Ils jouent un fils et son père dans "14 jours pour aller mieux", la comédie à voir la semaine prochaine au cinéma : les comédiens et humoristes Maxime Gasteuil et Michel Boujenah sont les grands invités de RTL Bonsoir. Le premier a co-écrit ce film avec son compère, le réalisateur Edouard Pluvieux.
Regardez L'invité de RTL Soir du 29 février 2024 avec Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julia Selier, Isabelle Choquet et Cyprien Sini, RTL bonsoir.
00:09 Allez RTL, bonsoir, la deuxième heure avec autour de la table la fine équipe Cyprien, Isabelle, William, Alex
00:15 Vizorek, Stéphane Boutsok, notre mister ciné qui nous a rejoint. Bonsoir Stéphane. Bonsoir tout le monde. Et voici maintenant nos grands invités, ils sont visiblement
00:22 dissipés. Le premier est comédien, il est humoriste, il cartonne sur les réseaux sociaux et sur scène, c'est Maxime Gasteuil, bonsoir.
00:29 Bonsoir et merci pour votre invitation, je suis très heureux d'être ici. On est ravis de vous revoir.
00:32 Et en plus vous avez rajouté Alex, alors là c'est...
00:34 La sereille sur le gâteau. Mais on n'a pas le choix, c'est le pompon sur la gare. C'est dans le contrat.
00:37 Si on pouvait s'en séparer. Vous voyez qu'il y a des gens qui m'aiment bien.
00:40 Donc ça c'est le premier, le second est aussi comédien, il est aussi humoriste, il est très proche du premier. Bonsoir Michel Bougenard.
00:46 Bonsoir, je suis très content d'être ici.
00:48 *Rires*
00:50 Et je regrette qu'il y en ait qui me savent pas.
00:52 Bon, il y en a qui m'aiment pas aussi.
00:54 C'est le pompon sur le gâteau.
00:56 Alors vous jouez un fils et son père dans "14 jours pour aller mieux", la comédie "Avoir" la semaine prochaine au cinéma.
01:02 Maxime Gasteuil, vous avez co-écrit ce film avec votre compère, le réalisateur Edouard Pluvieux.
01:06 Et vous incarnez justement un Maxime, un cadre sup très ambitieux qui ne vit que pour son job chez Jardilux.
01:13 Un connard.
01:14 Non, moi je peux pas le dire.
01:15 Mais moi je le dis.
01:16 Très bien. Jardilux c'est la boîte de son beau-père, un garçon qui a un petit peu honte aussi de la droguerie et de la vie toute simple de ses parents.
01:23 Vous frisez le burn-out, vous avez du mal à gérer votre colère et donc votre femme vous dit "soit tu vas faire un stage de bien-être, soit c'est fini entre nous".
01:30 Et c'est parti, vous vous retrouvez dans un château en Charente au milieu de babacool et de gens moyennement bien dans leur peau, on va dire dans leur tête,
01:36 pour apprendre à respirer, à faire du yoga, tout ça avec des guides qui ont des dons d'extra-lucidité, qui ressemblent un tout petit peu à des gourous.
01:45 Un tout petit peu. L'idée du film Maxime Gasteuil, elle vient, paraît-il, de la réalité.
01:48 Vous avez vraiment participé à un stage de développement personnel, comme le réalisateur, comme le producteur, et vous racontez d'ailleurs que comme votre personnage,
01:55 ça vous gonflait un peu parce qu'en plein mois d'août vous rêviez d'autre chose.
01:59 Oui c'était un enfer. J'y étais à un moment de ma vie où, comme tous les artistes, on doute parce que de toute façon on fait que ça, douter et se remettre en question.
02:06 On a beau créer des trucs, on rencontre parfois pas le public ou le succès, donc tu sais pas où tu vas.
02:12 Et moi je viens d'une famille très cartésienne avec un père qui a des valeurs assez simples de travail, donc je me suis dit ça marchera pas et c'est pas très grave.
02:19 A tel point qu'un soir la salle était... Enfin je regardais même plus les remplissages, et Benjamin Demey qui co-produit le film, qui est mon producteur dans la vie et ami,
02:25 je lui dis un soir on est combien dans la salle ? Il m'a dit dans un monospace, on est complet.
02:29 En même temps il a de l'humour !
