SMART BOURSE - Emission du lundi 13 mai

  • il y a 5 mois
Lundi 13 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Louis de Fels (Directeur Général - Responsable de la gestion collective, Gay-Lussac Gestion) , Florian Ielpo (Responsable Macro au sein de l'équipe Multi-Asset, Lombard Odier IM) , Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco) et Stéphane Dothée (CEO, Odonatech)

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00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck TV, émission que vous retrouvez évidemment chaque soir en replay sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24 Au sommaire de cette édition ce soir, la saisonnalité du mois de mai est peut-être changeante, c'est peut-être un buy in mai qui marquera ce mois de mai 2024.
00:34 En tout cas, les deux premières semaines du mois de mai ont montré un changement d'orientation des marchés après le creux du mois d'avril qui est resté une consolidation légère sur les grands indices actions mondiaux.
00:45 Comment analyser effectivement ce nouveau schéma de marché peut-être qui s'ouvre à nous ? Quelles sont les rotations que l'on peut attendre en termes d'intérêt, en termes de thématique d'investissement, en termes de zone d'investissement également ?
00:59 Ce sera le sujet à la une de Planète Marché avec nos invités dans un instant au démarrage d'une semaine qui marquera de nouvelles informations en matière d'inflation sur les prix bien sûr aux Etats-Unis
01:13 C'est une séquence sur 48 heures qui va être très suivie par les investisseurs. Demain, publication des prix à la production industrielle, plus discours de Jerome Powell.
01:22 Et mercredi, la publication de l'indice des prix à la consommation pour le mois d'avril aux Etats-Unis dans le sillage d'un rapport sur l'emploi aux Etats-Unis
01:31 qui a montré une forme d'évidence en matière de détente sur le marché du travail américain.
01:37 Que nous diront ces données d'inflation pour le mois d'avril ? C'est toute la question pour les investisseurs aujourd'hui.
01:43 Voilà donc les enjeux du moment. Discussion à suivre, je le disais.
01:47 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous évoquerons le segment de la WealthTech à travers l'intelligence artificielle bien sûr.
01:54 L'intelligence artificielle qui permet aujourd'hui de développer des outils d'assistance financière pour la gestion de patrimoine.
02:02 Et c'est la startup, le domaine de la WealthTech, c'est la startup dans la WealthTech au Donatec qui sera avec nous à partir de 17h45.
02:10 Et son directeur général Stéphane Doté sera notre invité.
02:24 Mais d'abord l'actualité du jour sur les marchés avec des indices actions qui prennent une petite pause dans le sillage des records
02:31 qui ont été marqués encore vendredi. Le détail avec Pauline Grattel.
02:35 L'heure est à la consolidation à Paris après le record historique du CAC 40 inscrit vendredi à plus de 8250 points.
02:45 Mais l'optimisme des investisseurs ne s'est pas arrêté aux frontières françaises puisque depuis une semaine,
02:50 des records sont aussi atteints pour le Stoxx 600 ainsi qu'en Allemagne et à Londres.
02:56 L'optimisme est également de retour sur les marchés chinois. Le Hang Seng gagne d'ailleurs près de 30% depuis son point bas de fin janvier.
03:05 Aujourd'hui, la séance est relativement calme pour l'ensemble de l'Europe en l'absence de publication d'indicateurs majeurs.
03:12 La confiance des investisseurs va toutefois être mise à rude épreuve cette semaine.
03:17 Tout d'abord demain avec la publication des prix à la production industrielle aux États-Unis et surtout mercredi
03:24 puisque ce sera le jour de publication des très attendus chiffres de l'inflation américaine pour le mois d'avril.
03:31 Après trois mois décevants, ils espèrent que peut-être la tendance pourra s'inverser.
03:37 Toujours aux États-Unis, la stat du jour se passe du côté des résultats. 92% des entreprises ont publié leur compte du premier trimestre.
03:46 Et pour 78% d'entre elles, ils sont supérieurs aux attentes.
03:51 Dans l'actualité des sociétés américaines, Microsoft fait part de son plus important investissement en France à ce jour.
03:58 C'était à l'occasion du sommet Choose France. 4 milliards d'euros seront investis pour le développement d'une infrastructure cloud et IA
04:07 afin de former Alia et accélérer les startups françaises.
04:12 Dans le cadre du même sommet, Amazon annonce un plan d'investissement de 1,2 milliard d'euros en France et la création de 3 000 CDI.
04:21 Dans le secteur de la santé, Sanofi annonce investir plus d'un milliard d'euros supplémentaires dans la production de médicaments en France
04:28 et notamment dans la construction de sa nouvelle usine à Vitry-sur-Seine. Le titre est en hausse au sein du CAC 40.
04:36 Du côté des résultats, direction le Japon maintenant, où Softbank Group fait état d'une perte annuelle pour son exercice clos fin mars
04:44 de 228 milliards de yens, soit 1,3 milliard d'euros, à mettre en relation avec la perte de l'exercice précédent qui s'élevait à 6,6 milliards d'euros.
04:56 Softbank publie toutefois un bénéfice net de 2 milliards d'euros au quatrième trimestre. Après cette publication, le titre est proche de l'équilibre.
05:05 Côté aviation, Air France-KLM lance une offre de rachat sur 1,25 milliard d'euros d'obligations.
05:12 Le groupe fait également part de son intention d'émettre de nouvelles obligations sous réserve des conditions de marché.
05:19 Le titre est en hausse à Paris. Dans le domaine des centres d'appel, Téléperformance finissait vendredi en tête de l'indice CAC 40.
