Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Bonjour et bienvenue à tous, merci de votre fidélité.
00:00:04Voici le programme de Midi News, évincé des restos du cœur après avoir témoigné
00:00:08face caméra de ses difficultés à vivre en marge d'un meeting du Rassemblement national.
00:00:14Colomb a finalement retrouvé son poste de bénévole au sein de l'association, mais
00:00:18la polémique reste et montre aussi le symbole d'une France qui ne s'en sort pas.
00:00:22Elle montre aussi les ravages de la désindustrialisation et aussi l'échec d'une grande partie de
00:00:27la gauche.
00:00:28On va en parler.
00:00:29Lors du dénier annuel du CRIF, conseil représentatif des institutions juives de France, Gabrielle
00:00:34Attal a dénoncé l'explosion de l'antisémitisme et le Premier ministre pointe ce qui nourrit
00:00:38ce tel climat, la France insoumise et le Rassemblement national.
00:00:43On va en parler aussi, sujet à débat.
00:00:45Et puis messieurs, encore un effort lance Elisabeth Badinter dans son nouvel ouvrage
00:00:50« Être mère n'a jamais été aussi difficile », estime-t-elle dans un livre qui appelle
00:00:54à une meilleure répartition des tâches entre les hommes et les femmes.
00:00:57Elle s'inquiète aussi, on en parlera, des conséquences de la chute de la démographie.
00:01:01Voilà, beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:01:03Et tout d'abord, le journal, bonjour à vous, chère Barbara Durand.
00:01:07Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:09À la une de l'actualité de ce mardi 7 mai, les actes antisémites en France en hausse.
00:01:15Le Premier ministre a annoncé hier que 366 faits avaient été enregistrés en France
00:01:21au premier trimestre 2024, soit une hausse de 300% par rapport aux trois premiers mois
00:01:26de l'année 2023, la France insoumise et le Rassemblement national ont leur part de
00:01:31responsabilité selon Gabriel Attal.
00:01:33Écoutez-le.
00:01:34On a eu honte ces derniers temps, honte en entendant certains, toujours les mêmes, jusqu'à
00:01:41l'Assemblée nationale, trouver des excuses et relativiser le drame, honte en écoutant
00:01:46certains élus de la France insoumise parler de mouvements de résistance, honte en voyant
00:01:51le leader de la France insoumise agiter les haines, commettre les sous-entendus les plus
00:01:55indignes.
00:01:56Oui, il devrait avoir honte de n'avoir jamais un mot pour les victimes du 7 octobre, parce
00:02:02que le présent, c'est un député du Rassemblement national qui tenait jadis une librairie négationniste
00:02:08baptisée en hommage à un livre de Charles Maurras, ce député siège aujourd'hui dans
00:02:12le groupe du Rassemblement national à l'Assemblée nationale, parce que le présent c'est aussi
00:02:17l'état-major de ce parti qui a besoin de plusieurs jours pour trancher la question
00:02:22de savoir si Jean-Marie Le Pen était ou non antisémite.
00:02:26L'entrée de Sciences Po Paris à nouveau brièvement bloquée ce matin.
00:02:30Des poubelles du mobilier urbain ou encore des vélos ont été utilisées pour obstruer
00:02:34l'entrée du bâtiment.
00:02:36La police s'était déjà intervenue hier pour déloger des militants mobilisés pour
00:02:40Gaza qui y avaient installé des tentes.
00:02:43Des chars de l'armée israélienne déployés ce matin dans Rafah, l'armée israélienne
00:02:49affirme avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage de cette
00:02:53ville avec l'Egypte.
00:02:54Des pourparlers au sujet d'un possible accord de trêve sont prévus aujourd'hui au Caire.
00:02:59Hier, le Hamas a accepté une proposition de cesser le feu durable.
00:03:03En France, à l'approche du week-end de l'ascension, très bonne nouvelle pour les
00:03:08automobilistes.
00:03:09Le prix des carburants à la pompe continue de baisser.
00:03:12Dans le détail, le gazole se vend désormais 1,758 euros le litre, soit une baisse de près
00:03:18de 10 centimes en trois mois.
00:03:20L'essence est aussi en baisse, mais cette dernière est beaucoup moins prononcée des
00:03:23écarts de prix entre l'essence et le gasoil qui suscite quelques incompréhensions chez
00:03:28les automobilistes.
00:03:29Écoutez-les.
00:03:30Je ne sais pas pourquoi les deux ne sont pas au même prix ou ne suivent pas les mêmes
00:03:33tendances, mais oui, je pense que c'est un mauvais signal de faire baisser les prix
00:03:37sur l'essence alors qu'on a besoin que les gens arrêtent d'en consommer.
00:03:40Ça, c'est les politiques des grands groupes pétroliers, mais bon, à partir du moment
00:03:45où on leur a dit qu'il ne faut plus utiliser le gasoil, le gasoil, ils ne savent plus quoi
00:03:51en faire.
00:03:52Donc, ils le bradent.
00:03:53C'est un peu contradictoire avec le fait qu'on nous impose dans Paris de rouler en
00:03:56essence a priori.
00:03:57Puis on entend tout et son contraire sur ces carburants.
00:04:00Une fois qu'on vous dit que c'est l'essence, une fois qu'on vous dit que c'était mieux,
00:04:03après c'est l'essence, c'est compliqué de s'y retrouver je trouve.
00:04:06Enfin, cette grande fierté pour la France, la nuit dernière aux Etats-Unis, le basketteur
00:04:12Victor Wembanyama a été désigné Rookie de l'année, le prix du meilleur joueur disputant
00:04:18sa première année dans la ligue de basketball américaine.
00:04:22C'est la première fois qu'un Français reçoit cette distinction.
00:04:26Voilà pour l'essentiel de l'actualité, la suite avec vous Sonia.
00:04:30Merci chère Barbara et à tout à l'heure pour le rappel des titres, je salue nos invités
00:04:34Gabriel Cluzel.
00:04:35Merci d'être là et bonjour à vous, nous sommes avec Régis Le Sommier, bonjour.
00:04:39Bonjour Sonia.
00:04:40Merci de votre présence.
00:04:41Général Bertrand Cavaille nous accompagne, merci Général.
00:04:44Judith Ventre, bonjour.
00:04:45Bonjour Sonia.
00:04:46Je serais très très intéressée de connaître vos réponses aux fameux questionnaires de
00:04:50Bernard Pivot.
00:04:51Quand je me dis qu'elle est hier, j'ai demandé à quels étaient nos invités du jour, même
00:04:55si je sais que vous avez l'habitude de venir, j'aimerais bien avoir vos réponses à certaines
00:04:59questions.
00:05:00Général, dont la vôtre, si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, pas tout de suite, ne nous
00:05:05dites pas tout de suite, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise, le plus tard possible je
00:05:10l'espère.
00:05:11Et puis d'autres questions.
00:05:12Vous avez déjà la réponse en tête ?
00:05:14Oui.
00:05:15Oui, très bien, affirmatif, très bien.
00:05:18Oui, je suis parfois dans la nuance quand même.
00:05:20Je sais bien, surtout sur ces sujets-là, je vous remercie.
00:05:23Bon alors, il n'a pas été dans la nuance justement le Premier ministre, c'est ça
00:05:26ce qui m'intéresse parce que dénoncer l'explosion de l'antisémitisme, c'est
00:05:31un fait, mais dénoncer les causes et qui est responsable d'un tel climat, là, ça
00:05:36nous amène à nous intéresser à la phrase qu'il a utilisée hier, Gabriel Attal lors
00:05:39de ce dîner du CRIF a dénoncé, évidemment, l'explosion dans les chiffres, 366 faits
00:05:45au premier trimestre, il a dénoncé les parlementaires de la France Insoumise et puis aussi le Rassemblement
00:05:51National en pointant sans le nommer, Jordan Bardella, écoutons-le.
00:05:54Parce que le présent, c'est un député du Rassemblement National qui tenait jadis
00:06:01une librairie négationniste baptisée en hommage à un livre de Charles Maurras, ce
00:06:05député siège aujourd'hui dans le groupe du Rassemblement National à l'Assemblée
00:06:10Nationale.
00:06:11Parce que le présent, c'est aussi l'état-major de ce parti qui a besoin de plusieurs jours
00:06:15pour trancher la question de savoir si Jean-Marie Le Pen était ou non antisémite.
00:06:19J'ai souvent eu honte ces derniers temps, honte en entendant certains, toujours les
00:06:25mêmes, jusqu'à l'Assemblée Nationale, trouver des excuses et relativiser le drame,
00:06:31honte en écoutant certains élus de la France Insoumise parler de mouvements de résistance,
00:06:36honte en voyant le leader de la France Insoumise agiter les haines, commettre les sous-entendus
00:06:41les plus indignes.
00:06:42Oui, oui, il devrait avoir honte de n'avoir jamais un mot pour les victimes du 7 octobre.
00:06:47M. Attal, on peut lui reconnaître la cohérence sur la dénonciation de l'antisémitisme,
00:06:52il est aussi en campagne.
00:06:54Qu'avez-vous pensé de cette mise au même plan, ce parallèle entre la France Insoumise
00:06:58et l'ORN ?
00:07:00C'est de fait un dos-à-dos tout à fait boiteux.
00:07:03Visiblement, vous l'avez dit, il est en campagne, ça n'a absolument aucun sens,
00:07:07disons-le, parce que depuis la Deuxième Guerre mondiale, combien de Juifs sont morts en France
00:07:15sous les coups de l'extrême droite ? Zéro.
00:07:17En revanche, sous les coups des islamistes auxquels l'FI fait les yeux du haut, beaucoup.
00:07:22Et le Hamas, qu'ils appellent pour certains de leurs membres, la France Insoumise, un
00:07:28groupe de résistance, et bien rappelons-le, a fait par voie de conséquence déjà un
00:07:34mort en France, alors qu'il n'est pas juif, mais en la personne de Dominique Bernard.
00:07:39Donc, il essaie de faire des parallèles qui sont très dangereux, parce qu'en réalité,
00:07:47il affaiblit sa démonstration, puisque évidemment, ça n'a rigoureusement absolument pas lieu
00:07:54d'être.
00:07:55En quoi le RN, s'agissant de la question présente, parce que j'imagine qu'il s'agissait
00:08:01de l'antisémitisme aujourd'hui, pas de l'antisémitisme dans l'histoire de France,
00:08:05en quoi le RN a fait montre d'ambiguïté dans son soutien à Israël ? Moi, il va falloir
00:08:10qu'on m'explique.
00:08:11Je crois que c'est dommage de ne pas être capable de faire preuve d'honnêteté, tout
00:08:15simplement.
00:08:16Mais c'est dommage pour la lutte, comme vous le dites, contre l'antisémitisme, parce que
00:08:18le RN, il peut le combattre sur plein de domaines.
00:08:21Alors, quel effet aura un tel parallèle, selon vous, Judith Vintreau ?
00:08:25Aucun effet, si ce n'est peut-être dans une toute petite fraction de l'électorat
00:08:31de gauche.
00:08:32N'oublions pas quand même que la période est électorale et que, comme la campagne européenne
00:08:36ne se passe pas au mieux, on va dire, pour la liste macroniste, toute voie est bonne
00:08:44à prendre.
00:08:45Y compris avec les gros sabots ?
00:08:46Y compris avec les gros sabots.
00:08:49Gabriel Attal, il est issu de la gauche, ce n'est pas Édouard Philippe, il n'a pas
00:08:56la même trajectoire.
00:08:57Il garde ce réflexe d'agiter un mythe qu'on appelle la tenaille identitaire, vous savez,
00:09:05on serait pris en tenaille entre les islamistes et leurs partisans, les identitaires et l'extrême
00:09:12droite.
00:09:13Et comme Gabriel a tout dit sur les dangers que représentent respectivement l'une et
00:09:20l'autre branche de la tenaille, c'est parfaitement inutile et ça l'affaiblit en crédibilité
00:09:27et surtout en action.
00:09:28Parce qu'on voit que l'action, quand même, Gérald Darmanin, qui a plutôt des mots
00:09:34lucides sur l'antisémitisme, fait la promotion des décisions de dissolution des mouvements
00:09:43identitaires, mais est quand même, malheureusement, beaucoup plus discret avec les mouvements
00:09:49d'extrême-gauche.
00:09:50Je vais vous faire réagir, Régis Saumier et le général Cavier, je voudrais ajouter
00:09:54à votre débat cette analyse, celle du maire LR de Cannes, président de l'Association
00:10:00des maires de France.
00:10:01Alors, pour lui, il voit autre chose, il dénonce surtout une majorité passive, écoutons-le.
00:10:07Cette crise du civisme, cette crise de la démocratie, cette crise de la civilisation
00:10:13dans laquelle nous sommes tombés depuis une cinquantaine d'années, ce n'est pas conceptuel,
00:10:17ce n'est pas abstrait, et ce qui s'exprime, c'est pourquoi il faut retrouver une espérance
00:10:21commune.
00:10:22L'histoire, elle est faite de minorités actives, le plus grave, vous savez, c'est
00:10:25les majorités passives, voilà, c'est ça le plus grave dans l'histoire.
00:10:28C'est qu'à un moment donné, ceux qui ne sont pas capables de se lever contre l'antisémitisme,
00:10:34c'est ceux qui seront aussi incapables de se lever contre toute forme de racisme, c'est
00:10:37ceux qui seront les premiers soumis.
00:10:38Vous êtes d'accord avec une telle analyse ?
