Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bienvenue et bonjour à tous pour Midi News. Au programme aujourd'hui, ce n'est pas une surprise, plutôt une confirmation.
00:00:08 77% des français ne font pas confiance au gouvernement pour maîtriser les flux migratoires.
00:00:13 C'est un sondage CNews Europe 1 JDD qui met en avant l'échec dans ce domaine.
00:00:18 Mais la vraie question est de savoir si on a encore notre souveraineté justement sur ce sujet.
00:00:22 On posera la question à nos invités.
00:00:24 Alors habituellement, on aurait dit de ce sondage IFAB Valeurs Actuelles que c'est un sondage choc.
00:00:29 Mais cette fois-ci, le fait que Marine Le Pen soit donnée gagnante au second tour de la présidentielle face à Gabriel Attal
00:00:35 ne provoque pas plus de réactions. Pourquoi ?
00:00:38 Est-on passé de la dédiabolisation à la normalisation ?
00:00:41 Et puis nous évoquerons aussi l'autre responsable politique qui fait parler, François Bayrou, le frondeur, tonton flingueur.
00:00:48 Il éparpille façon puzzle le gouvernement. Pour quels résultats ?
00:00:52 Là encore, nos invités vont nous éclairer.
00:00:54 Il y a de plus en plus de Français qui ont le sentiment que l'État ne répond plus, ne leur garantit plus leur sécurité.
00:00:59 Ces personnes sont de plus en plus nombreuses à vouloir s'armer.
00:01:02 Alors attention, il ne s'agit pas de se faire justice soi-même.
00:01:05 Je le dis en préambule, la tendance à s'armer, une tendance que nous avons constatée dans une armurerie parisienne.
00:01:11 Reportage à suivre.
00:01:13 Et tout d'abord, place au journal. Bonjour à vous, cher Michael.
00:01:16 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:18 Vent de panique dans les rangs de la majorité.
00:01:20 Gabriel Attal s'est entretenu ce matin avec le président de la République après les désaccords exprimés par François Bayrou.
00:01:25 Le président du MoDem a annoncé hier soir qu'il ne reviendrait pas au gouvernement en l'absence d'accords profonds sur la politique.
00:01:32 À suivre, Gabriel Attal qui doit ensuite se rendre dans le Nord, à Blandec, au chevet des victimes des inondations.
00:01:39 Les agriculteurs vont-ils à nouveau bloquer les routes ce week-end ?
00:01:43 Une semaine après la levée des blocages, ils menacent de remonter sur leurs tracteurs
00:01:47 car les mesures annoncées par le gouvernement n'ont toujours pas été mises en place.
00:01:51 Ecoutez Patrick Legra, porte-parole de la coordination rurale,
00:01:54 qui souhaite remettre la pression sur l'exécutif à deux semaines du salon de l'agriculture.
00:01:59 Je pense que dès ce week-end, on va commencer à poser, je dirais, des manifestations, des points de blocage.
00:02:05 Alors on va plutôt aller sur le sud de la France parce qu'on s'est rendu compte qu'il ne fallait pas trop toucher au col blanc de la région parisienne.
00:02:11 Donc on va descendre, ce qui va aussi permettre peut-être aux CRS d'aller un peu plus au soleil et un peu moins à l'eau.
00:02:15 Mais voilà, on va s'adapter. Donc comme j'ai dit, on ne dira pas ce qu'on va faire.
00:02:19 À Noisy-le-Grand, un policier a été blessé par balle après le déclenchement d'un téléphone grand danger expérimenté en Seine-Saint-Denis,
00:02:27 puis généralisé sur tout le territoire en 2014.
00:02:30 Ce dispositif permet aux femmes menacées par leur ex-conjoint de déclencher une intervention des forces de l'ordre
00:02:36 en cas de menace imminente. Les précisions de Michael Dos Santos.
00:02:40 Un simple bouton d'appel d'urgence qui lui a sauvé la vie.
00:02:44 Alors qu'elle se trouve chez elle à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis,
00:02:47 une femme victime de violences conjugales voit son ancien compagnon sonner à sa porte.
00:02:52 Immédiatement, elle active son téléphone très grand danger. Les policiers de là-bas qu'interviennent.
00:02:58 Arrivés dans la cage d'escalier, l'auteur s'y trouvait. Il s'en est pris immédiatement au policier.
00:03:04 Il y a eu une bagarre au corps à corps et l'homme a fini par tirer sur nos collègues.
00:03:08 Il a blessé l'un d'eux au bras.
00:03:11 Les collègues ont immédiatement riposté et ont touché l'auteur.
00:03:16 Blessée par balle, l'agresseur est décédé des suites de ses blessures.
00:03:20 Depuis 2014 et la généralisation du dispositif sur l'ensemble du territoire,
00:03:25 près de 5 000 téléphones très grand danger ont été distribués à des victimes de violences conjugales.
00:03:30 Il n'y a que 3 hommes qui aujourd'hui sont bénéficiaires du téléphone grave danger.
00:03:35 C'est quasi exclusivement que des femmes qui déclenchent à l'aide d'un smartphone
00:03:39 sur lequel il y a un simple bouton. Très vite, il y a une plateforme qui est alertée,
00:03:44 qui confirme la situation de danger de la personne et qui appelle les forces de l'ordre immédiatement.
00:03:49 Des téléphones qui ont permis d'éviter de nombreux féminicides.
00:03:52 En moyenne, les forces de l'ordre interviennent une centaine de fois par an.
00:03:56 Et puis un morceau de tour Eiffel en forme de médailles,
00:04:00 les médailles des Jeux olympiques et paralympiques de Paris présentées ce matin.
00:04:04 Vous les découvrez sur ces images, les médailles d'or, d'argent et de bronze.
00:04:08 Au total, 5084 décorations seront frappées par la monnaie de Paris.
00:04:12 Et c'est le joualier Chomé qui a été choisi pour les dessiner.
00:04:16 Voilà Sonia pour l'actualité à midi sur CNews. Je vous dis à tout à l'heure.
00:04:21 Avec plaisir, à tout à l'heure, cher Michael. Et nous retrouvons nos invités.
00:04:25 Gabrielle Cluzel, bonjour. Bonjour Sonia.
00:04:27 Merci d'être là. Directrice de la rédaction Boulevard Voltaire.
00:04:30 A vos côtés, Paul Melun. Bienvenue Paul. Bonjour à vous.
00:04:33 Présent. Oui, très présent. Écrivain, président de Souverain Demain.
00:04:36 Philippe David nous accompagne. Bonjour cher Philippe. Bonjour chère Sonia.
00:04:39 Animateur auprès de Sud Radio et pourvoyeur de citations dans le Midi.
00:04:43 Vous en avez une sur François Bayrou ?
00:04:45 Ah ben non, mais je voulais une vieille entienne de la Troisième République.
00:04:48 Les centristes, c'est comme les radis. Rouge dehors, blanc dedans, mais toujours dans l'assiette au beurre.
00:04:53 Vous la connaissez, monsieur le ministre ? Non, ça c'était les radicaux, je crois.
00:04:56 On disait ça, des radicaux. Alors ça se disait sur les radicaux que sont devenus les centristes.
00:04:59 Exactement. J'ai fait une adaptation temporelle de la Ve République.
00:05:02 On va vous laisser débattre, parce que là ça nous dépasse, je vous avoue.
00:05:04 Faut faire moins le malin sur les citations.
00:05:07 On va voir si François Bayrou sera appelé à nouveau comme ça.
00:05:11 Mais ministre un jour, ministre toujours. C'est pour ça que vous l'êtes et que François Bayrou le sera,
00:05:15 même s'il ne va pas entrer au gouvernement.
00:05:17 Vous êtes également avocat André Valigny, merci de votre présence.
00:05:20 Notre journaliste politique Florian Tardif, merci d'être là Florian.
00:05:23 On ne sait jamais si...
00:05:25 Et candidat un jour, candidat toujours.
00:05:27 C'est pas faux.
00:05:30 On va en parler évidemment, parce que les conséquences politiques sont importantes
00:05:34 par rapport à la situation et aux déclarations de François Bayrou.
00:05:37 Mais tout d'abord, je le disais dans les titres, ce n'est pas une surprise,
00:05:40 plutôt une confirmation.
00:05:42 77% des Français ne font pas confiance au gouvernement
00:05:45 pour maîtriser les flux migratoires.
00:05:47 C'est un sondage CNews Europe 1, le JDD.
00:05:50 Alors il met en avant l'échec dans ce domaine, mais je dis de plusieurs gouvernements.
00:05:53 Et la vraie question me semble-t-il, je ne sais pas si vous partagez ça,
00:05:56 c'est plutôt de savoir si on peut encore avoir cette maîtrise.
00:06:00 Parce que parfois on doute de la volonté du politique.
00:06:02 Mais est-ce qu'on a encore les moyens de cette maîtrise selon vous, Gabrielle Cluzel ?
00:06:06 Moi ce qui me frappe, c'est le discours sur le sujet.
00:06:09 Déjà je vais faire un peu d'ironie, mais je suis un peu surprise qu'il y en ait 23%
00:06:13 qui ne sache pas ou pensent que le gouvernement peut encore avoir une maîtrise
00:06:19 de l'immigration.
00:06:21 En tant de fait, ça sonne comme un échec, pas tant.
00:06:25 Moi ce qui me fait peur, c'est l'évolution du narratif de certains.
00:06:28 C'est-à-dire qu'on nous disait jadis, l'immigration c'est une chance pour la France,
00:06:33 c'est l'immigration heureuse.
00:06:35 Et puis aujourd'hui on nous dit, l'immigration c'est compliqué,
00:06:38 mais que voulez-vous ma brave dame, on ne peut rien faire.
00:06:41 Regardez Giorgia Meloni, parce que c'est devenu le nouvel épouvantail
00:06:45 pour montrer que les populistes ne pourront rien faire.
00:06:49 Ce qui est évident, c'est que pour réussir à faire quelque chose,
00:06:51 il faut déjà le vouloir.
00:06:53 Et si vous voulez un indice que ce gouvernement ne le veut pas,
00:06:56 c'est que sitôt la loi immigration votée à l'Assemblée,
00:07:01 une loi immigration qui est quand même une montagne qui a accouché d'une souris,
00:07:04 le président lui-même a saisi le Conseil constitutionnel
00:07:07 avec un projet de loi assez bâclé qui a été retoqué dans la foulée.
00:07:11 Donc de fait, il y a une présomption de non-volonté d'action.
00:07:16 Mais c'est une vraie question Andréa Valigny,
00:07:18 parce que c'est quand même resté en travers de la gorge de beaucoup.
00:07:21 Le Conseil constitutionnel, il ne s'agit pas de le critiquer,
00:07:23 mais de s'interroger, sachant qu'une grande majorité de Français,
00:07:26 même si la montagne a accouché d'une souris, était pour cette loi
00:07:29 et qu'elle a été entravée, censurée, totalement vidée de sa substance.
00:07:33 Oui, pour des motifs de forme, pas pour des motifs de fond.
00:07:36 Le Conseil constitutionnel l'a bien précisé.
00:07:38 Ne fait que du droit, pas de politique ?
00:07:40 Je veux croire que le Conseil constitutionnel ne fait que du droit
00:07:43 et du droit de haut niveau, du droit constitutionnel.
00:07:45 Mais sur le sondage lui-même, moi je pense que je fais partie des 77%,
00:07:51 contrairement à ce qu'on pourrait penser, vu mon étiquette politique,
00:07:55 parce que je pense que ce n'est plus au niveau national
00:07:57 que les choses peuvent se passer, c'est au niveau européen.
00:07:59 Là, je vais aller frontalement, mais amicalement,
00:08:02 contre Paul Mollin, mon ami souverainiste.
00:08:05 Je pense que les grands défis d'aujourd'hui, le défi migratoire,
00:08:08 comme le défi terroriste d'ailleurs, comme le défi numérique,
00:08:11 sont des défis qui ne peuvent être relevés qu'au niveau européen.
00:08:15 Au niveau européen. Ce n'est pas un pays tout seul,
00:08:17 d'ailleurs vous l'avez dit vous-même Sonia, l'Italie n'y arrive pas.
00:08:19 Madame Mélanie a été élue sur un programme anti-immigration,
00:08:22 il n'y a jamais eu autant d'immigrants en Italie.
00:08:24 Oui, mais je l'ai dit pour m'en inquiéter,
00:08:26 mais la vraie question, est-ce que l'Europe veut vraiment,
00:08:28 vraiment maîtriser l'immigration, ou est-ce qu'elle est en train de faire semblant
00:08:31 de gérer l'ingérable ?
00:08:33 C'est une autre question.
00:08:34 Moi je pense que c'est au niveau européen qu'il faut le faire.
00:08:36 Est-ce que la volonté politique existe au niveau européen ?
00:08:39 Le problème c'est qu'elle est multiple cette volonté,
00:08:41 elle est plurielle si je veux dire.
00:08:43 Il y a Orban d'un côté, il y a des sociodémocrates de l'autre,
00:08:46 c'est compliqué, il y a les socialistes espagnols,
00:08:48 mais je pense quand même que tous les gouvernements des 27,
00:08:51 quelle que soit leur étiquette politique, sont conscients maintenant,
00:08:54 regardez ce qui se passe en Scandinavie,
00:08:56 sont conscients maintenant qu'il faut maîtriser et réguler l'immigration
00:08:59 beaucoup plus que ça n'a été fait justement.
00:09:01 Le peuvent-ils ? Vous avez raison, dans le pacte asile-immigration,
00:09:03 en fait ce sont des clés de répartition des migrants,
00:09:06 ce n'est même plus la question de savoir combien on accueille,
00:09:09 ni si on peut encore, c'est où est-ce qu'ils vont être répartis et comment.
00:09:12 C'est pour ça que je pense que l'Europe est le fond de la question.
00:09:14 Alors je partage votre constat sur le fait que probablement
00:09:17 qu'aujourd'hui c'est au niveau européen que ça se passe.
00:09:19 La différence entre nous c'est que moi effectivement
00:09:21 je le déplore plutôt qu'autre chose.
00:09:23 Maintenant la question c'est de se dire,
00:09:24 est-ce que l'idéologie qui préside et qui domine à Bruxelles
00:09:27 est une idéologie qui est favorable à la réduction de l'immigration ou pas ?
00:09:31 Pour le moment c'est une idéologie qui a plutôt favorisé
00:09:34 une immigration massive ces dernières décennies.
00:09:36 Donc je comprends que les Français soient à 77% sceptiques
00:09:40 sur l'avenir des politiques migratoires.
00:09:42 Pourquoi ? Parce qu'effectivement,
00:09:44 que ce soit au niveau des gouvernements français,
00:09:46 au niveau du grand patronat français ou allemand,
00:09:48 ou au niveau des institutions européennes,
00:09:50 il y a eu un accord de tous ces acteurs pour dire
00:09:53 l'immigration est notre chance,
00:09:54 elle est notre chance au plan démographique
00:09:56 parce qu'il y a un vieillissement de la population,
00:09:58 c'est ce que disaient tous les présidents du FMI les uns après les autres.
00:10:00 L'immigration est une chance, je cite,
00:10:02 l'immigration est une chance au plan économique
00:10:04 parce que nous n'avons pas suffisamment de travailleurs
00:10:06 dans nos usines, etc.
00:10:07 Regardez avec le Brexit, les Anglais sont en difficulté et tout ça.
00:10:10 Et l'immigration est une chance culturelle
00:10:12 parce qu'elle favorise l'échange et que c'est formidable
00:10:14 d'avoir d'autres nouvelles cultures pour nous,
00:10:16 notre culture étant un peu différente.
00:10:18 Alors ils le disent moins, ce troisième aspect.
00:10:20 Je vous prends les trois aspects les plus fondamentaux
00:10:22 de la propagande pro-immigration depuis des décennies.
00:10:24 Vous avez raison, sur les patrons, le patron du Medef,
00:10:27 à faire, il dit il faut des millions, des millions à un horizon, etc.
00:10:30 Mais en fait, il y a à la fois le fait de tirer les salaires vers le bas,
00:10:34 il y a la non prise en compte totale de l'aspect culturel.
00:10:38 Et puis, il faut bien le dire, c'est-à-dire,
00:10:40 on accueille pour les placer porte de la chapelle
00:10:42 ou sous les accès de nos autoroutes.
00:10:44 Voilà la misère.
00:10:46 – Je vais donner une explication à Gabrielle Cluzel si elle le permet.
00:10:49 C'est 22% qui pensent que le gouvernement a les moyens
00:10:53 de contrôler l'immigration, c'est grosso modo ça.
00:10:56 22% c'est logique, faites-vous confiance au gouvernement.
00:10:59 22% c'est à peu près le score de la majorité aux européennes.
00:11:02 Donc heureusement que les gens qui vont voter pour la majorité
00:11:05 font confiance au gouvernement pour résoudre le problème de l'immigration.
00:11:09 Mais, désolé, la preuve qu'on est très écuménique chez CNews,
00:11:13 je vais citer Karl Marx.
00:11:15 Karl Marx, mais non mais c'est très sérieux,
00:11:17 Karl Marx parlait dans "L'armée de réserve du capitalisme".
00:11:22 Mais regardez bien quelle a été la politique de l'Allemagne
00:11:25 avec les lois Arzt qui ont cassé totalement le code du travail.
00:11:29 Vous savez pourquoi les abattoirs en France ils ont fermé, Gadoudou ?
00:11:32 Parce que les travailleurs dans les abattoirs allemands,
00:11:34 c'était des Tchèques, des Polonais, des Roumains,
00:11:36 payés 48 heures par semaine, on est loin des 35 heures,
00:11:39 48 heures étant la durée légale maximum du travail autorisé en Europe,
00:11:43 à 400 euros par mois. 48 heures, 400 euros par mois.
00:11:48 Vous faites le coût horaire du SMIC, même avec la remise Fillon,
00:11:51 les Français n'étaient plus compétitifs.
