La pillule
Avec Christian JAMIN - Gynécologue, endocrinologue.
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00:00:00Cam4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:0614h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:14Ça semble assez incroyable pour nous les femmes des générations précédentes
00:00:18qui avaient accueilli la pilule comme une libération,
00:00:21puisqu'enfin nous pouvions faire l'amour sans prendre le risque d'être enceinte.
00:00:25Et je peux vous affirmer que c'était une révolution.
00:00:29Et puis le temps passe, les choses changent.
00:00:32Aujourd'hui, de plus en plus de jeunes femmes sont anti-pilules.
00:00:36Alors leurs arguments sont le plus souvent « c'est pas naturelle la pilule ».
00:00:40Alors certes, mais la nature a tout fait pour qu'on se reproduise
00:00:44et il me semble qu'il est plus judicieux de remercier la science
00:00:47qui nous a libérés de notre rôle de reproductrice.
00:00:50En tout cas, je vous propose en compagnie de Christian Jammach
00:00:53que nous fassions un bilan de la situation.
00:00:55D'abord, en quoi la pilule est néfaste pour les femmes
00:00:58ou pour l'environnement, parce qu'on entend ça aussi.
00:01:01Et puis, si on ne prend pas la pilule,
00:01:03quelles sont les alternatives aussi efficaces que la pilule en matière de contraception ?
00:01:08Autre question qu'on va pouvoir se poser.
00:01:11Alors on en parle avec vous bien sûr.
00:01:13Si vous êtes anti-pilule,
00:01:14eh bien moi je serais vraiment curieuse de connaître vos arguments.
00:01:17Donc je vous invite à venir témoigner
00:01:19et on verra si vos arguments tiennent la route
00:01:23face à notre spécialiste Christian Jammach, endocrinologue et gynécologue.
00:01:28Bon, bref, on parle vrai, on parle, on ose s'exprimer,
00:01:33on ose ne pas être d'accord, c'est sur Sud Radio,
00:01:35vous le savez, c'est notre numéro, le 0826 300 300.
00:01:39Christian Jammach, bonjour.
00:01:41Bonjour, voilà un sujet bien chaud, si je puis dire.
00:01:45Vous savez que j'adore les sujets chauds, Christian Jammach.
00:01:48Non mais je crois que c'est important de refaire un point
00:01:52parce qu'encore une fois, moi je ne suis pas scientifique, je ne suis pas médecin,
00:01:58je dis juste qu'est-ce que j'ai été heureuse de prendre la pilule
00:02:02et qu'est-ce que ça m'a libérée de cette angoisse d'être enceinte
00:02:06dont parlaient les générations précédentes.
00:02:09Et je me dis aujourd'hui, pourquoi ce rejet de la pilule ?
00:02:13On connaît quelques arguments, c'est pas naturel,
00:02:17c'est pas écologique, c'est pas nécessaire,
00:02:20on peut connaître son corps.
00:02:23Qu'est-ce que vous avez envie de dire à ceux qui nous écoutent ?
00:02:26Vous qui avez, je sais, travaillé notamment sur la pilule 3ème génération,
00:02:30ça vous dépend d'ailleurs ?
00:02:32Oui, et puis j'ai même été à l'origine de la pilule française
00:02:36avec de l'hormone naturelle, l'estradiol.
00:02:40Donc oui, c'est un sujet que je connais bien.
00:02:43Alors, c'est compliqué de répondre aux questions
00:02:46et d'ailleurs je préférerais répondre aux questions plutôt que de faire un exposé
00:02:49parce que ça pourrait être fastidieux.
00:02:52Parce que dans le rejet de la pilule, il n'y a pas d'autre mot.
00:02:56C'est-à-dire que les ventes dans le monde entier,
00:02:59c'est pas franco-français, c'est le monde entier,
00:03:02les ventes chutent depuis 15 ans à peu près, un peu plus même peut-être.
00:03:06Avant même l'affaire des pilules dites de 3ème génération,
00:03:10ça commençait à baisser.
00:03:13Et dans cette chute, il y a des arguments objectifs.
00:03:18C'est-à-dire, oui, il y a quelques risques avec la pilule
00:03:21qui sont très nettement inférieurs aux risques de la grossesse par exemple.
00:03:24Et puis, il y a des raisons, j'allais dire, plus psychologiques.
00:03:28Comme vous l'avez dit, c'est pas naturel.
00:03:31Quand j'expliquerai le mode de fonctionnement de la pilule,
00:03:36vous verrez que c'est la nature qui l'a inventée.
00:03:39Et puis, il y a des raisons objectives avec des risques très faibles,
00:03:46mais certes existants.
00:03:48Et puis, il y a des raisons plus psychologiques, comme je le disais.
00:03:51C'est-à-dire, c'est pas naturel.
00:03:54Et puis, il y a des choses qui sont très difficiles à prouver.
00:03:57Ça modifie mon caractère, ça modifie ma libido.
00:04:02Alors que c'est des arguments qu'on n'avait pas entendus pendant 40 ans, si je puis dire.
00:04:06Et puis, aujourd'hui, c'est quasiment des arguments dominants.
00:04:10Donc, c'est compliqué de répondre à tout ça
00:04:13parce que derrière, il y a...
00:04:16Dès que c'est psychologique, après tout, on peut accepter.
00:04:20Mais en même temps, ce n'est pas une preuve scientifique.
00:04:23Exactement.
00:04:24Et puis, en plus...
00:04:25Vous savez à quel point j'attache de l'importance au psychologique, moi.
00:04:28Et moi, au scientifique.
00:04:31Et quand même, on arrive à s'entendre.
00:04:33Donc, ça prouve qu'il y a quand même un pont entre les deux.
00:04:37Et donc, pour la preuve scientifique,
00:04:40c'est ce qu'on appelle des études en double aveugle avec placebo.
00:04:44Mais il n'est pas question de faire une étude avec un placebo
00:04:47parce que ça a déjà été fait dans des thèmes très particuliers.
00:04:51Et on a confirmé que la pilule était contraceptive
00:04:54parce que les femmes qui étaient sous placebo, il y a eu des grossesses.
00:04:58Donc, c'est très compliqué d'avoir des arguments objectifs avec la pilule
00:05:04parce que la femme qui prend la pilule n'est pas la même que celle qui ne la prend pas.
00:05:09Donc, déjà, son psychisme, ses attentes ne sont pas les mêmes.
00:05:13Donc, il y a beaucoup, beaucoup de difficultés d'interprétation des études.
00:05:18Bon, pour ce qui est des accidents, on les connaît.
00:05:20On sait qu'ils sont rares.
00:05:22On sait qu'il y a moins d'accidents avec la pilule qu'avec l'absence de pilule.
00:05:28Par exemple, on a pu démontrer dans des pays où on introduisait la pilule
00:05:34que plus les femmes utilisaient une contraception, plus la mortalité féminine diminuait.
00:05:39Parce que le taux de grossesse diminuait.
00:05:41D'accord, donc déjà, c'est un argument qui...
00:05:43Globalement, il est certain dans les études
00:05:48que les femmes qui ont une contraception au sens large
00:05:52ont moins de mortalité que les femmes qui n'en ont pas.
00:05:55Ce qui peut se comprendre d'ailleurs, puisque vous le dites, la grossesse c'est dangereux,
00:05:59les avortements c'est jamais anodin, enfin tout ça...
00:06:02Voilà, donc c'est pour ça que...
00:06:05Il y a aussi l'argument écologique.
00:06:08Alors oui, l'argument écologique c'est effectivement avec les hormones artificielles,
00:06:15c'est-à-dire ce qu'on appelle l'étine et le stradiol,
00:06:18on le retrouve dans les urines et quand la femme fait pipi, ça part dans la nature.
00:06:23Mais les centres d'épuration des égouts sont suffisamment bien faits
00:06:28pour que normalement ça ne passe pas dans la nature.
00:06:31Il y a eu une fois, je crois, un accident
00:06:34où on a vu effectivement un manque d'épuration
00:06:37et là on a pu prouver qu'effectivement les poissons avaient eu des modifications du sexe
00:06:44avec les urines qui y contenaient.
00:06:48Mais dans la vie de tous les jours, c'est pas vrai.
00:06:53Et alors, autre question importante,
00:06:54et puis après évidemment on va dialoguer avec les femmes ou les hommes d'ailleurs,
00:06:58parce que peut-être les hommes aussi ont leur mot à dire.
00:07:03Quels seraient les moyens de contraception aussi fiables,
00:07:07donc sur le plan contraceptif, on est bien d'accord, que la pilule ?
00:07:10Alors, j'allais dire tous et aucun.
00:07:15D'accord.
00:07:16Pourquoi tous ? Parce qu'on nous dit beaucoup que les méthodes naturelles fonctionnent.
00:07:21C'est vrai.
00:07:22C'est-à-dire que le taux de grossesse avec les méthodes dites naturelles
00:07:26où on compte les jours, où on saute en marche, etc.,
00:07:29on est à 3% de grossesse à peu près, c'est-à-dire une efficacité importante.
