Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Jean Doridot et Pierre-Yves Martin
Retrouvez Les Vraies Voix avec Stéphanie De Muru et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2024-04-22##
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00:00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Stéphanie Demuru.
00:00:06Bienvenue, bienvenue dans Les Vraies Voix, je suis ravie de vous retrouver un an après
00:00:11mon premier remplacement de Cécile, mon cher Philippe, ravi de vous retrouver avec nos amis.
00:00:16Alexandre Dumas, ça avait été 20 ans après, vous c'est un an après, c'est quand même
00:00:20allé beaucoup plus vite.
00:00:21Oui parce que dans 20 ans, je ne sais pas quelle tête on aura quand même.
00:00:25Non mais on sera encore jeunes au moins dans nos têtes, on sera biligériens.
00:00:29Surtout Philippe, surtout Philippe.
00:00:32Et on salue Cécile qui va être absente cette semaine, on l'embrasse bien évidemment.
00:00:37Absolument, et deux sujets, ce soir 17h30, la loi sur la fin de vie, est-on prêt à
00:00:42un débat serein ? Pas sûr, on verra.
00:00:4418h30, les internats, sont-ils de bonne piste contre la délinquance des mineurs ?
00:00:50A 17h30 donc, départ du marathon législatif autour du projet de loi fin de vie.
00:00:55C'est à 18h que ça commence dans une heure pile autour de 71 députés de la commission
00:01:00spéciale.
00:01:01Mais des voix s'élèvent pour dénoncer des auditions menées au pas de charge des
00:01:05collectifs de professionnels de la santé dont de nombreux soignants non-conviés au
00:01:10débat font part de leur incompréhension dans une lettre révélée par le Figaro Philippe.
00:01:13Alors parlons vrai, est-ce que ce débat est finalement lancé au mauvais moment puisqu'on
00:01:17est en pleine campagne des européennes ? Est-ce que vous souhaiteriez plutôt un référendum
00:01:22qu'un débat au parlement puisque c'est un sujet qui touche à l'intime ? Est-ce
00:01:26que pour vous la loi Léonetti est suffisante ou est-ce qu'il y a besoin d'une nouvelle
00:01:29loi pour aller plus loin ? Et à cette question, loi sur la fin de vie, est-on prêt pour
00:01:33un débat serein ? Vous dites non à 94%.
00:01:36Vous voulez réagir ? Aude, attends vos appels, qui est de retour et on l'embrasse aussi,
00:01:41au 0826-300-300.
00:01:42Et notre expert du jour, ce sera le Dr Arnaud Chiche, anesthésiste réanimateur, président
00:01:48fondateur du collectif Santé en Angers, vous verrez qu'il n'est pas très content
00:01:51justement, il nous expliquera pourquoi.
00:01:54Et puis le coup de projecteur, à 18h30 donc, la lutte contre la violence des mineurs avec
00:01:59des internats d'un nouveau genre.
00:02:01Le Premier ministre était à Nice ce matin pour donner le top départ de l'expérimentation
00:02:06des internats éducatifs, ils sont destinés à être généralisés.
00:02:10Gabriel Attal veut exploiter les 50 000 places vacantes actuelles pour remettre dans le droit
00:02:16chemin, s'il vous plaît, les élèves décrocheurs et primo délinquants.
00:02:19Alors, parlons vrai, craignez-vous une baisse du niveau dans les internats avec l'arrivée
00:02:23d'élèves perturbateurs ? Y a-t-il un risque de contingent de la délinquance dans les
00:02:28établissements où ces élèves iront ? Est-ce que l'encadrement militaire voulu par Ségolène
00:02:33Royale en 2007 ne serait pas la bonne solution ? Et à cette question, les internats sont-ils
00:02:37de bonne piste contre la délinquance des mineurs ? Vous dites non à 69% ? Vous voulez
00:02:42réagir encore et toujours le 0826-300-300 ?
00:02:45Et on sera avec notre expert du jour, Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN,
00:02:52c'est le syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale, et
00:02:57puis bien sûr nos éditorialistes du jour.
00:03:15Écoutez, je l'ai dans le vestiaire, je vais aller le chercher.
00:03:18Et toi aussi, Philippe ? Je vous verrai bien avec des fleurs de tiare autour du cou.
00:03:23C'est mignon en tout cas.
00:03:25Elles sont...
00:03:26Oui.
00:03:27Jean Dorideau, docteur en psychologie, créateur de l'application Zenfibon.
00:03:31Bonjour.
00:03:32Bonjour Jean.
00:03:33Comment ça va ? Vous avez passé un beau week-end.
00:03:34Heureux de vous retrouver, ma chère Stéphanie, après un an d'attente.
00:03:39Exactement.
00:03:40C'était long, c'était long.
00:03:41C'était très long.
00:03:42Pierre-Yves Martin, bonjour.
00:03:43Bonjour.
00:03:44Bonjour.
00:03:45Bonsoir.
00:03:46Je suis ravi de faire votre connaissance en tout cas.
00:03:47Moi aussi.
00:03:48On n'a jamais été ensemble.
00:03:49Exactement.
00:03:50Et ravi de te revoir, mon chère.
00:03:51Sur ce plateau, si tu veux dire.
00:03:52C'est un bon début.
00:03:53On se connaît bien.
00:03:54Bon alors, le teasing de l'auditeur du jour, ça sera Annabelle.
00:04:00Bonsoir Annabelle.
00:04:01Bonsoir Annabelle.
00:04:02Oui, bonjour.
00:04:03Bonjour les vrais voix.
00:04:04Bonjour Annabelle.
00:04:05Vous avez passé un bon week-end ? Oui, très bien.
00:04:08Je suis rentrée de vacances et je retrouve un ciel parisien très nuageux.
00:04:12Ça c'est moyen, ça.
00:04:13Mais vous retrouvez les vrais voix, ça met du soleil quand même.
00:04:16Exactement.
00:04:17De quoi allez-vous nous parler, chère Annabelle ?
00:04:19Écoutez, je pense que le gouvernement ne s'est pas assis pour la transition écologique.
00:04:26Aujourd'hui, nous sommes la journée de la terre.
00:04:28Et en fait, je voulais parler du passage des véhicules thermiques aux véhicules électriques.
00:04:32Eh bien, écoutez, on vous écoute dans quelques instants.
00:04:35Et puis le répondeur, c'est Richard de Toulouse aujourd'hui.
00:04:38Écoutez.
00:04:39Oui, Richard Toulouse.
00:04:41J'aime bien les propos sur les bouteilles de champagne.
00:04:44On est dans l'anecdotique en fait, mais c'est de la symbolique.
00:04:47Les Français sont en train de percevoir de manière insidieuse que ça va mal se passer en fait.
00:04:54Ils sentent bien que les 150 milliards de déficit du commerce extérieur,
00:04:59c'est les 150 milliards qu'on a perdus en France, mais qui ont été compensés par de l'endettement.
00:05:03Et là, ça ne va pas durer.
00:05:05Ils sentent que ça ne pourra pas se passer simplement comme on aurait pu le croire.
00:05:10On attend que les propriétaires réalisent qu'ils vont y laisser des plumes.
00:05:14On aura une réaction.
00:05:16Mais pour l'instant, ils n'ont qu'un sentiment.
00:05:19Alors, les 150 milliards de déficit commercial, c'est pas ce qui crée la dette.
00:05:22C'est le déficit budgétaire.
00:05:23Mais on revient sur un débat houleux qu'on a eu dans les Vrais Voix vendredi
00:05:27sur les 11 000 bouteilles de champagne commandées par l'Élysée,
00:05:30dans laquelle je me suis confronté notamment avec Philippe Bilger
00:05:33en disant que pour les invités d'élite étranger,
00:05:36on doit leur mettre du très bon champagne.
00:05:38Mais pour les ministres, ils peuvent parfaitement passer au Vouvray,
00:05:41ou à la Clairette de Dix, ou au Crément d'Alsace, pour que vous êtes agréables.
00:05:44Et ça s'est vraiment, on va le dire comme ça,
00:05:47confronté virilement dans les Vrais Voix.
00:05:50Et Philippe Bilger, on pense plutôt que j'avais raison.
00:05:53Parce que le haut de l'échelle doit montrer l'exemple.
00:05:59Non mais je savais, mon cher Philippe,
00:06:01que vous étiez un démagogue dans toute sa splendeur.
00:06:04Venons de vous, c'est un compliment.
00:06:06Mais pour rester sérieux, notre auditeur est très pessimiste,
00:06:11et je pense qu'il a raison.
00:06:13Mais je ne le remercie pas d'emblée dans cette émission,
00:06:16de m'obliger à montrer mes lacunes économiques et financières.
00:06:21Jean Dorido.
00:06:22C'est vrai qu'on dit qu'il faut serrer la ceinture,
00:06:24mais l'Élysée commande 11 000 bouteilles de champagne.
00:06:27Et c'est bien de donner l'exemple, vous l'avez dit Philippe David,
00:06:32c'est un fait que les Français ont quand même du mal à boucler les fins de mois,
00:06:36il y a une inflation galopante, c'est de plus en plus difficile pour tout le monde,
00:06:39et c'est toujours un peu choquant de constater
00:06:43que sous les ors de l'Élysée, comme on dit, c'est encore champagne à gogo.
00:06:47Vous êtes un peu naïf messieurs, vous imaginez qu'ils boivent quoi en vin ?
00:06:51Il y a une vraie hypocrisie derrière tout ça.
00:06:54Et puis le champagne, c'est un produit noble de l'économie et de l'agriculture française,
00:06:59d'une part, et d'autre part, on ne va pas recevoir...
00:07:02500 000 euros versus 3 000 milliards de dettes, le ratio est ridicule.
00:07:08C'est vrai que c'est la symbolique,
00:07:10il y en a d'autres pour quelques homards qui ont sauté, si je peux me permettre.
00:07:13Et ce qui pose question, je le dis, je le répète,
00:07:17pour les chefs d'État étrangers, on offre ce qu'il y a de meilleur.
00:07:20Mais pour les Français qui connaissent en interne, on peut peut-être être un peu moins pompeux.
00:07:25Parce que déjà, je vous reprends, la dette ce n'est pas 3 000 milliards, c'est le double.
00:07:28Parce qu'on oublie de compter les engagements sur les pensions des fonctionnaires.
00:07:31On est plus près des 5 000, 6 000 milliards que des 3 000.
00:07:35Et que l'exemple, ça doit venir d'en haut quand même pour montrer un peu l'exemple.
00:07:38Je veux dire, si le ministre va à l'Élysée et qu'on lui offre,
00:07:41qui boit un champagne déjà très bien, mais un peu moins haut de gamme,
00:07:45il n'a peut-être pas besoin de Dom Pérignon à chaque fois, c'est quand même pas scandaleux.
00:07:49Non, mais je m'en fiche.
00:07:50Ça serait intéressant d'ailleurs de savoir.
00:07:52Mais je m'en fiche. C'est la symbolique.
00:07:55Mais vous découvrez.
00:07:57Non, je découvre pas. Je gueulais déjà, on en a parlé dix mois,
00:08:00parce qu'on m'en a dit, pour Fillon qui prenait l'avion pour aller au Mans,
00:08:03au lieu de prendre le TGV. C'est pareil.
00:08:05Mais pensez-vous qu'en répétant les mêmes erreurs, vous allez nous convaincre ?
00:08:10Oui, mais les gens sont convaincus.
00:08:13Alors là, je suis plus que convaincu.
00:08:16C'est d'autant plus choquant que tous ces gens-là ont quand même des salaires mirobolants,
00:08:21payés par vos impôts, et c'est un fait que c'est pas correct
00:08:26de se servir sur le dos du contribuable.
00:08:30Enfin, c'est pas une première, malheureusement.
00:08:32Ce n'est pas parce que c'est une injustice qu'il dort depuis longtemps
00:08:35que ce n'est pas une injustice, et c'est important de le dénoncer.
00:08:37En tout cas, c'est un débat qui fait des bulles.
00:08:39Oh, joli.
00:08:40Non, arrêtez de la répéter, Philippe.
00:08:44Bien sûr !
00:08:45Non, je ne l'ai pas fait de Vendredi.
00:08:46Mais je m'en fie !
00:08:50Le Vatican n'a pas communiqué sur le sujet encore.
00:08:53Oh, sur les bulles. Excellent.
00:08:55Annabelle de Paris, vous voulez pousser votre coup de gueule, Annabelle ?
00:09:00Oui, ça concerne évidemment...
00:09:03J'ai un peu honte, mais je roule en diesel.
00:09:06Mais il n'y a pas de coup de gueule en diesel, j'en connais d'autres.
00:09:10J'ai l'impression que quand je roule, le chauffeur rouge,
00:09:13les cyclistes me pointent du doigt en disant « pollueuse, pollueuse ».
00:09:16Et c'est vrai qu'on n'en parle pas assez, on a envie.
00:09:19Moi, aujourd'hui, ma voiture, elle est vieille.
00:09:22J'ai un véhicule, je passe bientôt le contrôle technique.
00:09:25Aujourd'hui, c'est la journée de la Terre.
00:09:26Petit rappel de l'importance de préserver notre environnement.
00:09:28Mais c'est surtout un petit rappel pour moi que j'ai passé mon contrôle technique
00:09:31et je me dis « est-ce qu'il passe ou pas ? »
00:09:33Et donc, je me dis, est-ce que ça serait peut-être le moment
00:09:36de passer à une voiture, un véhicule électrique ?
00:09:38Et donc, je me suis renseignée et je me dis « mais que fait l'État ? »
00:09:41Je ne sais pas si vous avez vu les prix des véhicules électriques.
00:09:47C'est très cher.
00:09:48Exactement.
00:09:49Là, le gouvernement avait lancé le leasing électrique à 100 euros par mois
00:09:54pour les ménages les plus modestes.
00:09:56D'ailleurs, je ne sais pas si vous le savez, ça a été suspendu pour 2024.
00:10:00Ça coûte très cher.
00:10:02Ça coûte très cher, exactement.
00:10:04Déjà, pour les plus modestes, on ne peut pas mettre ça en place.
00:10:08Alors, imaginez les classes moyennes.
00:10:10Moi, je veux bien passer à un véhicule électrique.
00:10:12Moi, je veux bien.
00:10:13Mais qu'est-ce qu'on fait concrètement ?
00:10:14Oui, mais le problème, c'est que les véhicules électriques coûtent très cher
00:10:16et que l'État a plus d'un centime.
00:10:17Et faire des aides à 1 000, 2 000, 3 000, 5 000,
00:10:19je ne sais pas combien de milliers d'euros.
00:10:21Il y avait 6 000 euros, je crois, il n'y a pas très longtemps.
00:10:23Les finances publiques ne peuvent pas.
00:10:26Est-ce que c'est à l'État de subventionner la voiture des gens qui passent à l'électrique ?
00:10:32Je ne crois pas.
00:10:34Jean Dorido.
00:10:36C'est une vraie question.
00:10:39Je ne crois pas.
00:10:40Je réponds de la manière dont les animateurs souhaitent parfois que les invités répondent.
00:10:46Ça y est, la victimisation.
00:10:48Jean Dorido.
00:10:50Vous avez mis le doigt sur le point sensible.
00:10:52C'est que l'État n'a plus d'argent.
00:10:54La France n'a plus d'industrie.
00:10:55Il y a les grosses industries qui rapportent beaucoup d'argent.
00:10:58C'est fini, ce temps-là.
00:11:00En même temps, l'État a de grandes ambitions,
00:11:02notamment en termes de sauvegarde de l'environnement.
00:11:04Annabelle a raison.
00:11:06On ne sait pas comment faire.
00:11:07Subventionner des voitures made in China, ce n'est pas un peu la folie ?
00:11:10Ce n'était pas ça.
00:11:12Votre question, c'est de savoir si l'État doit...
00:11:14Mais là, en plus, elles sont plus souvent importées que produites en France.
00:11:17Non, là, dans ce que l'État a mis en place et souhaite continuer à mettre en place,
00:11:23c'est par rapport aux voitures françaises.
00:11:25Ou européennes.
00:11:27Ça dépend.
00:11:29Il n'y a pas de Chine.
00:11:30Mais moi, je pense que l'État, s'il est judicieux,
00:11:34l'État peut aussi soutenir une filière pour la restructurer, l'encadrer.
00:11:38Ça, c'est le premier élément.
00:11:39Le deuxième élément, c'est que je ne suis pas persuadé,
00:11:41je vais me faire plein d'ennemis,
00:11:42je ne suis pas persuadé que l'électrique ait autant d'avenir qu'on ne le dise.
00:11:46Et je pense qu'on va revenir dans 10-15 ans vers des interrogations.
00:11:50Je pense qu'il y a un effet de mode, là,
00:11:53comme si l'électrique allait répondre à tous les maux de l'écologie.
00:11:58Et je pense que dans 10-15 ans,
00:12:00on aura une vraie réflexion autour de, finalement,
00:12:03qu'est-ce qu'on en fait des batteries ?
00:12:05Moi, je ne sais toujours pas ce qu'on en fait des batteries usagées.
00:12:07Je ne sais pas.
00:12:09Et en fait, c'est exactement comme les éoliennes.
00:12:11C'est que c'est super, les éoliennes,
00:12:13mais quand l'éolienne est finie...
00:12:15Mais vous allez les faire rouler comment, les voitures ?
00:12:18Je peux vous dire, pour avoir essayé l'électrique,
00:12:21je ne pourrais plus retourner dans une voiture à essence qui fait du bruit.
00:12:24Non, vraiment, ça n'a rien à voir.
00:12:26Comme sensation, comme...
00:12:28Oui, mais il faut avoir les moyens de se la payer, c'est ça le problème.
00:12:30Les constructeurs essayent de faire des efforts.
00:12:33Il y aura une des premières, je crois, à 25 000 euros,
00:12:35ce qui est très cher, évidemment.