02:33 C'est le mec le plus marrant du monde. Mais dans une salle de théâtre, il y aura des trous.
02:39 Et vraiment j'en ris aujourd'hui parce que je pense pas que j'aurais abandonné, en tout cas j'étais vraiment pas bien.
02:45 Et il me dit écoute là je le vois que ça va pas, j'ai un pote, sa femme ils organisent des stages de clairvoyance, de bien-être, de développement personnel,
02:52 est-ce que ça te dit d'y aller ? Pas du tout, je lui dis tout de suite.
02:54 Mais il arrive à me convaincre, et puis c'est mon ami, je sais pas vraiment pourquoi je le fais mais je comprendrai plus tard que c'est pour en faire un film, donc c'est une belle histoire.
03:02 Et j'arrive avec plein de préjugés, une grande gueule qui m'est chère, et puis je m'attache à ces gens parce que je rigole nerveusement, je fais pas partie de ce milieu là, je n'ai jamais utilisé ces outils.
03:12 C'est des pathologies graves, dépression, burn-out et tout. Moi j'étais pas là dedans mais j'allais pas bien, donc il faut faire attention avec ces mots là.
03:20 Mais c'est vrai que quand je suis arrivé j'ai ri parce que moi mon père il m'a pas éduqué avec ces mots, et puis quand ça va pas il faut continuer à avancer quoi.
03:26 Allez voir mon père, on lui explique qu'il faut faire un câlin à un arbre, il vous met une tarte.
03:31 Donc ça a été délicat et compliqué, et on a beaucoup ri et on a ri avec ces gens.
03:34 Et on a été beaucoup sensibilisés aussi au fait qu'il y ait des gens très isolés qui n'aient que ce moyen là pour s'en sortir.
03:39 Nous on a pas eu affaire à des druides ou des gens avec des pouvoirs, on a eu affaire à un couple super bienveillant qui fait des cercles de paroles et qui essaye de sortir les gens de la merde.
03:47 Et on voyait que ça fonctionnait de jour en jour. Donc on a traité ce film de la plus belle manière qui était possible, c'est une comédie bien sûr, on rit, et on a entendu les gens rire pendant toutes ces avant-premières, pendant tout le film.
03:57 Mais c'est touchant et on rit avec eux et pas d'eux. C'est ce qu'on voulait pas faire, une parodie méchante sur "tu manges de l'herbe, tu te roules dans la boue".
04:04 - Ça reste très bienveillant. - Ouais, parce que c'est important pour nous, parce que l'expérience s'est passée comme ça.
04:08 - Donc on a voulu vraiment se rapprocher. - Et ça vous a appris quelque chose à la fin ?
04:11 Moi ça m'a appris à dire que c'est bien, que c'est beau, que je t'aime, qu'il faut parler quoi.
04:17 Moi je parlais déjà mais là je le parle encore plus. Et puis ça m'a appris à prendre du recul sur mon métier, sur tout ce qu'on fait, parce que c'est beau tout ça.
04:24 On a un privilège extraordinaire mais c'est pas la vie. Et ça m'a rapproché encore plus de ma famille.
04:29 Aujourd'hui j'ai une famille aussi donc ça m'a fait grandir, mûrir. Mais ça m'a surtout fait faire ce film.
04:34 Et ça c'est fou.
04:36 Et de ce stage là-bas, j'imagine que vous avez tiré des vraies choses dans le film. Par exemple la nourriture.
04:40 - Mangez quoi là-bas ? Comme des tortues ? - Écoute, je vais te spoiler le film, on mange du chili sin carne si ça t'intéresse.
04:45 Donc j'ai qu'une envie, c'est de tarter le pisto aussi.
04:47 Ils m'avaient fait un burger en me disant "tu vas retrouver le goût de viande mais c'est un steak de lentille".
04:51 - Tout ce que j'aime. - Faut que tu sois inspiré aussi.
04:54 C'est un stage où tu ne manges pas de viande, c'est vegan et tu n'as pas d'alcool.
04:58 Tu as des jus de prune aux pommes, poire mangue. Donc tu chies tous les jours des trucs immondes, atroces.
05:03 Et tu n'as qu'une envie, c'est de te barrer.
05:06 Mais on a beaucoup ri et on a essayé de mettre tout ça dans le film.
05:09 Un peu moins vulgairement que moi, parce que moi je suis assez cru.