05:28 Aujourd'hui, sa progression continue. Berenberg relève son objectif de cours de 205 à 215 euros et estime que la société
05:37 est mal comprise par de nombreux investisseurs, le titre étant hausse de plus de 4% au cours de la séance.
05:44 Demain, les investisseurs prendront connaissance des prix à la production industrielle aux États-Unis pour le mois d'avril.
05:51 Jerome Powell s'exprimera d'ailleurs dans l'après-midi après la publication du PPI et avant celle du CPI mercredi.
05:59 Les résultats de Home Depot pour le premier trimestre seront publiés avant Bourse.
06:04 Outre-Atlantique, les investisseurs attendent l'indice ZOO et l'indice des prix allemands définitifs pour avril.
06:11 En France, le chiffre d'affaires de Veolia sera publié.
06:15 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel dans Smart Bourse sur Bsmart.
06:22 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:35 Alain Dubruel est avec nous, le directeur de la gestion de Claresco. Bonsoir Alain.
06:38 Bonsoir Grégoire.
06:39 Louis De Fels nous accompagne également, directeur général et directeur de la gestion de Gaelus Sac gestion. Bonsoir Louis.
06:44 Bonsoir Grégoire.
06:45 Merci d'être là et merci à Florian Hielpaud de nous accompagner également. Bonsoir Florian.
06:48 Bonsoir.
06:49 Vous êtes responsable macro chez Lombard, Odier, IM. C'est peut-être un des adages boursiers les plus connus au monde, "Sell in May and Go Away".
06:56 Je crois que l'idée c'est de revenir un peu plus tard, septembre ou octobre, nous dit l'adage boursier.
07:00 Pourquoi est-ce que ce mois de mai est un peu différent visiblement ? En tout cas sur les 15 premiers jours, il fallait être plutôt acheteur de risques, acheteur d'actions sur le mois de mai.
07:09 Pourquoi est-ce qu'il y a ce "Buy in May" qui semble se profiler en 2024 aujourd'hui Florian ?
07:14 C'est avant tout une séquence. C'est-à-dire qu'on a eu un premier trimestre, vous en avez beaucoup déjà parlé à cette antenne, où on a eu un remarquable alignement entre la micro et la macro.
07:24 Pour une fois, les gens qui font du top-down et du bottom-up arrivent à se parler et dire la même chose. C'est mieux qu'attendu, c'est mieux que prévu.
07:30 On parlait précédemment de la fantastique saison d'Irisota qu'on a pu avoir, surtout l'Atlantique.
07:35 À la fin de ce mieux micro-macro, on s'est retrouvé face à une situation où on s'est dit "peut-être que ça va un petit peu trop bien".
07:42 Et puis nos banquiers centraux ont commencé à dire "peut-être que ça va un peu trop bien et peut-être qu'on n'est plus en mesure de délivrer autant de baisse de taux que prévu".
07:50 Et là, on a commencé à avoir un petit peu des montées d'anxiété de la Fed.
07:54 Ça c'est ce qu'on a vu au mois d'avril.
07:56 Ce qu'on observe plus récemment, on a commencé à en parler hors plateau, c'est qu'on observe en ce moment une forme de stabilisation, un tassement de l'activité économique.
08:06 Et c'est une bonne nouvelle. C'est ça qui est fantastique.
08:10 Jusqu'à présent, on a eu une vaste majorité d'indicateurs en progression. On voyait ça partout aux Etats-Unis, même en Europe.
08:16 En Europe, on a beaucoup parlé de la terrible récession allemande des -0,3%.
08:21 Aujourd'hui, on a à peu près 60% des données économiques qui sortent qui sont en baisse et en plus qui déçoivent les attentes.
08:29 Donc on a des indices de surprise aux Etats-Unis qui sont maintenant négatifs.
08:32 Alors il y a plein d'indices de surprise différents, mais les indices Citi qui sont les plus suivis, eux, sont en territoire négatif pour la première fois depuis début janvier.
08:41 Et ça, le marché apprécie.
08:43 C'est une bonne nouvelle. C'est une bonne nouvelle parce que ce ralentissement de la croissance présage aussi d'une stabilisation des taux.
08:49 Présage d'une poursuite de la narration du soft landing, voire du no landing, si cela était possible.
08:55 À ce stade, cette dégradation, cette détente, cette décélération de l'activité américaine n'est pas trop forte pour ne pas générer une angoisse qui serait peut-être légitime.
09:06 Si on voyait l'activité s'effondrer, malgré des banques centrales, j'imagine, prêtes à intervenir, ça pourrait être un moment douloureux pour les actifs risqués.
09:14 On n'est pas à ce moment-là encore, Florian.
09:17 Alors c'est difficile à dire, évidemment, mais pour l'instant, en tout cas, on ne semble pas y être.
09:22 Quand on regarde la majorité des indicateurs qu'on peut collecter aujourd'hui, on est toujours dans cette espèce de petit top trend qu'on voit depuis novembre dernier dans la macro US.
09:30 On voit la même chose dans la macro chinoise et encore en décalage, on voit la même chose dans la macro européenne.
09:34 Il y a un poisson pilote, ça reste comme les États-Unis et puis ça cascade, disons, de zone en zone.
09:40 Tant qu'on n'aura pas une majorité de zones qui sont ensemble en train de décélérer très fort, pas de raison fondamentale d'être inquiet.
09:48 Et l'un des meilleurs marqueurs de ça, c'est la stabilisation des prix du pétrole.
09:51 C'est-à-dire que si on a une majorité de zones qui sont en train de s'effondrer dans l'ensemble, la demande prend la main sur le marché du pétrole.
09:57 On voit un effondrement des prix du pétrole. C'est le meilleur indicateur de nos castings de marché qu'on peut trouver.