00:10:40Oui, elle s'applique de façon générale comme de façon particulière, j'ai servi
00:10:47pendant des années au sein du monde militaire, c'est une minorité qui donne le ton, qui
00:10:52donne l'axe, qui donne l'objectif à atteindre, et c'est vrai qu'aujourd'hui une nation,
00:10:56plus que jamais, elle dépend de quelques groupes d'individus, et ces groupes d'individus
00:11:00doivent se mobiliser parce que la situation est très très préoccupante.
00:11:04Mais qui fait l'histoire selon vous, généralement ? Ce sont les minorités ? Parce que c'est
00:11:07ce qu'on avait dit à Sciences Po Paris et dans d'autres universités, ce sont quelques
00:11:11dizaines ou centaines d'étudiants, mais est-ce que vous pointez le risque justement
00:11:14qu'ils puissent...
00:11:15Vous savez, ces minorités, c'est celles qui s'affranchissent des convenances et qui acceptent
00:11:19le coup social de déroger, de déranger, qui osent tenir un discours, qui ont un discours
00:11:25qui peut les pénaliser.
00:11:27Bon, aujourd'hui dire les choses, maintenant c'est beaucoup plus facile parce que les
00:11:31faits s'imposent sur l'antisémitisme, sur l'islamisme...
00:11:35Oui, enfin pardon, c'est vite dit, les faits ne s'imposent pas à tout le monde malheureusement.
00:11:40On en entend beaucoup, notamment à Sciences Po, vous savez, l'UOGF, l'Union des étudiants
00:11:46juifs de France, a collecté des témoignages d'étudiants juifs de Sciences Po, vous dites
00:11:53que les faits s'imposent, mais par exemple quand ils parlent du 7 octobre, ils s'entendent
00:11:58répondre, mais oui, mais ce qu'a fait Israël aux Palestiniens est bien pire et mille fois
00:12:03pire.
00:12:04Oui, mais si vous voulez, de par mon parcours professionnel et intellectuel, si j'ose dire,
00:12:09pendant 40 ans, je n'ai entendu véritablement s'imposer que l'intelligentsia dite d'ultra-gauche.
00:12:14C'est elle qui a donné le temps, j'ai été dans l'université, c'est eux qui s'imposent.
00:12:18Donc pour les contrer, il faut une minorité qui ose mener le combat, et j'ai l'impression
00:12:23qu'aujourd'hui, les choses bougent.
00:12:24Je voudrais rajouter par rapport à ce que disait Gabriel tout à l'heure, et tout à
00:12:28fait juste, c'est cette démonstration un peu boiteuse d'essayer de dire une tenaille
00:12:35identitaire, où il y a les deux côtés, les extrêmes, toujours.
00:12:38D'abord, je trouve que ce n'est pas le lieu, peut-être, dans ce dîner du CRIF, on n'est
00:12:44pas en campagne quand on vient parler… Le CRIF a toujours fait ça.
00:12:47Oui, mais on n'est pas en campagne stricto sensu, donc qu'ils le fassent dans un meeting,
00:12:52mais là, en l'occurrence, je ne suis pas sûr que ce soit le moment, ni au vu de ce
00:12:56qui s'est passé le 7 octobre dernier.
00:12:58Je trouve par contre assez dérangeant ce parallèle, parce que c'est précisément
00:13:06cette dénonciation de l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen, de l'extrême droite,
00:13:12qui a permis de rester aveugle, totalement, pendant des années, par rapport à ce que
00:13:16vous dites, sur l'antisémitisme d'extrême gauche.
00:13:20C'est-à-dire, on a focalisé là-dessus et on n'a pas vu, et là, on découvre aujourd'hui,
00:13:26véritablement, depuis un an, cette explosion, parce que pendant des années, c'était,
00:13:31oui, l'extrême droite, l'extrême droite, l'extrême droite, certes, il y a une minorité
00:13:35d'extrême droite… C'est important ce que vous dites, c'est-à-dire qu'il
00:13:37porte atteinte.
00:13:38Attention, il atténue, lui-même, la puissance de la dénonciation de ça, avec ce parallèle.
00:13:43Pour moi, en faisant ce parallèle, d'abord, il ne montre pas où, véritablement, se trouve
00:13:48l'antisémitisme.
00:13:49Ce qui est grave, au-delà de la majorité passive, c'est que les tenants de l'action,
00:13:52ceux qui avaient les rênes, qui avaient les leviers, notamment toute la haute administration,
00:13:57qu'elle fût préfectorale, militaire, policière, gendarmique, etc., elle n'a pas dit grand-chose
00:14:04sur ce qui se passait depuis 40 ans.
00:14:05Oui, je suis complètement d'accord.
00:14:08Moi, ce qui me frappe dans ce discours, c'est qu'il n'y a absolument aucune autocritique.
00:14:12Parce qu'on peut dire que Gabriel Attal, son gouvernement, et ceux qui l'ont précédé,
00:14:18ont péché, de fait, par focalisation trompeuse, c'est-à-dire que quand on montre une direction
00:14:23et que ça vient d'une autre, forcément, tout le monde regarde à côté.
00:14:26Et puis, il y a eu un double phénomène.
00:14:27On a laissé monter avec une grande complaisance l'extrême-gauche, la rhétorique d'extrême-gauche
00:14:33dans les universités.
00:14:34Et cette rhétorique existe depuis des dizaines d'années.
00:14:37Et aujourd'hui, pourquoi l'Israélien est réputé détesté ? Parce qu'on dit que c'est
00:14:42le colonisateur face aux colonisés.
00:14:44C'est l'Algérie française.
00:14:45C'est exactement.
00:14:46C'est la même rhétorique que pendant l'Algérie française.
00:14:48Et Sartre, qui appelait à l'époque, mais oui, il faut le répéter, qui disait sur
00:14:56les pieds noirs, écoutez, les Européens, ils méritent une balle, c'était ça dans
00:15:02la préface de Fanon, parce que c'était des oppresseurs.
00:15:05On a du mal à retrouver cette phrase-là.
00:15:07La phrase de Fanon ?
00:15:08De Sartre.
00:15:09Oui, oui.
00:15:10Ah oui, oui.
00:15:11Je vais vous la retrouver.
00:15:12On la retrouve.
00:15:13Je vous la retrouve immédiatement parce que je l'ai dans mes…
00:15:15Elle a loupé.
00:15:16Et en réalité, Sartre, il a été porté au pinacle, il a été l'inspirateur de
00:15:21nombreux universitaires, il est dans toutes les bibliothèques scolaires.
00:15:25Donc, il ne faut pas s'étonner in fine aujourd'hui d'assister à une certaine
00:15:30glorification du Hamas comme on assistait à une glorification du FLN.
00:15:34Ce n'est pas arrivé de nulle part.
00:15:35Et d'autre part, on a fait venir une immigration massive sans principe de précaution en provenance
00:15:42de pays dont on aurait pu se dire, compte tenu d'un certain antisémitisme d'atmosphère,
00:15:47ça peut avoir des conséquences délétères.
00:15:48Personne ne s'est posé la question.
00:15:51Alors moi, je trouve un petit peu gonflé, M.
00:15:55Gabriel Attal, de renvoyer la responsabilité sur les autres.
00:15:58On va continuer à en parler.
00:15:59Les conséquences politiques également.
00:16:01Mais tout d'abord, les titres avec vous, Barbara.
00:16:03Des chars de l'armée israélienne déployés ce matin dans Rafah.
00:16:08L'armée israélienne qui affirme avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du
00:16:12point de passage de cette ville avec l'Egypte.
00:16:14Des pourparlers au sujet d'un possible accord de trêve sont prévus aujourd'hui au Caire.
00:16:19Hier, le Hamas a accepté une proposition de cesser le feu durable.
00:16:23Les actes antisémites en France en hausse.
00:16:25Le Premier ministre l'a annoncé hier.
00:16:28366 faits enregistrés en France au premier trimestre 2024, soit une hausse de 300% par
00:16:34rapport aux trois premiers mois de l'année 2023.
00:16:37Face à cette hausse, pas un acte ne doit rester impuni, pas un antisémite ne doit
00:16:42avoir l'âme tranquille, a-t-il affirmé.
00:16:45Enfin, les Restos du Cœur ont accepté de réintégrer une de leurs bénévoles, Colombe,
00:16:4960 ans, bénévole pour l'association depuis 1990.
00:16:53Ses propos lors d'un meeting du parti d'extrême droite avaient suscité la polémique car
00:16:58pour les Restos du Cœur, il constituait une violation du principe de neutralité dans
00:17:02sa charte.
00:17:03La bénévole dit avoir hâte de reprendre ses fonctions.
00:17:06Merci à vous Barbara, justement vous en avez parlé dans vos titres, on va évoquer l'offensive
00:17:11sur Raphaël, est-ce qu'elle va nourrir de nouvelles mobilisations et rassemblements
00:17:16pro-palestiniens ou plutôt anti-israéliens, pour être tout à fait exact.
00:17:21Tout d'abord, je voudrais qu'on écoute Sophia Aram, elle est humoriste et je dirais
00:17:24qu'elle est artiste aussi, elle est engagée avec une prise de parole, alors qu'aujourd'hui
00:17:29on qualifie, c'est étrange d'ailleurs, de courageux, ce qui est en l'état est vrai
00:17:33compte tenu du contexte dans lequel nous sommes, mais qui est une position tout à fait, j'allais
00:17:38dire lucide, équilibrée, elle l'a tenue à la cérémonie des Molières hier, écoutons-la.
00:17:43Nous qui partageons la liberté de pousser un cri sur toutes les scènes de France, ou
00:17:49de hurler nos indignations sur tout et n'importe quoi dans des tribunes dont la plupart sont
00:17:54co-signées par Annie Ernaud, je pense que nous devrions aussi faire attention à nos
00:18:02silences.
00:18:03Car voyez-vous, dans le brouhaha de nos indignations faciles, le silence, même relatif, après
00:18:10ce 7 octobre, dans lequel 1 200 Israéliens ont été massacrés, est assourdissant.
00:18:15Et s'il est évident que nous partageons tous ici les appels au cessez-le-feu, comment
00:18:21être solidaire des milliers de civils morts à Gaza sans être aussi solidaire des victimes
00:18:27israéliennes ?
00:18:28Comment exiger d'Israël de cesser le feu sans exiger la libération des otages israéliens
00:18:50?
00:18:51Comment réclamer le départ de Netanyahou sans réclamer celui du Hamas ?
00:18:56Ce silence qui accompagne les victimes du 7 octobre et les otages continue de nous diviser
00:19:09et de blesser tous ceux, juifs ou non, qui sont attachés aux droits humains.
00:19:13Bien attention à nos silences qui ressemblent à la dénonciation de la majorité passive
00:19:17par David Lissnar.
00:19:18Il faut aussi se mettre dans le bain, si je puis dire, cette cérémonie.
00:19:21Imaginer planter le décor, vous savez, qui assiste, je ne vais pas essentialiser en disant
00:19:27que toutes ces personnes sont acquises à une cause, mais il est vrai, Judith Vintraud,
00:19:31que ce soit au Molière, dans d'autres cérémonies ou au Festival de Cannes, on s'attend généralement
00:19:36à une autre forme de tribune politique.
00:19:38Oui, vous pouvez dire dans le monde de la culture, et j'ajouterais de la culture subventionnée
00:19:45Oui, parce que j'ai mauvais esprits.
00:19:48En général, ce n'est pas du tout le sens du vent, ce qui renforce encore le courage
00:19:53de Sophia Aram, elle est courageuse à double titre, d'abord parce qu'elle appartient
00:19:57à ce monde et qu'elle en est un des éléments les plus talentueux, en tout cas dans son
00:20:04registre, et puis parce qu'elle est d'origine marocaine, et ça on le voit aux insultes,
00:20:11aux tombereaux d'insultes qu'elle se prend depuis qu'elle a prononcé ces quelques mots.
00:20:17Évidemment, elle était accusée de trahir ses origines, c'est encore plus courageux
00:20:23que si elle était Auvergnate, on va dire, par exemple, donc chapeau à elle, et parmi
00:20:31les tombereaux d'insultes, il y a évidemment des centaines de courageuses anonymes, mais
00:20:36il y a aussi des gens qui le font à visage découvert, et même des députés, je pense
00:20:40que ça aurait bien tâché.
00:20:41Alors la question maintenant, est-ce que l'offensive sur Rafa, parce que nous vivons
00:20:45aussi un autre moment géopolitique qui est inflammable, va relancer et nourrir de nouvelles
00:20:49mobilisations, de nouveaux blocus, Sciences Po Paris et ailleurs ? En tous les cas, cette
00:20:53offensive est condamnée, c'est ainsi par l'ensemble de la communauté quasiment internationale
00:20:59et surtout les Etats-Unis, grands alliés d'Israël, je voudrais qu'on regarde le
00:21:02sujet d'Augustin Donat-Dieu, et vous allez me dire, est-ce que Donat-Dieu a rallumé
00:21:06la mèche pas éteinte des rassemblements anti-israéliens ?
00:21:11Israël accentue la pression sur le Hamas.
00:21:14L'Etat hébreu a pris le contrôle du côté gazaoui du point de passage de Rafa avec l'Egypte
00:21:19tôt ce matin.
00:21:20Une nouvelle démonstration de force avec de nombreux blindés à quelques heures d'une
00:21:24nouvelle réunion déterminante entre Israël et le Hamas pour parvenir à une trêve.
00:21:29Hier, après plusieurs heures de négociations avec les pays médiateurs, l'organisation
00:21:34terroriste a accepté un cessez-le-feu durable avec ses propres conditions, à savoir un
00:21:39retrait militaire total, un cessez-le-feu permanent ainsi qu'un échange entre otages
00:21:43et prisonniers palestiniens.
