Le Meilleur de l'info (Émission du 18/04/2024)

  • il y a 5 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 - Bonsoir, merci d'être avec nous dans le meilleur de l'info ce soir, je suis heureux d'accueillir Jean-Christophe Cambadélis,
00:06 vous êtes ancien premier secrétaire du PS, vous avez encore des activités politiques ou pas ?
00:11 - Bien sûr, je suis toujours membre du PS, je suis même membre de son conseil national.
00:15 - Donc tout ce que vous allez dire sera décompté ce soir.
00:18 - Oui, j'ai bien compris.
00:20 - C'est important, rebonsoir Yoann Usaï, dans un instant on sera également avec Muriel Wackenin qui nous reviendra par visio.
00:27 On a pas mal de sujets politiques ce soir évidemment, et à travers votre regard on va essayer de comprendre la gauche,
00:34 la gauche c'est large, pas que le PS, la gauche ce soir c'est aussi LFI, et c'est assez mystérieux parfois, LFI.
00:42 En tout cas LFI crie à la censure, à la liberté d'expression qu'on assassine, la conférence avec Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon
00:49 qui ressemblait plus à un débat politique qu'une conférence d'ailleurs.
00:52 Bon, conférence à FAC de Lille a été annulée, vous le savez, on rappelle qu'elle se faisait avec une association
00:58 qui réclame la suppression de la carte d'Israël, donc conférence annulée, elle devait avoir lieu ailleurs.
01:04 Aujourd'hui le préféré a dit non, deuxième conférence annulée, le leader des Insoumis a décidé de prendre la parole dans la rue,
01:12 au nom de la liberté d'expression, et au nom de la liberté d'expression, LFI vient de traiter ces news de chaîne infâme.
01:20 Vous n'avez pas le droit de dire que Mme Rima Hassan ou que Jean-Luc Mélenchon sont des antisémites,
01:29 parce que si vous le pensiez, vous devriez porter plainte et vous ne le faites pas.
01:33 Vous êtes donc juste là pour salir, pour insulter, mais au-delà de nos personnes pour créer une ambiance effroyable,
01:40 celle où les français viendraient à se regarder entre eux et deviner, à la courbure des cheveux, à la légère coloration de la peau,
01:48 de quel côté vous vous trouvez. La patrie des français appartient à tous les français et tous les français,
01:54 quelle que soit leur religion, quelle que soit leur couleur de peau, et nous défendons l'unité du peuple français,
02:02 parce que c'est cette unité qui est notre force.
02:05 - Bon, franchement, Yohann, il faut préciser, vous l'avez dit tout à l'heure chez Pascal Praud,
02:12 vous avez reçu beaucoup de soutien, beaucoup de messages aujourd'hui, parce que vous êtes la cible d'une plainte de Rima Hassan,
02:17 et vous êtes attaqué pour des positions anti-sionistes, vous l'avez attaqué en tout cas pour ces positions anti-sionistes,
02:24 un peu au-delà de ce qu'elle peut supporter, cette dame, visiblement.
02:28 - Oui, j'ai rappelé les déclarations passées de Madame Hassan, qui me pousse à affirmer qu'effectivement,
02:36 elle a la haine des juifs chevillé au corps. Quand on vous interroge pour savoir si l'action du Hamas est légitime
02:42 et que vous répondez "oui, c'est vrai, l'action du Hamas est légitime", légitime le pogrom du 7 octobre,
02:49 elle trouve une justification à cela. Si là, on n'est pas dans l'antisémitisme, alors où est-on ?
02:54 Quand on la questionne pour savoir si l'État d'Israël a le droit de se défendre et qu'elle dit "non, non, pas du tout, c'est faux,
03:00 Israël n'a pas le droit de se défendre".
03:02 - Vous la citez, là, sur des...
03:03 - Je la cite, naturellement. Donc là, on n'est pas dans l'antisémitisme.
03:07 Quand on a sur son affiche, une affiche de meeting, sa photo, son nom, à coller un logo d'un groupuscule appelé Free Palestine
03:20 qui a rayé de la carte l'État d'Israël et donc, par extension, qui souhaite rayer de la carte le peuple juif,
03:26 est-ce que là, on n'est pas dans l'antisémitisme ? Je pose à nouveau la question.
03:29 On pourrait multiplier les exemples comme ça à l'infini, il nous faudrait toutes les missions.
03:33 Donc effectivement, cela m'a conduit à dire que Rima Hassan était dans l'antisémitisme,
03:39 elle m'attaque pour cela. Eh bien, écoutez, nous échangerons nos arguments.
03:43 Je suis un journaliste, pas un opposant politique et nous échangerons nos arguments devant le tribunal.
03:47 - Bon, et jamais un mot sur les otages, évidemment.
03:50 - Évidemment.
03:51 - Et sans prendre les journalistes, c'est pas tout à fait nouveau.
03:55 Vous avez découvert, comme nous, ce soir, le propos de Jean-Claude Cassacombe et les propos de Jean-Luc Mélenchon.
03:59 Vous connaissez bien Jean-Luc Mélenchon.
04:01 - Oui, je le connais très bien, je le connais très bien.
04:03 Je sais quand est-ce qu'il fait de l'esbrouf.
04:07 - Là, il est menaçant. Là, il est très menaçant.
04:10 - Non, il ne faut pas non plus être sensible au niveau vocal.
04:19 - Ce n'est pas une question de sensibilité.
04:20 C'est-à-dire qu'il est en train de mettre une cible sur les journalistes de cette chaîne,
04:25 et plus largement sur le dos de Johan.
04:28 - Je reviendrai, mais commençons par Jean-Luc Mélenchon, au chachot aux enceintes.
04:32 Jean-Luc Mélenchon a fait ce qu'on appelle une provocation.
04:35 Il sait parfaitement ce qu'il fait.
04:37 Et on a fait une bêtise en interdisant ces meetings.
04:43 La provocation avait pour but d'attirer l'attention sur la France insoumise,
04:51 qui se trouve aujourd'hui dans une difficulté qui ne domine pas la gauche,
04:55 puisque aujourd'hui c'est Raphaël Glucksmann qui est en dynamique.
04:59 Donc, il y avait une volonté d'attirer l'attention parce qu'on est en perte de vitesse.
05:05 C'est comme un d'un seul coup, il y a une campagne de meeting sur la question palestinienne.
05:10 Ce n'est pas le livre de Jean-Luc Mélenchon.
05:13 On fait venir une colistière et quelqu'un qui a vécu dans les camps
05:21 et qui est violemment hostile à Israël.
05:26 On sait très bien ce qui va se passer.
05:29 Donc, c'est une provocation.
05:31 Après, il ne faut pas interdire les meetings.
05:35 En France, on est dans un état de droit, on a le droit de s'exprimer,
05:40 on a le droit de défendre des positions, même si ces positions peuvent choquer,
05:43 même si on peut dire ce que j'ai entendu là.
