Ces métiers rares et précieux - C'est ça la France

  • il y a 4 mois
C'est ça la France présenté par Nathalie Guirma.

Avec Guillaume Ducateau de l’entreprise Ducateau (spécialisé dans la Marqueterie de Paille) et Yves Noirot : les fonderies de Sougland

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##C_EST_CA_LA_FRANCE-2024-05-05##

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00:00Le réseau des chambres de métiers de l'artisanat, artisans de la nouvelle économie, présente
00:05Sud Radio Cessa la France, Nathalie Schrengerma.
00:09Bonjour à tous et bienvenue dans Cessa la France, l'émission du savoir-faire français.
00:14Aujourd'hui on vous propose de découvrir ces métiers rares et précieux, parfois même
00:18insoupçonnés dans le secteur de l'artisanat et de l'art.
00:21Il s'agit souvent de professions exercées par passion, en revanche, nombreuses en sont
00:25celles qui tendent à disparaître en portant avec elles un savoir-faire ancestral et des
00:29compétences, sans moins d'où l'importance d'en parler, de les faire découvrir, de
00:32montrer quelles sont les perspectives d'évolution, les différents secteurs dans lesquels on
00:36peut les retrouver et pourquoi pas susciter ainsi des vocations.
00:39En deuxième partie de cette émission, on vous fera découvrir un patrimoine industriel,
00:44dans les Hauts-de-France, qui a quasiment 5 siècles d'existence.
00:47Comment ce patrimoine a-t-il fait pour traverser les révolutions, les guerres, les crises,
00:51on en parle tout à l'heure.
00:53Mais tout de suite, notre premier invité a fait de la paille sa matière première.
00:57Il perpétue un art traditionnel, un héritage culturel qui remonte au XVIIe siècle.
01:02Sud Radio, c'est ça la France.
01:05Merci d'être avec nous, Guillaume Ducato, au micro de Sud Radio.
01:09Merci beaucoup, merci beaucoup de me donner la parole.
01:12De l'entreprise Ducato, du même nom, et votre spécialité, c'est la marquetterie de paille.
01:18Alors expliquez-nous ce que c'est, parce qu'on connaît souvent la marquetterie de bois,
01:23mais là, c'est de paille.
01:24Alors, la marquetterie de paille, c'est une technique qui a plusieurs siècles,
01:28qui était un peu tombée en désuétude et qui a eu l'âge d'or à l'époque Arbeco,
01:35qui a redisparu à la fin de cette période-là et qui a connu un nouvel essor
01:42grâce à Lison de Combe, la référence.
01:45Et son père avant elle.
01:46Voilà, et son père.
01:48Et elle a repris le flambeau familial.
01:51Alors au début, de ce que j'en sais, c'était beaucoup de la restauration
01:55et après elle a modernisé la discipline et pour aujourd'hui,
02:00équiper tout ce qui est palaces, du mobilier, etc.
02:04Et moi, quand j'ai entamé ma reconversion, puisque j'ai fait une reconversion,
02:09j'ai pris le parti d'en faire des tableaux et d'amener...
02:15Mon objectif, c'était d'amener la marquetterie de paille dans les galeries d'art.
02:21Ce qu'on voyait très peu ou pas du tout.
02:23Et je suis en passe d'y arriver.
02:28Il y a des tableaux, il y a des sculptures également.
02:30En fait, c'est des œuvres d'art.
02:32Alors moi, on les qualifie comme telles, on qualifie mon travail comme tel.
02:38Bon, ce sont des étiquettes et moi, je fais des tableaux.
02:42Après, libre à chacun de l'interpréter, de la dessiner comme il le veut.
02:47Mais mon objectif, c'était de faire quelque chose d'artistique et de sortir un peu
02:52de ce qui se faisait tout en respectant, évidemment, le travail de mes confrères,
02:56mais de faire un peu autre chose.
02:59Et voilà, j'ai fait par exemple des Mario, des Goldorak, ce genre de choses.
03:04Et c'est vraiment ça qui m'anime au quotidien.
