Avec Valérie Hayer, députée européenne et tête de liste Besoin d'Europe pour les Européennes
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:07 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous.
00:10 Vous voulez savoir ? Alors parlons vrai ce matin avec Valérie Hayet, députée européenne,
00:15 tête de liste Renaissance, Modem Horizon, aux élections européennes.
00:20 Valérie Hayet, bonjour. - Bonjour.
00:21 - Merci d'être avec nous.
00:23 Besoin d'Europe, c'est le slogan, enfin votre affiche quoi.
00:29 Nous avons besoin d'Europe, si j'ai bien compris. Vous avez besoin d'Europe.
00:33 Votre programme sera présenté dans la matinée, quelle Europe voulez-vous ? Valérie Hayet.
00:38 - Oui, nous avons besoin d'Europe, je veux une Europe puissance.
00:41 Une Europe capable de protéger les Français et les Européens dans un monde en chamboulement.
00:45 En plein chamboulement, on le voit.
00:47 L'Europe est menacée par des puissances extérieures, je pense notamment à la Russie.
00:52 L'Europe est menacée aussi dans le cadre d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
00:56 On a un risque de perte de compétitivité et de rester sur le bord du chemin de la concurrence mondiale.
01:01 L'Europe et les valeurs européennes sont aussi menacées en notre sein,
01:05 avec des partis politiques ou des gouvernants en Europe qui veulent détruire ce qui fait le fondement de nos démocraties.
01:12 Et donc l'Europe que je porte est une Europe puissance, qui nous permet de nous protéger de concurrents aux extérieurs.
01:18 C'est une Europe qui nous permet de tenir la corde dans le jeu de la mondialisation.
01:23 Une Europe innovante et puis une Europe qui protège nos valeurs,
01:26 et notamment les droits des femmes, et nous porterons notamment l'inscription
01:30 dans la Charte européenne des droits fondamentaux du droit à l'IVG.
01:33 Donc puissance, prospérité et valeurs.
01:36 - Bien, Valérie Hayer, voilà qui est définitif.
01:39 À l'image de ce que vous venez de dire, à l'aune de ce que vous venez de dire, nous allons pouvoir décliner maintenant.
01:45 Bien, alors, alors.
01:47 D'abord, vous partagez la fiche de campagne de votre liste avec Emmanuel Macron.
01:51 "Notre projet est illécrit."
01:54 Cette élection européenne n'est-elle pas pour beaucoup un référendum pour ou contre Emmanuel Macron ?
02:00 - C'est ce que je dis aux Français dans cette campagne.
02:04 Il ne s'agit pas de refaire le match de 2022 ou de faire le match, de préparer le match de 2027,
02:12 comme beaucoup de mes adversaires dans cette campagne le voudraient.
02:16 Non, l'enjeu, il est important. On est dans un moment de bascule et les décisions que nous prendrons pour l'Europe, elles seront décisives.
02:23 Donc cette élection, c'est quelle Europe on veut, dans quelle mesure on répond aux problématiques,
02:27 sur la lutte contre le changement climatique, sur l'immigration, sur comment on se protège dans la guerre.
02:34 C'est ça l'enjeu de cette élection.
02:36 - Est-ce qu'Emmanuel Macron sera présent à votre meeting demain soir ?
02:39 - Emmanuel Macron s'impliquera dans la campagne, de toute évidence.
02:43 - Est-ce qu'il sera là demain soir à la mutualité ?
02:47 - Au moment où il l'aura décidé.
02:49 - Mais il sera là ? Il viendra sur scène avec vous ?
02:52 - Je le redis, il s'impliquera dans la campagne, assurément.
02:55 - Quand Agaboye Latal, lui aussi va s'impliquer, si j'ai bien compris, dans un débat avec Jordan Bardella, la semaine prochaine je crois.
03:02 - Le Premier ministre s'est impliqué depuis le premier jour dans la campagne, du jour de mon investiture.
03:06 - Donc tout va très bien ?
03:08 - Tout va très bien. Le Premier ministre, l'ensemble du gouvernement est mobilisé.
03:12 - Alors moi je ne peux pas me résoudre à avoir une extrême droite aussi haut dans les sondages.
03:16 - C'est une évidence. Et quand on défend l'Europe, le combat pour l'Europe c'est aussi le combat contre l'extrême droite.
03:22 - Parce que l'extrême droite aujourd'hui, même si elle a apparemment de façade changée de visage, le projet il est toujours le même.