05:12 Mais c'est un beau film, Edouard a été un beau chef d'orchestre.
05:15 Et puis on va parler du casting puisque Michel est là.
05:17 Mais Michel dans la vie c'est une relation assez privilégiée que j'ai.
05:22 Parce qu'il connait mon travail, il me connait, il a mon père au téléphone.
05:26 C'est un peu mon père spirituel.
05:28 Et c'était fou d'être avec ce mec-là.
05:30 Et d'être avec lui encore.
05:31 Michel Bougenat, les stages de développement personnel, vous avez déjà testé vous par le passé ?
05:34 Bien sûr, oui.
05:35 En lotus sur sa terrasse.
05:37 Nu.
05:38 Non, quand j'étais jeune j'ai fait de la gestalt.
05:42 Du shit.
05:43 De l'herbe, j'ai fait de l'herbe.
05:45 Non, et puis de la bio-énergie, j'ai fait...
05:48 Qu'est-ce que c'est que la bio-énergie ?
05:49 William Reich, tout ça vous connaissez pas ?
05:52 Non, non.
05:53 Vous connaissez pas William Reich ?
05:54 Non, non, moi je suis un peu comme Maxime Gasteuil.
05:56 C'est bien votre génération.
05:58 C'est le quatrième Reich, Michel, du coup.
06:01 Oui.
06:02 Je l'attends.
06:04 Tu me dis "elle passe, elle passe pas".
06:06 C'est un élève de Freud qui a considéré que le corps pouvait parler comme l'inconscient.
06:13 Le corps avait inscrit les traumatismes et donc il partait du corps pour travailler sur les blessures affectives.
06:21 On n'est pas dans le paranormal ou la clairvoyance ?
06:23 Non, non, pas du tout.
06:24 Non, non, c'est mécanique.
06:26 C'est des choses qui sont...
06:27 C'est mécanique et ça provoque des...
06:28 Si tu te mets en hyperventilation, c'est-à-dire si tu fais un exercice physique où tu respires
06:33 en augmentant ta capacité à respirer, tu vas avoir la tête qui tourne, machin, tout ça,
06:39 et tu vas avoir des fourmis dans le corps et tu vas avoir des sensations un peu comme si tu étais un peu défoncé,
06:46 mais naturellement.
06:47 Et à partir de là, il y a un travail qui est fait.
06:49 Mais c'est passé de mode.
06:51 Il y a eu une époque où c'était très, très à la mode.
06:53 En fait, en 78, ils ont étouffé Michel.
06:55 Et il allait beaucoup mieux au bout d'un jour.
06:58 De toute façon, vous me posez n'importe quelle question sur n'importe quel sujet,
07:03 et j'aurai toujours dit "oui, mais non, tout le monde dont il vous a parlé n'existe pas".
07:07 Il y a Braille, tout ça, ça n'existe pas !
07:09 Il veut se rendre intéressant, vous lui parlez de Formule 1, il va vous dire qu'il connaît Leclerc.
07:13 Non, c'est pas vrai !
07:14 Oui, c'est vrai !
07:15 Vous parliez de l'esprit du film, il y a cette bienveillance moqueuse, en effet.
07:20 Michel, il y a une filiation dans votre humour, parce que c'est ça aussi, vos spectacles depuis...
07:24 Moi, ce que j'aime chez Maxime...
07:27 Encore d'abord ?
07:28 Oui, évidemment.
07:29 Ça suffit !
07:31 On avait dit qu'on n'en parlerait pas.
07:34 Non, c'est justement le fait de faire rire de l'intérieur des personnages,
07:41 et que les personnages ne sont pas ridicules, c'est eux qui font rire, c'est eux qui ont de l'humour.
07:45 Et moi, c'est ça que j'aime.
07:47 Et donc, quand j'ai vu son travail la première fois, j'ai été touché par ça.
07:52 C'était le contraire de "on se moque des gens".
07:56 On est au-dessus des gens, on fait rire en se moquant des autres.
08:00 C'était quand la première fois ? C'était pour un spectacle ou c'était sur les réseaux sociaux ?
08:03 Non, c'est le spectacle.
08:06 C'est votre première rencontre ?
08:09 Oui, parce qu'il est très ami avec Benjamin Domey, qui me produit,
08:12 dont la famille est dans ce milieu depuis des années aussi.
