Avec Claude Cohen, maire LR de Mions ; Gilbert Collard, avocat, président de l'association Alternative France Justice ; Michel Baudouin, ancien préfet, haut fonctionnaire et essayiste.
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00:00:00Aper, la marque de vêtements qui respecte votre identité, en vente exclusive sur aper-mod.com, présente...
00:00:08Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:00:13Nous sommes en guerre.
00:00:15Les guerres de civilisation.
00:00:20Les armes, les drapeaux, les patries, les nations.
00:00:24C'est quoi ça ?
00:00:26Et tout le monde est le bienvenu sur France Inter.
00:00:40Nous sommes en guerre.
00:00:42La guerre, la guerre à tous les étages, la guerre.
00:00:45Heureusement pas toujours guerre ouverte, pas toujours guerre chaude.
00:00:50Guerre froide, guerre à bas signe, guerre à signe faible, signe au faible.
00:00:55On va en parler à tout point de vue.
00:00:57Un maire, un maire qui démissionne, un maire qui s'en va.
00:01:00Claude Cohen, maire de Mions dans le Rhône.
00:01:02Pourquoi ?
00:01:04Et bien il va nous expliquer pourquoi.
00:01:06Et il se passe quand même des choses parce qu'un livre vient de paraître.
00:01:09Qui veut la peau des maires de France ?
00:01:12Qu'est-ce qui se passe de ce point de vue là ?
00:01:14Et puis on va parler effectivement à part ce qui s'est passé hier dans Paris.
00:01:21Vous allez me dire c'est devenu quotidien, c'est même plus un fait divers.
00:01:25Manifestation d'Afghan dans Paris dans le 11e arrondissement, saccage, voiture brûlée, etc.
00:01:31On en parle quand même alors que le quotidien...
00:01:34Non, non, non, non, on va en parler effectivement avec l'avocat Gilbert Collard.
00:01:38On va se dire au fond est-ce que c'est quelque chose qu'il faut intégrer actuellement dans les actualités ?
00:01:44D'ailleurs on en a très très peu parlé dans un certain nombre de médias.
00:01:47Enfin on va parler de France Inter qui accueille tout le monde.
00:01:51Accueille-t-il vraiment tout le monde cette grande radio ?
00:01:54D'ailleurs il faut bien dire de service public mais comment ?
00:01:57Et puis tout le reste.
00:01:59Fabius, Laurent Fabius, président du conseil constitutionnel sur un possible référendum sur l'immigration.
00:02:06Non, non, non, c'est pas possible.
00:02:08Ah bon ? Pourquoi c'est pas possible ?
00:02:10Eh bien on va vous expliquer pourquoi.
00:02:11Et enfin nous allons recevoir l'auteur d'une note passionnante, d'une note intéressante, d'une note troublante.
00:02:18Michel Aubourin, haut fonctionnaire essayiste, il a écrit déjà plusieurs bouquins
00:02:22et il vient de publier au fond d'Apple les étrangers extra-européens et le logement social en France.
00:02:28Encore une fois, des choses dont on parle de temps en temps qui sont complètement explosives
00:02:32mais de temps en temps, effectivement, quelqu'un d'assez agéré, courageux et précis vient parler de quoi ?
00:02:39De la réalité.
00:02:40Et oui, le réel, ça existe.
00:02:42De temps en temps, nous l'avons rencontré.
00:02:44Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:02:48C'est vraiment agréable d'entendre une radio aussi joyeuse, même que ce soit le 7h du matin et le soir, c'est excellent.
00:02:54Sud Radio, parlons vrai.
00:02:57Appair, la marque de vêtements qui respecte votre identité, en vente exclusive sur appair-mod.com, présente...
00:03:07Ici Sud Radio.
00:03:11Les Français parlent au français.
00:03:14Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:17Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:20Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:03:23Une question.
00:03:24Qui veut la peau des maires de France ?
00:03:28Qui veut la peau des maires de France ?
00:03:30On en parle tout de suite.
00:03:32Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:03:35Le fait du jour.
00:03:37Mais là, il y a de l'eau dans le gaz.
00:03:40Et quelle eau dans le gaz.
00:03:41Bonjour monsieur le maire Pierre Bonte.
00:03:43Évidemment, c'était un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître.
00:03:47Mais quel temps.
00:03:49Et puis aujourd'hui, un livre vient de paraître.
00:03:54On va recevoir son auteur bientôt, Luc Châtel.
00:03:57Qui veut la peau des maires de France.
00:03:59Et juste, j'en parle, avant de parler aux maires du Mions.
00:04:03Ils donnent les principales agressions de maires rendues publiques en 2023.
00:04:082023.
00:04:10Je vais vous dire, j'ai compté les principales.
00:04:12L'agression violente, agression physique, agression violente et autres.
00:04:15Ou insultes, etc.
00:04:17Il y en a eu 53.
00:04:19Je ne vais pas les énumérer ici, toutes.
00:04:21Mais rappelons Saint-Brévin-les-Pins, rappelons l'Aïlée-Rose, rappelons tout cela.
00:04:26Et aujourd'hui, il y a eu beaucoup de cibles.
00:04:29Et aujourd'hui, un certain nombre de maires.
00:04:32Pas tous, mais quand même.
00:04:34Un nombre suffisant, trop important de maires, sont la cible.
00:04:38Et notamment, effectivement, le maire LR de Mions, Claude Cohen.
00:04:42Bonjour monsieur Cohen.
00:04:43Bonjour, vous m'entendez ?
00:04:45Oui, vous m'entendez bien ?
00:04:47Oui, je vous entends bien.
00:04:48Parfait, et bien moi aussi.
00:04:50Alors justement, je parlais de ça parce que j'ai reçu ce livre hier.
00:04:54Et puis évidemment, j'ai écouté, j'ai su ce qui vous est arrivé.
00:04:59Et qui est une accumulation de faits et de choses.
00:05:03Et le fait que vous avez dit, bon maintenant, moi je jette l'éponge, je démissionne.
00:05:08Ça suffit comme ça.
00:05:09Alors je voudrais d'abord que vous vous rappeliez, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:05:12Parce qu'il y a eu plusieurs choses à la fois.
00:05:14Il y a eu quelque chose au niveau, effectivement, financier,
00:05:18par rapport à ce que vous aviez demandé, par rapport à la préfecture et à l'État.
00:05:23Et puis il y a eu ces insultes, ces injures antisémites.
00:05:27Vous êtes maire de Mions depuis quand, monsieur Cohen ?
00:05:30Alors monsieur Bercov, j'ai eu l'occasion de vous rencontrer il y a quelques années à Rieux.
00:05:34Oui, exact.
00:05:35Je suis venu depuis 2014.
00:05:372014, donc 10 ans.
00:05:40J'ai pris une ligne sociale aux communes pour 2014.
00:05:45Donc qui a basculé, qui a changé d'étiquette.
00:05:48J'ai à 48% sur une triangulaire.
00:05:51J'ai été réélu à 60% des voix.
00:05:53D'accord.
00:05:55Oui, je vous en prie.
00:05:57Ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui, j'ai 75 ans.
00:06:00J'ai formé la relève.
00:06:02Il y a des élus qui peuvent prendre la relève.
00:06:07Mais ce qui s'est passé, c'est qu'aujourd'hui, il y a un cumul de problèmes.
00:06:11Et c'est pour ça que je préfère laisser les jeunes gérer maintenant les dossiers.
00:06:16Il y a eu, dans le cadre de ma ligne,
00:06:20j'avais 15 millions par mandature.
00:06:22J'avais eu 15 millions de la part de monsieur Gérard Collomb, de monsieur Tim Hilton
00:06:26et des présidents de la métropole.
00:06:28Aujourd'hui, la métropole va m'allouer entre 800 000 et 1,5 million sur le mandat.
00:06:35Par rapport à 15 millions précédentes.
00:06:39C'est ça.
00:06:40Exactement.
00:06:41Quand vous tombez à ces sommes-là,
00:06:44et vous êtes au courant qu'il n'y a plus de BGF pratiquement.
00:06:47A l'époque, on avait une BGF de 1,5 million en 2015.
00:06:51Aujourd'hui, on n'a plus rien.
00:06:53Donc l'État nous a tout sucré.
00:06:56Donc il faut continuer à gérer la ville.
00:06:58Alors on l'a gérée.
00:07:00Une ville de combien d'habitants, excusez-moi monsieur le maire ?
00:07:03Combien d'habitants ?
00:07:0415 000 habitants.
00:07:0515 000 habitants, d'accord.
00:07:06C'est une belle petite ville de la banlieue lyonnaise.
00:07:10Ce qui s'est passé, c'est que je manque de fenciers.
00:07:17La ville n'a pas de terrain.
00:07:19La préfecture voulait absolument que je construise des logements sociaux.
00:07:23Je ne suis pas contre les logements sociaux,
00:07:26mais faut-il encore avoir des terrains ?
00:07:28Bien sûr.
00:07:30Et ce qui s'est passé, c'est que je n'ai pas assez construit.
00:07:33Mais la préfecture m'a garanti et m'a mis 312% d'abondance.
00:07:40Une des plus fortes hausses, une des plus fortes taxes en France.
00:07:44312% de quoi préciser ?
00:07:47Alors vous savez qu'on doit payer, c'est limité à 5% du montant de l'investissement.
00:07:53Alors bon, il y a des villes qui vont payer 2-3 millions,
00:07:56puisque c'est des grosses villes.
00:07:58Et nous, pour une petite ville, et avec notre budget,
00:08:00la somme maxi qu'ils m'ont besoin de prendre, c'est 520 000 par an.
00:08:05Ce qui est une somme énorme pour notre commune.
00:08:08Et elle va priver nos enfants de cette somme.
00:08:12Et c'était une obligation ?
00:08:15On va parler d'ailleurs avec Michel Leboin du logement social.
00:08:20Il y a eu un rapport aussi explosif qui vient de sortir.
00:08:24Mais est-ce que c'était une obligation ?
00:08:26Parce que cette histoire de logement social,
00:08:28vous aviez l'obligation de construire combien en fait ?
00:08:32Alors on est actuellement à 18,5.
00:08:36Et on est obligé d'arriver à 25%.
00:08:39Alors être à 25%, ce qui est quand même beaucoup,
00:08:43ça ne me dérange pas d'y arriver dans la mesure où il y a des terrains.
00:08:46Mais dans la mesure où il n'y a aucun terrain,
00:08:49d'ailleurs j'incite sur un point,
00:08:51je n'ai refusé aucun permis de construire depuis que je suis là.
00:08:56Le prix du foncier est tellement élevé à néance,
00:09:00que les bailleurs se retirent.
00:09:02D'accord, on comprend bien.
00:09:04Alors il y a eu ça, et donc ils vous ont un peu,
00:09:08un peu beaucoup sanctionné pour ça, quelque part ?
00:09:11Exactement.
00:09:12D'accord.
00:09:13Et alors l'histoire justement des allusions,
00:09:17des insultes, etc., antisémites.
00:09:19Juste M. le maire, est-ce que ça a commencé
00:09:22pratiquement dès votre investiture il y a dix ans,
00:09:25ou ça s'est aggravé depuis ?
00:09:27Expliquez-nous.
00:09:28Alors ça, ça a toujours existé.
00:09:31Je crois que M. Bercov connaissait le problème,
00:09:33aussi bien que moi.
00:09:35On ne m'a jamais lâché.
00:09:37Ça a toujours existé, c'est en tant que si,
00:09:40en fonction des événements en Israël,
00:09:42c'est des jours que c'est très gros, des jours que c'est très bas.
00:09:45Mais vous savez, j'ai la potanée,
00:09:47ça ne me fait plus rien.
00:09:49Et ce n'est pas ça qui va me faire démissionner.
00:09:51C'est, si vous voulez, le cumul
00:09:53qui a fait et qui a eu ce problème.
00:09:56Mais comme j'ai la chance d'avoir une très bonne relève,
00:09:59j'ai dit, allez, laissons les jeunes gérer maintenant.
00:10:01D'accord.
00:10:02Et vous avez dit comme ça, moi je m'en vais,
00:10:04et enfin, tranquillement et en toute...
00:10:06Alors, juste un mot, M. Cohen.
00:10:09Il y a eu un communiqué de presse de la préfecture du Rhône,
00:10:11que vous devez connaître, mais je le dis...
00:10:13Oui, je le connais.
00:10:14Alors non, je le lis juste pour nos auditeurs,
00:10:17et vous allez évidemment répondre,
00:10:18contrairement à ce que le maire de Mions a indiqué dans les médias,
00:10:21aucune plainte n'a été enregistrée par les forces de l'ordre ces dernières années,
00:10:25et notamment en 2023 pour des insultes ou des menaces antisémites.
00:10:28Jamais de tel fait n'aurait été laissé sans réponse
00:10:31de la part de la préfète du Rhône et des services sous son autorité.
00:10:36Alors, Mme la préfète est là depuis peu de temps, cette préfète.
00:10:40Il y a eu deux plaintes en 2020.
00:10:44Oui.
00:10:45Ils sont allés au tribunal, etc.
00:10:47Pratiquement classé sans suite de plaintes antisémites.
00:10:50Ensuite, il y a eu cinq plaintes de la part de mes élus.
00:10:54De mes élus.
00:10:55Oui.
00:10:56Bien sûr, je suis le seul venu dans la commune de mes élus,
00:11:01classé aussi sans suite.
00:11:03Il y a trois semaines, j'ai été encore insulté, traité de sale juif,
00:11:07comme P. Régunier, mais je vais être honnête,
00:11:10je ne dépose plus de plaintes pour antisémitisme.
00:11:13Pour la simple et dite raison, rien ne sort.
00:11:16Et là, je peux vous dire que j'ai déposé une plainte,
00:11:18et j'ai le document que je peux vous faire suivre,
00:11:23qui date du 29 mars, et j'ai été insulté.
00:11:2929 mars là, 2024, vous voulez dire ?
00:11:322024, cette année.
00:11:3429 mars 2024.
00:11:36D'accord.
00:11:37J'ai été insulté en tant que maire.
00:11:39Alors, je vais vous dire, personne ne m'a téléphoné,
00:11:42personne ne m'a soutenu.
00:11:44Et bien sûr, c'est une plainte normale.
00:11:46Et je vais vous dire pourquoi je ne dépose plus de plaintes.
00:11:49Oui.
00:11:50Ma gendarmerie a un coût de travail.
00:11:52Ma gendarmerie n'a pas de temps à perdre avec les dossiers.
00:11:55Je ne vais pas aller tous les vendredis
00:11:57passer une demi-journée à la gendarmerie.
00:11:59Donc, j'ai arrêté.
00:12:01Je n'ai pas déposé de plainte sur les deux derniers faits pour antisémitisme.
00:12:05Mais là, celle du 29 mars,
00:12:07ce sont des élus et mes cadres à la mairie,
00:12:10quand ils ont vu que je me suis fait insulter,
00:12:12ils m'ont dit, monsieur le maire, vous ne pouvez pas laisser passer.
00:12:15Allez déposer plainte.
00:12:16Là, j'ai fait les copies d'écran, j'ai été à la gendarmerie,
00:12:18et j'ai donné les copies d'écran.
00:12:20Et vous avez eu des menaces de mort ?
00:12:22C'est allé jusqu'aux menaces de mort ?
00:12:24C'était en 2020.
