• il y a 7 mois
Un restaurant haut de gamme, une conciergerie ou une salle de sieste… Rien n’est trop beau dans certaines entreprises pour attirer de nouveaux salariés ou inciter les accrocs au télétravail à revenir sur site. Cette tendance de l’hospitality management nous est décryptée par Séverine Pilverdier, présidente de l’Association des Directeurs des environnements de travail.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:12 Bien dans son job pour parler de l'Hospitality Management.
00:16 On en parle avec Séverine Pileverdier, vous êtes présidente de l'ID.E.
00:20 Alors j'ai fait un vilain jeu de mots, on manque pas d'idées à l'ID.E.
00:22 Mais sur ce sujet là, d'abord quelques mots sur l'ID.E.
00:25 Qui est une association de cadres, de managers réunis au sein d'une structure, c'est bien cela ?
00:31 Alors l'ID.E. c'est déjà "Inspirer et développer des environnements de travail".
00:35 Donc c'est une loi 1901, but non lucratif.
00:38 Et en fait on regroupe près de 2000 adhérents.
00:41 Et en fait l'ID.E. c'est de regrouper l'ensemble des professionnels des métiers de l'environnement de travail.
00:46 Donc on a une partie d'honneur d'ordre, mais on a également des prestataires sur la filière.
00:50 Un chiffre important à connaître, c'est la filière, c'est à peu près 2 millions
00:54 de salariés qui travaillent dans l'environnement de travail.
00:57 Alors l'Hospitality Management, ça ça existe déjà dans les très grosses entreprises du CAC 40,
01:01 avant que l'ID.E. ait travaillé sur le sujet.
01:04 Mais il y a eu une accélération, et ça vous allez nous confirmer, liée à la crise Covid.
01:08 Pourquoi ça s'est accéléré et comment ça s'est accéléré ?
01:12 Alors au niveau du contexte, en fait maintenant on est face à plusieurs facteurs.
01:15 Donc effectivement il y a la crise Covid, mais il n'y a pas que ça.
01:17 Il y a aussi l'arrivée sur le marché du travail des générations Z.
01:22 La fameuse.
01:23 Génération Z, c'est ceux qui sont nés avec un smartphone dans la main.
01:26 Donc du coup, ce qu'ils ont besoin, c'est un besoin immédiat du service.
01:29 Après effectivement, vous l'avez cité, c'est la crise sanitaire qu'on a connue en 2020.
01:34 Pour beaucoup, ça a été une catastrophe.
01:35 Pour les environnements de travail, ça a été un facilitateur.
01:39 Pourquoi ? Parce qu'en fait là, les entreprises ont mis tous les moyens nécessaires
01:42 pour développer les outils à distance.
01:44 Donc en fait, tout le travail hybride a été développé.
01:46 Les nouvelles façons de travailler ont été abordées aux entreprises.
01:50 Et donc du coup, on a également appris à travailler sur l'expérience collaborateur.
01:53 Oui. Une fois qu'on a mis les câblages, une fois qu'on a mis l'ordinateur, il y a des enjeux.
01:57 Dans l'entreprise, il faut le dire, il y avait la conciergerie, il y avait le pressing,
02:00 il y avait les vélos, il y avait multitude de services.
02:03 Ça c'est quand on était sur site.
02:04 Mais quand on est en télétravail, il fallait réinventer la proposition d'Hospitality ?
02:10 Alors oui, mais pas que.
02:12 En fait, la crise sanitaire, ça nous a permis quoi aussi ?
02:14 Ça nous a permis de développer beaucoup la vie personnelle.
02:16 On a beaucoup passé du temps avec sa vie personnelle.
02:18 Après, ça a rééquilibré le perso et le professionnel.
02:22 Mais surtout la question, ça a été, finalement, j'ai goûté au travail distant.
02:26 Je ne prends plus une heure ou une heure et demie de transport par jour.
02:28 Je ne reviens plus à l'entreprise.
02:29 J'ai l'immédiateté.
02:30 Voilà, je dépose mes enfants, pas à l'école parce qu'ils n'avaient pas l'école,
02:33 mais en tout cas, je suis avec mes enfants, je me connecte, je travaille, c'est immédiat.
02:37 Aujourd'hui, les entreprises se sont dit, mais qu'est-ce qu'on va proposer comme expérience
02:43 pour que le collaborateur, finalement, comprenne que c'est important de revenir en présentiel
02:47 et que le 100% télétravail n'est plus la solution pour travailler.
02:51 Donc, vous suivez un petit peu l'ère du temps, c'est-à-dire qu'on a eu un 100% lié à la maladie.
02:55 Puis, petit à petit, on nous a dit c'est un 3-2, des accords d'entreprise ont été signés.
02:59 Vous en êtes où, vous, à l'idée sur ce sujet ?
03:01 On revient au travail pour vivre des moments collaboratifs, on partage des choses.
03:05 C'est quoi ce que vous portez sur ce sujet ?
03:07 Tous les directeurs environnemental de travail, en fait,
03:09 travaillent vraiment sur l'expérience collaboratoire qu'ils veulent mener.
03:12 Ça va être un peu différent au niveau des entreprises et du secteur.
03:14 Il y a des entreprises qui vont encore rester à 3-4 jours de télétravail.
03:17 Des entreprises qui, au début, ont dit on va rester 5 jours en télétravail.
03:21 Là, c'est la perte de la culture d'entreprise directe,
03:23 parce que si jamais on n'a plus de lien direct, forcément,
03:25 on a du mal à continuer cette culture d'entreprise.
03:28 Et après, on va avoir des structures qui vont être sur un jour de télétravail, deux jours.
03:31 La moyenne, c'est deux jours et demi.
