À 9h20, l'humoriste et comédien Hakim Jemili est l'invité de Léa Salamé. Il sera en tournée dans toute la France avec son spectacle "Fatigué", et au Théâtre Edouard VII, à Paris.
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00:00Bonjour Hakim Djemili. Bonjour Léa, bonjour tout le monde. Merci d'être avec nous ce matin.
00:04Si vous étiez un homme politique, je vous en ai mis quatre, un homme politique, un livre, un paysage et un vice,
00:10vous seriez qui ? Vous seriez quoi ? Un homme politique ? Un homme politique, Taubira.
00:14Christiane Taubira. Oui, Taubira. Christiane Taubira, tout de suite, de toute évidence.
00:18Ça m'a paru assez logique. Un livre ? Un livre, je dirais « Les sirènes de Bagdad » de Yasmin Akkadra.
00:24D'accord. Un paysage ? Le château du Haute-Königsburg, en Alsace.
00:29Ah, là où vous êtes né. Oui, là où je suis né.
00:32Pourquoi ce château-là ? Parce que c'est un château qui a marqué mon enfance.
00:35Depuis que je suis petit, je le vois. Peu importe où tu te trouves dans la ville, tu le vois. C'est magnifique.
00:40Et un vice ? Je dirais « de plus en plus beau ».
00:46Ça commence à devenir gênant. J'étais longtemps habitué à être moche.
00:50Et là, en fait, je n'ai pas l'habitude d'avoir des compliments.
00:53On me dit souvent « t'es beau », du coup, je ne sais pas comment réagir.
00:56J'adore ce vice. Attention, il peut vous perdre, celui-là, particulièrement.
01:01Attention à l'Uvris. « Je voudrais être dans la peau d'un autre.
01:05Je suis fatigué de moi-même », écrit Oscar Wilde dans le portrait de Dorian Gray.
01:09Est-ce que ça vous arrive d'être fatigué de vous-même ?
01:11Assez régulièrement, oui.
01:13De votre beauté, vous êtes un peu fatigué ?
01:15Là, c'est fatiguant. En fait, je ne pensais pas que c'était éprouvant d'être beau, mais c'est vrai que c'est relou.
01:20Non, vous êtes parfois fatigué de vous-même.
01:22Oui, bien sûr, ça m'arrive.
01:24« Fatigué », c'est le titre de votre nouveau spectacle que vous jouerez au Théâtre Édouard VII à partir du 15 mai prochain.
01:30Pas mal, le Théâtre Édouard VII, c'est chic.
01:32C'est magnifique. C'est un des plus beaux théâtres dans lequel je me suis produit de ma vie, je pense.
01:36Vous vous destinez à une carrière de footballeur professionnel avant de reconnaître que vous ne seriez pas Zidane.
01:40Vous vous êtes ensuite reconverti dans le stand-up et l'humour, à la télé, dans Clique, sur Youtube aussi.
01:45Ça a marché assez vite pour vous. Ça vous fait marrer de ne pas être Zidane ?
01:48J'ai vraiment dit ça ?
01:50Non, c'est moi qui l'ai dit.
01:55C'était purement gratuit et méchant.
01:58Mais c'est complètement vrai.
02:01Vous faites aujourd'hui pas mal de cinéma aussi.
02:03On vous a vu récemment dans « Ici et là-bas » avec Ahmed Silla,
02:05mais aussi dans « Chasse gardée », le succès surprise de cet hiver qui a fait plus de 2 millions d'entrées au cinéma.
02:10Bref, finalement, avoir renoncé au foot professionnel et à être Zinedine Zidane, ça vous a plutôt réussi ?
02:15Ou ça reste une blessure, un rêve brisé ?
02:17Ça restera toujours un petit rêve brisé, mais moi je crois au destin.
02:21Je me dis que si j'étais passé pro, j'aurais peut-être fait n'importe quoi dans ma vie.
02:24Et puis là, je suis très heureux au final.
02:26Je suis marié, j'ai mon enfant, je suis très content.
