• il y a 8 mois

Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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Transcription
00:00 Et nous sommes aussi avec Cécile Prioul, cofondatrice de "Ça ira encore mieux demain".
00:05 Cécile Prioul, oui c'est vous, vous souriez.
00:12 Bah oui, c'est vous le talent de ce soir aussi.
00:14 Vous êtes la fondatrice de "Ça ira encore mieux demain", ça a été créé en mars 2019.
00:19 Vous êtes originaire de Tours.
00:21 Vous, vous avez eu une formation, pas mal de formations.
00:26 D'abord, électroradiologie, vous avez travaillé à l'hôpital.
00:29 Oui c'est ça, j'étais manipulatrice en électroradiologie, je ne suis pas restée très très longtemps.
00:34 Je crois que le côté, l'autorité, la hiérarchie, c'était...
00:40 Donc pas l'armée pour vous.
00:42 C'était pas vous aussi.
00:44 Non non, c'est lui, j'ai pas eu ces envies là.
00:46 C'était pas ses envies là.
00:47 Vous avez travaillé en radiothérapie côté diagnostic, vous vous êtes tournée vers l'industrie pharmaceutique,
00:53 vous avez travaillé dans un petit labo français.
00:55 Ça vous a plu ça ?
00:56 Le démarrage, très bien, j'ai tout appris, c'était vraiment super.
01:02 Et premier accident de la vie, vous avez un cancer à l'âge de 28 ans,
01:06 que vous avez caché à votre patron.
01:08 Ça a été compliqué.
01:10 Et quand vous êtes revenue dans l'entreprise, il y a eu un rachat,
01:13 donc vous n'êtes pas trop retrouvée, donc vous êtes partie.
01:15 Je ne suis même pas revenue en fait.
01:17 Je ne suis pas revenue et j'ai cherché un autre employeur.
01:21 Donc vous avez postulé ailleurs, vous avez trouvé un travail dans un groupe pharmaceutique aussi encore.
01:26 Et ça s'est bien passé, vous êtes restée 7 ans là-bas.
01:30 Oui, et puis j'ai redémarré sans dire mon passé.
01:35 Et puis j'ai eu mes 3 garçons.
01:38 Donc votre passé de malade du cancer.
01:42 Et vous avez eu vos 3 enfants, vos 3 garçons, vous êtes devenue manager,
01:46 vous avez dirigé des équipes, et récidive du cancer à l'âge de 40 ans.
01:50 Et là, ça ne se passe pas du tout comme prévu.
01:53 Vous le dites cette fois-ci au patron ?
01:54 Ah oui.
01:55 Donc là ça va, déjà vous le dites.
01:56 À 28 ans, il faut se remettre aussi dans un autre contexte,
01:59 où on ne parlait pas que la maladie c'était vraiment très tabou.
02:02 On avait l'impression que la carrière se terminait,
02:06 et les trajectoires professionnelles le montrent aujourd'hui.
02:08 Les gens qui ont des aléas de santé n'ont pas les mêmes trajectoires professionnelles que les autres.
02:13 Mais là à 40 ans, oui là je le dis,
02:16 j'ai eu 11 interventions chirurgicales,
02:23 et rien ne s'est jamais passé comme prévu.
02:27 Donc 2 ans d'arrêt total de travail.
02:30 Quand vous revenez, il y a un plan de sauvegarde de l'emploi.
02:33 Donc vous revenez, mais sauf que tout le monde est parti.
02:36 Vous ne connaissez plus personne dans l'entreprise.
02:38 Oui, et puis comme vous le disiez,
02:42 il y a un avant-Covid et puis un après-Covid,
02:45 et je pense qu'on apprend dans l'épreuve,
02:47 on apprend à mieux se connaître,
02:48 et à faire le point sur ce qu'on veut, ce qu'on ne veut plus.
02:51 Et là j'étais à cette époque-là,
02:55 à me dire "non ça a pu trop de sang",
02:58 ou j'ai fini l'histoire.
02:59 Vous avez fini l'histoire.
03:00 Donc vous retournez sur les bancs de l'école,
03:03 vous faites une reconversion professionnelle,
03:05 et là vous vous dites "je vais monter mon entreprise".
03:07 Moi j'ai vécu de cancer à deux reprises,
03:10 avec des longs arrêts maladie,
03:12 un retour au travail qui n'a jamais été au rendez-vous,
03:14 jamais été à la hauteur,
03:15 et donc vous décidez de créer "ça ira encore mieux demain".
03:19 Vous allez nous dire ce que c'est en une minute,
03:21 et puis on revient à vous tout de suite après.