00:07:35Sauf que dans la vie quotidienne, c'est pas du tout comme ça que ça se passe,
00:07:38parce qu'il faut être d'une rigueur absolue dans ces méthodes dites naturelles.
00:07:44Et Dieu merci, quand on fait l'amour, on perd la tête.
00:07:47Et quand on perd la tête, on oublie d'être tout calculé, d'être rigoureux.
00:07:53Donc, quand on regarde les taux de grossesse avec les méthodes naturelles,
00:07:59on est à 3% par an quand c'est utilisé avec une rigueur absolue,
00:08:06et on est plutôt entre 20 et 40% de grossesse par an quand on les utilise par-dessus la jambe.
00:08:13Mais ce qu'on constate aujourd'hui aussi, c'est que l'IVG devient presque aussi un moyen de contraception.
00:08:19Et ce qui est quand même un peu triste, parce que je pense pas que là aussi,
00:08:23pour revenir sur le plan psychologique, ce soit totalement anodin de pratiquer un IVG,
00:08:28même si, bien sûr, il n'est pas question de remettre ça en question.
00:08:32Alors, bien sûr qu'il n'en est pas question.
00:08:34Sur le plan psychologique, effectivement, c'est plus ou moins bien vécu,
00:08:39et puis ça dépend beaucoup de l'avenir aussi.
00:08:41Parce que quand une femme a fait une interruption de grossesse,
00:08:44et qu'après elle n'a jamais été enceinte,
00:08:46c'est toujours terrible sur le plan psychologique quand elle voulait un enfant après.
00:08:52Mais globalement, l'interruption de grossesse a fait beaucoup de progrès aussi,
00:08:58mais il y a aussi des accidents comme avec tout.
00:09:01C'est-à-dire le fait de se lever le matin, c'est dangereux.
00:09:04Et donc il y a effectivement quelques rares accidents avec les interruptions de grossesse,
00:09:09comme il y a de rares accidents avec la pilule.
00:09:12Donc rien n'est anodin,
00:09:14mais globalement, on peut retenir que d'avoir une contraception,
00:09:17ça augmente la durée de vie.
00:09:19Alors, ce qui est intéressant, c'est que quand on vous écoute, Christian Jammart,
00:09:22et puis moi je ne suis pas surpris, je pense comme vous,
00:09:24il n'y a aucune raison d'être contre la pilule.
00:09:26Donc moi j'attends les arguments des auditrices.
00:09:30Qu'est-ce qui fait que la pilule est en régression constante ?
00:09:34On va essayer d'avancer ensemble,
00:09:37d'avancer pour que les femmes gardent leur liberté,
00:09:42leur liberté de faire ce qu'elles ont envie avec leur corps, évidemment.
00:09:47Liberté, oui, mais avec les connaissances qui permettent de faire le bon choix.
00:09:53Vous êtes là pour ça, Christian Jammart.
00:09:55On fait une petite pause, c'est Aurélie qui va commencer dans un instant avec nous.
00:09:59Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:10:03Vous nous faites vivre les matchs de la façon que vous les commentez.
00:10:05Que ce soit la première ou la deuxième, le top 14, c'est que du bonheur.
00:10:07Voyez, il n'y a pas besoin d'y voir avec vous, c'est comme si on y était.
00:10:10Sud Radio, parlons vrai.
00:10:17Christian Jammart est avec nous, nous évoquons la pilule aujourd'hui
00:10:21et on essaye de comprendre pourquoi elle est en régression permanente,
00:10:25de moins en moins de femmes l'utilisent.
00:10:28Et on vous invite évidemment à nous dire pourquoi vous avez arrêté la pilule,
00:10:32pourquoi vous êtes contre la pilule.
00:10:34Et c'est Aurélie qui commence le débat.
00:10:36Bonjour Aurélie.
00:10:38Bonjour Brigitte, bonjour Christian.
00:10:40Bonjour.
00:10:41Alors moi j'ai contribué à la régression de la pilule,
00:10:44mais pas pour des raisons que vous avez évoquées jusque là.
00:10:49J'ai commencé à prendre la pilule à 15 ans et demi.
00:10:53Et j'ai arrêté dès quand j'ai voulu des enfants.
00:10:57Oui, ça c'est une bonne raison, oui.
00:11:00J'en ai quatre.
00:11:02J'ai découvert que j'étais plutôt très fertile.
00:11:05Donc moi je suis très contente d'avoir pu bénéficier de la pilule
00:11:09parce que sinon je pense que les accidents...
00:11:13ça aurait été compliqué à gérer.
00:11:15Sinon vous auriez huit enfants.
00:11:17Peut-être, c'est ça.
00:11:20Donc j'ai eu des enfants dans la vingtaine et après 35 ans.
00:11:26Et donc mon troisième enfant, j'avais 36 ans.
00:11:33Et entre la troisième et le dernier,
00:11:37il était décidé qu'on les voulait rapprocher.
00:11:40Donc je n'ai pas repris la pilule.
00:11:43On a fait attention pendant ce laps de temps.
00:11:45Donc ils ont 15 mois d'écart.
00:11:47Donc on a attendu six mois entre les deux.
00:11:50Et une fois que j'ai accouché de mon dernier,
00:11:52je suis retournée voir mon gynécologue
00:11:54en disant maintenant je vais reprendre la pilule.
00:11:57Et là il m'a dit oui, mais madame maintenant vous avez 38 ans.
00:12:01Donc je ne veux plus vous prescrire à la pilule
00:12:05comme vous l'avez eu jusque là.
00:12:07C'était une histoire de dosage.
00:12:09Donc je vais vous donner une nouvelle pilule.
00:12:12Moi je suis toujours comme mes médecins me disent.
00:12:15Je suis en pleine confiance.
00:12:17Et là il m'explique que la plupart du temps,
00:12:21sur ce type de pilule,
00:12:23les dames n'ont plus ou très peu les règles.
00:12:26Et qu'il existe un pourcentage infime
00:12:28où c'est le cas contraire.
00:12:30Et il s'est avéré que j'ai fait partie de ce pourcentage là.
00:12:33Donc j'ai passé deux mois à avoir mes règles
00:12:36sans discontinuer.
00:12:39Pendant deux mois, avec des jours où c'était une des chutes du Niagara.
00:12:44J'étais amémiée, très fatiguée.
00:12:46Et puis c'est très agréable.
00:12:48Déjà qu'une semaine tous les mois ce n'est pas cool.
00:12:51Oui, bien sûr.
00:12:53Donc j'ai repris rendez-vous chez mon gynécologue.
00:12:56Il m'a dit, la pilule pour vous c'est ça.
00:12:59Donc je commençais à m'orienter vers un protocole
00:13:02pour me faire ligaturer les trompes.
00:13:05Et également il m'avait parlé de mon endomètre.
00:13:10Il pouvait intervenir pour que les règles que j'aurais seraient moins abondantes.
00:13:14Et puis on a quand même ouvert le débat à la maison
00:13:17avec mon jouet qui lui s'est renseigné de son côté
00:13:20pour faire une vasectomie.
00:13:22Et il a gagné au shifumi.
00:13:24On a discuté en vrai.
00:13:26C'est sûr que la vasectomie est moins abrasive que la ligature des trompes.
00:13:32Donc quand c'est une décision de couple, c'est tout à fait une bonne idée.
00:13:37Voilà, c'est ce qui s'est décidé.
00:13:40Voilà pourquoi j'ai arrêté la pilule.
00:13:43Mais je pense qu'effectivement, il vaut mieux prendre la pilule
00:13:47que ne jamais la prendre et user un peu trop de la pilule dans deux mains.
00:13:52Ou comme on disait, devoir avorter.
00:13:55J'avais un petit calendrier sur l'as de temps où il fallait qu'on fasse attention.
00:14:00Où je voyais mes périodes d'ovulation.
00:14:02Mais voilà, je n'étais pas non plus hyper sereine sur le sujet.
00:14:05Je ne suis pas certaine de les calculs.
00:14:08En même temps, vous étiez en couple et vous étiez prête à avoir un enfant.
00:14:11Donc s'il y avait eu, comme on dit, un accident, ça n'aurait pas été un drame.
00:14:14Ce n'était pas grave.
00:14:16Dans ce cas-là, on peut tout à fait comprendre qu'on fasse attention
00:14:21puisqu'on assume l'éventuel risque.
00:14:24C'est ça.
00:14:26Mais là, dans votre cas, j'entends quelqu'un qui n'est absolument pas anti-pilule.
00:14:31Ah bah du tout.
00:14:32Non, non.
00:14:34J'ai essayé d'interpréter tout ce que vous disiez.
00:14:40Effectivement, aujourd'hui, on a tendance à ne plus donner la pilule à partir d'un certain âge.
00:14:47Puisque les risques dont je parlais tout à l'heure dépendent beaucoup de l'âge et du poids.