00:11:53 Philippe, vous pensez, est-ce que c'est vraiment encore le vrai sujet ?
00:11:56 D'ailleurs je me demande pourquoi, mais je ne suis pas sûre.
00:11:58 Mais si la preuve le met d'aide, il faut des millions de...
00:12:01 J'entends, imaginons demain l'Europe se claque mur, tout se ferme,
00:12:06 le problème n'est pas tant, enfin le problème est le flux, le nombre,
00:12:09 mais c'est ensuite sur place, l'assimilation, l'intégration.
00:12:12 Mais si on intégrait, on assimilait, mais ça ne marche plus.
00:12:16 Ce n'est pas que le sujet des flux migratoires,
00:12:19 c'est le sujet aussi des Français ou des Allemands issus de l'immigration,
00:12:22 mais qui parfois n'ont jamais mis le pied dans le pays dont leur ancêtre était originaire,
00:12:27 et où effectivement il y a des questionnements sur le niveau,
00:12:30 le degré d'intégration, voire d'assimilation.
00:12:32 Ça c'est aussi un autre des angles morts du raisonnement sur l'immigration en Europe.
00:12:36 Je ne dis toujours pas, parce que je n'ai pas un politique,
00:12:37 à chaque fois que je pose la question,
00:12:38 parfois c'est facile de nous répondre sur l'immigration et sur l'assimilation,
00:12:41 si vous dites "mais il faut assimiler", oui mais comment faites-vous ?
00:12:44 Ça ne se décrète pas, et bien il n'y a pas de réponse.
00:12:46 Très semblablement dans le nouveau gouvernement, des informations que j'ai,
00:12:50 il devrait y avoir un portefeuille lié à l'intégration.
00:12:55 Oh là là, attention, parce que quand il y avait eu ça il y a quelques années,
00:12:58 c'était le ministère à l'époque de l'identité nationale et de l'immigration.
00:13:02 Vous allez voir, je le dis là sur ce plateau, on va en parler.
00:13:06 Non mais le problème c'est qu'il y a une liste.
00:13:08 C'est une information importante là.
00:13:09 Mais on va en parler.
00:13:10 Normalement, un ministre qui devrait être reconduit,
00:13:13 devrait avoir dans son intitulé l'intégration.
00:13:18 Parler d'intégration, c'est déjà renoncer à l'assimilation.
00:13:21 Il y a une différence entre les deux.
00:13:23 Non, c'est une étape.
00:13:24 Non, il y a une différence dans l'appréhension qu'on a de l'immigration.
00:13:28 Je suis d'accord avec vous Sonia Mabrouk,
00:13:30 mais reconnaissez qu'il y a une forme de logique
00:13:32 à commencer quand on est débordé par un phénomène,
00:13:35 par "fermer le robinet", avant de régler ce qui déborde.
00:13:41 Et donc là, tout le monde se dit "oui, il y a un problème avec l'immigration",
00:13:44 mais personne ne songe à fermer la porte.
00:13:46 C'est quand même évidemment la première décision à prendre.
00:13:49 Moi, je suis tout à fait d'accord avec Philippe David.
00:13:51 L'extrême gauche, par exemple, devrait se poser des questions.
00:13:54 Elle est main dans la main avec le MEDEF.
00:13:56 Ça devrait quand même lui poser des problèmes de conscience.
00:13:59 Et vous savez, moi, j'ai horreur de cette rhétorique consistant à dire
00:14:02 "oui, il y a un certain nombre de métiers qui sont très difficiles,
00:14:05 les Français ne veulent plus les faire, ils sont très mal rémunérés,
00:14:07 donc que voulez-vous, il faut faire venir de l'immigration".
00:14:10 Je vais être très provocatrice, mais vous savez,
00:14:12 en Louisiane, dans les champs de coton aussi,
00:14:15 on peut se dire "ah ben, on ne peut pas se passer d'une main d'oeuvre comme cela".
00:14:18 Eh ben, ils s'en sont passés, c'est une excellente chose,
00:14:20 nous sommes tous d'accord pour le dire.
00:14:22 Donc, cette espèce de néo-esclavagisme consistant à faire venir des gens
00:14:26 pour les exploiter, je crois que la première des humanités serait de dire non.
00:14:29 Non, mais il ne se sont pas passés des gens qui ramassent le coton en Louisiane.
00:14:33 Ben, ils ont trouvé des solutions, ils se sont mécanisés,
00:14:36 ils ont remonté les salaires,
00:14:38 ils ont embauché des gens qui étaient correctement payés.
00:14:43 Ils ont supprimé l'esclavage, surtout, et ça, c'était nécessaire, évidemment.
00:14:46 Mais il y a toujours des gens qui ramassent le coton,
00:14:48 qui ne sont pas très bien payés.
00:14:50 Je pense que l'intégration, c'est un sujet, évidemment,
00:14:52 et ce n'est pas parce qu'on parle d'intégration qu'on refuse l'assimilation.
00:14:56 C'est une étape.
00:14:57 Moi, je suis d'origine italienne, mon grand-père est arrivé en France,
00:15:00 il s'est progressivement intégré, il a épousé une Française, d'ailleurs,
00:15:04 et ensuite, on s'est assimilé, mon père s'est assimilé totalement,
00:15:07 et moi, je suis l'exemple.
00:15:09 - André Valigny, c'est quelqu'un qui a une autre culture, une autre religion,
00:15:11 qui vous le dit, il y a quand même une différence,
00:15:14 et il peut y avoir des deux côtés, peut-être, des responsabilités,
00:15:17 entre une immigration judéo-chrétienne, qui partage beaucoup de cultures,
00:15:21 de la même culture et valeur, et puis d'autres immigrations.
00:15:24 Et ce n'est pas du tout, ce sont des questions qu'il faut poser
00:15:26 pour résoudre les problèmes, et pas les cacher sous le tapis.
00:15:29 - La première ou la deuxième génération des gens qui venaient d'Afrique du Nord,
00:15:33 par exemple, se sont bien intégrés, bien intégrés,
00:15:36 assimilés, je n'en suis pas sûr, mais ils se sont bien intégrés.
00:15:38 95%, 99% des gens venant d'Algérie, du Maroc ou de Tunisie...
00:15:42 - Et pourquoi ? Parce qu'après, le nombre a s'immergé, et qu'on les a communautarisés.
00:15:46 - C'est pourquoi leurs enfants et leurs alliés, eux, se sont bien intégrés.
00:15:49 - Oui, exactement, c'est ça.
00:15:51 - C'est ça le vrai sujet, parce que c'est vrai que c'est intéressant de dire qu'il y a eu une réunion intégrale.
00:15:54 - Désolé, c'est parce qu'on est passé à l'époque du concept d'assimilation,
00:15:57 au concept d'intégration. C'est ça le drame.
00:16:00 C'est qu'on a quitté ce concept d'assimilation.
00:16:02 - Vous avez dit "venez comme vous êtes" pour ne pas reprendre un célèbre.
00:16:06 - "Venez comme vous êtes", c'est très bien pour une enseigne de fast-food.
00:16:08 Pour la République française, je n'ai pas tout à fait la même conception des valeurs de la République.
00:16:12 - Il y a aussi une question de nombre, pardon, mais quand vous faites une recette de cuisine
00:16:15 où vous essayez d'intégrer plusieurs ingrédients, il y a de la farine, il y a des œufs.
00:16:18 Si vous mettez un petit peu de farine avec des œufs,
00:16:21 eh bien c'est les œufs qui donnent le rendu du liant.
00:16:28 Alors que si vous mettez beaucoup de farine, c'est la farine qui domine.
00:16:33 - L'intégration, c'est un concept anglo-saxon qu'on appelle le "salad bowl"
00:16:39 où on met les ingrédients ensemble.
00:16:42 - Là, c'est des concepts de plateaux de télévision.
00:16:45 Intégration, assimilation, aller sonder le cœur et les reins
00:16:48 pour mettre le curseur entre celui qui est vraiment assimilé et vraiment intégré.
00:16:52 Comment vous faites la différence ?
00:16:54 - L'intégrer, c'est celui qui garde sa culture et qui la revendique
00:16:58 et qui ne se sent pas un amour modéré.
00:17:00 - Mais est-ce qu'il faut se couper de ses racines ?
00:17:02 Moi, j'ai toujours dit que l'assimilation, ce n'est pas l'effacement.
00:17:04 - Non, l'assimilation, ce n'est pas l'effacement.
00:17:06 - Mais vous avez totalement raison. Je vous ai lues plusieurs fois sur ce sujet, Sonia Mabrouk.
00:17:10 - Vous avez de bonnes sources.
00:17:12 - Comment ?
00:17:13 - Vous avez de bonnes sources.
00:17:14 - Surtout que j'ai un bon public.
00:17:16 - L'assimilation, ce n'est pas l'effacement des racines.
00:17:18 - Ah ben j'ai mis…
00:17:20 - Nous, nous sommes assimilés. Les gens d'origine italienne.
00:17:23 Pour autant, on aime beaucoup l'Italie. On y va régulièrement.
00:17:25 On a encore de la famille là-bas. On aime la chanson italienne, le cinéma italien, les voitures italiennes.
00:17:30 On aime aller à Rome, à Florence et à Venise.
00:17:33 Et pour autant, on se sent parfaitement français.
00:17:35 - Je sais, mais le problème, ce sont ces sondages.
00:17:37 Enfin, ce n'est pas ces sondages, c'est une réalité d'une partie, je dis bien d'une partie,
00:17:39 de ces Français d'origine étrangère qui sont nés ici et qui vous disent
00:17:44 "Eh bien, les valeurs de la République passent après".
00:17:46 - C'est ça. Je pense que c'est le problème.
00:17:48 - C'est ça, c'est ça ce qu'il y a.
00:17:50 - Mais moi, je vous disais…
00:17:52 - Il y a un conflit de loyauté qui est probablement pas…
00:17:54 - C'est surtout ce sondage-là qui est inquiétant.
00:17:58 - Sur le sondage sur les Français qui mettent certaines de leurs valeurs personnelles ou culturelles
00:18:01 devant les valeurs de la République, il y a un problème.
00:18:03 Effectivement, vous le pointiez Sonia, sur les valeurs judéo-chrétiennes,
00:18:06 qui ne s'opposent pas avec une immigration italienne, espagnole, portugaise,
00:18:08 qui est qu'il y a une concurrence des loyautés,
00:18:10 entre la loyauté à l'islam en tant que religion et en tant que système politique
00:18:14 et la loyauté à la France laïque et républicaine.
00:18:18 Et le problème, c'est qu'il y a une incompatibilité de fait
00:18:20 entre une totale adoption de l'islam dans sa vocation politique
00:18:24 et une totale acception de la République dans sa vocation laïque.
00:18:27 Vous êtes à un moment donné obligé de déjà…
00:18:29 - Oui, mais alors pardonnez-moi, là vous allez vers le laïchisme, plutôt.
00:18:32 Donc vous pensez, vous, qu'islam et république sont incompatibles ?
00:18:35 - Non, je n'ai pas dit islam, j'ai dit islam dans sa vocation politique.
00:18:38 Effectivement, on peut être naturellement musulman et parfaitement assimilé.
00:18:41 - Est-ce que je peux vous proposer d'écouter Manuel Valls,
00:18:43 ancien premier ministre, qui lui dit
00:18:45 « c'est de notre responsabilité collective » ?
00:18:47 Et je trouve qu'une forme d'autocritique, c'est toujours bienvenu.
00:18:50 N'est-ce pas ? Écoutons-le.
00:18:52 - Les Français, je l'ai dit, je l'ai écrit, j'y prends évidemment toute ma part,
00:18:57 considèrent que les politiques en matière d'immigration,
00:19:00 depuis 40 ans, sont à peu près les mêmes.
00:19:02 Et les uns et les autres vont chercher à chaque fois à maîtriser ces flux migratoires.
00:19:07 Donc ce que les Français attendent, c'est un changement radical.
00:19:12 - Qu'est-ce qu'il entend ? J'aimerais savoir.
00:19:15 C'est quoi un changement radical ? Moi j'entends un changement radical.
00:19:17 Changement de logiciel, celui que je préfère.
00:19:19 - Excusez-moi, c'est un expert en intégration, puisqu'il s'est intégré en France après Etna Bartholomew,
00:19:23 il s'est réintégré à la Catalogne en Espagne, il s'est réintégré en France en France.
00:19:27 - C'est plutôt un citoyen du monde.
00:19:28 - Après avoir dit qu'il supportait l'équipe d'Espagne contre l'équipe de France à l'euro 2012.
00:19:32 - Je le trouve quand même un petit peu gonflé.
00:19:34 Déjà, je ne prends pas ça pour de l'autocritique et de la pénitence
00:19:39 de dire qu'on a une responsabilité collective.
00:19:41 Au contraire, c'est une façon de diluer sa propre responsabilité.
00:19:43 C'est comme les punitions collectives à l'école, il y a toujours des innocents au milieu.
00:19:47 Je suis contre les punitions collectives.
00:19:49 Donc non, il y a un certain nombre de Français qui n'ont aucune responsabilité
00:19:53 dans ce qui nous arrive aujourd'hui.
00:19:54 Manuel Valls, lui, il en a eu une.
00:19:56 C'est vrai que, je vous rappelle que c'est sa loi du 31 décembre 2012
00:20:01 qui a fait que le séjour irrégulier n'est plus un délit pénal.
00:20:04 Bon, écoutez, ça, il doit l'assumer et avec lui, le gouvernement qui a pris cette décision-là.
00:20:11 Parce que c'est un peu facile de dire aujourd'hui, nous sommes collectivement responsables.
00:20:14 Ce n'est pas vrai, il y a des décisions délétères qui ont été prises, pas que par lui.
00:20:18 - Ce qui veut dire c'est que Giscard aussi, c'était le regroupement.
00:20:21 - Oui, bien sûr, vous avez réellement raison.
00:20:23 - Vous avez raison.
00:20:24 - Il ne s'agit pas de pointer l'un plutôt que l'autre.
00:20:26 Mais c'est un peu facile aujourd'hui d'arriver en disant, oui, c'est une responsabilité collective.
00:20:31 Nous sommes tous responsables. Que voulez-vous ? Et de s'en sortir ainsi par une pirouette.
00:20:36 - Jean-Yves Lattard, vous pouvez donner plus d'informations sur ce que vous avez dit,
00:20:39 peut-être au sujet d'un ministère de l'intégration ?
00:20:44 - Alors, ministère de l'intégration, peut-être pas, mais il y aurait un portefeuille
00:20:46 qui pourrait être lié à l'intégration et qui serait rattaché, vous l'avez compris, à Bovo,
00:20:52 qui est en charge de régler le droit d'asile et les questions liées à l'immigration dans notre pays.
00:20:59 - J'ai posé la question il y a deux jours.
00:21:01 - Mais ce qui est intéressant sur ce qu'a dit Manuel Valls,
00:21:03 c'est qu'on parle beaucoup depuis de nombreuses années de radicalité.
00:21:06 Il faut des propositions radicales. Il faut rappeler ce que c'est que la radicalité.
00:21:10 Ça vient du latin radicalis, radis, racine.
00:21:13 - Il y a du niveau sur ce plateau.
00:21:16 - C'est intéressant parce qu'on a l'impression que lorsque l'on dit comme cela, il faut des mesures radicales.
00:21:21 En fait, il faut tenter de voir les racines du problème.
00:21:26 C'est bien là la problématique dans notre pays.
00:21:29 Très souvent, on voit la fleur, mais on ne voit jamais les racines.
00:21:32 On ne s'attaque jamais à la racine.
00:21:34 - Ce n'est pas parce que vous faites un ministère de l'intégration que l'intégration va marcher.
00:21:38 Il y a un ministère de la souveraineté numérique.
00:21:40 - Déjà, par rapport à ce que je viens de dire, au moins, on voit peut-être une des racines du problème.
00:21:45 - Il y a un ministère de la souveraineté numérique et de la souveraineté alimentaire.
00:21:48 Ça ne nous empêche pas d'être souverains ni dans l'un ni dans l'autre.
00:21:51 - Merci. Je vais la retenir. C'est une citation de Philippe David.
00:21:55 - Vous n'avez pas de source. Comment vous allez la lire ?
00:21:58 - Quand on ne peut pas changer les choses, on change les mots.
00:22:01 - On va marquer une pause.
00:22:04 Marine Le Pen l'emporterait dans ce sondage IFOP Valeurs Actuelles face à Gabriel Attal.
00:22:11 On voit toujours les sondages trois ans avant.
00:22:13 En plus, second tour.
00:22:15 Mais quand même, c'est intéressant.
00:22:17 Et jeu égal face à Edouard Philippe.
00:22:18 Ce qui m'intéresse, c'est qu'on est passé de la dédiabolisation à la normalisation.
00:22:21 François Bayrou, tonton flingueur du gouvernement.
00:22:24 On va quand même vous lever le voile sur les coulisses.
00:22:27 Parce que peut-être que là, Gabriel Attal n'a pas si bien géré cette séquence.
00:22:31 Attention. Romaniment éminent, je le dis depuis une semaine.
00:22:35 C'est vrai. J'ai gardé les mêmes fichues.
00:22:39 - Tous les matins, on nous pose la question, nous les journalistes politiques.
00:22:42 Alors, c'est quoi tes informations ?
00:22:44 Je ne sais pas, puisque eux-mêmes ne savent pas.
00:22:47 Tout ce qu'on sait, c'est qu'on ne sait rien.
00:22:50 - On a parlé avant d'entrer en plateau avec André Vallini.
00:22:55 Est-ce que ça a une apparence de sérénité ?
00:22:57 - De la procrastination.
00:23:00 - Et repoussé à demain.
00:23:03 - Le président adore ça.
00:23:06 - Midi News, la suite avec Marine Le Pen à la une d'un sondage.
00:23:15 François Bayrou, tonton flingueur.