03:29 - Évidemment on ne parle plus de Brexit, parce que ce n'est pas très populaire et ça fait peur aux Français.
03:33 - Mais le projet de l'extrême droite c'est un projet de détricotage de l'Union Européenne, c'est une évidence.
03:39 - C'est un projet de Frexit en pièces détachées. Et c'est un projet aussi de division de nos sociétés.
03:44 - Donc moi je ne peux pas me résoudre à avoir une extrême droite si haut dans les sondages.
03:47 - Et puis la campagne que je mène, je suis avec vous ce matin, mais c'est une campagne de terrain.
03:51 - C'est une campagne de terrain et moi ce que je vois c'est des Français qui commencent à se mettre dans la campagne,
03:57 - qui ont cette perception et cette sensibilité du besoin d'Europe, et la dynamique je la vois, elle est bonne.
04:03 - Bien, besoin d'Europe, elle est bonne la dynamique, nous verrons le 9 juin.
04:08 - Nous verrons sur le terrain, nous verrons le 9 juin.
04:10 - Parlons d'Europe, parlons d'Europe, l'Europe et la Chine.
04:14 - Xi Jinping, le président chinois, est en France.
04:17 - Totalitarisme, impérialisme chinois, déportation, viol, emprisonnement, épuration des Ouïghours, des Tibétains.
04:28 - Est-ce que la Chine commet un génocide contre les Ouïghours ou pas ?
04:33 - Le Parlement européen a eu l'occasion de s'exprimer à ce sujet à plusieurs reprises.
04:37 - Qu'en pensez-vous ?
04:39 - Je vous le dis à titre personnel, vous l'avez décrit, quand on parle d'internement,
04:44 - Oui.
04:45 - Quand on parle de stérilisation forcée, d'effacement de la langue et de la culture,
04:52 - Oui.
04:53 - C'est à la justice de faire son travail et de qualifier, mais oui, très probablement, on peut penser qu'il s'agit d'un génocide.
05:01 - Vous pensez que la Chine commet un génocide contre les Ouïghours ?
05:04 - La situation des Ouïghours est insupportable en Chine.
05:08 - Nous avons, au Parlement européen, eu l'occasion à plusieurs reprises d'adopter des résolutions condamnant la situation des Ouïghours.
05:14 - Et c'est la raison aussi pour laquelle il faut avoir un dialogue de vérité avec le président chinois.
05:20 - Donc la Chine commet un génocide ?
05:25 - Je vous le redis, c'est à la justice internationale de trancher.
05:28 - Oui, à titre personnel, vous le pensez ?
05:31 - Oui, mais c'est à la justice internationale de trancher, je ne suis pas qualifiée pour ça.
05:35 - Évidemment.
05:36 - Je le redis, le Parlement européen a eu à plusieurs reprises l'occasion de s'exprimer à ce sujet.
05:40 - Oui, mais à titre personnel, vous le pensez ? On est bien d'accord.
05:43 - Bien. Un mandat d'arrêt international, doit-il être lancé contre Xi Jinping ?
05:48 - Là encore, monsieur Bourdin, c'est la justice internationale qui doit faire son travail.
05:52 - Moi, je suis responsable politique européenne, nous avons à plusieurs reprises eu l'occasion d'adopter des résolutions pour alerter sur la situation des Ouïghours.
06:00 - Et nous nous sommes mobilisés, notamment pour interdire le travail forcé.
06:05 - Nous avons adopté une législation il y a quelques semaines au Parlement européen.
06:09 - Et c'est aussi l'une des réponses que nous pouvons, l'un des leviers d'action que nous pouvons avoir au niveau européen.
06:16 - La Chine envahit l'Europe avec ses véhicules électriques, ses panneaux solaires, ses biens d'équipement, ses éoliennes.
06:24 L'Europe doit-elle taxer plus fortement les produits chinois, mettre en place des quotas d'importation et des barrières douanières ?
06:30 - Oui ou non ?
06:31 - On a été trop naïfs avec la Chine pendant trop de temps.
06:35 - L'Europe est naïve.
06:36 - Mais oui, mais de manière générale, pendant longtemps l'Europe a été ouverte aux quatre vents.
06:40 On considérait que le commerce international allait garantir la paix dans le monde.
06:44 On voit que ce n'est pas le cas.
06:46 On a découvert à l'occasion de la crise sanitaire...
06:48 - Mais plus personne ne respecte les règles du commerce international.
06:51 - Ni les Chinois, ni les Américains.
06:53 - Effectivement, vous avez tout à fait raison.