03:09J'ai vu une collaboration aussi avec Tony Parker, donc c'est vrai que c'est très varié.
03:14Alors ça, c'est un projet qui a venu, étant passionné de sport à la base,
03:20basketeur qui plus est, j'avais cette idée-là depuis un moment.
03:26Et par le hasard des choses, j'ai été amené à rencontrer son architecte.
03:31Et sans le savoir au début, on est venu à parler de Tony Parker
03:36et je lui ai exposé le projet que j'avais.
03:38Et elle m'a dit, c'est génial, tu sais que je suis son architecte.
03:43Je ne savais pas, donc voilà, et c'est comme ça qu'est né ce projet-là.
03:47Et donc là, pour nos auditeurs, vous avez fait un panneau, c'est ça, avec le maillot de Tony Parker,
03:52avec uniquement cette paille.
03:54D'ailleurs, pour nos auditeurs, c'est quoi exactement ?
03:56On assemble, c'est ça, des brins de paille de différentes couleurs, différentes longueurs ?
04:00Alors, c'est de la paille de seigle, pour être plus précis.
04:04Et elle pousse en France, elle est cultivée, elle est récoltée, elle est séchée et teintée
04:11au pigment naturel par le producteur.
04:14Et après, nous, on a des échantillons tous les ans, un panel de couleurs.
04:19Et en fonction des projets qu'on a, on sélectionne les couleurs.
04:23Et après, je reçois les fagots de chaque référence de couleur.
04:27On les ouvre, enfin, on prend brin de paille par brin de paille,
04:31on les ouvre un par un, on les lisse un par un.
04:34Et après, le but du jeu, c'est, enfin du jeu entre guillemets,
04:37c'est de venir assembler, en fonction du motif qu'on a à faire,
04:42les brins de paille, coller les uns à côté des autres,
04:44sans joindre le moins possible du moins.
04:48Et après, on vient une dernière fois avec un plateauir
04:51venir bien lisser une fois pour que la colle adhère bien.
04:56Et c'est le même principe que la marqueterie de bois,
04:59sauf que c'est de la paille, donc c'est beaucoup plus brillant.
05:03La paille contient de la silice, quand elle pousse dans la terre,
05:06elle capte la silice, c'est ce qui donne ce côté brillant
05:09et qui agit comme vernis un peu naturel, si vous voulez.
05:12Et après, c'est tout le jeu de l'assemblage, du sens de l'orientation,
05:17comment on colle, si on colle de gauche à droite ou de droite à gauche,
05:20on n'aura pas le même impact sur la lumière.
05:23C'est ce que j'allais dire, avec la lumière, avec le soleil,
05:27du coup, cette paille, elle vit, il y a des reflets un peu différents.
05:31Non, mais le résultat est magnifique.
05:33Moi, je suis allée me balader sur votre site.
05:36Pour mieux comprendre, justement, quand on utilise cette paille de manière artistique.
05:40Mais comment vous avez découvert ce métier ?
05:42Parce que c'est un savoir-faire qui n'est pas commun.
05:44Alors, moi, j'ai eu une première vie.
05:48J'étais conseiller en gestion de patrimoine.
05:51J'ai travaillé un peu dans l'immobilier.
05:53À 30 ans, j'ai été licencié.
05:57J'avais une petite musique dans la tête, si vous voulez,
05:59qui me disait de faire des choses de mes mains.
06:02Au début, je ne connaissais pas du tout la discipline,
06:04donc j'ai commencé par faire des choses en bois,
06:07des objets en bois, des tables, du mobilier, etc.
06:10Ça a commencé à grossir jusqu'au jour
06:14où j'ai rencontré une désaventure sur une commande
06:17et j'ai retrouvé mon travail complètement abîmé
06:22parce qu'il s'était retrouvé à côté d'un poêle à bois.
06:25Alors que j'avais donné mes conseils, on ne les avait pas forcément écoutés.
06:29Et là, ça s'est noué en moi.
06:30Je me suis dit que ce n'était pas possible de passer tant d'heures
06:33pour faire des objets en bois et pour un résultat.