08:15 Et il me dit un soir "il y a Michel Bougna".
08:18 C'est pas pression, je voulais lui montrer, c'est ça qui est beau.
08:22 Tu te dis "ok, il est là, il y a mon père". En gros, c'est notre Zidane.
08:25 Et puis ce qui est beau, c'est tout ça, la suite, la filiation.
08:28 Je lui avais dit "j'adorerais que tu joues mon père" et on en est là.
08:31 J'espère qu'il y aura plein d'autres projets. On fait un duo en 2027.
08:34 Mimi et Maman !
08:37 C'est comme ça les rencontres.
08:40 Et pourtant, je vous jure qu'il est très très très con.
08:43 14 jours pour aller mieux, c'est au cinéma la semaine prochaine.
08:47 Ça fait un an qu'ils me répètent ça !
08:50 Michel Bougna, vous restez avec nous, vous êtes nos grands invités.
08:52 On poursuit la discussion juste après ça.
08:56 RTL, bonsoir.
08:58 Julia Selyé, Isabelle Choquet et Cyprien Signy.
09:01 Allez RTL, bonsoir. La deuxième heure qui se poursuit avec toute la bande.
09:05 Avec nos grands invités de comédiens, de humoristes.
09:08 Maxime Gasteuil, Michel Bougna avant la sortie.
09:11 Mercredi prochain, de 14 jours pour aller mieux.
09:13 La comédie qui se moque gentiment des stages de développement personnel.
09:16 Le tournage a eu lieu dans un château en Charente.
09:19 Le casting est XXL. Zabou Bretman, Romain Lancry, Redouane Bougué-Rabat,
09:22 Ragnard Le Breton et Stéban qu'on connaît bien ici au Grosse Tête.
09:25 Et j'en passe. C'était quoi l'ambiance, Maxime Gasteuil ?
09:27 Colonie de vacances ?
09:28 En fait, il y a un truc déjà qui est assez commun dans ce casting,
09:32 c'est que ce sont que des gens de la scène.
09:33 Ils ont tous fait du seul en scène, du monologue, de la pièce de théâtre.
09:37 Donc il y a un rythme effréné, un amour du texte aussi.
09:40 Et on s'est aimé de plus en plus tous les jours parce que
09:43 on se connaissait soit de près, soit de loin, mais pas vraiment.
09:46 Et en fait, on vivait dans le même endroit.
09:48 Comme dans le Sage, donc.
09:50 Donc c'était fou. Voilà, c'était dingue cette histoire
09:53 de voir que de plus en plus la complicité s'installait.
09:57 Et Edouard, plus vieux, le réalisateur, a été un super chef d'orchestre.
10:00 Moi, j'ai remarqué une chose sur la semaine que j'ai passée.
10:02 Beaucoup de rigueur.
10:03 Donc on s'est amusé, mais... Enfin, moi je me suis beaucoup amusé, mais...
10:06 Beaucoup de rigueur. C'était pas genre on est entre copains,
10:10 c'est sympathique, on s'en fout un peu du film, quoi. Vous voyez ?
10:14 Beaucoup de rigueur. Après, on a ri énormément le soir et quand on tournait pas.
10:18 Et même pendant les off, au maquillage le matin, même quand on devait se rejoindre tôt.
10:22 Mais c'est vrai qu'on a... C'était assez hallucinant, la manière dont ça a été fabriqué.
10:27 C'était super parce qu'on a pas perdu de temps, quoi.
10:29 - Si on parle de Zabou Bretman, qui joue donc cette gourou très très très cash,
10:33 il paraît qu'elle a lu le scénario, elle est venue vous voir, Maxime, au spectacle.
10:36 Vous avez dîné, elle a dit "je signe".
10:38 - Ouais. Elle a aimé le film, elle a pas aimé le personnage, au début.
10:41 Elle est venue voir mon spectacle et elle m'a dit "ok, moi je veux le faire
10:45 parce que je comprends pourquoi vous partez là-dedans".
10:47 Mais elle me dit "il faut que je travaille avec Edouard sur mon personnage".
10:50 Donc elle a... Les gens verront, mais elle a créé les cheveux, les fringues, la manière de parler.
10:55 Aussi cette référence un peu acide dans le ton d'avancée des choses.
11:00 - Un peu brutale !
11:01 - Ouais, elle s'est éclatée à faire ça.