03:23 Vous êtes prêtes ?
03:24 Oui.
03:25 Allez c'est à vous.
03:26 Donc c'est déjà une DRH qui n'a plus de contact
03:29 avec un salarié qui est absent depuis plus de trois mois,
03:32 un manager qui apprend la veille qu'il y a un retour,
03:35 et puis un collaborateur qui se pose plein de questions,
03:38 qui doute, qui se culpabilise par rapport à ses collègues.
03:42 Donc "ça ira encore mieux demain",
03:44 c'est une méthode qui permet de réussir le retour au travail
03:47 après des arrêts maladie, comme on l'a cité,
03:50 mais également la maternité, la santé mentale,
03:54 le deuil et la sortie du rôle de l'aidant.
03:58 Notre spécificité c'est qu'on accompagne le manager,
04:02 mais aussi le salarié absent,
04:04 avec une plateforme digitale d'e-learning
04:08 qui est jalonné de séances de télécoaching.
04:12 Et nous avons été évalués pour dire que la méthode est efficace.
04:16 On a 95% de reprises,
04:18 et 91% des gens qu'on a accompagnés
04:21 ne connaissent pas de rechute d'arrêt dans l'année qui suit.
04:24 Et ça, l'absentéisme perlé, c'est ce qui coûte
04:27 et ce qui désorganise le travail.
04:29 Ça désorganise le travail, ça perturbe tout le monde.
04:32 Vous avez créé, donc merci pour votre pitch,
04:34 Cécile Prioulx, "ça ira encore mieux demain".
04:36 Donc c'est un kit, si j'ai bien compris,
04:38 des kits employeurs et employées,
04:41 pour permettre cette reprise du travail
04:44 après une longue absence.
04:46 Le regard que vous portez sur cette startup,
04:48 Benoît Derigny, patron de Manpower France,
04:50 ce soir sur Europe 1.
04:51 - Je salue Cécile, parce que j'entends que vous étiez originaire de Tours,
04:54 et que j'ai vécu 6 ans ou 7 ans à Tours.
04:56 Mes enfants sont tous nés là-bas.
04:58 Donc j'en garde d'excellents souvenirs.
05:00 - Je suis tourangelle, maintenant j'habite au Mans.
05:02 Mais on a toujours sa patrie de cœur.
05:05 - Tout à fait, moi c'est Bayonne.
05:07 - Et puis après, sur le fond, je trouve que c'est une très belle initiative,
05:14 parce que, du côté employeur, même manager,
05:17 la difficulté quand on a une absence,
05:19 c'est de trouver la bonne distance.
05:21 Comment être présent pour la personne qui était absente,
05:23 qui est absente, ni trop près, ni trop loin.
05:25 Et je trouve que cette initiative répond à ça.
05:29 C'est pas facile non plus, du côté du chef d'équipe, par exemple,
05:33 en disant "ok, je suis soucieux parce que la personne est absente
05:36 pour des raisons que j'ai compris, peut-être maladie,
05:38 comment je peux être là sans être envahissant ?"
05:40 Donc je trouve que le fait d'avoir un tiers de confiance,
05:44 si j'ai bien compris, est une belle initiative
05:48 et répond à mon avis à une vraie attente.
05:50 - Donc c'est une méthode qui s'appuie sur un parcours digital, c'est ça ?
05:54 Inspirée avec des outils, avec des sens de coaching individuel ?
05:59 - Voilà, beaucoup de connaissances.
06:01 On va du droit du travail qui entoure l'absence longue durée
06:05 aux étapes psychologiques, à des bonnes pratiques, des astuces,
06:09 de façon générale, et ensuite on va avoir des séances
06:13 vraiment individuelles basées sur la situation.
06:17 Et on réunit le salarié et le manager quelques jours avant la reprise
06:21 pour évoquer toutes les conditions pour que l'année se passe bien.
06:24 - Je trouve ça formidable, je trouve que ça devrait être
06:26 la mission des RH d'une entreprise.
06:29 Vous vous substituez un peu au rôle des ressources humaines, non ?
06:33 - Je trouve que c'est...
06:35 - Non mais ça prouve qu'il y a une faille !
06:38 - Oui et non, je pense que c'est parce que vous êtes un tiers de confiance,
06:41 donc vous vous mettez entre les deux.
06:43 - Comme une médiation.
06:45 - Un petit peu, donc ça crée du lien et de la confiance,
06:47 c'est ce que je comprends, aussi bien d'ailleurs du côté de l'entreprise
06:50 que du côté du salarié, et je pense que ce rôle-là, il est très unique.
