44 ou 4 pays sur
34:46 lesquels on pourrait appuyer
34:48 notre... donner
34:50 notre soutien économique,
34:52 culturel. Et si ça marche bien,
34:54 eh bien, cela
34:56 irradiera peut-être, peut-être que
34:58 les pays voisins, dans 5-6 ans,
35:00 pendant qu'ils en auront marre des Chinois et des Russes,
35:02 peut-être
35:04 se rapprocheront de nous. - Eh bien, écoutez,
35:06 espérons-le, en tout cas, ça c'est un...
35:08 ça la question à être posée.
35:10 Estéban, nous avons... - Oui, nous avons Marie,
35:12 qui nous appelle depuis une nuit sur scène en région parisienne.
35:14 Bonjour, Marie. - Bonjour, Marie.
35:16 - Bonjour, M. Bercoff. Bonjour,
35:18 mon général. Une
35:20 question concernant un pays...
35:22 - Je dirais, j'ai juste un mot, parce qu'on
35:24 a déjà traité... Jean-Pierre Augé, vous n'êtes
35:26 pas général. - Eh non, je ne suis pas
35:28 revenu à l'être.
35:30 Je me suis arrêté au grade
35:32 de colonel. C'est déjà pas mal.
35:34 - C'est le colonel Augé, pas le général
35:36 Augé, mais il n'y a pas qu'à prendre les marées.
35:38 Allez-y, allez-y. - Merci.
35:40 - Oui, il y a un pays qui me tient particulièrement
35:42 à cœur, c'est le Niger.
35:44 Et l'année
35:46 dernière, ça fera un an, en cet été,
35:48 il y a eu un coup d'État.
35:50 Le président Basboum est toujours
35:52 retenu.
35:54 Il va être jugé pour autre trahison
35:56 apparemment d'ici un mois, un mois et demi.
35:58 A votre avis, pourquoi
36:00 on avait des forces en présence ?
36:02 Et pourquoi l'avons-nous
36:04 lâché ?
36:06 - Jean-Pierre Augé ?
36:08 - Là, je vais vous dire
36:10 que je ne le sais pas.
36:12 Parce que nous avions des forces
36:14 en présence, mais comme
36:16 les mots employés
36:18 souvent par nos gouvernants,
36:20 c'est de dire que
36:22 le régime...
36:24 Enfin, les opérations
36:26 de la canonière du passé
36:28 s'est terminée.
36:30 Je crois que le président
36:32 en exercice
36:34 chez nous s'est trouvé face à un mur.
36:36 C'est-à-dire à un pays
36:38 qui n'a absolument pas envie
36:40 de négocier ou de traiter
36:42 quoi que ce soit.
36:44 Donc, compliqué pour le gouvernement français.
36:46 D'autant qu'il s'est redit,
36:48 d'autant qu'il a demandé à la CDEAO,
36:50 aux forces de la CDEAO,
36:52 c'est-à-dire notamment au Nigeria,
36:54 d'intervenir à sa place.
36:56 Donc, je suis le premier
36:58 à le regretter, car ce pays
37:00 est un pays
37:02 qui nous est proche et où nous avons
37:04 des intérêts communs.
37:06 - Mais justement,
37:08 merci Marie.
37:10 Vous y ajoutez quelque chose Marie, ou pas ?
37:12 Marie n'est plus là.
37:14 Non, le problème
37:16 qui est tout à fait...
37:18 Vraiment, quand je lisais votre livre,
37:20 il y a quand même
37:22 une espèce... Vous voyez, ça fait 20 ans,
37:24 qu'est-ce que c'est dans l'histoire du monde ?
37:26 C'est un clin d'œil, mais le
37:28 paysage a totalement changé.
37:30 Alors, on ne dit pas que la France
37:32 n'est plus là, il ne s'agit pas
37:34 de jeter le bébé France avec l'eau
37:36 du bain russo-chinois.
37:38 Mais quand même,
37:40 ce qu'était la France, il y a encore...
37:42 Du temps où vous étiez officier
37:44 traitant et chef de poste,
37:46 on a l'impression, alors de l'extérieur
37:48 bien sûr, on ne connaît pas que
37:50 c'est vraiment un passé, je dirais
37:52 pas préhistorique, mais moyen âgeux.
37:54 Oui, et puis
37:56 il y a eu beaucoup d'évolutions, il y a eu
37:58 une démographie totalement incontrôlée
38:00 et galopante, près de...
38:02 selon les pays, entre
38:04 50 et 60% de la population
38:06 qui a moins de 20 ans.
38:08 Il y a un islam conquérant, vindicatif
38:10 que j'ai connu déjà
38:12 au Niger... - Qui existait déjà...
38:14 - Qui existait, enfin, qui arrivait d'Arabie
38:16 Saoudite, d'Irak et d'Iran.
38:18 C'est-à-dire que j'ai vu les premières
38:20 jeunes filles lapider
38:22 parce qu'elles portaient des jupes, j'ai vu
38:24 les établissements de boissons à Maradi
38:26 et Zander à l'est du Niger détruits
38:28 par des...