00:12:36Ce qui est très cher, mais bon...
00:12:38Et surtout que c'est une petite voiture.
00:12:39Mais il y aura l'occasion, il y aura un deuxième marché.
00:12:41Moi, je trouve qu'on est minoritaire.
00:12:43Oui, mais je parle d'origo très court.
00:12:45Je parle vrai, c'est tout.
00:12:47Très court, ce n'est pas une boutade.
00:12:48Peut-être, dans 10-15 ans, on va revenir aux voitures à chevaux.
00:12:52Il y a un vrai...
00:12:53Non, mais il va falloir changer des trucs.
00:12:56Je crois que le grand public ne mesure pas l'urgence climatique actuelle.
00:13:00Et la voiture, peut-être, ça va s'arrêter.
00:13:03Et peut-être qu'on va revenir avec des chevaux.
00:13:05Je vous vois bien sur un cheval, Jean.
00:13:07Avec votre chemise blanche.
00:13:08Notre chevalier.
00:13:09On a eu un message d'une vraie voix qui était là vendredi,
00:13:11Ronny Chiche, qui nous salue
00:13:13et qui nous fait livrer 11 000 bouteilles d'orangina
00:13:15dans Dorido pour vous et moi.
00:13:16Ah, super.
00:13:18On se retrouve dans quelques instants
00:13:21avec les trois mots dans l'actu de Félix Mathieu.
00:13:24Et puis, ça sera évidemment le grand réquisitoire du grand procureur
00:13:28que nous savons qu'on va rester avec nous.
00:13:39Retour des vraies voix.
00:13:40Je me retourne...
00:13:41Non, retour des vraies voix avec Philippe Huimet, Jean Dorido.
00:13:45Je me retourne sur Philippe Huimet.
00:13:47J'ai le droit de me retourner vers Philippe Bilger.
00:13:49On sait qu'il a une place pour vous.
00:13:51Vous pouvez même rester dans cette posture.
00:13:53On refait notre confrérie alsacienne.
00:13:58Elle est capitale.
00:13:59On entend parler pratiquement tous les mardis et jeudis
00:14:02du rendez-vous des Pyrénées.
00:14:04Il n'y a pas raison qu'on ne parle pas de l'Alsace.
00:14:06Nous sommes en force, mon cher Philippe Bilger.
00:14:08Le réquisitoire du procureur.
00:14:10Les vraies voix Sud Radio.
00:14:12Le réquisitoire du procureur.
00:14:14Philippe Bilger.
00:14:16Y-a-t-il un Darmanin nouveau comme il y a un Beaujolais nouveau,
00:14:19monsieur le procureur ?
00:14:20On voit du champagne au Beaujolais.
00:14:22Quelle annonce, quelle présentation.
00:14:24Plus sérieusement, on devine assez bien
00:14:27les gens qui ont l'intention de concourir pour 2027.
00:14:32À la liste, pourraient s'en ajouter d'autres.
00:14:35Mais je suis frappé de voir à quel point,
00:14:38lorsque l'un est dans la lumière,
00:14:40les autres se mettent dans l'ombre.
00:14:42Et inversement.
00:14:44Gérald Darmanin, depuis quelque temps,
00:14:46fait dans le silence, dans l'action.
00:14:49Il n'intervient plus.
00:14:51Il fait en sorte de ne pas participer au débat
00:14:54sur les finances publiques.
00:14:56Et le hasard, un fondage dans la tribunière
00:14:59a démontré que Bruno Le Maire était en baisse
00:15:03de la même manière qu'Edouard Philippe.
00:15:05Ce qui, naturellement, a fait monter Gérald Darmanin.
00:15:09Ce qui montre deux choses,
00:15:12c'est que Gérald Darmanin n'a pas oublié
00:15:15ses ambitions capitales, si j'ose dire.
00:15:18Et que, d'autre part, il est assez habile
00:15:22pour donner l'impression d'un effacement
00:15:25et de s'abandonner au travail.
00:15:27Il répète, moi je suis là pour améliorer le sort des Français.
00:15:31Ça n'est peut-être pas la pire argumentation
00:15:34pour convaincre quand on voit la France
00:15:37dans l'état où elle est.
00:15:38Vous pensez que c'est stratégique ce qu'il fait là ?
00:15:40Ah je pense, et d'ailleurs ça peut aller de pair
00:15:43avec le souci des Français.
00:15:45Bonjour Dorido.
00:15:46Je suis toujours un peu consterné
00:15:49par ces courses à l'Elysée.
00:15:51Avant le moindre top départ,
00:15:54nous sommes en 2024,
00:15:56là on parle des élections de 2027.
00:15:58Et c'est un fait, Philippe Bilger a raison,
00:16:00il y a des personnes qui ne pensent qu'à ça.
00:16:02Du matin au soir, et pas qu'en se rasant.
00:16:05Et je regrette qu'ils ne pensent pas
00:16:07davantage à leur travail.
00:16:09Il y en a même qui écrivent des livres
00:16:12tout en étant fonctionnaire à Bercy.
00:16:15Je trouve ça vraiment très préoccupant
00:16:17et très triste.
00:16:18Thierry Martin.
00:16:19Moi je suis tout à fait d'accord avec ce que disait Philippe,
00:16:21comme d'habitude.
00:16:23Je ne me crains que tout à l'heure.
00:16:29En fait c'est vrai qu'il y a un rapport,
00:16:31il y a un bonus du silence
00:16:33en termes de sondage.
00:16:35Et d'ailleurs, je ne sais pas si vous avez remarqué,
00:16:38mais tous les anciens présidents de la République
00:16:41qui sont encore en vie,
00:16:43ou tous les grands dirigeants politiques
00:16:45qui se sont mis en retrait,
00:16:47ont généralement des super codes de popularité.
00:16:49Ils disent peut-être trop de conneries quand ils l'ouvrent.
00:16:51Et le deuxième élément,
00:16:53c'est qu'on est aussi dans un contexte,
00:16:56dans une époque où
00:16:58il y a une vraie opposition,
00:17:00un vrai choc entre l'opinion
00:17:02et la classe politique
00:17:04qui n'est plus reconnue, qui n'est plus portée.
00:17:06Et donc du coup, se taire,
00:17:08c'est finalement comprendre
00:17:10que l'opinion publique n'a peut-être pas envie
00:17:12des interventions en permanence.
00:17:14Et donc il y a un petit bonus supplémentaire.
00:17:16Et on va passer aux 3 mots
00:17:18dans l'actu avec Félix, Mathieu,
00:17:20vous me faites des gros sims qui disent
00:17:22« je comprends rien, je comprends rien,
00:17:24je comprends rien ».
00:17:26Les vraies voix Sud Radio.
00:17:283 mots dans l'actu, Félix,
00:17:30qui sont internat, gel et hospitalisation.
00:17:32Gabriel Attal fait la promotion
00:17:34de l'internat comme réponse aux violences
00:17:36des mineurs. 50 000 places restent vides
00:17:38en France selon le Premier ministre
00:17:40depuis un établissement à Nice.
00:17:42Des arboriculteurs de nouveau sur le qui-vive.
00:17:44La nuit prochaine, un nouvel épisode de gel
00:17:46menace les arbres fruitiers et les vignes
00:17:48trop avancés suite aux douceurs de l'hiver.
00:17:50Et puis Kenji Girac, hospitalisé,
00:17:52le chanteur indique s'être blessé
00:17:54en manipulant une arme achetée à la brocante.
00:17:56Les vraies voix Sud Radio.
00:17:58Les vraies voix Sud Radio.
00:18:00On lui donnerait presque du « oui monsieur »
00:18:02le CPE, Gabriel Attal était à Nice
00:18:04aujourd'hui pour visiter un internat.
00:18:06« Bonjour, alors qu'est-ce que vous faites là ?
00:18:08Il y a des règles, il faut les respecter.
00:18:10Personne ne peut réussir en se disant
00:18:12qu'il ne respectera pas les règles.
00:18:14Ça conduit toujours d'une manière ou d'une autre à l'échec.
00:18:16T'as fait des erreurs, tu as eu une sanction,
00:18:18t'as été exclu. Maintenant, il n'est jamais trop tard
00:18:20pour revenir dans le bon chemin.
00:18:22Mais je vais vous dire, si vous êtes là aujourd'hui,
00:18:24c'est que vos parents s'occupent de vous. »
00:18:26C'est l'épisode de sa réponse aux affaires de violence
00:18:28chez les mineurs. Le Premier ministre entend
00:18:30défendre l'internat comme réponse.
00:18:3250 000 places restent vides en France,
00:18:34déplore d'ailleurs Gabriel Attal qui souhaite en plus
00:18:36en ouvrir de nouveau. « Mon objectif à terme,
00:18:38c'est d'avoir une forme de volontariat
00:18:40dirigé. C'est-à-dire qu'on incite
00:18:42très fortement des familles, quand on identifie
00:18:44que leur enfant est en train de dériver,
00:18:46que les familles puissent accepter le placement d'internat
00:18:48de leur enfant et qu'il y ait une forme
00:18:50d'incitation. C'est-à-dire qu'il peut y avoir
00:18:52des familles qui sont dépassées,
00:18:54mais qu'il peut aussi y avoir des familles qui sont défaillantes.
00:18:56Moi je souhaite qu'on arrive à un système où,
00:18:58lorsqu'on identifie qu'un jeune part à la dérive,
00:19:00on peut proposer à ses parents une place
00:19:02en internat, les parents ont le choix d'accepter ou non,
00:19:04mais que si les parents le refusent et qu'ensuite
00:19:06le jeune se livre à des actes de délinquance,
00:19:08ça puisse accroître la responsabilité
00:19:10des parents. » Le Premier ministre
00:19:12au micro AFP de Justin Davis et d'Audrey
00:19:14Lally d'ailleurs, ce sera votre grand débat
00:19:16dans les vraies voix. « Deuxième mot
00:19:18mon cher Félix, le gel, l'inquiétude
00:19:20grandit chez les viticulteurs et
00:19:22les arboriculteurs. Un nouvel épisode de
00:19:24gel attendu dès la nuit prochaine, mais aussi
00:19:26demain soir. Les professionnels redoutent les
00:19:28deux nuits les plus froides du mois d'avril qui
00:19:30pourraient anéantir leur production.
00:19:32Beaucoup ressortent les bougies ou font tourner
00:19:34leur tour chauffante pour éviter de basculer dans
00:19:36des températures négatives. Les plantes
00:19:38craignent le froid quand elles se sont
00:19:40crues au printemps et bien en plein hiver
00:19:42et que du coup elles ont poussé trop vite. En cause
00:19:44le dérèglement climatique, explique
00:19:46le président des vignerons indépendants de France
00:19:48et viticulteur dans l'eau de Jean-Marie Fabre.
00:19:50La difficulté aujourd'hui c'est que le cycle
00:19:52physiologique de nos plantes et de la vigne
00:19:54en particulier est plus précoce
00:19:56tout simplement parce que le dérèglement
00:19:58climatique fait que des hivers
00:20:00moins froids, des printemps plutôt
00:20:02très doux voire chauds codent
00:20:04pour la plante un départ en végétation
00:20:06ce qu'on appelle le début du cycle physiologique
00:20:08et donc les bourgeons éclatent plus tôt
00:20:10le feuillage se développe plus
00:20:12rapidement et donc les risques sont d'autant
00:20:14plus grands. Un gel peut anéantir
00:20:1660, 80, 100%
00:20:18de la production en fonction
00:20:20de la température et puis évidemment
00:20:22de la durée pendant laquelle le bourgeon
00:20:24est soumis à cette exposition de température négative.
00:20:26Un des propos recueillis par Mathilde Julien
00:20:28pour Sud Radio dans trois quarts d'heure d'ailleurs
00:20:30à 18h10, vous avez la parole, nous serons en direct
00:20:32avec la présidente de la Fédération Nationale
00:20:34des Producteurs de Fruits. Troisième mot
00:20:36l'hospitalisation de Kenji Girac
00:20:38au CHU de Bordeaux. Le chanteur
00:20:40blessé par balle au thorax
00:20:42la nuit dernière dans un camp de Jean du Voyage
00:20:44de Biscarosse dans les Landes, il indique avoir acheté
00:20:46ce Colt 45 dans une brocante
00:20:48puis s'être blessé la nuit dernière
00:20:50ou en tout cas tôt ce matin à l'aube en le
00:20:52manipulant. Ce Colt, une arme en tout cas
00:20:54du même modèle, a depuis été trouvé dans un buisson
00:20:56proche dans cette aire d'accueil de Jean du Voyage.
00:20:58Les enquêteurs cherchent maintenant à vérifier
00:21:00évidemment cette version du chanteur à succès
00:21:02de 27 ans.
00:21:04Kenji Girac
00:21:06pour info, pour ceux qui l'ignoraient
00:21:08révélé par l'émission
00:21:10The Voice en 2014,
00:21:12ça commence à faire quelques années, il a enchaîné les
00:21:14succès depuis. Ses jours, en tout cas
00:21:16ne seraient plus en danger, n'auraient pas
00:21:18été en danger, contrairement aux informations
00:21:20qui ont fuité en début de journée. Kenji Girac
00:21:22notamment était semble-t-il toujours conscient
00:21:24à l'aube au moment de sa prise en charge.
00:21:26Vous êtes soulagé ?
00:21:28Ah bah d'abord, je suis soulagé qu'il aille bien
00:21:30parce que c'est un chanteur...
00:21:32Il est sympathique.
00:21:34Oui, le duo avec le...
00:21:36Comment s'appelle ?
00:21:38Le noir, là, vous savez...
00:21:40Oh là là, Philippe !
00:21:42Kenji, vous savez, un type qui aime...
00:21:44On vous laisse ramer tout ça.
00:21:46Gims !
00:21:48Maître Gims, vous confondrez
00:21:50avec les JO. Oui, c'est ça, oui, bien sûr.
00:21:52L'affaire,
00:21:54le Colt 45 trouvé dans une brocante,
00:21:56je sais pas, mais moi, ça me paraît quand même
00:21:58un peu surréaliste. Et quand on connaît le recul
00:22:00d'un Colt 45, c'est une arme...
00:22:02C'est l'arme des tueurs du milieu, en général,
00:22:04avant de la braquer vers soi,
00:22:06on fait les vérifications, on retire le chargeur, etc.
00:22:08Vous avez payé l'air de vous y connaître.
00:22:10Non, mais l'arme à feu, j'en ai eu une de service
00:22:12quand j'étais au service militaire, donc les vérifications
00:22:14de sécurité en 9 Parabellum ou en 11-43,
00:22:16c'est pareil, Jean Dorido...
00:22:18Il était avec des copains gitans, là...
00:22:20Jean Dorido ! Non, mais c'est un fait que...
00:22:22Ça me paraît un peu...
00:22:24C'est vrai que Félix Mathieu
00:22:26l'a rappelé, il y a une enquête en cours,
00:22:28c'est vrai que cette première
00:22:30version de l'histoire, j'ai acheté un flingue,
00:22:32le coup est parti tout seul, et je retrouve
00:22:34l'arme dans le buisson, bon, ça, on a
00:22:36hâte d'en savoir plus.
00:22:38Oui, c'est de la brocante au buisson, en fait.
00:22:40C'est un nouveau cercle.
00:22:42Et puis à 5h du matin,
00:22:44c'est peut-être une fin de soirée.
00:22:46On ne sait pas si c'était trop tard ou trop tôt.
00:22:48Bon, allez, dans quelques instants,
00:22:50notre débat fin de vie, l'examination
00:22:52du projet de loi
00:22:54qui débute ce lundi à l'Assemblée
00:22:56nationale, avec cette question, Philippe.
00:22:58Oui, alors, parlons vrai, est-ce que le débat
00:23:00est lancé au mauvais moment, alors qu'on est
00:23:02en pleine campagne des élections européennes ?
00:23:04Souhaitez-vous, souhaiteriez-vous
00:23:06un référendum plutôt
00:23:08qu'un débat au Parlement ?
00:23:10Est-ce que la loi Léonetti est suffisante
00:23:12ou est-ce qu'il faut une nouvelle loi ?
00:23:14Et à cette question, loi sur la fin de vie,
00:23:16est-on prêt à un débat serein ?
00:23:18Vous dites toujours non à 94%.
00:23:20Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
00:23:23On en parlera évidemment avec les vrais
00:23:25voix ici présentes, et puis avec le docteur
00:23:27Arnaud Chiche, anesthésiste, réanimateur,
00:23:29président fondateur du collectif
00:23:31Santé en danger.
00:23:33Vous savez, Arnaud Chiche,
00:23:35des collectifs de soignants non
00:23:37conviés au débat ont fait part de leur
00:23:39incompréhension. Vous, vous avez été
00:23:41invité ?
00:23:43Non, bien sûr que non.
00:23:45Bien sûr que non, on n'a pas été invité.
00:23:47Comme les gériatres, comme les collectifs
00:23:49d'infirmiers, comme on n'a pas
00:23:51écouté les gens des centres palliatifs.
00:23:53Alors que vous êtes un petit peu concerné,
00:23:55légèrement.
00:23:57Je crois, c'est-à-dire que les gens qui sont sur le terrain,
00:23:59même si c'est un débat un peu de société,
00:24:01je comprends cette dimension-là.
00:24:03Il me semble quand même qu'écouter
00:24:05les gens qui sont sur le terrain et qui sont
00:24:07confrontés à des gens en fin de vie
00:24:09depuis toujours, ça paraît quand même
00:24:11un peu logique de les entendre.
00:24:13Vous restez avec nous, on en débattra tous ensemble
00:24:15juste après l'appel.
00:24:17Les vraies voix Sud Radio, 17h20,
00:24:19Philippe David, Stéphanie Demuru.
