• il y a 7 mois
Il est l'un des acteurs et humoristes les plus populaires du moment et remplit les salles de spectacle et de cinéma. Ahmed Sylla est à l'affiche de la comédie "Ici et là-bas" qui sort demain au cinéma. Il est l'invité de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 16 avril 2024

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Transcription
00:00 *Générique*
00:07 RTL, bonsoir ! A la deuxième heure avec toute la bande, avec notre mister ciné qui nous rejoint.
00:12 Bonsoir Stéphane Boutsor.
00:13 Bonsoir tout le monde !
00:14 On accueille maintenant notre grand invité, le cinéma français se l'arrache, il remplit les salles partout en France.
00:18 Il est comédien, il est humoriste. Bonsoir Ahmed Silla.
00:21 Bonsoir à vous !
00:22 Et bienvenue chez vous puisque vous avez été un temps sociétaire remarqué des grosses têtes dans le studio derrière nous.
00:28 Ahmed Silla, demain vous serez à l'affiche de "Ici et là-bas" de Ludovic Bernard au cinéma.
00:32 C'est une comédie qui fait du bien.
00:34 Et c'est une comédie qui inverse les rôles.
00:36 Adrien qui est joué par Hakim Djemili dans le film est un jeune français qui vit au Sénégal depuis 15 ans
00:41 et s'apprête à devenir papa mais soudain il est expulsé.
00:45 Ses papiers ne sont plus en règle, du coup, allez, vol direct pour Paris.
00:48 Et qui va devoir l'aider ? Et bien vous, Ahmed Silla, vous jouez un VRP ambitieux
00:52 qui fait tout pour paraître plus blanc que les blancs et vous êtes contraint de voler au secours de ce lointain cousin.
00:57 Tout vous sépare, c'est ce qui est amusant, extrait de la bande-annonce.
01:01 Ça va, tout va bien ici ?
01:03 On a un incident diplomatique.
01:05 Ça fait 15 ans que je suis ici, je suis sénégalais.
01:08 Il nous faut les papiers sénégalais sinon vous...
01:10 Ça veut dire quoi, vous ?
01:12 On a un gros gros problème.
01:14 Allô maman ? Je le connais pas le cousin, moi je m'en sais, il a pas ses papiers.
01:19 Cousin !
01:20 Toi t'es le fils d'Ousmane ?
01:21 Mon fils !
01:22 Tu savais qu'il était blanc ?
01:24 Je veux mon passeport sénégalais, moi.
01:27 Il est bien mignon avec ses histoires de passeport.
01:29 En attendant, moi j'ai mis ce mon job.
01:30 Et c'est quoi ton job ?
01:31 Je travaille chez Terroir de nos régions.
01:32 Je représente les terrines, les foie gras, le bon pain, les spécialités françaises.
01:36 Mais moi comment je fais là ?
01:40 Bah tu m'accompagnes.
01:41 Oui allô Alexandra ?
01:43 Je suis en chemin là, et ça bougeonne pas mal.
01:46 Tu parles bien le blanc.
01:49 T'as intérêt à tenir la carotte.
01:50 Alors où les débats sur nos identités, sur le communautarisme occupent le champ politique,
01:55 ça fait du bien, une comédie qui nous réunit et qui pose cette question, c'est quoi être français ?
02:00 Est-ce que vous avez une réponse à cette question très large, Ahmed Sylla ?
02:03 Tout part de l'amour.
02:05 Je pense que la question de l'identité, c'est ça, on est dans un pays, ou alors on émigre dans ce pays là,
02:10 et puis on tombe amoureux.
02:12 Je disais que par exemple au Sénégal, il y a des chinois aujourd'hui qui parlent mieux Wolof que moi.
02:17 Donc ils sont plus sénégalais que moi, entre guillemets, parce que je vis pas là-bas,
02:21 parce que j'y suis allé moins souvent, etc.
02:23 Donc à l'heure où aujourd'hui, cette question de l'identité se pose et occupe le champ politique,
02:29 occupe la société, je pense que de revenir à des bases un peu plus philosophiques que sont l'amour,
02:35 ça donne pas mal de réponses en tout cas.
02:38 Alors ça tombe bien ce que vous dites, parce qu'on a quand même l'impression que ce pays, le nôtre,
02:41 est quand même de plus en plus divisé, qu'on a du mal à regarder l'autre,
02:44 qu'on cherche forcément un responsable ou des responsables à nos soucis.