06:37Donc, le client ne s'était pas retourné contre moi.
06:39Mais si vous voulez, ça m'a fait tellement mal
06:41que je me suis dit qu'il faut que je trouve autre chose, etc.
06:43Et je suis tombé un jour sur un meuble en marqueterie de paille.
06:47Et là, ça a été le déclic instantané.
06:50Et je me suis dit, c'est avec ça que je vais m'éclater.
06:52Et donc, j'ai commencé à faire mes petites recherches de mon côté, etc.
06:56Qui faisait quoi ?
06:57D'où venait la paille ? Etc.
07:00Et j'ai voulu tout de suite me former sur Paris, dans les ateliers.
07:06Mais il y avait des délais monstres, etc.
07:08Marie, j'imagine !
07:09Comment faire rapidement ?
07:12Donc, on m'a rebasculé sur une dame en Touraine
07:15qui a bénéficié de l'enseignement de ces grands ateliers,
07:19qui a été formée par les maîtres d'art.
07:21Et donc, moi, j'ai fait deux jours de stage découverte chez cette dame,
07:24le lundi et le mardi.
07:25Et puis le mercredi, je commençais à faire mes premières créations.
07:31Et puis, j'ai pu arrêter jusqu'à aujourd'hui.
07:35Aujourd'hui, c'est les vacances, mais voilà.
07:39Ce qui est intéressant, c'est que c'est vraiment devenu un métier passion.
07:42Je ne sais même pas si on peut parler de métier.
07:47Jusqu'à il n'y a pas si longtemps que ça, j'en emmenais en vacances.
07:50Ma femme et mes enfants me disaient
07:54non, ce n'est pas possible.
07:56Il fallait que j'en ai avec moi.
07:58Donc, j'avais toujours une petite création de la matière première,
08:02mes outils et au cas où l'envie se présentait d'en faire.
08:07Mais c'est ça, parce que c'est un long processus.
08:09Donc, il y a d'abord l'idée, la création.
08:11Puis après, il y a la création du design, du motif, la réalisation.
08:15Donc, en fait, vous y pensez constamment.
08:19C'est très reprenant, très, très chronophage.
08:23Quand on commence un tableau, on ne sait jamais
08:28quand est-ce qu'il sera fini.
08:29Donc, il ne faut pas vouloir griller les étapes, etc.
08:32C'est assez frustrant.
08:34Par exemple, vous commencez un tableau le lundi, le mardi,
08:38en fonction de la taille, bien évidemment,
08:40mais sur des projets un peu plus importants.
08:42Le mardi, vous avez travaillé toute la journée du lundi.
08:45Mais il faut beaucoup se projeter.
08:50Pour arriver à essayer de visualiser le résultat,
08:53on a souvent des surprises agréables, du coup.
08:56Mais c'est tellement long à réaliser
09:00qu'il faut être très patient, très
09:04résilient, parce qu'il y a des tableaux,
09:08ça peut être 200, 300 heures de travail.
09:10Donc, 300 heures, la même chose.
09:14Les gestes sont très simples, entre guillemets,
09:16mais c'est très réverbatif au long de la journée.
09:20Donc, c'est toute cette résilience qui fait qu'on arrive au bout du tableau.
09:25Et en général, quand le tableau est terminé,
09:28ça devient une obsession quand on arrive à la fin,
09:30parce qu'on a tellement passé d'heures.
09:34Il y a certaines oeuvres où, si vous voulez,
09:38je ne pouvais plus les voir en peinture.
09:40Ce n'est pas de la peinture, mais c'est l'expression.
09:43C'était devenu trop obsédant.
09:47Une fois qu'ils sont terminés, on peut souffler et passer au suivant.
09:53Mais un jour, une dame sur un salon m'a dit, c'est un peu une thérapie.
09:58Et c'est vrai, les enfants sont à l'école le matin,
10:02la journée commence et le temps passe.