00:24:21Retour dans les vraies voix,
00:24:2317h30, en direct. Soyez
00:24:25les bienvenus sur notre antenne et on parle
00:24:27maintenant de notre grand débat
00:24:29du jour avec tous nos invités.
00:24:31Les vraies voix Sud Radio,
00:24:33le grand débat du jour.
00:24:35La fin de vie, le projet de loi a été présenté.
00:24:37Les députés entameront l'examen du texte
00:24:39dans l'hémicycle fin mai.
00:24:41Le 3 avril dernier, le président de la République,
00:24:43suite aux travaux faits par la fin de vie,
00:24:45avait déjà fixé, j'allais dire,
00:24:47ses critères et ses limites.
00:24:49Le débat de ce texte du 27 mai au 6 juin,
00:24:51c'est-à-dire à trois jours des élections européennes,
00:24:53c'est un pied de nez
00:24:55assez insupportable. Il ne s'agit pas de faire
00:24:57ce qu'il se soit, mais il s'agit de pouvoir
00:24:59échanger très largement
00:25:01et très librement.
00:25:03Le débat doit avoir lieu, mais j'espère qu'il sera serein et apesé.
00:25:05Réponse dans
00:25:07quelques instants, dans une demi-heure, puisque
00:25:09ce sera le départ, 18h, du marathon
00:25:11législatif autour de ce projet de loi
00:25:13fin de vie, autour de 71
00:25:15députés de la commission spéciale.
00:25:17Des voix s'élèvent,
00:25:19Philippe, pour dénoncer des auditions menées au pas de
00:25:21charge. Il y a des collectifs professionnels
00:25:23qui n'ont absolument pas été invités, ils ne comprennent
00:25:25pas, clairement.
00:25:27C'est ce que révèle une lettre
00:25:29révélée dans Le Figaro ce
00:25:31matin. Alors, est-ce qu'on a assez consulté ?
00:25:33Surtout, a-t-on consulté les bonnes personnes ?
00:25:35Alors, parlons vrai. Est-ce que le débat
00:25:37est lancé au mauvais moment, alors qu'on est
00:25:39en pleine campagne des européennes et qu'il y a
00:25:41d'autres débats ? Vous me passerez l'expression
00:25:43en cours. Souhaiteriez-vous
00:25:45un référendum, comme ça concerne
00:25:47l'intime, plutôt qu'un débat
00:25:49parlementaire ? Est-ce que la loi Léonettier
00:25:51est suffisante, la loi sur la fin de vie ?
00:25:53Ou est-ce qu'une nouvelle loi s'impose,
00:25:55comme celle qu'étudie l'Assemblée nationale
00:25:57à partir de ce soir ? Et à cette question
00:25:59loi sur la fin de vie, est-on prêt à un débat serein ?
00:26:01Vous dites non à 94%.
00:26:03Vous voulez réagir ?
00:26:05Vous avez été touché
00:26:07pour un proche, pour la fin de vie.
00:26:09Appelez-nous pour témoigner au 0826
00:26:11300 300.
00:26:13Et nous sommes toujours avec nos vrais voix, Philippe Bilger,
00:26:15Jean Dorido, Pierre-Yves Martin, et puis notre invité,
00:26:17Docteur Arnaud Chichin,
00:26:19anesthésiste réanimateur,
00:26:21Philippe Bilger,
00:26:23mon cher procureur, à vous l'honneur.
00:26:25Est-ce qu'on est assez prêt, quand même, pour entamer ce débat
00:26:27sereinement ? On a encore
00:26:29le droit, en tout cas, de dire
00:26:31que ce projet de loi, de mon
00:26:33point de vue, est parfaitement inutile.
00:26:35Alors, je veux
00:26:37dire par là que
00:26:39la loi Léonettier,
00:26:41améliorée à la limite,
00:26:43aurait pu largement se
00:26:45substituer à ce
00:26:47débat qui va être mené à brides,
00:26:49on aurait pu...
00:26:51Le référendum serait
00:26:53une catastrophe, précisément
00:26:55parce qu'il s'agit d'un domaine
00:26:57de l'intime, et en réalité
00:26:59on aurait mieux fait, et je ne
00:27:01suis pas très original, de
00:27:03favoriser l'instauration des soins
00:27:05palliatifs partout où ils ne sont
00:27:07pas mis en oeuvre. Mais
00:27:09je vois derrière ce projet
00:27:11de loi la volonté
00:27:13du Président de continuer
00:27:15dans un registre qu'il affectionne
00:27:17et que je trouve, pour ma part,
00:27:19catastrophique, ce que je baptiserais
00:27:21de complaisance sociétale.
00:27:23C'est-à-dire, on approche
00:27:25des européennes,
00:27:27les défis concrets,
00:27:29économiques, sociaux,
00:27:31financiers,
00:27:33internationaux, sont colossaux,
00:27:35et on fait quelque chose
00:27:37qui n'est pas nécessaire,
00:27:39et selon des modalités que le
00:27:41docteur Arnaud Chiche a déjà
00:27:43brièvement dénoncées.
00:27:45Je suis
00:27:47assez,
00:27:49voire quasi complètement d'accord
00:27:51avec toi...
00:27:53Oh mon Seigneur,
00:27:55il est l'or !
00:27:57Non, je trouve que
00:27:59il y a un premier
00:28:01sujet qui est, pourquoi faire ça
00:28:03en ce moment,
00:28:05non pas par rapport aux élections
00:28:07européennes, mais par rapport
00:28:09à la tension
00:28:11que la société française traverse,
00:28:13aux oppositions qui existent.
00:28:15Et il faut un peu de sérénité
00:28:17pour appréhender ce sujet qui est
00:28:19intime, personnel,
00:28:21mais qui aussi révèle ce qu'est
00:28:23l'identité du pays des françaises et des
00:28:25français. Le deuxième
00:28:27sujet, c'est qu'effectivement,
00:28:29moi je n'ai pas cette expertise,
00:28:31il serait intéressant quand même
00:28:33de vérifier l'écart qu'il y a
00:28:35entre ce qu'on veut y mettre
00:28:37dans ce projet et
00:28:39ce qui existe déjà dans la loi
00:28:41Léonetti. Parce que je ne suis pas
00:28:43persuadé qu'il y a, et comme tu le disais,
00:28:45il y a certainement, le premier
00:28:47sujet, c'est de généraliser,
00:28:49de sécuriser l'animation
00:28:51des soins palliatifs.
00:28:53Et le troisième, le troisième
00:28:55élément, c'est peut-être que
00:28:57je trouve ça bien, moi,
00:28:59en étant un peu naïf, je trouve
00:29:01ça bien que ce soit le Président
00:29:03de la République qui
00:29:05veut porter ce sujet,
00:29:07qui veut l'initier.
00:29:09Je trouve que
00:29:11ça peut être compris comme
00:29:13une de ses
00:29:15postures, un de ses leviers
00:29:17légitimes, purement légitimes.
00:29:19Jean Dorido. Alors, pour le plaisir
00:29:21d'alimenter le débat, je vais m'inscrire en faux
00:29:23avec mes deux camarades du soir.
00:29:25Je pense que c'est très important d'aborder
00:29:27ce sujet essentiel de la fin de vie.
00:29:29La population française
00:29:31est vieillissante, et il faut mourir.
00:29:33C'est un fait, et à un moment, il faut y aller.
00:29:35Et la question de comment est-ce qu'on quitte
00:29:37cette terre, elle est importante
00:29:39à une époque où, Dieu merci,
00:29:41la médecine s'améliore,
00:29:43donc, si vous voulez, on maintient
00:29:45des personnes en vie
00:29:47de plus en plus longtemps,
00:29:49et donc c'est une vraie question cruciale,
00:29:51vous l'avez rappelé, Philippe David,
00:29:53que tous les Français
00:29:55sont touchés, à un moment de leur existence, sur
00:29:57l'accompagnement d'un proche.
00:29:59On a tous eu un proche qui en a été...
00:30:01Exactement. Donc c'est ultra-concernant,
00:30:03et donc c'est le rôle de l'exécutif
00:30:05et du législatif
00:30:07de travailler sur ce sujet. En revanche,
00:30:09les réponses qui se
00:30:11précisent, là, sont vraiment
00:30:13problématiques, puisque, Philippe Bilger
00:30:15a rappelé l'amendement Léonetti.
00:30:17Léonetti, au départ... La loi Léonetti.
00:30:19La loi se base sur le droit
00:30:21à mourir dans la dignité. Je préférerais
00:30:23que le gouvernement commence par se préoccuper
00:30:25du droit des Français à vivre
00:30:27dans la dignité, à une époque où
00:30:29il y a de plus en plus de Français qui vivent en dessous du seuil
00:30:31de pauvreté, où il y a une insécurité galopante,
00:30:33où il y a vraiment
00:30:35une dépression généralisée
00:30:37des Français. On est les champions du monde
00:30:39des consommations de psychotropes. Je crois
00:30:41qu'on met la charrue avant les bœufs, et avant de se poser
00:30:43la question de comment mourir, il ferait mieux
00:30:45quand même de travailler à comment vivre
00:30:47dignement. Alors, la question aussi du jour, c'est
00:30:49est-ce qu'on est surtout prêts ? Est-ce que le
00:30:51débat est suffisamment
00:30:53serein ? Parce que c'est une question très clivante,
00:30:55notamment chez ceux qui ont la foi,
00:30:57pour qui c'est absolument inconcevable.
00:30:59Donc cette question est fondamentale de savoir
00:31:01comment ce débat va être mené.
00:31:03Arnaud Chiche, anesthésiste, donc réanimateur,
00:31:05qui est avec nous, vous le disiez,
00:31:07vous faites partie de ceux,
00:31:09des professionnels, qui pensent
00:31:11qu'il aurait été peut-être légitime
00:31:13d'être convié à ces discussions,
00:31:15et qui ne l'ont pas été.
00:31:17Oui, mais madame, c'est presque un détail
00:31:19ça, que moi je ne sois pas convié
00:31:21sur ce sujet-là. Non, mais vous, au-delà de vous, il y en a
00:31:23d'autres. Oui, mais en fait, vos trois
00:31:25invités ont assez bien résumé les choses,
00:31:27vous allez m'autoriser à revenir là-dessus
00:31:29rapidement. Le seul point,
00:31:31effectivement, qu'on peut accorder au président Macron,
00:31:33c'est que, effectivement, que ça vienne de lui,
00:31:35ça sacralise un peu le sujet.
00:31:37Mais, il y a tellement de choses qui auraient dû venir
00:31:39de lui, avant cela.
00:31:41Et c'est ça que j'ai besoin de vous expliquer.
00:31:43Si, moi, vous m'avez invité aujourd'hui, c'est parce que
00:31:45ça fait quatre ans que je dénonce l'état du système
00:31:47de santé en France. Voilà. Donc, en fait,
00:31:49il y a quelques jours,
00:31:51on se rendait compte que les EHPAD de France
00:31:53étaient en faillite. Elles sont en faillite.
00:31:55Alors, pourquoi le président ne fait pas
00:31:57un projet sur l'aide à vieillir ?
00:31:59Par exemple, vous savez,
00:32:01on n'arrive pas à garder des infirmiers
00:32:03dans les hôpitaux, aujourd'hui, parce que les conditions
00:32:05de travail, elles sont effrayantes. Pourtant, il y a un projet
00:32:07de loi sur les ratios. Pourquoi le président,
00:32:09il n'a pas fait un projet d'aide
00:32:11à attirer, à fidéliser le personnel à l'hôpital ?
00:32:13Je pourrais décliner comme ça.
00:32:15Il aurait pu aussi faire un projet de loi sur l'aide
00:32:17à survivre sur les brancards des hôpitaux
00:32:19parce qu'aujourd'hui, on meurt dans les services d'urgence
00:32:21parce que, soit, les services sont fermés,
00:32:23soit, il n'y a pas assez de monde. Et, en fait,
00:32:25cette idée-là, qui est un sujet,
00:32:27on ne va pas se mentir, à partir du moment
00:32:29où d'autres pays le font, il y a un sujet,
00:32:31mais ce sujet-là, en fait, il y a une cacophonie
00:32:33terrible autour pour le traiter sereinement.
00:32:35Vous avez tous parlé des soins
00:32:37palliatifs. Vous vous rendez compte qu'en fait,
00:32:39ils ont sorti ce projet de loi-là
00:32:41et ils se sont rendus compte qu'en fait,
00:32:43il y avait la moitié des départements français qui n'avaient pas de soins palliatifs.
00:32:45Or, quand les soins palliatifs
00:32:47sont disponibles, il n'y a plus
00:32:49de demande d'aide à mourir, quasiment.
00:32:51Donc, en fait, ils font n'importe quoi,
00:32:53dans le mauvais ordre, sans consulter les bonnes personnes.
00:32:55Et puis, quand ils se rendent compte de leur erreur,
00:32:57ils disent, bon, on va quand même donner 2 milliards pour les soins palliatifs.
00:32:59Enfin, 2 milliards sur 10 ans,
00:33:01je vous laisse faire le calcul, en fait, c'est peanuts.
00:33:03Oui. Philippe Bilger.
00:33:05À votre avis, docteur,
00:33:07est-ce que,
00:33:09depuis la
00:33:11Covid, cette
00:33:13crise, cette épidémie,
00:33:15est-ce que certaines des promesses
00:33:17du gouvernement ont été
00:33:19tenues ou non ?
00:33:21Écoutez, pendant le Covid,
00:33:23ils ont fait le Ségur de la Santé.
00:33:25C'est là que moi, j'ai créé le collectif
00:33:27Santé en danger, parce que dans le Ségur de la Santé,
00:33:29il y avait des trous dans la raquette énormes
00:33:31et aujourd'hui, on se prend le retour de
00:33:33bâtons en pleine tronche.
00:33:35Le Ségur de la Santé, il n'a pas parlé
00:33:37de la ville. Or, Philippe David, il le sait
00:33:39bien, les médecins généralistes, c'est une catastrophe.
00:33:41Les infirmiers libéraux, c'est une catastrophe.
00:33:43Le Ségur de la Santé, il n'a pas parlé
00:33:45du travail de nuit. Or, on l'a dit
00:33:47tout à l'heure, il y a des services d'urgence qui sont
00:33:49fermés, on n'a plus de médecins pour travailler la nuit en France.
00:33:51Donc en fait, le Ségur de la Santé,
00:33:53il avait déjà été un peu bâclé.
00:33:55C'était une première piste,
00:33:57l'idée était bonne. Et en fait,
00:33:59ce qui se passe le pire depuis 4 ans,
00:34:01pour reprendre vos mots, depuis 4 ans, c'est l'amnésie.
00:34:03C'est-à-dire qu'en fait, il y a 4 ans,
00:34:05on faisait confiance aux soignants, on les écoutait,
00:34:07ils ont réorganisé les hôpitaux,
00:34:09ils ont permis d'éviter des catastrophes
00:34:11pour les Français, on a continué à opérer
00:34:13des malades, on a continué à soigner
00:34:15les cancers, tout en prenant,
00:34:17tout en gérant des patients qui avaient le Covid
00:34:19et qui occupaient 90% des lits de réanimation.
00:34:21Mais là, depuis,
00:34:23c'est l'enchaînement des ministres de la Santé.
00:34:25Alors le dernier, il est incroyable,
00:34:27c'est incroyable. Ce n'est que
00:34:29de la culpabilisation de soignants.
00:34:31Il y a tant à faire pour le monde de la santé,
00:34:33pas que pour moi et pas que pour les salaires.
00:34:35Pour nos enfants et nos petits-enfants,
00:34:37pour les 50 prochaines années, ce n'est pas fait.
00:34:39Et au lieu de ça, effectivement, il y a un sujet
00:34:41là qui sort, qui est assez insupportable,
00:34:43à cause du contexte.
00:34:45Jean Dorido.
00:34:47Je rejoins complètement les propos de notre invitée
00:34:49et je vais mettre les pieds dans le plat.
00:34:51L'angoisse, me semble-t-il, que réveille
00:34:53ce débat, c'est qu'on a
00:34:55un système de santé
00:34:57qui est complètement au fond du gouffre,
00:34:59qui ne fonctionne plus. On le voit
00:35:01dans les journaux, il y a des jeunes qui meurent
00:35:03aux urgences parce qu'ils ne sont pas pris
00:35:05en charge. Et l'angoisse que ça réveille,
00:35:07c'est une espèce d'exécutif
00:35:09qui finirait par dire, finalement,
00:35:11on n'a plus les moyens de soigner les gens.
00:35:13Et bien, vous savez quoi ?
00:35:15Finalement, on va les aider à mourir.
00:35:17Suicide assisté, et puis comme ça,
00:35:19il n'y aura plus de problèmes.
00:35:21D'ailleurs, permettez-moi de vous dire, dans le Figaro, ce matin,
00:35:23cette députée alerte, justement, sur les angles
00:35:25morts de ce texte, à savoir qu'on ne s'est pas
00:35:27interrogé sur les coûts
00:35:29d'économie, c'est très cynique à dire,
00:35:31quand on pousse
00:35:33les gens à mourir, et qu'il y a
00:35:35également du lobbying de certaines mutuelles,
00:35:37plusieurs membres de la commission
00:35:39auraient été contactés
00:35:41pour promouvoir une fin de vie libre,
00:35:43et choisir, c'est quand même assez choquant.
00:35:45Avec un argument
00:35:47de hauts responsables de la MGEN
00:35:49qui disent, qui se basent sur
00:35:51les chiffres du suicide
00:35:53chez les personnes âgées, et qui disent,
00:35:55regardez, ça montre bien qu'il y a
00:35:57une demande, et ça, c'est effrayant. En médecine,
00:35:59on le sait depuis Claude Bernard, la fonction crée
00:36:01l'organe, en commerce, on sait que l'offre
00:36:03crée la demande, et cette idée
00:36:05de rendre disponible une assistance
00:36:07au suicide, c'est absolument
00:36:09extraordinaire. Vous croyez qu'il y a cette arrière-pensée,
00:36:11Pierre-Yves ? Moi, je suis un peu surpris
00:36:13d'entendre tout ça, parce que
00:36:15déjà, ça montre que
00:36:17d'appréhender ce sujet, celui de la
00:36:19mort, c'est très compliqué.
