Un restaurant haut de gamme, une conciergerie ou une salle de sieste… Rien n’est trop beau dans certaines entreprises pour attirer de nouveaux salariés ou inciter les accrocs au télétravail à revenir sur site. Cette tendance de l’hospitality management nous est décryptée par Séverine Pilverdier, présidente de l’Association des Directeurs des environnements de travail.
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00:12 Bien dans son job pour parler de l'Hospitality Management.
00:16 On en parle avec Séverine Pileverdier, vous êtes présidente de l'ID.E.
00:20 Alors j'ai fait un vilain jeu de mots, on manque pas d'idées à l'ID.E.
00:22 Mais sur ce sujet là, d'abord quelques mots sur l'ID.E.
00:25 Qui est une association de cadres, de managers réunis au sein d'une structure, c'est bien cela ?
00:31 Alors l'ID.E. c'est déjà "Inspirer et développer des environnements de travail".
00:35 Donc c'est une loi 1901, but non lucratif.
00:38 Et en fait on regroupe près de 2000 adhérents.
00:41 Et en fait l'ID.E. c'est de regrouper l'ensemble des professionnels des métiers de l'environnement de travail.
00:46 Donc on a une partie d'honneur d'ordre, mais on a également des prestataires sur la filière.
00:50 Un chiffre important à connaître, c'est la filière, c'est à peu près 2 millions
00:54 de salariés qui travaillent dans l'environnement de travail.
00:57 Alors l'Hospitality Management, ça ça existe déjà dans les très grosses entreprises du CAC 40,
01:01 avant que l'ID.E. ait travaillé sur le sujet.
01:04 Mais il y a eu une accélération, et ça vous allez nous confirmer, liée à la crise Covid.
01:08 Pourquoi ça s'est accéléré et comment ça s'est accéléré ?
01:12 Alors au niveau du contexte, en fait maintenant on est face à plusieurs facteurs.
01:15 Donc effectivement il y a la crise Covid, mais il n'y a pas que ça.
01:17 Il y a aussi l'arrivée sur le marché du travail des générations Z.
01:22 La fameuse.
01:23 Génération Z, c'est ceux qui sont nés avec un smartphone dans la main.
01:26 Donc du coup, ce qu'ils ont besoin, c'est un besoin immédiat du service.
01:29 Après effectivement, vous l'avez cité, c'est la crise sanitaire qu'on a connue en 2020.
01:34 Pour beaucoup, ça a été une catastrophe.
01:35 Pour les environnements de travail, ça a été un facilitateur.
01:39 Pourquoi ? Parce qu'en fait là, les entreprises ont mis tous les moyens nécessaires
01:42 pour développer les outils à distance.
01:44 Donc en fait, tout le travail hybride a été développé.
01:46 Les nouvelles façons de travailler ont été abordées aux entreprises.
01:50 Et donc du coup, on a également appris à travailler sur l'expérience collaborateur.
01:53 Oui. Une fois qu'on a mis les câblages, une fois qu'on a mis l'ordinateur, il y a des enjeux.
01:57 Dans l'entreprise, il faut le dire, il y avait la conciergerie, il y avait le pressing,
02:00 il y avait les vélos, il y avait multitude de services.
02:03 Ça c'est quand on était sur site.
02:04 Mais quand on est en télétravail, il fallait réinventer la proposition d'Hospitality ?
02:10 Alors oui, mais pas que.
02:12 En fait, la crise sanitaire, ça nous a permis quoi aussi ?
02:14 Ça nous a permis de développer beaucoup la vie personnelle.
02:16 On a beaucoup passé du temps avec sa vie personnelle.
02:18 Après, ça a rééquilibré le perso et le professionnel.
02:22 Mais surtout la question, ça a été, finalement, j'ai goûté au travail distant.
02:26 Je ne prends plus une heure ou une heure et demie de transport par jour.
02:28 Je ne reviens plus à l'entreprise.
02:29 J'ai l'immédiateté.
02:30 Voilà, je dépose mes enfants, pas à l'école parce qu'ils n'avaient pas l'école,
02:33 mais en tout cas, je suis avec mes enfants, je me connecte, je travaille, c'est immédiat.
02:37 Aujourd'hui, les entreprises se sont dit, mais qu'est-ce qu'on va proposer comme expérience
02:43 pour que le collaborateur, finalement, comprenne que c'est important de revenir en présentiel
02:47 et que le 100% télétravail n'est plus la solution pour travailler.
02:51 Donc, vous suivez un petit peu l'ère du temps, c'est-à-dire qu'on a eu un 100% lié à la maladie.
02:55 Puis, petit à petit, on nous a dit c'est un 3-2, des accords d'entreprise ont été signés.
02:59 Vous en êtes où, vous, à l'idée sur ce sujet ?
03:01 On revient au travail pour vivre des moments collaboratifs, on partage des choses.
03:05 C'est quoi ce que vous portez sur ce sujet ?
03:07 Tous les directeurs environnemental de travail, en fait,
03:09 travaillent vraiment sur l'expérience collaboratoire qu'ils veulent mener.
03:12 Ça va être un peu différent au niveau des entreprises et du secteur.
03:14 Il y a des entreprises qui vont encore rester à 3-4 jours de télétravail.
03:17 Des entreprises qui, au début, ont dit on va rester 5 jours en télétravail.
03:21 Là, c'est la perte de la culture d'entreprise directe,
03:23 parce que si jamais on n'a plus de lien direct, forcément,
03:25 on a du mal à continuer cette culture d'entreprise.
03:28 Et après, on va avoir des structures qui vont être sur un jour de télétravail, deux jours.
03:31 La moyenne, c'est deux jours et demi.