00:23:18 Le rappel des titres.
00:23:22 - Les routes, ce week-end, une semaine après la levée des blocages,
00:23:26 menacent de remonter sur leurs tracteurs.
00:23:28 Car les mesures annoncées par le gouvernement n'ont toujours pas été mises en place.
00:23:32 L'Etat va garantir 2 milliards d'euros de prévêts aux entreprises
00:23:35 pour faire face au changement climatique.
00:23:37 Les ministres de l'économie et de la transition énergétique l'ont annoncé ce matin.
00:23:40 Les entreprises pourront faire la demande à partir de mars
00:23:43 pour les prêts les plus importants.
00:23:45 Et à partir de juillet, pour ceux inférieurs à 200 000 euros.
00:23:48 - Un morceau de tour Eiffel en forme de médaille.
00:23:51 Les médailles des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris ont été présentées ce matin.
00:23:54 Les médailles d'or, d'argent et de bronze.
00:23:57 C'est le joualier Chomé qui a été choisi pour les dessiner.
00:24:00 - Habituellement, on aurait dit de ce sondage IFOP pour Valeurs Actuelles
00:24:05 que c'est un sondage choc.
00:24:08 Mais cette fois, le fait que Marine Le Pen soit donnée gagnante
00:24:11 au second tour de la présidentielle face à Gabriel Attal
00:24:14 ne provoque pas plus de réactions que ça.
00:24:16 - La classe politique, Marine Le Pen, qui ferait jeu égal si c'était Édouard Philippe.
00:24:22 En fait, ce n'est plus un coup de teneur parce que ça gronde depuis trop longtemps, non ?
00:24:27 C'est vrai, il y a quelques années ou quelques mois,
00:24:30 ce sondage aurait mis en émoi toute la classe politique et médiatique.
00:24:34 - Je crois qu'avant même ce sondage,
00:24:36 déjà d'autres sondages indiquaient peu ou prou la même direction.
00:24:40 Et puis, beaucoup de politiques en off disent la même chose.
00:24:44 Ils disent qu'il est bien possible qu'en 2027, Marine Le Pen arrive aux affaires.
00:24:50 Après, le problème pour elle sera le jour d'après, mais c'est un autre sujet.
00:24:54 La question, c'est que va-t-il se passer ?
00:24:58 Parce que ça, ce sondage n'en dit rien.
00:25:00 Moi, je me pose beaucoup de questions,
00:25:02 notamment fort des événements d'hier, par exemple,
00:25:06 de la situation de la France insoumise.
00:25:08 Que se passerait-il dans le second tour ?
00:25:10 Y aura-t-il cet effet barrage à l'extrême droite
00:25:14 qu'on a pu connaître pour les élections précédentes ?
00:25:17 Est-ce qu'il y aura la même collusion entre Renaissance,
00:25:21 le candidat qui suivra Emmanuel Macron, et puis l'extrême gauche ?
00:25:28 C'est un vrai sujet, parce que là, on peut penser que la rupture est consommée.
00:25:31 Est-ce que la même rhétorique pourra fonctionner ?
00:25:34 - C'est clair, le sujet, puisque c'est toujours intéressant de voir ces sondages
00:25:38 et c'est toujours aussi intéressant de voir les sondages qu'on faisait il y a 10 ans.
00:25:41 Il y a 10 ans, 2014, Marine Le Pen, face à Nicolas Sarkozy,
00:25:46 Marine Le Pen est devant, au premier tour de l'élection présidentielle.
00:25:49 Et on donne un ticket tout de même, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy.
00:25:54 Peu ou prou, dans les mêmes circonstances,
00:25:56 on est à 2 ans et demi, 3 ans de l'élection présidentielle.
00:25:59 Par contre, ce qui s'est passé ces 10 dernières années,
00:26:02 c'est qu'il y a un étau qui se resserre.
00:26:04 C'est-à-dire que progressivement, Marine Le Pen, effectivement, gagne du terrain.
00:26:08 Mais la vraie question avec ce sondage, c'est celle posée par Gabrielle Cluzel à l'instant.
00:26:12 Est-ce qu'il y aura un barrage contre l'extrême droite ou non ?
00:26:15 - Oui, mais regardez le vote. Moi, j'adore. Je trouve que c'est très intéressant.
00:26:19 La sociologie, en réalité, la géographie et la sociologie des votes,
00:26:22 le vote le même, il s'homogénéise un peu partout, déjà géographiquement,
00:26:28 et au niveau des populations, les retraités.
00:26:30 Et ça, c'est un phénomène particulier.
00:26:34 Les retraités, qui sont quand même plus portés vers Emmanuel Macron,
00:26:37 une forme de stabilité, de confiance, d'être rassurés,
00:26:39 de plus en plus, vers Marine Le Pen. Les professions libérales, également.
00:26:42 Les patrons, et pas seulement petits patrons,
00:26:45 sans ce petit, je ne le dis pas, ce n'est pas du tout...
00:26:47 - Les gens rassurés.
00:26:48 - Voilà. C'est beaucoup des patrons intermédiaires, voire maintenant aussi des grands patrons.
00:26:53 Est-ce que tout lui profite, en fait, mis à part ce qu'ils font ?
00:26:57 La loi immigration censurée, André Valigny,
00:26:59 la crise agricole, la remise en cause de Bruxelles, etc.
00:27:02 Est-ce que tout profite à Marine Le Pen ?
00:27:04 - Beaucoup de choses lui profitent, à fortiori, puisqu'elle ne dit pas grand-chose, elle.
00:27:08 Donc elle sautait, elle attend, et les événements, hélas, si j'ose dire, jouent en sa faveur.
00:27:15 Moi, je crois qu'effectivement, son élection est devenue possible.
00:27:18 Pas probable, mais possible.
00:27:20 J'ai longtemps pensé, et j'ai longtemps dit d'ailleurs,
00:27:22 que jamais quelqu'un qui s'appelle Le Pen ne pourrait être élu en France.
00:27:25 Les choses étant ce qu'elles sont, comme disait le général De Gaulle,
00:27:29 les choses évoluant comme elles évoluent,
00:27:31 c'est vrai que cette hypothèse catastrophique pour la France, inquiétante, mais catastrophique surtout,
00:27:38 - Catastrophique d'un point de vue ?
00:27:39 - D'un point de vue économique, mais aussi sur le plan politique, sur le plan des libertés, sur le plan des droits,
00:27:46 - Oui, mais André Valigny, sur l'économie, par exemple, je vous donne un exemple.
00:27:50 Bruno Le Maire a dit, vous allez voir ce que vous allez voir avec les sanctions,
00:27:52 l'économie russe sera à terre.
00:27:54 Aujourd'hui, l'économie russe, je ne dis pas qu'elle se porte bien, je dis qu'elle a switché,
00:27:58 ils ont réorienté leur économie et ils ont trouvé un autre moyen.
00:28:01 Donc moi j'ai peur quand on dit, mais attention vous allez voir, ça va être le chaos,
00:28:04 et quand il n'y a pas le chaos, on se dit, ben regardez, ils ont appelé le loup,
00:28:07 et quand le loup il est là, on dit, oh il ressemble à une brebis.
00:28:10 - Non, non, je ne pense pas du tout que l'exemple russe soit celui à retenir dans le sujet qui nous occupe.
00:28:19 L'économie russe s'est réorientée vers l'économie de guerre,
00:28:21 elle est soutenue par la Chine, beaucoup par la Chine.
00:28:24 En revanche, pour revenir au problème franco-français, si j'ose dire,
00:28:27 moi je pense que ce serait une catastrophe en termes de compétences,
00:28:30 en termes de politique économique, sociale, financière.
00:28:34 On serait mis au banc de l'Europe, regardez.
00:28:36 - Mais Georgia Meloni, est-ce qu'elle a été mise au banc de l'Europe ?
00:28:40 - Elle n'a pas été mise au banc de l'Europe et ça ne se passe pas bien du tout en Italie.
00:28:43 - D'accord, vous avez raison, mais accolade avec Madame Van der Leyen.
00:28:46 - Une accolade ça ne veut pas dire que les choses ne se passent pas bien.
00:28:49 - Macron nous a dit que c'était le Mozart de la finance,
00:28:51 on a l'impression que c'est le Béla Bartók du déclassement quand même.
00:28:55 Si vous regardez ce qui se passe autour de nous,
00:28:58 les agriculteurs se sentent déclassés,
00:29:00 les ouvriers ont vécu là aussi des délocalisations et une sensation d'effondrement.
00:29:07 Donc si vous voulez, cet argument économique très fort qui a été porté pendant des années
00:29:10 en disant "attention, si vous votez pour Marine Le Pen, ça va être la fin sur le plan économique",
00:29:15 le coin a été enfoncé. Je ne sais pas si vous le percevez.
00:29:21 C'est beaucoup moins fort cet argument, je crois.
00:29:24 - Je pense toujours que son élection serait une catastrophe sur le plan économique et financier,
00:29:28 sans parler des libertés publiques.
00:29:30 Parce qu'elle a beau dire maintenant qu'elle est devenue parfaitement républicaine,
00:29:33 que le Rassemblement National n'a plus rien à voir avec le Front National,
00:29:36 on connaît son entourage, on sait d'où elle vient, on sait quelles sont les racines de son mouvement politique.
00:29:40 - Elle est la fille de son père.
00:29:41 - Elle vient de l'extrême droite.
00:29:42 - François Hollande c'est un fils d'un militant de l'OAS, ça va, ça s'est bien passé, il a été socialiste.
00:29:47 - Juste avant l'économie, par exemple. Prenons un sujet majeur.
00:29:50 - Ça n'a aucun sens ce que vous dites là.
00:29:51 - Ah oui, bah si, elle est la fille de son père.
00:29:54 - Elle a hérité d'un parti politique d'extrême droite. Hollande n'a rien hérité du tout sur le plan politique.
00:30:00 - Pardonnez-moi, est-ce que je peux revenir à quelque chose d'important ?
00:30:03 Par exemple sur l'antisémitisme, qui était un sujet majeur,
00:30:06 avec une explosion des actes antisémites dans notre pays, évidemment.
00:30:09 Alors, RN ou extrême gauche ?
00:30:12 - Vous pensez qu'au RN il n'y a plus d'antisémite du tout ?
00:30:14 - Je pose la question.
00:30:15 - Ah oui, moi aussi je pose la question.
00:30:17 - Je ne suis pas là pour compter.
00:30:18 - Non, non.
00:30:19 - Mais vous avez entendu une parole antisémite de Marine Le Pen ?
00:30:21 - Elle est trop prudente pour ça, bien sûr. Elle fait très attention.
00:30:23 - Mais alors on va aller sonder les reins et les cœurs, comment vous faites ?
00:30:26 - L'extrême droite reste l'extrême droite.
00:30:27 - Et vous Philippe David, qu'en pensez-vous ?
00:30:29 - Dans le sondage, ce qui est intéressant, c'est que les gens beaucoup disent "on va voter pour elle",
00:30:32 de toute façon on n'a pas essayé et tout le monde s'est planté.
00:30:35 Parce que regardons quand même le bilan de 40 ans de politique.
00:30:38 On a un niveau de l'éducation nationale qui s'est effondré, regardez les classements PISA et TIMSS,
00:30:43 l'école est devenue une garderie améliorée.
00:30:45 Regardez l'état de notre armée, on avait une armée puissante,
00:30:48 aujourd'hui on a 200 000 hommes tout mouillés et elle est à l'os.
00:30:51 Regardez les finances publiques.
00:30:53 Parce que quand on nous dit 3000 milliards de dettes, c'est un beau mensonge.
00:30:56 Vous voulez que je vous le démontre ?
00:30:58 Parce qu'on ne compte pas les provisions, notamment pour les pensions des fonctionnaires,
00:31:02 qui vont coûter une fortune.
00:31:03 On est beaucoup plus près de 5000 milliards que de 3000 milliards.
00:31:06 C'est-à-dire qu'on est beaucoup plus près de 170 ou 180 % du PIB que de 100 %.
00:31:11 Vous voulez que je continue cet inventaire à la fin ?
00:31:13 On a pris le tableau.
00:31:14 Vous voyez maintenant, quand vous voyez ça, vous vous dites finalement qui pourrait faire pire.
00:31:17 Attendez, fini bien vite.
00:31:18 C'est projet contre projet.
00:31:19 Et donc est-ce que l'argument moral aujourd'hui, qui est tout à fait respectable,
00:31:22 qui est le vôtre André Vani, est-ce qu'il porte ?
00:31:24 Moi ça fait 20 ans que je l'entends et Marine Le Pen...
00:31:26 Ecoutez Manuel Valls qui dit la même chose que M. Vallini et vous réalisez juste après.
00:31:32 C'est une hypothèse possible si vous me permettez cette tautologie.
00:31:37 À travers les enquêtes d'opinion, l'ambiance que l'on sent au pays,
00:31:42 l'incapacité à se mettre d'accord, Sénat ou Assemblée, sur des questions essentielles qui préoccupent les Français,
00:31:48 parce qu'il y a une violence dans notre société qui fait plus qu'inquiéter nos concitoyens.
00:31:54 Donc si les grandes formations politiques qui considèrent, c'est mon cas,
00:31:59 que le programme de Mme Le Pen sur le plan économique nous menerait à la ruine,
00:32:04 qui pensent que ses alliances ou ses accords avec M. Poutine, sa vision de l'Europe et du monde,
00:32:09 ne correspondent pas à ce qu'il faut pour notre pays,
00:32:13 alors plutôt que de commenter les enquêtes d'opinion ou de crier au loup,
00:32:16 il faut être capable de proposer non pas...
00:32:18 Crier au loup, c'est-à-dire arrêtons, c'est ce que vous êtes en train de dire,
00:32:21 les arguments sur la morale et attaquons sur le projet, projet contre projet ?
00:32:25 - La politique, c'est important, mais c'est évidemment projet contre projet.
00:32:30 - Très bien, sur la conclusion, je pense qu'il a raison.
00:32:32 C'est-à-dire que les arguments purement moraux sur la montée du Front National,
00:32:37 puis du Rassemblement National depuis 30 ou 40 ans,
00:32:40 ce n'est pas moi qui le dis, c'est les chiffres, c'est un échec.
00:32:43 Quand vous voyez les scores de Jean-Marie Le Pen il y a 40 ans
00:32:46 et les scores de Marine Le Pen aujourd'hui à 51% face à Gabriel Attal,
00:32:50 évidemment, ceux qui depuis des décennies nous ont dit "touche pas à mon pote",
00:32:54 "SOS racisme", "si Marine Le Pen est élue, les ruisseaux vont se remplir de sang", etc.,
00:32:59 ça ne marche pas.
00:33:00 Donc culpabiliser l'électorat, ça ne marche pas.
00:33:02 Dire aux gens "attention, ce sont des vilains populistes
00:33:04 et les populistes en toute l'Europe vont nous envahir et c'est très mal",
00:33:07 ça ne marche plus.
00:33:08 Donc crier au loup et tirer la sonnette d'alarme de cette façon-là,
00:33:11 on peut réfléchir sur le fond de ça, mais en tout cas ça ne fonctionne pas.
00:33:14 Par contre, projet contre projet, effectivement,
00:33:17 si vous arrivez à mettre en place des réelles alternatives
00:33:20 à ce que peut-être le mondialisme, la vision et la lecture d'Emmanuel Macron
00:33:23 en matière d'immigration, en matière d'insécurité, en matière économique,
00:33:27 avec une politique très libérale, etc., et que vous proposez un réel contre projet,
00:33:31 là vous pouvez exister.
00:33:32 C'est pour ça que je pense que si on prend l'exemple des Républicains
00:33:35 ou du Parti Socialiste, je prends cet exemple-là au hasard,
00:33:37 qui ont été deux grands partis de gouvernement,
00:33:39 dans le même sondage, ils sont à des scores terribles,
00:33:41 Olivier Faure est à 2% dans le sondage et Laurent Wauquiez aussi d'entre 4 et 5%.
00:33:44 Il est sous la ligne de flottaison, on ne le voit pas.
00:33:46 Ils sont tous les deux similaires à ce qu'étaient Valérie Pécresse et à Nidalgo,
00:33:49 donc ça montre bien que ce n'est pas un problème de personnes,
00:33:51 c'est un problème d'incarnation et de lignes.
00:33:53 Si LR avait une vraie ligne gaullienne, puissante, d'opposition au macronisme,
00:33:57 peut-être que LR serait plus fort.
00:33:58 Pareil pour le Parti Socialiste, si le Parti Socialiste avait un discours de vérité
00:34:01 sur l'immigration, on en parlait tout à l'heure, il y a eu une note de la Fondation Jean Jaurès,
00:34:04 qui revient sur ce que la gauche a pu dire jadis sur l'immigration,
00:34:07 que l'EPS avait été intraitable sur l'antisémitisme
00:34:09 et n'avait pas fait le baiser de la mort avec JLM, etc.
00:34:12 Peut-être que ML serait moins haute.
00:34:14 Maintenant, puisque la FI fait n'importe quoi et s'est ridiculisée
00:34:18 sur les sujets d'antisémitisme et s'est déshonorée,
00:34:21 que le macronisme fait un halo autour de lui,
00:34:23 qu'est-ce qui reste comme opposition ? C'est ce que disait Philippe.
00:34:26 On a tout essayé et maintenant les gens se disent
00:34:28 "Eh bien, on a tout essayé, peut-être que Marine Le Pen,
00:34:30 c'est un autre axiome idéologique, elle va réussir à renverser la table."
00:34:34 Le problème, c'est que quand vous n'avez plus d'autres oppositions crédibles,
00:34:37 effectivement, il n'y a que le RN qui l'incarne.
00:34:39 - Allez-y Philippe, je voudrais qu'on regarde l'hypothèse,
00:34:42 elle est testée, Marine Le Pen, JLM, regardez quand même.