00:36:21C'est très compliqué,
00:36:23et même si notre débat
00:36:25est très riche, certainement,
00:36:27on n'arrivera pas à avancer significativement.
00:36:29Le deuxième point,
00:36:31c'est que
00:36:33peut-être que notre société
00:36:35a besoin d'arbitrer.
00:36:37Tout à l'heure, vous disiez
00:36:39avant de traiter
00:36:41le sujet de la mort, il faudrait peut-être
00:36:43traiter le sujet
00:36:45de toutes ces personnes qui doivent vivre
00:36:47dignement, etc.
00:36:49Du coup, pour moi, il y a juste
00:36:51un sujet d'arbitrage.
00:36:53En fait,
00:36:55on demande tout,
00:36:57tout de suite, et ce n'est pas possible,
00:36:59parce qu'on l'a vu, il y a une dette,
00:37:01il n'y a plus de capacité financière,
00:37:03donc il faut faire des arbitrages.
00:37:05Ce n'est pas le moment d'en débattre, c'est ça ?
00:37:07C'est ce que je disais tout à l'heure.
00:37:09Un, ce n'est pas le moment, parce que
00:37:11la société est en tension,
00:37:13et deux, il y a un sujet d'arbitrage
00:37:15qu'il faut d'abord appréhender.
00:37:17Quand un gouvernement arrive
00:37:19pour prendre ses fonctions, il devrait y avoir
00:37:21un arbitrage qui soit fait,
00:37:23qui dit, voilà, tel sujet, on va le traiter,
00:37:25et tel autre, on ne va pas le traiter.
00:37:27On part au 0826 300 300,
00:37:29notre vraie voix du jour. Bonsoir, Annabelle.
00:37:31Oui, bonsoir, je vous écoute
00:37:33depuis tout à l'heure, et c'est vrai qu'en France,
00:37:35je pense qu'on a un vrai problème avec la mort.
00:37:37Mais
00:37:39qu'est-ce qu'on doit faire, alors ?
00:37:41Est-ce qu'on doit mourir
00:37:43dans des souffrances
00:37:45atroces, ou
00:37:47aider la personne à partir ?
00:37:49Moi, quand j'étais jeune, ma mère
00:37:51est décédée d'une attaque cérébrale,
00:37:53et j'ai vu ma mère sur un lit
00:37:55d'hôpital en état
00:37:57de mort cérébrale. Qu'est-ce qu'on doit faire ?
00:37:59Ça m'a beaucoup
00:38:01touchée, et je pense qu'en fait, les gens,
00:38:03tant qu'ils ne sont pas touchés par ça,
00:38:05on ne peut pas comprendre.
00:38:07Vous voyez ce que je veux dire ? Aujourd'hui, c'est un vrai sujet.
00:38:09Il faut aussi,
00:38:11oui, la mort, etc.,
00:38:15on vous dit que c'est
00:38:17une assistance au suicide.
00:38:19Il n'y a pas que ça, en fait.
00:38:21Il y a une vraie demande, comme vous disiez tout à l'heure,
00:38:23donc ça veut dire qu'il y a des familles
00:38:25qui souffrent de ça.
00:38:27Donc on peut aussi le comprendre.
00:38:29Arnaud Chich, je veux réagir.
00:38:31Simplement, bien sûr,
00:38:33je respecte l'épreuve qu'a traversée Annabelle.
00:38:35Toutefois, il n'est pas
00:38:37nécessaire de réinventer
00:38:39l'eau chaude, puisque
00:38:41la loi Leonetti, justement, se base
00:38:43sur le droit à mourir dans l'humanité,
00:38:45se base sur le refus de l'acharnement
00:38:47thérapeutique. Il y a quand même longtemps
00:38:49que le législateur s'est positionné
00:38:51sur ces sujets.
00:38:53Arnaud Chich, je veux réagir. Je voudrais poser une question à Arnaud Chich,
00:38:55justement, sur les ongles. Alors, ce n'est pas
00:38:57seulement les ongles morts de la loi Leonetti.
00:38:59Vous voulez réagir
00:39:01au propos d'Annabelle ?
00:39:03Je vais faire une réponse globale.
00:39:05En fait, il n'y en a
00:39:07pas, les ongles morts de la loi Leonetti.
00:39:09Il n'y en a que pour ceux qui ne connaissent pas la loi.
00:39:11Et il n'y en a que pour ceux qui ne sont pas sur le terrain.
00:39:13Écoutez, moi, ça fait 20 ans que je travaille
00:39:15en réanimation, en anesthésie,
00:39:17et je suis confronté à des situations
00:39:19de fin de vie avec des familles qu'on accompagne.
00:39:21Et je suis très touché par le témoignage d'Annabelle
00:39:23que je ne remets évidemment pas en question.
00:39:25Mais là, il y a manifestement eu un problème
00:39:27de prise en charge médicale. Il faut que les gens
00:39:29comprennent que la loi Leonetti
00:39:31autorise les médecins
00:39:33à endormir les patients
00:39:35sans aucune limite
00:39:37de dose de médicaments.
00:39:39Est-ce que vous vous rendez compte ? Je vais te dire autrement.
00:39:41Une fois que des gens
00:39:43expriment des douleurs
00:39:45en réanimation ou dans un autre
00:39:47service, et qu'on décide
00:39:49de démarrer des médicaments qui vont
00:39:51à la fois les soulager
00:39:53et les déconnecter d'un point de vue
00:39:55conscience, imaginez
00:39:57que ces médicaments-là, on peut les manier sans
00:39:59aucune limite, au point que
00:40:01on pourrait même les opérer.
00:40:03Ils ne s'en rendraient pas compte.
00:40:05Et donc, en fait, des patients qui
00:40:07aujourd'hui, sans le souci d'assister,
00:40:09des familles, des gens qui
00:40:11pourraient penser qu'on va laisser leurs proches
00:40:13mourir, eh bien, écoutez,
00:40:15venez voir les médecins, écoutez les médecins,
00:40:17on vous renseignera et on vous rassurera.
00:40:19Ça fait partie. Écoutez, je ne vais pas vous mentir.
00:40:21Je fais un peu plus d'anesthésie
00:40:23maintenant que de réanimation, mais
00:40:25je pense que mon temps avec les familles
00:40:27occupait quasiment 40 à 50%
00:40:29de mon temps, parce que
00:40:31malheureusement, les taux de mortalité en réanimation
00:40:33sont très élevés, malheureusement,
00:40:35les gens sont souvent maintenus en vie
00:40:37avec des machines ou
00:40:39des médicaments, et c'est souvent
00:40:41en réanimation que les patients sont, mais
00:40:43ils peuvent aussi être dans les services de gériatrie,
00:40:45petite parenthèse, les gériatres n'ont pas été
00:40:47contactés, or, un patient
00:40:49sur quatre en fin de vie,
00:40:51il est en gériatrie, prouvez-vous que cela
00:40:53soit un sujet normal ? Et enfin,
00:40:55Annabelle a dit une chose fondamentale,
00:40:57elle a dit, tant qu'on n'a pas été
00:40:59concerné par ce sujet-là, on ne peut
00:41:01pas comprendre. Eh bien, je vous renvoie
00:41:03un peu vers la commission, la commission
00:41:05qui a été faite sur la fin de vie, c'était que des gens en bonne
00:41:07santé, c'était que des gens en bonne santé
00:41:09qui décident pour des gens qui sont malades.
00:41:11Donc, en fait, il y a autre chose de fondamentale
00:41:13qui est un peu technique. Il y a un truc, alors,
00:41:15je ne vais pas vous suivre,
00:41:17je ne vais pas aller très loin sur votre
00:41:19paragraphe sur les mutuelles, qui est pourtant une réalité,
00:41:21parce que, moi, je sais ce que coûte
00:41:23le système de santé, et je sais tout
00:41:25ce qui n'est pas fait en santé. Et donc là,
00:41:27il y a quand même un sujet, mais je ne vais pas y aller,
00:41:29parce que ça ferait de moi quelqu'un d'un peu
00:41:31complotiste, et Dieu sait que j'exécre ce mot-là.
00:41:33Je vais juste vous dire un truc,
00:41:35c'est que dans le projet de loi tel qu'il est fait,
00:41:37on pourra appliquer
00:41:39de l'aide à mourir, si le pronostic
00:41:41du patient est engagé, attention,
00:41:43accrochez-vous bien, à court
00:41:45ou moyen terme.
00:41:47C'est quoi court ou moyen terme ? Une heure, c'est court terme,
00:41:49très court terme, mais moyen terme, c'est quoi ?
00:41:51Moyen terme, on ne sait pas ce que c'est,
00:41:53Philippe, et ça, c'est très dangereux.
00:41:55Parce que quand on regarde l'analyse
00:41:57de l'économie de la santé, c'est vrai,
00:41:59la dernière année d'un patient, avant
00:42:01sa mort, c'est l'année où il coûte le plus cher.
00:42:03Et moi, qui suis un médecin avec quand même
00:42:05un petit peu d'expérience maintenant,
00:42:07d'ailleurs, ça me fait bizarre de le dire, parce qu'avant, je disais que j'étais jeune,
00:42:09et maintenant, j'ai un peu d'expérience,
00:42:11je peux vous dire que des patients, j'en vois,
00:42:13des histoires médicales, j'en vois,
00:42:15et on est surpris dans nos métiers tous les jours,
00:42:17et être capable de prévoir
00:42:19à moyen terme qu'une situation
00:42:21est condamnée ou foutue,
00:42:23écoutez, moi, Emmanuel Macron, il a une boule de cristal
00:42:25que moi, je n'ai pas. Et en tout cas,
00:42:27les soignants n'auront jamais cette boule de cristal.
00:42:29Donc en fait, ce qu'il faut comprendre,
00:42:31c'est que ce sujet qui est à la fois passionnant,
00:42:33il arrive effectivement, je ne parle même pas
00:42:35des européennes, parce que ce n'est pas mon problème,
00:42:37la seule chose que je pense, c'est que
00:42:39les politiques sont incapables d'organiser la santé
00:42:41dans ce pays, et il faut dépolitiser absolument
00:42:43l'organisation de la santé en France,
00:42:45parce que quand on voit l'état dans lequel
00:42:47les politiques mettent le système de santé,
00:42:49actuellement, quand on voit les déserts médicaux,
00:42:51quand on voit les infirmiers libéraux
00:42:53dans la rue, quand on voit le déficit des EHPAD,
00:42:55que le président de la République en poste
00:42:57n'ait que comme seule idée un projet
00:42:59d'oie pour l'aide à mourir, on se dit,
00:43:01réveillez-moi, qu'est-ce que c'est que ce cirque ?
00:43:03– Merci beaucoup Arnaud Chiche,
00:43:05anesthésiste réanimateur,
00:43:07président fondateur du collectif Santé en danger,
00:43:09à cette question, loi sur la fin de vie,
00:43:11est-on prêt à un débat serein ?
00:43:13Vous dites toujours non, à 94%.
00:43:15Et si on jouait là, pour mettre un peu de légitimité ?
00:43:17– Parce que là, vous voyez, c'était…
00:43:19– C'était assez lourd, on va faire le
00:43:21qui-c'est-qui qui l'a dit, alors là,
00:43:23c'est d'une violence
00:43:25que vous n'imaginez pas.
00:43:27– Je sens qu'il y a des compétiteurs.
00:43:29– Et pas l'aide à la triche, n'est-ce pas mon cher…
00:43:31– Non, Cécile n'étant pas là pour vous aider…
00:43:33– Non, mais nous deux, on se ligue.
00:43:35– Ah non, attendez, une fois que Cécile ne l'aide pas,
00:43:37vous n'allez pas l'aider.
00:43:39– Allez, dans quelques instants, restez avec nous.
00:43:41– Les Vraies Voix Sud Radio,
00:43:4317h20, Philippe David,
00:43:45Stéphanie Demuru.
00:43:47– J'en perds,
00:43:49mais mon latin, 17h51,
00:43:51exactement, mais c'est avec votre
00:43:53c'est-qui qu'il a dit ?
00:43:55– Le qui-c'est-qui qui l'a dit ?
00:43:57– Mais c'est moi qui l'ai inventé.
00:43:59– Ça m'étonne pas, votre français est rudimentaire.
00:44:01Pardon, mon cher Philippe.
00:44:03– Le qui-c'est-qui qui l'a dit.
00:44:05– Les Vraies Voix Sud Radio,
00:44:07le quiz de l'actu.
00:44:09– Avec nos Vraies Voix, Philippe Bilger, Jean Dorido,
00:44:11Pierre-Yves, Martin, je pose la
00:44:13première question, mon cher Philippe.
00:44:15– Alors, on rappelle la règle à Annabelle,
00:44:17les Vraies Voix, parce que, je vous préviens,
00:44:19les Vraies Voix n'ont aucun respect
00:44:21des règles, en particulier
00:44:23un certain Philippe Bilger.
00:44:25– Moi, je t'arrête là, parce que
00:44:27je respecte particulièrement les règles.
00:44:29– Oui, vous êtes bien sûr.
00:44:31– Alors, je les respecte, les règles.
00:44:33– Écoutez, on fait comme dans la surface,
00:44:35si l'adversaire tire le maillot, tirez le maillot aussi.
00:44:37Et donc, Annabelle répond en premier,
00:44:39si vous n'avez pas la réponse, vous dites Langochat
00:44:41ou vous dites je-ne-sais-pas, et là,
00:44:43c'est parti pour l'avoir en point. – Le tout n'est pas gagné, faites tricher.
00:44:45– Très bien, on commence.
00:44:47Qui-c'est-qui qui l'a dit ?
00:44:49Oh là là, sur les violences des mineurs,
00:44:51Gabriel Attal est devenu ministre
00:44:53de l'Agitation Nationale.
00:44:55– Annabelle. – Rochelle.
00:44:57– Non. – Je le vois bien dire ça.
00:44:59– Non, non, c'est pas le même bord.
00:45:01– Je sais pas, il faut écouter ce matin.
00:45:03– Ah non, c'est de l'autre côté.
00:45:05– Mélenchon. – Non.
00:45:07– Bonpare. – Bonpare ne répond pas.
00:45:09Bonpare, Jean Dorido,
00:45:11a été le plus rapide et il marque
00:45:13deux points.
00:45:15Qui-c'est-qui qui l'a dit ? – Je viens de souffler quand même.
00:45:17– Oui, vous avez dit Mélenchon.
00:45:19Qui-c'est-qui qui l'a dit ? Toujours à deux points.
00:45:21Plus on s'approche des élections européennes,
00:45:23plus le Premier ministre
00:45:25commence à parler comme nous.
00:45:27Oui, il faut ramener l'autorité à l'école,
00:45:29pour la délinquance des plus jeunes. Annabelle.
00:45:31– Je pense que c'est
00:45:33un député du Nord, non ?
00:45:35– Non, il n'est pas du Nord, il est de l'Est.
00:45:37– De l'Est ?
00:45:39Alors là, de l'Est...
00:45:41– L'Angocha ?
00:45:43– L'Angocha, oui, pardon.
00:45:45– C'est pas Bardella ? – Non, Bardella, il n'est pas
00:45:47député de l'Est, c'est député européen.
00:45:49– C'est un député LR, je pense. – Non, non, pas LR.
00:45:51– C'est pas LR ? – Pas LR.
00:45:53Pas LR, il n'est pas LR.
00:45:55– Pas LR ?
00:45:57– C'est un député du RN, je vais lui dire ça.
00:45:59– Il est RN ? – Exact, exact.
00:46:01– Eh bien, c'est le gars
00:46:03Jacob Eli.
00:46:05– Non, non, c'est deux.
00:46:07– Non, non, c'est deux.
00:46:09– Commencez pas à tricher.
00:46:11– Je ne triche tout le temps.
00:46:13– Oui, je sais.
00:46:15Il faut bâtir un rassemblement...
00:46:17– À trois points.
00:46:19Sinon, Bilger discute.
00:46:21Là, vous savez pas à qui vous avez affaire.
00:46:23– Il faut bâtir un rassemblement
00:46:25d'Avenir à Gauche, de Clémentine Autain
00:46:27à Pascal Canfin.
00:46:29– Annabelle.
00:46:31– Autain qui...
00:46:33qui aurait pu dire ça...
00:46:35– C'est pas facile.
00:46:37– C'est une femme ?
00:46:39– Oui, c'est une femme.
00:46:41– Hier ? Elle est passée à la télé hier ?
00:46:43– Non, mais elle est passée à la télé aujourd'hui aussi.
00:46:45– C'est LR.
00:46:47– L'angoisse à Annabelle,
00:46:49c'est une présidente de région.
00:46:51– Aubry ? – Non, présidente de région.
00:46:53– De l'Epicresse ? – Non, c'est Delga.
00:46:55Bonne réponse, c'est l'Epicresse.
00:46:57– Toulouse...
00:46:59– On m'a pas aidé.
00:47:01– Carole Delga, présidente de la région Occitanie.
00:47:03Il sait qui qu'il a dit à trois points.
00:47:05Il est compliqué.
00:47:07Là où j'ai un désaccord avec Gabriel Attal,
00:47:09c'est qu'il a une obsession
00:47:11sur la question des musulmans.
00:47:13C'est une présidente de groupe parlementaire.
00:47:15Annabelle.
00:47:17– Euh...
00:47:19Euh...
00:47:21Elle est fille, non ?
00:47:23– Vous pouvez répéter la question.