02:28En fait, vous avez arrêté vers 16-17 ans.
02:30Vous étiez effectivement en sport-études.
02:32Et vous étiez bon, très bon.
02:34Oui, j'étais plutôt bon.
02:36Vous avez eu un croisement de ligaments.
02:38Un ligament croisé.
02:42Excusez-moi, je suis à la ramasse ce matin.
02:44Un ligament croisé.
02:47Mais en réalité...
02:49Comment on va faire cette interview ?
02:51Mais en réalité, vous dites vous-même, vous reconnaissez vous-même que vous n'étiez pas assez bon.
02:56Mais évidemment, à un moment donné, il faut être honnête.
02:58Parce qu'il y a beaucoup de gens qui prennent ces excuses-là du croisement des ligaments, justement.
03:01Et qui en font tout et n'importe quoi.
03:04C'est la première fois que j'entends ça.
03:07Et en vérité, je trouve ça, ouais, c'est catastrophique.
03:12Pardon.
03:14On passe à autre chose.
03:16Moi, je propose qu'on reste sur les croisements de ligaments.
03:20Je ne m'attendais pas du tout à cette tournée.
03:22Moi non plus, je ne m'attendais pas à dire ça.
03:25Ce nouveau spectacle fatigué, co-construit avec Laura Felpa.
03:28Vous y parlez de l'époque, des traditions, de ce que ça fait d'être plus riche qu'avant.
03:31De votre couple, de votre fils de 3 ans, de la religion.
03:34Mais pourquoi ce titre fatigué ? Vous êtes fatigué de quoi ?
03:37Fatigué, je suis fatigué de plein de choses, de la société de manière globale.
03:41Tout me fatigue, en vérité.
03:43En fait, je me suis rendu compte que j'étais en train de devenir de plus en plus aigri.
03:47Et du coup, pour lutter contre cet aigreur, il fallait que j'extériorise un petit peu sur scène.
03:54Mais comment on peut être aigri à même pas 30 ans ?
03:56Comment on peut devenir aigri ?
03:58Les informations, au bout d'un moment, ça commençait à me rentrer un peu trop dans le cerveau.
04:01Tout ce qui se passe un petit peu autour de moi, etc.
04:03Vous savez, des choses un peu qui se réaniment dans nos cerveaux, dans nos têtes.
04:06On se dit, en fait, il faut quand même que je parle.
04:08Il faut quand même que je m'exprime, ça fait du bien quand même de parler.
04:11Pour parler, parce que vous dites beaucoup de choses dans votre spectacle,
04:13vous préférez le dire sur scène que sur les réseaux sociaux ?
04:15Ou à la télé ? Pourquoi ?
04:17Parce que sur scène, c'est mon espace de liberté.
04:19Et puis sur scène, tout est clair, net et précis.
04:21C'est moi qui ai choisi mes mots.
04:23On ne peut pas décontextualiser ce que je dis.
04:25C'est ça qui est intéressant.
04:27Sur les réseaux, on peut prendre un mot, le sortir, faire un montage avec.
04:30Et puis après, on te fait le dire tout au contraire.
04:32Laura Felpin, à qui vous devez beaucoup, vous dites « sans elle, je n'aurais pas fait ce spectacle ».
04:35C'est vraiment elle qui vous a poussé en vous disant « vas-y, met tes tripes sur la table ».
04:40Mais sans elle, franchement, je n'aurais pas du tout écrit la base de ce spectacle.
04:44C'est avec elle qu'on s'est enfermé 2-3 jours.
04:46Et puis on a écrit tout le spectacle en 2-3 jours.
04:48Elle nous en parlait de l'époque.
04:50De l'époque qui la fatiguait aussi.
04:52Surtout quand la génération de vos parents vous rappelle en permanence que c'était mieux avant.
04:56Je ne me pose même pas la question parce qu'on n'a pas le choix de la vivre.
04:59Donc je me dis, autant y mettre beaucoup de joie.
05:01Et aussi, surtout, c'est difficile pour nous de cette génération-là d'entendre en permanence
05:07que c'était mieux avant, que le monde brûle.