00:21:45Une proposition loin des exigences israéliennes selon le cabinet de Benyamin Netanyahou.
00:21:51Nous examinons chaque réponse très sérieusement et prenons en compte toutes les possibilités
00:21:56de négociations et de retour des otages dans leur foyer le plus rapidement possible, ce
00:22:00qui constitue une tâche essentielle.
00:22:02Dans le même temps, nous poursuivons nos opérations dans la bande de Gaza et continuerons
00:22:06à le faire.
00:22:08En attendant, Israël continue de bombarder la ville de Rafa où plus d'un million de
00:22:12palestiniens ont trouvé refuge.
00:22:14A la demande de l'État hébreu, ils sont des dizaines de milliers à quitter la zone
00:22:18pour se mettre à l'abri.
00:22:19Juste avant cette offensive, dimanche, le président de la République répondant à
00:22:23une interview dans la tribune dimanche avait dit « je condamne toute forme de rassemblement
00:22:28de blocus et je peux comprendre qu'une partie de la jeunesse soit attristée par une telle
00:22:33situation, d'ailleurs c'est tout à fait légitime qu'ils le disent, mais est-ce
00:22:37que ce « en même temps » aujourd'hui peut nourrir de nouveaux rassemblements selon
00:22:39vous ? » Il est vrai pour être totalement objectif ce matin que la situation est totalement
00:22:43calme à Sciences Po à Paris et dans d'autres universités générales selon vous ?
00:22:47Les abonnés de l'émotion sélective vont encore se mobiliser, c'est évident, mais
00:22:52s'agissant de ce que fait Israël pour ceux qui sont allés au Proche-Orient, imaginons
00:22:58que ce fût l'arbitre saoudite qui fut frappé, comme l'a été Israël, avec des
00:23:04femmes violées, dépecées, des enfants égorgés, ils auraient réagi de façon beaucoup plus
00:23:10dure que ne le fait Israël, donc il faut bien comprendre quel est le contexte dans
00:23:17lequel se situe l'offensive israélienne.
00:23:20Mais qui entend ce genre de discours ? Est-ce que ceux qui vont se mobiliser ? Et d'ailleurs
00:23:26ceux qui se mobilisent aussi ?
00:23:27Vous avez dans l'université française une contuité sociologique de petits bourgeois
00:23:33exaltés qui sont abonnés à l'erreur historique et à l'imposture morale.
00:23:38Quand on parle du Hamas, est-ce qu'ils se sont mobilisés lorsqu'il n'y a pratiquement
00:23:46plus de chrétiens maintenant dans la bande de Gaza ? Il y a eu des choses terribles qui
00:23:50se sont passées dans les années 2010 qui avaient fait d'ailleurs l'objet d'un débat
00:23:53au Parlement européen.
00:23:54Où était la mobilisation en IEP ou dans l'université française ? Bon, les Yazédis,
00:24:02ça les a vraiment émus, etc.
00:24:04Donc on n'est pas là pour se réjouir, au contraire, c'est terrible ce qui se passe,
00:24:10mais moi je demande qu'il y ait un peu plus de raisons, premièrement, et deuxièmement
00:24:15il est vrai que ce qui a été dit entre Nathia Niaou, dire que c'était un extrême-droite
00:24:19et à côté faire du Hamas un mouvement de résistance, ça ne s'est pas fait.
00:24:23Ça me rappelle la rhétorique à l'époque, les mêmes slogans sur la gare d'Algérie
00:24:28et le FLN qui était effectivement appréhendé comme étant résistant.
00:24:32Est-ce que vous estimez qu'une partie des étudiants qui se mobilisent à Sciences Po
00:24:39Paris ou ailleurs, est-ce que vous estimez qu'ils sont, comme l'a dit Laura Barger,
00:24:42soit ignorants de l'histoire, soit antisémites ? Ou est-ce que vous estimez qu'il y a quand
00:24:48même une partie qui peut légitimement se mobiliser et qui ne porte pas pour autant
00:24:52des slogans pro-Hamas ?
00:24:54Moi je pense qu'il y a parmi ces gens, on voit, quand on regarde par exemple les campus
00:24:59américains, la façon, la typologie du militant pro-Gaza aujourd'hui, c'est exactement le
00:25:07même qui était militant Black Lives Matter il y a deux ans.
00:25:11Disons qu'il y a sur ces campus universitaires et à Sciences Po, et ce n'est pas nouveau,
00:25:16une frange d'extrême-gauche bien implantée depuis des années qui va prendre n'importe
00:25:20quelle mobilisation.
00:25:21C'est quoi le pan commun ? Qu'est-ce qui catalyse ces slogans ? C'est la figure de
00:25:25l'Occident ? L'oppresseur, l'éternel oppresseur ?
00:25:28Il y a un certain nombre de, on parlait de décolonisation, évidemment, de colonisation,
00:25:35donc là évidemment ça c'est un de leurs cris de ralliement, le racisme, en fait défendre
00:25:42les victimes.
00:25:43Donc il y a dans cette extrême-gauche des gens qui vont prendre n'importe quel prétexte
00:25:49pour protester et à côté de ça, une majorité, enfin on va dire une minorité d'étudiants
00:25:56aussi qui sont un peu naïfs à mon sens et qui participent de ce mouvement également
00:26:03en imaginant, voilà, il y a une sorte de décalage total.
00:26:07Et pour la plupart de ces étudiants, ces étudiants, vous parliez de gens qui sont
00:26:12allés au Proche-Orient, ne sont jamais allés dans la région, ne connaissent pas du tout
00:26:17les réalités du terrain là-bas, ni les rapports, ni les relations entre les différents composants
00:26:23des sociétés.
00:26:24Donc en fait ils sont complètement ignorants de ça, donc il y a une espèce d'idéalisation
00:26:28de la victime et c'est vrai que les Palestiniens, ça fait quand même 50 ans que c'est comme
00:26:33ça, donc même plus, donc il y a toujours dans la cause palestinienne l'idée de la
00:26:39victime absolue.
00:26:40On va marquer une pause, je vous poserai la même question à Gabriel et puis on va revenir
00:26:44un instant sur Colombes, vous savez qu'elle a été réintégrée, mais en creux, je vous
00:26:50poserai la question, de quoi est-elle le symbole, de quelle France selon vous ? Et puis si véritablement
00:26:55les Restos du Coeur appliquaient à la lettre leur charte, qu'en serait-il pour les artistes
00:27:00qui se mobilisent et qui sont sur la scène pour les Restos du Coeur ?
00:27:04Les enfoirés.
00:27:05Voilà.
00:27:06Y compris Coluche, le fondateur.
00:27:07Alors qui resterait-il sur scène si on devait voir ?
00:27:11Si on ne devait pas faire de politique.
00:27:13Je vous poserai la question.
00:27:15Vous avez préparé ?
00:27:16Oui, je l'avais.
00:27:17Ah vous l'aviez, vous avez les réponses.
00:27:20Pour la première question, oui.
00:27:21Très bien.
00:27:22Et la suite également.
00:27:23Et puis tâche ménagère, messieurs, encore un effort.
00:27:25Vous allez voir aussi, ça m'intéresse, sur la transidentité, vous avez vu la défenseure
00:27:30des droits qui s'inquiète.
00:27:31On va en parler.
00:27:32A tout de suite.
00:27:37Nous allons parler dans quelques instants de Colombes et vous allez voir que c'est une
00:27:42affaire en trois actes, puisqu'il y a la suite à présent, mais tout d'abord les titres
00:27:46avec vous Barbara.
00:27:47Un chauffeur de taxi condamné à huit mois d'emprisonnement avec sursis, l'homme avait
00:27:51refusé de prendre en charge une famille à son arrivée à l'aéroport d'Orly, une famille
00:27:56envers laquelle il avait proféré des menaces antisémites.
00:28:00Victoire obligatoire pour le PSG ce soir face à Dortmund à l'occasion de la demi-finale
00:28:05retour de Ligue des champions.
00:28:07Pour rappel, les Parisiens s'étaient inclinés 1-0 au match allé.
00:28:11Enfin, la nuit dernière aux Etats-Unis, le basketteur Victor Wembañama, désigné
00:28:16rookie de l'année, prit du meilleur joueur lors de sa première année en NBA.
00:28:21C'est la première fois qu'un Français reçoit cette distinction.
00:28:24Merci.
00:28:25Vous avez vu la taille de celui qui a apporté le ballon ?
00:28:28Je sais, je sais.
00:28:29Sinon on y va comme ça, je crois qu'on se confond avec le ballon.
00:28:31Premier pas.
00:28:32Il y a quelques avantages naturels en fait.
00:28:34N'est-ce pas ?
00:28:35Colombes, acte 1, acte 2, acte 3 et même acte 4, je le découvre à l'instant.
00:28:40Acte 1, vous allez le voir dans cette séquence, c'est la séquence qui nous a tous émus et
00:28:45beaucoup de Français.
00:28:46Acte 2, c'est la polémique quand les restos du cœur réagissent avec leur charte.
00:28:50Acte 3, vous allez voir même, y compris la gauche qui veut la récupérer et acte 4,
00:28:55vous allez voir auprès de qui elle vient de poser et qui elle a rencontré.
00:28:59Acte 1 d'abord.
00:29:00On a du mal à vivre, on peut pas payer les factures, on a les huissiers, on a les menaces
00:29:06de tout.
00:29:07Aujourd'hui, c'est vrai qu'il y a quelqu'un qui ressort sur ce système de dire « allez,
00:29:12suivez-moi et on va combattre ». Ici, on a quand même un taux énorme du RN et on
00:29:19est tous en colère.
00:29:20Acte 2, réaction des restos du cœur avec leur charte et leur, je vais pas dire soi-disant,
00:29:25ils ont avancé, la neutralité politique, le principe d'intangibilité, on va voir
00:29:30comment il s'applique aux artistes, les explications d'Aminata Demphal.
00:29:34Colombe sera finalement de retour au resto du cœur, une décision accueillie comme un
00:29:42soulagement pour celles qui souhaitent désormais retrouver un peu de tranquillité.
00:29:46Heureuse d'être réintégrée, mais aujourd'hui, ce à quoi elle aspire, c'est au calme et
00:29:51de retrouver une vie normale.
00:29:54A l'origine de la polémique, cette interview tournée par nos confrères de TF1, où Colombe,
00:30:00de 60 ans, évoque les raisons de sa venue au meeting du Rassemblement National, le 1er
00:30:04mai à Perpignan.
00:30:05Regardez, moi, je suis un RSA et on a du mal à vivre.
00:30:09Je suis conseillère en insertion professionnelle et au jour d'aujourd'hui, je ne trouve pas
00:30:14de travail, mais je suis bénévole au resto du cœur et j'aide les gens de la rue.
00:30:18En affichant son appartenance au resto du cœur lors de ce meeting en période électorale,
00:30:23Colombe a reçu un rappel à l'ordre d'un responsable de l'association sur le principe
00:30:27de neutralité politique, inscrit dans la charte de ses bénévoles.
00:30:31C'est une initiative individuelle, cette exclusion, alors ce n'est pas vraiment une
00:30:35exclusion, on l'a poussée à la démission.
00:30:37En fait, ce ne sont pas les états-majors des restos du cœur qui lui ont demandé de
00:30:41partir.
00:30:42En fait, c'est une responsable locale qui a pris l'initiative de lui demander de démissionner.
00:30:47Bénévole au resto du cœur depuis 34 ans et au chômage depuis 3 mois, Colombe retrouvera
00:30:53un emploi au mois de juin, un poste au centre communal d'action sociale de Perpignan, proposé
00:30:58par Louis Alliot, maire et reine de la ville.
00:31:00Acte III, polémique, et là tout le monde, il faut le dire, sur la scène politique est
00:31:07indigné.
00:31:08Une partie de la gauche tente non pas de récupérer, mais d'essayer de comprendre ce qu'ils
00:31:12n'ont pas vu depuis des années, c'est-à-dire que ces classes-là, plus que, j'allais
00:31:16dire, malheureusement vivant de manière plus compliquée même que les classes populaires
00:31:19aux classes moyennes.
00:31:20Léon Desfontaines, communiste, écrit une lettre, réaction également de M. Ruffin.
00:31:25Et puis, Acte IV, regardez cette séquence.
00:31:28J'ai reçu Colombe ce matin à la Mairie de Perpignan pour lui exposer un peu tout ce
00:31:35que l'on pouvait faire aujourd'hui, pas seulement pour elle d'ailleurs, mais pour
00:31:39l'ensemble des gens qui sont dans la difficulté à Perpignan.
00:31:43En ce qui la concerne, elle va rencontrer cet après-midi la directrice du CCRS et peut-être
00:31:49pour trouver un emploi puisqu'il y a des emplois de libre qui correspondent à sa formation.
00:31:55Donc à tous ceux qui se sont beaucoup énervés sur cette question, à tous ceux qui se sont
00:32:01cru supérieurs à la bienséance et ont sans réfléchir exclu notre perpignanaise Colombe,
00:32:14je leur dis qu'il faut aussi prendre du temps, il faut dialoguer.
00:32:18C'est une citoyenne, comme tout le monde, elle aurait été communiste que ce n'aurait
00:32:21été pareil et on est à disposition pour aider toutes celles et ceux qui le veulent.
00:32:26Et en tout cas, après la discussion que je viens d'avoir avec Colombe, je sais que c'est
00:32:30une dame au très grand cœur qui ne fait pas de politique, mais qui a chevillé au
00:32:34corps l'entraide et la solidarité avec les autres.
00:32:38Eh bien, je vais vous dire bienvenue.