00:12:25En 2020, oui, d'accord.
00:12:26Et là, j'ai même la lettre du préfet,
00:12:28mais de l'époque.
00:12:29Oui, je comprends.
00:12:30Voilà, mais cette préfète qui est là depuis
00:12:33peut-être un an ou un an et demi,
00:12:35elle, non.
00:12:37Elle n'est pas au courant.
00:12:38D'accord, d'accord.
00:12:39Il n'y avait pas de suite.
00:12:41Il n'y a jamais eu de suite
00:12:43par rapport aux plaintes que vous avez déposées en 2020 ?
00:12:45Non, c'est des rappels à la loi.
00:12:46Ils ont eu droit à des rappels à la loi.
00:12:48D'accord, rappels à la loi, ça veut dire faites attention,
00:12:50on verra si vous récidivez, c'est ça ?
00:12:52Voilà, c'est ça.
00:12:54Et au fond,
00:12:56que tirez-vous ?
00:12:57Alors, avec tout cela,
00:12:59avec effectivement des causes à la fois économiques,
00:13:02des causes logement social,
00:13:04des causes effectivement de racisme ou d'antisémitisme,
00:13:07le bilan que vous faites, vous,
00:13:09de votre présence,
00:13:11de votre activité de dix ans
00:13:13de mairie à Mions ?
00:13:15Alors, c'est très simple.
00:13:17J'étais un poste Facebook où j'ai annoncé,
00:13:19je parle même pour l'antisémitisme,
00:13:21où j'annonce mon départ à la population.
00:13:23J'ai eu 8.100 personnes
00:13:25qui ont visité ma page.
00:13:27J'ai eu
00:13:29plus d'un millier de mails de soutien.
00:13:31D'accord.
00:13:33Donc, les gens sont très satisfaits.
00:13:35Il y a même des gens qui me disent
00:13:37non, monsieur le maire, ne démissionnez pas.
00:13:39Et puis, quand je leur dis,
00:13:41non, je reste encore conseiller municipal,
00:13:43il y a une très bonne relève.
00:13:45Ça les sécurise.
00:13:47D'accord.
00:13:49Donc, effectivement,
00:13:51c'est quelque chose...
00:13:53C'est pas que vous démissionnez, que vous en avez assez.
00:13:55Vous dites, bon, il s'est passé tout ça.
00:13:57Maintenant, en tout cas,
00:13:59vous avez vos adjoints, des jeunes,
00:14:01qui vont prendre la relève et qui vont le faire.
00:14:03Dites-moi, ce climat-là,
00:14:05parce que, vraiment, encore une fois,
00:14:07je ne vais pas vous parler de ce livre, on va recevoir l'auteur.
00:14:09Mais cette espèce de... Alors, plus généralement,
00:14:11Claude Cohen, cette espèce
00:14:13d'agressivité qui existait
00:14:15depuis longtemps, enfin,
00:14:17qui s'est démultipliée à l'égard des maires.
00:14:19On se rappelle
00:14:21que la maison du maire
00:14:23a été enfoncée,
00:14:25la voiture béliée, etc.
00:14:27Les menaces de mort,
00:14:29on les attrape par le col,
00:14:31on les insulte.
00:14:33À quoi est-ce que vous croyez qu'il y a
00:14:35un dénominateur commun, ou c'est quoi
00:14:37ce surcroît de la violence à l'égard des maires
00:14:39qui, eux, sont à proximité, qui font leur boulot,
00:14:41et on voit le boulot que font les maires ?
00:14:43À votre avis ?
00:14:45Alors, pour moi,
00:14:47il y avait toujours un petit peu d'agression vis-à-vis des maires,
00:14:49mais c'était très faible.
00:14:51Mais depuis le Covid, les paroles
00:14:53des gens ont changé.
00:14:55Les personnes,
00:14:57aujourd'hui, se sont libérées.
00:14:59Et les personnes agressent.
00:15:01Vous savez, je fais partie d'un groupe
00:15:03à la métropole
00:15:05de Quarantine 1.
00:15:07Nous avons tous,
00:15:09nous réfléchissons,
00:15:11nous en avons parlé,
00:15:13on a tous le même problème.
00:15:15On s'est aperçus que les gens
00:15:17n'ont plus ce respect qu'ils avaient
00:15:19il y a quelques années.
00:15:21Et à votre avis, pourquoi ?
00:15:23Je ne sais pas.
00:15:25Je n'arrive pas à analyser.
00:15:27Oui, parce que,
00:15:29vraiment, quand on voit le nombre des agressions,
00:15:31agressions physiques, agressions
00:15:33mais fortes, quoi, vis-à-vis des maires,
00:15:35alors évidemment, comme on vous dit, ça a toujours existé,
00:15:37mais enfin, c'est quand même
00:15:39assez préoccupant, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:15:41Vous savez, il y a
00:15:43M. le Président Liffnard, le président de la MR,
00:15:45selon les derniers chiffres,
00:15:4772% des maires
00:15:49ne se représenteront pas
00:15:51en 2026.
00:15:5372% ne se représenteront pas ?
00:15:55C'est énorme.
00:15:57C'est vrai, il y a beaucoup,
00:15:59pour une raison d'âge, il y a
00:16:01beaucoup de petites villes, etc., mais il y a
00:16:03beaucoup qui en ont ras-le-bol.
00:16:05L'État est en train
00:16:07de nous user.
00:16:09Et vous iriez jusqu'à
00:16:11dire qu'il vous abandonne, quelque part ?
00:16:13On a été abandonnés.
00:16:15On a été abandonnés.
00:16:17Moi, j'ai eu un peu d'espoir quand j'ai entendu
00:16:19le Premier ministre,
00:16:21dans le cadre de son intervention,
00:16:23le premier jour où il a été élu,
00:16:25il a dit, on va revenir sur la loi,
00:16:27les maires pourront attribuer des logements sociaux,
00:16:29etc., etc., mais pour le moment,
00:16:31c'est des promesses. Mais je n'ai pas
00:16:33vu la réalité.
00:16:35C'est ça, vous avez été démuni de beaucoup
00:16:37de vos pouvoirs, oui, ça, beaucoup de maires le disent.
00:16:39C'est pas moi
00:16:41qui attribue des logements sociaux,
00:16:43et pourtant, de temps en temps,
00:16:45on arrive à faire des efforts.
00:16:47Personnellement,
00:16:49j'ai fait construire
00:16:51une résidence de logements sociaux
00:16:53que j'ai attribuée aux pompiers.
00:16:55Donc là, j'ai pu avoir,
00:16:57faire le choix
00:16:59de mes habitants. Mais c'est pas que le choix,
00:17:01parce que tout le monde a le droit d'avoir une belle maison,
00:17:03quel que soit le citoyen.
00:17:05Mais il faut aussi construire
00:17:07de très belles résidences pour les logements sociaux.
00:17:09Bien sûr, bien sûr.
00:17:11Merci beaucoup, merci beaucoup
00:17:13Claude Cohen, en tout cas pour vos éclaircissements.
00:17:15Merci beaucoup, Claude Cohen.
00:17:17Je rappelle que vous êtes maire LR de Muence.
00:17:19On va se retrouver dans un instant
00:17:21où on sera en direct avec l'avocat Gilbert Collard
00:17:23qui sera avec nous pour parler de ce qui s'est passé ce week-end
00:17:25à Paris. Une manifestation entre
00:17:27Afghans et forces de l'ordre qui a dégénéré.
00:17:29A tout de suite sur Sud Radio.
00:17:50Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:17:54Les manifs se suivent et ne se ressemblent pas.
00:17:56Si, si, si. En ce moment,
00:17:58elles se suivent et elles se ressemblent.
00:18:00Plus ou moins. Avec plus ou moins de violence.
00:18:02Violence verbale.
00:18:04Mais aussi violence physique.
00:18:08Alors, décomposition française
00:18:10ou pas, on en parle tout de suite.
00:18:13Sud Radio, André Bercov.
00:18:16Bercov dans tous ses états.
00:18:18Ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:18:20Manhattan, Kaboul.
00:18:22Manhattan, Kaboul. Effectivement.
00:18:24Rien à voir, mais
00:18:26Manhattan va très très mal en ce moment.
00:18:28Il faut le dire. Pour tous ceux qui vont
00:18:30à New York, ils le disent.
00:18:32Il se passe vraiment beaucoup de choses.
00:18:34Et puis Kaboul,
00:18:36on sait ce que c'est depuis
00:18:38que Kaboul est à nouveau sous la coupe
00:18:40des talibans les plus radicaux.
00:18:42Et puis Paris, et puis Paris,
00:18:45il y a eu une mobilisation
00:18:47d'Afghans
00:18:49en hommage aux victimes de l'incendie
00:18:51du 7 avril 2024, rue de Charonne.
00:18:53Il y avait eu un incendie,
00:18:55il y a eu deux victimes, effectivement, afghanes.
00:18:57Donc une manifestation est organisée.
00:18:59Et, ce qui est
00:19:01assez bon, manifestation,
00:19:03pourquoi pas, on peut comprendre très très bien.
00:19:05Mais après, voilà,
00:19:07voitures incendiées,
00:19:09panneaux renversés,
00:19:11poteaux renversés, etc.
00:19:14Et puis le onzième arrondissement
00:19:16à Paris, voilà, comme d'autres,
00:19:18dans d'autres villes de France, ça y est,
00:19:20c'est effectivement
00:19:22la violence la plus totale.
00:19:24Les policiers qui essayent d'endiguer
00:19:26la chose et qui, de temps en temps, sont
00:19:28obligés de reculer, comme à la Foire du Trône,
00:19:30comme, on pourrait en citer 40,
00:19:32on pourrait faire 5 heures sur les violences.
00:19:34Et, à côté,
00:19:36il y avait une autre manifestation qui, elle,
00:19:38est restée pacifique, mais c'était quand même
00:19:40police tue, police assassin,
00:19:42police dégueulasse, etc.
00:19:44Voilà,
00:19:46sur une manifestation antiraciste
00:19:48et qui, effectivement,
00:19:50les seuls qui sont racistes en France,
00:19:52il paraît, c'est la police.
00:19:54Tout le reste, ce sont des brebis,
00:19:56des moutons, des agneaux
00:19:58absolument merveilleux, qui n'ont
00:20:00jamais un mot plus haut que l'autre
00:20:02et qui ne manifestent
00:20:04jamais, ne font
00:20:06jamais aucune des prédations, etc.
00:20:08Gilbert Collard, bonjour.
00:20:10Bonjour.
00:20:12L'avocat que vous êtes,
00:20:14le député européen
00:20:16que vous êtes, au fond,
00:20:18quand on parle de cela, on se dit
00:20:20bon, ça devient presque une espèce d'antienne
00:20:22que l'on répète et on a
00:20:24l'impression que ça devient un spectacle
00:20:26pour ceux qui sont derrière leur
00:20:28écran de télévision
00:20:30et pour les autres, ceux qui habitent là, etc.
00:20:32Ils disent qu'est-ce qu'on peut faire, on ne peut rien faire
00:20:34et puis, le ministre de l'Intérieur
00:20:36vient dire, ce n'est pas possible,
00:20:38et puis d'autres mêmes choses, et puis ceux qui insultent
00:20:40la police, on a l'impression,
00:20:42franchement, si ce n'était pas aussi préoccupant,
00:20:44Gilbert Collard, d'une pièce de théâtre,
00:20:46une espèce de tragique comédie,
00:20:48une espèce d'opéra bouffe,
00:20:50ou d'opérette bouffe qui se renouvelle
00:20:52sans que rien ne change.
00:20:54Vous auriez pu dire en un numéro
00:20:56mais modeste le titre, tout simplement
00:20:58citoyen du pays,
00:21:00du ras-le-bol, parce que
00:21:02on se demande,
00:21:04on se demande
00:21:06est-ce que cela va s'arrêter ?
00:21:08Deux manifestations à Paris,
00:21:10une par
00:21:12des afghans,
00:21:14à la suite de l'incendie de la rue Charonne,
00:21:16l'autre par des
00:21:18militants
00:21:20pour la Palestine,
00:21:22contre le racisme et l'islamophobie.
00:21:24Dans la première manifestation,
00:21:26on a des afghans,
00:21:28accueillis par la France,
00:21:30logés, chauffés,
00:21:32nourris, dorlotés
00:21:34par la France,
00:21:36qui, après avoir manifesté,
00:21:38on se demande pourquoi du reste,
00:21:40même si on peut respecter, bien sûr,
00:21:42le droit de manifester,
00:21:44se livrent à des émeutes,
00:21:46cassent, renversent des voitures,
00:21:48se heurtent violemment à la police.
00:21:50Mais qui retournent en Afghanistan,
00:21:52qu'est-ce que les gens disent ?
00:21:54On est en train
00:21:56d'assister à des
00:21:58manifestations
00:22:00qui testent,
00:22:02le test est fait maintenant,
00:22:04la capacité de la France
00:22:06à encaisser policièrement,
00:22:08émotivement,
00:22:10financièrement,
00:22:12psychologiquement,
00:22:14des violences
00:22:16répétées qui
00:22:18s'incrustent dans la vie sociale.
00:22:20Il faut quand même savoir,
00:22:22et je renvoie à cette étude
00:22:24parce qu'elle est profondément
00:22:26intéressante, il faut quand même
00:22:28savoir, quand on lit l'enquête de
00:22:30un livre noir qui a
00:22:32infiltré des réseaux d'extrême-gauche,
00:22:34quand on lit la journaliste...
00:22:36– Nous avons reçu cette journaliste, effectivement.
00:22:38– Voilà, Pauline Condamines
00:22:40raconte que
00:22:42toutes ces associations
00:22:44d'extrême-gauche,
00:22:46elles utilisent les migrants,
00:22:48elles utilisent les Afghans,
00:22:50elles utilisent les sans-papiers
00:22:52pour les faire descendre
00:22:54dans la rue,
00:22:56afin de provoquer
00:22:58des ordres, afin de provoquer
00:23:00à l'émeute. Qu'est-ce qu'ils cherchent ?
00:23:02Tout simplement
00:23:04à user les nerfs
00:23:06de la démocratie. Là, il y a
00:23:08un projet
00:23:10politique de
00:23:12déstabilisation du pays
00:23:14et ils sont en train d'y arriver.
00:23:16Parce que cette habitude dont vous parliez
00:23:18fort justement, elle est
00:23:20en train finalement de créer
00:23:22une espèce d'apathie.
00:23:24Il y a eu une manifestation
00:23:26des émeutes,
00:23:28la police est là et comme vous le disiez
00:23:30tout à l'heure, on devient
00:23:32complètement spectateur
00:23:34de ce qui se passe.
00:23:36On devient tous en quelque sorte
00:23:38des commentateurs cinématographiques
00:23:40de la vie médiatique.
00:23:42On est là devant le poste de télé
00:23:44et on commente l'horreur,
00:23:46le désordre. Quand vous pensez
00:23:48que lors de la manif
00:23:50contre le racisme
00:23:52et l'islamophobie,
00:23:54on a placardé
00:23:56des affiches concernant
00:23:58CNews, Morandini
00:24:00et les autres sont affichées
00:24:02comme si
00:24:04on devait les rechercher.
00:24:06On en est là maintenant.