05:09Et c'est vrai, c'est la vérité.
05:10Nous, on va faire ce qu'on peut, mais on est un peu cette génération nullos.
05:13Parce qu'on a eu internet un peu tard, mais on est quand même vachement dedans.
05:17Donc on a du mal à trouver notre position.
05:19Et les vieux ne nous aident pas.
05:21Et je dis toujours à mon père « mais arrêtez en fait, nous on est là et vous nous avez fabriqués.
05:25Donc maintenant que vous nous avez fabriqués, il va falloir qu'on...
05:27Vous en avez marre en fait de ce petit bruit.
05:29Oui, d'entendre ça, c'est horrible pour nous.
05:31On se dit « oui, c'était mieux avant, c'est sûr que dans les années 70, on pouvait cloper dans les avions.
05:34Bon, allez, on passe à autre chose et on avance. »
05:37Voilà, un petit coup de gueule.
05:40Elle vous fait marrer ?
05:41C'est son coup de gueule ?
05:43Elle me fait marrer.
05:44Dès que j'entends sa voix, je rigole.
05:46Mais je me reconnais dans ce qu'elle dit, elle a raison.
05:48En plus, moi-même, issu d'immigration aussi, la troisième génération,
05:52forcément, je me reconnais encore plus.
05:54Parce que nous, on a le cul entre plusieurs chaises, entre guillemets,
05:57dans le sens où on est intégré, on est français, etc.
05:59Mais on doit toujours et encore honorer les traditions familiales.
06:03On est toujours entre eux.
06:04Mais on va parler de vos origines.
06:06C'était compliqué pour vous, les origines.
06:08Vous ouvriez votre précédent spectacle sur les attentats du Bataclan.
06:10Là, vous ouvrez sur le conflit du Proche-Orient.
06:12Vous aimez les sujets faciles et simples.
06:15Oui, j'adore ça.
06:16Moi, je considère que lorsque tu es humoriste, surtout dans notre époque,
06:20tu ne peux plus arriver pour faire le gogole.
06:25Après, chacun fait ce qu'il veut.
06:26C'est ce que j'allais vous dire.
06:27Il y en a beaucoup qui se plantent, qui continuent de raconter leurs problèmes
06:30avec leur femme, leurs bobos à la tête, et qui ne se mouillent pas,
06:33et encore moins sur le Proche-Orient.
06:35Voilà, c'est que tu n'as pas grand-chose à dire.
06:37Après, encore une fois, chacun fait ce qu'il a à faire.
06:41Je ne juge personne.
06:42Mais en tout cas, moi, pour parler de mon cas à moi personnellement,
06:44je ne peux plus monter sur scène et raconter des histoires de frigidaire.
06:48Ce n'est plus possible.
06:49Est-ce encore possible de parler du Proche-Orient avec nuance ?
06:52Ou voir avec humour ?
06:54Bien sûr.
06:55Je le fais dans le spectacle.
06:56Franchement, ça fonctionne bien.
06:57Et puis, je reçois toujours des messages agréables après le spectacle sur les réseaux,
07:00en me disant que c'était bien fait, etc.
07:02Parce que c'est vrai que je me suis bien pris la tête là-dessus quand même.
07:04Et c'est un sujet, c'est vrai que moi aussi, je pensais tabou ce sujet-là.
07:08Mais en fait, quand on parle bien, de manière concrète, avec des faits,
07:11et puis de l'humour surtout, ça fonctionne.
07:13Vous dites que pendant longtemps, vous aviez un mal-être par rapport à vos origines.
07:17Mal-être d'être arabe, d'origine tunisienne et musulmane.
07:20Vous vous dites avoir beaucoup menti sur vos origines.
07:22Oui, exactement.
07:23Quand j'étais plus jeune, c'est vrai que...
07:24Vous disiez quoi ?
07:26J'étais bête.
07:29C'était très ridicule.
07:30Je disais que j'étais égyptien au lieu de dire tunisien.
07:32Alors que c'est plus ou moins pareil.