10:02 On n'est pas encore là. On n'est pas encore à ce stade-là.
10:05 C'est plutôt un décalage de cycle aujourd'hui qu'une synchronisation autour du ralentissement américain.
10:12 Un heureux décalage de cycle. On le voit aussi dans les earnings.
10:15 C'est-à-dire qu'aux États-Unis, on a sanctionné la progression plus forte qu'attendue.
10:19 En Europe, on a sanctionné le fait qu'on ait enfin atteint un bottom et qu'on soit en train de former une forme de reprise.
10:24 Et ce décalage, US, Chine, Europe, sert en ce moment le monde de l'investissement remarquablement.
10:29 C'est un guide là, pour vous. Sanctions positives, j'entends.
10:33 Les résultats ont été sanctionnés positivement aux États-Unis. Et l'Europe, le point bas, est passé.
10:38 Ce buy-in, qu'est-ce qu'il vous inspire, Louis ?
10:41 Et qu'est-ce qu'on observe peut-être de différent ?
10:44 Parce qu'on a quand même un rallye conséquent qui a commencé en fin d'année dernière, sur les deux derniers mois, novembre-décembre,
10:50 qui s'est prolongé au moins jusqu'au mois de mars 2024.
10:54 Il y a eu ce petit creux en avril et ça semble repartir.
10:57 Avec quel type de moteur ça repart ?
11:00 Le petit creux qu'on a vu en avril, je pense que c'était la désynchronisation entre les banquiers centraux.
11:05 Rappelez-vous, c'est qu'en avril, on s'est dit "Ah zut, il n'y aura pas de baisse de taux en 2024 aux États-Unis",
11:11 alors que dans tous les autres pays, notamment l'Angleterre et la BCE, c'était pour juin ou cet été.
11:17 Et je pense que les derniers chiffres macroéconomiques, il y a deux semaines, qui étaient un peu inférieurs aux attentes,
11:21 à savoir des créations d'emplois un peu inférieures, un taux du chômage qui reprenait qu'un petit bip de 3,8 à 3,9.
11:27 Ce n'est pas grand-chose, comme vous le dites très justement tout à l'heure, c'est un petit ralentissement des États-Unis
11:32 qui vient se recaler sur la croissance mondiale et en fait, il y a une recorrelation des banquiers centraux.
11:41 Et ça, c'est le marché à vraiment apprécier.
11:44 La divergence sera peut-être moins forte que ce qu'on imaginait il y a encore 3 ou 4 semaines entre la Fed et le reste du monde.
11:50 Exactement, donc c'est vrai que ce qui est très bien, c'est que la croissance des États-Unis ralentit un petit peu.
11:54 Donc on va voir cette semaine avec les chiffres clés de l'inflation.
11:57 C'est vrai que les trois derniers chiffres de l'inflation avaient surpris positivement au-dessus des attentes.
12:01 Là, on peut penser que ce sera un peu en dessous.
12:03 On attend +0,3 mois sur mois, alors qu'on était plutôt à +0,4.
12:06 Donc voilà, ça revient.
12:08 Les États-Unis, qui étaient peut-être un peu en surchauffe, se recalment et se remettent sur une Europe,
12:12 comme je disais tout à l'heure, qui est en réaccélération.
12:14 Même la Chine va un peu mieux.
12:16 UBS parlait ce matin de 3,1% de croissance au niveau mondial.
12:20 Voilà, et on sent que ça repart.
12:22 Et surtout, ce qui est très important, c'est que pour la première fois, la microéconomie va pouvoir reprendre le relais.
12:28 On en a parlé très souvent avec des très bonnes publications du premier trimestre,
12:32 et qui devraient accélérer normalement tout au long de l'année.
12:36 Donc ce qui reste très positif pour la classe d'axifaction.
12:39 On reviendra un peu sur les détails de cette saison de publication, ce que vous en retenez.
12:43 Mais pour finir le tour de table sur l'ambiance de marché,
12:46 cette atmosphère du mois de mai qui est plutôt positive, favorable,
12:50 qu'est-ce qu'elle vous inspire Alain ?
12:52 Et est-ce que c'est le démarrage d'un nouveau schéma de marché peut-être devant nous ?
12:59 Disons que les multiples de valorisation des entreprises étant relativement raisonnables,
13:02 les résultats étant tout à fait corrects, même en Europe,
13:05 en dépit d'une conjoncture à taux, en théorie, les entreprises se portent bien.
13:10 Donc le marché, ce qu'il attend, c'est la baisse des taux, la baisse des taux, la baisse des taux.
13:13 Et c'est pour ça qu'il s'est envolé en fin d'année dernière.
13:17 Et puis on a vu que finalement les Etats-Unis étaient quand même un peu trop robustes au goût de chacun,
13:21 donc ça a repoussé les espoirs de baisse de taux.
13:23 Et puis finalement, comme vient de le dire Louis, on craignait que les Etats-Unis soient trop tard.
13:28 Et là ils sont en train de… peut-être pas en juin, en tout cas la BCE en juin c'est quasi certain.
13:33 Et les Etats-Unis, ça sera finalement pas si longtemps non plus.
13:37 Donc le narratif baisse des taux, il revient et il est très puissant à mon avis.
13:41 On était en train de parler d'un possible mouvement à la hausse.
13:44 Pour dire l'exacerbation, jusqu'où on est allé dans l'exacerbation de ce narratif.
13:51 C'était le point du discours, c'est-à-dire que les chiffres pré-Powell n'étaient pas très rassurants.
13:56 Et le marché guettait, quel banquier central va nous dire qu'il pense que…
13:59 Il y a quand même exclu la hausse.