05:45 Je ne crois pas que la personne en question soit dans l'antisémitisme tel qu'on l'entend de manière classique.
05:52 C'est de cela dont parle Jean-Luc Mélenchon.
05:54 Pourquoi c'est une infamie pour lui ?
05:56 Parce que l'antisémitisme, c'est celui qui renvoie aux années 30.
06:00 Mais nous sommes dans le classique antisionisme.
06:04 Tout le monde sait qu'aujourd'hui, l'antisionisme qu'on a en France, c'est de l'antisémitisme.
06:08 Pas de dupes non plus.
06:10 Non, mais ce n'est pas la même chose.
06:13 Quand vous êtes dans l'antisionisme, vous êtes contre un État, l'État d'Israël.
06:18 Je ne défends pas ça, je combats même.
06:21 Je combats cela.
06:23 Mais vous combattez le fait que les Palestiniens ont dû quitter leur terre
06:28 à un moment donné, au lendemain de la guerre,
06:30 parce qu'on a donné une partie du territoire à Israël
06:33 et qu'il n'a pas pu se constituer un autre État.
06:35 Il faut toujours rappeler aussi les raisons pour lesquelles on a donné cet État à Israël.
06:39 On peut les rappeler, moi, je n'y suis pas convaincu.
06:42 Il devait y avoir un deuxième pas, il n'y en a pas eu.
06:44 Après, il y a eu tous les conflits que l'on connaît et aujourd'hui encore.
06:47 Mais c'est par rapport à Israël.
06:51 Ils ne sont pas pour faire la course aux Juifs en France.
06:55 Quand on ne dénonce pas un pogrom, quand on dit "Bravo les résistants",
07:01 il y a un moment, il y a des mots pour ça.
07:04 Écoutez, moi, je ne vais pas être l'avocat d'une opposition qui n'est pas là.
07:09 Moi, je le dénonce, mais en même temps, je dis "Attention à l'ensauvagement de la vie publique".
07:18 C'est-à-dire qu'on se traite d'antisémites, on traîne les journalistes devant les tribunaux,
07:24 on déclare ici ou là des propos invraisemblables sur des militants socialistes.
07:32 J'ai dit "Attention, c'est un dérapage par la société".
07:36 Pardon, mais quand on soutient le Hamas, quand on est en soutien d'un groupe terroriste,
07:41 excusez-moi, ça signifie qu'on souhaite la mort des Juifs.
07:45 On ne peut pas appeler les choses autrement.
07:47 Quand on soutient un groupe terroriste qui a commis le pogrom du 7 octobre,
07:51 ça signifie qu'on souhaite la mort des Juifs. Point. Le débat est clos.
07:55 Non, il n'est pas clos, vous le savez très bien.
07:57 Moi, je suis d'accord sur le fait que c'est un pogrom,
08:01 qu'il y avait la volonté de la part du Hamas de faire un pogrom.
08:06 On peut même penser qu'il y avait une provocation pour pouvoir avoir une réaction.
08:10 C'était une manière de mettre à l'agenda la question palestinienne.
08:15 Je l'ai condamné, j'ai manifesté, je continue à le condamner.
08:18 Et je ne pense pas, contrairement à Jean-Luc Mélenchon et d'autres,
08:23 que le Hamas soit le parti de la résistance palestinienne.
08:27 Pour moi, c'est la déviation de la résistance palestinienne dans une idéologie qui est islamiste.
08:32 On est en ligne avec Muriel Watkin, Melki, avocate, président de l'organisation juive européenne.
08:37 On va parler d'une décision importante qui a été prise précisément à Lille.
08:42 Mais avant, vous avez entendu, Muriel, les propos de Jean-Luc Mélenchon.
08:46 Il dit "mais si on est des antisémites, attaquez-nous, attaquez-nous".
08:50 Est-ce qu'on peut attaquer ?
08:52 Et est-ce qu'il n'y a pas déjà des plaintes qui ont été déposées contre LFI ?
08:57 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
09:01 Il y a des plaintes qui ont été déposées contre certains députés LFI.
09:06 Nous attendons toujours les résultats de la part des enquêteurs qui sont en charge de ces dossiers.
09:12 Ces dossiers sont traités.
09:14 Ils donneront lieu ou pas des poursuites.
09:16 Nous serons plus intelligents dans quelques semaines, sans doute.
09:20 Ce sont des plaintes qui ont été déposées depuis plusieurs mois maintenant.
09:23 Est-ce que Jean-Luc Mélenchon a raison de dire que parce que l'on n'est pas poursuivi en justice, on n'est pas antisémite ?
09:31 La réponse est non.
09:33 Tout n'est pas poursuivable en justice, il faut le savoir.
09:36 Il y a des propos que l'on peut poursuivre.
09:38 Dès que ces propos constituent une injure à caractère antisémite, une provocation à l'aïn,
09:44 en raison de l'appartenance à la religion juive,
09:47 dans ce cas-là, nous saisissons le procureur en déposant des plaintes.
09:52 Mais Jean-Luc Mélenchon connaît très bien les rouages de notre système judiciaire,
09:57 de notre code de procédure pénale et de notre code pénal.
10:01 Il arrive à passer pour l'instant entre les mailles du filet judiciaire.
10:05 Est-ce que ce sera toujours le cas dans les prochaines semaines, dans les prochains mois ?
10:09 Rien n'est moins sûr.
10:10 Plus il multiplie ses interventions sur ce thème-là, plus il prend des risques et plus il s'expose.
10:15 Nous serons et nous sommes très vigilants par rapport aux propos qu'il peut tenir.
10:18 Alors il y a une décision, Muriel Wachting, peut-être qui peut changer les choses.
10:22 C'est une décision qui a été prise aujourd'hui.
10:24 Tribunal correctionnel de Lille, décision qui pourrait faire jurisprudence.
10:28 Condamnation contre M. Jean-Paul de Lescaux, secrétaire général de l'Union départementale de la CGT du Nord.
10:33 Il est condamné à un an de prison, un an de prison avec sursis pour apologie du terrorisme,
10:37 suite à des propos tenus dans le tract que vous voyez ici, de soutien à la Palestine.
10:41 Je vous en parlais encore hier, tract publié trois jours après le pogrom du 7 octobre.
10:45 Les horreurs de l'occupation illégale se sont accumulées.
10:48 Depuis samedi, elles reçoivent les réponses qu'elles ont provoquées.
10:52 Voilà ce qui était écrit dans ce tract.
10:55 Notamment, Muriel Wachting, cette décision était attendue et, je le disais, va peut-être faire jurisprudence.
11:01 Oui, tout à fait.
11:03 Ce qui est très intéressant, c'est aussi la motivation que la présidente de Voss a donnée
11:08 à l'audience au tribunal correctionnel de Lille aujourd'hui.
11:11 Elle a pris le temps d'énoncer longuement la motivation de l'arrêt de la décision.
11:16 Et moi, j'ai noté deux points, trois points qui sont très importants.