38:30 - Déjà, dans quels années ? Les années 90 ?
38:32 - J'étais au Niger entre 89 et 93.
38:34 - Ah oui, 30 ans.
38:36 - Donc ça n'a fait que s'accentuer,
38:38 je l'ai vu au Niger, les premières femmes
38:40 type Belphégor
38:42 sponsorisées par l'Iran.
38:44 Donc, oui,
38:46 les choses ont changé avec un islam
38:48 qui est, je vous dis, non seulement
38:50 vindicatif mais xénophobe et qui développe
38:52 la haine du blanc. Et en plus, qui distribue
38:54 des écoles coraniques, enfin, je veux dire partout.
38:56 - Oui. - Il y a eu
38:58 beaucoup d'évolutions. Il y a quand même
39:00 une chose que je tiens
39:02 à souligner, qui caractérise
39:04 les Africains
39:06 en règle générale,
39:08 c'est qu'ils
39:10 attendent de leur partenaire
39:12 non seulement de l'écoute
39:14 mais qu'il les comprenne.
39:16 La démocratie à l'européenne,
39:18 ce n'est pas
39:20 leur... ce n'est pas
39:22 traditionnellement, ce n'est pas culturellement
39:24 et j'allais dire, ce n'est même pas
39:26 peut-être physiquement
39:28 leur façon de concevoir
39:30 le... - Le libre.
39:32 - Le dirigeant du pays.
39:34 - Mais alors justement, c'est quoi ?
39:36 Est-ce que c'est encore, parce qu'on est en tribal,
39:38 c'est tribal...
39:40 - Il faut s'interdire de prononcer
39:42 l'ethnicité, le tribalisme...
39:44 Mais...
39:46 Il est vrai que
39:48 dans les plus petits villages,
39:50 il y a une forme de démocratie avec les sages.
39:52 - Oui absolument, les palabres.
39:54 - Les palabres et puis on arrive
39:56 à une décision collective.
39:58 Donc ça c'est vrai. En revanche,
40:00 les gouvernances sont
40:02 très spécifiques.
40:04 Un gouvernant africain, il doit être fort,
40:06 il le montrait et
40:08 résister aux pressions étrangères.
40:10 Nous,
40:12 on ne comprend pas que la démocratie,
40:14 alors pourtant, Dieu sait que
40:16 l'Afghanistan, l'intervention d'Afghanistan
40:18 pour parler d'un autre continent,
40:20 c'est pareil.
40:22 - Nous avons... - Je crois, oui.
40:24 - Oui, nous avons Bendela qui nous appelle depuis Paris.
40:26 Bonjour Bendela. - Oui, bonjour.
40:28 Bonjour Bendela. - Bonjour. Bonjour
40:30 chef de radio, bonjour à tous les auditeurs et mes coffres,
40:32 cet organisateur, mon interveneur sur votre émission.
40:34 Je souhaitais
40:36 intervenir au sujet de...
40:38 tout à l'heure, il y a une citation que vous avez faite.
40:40 Avant de poser
40:42 ma question, je souhaiterais
40:44 faire un allumure des élus.
40:46 Vous avez dit
40:48 que comment
40:50 nous sommes devenus les
40:52 colonies de nos colonies.
40:54 - Non, c'est Bernard Lugand qui a dit
40:56 comment nous sommes devenus la colonie.
40:58 C'est Bernard Lugand, l'essayiste
41:00 africaniste. Que nous sommes devenus la
41:02 colonie de nos propres colonies.
41:04 Ma question,
41:06 elle est pertinente. Je voudrais savoir, est-ce que vous ne pensez pas
41:08 que c'est
41:10 l'autorité, parce
41:12 qu'on parle d'autorité
41:14 et que l'Afrique
41:16 se réfère aux pays
41:18 autochrètes. Est-ce que vous ne pensez
41:20 pas justement que c'est
41:22 le manque
41:24 de respect vis-à-vis
41:26 du continent africain, en général
41:28 de l'Occident, pour ne pas dire de la France,
41:30 qui est à la cause
41:32 de ce sentiment de rejet
41:34 aujourd'hui des
41:36 pays africains. Parce que comment pouvez-vous
41:38 faire une citation en disant que
41:40 comment nous sommes devenus la colonie
41:42 de nos colonies.
41:44 En termes, on considère encore l'Afrique
41:46 telle une colonie.
41:48 Je pense qu'aujourd'hui, nous
41:50 devrions commencer pour
41:52 éradiquer le déclin France-Afrique,
41:54 commencer par voir
41:56 les Africains tels qu'ils sont. Vous avez mentionné
41:58 tout à l'heure là que l'Afrique,
42:00 quand le jeune soldat
42:02 qui a appelé tout à l'heure l'a mentionné que
42:04 on élimine nos propres
42:06 portes d'argent,
42:08 vous avez mentionné que l'Afrique n'avait pas,
42:10 c'était pas l'Eldorado, il n'y avait pas
42:12 une civilisation. Mais mes amis, j'aimerais que
42:14 vous reveniez un peu en arrière à l'histoire.