06:55 On a découvert à l'occasion de la crise sanitaire, de manière assez brutale, qu'on était dépendant de la Chine,
06:59 ou par exemple de l'Inde, en tout cas de l'Asie, pour nos médicaments.
07:03 Et on voit qu'il y a quelques années, l'Europe a été naïve à tel point qu'elle a sapé sa propre filière du photovoltaïque
07:13 en laissant notre marché inondé par des panneaux photovoltaïques chinois sursubventionnés.
07:18 Aujourd'hui, on est en train de changer de braquet.
07:20 On avait laissé acheter le port du Pirae en Grèce par la Chine.
07:24 On a entre-temps changé de braquet, on a mis en place un mécanisme de filtrage des investissements étrangers
07:29 pour s'assurer que sur les biens qui sont stratégiques pour l'Union Européenne, on puisse avoir un droit de regard.
07:34 On a mis en place pendant longtemps, il faut encore qu'on y travaille, mais il n'y avait pas nécessairement de réciprocité dans l'accès au marché public.
07:41 C'est-à-dire qu'on laissait les Chinois accéder à tous nos marchés publics sans réciprocité.
07:44 On est en train de changer la donne avec une nouvelle législation en la matière.
07:48 Sur les voitures électriques, nous avons demandé à l'Europe d'engager une enquête pour vérifier,
07:53 parce qu'on respecte le droit international, nous, pour s'assurer, pour vérifier si oui ou non, les voitures chinoises sont sursubventionnées.
07:59 Mon sentiment est assez clair, je pense que l'enquête arrivera à un oui.
08:04 - Donc il faut augmenter les droits de douane ?
08:06 - Oui.
08:07 - Vous êtes favorable à l'augmentation des droits de douane ?
08:09 - Alors un, je suis favorable à ce que l'enquête aille jusqu'au bout.
08:12 Et en fonction à ce qu'on mette en place des mesures tarifaires pour aussi protéger notre industrie.
08:18 - Donc augmenter les droits de douane ?
08:19 - Je pense qu'il faut qu'on mette en place un bouclier commercial.
08:22 - Comme le font les Américains, qui n'hésitent pas à eux.
08:23 - Un bouclier commercial européen, c'est-à-dire réciprocité, préférence européenne.
08:28 Et oui, en cas d'agression commerciale de la part de partenaires, entre guillemets,
08:33 nous devons assumer et avoir des tarifs douaniers qui permettent de lutter et de contrer ces agressions.
08:41 - Vous parliez d'Europe puissance.
08:43 Une Europe plus puissante, est-ce une Europe fédérale ?
08:48 - Alors le mot fédéral est un gros mot en France parfois.
08:52 - Que personne n'emploie.
08:53 - Si vous me demandez, si vous me demandez, si vous me demandez s'il faut davantage...
08:58 - Est-ce que vous l'employez, vous, d'ailleurs ?
09:00 - La difficulté, il y a deux gros mots...
09:04 - C'est un gros mot ?
09:06 - Non, non, laissez-moi terminer. Il y a deux gros mots en France.
09:08 Libéralisme et fédéralisme.
09:10 - Donc c'est un gros mot ?
09:12 - Non, moi je...
09:13 - Vous dites qu'il y a deux gros mots en France.
09:15 - Mais en fait, la question c'est qu'est-ce qu'on met dedans ?
09:18 Si, on peut parler du libéralisme, après, si le fédéralisme, c'est vouloir davantage d'intégration européenne,
09:24 c'est transférer davantage de compétences à l'Union Européenne.
09:27 Par exemple sur la question de la santé, on l'avait fait à l'occasion de la crise sanitaire.
09:31 La santé n'était pas une compétence européenne.
09:33 Avec la crise sanitaire, les États se sont organisés, on a transféré,
09:37 on a demandé à l'Europe de s'occuper de la stratégie vaccinale.
09:40 Si, être fédéraliste, c'est appeler à sortir de la règle de l'unanimité sur certaines décisions
09:47 qui crée des blocages et qui offre des opportunités de veto à un certain nombre de responsables politiques.
09:54 Si, être fédéraliste, c'est vouloir avancer sur une défense européenne commune,
09:58 soutenir nos industries européennes de la défense.
10:01 Si c'est accélérer ensemble sur l'innovation et sur ce que doit être l'Europe demain en matière d'intelligence artificielle,
10:07 alors oui, je suis fédéraliste.
10:09 Et effectivement, en France, on a des visions très différentes de ce qu'est...