00:24:08En réalité, on a affaire
00:24:10à une volonté organisée
00:24:12de déstabiliser
00:24:14complètement
00:24:16la société par l'usure.
00:24:18On est à 100 jours
00:24:20des Jeux Olympiques.
00:24:22Vous vous rendez compte
00:24:24de ce qui risque d'arriver ? Pourquoi ?
00:24:26Parce qu'on laisse
00:24:28faire ces associations.
00:24:30C'est elles qui sont derrière
00:24:32ces émeutes. Il faudrait
00:24:34maintenant que le pouvoir
00:24:36– c'est un pouvoir
00:24:38du blabla, c'est un pouvoir
00:24:40sonore, il n'a
00:24:42aucune réalité –
00:24:44mais si on avait enfin au pouvoir
00:24:46un pouvoir en capacité
00:24:48de réagir, ces associations
00:24:50seraient non seulement
00:24:52dissoutes, mais feraient l'objet d'examens
00:24:54de fiscalité
00:24:56et ne recevraient plus
00:24:58de subventions, sauf à être
00:25:00complices de la part de ceux qui les subventionnent.
00:25:02Vous comprenez ?
00:25:04– C'est vrai que ce que vous dit Gilbert Collard
00:25:06sur le fait, j'ai lu aussi
00:25:08le magazine Livre Noir,
00:25:10ce que raconte Pauline Condamine,
00:25:12c'est aussi qu'ils font
00:25:14sur tableau Excel
00:25:16le relevé des migrants, ils leur disent
00:25:18bon, allez, allez, là ou là ou là,
00:25:20mais vous avez dit, on attend quand
00:25:22est-ce que ça s'arrêtera, mais
00:25:24apparemment,
00:25:26jusqu'à présent, ça ne s'arrête pas
00:25:28et surtout, vous dites, effectivement
00:25:30ça crée une apathie, mais
00:25:32pourquoi, alors Gilbert Collard, parce que c'est la question,
00:25:34pourquoi ça ne crée pas aussi
00:25:36une réaction ? Parce que, je ne sais pas,
00:25:38les français ne se sont pas tous
00:25:40des zombies, ils ne se sont pas transformés
00:25:42en hologrammes complètement
00:25:44passifs, qu'est-ce qui fait que
00:25:46en tout cas, la réaction,
00:25:48on ne la voit pas vraiment, vous allez me dire que c'est plus
00:25:50compliqué, il ne s'agit pas d'appel à la violence,
00:25:52mais quand même, qu'est-ce qui se passe ?
00:25:54Non, mais la réaction, on le sait,
00:25:56un homme de culture comme vous le sait mieux que moi,
00:25:58l'histoire prend son temps,
00:26:00heureusement ou malheureusement, j'en sais rien,
00:26:02ça serait une discussion qu'on pourrait avoir,
00:26:04l'histoire prend son temps,
00:26:06mais à un moment donné, elle présente
00:26:08l'addition. Regardez
00:26:10la France insoumise,
00:26:12qui pendant longtemps a empêché les gens de parler,
00:26:14aujourd'hui,
00:26:16c'est elle, et vous me direz souvent,
00:26:18elle le cherche, qui ne peut pas parler.
00:26:20Il y a plusieurs temps,
00:26:22dans l'histoire, d'abord,
00:26:24les gens, termes génériques,
00:26:26ont l'impression, en regardant
00:26:28la télé, en suivant les réseaux
00:26:30sociaux, qu'émotionnellement
00:26:32ils font quelque chose. Moi je le vois,
00:26:34j'ai des copains qui me disent, ah j'ai entendu
00:26:36un tel, ah j'ai suivi
00:26:38un tel, et alors, et après, qu'est-ce que tu as fait ?
00:26:40Qu'est-ce que tu as fait ?
00:26:42Tu as fait de l'action auditive,
00:26:44et après, ça c'est un temps,
00:26:46et puis il va y avoir un second temps, où les gens
00:26:48vont réagir, et là, ce sera le temps,
00:26:50malheureusement, que je
00:26:52déplore, mais ce sera la faute
00:26:54de nos gouvernants charlatans,
00:26:56impuissants, de la
00:26:58réaction violente.
00:27:00Les gens en ont marre,
00:27:02mais ça va mettre du temps, mais ça va
00:27:04forcément, hélas, arriver,
00:27:06par la faute de la
00:27:08carence, et enfin, comment peut-on
00:27:10accepter que des gens
00:27:12qu'on héberge, qu'on reçoit,
00:27:14qu'on aide
00:27:16avec nos impôts,
00:27:18manifestent, et après fassent
00:27:20l'émeute ?
00:27:22Tous les gens photographiés,
00:27:24identifiés, comme étant
00:27:26des réfugiés, des bénéficiaires
00:27:28du droit d'asile, des sans-papiers,
00:27:30ce qui ne veut rien dire,
00:27:32qui ont participé à des émeutes,
00:27:34des OQTF,
00:27:36des OQTF, devraient repartir
00:27:38dans les 48 heures, il n'y a plus
00:27:40de cadeaux à faire, on ne peut plus
00:27:42faire de cadeaux, et il faut
00:27:44prier le ciel électoral
00:27:46pour qu'il envoie au pouvoir
00:27:48un mouvement,
00:27:50un parti
00:27:52fort, capable
00:27:54de faire ce qu'il dit,
00:27:56et de dire ce qu'il fait,
00:27:58et non plus des blablateurs,
00:28:00des marchands de mots,
00:28:02voilà !
00:28:04On voit dans les chiffres, justement,
00:28:06on va recevoir Michel Auboin,
00:28:08les Afghans sont parmi la population migrée
00:28:10les plus importants, parmi les plus importants
00:28:12qui sont reçus, je ne parle pas de l'Afrique du Nord, bien sûr,
00:28:14c'est quand même tout à fait étonnant,
00:28:16mais comme vous dites, malheureusement
00:28:18si on ne veut pas que
00:28:20la marmite saute et qu'il y ait de la violence,
00:28:22il serait temps d'agir, il serait temps, en tout cas
00:28:24pour les princes qui nous gouvernent, d'agir,
00:28:26mais ça, est-ce que ce sera un vœu pieuge
00:28:28et Gilbert Collard, ça reste à démontrer.
00:28:30Merci beaucoup, en tout cas.
00:28:32Merci de votre...
00:28:34Merci Gilbert Collard d'avoir été avec nous,
00:28:36je rappelle que vous êtes député européen, reconquête
00:28:38et aussi président de l'association...
00:28:40Non, non, non, pas reconquête !
00:28:42Non, non, non, j'ai quitté !
00:28:44Député européen...
00:28:46J'appelle même un voté utile, alors attendez...
00:28:48Pardon, j'ai pas mis ma fiche à jour,
00:28:50excusez-moi.
00:28:52C'est pas grave, c'est un peu difficile, il faut le reconnaître.
00:28:54Merci beaucoup Gilbert Collard d'avoir été avec nous,
00:28:56on va marquer une courte pause sur Sud Radio,
00:28:58on va se retrouver pour les perles, les huées
00:29:00et les bravos d'André Bercoff, à tout de suite.
00:29:02Sud Radio Bercoff,
00:29:04dans tous ses états, appelez maintenant
00:29:06pour réagir 0 826
00:29:08300 300.
00:29:10Ici Sud Radio,
00:29:14les français
00:29:16parlent au français.
00:29:18Je n'aime pas la blanquette
00:29:20de veau. Je n'aime pas
00:29:22la blanquette de veau.
00:29:24Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:29:26Le service public, le service
00:29:28public, les radios et les médias
00:29:30de service public, évidemment que
00:29:32nous payons, n'oublions pas, nous sommes
00:29:34les copropriétaires
00:29:36de Radio France, de
00:29:38France Télévision,
00:29:40etc.
00:29:42Alors voilà, de temps en temps,
00:29:44ils s'engagent, ils disent des choses,
00:29:46ils font des déclarations, et c'est très
00:29:48très bien, et puis c'est
00:29:50très bien fait, il n'y a aucun problème, nous ne parlons
00:29:52pas de la qualité, mais nous parlons de la diversité.
00:29:54Pourquoi ? A tout de suite.
00:29:56Sud Radio Bercoff,
00:29:58dans tous ses états.
00:30:00Les perles du jour.
00:30:02Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
00:30:04Beaucoup de gens,
00:30:06beaucoup de princes ou de princesses
00:30:08qui nous gouvernent ont ce mot à la bouche.
00:30:10Attention, on fait, on fait,
00:30:12notamment récemment,
00:30:14donc Radio France, comme on sait,
00:30:16a engagé un tournant environnemental,
00:30:18un tournant extrêmement important,
00:30:20ils ont annoncé, etc.
00:30:22Très important. Et juste un mot
00:30:24là-dessus, ils disent, en tant que médias,
00:30:26par exemple, nous nous tenons
00:30:28résolument du côté de la science,
00:30:30en sortant du champ du débat,
00:30:32en sortant du champ du débat,
00:30:34la crise climatique.
00:30:36Ça veut dire que si vous osez dire
00:30:38que la crise climatique, oui, c'est plus
00:30:40compliqué que ça, ah non, non, non, il n'y a pas
00:30:42de débat là-dessus. Son existence,
00:30:44comme son origine humaine, je répète le communiqué
00:30:46de Radio France,
00:30:48est un fait scientifique établi,
00:30:50pas une opinion parmi d'autres.
00:30:52Voilà. Donc, on sort
00:30:54du champ de la discussion,
00:30:56puisque si vous osez dire
00:30:58que le réchauffement climatique
00:31:00et autres est peut-être
00:31:02plus compliqué que ça,
00:31:04et peut-être contesté dans la manière dont
00:31:06il se présente, dehors,
00:31:08dehors. Mais je croyais que
00:31:10nous étions 65 millions
00:31:12ou 35 millions de foyers
00:31:14à payer la redevance, et nous avons des opinions
00:31:16très diverses, et un certain nombre
00:31:18de personnalités du monde scientifique,
00:31:20et ils sont nombreux, ont des opinions
00:31:22très diverses. Eh ben non, la question
00:31:24ne sera pas posée. C'est ce qu'a
00:31:26dit notamment Adèle Van Riet,
00:31:28dans une conférence de
00:31:30presse, donc la
00:31:32patronne de
00:31:34France Inter, pardon,
00:31:36écoutez ce qu'elle a dit
00:31:38sur ses engagements.
00:31:40En tant que service public,
00:31:42nous avons, il y a certaines valeurs qui sont
00:31:44toutes au service de l'intérêt général, puisque nous sommes
00:31:46une radio publique, donc on se doit de servir
00:31:48l'intérêt général. Dans le cadre
00:31:50de cette mission, nous
00:31:52avons choisi, mais c'est Radio France,
00:31:54en ce qui concerne par exemple le réchauffement climatique
00:31:56et la cause écologique,
00:31:58de ne pas donner la parole
00:32:00à des personnes qui contesteraient
00:32:02le fait même du réchauffement climatique.
00:32:04C'est un engagement. C'est un engagement de
00:32:06Radio France au nom d'une
00:32:08valeur qui est à la hauteur de la
00:32:10mission qu'on doit accomplir. Ça n'est pas
00:32:12du blacklisting de personnes
00:32:14en particulier. Je pense qu'on a pris les mêmes précautions
00:32:16pendant le Covid, évidemment.
00:32:18Par ailleurs, ces polémiques, là, pour le coup,
00:32:20c'est devenu mon quotidien, sont
00:32:22complètement déconnectées de la manière que nous
00:32:24avons de faire la radio, et tout le monde est le bienvenu sur France Inter.
00:32:26Alors ça, c'est magnifique.
00:32:28Écoutez bien, c'est intéressant
00:32:30de voir comment chimiquement
00:32:32pur la conduction peut s'opérer.
00:32:34Il n'est pas question
00:32:36nous avons sorti
00:32:38de notre champ quiconque
00:32:40contesterait le réchauffement
00:32:42climatique. Nous avons
00:32:44sorti cela de notre champ. Mais par
00:32:46ailleurs, mais par ailleurs,
00:32:48tout le monde est le bienvenu sur France Inter
00:32:50et Radio France. Il n'y a pas
00:32:52de liste noire. Il n'y a pas de liste noire.
00:32:54Et, ajoute Sonia
00:32:56De Villers, autre journaliste de France Inter,
00:32:58on a fait la même chose
00:33:00pendant le Covid.
00:33:02Ah bon ! On a fait la même chose
00:33:04pendant le Covid. C'est à
00:33:06tous ces espèces
00:33:08d'apprentis
00:33:12charlatans, bien sûr, comme
00:33:14l'épidémiologue ou le
00:33:16Didier Raoult ou Christian Perron
00:33:18ou tous les autres qui
00:33:20disaient qu'il y a peut-être des
00:33:22problèmes avec soit le
00:33:24vaccin, soit le virus, soit
00:33:26l'origine du virus, n'ont pas été
00:33:28écartés, n'ont pas
00:33:30passé une fois sur dix mille,
00:33:32mais surtout, mais surtout, mais surtout,
00:33:34parlons un tout petit peu des
00:33:36scientifiques, mais des scientifiques
00:33:38américains mettent en question
00:33:40lisez Olivier Postelvigne,
00:33:42lisez
00:33:44sur les éoliennes
00:33:46par exemple, autre chose, Fabien Bouglet,
00:33:48c'est très intéressant, Fabien Bouglet
00:33:50par exemple, qui est expert en énergie, lui,
00:33:52eh bien, il a été reçu
00:33:54sur Radio France jusqu'en
00:33:562019. Il a sorti
00:33:58son bouquin sur les éoliennes en 2019
00:34:00et après, attention, interdit
00:34:02le séjour. Christian Gérondeux,
00:34:04polytechnicien ou fonctionnaire
00:34:06qui a parlé effectivement
00:34:08des problèmes
00:34:10du réchauffement climatique,
00:34:12du CO2, etc.
00:34:14Eh bien, lui, jamais. Lui, lui,
00:34:16alors ça fait des années et des années,
00:34:18on ne le connaît pas. Non, non, Gérondeux, de quoi vous parlez ?
00:34:20François Gervais, physicien,
00:34:22médaillé
00:34:24du CNRS par l'Académie des Sciences,
00:34:26physicien qui a parlé
00:34:28effectivement du climat dans plusieurs
00:34:30livres, etc. Eh bien, lui,
00:34:32ça fait pratiquement
00:34:34depuis 2018 qu'il n'a
00:34:36jamais été invité. Et on
00:34:38pourrait en citer des autres,
00:34:40des dizaines d'autres. Ce que je
00:34:42veux dire par là, c'est que
00:34:44c'est cette phrase qui est
00:34:46extraordinaire. Alors que tous les scientifiques
00:34:48vous disent, nous nous tenons résolument
00:34:50du côté de la science. Mais la science,
00:34:52tous les scientifiques le disent, pas moi,
00:34:54moi je ne suis pas un scientifique, le disent,
00:34:56la science est discussion, la science est
00:34:58contestation, la science est toujours
00:35:00en train de discuter, de mettre
00:35:02en question et de se mettre en question.