11:03 Et c'est vrai que c'était fou aussi de dîner et que cette femme nous dise "ben banco quoi, c'était dingue".
11:08 Et puis, ce qui est fou avec Zabou, c'est que t'arrives le premier jour de tournage,
11:12 toi t'essayes d'être le meilleur élève, tu vois, t'es limite délégué.
11:15 Et elle, elle a le texte par cœur mais du film, 135 pages.
11:18 Moi j'ai même pas un poème de La Fontaine par cœur.
11:20 Et elle connaît le texte de la réplique qui est en face d'elle quoi.
11:23 Donc ça c'était hallucinant.
11:25 Mais comme Michel, c'est des gens rigoureux, ils arrivent pas les mains dans les poches.
11:28 Le matin il arrive, il a son texte, on perd pas de temps en fait.
11:30 Et on rit, on joue, on s'amuse, et lui il a 7 ans et demi.
11:33 - Il a plus de texte que ce qu'il a écrit dans le scénario.
11:37 - Il rajoute des mots ?
11:38 - Oui, mais sur scène, Michel quand vous lui dites "fait 5 minutes", 25 minutes plus tard vous regardez,
11:42 il est toujours sur scène.
11:43 - Vous avez perdu une mauvaise chance.
11:45 Vous voyez ce que c'est la jeunesse ?
11:47 - Avant on le côtoie tous les jours.
11:48 - Vous voyez ce que c'est la jeunesse ?
11:49 Vous voyez la dégradation ?
11:51 Avec les générations ça se dégrade, l'intelligence part.
11:54 Même physiquement il y a une dégradation.
11:59 Moi à son âge j'étais beau.
12:03 Lui il est déjà vilain.
12:06 - Il venait tous les jours.
12:07 - J'ai pas l'actualité.
12:08 - Il dit pas de physique.
12:10 - En parlant de jeunesse, c'est votre premier rôle principal Maxime Gasteuil.
12:13 Est-ce qu'il y a un peu de stress avant la sortie du film ?
12:16 J'ai lu que vous aviez échangé tous les deux autour de la sortie,
12:18 que vous disiez à Michel à quel point vous espériez le succès du film.
12:22 - "Ferme ta gueule".
12:23 - Et Michel a répondu, une réponse de sage, "est-ce que toi tu es content ?"
12:26 - Oui, je lui ai dit, parce que je pars en avant-première,
12:29 donc lui il a de l'expérience et on s'est beaucoup au téléphone,
12:31 et il me dit, hyper excité, je l'appelle comme un enfant,
12:34 je lui dis "ça va sortir, on fait la tournée d'avant-première"
12:36 et je lui dis "j'espère que ça va cartonner"
12:38 et il me dit "ferme ta gueule".
12:40 Il me dit "est-ce que le film il te plaît ?"
12:42 Je lui dis "oui, c'est le plus important" et il a raccroché.
12:44 Et il n'a pas tort, aujourd'hui c'est ce qu'on dit dans les médias,
12:47 avant la sortie, là où on est fier, parce que c'est vrai,
12:49 il faut revenir à la base, on a fait le film dont on rêvait.
12:52 Donc après, nous on n'a plus l'idée, il appartient au public.
12:54 - Mais vous aviez un peu la pression quand même sur le tournage ?
12:56 Vous vouliez montrer au monde du cinéma que vous étiez capable ?
12:59 - Surtout qu'Edouard m'amène dans un vrai film avec une vraie histoire,
13:01 il y a des moments très émouvants dans le film,
13:03 des endroits où on ne m'attend pas.
13:05 - Il y a du jeu quoi !
13:06 - Oui, et moi j'ai envie de jouer, j'ai faim de ça, j'ai soif de jeu.
13:10 - Et un petit peu stressé visiblement,
13:12 parce que je crois que vous avez fini le tournage avec un Zona,
13:14 un peu comme le personnage ?
13:15 - Un Zona immonde, oui.
13:17 Ou même le médecin du travail m'appelle et il me dit "oui, ça va ?
13:19 Je ne suis pas trop..."
13:20 Il me dit "envoie-moi une photo"
13:21 et il me dit "oui, là, c'est sérieux, j'en ai jamais vu de si gros, je te laisse, ciao".
13:23 - Vous êtes comme votre personnage en fait.