10:12 - Vous n'allez pas jusqu'à des États-Unis d'Europe où, je ne sais pas moi, un président européen...
10:18 - Mais en fait, la question pour moi...
10:20 - Un rôle plus fort donné au Parlement européen...
10:23 - Alors ça, vous me trouvez toujours de votre côté s'il s'agit de donner un rôle plus fort.
10:26 - Non mais moi je n'ai pas de côté, je vous pose la question.
10:28 - Pour moi, la question, c'est pas temps.
10:30 Le mot, c'est pas temps, l'idée, c'est comment on fait pour que l'Europe...
10:34 - Pour vous, c'est plus d'Europe.
10:35 - Oui, c'est ça, mais comment on fait pour que l'Europe, elle soit mieux protectrice des Français et des Européens.
10:41 Et donc, ça veut dire de l'intégration européenne, évidemment.
10:43 - Évidemment. Bien, la défense commune, que proposez-vous concrètement ?
10:48 Est-ce qu'il faut imposer aux pays de l'Union Européenne l'achat de matériel européen quand ils existent ?
10:52 Et je pense aux avions, je pense, je ne sais pas moi, aux canons français.
10:57 Je pense aux missiles, je pense aux chars.
11:00 Est-ce qu'il faut imposer aux membres de l'Union Européenne des achats européens ?
11:04 - C'est un sujet fondamental.
11:06 - C'est un sujet fondamental, mais oui ou non ?
11:09 - Oui, oui, oui, je le propose et je le porte.
11:12 C'est la fameuse préférence européenne qu'il faut assumer, notamment dans l'industrie européenne de défense.
11:16 Pendant trop longtemps, et encore un peu aujourd'hui, il faut le reconnaître,
11:19 c'est la tentation de certains de nos amis en Europe de se dire
11:23 "Le parapluie américain sera toujours là, et puis les Américains, on a une relation privilégiée,
11:27 donc on va acheter américain".
11:29 Et d'ailleurs, dans les équipements militaires qu'on a achetés en commun pour les Ukrainiens,
11:35 les deux tiers étaient d'origine américaine.
11:38 Donc c'est évidemment pas tolérable, parce qu'il faut construire notre propre dépendance.
11:43 - Et nous vendons, nous, nos armes aux étrangers, non pas aux Européens.
11:46 - Donc, la priorité c'est 1) de soutenir notre base industrielle de défense,
11:50 accélérer, soutenir financièrement et entrer dans cette économie de guerre,
11:55 et 2) assumer la préférence européenne.
11:58 Il faut qu'on accélère sur les budgets.
12:00 Aujourd'hui, les Etats-Unis mettent chaque année 800 milliards d'euros par an dans leur industrie de défense.
12:04 On en est, nous, tout confondus en Europe.
12:07 Dépense nationale + dépense européenne à 270 milliards d'euros.
12:10 Donc je propose qu'on triple le budget européen dédié à la défense,
12:14 et effectivement qu'on assume cette préférence européenne.
12:16 - Vous partagez la dissuasion nucléaire française avec nos alliés européens ?
12:20 - Alors, il y a eu beaucoup de polémiques stériles, à mon sens, sur cette question.
12:24 Le Président de la République n'a fait que confirmer, rappeler la doctrine de la France
12:28 depuis le général De Gaulle sur cette question.
12:30 Il a rappelé que les intérêts vitaux de la France dépassaient les frontières nationales,
12:34 et que l'Europe, l'Union Européenne, correspondait aussi aux intérêts vitaux de la France.
12:40 Et évidemment qu'on ne va pas partager la décision,
12:43 on ne va pas appuyer à 27 sur le bouton nucléaire.
12:46 La décision et le financement resteront français et à la main du Président de la République.
12:50 - Le financement restera français.
12:52 On doit sortir d'ailleurs ce financement des règles de Maastricht, peut-être.
12:58 - Vous savez qu'on a très récemment revu les règles du pacte de stabilité et de croissance
13:04 avec les deux jambes, c'est-à-dire qu'il faut investir,
13:07 réduire les dépenses, elles doivent être réduites pour juguler la dette,
13:12 investir sur les éléments stratégiques.
13:14 - Mais faut-il sortir nos dépenses consacrées à la dissuasion nucléaire ?
13:18 - Ça fait partie des dépenses, oui, oui, oui, mais en tout cas,
13:23 sur les questions budgétaires, la philosophie qu'on doit avoir,
13:26 c'est investissement, investissement, investissement.