00:14:52Donc, à partir du moment où on a dépassé la quarantaine et surtout si on a pris du poids,
00:14:59on préfère utiliser des pilules sans le moindre risque.
00:15:03C'est-à-dire ce qu'on appelle les POP.
00:15:05C'est-à-dire les pilules progestatives pures.
00:15:08Mais l'inconvénient, c'est que ça peut faire saigner et vous l'avez constaté.
00:15:13Donc, oui.
00:15:15Mais sinon, c'est des pilules formidables aussi.
00:15:18Mais ce que je trouve toujours intéressant, Christian Jamin,
00:15:21c'est qu'on est vraiment dans une période où on ne veut plus prendre le moindre risque.
00:15:26Alors que dans le cas d'Aurélie, bon, tout se termine très bien
00:15:30puisque votre mari a fait une vasectomie.
00:15:32Oui, mais dans votre cas, il était peut-être possible de reprendre une pilule
00:15:36comme celle que vous aviez avant.
00:15:38Vous aviez 38 ans, si j'ai bien compris.
00:15:41C'est pas moins que vous soyez très très grosse.
00:15:44Mais non, en plus j'avais beaucoup maigri.
00:15:47Donc, c'est par précaution finalement qu'on vous a donné une pilule
00:15:53qui n'était pas tout à fait celle qui vous convenait.
00:15:56Oui, ou vous aviez avec l'âge, ce qui est très fréquent,
00:15:59une anomalie de l'utérus, comme c'est extrêmement fréquent après 40 ans,
00:16:03qui s'appelle soit un fibrome, soit ce qu'on appelle une adénomiose
00:16:07et qui rende l'utilisation des hormones difficiles et du stérilet aussi d'ailleurs.
00:16:11Donc, bon après, c'est des problèmes médicaux.
00:16:16Là, on n'est plus dans le débat général.
00:16:19C'est ça.
00:16:20Moi, ça me va très bien de ne plus avoir à prendre ma pilule,
00:16:23de ne plus avoir à pincer.
00:16:25Voilà.
00:16:26Oui, bien sûr, mais dans votre cas, encore une fois,
00:16:29votre témoignage n'est pas anti-pilule.
00:16:31Non, vraiment.
00:16:33Au contraire, oui.
00:16:35Et encore une fois, moi, ce que j'apprécie dans votre témoignage,
00:16:39c'est ce dialogue dans le couple qui fait que vous trouvez une solution
00:16:43qui convienne à tous les deux.
00:16:45Et je crois que, contrairement à ce qu'on dit,
00:16:48beaucoup d'hommes sont ouverts à la vasectomie.
00:16:50C'est souvent qu'ils ne sont pas informés.
00:16:53Et puis, il existe ce qu'on appelle l'histoire naturelle de la contraception.
00:16:57C'est-à-dire, une adolescente aura tendance à utiliser beaucoup les préservatifs
00:17:02parce qu'elle se protège de partenaires qui ne sont pas fixes.
00:17:06Puis, vient le temps de la pilule.
00:17:08Puis, vient le temps de ce qu'on appelle les stérilets.
00:17:12Et puis, d'autres types de pilules.
00:17:14Donc, il ne faut pas être arquebouté sur une méthode.
00:17:18C'est-à-dire que dans l'histoire d'une femme,
00:17:21on passe de l'un à l'autre.
00:17:23Et quand c'est bien géré, en général, ça se passe très très bien.
00:17:28Merci en tout cas, Aurélie, de votre témoignage.
00:17:31Merci beaucoup. On va continuer dans un instant sur Sud Radio 0826 300 300.
00:17:35N'hésitez pas, vous aussi, à prendre la parole.
00:17:46Christian Jamin est avec nous, gynécologue endocrinologue.
00:17:49Vous avez des questions à poser sur la contraception,
00:17:52et plus particulièrement, évidemment, sur les pilules,
00:17:54puisque c'est un peu notre sujet aujourd'hui.
00:17:56Vous n'hésitez pas à nous rejoindre sur Sud Radio.
00:17:58C'est Cléa qui est avec nous. Bonjour, Cléa.
00:18:00Oui, bonjour, Christian. Bonjour, Brigitte.
00:18:02Bonjour.
00:18:04On vous écoute, Cléa. Allez-y.
00:18:06Alors, je vais raconter un petit peu mon histoire.
00:18:09Donc, moi, j'ai commencé avec une pilule micro-dosée.
00:18:13Et on m'avait proposé de mettre un implant
00:18:17qui correspondait un petit peu à mon besoin,
00:18:19puisque j'avais des règles très abondantes.
00:18:21Et, en fait, je n'ai pas supporté l'implant.
00:18:25Donc, au bout d'un mois, on m'a retiré l'implant,
00:18:27et je suis repartie sur une pilule micro-dosée.
00:18:31Et sur cette pilule micro-dosée, j'ai eu un incident.
00:18:37Je suis tombée enceinte sur une pilule,
00:18:41je ne sais pas si on peut donner le nom.
00:18:43Oui, oui, allez-y. Pas de souci.
00:18:45C'était Jasmine, d'une quatrième génération.
00:18:48Donc, au départ, je n'avais pas tout à fait cette pilule.
00:18:51Puis, je prenais un médicament.
00:18:53On a appelé le laboratoire pour vérifier
00:18:56qu'il n'y ait pas de contre-indications ou d'interférences.
00:19:00Et on m'a dit, ouh là là, ne vous inquiétez pas,
00:19:02il y a une chance sur, je ne sais pas si c'était 10 000, 100 000,
00:19:05que ça puisse interférer.
00:19:07Et quelques mois plus tard, après avoir erré au niveau du corps médical
00:19:13pour comprendre quels étaient mes symptômes,
00:19:16je ne comprenais pas, j'avais des douleurs,
00:19:18j'avais plein de petits problèmes.
00:19:20Donc, on me sculptait un petit peu, c'est bizarre,
00:19:22les têtes bipolaires, des problèmes dépressifs et autres,
00:19:25puisque j'avais des variations hormonales.
00:19:28Et puis, je vais chez mon gynécologue.
00:19:31Et là, je me suis retrouvée à prendre une grossesse sous pilule,
00:19:36sans avoir jamais rien oublié.
00:19:40Donc, de ce fait-là, j'ai eu...
00:19:43Je pose la question à Christian Jamin.
00:19:46En général, on dit toujours, quand il y a une grossesse sous pilule,
00:19:49c'est qu'on a oublié la pilule, etc.
00:19:51Mais est-ce que ça arrive, comme ce que nous raconte Cléa ?
00:19:54Je ne vous dis pas que ce n'est pas vrai, Cléa.
00:19:56C'est juste pour avoir une réponse scientifique.
00:19:59La réponse scientifique, c'est qu'il y a déjà une ambiguïté
00:20:02dans ce que vous aviez dit, parce que ce qu'on appelait
00:20:05les micro-pilules, c'est les pilules sans oestrogène,
00:20:08qui, à l'époque, étaient assez peu fiables,
00:20:12puisqu'on avait un délai de retard de 3 heures.
00:20:15Alors que le nom que vous avez donné, c'est une pilule classique,
00:20:19oestroprogestative, qui, elle, est extrêmement efficace.
00:20:23Et il faut...
00:20:26Alors, des oublis peuvent entraîner une grossesse,
00:20:30mais le principal des oublis qui est le plus dangereux,
00:20:33c'est d'oublier de reprendre après la période d'arrêt.
00:20:36Alors, ça n'a pas du tout été mon cas.
00:20:39Je la prenais à 20 heures, prendre tous les soirs.
00:20:42Alors, peut-être que ce n'était pas une micro-dosée,
00:20:45mais j'avais des problèmes de santé.
00:20:47Je ne pouvais pas prendre la pilule classique,
00:20:50comme Diane, ou toutes ces choses-là.
00:20:52Donc, après l'implant, j'ai pris cette fameuse pilule
00:20:55qui s'appelle Jasmine ou Jasminelle.
00:20:57C'était l'une des deux.
00:20:59Et, effectivement,
00:21:02j'avais 15 jours de délai de réflexion
00:21:05pour savoir si je gardais cette grossesse ou pas.
00:21:09Et, évidemment, on a vérifié
00:21:13à savoir si j'avais fait des oublis ou non,
00:21:15puisque la possibilité d'avorter ou pas
00:21:18ne se faisait pas comme ça à l'époque.
00:21:20Et il fallait vraiment avoir des arguments bien fiables.
00:21:24Donc, il n'y avait vraiment aucune...
00:21:26Vous parlez de quelle époque, Cléa ?
00:21:29Oh, c'était il y a plus de 20 ans.
00:21:31Oh, il y a plus de 20 ans.
00:21:33À peu près 20 ans.
00:21:35On avait quand même la possibilité
00:21:37de pratiquer une IVG assez facilement quand même.
00:21:40Vous êtes tombée sur des réfractaires
00:21:43de l'avortement quand même.
00:21:45Exactement.