13:25 - J'avais un lézard sur le torse et la poitrine.
13:27 Mais j'ai fait plein de choses en même temps, j'ai eu un enfant, je suis très fier.
13:30 Tout est arrivé en même temps, et tout est très beau,
13:33 mais ça s'est un peu bouchonné.
13:34 - Est-ce que justement le stress arrive aussi sur scène ?
13:37 Parce que votre spectacle continue, "Retour aux sources",
13:39 18 mars à Bordeaux, 23 mars à Rouen,
13:41 il y a une tournée des Zéniths en octobre,
13:42 c'est un coup à faire à Zona les Zéniths ou pas ?
13:44 - Non, mais en fait, le fait d'avoir fait ce stage et plein d'autres choses avant,
13:47 le Zona m'a permis de comprendre qu'on n'est pas indestructible,
13:52 et surtout, il ne faut pas tout confondre.
13:54 C'est-à-dire qu'il vaut mieux faire de la qualité dans un temps imparti,
13:59 où on profite aussi de sa famille, et on vit des choses,
14:01 parce que quand on arrive de vivre des choses, on ne crée plus,
14:03 on n'a plus rien à raconter.
14:04 Moi, vous me laissez dans 300 m2 pendant 10 ans, je ne vous parle plus.
14:07 Je n'ai rien à dire sur scène.
14:09 Donc moi, j'ai une vie normale, et il faut que je la vive,
14:11 et le travail n'est pas une...
14:13 Il ne faut pas que ça...
14:15 Le moment où on monte sur scène et qu'on se dit "putain, qu'est-ce que je fous là ?"
14:17 c'est le début de la merde.
14:19 - Michel, vous êtes un artiste, vous connaissez la scène depuis longtemps,
14:22 vous avez le festival de Ramatuel, tous les étés,
14:24 vous accueillez aussi cette nouvelle génération.
14:26 Ils vous bluffent, les Gasteuil et les autres, cette génération-là ?
14:30 - Il y en a, oui. Il y en a, moins.
14:33 - Alors les noms ?
14:35 - Ne riez pas.
14:37 - Ils auraient qu'il est mou !
14:39 - Vous allez en prendre une directe.
14:42 Non, ça a beaucoup changé, parce qu'avec les réseaux sociaux,
14:47 la télévision d'abord, l'humour est devenu, comment dire,
14:50 une chose très importante à la télévision d'abord,
14:52 et puis maintenant, sur les réseaux sociaux, depuis quelque temps,
14:55 donc il y a une multiplication fantastique d'humoristes.
14:58 Et cette multiplication, elle vient aussi du fait que...
15:01 Qu'est-ce qu'il faut faire pour faire des spectacles d'humour ?
15:04 Un jean, des baskets, un micro, et c'est tout.
15:07 T'as besoin de rien.
15:09 Donc c'est l'accès le plus direct et le plus facile
15:11 pour aller faire ce métier.
15:14 - Faire le métier, tu crois ?
15:16 - Ouais, je ne sais plus comment le définir.
15:18 Si on était 20, c'était le bout du monde.
15:21 C'était une discipline très difficile.
15:23 Il y avait très peu d'acteurs ou très peu de gens
15:25 qui voulaient jouer seul sur scène.
15:27 Même moi, je ne voulais pas.
15:29 Je l'ai fait parce que personne ne voulait faire
15:31 le spectacle que j'avais écrit avec moi.
15:33 J'étais seul pour le faire.
15:35 - Et vous le refaites.
15:37 Vous remontez sur scène, là, actuellement,
15:39 vous êtes à Aubervilliers, après-demain, à Toulouse, le 24 mars,
15:41 à Clermont, le 14 avril, avec "Adieu les magnifiques",
15:43 c'est le spectacle culte de 1984, qui est revisité,
15:46 c'est le spectacle familial de trois Juifs tunisiens,
15:48 on s'en souvient très bien.
15:50 C'est notre instant vintage.
15:52 - Avec les Français, ça serait bien qu'on fasse la mi-temps.
15:59 Comme au football, on change de côté.
16:02 Eux, ils deviennent la minorité, nous, la majorité.
16:05 Je rêve, par exemple, que demain, je me réveille,
16:08 en France, il y a 50 millions de Juifs tunisiens,
16:11 et 450 Français.
16:14 - C'est fou, c'est fou !