13:29 L'Europe, on a beaucoup régulé, et je suis députée européenne,
13:32 donc comme tous les députés européens nous avons régulé, fait des lois, c'était important,
13:36 sur par exemple le pacte vert, sur la régulation des géants du numérique.
13:40 Maintenant, il faut qu'on accélère sur l'investissement.
13:42 Nos concurrents investissent et surinvestissent, nos concurrents internationaux.
13:45 Il faut qu'on mette le paquet, et moi je propose un choc de compétitivité
13:49 et d'investissement à hauteur de 1000 milliards d'euros
13:51 dans les investissements qui sont stratégiques, je pense au spatial,
13:54 je pense au numérique, par exemple, à la santé aussi.
13:56 - Est-ce que l'Europe doit cesser d'aider militairement Israël ?
14:00 - Alors sur cette question-là, et sur la question d'Israël,
14:04 alors je voudrais évidemment rappeler la position qui est la mienne et qui est la nôtre,
14:08 les attaques du 7 octobre sont innommables, et Israël a le droit de se défendre.
14:13 Israël doit aussi respecter le droit international humanitaire,
14:17 et la situation à Gaza, aujourd'hui, est insupportable.
14:20 - Crime de guerre, Israël à Gaza, crime de guerre ?
14:23 - Là encore, c'est pas à moi de qualifier ça, monsieur Bourdin,
14:25 mais en tout cas je vous dis que la situation humanitaire allait...
14:28 - Quand c'est gênant, vous ne qualifiez pas, vous travaillez à y aller.
14:30 - Non, non, non, c'est que je suis pas...
14:31 Non mais monsieur Bourdin, moi, j'ai beau avoir une formation de juriste...
14:34 - Je ne vous parle pas de génocide.
14:35 - Je vous demande si à vos yeux, Israël commet des crimes de guerre à Gaza.
14:41 - Moi ce que je vous dis, c'est que la situation aujourd'hui à Gaza est intolérable,
14:45 et que la justice devra faire son travail, de toute évidence.
14:48 - C'est-à-dire ?
14:49 - Examiner une enquête internationale pour voir quelles sont les responsabilités
14:54 sur la situation humanitaire à Gaza.
14:56 S'agissant des armes, moi j'ai entendu certains de mes concurrents,
15:02 par la voie de leur parti politique, dire qu'il fallait arrêter de livrer des armes,
15:07 y compris de défense à Israël.
15:09 C'est-à-dire qu'on interdirait à Israël le droit de se défendre,
15:14 y compris en cas d'attaque d'un pays voisin, et de l'Iran.
15:18 Évidemment que cette position-là, elle n'est pas acceptable.
15:23 - Est-ce que la France doit reconnaître un État palestinien ?
15:26 Je vous dis ça parce que de nombreux pays européens vont le faire dans les semaines qui viennent.
15:31 Est-ce que la France doit le faire maintenant ? Est-ce qu'il est temps ?
15:35 - La position de la France est claire sur la solution à deux États, c'est une évidence.
15:40 Et la solution politique est nécessaire pour régler le conflit aujourd'hui.
15:46 Après, je ne suis pas ministre des Affaires étrangères, c'est à la France de...
15:51 - Vous êtes quand même tête de liste de la majorité.
15:55 - Je suis évidemment favorable à la solution à deux États.
15:58 - Oui, donc solution à deux États, ça veut dire reconnaissance d'un État palestinien, ça paraît évident, non ?
16:03 - Oui, mais alors après, quel est le bon moment dans les négociations ?
16:07 C'est évidemment à la diplomatie française et européenne de le décider,
16:10 mais bien sûr, solution à deux États, de toute évidence.
16:12 - Bien, universités, grandes écoles, lycées, peut-être bloqués en France,
16:17 est-ce que le gouvernement doit interdire les manifestations pro-palestiniennes ?
16:21 - Ce qui se passe aujourd'hui, vous faites référence notamment à Sciences Po,
16:25 je trouve extrêmement préoccupant, parce que je vois que ce sont des pratiques qui se sont développées aux États-Unis,
16:35 et on importe des États-Unis, des mouvements de mobilisation qui ne correspondent pas
16:40 à ce que nous défendons nous en termes de valeurs dans ce que doivent être les écoles de la République.
16:45 Donc Sciences Po a été bloquée, les blocages ont été levés,
16:50 ça n'est pas à une institution de se positionner dans le cadre d'un conflit international comme celui-là.