00:21:46Non, mais c'est important de le signaler,
00:21:48parce qu'il y a 20 ans, l'IVG,
00:21:50c'était rentré quand même dans les mœurs.
00:21:52Mais maintenant, c'est toujours pareil.
00:21:53Vous tombiez sur quelqu'un un peu réfractaire
00:21:56et qui a un peu abusé de son pouvoir, certainement.
00:22:02Alors, ce n'était pas un gynécologue.
00:22:03C'est le gynécologue qui a appelé l'hôpital
00:22:05pour voir s'il y avait une possibilité.
00:22:07Et effectivement, il a fallu argumenter
00:22:09pour avoir le droit d'envisager un avortement.
00:22:12Parce qu'en tout cas, là où j'habitais,
00:22:14ce n'était pas quelque chose qui était bien vu,
00:22:16bien accepté.
00:22:18Et il fallait avoir des arguments
00:22:20pour pouvoir envisager cette alternative.
00:22:24Et je pense qu'avec le recul,
00:22:28avec beaucoup d'années d'expérience,
00:22:30que c'est probablement,
00:22:31on n'en est pas sûr du tout,
00:22:33que c'est probablement l'interaction avec ce médicament
00:22:35qui aurait peut-être
00:22:39annulé les effets de la pilule.
00:22:42Alors, la pilule que vous citez,
00:22:45les pilules que vous citez
00:22:46font partie des pilules extrêmement efficaces.
00:22:49Donc, les grossesses
00:22:51avec prise régulière,
00:22:54comme vous l'indiquez,
00:22:56sont très, très, très exceptionnelles.
00:23:00Et donc, je ne vois qu'une solution,
00:23:02c'est effectivement,
00:23:03il y a quelques médicaments
00:23:05qui perturbent le métabolisme des pilules
00:23:08et peuvent donner des grossesses.
00:23:10Et donc, je ne connais pas le médicament
00:23:13que vous preniez avec.
00:23:14Et puis, il faudrait faire des recherches.
00:23:16Je ne me souviens plus du nom.
00:23:17Effectivement, ils ont fait des recherches après,
00:23:19parce que c'est quelque chose
00:23:20où j'étais vraiment très fiable.
00:23:22Je faisais mes rendez-vous.
00:23:23On a passé pendant quelques semaines.
00:23:25Donc, j'étais vraiment,
00:23:26je pense que c'était le délai environ trois mois.
00:23:29J'étais à 15 jours du délai limite
00:23:31de possibilité d'avorter.
00:23:33Donc, c'était vraiment,
00:23:34quand je l'ai appris,
00:23:35c'est sous échographie.
00:23:36J'avais fait des prises de sang.
00:23:38J'avais fait des tests de grossesse.
00:23:40Et ils étaient négatifs.
00:23:43Donc, est-ce que je suis tombée enceinte après le test ?
00:23:46Je n'en sais rien.
00:23:47En tout cas, il est vrai que c'est ça.
00:23:49Ce qui est touchant dans votre témoignage,
00:23:51c'est qu'on voit quand même que,
00:23:53et ça, c'est vraiment quelque chose
00:23:55que je tiens à souligner,
00:23:56on voit quand même que pour une femme,
00:23:58son parcours, il est quand même toujours hasardeux.
00:24:02Et que tant qu'on, enfin, je veux dire,
00:24:04il faut quand même comprendre que c'est nous
00:24:06qui risquons d'être enceinte.
00:24:09Et c'est pour chaque femme,
00:24:12un parcours qui présente des difficultés.
00:24:16Et c'est pour ça qu'il faut vraiment,
00:24:18vraiment informer les femmes
00:24:20de tout ce qui existe et de tous les risques.
00:24:23Et c'est pour ça que c'est important
00:24:25qu'on refasse encore aujourd'hui
00:24:26une émission sur la contraception.
00:24:29Tout à fait.
00:24:30Alors, effectivement,
00:24:32je finis juste cette petite histoire
00:24:34pour rester quand même sur quelque chose de positif.
00:24:36Mais effectivement, moi, au départ,
00:24:38quand j'ai commencé ma contraception,
00:24:39c'était pilule.
00:24:40À partir du moment où, effectivement,
00:24:42vous ne connaissez pas votre partenaire,
00:24:44vous ne savez pas si vous avez changé ou non,
00:24:46je pense et je recommande la pilule
00:24:48sur un certain laps de temps.
00:24:50Là, il s'avérait que c'était avec le compagnon
00:24:53avec lequel j'ai eu des enfants.
00:24:56Et à ce moment-là,
00:24:59c'est posé cette question, effectivement,
00:25:01de le garder ou pas le garder.
00:25:03Et le médicament qu'on m'avait prescrit
00:25:05à ce moment-là pouvait engendrer
00:25:07une malformation des fœtus.
00:25:11Donc là, j'étais jeune,
00:25:14j'avais une épidermoclèfe sur ma tête,
00:25:17un désir de le garder,
00:25:19mais avec une grossesse qui n'avait pas été préparée,
00:25:21voulue, désirée, bref.
00:25:23Donc, vous avez préféré pratiquer léger, je suppose.
00:25:27J'ai eu peur.
00:25:28Oui, bien sûr, je comprends.
00:25:30En fait, on m'a dit qu'il y avait
00:25:32une interruption médicale de grossesse
00:25:34qui était fort probable au cours de la grossesse.
00:25:36Je me suis dit, à trois mois ou à six mois,
00:25:38autant le faire dès le départ.
00:25:40Et ça, c'est quelque chose,
00:25:42je tiens à le dire et préciser,
00:25:43ce n'est pas un acte anodin,
00:25:44que ce soit pour l'homme ou pour la femme,
00:25:46il y a quand même des conséquences psychologiques,
00:25:48émotionnelles derrière,
00:25:50même si on ne garde pas long...
00:25:53Enfin, on n'est pas à bout de cette grossesse.
00:25:55C'est vraiment très important de le mesurer
00:25:58et de se dire qu'une contraception,
00:26:00ça peut éviter ce genre d'incident.
00:26:02Et puis, évidemment,
00:26:04cette histoire m'a quand même marquée.
00:26:06J'ai eu un enfant après
00:26:08et j'ai repris une pilule micro-dosée
00:26:11et j'ai choisi d'allaiter mes enfants
00:26:14parce que j'ai eu deux grossesses par la suite.
00:26:16Je les ai allaités,
00:26:17ce qui m'a permis, sur le temps d'allaitement,
00:26:19de ne pas avoir de contraceptives hormonaux.
00:26:23J'ai pris la pilule après,
00:26:25qu'on m'a donnée sur un petit laps de temps,
00:26:28des pilules après allaitement.
00:26:30Donc, je n'ai plus le nom.
00:26:31Je ne sais pas si c'est Serazet ou quelque chose comme ça.
00:26:34Serazet, je pense que c'était une pilule classique.
00:26:36Il y en a une.
00:26:39J'ai deux noms qui me viennent en tête
00:26:41que j'avais oublié.
00:26:42Armonet et Serazet.
00:26:43Je ne sais pas ce que c'était.
00:26:44Rien à voir.
00:26:45Rien à voir.
00:26:46Rien à voir l'une avec l'autre.
00:26:48D'accord.
00:26:49Il y en a une des deux que j'ai prise.
00:26:51Après l'accouchement, c'était Serazet.
00:26:53Voilà, c'est ça.
00:26:54Et peut-être qu'Armonet, c'était peut-être avant.
00:26:56Armonet, c'est une pilule classique.
00:26:58Oui, mais encore une fois,
00:27:00vous voyez, Christian Jamin,
00:27:02on a deux témoignages qui sont déjà deux témoignages
00:27:04totalement différents et je pense que de toute façon,
00:27:06pour chaque femme, ça va être un témoignage différent.
00:27:08Et c'est là où on se rend compte que
00:27:10ce qu'il faut, moi je le dis
00:27:12pour toutes celles qui nous écoutent,
00:27:14n'écoutez pas les influenceuses,
00:27:16ne lisez pas les blogs,
00:27:18renseignez-vous auprès
00:27:20d'un gynécologue digne de ce nom
00:27:22qui connaît bien
00:27:24et qui pourra, sur chaque cas,
00:27:26conseiller ce qu'il y a de mieux pour vous
00:27:28parce qu'on voit bien entre ce que vous dites,
00:27:30Cléas, ce qu'a dit Aurélie,
00:27:32déjà, on ne s'y retrouve pas.
00:27:34Et encore une fois,
00:27:36j'entends votre témoignage
00:27:38et je ne suis pas du tout
00:27:40en train de dire que vous nous racontez
00:27:42des histoires,
00:27:44mais ça montre la complexité
00:27:46du sujet.
00:27:48Puis c'est une vraie spécialité,
00:27:50c'est-à-dire que le nom,
00:27:52la capacité d'oubli,
00:27:54enfin tout ça,
00:27:56c'est compliqué, c'est très compliqué.
00:27:58Donc,
00:28:00on a parfois tendance à avoir
00:28:02des appréciations
00:28:04approximatives, si je puis dire.