02:47 Et pourtant, vous dites que dans vos spectacles, parce que vous êtes sur scène aussi,
02:51 les gens s'aiment. Tous les gens ?
02:54 - Ouais, je suis intimement convaincu, je fais partie de cette tranche d'humains
02:58 qui essayent de voir le verre à moitié plein tout le temps.
03:00 Quand on le voit à ma TV, évidemment on voit que les problèmes,
03:03 mais je le vois dans mes salles de spectacle, qui sont remplies, je dis "merci, ça se passe bien".
03:07 Mais en fait, je vois les gens qu'on essaye d'opposer dans les médias,
03:11 partager le même moment, partager les mêmes rires,
03:14 et j'en parle en plus beaucoup dans ce spectacle-là, d'identité, de religion, etc.
03:19 Et en fait, les gens se rendent compte avec des faits,
03:22 qu'en fait, on est assis, il y a une femme voilée, il y a un noir là,
03:25 il y a un arabe derrière, il y a des blancs, et ouais, en fait, on peut s'aimer.
03:28 Ouais, c'est pas le chaos qu'on essaye de nous vendre.
03:31 - Et vous dites d'ailleurs que vous rêvez qu'on retrouve l'esprit de France 98,
03:35 alors ces cadeaux, c'est notre instant vintage.
03:37 *Musique*
03:42 *C'est fini !*
03:45 *Champion du monde !*
03:47 *Champion du monde !*
03:49 *Champion du monde !*
03:51 *Champion du monde pour la première fois de son histoire !*
03:53 - Vous aviez 8 ans à l'époque, vous vous souvenez de l'esprit de ce 12 juillet ?
03:57 - Mais complètement, complètement, vraiment, c'est une époque où,
04:01 évidemment qu'il y a des problèmes en France,
04:04 il y a du chômage, il y a aussi du racisme, il y a tout ça,
04:07 mais on est dans une espèce d'élan populaire,
04:10 où tout le monde est un peu solidaire, soudé,
04:13 et une équipe a réussi à réunir un monde incroyable, c'était magnifique.
04:18 - Il y a un joli flambeau, il y a France 98 dans le film.
04:21 - Ouais, ouais, ouais.
04:22 - Oulala, oulala !
04:23 - Faut pas le dire.
04:24 - Alerte spoiler !
04:25 - Alors Ahmed, dans le film précisément, vous vous jouez à un VRPO dans l'ombre,
04:30 qui vend des produits du terroir, on l'a entendu,
04:32 mais il a peur que ses clients découvrent qu'il est noir.
04:35 Vous, Ahmed, d'ici là, vous vous parcourez la France,
04:38 la France des régions, puisque vous êtes souvent en tournée avec votre spectacle.
04:41 Est-ce qu'il y a du vécu ? Est-ce qu'on vous a déjà renvoyé à votre couleur de peau ?
04:45 - Ouais, ouais, complètement, mais je m'en suis rendu compte très tard.
04:48 Ce que je voyais quand j'étais enfant,
04:50 ou je voyais que j'étais différent par exemple à l'école,
04:52 c'est après que j'ai compris au fur et à mesure que, ah oui, j'étais différent.
04:55 Et je comprenais pourquoi j'en faisais deux fois plus pour être aimé.
04:59 C'est-à-dire que je les faisais rire, j'apportais des fois des goûters, des bonbons.
05:04 Et en fait, j'essayais d'acheter leur amour quelque part.
05:10 Parce que j'étais le seul noir, parce que j'étais un petit peu différent.
05:14 Je me souviens de certaines récréations où j'avais pas le droit de jouer au foot avec mes camarades.
05:18 Je pense pas qu'ils avaient peur, parce que c'est vu d'un regard d'un enfant.
05:22 Ils m'ont pas dit "Ah non, t'es noir, tu joues pas avec nous".
05:25 Non, c'est qu'en fait, ils m'ont renvoyé à ma différence.
05:27 J'ai été confronté à ça, évidemment.
05:29 J'ai une équipe qui est composée de noirs aussi.
05:33 Donc des fois, quand on se balade en tournée, je le ressens dans le regard.
05:37 Mais c'est atténué parce qu'on me reconnaît.
05:39 Y'a une espèce de regard bienveillant.