16:55 Donc moi, j'en appelle à ce que Sciences Po et d'autres écoles restent,
17:00 ce qu'elles sont, à savoir des écoles de la République, des écoles du dialogue, du partage, de l'échange.
17:05 Et puis j'en appelle à la responsabilité... - Et on évacue si y a blocage.
17:09 - Et on évacue si y a blocage, et j'en appelle à la responsabilité aussi des partis politiques,
17:12 puisqu'on voit bien l'instrumentalisation de certains partis politiques, et notamment de l'extrême-gauche, sur cette question.
17:17 - Bien, deux-trois questions économiques. Est-il normal qu'en Europe et en France, le travail soit plus taxé que le capital ?
17:24 C'est normal ou pas ? - En France, aujourd'hui...
17:28 - Je vais vous donner un petit exemple. Vous voulez ? - Allez-y.
17:31 - Ça va être très simple. Une personne qui gagne un million d'euros par son travail est taxée à 54%.
17:37 Un actionnaire qui gagne un million d'euros de dividende est taxé à 30%. Est-ce normal ? Est-ce juste ?
17:45 - Alors, ce qu'on peut faire au niveau européen sur cette question-là... Alors, y a deux choses.
17:48 Y a un, harmonisation, on le fait le plus possible, et convergence sociale et fiscale à l'échelle européenne.
17:54 Ça fait partie, les questions fiscales et sociales font partie des questions les plus épineuses au niveau européen.
17:59 Qui se règle d'ailleurs sur les questions fiscales à l'unanimité ? - Aucune fiscalité commune.
18:04 - Détrompez-vous, on commence à changer. - Vous voulez que je vous prenne le prix des cigarettes, par exemple ?
18:09 - On a porté à l'échelle... - C'est un exemple de désunion européenne.
18:12 - Allons chercher, par exemple, ce sur quoi moi j'ai travaillé. L'impôt minimum sur les sociétés.
18:17 On a essayé de le porter à l'échelle européenne, ça a été compliqué du fait de la règle de l'unanimité, d'ailleurs.
18:24 Alors, ça peut paraître contre-intuitif, pardonnez-moi, mais en fait on a réussi à trouver une solution
18:30 en portant le débat à l'échelle internationale. Parce qu'on a réussi à avoir une position de consensus.
18:35 Pour dire, un, on va taxer à l'échelle internationale les 100 plus grandes multinationales, dont les géants du numérique.
18:41 Deux, on va décider de mettre un impôt minimum sur les sociétés partout dans le monde.
18:45 Et donc ça, on est en train aujourd'hui de le retransposer à l'échelle européenne, c'est-à-dire que demain, en Europe,
18:50 on aura un impôt minimum sur les sociétés, ce qui nous évitera d'avoir un impôt sur les sociétés à 5 ou 7%.
18:56 - Ce qui est effondré, c'est que vous mettez un impôt minimum sur les sociétés, mais vous ne mettez aucune taxe supplémentaire
19:00 sur les super-profits. - Alors, sur les super-profits...
19:05 - J'ai vu qu'il y avait une certaine ambiguïté chez vous. Où est-ce que vous en êtes sur ce terrain ?
19:08 - Non, mais oui, je vous dis ! Je vous dis sur les super-profits, la taxation.
19:12 - La taxation des super-profits extraordinaires des énergéticiens, on l'a faite. Je l'ai même portée au Parlement européen.
19:17 - Mais énergéticiens et les autres... - Oui, mais on l'a faite.
19:19 Ensuite, moi, je ne suis pas fermée à l'idée, mais simplement, il faut voir qu'est-ce que c'est qu'un super-profit,
19:25 comment on le détermine, ça doit rester, à mon avis, exceptionnel.
19:28 Donc, je ne suis pas fermée à ouvrir le débat, mais entre le dire par principe et la réalité de comment tout ça doit se dessiner et se travailler,
19:37 c'est sérieux, quoi.
19:40 - Oui, c'est sérieux, oui. - Et par ailleurs, je pense qu'on doit aussi...
19:42 - C'est sérieux, il n'aura pas besoin de financement pour ses investissements.
19:45 - Oui, mais alors, ça tombe bien parce que ça fait partie des sujets sur lesquels je travaille au Parlement européen depuis 2019.
19:49 C'est ce qu'on appelle les ressources propres, c'est-à-dire comment on va mieux financer le budget européen
19:54 sans aller ponctionner dans les caisses nationales.
19:57 On fait contribuer ceux qui ne paient pas leur juste part d'impôt aujourd'hui, les géants du numérique,
20:01 les entreprises chinoises qui polluent.
