Vous avez la parole avec Félix Mathieu. Avec Zoé, étudiante à SciencesPO et militante LFI
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00:00 Ensuite, vous avez la parole avec vous Félix Mathieu.
00:03 Oui, direction Sciences Po Paris.
00:05 On est là, on est là, on est là !
00:08 Sciences Po Paris occupée par des étudiants mobilisés pour la Palestine et pour Gaza.
00:12 Certains ont même dormi dans les locaux historiques du 7e arrondissement de la capitale.
00:17 Mobilisation aussi dans la rue avec un sit-in.
00:20 Et tout à l'heure, face à face tendue avec des manifestants pro-israéliens.
00:23 Ce soir, le préfet de police Laurent Nunez demande aux forces de l'ordre de faire évacuer la voie publique.
00:28 Et nous sommes en ligne pour en parler avec l'une de ces manifestantes mobilisées,
00:32 Zoé, étudiante à Sciences Po et militante LFI, bonsoir.
00:36 Bonsoir.
00:37 Merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio.
00:39 La mobilisation et les tensions sont montées d'un cran ce soir ?
00:44 Oui, la mobilisation est montée d'un cran et on est très contents.
00:49 Disons que la mobilisation ne faiblit pas.
00:51 Et nous on est très réjouis de voir que toutes les universités et Sciences Po en premier restent mobilisées
00:56 et que la jeunesse se mobilise sur la question très importante de ce qui se passe à Gaza.
00:59 Et donc sans qu'il y aura un génocide en cours, on ne se taira pas et on continuera la mobilisation pacifique
01:04 comme elle l'est à Sciences Po depuis des mois et depuis des jours.
01:07 Vous êtes toujours dans les locaux de l'école à l'heure qu'il est ?
01:10 Non, on n'est pas dans les locaux, on est devant pour un rassemblement en soutien aux étudiants mobilisés
01:14 et réprimés par la police durant les blocages.
01:18 Et pourquoi cette situation à Gaza trouve un écho particulier à Sciences Po ?
01:22 Je ne sais pas si elle trouve un écho particulier à Sciences Po,
01:25 mais en tout cas elle trouve un écho particulier dans la jeunesse en général.
01:28 Je pense parce que toute personne attachée aux droits humains
01:31 sera le premier à se battre contre ce qui se passe actuellement à Gaza
01:37 et contre la politique génocidaire qui est menée.
01:40 Donc moi je trouve ça très bien que la jeunesse se mobilise, elle ne le fait pas à Sciences Po,
01:43 elle le fait aussi dans la rue et partout ailleurs.
01:46 Donc effectivement on est très contents que ça ait pris à Sciences Po
01:49 et on encourage à ce que ça se propage partout dans la société.
01:53 Comme c'est déjà le cas par ailleurs, on a un très fort soutien sur cette question-là
01:56 et on n'est pas seul et on le sait.
01:57 Vous qui êtes militante de la France Insoumise,
01:59 est-ce que vous avez entendu ces propos de Raphaël Glucksmann, tadeliste PS
02:03 qui estime que la direction de Sciences Po pourrait légitimement faire évacuer les locaux ?
02:07 C'est d'ailleurs à l'instant l'ordre d'évacuation par le préfet.
02:13 Oui, nous on trouve ça très choquant qu'un responsable politique de gauche tienne ces propos
02:19 et on trouve que ce n'est pas du tout à la hauteur du moment politique
02:22 où il y a une politique de plus en plus répressive
02:24 qui s'adresse sur toutes les personnes mobilisées, sur toutes les voix qui s'élèvent pour la paix,
02:28 que ce soit les étudiants mais aussi des personnalités politiques, des candidats,
02:32 même pour les élections, des syndicalistes, des étudiants engagés partout.
02:35 Donc non, on n'est pas en accord avec ces propos
02:38 et on pense que c'est très grave que les forces policières
02:41 aient l'autorisation de rentrer dans l'enceinte même d'une école, d'une université.