00:47:25– Là où j'ai un désaccord avec Gabriel Attal,
00:47:27c'est qu'il a une obsession sur la question des musulmans.
00:47:29– Ah...
00:47:31– Présidente de groupe parlementaire.
00:47:33Non, présidente de groupe parlementaire.
00:47:35– Présidente ou présidente ?
00:47:37– Présidente.
00:47:39– Présidente...
00:47:41– Bon, personne n'a les points.
00:47:43C'est la Syrienne Chatelain,
00:47:45présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.
00:47:47Voilà.
00:47:49– On la connaît pas.
00:47:51– Trois points.
00:47:53– Question à trois points.
00:47:55Qui sait qui qu'il a dit ?
00:47:57Valérie Hayet a un bilan, une expérience
00:47:59et elle pèse au Parlement européen.
00:48:01Contrairement à Raphaël Glucksmann et Jordane Bardella.
00:48:03– Annabelle.
00:48:05– Donc c'est sans parti ?
00:48:07C'est un petit sans parti politique ?
00:48:09– Oui, et c'était ce matin sur Sud Ravion.
00:48:11– Chut.
00:48:13– J'ai pas écouté ce matin.
00:48:15– Renachez.
00:48:17– Marie-Bilger, Pannier-Renachez.
00:48:19– On parvient à gagner contre l'arbitre.
00:48:21– Pannier-Renachez ?
00:48:23– Oui, c'était ce matin sur Sud Ravion.
00:48:25Qui sait qui qu'il a dit à deux points
00:48:27sur une candidature de François Ruffin en 2027 ?
00:48:29Je pense que le plus efficace
00:48:31reste Jean-Luc Mélenchon
00:48:33pour nous représenter.
00:48:35Annabelle.
00:48:37– Boyard ?
00:48:39– Non.
00:48:41– Il fait de la voile.
00:48:43– Il fait de la voile ?
00:48:45– Antoine.
00:48:47– Et Annabelle, son nom rime
00:48:49avec votre prénom.
00:48:51– Pas lui.
00:48:53– C'est un passionné de voile.
00:48:55– Le député Boyard.
00:48:57– Non.
00:48:59– Eh bien écoutez,
00:49:01personne n'a la bonne réponse.
00:49:03C'était Éric Coquerel.
00:49:05– Alors, un point.
00:49:07Question, qui sait qui qu'il a dit ?
00:49:09Le Pas-de-Vague, c'est terminé.
00:49:11Nous prenons nos responsabilités.
00:49:13– Annabelle.
00:49:15– Attal ?
00:49:17– Non.
00:49:19– Il l'avait dit il y a quelques mois, bien sûr.
00:49:21– La dame qui est ministre de l'éducation.
00:49:23– Absolument.
00:49:25– C'est Beloubet.
00:49:27– Oui, Beloubet, Attal.
00:49:29– Allez, on s'en fait une petite dernière.
00:49:31Qui sait qui qu'il a dit à deux points ?
00:49:33Je ne me retrouve plus du tout
00:49:35dans Jean-Luc Mélenchon. Annabelle.
00:49:37– C'est une femme.
00:49:39– Non, c'est un homme.
00:49:41– Mélenchon.
00:49:43– Il y en a plein, là.
00:49:45– Oui, il y en a plein.
00:49:47– Longoucha.
00:49:49– C'est pas Corbière.
00:49:51– Non, c'est pas Eléphime.
00:49:53– C'est Corbière.
00:49:55– Bonne réponse de Jean Dorido, Fabien Roussel.
00:49:57– Ah oui, tiens, Roussel, le député.
00:49:59Oui, ben non.
00:50:01– Allez, on fait une à trois.
00:50:03– Non, Philippe, vous avez gagné.
00:50:05– C'est bizarre, là, il ne veut plus faire
00:50:07d'évolution, en plus.
00:50:09Avec neuf points, Jean Dorido, quatre.
00:50:11Et puis Pierre-Yves Martin et Annabelle,
00:50:13Fanny.
00:50:15– Merci, Annabelle.
00:50:17– Pour leur frais.
00:50:19– J'ai jamais dit ça.
00:50:21– Restez avec nous, donc, dans dix minutes.
00:50:23Le tour de table de l'actu.
00:50:25Philippe, Jean et Pierre-Yves
00:50:27nous raconteront.
00:50:29– Les vraies voix Sud Radio,
00:50:3117h20,
00:50:33David, Stéphanie Demuru.
00:50:35– Et on accueille donc
00:50:37les vraies voix, Philippe Bilger,
00:50:39Jean Dorido et Pierre-Yves Martin.
00:50:41Et Félix Mathieu
00:50:43qui nous a rejoints.
00:50:45Vous avez la parole, Félix.
00:50:47– Dans un instant, on va parler des arboriculteurs,
00:50:49puisqu'ils sont nombreux, des viticulteurs aussi.
00:50:51Ils vont passer les deux prochaines nuits
00:50:53pas à dormir, franchement.
00:50:55Ils vont passer leur nuit à lutter contre le froid
00:50:57pour empêcher, une fois encore,
00:50:59leur culture, leurs vergers, leurs vignes
00:51:01sous les zéros degrés, c'est stratégique.
00:51:03– En voyant la France évoluer,
00:51:05année après année, on se dit que
00:51:07la classe politique est tombée bien bas
00:51:09et n'a pas conscience du passé, en particulier
00:51:11de ce que fut le nazisme. En juillet
00:51:132022, Rémi Robertod,
00:51:15député Renaissance, avait cru intelligent
00:51:17de faire un salut nazi dans l'hémicycle,
00:51:19geste qui lui avait valu un simple
00:51:21rappel à l'ordre, preuve, s'il en est,
00:51:23qu'il n'y a pas que la justice pénale
00:51:25qu'on peut considérer comme laxiste.
00:51:27Un geste qui a été à nouveau pratiqué
00:51:29samedi dernier, lors d'un conseil
00:51:31municipal à Villeneuve-Saint-Georges, où le maire
00:51:33dit vers droite, Philippe Gaudin a répondu
00:51:35à l'opposition de gauche, en faisant lui aussi
00:51:37un salut nazi,
00:51:39tout en criant à Ile,
00:51:41un geste pour lequel il s'est immédiatement
00:51:43excusé. On pourrait ajouter
00:51:45dans un registre totalement différent
00:51:47Pierre-Alain Millet, élu communiste, qui portait
00:51:49une écharpe aux couleurs de la Palestine
00:51:51lors du dernier conseil métropolitain
00:51:53de Lyon, alors que Lyon, à ce que je sache,
00:51:55ne situe ni à Cisjordanie,
00:51:57ni à Gaza, et qu'une assemblée
00:51:59n'est pas une salle de meeting.
00:52:01Alors bref, avant de demander aux citoyens
00:52:03d'être exemplaires, il serait bien
00:52:05que les élus, qui représentent théoriquement
00:52:07le haut du panier, montrent
00:52:09l'exemple, et quand je vois de tels comportements,
00:52:11je ne peux pas m'empêcher de citer
00:52:13Michel Audiard, qui disait
00:52:15« les cons ça osent tous », et même à ça qu'on les reconnaît.
00:52:17Philippe Bilger.
00:52:19Le comportement qui m'étonne le plus,
00:52:21les autres ne sont pas
00:52:23remarquables, mais
00:52:25c'est celui du gars qui fait le salut
00:52:27en disant « aïl ».
00:52:29Ils savent pourtant
00:52:31que ça va
00:52:33être connu,
00:52:35que ça va faire un scandale.
00:52:37Je me demande si parfois,
00:52:39malgré le respect
00:52:41qu'il faut avoir pour la classe politique,
00:52:43tel que soit le poste qu'elle occupe,
00:52:45s'ils ne sont pas un peu obtus.
00:52:47Thierry Martin.
00:52:49Peut-être que, tout simplement, Michel Audiard a complètement raison.
00:52:51Et puis, point final,
00:52:53je ne sais pas si c'est une question
00:52:55d'exemplarité,
00:52:57il y a quand même quelque chose
00:52:59qui m'interroge,
00:53:01Philippe, c'est que
00:53:03un élu, c'est un
00:53:05être humain, et que
00:53:07personne n'est parfait.
00:53:09Je sais bien,
00:53:11pourquoi voudrait-on,
00:53:13j'essaie d'aller un peu plus loin,
00:53:15pourquoi voudrait-on
00:53:17que les élus soient parfaits,
00:53:19exemplaires, etc.
00:53:21Je pense que ce n'est pas possible.
00:53:23Ça ne retire en rien
00:53:25la puissance de votre coup de gueule
00:53:27par rapport à ça. C'est inacceptable
00:53:29de voir des élus déraper
00:53:31ou se comporter comme ça,
00:53:33d'ailleurs, pour quel gain, on ne sait même pas.
00:53:35C'est pas très porteur électoral, monsieur.
00:53:37Ça serait quand même intéressant
00:53:39de savoir, après,
00:53:41pourquoi ils ont fait ça. Qu'est-ce qui leur est passé ?
00:53:43Par la tête. Je ne sais pas.
00:53:45On a un docteur en psychologie.
00:53:47Oui.
00:53:49Les bras m'en tombent.
00:53:51Oui, personne n'est parfait, Pierre-Yves Martin,
00:53:53vous avez raison. Maintenant, il y a plein de gens pas parfaits
00:53:55qui ne font pas des saluts nazis,
00:53:57c'est important de le rappeler.
00:53:59Et un élu, il a une charge
00:54:01qui l'oblige, comme dirait notre président.
00:54:03Donc, oui,
00:54:05les élus doivent être
00:54:07irréprochables, à défaut d'être parfaits.
00:54:09Et pour aller dans le sens
00:54:11de Philippe David qui cite Michel Audillard,
00:54:13j'ai envie de citer Coluche qui disait
00:54:15qu'il y a chaque année de plus en plus d'imbéciles,
00:54:17mais ce coup-ci, j'ai l'impression que les prochains sont en avance.
00:54:19Oui.
00:54:21Vous avez la parole, Félix Mathieu,
00:54:23avec le retour du gel qui inquiète les arboriculteurs
00:54:25et les viticulteurs.
00:54:27Oui, dans beaucoup de départements, ils vont peu dormir,
00:54:29ils vont plutôt passer la nuit dans leur verger, dans leur vigne,
00:54:31à lutter pour empêcher les températures
00:54:33de passer sous les zéros degrés.
00:54:35Alors, tous les moyens sont bons, des bougies,
00:54:37autour chauffante, en passant, dans les cas extrêmes,
00:54:39par les jets d'eau pour créer des coques de glace protectrices
00:54:41autour des fruits ou bien des bourgeons.
00:54:43Bonsoir, Françoise Roch.
00:54:45Oui, bonsoir.
00:54:47Merci d'être avec nous dans Les Vraies Voix sur Sud Radio,
00:54:49présidente de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits.
00:54:51Vous êtes aussi arboricultrice à Moissac,
00:54:53dans le Tarn-et-Garonne.
00:54:55Il y a une vraie inquiétude ce soir pour les deux prochaines nuits.
00:54:57Alors, c'est un petit peu diffus
00:54:59dans toute la France.
00:55:01La personne l'a dit tout à l'heure
00:55:03à la météo.
00:55:05Rémi André.
00:55:07Oui.
00:55:09Dans le Tarn-et-Garonne,
00:55:11on devrait avoir une gelée
00:55:13mais dite blanche,
00:55:15c'est-à-dire
00:55:17sur le matin, vers 4-5 heures,
00:55:19moins 1, moins 2, moins 3,
00:55:21pas plus.
00:55:23Et ça, on sait gérer. Ce qu'on a du mal à gérer,
00:55:25c'est quand ça va beaucoup plus loin.
00:55:27Ah oui, parce que
00:55:29moins 1, moins 2 degrés,
00:55:31on peut limiter les déperditions.
00:55:33Alors,
00:55:35soit on a des méthodes
00:55:37dites un peu préventives.
00:55:39On a tendu les vergers
00:55:41très rares pour pas que
00:55:43la glace se forme trop.
00:55:45On a ouvert
00:55:47les filets paragrel
00:55:49qui nous gardent un petit peu la
00:55:51chaleur aussi. Mais après,
00:55:53dans les zones les plus sensibles,
00:55:55on est un peu habitués malheureusement.
00:55:57Et on a la fameuse
00:55:59aspersion dont vous parliez tout à l'heure
00:56:01ou les tours à vent
00:56:03pour nous protéger.
00:56:05Parce que ça fait plusieurs années qu'on parle de
00:56:07ce problème. Alors, concrètement,
00:56:09c'est pas tant les gels printaniers qui sont
00:56:11plus rigoureux qu'avant, c'est les douceurs
00:56:13hivernales avant ça qui rendent les plantes
00:56:15plus vulnérables parce qu'elles ont poussé
00:56:17trop vite, concrètement.
00:56:19Pour nous,
00:56:21quand vous arrivez fin avril,
00:56:23que vous soyez sur une saison précoce
00:56:25comme vous l'indiquez,
00:56:27ou sur une saison normale,
00:56:29les plantes, ça y est, elles ont toutes
00:56:31des marées, elles ont toutes des pousses, elles ont toutes
00:56:33des fleurs ou des petits fruits. Et donc,
00:56:35à fin avril, elles sont toutes
00:56:37sensibles.
00:56:39Le démarrage,
00:56:41aujourd'hui, à l'époque où on est,
00:56:43à la période où on est, on est tous sensibles
00:56:47parce qu'on est fin avril
00:56:49et que tout s'est mis à pousser
00:56:51normalement, je dirais.
00:56:53Philippe, pardon,
00:56:55comme vous êtes devenu un spécialiste
00:56:57du gel, parce que ce sujet,
00:56:59vous l'avez traité à peu près
00:57:01il y a deux ou trois jours, vous pourriez
00:57:03demander à cette dame...
00:57:05Oui, mais je ne voudrais pas dire
00:57:07d'erreur technique dans ma question
00:57:09s'il faut la même infrastructure
00:57:11que pour le précédent.
00:57:13Ah, qui était dans la Drôme,
00:57:15effectivement, puisque là, on va avoir deux nouvelles
00:57:17nuits de gel et on avait,
00:57:19c'était la semaine dernière, en fin de semaine dernière,
00:57:21un arboriculteur dans la Drôme
00:57:23qui faisait des fruits
00:57:25et qui avait des tours chauffantes.
00:57:27Il appelait même ça des
00:57:29éoliennes, ça ressemble un peu à une éolienne.
00:57:31Donc là, c'est vraiment pour lutter quand on a
00:57:33plusieurs degrés dans le négatif.
00:57:35C'est ça, c'est ça.
00:57:37La façon la plus
00:57:39efficace, et on l'a prouvé
00:57:41en 2021, c'est l'eau.
00:57:43C'est les fameuses coques de glace
00:57:45que va créer l'eau
00:57:47quand on arrose un verger.
00:57:49Ça, c'est le plus efficace, c'est là où
00:57:51on arrive à protéger.
00:57:53On a même protégé jusqu'à moins sept.
00:57:55Donc, c'est vraiment
00:57:57une protection importante.
00:57:59L'éolienne,
00:58:01à moins de rajouter,
00:58:03comme fait la personne, un chauffage
00:58:05qui permet de réchauffer
00:58:07l'eau,
00:58:09pardon, réchauffer l'air,
00:58:11l'éolienne, elle brasse de l'air.
00:58:13Et donc, si elle n'a que de l'air froid
00:58:15à brasser, c'est dangereux
00:58:17parce qu'elle va renvoyer de l'air froid
00:58:19sur les arbres, c'est dangereux.
00:58:21Donc, il faut qu'elle aille trouver de l'air chaud quelque part.
00:58:23Donc, soit c'est en haut,
00:58:25en haut,
00:58:274, 5, 6 mètres de hauteur
00:58:29et elle renvoie
00:58:31en bas, et comme ça, on arrive
00:58:33à réchauffer, ou sinon, on rajoute
00:58:35effectivement des chaufferettes
00:58:37près de l'éolienne ou autour
00:58:39du verger pour que l'air se
00:58:41réchauffe aussi. Donc, il y a
00:58:43plusieurs situations
00:58:45et chacun le choisit un petit peu par
00:58:47rapport à
00:58:49ses capacités. Par exemple, je pense
00:58:51au viticulteur que vous avez cité,
00:58:53s'il n'a pas d'eau,
00:58:55s'il n'a pas d'accès à l'eau,
00:58:57il ne pourra pas faire
00:58:59la méthode qui nous semble la plus efficace
00:59:01qui est l'arrosage.
00:59:03Et il pourra
00:59:05installer des tours avant
00:59:07et ceux qui, parce que la tour avant
00:59:09est un très gros budget,
00:59:11peu
00:59:13souvent peuvent mettre quelques
00:59:15bougies effectivement, mais les bougies
00:59:17c'est pareil, c'est un coût important
00:59:19donc, voilà.
00:59:21Et un producteur va essayer
00:59:23de raisonner
00:59:25stratégiquement pour sa famille.
00:59:27Merci. Merci beaucoup
00:59:29Françoise Roch. On rappelle que vous êtes arboricultrice
00:59:31à Moissac dans le Tarn-et-Garonne et on vous
00:59:33entendait ce soir en tant que Présidente de la
00:59:35Fédération Nationale des Producteurs de Fruits. Merci
00:59:37beaucoup d'avoir passé la tête dans ces vraies voix sur ce radio.
00:59:39Et merci à vous Félix.
00:59:41Merci Françoise.
00:59:43Philippe Bilger, dans quelques instants
00:59:45c'est le tour de table des vraies voix. Vous allez nous parler de quoi ?
00:59:47Alors, je vais parler de Ramzy Bedia
00:59:49et notamment d'un apéritif
00:59:51qu'il a donné avec une déclaration
00:59:53qui m'a beaucoup plu.