00:35:04Donc, quand vous vous tenez résolument
00:35:06du côté de la science ou
00:35:08vous, maîtres et maîtresses du service
00:35:10public, vous devriez inviter
00:35:12la diversité. Et vous n'avez pas
00:35:14que des charlatans
00:35:16et des soi-disant charlatans en fait,
00:35:18qui sont beaucoup moins charlatans qu'un certain
00:35:20nombre de médecins de plateau
00:35:22et de laborantins de plateau
00:35:24et de modélisateurs de plateau que nous avons
00:35:26vu circuler du matin au soir
00:35:28et du soir au matin. Alors attendez,
00:35:30laissez parler les gens, faites
00:35:32la discussion, les pour et les contre,
00:35:34laissez les gens prendre
00:35:36le temps de discuter, prendre le temps
00:35:38d'étudier, prendre le temps de voir,
00:35:40c'est ça votre boulot. Alors,
00:35:42c'est très intéressant parce que
00:35:44vous savez qui répondent très bien, c'est
00:35:46les humoristes. Et vous allez entendre
00:35:48les humoristes de France Inter
00:35:50parler de diversité,
00:35:52d'accueil, sans blacklisting,
00:35:54écoutez, c'est très très très
00:35:56intéressant. Je crois qu'il y a
00:35:58Guillaume Meurice et
00:36:00comment il s'appelle ?
00:36:02Je sais pas si c'était quelqu'un de bien, Coluche,
00:36:04parce que je pense que s'il était encore vivant, il serait de droite
00:36:06aujourd'hui, Coluche.
00:36:08Hein ? Ramzy ?
00:36:10Si Coluche était encore vivant, il serait de droite, non ?
00:36:12Ah, il y a des chances, ouais.
00:36:14On s'interdit rien dans cette émission.
00:36:16Si on s'interdit, on équilibre.
00:36:18On équilibre, ouais. C'est vrai qu'on
00:36:20essaie de faire une vanne de gauche, une vanne
00:36:22d'extrême-gauche, une vanne d'ultra-gauche,
00:36:24pour vraiment avoir tout le panel du
00:36:26spectre politique.
00:36:28Le pluralisme. Le pluralisme.
00:36:30Ah oui, Laurent, c'est un mot
00:36:32qu'on a inventé.
00:36:34Voilà, voilà,
00:36:36la vérité sort de la bouche des humoristes.
00:36:38C'est quoi, c'est quoi la diversité ?
00:36:40Eh ben, on va faire une blague de gauche,
00:36:42un peu d'ultra-gauche, et un peu
00:36:44d'extrême-gauche, voilà ! Quand vous dites qu'on n'est pas divers,
00:36:46on est totalement divers !
00:36:48Regardez, on accueille tout le monde, voilà.
00:36:50C'est bien, c'est bien que les humoristes
00:36:52de France Inter, ou Éric Ramzy,
00:36:54puis les autres, répondent à la
00:36:56directrice de France Inter.
00:36:58Toujours intéressant.
00:37:00Sud Radio, Bercov, dans tous
00:37:02ses états.
00:37:03Gibercola, ça vous avez retenu, évidemment,
00:37:05à Gainsbourg, la Marseillaise, selon Gainsbourg.
00:37:07Et Gibercola, que nous recevions
00:37:09à propos des manifestations, se dit
00:37:11attention, attention, vous savez, l'apathie
00:37:13est là,
00:37:15de temps en temps, mais il peut y avoir
00:37:17des réactions, et des réactions extrêmement
00:37:19violentes,
00:37:21et personne ne peut souhaiter des réactions violentes.
00:37:23Mais voyez, par exemple, vous vous rappelez,
00:37:25on en a parlé longtemps, ce
00:37:27Philippe, Philippe, qui a été
00:37:29tabassé à mort, les yeux
00:37:31crevés, le visage
00:37:33absolument méconnaissable,
00:37:35à Grande-Sainte,
00:37:37jeune homme de 15 ans, par 3 personnes,
00:37:39voilà, et on rappelait
00:37:41que le maire de la commune appelait
00:37:43à ne pas céder à la psychose,
00:37:45on n'avait qu'un sentiment d'insécurité,
00:37:47bon, et puis là, là,
00:37:49un adolescent, j'ai 15 ans, hier,
00:37:51a été retrouvé nu dans la rue, après avoir été
00:37:53agressé à Grande-Sainte, justement, dans la ville.
00:37:55La victime,
00:37:57cet adolescent, était un cousin de l'un des mineurs
00:37:59suspectés d'avoir frappé à mort
00:38:01Philippe, un jeune homme de 22 ans, agressé
00:38:03dans la nuit, dont on parlait, etc.
00:38:05Enquête a été ouverte
00:38:07par le parquet de Dunkerque, etc.
00:38:09Le maire renouvelle son appel
00:38:11au calme,
00:38:13mais attendez, si vous
00:38:15continuez à laisser les agressions,
00:38:17les tabassages, les assassinats
00:38:19ou les viols,
00:38:21sans réponse juridique véritable,
00:38:23sans sanctions, sans sanctions
00:38:25véritables, vous ne croyez pas que
00:38:27un jour, et que personne ne le souhaite,
00:38:29il va y avoir des réactions
00:38:31chez les amis, la famille,
00:38:33les proches ou autres, des gens
00:38:35qui en auront marre de se faire
00:38:37saigner comme des poulets ?
00:38:39Vous ne croyez pas qu'il peut y avoir
00:38:41effectivement que c'est un sentiment
00:38:43humain d'avoir
00:38:45pas seulement tendre la joue gauche,
00:38:47faire une marche blanche,
00:38:49faire des ballons
00:38:51et chanter Imagine
00:38:53de Lennon, il y a peut-être des gens
00:38:55qui auront envie de réagir.
00:38:57Et franchement, si vous ne voyez pas
00:38:59que plus cette atmosphère va
00:39:01continuer, plus il y aura
00:39:03ce qui se passe, plus à un moment donné,
00:39:05le couvercle de la marmite risque
00:39:07de sauter et personne ne le souhaite,
00:39:09enfin quand même, soyez
00:39:11un tout petit peu connaisseur de la nature humaine,
00:39:13même si vous, vous êtes bien protégé,
00:39:15bien couvert,
00:39:17vous êtes bien dans la ouate,
00:39:19oui, mais
00:39:21ceux qui ne sont pas dans la ouate, à un moment donné,
00:39:23ils sont 90% des français,
00:39:25ça risque de provoquer
00:39:27des problèmes. Et franchement,
00:39:29si vous voulez les éviter,
00:39:31agissez, si encore
00:39:33ce mot veut dire quelque chose pour vous.
00:39:39Vous savez, le conseil constitutionnel,
00:39:41constitutionnel,
00:39:43c'est en principe un des
00:39:45contre-pouvoirs de la République, extrêmement
00:39:47important, donc
00:39:49qui dit la loi
00:39:51et qui peut effectivement
00:39:53contrecarrer telle ou telle
00:39:55intention du gouvernement, de tous les
00:39:57gouvernements, quels qu'ils soient.
00:39:59Et Laurent Fabius était
00:40:01invité, il y a
00:40:03très très peu de temps, là,
00:40:05à la radio, n'est-ce pas, et
00:40:07hier soir, c'était hier soir, effectivement,
00:40:09sur LCI, Laurent Fabius,
00:40:11président du conseil constitutionnel,
00:40:13ainsi un premier ministre, comme vous le savez,
00:40:15et on l'a
00:40:17interrogé sur la
00:40:19possibilité d'un référendum sur l'immigration.
00:40:21Et voici
00:40:23ce qu'il a répondu.
00:40:25Quand vous regardez
00:40:27la Constitution, il y a
00:40:29différentes possibilités de référendum,
00:40:31mais le référendum auquel il
00:40:33fait allusion, c'est un référendum dit de l'article
00:40:3511. Qu'est-ce que dit cet
00:40:37article 11 ? C'est que
00:40:39le président de la République, sur proposition du gouvernement,
00:40:41peut organiser un référendum,
00:40:43sur quoi ? Sur
00:40:45la politique économique,
00:40:47la réforme de la politique économique,
00:40:49la réforme de la politique sociale,
00:40:51ou la réforme de la politique environnementale.
00:40:53Et la migration, on peut considérer que c'est quand même
00:40:55au sujet économique, entre autres. Non,
00:40:57c'est pas ce que considèrent les juristes,
00:40:59la migration, c'est
00:41:01un problème en soi.
00:41:03Donc ce serait impossible ?
00:41:05La plupart des juristes considèrent que
00:41:07ce n'est pas possible, dans le cadre de l'article 11.
00:41:09Alors, c'est très
00:41:11intéressant ce que dit Laurent Fabius.
00:41:13Personnalité, nom des
00:41:15moindres. Est-ce que
00:41:17la migration est un problème social
00:41:19ou économique ? Non, non.
00:41:21Non, non, non, c'est pas ce que dit l'article 11.
00:41:23Non, non. Effectivement,
00:41:25vous savez, ce sont les républicains qui avaient,
00:41:27avec un nombre de signatures
00:41:29suffisantes, avait demandé
00:41:31qu'on lance un référendum d'initiative
00:41:33partagée sur les migrations. Je rappelle
00:41:35que le dernier référendum en France, c'était en 2005.
00:41:37Depuis, attention, on est prêts
00:41:39à 20 ans. Voilà. Eh bien,
00:41:41voilà le président du conseil
00:41:43constitutionnel qui dit non. Écoutez,
00:41:45pour la plupart des juristes, ça n'applique pas à l'article 11.
00:41:47Donc, circuler,
00:41:49il n'y a rien à voir. Pas question
00:41:51de faire un référendum sur les migrations
00:41:53puisque on ne parle
00:41:55que de l'article 11, que si ça concerne
00:41:57les domaines économiques et sociaux.
00:41:59Vous n'allez pas me dire que l'immigration
00:42:01concerne l'économique et le social. Non, non.
00:42:03L'immigration concerne l'artistique,
00:42:05le culturel,
00:42:07la musique, peut-être la gastronomie.
00:42:09Je ne sais pas. Voilà.
00:42:11Mais l'économique et le social,
00:42:13de quoi vous parlez ? Voilà ce que
00:42:15dit le président
00:42:17du conseil constitutionnel
00:42:19supposé être
00:42:21un contre-pouvoir.
00:42:23Je vous laisse juger.
00:42:25On a marqué une courte pause sur Sud Radio.
00:42:27On se retrouve après les infos
00:42:29de 13h où André Bercoff recevra pour le face-à-face
00:42:31Michel Auboin.
00:42:33A tout de suite sur Sud Radio.
00:42:35Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:42:37midi 14h.
00:42:39André Bercoff.
00:42:41Avec Aper, la marque de vêtements
00:42:43qui respecte votre identité
00:42:45en vente exclusive sur aper-mod.com
00:42:47Aper, la marque
00:42:49de vêtements qui respecte votre identité
00:42:51en vente exclusive sur
00:42:53aper-mod.com
00:42:55présente
00:42:57Sud Radio Bercoff dans tous ses états
00:42:59le face-à-face.
00:43:0113h04 sur Sud Radio.
00:43:03Vous recevez Michel Auboin
00:43:05au fonctionnaire essayiste
00:43:07sur Sud Radio pour ce face-à-face.
00:43:09Jusqu'à 14h. Appuyez les auditeurs, vous aurez la parole.
00:43:110826 300 300.
00:43:13Michel Auboin, bonjour.
00:43:15On vous avait reçu d'ailleurs
00:43:17avec beaucoup de plaisir quand vous avez publié
00:43:19le 40 ans dans les cités.
00:43:21Je rappelle quand même, parce que c'est
00:43:23important que nous recevons ici
00:43:25des personnes qui savent ce dont ils parlent.
00:43:27C'est pas le cas partout.
00:43:29Ancien préfet, inspecteur général
00:43:31de l'administration, vous avez exercé
00:43:33de 2009 à 2013
00:43:35les fonctions de directeur du ministère de l'Intérieur
00:43:37en charge de l'intégration des étrangers
00:43:39et des naturalisations.
00:43:41Vous avez publié donc, je dis, 40 ans dans les cités
00:43:43et puis là récemment
00:43:45et le défi d'être français aux presses
00:43:47de la cité également.
00:43:49Et là vous venez de sortir
00:43:51c'est ça qui nous a vraiment attiré
00:43:53je viens de le lire, un fascicule
00:43:55passionnant, une brochure
00:43:57un texte assez court mais
00:43:59très dense à l'excellente
00:44:01Fondation pour l'innovation politique qui font un très
00:44:03bon travail de rapport sur
00:44:05effectivement les différents aspects de la réalité
00:44:07qu'elle soit économique, sociale ou autre.
00:44:09Et vous avez publié, Michel Leboin,
00:44:11les étrangers extra-européens et le
00:44:13logement social en France.
00:44:15Et quand on le lit, vous voyez, c'est une
00:44:17quelques dizaines de pages et c'est une bombe.
00:44:19C'est une bombe parce que vous dites carrément
00:44:21simplement des réalités, vous rappelez des réalités
00:44:23que simplement
00:44:25on connaît mais qu'on a tendance
00:44:27à les mettre sous le boisseau.
00:44:29Alors je voudrais déjà
00:44:31rappeler quand même aux auditeurs
00:44:33c'est quoi un logement social, quel rôle
00:44:35il joue, quelle proportion il y a de logements sociaux.
00:44:37Rappelez un tout petit peu
00:44:39la base.
00:44:41Le rôle du logement social, c'est
00:44:43d'abord de loger des personnes qui sont en difficulté
00:44:45de logement.
00:44:47Avec peu de revenus, etc.
00:44:49Souvent avec peu de revenus ou en tout cas
00:44:51avec des revenus qui ne sont pas en adéquation
00:44:53avec le marché.
00:44:55Et donc le logement social
00:44:57ça existe dans
00:44:59tous les pays d'Europe et presque dans tous
00:45:01les pays du monde, enfin en tout cas dans tous les pays développés
00:45:03mais ça s'adresse à une
00:45:05frange de la population, la frange qui a
00:45:07un besoin de logement
00:45:09et souvent dans une
00:45:11vocation transitoire, c'est-à-dire on a besoin de
00:45:13logement social parce qu'on
00:45:15traverse un mauvais espace et on se
00:45:17rétablit et évidemment on quitte le logement social.
00:45:19En France, on a
00:45:21inventé un système qui est très différent,
00:45:23qui est unique en Europe
00:45:25qui d'une certaine façon
00:45:27est la conséquence de l'appel
00:45:29de l'abbé Pierre en 1954.
00:45:31C'est comme quoi parfois les meilleures intentions
00:45:33du monde finissent par créer
00:45:35des phénomènes.
00:45:37Et là c'est vraiment le cas.
00:45:39Et je sais que j'en parle,
00:45:41c'est presque un tabou de parler de
00:45:43l'abbé Pierre, mais en 59
00:45:45l'État
00:45:47a réagi à cet appel
00:45:49qui était justifié à l'époque
00:45:51et commence
00:45:53avec les moyens du bord à
00:45:55construire des séries de
00:45:57logements dans des zones
00:45:59excentrées, enfin dans des zones à bas coûts
00:46:01de foncier pour dire les choses un peu scientifiquement
00:46:03en fait assez loin des centres-villes, derrière
00:46:05des voies ferrées, dans des endroits où personne n'est.