02:45 Pour nous c'est un symbole très fort qui va dans le mauvais sens.
02:49 Zoé, si je peux me permettre,
02:52 est-ce que vous n'avez pas l'impression de globaliser un peu abusivement en parlant de la jeunesse ?
02:59 Deuxième élément, est-ce que vous trouvez que votre soutien exclusif à la cause palestinienne
03:07 avec l'appellation de génocide relève d'une réflexion politique équilibrée ?
03:14 Est-ce que vous pensez réellement que ça honore Sciences Po que d'y mettre de tels débats ?
03:20 Oui, je pense que ça honore Sciences Po et je vous arrête tout de suite,
03:23 on n'a pas un soutien exclusif à ce qui se passe à Gaza.
03:25 En fait, nous on défend les droits humains et le droit international
03:28 à toutes les échelles, partout dans le monde et à chaque conflit
03:32 et notre voix s'élève pour porter cette voie de la paix partout dans le monde.
03:36 Donc on ne fait pas du tout de ce qui se passe à Gaza un épantard.
03:38 Par contre, il est vrai que oui, il y a une politique génocidaire
03:41 qui est menée actuellement dans la bande de Gaza
03:43 et que ça on le dénonce très fortement.
03:45 Vous savez ce qu'est le génocide ?
03:47 Oui, on sait ce qu'est le génocide et c'est d'ailleurs par appel
03:50 à la Cour de justice internationale et l'ONU par ailleurs.
03:53 Donc peut-être référez-vous à ce qui a été dit par Jean-Michel Leccesca.
03:58 Excusez-moi, vous soutenez donc visiblement la cause palestinienne
04:02 et ce qui se passe à Gaza.
04:04 Vous savez qu'à Gaza vous n'auriez même pas le droit de dire le moindre mot
04:08 contre le gouvernement du Hamas que vous soyez aussitôt...
04:11 Et donc pour vous c'est une raison pour ne pas défendre les droits humains.
04:15 Pour vous c'est une raison pour défendre le massacre anti-palestinien.
04:19 Là vous manifestez uniquement pour la cause palestinienne.
04:21 D'ailleurs on ne comprend pas, vous manifestez pour quoi ?
04:24 Pour le Hamas ou pour la cause palestinienne ?
04:26 Non, non, non monsieur, je vous assiste.
04:28 En plus vous parlez des droits humains, il n'y a que des gens qui ont des drapeaux palestiniens.
04:33 Je ne vous ai pas entendu lorsque les femmes en Iran visiblement,
04:36 ça ne vous a pas intéressé, ont été...
04:38 Si vous les avez entendues sur les femmes en Iran,
04:40 vous n'êtes pas intervenu par rapport à la condamnation à mort du jeune rappeur iranien.
04:43 Je ne vous ai pas entendu.
04:45 Mais ceci, on défend la voie de la paix et des droits humains partout dans le monde.
04:49 Je pense que ce qui occupe c'est des mensonges.
04:51 Non, non, non, vous n'avez le poisson.
04:53 Vous êtes uniquement à Sciences Po pour manifester contre le gouvernement israélien de Netanyahou.
05:01 Vous avez le droit, comme a dit Philippe Biger, vous utilisez le mot génocide à tout va.
05:05 C'est une honte, c'est une absence de connaissances historiques.
05:08 Je vous remercie à l'ONU et à la Cour des justices internationales.
05:11 Oui, oui, vous répétez ce que vous ont dit les experts en communication de l'FI,
05:16 mais vous n'êtes pas eu de temps pour m'attendre.
05:18 Et moi, j'ai une autre image de Sciences Po que celle que vous prônez à l'Échille.
05:21 Virginie Chalmels.
05:23 Oui, moi je voudrais simplement interpeller Zoé sur son avenir,
05:27 parce que comme beaucoup d'étudiants, elle va sortir diplômée d'une école
05:32 qui était encore il y a peu très respectable.