00:32:39Voilà.
00:32:40Alors, on verra comment l'antenne locale des Restos du Coeur va à nouveau réagir.
00:32:45Mais vraiment, là, après l'acte 1, 2, 3, 4, le symbole pour vous, rarement un moment
00:32:51de télévision n'a été, je trouve, aussi révélateur.
00:32:55Le prénom Colombe restera.
00:32:57Il restera sans doute le symbole de la trahison de la gauche à l'endroit des classes populaires.
00:33:02Colombe, dans la littérature, c'est le nom d'une pièce d'anouille et c'est un symbole
00:33:07d'ingénuité.
00:33:08Je pense que justement, Colombe, elle a parlé avec son cœur sans penser à la malice des
00:33:13autres.
00:33:14Elle a parlé des Restos du Coeur.
00:33:15Elle-même est pauvre, finalement, où elle est dans la difficulté et ça lui donnait
00:33:19sa dignité d'aider les Restos du Coeur et elle n'a pas imaginé la façon dont ce serait
00:33:24reçu.
00:33:25Alors, je trouve que le communiqué du Restos du Coeur, c'est vraiment de la tartufferie
00:33:29à l'état pur parce que parler de neutralité, sachant que les premiers bénévoles et les
00:33:33premiers bénévoles ultra médiatisés sont les artistes qui participent aux concerts
00:33:38des enfoirés et je pense qu'il n'y en a pas un qui n'ait pas fait une génuflexion
00:33:42devant la gauche, voire l'extrême gauche.
00:33:45Peut-être Vianney ?
00:33:46Ah, Vianney, c'est vrai.
00:33:47Il y a toujours une exception qui confirme la règle.
00:33:49Mais, écoutez, Patrick Bruel a refusé de faire des concerts, par exemple, dans des
00:33:56villes comme celle de Luiaglio qui sont tenues par l'ERN et on peut en citer à l'infini.
00:34:04Donc, exiger la neutralité d'une bénévole telle que Colombe et ne pas l'exiger parce
00:34:10qu'elle est à gauche en réalité, parce qu'ils sont à gauche des enfoirés, c'est
00:34:15quand même sacrément faucuré.
00:34:17Pardonnez-moi cette expression un peu triviale.
00:34:21Elle est jolie, elle est très parlante, mais vous avez tout dit et j'ai trouvé la lettre
00:34:25écrite par la tête de liste, Léon Desfontaines, garçon talentueux, elle dit tout.
00:34:31Elle dit tout de ce qui s'est passé et de ce vaste communiquant aussi entre auparavant
00:34:38le vote communiste et le vote ERN.
00:34:40Oui, mais en fait, l'histoire de Colombe est un précipité de ce qui est arrivé à
00:34:46la gauche dans ce pays et à l'histoire des classes populaires et de la gauche dans ce
00:34:51pays depuis 40 ans.
00:34:54C'est extraordinaire.
00:34:55Je pense que malheureusement pour elle, elle va se faire à nouveau virer parce qu'embauchée
00:35:00par Luiaglio, qui bien sûr en profite pour faire sa promotion, ça va encore lui porter
00:35:09préjudice chez les bons esprits.
00:35:12Voilà, c'est l'aide de la ville, on va dire, elle n'est pas embauchée, mais là, c'est assez clair.
00:35:17Il fait une mise en scène, évidemment, qui est une trompe-personne, qui est une récupération
00:35:24en bonne et due forme, bon, c'est le jeu, mais malheureusement, à part la réaction
00:35:30que vous citiez de la tête de liste communiste, ça a été la condamnation quasi unanime dans
00:35:39le reste de la gauche.
00:35:40Vous vous rappelez quand Manuel Valls avait parlé de deux gauches irréconciliables,
00:35:45et là, on s'aperçoit que la gauche républicaine, sociale, qui veut défendre le prolétariat
00:35:54ou ce qu'il en reste, elle est irréjouite à cette histoire-là.
00:35:59Il a changé de peuple, voilà, mais pas François Ruffin, par exemple, qui essaye de faire la
00:36:04jointure encore.
00:36:05Il y a quelques éléments, en effet, comme Ruffin, qui ont encore ce souci du peuple,
00:36:12mais ce qu'il faut remarquer, c'est qu'on parlait du parti communiste et du fait qu'une
00:36:16partie des électeurs, enfin une grosse partie des électeurs du parti communiste, sont partis
00:36:20vers le RN.
00:36:21C'est assez ancien, c'est déjà dans les années 90, mais philosophiquement, vous savez
00:36:29pourquoi ? Parce que ça heurte la gauche, parce que philosophiquement, elle pense avoir
00:36:33cette, je dirais, ce monopole du cœur, comme on disait, ou ce monopole, justement, des
00:36:41classes populaires, et en fait, en réalité, ces classes populaires ont déserté depuis
00:36:45très longtemps.
00:36:46Donc, on est toujours, on plaque toujours une idée que la gauche, ça serait la générosité,
00:36:52ça serait le souci du peuple, mais ce peuple-là n'est plus dans cette gauche.
00:36:58Depuis la note de Méranova, 2011 ou 2012, qui explique clairement le peuple vote mal,
00:37:05changeons de peuple, désormais, notre électorat, ce sont les minorités et les femmes.
00:37:11C'est pas un peuple.
00:37:12Plus personne.
00:37:13Mais ça, c'est un électorat de substitution.
00:37:14Non, mais c'est pas un peuple, c'est pas un, non.
00:37:17Pour la gauche, c'est.
00:37:18Un agglomérat de minorités, sachant qu'il faudrait peut-être encore plus précis dans
00:37:22l'ordre.
00:37:23Ça peut vous faire arriver au second tour d'une présidentielle.
00:37:26Non, la question, comment est-on arrivé à la paupérisation d'une partie des Français?
00:37:31Et là, c'est tout le bilan de 40 ans, 50 ans de désintoxication, également d'un
00:37:39travail de ça par certains syndicats.
00:37:40Voilà, également de diabolisation de l'économie, de l'entrepreneur.
00:37:45Donc, on est devant des véritables questions en France.
00:37:49Il faut produire des richesses.
00:37:50Il n'y a pas de progrès social sans richesse.
00:37:53Mais pardonnez-moi, en plus, je veux dire, pourquoi ça nous explose, nous tous à la
00:37:58figure?
00:37:59Parce que c'est un moment à la fois politique, mais aussi, il montre la déposition économique
00:38:03quand nos usines ont été remplacées par les entrepôts, culturelles aussi.
00:38:07Parce que c'est vrai qu'on a oublié une partie de ces classes moyennes.
00:38:10Mais les Gilets jaunes sont venus les rappeler, le rappeler quand même de façon magnifique.
00:38:14Mais vous savez, elle n'a pas parlé, elle veut vivre dignement, c'est-à-dire qu'elle
00:38:18nous a rappelé.
00:38:19Elle a rappelé comme les Gilets jaunes, les origines.
00:38:21Sauf que vous avez entendu parler de ce sujet pendant la campagne des Européennes.
00:38:24Absolument.
00:38:25C'est très frappant avec Colombe, c'est qu'elle est dans la misère, on le comprend,
00:38:29en tout cas dans la difficulté.
00:38:31Et pourtant, elle aide les autres.
00:38:33Elle est belle, cette France qui est vraiment dans l'adversité et qui pourtant trouve
00:38:38sa dignité dans l'aide qu'elle apporte aux autres.
00:38:41En plus, elle vient prendre à revers toute la caricature qu'on peut faire de l'électorat
00:38:47ou en tout cas de ceux qui allaient au meeting.
00:38:49Je ne sais pas, peut-être qu'elle venait se faire une idée, mais a priori, elle était
00:38:52plutôt favorable parce que les Restos du Cœur accueillent tout le monde par définition
00:38:58et beaucoup d'étrangers.
00:39:00Donc si Colombe avait été une imbobinable raciste, le couteau entre les dents, elle
00:39:05n'aurait pas travaillé pendant 30 ans au Restos du Cœur.
00:39:07Donc je pense que pour les Restos du Cœur, c'était très déstabilisant.
00:39:10Ils ont fait un bad buzz épouvantable parce que quand on s'appelle les Restos du Cœur,
00:39:13manquer de cœur à ce point-là, c'est quand même dramatique.
00:39:16C'est se prendre les pieds dans le tapis d'une façon dramatique.
00:39:19Donc, il n'y a rien qui va.
00:39:21Franchement, il n'y a rien qui va.
00:39:23Il y a aussi un autre élément, c'est que le Rassemblement national parle aussi à cette
00:39:30France-là et pas forcément d'autres dans les droites.
00:39:33C'est déjà une véritable question.
00:39:35Le côté social, je ne dis pas, je ne fais pas du tout.
00:39:37Il a un discours économique de gauche, un discours économique.
00:39:42Donc, c'est la tenaille finalement sur les sujets à lui tout seul.
00:39:46Mais c'est là où avait échoué Éric Zemmour pendant sa campagne.
00:39:49J'ai posé la question hier à Sarah Knafo, qui est numéro 3 sur les 50.
00:39:52Je lui ai dit que dire, qu'est-ce que vous dites à toutes les colombes de France ?
00:39:54Alors, elle m'a dit, voilà, sur la désindustrialisation, voilà ce qu'on fait, sur les impôts de production.
00:39:58Mais si vous voulez, il n'a jamais réussi à percer dans cet électorat-là,
00:40:02qui est resté fait au ORN, en fait.
00:40:05Oui, tout à fait.
00:40:06Si l'étatisme et la redistribution étaient une garantie de bien-être pour les plus pauvres, ça se saurait.
00:40:15Je pense qu'il y a une autre explication, à mon avis, historique,
00:40:19qui vient de l'origine du Rassemblement national, qui était le Front national.
00:40:23Adhérer au Front national, c'était une petite mort sociale,
00:40:26quand il y a 50 ans, ou 40 ans, 30 ans, 20 ans, même encore.
00:40:31Donc, mécaniquement sont venus les gens qui n'avaient rien à perdre,
00:40:35et qui étaient les premiers à souffrir de l'immigration,
00:40:37puisqu'ils étaient dans les quartiers les plus populaires.
00:40:39Mais ils n'avaient rien à perdre sur le plan social.
00:40:41On n'allait pas les regarder de travers.
00:40:43Les avocats ne venaient pas, puisqu'ils allaient perdre leurs clients.
00:40:46Enfin, tous les notables ne pouvaient pas se permettre de se griller, entre guillemets, avec le Front national.
00:40:51Donc, je pense que Marine Le Pen a une empathie spécialement pour les classes populaires,
00:40:56parce qu'elle pense qu'à l'origine, quand ils étaient tous diabolisés et pestiférés,
00:41:00ce sont les seuls qui les ont rejoints.
00:41:03À mon avis, il y a une explication historique.
00:41:05Il y a eu un abandon de tous ces petits Français, quelles que soient leurs origines,
00:41:13qui se sentent méprisés par cette gauche arrogante.
00:41:18C'est Christophe Guy, lui, depuis des années, ce sont les dépossédés et la France périphérique.
00:41:22Maintenant, les défis sont immenses, parce que quel que soit le parti,
00:41:26comment faire redémarrer ce pays, comment gérer la question de la dette,
00:41:30comment réhabiliter la valeur du travail ?
00:41:33Donc, il y a plein de défis, quel que soit le parti qui pourrait l'emporter.
00:41:39– Attention, c'est formidable, ce n'est pas le mot, parce qu'il y a la souffrance de cette femme,
00:41:42mais je veux dire, c'est tellement révélateur.
00:41:44Moi, j'y ai vu tout, la déposition politique, économique et même culturelle aussi,
00:41:49et c'est là où vous voyez quelle réponse, en pleine campagne,
00:41:52on a envie de dire Mme Valérié, M. Glucksmann, mais tous, que répondez-vous à ces gens-là ?
00:41:57– Mais quelque part, c'est là où on se rend compte que c'est totalement déconnecté de ce peuple,
00:42:02c'est-à-dire que quand on entend Mme Hayé, on ne la voit pas avec ces gens-là.
00:42:06Alors oui, ils sont au meeting de Marine Le Pen,
00:42:09oui, ils sont au meeting de Jordan Bardella,
00:42:12pourquoi ? Parce que, quelque part, par dépit, tout le monde s'est désintéressé d'eux aussi.
00:42:16Gabriel expliquait tout à l'heure que c'était une mort sociale d'aller au RN,
00:42:21il y avait tous les problèmes que soulevait le RN,
00:42:23mais finalement, les autres les ont laissés tomber littéralement.
00:42:26– Mais c'est ça, c'est faute d'ailleurs souvent de combattants,
00:42:28si je peux dire qu'il y a eu une hémorragie à gauche.
00:42:31Alors, dans quelques instants, Bernard Pivot, le questionnaire,
00:42:34mais tout d'abord, les titres avec vous Barbara.
00:42:37– Marseille en effervescence et sous haute sécurité,
00:42:41J-1 avant l'arrivée de la flamme olympique.
00:42:43Pour l'occasion, 6000 policiers et gendarmes seront mobilisés demain.
00:42:48Le Vieux-Port sera piétonnisé.
00:42:50Un adolescent de 16 ans gravement blessé après avoir été enlevé et séquestré dimanche à Reims.
00:42:56Le parquet indique que son enlèvement était en lien avec une relation intime
00:43:00avec une jeune femme.
00:43:01Une enquête a été ouverte.
00:43:03Enfin, ce mardi, le Vietnam a fêté les 70 ans de Diem Bien Phu
00:43:07avec la France comme invité.