14:00 Et il y avait un discours qui était assez constructif sur une potentielle baisse,
14:03 que les chiffres qui sont arrivés depuis, donc dans les derniers jours, étaient plutôt dans ce sens-là.
14:08 Donc le narratif est positif, puisqu'à priori il n'y a pas d'obstacle majeur à la baisse des taux.
14:13 L'économie résiste, alors elle va peut-être ralentir un peu aux Etats-Unis.
14:16 Elle aurait dû le faire depuis longtemps, mais elle restera quand même supérieure à ce que nous voulons ici.
14:20 Ici, on est au plus bas, mais l'idée c'est que ça va plutôt s'améliorer.
14:25 En Chine, on ne sait pas très bien, mais ça a l'air quand même de s'améliorer aussi.
14:28 Donc au global, je ne sais pas si on peut parler d'un soft landing,
14:31 mais on devrait avoir une baisse des taux dans une économie qui sera résistante.
14:35 Voir pour l'Europe, en relative amélioration, ce n'est pas difficile vu de là où on part.
14:39 Donc ça, tout ça, c'est très favorable en soi, parce qu'on a une conjonction de planètes qui fait que,
14:43 à très très court terme, je ne suis pas certain que l'inflation qui va être publiée aux Etats-Unis cette semaine va être évidente.
14:50 Elle pourrait être un petit peu mauvaise malgré tout, mais ça peut faire un ou deux jours difficiles.
14:56 Mais globalement, le mouvement est là. C'est-à-dire que les baisses de taux auront lieu.
14:59 Et si elles ont lieu, compte tenu de valorisations qui ne sont pas très... de multiples qui ne sont pas extravagants,
15:04 c'est bon pour les marchés.
15:06 Sur l'inflation américaine, effectivement, est-ce que c'est encore un obstacle pour la Fed, Florian ?
15:11 Si on voit le marché du travail se détendre un peu sur un rapport,
15:15 est-ce que c'est suffisant pour donner ou apporter ce dernier kilomètre de confiance que recherchent les banquiers centraux américains ?
15:25 Ou est-ce que ce n'est pas évident encore ?
15:27 Moi, j'ai mis à l'idée de l'alignement de planètes.
15:29 Il y a deux planètes à la ligne. Il y a la planète inflation et la planète emploi.
15:32 Côté outre-Atlantique, évidemment, la problématique est différente.
15:36 Côté inflation, on sera capable d'accepter un peu plus d'inflation.
15:40 Encore un petit mauvais moment à passer, aussi longtemps que le marché de l'emploi américain continue à donner des signes de normalisation, de stabilisation.
15:48 C'est ça qu'il faut qu'on arrive à...
15:49 Comprends.
15:50 Ce sont les marqueurs dont Powell a besoin pour nous bercer suffisamment, pour qu'on oublie l'éventualité d'une hausse de taux.
15:57 Si le marché de l'emploi reprenait des forces, des poils de la bête, la situation serait vraiment très, très...
16:04 Là, il y aurait une forme d'impatience qui pourrait se manifester du côté de la Fed.
16:07 La courbe du Philippe, c'est difficile d'aller contre.
16:10 Si on reste à des niveaux de plein emploi tels qu'on les a aujourd'hui aux Etats-Unis, au final, les salaires vont progresser.
16:17 Les salaires progressants, l'inflation va devenir auto-entretenue.
16:20 Là-dessus, c'est un peu textbook economics.
16:23 C'est le danger auquel on est confronté.
16:24 Le dernier meeting de la Fed, on nous a dit "Ca n'est pas le cas, rassurez-vous, on ne songe pas à monter les taux".
16:30 Pourquoi ? Parce qu'à l'univers de la planète, le marché de l'emploi qui ralentit et l'inflation qui est encore là...
16:34 Donc, il y a une forme d'asymétrie dans la fonction de réaction de la Fed aujourd'hui ?
16:38 Elle sera beaucoup plus réactive pour baisser les taux qu'elle ne le serait pour...
16:43 Ou continuer de les maintenir, voire imaginer les relever d'un cran supplémentaire.
16:47 Oui, clairement.
16:48 Même s'il y avait force du marché de l'emploi, imaginons qu'il y ait encore une ou deux hausses de taux.
16:53 On imagine que ce nombre de hausses de taux serait relativement limité.
16:56 Au contraire, s'il y a vraiment des rapages de croissance qu'on n'a pas vu, deuxième partie de l'année catastrophique,
17:01 alors là, il va y avoir un ajustement de la politique monétaire ultra-rapide.
17:04 Et là, le réel pivot de la Fed sera bériche.
17:08 Il ne sera plus du tout bouillie.
17:09 Ce sera une vraie raison de s'éloigner des marchés de réaction pour aller chercher ce bon milieu.
17:12 Ce serait "Bad news is bad news".
17:13 "Bad news is bad news", exactement.
17:15 Pour l'instant, on n'est pas encore dans ce créneau-là.
17:17 On essaie de nous piloter ce soft landing au travers de ces deux planètes à aligner progressivement.
17:23 Attention quand même, mercredi.
17:26 Oui, alors ?
17:27 Surprise à la hausse ou à la baisse ?
17:29 Moi, je suis du côté contestataire, donc je vais être contestataire.
17:35 Ce qu'on imagine depuis les trois ou quatre dernières publications,
17:40 c'est qu'on est en train de passer d'une désinflation linéaire, qui nous a beaucoup beaucoup plu,
17:44 et qui a servi aussi le discours de la Fed, à une désinflation plus chaotique.
17:47 C'est-à-dire qu'on n'est pas en train de se dire que l'inflation va remonter à 8-9% dans les deux années à venir.