00:28:06Et donc, Brigitte a raison,
00:28:08quand on a un vrai souci,
00:28:10il faut s'adresser à un spécialiste.
00:28:12Moi c'était le cas parce que j'avais un problème médical,
00:28:14donc je prenais les pilules
00:28:16sous double accord,
00:28:18si vous voulez, tout comme une grossesse,
00:28:20ma première grossesse, elle a dû se faire
00:28:22sous accord médical parce qu'il y avait des risques.
00:28:24Donc je n'ai pas fait n'importe quoi.
00:28:26Et évidemment que cette histoire
00:28:28m'a marquée par la suite.
00:28:30Mais aujourd'hui, Cléa, vous avez des filles,
00:28:32vous avez une fille ?
00:28:34Alors j'ai deux enfants, un fille-garçon.
00:28:36D'accord, et votre fille, vous lui conseilleriez
00:28:38ou pas la pilule ?
00:28:40Alors voilà, aujourd'hui je recommanderais
00:28:42la pilule, en tout cas sur un certain nombre d'années,
00:28:44quand on est tout jeune.
00:28:46Je ne recommanderais pas,
00:28:48je laisse le libre-arbitre, mais disons que
00:28:50je ne pense pas qu'il soit utile
00:28:52et nécessaire de prendre la pilule sur des années
00:28:54durant, en sachant qu'il y a une
00:28:56amie qui l'a fait et qui a
00:28:58aujourd'hui beaucoup de problèmes.
00:29:00Oui, mais attention, c'est une
00:29:02personne.
00:29:04Bien évidemment, c'est pour ça que je
00:29:06prends ma prudence.
00:29:08Oui, mais c'est pour ça que je ne ferai pas ce sujet
00:29:10avec quelqu'un qui n'est pas un spécialiste,
00:29:12parce que je pense qu'on a tous autour de nous
00:29:14des cas de personnes
00:29:16qui... voilà. Après,
00:29:18est-ce qu'un cas
00:29:20doit tout d'un coup
00:29:22être anti-pilule ?
00:29:24Évidemment que non.
00:29:26J'ai une fille, je ne lui recommande pas
00:29:28de ne pas prendre la pilule, parce que je trouve que c'est
00:29:30déjà très important
00:29:32de se préserver de toute grossesse
00:29:34non désirée. Ensuite,
00:29:36je lui laisse le libre choix et
00:29:38de l'orienter vers des professionnels avec
00:29:40lesquels elle peut discuter en toute liberté
00:29:42et de prendre la mesure
00:29:44de sa liberté de choisir
00:29:46en étant informée et éclairée.
00:29:48Personnellement, moi je suis
00:29:50partie après sur une contraception,
00:29:52sur le préservatif, parce que
00:29:54mon histoire personnelle
00:29:56a été très bien entendue.
00:29:58Il n'était plus possible de prendre un tel risque
00:30:00en prenant à la fois la pilule
00:30:02et en ayant été enceinte
00:30:04même si...
00:30:06J'ai bien compris, étant donné que vous avez
00:30:08à côté de ça
00:30:10d'autres médicaments. Merci Cléa
00:30:12en tout cas de votre témoignage. On va continuer bien sûr
00:30:14durant ces deux heures.
00:30:16Pour l'instant, on n'a pas eu quelqu'un
00:30:18en antipilule.
00:30:20On verra si c'est
00:30:22le cas. Au moins, on aura peut-être
00:30:24des arguments qui seront
00:30:26peut-être justes
00:30:28ou pas. On verra bien.
00:30:30Pour l'instant, on va poser trois questions
00:30:32intimes à Madi qui nous rejoint
00:30:34et vous pourrez en poser une ensuite
00:30:36à Christian Jamin. Bonjour Madi.
00:30:38Bonjour Brigitte. Bonjour Christian.
00:30:40Bonjour. Merci d'être avec nous
00:30:42Madi. Merci à vous.
00:30:44Première question,
00:30:46est-ce que vous gardez un bon souvenir de votre
00:30:48première fois ?
00:30:50Bon, ni bien ni mal.
00:30:52C'était
00:30:54pas extraordinaire.
00:30:56En tout cas, tout à fait différent de ce que
00:30:58je pouvais imaginer
00:31:00et puis ressentir. Parce qu'avant,
00:31:02j'avais quand même ressenti des choses
00:31:04dans mon corps et là...
00:31:06C'est marrant
00:31:08parce qu'on entend souvent ça alors qu'on
00:31:10pourrait quand même imaginer que la première fois
00:31:12soit c'est extraordinaire, soit c'est
00:31:14négatif, mais parfois c'est bon.
00:31:16Bon, enfin,
00:31:18il faut y passer. Il faut bien une première fois.
00:31:20C'est ça.
00:31:22Bon, c'était fait et puis voilà.
00:31:24J'espère que
00:31:26les autres fois ça a été mieux.
00:31:28Deuxième question, est-ce que
00:31:30vous seriez une adepte de la fessée,
00:31:32Madi ?
00:31:34De la fessée ?
00:31:36Vous savez ce qu'on
00:31:38donne avec une claque
00:31:40ou un martinet ?
00:31:42La fessée, oui.
00:31:44Pardon, excusez-moi, je n'entendais pas bien.
00:31:46Oui, écoutez, dans de bonnes
00:31:48conditions et dans l'amusement.
00:31:50Oui, bien sûr.
00:31:52Pas de USM.
00:31:54Dans de bonnes conditions.
00:31:56Oui, oui.
00:31:58D'accord, d'accord.
00:32:00Et dernière question,
00:32:02est-ce que vous êtes plutôt jouée intime
00:32:04ou pas du tout ?
00:32:06Ah si, heureusement, d'ailleurs.
00:32:08Parce qu'étant seule,
00:32:10ça pallie
00:32:12un bon nombre de moments.
00:32:14Voilà, c'est bien, c'est super.
00:32:16On a vraiment beaucoup de chance à notre époque.
00:32:18On a le choix en plus.
00:32:20Il y en a tellement maintenant.
00:32:22Chacune peut trouver le sien.
00:32:24Très bien, très bien.
00:32:26Et puis des trucs chouettes quand même.
00:32:28C'est vrai, il y a des inventions
00:32:30assez étonnantes. Eh bien, vous pouvez
00:32:32poser une question à Christian Jama, il vous écoute.
00:32:34Oui, alors
00:32:36je vous prie de m'excuser parce que je travaillais
00:32:38jusque-là, je n'ai pas pu écouter le début de l'émission
00:32:40mais je connais le sujet
00:32:42que vous évoquez aujourd'hui.
00:32:44Moi, j'ai 58 ans.
00:32:46Donc j'ai pris la pilule.
00:32:48J'avais 17-18 ans.
00:32:50Et moi, je trouvais ça extraordinaire.
00:32:52Je trouvais que c'était une libération extrême.
00:32:54Et c'est vrai que
00:32:56quand j'entends des très jeunes femmes
00:32:58dire qu'elles ne sont pas
00:33:00favorables,
00:33:02j'avoue ne pas comprendre.
00:33:04C'est presque de la régression pour moi.
00:33:06Je ne sais pas si vous, en tant que
00:33:08gynécologue,
00:33:10vous avez des
00:33:12réponses à ce désamour
00:33:14de la pilule.
00:33:16Eh bien, écoutez,
00:33:18j'ai dit en introduction que dans
00:33:20les reproches qui sont faits
00:33:22à la pilule, il y a effectivement
00:33:24personne ne peut nier quelques
00:33:26rarissimes accidents avec la pilule
00:33:28et ça existe. Mais encore
00:33:30une fois, se lever le matin vous expose
00:33:32à des accidents aussi.
00:33:34Et le fait de ne pas prendre la pilule,
00:33:36encore plus, ou de ne pas prendre de contraception,
00:33:38encore plus, puisque la grossesse est
00:33:40beaucoup plus dangereuse que la pilule.
00:33:42Donc, sur le plan
00:33:44objectif,
00:33:46quand la pilule
00:33:48est bien utilisée, il n'y a pas de raison
00:33:50de se la refuser.
00:33:52Voilà, à mon avis.
00:33:56Je suis avec vous, et quand je discute,
00:33:58ça m'arrive avec des très jeunes femmes.
00:34:00Je n'arrive pas à comprendre leur discours,
00:34:02parce que ça apporte des avantages.
00:34:04C'est une liberté,
00:34:06c'est une libération
00:34:08de la femme. C'est nous qui décidons,
00:34:10finalement. C'est ça qui
00:34:12me questionne.
00:34:14Mais peut-être que les jeunes femmes n'ont pas
00:34:16envie d'être libres, allez savoir.
00:34:18Mais peut-être que tous les sujets peuvent
00:34:20amener des réponses bizarres.
00:34:22C'est-à-dire, quand
00:34:24on parle politique avec les gens, parfois,
00:34:26on est étonné.
00:34:28Et la pilule, c'est pareil.