10:05Et puis, c'est très méditatif,
10:09on est obligé d'être très concentré,
10:11parce qu'on coupe avec des scalpels de chirurgien.
10:15Pour ma part, je sais qu'il y en a d'autres qui utilisent des scalpels.
10:18Pour que ce soit précis et net.
10:22Exactement, donc il faut être très concentré sur son réglet,
10:26sur son geste de coupe, que s'il y a un bout de doigt qui dépasse.
10:32Donc voilà, c'est tout ça.
10:34Effectivement, c'est un peu plus qu'un métier.
10:39On retiendra l'art de la thérapie par la marqueterie de paille.
10:45Merci en tout cas, Guillaume Ducateau, d'avoir pris le temps
10:47de nous faire découvrir votre passion.
10:50Belle journée à vous.
10:52On va se quitter un court instant et je vous emmène découvrir les fonderies
10:54de Souglant, autre savoir-faire ancestrale.
10:57Plus de 1500 tonnes y sont fondues chaque année,
11:00en pièces de toutes formes, de quelques grammes à plusieurs tonnes.
11:03A tout de suite.
11:08Nous voilà de retour dans Cessa la France, l'émission du savoir-faire français.
11:18On vous fait découvrir aujourd'hui des métiers rares et précieux
11:20dans le secteur de l'artisanat et parfois de l'industrie.
11:23Des traditions ancestrales comme tout à l'heure, la marqueterie de paille.
11:27Mais alors là, on va découvrir l'art de la fonderie.
11:30Je vous emmène dans les Hauts-de-France à la découverte d'un patrimoine
11:33industriel des Hauts-de-France.
11:38Et pour en parler au micro du Sud Radio, Yves Noireau,
11:40directeur général des fonderies de Souglant.
11:42Bonjour Yves.
11:44Oui, bonjour.
11:45C'est dans les Hauts-de-France que se trouve l'une des plus anciennes
11:48fonderies encore en activité de notre territoire, enfin de notre pays.
11:53Oui, de notre pays, mais pas uniquement.
11:56Je n'ai pas fait encore de grandes recherches.
11:57En Europe, très certainement une des plus anciennes.
12:00Au monde, peut-être.
12:01Mais après cinq siècles d'existence déjà.
12:03Exactement.
12:05Nous avons été créés sous François Ier en 1543.
12:09Non, mais ce qui est incroyable, c'est qu'à l'origine de ce patrimoine
12:12vivant, c'est une histoire de famille et une forge créée par un certain
12:17Thomas de Canonne.
12:18Voilà, c'est une forge.
12:20C'est le curé de l'abbaye de Saint-Michel, qui est connu aussi
12:24pour son festival de musique baroque, qui avait loué
12:28une part de prêts à un endroit où il y avait de l'eau,
12:32le glan, c'est pour ça que nous appelons sous-glan, du bois
12:36et puis, bien sûr, du minerai.
12:38Donc, au départ, nous étions une forge.
12:41Alors, fait extrêmement rare en France, c'est dirigé par la même famille
12:44depuis près de 500 ans.
12:46Alors, elle a changé quand même quelques fois de main
12:50parce que 500 ans, ce sont des familles de maîtres de forge
12:55il y a deux siècles à peu près.
12:57Mais précédemment, ça a appartenu à différentes familles.
13:01Mais il est vrai que depuis environ un siècle et demi, deux siècles,
13:06on a eu une même famille à la tête de cette
13:10entreprise, on ose dire unique.
13:14Mais vous avez raison, la famille Langue, c'est ça ?
13:17C'est cela.
13:18Alors, racontez-nous tous les cordes mythiques que l'on retrouve chez vous,
13:21pour bien comprendre, pour nos auditeurs de Sud Radio, pour qu'on puisse bien...
13:24Parce qu'il y a plusieurs compétences, finalement, dans cette fonderie de sous-glan.
13:28Exactement. Alors, nous étions, il y a un siècle,
13:31fabricants de poêles et cuisiniers en fond émaillé.
13:34On était concurrent de Gona.
13:36Ah oui, bien sûr.