03:33 Deux jours et demi de moyenne avec des accords qui vont être renégociés prochainement.
03:37 Exactement.
03:37 Pour que certains arrivent à terme.
03:38 Un chiffre quand même de votre baromètre qui est intéressant,
03:40 qui est le baromètre annuel de l'idée Buzzy Ratio,
03:42 le coût du télétravail qui peut varier de 13 à 186 euros.
03:47 Donc, ça veut dire quoi ?
03:48 Ça veut dire qu'il y a des entreprises qui s'engagent plus pour accompagner le télétravailleur
03:52 et d'autres qui considèrent qu'il faut qu'ils reviennent.
03:55 Exactement. Et ça va être aussi sur la fourniture qu'on va fournir à domicile.
03:58 Il y en a qui vont fournir des chaises, des bureaux, des écrans supplémentaires.
04:01 Il y en a d'autres qui vont juste dire je te donne ton ordinateur portable, un smartphone,
04:05 mais après tu débrouilles.
04:05 Et débrouilles-toi.
04:07 Quand on dit hospitality, il faut rappeler quand même qu'à l'origine,
04:09 c'était de la conciergerie, de la garderie, la nounou.
04:14 On garde ça quand on est en T.T. ou globalement on n'y a accès que lorsqu'on est sur site ?
04:18 Non, il y a des outils à distance.
04:19 Alors nounou, on a beaucoup de facilitateurs en fait.
04:22 Voilà. Améliorer la vie.
04:23 Mais par exemple, maintenant faire du sport, on peut en faire sur site, mais de chez soi.
04:27 De chez soi, c'est-à-dire qu'on peut avoir un coach à distance.
04:29 Exactement, parce qu'il y a des applications qui se sont développées.
04:32 Qu'est-ce qui vous demande avant de nous quitter ?
04:33 Parce que c'est vrai que c'est un peu le focus du moment pour vous et pour les C.O.
04:37 Cette fameuse génération Z, qu'est-ce qu'elle existe ?
04:39 Qu'est-ce qu'elle demande ?
04:41 Un meilleur équilibre vie pro, vie perso ?
04:43 Plus de liberté, de flexibilité ?
04:44 Alors effectivement, ce n'est plus le critère de choix d'une entreprise.
04:48 Ça ne va plus être simplement le salaire.
04:50 Notre génération, c'était quand même assez primordial.
04:52 Maintenant, ça va être la culture d'entreprise.
04:54 C'est en fait, qu'est-ce que l'entreprise va pouvoir m'offrir pour me donner envie d'être sur site ?
04:59 Quelle expérience ça va me faire vivre sur site ?
05:01 Ça, c'est un critère qui est très important.
05:02 Je vous repose la question, vous qui êtes présidente de l'idée,
05:05 avec tout ce réseau et ces millions de salariés,
05:09 vous soutenez encore le télétravail ou vous dites qu'il faut réinventer le télétravail ?
05:12 Ou il faut réinventer le travail sur site ?
05:15 On est sur une mixité.
05:16 C'est-à-dire qu'effectivement, je pense qu'il faut un bon équilibre,
05:18 mais par contre, il faut que les deux s'impliquent bien et fonctionnent très bien.
05:22 En fait, on a vu que pendant la crise sanitaire,
05:25 que quand on était tous en full télétravail,
05:28 Full remote, comme on disait.
05:29 Full remote, ça fonctionnait bien parce qu'on était sur des outils.
05:31 Et là, on n'avait pas le choix, on s'écoutait tous
05:33 parce qu'on était tous de façon individuelle sur des lieux différents,
05:36 mais on avait un objectif commun.
05:38 Aujourd'hui, la mixité du "je suis à la maison, mais je suis aussi dans une salle de réunion",
05:42 ce n'est pas forcément utile.
05:43 Donc du coup, tous les outils, en fait,
05:44 plein des outils, on va dire sensibles, avec une bonne qualité audio,
05:48 forcément, ça fluidifie les réunions et le retour.
05:51 Vous ne m'avez pas répondu sur les outils qu'on avait dans l'entreprise.
05:54 Est-ce qu'on peut encore les conserver ?
05:56 Je parle de la garderie, je parle du pressing.
05:59 Oui, on les garde.
06:00 Donc ça permet un juste équilibre ?
06:02 On les garde parce qu'en fait, du coup, vu que maintenant, les gens reviennent sur site,
06:04 forcément, ils ont quand même moins de temps chez eux.
06:06 Donc du coup, ça permet aussi d'arriver avec son linge sale,
06:09 les chaussures abîmées, on dépose ça à la conciergerie.
06:11 On a aussi des services d'esthétique.
06:12 Mais oui, c'est un gain de rend énorme.
06:13 Mais oui, exactement.
06:14 Merci Séverine Pilsverdier d'être venue nous rendre visite,
06:17 présidente de l'ID, et ses 2000 membres dans ce réseau,
06:22 avec derrière plus de 2 millions de salariés concernés.
06:24 C'est bien cela.
06:25 Oui, exactement.
06:26 Merci de nous avoir rendu visite pour ce sujet autour de l'hospitality management.
06:31 On tourne une page et ça concerne un sujet qui est dans l'actualité,
06:34 vous le savez, la réforme de l'assurance chômage.
06:36 Alors, elle a déjà été réformée en 2019, application 2021.
06:39 Et puis, Gabriel Attal a évoqué une réforme en 2024
06:43 et a demandé évidemment aux partenaires sociaux de plancher à quoi ça correspond.
06:46 Réduction du nombre de mois d'indemnisation, baisse de l'indemnisation.
06:52 Tous ces sujets sont sur la table et on en parle avec nos experts.
06:55 C'est le cercle, et râche le débat de Smart Job.
06:58 Merci.

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