00:34:30Je pense, Madi,
00:34:32que ce refus de pilule, ça repose
00:34:34sur des croyances. C'est pour ça que j'aimerais
00:34:36bien que les femmes qui sont contre la
00:34:38pilule témoignent, parce que ça permettra
00:34:40de mieux comprendre ces croyances,
00:34:42qui sont, après tout, respectables.
00:34:44On est dans un pays libre.
00:34:46Mais je pense que ça repose sur des croyances,
00:34:48et je serais bien curieuse de les connaître,
00:34:50ces croyances. Je suis totalement d'accord
00:34:52avec ce que vous venez de dire, c'est-à-dire,
00:34:54être contre, c'est le droit de tout le monde.
00:34:56Il n'y a aucun problème.
00:34:58Ça ne me gêne pas. Mais il faut
00:35:00que les choses
00:35:02qu'on choisit soient,
00:35:04j'allais dire, validées.
00:35:06C'est-à-dire, moi,
00:35:08quand quelqu'un me dit, j'ai pas envie de la prendre,
00:35:10je dis, mais ça, c'est
00:35:12votre droit. Mais quand quelqu'un dit,
00:35:14j'ai pas envie de la prendre parce que c'est dangereux,
00:35:16là, c'est pas pareil.
00:35:18Oui, parce que là, c'est
00:35:20une fausse vérité. Donc, on lui tourne
00:35:22le cou. Merci beaucoup, Madi.
00:35:24Merci à vous. Et puis, si un jour, vous avez envie
00:35:26de tester un jouet, n'hésitez pas.
00:35:28On vous enverrait...
00:35:30Neoplaisir se fera un plaisir de vous l'envoyer.
00:35:32On fait une petite pause. On se retrouve dans un instant.
00:35:50Christian Jammart est avec nous, gynécologue,
00:35:52endocrinologue, sujet délicat, la
00:35:54pilule, on voit bien, parce que
00:35:56chacune, pardon, il va
00:35:58de son propre vécu et
00:36:00on sait à quel point
00:36:02la fertilité
00:36:04des femmes est
00:36:06complexe et
00:36:08donc, forcément, dès qu'on parle
00:36:10de contraception, c'est assez
00:36:12compliqué.
00:36:14On a Karine qui est avec nous, Christian Jammart.
00:36:16Je crois, Karine, que vous n'avez jamais
00:36:18supporté la pilule. C'est bien ça ?
00:36:20Oui, bonjour, Brigitte.
00:36:22Bonjour, Christian.
00:36:24Effectivement, moi,
00:36:26ce n'est pas que je n'aime pas la pilule,
00:36:28mais c'est la pilule qui ne m'aime pas.
00:36:30J'ai eu
00:36:32mes règles très tardivement, à l'âge
00:36:34de 18 ans. Ah oui, en effet, oui.
00:36:36Oui, donc tant mieux,
00:36:38on va dire. Au moins, je pouvais aller à la piscine,
00:36:40à la mer, quand je voulais.
00:36:42Vous savez,
00:36:44vous connaissez cette histoire drôle de la petite fille
00:36:46qui dit, oh maman, j'aimerais bien avoir un tampax.
00:36:48Et c'est sa maman qui lui demande,
00:36:50pourquoi ? Comme ça, je pourrais aller à la piscine,
00:36:52faire du cheval, monter.
00:36:54Vous voyez, donc...
00:36:56Alors, à l'époque,
00:36:58je n'étais pas si à l'aise que ça, quand j'étais jeune.
00:37:00Voilà, donc
00:37:02c'est aussi pour ça que
00:37:04ça m'a bien arrangée. Après, j'ai eu
00:37:06ma première fille à 21 ans aussi,
00:37:08pour sécher le contexte.
00:37:10Et donc, j'ai pris la pilule
00:37:12de suite, dès que j'ai eu
00:37:14mon premier rapport sexuel.
00:37:16Et
00:37:18à chaque fois que j'ai pris
00:37:20la pilule, j'avais des nausées
00:37:22et des envies de vomir, mais c'était
00:37:24vraiment systématique.
00:37:26Alors ça, ça fait partie
00:37:28des ennuis.
00:37:30Pas des accidents, des ennuis
00:37:32potentiels.
00:37:34Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que souvent,
00:37:36il suffit de changer l'heure de prise pour que
00:37:38les nausées disparaissent.
00:37:40C'est-à-dire, classiquement, les femmes prennent la pilule
00:37:42le soir, et quand elles ont des nausées,
00:37:44en général, si elles la prennent le matin, il y a au moins
00:37:46une bonne partie qui est améliorée.
00:37:48Et puis,
00:37:50il y a aussi des pilules
00:37:52qui ne contiennent pas d'oestrogène.
00:37:54Alors, c'est pas
00:37:56la pilule dite classique.
00:37:58Et ça, ça ne donne pas de nausées
00:38:00parce qu'il n'y a pas d'oestrogène.
00:38:02Donc, ce que je veux dire,
00:38:04la vraie réponse
00:38:06à ce que vous dites, c'est qu'effectivement,
00:38:08connaître la contraception
00:38:10sur le bout du doigt,
00:38:12c'est compliqué, et que
00:38:14à chaque problème
00:38:16de femme, il y a toujours une réponse.
00:38:18Voilà.
00:38:20Ça remonte à il y a 30 ans.
00:38:22Oui, alors, en plus. Il y a 30 ans,
00:38:24les pilules étaient davantage dosées que maintenant.
00:38:26Oui, voilà. J'ai
00:38:2848 ans, j'avais 18, et donc...
00:38:30J'ai l'impression...
00:38:32Alors, moi, mes deux filles prennent la pilule,
00:38:34donc voilà, j'ai rien contre la pilule.
00:38:36Après, moi, je me suis
00:38:38toujours dit que, dans mon cas particulier,
00:38:40c'était un mal pour un bien, parce que
00:38:42je fume, et je fume toujours.
00:38:44Et donc, quelque part,
00:38:46j'ai quand même toujours redouté
00:38:48cette association
00:38:50pilule-cigarette.
00:38:52Qu'est-ce que vous en pensez, docteur ?
00:38:54J'en pense que ce qui est dangereux, c'est pas la pilule,
00:38:56c'est le tabac.
00:39:04C'est ma réponse classique.
00:39:06Et moi,
00:39:08j'ajouterais essayer la pipe,
00:39:10carine.
00:39:12Mais donc,
00:39:14si la femme veut choisir,
00:39:16je lui dis, choisissez la pilule.
00:39:18Mais chacun sait que s'arrêter
00:39:20de fumer, c'est compliqué, et que
00:39:22d'une manière générale, quand une femme fume,
00:39:24on n'utilise pas de pilule classique
00:39:26après 38 ans.
00:39:28Classique, c'est-à-dire la pilule
00:39:30oestroprogestative.
00:39:32Mais, la question,
00:39:34vos règles, très tardivement,
00:39:36vous étiez en
00:39:38sous-poids,
00:39:40carine ?
00:39:42Non, j'ai plutôt été en surpoids
00:39:44de 10 à 15 ans,
00:39:46mais après,
00:39:48j'ai vu un endoxydologue
00:39:50à l'époque, enfin, un vététien,
00:39:52j'ai pu grandir sans prise de poids.
00:39:54D'accord.
00:39:56Souvent, on sait,
00:39:58les règles, etc.,
00:40:00il y a souvent un rapport avec
00:40:02le surpoids ou l'anorexie.
00:40:04Très bonne question, docteur Brigitte.
00:40:06Très très bonne question.
00:40:08Je vous donne votre diplôme.
00:40:10Je vous donne votre diplôme.
00:40:12Christian Jamin, vous êtes mon maître
00:40:14sur ce sujet, donc je commence à force
00:40:16j'assimile, j'assimile.
00:40:18Je ne dis pas, vous êtes ma maîtresse,
00:40:20vous avez remarqué.
00:40:22J'ai une question bête,
00:40:24est-ce que le fait d'avoir eu mes règles tardivement,
00:40:26parce que j'ai toujours mes règles 48 ans,
00:40:28est-ce que vous pensez que ça contribue
00:40:30au fait que je les ai encore aujourd'hui ?
00:40:32L'âge des premières règles est très
00:40:34dépendant de l'environnement médical,
00:40:36la nutrition, le poids,
00:40:38etc., etc.
00:40:40Et l'âge de la ménopause est directement
00:40:42lié à la génétique.
00:40:44C'est-à-dire que les femmes
00:40:46ont la ménopause
00:40:48au même âge depuis la préhistoire.
00:40:50On a pu étudier
00:40:52les squelettes
00:40:54qu'on a découvert
00:40:56des hommes préhistoriques
00:40:58et des femmes préhistoriques, et on a pu
00:41:00calculer en fonction de la densité osseuse,
00:41:02etc., l'âge de la
00:41:04ménopause. Et donc l'âge de la ménopause
00:41:06n'a pas changé, alors que
00:41:08l'âge de la puberté est
00:41:10de plus en plus tôt.