17:53 Par contre, ce qu'on peut imaginer, c'est qu'aujourd'hui, avec la progression des prix des matières premières,
17:58 avec les différentes négociations salariales, les effets de ce formidable premier trimestre qu'on a eu,
18:04 on est très content d'avoir eu beaucoup de croissance,
18:06 mais on se rend compte que ça vient avec quelques défauts.
18:08 On peut avoir un deuxième, voire troisième trimestre un peu plus douloureux en termes d'inflation.
18:13 Alors, 0,3% CORE, 0,4% HEADLINE, la progression des prix attendus,
18:19 ça semble déjà relativement ambitieux, relativement élevé.
18:23 Mais attention, la mauvaise surprise serait plutôt négative pour les obligations,
18:27 mais plutôt positive pour les actions.
18:29 Ne l'oublions pas, à cause de cet alignement de planète.
18:31 On l'expliquait dans l'émission, un des grands facteurs qui a permis aussi la désinflation immaculée aux États-Unis,
18:38 c'est la réparation des chaînes de valeur, de l'offre,
18:41 notamment de l'offre sur le marché du travail grâce à l'immigration.
18:43 Les millions d'immigrés qui ont pu venir sur le marché du travail américain,
18:47 truc tout bête, il faut qu'ils se logent.
18:49 Et avant d'être propriétaires, il faut qu'ils prennent des appartements en location.
18:52 Et donc, on a une résistance, notamment du prix des loyers,
18:56 qui est la composante un peu clé aujourd'hui, cœur dans le CPI américain.
19:00 Oui, et si on s'éloigne de la composante...
19:02 La contrepartie, c'est ça, voilà.
19:03 Juste pour terminer, si on s'éloigne de la composante purement US,
19:06 un autre élément qui explique cette désinflation immaculée,
19:09 c'est aussi le fait que les prix ont plutôt tendance à être globaux,
19:12 alors que la croissance est locale.
19:14 Et cette tendance globale à la désinflation, tout le monde en a profité.
19:18 Ça, c'est peut-être plutôt derrière nous.
19:20 Moi, ce que j'aime beaucoup, c'est toujours le consensus.
19:23 On l'a un peu dit tout à l'heure, en avril, on pensait même qu'il allait y avoir une hausse de taux.
19:27 Rappelez-vous, on s'est fait peur, les taux sont à 4,70.
19:29 On s'est dit, si les taux remontent à 5%, qu'est-ce qui va se passer ?
19:32 Les QE prime de risque, ça va être catastrophique.
19:35 Le Nasdaq va reperdre 20%.
19:36 Ça y est, on ressortit les gros chiffres.
19:38 On a eu notre 5% de baisse, qui est une baisse totalement classique
19:41 dans un marché qui est plutôt assez sain.
19:44 Mais voilà, comme on l'a dit tout à l'heure, moi, ce que j'ai beaucoup aimé,
19:46 c'est la réaction des taux.
19:48 Parce qu'on est à 4,70, donc il y avait quasiment 220,
19:52 entre 220 et 230 points d'écart entre le taux disant allemand et le taux disant allemand.
19:57 Donc 4,70 et on est à 2,50.
19:59 La courbe américaine du 2 ans à 10 ans a complètement,
20:03 s'est recalée de quasiment 30 à 40 points de baisse,
20:06 sachant que la courbe européenne n'a pas bougé d'un iota.
20:09 Comme par exemple, ce matin, on était sous les 200 points de base.
20:12 Et qu'est-ce qu'il fait ? Comme par magie, qu'est-ce qui se passe ?
20:14 L'euro remonte, on est remonté à 0,8.
20:16 Donc c'est assez classique.
20:18 Donc c'est plutôt assez rassurant.
20:21 Concernant l'inflation, nous, on est plutôt, bon, on n'est pas économiste,
20:24 mais on pense que ça devrait, après trois mauvaises nouvelles,
20:26 je pense que le marché devrait bien la prendre.
20:28 Mais la vraie date qu'on regarde beaucoup, c'est en Europe.
20:30 Vous savez, pour la BCE, c'est le 23 mai.
20:32 Ça va être la publication des salaires pour le premier trimestre.
20:35 Donc depuis le T3, c'était quasiment le pic.
20:38 T4, ça avait ralenti. Là, le 23 mai, ça devrait encore ralentir.
20:41 Donc normalement, bon, c'est complètement dans le marché.
20:43 La BCE devrait baisser ses taux, mais ça devrait...
20:46 Toutes les planètes s'alignent au fur et à mesure pour la BCE,
20:49 en tout cas selon les critères qui ont été dictés par la BCE
20:51 pour une baisse de taux le 6 juin prochain.
20:53 Au moment où la croissance européenne remonte.
20:55 +0,3 comme dit le premier trimestre.
20:57 Et si on baisse les taux en juin, on les baisse aussi en juillet ?
21:00 Alors, moi, je suis d'accord.
21:02 Quitte à en débattre.
21:04 Le vrai débat, c'est trop de baisse de taux n'est pas toujours bon pour le marché.
21:08 Ce qui est bien, c'est que là, rappelez-vous, ça fait depuis septembre
21:11 que l'on parle de... Octobre, pardon, quand le président Powell a dit
21:15 qu'il y avait une baisse des taux, le marché s'est emballé,
21:17 puis il est revenu un peu en arrière.
21:19 Ce qui est bien, c'est que tant que le marché monte,
21:21 alors qu'il y a la croissance avec des bénéfices par exemple, c'est top.
21:23 Parce que rappelez, il y avait eu ce qu'on appelle le Powell put.
21:26 C'est que si demain, l'économie devrait trop ralentir,
21:28 il y aurait cette fameuse baisse de taux qui soutiendrait le marché.