00:46:07Ça commence vraiment
00:46:09au début des années 60. Et puis
00:46:11la vocation du logement social
00:46:13alors c'est de loger des personnes qui ont
00:46:15perdu leur logement. Vous vous rappelez,
00:46:17on est après les bombardements, on a encore
00:46:19beaucoup de gens, moi dans mon enfance,
00:46:21je suis né en 56, dans mon enfance, il y avait encore
00:46:23des gens qui vivaient dans des grottes, dans des
00:46:25wagons de chemin de fer, etc.
00:46:27Et donc ça leur a
00:46:29été destiné. Et ces logements
00:46:31étaient construits à la
00:46:33va-vite, disons, et devaient être
00:46:35destinés à être démolis. En fait, c'est pas
00:46:37du tout ce qui s'est passé, parce qu'au moment
00:46:39où les Français qui logeaient dans ces
00:46:41HLM ont commencé à accéder au logement
00:46:43via le pavillon de banlieue, où en général c'était
00:46:45ça, à ce moment-là
00:46:47on a vu l'arrivée de la première vague
00:46:49migratoire familiale.
00:46:51Le regroupement familial, oui c'est ça.
00:46:53Le regroupement familial. Et donc des familles
00:46:55qui arrivaient du Maghreb
00:46:57et qu'on avait besoin de loger.
00:46:59Et ces familles ont trouvé place dans le logement social.
00:47:01Et du coup la vocation
00:47:03du logement social initial a disparu.
00:47:05Et dès le départ...
00:47:07Vous voulez dire que le regroupement familial a bouleversé
00:47:09la notion même de logement social.
00:47:11Je pense, ça n'aurait pas dû, mais c'est quand même ce qui s'est passé.
00:47:13C'est un peu ce qu'on mesure d'ailleurs à travers
00:47:15ce rapport.
00:47:17Et dès le départ
00:47:19on a introduit dans le système
00:47:21un mécanisme
00:47:23qui va jouer contre
00:47:25nous, va contre nous, contre
00:47:27le logement social en général
00:47:29et contre la France en particulier,
00:47:31qui est le droit à habiter à vide
00:47:33dans un logement social. C'est-à-dire
00:47:35c'est le seul endroit où il n'y a pas de bail.
00:47:37Vous n'avez pas un bail qui met fin
00:47:39à votre location.
00:47:41Vous avez un droit à
00:47:43demeurer.
00:47:45Mais est-ce que ça a été légalisé, écrit ou pas ?
00:47:47C'est un texte
00:47:49qui lui est antérieur,
00:47:51c'est-à-dire qui date
00:47:53de l'après-guerre.
00:47:55Mais vraiment,
00:47:57on comprend peut-être au départ,
00:47:59mais c'est comme toujours.
00:48:01Nous on est quand même les champions du monde de ça, c'est-à-dire qu'on part toujours
00:48:03de bonnes intentions, et puis après les bonnes intentions
00:48:05dérivent et à la fin on se retrouve devant
00:48:07une sorte de monstre administratif.
00:48:09Donc bail extensif indéfiniment ?
00:48:11Aux enfants,
00:48:13normalement non.
00:48:15Mais quand on mesure
00:48:17aujourd'hui
00:48:19ce qu'est devenu le logement social,
00:48:21les logements HLM pour faire vite,
00:48:23on s'aperçoit que vous avez
00:48:25d'abord des gens qui sont restés toute leur vie,
00:48:27et puis ensuite vous avez
00:48:29issus de l'immigration des gens qui sont restés toute leur vie,
00:48:31puis leurs enfants qui sont restés toute leur vie,
00:48:33puis maintenant les petits-enfants qui restent
00:48:35dans le même quartier.
00:48:37Et donc on a la troisième génération
00:48:39de familles
00:48:41originaires d'Afrique du Nord
00:48:43pour l'essentiel, qui demeurent
00:48:45dans ces logements.
00:48:47Et du coup on ne comprend pas bien
00:48:49pourquoi ces familles n'ont pas
00:48:51accédé à la propriété
00:48:53en France, et du coup on mesure
00:48:55à l'inverse le pourcentage
00:48:57des accès à la propriété
00:48:59selon les origines,
00:49:01et on se rend compte que
00:49:03tout ça est
00:49:05relié.
00:49:07Les familles qui restent
00:49:09longtemps dans le logement social,
00:49:11pendant trois générations, sont celles qui accèdent
00:49:13le moins à la propriété.
00:49:15Donc la question se pose,
00:49:17et je me l'étais
00:49:19déjà posée il y a quelques années, mais je n'avais pas
00:49:21l'ensemble des données. Et là ce qui est intéressant,
00:49:23c'est que l'INSEE, qui ne l'a peut-être pas fait exprès,
00:49:25a laissé ces données
00:49:27en libre d'accès,
00:49:29et donc du coup on peut faire
00:49:31un travail qu'on ne faisait pas il y a dix ans.
00:49:33Et donc à travers ce travail...
00:49:35Oui, alors qu'est-ce qu'on voit ?
00:49:37On s'aperçoit que
00:49:39de toute
00:49:41évidence,
00:49:43certaines communautés étangères,
00:49:45je suis obligé de parler de communautés, parce qu'en fait
00:49:47c'est mesuré par communautés
00:49:49d'origine, algériens,
00:49:51marocains, afrique subsaharienne, afrique centrale,
00:49:53asie, etc.
00:49:55turcs, turquises, et donc
00:49:57que ces groupes ont des comportements très différents,
00:49:59très différents,
00:50:01et en gros on a deux groupes qui sont
00:50:03très présents dans le logement social.
00:50:05Le premier des groupes, c'est l'Afrique
00:50:07subsaharienne, qui sont
00:50:09pour des raisons que, comme
00:50:11ancien directeur de l'intégration, je peux évoquer,
00:50:13parce que j'ai beaucoup travaillé
00:50:15avec ces communautés, qui sont liées à l'image très positive
00:50:17qu'ils ont du logement.
00:50:19C'est-à-dire qu'en Afrique, si vous allez
00:50:21dans un appartement, c'est très valorisant.
00:50:23Si vous vous retrouvez dans un appartement
00:50:25en Mantes-la-Jolie, c'est pareil, c'est très valorisant aussi.
00:50:27Du coup, ces
00:50:29populations restent. Et puis,
00:50:31la deuxième partie qui est la plus étonnante,
00:50:33c'est la population algérienne,
00:50:35qui, normalement, aurait dû s'intégrer
00:50:37depuis trois générations, quand même,
00:50:39et accéder à la propriété, mais qui, en fait,
00:50:41sans doute, n'a pas fait du tout ce choix.
00:50:43C'est-à-dire qu'en fait, ils ont gardé le bénéfice
00:50:45qu'on tire d'un logement HLM,
00:50:47parce qu'évidemment, vous comprenez bien que le logement HLM, c'est moins cher
00:50:49que le logement dans le secteur privé.
00:50:51C'est quoi, juste, je veux une incise,
00:50:53c'est quoi le prix moyen ?
00:50:55Le prix moyen, c'est 650 euros
00:50:57par mois, mais ça dépend
00:50:59beaucoup du niveau d'allocation
00:51:01dont vous disposez, parce que
00:51:03j'ai vu l'autre jour une dame
00:51:05qui payait 400 euros, par exemple,
00:51:07mais vous avez aussi des gens qui ont des
00:51:09enfants, et qui, avec le mécanisme
00:51:11de l'allocation logement,
00:51:13l'APL, finissent par payer
00:51:15moins de 100 euros par mois.
00:51:17Donc, même si vous avez des revenus modestes,
00:51:19le logement HLM vous permet de...
00:51:21C'est là
00:51:23où le bât blesse,
00:51:25d'une certaine façon, parce que
00:51:27même avec des revenus modestes,
00:51:29vous avez une petite marge de manœuvre
00:51:31que vous pouvez utiliser pour autre chose.
00:51:33Et à quoi c'est utilisé ?
00:51:35Probablement, à acquérir
00:51:37des biens, non pas en France, mais dans le pays d'origine.
00:51:39Dans le pays d'origine. Au bled,
00:51:41comme on dit.
00:51:43Sauf que maintenant, c'est plutôt sur la côte et des belles maisons.
00:51:45On va en parler,
00:51:47Michel Auboin, après cette toute petite pause
00:51:49avec vous et Stéphane.
00:51:51Chers auditeurs, pour témoigner, posez vos questions
00:51:53à Michel Auboin, qui est notre invité, jusqu'à 14h.
00:51:55Vous connaissez le numéro.
00:51:570 826 300 300. A tout de suite sur Sud Radio.
00:52:25Je n'aime pas la blanquette de vent.
00:52:27Sud Radio Bercov,
00:52:29dans tous ses états.
00:52:31Michel Auboin, les étrangers extra-européens
00:52:33et le logement social en France.
00:52:35Passionnant document paru
00:52:37à la Fondation de l'innovation politique
00:52:39à fondapol.org.
00:52:41Et justement,
00:52:43Michel Auboin, on a parlé
00:52:45justement, l'enfer épavé
00:52:47de bonnes intentions et les effets indésirables.
00:52:49Il n'y a pas que dans le Covid.
00:52:51On a parlé du droit au maintien dans les lieux,
00:52:53mais vous parlez d'autres facteurs
00:52:55passionnants. L'illusion
00:52:57de la mixité sociale. En fait,
00:52:59ce que vous dites, c'est que c'est bien
00:53:01mixité sociale, mais il y a regroupement
00:53:03communautaire et très peu de mixité.
00:53:05En quelques mots.
00:53:07Dans l'ensemble du logement social,
00:53:09vous avez une hiérarchie.
00:53:11Et en haut de la hiérarchie,
00:53:13vous avez les quartiers qui sont les plus
00:53:15concentrés. Ceux qui étaient
00:53:17les plus loin, d'une certaine façon, des centres-villes
00:53:19et qu'on a laissés
00:53:21dans leur état
00:53:23initial, d'une certaine façon. Ces quartiers-là
00:53:25qui forment les quartiers qu'on appelle
00:53:27aujourd'hui QPV, quartiers politiques
00:53:29de la ville, mais en fait qu'on devrait appeler les quartiers
00:53:31les plus insécures de France.
00:53:33Ou qu'on appelle faussement quartiers populaires, c'est encore autre chose.
00:53:35Oui, c'est justement pour ça que c'est intéressant de le dire.
00:53:37Parce qu'on verra que ce n'est pas du tout le cas.
00:53:39Mais ces quartiers-là, qui sont
00:53:411500 et qui occupent toute l'actualité
00:53:43parce qu'il n'y a pas un jour qui passe où vous n'avez pas une actualité
00:53:45qui est liée à un quartier, que ce soit le trafic de drogue,
00:53:47les assassinats, etc.
00:53:49Dans ces quartiers-là,
00:53:51plus vous êtes en haut dans cette hiérarchie
00:53:53de la concentration des quartiers
00:53:55de l'habitat, plus vous avez
00:53:57des communautés étrangères.
00:53:59Tout en haut de cette hiérarchie, vous n'avez
00:54:01pratiquement plus de Français d'origine française.
00:54:03Vous avez moins de 10% des Français
00:54:05qui habitent dans ces 1500
00:54:07quartiers. Donc, on voit
00:54:09très bien ce phénomène
00:54:11qui traduit une forme de communautarisation.
00:54:13Alors, sur le terrain,
00:54:15c'est moins évident parce qu'évidemment, on ne met pas
00:54:17les communautés dans les mêmes
00:54:19cages d'escalier, mais la tendance
00:54:21globale, elle est quand même à ça. C'est-à-dire que
00:54:23globalement, les gens se retrouvent autour
00:54:25de même culture.
00:54:27Oui, c'est sûr.
00:54:29Vous parlez, c'est intéressant
00:54:31de rappeler ce que c'est que le droit
00:54:33au logement opposable, justement.
00:54:35Vous en parlez, c'est un des facteurs de...
00:54:37Oui. Dans les facteurs,
00:54:39là aussi, les bonnes intentions
00:54:41qui finissent par créer des catastrophes,
00:54:43le droit au logement opposable, c'est une loi Borloo.
00:54:45En fait,
00:54:47dans cette affaire-là,
00:54:49vous ne pouvez pas stigmatiser l'un
00:54:51ou l'autre des bords politiques
00:54:53des gouvernements. Chacun a poursuivi
00:54:55la route comme s'il ne s'était rien passé avant.
00:54:57Ils ont tous
00:54:59resté dans la même ligne.
00:55:01Et ça se poursuit.
00:55:03C'est en fait la même administration du logement
00:55:05qui continue
00:55:07de promouvoir les mêmes textes depuis
00:55:0940 ans, pour le coup,
00:55:11et les politiques les absorbent sans jamais
00:55:13les contester.
00:55:15Alors, c'est quoi, ça, exactement ?
00:55:17Ça, c'est...
00:55:19Évidemment, comme il y a des listes
00:55:21considérables pour avoir un logement social,
00:55:23surtout en Ile-de-France, avec des
00:55:25taux de rotation qui sont très faibles,
00:55:27M. Borloo avait
00:55:29imaginé de faire des priorités.
00:55:31En fait, des droits
00:55:33dites au logement opposable,
00:55:35c'est-à-dire que si vous n'avez pas à vous demander un logement,
00:55:37vous ne l'avez pas, vous faites condamner l'État.
00:55:39Et donc,
00:55:41il fait une liste des priorités. Et dans la liste
00:55:43des priorités, qu'est-ce qu'il met en premier ?
00:55:45Les familles qui viennent d'être expulsées.
00:55:47Et vous voyez l'effet pervers
00:55:49du système, c'est-à-dire que vous avez des familles
00:55:51qui n'ont pas payé leur loyer,
00:55:53qui sont expulsées,
00:55:55qui ont créé des troubles graves à leur public,
00:55:57qui sont expulsées,
00:55:59et qui redeviennent prioritaires
00:56:01pour accéder de nouveau à un logement social.
00:56:03Ah, parce que Borloo
00:56:05et autres ne voient pas les motifs de l'expulsion ?
00:56:07Non. Ils n'ont pas vu le motif
00:56:09des expulsions, ils ne voient que...
00:56:11Ils sont expulsés.
00:56:13Et donc, l'effet
00:56:15pervers de tout ça, et moi je m'en suis rendu
00:56:17compte récemment, mais je pense que c'est
00:56:19fondé, c'est que vous avez des gens
00:56:21qui volontairement,
00:56:23vous êtes locataire dans le secteur privé,
00:56:25vous avez un petit propriétaire retraité qui vous loue
00:56:27son appartement, vous ne payez pas son loyer,
00:56:29et vous allez devenir,
00:56:31vous allez être expulsé, et vous allez
00:56:33devenir prioritaire pour avoir un logement social.
00:56:35Vous voyez le mécanisme ?
00:56:37Autre mécanisme...
00:56:39Donc je vais essayer de me faire expulser...
00:56:41Ça serait tellement mieux.
00:56:43Et par ailleurs, autre façon,
00:56:45vous avez
00:56:47des enfants qui trafiquent de la cocaïne
00:56:49dans votre cage d'escalier, tout le monde en a marre
00:56:51parce que c'est insupportable,
00:56:53on fait appel à la police,
00:56:55le bailleur social saisit la justice,
00:56:57la justice vous expulse.
00:56:59À ce moment-là, le préfet, au nom de la loi Borloo,
00:57:01la loi Dallaud, enfin la loi Borloo,
00:57:03se retourne vers le bailleur social,
00:57:05et maintenant que vous l'avez expulsé, vous devez leur loger.