00:41:12Et je pense que, d'après ce que
00:41:14on lit, actuellement
00:41:16on est en train de toucher le fond, si je puis dire.
00:41:18C'est-à-dire que ça ne descend plus.
00:41:20Mais on constate que
00:41:22les enfants dès la
00:41:24naissance sont mieux nourris, sont mieux...
00:41:26Voilà. Et donc...
00:41:28C'est probablement pour ça
00:41:30que, en dehors
00:41:32de pathologies
00:41:34vraies, c'est
00:41:36effectivement la richesse
00:41:38en protéines et la richesse
00:41:40calorique qui fait que les femmes
00:41:42sont réglées plus tôt.
00:41:44Mais pas l'âge de la ménopause.
00:41:46Ça ne change pas, avec la nutrition.
00:41:48Les facteurs
00:41:50qui changent l'âge de la ménopause,
00:41:52c'est évidemment
00:41:54les opérations,
00:41:56c'est le tabac, qui abaisse
00:41:58l'âge de la ménopause,
00:42:00et puis surtout l'âge de la ménopause de la maman
00:42:02ou de la sœur, qui est un bon indicateur.
00:42:04D'accord. Je pensais qu'il y avait
00:42:06un facteur stress, mais pas du tout.
00:42:08Peut-être.
00:42:10Un très très très fort
00:42:12stress peut tout d'un coup
00:42:14déclencher la ménopause,
00:42:16mais qui aurait été de toute façon assez...
00:42:18Ça déclenche un arrêt de règle. Ça ne déclenche pas la ménopause.
00:42:20C'est pas le même profil hormonal.
00:42:22Pardon. Pardon, mais...
00:42:24Docteur, il faudra repasser !
00:42:26J'ai raté mon examen, ça y est.
00:42:28Je suis recalé.
00:42:30En tout cas, merci Carine
00:42:32de votre témoignage.
00:42:34Merci à vous. On va continuer évidemment
00:42:36après les infos. Vous pouvez
00:42:38vous aussi témoigner sur cette question
00:42:40de contraception de pilules.
00:42:420826-300-300. Alors j'ai trouvé
00:42:44la devinette qui correspond au sujet
00:42:46du jour. Écoutez bien,
00:42:48Christian Jamin.
00:42:50Quelle est cette phrase qui contient ces trois
00:42:52concepts sexe,
00:42:54culture et religion ?
00:42:58C'est à vous de me donner la réponse
00:43:00après les infos. Donc réfléchissez bien.
00:43:02Et puis j'invite vraiment
00:43:04ceux ou celles qui sont tout à fait
00:43:06anti-pilules de venir
00:43:08pour donner vos arguments
00:43:10et on essayera de les comprendre
00:43:12parce qu'après tout, c'est quand même
00:43:14un courant de plus en plus
00:43:16important et dans le monde entier.
00:43:18Je pense que c'est quand même intéressant
00:43:20d'en parler avec
00:43:22Christian Jamin qui aura peut-être
00:43:24des arguments ou pas
00:43:26d'ailleurs. Et puis de toute façon
00:43:28est-ce qu'on peut
00:43:30faire perdre les croyances aux gens ?
00:43:32Je ne crois pas vraiment. Donc je pense que
00:43:34les croyances vont rester. Mais après tout
00:43:36on est dans un pays libre.
00:43:48Christian Jamin est avec nous.
00:43:50Vous êtes gynécologue endocrinologue.
00:43:52Vous connaissez bien
00:43:54la contraception et notamment les
00:43:56pilules. Je dis bien les parce qu'aujourd'hui
00:43:58il y en a
00:44:00je ne sais même pas combien il y en a d'ailleurs.
00:44:04Les pilules il y en a énormément
00:44:06et puis
00:44:08il y a plusieurs classes de pilules
00:44:10dont il faut connaître la classification
00:44:12pour arriver à la prescrire
00:44:14de manière adéquate.
00:44:16Bien sûr. Et c'est vrai qu'on peut
00:44:18imaginer que les gynécos
00:44:20ne peuvent pas tous savoir et ce n'est pas toujours
00:44:22simple pour eux de connaître
00:44:24tout ce qui existe
00:44:26en ce qui concerne la contraception
00:44:28féminine en tout cas. Dans la gynécologie
00:44:30il y a beaucoup de sous-spécialités
00:44:32il y a ceux qui s'occupent des accouchements
00:44:34des grossesses, du cancer
00:44:36et puis de la
00:44:38contraception et puis du
00:44:40dépistage. Enfin chacun
00:44:42d'entre nous a sa spécialité.
00:44:44En tout cas on continue à en parler
00:44:46avec vous bien sûr sur CEUD Radio
00:44:48et puis d'abord avant de donner la parole à Laura
00:44:50j'aimerais la réponse. Comment faire une phrase
00:44:52qui contient ces trois concepts
00:44:54religion, sexe et mystère ?
00:44:56Pour moi c'est un mystère
00:44:58pour comprendre
00:45:00pourquoi la religion est opposée au sexe.
00:45:02Oui mais la réponse
00:45:04c'est pas ça. La réponse
00:45:06c'est mon Dieu, je suis enceinte
00:45:08mais de qui ?
00:45:10C'est joli.
00:45:12Et puis c'est avec le sujet du jour
00:45:14en plus. Bonjour Laura.
00:45:16Bonjour Brigitte, bonjour Christian.
00:45:18Bonjour.
00:45:20Alors je ne serai pas cette femme
00:45:22qui est contre la pilule aussi, je suis
00:45:24désolée. Oui mais
00:45:26parce que vous n'êtes pas assez jeune
00:45:28Laura, c'est pour ça. Mais bien sûr
00:45:30je suis une vieille dame maintenant.
00:45:32En fait
00:45:34pour mon témoignage
00:45:36je suis née dans les années 70
00:45:38donc bien sûr que
00:45:40j'ai vécu ma sexualité dans les années
00:45:4290 et donc
00:45:44j'ai entendu mes
00:45:46parents, les amis de mes parents
00:45:48mes grands-parents parler
00:45:50de toutes les horreurs qui avaient été
00:45:52faites, enfin horreur on s'entend
00:45:54mais toutes les choses
00:45:56qui étaient faites pour les filles mères
00:45:58les avortements sauvages, les mariages
00:46:00forcés parce qu'en fin de compte quand on tombait
00:46:02enceinte ça ne se faisait pas de ne pas avoir
00:46:04de mari, d'avoir des avortements
00:46:06ou en fait la vieille tante
00:46:08vous l'appeliez vieille tante
00:46:10non pas parce qu'elle était toute seule
00:46:12isolée, c'est parce que jeune
00:46:14elle avait subi un avortement
00:46:16et qu'elle ne s'était jamais retrouvée de mari
00:46:18parce qu'elle était tombée enceinte
00:46:20Ce que vous dites me fait réagir
00:46:22Laura parce que c'est vrai quand on y pense
00:46:24cette expression fille mère
00:46:26qui était terriblement stigmatisante
00:46:28alors qu'aujourd'hui
00:46:30on a de plus en plus de femmes qui font un bébé
00:46:32toute seule et c'est presque valorisé
00:46:34c'est fou quand même
00:46:36de voir en même pas 50 ans
00:46:38comment les choses changent
00:46:40et c'est pas étonnant
00:46:42qu'il y ait une telle
00:46:44crispation de tous les côtés
00:46:46parce que comment s'y retrouver ?
00:46:48Qu'est-ce que vous en pensez Christian Jamin ?