21:31 Donc pour le moment, si c'est un petit peu des cas,
21:34 ou s'il y a juste une petite baisse de taux symbolique,
21:36 et puis on peut refaire un... on va dire un...
21:40 un Satuko pendant longtemps, nous ça nous va très bien.
21:42 Oui, c'est la différence. Il y a des baisses de taux qui sont
21:45 une simple recalibration, un recalibrage de la politique monétaire,
21:48 et il y a des baisses de taux en urgence, en soutien d'une économie défaillante.
21:52 On n'est pas dans ce schéma-là aujourd'hui.
21:54 Proactif, pas réactif.
21:55 Oui, c'est ça.
21:56 Si on en train d'avoir une réaction, ce serait plus rapide,
21:58 et ce serait un peu de fun, mais pour le moment, le marché aurait du souffrir.
22:00 Oui, mais c'est deux poutes de natures différentes.
22:03 Qu'est-ce qui vous a marqué dans la saison de publication, Alain,
22:06 puisqu'on arrive quasiment au terme, dans les grands secteurs que vous suivez,
22:09 les grandes thématiques, côté consommation, industrie, etc., qu'est-ce que vous en prenez ?
22:13 Déjà, globalement, les recettes étaient quand même assez bonnes.
22:15 En Europe notamment aussi ?
22:16 En Europe, même en Europe.
22:17 Même en Europe, c'est ça, oui.
22:19 C'est vrai qu'il y a des sociétés qui sont internationales, etc.,
22:21 mais c'était quand même plutôt pas mal.
22:22 Je crois qu'aux US, on attendait -3 sur la séquence,
22:24 on finit peut-être à +5, c'est ça ?
22:26 Non, dans l'ensemble, c'était plutôt pas mal.
22:28 Les boîtes restent toujours évasives sur l'avenir,
22:32 mais elles n'ont pas été particulièrement prudentes.
22:34 Alors, dans certains cas, il y avait un bon T1
22:36 et on ne changeait pas l'objectif de l'année,
22:38 ce qui prouve qu'elles restent prudentes.
22:40 Mais dans l'ensemble, le discours était plutôt constructif,
22:42 il n'y avait aucune alerte particulière.
22:44 Alors, on parle beaucoup des cycliques qui pourraient rebondir,
22:46 mais je note quand même que, en gros,
22:49 quand on fait des machines-outils,
22:51 quand on vend des équipements CapEx industriels,
22:54 là, on sent que c'est dur.
22:56 C'est pas terrible.
22:58 Là, il y avait des warnings.
23:00 C'est vraiment les seuls secteurs où,
23:02 dans le bon vieil industriel,
23:04 Capital Goods, mais pas type Schneider,
23:06 qui sont dans la transition énergétique,
23:08 mais quand on fournit des machines-outils,
23:10 on sent que le monde des entreprises
23:12 est un petit peu prudent.
23:14 Dans la chimie aussi, on sent que c'est compliqué.
23:17 La vieille old industry, c'est pas facile.
23:21 La consommation, ça reste un peu entre deux zones,
23:24 notamment la consommation durable.
23:26 On sent que le consommateur,
23:28 certes, l'inflation baisse,
23:30 mais on sent qu'il faut encore attention,
23:32 aux États-Unis notamment aussi.
23:34 Là où ça va bien, c'est dans tout ce qui est...
23:36 Les banques, c'était quand même plutôt pas mal,
23:38 dans l'ensemble.
23:40 Les assurances, c'était pas mal non plus.
23:42 Tout ce qui est lié au cycle d'investissement,
23:44 type Schneider, ça reste très solide.
23:46 Il y a un petit ralentissement en Chine
23:48 sur une toute petite activité,
23:50 mais dans l'ensemble, les méga-trends sont à l'oeuvre.
23:53 On sent un petit peu de prudence aussi dans les ESN.
23:56 - Ça reste numérique ?
23:58 - Là encore, de l'Ecapgemini, on sent que ça ralentit,
24:00 mais c'est plus une petite prudence.
24:02 C'est quelque chose qui peut repartir très vite,
24:04 enfin, très vite, pas en un trimestre,
24:06 mais on sent qu'il n'y a pas de crash, a priori.
24:08 Dans l'ensemble, quand même,
24:10 les tendances de fond sont toujours là.
24:14 Globalement, je suis plutôt constructif.
24:18 - En revanche, la question qui peut se poser maintenant,
24:20 c'est si on va vers un mode baisse des taux,
24:22 avec une sorte de nouvel enthousiasme général,
24:26 est-ce qu'on aura un rallye "cyclique"
24:28 ou des boîtes un peu délaissées ?
24:30 - Est-ce qu'on semble voir poindre quand même
24:33 sur ces dernières séances et ces dernières semaines ?
24:37 - Les stars de la cote, est-ce qu'elles ne vont pas être
24:39 forcément baissées, mais est-ce qu'il n'y aura pas
24:42 un rattrapage des moins bons ?
24:44 C'est la question.
24:46 Je pense qu'il faut être relativement sélectif,
24:48 parce que je ne pense pas que ce sera aussi basique que ça.
24:50 - Un rallye cyclique ? Oui, d'accord.
24:52 Il faut se méfier de l'idée d'un rallye cyclique général.
24:54 - L'idée que les stars ont bien brillé
24:57 et qu'il est peut-être temps de regarder un peu au-delà,
25:00 ça, je suis d'accord.
25:02 Maintenant, dans le haut-delà, ça ne va pas forcément...
25:04 Ça va pas être un rallye global.
25:06 - Oui, je comprends.
25:08 Qu'est-ce que vous retenez de ces publications de résultats,
25:10 notamment en Europe ?