07:34À l'époque, je ne voyais pas l'Egypte comme un truc du Maghreb.
07:37Pour moi, c'était exotique, c'était classe.
07:39Mais ça s'allait, je ne dis pas le contraire.
07:40Mais en tout cas, oui.
07:41Et pourquoi vous aviez ce mal-être de dire que vous étiez tunisien, ou arabe ou musulman ?
07:44C'est les gens qui me mettaient mal à l'aise.
07:46J'étais honteux un peu de ma condition.
07:49Vous dites que j'avais honte.
07:50Oui, c'est vrai.
07:51C'est une vérité.
07:52Les gens autour de moi ne me mettaient pas à l'aise avec ça.
07:55Ils avaient toujours des a priori un peu bizarres sur les gens de la communauté maghrébine et musulmane.
08:00Du coup, moi, j'avais un peu honte.
08:02Je voulais être avec eux.
08:03Je ne voulais pas être dans le camp qu'ils détestaient.
08:06Donc, j'ai toujours voulu être avec ces gens-là.
08:08Ça m'a perdu dans ma vie.
08:09Honnêtement, ça m'a perdu dans ma vie.
08:10J'ai vécu 3-4 années très sombres.
08:12À quel âge ?
08:13C'était entre mes 20-24 ans.
08:16Entre mes 20-24 ans, c'était sûrement la pire période de ma vie.
08:19Là où les gens s'amusent, où ils kiffent, etc.
08:22Moi, c'était une des pires périodes de ma vie.
08:23J'étais en recherche de moi-même.
08:25Et c'est là que je pense que je me suis construit.
08:27Et à un moment, vous avez eu, vers 24-25 ans, honte d'avoir eu honte.
08:31Ah oui.
08:32Ensuite, effectivement, je me suis rendu compte que ce que j'avais fait était très grave.
08:36Ce que j'avais fait était très grave.
08:38Il faut tout assumer dans la vie.
08:39Il n'y a aucun problème à être musulman, français, arabe.
08:42C'est comme ça.
08:43Très grave par rapport à vos parents d'une certaine manière.
08:45Parce que c'était une manière de rejeter ce qu'ils vous avaient donné ou ce qu'ils étaient.
08:50Je regrette tellement.
08:51Mais c'est pour ça que j'en parle.
08:52Normalement, ce sont des choses qu'on ne dit pas.
08:54Mais moi, j'en parle parce que je pense qu'il y a des gens qui sont à ma place,
08:57ou qui ont été en tout cas à ma place.
08:58Et qui peuvent se reconnaître là-dedans.
08:59Donc, c'est ce que je dis, moi.
09:01C'est que quoi qu'il arrive, il faut assumer ce qu'on est.
09:03Et puis, les gens, ils vous acceptent ou pas.
09:04Mais en tout cas, il faut assumer ce qu'on est.
09:05Et vos parents, aujourd'hui, quand ils vous entendent en spectacle dire ça ?
09:08Dire que vous avez eu honte de leurs origines, de ce qu'ils étaient ?
09:12Ils comprennent.
09:13Oui.
09:14Ils comprennent ce que je veux dire.
09:16Après, eux, c'est encore une fois, c'est la deuxième génération.
09:19Donc, eux, c'est encore autre chose.
09:20Eux, en France, on va dire qu'ils se sont fait tout petits dans leur vie.
09:24Pourquoi ?
09:26Ils n'ont jamais trop parlé.
09:27Parce qu'ils avaient peur.
09:28Ils avaient peur, tout simplement, de perdre leur travail.
09:30Ils étaient déjà suffisamment contents d'être là.
09:32Ils voulaient qu'on soit intégrés, nous, en fait.
09:33Donc, ils se sont fait petits.
09:34Ils l'ont un peu fermé.
09:35Vous dites qu'ils ont tout fait pour vous et votre sœur.
09:38Oui, c'est vrai.
09:39C'est la vérité.
09:40Mes parents, ils ont toujours dit oui à tout ce que j'avais envie de faire.