00:34:46 - Je tiens à rappeler une chose, Marine Le Pen, elle a les vents favorables,
00:34:49 comme on dit. Pourquoi ? Sa dédiabolisation, ce n'est même plus elle qui l'a faite.
00:34:53 Elle a été faite à l'Assemblée en obtenant 89 puis 88 députés
00:34:57 et en voyant le comportement de ses députés par rapport aux députés LFI,
00:35:01 tout le monde se dit "Bah finalement, ils sont bien éduqués,
00:35:04 ils ne se tiennent pas trop mal." Et à droite avec Éric Zemmour,
00:35:07 qui s'est mis beaucoup plus à droite qu'elle et qui l'a dédiabolisée totalement
00:35:12 de ce côté-là de l'échiquier politique. Donc elle peut dire merci à Mélenchon et à Zemmour.
00:35:17 - Il y a eu une motion de censure, elle a été... - Rejetée.
00:35:22 - Rejetée, c'est sans surprise parce que justement, ni les LR ni le RN.
00:35:26 Et quand la question a été posée aux 20 heures de TF1 à Marine Le Pen,
00:35:29 elle a dit "Mais moi je vais voir sur pièce pour juger."
00:35:32 - Pardonnez-moi, mais ça je trouve que c'est plutôt...
00:35:35 - C'est pour ça que je pense que notre synthé est un peu vieux.
00:35:37 - Un peu vieux ? - La dédiabolisation s'est faite.
00:35:39 - Merci, c'est moi qui l'ai choisie.
00:35:42 - Moi au contraire, je le trouvais vraiment excellent.
00:35:44 - La dédiabolisation s'est faite, la normalisation...
00:35:47 - Qu'est-ce que vous en avez mis, vous ?
00:35:49 - Non mais la normalisation... - Mais moi je pense effectivement...
00:35:53 - Je vais rentrer, c'est bon, je pars.
00:35:56 - Allez faire vos synthés, Florent.
00:35:57 - La dédiabolisation, c'est réussi, c'est fini. La normalisation, c'est pareil.
00:36:01 Maintenant, elle a entamé un processus de crédibilisation.
00:36:05 - Oui, c'est vrai.
00:36:06 - C'est-à-dire qu'il faut apparaître crédible aux yeux des Français.
00:36:08 C'est-à-dire qu'elle a très bien compris qu'une partie des Français
00:36:12 est prête aujourd'hui à voter pour elle,
00:36:14 mais maintenant il faut que ce soit la majorité des Français.
00:36:18 Et pour cela, justement, il faut rendre son programme crédible
00:36:22 aux yeux de la majorité de la population.
00:36:24 - Alors, allez-y, Pierre.
00:36:25 - Je voulais dire que j'étais d'accord avec ce qui vient d'être dit
00:36:27 depuis une dizaine de minutes,
00:36:28 à savoir que la dédiabolisation, elle a eu lieu maintenant.
00:36:31 Hélas, moi je le regrette, mais entre les deux tours de la présidentielle,
00:36:34 j'ai vu une tribune dans Le Monde, ou l'Observateur, je ne me souviens plus,
00:36:37 qui disait "stigmatiser le vote Le Pen ne suffit plus,
00:36:40 il faut positiver le vote Macron".
00:36:42 C'était entre les deux tours.
00:36:43 Et je dis que sur la justice, les institutions et l'Europe,
00:36:46 il fallait avoir un vote positif en faveur de Macron
00:36:48 parce qu'avoir seulement une posture morale en dénonçant Le Pen,
00:36:51 ça ne suffisait plus.
00:36:52 - C'est quoi un vote positif en faveur de Macron ?
00:36:54 - Pas Macron comme barrage, mais Macron comme solution.
00:36:57 - Oui, sur trois sujets, les institutions,
00:36:59 puisqu'il avait promis une réforme des institutions,
00:37:01 la justice, il avait promis beaucoup de moyens,
00:37:03 et il les a mis, et il les a mis, sur la justice, il les a mis,
00:37:07 et sur l'Europe, parce qu'il est profondément européen,
00:37:09 et je le suis aussi.
00:37:10 Donc sur ces trois sujets, Europe, institutions, justice,
00:37:12 je disais qu'il fallait positiver le vote Macron,
00:37:15 et non pas se contenter de stigmatiser le vote Le Pen.
00:37:18 - D'accord.
00:37:19 - Bon, écoutez.
00:37:20 - Il faut faire attention aux arguments,
00:37:23 l'antisémitisme de l'extrême droite, etc.
00:37:25 Parce que, vous savez, on a l'impression
00:37:27 que c'est ces vieux spectacles des années 80
00:37:29 qui refont l'été des derniers chansons.
00:37:31 - Est-ce que vous pouvez me répondre ?
00:37:32 Cette question, on ne m'a jamais répondu.
00:37:33 Prenons une hypothèse du sondage.
00:37:34 C'est une hypothèse.
00:37:35 Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon.
00:37:37 Prenons cette hypothèse.
00:37:39 Qu'est-ce que vous faites ?
00:37:40 - Vous permettez.
00:37:41 - Vous n'allez pas à la pêche.
00:37:42 - Qu'est-ce que vous faites ?
00:37:43 - Vous savez qu'il y a un certain nombre de députés surprises.
00:37:45 - C'est facile.
00:37:46 - Il y a un certain nombre de députés surprises,
00:37:47 aujourd'hui, à l'Assemblée,
00:37:48 qui ont été élus parce qu'ils se sont retrouvés,
00:37:50 ils ne s'y attendaient pas eux-mêmes,
00:37:51 face à Jean-Luc Mélenchon,
00:37:54 qui était des députés, avec l'étiquette,
00:37:56 enfin, à l'époque, il n'était pas député,
00:37:57 candidat avec l'étiquette RN.
00:37:59 Donc, si se trouvait cette configuration,
00:38:02 de fait, je pense que ceux qui votent Renaissance et LR
00:38:06 seraient franchement tout à fait tentés par le vote Le Pen.
00:38:09 - À vos yeux, qui provoquerait le plus la ruine du pays,
00:38:12 si je reprends votre argument, M. Valény,
00:38:13 dans cette hypothèse ?
00:38:14 - Oulah !
00:38:15 - Joker !
00:38:16 - Allez, les titres !
00:38:18 - Ce qui serait terrible, c'est d'ailleurs ce qui s'est passé,
00:38:22 c'est ce que vous avez dit à l'instant,
00:38:24 c'est que les Français ne votent plus pour quelqu'un,
00:38:26 mais contre quelqu'un.
00:38:27 - Mais ça, c'est depuis un certain temps.
00:38:29 - Au premier instant, non, mais malheureusement.
00:38:31 - Alors là, c'est mon synthétique,
00:38:32 mais votre argument est pire.
00:38:34 - C'est vrai.
00:38:35 - Balle au centre.
00:38:37 - Ces titres sont toujours à jour.
00:38:39 On vous donne la parole, cher Michael.
00:38:41 - Toujours merci.
00:38:42 Vent de panique dans les rangs de la majorité.
00:38:44 Gabriel Attal était reçu ce matin à l'Elysée
00:38:46 par le président de la République
00:38:48 après les désaccords exprimés par François Bayrou,
00:38:50 le président du Modem, a annoncé hier soir
00:38:52 qu'il ne reviendrait pas au gouvernement
00:38:54 en l'absence d'accords profonds sur la politique à suivre.
00:38:57 Faites-vous confiance au gouvernement
00:38:59 pour maîtriser l'immigration ?
00:39:00 La réponse est non pour plus de 3 Français sur 4.
00:39:02 77%, précisément, c'est le résultat
00:39:04 de notre dernier sondage exclusif CSA
00:39:06 pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:39:08 Et puis la menace d'une grève,
00:39:10 toujours à la SNCF, les 17 et 18 février,
00:39:12 alors que les vacances débutent demain pour la zone C.
00:39:15 Les syndicats dénoncent la non-application
00:39:17 d'un accord signé en 2022
00:39:19 qui prévoit notamment la présence systématique
00:39:21 de deux chefs de bord par TGV.
00:39:23 - François Bayrou, la menace.
00:39:28 J'aurais jamais cru que je le disais.
00:39:30 - Pour ceux qui nous regardent déjà en 10,
00:39:32 il y avait celui qui s'appelait Max la menace.
00:39:34 - Oui, on connaît nos classiques, monsieur.
00:39:36 - Et ce n'est pas très valorisant si on le compare à Max.
00:39:38 - Vous pourriez réciter, Tonton Flingueur,
00:39:40 la réplique culte de Mémoire, comme ça ?
00:39:42 - Oui, mais je ne sais pas si je peux la dire à l'antenne.
00:39:44 - Oh, ben si, si.
00:39:46 - Les cons, ça aussi peut-être qu'on les reconnaît.
00:39:48 - Je ferai bip au moment...
00:39:50 - Non, pas celle-là.
00:39:52 - Je l'éparpille façon puzzle.
00:39:54 - On va le retrouver.
00:39:56 - Parce que c'est ce qu'il y a en train de se passer, là.
00:39:58 Il y va, François Bayrou.
00:40:00 Mais que se passe...
00:40:02 Franchement, il y a deux possibilités.
00:40:04 - Allez-y.
00:40:06 - Mais à la fin, il y a toujours la même chose,
00:40:08 franchement, il ne faut pas aller chercher très loin.
00:40:10 - Vous savez à quelle est son surnom ? Allez-y.
00:40:12 - Ah, allez-y.
00:40:14 - Le Greniard Grognon.
00:40:16 - Oh, ça va.
00:40:18 - Son côté pyrénéen, sûr.
00:40:20 - Peut-être, oui.
00:40:22 - On sourit,
00:40:24 mais pour un exécutif
00:40:26 qui a une majorité relative
00:40:28 et qui est en situation
00:40:30 d'instabilité, de précarité,
00:40:32 de fragilisation politique,
00:40:34 ce n'est pas rien, François Bayrou, énervé.
00:40:36 - Ah non, ce n'est pas rien, François Bayrou, énervé.
00:40:38 Est-ce qu'il a raison de l'être ?
00:40:40 Peut-être, tout de même, parce que je pense
00:40:42 que la majorité a oublié ce qui s'est passé
00:40:44 il y a 7 ans. C'est-à-dire que la dynamique
00:40:46 a été encrachée.
00:40:48 - Emmanuel Macron n'est pas président.
00:40:50 - Il ne faut pas oublier, et vraisemblablement,
00:40:52 il semble leur rappeler aujourd'hui,
00:40:54 compte tenu de ce qu'il dit
00:40:56 dans la presse, puisqu'il se répand
00:40:58 maintenant depuis plusieurs heures dans la presse.
00:41:00 - Ah bon ?
00:41:02 - Oui, j'ai l'impression, oui.
00:41:04 Ce qui s'est passé il y a 7 ans.
00:41:06 C'est-à-dire qu'on parlait des sondages tout à l'heure.
00:41:08 Il y a d'un coup,
00:41:10 Emmanuel Macron qui passe devant François Fillon
00:41:12 et le parquet national financier n'a pas encore
00:41:14 ouvert
00:41:16 de procédure judiciaire
00:41:18 à l'encontre du candidat Fillon.
00:41:20 Et d'un coup, Emmanuel Macron
00:41:22 est, je crois, crédité autour de
00:41:24 24-25%, et François Fillon
00:41:26 décroche, passe sous les 20%,
00:41:28 et c'est à ce moment-là qu'il crée la dynamique,
00:41:30 tout simplement parce que François Bayrou
00:41:32 venait de rejoindre la Macron.
00:41:34 - Il joue la rupture avec Emmanuel Macron.
00:41:36 Les relations sont exécrables
00:41:38 avec Gabriel Attal dont il a dit "bique-pendre"
00:41:40 à plusieurs journalistes au moment de la nomination
00:41:42 de Gabriel Attal.
00:41:44 Moi, ce qui me fascine, il y a quelque chose qui me fascine
00:41:46 parce que je ne le comprends pas,
00:41:48 il croit à son destin présidentiel.
00:41:50 Ça me fascine. Comment ?
00:41:52 Il y a quand même quelque chose, je ne sais pas,
00:41:54 je vous assure qu'il y croit
00:41:56 plus que jamais.
00:41:58 - Si dans la Sécurité République vous ne croyez pas à votre destin présidentiel,
00:42:00 il faut arrêter de faire de la politique.
00:42:02 Je pense qu'il a raison de croire à son destin.
00:42:04 Moi, je n'y crois pas forcément, mais je pense que c'est ce qui le fait
00:42:06 se lever le matin. Sinon, ça va être compliqué.
00:42:08 - Je pense qu'il a la dimension, il a l'expérience,
00:42:10 il a la profondeur,
00:42:12 il a une réflexion aboutie sur beaucoup de sujets.
00:42:14 Et Mitterrand, en 1965,
00:42:16 a affronté le général de Gaulle.
00:42:18 - Vous avez des fidélités successives,
00:42:20 vous, depuis tout à l'heure.
00:42:22 Vous avez commencé par Emmanuel Macron, monsieur Bayrou.
00:42:24 - Non, non, sur l'Europe.
00:42:26 - Bien sûr.
00:42:28 - Je suis évidemment proche du président de la République, bien sûr.
00:42:30 D'ailleurs, Bayrou est très européen aussi.
00:42:32 Vous savez, moi, j'ai un fil directeur
00:42:34 dans mon engagement.
00:42:36 - On l'a compris.
00:42:38 - C'est la justice sociale et c'est la construction européenne.
00:42:40 - Écoutez, deux critiques ce matin, et vous allez réagir.
00:42:42 Deux frondeurs, si je puis dire.
00:42:44 François Bayrou et Manuel Valls.
00:42:46 Manuel Valls, c'est intéressant aussi sur le quinquennat.
00:42:48 - C'est un frondeur, Manuel Valls.
00:42:50 - Le moment est venu
00:42:52 de remettre les choses à l'endroit.
00:42:54 De rappeler pourquoi nous sommes là.
00:42:56 Qu'est-ce qu'on a promis au pays en 2017 ?
00:42:58 On a promis, souvenez-vous, qu'on allait, disait-on,
00:43:00 entre guillemets, "gouverner autrement".
00:43:02 Et hier soir, un de nos députés,
00:43:04 dans la réunion de groupe, a dit
00:43:06 "écoutez, moi, je me suis engagé
00:43:08 parce que je pensais qu'on pouvait gouverner autrement
00:43:10 et j'ai l'impression de plus en plus
00:43:12 qu'on gouverne comme avant".
00:43:14 - François Bayrou, qui a joué un rôle,
00:43:16 nous l'oublions jamais, décisif,
00:43:18 en 2017, dans l'élection démocratique,
00:43:20 a dit, en 2017,
00:43:22 "je ne suis pas un député,
00:43:24 je suis un député".
00:43:26 - Je pense que le président de la République,
00:43:28 en 2017, dans l'élection d'Emmanuel Macron,
00:43:30 doit considérer, en tout cas, c'est ce que je considère,
00:43:32 que ce deuxième quinquennat n'a toujours pas de sens.
00:43:34 On a l'impression que le président de la République
00:43:36 court après le fait d'avoir raté
00:43:38 de donner du sens en 2022,
00:43:40 après sa réélection.
00:43:42 Et il court derrière aussi une majorité relative.
00:43:44 C'est pour ça qu'il fallait clarifier les choses
00:43:46 avec les Républicains,
00:43:48 plutôt que d'essayer de les détruire
00:43:50 en nommant tel ou tel ministre,
00:43:52 c'est un accord qu'il fallait,
00:43:54 un accord de gouvernement.
00:43:56 - Bon. - Samy, pour citer les tontons-flingueurs,
00:43:58 Jean-Louis Bourlange, le président modem
00:44:00 de la commission des affaires étrangères
00:44:02 de l'Assemblée nationale, en nervouse breakdown.
00:44:04 Vous savez, comme disait Jean Lefebvre
00:44:06 dans "Les tontons-flingueurs".
00:44:08 Et si vous regardez bien, le communiqué est quand même
00:44:10 un peu outrancier,
00:44:12 on peut dire ça comme ça, de la FPR,
00:44:14 François Bayrou n'entrera pas au gouvernement
00:44:16 faute d'accords profonds sur la politique.
00:44:18 - Retenez-moi, je fais un malheur.
00:44:20 - Le président européen, depuis ce matin,
00:44:22 vu la levée de boucliers dans son propre parti,
00:44:24 il rame tellement fort
00:44:26 qu'il pourrait déplacer le porte-avions Charles de Gaulle.
00:44:28 C'est absolument incroyable.
00:44:30 - Je viens de remarquer...
00:44:32 - Ça tire en balles réelles.
00:44:34 - Pas un ballon de mousse ici, attention.
00:44:36 On va marquer une pause et se retrouver.
00:44:38 - On est des tontons-flingueurs,
00:44:40 des tatas-flingueuses, je veux pas être sexiste.
00:44:42 - Je sais pas comment on va le prendre.
00:44:44 - C'est inclusif.
00:44:46 - Bon, une pause.
00:44:48 - Qu'est-ce qui nous arrive ?
00:44:50 - C'est l'effet Bayrou.
00:44:52 - On se retrouve dans quelques instants.
00:44:54 - Midi News, la suite.
00:45:00 Merci d'être avec nous.
00:45:02 Dans quelques instants, nous verrons un reportage
00:45:04 éclairant sur cette partie des Français,
00:45:06 ces nombreux Français qui s'arment
00:45:08 de plus en plus pour se protéger.
00:45:10 Alors attention, évidemment,
00:45:12 on ne se fait pas justice soi-même,
00:45:14 mais vous allez voir notre reportage
00:45:16 éclairant ces Français qui se protègent
00:45:18 pour se protéger.
00:45:20 - On est des tontons-flingueurs,
00:45:22 pardonnez-moi de la transition.
00:45:24 François Bayrou, après 7 ans de soutien
00:45:26 inconditionnel à Emmanuel Macron,
00:45:28 découvre qu'il est en désaccord
00:45:30 avec la politique du gouvernement.