25:12 Louis, pour les secteurs et les entreprises
25:14 qui ont fait des recherches,
25:16 vous avez des résultats.
25:18 - Ce qui est assez intéressant, c'est qu'on peut parler
25:20 aussi de la console ou de la logistique.
25:22 On a vu que le T1 était encore un peu mou,
25:24 notamment en termes de volume.
25:26 Dans la logistique, ce qui compte, ce n'est pas le prix,
25:28 c'est les volumes transportés.
25:30 On sent que le T1, c'était le tête-point bas.
25:32 Il faut rappeler que depuis la guerre en Russie,
25:34 les volumes ne font que baisser depuis deux ans.
25:36 Ça a été compensé par les prix.
25:38 Maintenant, comme il y a plutôt la désinflation dans les prix,
25:40 pour la première fois, vous allez voir les sociétés
25:42 qui sont assez confiantes dessus.
25:44 On parle des ESN.
25:46 Il faut se rappeler que ça fait déjà quatre trimestres
25:48 de suite qu'on a entendu ce que ça décroît.
25:50 Le T2, c'est le dernier effet de base compliqué.
25:52 Après, ça devrait accélérer.
25:54 Dans l'ensemble, c'est plutôt assez bon.
25:56 Mais c'est vrai que si on regarde
25:58 dans sa globalité,
26:00 dans toutes les publications,
26:02 notamment sur les small-cap,
26:04 il faut savoir que les analystes,
26:06 pour la première fois depuis cinq trimestres,
26:08 ont révisé à la hausse, un, les bénéfices par action.
26:10 Il y a eu trois fois plus de révisions
26:12 à la hausse de target price
26:14 que de baisses de target price.
26:16 Ce qui est assez intéressant, ce qui n'était pas arrivé
26:18 depuis très longtemps. Il faut savoir aussi,
26:20 quand on regarde les différents indices,
26:22 qu'est-ce qui fait qu'un bull market repart
26:24 dans les large-cap? C'est la participation haussière.
26:26 Il y a une hausse de titres qui sont au-dessus
26:28 des moyennes mobiles. Depuis très longtemps,
26:30 on l'est sur les large-cap. C'est pour ça que même
26:32 la baisse d'avril n'a absolument pas
26:34 entaché le bull market.
26:36 Pour la première fois depuis longtemps,
26:38 on commence à voir ça sur les small-cap.
26:40 Je crois qu'il y a 54% des valeurs
26:42 dans les indices small qui sont au-dessus
26:44 de la moyenne mobile 50 jours, ce qui n'était quasiment
26:46 jamais arrivé. Ce qui est un indicateur favorable
26:48 pour continuer ce bull market.
26:50 C'est vrai qu'aujourd'hui,
26:52 vous savez que les attentes des analystes
26:54 sont assez hautes pour les large-cap,
26:56 mais elles sont toutes aussi, même plus hautes pour les small,
26:58 avec des niveaux de valorisation bien inférieurs.
27:00 Je pense que les small-cap américains,
27:02 on est autour de 15,7 fois le PE,
27:04 ce qui est quasiment plus de 30% de décote
27:06 par rapport au S&P.
27:08 C'est vrai que certes, il n'y a pas l'intelligence artificielle,
27:10 etc. Mais dans pas mal
27:12 de valeurs small-cap, il y a la dérivée seconde
27:14 de l'intelligence artificielle qui est l'électrification.
27:16 Tu parlais tout à l'heure de Schneider Electric,
27:18 mais il y a beaucoup de très belles valeurs small-cap
27:20 dans lesquelles vous pouvez jouer
27:22 cette thématique d'électrification
27:24 qui est en plein boom.
27:26 - Et donc là, il y a quand même un alignement de planètes,
27:28 ça fait des mois qu'on parle avec vous,
27:30 small-capper spécialiste, small-capper
27:32 Louis et Alain, mais
27:34 ça fait des mois qu'on en parle. Là, il y a quand même
27:36 des facteurs techniques, des facteurs fondamentaux,
27:38 de valorisation
27:40 qui justifient vraiment
27:42 ce qu'on observe déjà sur quelques semaines,
27:44 Louis.
27:46 C'est-à-dire l'idée d'un rattrapage
27:48 après des années de sous-performance
27:50 pour les small-cap françaises, voire européennes.
27:52 - C'est vrai qu'il y a deux grandes années de sous-performance.
27:54 Après, pour mettre les choses dans le contexte,
27:56 c'était peut-être nous, small-capper,
27:58 qui visions un peu trop avec nos lunettes roses.
28:00 - Oui.
28:02 - C'est normal un peu qu'elles aient sous-performé
28:04 depuis deux ans, parce que, un,
28:06 aux étaux classiques, mais surtout, il n'y avait pas
28:08 les thématiques, intelligence artificielle, obésité...
28:10 - Et la dynamique des résultats n'était pas là.
28:12 - Et surtout, la dynamique des résultats n'était pas là,
28:14 et surtout, il n'y avait pas eu de raw rating,
28:16 parce que je vous rappelle que les marchés large-cap depuis octobre,
28:18 ça s'est fait sur le raw rating des multiples
28:20 et pas par les earnings.
28:22 Donc là, les small-cap, elles sont au fond du trou.
28:24 Ce qui est intéressant, c'est que très souvent,
28:26 on ne regarde que les multiples de valorisation,
28:28 donc liés au PNL,
28:30 donc au compte des résultats.
28:32 Il faut savoir que quasiment au plus bas, là, d'octobre,
28:34 l'année dernière, le price-to-book,
28:36 donc les ratios de fonds propres des small-cap,
28:38 étaient tombés au même niveau que mars 2020
28:40 et pas loin que 2011-2012,
28:42 quasiment au même niveau.