05:41 - Est-ce que, pour construire le personnage, vous êtes allé chercher dans votre histoire,
05:44 celle de vos parents qui sont venus du Sénégal, vous dites que,
05:47 comme dans beaucoup de familles d'immigrés, chez vous, il y avait cette pudeur, ce côté "Faut pas qu'on dérange".
05:51 - Oui. Ça, c'était la grande phrase de mes parents.
05:54 "Faites attention, ne te fais pas remarquer".
05:56 En tout cas, pour les mauvaises raisons.
05:58 Et j'ai grandi avec cette pudeur-là.
06:00 Mes parents, ils nous ont construits là-dedans.
06:03 Et c'est vrai que ma mère et mon père, ils essayaient de ne pas se faire remarquer.
06:08 En tout cas, de travailler pour leurs enfants.
06:10 - Justement, un mot de votre maman qui a travaillé de manière vraiment acharnée
06:13 quand elle est arrivée en France. Pas de vacances, c'est ça ?
06:16 - Aucune vacances. Je n'ai jamais vu ma mère partir en vacances.
06:19 C'est triste, ce que je vais dire.
06:20 Mais j'en parlais avec ma petite soeur. On était au téléphone ensemble il n'y a pas longtemps.
06:24 Je lui disais "Est-ce que tu te souviens d'un moment où on est tous les six dans la voiture
06:30 et on part en vacances par exemple ?"
06:32 Et en fait, ça n'est jamais arrivé.
06:33 Je ne suis jamais parti en vacances avec mes parents.
06:35 Les premières vacances que ma mère a prises,
06:37 c'est des vacances que je lui ai offertes en 2018, je crois.
06:41 On est parti en Turquie.
06:42 Elle a pris l'avion et tout. Elle était comme une dingue.
06:44 Elle avait déjà pris l'avion, mais de partir en vacances, de se reposer...
06:47 - Et alors les vacances ?
06:48 - Elle n'a pas pris de vacances.
06:50 Elle est tout le temps hyperactive.
06:51 Par exemple, elle est au Sénégal, elle veut ouvrir un resto là-bas.
06:55 "Mais maman, repose-toi ! Prends ta retraite, tranquille !"
06:58 - Vous avez grandi avec deux cultures, ici et là-bas.
07:01 On évoquait 1998, passons maintenant à la Coupe du Monde 2002.
07:04 - Ah ouais, c'est la même fois celle-là !
07:05 - Sénégal a battu la France !
07:19 - Ce jour-là, si je ne dis pas de bêtises, votre père vous a autorisé à manquer l'école, c'est ça ?
07:24 - Exactement.
07:25 Là, on avait le droit.
07:27 Je suis allé même sans petit mot d'excuse le lendemain à l'école,
07:33 parce qu'il savait pourquoi j'avais loupé l'école.
07:35 C'était extraordinaire.
07:37 Notre regretté, Pape Bouba Diop, qui aujourd'hui n'est plus de ce monde,
07:40 mais il nous a offert un des moments les plus magiques pour notre pays.
07:45 - Alors, cette double culture, ça nous amène à un petit quiz.
07:48 Un quiz ici ou là-bas.
07:49 Vous n'avez pas le droit de répondre les deux, je vous préviens.
07:52 Poulet Yassa ou Poulet Frites ?
07:54 - Ah, Poulet Yassa.
07:55 - C'est la Madeleine de Proust, ça ?
07:57 - Ah ouais, complètement.
07:58 Mais celui de ma mère, attention !
08:00 Pas dans un restau...
08:02 Non, non, non, celui de maman.
08:04 Je vous le conseille.
08:05 - Sadio Mané ou Zinedine Zidane ?
08:07 - Oh, c'est dur !
08:08 Ah ouais, je savais que c'était dur.
08:10 - Waouh !
08:11 J'étais content de faire cette interview !
08:13 Waouh !
08:14 Et je n'ai pas le droit de répondre les deux en plus ?
08:16 - Non, c'est trop facile.
08:18 Je vais dire Zinedine Zidane.
08:20 - Ah, pas mal.
08:21 Dakar ou Paris ?
08:22 - Aujourd'hui ou avant ?
08:26 Quand tu es arrivé à Paris ?
08:27 - Les deux, alors, pour le moment.
08:29 - Alors, je vais dire Paris parce que ça m'a permis d'être devant vous aujourd'hui.