11:20 La temporalité, c'est-à-dire le moment où ce communiqué a été pris,
11:24 soit trois jours seulement après le pogrom du 7 octobre, donc le 10 octobre,
11:29 et elle a mentionné une temporalité sans équivoque.
11:32 C'est un point important qu'elle a souligné.
11:34 Elle a également considéré que les propos que nous avons sous les yeux sont bien constitutifs
11:40 d'une entreprise de dédiabolisation d'un groupe que la communauté internationale qualifie de terroriste.
11:45 Il s'agit bien évidemment du Hamas.
11:47 Et enfin, elle a considéré, ce que nous avions aussi plaidé longuement avec mon confrère Nicolas Benoët
11:52 chez l'audience, que les actes en question étaient bien des actes terroristes,
11:57 mais que surtout, il y avait une forme de justification dans le cadre de ce communiqué
12:03 qui a été rédigé vraisemblablement par un comité de la CGT et mis en ligne par monsieur de Lescaut,
12:10 qui était la personne qui était poursuivie secrétaire générale de la CGT libre.
12:14 Alors, c'est une décision qui est très importante, parce qu'elle vient dire précisément
12:19 que l'on ne peut pas tenir ce type de propos, c'est-à-dire faire de l'apologie du terrorisme
12:23 présentée sous un jour favorable, ou en fait, venir légitimer les actes
12:30 qui ont été commis par le Hamas le 7 octobre, sans faire l'objet de poursuites et de condamnations.
12:35 La condamnation qui est tombée est une condamnation qui est très ferme.
12:38 Un an avec sursis pour une personne qui n'a pas de casier judiciaire, c'est quelque chose de très ferme.
12:42 Le tribunal a par ailleurs salué le travail que notre organisation avait fourni dans cette affaire,
12:48 puisqu'il nous a alloué pas moins de 5 000 euros de dommages d'intérêt.
12:51 C'est quelque chose d'assez exceptionnel pour devoir être souligné.
12:56 Ce qui veut dire aussi que nous, les organisations qui luttons contre l'antisémitisme,
13:01 contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, nous sommes aussi encouragées par le tribunal
13:06 et par la justice à faire ce travail qui profite à tous.
13:09 Je ne considère pas pour ma part que le débat est clos, M. Kambat-Senis, pour reprendre votre propos.
13:15 Nous sommes véritablement au cœur de la problématique dont toute la France souffre depuis le 7 octobre.
13:22 Cette haine antisémite qui se déverse depuis les attentats du 7 octobre vient pourrir le vivre ensemble sur le sol national.
13:31 Et la seule possibilité pour y mettre un terme, c'est bien évidemment considérer que le débat n'est jamais clos
13:38 dans cette matière de lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes.
13:42 Et l'antisionisme en fait donc partie, et les apologies du terrorisme,
13:46 quand elles présentent le Hamas comme un mouvement de résistance ou quand elles légitiment ses actes,
13:50 en font également partie. Il faut le dire. Il faut le dire de manière ferme, de manière claire.
13:54 Et c'est ce que la justice a fait aujourd'hui.
13:56 Merci Muriel Wagner. Jean-Christophe Kambadélis va quand même vous répondre, mais je vous remercie de cet éclairage.
14:03 Écoutez, maintenant, il y a une décision de justice, donc on est censé la respecter.
14:09 Mais moi, je persiste et je signe d'un certain point de vue.
14:15 Il y a une montée de l'antisémitisme. Elle doit être combattue.
14:20 Et les responsables politiques doivent prendre en compte cette montée de l'antisémitisme dans leurs propos.
14:28 Mais attention à ne pas déporter le débat que dans un sens.
14:35 Aujourd'hui, il y a des hommes et des femmes qui souffrent en Palestine, à Gaza.
14:42 Et si on a cette vision qui est de dire qu'il n'y a que l'antisémitisme en ce moment en France,
14:52 je crois qu'on est en train de donner de l'eau au moulin à ceux qui veulent instrumentaliser ce conflit à d'autres fins.
15:03 Donc ce que je dis, c'est respectons ce que dit la justice et essayons d'être objectifs.
15:15 Parce que je reprendrai cette formule de François Mitterrand, à qui l'on demandait une prise d'opposition assez forte
15:22 par rapport au conflit israélo-palestinien, qui disait "nous sommes d'abord français".
15:28 Donc c'est commencé par cela.
15:31 – Tout à l'heure vous avez parlé de la liberté d'expression,
15:34 vous étiez pour que cette conférence se tienne, même si on peut discuter de ce lieu,
15:41 est-ce que c'est à la fac que ça doit se faire ?
15:44 Emmanuel Macron arrive aussi un peu après la bataille,
15:46 il s'est prononcé ce soir pour la liberté d'expression, même d'expression qui est le combat.
15:53 – Je pense que c'est très important dans les moments que nous vivons
15:57 que l'ensemble des voix puisse s'exprimer de manière libre
16:02 et qu'après chacun puisse combattre les arguments qui sont exprimés librement.
16:07 Je ne partage pas la vision des choses, ni sur le conflit au Proche-Orient,
16:11 ni sur beaucoup de choses de Jean-Luc Mélenchon.
16:14 Mais je pense que c'est important qu'il puisse exprimer sa voix.
16:18 Et c'est la même chose pour M. Zemmour.
16:21 Je pense que ça a toujours été la force de la République,
16:24 c'est de nous battre pour que toutes les voix puissent s'exprimer,
16:28 toujours dans un cadre respectueux, mais qu'elles puissent s'exprimer.
16:34 Quand bien même nous combattons leurs idées, mais on le fait d'argument à argument.
16:39 – Éric Zemmour lui aussi a dit, Mélenchon a le droit de s'expliquer et de s'exprimer.
16:44 On ne m'a jamais vu, on ne verra jamais me réjouir qu'un adversaire soit censuré,
16:47 même si on s'en doute, il ne me rendra jamais l'appareil.
16:50 Et vous me disiez tout à l'heure que, vu qu'il avait combattu le FN,
16:55 vous n'avez jamais demandé…
16:56 – Je n'ai jamais demandé, c'est ce qui m'opposait à d'autres mouvements comme Ralfront,
16:59 je n'ai jamais demandé l'interdiction des meetings,
17:02 j'étais pour le harcèlement démocratique à l'époque,
17:05 ce qui a en partie fonctionné, en partie pas fonctionné,
17:09 vu la situation actuelle, mais je n'ai jamais demandé l'interdiction des meetings.
17:13 – Non mais il est vrai que la prise de position du président de la République
17:16 est quand même très surprenante, parce qu'il dit, il aurait fallu…
17:19 – Oui mais il le dit après.
17:20 – Non mais il dit, il aurait fallu autoriser la conférence de Jean-Luc Mélenchon,
17:24 mais qui l'a interdite cette conférence ?
17:26 C'est le préfet, le préfet qui agit au nom de l'État, donc au nom du gouvernement.
17:30 – C'est ça qui est très curieux.