16:16 C'est la merde !
16:18 Non, parce que, s'il y a des Français dans la classe,
16:21 j'espère qu'ils m'en veulent pas.
16:23 Non, c'est de l'humour !
16:25 Non, parce que des fois, ils se moquent de nous,
16:27 ils se moquent de nous, "Oh, t'es pique-pauvre,
16:29 t'es con, t'es con, t'es con !"
16:31 C'est mieux que de se taper du cul, non, non !
16:33 - C'était il y a 40 ans, c'est toujours d'actualité, ça, Michel Bougenat ?
16:36 - Ben, c'est fou, quoi.
16:38 Mais c'est comme un triptyque, l'histoire de ce spectacle.
16:40 C'est tous les 20 ans, et aujourd'hui,
16:42 le spectacle, il est confronté presque à la génération de Maxime.
16:45 Les trois magnifiques sont confrontés à leurs petits-enfants,
16:48 et le décalage est encore plus fort, quoi.
16:51 C'est fou ! J'arrive... J'ai du mal à...
16:53 - Vous vous sents ému ?
16:54 - Oui, parce que j'ai du mal à les quitter, vous comprenez ?
16:56 - Hum, très bien.
16:57 - Donc, j'ai trouvé la solution.
16:58 Pour plus les quitter jamais,
17:00 je vais faire un film tiré des magnifiques,
17:02 que je suis en train d'écrire,
17:04 et ça va être très différent du spectacle.
17:06 Ça va être l'histoire de ces trois mecs
17:09 qui ont un magasin de pantalons dans le sentier,
17:11 c'est les derniers,
17:12 parce qu'il n'y a que des Pakistanais, des Chinois, des Hindous, des...
17:15 Ils se demandent qui va reprendre le magasin,
17:18 c'est symbolique, évidemment.
17:19 Ils ne veulent pas vendre le magasin,
17:21 ils ne veulent pas le fermer,
17:23 ils veulent tenir le coup jusqu'au moment où l'un de leurs petits-enfants reprendra le magasin.
17:26 Qui ? Alors, ils partent en voyage tous les trois,
17:28 à la recherche du petit-fils,
17:31 ou du fils, ou de la fille qui va reprendre ce magasin de pantalons,
17:34 et ils sont confrontés à toute la jeunesse d'aujourd'hui.
17:37 Pour moi, c'est très émouvant d'écrire ce film,
17:39 parce qu'en fait, je parle plus de la jeunesse que des vieux.
17:43 - Donc, vous leur dites adieu, en quelque sorte ?
17:46 - Et là, je vais leur dire adieu,
17:47 mais en même temps, je vais les mettre sur la pellicule,
17:49 et enfin, au bout de tant d'années,
17:52 je vais pouvoir m'en libérer,
17:53 et pouvoir faire du théâtre,
17:54 pouvoir faire d'autres films.
17:56 J'ai envie de faire d'autres choses aussi,
17:57 dans le peu de temps qui me reste.
17:59 - Merci Michel Bougenat, Maxime Gasteuil.
18:01 Vous restez avec nous, vous êtes les grands invités de RTL Bonsoir.
18:03 14 jours pour aller mieux.
18:05 Sort donc la semaine prochaine au cinéma.
18:07 Pour l'instant, l'émission continue avec vous,
18:09 avec de la cuisine, de la musique.
18:11 La musique, c'est votre playlist, Stephen Bellary.
18:13 Bonsoir, chers amis.
18:14 - Bonsoir à tous.
18:15 - On écoute qui, on écoute quoi ?
18:16 - On écoute Bob Marley, qui cartonne en streaming,
18:18 grâce au succès du film Isabelle Poulet,
18:20 et je vais vous faire écouter Rod Stewart,
18:22 qui se met au swing.
18:23 - Et la cuisine, c'est votre guingote,
18:25 Pierre Herbulot, ce soir.
18:27 Salut Pierre, qu'est-ce qu'on mange ?
18:29 - Alors, ce soir, on va faire une petite variante du guacamole.
18:31 On va faire un brocamole.
18:33 Un brocoli.
18:34 - Sortez d'ici !
18:36 - On n'en doute pas, tout de suite.
18:38 - Julien Célier, Isabelle Choquet et Cyprien Signy, RTL.
18:42 Tél.
18:42 [SILENCE]