00:45:32 Vertige de l'égo.
00:45:34 On en parlera aussi.
00:45:36 Tout d'abord, le journal.
00:45:38 Rebonjour, cher Mickaël.
00:45:40 - Rebonjour, Sonia.
00:45:42 Bonjour à tous.
00:45:44 On est au système des inondations.
00:45:46 Bonjour, Thomas Bonnet.
00:45:48 Le Premier ministre tient donc sa promesse
00:45:50 et revient à Blanbec, où vous vous trouvez
00:45:52 alors que la menace de nouvelles intempéries
00:45:54 plane toujours dans le nord du pays.
00:45:56 - Oui, Mickaël, le Pas-de-Calais
00:46:00 est actuellement en vigilance orange.
00:46:02 Inondations et rappelez-vous,
00:46:04 Gabriel Attal avait effectué son premier déplacement
00:46:06 en tant que Premier ministre, précisément ici.
00:46:08 Et à l'époque, il avait prononcé cette phrase.
00:46:10 Je ne vous oublierai pas.
00:46:12 Il va rejoindre les actes à la parole,
00:46:14 honorer la promesse de l'Etat
00:46:16 qui suit l'avancée des dossiers
00:46:18 pour les sinistrés, les commerçants.
00:46:20 Il va rencontrer aussi les élus locaux.
00:46:22 Une visite qui a aussi un aspect très politique
00:46:24 parce que ça ne vous aura pas échappé.
00:46:26 Nous sommes au lendemain des déclarations
00:46:28 fracassantes de François Bayrou.
00:46:30 Les questions devraient essentiellement
00:46:32 tourner autour de ce sujet.
00:46:34 Et c'est d'ailleurs à ce sujet que Gabriel Attal
00:46:36 s'est entretenu à la mi-journée
00:46:38 avec le président de la République à l'Elysée.
00:46:40 Et ici, peut-être pour les deux hommes,
00:46:42 de continuer à travailler sur la composition
00:46:44 d'un nouveau gouvernement,
00:46:46 composition qui traîne et qui ressemble
00:46:48 de plus en plus à un casse-tête puisque à ce jour,
00:46:50 un mois ou presque après la nomination de Gabriel Attal,
00:46:52 seuls 14 ministres ont été nommés.
00:46:54 Merci Thomas.
00:46:56 Gabriel Attal qui donc s'entretenait
00:46:58 un peu plus tôt dans la journée avec le président de la République.
00:47:00 Après, les déclarations de François Bayrou.
00:47:02 Pour rappel, le maire de Pau
00:47:04 a balayé hier d'un revers de main
00:47:06 l'hypothèse d'un possible retour au gouvernement.
00:47:08 Mais il assure que son parti,
00:47:10 le MoDem, est membre à part entière
00:47:12 et reste membre à part entière de la majorité.
00:47:14 Écoutez, il était l'invité ce matin de France Info.
00:47:16 Le MoDem a une responsabilité,
00:47:20 comme la majorité.
00:47:22 Il est membre de la majorité
00:47:24 pour reconstruire le pays.
00:47:26 Il est membre de la majorité pour
00:47:28 corriger ou pour soigner
00:47:30 les extrêmes difficultés
00:47:32 que nous rencontrons.
00:47:34 Ces extrêmes difficultés-là,
00:47:36 les orientations prises
00:47:38 doivent les prendre en compte.
00:47:40 Vous voyez bien que ce n'est pas le cas, vous le dites vous-même.
00:47:44 Dans ces cas-là, il faut en tirer des comptes.
00:47:46 L'équilibre géographique, l'équilibre politique,
00:47:48 l'équilibre d'inspiration,
00:47:50 tout cela doit être pris en compte.
00:47:52 Faites-vous confiance
00:47:54 au gouvernement pour maîtriser
00:47:56 l'immigration ? La réponse est non pour
00:47:58 plus de 3 Français sur 4, 77%
00:48:00 précisément selon notre dernier
00:48:02 sondage exclusif CSA pour CNews Europe 1
00:48:04 et le JDD. Un résultat qui ne surprend
00:48:06 pas vraiment l'ancien Premier ministre
00:48:08 Manuel Valls au micro de CNews
00:48:10 et Europe 1 ce matin.
00:48:12 Les Français, je l'ai dit,
00:48:14 je l'ai écrit, j'y prends évidemment
00:48:16 toute ma part, considère que
00:48:18 les politiques en matière d'immigration
00:48:20 depuis 40 ans sont à peu près les mêmes.
00:48:22 Les uns et les autres vont chercher à chaque fois
00:48:24 à maîtriser ces flux
00:48:26 migratoires.
00:48:28 Ce que les Français attendent, c'est un
00:48:30 changement radical.
00:48:32 Et puis les données de 33
00:48:34 millions de Français dérobés
00:48:36 par des hackers, des Français tous
00:48:38 assurés par les spécialistes du
00:48:40 tiers payant Alméris et ViaMédis.
00:48:42 C'est la CNIL qui a révélé cette cyber-
00:48:44 attaque. La Commission nationale
00:48:46 de l'information et des libertés qui appelle à la
00:48:48 plus grande vigilance. C'est un sujet de Maxime Leguay.
00:48:50 Vous n'avez sans doute jamais
00:48:52 entendu leur nom et pourtant
00:48:54 elles gèrent probablement une partie
00:48:56 de votre vie. Alméris et ViaMédis,
00:48:58 les deux sociétés servant d'intermédiaires
00:49:00 entre les mutuelles et les professionnels
00:49:02 de santé, pour plus de 33 millions
00:49:04 de Français, ont été victimes
00:49:06 d'un piratage de données d'ampleur.
00:49:08 Ce sont notamment l'état civil,
00:49:10 les données personnelles concernant
00:49:12 précisément l'identité des personnes,
00:49:14 leurs coordonnées et surtout
00:49:16 le numéro d'inscription au répertoire,
00:49:18 celui qu'on connaît sous le nom
00:49:20 de numéro de sécurité sociale,
00:49:22 qui est un numéro personnel,
00:49:24 permanent et qui donc constitue
00:49:26 un actif très recherché par les cyber-criminels.
00:49:28 Des données précieuses,
00:49:30 pouvant être réutilisées dans le cadre
00:49:32 d'opérations malveillantes et frauduleuses.
00:49:34 L'usurpation d'identité, c'est-à-dire
00:49:36 qu'on va utiliser tous ces éléments pour
00:49:38 effectuer des démarches administratives,
00:49:40 éventuellement solliciter des inscriptions.
00:49:42 Certains prêts en ligne
00:49:44 peuvent être ainsi obtenus
00:49:46 ou négociés dès lors qu'on fournit
00:49:48 un minimum d'informations administratives.
00:49:50 Mais également, les personnes
00:49:52 peuvent être la cible de messages
00:49:54 qui auront la saveur de la vérité.
00:49:56 C'est-à-dire qu'ils seront d'autant plus crédibles
00:49:58 qu'ils pourront contenir
00:50:00 leur véritable identité, leur numéro
00:50:02 de sécurité sociale.
00:50:04 L'ACNI l'appelle tous les Français à la plus grande vigilance
00:50:06 et en joint au mutuel de prévenir
00:50:08 individuellement les particuliers
00:50:10 concernés par ce vol de données.
00:50:14 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir
00:50:16 de l'actualité à 13h sur CNews.
00:50:18 A tout à l'heure.
00:50:19 Merci, Mickaël. On va continuer à évoquer ce sujet.
00:50:21 33 millions de données,
00:50:23 donc 33 millions de Français,
00:50:25 et nous, et nous, et nous, concernés aussi.
00:50:27 Et Grégory Jauron, d'abord,
00:50:29 je vous remercie d'être là, secrétaire général
00:50:31 unité SGP Police. Vous me dites que
00:50:33 pour la police aussi, c'est le cas ?
00:50:35 On a aussi des mutuels qui ont en effet été
00:50:37 attaqués, mais je pense qu'on est
00:50:39 quelques-uns à avoir reçu des messages, oui.
00:50:41 C'est le cas aussi. On fait partie
00:50:43 des 33 millions de Français.
00:50:45 C'est incroyable ce qui se passe.
00:50:47 Là, c'est l'un des sujets majeurs.
00:50:49 C'est même plus une arnaque, là.
00:50:51 À ce niveau-là, à cette ampleur-là,
00:50:53 cette surface, ce phénomène-là,
00:50:55 est immense. Bon, alors, quand on dit faire attention,
00:50:57 je ne sais pas ce qu'il faut faire.
00:50:59 C'est-à-dire, vous me dites "faites attention",
00:51:01 qu'est-ce que je peux faire ?
00:51:03 Si le site internet de votre mutuel se fait hacker,
00:51:05 vous ne pouvez rien faire.
00:51:07 C'est ça. Bon. Alors, il ne faut pas s'armer
00:51:09 pour autant, attention, sur ce sujet dont je vais
00:51:11 parler, il ne faut pas se faire justice soi-même.
00:51:13 Si, de logiciel protecteur.
00:51:15 Oui, voilà, cette protection-là.
00:51:17 Mais là, c'est un sujet, Grégory Joron
00:51:19 voudrait avoir votre expertise sur ça.
00:51:21 De plus en plus de Français
00:51:23 qui ont le sentiment, ou plus que le sentiment,
00:51:25 ils sentent véritablement que
00:51:27 l'État ne répond plus, ne leur garantit plus
00:51:29 justement la sécurité qui est le premier
00:51:31 des droits, et ces personnes
00:51:33 vont s'armer, chercher à s'armer, ce qui n'est pas
00:51:35 évident. Vous ne vous rentrez pas
00:51:37 dans une armurier, vous demandez une arme et vous
00:51:39 la sortez. C'est une tendance en tous les cas
00:51:41 apparemment qui est en train de s'installer,
00:51:43 de s'enraciner, et nous avons
00:51:45 mené une enquête dans une armurier
00:51:47 parisienne, c'est un reportage de Thibault
00:51:49 Marcheteau, regardez.
00:51:51 Dans cette armurier parisienne,
00:51:53 la demande d'accessoires d'autodéfense
00:51:55 représente une partie importante des ventes.
00:51:57 Ce qui se vend le plus
00:51:59 sont vraiment les bombes
00:52:01 de défense, qui existent dans plusieurs tailles.
00:52:03 Des bombes au poivre,
00:52:05 des sprays lacrymogènes ou encore des pistolets
00:52:07 à balles en caoutchouc, tous sont
00:52:09 utilisables sous certaines conditions.
00:52:11 Les clients de l'armurier cherchent
00:52:13 avant tout à être équipés en cas d'agression.
00:52:15 Les policiers mettent du temps à intervenir
00:52:17 parce qu'il y a des encombrements, parce qu'ils sont
00:52:19 très sollicités.
00:52:21 On a vu le Garde-Lyon, ce ne sont pas
00:52:23 les policiers qui sont intervenus les premiers.
00:52:25 Ils savent très bien que la meilleure
00:52:27 solution, c'est d'avoir quand même
00:52:29 en premier lieu une bombe
00:52:31 de défense sur eux, et je pense
00:52:33 qu'il y a beaucoup de personnes que ça rassure.
00:52:35 Thibault vient acheter de nouveaux accessoires
00:52:37 d'autodéfense pour se parer à toute éventualité.
00:52:39 C'est préventif et je ne veux pas
00:52:41 me sentir bête si un jour il y a une situation dangereuse
00:52:43 chez moi. J'ai une petite fille en bas âge,
00:52:45 j'ai une femme, je vais pouvoir
00:52:47 les défendre s'il se passe quelque chose.
00:52:49 Dans cette armurier, comptez entre 15
00:52:51 et 45 euros pour être équipés.
00:52:53 Alors, tendance lourde,
00:52:55 on va l'analyser politiquement,
00:52:57 mais d'abord de manière pragmatique,
00:52:59 Grégory Giron, à quoi
00:53:01 on a droit ? Comment ça se passe ?
00:53:03 D'abord il faut un permis
00:53:05 de port d'armes, mais est-ce que
00:53:07 un taser par exemple,
00:53:09 ou une bombe au poivre,
00:53:11 c'est possible ? Alors une bombe au poivre, oui.
00:53:13 Ce sont des armes qui sont
00:53:15 catégorisées, c'est les catégories D en fait.
00:53:17 Donc ce ne sont pas des permis.
00:53:19 On va étudier ça surtout au cas par cas.
00:53:21 Si vous avez un motif légitime qui explique
00:53:23 le transport en dehors de votre domicile,
00:53:25 dans votre sac à main par exemple,
00:53:27 parce qu'il est tard le soir et que vous
00:53:29 vous sentez plus en sécurité, je pense qu'il n'y aura
00:53:31 pas de problème globalement.
00:53:33 Par contre si vous êtes un
00:53:35 jeune adulte de 20 ans en pleine journée
00:53:37 dans le métro,
00:53:39 et en groupe, ça peut poser
00:53:41 d'autres questions aux policiers.
00:53:43 Je pense que ça fait partie aussi du discernement
00:53:45 et
00:53:47 du professionnalisme
00:53:49 de mes collègues pour analyser ces situations-là.
00:53:51 Mais on ne peut pas avoir n'importe quoi.
00:53:53 Un taser, ce n'est pas possible fort heureusement.
00:53:55 Un couteau, ce n'est pas possible
00:53:57 fort heureusement. Ce sont encore une fois
00:53:59 des armes qui sont disponibles.
00:54:01 Oui, d'accord. Les crantés,
00:54:03 ce qui sont vraiment des armes de guerre.
00:54:05 Les gens se baladent avec des couteaux, si vous saviez.
00:54:07 Ne serait-ce qu'à l'accueil des tribunaux,
00:54:09 alors qu'ils viennent en audience,
00:54:11 ils sont fouillés et on leur enlève des couteaux.
00:54:13 C'est assez réel pour l'avoir vu encore
00:54:15 il n'y a pas si longtemps.
00:54:17 Je vais prendre la défense de ceux qui ont des couteaux.
00:54:19 Mais je voyais un agriculteur.
00:54:21 Autrefois, chaque agriculteur,
00:54:23 chaque membre de la France rurale
00:54:25 avait son aguiole
00:54:27 et son verre à pnée.
00:54:29 On a un opinel.
00:54:31 Quand vous allez au Champignon, vous avez le droit d'avoir aussi un couteau à champignons.
00:54:33 Je reparle encore une fois de discernement.
00:54:35 J'imagine que ce n'est pas de ces couteaux-là que vous parlez.
00:54:37 Je ne parle pas.
00:54:39 L'opinel, c'est justement le couteau à la mode dans les baillards.
00:54:41 C'est une tendance lourde.
00:54:43 C'est une tendance de fond.
00:54:45 Je trouve qu'elle dit beaucoup
00:54:47 de quelque chose qui s'enracine,
00:54:49 qui est en train de s'installer.
00:54:51 La sécurité, c'est le premier des droits.
00:54:53 On ne peut pas...
00:54:55 - C'est le droit de l'état.
00:54:57 - On ne peut pas factuellement dire qu'il y a
00:54:59 entre 2018 et 2022
00:55:01 100 000 atteintes
00:55:03 et violences aux personnes de plus
00:55:05 en 4 ans.
00:55:07 On est passé de 250 000
00:55:09 à 350 000 faits constatés.
00:55:11 Ça, c'est réel.
00:55:13 Ce n'est pas un sentiment, c'est une réalité.
00:55:15 Forcément, il y a
00:55:17 une analyse qui est faite
00:55:19 et les gens le voient bien.
00:55:21 Et forcément, je crois qu'en effet,
00:55:23 il y a des moments où, dans certains endroits,
00:55:25 dans les grandes villes, etc.,
00:55:27 il y a des fois un sentiment d'insécurité
00:55:29 qui pousse les gens...
00:55:31 - Pas qu'un sentiment, vous le savez mieux que moi.
00:55:33 Et pas que dans les grandes villes.
00:55:35 - Oui, et pas que dans les grandes villes.
00:55:37 Il y a aussi les cambriolages, tout ça.
00:55:39 Et qui pousse les gens, malheureusement,
00:55:41 à s'armer.
00:55:43 Il y a aussi le pendant de ça.
00:55:45 Vous l'avez dit, et moi je le répète.
00:55:47 Attention, il y a la police, il y a le 17,
00:55:49 il y a des patrouilles, ça fonctionne.
00:55:51 Il y a une affaire qui vient de sortir,
00:55:53 qui est arrivée ce matin, dans un commissariat parisien,
00:55:55 j'en dirai pas plus, il y a quelqu'un qui a pris
00:55:57 un coup de couteau parce qu'il a été pris pour un cambrioleur.
00:55:59 Et vraisemblablement, ça n'en est pas un.
00:56:01 Donc c'est aussi ce qui arrive, malheureusement,
00:56:03 parce qu'on s'arme, parce qu'on pense
00:56:05 devoir se protéger de tout
00:56:07 et qu'on analyse mal la situation
00:56:09 parce qu'on n'est pas des professionnels.
00:56:11 Et je n'ai pas envie qu'on ait une société
00:56:13 qui s'américanise.
00:56:15 Là, le responsable, c'est évidemment l'État,
00:56:17 c'est évidemment les moyens qui doivent être donnés
00:56:19 à la police régalienne et républicaine
00:56:21 et de nous donner les moyens d'être partout.
00:56:23 Et quand c'est fait, je redonne cet exemple d'hier,
00:56:25 j'imagine qu'on m'en parlait, à Noisille-Grand, par exemple,
00:56:27 mes collègues, en 7 minutes, ils étaient sur place,
00:56:29 ils ont fait ce qu'il fallait faire et ils ont sauvé
00:56:31 une maman et un enfant.
00:56:33 Et je pense que c'est surtout ça qu'il faut retenir
00:56:35 quand la police est là, quand la police occupe le terrain,
00:56:37 quand elle a les moyens de faire son boulot,
00:56:39 la sécurité est assurée. C'est malheureusement pas le cas partout,
00:56:41 c'est une réalité.