08:35 C'est ce qui m'a donné une carrière.
08:37 Et Dakar pour un peu plus de calme.
08:39 Enfin, même si ces derniers temps, c'était un peu plus compliqué.
08:41 - Youssou N'Dour ?
08:43 - Oui.
08:44 - Et là, vous dansez, pour ceux qui ne le voient pas sur RTL.fr.
08:50 Ou alors, Francis Cabrel, que vous chantez, mais alors, à tue-tête dans le film.
08:54 Alors, il faut choisir.
09:01 - Youssou N'Dour.
09:02 Youssou N'Dour, parce que c'est un artiste que maman aime beaucoup.
09:06 Et j'aime toujours écouter Youssou N'Dour.
09:09 - Et Cabrel, grosse performance.
09:12 - Ouais, grosse performance, Francis Cabrel.
09:13 - Vous avez bossé, Cabrel ?
09:14 - J'ai bossé ?
09:15 - L'accent !
09:16 - Il m'a dit "écoute, c'est très simple, si tu ne connais pas la chanson, on ne tourne pas cette chanson".
09:22 - Ah ouais, non, non, non, je l'ai bossé.
09:24 - Ah ben, d'ici là, vous restez avec nous dans RTL.
09:26 Bonsoir, vous êtes le grand invité de la deuxième heure, ici et là-bas.
09:29 Sort demain au cinéma et l'émission continue avec vous, juste après ça.
09:42 - Allez, la deuxième heure avec toute la bande.
09:44 Notre grand invité ce soir, c'est le comédien et humoriste Ahmed Sylla.
09:47 Avant la sortie demain au cinéma de "Ici et là-bas", la comédie qui fait du bien et qui s'amuse de thèmes pourtant si sérieux d'habitude.
09:54 L'immigration, l'intégration, le partage, les différences.
09:57 - Et on l'a dit, Ahmed, vous y jouez un commercial ambitieux, très, très concerné, par son boulot très coincé aussi.
10:02 C'est amusant parce qu'on a découvert, en préparant l'émission, que vous avez été inscrit en BTS Commerce International.
10:08 Ça veut dire que vous aussi, vous avez failli finir en costume.
10:12 - J'ai failli. Heureusement, je me suis fait virer.
10:15 Heureusement.
10:16 - Mais pourquoi ?
10:18 - Parce qu'en fait, c'est en me faisant virer que je me suis dit, maintenant, j'ai un peu plus rien à perdre.
10:24 Je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie.
10:26 Donc, quand on m'a donné l'opportunité de venir sur Paris, de faire des scènes ouvertes et de rencontrer ma vie qui est aujourd'hui,
10:35 bah ouais, je suis content de m'être... Ouais, ouais, ouais. J'aurais perdu du temps, sinon.
10:38 - Mais quand vous avez décidé d'opter pour cette voie artistique, votre papa, il n'était pas très chaud ?
10:43 - Non, il n'était pas chaud. Il n'était pas chaud parce que, encore une fois, mon père, c'était quelqu'un de très conventionnel.
10:47 Il voulait quelque chose de beaucoup plus sérieux.
10:50 - Le BTS, ça lui allait, lui ?
10:52 - Ah, BTS, ça lui allait très bien. C'était ce qu'avait fait... C'était la voie qu'avait suivie mon grand frère.
10:56 Donc, ça lui allait très bien.
10:58 - Votre papa qui vous a dit, il y a quelques années avant de mourir, "Je suis fier de toi."
11:02 - Ouais.
11:03 - Ça vous a fait penser ?
11:04 - Vraiment, voilà. En gros, vraiment, c'est ce que...
11:08 C'est une de mes plus grandes fiertés, c'est sur son lit d'hôpital, j'ai vu dans son regard,
11:12 même s'il avait très mal, j'ai vu dans son regard qu'il partait en paix.
11:16 Il n'avait pas envie de partir, je voyais qu'il n'avait pas envie de partir.
11:19 J'ai essayé de prouver des solutions. Je regardais autour de moi si je ne pouvais pas mettre un petit médicament magique.
11:23 Mais il est parti avec le regard en paix.
11:26 Et c'est ce qui, aujourd'hui, me motive à... Je le disais tout à l'heure, à voir le verre à moitié plein, quoi.
11:32 J'ai envie que d'autres papas soient fiers de leurs enfants,
11:35 parce qu'aujourd'hui, c'est assez compliqué pour la jeunesse, on le voit.