13:37D'ailleurs, pour la petite histoire, c'est nous qui avons inventé la machine à émailler.
13:42Et cette machine à émailler permettait aux ouvriers de ne plus être en contact avec le plomb.
13:48Donc, santé, sécurité, environnement, déjà à l'époque.
13:51Elle a obtenu un des premiers prix à l'Expo Universelle de 1900.
13:55Donc, en fait, l'innovation fait partie intégrante de l'ADN des fonderies depuis toujours.
13:59Toujours, exactement.
14:01Et puis, cette vision, cette perception environnementale et aussi de protection de ses salariés.
14:08Donc, pour répondre à votre question, nous sommes une fonderie,
14:12une fonderie de fond et d'acier, ce que l'on appelle des ferreux,
14:17en petite et moyenne série, voire en pièces unitaires.
14:19Donc, on fabrique une partie de nos pièces à la main.
14:23Donc, ce sont l'équivalent de maîtres artisans qui ont cette capacité à mouler des pièces
14:31qui arrivent quelquefois peut-être cassées et il faut refaire la pièce qui a été cassée
14:38ou alors des pièces en petite et moyenne série.
14:41Donc, la partie fonderie, on a des chantiers un peu plus automatisés,
14:46avec notamment un carousel de 80 moules.
14:50Et puis, nous avons une seconde activité qui est l'activité chaudronnerie, mécanosoudure.
14:58Et enfin, on usine aussi les pièces, c'est-à-dire qu'on peut fournir à nos clients les pièces brutes
15:03ou usinées, voire peintes, selon la demande du client.
15:09Alors, c'est un groupe qui est tourné vers l'international.
15:12Vous êtes présent dans près de 14 pays, si je ne dis pas de bêtises.
15:17Expliquez-nous déjà les ingrédients de cette longévité.
15:19Comment vous faites pour vous distinguer, pour être toujours présent à l'international ?
15:23Il s'est envie de renforcer d'ailleurs votre présence au-delà de nos frontières.
15:27Parce que finalement, aujourd'hui, n'importe quel pays, n'importe quelle entreprise peut numériser, robotiser.
15:31Alors, comment fait-on justement pour maintenir son avance ?
15:34Alors, nous innovons, c'est-à-dire que c'est une société,
15:39c'est une entreprise qui a toujours su s'adapter à son époque, à son temps,
15:45mais aussi aux événements. On vient de vivre quatre événements, quatre années d'événements.
15:49Par exemple, on est passé à la semaine de quatre jours pour avoir moins à produire.
15:54C'est-à-dire qu'on travaille un peu plus.
15:57On est aussi très innovants dans le sens où nos clients, selon leurs contraintes, selon leurs besoins,
16:05on va leur apporter les conseils pour qu'ils fabriquent une pièce à leur mesure, à leur souhait.
16:12Il y a une troisième particularité, c'est que nous défendons fort le Made in France.
16:18Je suis moi-même ambassadeur de la French Fab et on est entreprise du patrimoine vivant.
16:23Mais nous sommes aussi vitrine industrie du futur.
16:27Nous faisons partie des 125 vitrines, on a été la 37e vitrine en France,
16:32parce que nous faisons de la R&D en interne.
16:35Donc, si vous voulez, ce triptyque Made in France, innovation et protection de la planète fait que,
16:42par exemple, nous avons une centaine de demandes en 30 chaque année sans faire de démarche commerciale.
16:48Et ces demandes en 30 arrivent aussi de l'Europe, mais aussi de l'international.
16:56Donc, en fait, ce n'est pas une démarche proactive, commerciale,
17:01mais notre modèle économique fait que nous sommes de plus en plus connus et reconnus.
17:07Et donc, on vient à nous.
17:09Oui, c'est-à-dire qu'il y a, j'allais dire, un pied dans le futur, puis un pied dans,
17:14je ne vais pas dire dans le passé, mais la tradition, le patrimoine.
17:16Donc, c'est aussi quelque chose qui rassure cette longévité.