00:56:43 Vous avez dit une américanisation et vous le voyez comme une dérive,
00:56:45 c'est vrai, alors je ne compare absolument pas,
00:56:47 parce que ce dont je vais parler,
00:56:49 c'est le plus grand, comme l'a dit
00:56:51 le président de la République,
00:56:53 actes, enfin crimes,
00:56:55 antisémites du siècle, ce sont des attaques barbares,
00:56:57 mais beaucoup aujourd'hui,
00:56:59 alors en Israël, c'est paroxystique,
00:57:01 la tendance dont on parle là, ça n'a rien à voir,
00:57:03 c'est-à-dire qu'en Israël, tout le monde est en train,
00:57:05 véritablement, quasiment tout le monde
00:57:07 est en train de s'armer, etc.
00:57:09 Le traumatisme est très très profond,
00:57:11 mais beaucoup en France ont fait aussi une sorte de transposition,
00:57:13 et si une telle attaque se passait,
00:57:15 qu'est-ce qu'on fait ?
00:57:17 Si ça se passe dans un village,
00:57:19 même en centre-ville,
00:57:21 pardonnez-moi, dans des grandes villes,
00:57:23 mais si ça se passe dans des endroits un peu plus reculés,
00:57:25 qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ?
00:57:27 Même si la police se déploie très rapidement,
00:57:29 dans certaines zones, forcément, elle se déploie moins rapidement,
00:57:31 Grégory Joron,
00:57:33 et cette hantise-là, depuis le 7 octobre,
00:57:35 je pense que c'est lié à cette situation.
00:57:37 Depuis le 7 octobre,
00:57:39 même depuis les attentats de 2015 en France,
00:57:41 ce qu'avait dit Donald Trump sur le Bataclan,
00:57:43 il avait dit que si quelqu'un avait eu un pistolet,
00:57:45 il n'aurait peut-être pas eu le Bataclan, ce qui était une bêtise.
00:57:47 Mais en tout cas, c'est une idée qui infuse quand même,
00:57:49 et je pense que...
00:57:51 - Ah non, c'était pas une bêtise !
00:57:53 - C'est plus compliqué que ça.
00:57:55 Les terroristes étaient très lourdement armés,
00:57:57 rien ne dit, c'est une hypothèse,
00:57:59 que si un type avait eu un pistolet,
00:58:01 il aurait empêché les attentats.
00:58:03 - Mais vous ne pouvez pas, à l'inverse,
00:58:05 empêcher quelqu'un de se dire qu'il aurait pu se protéger.
00:58:07 - Bien sûr, mais vous voyez bien
00:58:09 que ce que vous apprendre sur ce type de débat-là,
00:58:11 ça montre surtout... - C'est d'accord, c'est sensible.
00:58:13 - Ce qui est intéressant d'analyser, c'est ce que ça dit de la société,
00:58:15 plus encore que le débat sur, logistiquement,
00:58:17 est-ce qu'un pistolet permet d'arrêter trois types avec des armes gourdes.
00:58:19 Le vrai sujet, c'est de se dire,
00:58:21 pourquoi est-ce que nos compatriotes se disent
00:58:23 qu'ils seront plus en sécurité
00:58:25 avec des choses dans leur sac à main
00:58:27 ou de côté pour se défendre,
00:58:29 et qu'est-ce que ça dit de notre société
00:58:31 et de l'ensauvagement qui y règne ?
00:58:33 - On n'a pas de données sur, et fort heureusement,
00:58:35 en fonction de quelle catégorie de Français,
00:58:37 de leur origine, de leur croyance,
00:58:39 mais je parie que beaucoup de Français juifs,
00:58:41 ont ce réflexe aujourd'hui,
00:58:43 ayant vu ce qui s'est passé quand même,
00:58:45 pardonnez-moi, mais on est totalement désarmés,
00:58:47 on se dit "on rentre dans votre foyer,
00:58:49 dans ce cas de plus intime, envoyez vos enfants".
00:58:51 - C'est ça, c'était une attaque domestique.
00:58:53 Moi, j'ai été très frappée, je ne sais pas si vous avez vu
00:58:55 ce film sur le 7 octobre que montrait
00:58:57 l'ambassade d'Israël, c'est vrai qu'on voit
00:58:59 deux petits garçons avec leur père
00:59:01 qui sont complètement démunis,
00:59:03 qui sont saisis, j'ai été spécialement frappée
00:59:05 par ces deux petits garçons, saisis vraiment
00:59:07 au saut du lit,
00:59:09 et comment voulez-vous empêcher
00:59:11 que les Français de confession juive,
00:59:13 mais tous les Français se posent
00:59:15 la même question, et le devoir des parents,
00:59:17 c'est de dire "moi, j'ai envie
00:59:19 de protéger mon enfant",
00:59:21 vous savez qu'on l'a appris après, mais il y a quand même eu un procès
00:59:23 de djihadistes
00:59:25 qui visait un village près de Brest,
00:59:27 je ne sais pas si vous vous souvenez
00:59:29 de cette affaire,
00:59:31 et c'est un signe de la décivilisation,
00:59:33 parce que dans une société civilisée,
00:59:35 de fait,
00:59:37 la violence légitime
00:59:39 est déléguée à la police
00:59:41 et aux forces de l'ordre, et à l'État,
00:59:43 et à la justice, mais si
00:59:45 il ne fait plus son travail,
00:59:47 je parle plutôt de la justice,
00:59:49 et bien évidemment, les Français
00:59:51 se disent "on reprend cette délégation".
00:59:53 Point.
00:59:55 - Est-ce qu'il n'y a pas aussi un problème avec cette contestation
00:59:57 de la légitimité
00:59:59 qu'a la police dans notre pays,
01:00:01 justement, de maintenir l'ordre
01:00:03 depuis une dizaine d'années ?
01:00:05 - Je précise à chaque fois,
01:00:07 c'est un sujet tellement sensible,
01:00:09 c'est un petit peu évident
01:00:11 qu'on ne se fait pas justice soi-même,
01:00:13 je préfère le dire, mais je préfère aussi,
01:00:15 en disant ça, être responsable
01:00:17 et analyser aussi ce que dit
01:00:19 cette tendance, parce qu'il ne faut pas la masquer,
01:00:21 ça ne sert à rien de dire "écoutez,
01:00:23 n'en parlons pas, il y a un risque,
01:00:25 on s'américanise", non, c'est pourquoi.
01:00:27 - La société française est de plus en plus violente,
01:00:29 il n'y a qu'à voir les stats de la délinquance
01:00:31 et de la criminalité, elles sont sorties la semaine derrière
01:00:33 ou il y a 15 jours, elles sont désastreuses.
01:00:35 Heureusement qu'Éric Dupond-Moretti
01:00:37 parlait de fantasmes en ce qui concerne
01:00:39 l'insécurité. Mais quand vous voyez
01:00:41 ce qui est arrivé par exemple
01:00:43 au couple Tapie, M. et Mme Tapie,
01:00:45 torturés, tabassés chez eux
01:00:47 pour se faire voler, vous ne comprenez pas que les gens,
01:00:49 ils ont peut-être envie d'avoir
01:00:51 un taser à domicile
01:00:53 ou un pistolet à balles caoutchouc,
01:00:55 etc., vous ne les comprenez pas ?
01:00:57 Moi je comprends qu'ils ont envie de...
01:00:59 Et quand vous pouvez prendre maintenant un couteau un peu n'importe où
01:01:01 dans la rue, moi je comprends que les gens
01:01:03 aient envie de se dire, au cas où,
01:01:05 et je termine sur un mot, rappelez-vous ce type
01:01:07 qui arrête un de ses cambrioleurs,
01:01:09 qui l'immobilise au sol, je crois qu'il lui a même pas
01:01:11 mis un coup de poing, les gendarmes
01:01:13 ou les policiers arrivent, il a été plus lourdement
01:01:15 condamné que son cambrioleur pour séquestration.
01:01:17 Est-ce que vous vous rendez compte
01:01:19 à quel point, je vais citer François Bayrou,
01:01:21 le déconomètre fonctionne à plein tube ?
01:01:23 - Oui, non mais le sujet
01:01:25 n'est pas tant de comprendre les gens,
01:01:27 moi je suis d'accord avec Philippe, bien sûr qu'on comprend que les gens soient anxieux
01:01:29 et qu'ils ont envie de se protéger, c'est justifié.
01:01:31 Le sujet c'est pourquoi est-ce que l'État
01:01:33 est suffisamment défaillant pour qu'on en soit
01:01:35 arrivé à cette situation, pour essayer
01:01:37 d'éviter que ça continue. Et vous savez, c'était
01:01:39 les travaux de Régis Debray dans "Les loges des frontières",
01:01:41 vous connaissez bien Sonia, où il expliquait que
01:01:43 lorsque les frontières étaient abaissées au pourtour de nos pays,
01:01:45 c'était les frontières du coin de la rue. Et les frontières
01:01:47 du coin de la rue, c'est les digicodes, c'est les barreaux aux fenêtres,
01:01:49 c'est les QR codes pour aller faire tout et n'importe quoi,
01:01:51 et qu'une fois c'est devant l'école,
01:01:53 et après on en vient à des discussions
01:01:55 complètement saugrenues et ubuesques, où on se dit
01:01:57 "Ah bah oui, il faut peut-être un vigile devant l'école,
01:01:59 ah bah oui, au bal de Crépole, il y avait un vigile devant la porte."
01:02:01 - Je peux vous donner un exemple ? - C'est terrible d'en arriver là.
01:02:03 - Je vous donne un exemple, je veux pas être démago,
01:02:05 mais je vous le donne. Il y a eu un individu
01:02:07 qui est sous le coup du no-QTF,
01:02:09 qui a pénétré une école maternelle,
01:02:11 me semble-t-il, enfin une école,
01:02:13 et il était muni de deux lames,
01:02:15 de cutter je crois, c'est ça.
01:02:17 Il a été interpellé,
01:02:19 puis relâché. - Par un policier au service.
01:02:21 - Puis il a été relâché.
01:02:23 Il est quand même rentré dans une école,
01:02:25 avec deux lames,
01:02:27 il est sous le coup du no-QTF.
01:02:29 - Et tout cela est légal, semble-t-il.
01:02:31 - Je dis pas, mais vous avez votre enfant à l'école,
01:02:33 on va pas flatter les bas instants,
01:02:35 mais on se dit "Mais dans ces cas-là,
01:02:37 comment vous réfléchissez ?"
01:02:39 Et donc, moi la question c'est comment on fait pour que ça ne se généralise pas,
01:02:41 c'est ça notre question, monsieur le ministre.
01:02:43 C'est pas de regarder,
01:02:45 on s'arme plus, c'est comment on fait
01:02:47 pour que la tendance ne s'alourdisse pas.
01:02:49 - Deux choses par rapport à tout ce qui vient d'être dit sur ce sujet.
01:02:51 D'abord, les juifs vivent un cauchemar.
01:02:53 Depuis le 7 octobre,
01:02:55 ils vivent un cauchemar, et d'ailleurs,
01:02:57 le nombre de juifs qui quittent la France pour aller s'établir en Israël
01:02:59 a doublé en proportion
01:03:01 sur la période du mois d'octobre à aujourd'hui.
01:03:03 Première chose.
01:03:05 Deuxième chose, sur la sécurité,
01:03:07 vous dites que l'État est défaillant.
01:03:09 Pas partout, cette nuit à Noisy-le-Grand,
01:03:11 la police a montré son efficacité, le dispositif...
01:03:13 - On ne parle pas de la police.
01:03:15 On parle du couple police-justice,
01:03:17 et on parle de l'État.
01:03:19 - Ce que je voulais vous dire...
01:03:21 - Ce sont des choix politiques qui se sont faits depuis 40 ans,
01:03:23 pas le rôle des policiers qui est admirable.
01:03:25 - Non, mais ce que je voulais vous dire, c'est qu'en zone rurale,
01:03:27 c'est plus compliqué. La police en zone urbaine,
01:03:29 elle intervient très vite, 7 minutes, cette nuit.
01:03:31 La gendarmerie en zone rurale, c'est beaucoup plus compliqué.
01:03:33 Vous avez un habitat épars, avec des hameaux, des villages.
01:03:35 Les gendarmes, même plein de bonne volonté,
01:03:37 efficaces, sur le terrain,
01:03:39 faisant des patrouilles, ils ne peuvent pas venir
01:03:41 dans 15, 20 minutes.
01:03:43 Ça met beaucoup plus de temps. Je comprends.
01:03:45 Je le déplore. Ça m'inquiète énormément.
01:03:47 On a parlé de la dérive américaine, monsieur le policier.
01:03:49 Vous avez raison. Il ne faudrait pas qu'on en arrive
01:03:51 à l'américanisation de la société française.
01:03:53 Mais je comprends que les gens,
01:03:55 parce qu'ils ont peur,
01:03:57 ont envie parfois de se défendre eux-mêmes.
01:03:59 C'est très triste, c'est très inquiétant, mais c'est une réalité.
01:04:01 - Je vais vous montrer l'extrême.
01:04:03 On va partir au Salvador.
01:04:05 - Oui, bien.
01:04:07 - Allez-y, Gabriel.
01:04:09 - Je voulais simplement rappeler cette parole
01:04:11 de ce monsieur qui s'était fait agresser
01:04:13 chez lui à Montargis, vous vous souvenez, au moment des émeutes.
01:04:15 Il avait dit "je préférerais encore être au tribunal
01:04:17 que d'être celui pour lequel on fait
01:04:19 une marche blanche".
01:04:21 C'était une parole qu'il faudrait
01:04:23 entendre et
01:04:25 à laquelle il faudrait répondre.
01:04:27 - Nous sommes d'accord. Des méthodes brutales
01:04:29 au Salvador pour lutter contre la grande violence.
01:04:31 Alors là, des gangs
01:04:33 avec une hyper-violence, des civilisations.
01:04:37 J'allais dire
01:04:39 la même violence aussi,
01:04:41 mais on la retrouve aussi dans notre pays.
01:04:43 - Avec des facteurs différents.
01:04:45 - Voilà, avec des facteurs extrêmement différents.
01:04:47 Des méthodes aussi, vous allez le voir.
01:04:49 Regardez, parce que quand même,
01:04:51 c'est particulier, on va dire, des méthodes radicales.
01:04:53 Et vous nous direz ce que vous en pensez.
01:04:55 - Une main de fer dans un gant de velours.
01:04:59 Derrière son style décontracté,
01:05:01 Naïb Boukele est intraitable face aux gangs.
01:05:05 En 2022, après une flambée de violence
01:05:07 à l'origine d'au moins 87 morts,
01:05:09 le président du Salvador
01:05:11 est au chevet d'un pays gangréné par le crime.
01:05:13 - Le Salvador avait des métastases,
01:05:19 mais nous avons fait de la chirurgie,
01:05:21 de la chimiothérapie, de la radiothérapie
01:05:23 et nous guérirons du cancer des gangs.
01:05:25 - Quartier confié à l'armée,
01:05:31 arrestation de 75 000 gangsters,
01:05:33 construction d'une méga prison
01:05:35 de 40 000 places,
01:05:37 le régime d'exception a fait l'effet
01:05:39 d'un électrochoc.
01:05:41 Le taux d'homicide a même été divisé
01:05:43 par 35, du jamais vu depuis 3 décennies.
01:05:45 Une fierté pour celui qui se définit
01:05:49 avec ironie comme le dictateur
01:05:51 le plus cool au monde.
01:05:53 - Nous étions le pays le plus dangereux au monde.
01:05:57 Aujourd'hui, nous sommes le pays
01:05:59 le plus sûr de l'ouest de la planète.
01:06:01 - Grâce à sa politique sécuritaire,
01:06:03 Nayib Boukeli et ses opposants
01:06:05 enchaînent les succès électoraux.
01:06:07 Avec une cote de popularité
01:06:09 de plus de 90%,
01:06:11 les Salvadoriens sont unanimes.
01:06:13 - Beaucoup de gens pensent
01:06:17 que c'est une dictature,
01:06:19 mais si c'était une dictature,
01:06:21 elle serait excellente.
01:06:23 - Aujourd'hui, c'est plus sécurisé,
01:06:25 on voit la différence.
01:06:27 - Depuis son élection en 2019,
01:06:29 le gouvernement renonce les conditions
01:06:31 de détention des prisonniers
01:06:33 et des arrestations arbitraires.
01:06:35 - Des méthodes radicales.
01:06:39 Entre des méthodes radicales,
01:06:41 et une forme de renoncement,
01:06:43 il y a un juste milieu.
01:06:45 - Quand la situation s'empire
01:06:47 aussi gravement qu'elle s'est empirée
01:06:49 au Salvador,
01:06:51 ça porte au pouvoir des gens
01:06:53 comme ce monsieur,
01:06:55 qui sont mûs par des vocations
01:06:57 et par des idées.
01:06:59 - Il a dit qu'il avait regagné
01:07:01 à 85%, on ne sait même pas
01:07:03 à combien il a gagné.
01:07:05 Ce sont des scores de dictateurs.
01:07:07 - Si on fait un sondage
01:07:09 sur l'insécurité,
01:07:11 la majorité de la population
01:07:13 est d'accord.
01:07:15 - Quand on dit des scores
01:07:17 de dictateurs,
01:07:19 il y avait des élections régulières
01:07:21 en France en 2002.
01:07:23 - Par contre,
01:07:25 quand on dit que les gangs font la loi,
01:07:27 les gens se réfugient derrière
01:07:29 la seule hypothèse
01:07:31 qui puisse permettre, la seule option,
01:07:33 la seule issue politique qui puisse y avoir.
01:07:35 En l'occurrence, quelqu'un qui rétablit l'ordre
01:07:37 sur le fondement quelque chose
01:07:39 qui est tout sauf les droits de l'homme,
01:07:41 les droits individuels, l'état de droit, etc.