17:31 – Donc il y a quand même un grand paradoxe.
17:33 – Je pense quand même, on est dans le Nord il me semble,
17:36 je pense quand même que le ministre de l'Intérieur était au courant de la décision.
17:39 – Évidemment, à minimal.
17:40 – Donc là, c'est un recadrage de M. Darmanin en public.
17:45 – Ah c'est ce que vous pensez, c'était un recadrage.
17:47 – Évidemment.
17:48 – Mais il est très loin M. Darmanin, il est en pointe à bietre.
17:50 – Mais on va vous compenser quand même qu'il n'est pas au courant
17:52 de ce qui se passe en France aujourd'hui.
17:54 – Un préfet n'interdit pas une réunion politique sans l'aval de son père.
17:58 – La fac, est-ce que c'est parce que c'était à la fac ?
18:00 Est-ce que c'était parce que dans une fac ?
18:02 – Non, parce qu'ils l'ont interdite à la fac, et après ils l'ont interdite dans la ville.
18:06 – Bon, la fac, est-ce que c'est un lieu de débat ?
18:08 Est-ce que c'est le lieu de la politisation du débat ?
18:11 On a encore vu des images ces dernières heures à Sciences Po,
18:14 festival de théâtre qui a servi d'alibi à des manifestations pro-palestiniennes,
18:18 et anti-sioniste, je le dis moi aussi, je l'affirme.
18:22 Vous-même, vous avez beaucoup milité dans vos années étudiantes, me semble-t-il.
18:26 Vous avez été président de l'Unef.
18:28 Donc la fac, c'est le lieu, d'abord c'est le lieu de ces drapeaux palestiniens,
18:32 c'est le lieu de la colère, c'est le lieu du soutien, c'est le lieu des amphigazards.
18:37 On est à Sciences Po.
18:38 – Ce n'est pas nouveau, franchement.
18:40 – Pour Sciences Po, c'est nouveau.
18:42 – Bien sûr que non, ce n'est pas nouveau pour Sciences Po.
18:45 Beaucoup de ceux qui aujourd'hui nous ont gouvernés sont passés par Sciences Po
18:49 et ont fait de la politique, c'est par François Hollande.
18:52 Non, mais non, ce n'est pas nouveau, dans les facs c'était comme ça,
18:56 il y avait des amphithéâtres au nom de la résistance vietnamienne
19:03 ou autre chose qui donnait lieu à des chahuts, à des controverses, etc.
19:07 C'est les libertés universitaires, il ne faut pas y toucher.
19:11 C'est la possibilité de s'exprimer et de combattre.
19:14 – Bien sûr.
19:15 – On peut être en désaccord, là-dessus je rejoins entièrement…
19:17 – Quand vous avez des étudiants juifs qui n'ont pas le droit d'accéder à une salle ou à une autre…
19:21 – Non, ça, il ne faut pas l'accepter, il n'y a pas de privation
19:26 pour telle ou telle catégorie de français,
19:29 si c'est une catégorie ce n'en est pas une, puisque ce sont des français.
19:32 Bon voilà, ils veulent rentrer, ils rentrent et puis on débat.
19:36 – Ce qui m'interroge quand même, parce qu'il y a des manifestations pro-palestinienne à Sciences Po,
19:42 après tout pourquoi pas, mais la question que nous devons tous nous poser collectivement,
19:46 pourrait-il y avoir des manifestations pro-israéliennes dans ces facs et notamment à Sciences Po ?
19:50 Je crois que nous connaissons tous la réponse, la réponse est non,
19:53 parce que ça se passerait évidemment extrêmement mal,
19:55 ils seraient harcelés, ils seraient peut-être même insultés ou violentés physiquement, etc.
20:01 – Je suis pas sûr.
20:02 – Moi j'en suis certain et c'est bien ce qui me ronge principalement.
20:05 C'est de voir que des manifestations ne pourraient pas avoir l'ultra-violence
20:10 alors même qu'elles ont lieu pour les palestiniens.
20:12 – L'ultra-violence des mineurs, un nouveau chapitre.
20:15 On est dans une société qui sort les couteaux, ça ne vous a pas échappé,
20:19 où l'on roule sur des policiers, où le refus d'optempérer se multiplie.
20:23 Il y a quelques jours, on vous a parlé de ce qui s'est passé chez L.T.Games,
20:26 un adolescent de 17 ans qui a foncé, on va voir les images sur un policier municipal,
20:31 le renverse, il y a une femme avec un bébé dans un landau qui se trouve sur la route
20:36 au même moment et le type s'enfuit, il est retrouvé.
20:39 Aujourd'hui il a été libéré, il est sous contrôle judiciaire
20:42 et il sera jugé en juin, sous contrôle judiciaire.
20:45 Et le message qui passe là c'est que tu écrases un policier municipal,
20:52 tu peux te retrouver libre.
20:54 Est-ce que ça vous choque ? Est-ce que tout est normal ?
20:57 Est-ce que sur la justice des mineurs on marche sur la tête ?
20:59 Oui, quand on vous présente comme ça, il y a une justice en France.
21:03 C'est un juge d'application des peines qui a pris sa décision.
21:07 Ce n'est pas quelqu'un qui est passé par là et qui a dit "vous allez ressortir".
21:12 Cette violence est condamnable, mais la jeunesse c'est la plaque sensible de la société.
21:17 Elle exprime la violence dans la société française.
21:20 Nous l'avons là, il y a quelques minutes, exprimé sur un certain nombre de sujets.
21:26 C'est quoi le terme pour vous ?
21:29 C'est des civilisations ? C'est autre civilisation ? C'est ultra-violence ?
21:33 C'est orange mécanique ?
21:35 Oui, c'est vieux comme Breast History par exemple.
21:39 Mais si vous voulez, il ne faut pas le banaliser.
21:43 C'est un ensevagement, oui, de notre société.
21:52 Il faut prendre un certain nombre de mesures.
21:55 On dit tous sur les plateaux ou dans les meetings "ce n'est pas possible, ce n'est pas tolérable".
22:02 Il faut prendre un certain nombre de mesures, mais personne ne dit exactement les mesures qu'il faudrait prendre.
22:06 Mais il fallait déjà en prendre conscience.
22:08 Tout le monde n'en a pas pris conscience.
22:10 Et dans votre famille politique, tout le monde n'est pas d'accord avec ça.
22:13 Depuis avant Lionel Jospin, on a pris conscience de ce problème.
22:17 On a cherché, comme d'autres, à le traiter. Ce n'est pas facile.
22:21 On a vraiment cet exemple-là.
22:25 Aujourd'hui, on ne peut pas traiter ce problème parce qu'on a saucissonné la police.
22:28 Il faut aujourd'hui une direction générale de la police judiciaire.
22:31 Et aujourd'hui, qu'est-ce que fait Darmanin ?
22:33 Il est en train de la sectoriser par région et par département.
22:36 Aujourd'hui, on n'a pas d'unité de combat.