00:57:07Et donc on va déplacer
00:57:09dans la cage d'escalier d'à côté,
00:57:11la même famille qui a mis le cirque...
00:57:13On passe dans le même immeuble quoi...
00:57:15Ça ne change rien,
00:57:17surtout qu'on les remet toujours dans le même type de quartier.
00:57:19Donc en fait, toute la politique que mène actuellement
00:57:21M. Dormanin
00:57:23de lutte contre le trafic de drogue
00:57:25dans les quartiers, elle est vouée à l'échec.
00:57:27Puisque de toute façon, on ne pourra pas déplacer les familles qui y sont.
00:57:29Extraordinaire ça.
00:57:31Ce qui prouve que votre fille est muette,
00:57:33c'est du Molière.
00:57:35Si ce n'est pas aussi préoccupant, c'est hallucinant.
00:57:37Oui, mais c'est dans l'exemple
00:57:39d'une administration
00:57:41qui continue
00:57:43de résonner sur des fondements
00:57:45qui n'étaient pas nets.
00:57:47Si vos prémices sont faux...
00:57:49Ce qui est très étonnant,
00:57:51c'est la façon dont tout ça
00:57:53a perduré ou perdure encore.
00:57:55D'ailleurs, il y a une proposition de loi
00:57:57ou un projet de loi du gouvernement
00:57:59qui va intervenir bientôt.
00:58:01Dans les documents,
00:58:03on va retrouver la même logique.
00:58:05Je me fais expulser, je suis prioritaire.
00:58:07Grosso modo.
00:58:09Peu importe tes raisons.
00:58:11Vous parlez aussi de la prise en charge des familles monoparentales
00:58:13qui ont effectivement de l'avantage.
00:58:15Ça, c'est vraiment
00:58:17un autre effet pervers de la priorisation.
00:58:19La priorisation
00:58:21du logement, ça entraîne
00:58:23la fabrication d'un algorithme
00:58:25par le ministère du Logement.
00:58:27Donc bientôt, c'est juste l'informatique qui va décider
00:58:29de votre installation. Donc, toute la question
00:58:31est de savoir qui est prioritaire sur les autres.
00:58:33Et donc, si vous mettez,
00:58:35comme c'est le cas aujourd'hui, une mère célibataire
00:58:37avec trois enfants est systématiquement prioritaire,
00:58:39vous avez une catégorie de famille
00:58:41particulière.
00:58:43Oui, ce n'est pas tellement
00:58:45les Français qui...
00:58:47Et puis surtout, il n'y a aucune...
00:58:49Dans les critères de l'algorithme, il n'y a aucun
00:58:51critère qui porte sur
00:58:53l'ancienneté, sur le territoire.
00:58:55Par exemple, y compris l'ancienneté sur la commune.
00:58:57Pour être français, quelqu'un qui habite la commune
00:58:59pourrait être prioritaire.
00:59:01C'est quelqu'un qui vient juste d'arriver,
00:59:03une femme qui vient juste d'arriver
00:59:05avec ses trois enfants,
00:59:07elle devient prioritaire sur des gens qui attendent
00:59:09leur logement depuis 15 ans et qui pourtant sont nés
00:59:11dans la commune.
00:59:13Au nom de justice, égalité, etc.
00:59:15Et alors, les
00:59:17constatations éthico-religieuses, vous en avez parlé
00:59:19et effectivement, on voit pourquoi ce mécanisme...
00:59:21Et d'ailleurs,
00:59:23vous donnez aussi des proportions.
00:59:25C'est l'Afrique subsaharienne, l'Afrique du Nord
00:59:27qui sont majoritaires.
00:59:29Oui, c'est l'Afrique du Nord
00:59:31et dans l'Afrique du Nord,
00:59:33les Algériens, on l'a dit tout à l'heure.
00:59:35Et puis l'Afrique subsaharienne, sans doute
00:59:37pour d'autres raisons, mais comme c'est une immigration
00:59:39plus récente, il ne faut pas forcément
00:59:41tirer les mêmes conclusions parce qu'on peut penser
00:59:43qu'ils viennent d'arriver pour
00:59:45beaucoup, donc ils viennent en HLM. Est-ce qu'ils vont
00:59:47y rester ou pas ? Est-ce qu'ils vont acquérir
00:59:49une propriété ou pas ? On n'en sait rien.
00:59:51Et à l'inverse,
00:59:53vous avez, par exemple, les Turcs
00:59:55ne vont pas dans le logement HLM.
00:59:57Ou à la marge.
00:59:59C'est une question culturelle ?
01:00:01Oui, c'est une question culturelle.
01:00:03En fait, c'est leur mode de culture,
01:00:05on peut en penser ce qu'on veut, mais
01:00:07de type familial fait qu'ils préfèrent
01:00:09acheter des grandes maisons
01:00:11qu'ils réparent eux-mêmes, en général, avec
01:00:13deux familles ou une grande famille.
01:00:15Ça leur permet d'avoir tout le monde
01:00:17sous le coude et puis ça leur permet aussi
01:00:19d'éviter d'avoir les filles qui peuvent
01:00:21risquer d'être agressées dans les quartiers.
01:00:23Et alors, justement,
01:00:25vous parlez aussi, alors là, qu'est-ce qu'on a parlé
01:00:27de la carte scolaire et l'évitement
01:00:29et le contournement de la carte scolaire ?
01:00:31C'est presque tellement évident
01:00:33parce qu'en fait, vous avez, et quand on parle
01:00:35de la carte scolaire, on parle d'abord des collèges.
01:00:37À chaque fois,
01:00:39c'est contesté, y compris par mes amis
01:00:41de l'éducation nationale, mais quand même, il n'y a pas
01:00:43un seul fait divers que vous traitez depuis
01:00:45cinq ans concernant des
01:00:47adolescents pour lequel il n'y a pas une question de collège.
01:00:49La référence des adolescents,
01:00:51c'est le collège, c'est là où ils vivent essentiellement.
01:00:53Et
01:00:55le collège, c'est quand même
01:00:57le lieu le plus dangereux qu'on puisse connaître aujourd'hui en France.
01:00:59Et quand vous avez un petit
01:01:01garçon ou une petite fille
01:01:03qui a 11 ans et demi et qui rentre en sixième,
01:01:05vous pouvez vous faire peur quand vous voyez comment
01:01:07fonctionnent les collèges aujourd'hui dans ces quartiers.
01:01:09Et vraiment, ce n'est pas à noircir
01:01:11le tableau, c'est généralisé ?
01:01:13En tout cas,
01:01:15il y a une différence très nette entre les uns et les autres.
01:01:17C'est clair.
01:01:19Ce qui n'empêche pas, parce que je ne suis pas d'accord non plus
01:01:21avec ce que j'entends, ce qui n'empêche pas
01:01:23les enseignants de ces quartiers d'être
01:01:25en général
01:01:27d'excellents professeurs.
01:01:29Parce que d'abord, ils sont volontaires pour y aller
01:01:31et deuxièmement, contrairement à ce qui se dit,
01:01:33ils sont obligés d'y faire régner la discipline.
01:01:35Moi, je veux dire, quand je vais dans des collèges
01:01:37des quartiers, même les quartiers les plus mal famés,
01:01:39je n'entends jamais une mouche voler dans les classes.
01:01:41Quand je vais dans des collèges
01:01:43plus ordinaires,
01:01:45j'entends beaucoup de bruit.
01:01:47Donc, ce n'est pas du tout la même chose.
01:01:49Je pense qu'ils sont obligés d'être plus sévères,
01:01:51et puis après tout, on ne vient pas les chercher non plus,
01:01:53l'inspection ne vient pas les visiter très souvent,
01:01:55pour des raisons qu'on comprend.
01:01:57Donc, ils font plutôt un bon travail,
01:01:59mais ils ont plus d'enfants
01:02:01en grande difficulté,
01:02:03et surtout à l'extérieur, parce que ce n'est pas dans le collège
01:02:05que ça se joue, c'est à l'extérieur du collège que tout se passe.
01:02:07Bien sûr, la plupart du temps.
01:02:09Et alors, cette espèce de...
01:02:11En fait, ce que vous décrivez,
01:02:13c'est absolument passionnant,
01:02:15c'est-à-dire, vous décrivez en fait une loi
01:02:17qui est partie de bonnes intentions,
01:02:19une politique qui est partie de bonnes intentions,
01:02:21mais ça s'est totalement...
01:02:23Oui, totalement
01:02:25dérivé vers le pire,
01:02:27il faut bien le dire.
01:02:29Et c'est très étonnant,
01:02:31quand on reprend cette histoire,
01:02:33je l'avais déjà fait un peu à travers 40 ans dans les cités,
01:02:35parce qu'en fait, moi, ma formation de base,
01:02:37c'était l'histoire. Donc, j'aime bien analyser
01:02:39les choses en fonction de la façon
01:02:41dont elles ont évolué
01:02:43au cours des âges. Et 40 ans dans les cités,
01:02:45c'était tout à fait étonnant de voir comment,
01:02:47là aussi, on avait laissé, pendant toutes ces années
01:02:49et d'ailleurs, ce terme de 40 ans, il est entré
01:02:51dans le public, parce que je l'entends tout le temps,
01:02:53même si le livre est sorti il y a plus de 5 ans,
01:02:55donc on devrait dire 45 ans, mais bon,
01:02:57c'est toujours les 40 ans.
01:02:59Mais là, c'est exactement pareil.
01:03:01Et moi, je dois dire, honnêtement,
01:03:03je ne m'en étais pas rendu compte à ce point-là.
01:03:05J'avais l'intuition,
01:03:07mais c'est vraiment en écrivant ce document
01:03:09et en y passant du temps que je me suis rendu
01:03:11compte qu'on était parti d'une
01:03:13bonne intention, et tout ça
01:03:15a totalement dérivé.
01:03:17Oui, vous le racontez très bien, encore une fois,
01:03:19vraiment, je vous recommande de lire
01:03:21ce rapport, les étrangers extra-européens
01:03:23de logement social en France.
01:03:25Ça en dit long, parce que d'un côté, il y a liberté,
01:03:27égalité, fraternité, et puis on voit
01:03:29comment c'est retranscrit,
01:03:31dérivé,
01:03:33déformé. Et là,
01:03:35ce n'est pas une question d'étrangers ou pas,
01:03:37c'est une question politique, et d'abord politique au sens large du terme.
01:03:39On va marquer une courte pause sur Sud Radio.
01:03:41On va se retrouver dans un instant avec
01:03:43Michel Oboy, qui est toujours notre invité,
01:03:45jusqu'à 14h, et puis vous, vous aurez la parole.
01:03:470 826 300 300.
01:03:49A tout de suite sur Sud Radio.
01:03:51Sud Radio Bercov,
01:03:53dans tous ses états. Appelez maintenant
01:03:55pour réagir 0 826 300 300.
01:03:59Ici Sud Radio.
01:04:03Les Français parlent au français.
01:04:05Les carottes
01:04:07sont cuites.
01:04:09Les carottes sont cuites.
01:04:11Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
01:04:13Le rapport
01:04:15très éclairant de Michel Oboy
01:04:17sur les étrangers extra-européens
01:04:19et le logement social en France.
01:04:21Je rappelle quelques chiffres
01:04:23que vous rappelez, Michel Oboy.
01:04:25La France détient aujourd'hui un quart
01:04:27des 21 millions de logements sociaux
01:04:29de l'Union Européenne.
01:04:31Il y a 28 pays, 27 pays,
01:04:33et la France, le quart
01:04:35des 21 millions de logements sociaux.
01:04:37Et les HLM, dans l'Hexagone,
01:04:39en France, le quart du
01:04:41parc des logements urbains.
01:04:43Faut le rappeler. Aussi,
01:04:45quelque chose de très important,
01:04:47le nombre de logements sociaux
01:04:49n'a cessé d'augmenter ces dernières années.
01:04:51Près de 650 000
01:04:53nouveaux logements en 10 ans,
01:04:55avec aujourd'hui 5,4 millions
01:04:57de logements sociaux,
01:04:59et la demande
01:05:01sur plan l'offre,
01:05:03il y a des gens qui attendent, comme vous le disiez, depuis des années.
01:05:05Et enfin, c'est ce truc extraordinaire,
01:05:07c'est, vous le dites, vous l'écrivez,
01:05:09le logement social
01:05:11est devenu, pour certains bénéficiaires,
01:05:13une ronde de situation à vie transmissible,
01:05:15dans certains cas, à leurs enfants, et aux enfants,
01:05:17de leurs enfants aux petits-enfants, quoi, etc.
01:05:19Alors, ça veut dire qu'au fond,
01:05:21les vrais pauvres
01:05:23sont... Enfin, les vrais pauvres,
01:05:25il y a une population, hein, qui soit immigrée
01:05:27ou française, ou... D'ailleurs, immigrée,
01:05:29vous dites très bien, je rappelle,
01:05:31c'est personne née étrangère
01:05:33à l'étranger.
01:05:35Il faut rappeler ça, c'est pas des personnes nées en France,
01:05:37devenues françaises. Personne née étrangère
01:05:39à l'étranger. Très bien. Mais,
01:05:41donc, les vrais pauvres, enfin, les gens
01:05:43de pression précaire, ce ne sont pas les mieux
01:05:45logés. C'est, enfin, le prioritaire,
01:05:47en aucun cas.
01:05:49C'est tout le paradoxe du logement social, c'est là la vraie
01:05:51dérive, parce qu'en fait,
01:05:53le logement social a raté sa vocation,
01:05:55de loger les gens en difficulté.
01:05:57Donc, là aussi,
01:05:59vous avez toujours un mécanisme juridique
01:06:01derrière. Tout ça est une affaire
01:06:03de... Et c'est des
01:06:05mécanismes que, étrangement, on ne met
01:06:07jamais en cause. Donc, il y a un mécanisme
01:06:09juridique qui fait que vous devez avoir
01:06:11un minimum de revenus pour accéder au logement
01:06:13social, pour que vous puissiez payer votre
01:06:15loyer, et que vous puissiez...
01:06:17Et que vous rassuriez, d'une
01:06:19certaine façon, le bailleur social.
01:06:21Donc, il faut que...
01:06:23C'est ce qu'on appelle ça, le principe du reste à vivre,
01:06:25et tout ça est dans le code de l'urbanisme.
01:06:27Pardon, je voulais me poser une question. Quelqu'un qui a le
01:06:29RSA est
01:06:31susceptible du logement social
01:06:33ou pas ?
01:06:34Ça dépend beaucoup de
01:06:36la composition de sa famille.
01:06:38Parce que, dans le calcul, vous
01:06:40reprenez l'APL, en particulier
01:06:42la vocation pour le logement.
01:06:44Donc, si vous avez des enfants, oui,
01:06:46il peut accéder au logement social.
01:06:48S'il n'a pas d'enfants, en fait, c'est ça
01:06:50le vrai problème. C'est-à-dire, les jeunes
01:06:52couples, les personnes âgées
01:06:54isolées...
01:06:56Et puis, les gens
01:06:58qui vivent... Tous ceux qui ont des revenus
01:07:00aléatoires. Les commerçants,
01:07:02par exemple, n'ont pas accès au logement
01:07:04social. Je pense que les agriculteurs,
01:07:06s'ils demandaient, n'auraient pas accès non plus, etc.