17:19Vous l'avez dit, la belle entreprise du patrimoine vivant, il y a quoi, il y a 1400,
17:22un peu plus de 1400 entreprises en France qui l'ont.
17:24C'est un label d'État qui est rare et précieux, donc qui va parfaitement bien avec votre savoir-faire.
17:31Exactement. Et c'est vrai qu'on cohabite avec Dior, avec Hermès et bien d'autres.
17:37Et puis, sur les vitrines, pardon, industrie du futur,
17:41on cohabite avec Safran, avec Bouygues, avec Bosch, avec Siemens.
17:45Bref, avec de très grands noms.
17:47Et nous, nous sommes un peu le petit pousset, mais toujours est-il qu'on fait partie de ces vitrines.
17:52Et en matière d'innovation, pour que ce soit concret pour nos auditeurs,
17:57donc il faut répondre à cette demande mondiale d'une fabrication beaucoup plus durable.
18:01Elle se fait où l'innovation ? C'est le choix des nouveaux matériaux ?
18:03C'est quoi ? C'est d'optimiser le recyclage dans le process de fabrication ?
18:07Parce que bien évidemment, toutes ces entreprises consomment beaucoup d'énergie, ce qui est normal.
18:10Donc expliquez-nous un peu tout ça. Comment vous faites justement pour répondre à cette demande ?
18:14Alors une réponse première, l'économie circulaire.
18:18On rachète les pièces usagées à tous nos clients. Tous nos clients qui le souhaitent, on rachète leurs pièces.
18:24Et puis, la partie recherche consiste à mesurer jusqu'à quel pourcentage on peut mettre
18:31de matières premières usagées.
18:34Donc ça, on le fait en continu. On le faisait déjà de façon un peu empirique maintenant. On le fait de façon
18:41avec une partie recherche.
18:43Ça, c'est un premier point.
18:45On travaille beaucoup sur la durée des pièces, ce qui fait qu'on est sur une notion de production responsable.
18:52Ça permet aussi à un client,
18:54sur des pièces de maintenance par exemple, de faire que sa maintenance est beaucoup moins fréquente.
19:01Donc,
19:02quand on fait, quand on met bout à bout
19:05tous ces éléments, on va dire, qui apportent à la fois de la compétitivité,
19:10mais qui sont aussi vertueux, puisqu'on protège les ressources minérales.
19:15Et ce faisant,
19:18cette vertu, on est d'ailleurs très souvent primé pour
19:23avoir mis en place ce modèle économique. Mais on le fait avec une démarche
19:30d'innovation, avec véritablement une partie recherche et développement.
19:34Et moi, j'invite nos auditeurs à aller visiter les fonderies de Souglan, parce que c'est une visite assez incroyable à faire.
19:41Il y a cette envie finalement de l'ouvrir aux visiteurs, pour présenter au grand public finalement votre savoir-faire.
19:45Voilà. Alors, nous sommes, ça va vous rappeler d'ailleurs je pense quelque chose, nous avons été
19:53labellisés France Savoir-Faire d'Excellence en septembre 2019 au Quai d'Orsay.
19:58Je me rappelle très bien, c'est moi qui animais, j'étais enceinte jusqu'au cou.
20:02Huit mois de grossesse, et j'accouchais quelques semaines après.
20:06Donc, on faisait partie de cette centaine d'entreprises
20:10qui a ce label aussi d'exception, qui fait qu'avec Entreprises et Découvertes, et avec A2France, on est ouvert aux visites
20:19en permanence.
20:21Et bien entendu, alors on accueille
20:23des écoliers, on accueille des élèves, des étudiants, mais aussi des associations,
20:30voire des groupements
20:33d'un public très divers
20:35qui vient nous voir.
20:37Alors, je vous le dis tout de suite, pas plus de 15 à chaque fois, parce que...
20:42Il y a des règles de sécurité, j'imagine, également.
20:44Voilà, c'est surtout lié à la partie sécurité.
20:46Merci beaucoup Yves Noireau d'avoir pris le temps de nous faire découvrir la fonderie de Souglan, et belle journée à vous !