22:38 Si c'est une guerre que l'on veut mener, il faut une direction collective.
22:42 Il faut une unité de combat. On ne l'a pas.
22:45 Et si on veut parler des jeunes dans le domaine scolaire,
22:49 j'ai fait une proposition sur une chaîne de radio que vous connaissez bien.
22:53 J'ai fait une proposition en disant qu'il faut, à chaque rentrée scolaire,
22:58 une assemblée générale des parents, des enseignants et des élèves
23:02 pour adopter en commun le règlement intérieur signé par tous
23:08 qui garantit la laïcité et la manière dont on doit se comporter.
23:11 - Les parents c'est très important. La responsabilité des parents c'est très important.
23:14 Il y a également ce jeune garçon battu à mort à Grandsaint dans le Nord.
23:17 Il s'appelait Philippe, il avait 22 ans. Plusieurs jeunes l'ont roué de coup.
23:20 Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été interpellés.
23:22 L'enquête avance. Le mobile du meurtre pourrait être homophobe.
23:25 Mais ce que l'on constate encore, c'est l'ultra-violence de ces mineurs.
23:28 Prêts à tuer, comme l'a raconté, vous allez l'entendre,
23:31 c'est poignant, le frère de la victime.
23:33 - Je suis le premier de ma famille à avoir vu par terre, allongé.
23:39 - Il était où ?
23:40 - Il était ici, allongé, par terre, les pantalons abaissés, les chaussures enlevées.
23:46 - Quand je suis arrivé, il y avait déjà les pompiers qui étaient en train de s'occuper de mon frère.
23:51 Et du coup, j'étais là, je l'ai vu enceinte.
23:57 On ne reconnaît même plus sa tête.
24:00 Les gens, ils n'ont pas d'âme, c'est des gens enfermés à vie.
24:04 Parce que s'ils prennent 10 ans et qu'ils vont sortir au bout de 5 parce que bonne conduite,
24:09 et qu'après ils reprendent la même chose, la leçon ne leur servira rien.
24:13 C'est des mecs qui ont soif de sang, ils vont toujours être en bande.
24:16 Autant de violence pour un téléphone, pour une sacoche,
24:20 alors que mon frère ne met pas de vêtements de luxe, il ne met pas de marque, il ne met rien.
24:24 C'est débile. Vraiment, c'est débile.
24:28 Et moi, comme je dis, ce qui est chouette, c'est que la justice soit faite et qu'il prenne perpète.
24:32 - Mais il n'y aura pas de perpète, ils ne seront pas enfermés.
24:36 Ça n'existe pas pour l'instant, c'est pas possible.
24:38 C'est pas dans l'ADN de la justice des mineurs, ça.
24:42 - Ça, c'est de la justice qui le décidera, vous ne pouvez pas décider à la place de la justice.
24:46 C'est un drame épouvantable, ce frère qui voit son frère en sang par terre.
24:52 Mais là encore, c'est dû aussi à la manière dont on s'organise.
25:00 On a fait sauter la police de proximité.
25:03 Ces jeunes-là, ils savent qui suit, qui veut interpeller, qui veut voler les portables.
25:13 Mais on n'a pas de renseignements.
25:14 Tout notre problème, c'est que nous n'avons pas de renseignements.
25:16 - Moi, je vois ce jeune, il n'a pas peur de la police et il fonce.
25:20 - Ah non, le jeune en moto là.
25:23 - Oui, mais là, a priori, à grande sainte, on est dans autre chose que dans le vol.
25:28 D'après les informations de Sandra Buisson et de notre police justice,
25:32 il semble que le vol ne soit pas le motif principal,
25:35 ne soit pas le motif tout court d'ailleurs de cet homicide volontaire ou involontaire.
25:39 On le verra bien.
25:41 Mais on constate quand même que si effectivement, le motif est l'homosexualité de ce garçon,
25:47 ou en tout cas le fait qu'il ait voulu rencontrer quelqu'un sur une application,
25:52 qu'on lui ait tendu un piège, on est quand même là dans quelque chose
25:55 qui ressemble à nouveau à une sorte de police des mœurs,
25:57 d'une forme différente de ce qu'a connu la petite Samara, etc.
26:01 Mais on constate quand même que cette police des mœurs,
26:03 qui est instaurée dans les quartiers depuis très longtemps,
26:06 il y a certains quartiers en France où les jeunes filles musulmanes
26:09 ne peuvent pas sortir sans porter le voile,
26:11 sinon elles sont taxées de tous les mots de la terre,
26:13 les mots M-O-T-S et "insulter" et "vilipender",
26:16 eh bien cette police des mœurs est en train de s'étendre à certains autres quartiers
26:20 qui étaient jusqu'à présent tranquilles,
26:22 et nous ne sommes plus libres à certains endroits de nos mouvements,
26:25 de nos actes, sous peine effectivement de se retrouver dans cette situation.
26:28 – Gabriel Attal a dit cet après-midi, on va l'écouter tout à l'heure,
26:32 qu'il faudra lutter contre ça, que c'était inadmissible.
26:34 Mais je voudrais qu'on écoute le maire de Grande-Synthe.
26:36 Et pardonnez-moi, c'est un maire PS,
26:38 mais il n'arrive pas à parler d'insécurité, de violence, etc.
26:43 Il est de ceux qui parlent de sentiments d'insécurité,
26:46 comme si ça ne faisait pas partie de son logiciel, là encore, écoutez.
26:50 – Un sentiment d'insécurité qui augmente,
26:54 puisqu'il y a eu quelques faits ces derniers jours
26:56 sur la ville de Grande-Synthe,
26:58 avec ou sans relation avec cet acte ignoble
27:01 et ce fait divers incroyable qu'on a vécu sur Grande-Synthe.
27:06 Je ne ferai pas de conclusion hâtive,
27:08 mais effectivement mes concitoyens aujourd'hui me contactent
27:11 parce que tout simplement il y a un sentiment de peur, d'incompréhension.
27:15 – Sentiment de peur et d'incompréhension.
27:17 – Il y a le sentiment de peur, effectivement ce n'est plus un sentiment,
27:20 l'insécurité c'est devenu un fait réel, mais surtout il parle de faits divers.
27:25 Ce ne sont plus des faits divers,
27:26 quand il y a une accumulation de faits divers, pardon,
27:28 ça devient un fait de société.
27:30 Si les responsables politiques ne sont pas capables
27:32 de poser les bons mots sur ces mots-là…
27:34 – On peut dire qu'il y a une situation inacceptable, intolérable,
27:39 mais c'est un maire d'une ville, son rôle, et là je le défends,
27:43 c'est de garder l'unité de sa cité,
27:46 il ne va pas rentrer dans le débat politique,
27:49 celui que vous avez invité, vous verrez qu'il n'est pas sur la thématique.
27:54 – Oui mais ce n'est pas le premier à dire "sentiment d'insécurité".