03:33 Deux jours et demi de moyenne avec des accords qui vont être renégociés prochainement.
03:37 Exactement.
03:37 Pour que certains arrivent à terme.
03:38 Un chiffre quand même de votre baromètre qui est intéressant,
03:40 qui est le baromètre annuel de l'idée Buzzy Ratio,
03:42 le coût du télétravail qui peut varier de 13 à 186 euros.
03:47 Donc, ça veut dire quoi ?
03:48 Ça veut dire qu'il y a des entreprises qui s'engagent plus pour accompagner le télétravailleur
03:52 et d'autres qui considèrent qu'il faut qu'ils reviennent.
03:55 Exactement. Et ça va être aussi sur la fourniture qu'on va fournir à domicile.
03:58 Il y en a qui vont fournir des chaises, des bureaux, des écrans supplémentaires.
04:01 Il y en a d'autres qui vont juste dire je te donne ton ordinateur portable, un smartphone,
04:05 mais après tu débrouilles.
04:05 Et débrouilles-toi.
04:07 Quand on dit hospitality, il faut rappeler quand même qu'à l'origine,
04:09 c'était de la conciergerie, de la garderie, la nounou.
04:14 On garde ça quand on est en T.T. ou globalement on n'y a accès que lorsqu'on est sur site ?
04:18 Non, il y a des outils à distance.
04:19 Alors nounou, on a beaucoup de facilitateurs en fait.
04:22 Voilà. Améliorer la vie.
04:23 Mais par exemple, maintenant faire du sport, on peut en faire sur site, mais de chez soi.
04:27 De chez soi, c'est-à-dire qu'on peut avoir un coach à distance.
04:29 Exactement, parce qu'il y a des applications qui se sont développées.
04:32 Qu'est-ce qui vous demande avant de nous quitter ?
04:33 Parce que c'est vrai que c'est un peu le focus du moment pour vous et pour les C.O.
04:37 Cette fameuse génération Z, qu'est-ce qu'elle existe ?
04:39 Qu'est-ce qu'elle demande ?
04:41 Un meilleur équilibre vie pro, vie perso ?
04:43 Plus de liberté, de flexibilité ?
04:44 Alors effectivement, ce n'est plus le critère de choix d'une entreprise.
04:48 Ça ne va plus être simplement le salaire.
04:50 Notre génération, c'était quand même assez primordial.
04:52 Maintenant, ça va être la culture d'entreprise.
04:54 C'est en fait, qu'est-ce que l'entreprise va pouvoir m'offrir pour me donner envie d'être sur site ?
04:59 Quelle expérience ça va me faire vivre sur site ?
05:01 Ça, c'est un critère qui est très important.
05:02 Je vous repose la question, vous qui êtes présidente de l'idée,
05:05 avec tout ce réseau et ces millions de salariés,
05:09 vous soutenez encore le télétravail ou vous dites qu'il faut réinventer le télétravail ?
05:12 Ou il faut réinventer le travail sur site ?
05:15 On est sur une mixité.
05:16 C'est-à-dire qu'effectivement, je pense qu'il faut un bon équilibre,
05:18 mais par contre, il faut que les deux s'impliquent bien et fonctionnent très bien.
05:22 En fait, on a vu que pendant la crise sanitaire,
05:25 que quand on était tous en full télétravail,
05:28 Full remote, comme on disait.
05:29 Full remote, ça fonctionnait bien parce qu'on était sur des outils.
05:31 Et là, on n'avait pas le choix, on s'écoutait tous
05:33 parce qu'on était tous de façon individuelle sur des lieux différents,
05:36 mais on avait un objectif commun.
05:38 Aujourd'hui, la mixité du "je suis à la maison, mais je suis aussi dans une salle de réunion",
05:42 ce n'est pas forcément utile.
05:43 Donc du coup, tous les outils, en fait,
05:44 plein des outils, on va dire sensibles, avec une bonne qualité audio,
05:48 forcément, ça fluidifie les réunions et le retour.
05:51 Vous ne m'avez pas répondu sur les outils qu'on avait dans l'entreprise.
05:54 Est-ce qu'on peut encore les conserver ?
05:56 Je parle de la garderie, je parle du pressing.
05:59 Oui, on les garde.
06:00 Donc ça permet un juste équilibre ?
06:02 On les garde parce qu'en fait, du coup, vu que maintenant, les gens reviennent sur site,
06:04 forcément, ils ont quand même moins de temps chez eux.
06:06 Donc du coup, ça permet aussi d'arriver avec son linge sale,
06:09 les chaussures abîmées, on dépose ça à la conciergerie.
06:11 On a aussi des services d'esthétique.
06:12 Mais oui, c'est un gain de rend énorme.
06:13 Mais oui, exactement.
06:14 Merci Séverine Pilsverdier d'être venue nous rendre visite,
06:17 présidente de l'ID, et ses 2000 membres dans ce réseau,
06:22 avec derrière plus de 2 millions de salariés concernés.
06:24 C'est bien cela.
06:25 Oui, exactement.
06:26 Merci de nous avoir rendu visite pour ce sujet autour de l'hospitality management.
06:31 On tourne une page et ça concerne un sujet qui est dans l'actualité,
06:34 vous le savez, la réforme de l'assurance chômage.
06:36 Alors, elle a déjà été réformée en 2019, application 2021.
06:39 Et puis, Gabriel Attal a évoqué une réforme en 2024
06:43 et a demandé évidemment aux partenaires sociaux de plancher à quoi ça correspond.
06:46 Réduction du nombre de mois d'indemnisation, baisse de l'indemnisation.
06:52 Tous ces sujets sont sur la table et on en parle avec nos experts.
06:55 C'est le cercle, et râche le débat de Smart Job.
06:58 Merci.