01:07:08Donc, c'est tous les gens qui ont des revenus...
01:07:10Les commerçants n'ont pas accès.
01:07:12Parce que, oui, ils n'ont pas de revenus
01:07:14fixes. Il faut
01:07:16avoir... Un peu comme quand vous
01:07:18empruntez pour avoir votre maison, mais là, on comprend pourquoi.
01:07:20Vous rassurez la banque, vous devez
01:07:22prouver que vous pouvez payer un tiers de vos revenus
01:07:24chaque mois pour payer vos charges.
01:07:26Là,
01:07:28vous allez rassurer le
01:07:30bailleur social, dont la vocation est sociale.
01:07:32Parce que je rappelle que sans ça, on l'appellerait
01:07:34bailleur public. Alors que la banque
01:07:36n'a pas une vocation sociale.
01:07:38Et donc, pour assurer les grands organismes de
01:07:40logements sociaux, puisque derrière tout ça, vous avez des
01:07:42mastodontes, des organismes qui gèrent des
01:07:44centaines de milliers de logements sociaux,
01:07:46on doit... Enfin,
01:07:48la personne qui fait une demande de logement doit prouver
01:07:50qu'elle a trois fois le loyer.
01:07:52Mais si le loyer moyen était 600 euros,
01:07:54elle ne peut accéder au logement social que si
01:07:56elle a 1800 euros.
01:07:58Et donc, même si
01:08:00on a des loyers plus bas, mais
01:08:02quand même...
01:08:04Même avec 300, il faut 900 euros.
01:08:06Et ça, tout le monde ne les a pas.
01:08:08Il faut bien comprendre que
01:08:10une jeune femme qui travaille dans un
01:08:12supermarché, à temps partiel
01:08:14pour l'essentiel, elle ne gagne pas
01:08:16ça. Et toute une série d'autres gens non plus.
01:08:18Donc, ces gens-là, ils sont
01:08:20où ? Vous les retrouvez,
01:08:22je parle surtout des gens qui sont depuis
01:08:24longtemps en France, vous les retrouvez,
01:08:26souvent d'origine française,
01:08:28vous les retrouvez dans leur voiture,
01:08:30des gens qui dorment dans leur voiture, vous les retrouvez dans
01:08:32ce qu'on appelle l'habitat hiding, vous les retrouvez
01:08:34dans les campings. Moi, quand j'étais dans les Saônes,
01:08:36j'avais des campings qui émergeaient à l'année,
01:08:38des gens qui dormaient dans les campings, faute d'avoir un logement.
01:08:40À l'année.
01:08:42Et pour
01:08:44les autres, et notamment
01:08:46pour les migrants,
01:08:48les gens qui viennent d'immigrer
01:08:50depuis quelques années,
01:08:52eux, ils habitent ce qu'on appelle
01:08:54l'habitat insalubre, c'est-à-dire soit
01:08:56ça se fait beaucoup en Seine-Saint-Denis actuellement,
01:08:58c'est une personne
01:09:00de la même nationalité achète
01:09:02un pavillon, le découpe en tranches,
01:09:04des marchands de sommeil un peu.
01:09:06Moi, je n'utilise pas cette expression, parce que vous voyez bien
01:09:08l'effet pervers du système, c'est-à-dire que
01:09:10vous n'avez pas de logement à donner
01:09:12à ces gens-là, mais en même temps, vous allez leur interdire
01:09:14d'habiter des logements insalubres.
01:09:16Donc, ils vont habiter où en fait ?
01:09:18L'État, au lieu de faire
01:09:20la chasse aux mauvais
01:09:22logeurs, ferait quand même
01:09:24bien de s'inquiéter de savoir comment on reloge
01:09:26tous les gens qui dorment dehors.
01:09:28Vous êtes comme moi, je suis effaré
01:09:30dans Paris du nombre de gens que je vois dormir la nuit
01:09:32en plein hiver dehors.
01:09:34Je pensais aux SDF, eux, ils n'ont pas le droit au logement social.
01:09:36Oui, ils n'ont pas le droit au logement social.
01:09:38Et il n'y a pas d'autres, il y a très peu
01:09:40en tout cas, d'autres structures
01:09:42qui permettraient de les héberger.
01:09:44Et tout ce qu'on fait est cher.
01:09:46Parce que le logement social est cher.
01:09:48La construction du logement social est coûteuse.
01:09:50Et au fond,
01:09:52et puis comme vous dites,
01:09:54il y a énormément de...
01:09:56Et puis, il y a cette obligation aujourd'hui,
01:09:58c'est 25% d'obligation.
01:10:00Oui, alors ça c'est le...
01:10:02ça c'est la loi SRU de 2000
01:10:04qui avait dit, et on voit bien
01:10:06quel était l'effet, ça avait un côté
01:10:08punitif, en disant
01:10:10en Seine-Saint-Denis,
01:10:12on a plein de logements sociaux.
01:10:14Mais à Neuilly, il n'y en a pas.
01:10:16C'était toujours les mêmes communes qui étaient prises d'ailleurs.
01:10:18Et donc,
01:10:20on va déplacer les gens de Seine-Saint-Denis
01:10:22vers les Hauts-de-Seine. Mais comme
01:10:24ils n'ont pas de logements sociaux, on va les obliger à faire
01:10:2620% de logements sociaux. Et puis,
01:10:28mais c'est fondé sur rien les 20%.
01:10:30Vous voyez, on aurait dit 17,5%,
01:10:32ça aurait été 17,5%, on aurait dit 31%,
01:10:34ça aurait été 31%. Il n'y a rien
01:10:36qui le fondait. Et le pire, c'est
01:10:38que quand on est passé de 20%
01:10:40sous le gouvernement
01:10:42de M. Ayrault
01:10:44à
01:10:4625%, c'était
01:10:48pas plus fondé que les 20% au départ.
01:10:50C'est-à-dire, ça part juste d'un principe
01:10:52qu'il faut qu'un quart des Français,
01:10:54un Français sur quatre, doit habiter en logement HLM.
01:10:56Et là, vous allez voir qu'on va
01:10:58de nouveau demander à augmenter le nombre
01:11:00de logements sociaux, parce que
01:11:02comme on n'a pas ouvert d'autres pistes
01:11:04intéressantes qui permettent aux gens...
01:11:06Oui, il y a une énorme demande.
01:11:08Tout à fait.
01:11:10Ce qui est assez hallucinant
01:11:12dans ce que vous décrivez,
01:11:14c'est qu'en fait, on a l'impression que
01:11:16les critères d'obtention,
01:11:18les critères d'attribution, etc.,
01:11:20sont moins
01:11:22motivés par, je dirais,
01:11:24la précarité, parce que ça devrait
01:11:26être ça, que par un côté
01:11:28politique, ou un côté,
01:11:30en tout cas, je ne sais pas, les bons
01:11:32sentiments...
01:11:34Je suis une mauvaise... Alors au départ,
01:11:36il y a des bons sentiments, il y a un petit aspect
01:11:38idéologique sur la fameuse mixité sociale
01:11:40dont personne ne sait de quoi il s'agit,
01:11:42qui consiste au remettre les pauvres
01:11:44chez les riches, mais en fait, ce n'est pas vraiment
01:11:46ce qui se passe, surtout quand on voit
01:11:48des riches qui habitent des logements HLM,
01:11:50mais en plus...
01:11:52Donc, il y a un petit côté
01:11:54idéologique comme ça, une idéologie
01:11:56qui n'est pas
01:11:58fondée, quoi. C'est comme les quartiers
01:12:00populaires, je récuse tout à fait ça,
01:12:02ce ne sont pas des quartiers populaires, enfin,
01:12:04ils ne sont pas habités par le peuple,
01:12:06c'est des quartiers...
01:12:07Et j'adore, parce qu'on ne dira jamais
01:12:08quartiers populaires dans une ville de Corrèze
01:12:10ou du Gers, je veux dire,
01:12:12qui sont aussi populaires que les autres.
01:12:14Tout à fait.
01:12:16Et il faut faire attention,
01:12:18mais c'est vrai, ça alimente un discours
01:12:20général, le reste, c'est
01:12:22des mauvaises appréciations, quoi, je veux dire,
01:12:24le reste, c'est un peu de la technocratie,
01:12:26à vrai dire, c'est-à-dire, au ministère
01:12:28du Logement, et depuis des années,
01:12:30des gens qui préparent des textes
01:12:32et qui n'ont pas mesuré l'effet
01:12:34de ces textes sur la population, quoi.
01:12:36Et quand je pense à la grandeur politique de la ville,
01:12:38enfin, bon, c'est encore une autre histoire.
01:12:40Je crois, nous avons des
01:12:42auditeurs. Oui, nous avons Éric qui nous appelle depuis
01:12:44Paris au 0826 300 300.
01:12:46Bonjour, Éric. Bonjour, Éric.
01:12:48Bonjour, monsieur le préfet,
01:12:50oui, j'ai écouté
01:12:52un peu votre émission, bon,
01:12:54je partage
01:12:56à peu près tout ce que vous venez de dire,
01:12:58mais je pense qu'il faut remonter
01:13:00pour ce qui est pour moi la véritable vocation
01:13:02du logement social, c'est-à-dire
01:13:04à la loi Loucheur et les HBM
01:13:06des années 30 qui ceinturent Paris
01:13:08en briques rouges,
01:13:10et dont la construction initiale,
01:13:12enfin, pour les architectes et les politiques
01:13:14de l'époque, c'était de dire,
01:13:16bon, ben, c'est pour les,
01:13:18prenons la catégorie des fonctionnaires, c'est ce qu'il y a de plus simple,
01:13:20les petits ou moyens fonctionnaires
01:13:22qui n'ont pas les moyens, peut-être, de se loger
01:13:24différemment, mais
01:13:26de manière saine, etc., nous leur
01:13:28offrons des appartements
01:13:30qui sont la copie des
01:13:32appartements haussmanniens, et d'ailleurs qui sont tous
01:13:34de bonne qualité,
01:13:36etc., de très bonne facture.
01:13:38Et ça, on a perdu
01:13:40cela dans les années, je dirais,
01:13:4270 ou 80, où on a
01:13:44commencé à ce moment-là, effectivement,
01:13:46à loger
01:13:48une autre
01:13:50population, mais je pense que
01:13:52le logement social s'est fait
01:13:54essentiellement pour loger
01:13:56cette première catégorie qui a été voulue
01:13:58par le...
01:14:00par les...
01:14:02Sauf qu'Eric, on n'avait pas du tout le même
01:14:04taux d'immigration, et il n'y avait pas...
01:14:06Non, mais c'est bien ce que je dis, oui, oui, oui, je suis
01:14:08d'accord. Mais, Benoît, là, je viens
01:14:10d'entendre le préfet, bon, il remonte tout
01:14:12à peu près après, dans les années 50
01:14:14ou 60, avec les premières
01:14:16vagues, vous avez les premières vagues de l'atoire,
01:14:18mais bon,
01:14:20on a commencé, d'ailleurs, sur Paris,
01:14:22à changer les textes à partir
01:14:24des années... des années
01:14:2680, quoi, à partir
01:14:28des années 80, voilà.
01:14:30Oui, oui, je suis assez d'accord,
01:14:32effectivement, et la loi
01:14:34Loucheur, et de ce
01:14:36qu'on a fait à partir du début
01:14:38du XXe siècle, en fait,
01:14:40avec une perspective qui était très différente,
01:14:42et d'ailleurs, il ne faut pas tout...
01:14:44il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain,
01:14:46on a fait, à ces époques-là, des cités-jardins,
01:14:48je vois celle de
01:14:50Turin, j'ai habité à côté, une très belle
01:14:52réalisation, donc on avait... il y avait des idées
01:14:54intéressantes, et on a fait parfois de très belles réalisations.
01:14:56Dans les années
01:14:5860, à partir du moment où on a
01:15:00décrété les U, pendant 59,
01:15:02on a fait de l'habitat rapide,
01:15:04de mauvaise qualité, qui devait être destiné
01:15:06à être démoli, et d'ailleurs, on ne l'a pas fait
01:15:08près des villes, on l'a fait loin des villes. Oui, c'est ça,
01:15:10il faut rappeler ça. Et justement,
01:15:12ce que vous dites,
01:15:14ce que vous dites aussi, Michel Auboin,
01:15:16c'est intéressant parce que...
01:15:18Donc aujourd'hui, quand même, pour rapporter aujourd'hui,
01:15:2035%
01:15:22des immigrés
01:15:24en France, alors on l'appelle, je rappelle,
01:15:26personnes nées étrangères
01:15:28à l'étranger, vivent en effet
01:15:30dans un logement social contre 11%
01:15:32des Français non-immigrés.
01:15:34Or, est-ce que
01:15:36ça traduit quelque chose
01:15:38au niveau, ce n'est pas donc au niveau économique,
01:15:40parce que je pense qu'à 11% des Français non-immigrés,
01:15:42il y a beaucoup qui sont en situation de précarité,
01:15:44ou en tout cas de... Et alors,
01:15:46qu'est-ce qui fait
01:15:48quand même de 35%
01:15:50à 11% ?
01:15:52Qu'est-ce qui fait cet écart ?
01:15:54Moi, je pense que
01:15:56l'aspiration des Français, et ça on le mesure aussi,
01:15:58elle est vers la propriété
01:16:00individuelle. Alors ça a été longtemps
01:16:02l'habitat individuel, le pavillon,
01:16:04aujourd'hui c'est plutôt...
01:16:06C'est plutôt l'appartement,
01:16:08mais peu importe, on est quand même
01:16:10passé en quelques années, enfin en deux décennies,
01:16:12de moins de 50% de
01:16:14propriétaires à 60% de propriétaires
01:16:16aujourd'hui, donc une aspiration très forte.
01:16:18Moi, je pense, ça c'est un présupposé,
01:16:20c'est contestable, mais c'est le mien, que
01:16:22la propriété c'est une forme d'intégration
01:16:24dans le pays. Alors en fait, quand vous êtes propriétaire,
01:16:26vous êtes propriétaire d'une parcelle du pays
01:16:28aussi, et votre comportement
01:16:30vis-à-vis de ce pays change de façon
01:16:32assez fondamentale.
01:16:34Et le fait de
01:16:36jamais vouloir accéder à la propriété en France,
01:16:38surtout si on accède à la propriété
01:16:40à l'étranger, pour moi,
01:16:42c'est une façon de
01:16:44récuser l'intérêt qu'on porte au pays
01:16:46d'accueil. Donc, peut-être que
01:16:48ce que je dis est trop fort et peut être
01:16:50contesté. Je dis que c'est un présupposé,
01:16:52évidemment, mais
01:16:54là, pour le coup, le reste c'est scientifique,
01:16:56ça c'est plutôt mon avis.
01:16:57Oui, sauf que justement, ce que dites,
01:16:59vous avez dit, mais oui, vous comprenez,
01:17:01quand vous avez ce
01:17:03passeport illimité pour rester en HLM,
01:17:05est-ce que les gens
01:17:07ne finissent pas à considérer que c'est leur
01:17:09propriété ? Bien sûr, en fait, c'est une quasi-
01:17:11propriété. D'abord, parce que vous ne connaissez
01:17:13pas votre propriétaire.
01:17:15Vous êtes locataire
01:17:17dans un office, avant on appelait ça
01:17:19les sociétés anonymes d'ailleurs, ce qui était un joli nom.