27:57 – Et s'il dit, lui, maire d'une ville,
28:01 qu'on est dans une situation où on ne tient plus rien,
28:05 mais c'est sa ville qui saute,
28:07 il faut aussi comprendre les gens dans la situation où on est,
28:09 vous êtes tout le temps à charge,
28:11 vous êtes tout le temps en train de charger la mule,
28:13 après vous vous étonnez qu'il y ait le retour de bâton.
28:16 – Non, non, pardon, mais nous ne chargons rien du tout.
28:20 Ce n'est pas le sentiment de charger quoi que ce soit, excusez-moi.
28:23 – Il y a des faits divers, il faut les constater, il faut les condamner.
28:28 – Il y a des faits de société désormais, des faits de société.
28:31 – Même des faits de société violents, il faut les condamner, moi je suis pour.
28:35 Mais attention, vous ne pouvez pas dire que la France,
28:39 de Lille à Marseille, de Strasbourg à Brest, etc. est à feu et à sang.
28:45 – Mais personne n'a dit ça.
28:47 – Quand on vous écoute, on a l'impression d'être…
28:51 – Mais vous nous caricaturez.
28:53 – Non, non, non, je ne vous caricature pas.
28:55 C'est comme le débat précédent, c'est-à-dire on prend une question
28:59 et on en fait une généralité.
29:01 Moi je vous dis, il y a une question, on la traite, mais ce n'est pas une généralité.
29:05 – Mais personne n'a généralisé, pardon, vous m'avez mal compris.
29:08 – Verbaliser c'est important.
29:10 – Et nous on ne verbalise pas.
29:12 – Non mais verbaliser, dire les choses, c'est important.
29:14 Gabriel Attal l'a fait tout à l'heure et on l'écoutera,
29:17 mais d'abord, 21h en importe, à Simon Guylin.
29:20 Bonsoir pour rappeler les principes au titre de l'actu.
29:22 – Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
29:24 Deux fillettes de 6 et 11 ans ont été blessées lors d'une attaque au couteau
29:27 à proximité de leur école dans le Barin.
29:29 Elles ont été hospitalisées en urgence psychiatrique.
29:31 L'assaillant a lui été interpellé par les forces de l'ordre.
29:34 Et selon la gendarmerie, l'homme n'est pas connu des services de police
29:37 et ses motivations ne semblent pas être en lien avec une radicalisation.
29:41 Pour lutter contre la délinguance en Guadeloupe, Gérald Darmanin
29:44 a ordonné un couvre-feu pour les mineurs à Pointe-à-Pitre.
29:47 Cette mesure inédite entrera en vigueur la semaine prochaine
29:50 et pour une période de deux mois.
29:52 Selon la préfecture de Guadeloupe, l'archipel compte 6 fois plus d'homicides
29:55 et 20 fois plus de vols à marmée que la moyenne nationale.
29:59 Et puis un homme soupçonné de préparer un attentat
30:01 contre Volodymyr Zelensky a été arrêté aujourd'hui en Pologne.
30:04 Le suspect avait pour mission de collecter et fournir des informations
30:08 au service de ce renseignement russe.
30:10 Il a immédiatement été placé en détention provisoire.
30:13 Merci beaucoup Simon. Je voulais vous soumettre ce sondage,
30:17 le dernier sondage dont on dispose sur les européennes.
30:19 C'est notre baromètre Opinion.
30:22 Pas de changement par rapport au précédent.
30:25 Le Rennes est en tête, 29%.
30:27 Devant la liste Renew, 19%.
30:29 La liste PS, 3ème, 12%.
30:32 LF1 hausse de 2,8%.
30:36 Les communistes sont en hausse de 1,4%.
30:39 Vous trouvez ça bien ?
30:41 Mais pour qui d'abord ? Pour le PS ?
30:43 Pour Glucksmann.
30:44 Mais à partir du moment où nous mettons tous au centre
30:47 Jean-Luc Mélenchon, il gagne son pari.
30:50 Il est en train de parler à une partie de l'opinion
30:53 et c'est ce qui le fait monter dans les sondages.
30:55 Il ne cherche que ça.
30:56 Pourquoi vous rentrez dans la provocation de Jean-Luc Mélenchon
31:00 et dans les procès, les machins, les déclarations, etc. ?
31:04 On a l'impression que les élections européennes
31:08 tournent autour de Jean-Luc Mélenchon.
31:10 Mais non !
31:11 Ça tourne autour d'autres personnalités
31:13 qui aujourd'hui sont en tête dans les sondages
31:17 et d'autres qui sont en dynamique comme Raphaël Glucksmann.
31:21 Il y a un vrai débat.
31:22 Le RN est à 29%.
31:25 Je rappelle que vous étiez l'auteur du manifeste contre le FN.
31:29 Il y a bien longtemps de ça.
31:31 Il y a bien longtemps de ça.
31:32 Et vous étiez aussi l'architecte de la gauche plurielle.
31:34 Il y a bien longtemps de ça.
31:37 Le RN si haut vous inquiète ?
31:40 Vous semble au contraire normal ?
31:42 Après les sujets qu'on a évoqués.
31:45 Je pense que le RN est dans une dynamique
31:47 qui est celle que l'on connaît dans toute l'Europe
31:50 de montée des nationalismes.
31:52 Ils l'ont fait avant.
31:53 Ils étaient avant cette dynamique nationaliste en Europe.
31:57 Ils sont en ce moment en train de surfer sur cette vague.
32:01 Bon, voilà.
32:03 Et déjà en tête lors des dernières élections européennes.
32:06 Pas dans ces proportions, mais ils étaient déjà en tête.
32:08 La situation va sans arrêt vers eux.
32:11 Le parti communiste est très bas.
32:13 Le parti communiste est très bas,
32:15 mais avec une candidature qui demande à s'affirmer.
32:18 Pour l'instant, c'est un jeune communiste.
32:21 Ce n'est pas Poussel.
32:25 On va marquer une pause.
32:26 On va écouter quelques déclarations de Gabriel Attal aujourd'hui.
32:29 Fermeté et lutté contre ce qui gangrène la jeunesse
32:34 et la violence. A tout de suite.
32:36 Bon, on continue à parler de la violence des mineurs.
32:41 Il n'y a pas de solution miracle.
32:42 Sans doute que ça passe par l'éducation.
32:44 Gabriel Attal a dit toute sa volonté ferme
32:47 de lutter à défendre l'école
32:49 et que l'école reste un sanctuaire, évidemment.
32:52 Il y aura des mesures qui seront prises.
32:54 On va peut-être en égrener quelques-unes.
32:57 On va se lever quand les professeurs arrivent.
32:59 C'est du bon sens.
33:00 C'est une forme de politesse et de respect
33:02 qui semble être à la base de tous nos principes.
33:04 Je ne sais pas si ça va changer grand-chose.
33:06 On se lève à l'Assemblée nationale quand le président rentre.
33:09 Tout le monde ?
33:11 Même la France Insoumise.
33:13 Formidable.