00:59:55Et je vais
00:59:57vous parler du tribunal de Lorraine
00:59:59qui vous autorise à frapper
01:00:01vos gamins.
01:00:03Je croyais que c'était pas permis.
01:00:05Vous avez bien raison de le croire.
01:00:07Et moi je vais vous parler de Samsung
01:00:09qui lance une nouvelle façon de travailler
01:00:11puisqu'ils sont en train de mettre en place
01:00:13la semaine de
01:00:15six jours travaillés.
01:00:17Ah, d'originalité.
01:00:19Dans quelques instants, restez avec nous.
01:00:21Les vraies voix Sud Radio, 17h20
01:00:23Philippe David,
01:00:25Stéphanie Demuru.
01:00:2718h18, bienvenue dans les vraies voix.
01:00:29Tout de suite, c'est le coup
01:00:31de projecteur des vraies voix.
01:00:33Le tour de table, pardon. Il faut que je me rôde un peu.
01:00:35Tour de table, pas de problème.
01:00:37Encore ces stupides
01:00:39d'actualité.
01:00:41Ça dépend de la masse d'informations.
01:00:43Quand il a rien à dire, il dit rien. Il a pas été levé chez les porcs, excusez-nous.
01:00:45Le tour de table de l'actualité.
01:00:47Philippe Bilger, donc
01:00:49Ramzi Bedia au menu.
01:00:51Ramzi Bedia est d'abord
01:00:53depuis quelques années
01:00:55au-delà de son duo
01:00:57avec Eric Judor, c'est un très
01:00:59grand acteur et que j'ai
01:01:01particulièrement apprécié dans
01:01:03la série de
01:01:05Giannoli, en effet.
01:01:07Et qui
01:01:09a fait l'objet dans le monde
01:01:11de cette rubrique un apéro avec
01:01:13un tel et lui
01:01:15a été questionné
01:01:17notamment sur son
01:01:19enfance. Et vous me permettrez
01:01:21de lire, c'est très court.
01:01:23Il dit,
01:01:25comme son personnage Ramzi Bedia,
01:01:27une admiration
01:01:29sans borne à ses parents,
01:01:31également d'origine algérienne,
01:01:33qui ont élevé sept enfants
01:01:35au cœur d'une cité,
01:01:37entre guillemets, qui était la plaque
01:01:39tournante de l'héroïne en France
01:01:41à Gennevilliers. Placée
01:01:43dans une école catholique privée,
01:01:45dressée à la ceinture,
01:01:47le petit Ramzi n'a pas
01:01:49dérivé, pas plus que le reste
01:01:51de sa fratrie.
01:01:53Ça veut dire que
01:01:55lorsque on est placé
01:01:57dans un établissement
01:01:59très remarquable sur le plan de l'éducation
01:02:01et qu'on a des parents
01:02:03et notamment une mère très stricte,
01:02:05même dans le pire des
01:02:07milieux, on ne dérive pas.
01:02:09Ce qui est, pardon de n'être pas
01:02:11très original, mais ça confirme
01:02:13un point de vue que modestement
01:02:15j'ai beaucoup eu, notamment à la suite
01:02:17de mon expérience
01:02:19aux Assises, où j'ai parfois
01:02:21vu se confronter des familles
01:02:23par exemple algériennes, portugaises,
01:02:25algériennes, il y avait l'accusé,
01:02:27portugaises, il y avait les victimes,
01:02:29et c'était deux
01:02:31comportements collectifs
01:02:33radicalement différents, parce que
01:02:35tout simplement, les parents
01:02:37étaient radicalement différents.
01:02:39C'est toujours
01:02:41ce même sujet qu'on partage régulièrement
01:02:43autour de la crise de l'autorité,
01:02:45autour de l'importance du rôle
01:02:47de l'éducation parentale, de l'autorité
01:02:49parentale, on l'avait
01:02:51notamment évoqué dans le cas
01:02:53des écoles et de la place de l'école
01:02:55dans la société française.
01:02:57Après, je me méfierais juste
01:02:59d'un petit point,
01:03:01c'est que ce qui était vrai il y a
01:03:0330 ans, l'est peut-être plus
01:03:05complètement.
01:03:07Mais sur le fond, en tout cas
01:03:09je trouve formidable
01:03:11qu'il puisse témoigner
01:03:13de manière positive
01:03:15sur cette trajectoire
01:03:17familiale finalement,
01:03:19puisque toute la fratrie
01:03:21a pris une orientation...
01:03:23Qu'est-ce qui aurait changé selon vous ?
01:03:25Je pense que ce qui était vrai
01:03:27en 1980,
01:03:29sociologiquement, dans le fait
01:03:31d'éduquer, d'encadrer,
01:03:33dans les images que la société française
01:03:35pouvait porter, est différent
01:03:37maintenant en 2024.
01:03:39Je ne suis pas capable de dire
01:03:41tout ce qui est différent.
01:03:43Je pense qu'on va en parler tout à l'heure avec les internats.
01:03:45Les conditions ne sont pas
01:03:47forcément les mêmes. Donc du coup,
01:03:49le résultat n'est pas le même non plus.
01:03:51Je n'ai pas tout compris
01:03:53dans les propos
01:03:55qu'a tenus Philippe Bilger.
01:03:57Pourtant, l'idée était claire. J'ai entendu
01:03:59dresser à la ceinture.
01:04:01Je ne sais pas si c'est
01:04:03Ramsay Média qui utilise
01:04:05ces mots.
01:04:07C'est lui qui parle de fabriquer.
01:04:09C'est l'occasion de rappeler que
01:04:11le dressage à la ceinture n'a jamais rien
01:04:13donné de bon. C'est le meilleur moyen de fabriquer
01:04:15des criminels.
01:04:17Fabriquer du meilleur chez lui.
01:04:19Je respecte le parcours
01:04:21de Ramsay Média. C'est un immense comédien.
01:04:23C'est un fait. Je n'ai pas lu le papier
01:04:25du Monde. Je le ferai
01:04:27après l'émission. Maintenant, le dressage à la ceinture,
01:04:29si vous voulez fabriquer des criminels,
01:04:31vous leur cognez dessus à la ceinture.
01:04:33Ça fait des bons rebelles,
01:04:35des bons marginaux qui refusent l'autorité.
01:04:37C'est un peu simpliste,
01:04:39mon cher psychologue.
01:04:41Ce n'est pas simpliste, mon cher Philippe Bilger.
01:04:43Ce sont les résultats de tout ce qui a été observé
01:04:45depuis des années.
01:04:47Si vous voulez fabriquer des criminels,
01:04:49si vous voulez leur mettre la haine, vous leur
01:04:51cognez dessus. Surtout quand ils sont enfants,
01:04:53parce qu'ils ne peuvent pas se défendre.
01:04:55Ça les aide à développer une bonne
01:04:57rancœur, une bonne haine
01:04:59de toute forme d'autorité.
01:05:01Plus tard, ça vous fait des gens qui seront prêts
01:05:03à poser des bombes.
01:05:05Vous n'exagérez pas un peu quand même.
01:05:07Non, mais ça c'est bien
01:05:09bien établi.
01:05:11Si vous voulez fabriquer
01:05:13un criminel, vous lui donnez
01:05:15des coups de ceinture. Vous entendez souvent
01:05:17des hommes d'un certain âge vous dire
01:05:19une bonne correction, ça n'a jamais fait mal.
01:05:21Je me suis pris quand j'étais jeune.
01:05:23C'est vrai, on l'entend souvent ça quand même
01:05:25aux gens de Rideau.
01:05:27Non, mais c'est vrai.
01:05:29Les lieux communs de bistrots, si vous voulez,
01:05:31on peut passer.
01:05:33Mais c'est un lieu commun que vous développez.
01:05:35Ah non, ce n'est pas du tout un lieu commun.
01:05:37Il y a cette espèce d'idée profondément
01:05:39erronée et profondément toxique
01:05:41qu'il faudrait précisément
01:05:43frapper les gamins pour les aider
01:05:45à être dans le droit chemin
01:05:47alors que c'est tout le contraire.
01:05:49La réalité des faits, de ce qui est observé
01:05:51par les professionnels de l'éducation,
01:05:53c'est tout le contraire.
01:05:55C'est bien, ça fait une transition.
01:05:57Ils ont combien d'enfants, ces professionnels ?
01:05:59Vous êtes auto-transmissionnés.
01:06:01On va justement au tour de table
01:06:03parce que c'est la suite de Jean de Rideau.
01:06:05Mais parce que c'est un vrai sujet, si vous voulez.
01:06:07Il faut quand même rappeler qu'on a,
01:06:09chaque année en France, on a des enfants
01:06:11qui meurent sous les coups
01:06:13de leurs parents.
01:06:15C'est un fait.
01:06:17Contre une petite fessée.
01:06:19Et qui peut le plus, peut le moins.
01:06:21Et qui vole un oeuf, vole un bœuf.
01:06:23Et la violence, ça commence
01:06:25par la première claque, par la première gifle.
01:06:27C'est vrai, déjà, entre adultes.
01:06:29Et ça, c'est compliqué.
01:06:31Même les violences conjugales, c'est compliqué
01:06:33à endiguer parce que même des adultes
01:06:35responsables, et bien parfois,
01:06:37ça ferme les yeux sur une claque
01:06:39et même sur un coup de poing.
01:06:41Parce que la personne dit, oui, mais tu sais.
01:06:43Quand tu le connais, en fait, il est sympa.
01:06:45Il regrette. Et ça, c'est beaucoup
01:06:47plus problématique encore avec des enfants
01:06:49parce que les enfants sont sans défense.
01:06:51Et ce qui est terrible, c'est que ça vient
01:06:53de tomber dans l'actualité. Enfin, ça date
01:06:55d'il y a quelques jours. Un homme
01:06:57qui a été condamné, un père violent
01:06:59qui a été condamné, en première instance,
01:07:01à 18 mois de prison
01:07:03pour des violences intrafamiliales
01:07:05notamment sur ses enfants.
01:07:07Il vient d'être relaxé par le tribunal de Metz
01:07:09parce que les juges
01:07:11ont précisé,
01:07:13ont considéré
01:07:15qu'il y avait un droit de correction
01:07:17et que finalement,
01:07:19un père pouvait frapper
01:07:21ses gamins à condition que
01:07:23ce soit proportionné. Et là, je salue
01:07:25le ministère public qui, bien sûr, a fait
01:07:27appel, le parquet a fait appel,
01:07:29se pourvoient en cassation.
01:07:31Sur quel fondement ? C'est pas interdit
01:07:33normalement en France ? Mais c'est interdit depuis 2019.
01:07:35Alors du coup, sur quel fondement
01:07:37le juge a pris cette décision ?
01:07:39Je voudrais te poser une question.
01:07:41Un enfant qui vous frappe
01:07:43et un ado, il peut frapper ses parents.
01:07:45Vous le laissez vous frapper ?
01:07:47En tout cas...
01:07:49Si la question c'est
01:07:51est-ce qu'il faut lui répondre
01:07:53par un coup de boule deux fois plus fort, la réponse c'est non.
01:07:55Un ado qui est violent...
01:07:57Et qu'est-ce que vous faites ?
01:07:59Vous le jetez au sol.
01:08:01S'il frappe votre femme, qu'est-ce que vous faites ?
01:08:03Il ne faut pas le frapper, c'est interdit.
01:08:05Si il frappe et qu'il vous met un pain, vous n'arrêtez pas le pain.
01:08:07Vous vous demandez l'autre jour.
01:08:09Vous vous demandez l'autre jour.
01:08:11Si vous vous appelez Jésus, c'est jouable, autrement, ça l'est pas.
01:08:13Mon cher Philippe David,
01:08:15il est possible d'aborder ces questions
01:08:17de façon apaisée,
01:08:19mais la violence
01:08:21n'est pas souhaitable.
01:08:23Donc vous posez la question d'abord,
01:08:25vous vous demandez s'il faut frapper un ado violent...
01:08:27Non mais on peut demander la...
01:08:29Excusez-moi,
01:08:31il y a des ados hyper violents.
01:08:33Vous êtes le père, il fout une baffe
01:08:35à la mère, qu'est-ce que vous faites ?
01:08:37Vous lui dites...
01:08:39Josiane, t'en as joué gauche ?
01:08:41Non mais faut arrêter !
01:08:43Jean, votre point de vue
01:08:45est très intéressant.
01:08:47Merci de le rappeler.
01:08:49C'est qu'on ne sait pas du tout ce qu'ont fait les parents.
01:08:51Je veux dire,
01:08:53comme le laisse
01:08:55entendre Stéphanie,
01:08:57ça pourrait être quelque chose
01:08:59certainement
01:09:01davantage qu'une tape sur la main.
01:09:03J'espère qu'on vous envoie pas au tribunal
01:09:05pour une tape sur la main.
01:09:07Justement, vous qui avez été magistrat,
01:09:09qu'est-ce qui justifie
01:09:11qu'un juge aille contre la loi ?
01:09:13C'est interdit de frapper ses enfants en France.
01:09:15Oui mais il y a des juges
01:09:17qui ont du bon sens, Stéphanie.
01:09:19Vous n'êtes pas d'accord là.
01:09:21Pierre-Yves Martin,
01:09:23j'en ai discuté cette vie entière.
01:09:25Elle est d'accord avec cela.
01:09:27Lorsqu'elle dit que la fessée
01:09:29est interdite, elle n'a pas perdu
01:09:31tout sens commun,
01:09:33me semble-t-il.
01:09:35On est une fois de plus en pleine dualité
01:09:37entre une société, effectivement,
01:09:39où il est nécessaire de condamner
01:09:41les violences faites aux enfants.
01:09:43C'est une évidence.
01:09:45Mais on est dans une société également
01:09:47où l'enfant a pris toute sa place,
01:09:49où l'autorité parentale
01:09:51s'est complètement
01:09:53effacée.
01:09:55Juste, vous allez dans un restaurant,
01:09:57dans un lieu public, vous entendez la manière
01:09:59dont les enfants s'adressent
01:10:01à leurs parents, tels des petits rois,
01:10:03des petits tyrans.
01:10:05Faut leur cogner dessus alors ?
01:10:07C'est obsessionnel.
01:10:09C'est ça la question.
01:10:11On a trouvé, on a trouvé.
01:10:13Un enfant, un ado qui frappe
01:10:15un membre de la famille, vous êtes obligé
01:10:17de le maîtriser.
01:10:19Vous êtes obligé de le maîtriser.
01:10:21C'est vrai, mais Jean Dorido,
01:10:23est-ce que vous êtes pas un peu angélique ?
01:10:25Ça n'a rien à voir.
01:10:27Je mesure à chaque fois,
01:10:29il est fréquent que j'aborde ce sujet
01:10:31dans ce studio, et je vois à quel point
01:10:33c'est épidermique, si vous voulez.
01:10:35La violence faite aux enfants, c'est quelque chose d'épidermique
01:10:37parce qu'il y a dans l'imaginaire, si vous voulez,
01:10:39l'idée que les enfants appartiennent
01:10:41à leurs parents, et que les parents ont le droit
01:10:43de leur cogner dessus. Donc ça c'est interdit.
01:10:45Non, non, non !
01:10:47Le terme cogner dessus, il ne va pas.
01:10:49Qu'il faille contenir parfois
01:10:51des ados violents, et les contenir physiquement,
01:10:53c'est une évidence.
01:10:55Les éducateurs... Mais entre contenir
01:10:57un enfant qui a besoin d'être contenu
01:10:59et le frapper,
01:11:01lui infliger un châtiment
01:11:03pour elle, qui, Stéphanie l'a rappelé,
01:11:05est interdit en France, ça,
01:11:07on ne le dira jamais assez, c'est interdit
01:11:09de frapper les enfants, que vous soyez
01:11:11les parents ou pas les parents, il est interdit
01:11:13de frapper les enfants dans ce pays.
01:11:15Pas pour le tribunal de Metz, manifestement.
01:11:17Mais affaire à suivre...
01:11:19Entre le pacifiste et l'abruti !
01:11:21Et on marque un petit temps
01:11:23d'arrêt, de pause, et on se retrouve
01:11:25pour la suite du tour de table de l'actu.
01:11:33La suite du tour de table
01:11:35de l'actu des Vraies Voix, avec vous,
01:11:37Pierre-Yves Martin, et la semaine de six jours
01:11:39pour Samsung, alors ?
01:11:41Exactement. En fait, vous savez,
01:11:43mon attachement, mon intérêt pour la question
01:11:45de la relation au travail, qui est en pleine révolution
01:11:47depuis le Covid,
01:11:49et j'ai trouvé cette information qui est tombée
01:11:51à 13h30 aujourd'hui,
01:11:53assez intéressante. Samsung, donc au niveau
01:11:55de son siège en Corée du Sud,
01:11:57a décidé d'imposer
01:11:59une semaine de six jours travaillés
01:12:01au cadre. Et uniquement au cadre,
01:12:03ça veut dire quoi ? Ça veut dire que
01:12:05la population de cadres va avoir le choix
01:12:07entre travailler le samedi ou le dimanche,
01:12:09en plus des cinq jours du lundi au vendredi.
01:12:11Je vous arrête, ils sont déjà
01:12:13à la semaine de cinq jours ou à cinq jours et demi.
01:12:15Je suis allé pas mal de fois en Asie,
01:12:17il y a des pays en Asie où le travail, c'est cinq jours et demi.
01:12:19C'est vrai, c'est vrai. Et donc du coup, j'ai trouvé ça intéressant
01:12:21pour deux raisons. Un,
01:12:23parce que ça allait diamétralement
01:12:25opposer à ce qui est en train de se passer
01:12:27dans nos sociétés occidentales.
01:12:29Donc du coup, je me dis que si ça va diamétralement
01:12:31opposer, c'est toujours intéressant de le prendre
01:12:33en compte et non pas juste de dénoncer
01:12:35une rupture du progrès
01:12:37social. Et le deuxième élément,
01:12:39c'est que je me suis mis à la place
01:12:41de cette population de cadres
01:12:43et je me suis dit, le message, parce que
01:12:45la justification, c'est que les résultats économiques
01:12:47sont décevants.