00:46:50Oui je pense que
00:46:52le monde a terriblement changé
00:46:54ces dernières décennies
00:46:56mais
00:46:58j'allais dire
00:47:00le sexe est parmi
00:47:02les choses qui ont le plus évolué quand même
00:47:04c'est à dire qu'effectivement le sexe
00:47:06c'était dangereux
00:47:08ça donnait des bébés
00:47:10et puis les bébés ça bouleversait les vies
00:47:12ou parfois ça la faisait perdre
00:47:14à cause d'un avortement
00:47:16clandestin
00:47:18je pense que comme vous venez de le dire
00:47:20et d'ailleurs c'est pas un mystère
00:47:22le monde change tous les jours
00:47:24mais le monde du sexe a changé
00:47:26encore plus que le reste
00:47:28et les femmes
00:47:30la vision du monde
00:47:32quand les femmes bougent énormément
00:47:34vous êtes née
00:47:36dans les années 70 vous dites
00:47:38c'est pas si vieux que ça
00:47:40ça fait 50 ans
00:47:42et en 50 ans c'est plus du tout
00:47:44la même manière
00:47:46d'être femme
00:47:48je pense qu'en fait
00:47:50j'ai beaucoup entendu les anciens
00:47:52nos générations précédentes
00:47:54qui parlaient de toutes les contraintes
00:47:56qu'elles avaient eu parce que justement
00:47:58elles n'avaient pas de grossesse contrôlée
00:48:00et que quand moi j'ai pu avoir accès
00:48:02ça a été pour moi
00:48:04je me suis dit je serais pas comme mes grands-mères
00:48:06je serais pas
00:48:08la vieille tata quand j'avais le mari
00:48:10j'ai vraiment une libération
00:48:12de la liberté sexuelle déjà
00:48:14mais aussi
00:48:16de la liberté d'avoir des enfants quand on voudrait
00:48:18parce que moi j'ai encore des amis
00:48:20qui ont quelques années de plus que moi
00:48:22moi j'ai 50 ans
00:48:24qui en fait n'ont jamais eu d'enfant
00:48:26parce que c'était lui même une fratrie
00:48:28de 11 frères et soeurs
00:48:30et il a été traumatisé en fait
00:48:32et il a dit jamais je donnerais le jour à un enfant
00:48:34parce que cette vie là qu'il a eu
00:48:36parce qu'il vivait en campagne
00:48:38voilà sa maman qui était
00:48:40alors c'est une expression horrible
00:48:42mais pondeuse, c'est comme ça qu'on appelait
00:48:44les gens de la campagne
00:48:46et lui il a été mal aimé
00:48:48au milieu de ses frères et soeurs
00:48:50ça a été très difficile
00:48:52et quand on entend quelqu'un comme ça
00:48:54qui en a autant souffert
00:48:56on vous dit voilà, contrôler les naissances
00:48:58un bien pour tout le monde
00:49:00pour énormément de gens
00:49:02parce qu'il y a les enfants aussi
00:49:04qui ont fait partie de ces fratries
00:49:06il n'y a pas eu que les mamans
00:49:08oui mais il y a aussi des gens qui ont été très heureux
00:49:10d'avoir beaucoup d'enfants
00:49:12et il ne faut pas tomber
00:49:14dans l'excès inverse
00:49:16c'est à dire qu'aujourd'hui
00:49:18moi je vois beaucoup de femmes
00:49:20qui ont peur d'avoir
00:49:22des enfants ou n'en veulent pas
00:49:24au moins à une certaine période
00:49:26de leur vie
00:49:28donc il faut être
00:49:30très mesuré
00:49:32ça n'a pas toujours été un drame
00:49:34d'avoir beaucoup d'enfants, c'est ça que je voulais dire
00:49:36bien sûr, bien sûr
00:49:38mais aujourd'hui je crois qu'on est presque à 30% de femmes
00:49:40qui décident, qui n'ont pas envie
00:49:42d'avoir d'enfants, ce qui est quand même énorme
00:49:44c'est tout à fait vrai
00:49:46mais aussi maintenant
00:49:48ce que je vois tous les jours
00:49:50c'est des femmes qui arrivent à la poste
00:49:52trentaine, qui s'inquiètent
00:49:54de savoir, célibataires
00:49:56qui s'inquiètent de savoir
00:49:58si elles auront le géniteur
00:50:00et qui demandent maintenant
00:50:02ce qu'on appelle des cryoconservations folliculaires
00:50:04au cas où elles rencontreraient
00:50:06leur partenaire trop tard
00:50:08donc le monde est en plein bouleversement
00:50:10en permanence
00:50:12il y avait moi
00:50:14quand j'ai commencé à prendre la pilule
00:50:16parce que j'avais un copain
00:50:18mais bon, c'était pas forcément
00:50:20l'idée de coucher avec lui
00:50:22mais par contre moi ça m'a révolutionné
00:50:24sur mes cycles
00:50:26qui n'étaient pas du tout réguliers
00:50:28et ça m'a réglé mes cycles
00:50:30au 28ème jour
00:50:32pile poil alors qu'avant
00:50:34c'était la surprise totale
00:50:36dans l'arrivée de mes règles
00:50:38et aussi moi qui avais beaucoup d'acné
00:50:40a réglé aussi
00:50:42le problème
00:50:44et en fait la pilule
00:50:46pour moi m'a rendue femme
00:50:48sur ma liberté sexuelle
00:50:50certes
00:50:52mais sur le fait de mon aspect physique
00:50:54à cause de mes boutons
00:50:56j'ai eu l'impression de devenir un peu plus femme
00:50:58quand j'en avais plus
00:51:00et c'est surtout d'être libérée
00:51:02de cette contrainte de savoir
00:51:04quand vous irez à la piscine
00:51:06si jamais ça arrive
00:51:08parce qu'il n'y a aucun moyen de savoir
00:51:10quand elles, ce qu'elles arrivaient
00:51:12et en fait ça a été comme une porte d'entrée
00:51:14sur le fait que j'ai été femme
00:51:16à ce moment là
00:51:18je me sens plus jolie
00:51:20parce que j'ai plus de boutons
00:51:22je me sens régulier
00:51:24parce que comme ça il y a un week-end
00:51:26il sera réglé en fonction de mes cycles
00:51:28de mes règles
00:51:30et puis maintenant je suis plus libre
00:51:32et je pense que
00:51:34par exemple
00:51:36en entendant un peu plus
00:51:38ce qui se passait auparavant
00:51:40quand les femmes ne prenaient pas la pilule
00:51:42que peut-être qu'on va régler
00:51:44on va lisser quelque chose de plus
00:51:46sérieux sur le fait que ces jeunes femmes
00:51:48on ne sait pas vraiment pourquoi
00:51:50elles hésitent à la prendre
00:51:52parce que moi aussi j'étais comme vous Brigitte
00:51:54à attendre les arguments d'une femme
00:51:56qui ne voulait pas la prendre en dehors
00:51:58des problèmes médicaux
00:52:00et effectivement je pense que c'est l'influence
00:52:02qui fait qu'il n'y a pas vraiment de raison
00:52:04mais en fait il y a une idée
00:52:06qui fait que
00:52:08parce qu'on veut être propre avec son corps
00:52:10parce qu'on veut être naturelle
00:52:12parce qu'on fait attention aux hormones
00:52:14et tout d'un coup on colle la pilule là-dedans
00:52:16et en fait elle prend une direction
00:52:18cette prise de pilule
00:52:20qui est peut-être déviée par rapport
00:52:22à la réalité de la chance
00:52:24qu'on peut avoir
00:52:26les hommes ou les femmes à la prendre
00:52:28On aura peut-être un témoignage avant la fin de l'émission
00:52:30Laura on peut espérer vous y réagir
00:52:32Je voulais réagir, je voulais dire merci
00:52:34parce que vous avez parlé de ce qu'on appelle
00:52:36entre nous les BNC
00:52:38ça ne veut pas dire bénéfices non commerciaux
00:52:40ça veut dire bénéfices non contraceptifs
00:52:42et on ne le dit jamais assez
00:52:44la pilule ça permet de prédire les règles
00:52:46ça permet de diminuer le volume des règles
00:52:48ça permet de diminuer les douleurs de règles
00:52:50ça permet
00:52:52de diminuer l'acné
00:52:54de diminuer l'acné
00:52:56d'arrêter la chute de cheveux
00:52:58de ralentir la pousse des poils
00:53:00et puis
00:53:02je ne parle pas des bénéfices médicaux
00:53:04parce que ça c'est un autre sujet
00:53:06mais enfin une femme qui prend le 10 ans
00:53:08la pilule a 80% de cancer de l'ovaire
00:53:10en moins quand même
00:53:12et puis elle a moins de cancer du foie
00:53:14et puis elle a moins de cancer de la thyroïde
00:53:16enfin donc
00:53:18oui il y a
00:53:20personne ne parle des bénéfices non contraceptifs
00:53:22de la contraception
00:53:24donc merci Laura
00:53:26vous avez fait plaisir
00:53:28à Christian Jamin qui retrouve le sourire
00:53:30grâce à vous Laura, merci beaucoup
00:53:32on fait une petite pause
00:53:34et on continue évidemment et j'attends toujours des arguments
00:53:36contre la pilule
00:53:38mais soyez courageuse, venez
00:53:40affronter Christian Jamin, on fait une petite pause
00:53:42Sud Radio
00:53:44votre attention est notre plus belle récompense
00:53:46merci Sud Radio
00:53:48de donner la parole aux cinq voix
00:53:50grâce à vous on availle
00:53:52Sud Radio
00:53:54parlons vrai
00:53:5614h16
00:53:58Brigitte Lahaye Sud Radio
00:54:00et bien Christian Jamin nous avons Marion
00:54:02qui est avec nous et je la félicite
00:54:04d'apprendre le courage de vous affronter
00:54:06Bonjour Marion
00:54:08Oui bonjour Brigitte je suis ravie
00:54:10de vous entendre
00:54:12Bonjour Marion
00:54:14je suis prêt
00:54:16je vous écoute très
00:54:18souvent
00:54:20votre émission est de grande qualité
00:54:22oui je vous appelle
00:54:24parce que j'ai réagi
00:54:26à une auditrice
00:54:28sur le fait qu'elle conseillerait la pilule à ses filles
00:54:30voilà
00:54:32moi j'ai 42 ans
00:54:34et mes filles auront 4 ans
00:54:36donc j'ai eu très tardivement
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