20:53Destination Occitanie et les entreprises ouvertes à la visite vous présentent
20:58Sud Radio CSA La France, avec Thibault, le French Trotter.
21:01Et avec vous Thibault, on s'intéresse cette semaine à savoir-faire du plateau de l'Aubrac.
21:06Exactement Nathalie, si je vous dis l'Aïeul, je suis sûr que vous allez me répondre du tac au tac.
21:10Bah, coutellerie !
21:11Savoir-faire coutelier, bien sûr !
21:13On part justement dans ce village d'Aveyron où est né ce fameux couteau.
21:16On va rejoindre Honoré Durand, deuxième génération de maître artisan coutelier.
21:20Il est à la tête de l'entreprise qui porte le même nom que lui,
21:23et qui fabrique des couteaux dans la pure tradition de l'Aïeul.
21:26Bonjour Honoré !
21:27Oui, bonjour Thibault.
21:28Alors, est-ce qu'on peut rappeler brièvement l'histoire de cette entreprise qui a été fondée par votre père ?
21:33Voilà, c'est mes parents qui ont fondé l'entreprise il y a 35 ans au renouveau du couteau de l'Aïeul à l'Aïeul.
21:37Et donc on est partis refabriquer le couteau de l'Aïeul entièrement à l'Aïeul.
21:41Alors, est-ce qu'on peut rappeler un petit peu la tradition coutelière locale ?
21:44Ça remonte à quand le couteau de l'Aïeul ?
21:46Alors, le couteau de l'Aïeul a été inventé il y a à peu près 200 ans par un forgeron du village.
21:51En fait, il est parti du capuchadou, donc du couteau paysan typique local qui était non fermant.
21:57Il a inventé le couteau de l'Aïeul qui était un couteau fermant avec une forme agréable tant dans la main que visuellement.
22:03Donc c'est un couteau qui a perduré dans le temps.
22:05Alors, comment il a évolué ensuite ?
22:07Il a évolué en rajoutant par exemple le poinçon rapidement.
22:11Le poinçon, qu'on appelle aussi le trocar, qui permettait de percer la pince à des animaux.
22:15Aujourd'hui, ce n'est plus trop utilisé et surtout principalement en ajoutant la mèche de tire-bouchon.
22:19Et je crois aussi qu'il y a des spécificités aussi, il y a des inscriptions, il y a un insecte qui est au niveau du ressort, c'est ça ?
22:26Exactement, tout à fait.
22:27Donc sur le dessus de ce qu'on appelle le ressort qui permet de faire le rappel de la lame,
22:30vous avez une abeille qui est présente pour symboliser le couteau de l'Aïeul.
22:34Alors après, ce n'est surtout pas un gage de qualité et surtout pas un gage d'origine du produit.
22:38D'accord. Il y a aussi des croix, il peut y avoir aussi une coquille Saint-Jacques parce que l'Aubrac, c'est le chemin de Saint-Jacques ?
22:44Voilà, effectivement. Le chemin de Saint-Jacques parcourt l'Aubrac.
22:46Après, effectivement, on peut faire tout motif à la place de l'abeille dont la coquille Saint-Jacques.
22:50Après, sur le manche, vous avez des petits pointillés qui forment la croix du berger.
22:55Le berger, quand il était à l'estime, en fait, il se servait de chapelet en plantant le couteau
22:59et il se servait de la croix qui était présente sur le manche du couteau.
23:01Alors, c'est une entreprise qui se visite et vous ouvrez vos portes.
23:05Et je crois que la visite se fait en deux temps. Je crois qu'il y a une partie théorique et une partie visite de l'atelier, c'est bien ça ?
23:10Oui, tout à fait. Depuis très longtemps, on a été précurseur pratiquement en France dans la visite d'entreprise
23:15parce que les consommateurs ont besoin de voir la fabrication, d'être rassurés quant à la fabrication qui a bien lieu sur place.
23:21Donc, on a très rapidement ouvert nos ateliers au public. Et donc, on a la visite qui attire beaucoup de monde.