11:37 - Quand vous êtes arrivé sur Paris, vous l'évoquiez, je crois que vous avez un peu galéré,
11:41 vous avez été hébergé un moment chez un copain, au Blanc-Ménil, je crois, en Seine-Saint-Denis.
11:45 Est-ce qu'il y a un moment où vous vous êtes dit "Pfff, trop compliqué, stop, j'arrête,
11:48 je rentre rue Maissonnier dans mon quartier à Nantes", ou alors ça ne vous a jamais traversé ?
11:52 - Même pas.
11:53 Ça peut paraître un peu fou, comme ça, de le dire comme ça, mais...
11:56 J'ai jamais abandonné face à la difficulté.
12:00 Pas parce que j'ai mené un combat, j'ai dit "Non, je vais y arriver".
12:04 En fait, je me disais "Eh, qu'est-ce que j'ai à perdre ?"
12:07 C'est comme ça que je me suis retrouvé d'ailleurs sur France 2 à l'époque.
12:10 C'est que je dis "Ben voilà, j'ai fait de la scène, là, j'avais jamais écrit de ma vie,
12:13 ça s'est bien passé, les gens ont ri, allez, je vais faire "On te demande qu'à en rire"".
12:17 Et je fais le premier passage.
12:19 Aujourd'hui, je le regarde avec un regard, aujourd'hui, pour moi c'était écrit avec les pieds.
12:23 - Ça a marché ? - Ça a marché !
12:25 Et ainsi de suite, et en fait, toute ma vie, c'est une succession de "J'ai rien à perdre".
12:29 Alors aujourd'hui, je me suis professionnalisé, c'est un peu plus sérieux, c'est un peu plus cadré,
12:32 ça me fait plaisir à mon père, mais je me dis "Ouais, à chaque fois, j'ai rien à perdre".
12:37 - Et aujourd'hui, c'est absolument fou ce qui vous arrive quand même.
12:39 Il y a le ciné, il y a votre spectacle "Origami" qui cartonne, c'est complet partout en France.
12:43 - Salut tout le monde ! C'est la troisième date d'Origami, Origami 3 !
12:47 Et aujourd'hui, j'étais dans un des publics les plus chauds de France, une ville les plus chaude de France !
12:54 C'est ça ! J'étais à Saint-Etienne !
12:57 - Depuis, il y a eu 42 autres dates, vous serez à Toulouse, La Grande Motte, Sanari, Marseille dans quelques jours.
13:04 Je crois qu'on a rarement calé un invité autant à l'avant.
13:08 - Depuis le début, ça a été évident. - Votre agenda, il est surbooké.
13:12 - Je vous assure que c'est compliqué, mais même pour moi.
13:14 Je fais la guerre à mon attaché presse et à Audrey aussi, qui est l'attaché presse du film.
13:20 Je leur ai fait un petit peu la misère, les pauvres, elles se sont un peu arrachées les cheveux pour pouvoir retrouver du temps.
13:25 Ça fait partie du jeu et j'aime ça. Des fois, c'est fatigant.
13:28 - Et puis, il y a évidemment le cinéma, il y a plein de propositions.
13:31 Après le succès de l'Ascension, c'était déjà avec Ludovic Bernard.
13:34 Vous avez dit "Si j'avais tout accepté, je serais riche".
13:37 Comment est-ce qu'on évite le film en trop ou le film de trop ?
13:40 - Je pense qu'il faut faire les choix avec son cœur et avec sa tête.
13:45 Je me suis retrouvé parfois en besoin d'argent, on m'a proposé des salaires.
13:50 J'ai hésité, mais je me suis dit "C'est pas le bon choix à faire".
13:54 J'avais rencontré Stéphane Sellery qui avait distribué à l'époque l'Ascension dans les salles de cinéma.
13:59 Il m'avait sorti cette phrase qui jalonne un peu ma carrière jusqu'à aujourd'hui.
14:04 "Il y a de l'argent qui est trop cher à prendre".
14:06 Cette phrase, je l'ai trouvée dingue.
14:08 On m'a proposé parfois des pubs avec des gros cachets et je les ai refusés.
14:12 - Alors lesquels ?
14:14 - Les marques.
14:16 - Notamment pour de la livraison de nourriture, pour des grandes chaînes de restaurants, tout ça.