01:12:49Donc il y a un côté punition, là encore, on revient là-dessus.
01:12:51C'est la question, pas le débat.
01:12:53Est-ce que le PDG a baissé son salaire
01:12:55et les cadres dirigeants ? C'est ça qui est compliqué,
01:12:57Philippe, c'est qu'on n'en sait strictement rien.
01:12:59Là, il y a juste eu une annonce,
01:13:01il n'y a pas de feuille de route, on ne sait pas
01:13:03comment ça va se mettre en place, on ne connait pas le planning,
01:13:05etc. C'est juste que
01:13:07là, aujourd'hui, sur Terre,
01:13:09il y a des personnes qui sont en train de se dire
01:13:11je vais recadrer
01:13:13une population de cadres
01:13:15en me disant, je vais les faire plus travailler, comme ça
01:13:17ils vont mieux travailler, ce qui est complètement
01:13:19une aberration. Et donc du coup,
01:13:21et puis je trouvais ça aussi intéressant
01:13:23par rapport à notre vieux pays,
01:13:25qui est très attaché à optimiser sans cesse
01:13:27le nombre de jours de travail
01:13:29par rapport à ça.
01:13:31On est moins les 35 heures.
01:13:33Écoutez, on n'arrête pas le progrès
01:13:35social, le retour en arrière
01:13:37continue, après le droit à la correction,
01:13:39travailler 6 jours...
01:13:41Je me rappelle, quand j'étais au collège, j'apprenais que les
01:13:43ouvriers français au XIXe siècle travaillaient 48
01:13:45heures par semaine.
01:13:47Et alors, pour le coup, il y a quand même un droit du travail
01:13:49quand même très conséquent en France.
01:13:51Et alors, pour avoir été cadre dans ma première vie
01:13:53d'ingénieur dans une boîte étrangère,
01:13:55en l'occurrence une boîte américaine, je ne suis pas sûr
01:13:57qu'on puisse imposer
01:13:59à des cadres en France de travailler
01:14:016 jours sur 7.
01:14:03Maintenant, oui, c'est une boîte coréenne,
01:14:05Samsung, donc peut-être qu'ils ont tous les droits.
01:14:07Et comme disait Dominique Strauss-Kahn à l'époque,
01:14:09le cas coré me turlupine.
01:14:11Mais là,
01:14:13Philippe, vous échappez
01:14:15un petit peu à votre démagogie habituelle.
01:14:17Vous avez fait une allusion
01:14:19au patron. Là, ce serait
01:14:21en effet justifié.
01:14:23Je serais curieux de voir
01:14:25les sacrifices que ferait éventuellement
01:14:27le patron pour
01:14:29permettre cette austérité
01:14:31et cette
01:14:33augmentation du travail.
01:14:35A la limite, si lui-même
01:14:37se l'applique, il n'y a pas de problème.
01:14:39Mais c'est là où on voit quand même que ça
01:14:41pose vraiment question parce que cadre,
01:14:43ça ne veut rien dire parce qu'il y a le cadre
01:14:45dirigeant, le directeur général de Samsung,
01:14:47qui a des stocks options, probablement
01:14:49qui a un salaire faramineux,
01:14:51et il y a le cadre commercial dans une
01:14:53concession Samsung automobile
01:14:55ou dans Samsung téléphonie,
01:14:57un directeur de magasin. Si lui, on lui
01:14:59demande de travailler 6 jours par semaine alors qu'il
01:15:01a un revenu à 2500 euros par mois,
01:15:03enfin, je ne sais pas combien il gagne,
01:15:05ça pose quand même question, non ?
01:15:07Parce qu'il n'y a qu'un récadre, ça on est d'accord.
01:15:09En fait, comme on n'en sait pas plus
01:15:11mais on imagine,
01:15:13ce n'est pas forcément dérangeant de savoir
01:15:15qu'un PDG travaille d'un groupe aussi
01:15:17important que celui-là travaille 6 jours par semaine.
01:15:19Il travaille même plutôt 7
01:15:21à mon avis.
01:15:23Ce qui est inquiétant, c'est
01:15:25ce message de punition,
01:15:27de correction, de travailler plus pour
01:15:29obtenir des... On imagine du coup...
01:15:31Ça pose la question de la culture aussi.
01:15:33Est-ce que ça serait possible ? En France, vous l'avez dit,
01:15:35on est à l'inverse de ça. Aujourd'hui, les jeunes,
01:15:37je pense qu'ils n'accepteraient pas
01:15:39ce genre de situation.
01:15:41De toute façon, on est dans un cadre qui
01:15:43ne permettrait pas ça,
01:15:45l'adoption de ce format
01:15:47de 6 jours par semaine.
01:15:49Maintenant, les jeunes ne veulent même plus travailler
01:15:51le week-end. Je balance un peu.
01:15:53Hein, Philippe ?
01:15:55Ah oui !
01:15:57De travailler la semaine, c'est bien déjà !
01:15:59C'est déjà pas mal de bosser la semaine quand même !
01:16:01On ne va pas non plus travailler le week-end !
01:16:03Si vous me tentez
01:16:05sur ce chemin qui consiste
01:16:07à dire que tout fout le camp,
01:16:09je vais être d'accord.
01:16:11Bon, restez avec nous,
01:16:13dans quelques instants, on revient
01:16:15avec notre débat du jour.
01:16:17Coup de projecteur,
01:16:19le sursaut d'autorité annoncé la semaine dernière.
01:16:21Le premier ministère en du ce matin dans un lycée à Nice
01:16:23ouvrant un internat éducatif
01:16:25pour les élèves décrocheurs.
01:16:27Et parlons vrai, est-ce que vous craignez une baisse du niveau
01:16:29dans les internats avec l'arrivée d'élèves perturbateurs ?
01:16:31Y a-t-il un risque de contagion
01:16:33de la délinquance si on fait venir
01:16:35dans ces établissements des délinquants
01:16:37multirécidivistes ? Est-ce que finalement,
01:16:39ce n'est pas l'encadrement militaire que voulait
01:16:41la Chine royale en 2007 qui serait
01:16:43la bonne solution ? Et à cette question,
01:16:45les internats sont-ils de bonne piste contre
01:16:47la délinquance des mineurs ? Vous dites non.
01:16:49A 71%, vous voulez réagir
01:16:51le 0826 300 300.
01:16:53Et la question à notre invité du jour ?
01:16:55La question Stéphanie !
01:16:57Stéphanie, la question !
01:16:59La question du jour !
01:17:01La question du jour,
01:17:03Bruno Bopévitch, secrétaire
01:17:05général du SNP2N,
01:17:07le syndicat national des personnels de
01:17:09direction de l'éducation nationale.
01:17:11On va donc débattre de cette expérimentation.
01:17:13La proposition datale, est-ce qu'elle
01:17:15semble déjà, pour vous, claire,
01:17:17Bruno Bopévitch ?
01:17:19Non, je pense qu'il y a besoin de clarifier
01:17:21et de nous expliquer un peu plus précisément
01:17:23de quoi il s'agit aujourd'hui, parce qu'on a
01:17:25un Premier ministre qui, effectivement,
01:17:27nous fait des propositions
01:17:29qui méritent
01:17:31d'être expliquées plus précisément, au moins
01:17:33auprès des acteurs de terrain, et ce n'est pas
01:17:35le cas aujourd'hui. Bon, pas clair. Donc, on en parle
01:17:37pour quelques instants. Restez avec nous.
01:17:39Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20,
01:17:41Philippe David,
01:17:43Stéphanie Demuru.
01:17:4518h39, merci de nous rejoindre
01:17:47sur le plateau des Vraies Voix.
01:17:49Et tout de suite, c'est le coup de cœur
01:17:51projecteur des Vraies Voix.
01:17:53Je vais m'y servir, c'est le premier jour.
01:17:55Philippe Bidger,
01:17:57Jean Dorido et
01:17:59Pierre-Yves Martin, avec notre invité Bruno Bopévitch.
01:18:01Les Vraies Voix Sud Radio,
01:18:03le coup de projecteur des Vraies Voix.
01:18:05Les internats, je le précise aussi,
01:18:07ça sera deux choses, à la fois c'est séjour pendant
01:18:09les vacances, mais aussi déplacement en internat
01:18:11au long cours. On a 50 000 places d'internat
01:18:13disponibles en France. On sait qu'on a
01:18:15beaucoup de jeunes qui en auraient besoin.
01:18:17Le sursaut, il démarre tout de suite. Je vais parler
01:18:19de ces internats dans ma déclaration de politique générale.
01:18:21Le premier ouvre ici, à Nice,
01:18:23aujourd'hui. Je souhaitais qu'on puisse avoir un nouveau
01:18:25dispositif pour qu'il y ait l'équivalent
01:18:27des travaux d'intérêt général pour les mineurs,
01:18:29les moins de 16 ans, mais aussi qu'en termes de sanctions,
01:18:31on puisse aller beaucoup plus vite, avec des sanctions
01:18:33beaucoup plus rapides, beaucoup plus immédiates,
01:18:35plus efficaces, plus adaptées, pour éviter
01:18:37ensuite que la délinquance s'accroisse.
01:18:39Je vois déjà Jean Dorido
01:18:41lever les yeux au plafond des internats
01:18:43d'un nouveau genre.
01:18:45Le premier ministre qui a
01:18:47lancé ce top départ de l'expérimentation
01:18:49ce matin, vous l'avez entendu, les internats éducatifs,
01:18:51ils sont destinés à être généralisés.
01:18:53Il veut exploiter, Gabriel Attal,
01:18:55les 50 000 places vacantes actuelles
01:18:57pour remettre dans le droit chemin
01:18:59les élèves décrocheurs et primo-délinquants.
01:19:01Et parlons vrai,
01:19:03craignez-vous une baisse du niveau dans les internats
01:19:05avec l'arrivée d'élèves perturbateurs ?
01:19:07Est-ce que ça risque une contagion de la délinquance
01:19:09dans les établissements où ces élèves
01:19:11iront ? Est-ce que finalement,
01:19:13c'est pas Ségolène Royal qui avait raison en 2007
01:19:15lorsqu'elle proposait un encadrement
01:19:17militaire pour les mineurs délinquants ?
01:19:19Et à cette question, les internats
01:19:21sont-ils de bonne piste contre la délinquance
01:19:23des mineurs ? Vous dites non, à 71%.
01:19:25Vous voulez réagir ?
01:19:27Aude, encore et toujours, attend vos appels
01:19:29au 0826 300 300.
01:19:31Et on est aussi avec Bruno
01:19:33Bobkiewicz, secrétaire général
01:19:35du SNPDEN,
01:19:37qui représente les personnels de direction
01:19:39de l'éducation nationale.
01:19:41Philippe Bilger,
01:19:43qu'est-ce que ça vous inspire,
01:19:45cette expérimentation qui n'est pas
01:19:47toujours très claire ?
01:19:49Je reste évidemment
01:19:51en étant moins savant que lui
01:19:53dans la même interrogation
01:19:55que notre invité.
01:19:57Pour ce qui me concerne,
01:19:59on ne me fera pas dire du mal
01:20:01de Gabriel Attal
01:20:03avant que l'annonce soit concrétisée
01:20:05et révélée
01:20:07son infirmité.
01:20:09Pour l'instant, il s'agit
01:20:11d'une annonce. Le fait
01:20:13d'avoir 50 places libres
01:20:15dans les internats,
01:20:17en soi, je ne trouve pas absurde
01:20:19de les
01:20:21considérer
01:20:23comme des lieux privilégiés
01:20:25pour une certaine
01:20:27catégorie de mineurs
01:20:29en danger ou en délinquance
01:20:31si j'ai bien saisi.
01:20:33Mais s'il s'agit uniquement
01:20:35de les placer dans
01:20:37des internats
01:20:39tels qu'ils existent aujourd'hui
01:20:41et tels que j'en ai connu,
01:20:43il y a la vague à tel...
01:20:45Vous voulez dire pas spécialisé ? Parce que moi c'est ça que j'ai pas compris.
01:20:47Est-ce que ce sont des internats entre guillemets lambda
01:20:49ou ce sont des internats spécialisés ?
01:20:51Vous avez parfaitement raison Stéphanie.
01:20:53Si ils sont lambda,
01:20:55je ne crois pas que le régime
01:20:57qu'ils proposent soit dissuasif.
01:20:59S'ils sont spécialisés,
01:21:01j'aimerais savoir comment.
01:21:03Jean Doridé ?
01:21:05Pour le coup,
01:21:07on le sait bien en psychologie,
01:21:09c'est le contexte qui est vraiment
01:21:11le premier vecteur du comportement.
01:21:13L'idée bien sûr de sortir un gamin
01:21:15de son environnement,
01:21:17des voyous qu'il fréquente
01:21:19avec une mauvaise influence sur lui,
01:21:21pour le mettre loin
01:21:23de sa situation habituelle dans un internat,
01:21:25c'est une très bonne idée.
01:21:27Pour autant, la question, comme toujours,
01:21:29c'est la question du savoir-faire,
01:21:31de l'opérationnalisation. Comment est-ce que ça va se passer ?
01:21:33Parce qu'en France, on a déjà
01:21:35des centres éducatifs fermés,
01:21:37des centres éducatifs renforcés
01:21:39qui ont montré, si vous voulez,
01:21:41leur incapacité jusqu'à maintenant
01:21:43à remettre précisément des jeunes
01:21:45aux comportements problématiques
01:21:47dans le droit chemin.
01:21:49Il faudrait les fondre dans...
01:21:51Vous posez la bonne question, Stéphanie. Pourquoi ?
01:21:53Alors là, chacun son point de vue.
01:21:55Je vais vous exposer
01:21:57celui qui est le mien.
01:21:59C'est la PJJ,
01:22:01la protection de la jeunesse,
01:22:03qui s'occupe de ces centres fermés.
01:22:05Et il y a un manque
01:22:07de savoir-faire aujourd'hui,
01:22:09clairement, du personnel
01:22:11de la PJJ.
01:22:13Un problème de formation des éducateurs,
01:22:15un problème précisément
01:22:17de suivi de ces enfants.
01:22:19Et aujourd'hui, la PJJ montre
01:22:21précisément son échec,
01:22:23si vous voulez,
01:22:25à remettre des enfants dans le droit chemin.
01:22:27Donc, bien sûr, je rejoins
01:22:29Philippe Bilger. C'est très louable
01:22:31la proposition du Premier ministre.
01:22:33Mais c'est vraiment la question
01:22:35qui verra comment est-ce que ça va se passer
01:22:37sur le terrain, et du coup,
01:22:39est-ce que ça va marcher ?
01:22:41Moi, il y a un truc que je ne comprends
01:22:43décidément pas. C'est sur l'annonce
01:22:45politique. En fait,
01:22:47aujourd'hui, si j'ai
01:22:49bien compris, il y a une structure qui a été
01:22:51ouverte à Nice.
01:22:53Oui, absolument. Ça va être l'expérimentation.
01:22:55Et aujourd'hui, on se pose des questions
01:22:57sur savoir, c'est quoi le modèle d'organisation,
01:22:59c'est quoi le périmètre, est-ce qu'il y a
01:23:01mixte d'enfants ou pas, etc.
01:23:03Ça, on n'a pas trop compris. Mais alors,
01:23:05si j'ai bien compris, c'est soit les vacances, soit
01:23:07à plein temps, toute la vie.
01:23:09Mais comment peut-on porter un sujet sérieusement
01:23:11s'il y a juste
01:23:13un effet d'annonce, 30 secondes,
01:23:15et puis après, basta,
01:23:17on ne sait pas comment ça va marcher, on a fait notre effet
01:23:19d'annonce et terminé. Un petit peu comme le SNU,
01:23:21d'ailleurs. Bruno Bopievic,
01:23:23vous représentez les personnels de direction
01:23:25de l'éducation nationale. Comment
01:23:27vous avez réagi à cette annonce ?
01:23:29Je partage
01:23:31une partie des arguments qui ont été
01:23:33mis en avant à l'instant.
01:23:35C'est-à-dire qu'à ce stade,
01:23:37l'internat tel qu'il est conçu n'est pas
01:23:39prévu pour ça. C'est-à-dire qu'on confond
01:23:41l'internat
01:23:43scolaire avec un centre éducatif
01:23:45fermé. On peut
01:23:47voir qu'il y a
01:23:49des effets d'annonce
01:23:51et que ça peut paraître
01:23:53séduisant de prime abord.
01:23:55C'est le cas d'un certain nombre d'annonces qui sont
01:23:57faites depuis des semaines, voire
01:23:59des mois, particulièrement de la
01:24:01part de Gabriel Attal. Mais il s'avère
01:24:03qu'en creusant, si vous
01:24:05interrogez les personnels de l'éducation nationale,
01:24:07ils vous expliqueront
01:24:09qu'à ce stade, les internats
01:24:11ne sont pas du tout prévus pour ça.
01:24:13On a déjà une expérience. Donc ça
01:24:15demande un encadrement particulier, dans des
01:24:17conditions particulières. Et je pense qu'on
01:24:19se trompe de genre, en l'occurrence,
01:24:21et que si on reprend malheureusement
01:24:23ce qui a déjà été testé, parce que
01:24:25ça n'est pas complètement nouveau, on a
01:24:27déjà communé une expérience de la même nature
01:24:29en 2008, sous Nicolas Sarkozy,
01:24:31qui avait
01:24:33testé une expérience de ce type
01:24:35avec des élèves de Saint-Denis
01:24:37qui avaient été effectivement
01:24:39amenés à sortir d'Île-de-France
01:24:41dans la même
01:24:43configuration. Et cette opération
01:24:45avait dû être annulée au bout de quelques semaines, parce que
01:24:47c'était devenu ingérable, alors que
01:24:49le taux d'encadrement était 1 pour 1.