01:07:43 Si les états de droit et les démocraties libérales
01:07:45 ne sont pas suffisamment fortes
01:07:47 pour endiguer les phénomènes insécuritaires,
01:07:49 voilà ce qui peut se produire.
01:07:51 C'est pour ça que je dis qu'il faut agir
01:07:53 pour éviter ce genre d'énergumènes
01:07:55 qui arrivent au pouvoir.
01:07:57 C'est pour ça que les démocraties libérales
01:07:59 devraient peut-être faire quelque chose.
01:08:01 - Comment vous réagissez ?
01:08:03 - Je vais compléter,
01:08:05 parce que je suis assez d'accord
01:08:07 avec ce que vient de développer Paul.
01:08:09 Je crois qu'on est capable de le faire.
01:08:11 On l'a vu il y a un an, à peine un an,
01:08:13 la réaction de l'institution judiciaire
01:08:15 après les émeutes.
01:08:17 - Capable ?
01:08:19 - Oui, on est capable.
01:08:21 On se plaint toujours de la faiblesse
01:08:23 du peine pénale.
01:08:25 - Si on veut, on peut.
01:08:27 - L'institution judiciaire a montré
01:08:29 que si elle voulait, elle pouvait.
01:08:31 Premièrement.
01:08:33 Deuxièmement, si on est une démocratie adulte,
01:08:35 il y en a qui ont choisi des chemins assez clairs.
01:08:37 Le Canada a établi une quarantaine
01:08:39 de délits spécifiques, justement,
01:08:41 parce que la société refusait
01:08:43 l'usage des armes et les violences avec armes.
01:08:45 Le Canada y a répondu en se disant
01:08:47 "cette infraction-là, on va la traiter particulièrement".
01:08:49 C'est un chemin qu'on peut prendre,
01:08:51 je pense, sans renier notre État de droit,
01:08:53 sans renier nos institutions,
01:08:55 et qui pourrait, à mon avis, être très audible,
01:08:57 puisque ça amènerait, pour le coup,
01:08:59 un message très clair. Alors, ça ne nous évite pas
01:09:01 le risque terroriste, ça ne nous évite pas tout ça,
01:09:03 mais pour autant, la délinquance du quotidien,
01:09:05 comme on la connaît, la violence aux personnes,
01:09:07 et sa dérive, comme on la connaît, je crois que ça serait
01:09:09 quand même une réponse à temps.
01:09:11 - Au premier délit, la prison,
01:09:13 parce que ce n'est pas forcément radical,
01:09:15 et ça peut être du bon sens.
01:09:17 - Mais dans notre pays, on a une justice qui s'est adoucie,
01:09:19 parce que c'est le meurtre d'État d'ouci,
01:09:21 et aujourd'hui, on a un décalage énorme.
01:09:23 - Vous avez un président qui avait dit "des civilisations",
01:09:25 mais c'est tout, rien que le fait de prononcer le nom,
01:09:27 le mot suffit en France pour dire "écoutez, je l'ai prononcé,
01:09:29 donc voilà".
01:09:31 - C'est Alex Zonair, pas le Gercon.
01:09:33 - C'est ça de l'avoir dit, ça lui a tiré toute une polémique.
01:09:35 Alors, on n'est pas sortis de la guerre.
01:09:37 - Alors, restez avec nous, vous allez voir là une vidéo
01:09:39 qui va vous rappeler beaucoup de souvenirs,
01:09:41 et c'est notre ami Florian Tardif
01:09:43 qui l'a mis sur les réseaux sociaux avec...
01:09:45 - Il le tue sur Twitter, Florian,
01:09:47 c'est toujours du haut niveau.
01:09:49 - Toujours, évidemment.
01:09:51 Et puis je vous demanderai sur l'immigration,
01:09:53 on en a parlé tout à l'heure, mais que pensez-vous
01:09:55 de la répartition des migrants dans les campagnes ?
01:09:57 Nous sommes allés voir ce qui se passe dans plusieurs régions,
01:09:59 alors là, vraiment, il y a presque une unanimité.
01:10:01 Les Français, la question n'est pas tant,
01:10:03 c'est pourquoi on répartit les problèmes partout ?
01:10:05 Ce n'est pas la question de dire
01:10:07 qu'un migrant est un problème,
01:10:09 la question est de dire qu'on a tellement de problèmes
01:10:11 qu'on ne peut pas les répartir.
01:10:13 Quand on les répartit, on dilue les problèmes,
01:10:15 mais apparemment, c'est ce qui est voulu
01:10:17 dans certaines régions. Nous y sommes.
01:10:19 À tout de suite.
01:10:21 - Merci d'être avec nous. Dans quelques instants,
01:10:25 on vous dévoilera l'analyse politique
01:10:27 de Florian Tardif sur les réseaux sociaux.
01:10:29 Non, mais c'est très intéressant,
01:10:31 mais pas tout de suite. Alors, je vais vous donner
01:10:33 un indice, ça concerne François Bayrou,
01:10:35 et ça rappelle ce qui s'est passé
01:10:37 à la présidentielle de...
01:10:39 Il faut que je m'en soumets. 2002.
01:10:41 - C'était sa première. - Sa première.
01:10:43 Et pas sa dernière, parce que...
01:10:45 - Et pas sa réunité. - Ce ne sera pas sa dernière,
01:10:47 mais d'abord, l'estime avec vous, Mickaël.
01:10:49 - Les agriculteurs vont-ils à nouveau bloquer les routes
01:10:51 ce week-end ? Une semaine après la levée
01:10:53 des blocages, ils menacent de remonter
01:10:55 sur leur tracteur, car les mesures
01:10:57 annoncées par le gouvernement n'ont toujours pas
01:10:59 été mises en place. La Cour d'appel
01:11:01 de Toulouse ordonne une reprise de l'enquête
01:11:03 dans le meurtre de Delphine Jubilar.
01:11:05 Le parquet général avait formulé cette demande
01:11:07 pour de nouveaux éléments. Les enquêteurs ont notamment
01:11:09 demandé à entendre un témoin de dernière minute.
01:11:11 Et puis le Nouvel An chinois,
01:11:13 c'est ce week-end. Samedi marquera le passage
01:11:15 à l'année du dragon de bois, également appelé
01:11:17 Nouvel An lunaire ou fête du printemps.
01:11:19 Elle est accompagnée chaque année
01:11:21 de trois jours fériés en Chine
01:11:23 pour permettre aux Chinois de profiter
01:11:25 de leur famille.
01:11:27 - Ce sont des images d'archives avec les masques
01:11:29 ou c'est encore en ce moment ? Non mais je...
01:11:31 Vraiment ? Nouvel An lunaire.
01:11:33 Chez nous, c'est tous les jours.
01:11:35 - C'est la vie politique.
01:11:37 - C'est une fête permanente.
01:11:39 - Mais pareil, c'est une fête.
01:11:41 - C'est une fête, oui.
01:11:43 - C'est logique que ce Nouvel An lunaire
01:11:45 nous vivons sous une présidence jupitérienne.
01:11:47 - On m'a dit que c'était des images récentes
01:11:49 à l'aéroport. Ils ont gardé le masque.
01:11:51 Alors, floyant interdit,
01:11:53 sur les réseaux sociaux...
01:11:55 - J'ai bien fait de venir aujourd'hui,
01:11:57 j'ai l'impression.
01:11:59 - Non mais ça me rappelle,
01:12:01 si c'était passé, c'était un événement.
01:12:03 C'était un épisode
01:12:05 fameux de la campagne présidentielle
01:12:07 de 2002. Vous vous souvenez de la gifle ?
01:12:09 - C'était à Strasbourg, je crois.
01:12:11 - C'était une méthode un peu du Salvador.
01:12:13 - C'était à Strasbourg.
01:12:15 - Il avait pris beaucoup de poings.
01:12:17 Un garçon de 11 ans, il lui avait fait les poches
01:12:19 et paf !
01:12:21 On a la vidéo ou on a juste l'image ?
01:12:23 Ah, merci, on va la regarder.
01:12:25 - Aujourd'hui, c'est ce qu'il dit au gouvernement.
01:12:27 - Voilà.
01:12:29 - C'est ça l'analyse.
01:12:31 - Ça m'a fait penser à ça.
01:12:33 J'ai écouté l'entretien ce matin
01:12:35 de François Bayrou
01:12:37 et j'ai forcément pensé à ça.
01:12:39 - Vous avez raison.
01:12:41 - Après, il a tenté de faire les poches
01:12:43 du gouvernement aussi.
01:12:45 - Maintenant, on s'en partage.
01:12:47 - C'est vrai.
01:12:49 - C'est vrai.
01:12:51 - C'est vrai.
01:12:53 - On s'en partage.
01:12:55 - Nous sommes d'accord.
01:12:57 On parle des agriculteurs.
01:12:59 Vous voulez le sujet sur l'immigration,
01:13:01 la répartition, quand même ?
01:13:03 - C'est lié.
01:13:05 - Vous avez raison.
01:13:07 Tous nos sujets sont liés.
01:13:09 Mais regardons ce sujet sur le sondage
01:13:11 pour ensuite analyser,
01:13:13 en tout cas,
01:13:15 expliquer ou parler de ce projet
01:13:17 pour le dénoncer, ce projet de répartition
01:13:19 des migrants en province.
01:13:21 - Les Français ne souhaitent pas
01:13:23 de répartition des migrants.
01:13:25 Ni les migrants ne le souhaitent.
01:13:27 Généralement, ils préfèrent être dans
01:13:29 les centres-villes où ils ont parfois
01:13:31 ou de la famille, où il y a une possibilité
01:13:33 parfois de trouver du travail.
01:13:35 Et puis les Français, en général,
01:13:37 ne veulent pas de ces répartitions
01:13:39 et disent-ils des problèmes un peu partout.
01:13:41 - Cela fait près de deux semaines
01:13:43 que la loi immigration a été promulguée.
01:13:45 Objectif de cette loi,
01:13:47 contrôler l'immigration d'une part
01:13:49 pendant sa campagne de 2022.
01:13:51 Mais selon un sondage CSA réalisé
01:13:53 pour CNews, Europ1 et LogiDD,
01:13:55 l'immense majorité des Français
01:13:57 ne fait pas confiance au gouvernement
01:13:59 en matière d'immigration.
01:14:01 Sur 1000 personnes interrogées,
01:14:03 seulement 22% s'expriment confiantes
01:14:05 envers l'Etat pour maîtriser l'immigration.
01:14:07 Contre 77%.
01:14:09 Dans les rues de Paris, les avis sont mitigés.
01:14:11 - Absolument pas.
01:14:13 Ils font de l'affichage, mais ils n'ont
01:14:15 aucune volonté réelle de maîtriser l'immigration.
01:14:17 - Oui, car je pense que fermeté
01:14:19 et insertion vont de pair
01:14:21 dans une politique globale.
01:14:23 - Je pense qu'il faudrait
01:14:25 régulier un minimum l'immigration.
01:14:27 - Vous ne trouvez pas que ce soit le cas ?
01:14:29 - Pas trop, non.
01:14:31 - C'est dur, parce que je pense
01:14:33 que l'immigration, ce n'est pas un problème français,
01:14:35 c'est un problème européen.
01:14:37 Il faut qu'on se tienne tous les coudes.
01:14:39 L'Europe, mais l'Europe, l'Europe,
01:14:41 quand on voit ce qui se passe à Bruxelles.
01:14:43 - Selon ce sondage, c'est du côté
01:14:45 de la droite et du Rassemblement national
01:14:47 que le niveau de confiance est le plus faible.
01:14:49 Du côté de ses sympathisants du centre,
01:14:51 la majorité bénéficie d'un taux
01:14:53 de confiance de 51%.
01:14:55 - Et puis rappelons-nous du projet
01:14:57 qui est à l'oeuvre d'Emmanuel Macron,
01:14:59 l'exécutif de répartir
01:15:01 les migrants un peu partout
01:15:03 en France, et en particulier dans les zones rurales.
01:15:05 Et à l'époque, le président
01:15:07 avait dit que c'était un moyen de redynamiser
01:15:09 les espaces ruraux qui, eux, sont
01:15:11 en train de perdre de la population
01:15:13 et où, je cite encore, nous devons
01:15:15 fermer des classes, vraisemblablement
01:15:17 des écoles et des collèges. - Il avait raison.
01:15:19 - Il avait raison ? Pourquoi ?
01:15:21 - Il avait raison. Moi, je suis élu
01:15:23 d'un département où il y a des zones
01:15:25 en plein déclin démographique
01:15:27 et économique, évidemment.
01:15:29 Et à condition que la population locale
01:15:31 soit d'accord, ce qui est évidemment le plus difficile à obtenir,
01:15:33 j'en ai conscience, si la municipalité
01:15:35 le souhaite, je pense que l'idée n'est pas mauvaise.
01:15:37 Ça amène des générations nouvelles,
01:15:39 ça amène de la population,
01:15:41 ça permet de réouvrir des écoles,
01:15:43 ça peut aussi permettre d'avoir des gens
01:15:45 pour travailler
01:15:47 dans les secteurs agricoles,
01:15:49 ruraux. Je pense que l'idée n'est pas mauvaise.
01:15:51 Alors évidemment, si on diabolise
01:15:53 l'immigré en tant que tel, vous allez vous heurter
01:15:55 chaque fois. - Moi, je ne diabolise pas.
01:15:57 - Non, non, pas vous. - Non, non, nous, peu importe.
01:15:59 Je vois que dans la plupart des cas, les Français ne sont pas d'accord.
01:16:01 - Évidemment. - Vous pensez qu'ils diabolisent tous ?
01:16:03 - Non, mais...
01:16:05 - Il y a une musique de fond qui n'est pas favorable,
01:16:07 c'est vrai, à cette idée que je trouve, moi, pertinente
01:16:09 mais très difficile à mettre en oeuvre. - Plus qu'une musique de fond,
01:16:11 je crois que c'est aussi le résultat
01:16:13 de la façon dont ça a été mené. C'est-à-dire que c'est pas quelque chose
01:16:15 de nouveau, il ne faut pas croire que le gouvernement a innové
01:16:17 en voulant répartir l'immigration dans les campagnes.
01:16:19 Ça a été fait par Angela Merkel,
01:16:21 ça a été proposé il y a longtemps par Jean-Pierre Raffarin,
01:16:23 donc ce n'est pas une idée neuve. Et pour ce qui s'est passé
01:16:25 chez Angela Merkel, en Allemagne, dans les villages
01:16:27 dans lesquels il y a eu une immigration
01:16:29 très forte qui a été installée dans des villages, ça a été fait
01:16:31 d'abord d'une très mauvaise façon, puisque ça a été
01:16:33 fait massivement, et certains villages ont été
01:16:35 quasiment repeuplés par de l'immigration
01:16:37 si vous voulez, principalement une immigration
01:16:39 en plus venant des mêmes pays.
01:16:41 Et dans ces villages-là
01:16:43 et dans les villages aux alentours, pour le coup, le vote pour
01:16:45 l'AFD, qui est l'équivalent du Rassemblement National
01:16:47 en plus radical en Allemagne,
01:16:49 a explosé. Et donc ça a produit
01:16:51 l'effet inverse, puisque ça a produit non pas
01:16:53 des effets de vivre ensemble, mais des effets
01:16:55 d'affrontement et de
01:16:57 dépréciation des logements,
01:16:59 de conflits interpersonnels, etc.
01:17:01 Donc, la preuve par l'exemple
01:17:03 que fait comme ça, ça ne fonctionne pas.
01:17:05 Donc, le problème, c'est que c'est un peu la même chose
01:17:07 que le projet européen où on veut faire des clés de répartition.
01:17:09 On renonce à l'assimilation
01:17:11 d'une petite part d'immigrés,
01:17:13 on continue à miser sur l'immigration
01:17:15 de masse, et on se dit, comme il y en a trop dans les grandes villes
01:17:17 et que les grandes villes ont du mal à supporter
01:17:19 cette immigration massive et que ça crée des problématiques
01:17:21 de pauvreté, d'insécurité, etc.,
01:17:23 on va les répartir. Mais en fait, c'est
01:17:25 pas du tout la bonne logique. La bonne logique,
01:17:27 c'est la réflexion sur les flux à l'origine,
01:17:29 pour intégrer davantage et assimiler
01:17:31 davantage, mais mieux, parce qu'il y aura moins de gens.
01:17:33 Si vous continuez à prôner l'immigration massive
01:17:35 et qu'après vous dites, ah, ben, il y en a trop dans les grandes villes,
01:17:37 on va les mettre partout sur le territoire, vous allez juste
01:17:39 diffuser les problématiques qui sont inhérentes aux grandes métropoles.
01:17:41 - Sur le papier, l'idée peut être...
01:17:43 - Personne ne prône plus l'immigration massive.
01:17:45 - Pourtant, elle est là.
01:17:47 - Mais il y a un effet de saturation. C'est-à-dire que, comme on a constaté
01:17:49 qu'on ne pouvait plus accueillir l'immigration dans les grandes villes
01:17:51 parce qu'il y a un effet de saturation,
01:17:53 on est passé aux villes moyennes, avec
01:17:55 la politique de la ville, etc., et puis maintenant,
01:17:57 on est passé aux campagnes. Mais c'est déjà...
01:17:59 C'est ce qui se passe déjà.
01:18:01 Et moi, je suis terrifiée
01:18:03 pour les gens de la campagne qui souffrent
01:18:05 déjà de maux qui sont
01:18:07 enclavés sur le plan des transports,
01:18:09 le monde agricole
01:18:11 souffre également, et qui vont avoir
01:18:13 comme une double peine les maux
01:18:15 liés à cette
01:18:17 immigration massive, qui vont être sans fin, parce qu'en réalité,
01:18:19 il faut lire le bouquin de Stephen Smith,
01:18:21 nous n'en sommes qu'à l'apéritif
01:18:23 sur le plan des migrations.