33:14 Il faut responsabiliser les parents, des missionnaires.
33:16 Ça ne va pas être simple.
33:18 À l'école, en tout cas.
33:20 C'est pour ça que j'ai fait cette proposition
33:22 de l'instauration d'un règlement intérieur
33:25 qui soit co-signé par l'ensemble de la communauté éducative.
33:29 Parce que comment on responsabilise les parents ?
33:34 Pas en leur disant
33:36 "on va vous retirer les allocations familiales", etc.
33:38 Parce que ce n'est pas ça qui va totalement les motiver.
33:41 Mais c'est quand, devant leurs enfants,
33:44 ils vont dire qu'ils acceptent le règlement intérieur.
33:51 Et cela protège les enseignants.
33:55 Parce qu'à partir du moment où tout le monde a décidé ensemble
33:58 et que celui-ci est publié,
34:01 ça devient la loi commune.
34:03 En tout cas, Gabriel Attal n'a pas peur des mots.
34:06 Il n'est ni de faire le constat, ni de l'entendre.
34:09 Une partie de nos adolescents glissent lentement
34:16 vers une forme d'isolement, d'individualisme.
34:19 Et parfois même, vers le pire,
34:21 vers une forme de violence déchaînée, morbide, sans règle.
34:25 Comment on en est arrivé à une situation
34:27 alors qu'il représente un Français sur 20,
34:30 les adolescents de 13 à 17 ans représentent
34:33 un mis en cause sur 10 pour coups et blessures,
34:35 un sur 5 dans les trafics de drogue,
34:38 un sur 3 dans les vols avec arme.
34:40 Il faut un sursaut d'autorité, nous sommes prêts à le donner.
34:43 Un sursaut d'autorité, ça veut tout dire, ça ne veut rien dire.
34:46 Mais au moins le constat est fait.
34:49 Le constat est fait.
34:51 Faire un constat, c'est facile.
34:53 Dire l'inverse, c'est un constat qui saute aux yeux, si vous voulez.
34:56 En est-il des actes ?
34:58 En réalité, Gabriel Attal va donc demander aux gardes des Sceaux
35:01 de refaire une réforme de la justice des mineurs.
35:04 La dernière réforme de la justice des mineurs, elle a trois ans.
35:07 Elle a été faite par le garde des Sceaux qui est en poste,
35:10 qui s'appelle Éric Dupont-Moretti.
35:12 - On constate qu'elle ne marche pas.
35:14 Ou qu'elle est insuffisante.
35:16 - Emmanuel Macron, constatant son propre échec,
35:19 demande à son gouvernement de refaire une réforme
35:22 qu'il avait lui-même demandé il y a trois ans.
35:24 - Et ça, c'est la communication.
35:26 Aujourd'hui, le gouvernement en est réduit à ce type de déclaration.
35:30 On pourrait dire, il faut être plus, que si on a besoin
35:33 d'un sursaut d'autorité, c'est qu'il n'y en avait pas avant.
35:36 Donc, cela veut dire que Gabriel Attal met en cause
35:39 l'ensemble des Premiers ministres et du Président de la République
35:42 qui gouverne depuis quelques années.
35:45 - Ce n'est pas faux.
35:47 - Donc, on peut tout...
35:49 Mais ça ne changera rien parce qu'on ne prend pas le problème
35:52 à la racine qui est la communauté éducative
35:55 et qu'on ne se donne pas les moyens dans la police
35:58 d'avoir le renseignement pour pouvoir agir.
36:00 - Bon, alors, parmi les idées, parce qu'il y a des idées
36:03 qui ont été... Mettre les enfants à problème dans les internats.
36:06 Sérieux.
36:08 - Avant qu'un jeune ne tombe vraiment dans la délinquance,
36:11 quand on s'aperçoit qu'il commence à avoir de mauvaises fréquentations,
36:14 à traîner dans la rue, nous proposerons aux parents
36:17 que leur enfant soit envoyé en internat, loin de son quartier
36:20 et de ceux qui le poussaient à plonger.
36:22 Pour ces jeunes, l'internat sera une opportunité,
36:25 celle d'apprendre, celle de retrouver un cadre,
36:28 celle de conserver intacte ses chances de réussir,
36:31 celle d'éviter de sombrer dans la spirale de la délinquance
36:34 et parfois du crime.
36:36 - Moi, j'ai des amis aussi qui étaient à l'internat.
36:39 Ce n'était pas les plus calmes, en internat.
36:42 Ce n'était pas les plus simples. Ce n'est pas ce qui faisait
36:45 le moins de conneries, pour le dire.
36:48 - Vous êtes devenu trotskiste ?
36:51 - Après, dans la jeunesse, je n'étais pas le seul, je crois, à l'époque.
36:55 Non, mais franchement, nous n'avons pas de marge de manœuvre budgétaire.
37:04 Les internats, ça se construit.
37:06 On n'a pas de place pour les prisons,
37:09 qui sont déjà à peine construites, sur-occupées.
37:12 On est donc dans cette situation où on annonce aux Français
37:17 qu'on va faire des internats.
37:19 Ça a déjà été fait.
37:21 - J'ai compris qu'il y avait des places d'internats vides.
37:24 Je ne sais pas, Johan, mais on ne construisait pas pour l'internat.
37:27 - Vous verrez.
37:29 - On va construire des internats.
37:31 - Non, mais ce sont des annonces qui ne seront pas suivies des faits,
37:35 qui vont encore plus décourager les Français.
37:37 - Je rappelle que ces annonces ont été faites à Vierichatillon,
37:40 l'endroit où Shams Eddin, 15 ans, est mort,
37:42 après avoir été tué et roué de coups
37:44 pour avoir osé parler de sexualité.
37:47 Ce qui ne se fait pas selon certains,
37:51 parler de sexualité.
37:53 A Montpellier, on peut rappeler que Samara,
37:55 vous l'avez dit tout à l'heure, a été cyber harcelée et agressée
37:58 parce qu'elle s'habillait à l'européenne.
38:00 Et là, sur ces questions qui sont sans doute plus importantes,
38:03 d'islamisation à l'école, Gabriel Attal a eu cette déclaration.
38:06 - Il n'est pas question qu'une idéologie religieuse
38:11 vienne contester la loi dans des quartiers.
38:13 Pas question qu'une jeune fille ne soit pas libre
38:15 de s'y promener sans voile si elle le souhaite.
38:17 Pas question qu'un jeune garçon ne puisse pas manger
38:19 ce qu'il souhaite, quand il le souhaite.
38:21 Partout en France, la seule loi qui s'applique,
38:24 c'est celle de la République.
38:26 Il n'y aura pas de guerre des religions à l'école.
38:28 Car à l'école, la seule règle qui vaut, c'est la laïcité.
38:32 C'est un combat sur lequel je suis en première ligne depuis longtemps.
38:35 Un combat pour lequel j'ai déjà pris des engagements forts,
38:38 suivis des faits, comme l'imperdiction de l'Abaya
38:40 et du Camis à l'école.