00:43:09Une première sur place, le ministre des Armées Sébastien Lecornu
00:43:13a participé aux cérémonies de commémoration.
00:43:18– Chère Barbara, je vous dis à tout à l'heure,
00:43:20évidemment, il y a eu une avalanche, plus que ça, un tsunami de réactions
00:43:23après la disparition de Bernard Pivot.
00:43:25C'est résumé par Régine Delfaux, regardez.
00:43:28À l'annonce de sa mort, certains ne cachent pas leurs émotions.
00:43:32– Je suis triste, tout simplement, c'est un monsieur très intéressant.
00:43:37Il fait une émission de télévision qui a permis à beaucoup de générations,
00:43:42dont la mienne, d'apprendre à lire, de savoir lire ou d'écouter.
00:43:47Puis voilà, tout simplement, c'est une grande tristesse, mais bon, ainsi va la vie.
00:43:50– Pour beaucoup, c'est un monument de la culture française qui a tiré sa révérence.
00:43:55– Une perte importante pour le livre et pour la vie du livre en général.
00:44:01– On va dire que c'est notre patrimoine français,
00:44:03il faisait partie de notre culture française et moi, je l'aimais beaucoup.
00:44:07Les hommes célèbres ne meurent pas, l'esprit continue à vivre.
00:44:10– D'autres le considéraient comme un proche
00:44:13et le remercient pour sa défense de la langue française.
00:44:16– On a perdu presque un ami, surtout un grand Français.
00:44:20Il avait un grand savoir, une bonne culture
00:44:21et il a tenté de nous en inculquer une petite partie.
00:44:24– Bon, il a peut-être réussi avec ma génération,
00:44:26les générations qui arrivent, derrière, c'est moins évident, mais bon, tant pis.
00:44:31Mais merci à lui surtout d'avoir été quand même une figure du français et de la France.
00:44:36– Bernard Pivot est celui qui a fait lire des millions de Français
00:44:40grâce à son émission apostrophe.
00:44:42Il s'était un à l'âge de 89 ans.
00:44:47– Votre mot préféré, Général ?
00:44:50– Alors, d'éducation, servir.
00:44:53– Non, c'est elle, ça peut…
00:44:54– Non, non, mais vous avez tellement raison, magnifique.
00:44:57Judith ?
00:44:58– Honnêteté.
00:45:00– Et donc, Régis ?
00:45:02– Moi, l'honneur.
00:45:04– Il me l'a piqué.
00:45:05– Vous pouvez avoir le même, c'est pas grave.
00:45:08– Non, je vais choisir un mot transgressif aujourd'hui, maternité.
00:45:13– C'est beau, ça.
00:45:15– Le mot que vous détestez ?
00:45:16– Soumission.
00:45:19– Moi aussi, on me l'a piqué, ça y est.
00:45:21– En ce moment, on a beaucoup de synonymes, capitulation, renoncement, renaissance.
00:45:27– J'ai changé, je vais dire mauvaise foi, pour rester cohérent.
00:45:31– Régis ?
00:45:31– Regret.
00:45:32– Oui, parce que si on a des regrets, ça veut dire qu'on n'a pas vécu pleinement.
00:45:36– Gabrielle ?
00:45:37– Relativisme, c'est vous.
00:45:39– Attention, là, on monte en puissance.
00:45:41Votre drogue favorite, Général ?
00:45:44– Le chablis ou le censer rouge.
00:45:46– Judith ?
00:45:47– L'eau.
00:45:48– Oh, mais écoutez…
00:45:49– La poésie.
00:45:51– Gabrielle ?
00:45:53– C'est honte, le coca-lite.
00:45:56– Tout est avouable, le son, le bruit que vous aimez, Général ?
00:45:58– Alors, la question est un peu curieuse.
00:46:01Moi, j'hésiterais entre Ostias dans Le Réquiem de Mozart ou La Voix de Barbara.
00:46:06– On peut prendre les deux, à ce niveau-là.
00:46:08Le son ou le bruit que vous aimez ?
00:46:10– N'importe quoi de Bach.
00:46:11– Ah !
00:46:12– Moi, j'adore le bruit du…
00:46:14– Vous avez fait la même réponse qu'un grand poète,
00:46:17qui est Christian Bobin, à cette question.
00:46:19– Moi, j'adore le chant du hibou, le soir.
00:46:22– Particulier, vous !
00:46:23– En campagne, en hibou.
00:46:25– Seul, en campagne, il fait noir et c'est le chant de l'hibou.
00:46:29Gabrielle ?
00:46:29– Le grand duc.
00:46:31– Gabrielle ?
00:46:32– Je vais rester dans la continuité de ce que j'ai dit avant,
00:46:35quand mes enfants rentrent et crient « maman » en bas de l'escalier.
00:46:40– Le son, le bruit que vous détestez, Général ?
00:46:42– Le rap.
00:46:44Ah non, mais je dis ce que je pense.
00:46:45– J'ai peur, je crois que vous allez me dire Ayana Kamoura,
00:46:47vous n'allez pas me relancer la polémique.
00:46:48– Non, je n'aime pas le rap, excusez-moi.
00:46:50– Judith, ne vous interrompez pas, c'est votre droit.
00:46:52– J'hésite entre aspirateur et tondeuse à gazon.
00:46:55– Régis ?
00:46:56– Le bruit d'un drone, c'est ce qu'il y a de pire quand on couvre la guerre.
00:47:00– Alors pour le grand reporter que vous êtes, quel bruit ça fait ?
00:47:03– Ça fait un bruit de tondeuse, enfin un petit bruit de moustique,
00:47:06mais ça vous électrise.
00:47:08– Gabrielle ?
00:47:09– Les essuie-glaces.
00:47:11– Hommes ou femmes ?
00:47:14Hommes ou femmes pour illustrer sur un nouveau billet de banque ?
00:47:17– Alors l'homme de Gaulle, la femme Jeanne d'Arc.
00:47:20– Au mois de mai, ça tombe bien Jeanne d'Arc.
00:47:22– Et puis je vous ai lue.
00:47:23Et je vous ai lue.
00:47:25– Merci Général, merci.
00:47:28Dans le journal du dimanche, si vous pouvez, chaque dimanche.
00:47:31Judith ?
00:47:32– Alors l'homme, je dirais Jean-François Revelle.
00:47:35– Ah tiens donc.
00:47:36– Et c'est Bernard Pivot qui m'y a fait penser,
00:47:38parce qu'à chaque fois que Jean-François Revelle y participait,
00:47:42c'était un monument, un feu d'artifice d'intelligence,
00:47:47un bonheur absolu.
00:47:48Je recommande à tout le monde d'aller le chercher.
00:47:50– Même question sur le billet de banque ?
00:47:52– Honoré d'Estienne d'Orve, car l'honneur et en même temps la résistance,
00:47:57il y a tout, et puis je trouve que c'est un personnage qui,
00:47:59on a parlé de Manoukian qui est formidable,
00:48:01mais je trouve qu'il passe un peu à l'as,
00:48:04j'aimerais bien le voir plutôt honoré.
00:48:07Et puis femme, vous ne m'avez pas connu, Edith Piaf.
00:48:10– Moi aussi vous m'avez zappé ma femme, c'était Anna Arendt.
00:48:12– Anna Arendt ? Gabriel ?
00:48:14– Arnaud Beltrame et Caroline Aigle, je suis dans le militaire.
00:48:19– Bien, alors là, la question, si Dieu existe,
00:48:23qu'aimeriez-vous après votre mort, l'entendre vous dire,
00:48:25et j'espère le plus tard possible.
00:48:27– Alors, tu as su douter, mais tu as cru en la passion du Christ.
00:48:32– Il y a eu un bug, ce n'était pas vous que j'attendais, retournez d'où vous ?
00:48:35– Je me suis…
00:48:40– C'est le moment de poser la question, attention.
00:48:44Gabriel, en attendant, tu as fait ce que tu as pu.
00:48:48– Bienvenue.
00:48:50– Bienvenue si vous nous rejoignez, c'est tout au plus tard à terre,
00:48:54Midi News, on va marquer une pause et vous retrouver.
00:48:57Merci de nous avoir livré vos réponses, parfois intimes quand même.
00:49:01Ce n'est pas facile de poser la question aujourd'hui d'ailleurs,
00:49:03est-ce que c'est possible dans une émission ?
00:49:06– Oui.
00:49:06– Ce n'est pas évident aujourd'hui.
00:49:08– La réponse que Mitterrand avait faite à Bernard Pivot,
00:49:10à la question « comment voudriez-vous être accueilli par Dieu ? »,
00:49:13il avait dit par les mots « maintenant tu sais ».
00:49:17Vous voyez, Bernard Pivot, maintenant il sait.
00:49:20– Une courte pause et on se retrouve.
00:49:22Beaucoup de choses à soumettre à nos invités, à tout de suite.
00:49:26Merci d'être avec nous, deuxième partie de Midi News.
00:49:30Nous allons parler de transidentité avec ce qu'en dénonce la défenseure des droits
00:49:35qui s'inquiète du résultat du texte LR.
00:49:37On va en parler avec Sophie Audugé.
00:49:38Merci d'être là et bonjour à vous, chère Sophie, déléguée générale de SOS Éducation.
00:49:43Et puis nous parlerons d'un cri d'alerte,
00:49:46on ne sait pas si c'est pour le dire ainsi, d'Elisabeth Badinter.
00:49:48Messieurs, encore un effort.
00:49:50Je me rends compte à l'instant que vous ne vous avez pas posé tout le questionnaire.
00:49:54J'aimerais savoir, le métier que vous n'auriez pas aimé faire ?
00:49:57On a un tour de table rapide, vous n'avez pas le temps de réfléchir.
00:49:59C'est instinctif, général.
00:50:01– Lucier.
00:50:03– Judith.
00:50:04– Aviateur.
00:50:06– Gabrielle.
00:50:08– Danseuse.
00:50:09– Régis.
00:50:11– Contrôleur des impôts.
00:50:13– Sophie.
00:50:14– Parlementaire LFI.
00:50:16– Le mot préféré ?
00:50:17– Comment ?
00:50:18– Le mot préféré ?
00:50:19– Espoir.
00:50:20– Oh, c'est beau.
00:50:21Alors c'est sur ce mot qu'on ouvre votre journal, chère Barbara,
00:50:24où malheureusement dans les actuités, il n'y a pas beaucoup d'espoir.
00:50:26C'est à vous et rebonjour.
00:50:28– Rebonjour Sonia, bonjour à tous.
00:50:30À la une de ce mardi 7 mai, la ville de Châteauroux s'apprête
00:50:34à rendre un dernier hommage à Mathis, ce jeune homme de 15 ans, poignardé.
00:50:39Il y a dix jours, sa famille a lancé un appel sur les réseaux sociaux.
00:50:43Thibault Marchoteau, vous êtes sur place pour ces news.
00:50:46Des centaines de personnes sont attendues dans le stade où vous vous trouvez.
00:50:52– Oui absolument, la dernière cérémonie d'hommage à Mathis va commencer
00:50:56en tout cas dans quelques minutes.
00:50:58Ils sont environ 2000 personnes dans les tribunes du stade Gaston Petit à Châteauroux,
00:51:02un lieu symbolique déjà pour cette adolescence,
00:51:04supporter de football, de la berrichonne de Châteauroux,
00:51:07mais aussi l'un des seuls lieux de la ville qui peut accueillir autant de personnes.
00:51:11Samedi dernier, 8000 personnes étaient dans les rues de Châteauroux pour la marche blanche.
00:51:14On sent encore énormément d'émotion dans les paroles des Castelroussins
00:51:18qui se sont rassemblés pour être présents à cette dernière hommage.
00:51:22Je vous propose de les écouter.
00:51:25– Déjà je connais son papa et puis j'ai été touchée…
00:51:28ça fait une semaine que j'ai beaucoup de mal à dormir
00:51:31parce qu'un enfant de 15 ans qui tue un autre enfant de 15 ans pour X raisons,
00:51:36c'est pas normal et j'estime que ma place elle est là pour les soutenir
00:51:40et pour pas que ça recommence parce que c'est pas normal de se tuer à n'importe quel âge
00:51:45mais à 15 ans c'est inadmissible.
00:51:47– Moi-même j'ai perdu mon seul et unique enfant à l'âge de 17 ans.
00:51:53C'est un tout autre problème mais vous savez ça m'a complètement bouleversée en plus
00:52:00parce que je connais très bien la belle-mère de ce petit.
00:52:02C'est très triste vous savez, je plains de tout cœur les parents, de tout cœur
00:52:07parce que c'est quelque chose, vous savez, qu'on porte à vie.
00:52:09– Pour moi oui c'est très important, j'ai un petit-fils qui est à cet âge-là
00:52:12et puis bon, je connaissais un petit peu les parents
00:52:15et puis bon, ça ne devrait jamais arriver quoi, voilà c'est tout.
00:52:20– Le cercueil a été placé sur la pelouse à côté d'écrans géants
00:52:23où vous doivent être diffusées des photos du jeune adolescent,
00:52:26également des enfants avec des ballons de foot.
00:52:29Le cercueil quittera le stade vers 14h15 sous une Ola,
00:52:33un ultime clin d'œil à la passion que Matisse portait au football.
00:52:37– Merci beaucoup Thibault pour toutes ces précisions.
00:52:40Après les ors de l'Élysée, Emmanuel Macron emmène le président chinois Xi Jinping
00:52:45dans les Pyrénées, une escapade personnelle censée permettre un dialogue plus direct
00:52:51sur la guerre en Ukraine ou sur les désaccords commerciaux.