01:24:51Ingérable, c'est-à-dire ?
01:24:53Les jeunes réunis
01:24:55au même endroit, dans un contexte
01:24:57avec des
01:24:59élèves perturbateurs, en l'occurrence,
01:25:01qui n'avaient pas envie d'être là,
01:25:03qui étaient contraints et forcés de le faire,
01:25:05qui avaient donné une mauvaise mayonnaise,
01:25:07comme vous pouvez l'imaginer,
01:25:09un dispositif devenu ingérable,
01:25:11et donc les gamins avaient été rapatriés.
01:25:13Et puis évidemment, on les envoie, j'imagine, dans les internats
01:25:15publics et non pas les internats privés
01:25:17qui n'accepteraient pas de les prendre ?
01:25:21De toute façon,
01:25:23tout ça mérite précision. Moi, je n'ai pas encore
01:25:25compris exactement comment tout ça
01:25:27peut se faire. Je découvre aujourd'hui
01:25:29qu'on a
01:25:31une initiative type
01:25:33expérimentale à Nice.
01:25:35Ça n'a pas du tout été discuté
01:25:37à aucun moment avec
01:25:39les représentants. Ce n'est pas très grave, on peut s'habituer
01:25:41à cette opération, à cette
01:25:43situation. Néanmoins, je vous le
01:25:45redis, on est en train
01:25:47d'utiliser des outils qui ne sont pas
01:25:49conçus pour ça, avec des personnels
01:25:51qui n'ont pas été préparés et
01:25:53formés pour ça. Donc on risque de
01:25:55passer à côté de l'objectif, même si
01:25:57le grand public peut considérer
01:25:59que c'est une idée séduisante.
01:26:01Je rejoins
01:26:03notre invité. C'est
01:26:05compliqué pour le commun des mortels
01:26:07de comprendre
01:26:09comment
01:26:11se situe
01:26:13ce projet par rapport
01:26:15à l'existant déjà. On a
01:26:17des CPE dans les collèges
01:26:19et les lycées. On a déjà une aide sociale
01:26:21à l'enfance qui est vigilante.
01:26:23Il y a des travailleurs sociaux
01:26:25dans les écoles qui remontent dès qu'il y a un gamin
01:26:27qui a un comportement qui dysfonctionne.
01:26:29C'est remonté. Et éventuellement
01:26:31il y a des mesures éducatives qui sont
01:26:33proposées aux parents pour déjà reprendre
01:26:35le droit chemin. Il y a effectivement, pour les
01:26:37mineurs délinquants, la protection judiciaire
01:26:39de la jeunesse. Et là, on a du mal à comprendre.
01:26:41Monsieur le dit, c'est vrai.
01:26:43Chacun son métier.
01:26:45Un établissement scolaire
01:26:47fut-il un internat
01:26:49n'a pas forcément
01:26:51la compétence, le savoir-faire
01:26:53pour s'occuper d'enfants
01:26:55aux comportements problématiques.
01:26:57Est-ce que vous ne croyez pas que l'annonce
01:26:59de ces internats
01:27:01va impliquer
01:27:03une différenciation
01:27:05très sophistiquée
01:27:07entre les enfants,
01:27:09les mineurs
01:27:11et dans leur catégorie
01:27:13de dangerosité ?
01:27:15Est-ce que si on parvenait
01:27:17véritablement à examiner
01:27:19la compétence
01:27:21des mineurs,
01:27:23est-ce qu'on pourrait
01:27:25examiner
01:27:27la qualité ou
01:27:29le défaut de nuisance de chacun ?
01:27:31Est-ce que vous trouveriez
01:27:33absurde cette sorte de
01:27:35sophistication entre
01:27:37les internats, les centres
01:27:39fermés ? Est-ce qu'il y a quelque
01:27:41chose là-dedans qui pourrait
01:27:43accueillir votre assentiment
01:27:45s'il s'était réalisé
01:27:47dans une concertation
01:27:49peut-être trop tardive même ?
01:27:51Je pense qu'il faut
01:27:53bien doser,
01:27:55c'est-à-dire qu'on peut admettre l'idée
01:27:57que l'internat peut être une solution intéressante
01:27:59lorsqu'un certain nombre de conditions
01:28:01sont réunies, l'assentiment
01:28:03de la famille
01:28:05et l'accord du jeune dans le projet
01:28:07parce que si l'élève est contre,
01:28:09la difficulté
01:28:11va être extrêmement importante.
01:28:13Maintenant, si on a
01:28:15effectivement par-ci par-là
01:28:17quelques places bloquées
01:28:19dans des conditions particulières
01:28:21avec un encadrement particulier
01:28:23avec un projet
01:28:25construit, on peut tout à fait
01:28:27tenter l'aventure et
01:28:29avoir des expérimentations qui se
01:28:31mettent en place. Attention à ne pas
01:28:33confondre l'internat
01:28:35et le centre éducatif fermé.
01:28:37Ne rassemblons pas au même endroit
01:28:39de nombreux jeunes qui poseront des
01:28:41difficultés parce qu'ils en posent déjà
01:28:43dans leur environnement habituel.
01:28:45Tout ça mérite
01:28:47réflexion, expérimentation.
01:28:49On met un peu la charrue peut-être
01:28:51avant les bœufs.
01:28:53On est sur un moment
01:28:55où on annonce
01:28:57beaucoup de choses.
01:28:59On ne concerte pas,
01:29:01on annonce et on réfléchit ensuite.
01:29:03Ce qui est quand même problématique
01:29:05politiquement. Et l'éducation nationale,
01:29:07on en souffre terriblement
01:29:09sur ce sujet comme sur d'autres.
01:29:11Pierre-Yves Martin.
01:29:13Je voulais savoir, au sein de votre syndicat,
01:29:15est-ce que vous avez
01:29:17un élément de conviction, une proposition
01:29:19à laquelle vous croyez
01:29:21fortement, pour justement
01:29:23imaginer un encadrement,
01:29:25un accompagnement qui soit de qualité
01:29:27par rapport à ces populations
01:29:29qui sont en train de décrocher ?
01:29:31Ou est-ce que le sujet est trop vaste
01:29:33et trop complexe en 2024 ?
01:29:35Bruno Gospic.
01:29:37Sur la question
01:29:39spécifiquement en lien avec les internats,
01:29:41je pense qu'il faut une complémentarité
01:29:43des compétences
01:29:45entre l'éducation nationale
01:29:47et d'autres structures.
01:29:49Il y a des structures de type éducative
01:29:51qui ont des compétences que nous n'avons pas
01:29:53au sein de l'éducation nationale.
01:29:55C'est la capacité à mettre tous ses partenaires
01:29:57en ordre de marche et de façon concertée
01:29:59qui fera la réussite
01:30:01dans l'accompagnement d'un jeune.
01:30:03On a des expériences de cette nature-là
01:30:05autour du décrochage. Moi, je crois plus à l'accompagnement
01:30:07des élèves dans ce cadre-là
01:30:09autour d'élèves décrocheurs que d'élèves perturbateurs.
01:30:11En l'occurrence,
01:30:13mais à condition
01:30:15que les acteurs, tous ceux qui interviennent
01:30:17auprès du jeune
01:30:19soient autour et travaillent
01:30:21de façon concertée.
01:30:23C'est la difficulté des exercices.
01:30:25Chacun travaille dans son couloir
01:30:27de nage,
01:30:29les parents y compris d'ailleurs,
01:30:31et ça manque de coordination et de concertation.
01:30:33Ça, c'est un élément
01:30:35essentiel dans la prise en charge
01:30:37du jeune, de façon à ce que les acteurs
01:30:39autour de lui, parfois c'est l'aide sociale à l'enfance,
01:30:41parfois c'est l'APJJ,
01:30:43parfois c'est d'autres structures associatives de la ville
01:30:45puissent travailler de concert
01:30:47pour améliorer
01:30:49la situation du jeune
01:30:51quant à son comportement face à l'école.
01:30:53C'est parfois des problèmes d'absence,
01:30:55c'est parfois des problèmes de comportement.
01:30:57Ça réagit au standard 0826-300-300.
01:30:59Nous sommes avec Fabrice qui nous appelle
01:31:01du Val d'Oise. Bonjour Fabrice, bonsoir.
01:31:03Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:31:05Écoutez, moi je pense
01:31:07qu'on peut proposer
01:31:09aux parents défaillants et dépassés
01:31:11de reprendre en main leurs enfants
01:31:13dans le cadre d'internats d'excellence
01:31:15ou peu importe le type d'internat.
01:31:17Mais pour essayer de leur redonner à ces enfants
01:31:19le goût et le sement de l'effort,
01:31:21le goût d'apprendre, et pour leur faire
01:31:23réutiliser, et peut-être
01:31:25voire utiliser d'ailleurs les allocations familiales
01:31:27qu'on donne à ces familles pour
01:31:29payer, puisque les internats il faudra bien les payer,
01:31:31payer l'enseignement de ces internats, et de manière
01:31:33à ce qu'on fasse, voilà, ils n'ont plus
01:31:35soit les moyens, soit la capacité
01:31:37d'éduquer correctement leurs enfants.
01:31:39Utilisons les allocations familiales
01:31:41qu'on leur donne, qu'on leur alloue, pour
01:31:43payer ces internats, de manière à reprendre en main
01:31:45ces enfants sur les fondamentaux de notre vie
01:31:47en société, et pour qu'ils puissent
01:31:49réapprendre à honorer les
01:31:51gens qui passent leur vie au service de la
01:31:53collectivité, les profs, les médecins, les
01:31:55policiers, les gendarmes,
01:31:57tous ceux qui passent
01:31:59toute leur vie au service des autres,
01:32:01de la collectivité. Donc si ces enfants
01:32:03étaient repris en main, peut-être qu'on pourrait leur réapprendre,
01:32:05leur redonner goût, leur redonner,
01:32:07leur faire sens de la société,
01:32:09et peut-être effectivement
01:32:11leur permettre, pour ceux qui ont décroché, de raccrocher
01:32:13des wagons, et de ressortir de là avec
01:32:15un diplôme,
01:32:17ou une formation qui leur permettrait de
01:32:19s'insérer dans la vie, sans passer pour autant
01:32:21à faire le chouffe,
01:32:23ou à faire les idiots dans la rue, à tout casser,
01:32:25à tout brûler, à tout, voilà,
01:32:27et à tout faire payer aux autres, bien évidemment.
01:32:29Bruno Bobkiewicz pour réagir
01:32:31à l'appel de Fabrice du Val-d'Oise
01:32:33au 0826 300 300.
01:32:35J'ai un peu de mal
01:32:37avec l'idée de confisquer les allocations
01:32:39familiales pour financer
01:32:41un internat, c'est-à-dire l'État
01:32:43doit aussi prendre sa part,
01:32:45si jamais il devait y avoir une initiative
01:32:47de cette nature-là,
01:32:49parce que la question évidemment du financement
01:32:51et du coût que ça représente
01:32:53va se poser. Donc il faut rappeler
01:32:55que dans un certain nombre de situations,
01:32:57la famille est elle-même victime
01:32:59de la situation,
01:33:01et évidemment,
01:33:03comment dire,
01:33:05ne souhaite pas que son enfant soit
01:33:07en décrochage ou pose des problèmes
01:33:09de comportement. Donc
01:33:11on rendrait la famille financièrement
01:33:13redevable et responsable
01:33:15de quelque chose, je crois qu'il faudra
01:33:17regarder ça de près, je ne partage pas
01:33:19forcément cette idée, voilà.
01:33:23Vous voulez répondre justement à ça ?
01:33:25Non, ma chère,
01:33:27c'était Fabrice.
01:33:29J'avoue que c'est passionnant
01:33:31d'entendre les réactions
01:33:33de notre invité,
01:33:35et moi je continue
01:33:37à penser, évidemment,
01:33:39que l'internat,
01:33:41dès lors qu'on aura des précisions
01:33:43sur cette catégorie spéciale
01:33:45d'établissement, peut être
01:33:47une solution, peut-être pour une catégorie
01:33:49moins dangereuse
01:33:51de ces délinquants mineurs.
01:33:53C'est-à-dire qu'en fait, ce qui n'est pas net
01:33:55dans le discours du Premier ministre,
01:33:57c'est de savoir
01:33:59quel est le public, finalement, qui est concerné,
01:34:01qui est visé. Est-ce que ce sont des élèves...
01:34:03Les primo-délinquants, ils veulent prévenir
01:34:05avant qu'il y ait un acte de délinquance.
01:34:07Ça, ils l'ont dit clairement.
01:34:09Ça donne une dimension presque punitive
01:34:11à la démarche, sachant que
01:34:13encore une fois, il y a déjà...
01:34:15On a toujours le sentiment d'un exécutif
01:34:17qui réinvente à chaque fois
01:34:19l'eau chaude. On a déjà
01:34:21des infrastructures qui sont prévues
01:34:23pour les mineurs délinquants,
01:34:25et c'est difficile de comprendre
01:34:27ce que ça veut dire.
01:34:29C'est avant le passage à l'acte.
01:34:31C'est les primo-délinquants, en l'occurrence.
01:34:33Dans les primo-délinquants, il y a délinquants.
01:34:35Un mineur qui est délinquant...
01:34:37Pour les sorties du milieu naturel.
01:34:39Voilà, il a été précisé
01:34:41pour anticiper,
01:34:43je sais que vous ne voulez pas ce terme,
01:34:45prévenir un acte de délinquance.
01:34:47Soit le mineur est délinquant,
01:34:49et donc il y a un problème, et là c'est la PJJ qui s'en occupe,
01:34:51soit il n'est pas délinquant,
01:34:53et à ce moment-là, c'est les services sociaux qui s'en occupent.
01:34:55C'est pour l'empêcher de passer à l'acte.
01:34:57Mais si il est délinquant, c'est les primo-délinquants,
01:34:59il a déjà été délinquant.
01:35:01C'était assez précisé que c'était avant un passage à l'acte.
01:35:03Qui peut dire
01:35:05que quelqu'un va passer à l'acte ?
01:35:07Je ne sais pas, ce n'est pas moi qui...
01:35:09C'est vrai que
01:35:11Bruno Bobkiewicz, il y a quand même un flouard
01:35:13dans ce domaine.
01:35:15L'enfant commence à avoir de mauvaises fréquentations,
01:35:17de l'envoyer en internat pour retrouver un cadre
01:35:19plutôt que de sombrer
01:35:21dans la spirale de la délinquance.
01:35:23C'est de la prévention.
01:35:25Qui va faire l'évaluation ?
01:35:27S'il vous plaît, chacun son tour.
01:35:29Qui va faire l'évaluation ?
01:35:31Qui va faire le document
01:35:33qui va permettre de dire
01:35:35cet enfant...
01:35:37A priori.
01:35:39Comment, de façon observable et mesurable,
01:35:41vous identifiez qu'un individu tourne mal ?
01:35:43Je ne suis pas d'accord.
01:35:45On va demander à Bruno Bobkiewicz,
01:35:47c'est vrai qu'il y a quand même un flou artistique dans ce domaine.
01:35:49Et comme dirait Martin Aubry,
01:35:51quand c'est flou, il y a un loup.
01:35:53Il n'y a pas qu'un qui le lit.
01:35:55Je ne fais pas partie du service
01:35:57communication du Premier ministre,
01:35:59donc il faudra interroger ses services
01:36:01pour avoir des précisions.
01:36:03Néanmoins, s'il s'agit
01:36:05de donner des opportunités
01:36:07à des jeunes pour lesquels
01:36:09l'environnement peut apparaître comme néfaste,
01:36:11ce sont des solutions
01:36:13qu'on envisage parfois avec des familles, il faut l'admettre.
01:36:15Ce sont des pistes qu'on peut creuser.
01:36:17Mais on ne parle pas du même public
01:36:19quand on parle de cela.
01:36:21Là, j'avais compris à travers ce que vous disiez,
01:36:23mais de ce que j'ai entendu depuis ce matin,
01:36:25parce qu'encore une fois, il n'y a pas de communication claire
01:36:27et officielle sur ce sujet,
01:36:29j'avais entendu parler
01:36:31de jeunes délinquants.
01:36:33Et auquel cas, ce n'est pas le même public.
01:36:35Quand on a des jeunes qui sont en train
01:36:37de déraper pour lesquels
01:36:39l'environnement peut apparaître comme défavorable,
01:36:41je me souviens l'avoir proposé
01:36:43il n'y a pas si longtemps que ça
01:36:45quand on parle d'une famille, d'une jeune fille
01:36:47qui avait des fréquentations
01:36:49qui lui étaient défavorables
01:36:51et qui créait notamment de l'absentéisme,
01:36:53là-dessus, il y a sujet, il y a débat.
01:36:55On peut effectivement réfléchir à comment
01:36:57à l'intérieur même de l'éducation nationale,
01:36:59on peut gagner en efficacité
01:37:01sur l'utilisation de ces 50 000 places.
01:37:03A condition que ce soit un projet construit
01:37:05par tous. Mais ce n'est pas le même public
01:37:07que celui qui évoque...
01:37:09Ce n'est pas encore complètement construit.
01:37:11Il parle d'engager la responsabilité des parents
01:37:13Il parle un peu de tout le Premier Ministre.
01:37:15Il en dit des choses.
01:37:17C'est la fin de ces Vraies Voix.
01:37:19Merci chers amis.
01:37:21Merci Jean D'Arnaud.
01:37:23Merci à vous.
01:37:25Et nous on reste ensemble.
01:37:27Oui, les Vraies Voix citoyennes avec Aurélie Gros
01:37:29et Stéphane Pelé. On va passer encore une heure
01:37:31avec vous pour donner la parole à deux très belles
01:37:33associations.