14:23 Et je les ai jamais faits, je les ai toujours refusés, même si le chèque était attrayant.
14:28 Mais parce que je me dis "J'ai pas envie de gâcher mon image, j'ai envie d'être fier".
14:32 A la fin de ma carrière, en me retournant, j'ai envie d'être fier de tous les choix que j'ai fait.
14:35 - Vous voulez tout assumer ?
14:36 - Ouais c'est ça, j'ai envie de tout assumer, j'ai envie d'être fier de ce que j'ai fait.
14:39 J'ai envie que quand on regarde la carrière d'Amed Silla plus tard...
14:42 Je viens de parler de moi à la troisième édition.
14:44 - Alain Delon !
14:46 - Et vous dites pas quand même "Ah c'est une pub, j'ai envie de la faire".
14:50 - Je l'ai fait, je l'ai fait.
14:52 - C'est plutôt agréable finalement.
14:54 - J'ai envie que quand on regarde la carrière, on se dise "Ah c'était sympa, il était cool".
15:00 - Est-ce que vous vous repensez des fois au tout début ?
15:04 Parce que je crois que le premier cours de théâtre à l'école, c'est une révélation.
15:07 Parce que tout de suite vous arrivez à faire rire en fait, c'est naturel.
15:10 - Ouais, mais je me souviens même du nom et du prénom des filles qui m'ont incité à faire du théâtre.
15:16 - Alors c'était qui ?
15:17 - Marie-Morgane Gallien.
15:19 - On l'embrasse.
15:20 - C'est bien, il est là, Amed.
15:21 - Non !
15:23 - Sandrine Evain et Camille Tisserand.
15:25 C'était les trois qui faisaient l'option théâtre, je crois qu'on était en quatrième ou troisième.
15:29 Et elles m'ont dit "Ecoute, vas-y, viens en théâtre, c'est bon tu faisais du rire".
15:32 - Et vous étiez amoureux ou même pas ?
15:33 - Même pas !
15:34 - C'était juste des copines ?
15:35 - Ah non, c'était juste des potes de classe que je faisais rire.
15:37 Et en fait, vraiment, ça a été une respiration, ça a été une vraie découverte.
15:40 Mon premier cours d'impro avec madame Christine Monégé, ça a été extraordinaire.
15:45 - On l'embrasse aussi ?
15:46 - On l'embrasse, évidemment.
15:47 Mais vraiment, ça a été extraordinaire.
15:48 - Merci Camille, merci Marie-Morgan.
15:49 - Ah mais vraiment.
15:50 Parce que j'ai recherché un peu sur Google ce qu'elles étaient devenues.
15:54 Il y en a une qui aujourd'hui est neurologue.
15:57 - Ah ouais, classe !
15:59 - Une dentiste, c'est Sandrine qui est dentiste aujourd'hui.
16:03 - Que les professions médicales.
16:04 - C'est ça.
16:05 Donc Camille Tisserand est devenue neurologue.
16:06 Dinguerie.
16:07 - Vous étiez à ça de devenir orthophoniste ?
16:09 - J'étais à ça !
16:10 J'aurais pris podologue.
16:12 - Pour écrire avec les pieds c'est bien.
16:15 - Et Marie-Morgan elle est en Suisse, elle travaille pour des grosses compagnies.
16:19 C'est ouf !
16:20 - Chic.
16:21 - Ouais, chic, chic.
16:22 - C'est quoi votre secret à mettre ?
16:23 Parce que vous avez un enthousiasme, un optimisme très très communicatif.
16:28 Vous dites que vous êtes capable de vous extasier devant un parterre de France.
16:30 Ça se cultive ?
16:31 - Ouais, ça c'est bien ça.
16:32 - Je le puise à plein d'endroits, dans la famille, dans la spiritualité.
16:37 Et j'aime les gens, tout simplement, je vous jure que c'est vrai.
16:39 J'aime les gens.
16:40 Si j'ai le temps, je peux m'arrêter avec quelqu'un dans la rue et parler.
16:43 Pas faire qu'un selfie et dire merci.
16:46 Et comme je l'ai dit, toujours voir le côté optimiste de la chose.
16:51 Même si c'est très compliqué.
16:53 J'en parle dans le spectacle, j'essaie de parler de santé mentale.
16:56 Il y a des fois où ça a été très compliqué.