01:18:25 Si nous continuons à faire cela...
01:18:27 - Il y a quelque chose qui me fera aller chez vous dans le pire.
01:18:29 - C'est considérer que les individus sont interchangeables.
01:18:31 - Ah, c'est ça. - D'ailleurs, on parle
01:18:33 de relocalisation, comme dans le monde économique.
01:18:35 Donc, on prend quelqu'un
01:18:37 qui est une pâche blanche, et on le met...
01:18:39 Enfin, que l'on considère comme une pâche blanche.
01:18:41 C'est insultant, tant pour les gens
01:18:43 qui viennent chez nous, que pour ceux qui sont
01:18:45 enracinés, les Français natifs,
01:18:47 qui ne sont pas
01:18:49 des pâches blanches, et ça n'y a pas une...
01:18:51 - Je peux poser une petite question ?
01:18:53 - Je vous laisse réagir.
01:18:55 Je ne comprends pas, si on met de côté
01:18:57 juste un instant la question de l'immigration,
01:18:59 mais pourquoi on n'essaie pas de résoudre
01:19:01 autrement que par ce sujet
01:19:03 le fait que les villages épérissent,
01:19:05 que les écoles ferment, que tout soit
01:19:07 dévitalisé ? Moi, c'est ça. C'est quelque chose
01:19:09 de facilité, que de dire "écoutez,
01:19:11 ben voilà, on a un trop-plein".
01:19:13 C'est insultant, je trouve. Ce sont des personnes,
01:19:15 évidemment, des femmes, etc. On va les mettre là
01:19:17 parce qu'il y a un trop-vide.
01:19:19 - Non, il y a une façon beaucoup plus positive d'envisager la question.
01:19:21 - Laquelle ?
01:19:23 - Prenez l'exemple d'un village de quelques centaines d'habitants.
01:19:25 Si vous installez deux familles,
01:19:27 deux familles avec quelques enfants,
01:19:29 mais les gens sont les premiers satisfaits
01:19:31 à avoir une nouvelle famille, avec des enfants à l'école,
01:19:33 et la famille...
01:19:35 - C'est la petite maison dans la prairie, là.
01:19:37 - Mais parce que souvent, ce ne sont pas des familles, André Vallini.
01:19:39 - C'est tellement négatif.
01:19:41 - Non, mais ce sont des hommes seuls, très souvent, je vous assure.
01:19:43 - Moi, je connais des exemples dans mon département de l'Isère,
01:19:45 où une ou deux familles s'intégraient dans un village,
01:19:47 et tout se passe très bien.
01:19:49 - Oui, on a plein d'exemples de personnes...
01:19:51 La question...
01:19:53 Vous avez entièrement raison sur cet aspect positif.
01:19:55 Mais là où je m'interroge,
01:19:57 c'est que c'est presque factuel.
01:19:59 Souvent, ce ne sont pas des familles, André Vallini.
01:20:01 Donc à un moment, ce ne sont plus des familles qui vont arriver.
01:20:03 Est-ce que ça pose un souci ou pas ?
01:20:05 - Ah, si vous amenez 50 hommes
01:20:07 de 20 ou 30 ans dans un village,
01:20:09 évidemment, ça fait peur à tout le monde.
01:20:11 - Oui, j'en ai bien compris.
01:20:13 - Malheureusement, c'est ce qui est en train d'arriver.
01:20:15 - Je ne parle pas de ça. Je parle de l'intégration de quelques familles dans les villages.
01:20:17 - Oui, on est tous d'accord.
01:20:19 - On parle d'une famille de réfugiés,
01:20:21 qui sont légaux comme tels,
01:20:23 comme réfugiés syriens.
01:20:25 J'ai des exemples aussi, comme André,
01:20:27 de gens qui vont être mis dans une commune moyenne
01:20:29 de 10 000 habitants. Vous mettez une ou deux familles,
01:20:31 évidemment que ça se passe bien.
01:20:33 Mais effectivement, moi j'habite un village de 150 habitants.
01:20:35 Vous mettez 30 personnes tout à coup comme ça,
01:20:37 parce qu'il y a un type dans un bureau à Paris
01:20:39 qui a dit "bon, il faut mettre 30 immigrés là",
01:20:41 évidemment que ça va déconstruire totalement
01:20:43 les équilibres du village.
01:20:45 - Je veux juste faire le rappeler que même dans les migrations
01:20:47 sud-sud, c'est la même problématique.
01:20:49 C'est pas la peine de dire que c'est l'Europe
01:20:51 ou la France, ou c'est...
01:20:53 Malheureusement avec des méthodes extrêmement brutales
01:20:55 par rapport aux migrants, ça n'a rien à voir.
01:20:57 Mais ça pose les mêmes problématiques partout.
01:20:59 Donc c'est pas la peine de dire parce que c'est en France
01:21:01 qu'il y a un racisme, une xénophobie.
01:21:03 Ce sont des vrais sujets.
01:21:05 - Il y a aussi des situations familiales qui ne fonctionnent pas.
01:21:07 Il y a des familles complètes qui arrivent dans des villages,
01:21:09 ça ne fonctionne pas.
01:21:11 Aussi, je crois qu'essayer de voir la réalité à travers des lignes
01:21:13 de lunettes roses, ça ne résout pas nos problèmes.
01:21:15 - Et avec des lunettes noires non plus.
01:21:17 - Pour Nuit Blanche, par exemple.
01:21:19 (Rires)
01:21:21 Non mais ceux qui passent des Nuits Blanches, ce sont les ministres
01:21:23 délégués qui attendent justement,
01:21:25 parce que je vais parler du remaniement, qui attendent
01:21:27 un coup de fil et parfois le coup de fil arrive, on leur dit
01:21:29 "Vite, vite, les cartons, hop, c'est parti".
01:21:31 C'est comme ça. On va pas pleurer d'ailleurs, c'est la vie.
01:21:33 - Oui, depuis hier soir, il y en a certains qui sont appelés
01:21:35 et en général, quand le téléphone sonne,
01:21:37 enfin, quand le téléphone a sonné hier soir...
01:21:39 - Il pleure. - Oui, le téléphone pleure.
01:21:41 - Je sais pas si ça arrive. Non mais, très sérieusement,
01:21:43 pour ceux qui nous regardent, ils se disent "ça fait un mois".
01:21:45 - Gabriel Attal, à Matignon, il n'y a pas un ministre
01:21:47 dédié au logement, qui est l'une des plus graves crises.
01:21:49 Il n'y a pas un ministre dédié à la santé.
01:21:51 - Au transport. - Il n'y a pas un ministre dédié
01:21:53 au transport. C'est quand même incroyable.
01:21:55 - C'est dingue. - Et tous les ministres
01:21:57 de plein... - 30 jours.
01:21:59 - Oui, un mois, c'est 30 jours, exactement.
01:22:01 - Je compte précisément maintenant.
01:22:03 Parce que vous savez, on a le même problème,
01:22:05 on fait des sujets remaniement tous les jours,
01:22:07 on attend la fumée blanche du côté de Matignon-Elysée
01:22:09 et maintenant, on compte, là on est à 30.
01:22:11 Demain, on sera à 31 et puis après demain, à 32.
01:22:13 - Ce qui est terrible, c'est quel signal aussi est envoyé
01:22:15 à la population. C'est-à-dire que, moi, j'imagine
01:22:17 les téléspectateurs qui nous regardent, mais à quoi servent
01:22:19 les ministres ? Si en fait, l'État arrive
01:22:21 finalement à se passer d'un ministre
01:22:23 des Pays-Port pendant... - On pose souvent la question.
01:22:25 - Non mais pendant 30 jours, à se passer d'un ministre
01:22:27 du logement pendant 30 jours... - Ils n'ont pas eu
01:22:29 de gouvernement pendant plusieurs mois, la Belgique...
01:22:31 - Il faut quand même se rendre compte de quelque chose, c'est que ça passe
01:22:33 comme les journalistes, mais vous demandez aux gens dans la rue
01:22:35 en fébrilement, "L'arrivée d'un énième secrétaire d'État, je vous assure que ça va prendre des heures."
01:22:40 - Non mais ce qui est bien avec le remaniement
01:22:42 comme cela, et surtout avec les sortants, c'est que les Français
01:22:44 vont pouvoir découvrir qui était leur ministre jusqu'à présent.
01:22:46 - Oh ! - Je suis un petit peu dur, peut-être.
01:22:48 - Bon. Autre sujet.
01:22:50 - Ah, parce que je fais une chose très courte. - Tu sais une citation, oui.
01:22:52 - Non, c'est pas une citation. - Bon, allez-y.
01:22:54 - Non mais, quand on voit que le discours de politique
01:22:56 générale a été fait avant même que l'ensemble
01:22:58 du gouvernement soit nommé, ce qui est bien, c'est que les ministres,
01:23:00 ils n'auront pas de marge de manœuvre,
01:23:02 ils savent déjà ce qu'il faudra faire. - Oui, mais bon, c'est déjà qu'ils n'en ont pas,
01:23:05 Monsieur David. - Mais là, ils en ont encore moins que d'habitude.
01:23:07 - Bon, allez. - Et quand ils étaient déjà pas du tout,
01:23:09 ça fait moins de pas du tout. - Ça grince, ça grogne,
01:23:11 et ça ne se calme pas du côté des agriculteurs.
01:23:13 Je voudrais en parler aussi avec Grégory Joron,
01:23:15 parce que vous avez vu ce face-à-face,
01:23:17 je ne vais pas le dire ainsi, mais en tous les cas, il y a eu des moments
01:23:19 qui étaient un peu compliqués pour...
01:23:21 avec les forces de l'ordre.
01:23:23 Non, non, non. Non, pas compliqué.
01:23:25 - Non. - Vous avez très bien géré les choses.
01:23:28 - Oui, non, mais il faut le dire. Et les agriculteurs aussi ont été,
01:23:31 évidemment, à la hauteur d'une situation qui reste compliquée.
01:23:35 Pour eux, je voudrais qu'on écoute le porte-parole de la coordination rurale.
01:23:38 Il s'inquiète de la non-application, d'une application tardive
01:23:41 des mesures annoncées par le gouvernement. Écoutons.
01:23:44 - Je pense que dès ce week-end, on va commencer à poser, je dirais,
01:23:48 des manifestations, des points de blocage.
01:23:50 Alors, on va plutôt aller sur le sud de la France,
01:23:52 parce qu'on s'est rendu compte qu'il ne fallait pas trop toucher
01:23:54 au col blanc de la région parisienne.
01:23:56 Donc, on va descendre, ce qui va aussi permettre peut-être aux CRS
01:23:58 d'aller un peu plus au soleil et un peu moins à l'eau.
01:24:00 Mais voilà, on va s'adapter.
01:24:02 Donc, comme j'ai dit, on ne dira pas ce qu'on va faire.
01:24:04 - En tout cas, il pense à vous.
01:24:07 - Les collègues sont contents d'aller au soleil. Il y a des solidarités.
01:24:10 - Là, ça montre aussi la méthode, je ne dis pas que de ce pouvoir,
01:24:14 parce que peu importe, je ne sais pas si c'est la marque
01:24:16 de tous les gouvernements, mais tout est,
01:24:18 vous nous l'aviez dit une fois, Florentin Ardif,
01:24:20 tout est appréhendé en séquence. C'est-à-dire la crise agricole, hop,
01:24:23 ça se calme, c'est une séquence qui est chassée.
01:24:25 On ouvre une autre séquence.
01:24:27 - Ça, c'est propre au gouvernement. C'est propre aux nouveaux gouvernements
01:24:29 successifs depuis même avant Emmanuel Macron.
01:24:31 - Aux nouveaux mondes. - Aux nouveaux mondes.
01:24:33 C'est plus nouveaux mondes que nouveaux gouvernements.
01:24:35 C'est-à-dire que c'est des communiquants.
01:24:37 - C'est vrai. Parfois, on se calme contre le bois dur de la réalité.
01:24:39 Là, ça revient. On va voir ce que ça va donner.
01:24:41 Vous avez des informations sur...
01:24:43 - Non.
01:24:45 - Vous n'êtes pas plus mobilisé.
01:24:47 - Pas de dispositif.
01:24:49 - Pas de dispositif. - Près de dispositif.
01:24:51 - On a commencé très doucement.
01:24:53 Le week-end où les agriculteurs bougeaient,
01:24:55 il n'y avait que 2 compagnies et demie de CRS sur Paris.
01:24:57 C'était très faible.
01:24:59 - J'ai été frappée par quelque chose.
01:25:01 Vous avez dit que ça s'est bien passé.
01:25:03 C'est vrai que ça s'est même bien passé
01:25:05 entre les agriculteurs et les forces de l'ordre.
01:25:07 Mais il y a eu des petites vidéos qui ont circulé.
01:25:09 On voyait des agriculteurs qui avaient été mis en garde à vue.
01:25:11 C'est une population, contrairement à d'autres,
01:25:13 qui n'a pas l'habitude
01:25:15 d'être en garde à vue.
01:25:17 C'est un peu l'opprobre d'être arrêté.
01:25:19 Ils l'ont vécu,
01:25:21 alors qu'en soi, il ne s'est pas passé grand-chose.
01:25:23 Ils ont été relâchés.
01:25:25 Mais ils l'ont vécu très mal,
01:25:27 un peu comme un déshonneur.
01:25:29 J'ai été très frappée par la petite séquence
01:25:31 notamment d'un père de famille
01:25:33 qui avait été mis en garde à vue avec son fils
01:25:35 et qui vivait ça vraiment très mal.
01:25:37 - Je crois qu'il n'y a pas de doute
01:25:39 que les policiers ont dû être en garde à vue.
01:25:41 - Bien sûr.
01:25:43 - Mais vous avez raison que le symbole
01:25:45 de la situation,
01:25:47 c'est très fort.
01:25:49 - Je crois que c'est la manière
01:25:51 dont n'importe quelle personne
01:25:53 de sensé le prendrait.
01:25:55 Si vous êtes placé en garde à vue,
01:25:57 je pense que vous le prendriez comme un déshonneur.
01:25:59 - Il y a d'autres populations
01:26:01 qui prennent la prison
01:26:03 un peu par-dessus la jambe.
01:26:05 C'est important de voir les différences de perception.
01:26:07 - C'est même rassurant.
01:26:09 - Il existe encore une population
01:26:11 qui se sent déshonorée.
01:26:13 - Ils sont trahis de secret.
01:26:15 - Ils n'ont sûrement pas bien dormi.
01:26:17 - Ils n'ont même pas été placés en cellule.
01:26:19 D'ailleurs, il n'y en avait pas assez
01:26:21 puisqu'il y avait beaucoup de monde.
01:26:23 Ils ont été dispachés.
01:26:25 Mais globalement, c'était très cordial.
01:26:27 - C'est l'essentiel.
01:26:29 En plus, c'est la même France.
01:26:31 - On souffre malheureusement de même mot.
01:26:33 - Les titres avec vous, Michael.
01:26:35 - La menace d'une grève à la SNCF
01:26:37 les 17 et 18 février.
01:26:39 Alors que les vacances débutent demain
01:26:41 pour la zone C, les syndicats dénoncent
01:26:43 la non-application d'un accord signé en 2022
01:26:45 qui prévoit notamment la présence systématique
01:26:47 de deux chefs de bord par TGV.
01:26:49 L'Etat va garantir 2 milliards d'euros
01:26:51 de prévaires aux entreprises pour faire face
01:26:53 au changement climatique.
01:26:55 Les ministres de l'économie et de la transition énergétique
01:26:57 l'ont annoncé ce matin.
01:26:59 Les entreprises pourront faire la demande
01:27:01 à partir de mars pour les prêts les plus importants
01:27:03 pour ceux inférieurs à 200 000 euros.
01:27:05 Et puis, deux ans de prison ferme pour un émétier
01:27:07 qui avait mis feu au tribunal d'Anières
01:27:09 au lendemain de la mort de Nahel.
01:27:11 C'est le tribunal de Nanterre qui s'est prononcé cette nuit.
01:27:13 Deux autres prévenus âgés de 20 ans
01:27:15 ont eux été relaxés.
01:27:17 - Merci, Michael. Je voudrais qu'on remercie aussi
01:27:19 parce que les téléspectateurs ne le voient pas
01:27:21 trois jeunes personnes extrêmement sages.
01:27:23 Stagiaires auprès de Boulevard Voltaire.
01:27:25 - Absolument.
01:27:27 Trois stagiaires découvertes.
01:27:29 - Ils nous ont fait la gentillesse.
01:27:31 - On avait du public.
01:27:33 - Et quel public ?
01:27:35 - On n'a pas eu nos applaudissements.
01:27:37 Je suis un peu déçu.
01:27:39 - Pour nous-mêmes, on s'applaudit.
01:27:41 Une citation pour terminer ?
01:27:43 - Pour terminer, comme on a Grégory Giraud,
01:27:45 une citation sur les fonctionnaires
01:27:47 mais qui ne concerne pas les policiers.
01:27:49 Je ne veux pas finir en garde à vue.
01:27:51 L'apthus révélateur en garde à vue.
01:27:53 C'était Georges Clemenceau qui disait
01:27:55 "Les fonctionnaires sont les meilleurs maris.
01:27:57 Quand ils rentrent le soir, ils ne sont pas fatigués.
01:27:59 Ils sont tous les mêmes."
01:28:01 - On embrasse tous nos téléspectateurs.
01:28:03 - C'était à l'époque de Clemenceau.
01:28:05 - Merci.
01:28:07 C'était un plaisir de vous avoir autour de la table.
01:28:09 A bientôt.
01:28:11 - A bientôt.
01:28:13 - Restez avec nous.
01:28:15 Remaniement imminent.
01:28:17 - Oui.
01:28:19 - Bien sûr.
01:28:21 - On n'a jamais été aussi proches.
01:28:23 - A bientôt.
01:28:25 *Rire*
01:28:25 ...