06:55 Enfin, ça ne peut pas être complètement le rôle du manager,
06:58 ça ne peut pas être le rôle complètement de la personne concernée,
07:01 donc de mon point de vue, ça ne se substitue pas, ça complète.
07:04 - Non, ça complète, ça complète, et bien souvent,
07:07 on entend des choses que le salarié ne dirait pas à son employeur.
07:11 - Bien sûr, parce que vous êtes un tiers de confiance.
07:13 - Conscience. - Colonel Stelnicens Roqueirol,
07:14 quel regard portez-vous sur "ça ira encore mieux demain" ?
07:17 - Un regard très positif, effectivement.
07:19 Alors nous, justement, au sein de l'armée militaire,
07:21 nous avons cet accompagnement autant que possible pour nos militaires.
07:24 - Parce qu'il y a des arrêts aussi, il y a des absences, évidemment.
07:26 - Et donc nous avons... L'armée militaire est une vraie deuxième famille,
07:30 et donc nous avons le devoir d'accompagner nos hommes et nos femmes
07:33 qui sont blessés dans leur chair, pour certains, ou psychologiquement,
07:36 et donc nous avons créé une cellule d'aide aux blessés, la CABAT,
07:39 qui est là pour justement les aider à se reconstruire et à les accompagner.
07:42 Nous avons aussi une cellule de soutien psychologique
07:45 qui est dédiée à l'accompagnement de nos unités qui rentrent de mission,
07:50 pour les aider justement à avoir ce sas de décompression
07:53 avant de retourner dans leur famille.
07:55 - Est-ce qu'avec le conflit qu'il y a en ce moment au Proche-Orient,
07:58 le conflit en Ukraine,
08:01 Colonel Stanislas Rokirol,
08:03 est-ce que ça signifie que vous cherchez à recruter encore plus
08:06 par rapport à ce puzzle géopolitique complètement instable
08:11 que l'on vit en ce moment ?
08:12 - Non, non, nous ne cherchons pas à recruter plus.
08:14 - Ce n'est pas lié forcément à ce qui se passe dans le monde ?
08:16 - Le cadre, nous, est fixé par une loi de programmation militaire
08:18 qui nous donne des volumes à recruter.
08:20 L'armée militaire est très attentive à tout ce qui se passe,
08:22 et donc elle se transforme aussi,
08:24 et nous pour le recrutement, nous avons justement
08:27 cet impératif d'aller chercher des compétences nouvelles
08:30 dans les domaines dont on a parlé tout à l'heure,
08:32 la cyberdéfense, les drones,
08:34 tous ces métiers sur lesquels nous avons besoin d'avoir des gens
08:36 de talent au sein de notre armée.
08:38 - Mais aussi les fidéliser, c'est aussi ce qu'a mis en place
08:41 le gouvernement il y a quelques mois.
08:43 - Oui, tout à fait, pour les fidéliser,
08:45 il y a un plan de fidélisation qui a été mis en place
08:49 par le ministre des Armées,
08:51 et qui veille justement à pouvoir faire en sorte
08:53 que l'armée militaire soit bien au sein de son institution,
08:56 mais également que sa famille, que son conjoint,
08:59 puisse être accompagnée du mieux possible.
09:01 - Donc en fait c'est un accompagnement global
09:03 que propose l'armée militaire.
09:05 - Tout à fait, c'est vraiment cette deuxième famille
09:07 que l'on met en avant.
09:08 - Cécile Prioul avec "Ca ira encore mieux demain",
09:10 vous avez qui comme clients aujourd'hui ?
09:11 C'est des petites entreprises, des PME,
09:13 ça pourrait être l'armée, c'est qui ?
09:15 - Alors ça peut être tout le monde,
09:18 parce que ça touche 4%, les arrêts longs,
09:20 4% de la masse salariale.
09:23 On a des grands groupes et des ETI,
09:28 pour l'instant peu de PME,
09:30 mais c'est vrai qu'il faut que ça soit porté par le DRH,
09:33 vous en parliez, c'est une politique de "re-onboarding",
09:40 - Ça veut dire quoi en français ?
09:42 - Remonter à bord,
09:44 - Pour les auditeurs d'Europe 1.
09:46 - Remonter à bord de l'entreprise,
09:49 et puis aujourd'hui, vous en parliez,
09:51 je crois que les salariés,
09:52 ils ont besoin d'être considérés,
09:54 ils ont donné, ils donnent,
09:56 et ils ont besoin d'être considérés
09:57 quand il leur arrive un coup dur,
09:59 donc c'est dans la politique de la QVC.

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