00:52:54Les deux dirigeants sont attendus ce midi au col du Tourmalet pour un déjeuner.
00:52:59Avec leurs épouses.
00:53:01C'est une grève qui va faire tâche alors que la flamme olympique est attendue.
00:53:05Demain, dans la cité phocéenne, une centaine de tonnes de détritus
00:53:09s'accumulent dans certaines rues de Marseille, conséquence de la grève
00:53:13d'une cinquantaine d'éboueurs.
00:53:15Sur place, vous imaginez bien l'agacement des riverains, écoutez-les.
00:53:20– J'ai honte, tout simplement j'ai honte, voilà.
00:53:23J'ai honte parce que c'est sale et qu'une fois de plus,
00:53:26Marseille va être catégorisée dans les villes les plus sales de France.
00:53:30– C'est inadmissible, c'est inadmissible, c'est pas possible.
00:53:33Ouais, polygène, il y a des rats, il y a tout.
00:53:36Ah non, non, non, c'est incroyable de voir tout ça, tout le monde en parle.
00:53:39– C'est une désolation, c'est d'une tristesse à crever.
00:53:44Marseille a toujours été une ville sale, c'est une ville portuaire.
00:53:47Mais là, maintenant, ça dépasse tout.
00:53:49Et puis en plus, c'est un saluble.
00:53:52– Enfin, pour le dernier match de Kylian Mbappé au Parc des Princes,
00:53:56en Ligue des champions, Paris croit en son destin.
00:53:59Ce soir, demi-finale retour de Ligue des champions et victoire obligatoire
00:54:04pour les Parisiens face à Dortmund s'ils veulent aller à Wembley en finale.
00:54:08Pour rappel, le PSG s'était incliné 1-0 au match allé.
00:54:13Voilà pour l'essentiel de l'actualité, la suite avec vous Sonia.
00:54:16– Merci Barbara, je vous dis à tout à l'heure pour le rappel des titres.
00:54:19– À l'instant, on me dit sur les réseaux sociaux,
00:54:20mais Sonia qui ne répond pas aux questionnaires, qu'a-t-elle à cacher ?
00:54:23Je n'ai rien à cacher justement, rien du tout.
00:54:26Bon, on en parlera tout à l'heure à la fin de l'émission.
00:54:29Comment ? – Oui, il faudra répondre.
00:54:31– Il faudra répondre ? Bon, je ne sais pas si ça intéresse tout le monde.
00:54:33À la fin de l'émission, tout d'abord, regardez ce qui se passe.
00:54:36Sciences Po Paris, ou alors, je ne sais pas s'il faut parler,
00:54:39écoutez, oui, d'un nouveau rassemblement.
00:54:43Nous allons retrouver sur place notre journaliste Célia Barad.
00:54:47Célia, nous en parlions avec nos invités,
00:54:49avec le risque ou la probabilité de nouveaux rassemblements, voire de blocus.
00:54:53Je ne sais pas à ce qu'il en est actuellement.
00:54:56À l'instant, vous voyez passer ce titre, nous en parlerons aussi.
00:54:59C'est une professeure qui soutient le blocage de Sciences Po.
00:55:01Vous verrez pour cela quel acte elle a mis en avant.
00:55:05Mais tout d'abord, Célia, pouvez-vous nous raconter,
00:55:07nous expliquer l'ambiance et le contexte sur place ?
00:55:11Eh bien, Sonia, déjà ce matin, il y a eu une première tentative
00:55:15de blocage de l'établissement Sciences Po par une vingtaine d'individus.
00:55:20Le préfet de police a demandé l'intervention immédiate des forces de l'ordre
00:55:24pour débloquer les deux entrées de l'établissement Sciences Po.
00:55:28Il y a eu deux interpellations.
00:55:30Et puis, avec mon journaliste, nous nous rendions à la place de la Sorbonne.
00:55:34Et sur notre chemin, nous avons vu qu'un nouveau rassemblement à Sciences Po
00:55:39était en cours, un rassemblement pour l'instant qui se déroule dans le calme.
00:55:43Il y a des affiches, des slogans, des drapeaux.
00:55:46Plusieurs élèves qui affichent aussi un keffier en soutien à la situation palestinienne.
00:55:54Pour l'instant, aucune prise de parole.
00:55:56Il y a quelques médias également sur place.
00:55:58Aujourd'hui, c'était une journée importante pour les étudiantes de Sciences Po
00:56:01puisque certains élèves passaient des examens.
00:56:06Ils ont pu faire leurs examens en entrant par une porte annexe de l'établissement.
00:56:12Nous ne savons pas si aujourd'hui, ce mouvement va se poursuivre tout au long de la journée.
00:56:16Mais en tout cas, il y avait plusieurs actions d'organiser tant à Sciences Po
00:56:22que cet après-midi à la Sorbonne.
00:56:24Je vous remercie Célia Barotte.
00:56:25Évidemment, vous revenez vers nous si vous avez de plus amples informations.
00:56:29Mais c'était le risque, la probabilité que ces rassemblements ou blocages ou blocus reprennent.
00:56:35On va laisser l'image en direct, vous faire réagir.
00:56:38Et aussi sur ce qui s'est passé, j'aimerais vous entendre.
00:56:41C'est une professeure, une enseignante qui soutient le blocage de Sciences Po
00:56:46et qui le montre en acte, qui a différé le rendu d'un examen.
00:56:52On va voir le sujet dans quelques instants et qui, par cet acte-là, en tous les cas,
00:56:57donne raison à la fois à ceux qui se mobilisent,
00:57:00mais aussi à la direction de Sciences Po qui, vous le savez, a suspendu
00:57:04les éventuelles sanctions contre les bloqueurs.
00:57:07Voyons ce sujet ensemble et on en parle juste après.
00:57:11Dans un mail envoyé vendredi dernier à des élèves de Master,
00:57:14une enseignante accorde un délai supplémentaire pour le rendu d'un devoir.
00:57:18Pour justifier sa décision, elle évoque le mouvement pro-palestinien
00:57:22mené pourtant par une poignée d'étudiants.
00:57:24Considérant les mobilisations en solidarité avec la Palestine légitime
00:57:29et les défis de maintenir un environnement d'apprentissage apaisé
00:57:32pour la fin du semestre, nous avons décidé de prolonger la date de rendu de deux jours.
00:57:37Une mobilisation qu'elle qualifie de légitime, un terme employé qui pose question.
00:57:42La charte de déontologie de Sciences Po invite les professeurs à une certaine mesure.
00:57:47Les titulaires de fonction au sein de l'Institut d'études politiques de Paris
00:57:50bénéficient de la liberté d'opinion.
00:57:52Ils veillent toutefois à ce que leurs opinions n'altèrent pas l'exercice de leurs fonctions.
00:57:56Pour ce syndicat étudiant, aucun doute, le parti pris de cette enseignante est intolérable.
00:58:01La professeure a fait un choix différent, c'est-à-dire de donner de but en blanc son avis
00:58:06alors même que certains étudiants ne sont pas forcément d'abord d'accord
00:58:10et puis ensuite subissent en réalité ce qu'elle considère être légitime.
00:58:14Ce n'est que le symbole de ce qui se passe de manière générale dans certaines universités
00:58:18et aussi à Sciences Po et que l'Uni dénonce depuis longtemps,
00:58:20c'est-à-dire la présence de l'extrême gauche jusque les sphères hautes de certaines universités.
00:58:25Agacé par la teneur de ce mail, certains parlementaires du groupe Renaissance
00:58:29ont contacté la direction pour exiger des explications.
00:58:32Pour le moment, Sciences Po ne s'est pas exprimé sur le sujet.
00:58:36C'est assez cocasse, c'est-à-dire contacter la direction qui elle-même a diffusé
00:58:41une forme de sentiment ou de réalité d'impunité puisque la direction provisoire
00:58:45n'a pas confirmé du tout les sanctions.
00:58:48On a un retour, pardonnez-moi l'antenne de Célia
00:58:51qui nous montre, merci par ces images qui sont en train de se passer devant Sciences Po Paris.
00:58:55Comment vous réagissez Sophie Audugé ?
00:58:57Probablement à la reprise, je reste quand même prudente,
00:59:00mais voyez ce qui est en train de s'installer de nouveau.
00:59:02Oui, plusieurs choses par rapport à la situation à Sciences Po.
00:59:06D'abord, ce n'est pas nouveau.
00:59:07On a eu une jeune fille de confession juive qui avait été interdite d'entrer.
00:59:12À ce moment-là, on a cru que Gabriel Attal avait fait quelque chose en tant que Premier ministre.
00:59:16Il n'a rien fait, comme d'habitude, je dirais.
00:59:18Ce qui se passe à Sciences Po est très grave à plusieurs titres.
00:59:22Tout d'abord, Sciences Po, c'est une école supérieure publique.
00:59:26Elle est financée par des fonds publics, elle est financée donc par nos impôts.
00:59:30À ce titre-là, elle a des obligations, des obligations de neutralité,
00:59:34des obligations de laïcité, des obligations de respect des valeurs de la République.
00:59:39Ces valeurs sont déjà plus respectées depuis bien longtemps.
00:59:42On sait très bien que la sélection à Sciences Po
00:59:45est faite notamment en excluant majoritairement des élèves des établissements privés.
00:59:51Il est connu depuis bien longtemps que les élèves, par exemple, du lycée prestigieux
00:59:57qu'avait tant parlé Stanislas, quand ils ont un de leurs élèves qui a accepté à Sciences Po,
01:00:01c'est extrêmement rare.
01:00:02À ce titre-là, moi, je trouve qu'on devrait quand même parler de ça
01:00:06parce qu'au moment où il y a ce blocage, il faut savoir que les élèves de terminale
01:00:10recevaient leurs réponses, s'ils étaient admis ou pas à Sciences Po.
01:00:14Et moi, j'aimerais bien, vous voyez, j'invite Gabriel Attal à se pencher sur ce sujet-là
01:00:19et je pense qu'il serait utile de faire une enquête indépendante
01:00:22pour savoir à quel motif et sur quel critère objectif
01:00:26les terminales de cette année ont été admis à Sciences Po.
01:00:30Vraiment, j'invite Gabriel Attal à le faire.
01:00:33Parce qu'il s'avère que nous, à SOS Éducation, on a reçu des dossiers
01:00:37qui posent quand même question, vous voyez,
01:00:39soit sur des noms d'enfants qui sont manifestement de confession juive,
01:00:43si vous voulez, qui avaient des notes excellentes,
01:00:46quand je dis excellentes, c'est-à-dire que c'était une première classe.
01:00:47Attendez, c'est d'une gravité...
01:00:49Je demande une enquête, je ne dis rien de plus.
01:00:51Tout le monde sait très bien, si vous voulez, que dans certains établissements privés
01:00:55où on a un niveau d'élite et d'excellence, les enfants ne sont pas pris à Sciences Po
01:00:59quand d'autres qui ont un niveau bien moins important sont pris.
01:01:02Or, vu qu'il n'y a plus d'examens, il faut bien que les critères de sélection se fassent sur quelque chose.
01:01:08Donc je demande, c'est un établissement public payé avec nos impôts
01:01:11qui normalement doit être loyal vis-à-vis de jeunes qui ont 18 ans et moins de 18 ans,
01:01:16qui ont travaillé sérieusement pour rentrer à Sciences Po.
01:01:19Moi, je demande qu'il y ait une vérification sur des critères objectifs.
01:01:22Très important, ce que vous dites, on va le suivre.
01:01:24Simplement, je voudrais décrire en direct le député de la France insoumise,
01:01:29vous voyez, sain de son écharpe, tricolore, lui, boyard.
01:01:32Bon, là, vraiment, et puis, pardonnez-moi, mais la parole, comment dire,
01:01:38la légitimité de cette parole publique, il y a encore quelques jours,
01:01:40le président disait oui au débat, non au blocage.
01:01:43Voilà le blocage.
01:01:45Ça pose un véritable souci, alors évidemment, avec l'appui et plus que ça de la France insoumise.
01:01:50D'autant plus qu'ils sont qu'une vingtaine à effectivement bloquer,
01:01:51donc là, on est sous tout le paradoxe.
01:01:53Donc c'est bloqué, oui.
01:01:54Non, non, mais écoutez, ils ne représentent pratiquement rien.
01:01:57Mais bon, face à un état faible, face à également une direction de Sciences Po
01:02:04qui a fait preuve de, à tout le moins, de passivité, voire de lâcheté,
01:02:08eh bien, ils occupent le terrain.
01:02:10Et on revient sur les affrontements entre minorités.
01:02:13Moi, je rajoute que là, comme ça, il y aurait eu dizaines de générations identitaires
01:02:17qui auraient bloqué l'entrée, ça aurait été réglé dans la minute.
01:02:20Oui, alors, malgré ces images déplorables, il y a quand même eu une bonne nouvelle hier,
01:02:26c'est que la mobilisation anti-israélienne qui avait été lancée dans les lycées par les mêmes
01:02:34a totalement échoué.
01:02:37Il y a eu…
01:02:38Restons prudents, oui, vous avez raison.
01:02:40Il y a eu quatre lycées coupés, donc, évidemment, c'est un mauvais signal
01:02:45que ça recommence à Sciences Po.
01:02:47Mais quand on regarde le paysage global, tant universitaire que scolaire,
01:02:52en fait, il y a quelques points noirs, quelques endroits gangrénés, toujours les mêmes,
01:02:58ce qui devrait rendre facile de rétablir la situation pour un pouvoir
01:03:02qui aurait un peu de suite dans les années, un peu d'autorité et un peu de courage.