01:17:21Oui, c'est pas mal. Mais vous êtes
01:17:23dans un office public.
01:17:25Oui, je ne connais pas, je n'ai pas un propriétaire.
01:17:27Il n'y a pas de propriétaire, vous ne le voyez pas.
01:17:29Vous aviez avant des gardiens d'immeubles.
01:17:31Bon, ils ont été supprimés, il y avait
01:17:33un très bel article hier, je crois, dans le Figaro
01:17:35sur le sujet, il n'y a plus
01:17:37de gardiens d'immeubles. Donc, vous n'avez plus personne.
01:17:39Vous êtes dans un quartier
01:17:41où vous êtes seul dans votre quartier
01:17:43avec les gens qui sont comme vous, et vous n'avez
01:17:45d'ailleurs, ça pose un vrai problème de régulation
01:17:47parce que les mêmes propriétaires...
01:17:49Vous êtes propriétaire privé.
01:17:51Vous vous louez à une famille.
01:17:53Elle cause des troubles importants au voisinage.
01:17:55La justice va chercher
01:17:57votre propre responsabilité en disant que
01:17:59vous êtes aussi responsable de votre locataire.
01:18:01Vous êtes propriétaire
01:18:03d'un quartier HLM1.
01:18:05Il y a des troubles importants de voisinage aussi.
01:18:07À quel moment est-ce que la justice
01:18:09va chercher la responsabilité du bailleur dit social ?
01:18:11Qui aurait peut-être dû vérifier
01:18:13qui était logé, ce qui se passait...
01:18:15La justice ne recherche pas la responsabilité du bailleur.
01:18:17Jamais. Il y a une forme d'immunité du bailleur
01:18:19social par rapport au bailleur...
01:18:21du bailleur privé.
01:18:23Immunité.
01:18:25La propriété publique
01:18:27est une fausse propriété
01:18:29et pour le locataire, surtout s'il est là depuis longtemps
01:18:31et moi, quand je rencontre des jeunes, par exemple,
01:18:33pour eux, ils sont propriétaires de leur quartier.
01:18:35D'ailleurs, quand ils font la guerre entre quartiers,
01:18:37c'est parce qu'ils sont profondément propriétaires de leur quartier.
01:18:39Ma cité, ta cité...
01:18:41Ils appellent mon terre-terre,
01:18:43ils disent mon territoire.
01:18:45Mon territoire, oui, absolument.
01:18:47On va marquer une dernière pause sur Sud Radio.
01:18:49Nous sommes toujours avec Michel Auboin jusqu'à 14h et puis avec vous
01:18:51au 0826-300-300.
01:18:53A tout de suite sur Sud Radio.
01:19:05Le français parle au français.
01:19:07Je n'aime pas
01:19:09la blanquette de veau.
01:19:11Je n'aime pas la blanquette de veau.
01:19:13Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:19:15On parle de logements sociaux
01:19:17avec Michel Auboin qui est notre invité
01:19:19aujourd'hui et nous avons Valentine qui nous appelle
01:19:21depuis Marseille. Bonjour Valentine.
01:19:23Bonjour Monsieur Bercov, bonjour
01:19:25à votre invité.
01:19:27Je voulais justement
01:19:29rebondir sur le fait que
01:19:31les locataires des logements
01:19:33sociaux se considéraient
01:19:35quasiment comme propriétaires.
01:19:37Je voulais juste vous raconter
01:19:39ce qui est devenu une anecdote.
01:19:41J'ai travaillé donc aux finances publiques.
01:19:43Je suis à la retraite depuis peu.
01:19:45Il n'y a pas très longtemps, les bailleurs sociaux
01:19:47avaient l'obligation de nous communiquer
01:19:49les fichiers par voie dématérialisée.
01:19:51Et par curiosité,
01:19:53avant
01:19:55cette transmission,
01:19:57on avait beaucoup de difficultés dans les services
01:19:59pour obtenir ces renseignements.
01:20:01Quand j'étais en poste
01:20:03à Avignon, le bailleur refusait
01:20:05carrément de nous le communiquer.
01:20:07Il fallait qu'on se déplace sur place.
01:20:09On sentait que c'était vraiment
01:20:11difficile d'avoir les informations.
01:20:13Par contre, à Marseille,
01:20:15quand on a reçu
01:20:17les fichiers dématérialisés,
01:20:19par curiosité, j'ai fait
01:20:21un classement par date de naissance
01:20:23du soi-disant locataire en place
01:20:25et je me suis aperçue qu'il y avait
01:20:27bien 10% à peu près de
01:20:29locataires qui avaient dépassé l'âge
01:20:31de 100 ans. Vous voyez ce que je veux dire ?
01:20:3310% c'est pas mal !
01:20:35C'était curieux.
01:20:37Tous les noms,
01:20:39comme vous l'avez
01:20:41souligné, c'est souvent
01:20:43des ressortissants, en tout cas
01:20:45des personnes qui viennent d'Afrique du Nord.
01:20:47Et par contre, les appartements où ils
01:20:49étaient censés se trouver,
01:20:51abritaient une flotte
01:20:53de gens qui se déclaraient
01:20:55hébergés par la personne
01:20:57à l'impôt sur le revenu
01:20:59hébergée par le soi-disant locataire
01:21:01qui, bien évidemment,
01:21:03on se doutait bien qu'il n'habitait pas là.
01:21:05Mais bon, ça veut quand même dire qu'il y a
01:21:07une omerta terrible, ça veut aussi
01:21:09dire qu'à l'époque, sur les boîtes aux lettres
01:21:11il devait y avoir un tas de noms,
01:21:13donc je veux dire, ça ne peut pas être...
01:21:15ça ne peut pas ne pas se savoir.
01:21:17Vous voyez ce que je veux dire ?
01:21:19Voilà, donc je voulais un petit peu
01:21:21rapporter ce témoignage et...
01:21:23Merci.
01:21:25Merci Valentin. Mais dites-moi,
01:21:27Michel Aubouin, alors, on peut héberger justement
01:21:29ce que dit Valentin ?
01:21:31Je suis locataire de HLM,
01:21:33je peux héberger qui je veux ?
01:21:35Vous pouvez héberger
01:21:37à titre gratuit, vous n'avez pas le droit de
01:21:39soulouer. Evidemment,
01:21:41personne n'est dupe.
01:21:43Votre témoignage est très intéressant
01:21:45parce qu'il est clair, évidemment, mon propos.
01:21:47On sent
01:21:49bien, dès qu'on se promène dans les quartiers,
01:21:51que les sous-locations,
01:21:53les hébergements en tout genre, etc.
01:21:55sont nombreux.
01:21:57En fait, il faut bien comprendre que le bailleur social,
01:21:59notamment vis-à-vis des quartiers
01:22:01les plus sensibles, il est un peu comme l'État.
01:22:03C'est-à-dire qu'il ne voudrait pas avoir
01:22:05le feu dans le quartier.
01:22:07Et donc, la fameuse Omerta
01:22:09dont vous parlez, c'est aussi une façon de...
01:22:11On achète la paix sociale.
01:22:13Oui, c'est ça, voilà.
01:22:15On achète la paix sociale.
01:22:17Nous avons Serge qui nous appelle depuis
01:22:19Sainte-Afrique en Aveyron. Bonjour Serge.
01:22:21Bonjour Serge.
01:22:23Oui, bonjour Monsieur Lercor.
01:22:25Je vous écoute assez souvent.
01:22:27Également, bonjour à Monsieur Auboin.
01:22:29Je me permets de vous appeler parce que
01:22:31j'ai siégé depuis de nombreuses années
01:22:33dans les organismes du logement.
01:22:35D'une part dans les organismes HLM.
01:22:37J'ai siégé dans des commissions
01:22:39de contribution. Également,
01:22:41tout ce que vous abordez,
01:22:43cette dérive, etc.
01:22:45qui fait qu'éventuellement,
01:22:47il y a eu un glissement pour faire en sorte
01:22:49ce qu'on appelle l'apélisation
01:22:51des locataires.
01:22:53Vous voyez ce que je veux dire.
01:22:55Le fait de bénéficier de l'APL
01:22:57qui fait que le bailleur social a
01:22:59inévitablement intérêt à avoir
01:23:01des locataires qui sont apélisés.
01:23:03Autrement dit, une fragilisation du public
01:23:05qui peut éventuellement accéder à ce parc.
01:23:07Mais par ailleurs, je voudrais
01:23:09également que soit mise
01:23:11en avant le fait
01:23:13que généralement, les bailleurs
01:23:15sociaux font aussi
01:23:17à la rescousse
01:23:19des promoteurs
01:23:21sur certaines opérations.
01:23:23Notamment en faisant des acquisitions
01:23:25en VFA. Ce qui fait qu'en fait,
01:23:27on se demande finalement qui est
01:23:29le bénéficiaire de tous
01:23:31ces dispositifs
01:23:33en fin de compte. Puisque finalement,
01:23:35le lobby du béton, finalement,
01:23:37suivant le cas,
01:23:39vient faire appel à ces bailleurs
01:23:41pour éventuellement
01:23:43les...
01:23:45comment dire...
01:23:47les aider quand ils sont en difficulté.
01:23:49Vous voyez ce que je veux dire ?
01:23:51D'une part, quelque part, c'est la privatisation
01:23:53des profits
01:23:55et la socialisation
01:23:57des pertes.
01:23:59Je voudrais que ce point-là soit
01:24:01abordé parce qu'il est relativement important
01:24:03et quelque part, on ne se remet pas en cause
01:24:05si vous voulez, pour aborder d'autres
01:24:07façons de construire
01:24:09les créateurs.
01:24:11Je voudrais que
01:24:13M. Le Bois réponde par rapport à ça.
01:24:15Bailleurs d'affond, constructeurs,
01:24:17promoteurs...
01:24:19On a une vraie
01:24:21difficulté en France.
01:24:23C'est l'industrie du logement
01:24:25d'une certaine façon et on le voit.
01:24:27D'ailleurs, on comprend la panique du gouvernement
01:24:29actuellement sur la question parce que le logement,
01:24:31vous connaissez l'adage,
01:24:33quand le bâtiment va, tout va.
01:24:35Le logement, c'est quand même un des grands moteurs
01:24:37de l'économie française.
01:24:39C'est vrai que quand on ne construit plus
01:24:41dans le secteur privé,
01:24:43parce qu'on a pris toute une série de mesures
01:24:45administratives
01:24:47pour ralentir
01:24:49la construction et l'accession
01:24:51à la propriété, du coup,
01:24:53on n'a pas tellement d'autres solutions
01:24:55pour faire vivre le bâtiment que de
01:24:57reconstruire du logement social pour
01:24:59les entreprises.
01:25:01Oui, vous avez raison, moi je n'ai pas traité du tout
01:25:03ce sujet. Alors après,
01:25:05je sens que, notamment dans
01:25:07les constructions VEFA,
01:25:09c'est assez compliqué parce que
01:25:11il y a quand même une pression de l'État pour que
01:25:13les 25% de logements sociaux soient associés
01:25:15par opération. C'est-à-dire qu'à chaque fois que vous construisez
01:25:17une résidence avec 12 logements,
01:25:19vous en mettez 3
01:25:21en logement social à l'intérieur.
01:25:23Et donc,
01:25:25je suis d'accord avec vous, ça arrange bien
01:25:27les affaires des promoteurs, mais en même
01:25:29temps, c'est aussi à la demande de l'État.
01:25:31Et par ailleurs, je constate que
01:25:33dans le même immeuble,
01:25:35les normes du logement social sont plus favorables
01:25:37que les normes du logement privé.
01:25:39Alors qu'en fait, c'est assez étrange,
01:25:41mais vous avez des normes du logement social qui sont plus...
01:25:43Vous n'avez pas les mêmes exigences,
01:25:45qui sont transition énergétique et compagnie.
01:25:47Et vous avez les coûts plus élevés.
01:25:49Michel Oboy, je voudrais terminer l'émission,
01:25:51malheureusement nous arrivons à ça.
01:25:53Il y a beaucoup encore de choses à dire, mais
01:25:55vous reviendrez.
01:25:57Qu'est-ce qui serait le plus
01:25:59urgent à faire pour sortir
01:26:01de cette espèce de cercle
01:26:03vicieux, même avec des bonnes intentions ?
01:26:05Je pense que le plus urgent à faire, et il faudrait le faire
01:26:07dès la semaine prochaine, c'est de faire un moratoire
01:26:09et de s'en mettre autour
01:26:11de la table pour réfléchir à la vocation du logement
01:26:13social. Parce que sans ça,
01:26:15on va avoir...
01:26:17On a déjà un Français sur quatre qui habite en HLM,
01:26:19on en aura un jour la moitié,
01:26:21et puis un jour, tout le monde
01:26:23habitera en logement social. Alors c'est quand même une vision
01:26:25collectiviste du logement
01:26:27qu'on a quand même du mal à comprendre. Parce que vous voyez bien
01:26:29qu'à l'origine, c'était ça le sujet.
01:26:31Et donc,
01:26:33c'est quoi le prix du marché dans ces cas-là
01:26:35quand un logement social est financé uniquement
01:26:37par l'impôt ou par l'épargne ?
01:26:39Des Français, via les caisses d'épargne et la caisse d'épargne
01:26:41et consignations.
01:26:43Parce qu'en fait, quand vous avez
01:26:45un quart des personnes qui vivent dans le
01:26:47logement social, elles payent un logement beaucoup moins cher
01:26:49parce qu'évidemment, il est payé
01:26:51par ailleurs.
01:26:53Et dans les contribuables, vous avez
01:26:55beaucoup de personnes modestes, très modestes,
01:26:57qui, à force
01:26:59de labeur et d'économie, ont fini
01:27:01par acquérir un petit pavillon, qui payent
01:27:03la taxe foncière plein pot,
01:27:05qui mettent leur argent à la caisse d'épargne qui
01:27:07sert à financer le logement social, etc.
01:27:09Et là, on a une disparité, enfin, on a un déséquilibre
01:27:11en France qui va
01:27:13poser d'énormes problèmes à terme si on n'y prend pas garde.
01:27:15Parce que c'est la société française
01:27:17qui est en train de se diviser.
01:27:19Et donc, je pense qu'il faut faire un oratoire, réfléchir
01:27:21c'est quoi le logement social pour qu'on en a autant
01:27:23par rapport à tous les autres pays, comment ils font les autres.
01:27:25C'est toujours intéressant. Moi, je suis assez européen
01:27:27pour ça parce que souvent, les bonnes solutions
01:27:29elles sont justes chez les voisins.
01:27:31Et puis, reprendre
01:27:33toute une série de textes
01:27:35qui sont devenus inopérants
01:27:37voire
01:27:39nocifs
01:27:41pour la loi d'Allô, la loi SRU, etc.
01:27:43Michel Oboy, ce sera votre prochain livre.
01:27:45Peut-être, oui.
01:27:47Merci, en tout cas. Merci de nous avoir
01:27:49éclairci sur ce sujet.
01:27:51Merci Michel Oboy d'avoir été notre invité aujourd'hui.
01:27:53On va se retrouver demain sur Sud Radio
01:27:55à partir de midi, comme tous les jours, jusqu'à 14h.
01:27:57Tout de suite, c'est Brigitte Lahaye sur Sud Radio.
01:27:59A demain !