42:16 Prenez en compte l'Egypte,
42:18 prenez en compte les ex-
42:20 empires africains qui ont
42:22 été détruits. Pensez-vous vraiment que c'est l'Occident
42:24 qui a ramené, qui a apporté
42:26 la civilisation en Afrique ?
42:28 - Oui, pensez-vous ? - Non. Bien sûr.
42:30 Non, non, mais je vois très bien Mandela.
42:32 C'est tout le problème du choc des civilisations
42:34 qui a apporté quoi ? Il est hors
42:36 de question de dire, il ne s'agit pas de dire
42:38 supériorité de l'un ou de l'autre.
42:40 Il s'agit de dire simplement, ce que disait
42:42 le colonel
42:44 Augé, chacun a apporté
42:46 quelque chose, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
42:48 on renie, c'est-à-dire, ou on dit
42:50 oui l'Afrique c'était rien et c'est
42:52 imbécile avant qu'il y ait l'Occident,
42:54 enfin la colonisation,
42:56 et c'est complètement imbécile,
42:58 et où on dit, ah oui, mais les Occitans
43:00 n'ont fait que piller, etc.
43:02 et ils n'ont rien apporté. - Monsieur Benkoff,
43:04 je pense que
43:06 tout ce que la civilisation actuelle
43:08 a aujourd'hui, il le doit
43:10 au continent africain.
43:12 Donc ne venez pas nous dire...
43:14 - Non, mais attendez,
43:16 je veux bien, on ne va pas avoir une discussion, ne me dis pas
43:18 que tout ce que le monde donne aujourd'hui,
43:20 c'est l'Afrique. Il n'y a pas un pays ou un Occident.
43:22 Moi je refuse, non mais je refuse
43:24 à un étonnement manichéen de dire c'est comme
43:26 J.G. Tout ce qui compte aujourd'hui, c'est l'Occident
43:28 qu'il a apporté. Arrêtez
43:30 cette espèce de
43:32 cliché. - Qu'est-ce que vous voulez nous faire croire ?
43:34 - Mais écoutez ! - En 2019,
43:36 vous l'avez mentionné, monsieur, tout à l'heure,
43:38 vous avez dit que la civilisation,
43:40 la civilisation, qu'est-ce que nous,
43:42 nous avons apporté à l'Afrique,
43:44 leur fasse du bien. Moi je ne pense pas que
43:46 400 esclavages, l'esclavage nous en fait du bien.
43:48 - Non, mais l'esclavage,
43:50 vous savez très bien qu'il y a eu plusieurs
43:52 traites négrières, cher Bendela.
43:54 Il n'y a pas eu que l'esclavage occidental.
43:56 Il y a eu l'esclavage africain
43:58 et l'esclavage arabo-musulman,
44:00 vous êtes d'accord ? - Là on parle de l'Occident.
44:02 - Il y a eu 11 millions de Noirs
44:04 castrés, Bendela, vous le savez ça ?
44:06 11 millions de Noirs castrés
44:08 par la civilisation, vous le savez ?
44:10 - Si vous voulez bien, on peut en parler, mais là,
44:12 on parle de l'Occident. - Non, non, mais d'accord,
44:14 on peut parler de tout. On ne va pas parler, non mais,
44:16 on ne va pas, écoutez, appelez-nous,
44:18 moi je suis pour la discussion, rappelez-nous
44:20 là-dessus, mais encore une fois,
44:22 pas de manichéisme, pas
44:24 de "ceux-là c'est les bons et ceux-là
44:26 c'est les mauvais". On n'a jamais été sur
44:28 cette ligne, chacun a sa civilisation
44:30 et apporte des choses, mais de grâce,
44:32 je vous en supplie, ne dites pas
44:34 "il y a les bons et les mauvais". Et sur les traites négrières,
44:36 rappelez-nous, on en parlera
44:38 quand vous voulez. Voilà.
44:40 - Bon, c'était...
44:42 - Je suis, je suis absolument,
44:44 mais il fallait le souligner, il n'y a pas de problème.
44:46 - Merci beaucoup Jean-Pierre Rougé d'avoir été
44:48 avec nous, on rappelle votre livre "Afrique, adieu,
44:50 mémoire d'un officier du secteur
44:52 Afrique Noire", de la DGSE, c'est publié aux éditions
44:54 Mareuil, merci beaucoup d'avoir été avec nous,
44:56 merci André Bercoff d'avoir animé l'émission,
44:58 tout de suite c'est Brigitte Lahaye sur Sud Radio, à demain.
45:00 - Merci.
45:02 Sud Radio Bercoff, dans tous ses
45:04 états, midi 14h.
45:06 André Bercoff. - Avec Aper,
45:08 la marque de vêtements qui respecte
45:10 votre identité, en vente exclusive
45:12 sur aper-mod.com

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