01:03:06Tout à fait, avec des banderoles All Eyes on Rafa, c'est-à-dire tous les yeux braqués sur Rafa
01:03:13puisque l'offensive est en cours.
01:03:15Alors, notre journaliste Célia Barotte nous indique qu'il y avait une vingtaine de personnes,
01:03:18ils sont une centaine désormais, qui bloquent avec, vous le voyez, les tentes, les drapeaux,
01:03:23les slogans qu'on n'arrive pas à percevoir, on va essayer aussi de les entendre,
01:03:26et puis la présence de députés LFI.
01:03:29Bien sûr, mais ça, c'est assez classique.
01:03:30En revanche, il faudrait quand même revenir sur cette déclaration de cette professeure
01:03:34de Sciences Po qui vient, donc qu'elle, d'un point de vue personnel,
01:03:38elle soit solidaire avec ses élèves, ça peut se comprendre,
01:03:41mais de là à, je dirais, perturber le rythme d'enseignement, finalement,
01:03:47avec un décalage du rendu des...
01:03:50Pour une cause qui, certes, je dirais, il y a la question de l'antisémitisme,
01:03:55mais le fait qu'on s'inquiète de ce qui se passe à Gaza, ça peut être légitime,
01:04:00il n'y a pas de doute là-dessus,
01:04:02mais la vraie question, c'est pourquoi quelque chose qui se passe quand même
01:04:07loin de chez nous, c'est pas quelque chose qui met en péril,
01:04:11quand on perturbe les cours, Sciences Po, une partie des établissements
01:04:16avaient été fermés en mai 68, parce qu'il y avait une insurrection étudiante,
01:04:20il y avait des choses qui concernaient...
01:04:22Là, on est quand même sur quelque chose qui se passe de l'autre côté de la planète,
01:04:27certes, qui intéresse, qui passionne, et qui est très polémique,
01:04:31mais qui est quand même très loin.
01:04:33C'est là où je trouve ça très intéressant.
01:04:34Vietnam a vaincu, Palestine vaincra.
01:04:37Vous savez quel jour est-on aujourd'hui ?
01:04:39C'est l'anniversaire de la chute du corps tranché de...
01:04:44Mais il y a une continuité.
01:04:46Mais il faut se souvenir qu'aujourd'hui, Sébastien Lecornu rend hommage
01:04:51aux soldats de Dien Bien Phu, mais il faut se souvenir de l'affiliation.
01:04:53On parlait du FLN tout à l'heure, mais déjà, les communistes sabotaient des grenades...
01:04:59L'Union des femmes françaises, et puis c'est vrai qu'à l'époque, même la CGT...
01:05:04La CGT, il y avait des voies ferrées qui avaient été sabotées.
01:05:09Ils crachaient sur les soldats.
01:05:10Sur les blessés qui arrivaient à Marseille.
01:05:13Ils disaient qu'il ne faut pas de sang pour ces soldats-là, pour les transfusions.
01:05:18Donc ce n'est pas nouveau, et cette filiation, elle est extrêmement claire.
01:05:21Et pourquoi tout le monde est très complaisant avec eux ?
01:05:23Parce qu'en fait, au gouvernement et dans nos élites politiques,
01:05:29nous avons des gens qui ont milité à l'UNEF, qui ont été des agitateurs,
01:05:32qui se reconnaissent en réalité, et donc qui n'arrivent pas à leur faire peur.
01:05:36Et qui ne veulent pas leur faire peur.
01:05:38Mais attention, ce ne sont pas des manifestations ou des rassemblements pro-palestiniens.
01:05:41Ils sont anti-israéliens.
01:05:43En tous les cas, ils l'étaient, là, je ne veux pas faire de procès d'intention.
01:05:46Mais enfin, c'était assez clair quand on entend leur slogan.
01:05:49On va voir ce qu'ils sont tenus.
01:05:50Nous sommes avec Célia, si vous avez pu entendre.
01:05:54Bon, les revendications, on les connaît, mais est-ce que c'est toujours les mêmes slogans
01:05:58qui sont affichés ?
01:06:02Oui Sonia, alors bien sûr, il y a des slogans qui expliquent tous les yeux sur Rafa.
01:06:08Il y a aussi des slogans pour comparer la situation du Vietnam.
01:06:13Le 7 mai 1954, Vietnam a vaincu.
01:06:16La Palestine vaincra aujourd'hui.
01:06:20Il y a aussi des pancartes qui dénoncent les deux interpellations qui se sont déroulées ce matin.
01:06:26Des pancartes qui expliquent deux étudiants de Sciences Po en garde à vue.
01:06:30D'autres pancartes qui expliquent qu'ils sont en grève de la faim.
01:06:33Donc ce matin, deux personnes ont été interpellées selon la préfecture de police de Paris.
01:06:39Et donc ce mouvement, à 13h actuellement, est aussi en protestation concernant ces gardes à vue.
01:06:45Je vous rappelle, aujourd'hui, c'était une journée importante pour l'ensemble des étudiants de Sciences Po.
01:06:49Il y avait des examens de fin d'année qui étaient en cours.
01:06:52Certains étudiants ont déploré de ne pas pouvoir accéder à cet établissement d'études ce matin.
01:06:58Ils ont dû passer par une porte annexe de l'établissement pour pouvoir réaliser leur examen.
01:07:05Nous sommes entretenus également avec des agents de sécurité qui disent que ce matin, la situation était très tendue.
01:07:10Le mobilier urbain a été utilisé pour bloquer les portes de Sciences Po.
01:07:14Une intervention de la police a été nécessaire pour déloger les manifestants qui bloquent la rue.
01:07:20Là, vous le voyez sur les images d'Axel Rébeau, il y a deux tentes qui sont installées en pleine route.
01:07:24Merci beaucoup Célia.
01:07:26Bon là, manifestement, le blocus est de nouveau totalement installé avec quand même quelque chose qui est très grave.
01:07:32Nous sommes en période d'examen avec une entrave, une entrave physique.
01:07:36Il y a 5000 étudiants à Sciences Po Paris.
01:07:395000 étudiants dont certains ont été empêchés, en tel cas, on a voulu les empêcher par l'installation de mobilier urbain.
01:07:45Que fait la direction provisoire ?
01:07:47Peut-être qu'elle est occupée à organiser un nouveau town hall.
01:07:50Je vous rappelle qu'il a fini avec des slogans anti-israéliens, anti-juifs dans le hall.
01:07:56Elle a traité la direction de Sciences Po d'assassin aussi.
01:07:59Oui, tout à fait.
01:08:01Ils sont laissés tchétchéner.
01:08:03On parle de l'autorité toute la journée et là, on nous dit que c'est une toute petite minorité de gamins finalement.
01:08:10Personne n'est capable de les faire tenir en place.
01:08:12On s'est même inquiété de savoir si des lycéens n'allaient pas rentrer bientôt dans les écoles maternelles.
01:08:16Non mais, ça va être compliqué d'aller donner des preuves d'autorité à l'international quand on n'est pas capable de faire rentrer ça dans le rang.
01:08:24Général ?
01:08:26Là, c'est le grand questionnement sur l'état de droit, sur toute la cohérence de notre édifice.
01:08:30On laisse faire cela.
01:08:32En plus, c'est une minorité.
01:08:34Je ne comprends pas l'enjeu.
01:08:36Quel est l'enjeu derrière de laisser faire cela ?
01:08:38C'est la peur. La peur de l'étincelle.
01:08:40Vous savez, généralement...
01:08:42Malheureusement, c'est souvent l'explication.
01:08:44C'est la peur d'intervenir.
01:08:46Et encore, parce qu'on pourrait comprendre...
01:08:48Je voudrais juste ajouter quelque chose.
01:08:50Pardonnez-moi.
01:08:52Les banlieues n'ont pas, contrairement à ce que certains disent,
01:08:54ne se sont pas embrasées.
01:08:56Au beau quartier de Paris
01:08:58et dans les plus grandes écoles.
01:09:00On pourrait comprendre éventuellement
01:09:02s'il y avait des heurts ou des affrontements
01:09:04entre cette majorité silencieuse
01:09:06et cette minorité agissante.
01:09:08Mais la majorité silencieuse,
01:09:10elle est non seulement silencieuse,
01:09:12mais invisible.
01:09:14Et puis là, je pense que...
01:09:16On est sur une fin de l'histoire, là aussi.
01:09:18Parce que ces jeunes, d'abord, ils sont de plus en plus minoritaires.
01:09:20Parce qu'ils étaient beaucoup plus influents
01:09:22il y a 20 ans ou 30 ans.
01:09:24Alors c'est du petit bourgeois en recherche d'exaltation
01:09:26à bon compte.
01:09:28Ils sont sur des émotions sélectives.
01:09:30Et ce que je disais tout à l'heure,
01:09:32les abonnés de des impostures morales.
01:09:34Mais que représentent-ils ?
01:09:36Vous-même avez dit que les minorités font souvent l'histoire.
01:09:38Là, on voit en pleine conversation,
01:09:40le député Louis Boyer.
01:09:42Mais c'est vraiment,
01:09:44avec l'écharpe tricolore,
01:09:46sans de l'écharpe tricolore,
01:09:48vous voyez le symbole aussi.
01:09:50Nous sommes dans une campagne des Européennes
01:09:52où le sujet plus illégitime de Gaza ou de Rafah
01:09:54est en train de percuter une campagne électorale
01:09:56où il devrait être question d'Europe.
01:09:58Mais en plus, c'est même contre son camp, quelque part.
01:10:00Parce que la voix de Manon Aubry
01:10:02est devenue totalement invisible.
01:10:04Même leur propre candidate, finalement,
01:10:06est submergée par la défense
01:10:08de la question de Gaza.
01:10:10C'est quelque chose d'extrêmement international
01:10:12qui, quelque part,
01:10:14a ses limites au niveau du peuple français
01:10:16et des gens qui votent.
01:10:18Rima Hassan devait tenir
01:10:20une conférence à Paris-Dauphine
01:10:22et il y a eu
01:10:24l'université a interdit
01:10:26et finalement,
01:10:28la justice administrative
01:10:30a donné raison.
01:10:32Je crois que la conférence est pour fin mai.
01:10:34Oui, tout à fait.
01:10:37On peut dire aussi
01:10:39que vous n'aimez pas la judiciarisation
01:10:41du débat politique.
01:10:43Non, mais je n'aime pas non plus la mise à disposition
01:10:45de locaux payés par le contribuable français
01:10:47pour faire campagne.
01:10:49Ça, ça me paraît tout à fait bizarre.
01:10:51Et je déplore aussi
01:10:53qu'en fait, la France Insoumise
01:10:55n'ait aucun adversaire politique
01:10:57devant elle.
01:10:59Je n'ai pas vu de demande
01:11:01de candidats de droite
01:11:03concernant
01:11:05un meeting à Sciences Po, par exemple.
01:11:07Pas que de droite, d'une autre gauche.
01:11:09Il y a des associations qui essaient de les faire venir
01:11:11mais c'est extrêmement compliqué parce qu'on leur dit
01:11:13très vite, et on l'a vu par le passé,
01:11:15que pour des questions de sécurité, ça ne va pas être possible
01:11:17de l'organiser parce qu'il y a des antifas
01:11:19qui manifestent à l'entrée.
01:11:21Il faut mettre cette discrimination en évidence.
01:11:23On dit que c'est de la provocation.
01:11:25Quelqu'un de droite.
01:11:27Non, ce que je trouve très intéressant,
01:11:29c'est que ça nous ramène...
01:11:31Il ne faut pas abandonner le terrain.
01:11:33Dans les faits, ceux qui essaient de le faire,
01:11:35c'est extrêmement compliqué.
01:11:37Je trouve que ce spectacle
01:11:39nous renvoie au débat du début.
01:11:41Louis Boyard n'a plus rien à dire
01:11:43au peuple français, à l'électorat historique,
01:11:45à l'affaire de Colombe.
01:11:47Ils n'ont plus qu'un sujet,
01:11:49c'est Gaza, parce qu'ils se persuadent
01:11:51qu'en répétant Gaza, ils vont
01:11:53récupérer l'électorat des banlieues,
01:11:55ils le draguent outrageusement
01:11:57et ils n'ont plus que ça à vendre.
01:11:59Ils n'ont plus rien d'autre.
01:12:01Cette gauche a été complètement
01:12:03vidée de sa substance initiale
01:12:05et de ce qui était, semble-t-il,
01:12:07son objet, en tout cas.
01:12:09L'électorat des banlieues peut être aussi
01:12:11déstabilisé par la passivité des Etats arabes.
01:12:13Sachant que les gens des banlieues,
01:12:15pour la plupart, ne sont pas arabes.
01:12:17Il va y avoir des fils qui se touchent.
01:12:19Quand il va y avoir
01:12:21la convergence des luttes
01:12:23entre les trans
01:12:25et les palestiniens,
01:12:27les militants palestiniens,
01:12:29ça va être compliqué à gérer.
01:12:31Et puis, il y a une autre chose
01:12:33qu'il faut régler, c'est-à-dire
01:12:35qu'on ait de la compassion, comme cela a été dit
01:12:37pour les palestiniens,
01:12:39mais que cette ultra-gauche puisse soutenir
01:12:41le Hamas.
01:12:43Soutenir le Hamas.
01:12:45Est-ce qu'ils ont eu la même bonne rôle
01:12:47le 8 octobre, le lendemain du massacre ?
01:12:49Non, ils n'ont pas eu. Ils ont même
01:12:51poussé vers la sortie de manière violente
01:12:53le fameux collectif...
01:12:55On a des jeunes. Anna Arendt a tout dit
01:12:57que l'avènement totalitaire a pulvérisé les critères de...