38:42 Un combat autour d'un mot d'ordre.
38:44 Là aussi, le pas de vague, c'est fini.
38:46 - Gabriel Attal, il parle bien d'antrisme islamiste à l'école.
38:51 - Ça existe. Mais ce n'est pas la généralité.
38:56 - Non mais ça pourrit la vie de certains élèves.
38:59 Et ça peut en tuer certains.
39:01 - Oui, par ailleurs, là vous avez raison.
39:05 Mais si on dit cela, c'est qu'on a des preuves.
39:09 C'est qu'on a constaté cet antrisme.
39:13 Donc il faut dire, puisqu'on est Premier ministre,
39:17 où et qui.
39:19 Et prendre des mesures par rapport à ces lieux.
39:22 - Supprimer l'Abaya, interdire l'Abaya, ça en faisait partie.
39:25 - Mais bon, vous avez vu que ça a même modifié la situation.
39:29 Donc je ne crois pas à ces mesures qui visent à répondre à une demande dans la société française,
39:40 qui est portée par un parti politique,
39:43 qui pendant ce temps-là ne s'exprime pas,
39:45 et ceux qui disent pouvoir le combattre,
39:48 recyclent dans leur programme ou dans leur déclaration
39:52 ce que disent le Rassemblement national.
39:55 Je trouve ça terrible.
39:57 - Dernier point, c'était l'excuse de minorité.
40:00 On a un peu évoqué, mais Gabriel Attane a annoncé aujourd'hui
40:03 que le débat allait être ouvert et qu'il pourrait être question d'une atténuation de l'excuse de minorité.
40:07 On peut aménager déjà les choses,
40:11 mais je voulais qu'on écoute une magistrate qui est intervenue aujourd'hui dans 180 minutes info.
40:15 Et son commentaire est éclairant.
40:18 - En ce qui concerne l'excuse de minorité, oui bien sûr on peut faire des choses.
40:24 Ce qui se passe en l'État, c'est que l'excuse est automatique pour certains,
40:28 c'est-à-dire diminution par deux,
40:30 et facultative pour d'autres, c'est-à-dire que le principe s'applique,
40:33 sauf si on en décide autrement.
40:35 On pourrait très bien renverser ça et dire que pour les infractions les plus graves,
40:39 les crimes, les atteintes aux policiers, les atteintes des mineurs sur les mineurs,
40:43 tout ce qu'on a vu récemment dans l'actualité dramatique,
40:47 pourrait s'inverser, c'est-à-dire que le principe par exemple,
40:50 de 16 à 18 ans, ce n'est pas d'excuse de minorité,
40:53 sauf motivation spéciale des juges.
40:55 Vous me direz, c'est juste une motivation, oui,
40:57 mais quand on inverse les principes, quand on change les paradigmes,
41:00 on peut aussi changer de pratique.
41:02 Ce qui est important au-delà du prononcer des peines,
41:04 c'est qu'elles soient exécutées et exécutées rapidement.
41:07 - C'est peut-être sans doute le plus important,
41:10 c'est peut-être là-dessus qu'il faut travailler.
41:12 - Oui, mais c'est vrai que c'est un débat qui est, j'allais dire, vieux comme le monde,
41:16 mais les politiques parlent de cette question depuis des années,
41:19 si ce n'est des décennies.
41:21 - Mais cette question de minorité, elle est dans le débat public,
41:23 mais depuis, elle l'est toujours.
41:25 - C'est peut-être parce que ça ne fonctionne plus.
41:27 C'est-à-dire que quand vous avez des gamins de 14 ou 15 ans
41:29 qui ont des couteaux et qui tuent, il y a une question qui se pose.
41:32 - Non, mais regardez où on en est.
41:35 Le Premier ministre parle.
41:39 Il ne propose pas ce qu'on vient d'entendre.
41:42 Il propose une commission.
41:44 Je veux dire, si on pense vraiment qu'il y a un antrisme dans nos écoles,
41:49 qu'on est submergé, on ne fait pas une commission.
41:52 - On prend une décision immédiate.
41:54 - Moi, ce n'est pas ma position.
41:56 Je ne comprends pas à quoi on joue.
41:59 - C'est purement électoraliste ?
42:01 Vous dites que c'est pour aller aujourd'hui dans ce moment-là ?
42:04 - Écoutez, il a une stage comme moi sur Gabriel Attal.
42:07 Le seul endroit où il est un petit peu en hausse, c'est la laïcité.
42:12 Donc, il utilise la laïcité parce que c'est son seul point fort.
42:15 - On en a terminé, mais je vous avais juste montré
42:17 une toute petite séquence pour terminer, qui va vous donner sans doute le sourire.
42:21 Ça fait partie des séquences de la série "Les imprécisions" de Joe Biden.
42:26 Il a confondu deux villes en parlant visiblement à un média américain.
42:31 Regardez.
42:32 - J'ai dit clairement aux Israéliens, n'allez pas à IFA.
42:40 Ce n'est pas... Je veux dire... Bon, peu importe.
42:45 Regardez ce que nous avons fait lorsqu'Israël a été attaqué.
42:49 - Voilà, mais il faut compter sur Joe Biden pour sauver le monde.
42:56 - Il confond des dirigeants de sa famille.
42:59 - Il y a un âge pour tout, je crois.
43:02 - C'est-à-dire ? Soyez plus précis, parce que là, on va se quitter.
43:05 Il y a un âge pour tout. Pensez que l'âge est...
43:07 - Trump est trop vieux et...
43:09 - Et Biden ?
43:10 - Biden est encore plus.
43:12 - Il passe la main.
43:13 - Trump parle mieux, il se trompe, il a des blancs dans ses interventions.
43:20 - Mais par exemple, vous vous pensez trop vieux pour être président de la République ?
43:24 - Pour mener un combat politique, parce que président de la République.
43:28 Non, parce que vous avez des gens autour de vous.
43:30 Vous avez des conseillers. Quand vous confondez IFA et RAFA,
43:33 on dit "Monsieur le Président, c'est RAFA".
43:35 Oui, bon, allez, c'est RAFA, je voulais parler.
43:37 Vous avez des gens qui font de la politique avec vous.
43:39 Mais dans un combat politique, ces failles-là, on les voit.
43:43 Et donc à partir de là, on se dit "Est-ce que je vais voter pour lui ?"
43:46 Donc on va faire passer l'autre, qui est aussi dans la difficulté mentale
43:51 par rapport à celui que l'on ne veut plus défendre.
43:55 - Il faut qu'on s'arrête. Merci beaucoup Jean-Christophe Condadix
43:57 d'avoir été avec nous ce soir.
43:59 Merci Johan dans un instant, soir info.
44:01 Maureen Vidal, et puis évidemment, comme tous les soirs,
44:04 Julien Pasquet, on se retrouve lundi. Bye bye.
44:06 On vous l'a dit, bye bye.
44:07 ♪ ♪ ♪

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