16:57 J'ai vu une psy pendant plusieurs mois en 2019.
17:02 C'est toujours ma psy d'ailleurs, mais bon, là je la vois pas trop parce que ça va.
17:06 Mais ouais, il y a des fois où c'est un peu plus compliqué.
17:11 Quand j'ai perdu mon père notamment, ça a été très compliqué.
17:13 Parce que j'ai fait un déni, c'était la première fois que j'étais confronté à la mort d'un membre de ma famille.
17:18 Et ça a été très dur.
17:21 J'ai fait un déni, je me souviens, j'ai fait une émission.
17:24 C'était la chanson secrète avec Nico Saliagas.
17:27 Et j'étais à mille lieux de savoir ce qui allait se passer.
17:30 Et en fait, c'était Joyce Jonathan qui était venu chanter une chanson que mon père adorait,
17:35 "Cumpaisé gundo".
17:37 Et j'étais détruit, je suis en larmes.
17:40 Parce qu'en fait, quand j'ai vu mon père à l'écran,
17:42 je réalisais seulement là, alors que je faisais un spectacle où je lui rendais hommage et tout,
17:47 mais je réalisais seulement là qu'il était pleureux.
17:49 Et je pouvais plus parler de mon père sans pleurer.
17:52 Vraiment, je me retrouvais des fois tout seul dans des chambres d'hôtel.
17:56 J'étais une épave.
17:58 Heureusement que je bois pas d'alcool.
18:00 - Mais il n'y a pas de larmes, donc c'est que la psy fait du bon boulot.
18:02 - Elle fait un bon boulot, je le dis dans le spectacle, elle m'a réparé.
18:05 Et c'est pour ça que j'incite les gens dans ce spectacle aussi à parler.
18:09 Il y a des choses qui se font aujourd'hui en France, parce que j'ai suivi ça,
18:12 on rembourse notamment certaines séances de psychologie,
18:15 mais je pense qu'il faut aller plus loin.
18:17 On ne peut pas être aujourd'hui un des pays qui consomment le plus d'antidépresseurs,
18:20 je trouve ça atroce, et de plus en plus jeunes.
18:22 Et on l'a vu notamment avec ce qui s'est passé pendant le confinement,
18:25 ça a été une hécatombe.
18:27 Et pour avoir rencontré certains jeunes aussi dans des collèges et dans des lycées,
18:32 ça me fait mal de le dire, mais on ne se rend pas compte à quel point la jeunesse souffre aujourd'hui.
18:35 Parce qu'ils sont biberonnés aux réseaux sociaux,
18:37 donc ils sont biberonnés à des choses qui sont fausses.
18:39 Parce que tout ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ce n'est pas vrai.
18:41 Ce n'est pas parce qu'on va dans des beaux restos, qu'on fait des beaux voyages,
18:45 que notre vie elle est cool.
18:46 Et on l'a vu, donc ils sont bercés à ça,
18:48 et malheureusement leur santé mentale en prenne un coup, vraiment.
18:50 - Ahmed Silla, vous restez avec nous. - Avec plaisir.
18:52 - On regarde un peu de votre optimisme. - Je choisis les interviews, donc c'est pas parti.
18:56 - Vous êtes le grand invité de RTL Bonsoir pour "Ici et là-bas",
18:59 la comédie qui sort demain au cinéma, la suite de RTL Bonsoir, c'est de la cuisine.
19:02 On va évoquer d'ailleurs vos galères culinaires.
19:04 La cuisine c'est la guinguette d'Angèle Ferromax.
19:06 Salut Angèle !
19:07 - Bonsoir tout le monde ! - Qu'est-ce qu'on mange ? On a faim !
19:09 - Des asperges mimosas. - Ah très bien !
19:12 - Avec des jeux ! - Bravo Cyprien !
19:14 - Il est perspicace Cyprien.
19:16 La musique arrive également, la playlist de Jean-Baptiste Jamme cette semaine.
19:19 - Salut Jean-Baptiste. - Salut à tous.
19:21 - On évoquait Joyce Jonathan à l'instant, elle est dans votre playlist ce soir d'ailleurs.
19:24 - Elle est dans la playlist pour une émission de télévision à l'autre bout de la planète, vous allez voir.
19:29 - Très bien, tout de suite.
19:31 Julia Selyé, Isabelle Choquet et Cyprien Signy, RTL Bonsoir.

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