01:12:59Mais je pense que c'est important de dire
01:13:01que ce ne sont pas des manifestations...
01:13:03En tous les cas, je ne parle pas...
01:13:05Généralement, ce ne sont pas des manifestations pro-palestiniennes
01:13:07mais anti-israéliennes, et même qui nient
01:13:09l'existence d'Israël. C'est ça, le cœur de notre débat.
01:13:11Parce que sinon, je crois qu'on rentre
01:13:13dans une dérive qui est très très compliquée
01:13:15ensuite.
01:13:17Je voulais ajouter que ce qui se passe là
01:13:19est vraiment la partie émergée
01:13:21de l'iceberg.
01:13:23Le problème à Sciences Po est bien plus
01:13:25complexe, bien plus global.
01:13:27Il y a un problème de direction qui dure depuis plusieurs années.
01:13:29Il y a effectivement un entrisme
01:13:31islamo-gauchiste dans l'université
01:13:33qu'on connaît parfaitement, et qui aujourd'hui a pris
01:13:35une mesure qui nous dépasse complètement
01:13:37et notamment qui dépasse nos dirigeants, en premier décale
01:13:39le Premier ministre.
01:13:41La position de cette enseignante, c'est la position des enseignants
01:13:43du supérieur, qui ont une liberté totale
01:13:45dans leur expression.
01:13:47Et ça, on le voit dans toutes les universités.
01:13:49Je rappelle quand même que Sciences Po, il y a 3-4 ans,
01:13:51alors qu'il est interdit d'utiliser l'écriture inclusive,
01:13:53donnait des notes supplémentaires à ses étudiants
01:13:55qui l'utilisaient. Donc ça, ce n'est pas nouveau
01:13:57non plus. Il me semble que
01:13:59ce qui est en jeu là, on fait beaucoup un parallèle
01:14:01avec les universités américaines. Sauf que les universités
01:14:03américaines, elles sont privées, elles sont cotées, si vous voulez.
01:14:05Là, on n'est pas du tout dans ce registre-là.
01:14:07Moi, il me semble que c'est une entrave
01:14:09à l'instruction du supérieur
01:14:11française. On se demande bien
01:14:13ce que fait la ministre du supérieur.
01:14:15Enfin, Mme Retailleau brille par
01:14:17son absence, et le peu de fois où on la voit, c'est pour dire
01:14:19des bêtises. Il me semble qu'il est
01:14:21important que ces élèves
01:14:23soient sanctionnés de manière
01:14:25très dure. Ils vont perdre leur année.
01:14:27Ils l'auraient fallu faire. Ils vont perdre
01:14:29leur année. Ils ont gagné une victoire, les bloqueurs.
01:14:31J'espère que non. J'espère qu'ils seront sanctionnés.
01:14:33Et moi, ce qui me semble incroyable, c'est que
01:14:35il s'agit quand même de Sciences Po,
01:14:37l'école la plus élitiste au niveau des
01:14:39sciences politiques. Et je ne comprends pas comment la
01:14:41direction n'a pas pu rassembler ces élèves
01:14:43en leur disant, écoutez, vous avez un
01:14:45propos intéressant, une analyse
01:14:47sur la situation. Produisez
01:14:49un journal. Corrompez votre rapport.
01:14:51Et on publiera.
01:14:53Quand on a diffusé il y a quelques jours
01:14:55la réaction juste après le
01:14:57débat
01:14:59qui a eu lieu. D'ailleurs,
01:15:01on se demande quelle est la situation d'un débat.
01:15:03En débat de quoi ?
01:15:05Bien sûr qu'il peut y avoir un débat sur la situation
01:15:07à Gaza et là, à Rafa. Mais la question
01:15:09c'est que le directeur
01:15:11provisoire l'a dit lui-même.
01:15:13Certains étaient très très émus
01:15:15de ce qui était dit.
01:15:17Imaginez...
01:15:19Alors là, c'est les gens en armes qui arrivent.
01:15:21Mais mettez des mots.
01:15:23Mettez des mots.
01:15:25Mettez des mots sur les choses.
01:15:27Qu'est-ce qu'ils disent là ?
01:15:29Les étudiants sont notre fierté
01:15:31en langage inclusif.
01:15:33Il n'y a pas une prise de risque
01:15:35délirante. Et derrière,
01:15:37les forces de l'ordre ne bougent pas pour l'instant.
01:15:39Et une rue de Paris est bloquée.
01:15:41Et en arabe,
01:15:43c'était l'espoir.
01:15:45On ne pose pas les vrais mots
01:15:47sur ce qui se passe.
01:15:49Pourquoi on ne dit pas les choses
01:15:51telles qu'elles sont ?
01:15:53Ecoutez, vous avez des jeunes qui sont très minoritaires
01:15:55qui sont sur une
01:15:57idéologie totalitaire. Ce sont des totalitaires
01:15:59qui bloquent l'entrée
01:16:01d'une université
01:16:03en l'occurrence de l'IEP
01:16:05qui sont pour partie ouvertement
01:16:07anti-sionistes. Et François Hollande
01:16:09rappelait récemment que l'anti-sionisme...
01:16:11Avec apparemment quelques idiots utiles
01:16:14qui interrompent toujours les mêmes
01:16:16mouvements. Oui, mais vous avez
01:16:18un comportement... Dès lors qu'on dira
01:16:20que ce sont des petits fascistes, bien qu'ils aient l'air
01:16:22un petit peu hirsutes
01:16:24et de pénalistes... Alors, me semble-t-il, ce sont des professeurs
01:16:26c'est ce que nous dit
01:16:28notre journaliste Célia Barat
01:16:30des professeurs en solidarité
01:16:32avec leurs étudiants.
01:16:34Donc là, c'est vraiment la convergence des luttes
01:16:36si je peux dire, mais pas celle à laquelle...
01:16:38Au sein de Sciences Po. Oui, d'ailleurs, on voit
01:16:40pardonnez-moi pour certains d'entre eux qui sont plus âgés
01:16:42La direction est totalement isolée quand on voit
01:16:44ce genre de choses
01:16:46et que les gens ont peur quelque part.
01:16:48Et on peut légitimement se demander de faire
01:16:50à partir du moment où il y a une sélection
01:16:52beaucoup moins objective, puisque plus
01:16:54sur des critères scolaires, mais sur
01:16:56des critères de personnalité, de l'aide de motivation
01:16:58de dossier, etc. Se demander
01:17:00s'il n'y a pas une forme de subjectivité. C'est vrai que vous avez
01:17:02raison de poser la question. Moi, je
01:17:04pense que ça serait intéressant de faire...
01:17:06Il y a une hémogénéité idéologique
01:17:08qui pose question. On est en pleine période par-dessus, si vous voulez
01:17:10C'est toute une jeunesse qui travaille
01:17:12tout le lycée pour accéder à des enseignements
01:17:14qui la font rêver. Moi, il me semble
01:17:16qu'on doit à la jeunesse la transparence
01:17:18sur les conditions de sélection.
01:17:20Ça me semblerait quand même quelque chose d'important.
01:17:22Donc vous voyez cette
01:17:24image avec cet homme qui
01:17:26harangue en tous les cas, qui
01:17:30on va essayer d'écouter ce qu'il dit
01:17:32avec, vous le voyez,
01:17:34ces slogans dans toutes les langues
01:17:36en soutien
01:17:38aux palestiniens. Alors, semble-t-il
01:17:40que ce sont pour certains, en tous les cas, des professeurs
01:17:42confirmation, ce sont bien des professeurs
01:17:44de Sciences Po. Donc, à la question
01:17:46que fait la direction et les enseignants
01:17:48et une partie, je ne vais pas essentialiser
01:17:50vous avez la réponse sous vos yeux
01:17:52les enseignants se sont joints à leurs
01:17:54étudiants. Enfin, la posture morale, elle n'est pas nouvelle.
01:17:56Vous le disiez tout à l'heure, il y a un continuum
01:17:58dans l'université française.
01:18:00Là, vraiment, que les professeurs participent
01:18:02là, le cap, s'il y avait encore
01:18:04un cap, il a été franchi.
01:18:06On peut passer de l'autre côté complètement.
01:18:08On peut filer la comparaison, la métaphore du
01:18:10général Cavalier de tout à l'heure.
01:18:12Imaginez des manifestants
01:18:14identitaires
01:18:16manifestants, par exemple, sur le sujet
01:18:18de l'immigration, avec des professeurs
01:18:20qui les rejoignent. Mais, évidemment,
01:18:22vous n'imaginez pas ça une minute.
01:18:24Ce serait absolument impossible.
01:18:26Donc, cette scène montre
01:18:28la domination du magistère
01:18:30de l'extrême-gauche
01:18:32dans l'enseignement supérieur.
01:18:34C'est vraiment dramatique. Et moi, je ne sais pas
01:18:36où est Sylvie Rotaillot. Elle avait un menhir à livrer.
01:18:38C'est quand même
01:18:40dramatique, son absence.
01:18:42Des professeurs et des enseignants
01:18:44certainement syndiqués.
01:18:46Célia Barotte. Célia, je le dis avec
01:18:48prudence, parce que la fois dernière où nous étions ici,
01:18:50notre journaliste a été prise
01:18:52à partie, ainsi que notre caméraman.
01:18:54Ce sont effectivement
01:18:56des professeurs, des enseignants,
01:18:58en tout cas, un syndicat de professeurs.
01:19:00Oui, Sonia,
01:19:02nous étions en train de filmer
01:19:04et d'assister à ce rassemblement,
01:19:06ce blocage de manifestants.
01:19:08C'étaient des étudiants
01:19:10devant l'établissement
01:19:12par leurs professeurs.
01:19:14Alors, ils ont été acclamés.
01:19:16Les étudiants
01:19:18ont souligné
01:19:20que leur faculté les soutenait.
01:19:22Ils les remercient. Et puis, vous voyez
01:19:24toutes ces pancartes, toutes ces affiches
01:19:26de professeurs qui apportent
01:19:28leur soutien
01:19:30à ce mouvement
01:19:32et aussi à leurs étudiants qui
01:19:34protestent depuis plusieurs jours.
01:19:36Un premier blocage a eu lieu ce matin.
01:19:38Deux étudiants ont été placés
01:19:40en garde à vue, des garde à vue qui sont
01:19:42toujours en cours. Et puis,
01:19:44ces professeurs qui viennent de rejoindre le cortège,
01:19:46un cortège qui grandit, grossit
01:19:48de plus en plus. Là, on est vraiment
01:19:50à plus d'une centaine de personnes qui occupent
01:19:52la rue Saint-Guillaume à Paris.
01:19:54Voilà, avec, vous le voyez,
01:19:56les étudiants nous donnent de l'espoir.
01:19:58Donc, comme nous l'a confirmé Célia, ce sont bien des enseignants
01:20:00des syndicats. La question
01:20:02que je me pose, puisqu'on a vu le député La France Insoumise,
01:20:04c'est, il pourrait y avoir d'autres...
01:20:06D'ailleurs, il y a eu d'autres responsables politiques
01:20:08qui étaient venus. Sylvain Maillart
01:20:10Renaissance est venu. Et d'ailleurs, il a eu
01:20:12un accueil plutôt direct,
01:20:14Dru. Il pourrait y avoir d'autres...
01:20:16Manuel Valls pourrait peut-être venir.
01:20:18Non, mais avec quel accueil ?
01:20:20Ah oui, mais il serait refoulé.
01:20:22Parce que s'ils sont pour le débat, dans ce cas-là...
01:20:24C'est révélateur. Ça a été parfaitement identifié.
01:20:26Il y a deux gauches.
01:20:28Il y a une gauche républicaine.
01:20:30Il y a une gauche qui veut respecter
01:20:32l'état de droit. Il y a une gauche qui a une position équilibrée
01:20:34vis-à-vis de ce qui se passe en Israël.
01:20:36Et puis, vous avez cette ultra-gauche
01:20:38qui est, heureusement, ultra-minoritaire
01:20:40et qui est dans ce continuum
01:20:42idéologique depuis 50 ans.
01:20:44Il n'y a rien de nouveau de ce point de vue.
01:20:46On revient à ce que vous disait David Lislard ce matin.
01:20:48La vraie inquiétude, c'est la majorité
01:20:50silencieuse. Oui, c'est ça, parce que
01:20:52c'est une minorité qui est quand même dominante.
01:20:54Et vous avez raison de le dire. Il y a toute une majorité
01:20:56qui ne fait rien, qui fait le passe-muraille,
01:20:58voire qui essaie de se faire passer
01:21:00même au moment des euros, d'ailleurs.
01:21:02Une minorité qui est dominante
01:21:04dans certains endroits.
01:21:06Moi, ce qui m'intéresse aussi,
01:21:08c'est la finalité de tout ça.
01:21:10On sent bien que c'est à Sciences Po, qu'ils sont
01:21:12rois, en gros.
01:21:14Ils occupent les locaux. Les profs les soutiennent.
01:21:16Mais, visiblement, il n'y a pas de
01:21:18contamination dans les autres facs françaises
01:21:20à part l'énergie de l'île
01:21:22et quelques petits endroits.
01:21:24A quoi ça va leur servir
01:21:26de refaire systématiquement
01:21:28ce rout ? Parce que
01:21:30ça ne gagne pas.
01:21:32C'est leur manière d'être.
01:21:34Vous avez des jeunes...
01:21:36Ça ne gagne pas, ça a gagné les enseignants et les professeurs.
01:21:38C'est une alliance assez
01:21:40inédite.
01:21:42Auprès de qui
01:21:44faut appeler la responsabilité ?