20:03 Demain, une taxe sur les transactions financières à l'échelle européenne.
20:07 - C'est ce que va dire Emmanuel Macron, j'imagine, avec ses Jinping.
20:09 - Ce sont déjà en place, on l'a voté. C'est la taxe carbone aux frontières, par exemple, qu'on a voté.
20:14 Donc, on a différentes sources possibles de financement, et moi, je crois beaucoup aussi pour financer nos grandes industries stratégiques,
20:21 au fait d'aller chercher l'épargne des Européens et de permettre aux Français qui ont de l'épargne...
20:25 - Oui, parce qu'elles partent aux Etats-Unis. - Effectivement, c'est assez, assez, assez...
20:28 j'allais dire assez dingue, mais il y a une réalité aujourd'hui qui est que l'épargne des Européens finance la croissance des Américains.
20:34 - Exactement. - Et donc, il faut qu'on puisse proposer aux Français et aux Européens un produit d'épargne
20:39 qui leur permette de financer et d'investir dans les industries stratégiques européennes.
20:43 C'est gagnant-gagnant, et je crois aussi que, d'un point de vue symbolique, ça contribue aussi à l'identité européenne.
20:48 - Bien. Quelques mots, quand même, sur...
20:51 J'ai vu, vous avez vu cette interview, elle m'a touché, Colombe, cette dame de 60 ans, des Pyrénées-Orientales,
21:00 qui vote Rassemblement National, qui est au RSA, qui n'a plus de boulot, qui cherche du travail, d'ailleurs,
21:07 et qui était bénévole au Restos du Coeur, elle a été plus ou moins écartée parce qu'elle vote Rassemblement National.
21:14 D'ailleurs, tout à l'heure, je vais essayer de joindre le responsable des Restos du Coeur,
21:18 mais elle n'en peut plus. Le Rassemblement National récolte votre inefficacité,
21:26 pas vous, mais vos amis politiques, votre inefficacité depuis tant d'années.
21:33 Et elle n'en peut plus, comme beaucoup de Français, sur le terrain de la sécurité,
21:37 dans le domaine social, mais aussi dans le domaine purement sécuritaire.
21:41 La délinquance, la violence des mineurs, on le voit, il y a encore un mineur de 17 ans qui a été tué à Marseille.
21:47 Est-ce qu'il faut revenir sur l'excuse de minorité ?
21:51 - Alors d'abord, évidemment j'ai vu ce témoignage déchirant de Colombe.
21:59 - Oui. C'est votre échec. Je ne parle pas de vous, mais c'est votre échec.
22:06 - On a fait beaucoup, le Président de la République, avec les gouvernements successifs, on fait beaucoup.
22:11 On a un taux de chômage qui a été... - Vous faites beaucoup, mais le Rassemblement National progresse de mois en mois.
22:16 - Il n'empêche, il n'empêche. Si vous permettez, le chômage n'a jamais été aussi bas, la tractivité est revenue.
22:23 On a des industries qui se réinstallent en France. Ça, simplement, d'un point de vue tout à fait factuel, c'est ce que je veux dire.
22:29 Ensuite, il y a des Français, et beaucoup de Français, qui trimbent dur, qui n'arrivent pas à trouver un emploi,
22:35 et qui vivent dans des situations terribles. Donc dire que le job est fini, bien sûr que non.
22:40 Et il y a encore beaucoup à faire. Et Colombes, c'est le témoignage. - Mais en 7 ans, quelle est votre amélioration dans la vie des Français en 7 ans ?
22:48 - Je vous le redis, c'est des emplois, de nouveau, qui arrivent sur notre territoire. J'étais, il n'y a pas très longtemps, à Toulouse.
22:54 Il y a une usine de production de paracétamol qui va s'ouvrir, c'est des emplois à la clé. Vous allez bien me dire...
22:59 - Non, mais c'est très bien. - Non, mais si, c'est réalité. Ce sont des emplois à la clé.
23:03 Le chômage n'a jamais été aussi bas, mais bien sûr, la situation économique reste difficile.
23:08 L'inflation est là, on a mis en place le bouclier tarifaire, on a fait quoi qu'il en coûte.
23:12 Mais il empêche, effectivement, la situation est difficile économiquement pour les Français.
23:18 Et la situation de Colombes, elle est aussi le reflet du fait qu'il faut qu'on continue à créer des emplois, à mieux accompagner.