09:42Ma sœur, c'est pareil.
09:43Ils nous ont donné énormément de force, nos parents.
09:46Vous avez compris, à un moment, que les identités peuvent s'additionner.
09:49Qu'on n'est pas obligé de choisir.
09:50Vous dites, moi, maintenant, je suis alsacien, français et tunisien.
09:53C'est mes origines.
09:54Je mange à la fois de la tarte flambée, de la tchouchouka et de la tartiflette.
09:57C'est la vérité.
09:58Et qu'est-ce que vous préférez entre les trois ?
10:00Franchement, la tarte flambée, quand même, c'est magnifique.
10:02La tarte flambée.
10:03Aujourd'hui, votre fils, il est français, sénégalais, guinéen, marocain, tunisien.
10:08Vous dites, il a gagné le jackpot.
10:09Il a gagné le jackpot, oui.
10:13C'est assez incroyable.
10:15Comment vous lui direz d'assumer ses identités multiples, sans en avoir honte,
10:20qu'il ne fasse pas le même chemin que vous ?
10:22J'espère qu'il écoutera ce genre d'interview, déjà.
10:25J'espère qu'elle sera sur l'INA.
10:27Là, il a 3 ans, donc il s'en fout un peu des identités, heureusement.
10:31Pour l'instant, tout va bien encore, mais je ne sais pas comment je lui expliquerai encore.
10:35Je suis en train de réfléchir à tout ça, parce que c'est complexe.
10:38De toute façon, il va le voir sur sa gueule, il n'a pas le choix.
10:41Je ne sais pas comment ça va se passer.
10:43J'espère que les choses vont évoluer un petit peu, parce que ça risque d'être compliqué, sinon.
10:46Akim, le mariage, ça vous fatigue ou ça va ?
10:49Le mariage, d'un point de vue justice, ça ne devrait pas durer plus de 10 ans, mais j'aime beaucoup.
10:54Pourquoi on doit s'arrêter à 10 ans ?
10:56Parce qu'au bout de 10 ans, ce n'est plus vraiment de l'amour, c'est de la gestion de copropriété.
11:00Vous êtes marié depuis quoi ? 4 ans ? 5 ans ?
11:02Non, 9 ans.
11:039 ans ? C'est bientôt fini, alors !
11:05A l'humoriste Fadili Kamara.
11:07En tout cas, vous en parlez dans votre spectacle, de votre femme, et c'est assez drôle.
11:11J'étais très heureux quand je me suis marié.
11:13Vraiment, je te jure.
11:15Parce que moi, en tant qu'humoriste, je me dis que c'est bien de se marier.
11:17Ça va permettre de nourrir mon spectacle.
11:20C'est vrai, de faire un peu comme tous les humoristes.
11:22Ma femme, elle est nulle, elle chante, elle me casse les couilles.
11:24Sauf que, pas du tout, moi je suis super heureux.
11:27Je suis dégoûté, je te jure, je suis dégoûté d'être...
11:29Non, je te jure, c'est vrai.
11:31Même, je vais être honnête avec vous, je ne me suis jamais senti aussi heureux de toute ma vie que depuis que je me suis marié.
11:36Je te jure, honnêtement, c'est vrai.
11:38Quand je me suis réveillé, elle m'a dit je t'aime, tu connais.
11:42Je lui ai dit t'inquiète.
11:46Excusez-moi de vous éclabousser comme ça avec mon bonheur, mais je suis très heureux.
11:51Par exemple, ma femme, elle n'est pas jalouse.
11:53Mais ça, pour le coup, ça devient presque un peu vexant.
11:57Elle n'est pas cool, genre, je te fais confiance, tu sais.
11:59Elle est plus cool, genre, de toute façon, tu vas faire quoi ?
12:01Regarde-toi, frère, voilà.
12:05Elle n'est pas jalouse et moi non plus.
12:08On a banni toute forme de jalousie quelconque dans ce couple.
12:11Et comment on fait ?
12:12Chacun fait sa vie, il faut faire confiance, c'est tout.