23:28On est la troisième ou la quatrième entreprise à pu visiter d'Occitanie et on fait ça en deux parties, effectivement.
23:33Donc, vous avez la première partie où, confortablement assis dans un amphithéâtre, on vous explique l'origine du couteau,
23:38le nom des pièces détachées, les différents bois que nous utilisons.
23:42Et après, vous passez dans l'atelier avec un coutelier qui vous fait la démonstration de la finition d'un couteau
23:47et vous fait voir le façonnage du manche, en fait.
23:49Alors, il y a combien d'étapes pour fabriquer un vrai laïol ?
23:52Alors, entre tout, on est à peu près à 110 étapes pour fabriquer un couteau de laïol.
23:57C'est relativement long. Il faut à peu près minimum une heure, une heure et quart pour fabriquer un couteau.
24:01Donc, pendant la visite, on n'insiste pas à la fabrication totale. Donc, on met en avant les étapes principales ?
24:06Alors, on a un bâtiment où on fabrique les pièces détachées, c'est-à-dire qu'en interne, on fabrique les lames, on fabrique les ressorts, les abeilles.
24:14Donc, tout ça, c'est en visite libre où il y a des explications écrites, on va dire.
24:19Dans la visite libre, vous pouvez fabriquer toutes les pièces détachées.
24:21Et ensuite, dans la visite, effectivement, vous ne voyez que la finition du couteau, mais c'est la plus intéressante.
24:27C'est la plus intéressante, c'est ça ?
24:28Oui, c'est la plus intéressante parce que c'est la plus visuelle.
24:30Après, tout ce qui est rivetage, réglage de la lame, tout ça, c'est pas très visuel.
24:34Après, nous, dans l'atelier, vous voyez vraiment, même après, vous voyez la finition du couteau, oui.
24:39Et vous l'avez rappelé, tous les composants sont fabriqués sur place, par vous-même ?
24:42Voilà, chez nous, effectivement, nous fabriquons l'intégralité des pièces qui composent nos couteaux, tout à fait, oui.
24:47Alors, comment on fait si on veut venir vous voir ? Il y a un site internet, il faut réserver, c'est quels jours de la semaine ?
24:52Alors, c'est du lundi au samedi. Donc, c'est tous les jours de la semaine, du lundi au samedi.
24:56On a des horaires fixes, comme ce sont des visites qui sont guidées, commentées.
25:00On a trois à quatre horaires fixes sur la journée.
25:03Donc, vous venez un quart d'heure avant, dix minutes à un quart d'heure avant, parce qu'on commence à l'heure précise, et on vous prend tout de suite.
25:08Alors, si vous êtes un groupe constitué de plus de 20 personnes et que vous mieux réservez, c'est conseillé.
25:12Après, pour des individuels ou des familles, vous venez, on vous prend en visite aux horaires.
25:16On peut peut-être rappeler aussi le site internet ?
25:18Alors, le site internet, c'est assez spécifique, c'est l'ayolle.
25:22Donc, c'est comme nous, on le dit phonétiquement, c'est L-A-Y-O-L-E.com.
25:29Donc, il y aura tous les renseignements.
25:30Écoutez, merci beaucoup.
25:31Honneur et Durand, c'est plus rapide qu'un couteau.
25:32Voilà, Honneur et Durand, qui était aussi le nom de votre père.
25:35Merci beaucoup, Honneur et Durand.
25:37Merci beaucoup.
25:38Merci Thibault.
25:39Et ça permet aussi, pour ceux qui viennent visiter, de se rendre compte de la complexité de la fabrication d'un couteau.
25:43Donc ça, c'est aussi important de voir justement toutes ces étapes.
25:46Merci beaucoup Thibault.
25:47Et donc, on va découvrir la semaine prochaine une autre entreprise à visiter.
25:51Avec nous.
25:52Ce sera la surprise.
25:54Sud Radio, c'est ça la France.
25:55Avec Thibault, le French Trotter.
25:57Avec Destination Occitanie et les entreprises ouvertes à la visite.

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