05:35 Ce qui est en train de se passer à Sciences Po est un véritable naufrage.
05:38 Ça veut dire que les étudiants sont en train de se tirer une balle dans le pied,
05:41 parce que bientôt être diplômée de Sciences Po,
05:44 ce ne sera non seulement plus un gage de qualité,
05:47 mais ce sera montré du doigt comme finalement un laisser-aller inquiétant,
05:52 et même, enfin c'est un naufrage, déroutant,
05:55 sur le fait de pouvoir carrément empêcher, et on le voit en ce moment,
06:00 il a fallu que le préfet se charge d'instruire le déblocage de l'école.
06:06 Ce n'est pas du dialogue apaisé, ce n'est pas du débat intelligent,
06:11 c'est de la prise de position politique de l'extrême gauche,
06:14 et je trouve que c'est un naufrage pour cet établissement.
06:17 Et Zoé, j'ai une question aussi pour vous, et on vous laissera le mot de la fin.
06:20 Vous êtes de 50 à 70 étudiants sur les centaines de Sciences Po en France.
06:26 Vous n'avez pas le sentiment aujourd'hui de prendre en otage,
06:29 dans la continuité de ce que vient de dire Virginie Calmes,
06:32 les autres étudiants de Sciences Po, qui vont être forcément également étiquetés,
06:36 puisque votre mouvement fait beaucoup de bruit ?
06:39 Non madame, je vais vous répondre point par point.
06:42 Déjà, je vous remercie de vous inquiéter pour mon avenir,
06:44 mais je pense au contraire que Sciences Po s'honore dans le mouvement actuel
06:48 de mobilisation des étudiants, qui n'est d'ailleurs pas une simple minorité,
06:51 mais on est bel et bien des centaines aujourd'hui à être mobilisés devant.
06:54 Je ne sais pas si vous avez vu des images, c'est massif,
06:57 et il y a un soutien très très fort à ce qu'on est en train de faire,
07:00 et notamment depuis que les CRS ont pénétré dans l'enceinte de l'université,
07:04 l'ensemble de la communauté étudiante a trouvé ça très choquant.
07:06 Donc par ailleurs, Sciences Po et les étudiants se font toujours mobiliser
07:09 pour défendre diverses causes sur la paix et sur les droits humains,
07:15 et je pense qu'elles le continuent, elles le font dans la droite.
07:17 Je ne vous ai pas entendu, lorsque des homosexuels à Gaza sont pendus,
07:21 sont égorgés par le gouvernement du Hamas.
07:23 Là, il n'y avait pas de manifestation à Sciences Po pour se soulever contre ces horreurs.
07:27 Alors pourquoi...
07:28 - On dénonce ceux qui bavouent les droits humains partout dans le monde,
07:32 et vous serez la première à le lever.
07:34 - Mais arrêtez tout, tout le monde sait que vous mentez.
07:37 - Non, mais que vous vous mentez.
07:39 Est-ce que vous insinuez que la France insoumise serait homophobe ?
07:42 Est-ce que pour vous le fait que des homosexuels soient tués justifie qu'on tue 30 000 Palestiniens ?
07:48 - Mais vous noyez le poisson, je ne vous parle pas de ça !
07:50 Vous n'avez jamais ravi sur aucun autre événement qu'il y a eu à Gaza, ou en Iran, ou dans d'autres pays arabes.
07:55 Vous n'avez jamais dit le vrai nom.
07:57 Alors que tous les pays arabes, la plupart, c'est une dictature qui humilie, qui tue les homosexuels.
08:02 - Le vrai mot de la fin, Zoé, merci.
08:04 - Vous entendez très bien, excusez-moi.
08:06 - Merci Zoé, en tout cas, d'avoir...
08:09 C'était le jeu du débat.
08:11 Vous avez compris que tout le monde n'était pas d'accord.
08:13 En tout cas, merci à vous d'avoir témoigné.
08:15 On se retrouve dans quelques instants pour la suite des vraies fois.