23:25 Je voudrais aussi dire que moi, j'ai été conseillère départementale. Les allocataires du RSA, je les ai reçus.
23:30 - Je sais. - Je les ai reçus. Donc je pense aussi qu'il y a une responsabilité partagée.
23:34 L'État, effectivement, doit être en soutien. Les élus locaux doivent accompagner Colombes.
23:38 Et par ailleurs, pour revenir sur la question européenne, l'Europe distribue du Fonds Social Européen
23:45 pour accompagner aussi les personnes qui sont sans emploi, pour leur permettre de bénéficier de formation.
23:51 - Je vous parlais d'excuses de minorité aussi. - Il y a des choses à proposer à Colombes.
23:53 - Sur la question... - Des problèmes sécuritaires, de la délinquance des mineurs.
23:56 Est-ce qu'il faut revenir sur l'excuse de minorité ?
23:59 Il y a débat au sein du gouvernement entre Gabriel Attal d'un côté et Éric Dupond-Moretti de l'autre.
24:04 Gabriel Attal est plutôt favorable, le garde des Sceaux, non.
24:08 - Moi, je laisse travailler le gouvernement sur cette question-là. Il est à la tâche.
24:13 Je vois, malheureusement, l'hyperviolence des jeunes qui s'accroît.
24:19 Il y a une violence qui a toujours été là, mais elle est de plus en plus forte.
24:24 La réponse est multiple. La réponse est sécuritaire, elle est dans l'éducation,
24:31 pour redoubler et renforcer les moyens attribués aux écoles, parce que c'est là que ça commence.
24:37 La réponse est aussi dans la responsabilité parentale et dans la justice.
24:42 C'est une réponse qui est complexe.
24:45 Et moi, quand je vois les oppositions, les extrêmes, notamment l'extrême droite,
24:49 souffrer dans chacun des drames que traverse la France, sans proposition concrète à la clé
24:54 ou sans proposition réaliste à la clé...
24:57 - Mais parce qu'ils sont réels ces drames !
24:59 - Mais bien sûr !
25:01 - L'exploitation politique est une chose, la réalité des drames en est une autre.
25:05 - Bien sûr, et ces drames sont insupportables.
25:07 Et le gouvernement est à la manœuvre pour apporter des réponses concrètes.
25:11 Et ça ne se fera pas d'un claquement de doigts, contrairement à ce que prétend l'extrême droite.
25:15 - Alors Valérie, j'ai une dernière question, parce que ça fait 7 ans qu'Emmanuel Macron est au pouvoir,
25:22 le nombre de fonctionnaires a augmenté en 7 ans,
25:25 les dépenses publiques représentent maintenant 57% de la richesse produite,
25:30 et l'endettement public a augmenté de 1000 milliards d'euros en 7 ans.
25:35 Est-ce que la France s'enlise ?
25:37 - Les chiffres que vous relevez, notamment sur la question de l'endettement public,
25:42 c'est aussi le résultat du quoi qu'il en coûte ?
25:44 Parce qu'il a fallu protéger les Français,
25:46 on a protégé les Français plus encore qu'ailleurs en Europe,
25:50 sur le bouclier tarifaire dont je vous parlais tout à l'heure,
25:52 la facture des Français avec la guerre en Ukraine, menée par la Russie,
25:56 elle a explosé, c'est une évidence.
25:58 Quand on regarde dans nos pays voisins, je pense aux Pays-Bas par exemple,
26:02 953% de hausse de la facture d'électricité.
26:07 Évidemment l'inflation a été difficile, mais simplement ce que je veux dire,
26:11 c'est que les mesures prises par le gouvernement ont permis de réduire
26:15 la difficulté pour les Français, même si elle est réelle.
26:18 Donc le quoi qu'il en coûte, il était nécessaire,
26:20 le bouclier tarifaire, il était nécessaire,
26:22 maintenant on doit aussi s'engager,
26:24 dans la lignée des négociations qu'on a menées aussi à Bruxelles,
26:27 sur les deux jambes, réduire l'endettement,
26:30 parce qu'on le sait, il y aura d'autres crises,
26:33 il faudra qu'on puisse avoir les reins solides pour faire face à ces crises,
26:36 et puis investir, parce que c'est comme ça qu'on sera gagnant dans le jeu mondial.
26:40 - Merci Valérie d'être venue nous voir ce matin sur l'antenne de SIOUD Radio.
26:44 Il est 9h, vous régissez évidemment 0826 300 300,
26:48 comme vous avez l'habitude de le faire tous les jours,
26:50 juste après les infos.