12:15La carrière au cinéma, elle décolle en 2019 avec « Docteur », un film de Tristan Seguela,
12:19où vous partagez l'affiche avec Michel Blanc.
12:21Vous dites que c'est lui qui vous a appris le cinéma.
12:23C'est lui qui vous a appris à...
12:25Il vous a dit, je vous parle normalement, alors que dans les vidéos sur Youtube, vous en faisiez des caisses.
12:29Et vous avez dit, arrête.
12:31Un jour, il m'a tout simplement dit une phrase.
12:33Il m'a dit, tu sais, la caméra, elle capte tout, Hakim.
12:35Donc tu as juste à me parler normalement.
12:38Et tu verras que ça va rendre vraiment...
12:41Comme tu le veux et comme tu le sens.
12:43Cette manière d'articuler que vous avez...
12:45C'est un handicap.
12:47Oui, ça a été pendant pas mal de temps.
12:51On vous a dit, il faut que tu changes, il faut que tu prennes des cours.
12:53On ne comprend pas ce que tu dis.
12:54Oui, toute ma vie, on m'a dit, on ne comprend pas ce que tu racontes.
12:56Il faut que tu ailles voir un orthoptiste.
13:00Un orthophoniste, pardon.
13:03Un orthophoniste, j'ai fait une léa salamé.
13:07Un orthopédiste.
13:09Un croisement délicatement.
13:14On va pas s'en sortir, ça va nous faire la journée.
13:16Celle-là, je ne sais pas comment elle est sortie.
13:18Allez, les impromptus, pour terminer.
13:21Blanche Gardin ou Florence Foresti ?
13:23Florence Foresti.
13:25Gad Elmaleh ou Djamal Deghouz ?
13:27C'est compliqué.
13:28Oui, c'est dur.
13:29Vous n'avez pas vu celle qui arrive, elle est encore plus dure.
13:31Djamal.
13:32Redouane Bouguéraba ou Romane Fréciné ?
13:34Putain, c'est trop dur, ça.
13:38Redouane Fréciné.
13:39C'est vrai que dans votre spectacle, vous dites « Romane Fréciné n'est pas marrant parce que les beaux ne sont pas marrants ».
13:44Non, je dis Romane, il est beau.
13:45Non, justement, je dis Romane, il est marrant parce qu'il est moche.
13:50Une deuxième léa salamé.
13:52Ça fait quoi d'être plus riche qu'avant ?
13:55Pardon ?
13:56Ça fait quoi d'être plus riche qu'avant ?
13:58Parce que vous parlez aussi du fait que vous étiez pauvre et que vous êtes devenu riche.
14:01Oui, c'est vrai, je suis assez mal à l'aise.
14:03C'est vrai ?
14:04Oui, je ne suis pas très à l'aise avec ça encore.
14:06Il faut que je m'y habitue.
14:07Aya Nakamura qui chante piaf pour les JO, vous trouvez ça bien ?
14:09Moi, je trouve extraordinaire.
14:10Tout ce qu'elle fait, c'est extraordinaire.
14:11Kylian Mbappé au Réal, ça vous fait plaisir ou ça vous fait mal ?
14:13Je suis très heureux pour lui.
14:15Ah ouais ?
14:16Oui.
14:17Et pour le PSG ?
14:18Pour le PSG, si on prend la championnate cette année, on sera tous très heureux pour lui aussi.
14:21La dernière fois que vous avez pleuré ?
14:22La dernière fois que j'ai pleuré, je pense à la naissance de mon fils.
14:25Il y a trois ans, vous n'avez pas pleuré depuis trois ans ?
14:27Non.
14:28Enfin, pleurer et rire ce matin.
14:29Se pleurer et rire ce matin, constamment.
14:31Et Dieu dans tout ça, Kim Jamili ?
14:33Dieu dans tout ça, une très grande place dans ma vie.
14:36Un énorme respect pour chaque religieux, en toutes circonstances.
14:39Fatigué au Théâtre Édouard VII à partir du 15 mai, merci et très très belle journée.
14:44Merci.