28:44 Voilà, tout ça, parce que le marché est tellement momentum.
28:46 Donc aujourd'hui, les sociétés tombaient quasiment
28:48 à 1,10 fois les fonds propres.
28:50 Donc 1,10 fois les fonds propres, sachant qu'il y a quasiment
28:52 très peu de sociétés deep-value ou value dans les small-cap,
28:54 comme les bancaires, les bancaires qui se baissent
28:56 sous les fonds propres.
28:58 Donc c'était pour vous dire à quel point
29:00 les small-cap avaient été délaissés.
29:02 Pour le moment, clairement, le point bas,
29:04 c'est le premier trimestre.
29:06 Beaucoup, même, qui ont un peu déçu sur le terrain,
29:08 mais qui ont dit "le point bas, c'est là"
29:10 et sont repartis. Ça a plutôt bien réagi.
29:12 C'était la même chose sur les large-cap,
29:14 avec STMicro, Infineon, qui, pareil, avaient sorti
29:16 des terrains pas bons, ils ont dit que ça allait mieux.
29:18 Voilà, ça réagit. - Ça n'a pas baissé.
29:20 - Ça n'a pas baissé, non, ça a même monté.
29:22 Et normalement, on devrait avoir une accélération
29:24 de la croissance des bénéfices par action.
29:26 Pour l'instant, le marché ne paye pas encore
29:28 et c'est pour ça qu'on ne voit pas encore le retour des flux.
29:30 Mais vous savez comment ça se passe,
29:32 je pense que les gens vont attendre que ça revienne
29:34 et l'accélération des flux, je pense qu'elle n'arrivera
29:36 que, malheureusement pour nous, dans la deuxième partie de l'année.
29:38 - Sur le rattrapage. - Sur les small-cap,
29:40 ça fait déjà à peu près six mois que les stratégistes
29:42 commencent à dire qu'il y a une énorme décote.
29:44 - Oui, c'est un risque de ne pas en avoir.
29:46 - Globalement, les valorisations, normalement,
29:48 les small-cap, d'habitude, ont des croissances
29:50 de résultats qui sont supérieures aux large-cap
29:52 et des multiples qui sont également légèrement supérieures,
29:54 mais au final, la croissance l'emporte
29:56 et donc ça fait mieux.
29:58 Mais on a des croissances de résultats
30:00 qui ont un petit peu fléchi,
30:02 qui n'étaient pas tellement meilleures que les large-cap,
30:04 mais ça pourrait changer, surtout s'il y a
30:06 une accélération de l'économie, et des multiples
30:08 de valorisation qui, au lieu d'être avec une prime,
30:10 sont devenues au même niveau, voire maintenant décote.
30:12 Ce qui est tout à fait inhabituel.
30:14 Donc en top-down, c'est clair, les small-cap
30:16 ne sont pas chers, mais aux Etats-Unis, rappelons-nous,
30:18 même le Russell 2000, jusqu'à il y a un mois,
30:20 il était en baisse, donc ce n'est pas qu'européen.
30:22 Et la deuxième chose, c'est qu'en termes de flux,
30:24 on voit des flux qui arrivent,
30:26 mais aujourd'hui c'est plutôt top-down quand même.
30:28 On dit "il faudrait avoir des small-cap".
30:30 - D'accord, c'est des allocataires qui viennent
30:32 chercher une brique... - Donc ça arrive par haut,
30:34 ça arrive plutôt sur les ETF, donc ça bénéficie d'abord au mid
30:36 et pas encore vraiment au small.
30:38 Moi, dans les fonds vraiment micro-small-cap,
30:40 il y a encore des boîtes où
30:42 c'est pas cher du tout et il n'y a pas de flux.
30:44 Donc les flux vont finir par arriver,
30:46 mais ils arrivent d'abord par le haut
30:48 et ça descend progressivement.
30:50 - Donc effectivement, il y a un chemin,
30:52 une progressivité à respecter.
30:54 - Dans le small-cap, on a six points d'écart entre l'un et l'autre.
30:56 Donc les mid-cap ont déjà commencé à baisser de la vague,
30:58 les smalls, pour l'instant,
31:00 ça va arriver, mais ça prend encore pas de temps.
31:02 - Ce rattrapage, alors des smalls versus large,
31:04 mais on peut regarder aussi d'autres
31:06 types de segments de marché retardataires,
31:08 comme on dit, Florian.
31:10 Voir un rattrapage de ces retardataires,
31:12 ce serait cohérent dans l'environnement macro
31:14 qu'on a décrit avec vous ?
31:16 - Oui, c'est bien. Je pense que la grande différence
31:18 entre l'an passé et cette année,
31:20 c'est que l'an passé, c'était du "ouh-ouh",
31:22 et cette année, ça peut être du "et-et".
31:24 C'est-à-dire que l'an passé, on avait de la peine
31:26 à se dire qu'il y a autre chose que les US large tech,
31:28 que tout le reste ne servait pas grand-pas
31:30 à grand-chose dans nos portefeuilles,
31:32 et pendant deux années, c'était extrêmement frustrant.
31:34 Vos choix de sélection faisaient votre performance multi-asset.
31:36 Cette année, la situation est très différente.
31:38 Au close de vendredi,
31:40 le Nasdaq faisait la même perf que le MSCI World.
31:42 - On est loin des smalls.
31:44 - Mais en tout cas, on est dans des styles...
31:46 - Mais il n'y a plus 20 points d'écart !
31:48 - Exactement.
31:50 Il y a de bonnes raisons
31:52 qu'on ait une poursuite du rallye des larges.
31:54 L'une de ces raisons assez essentielles,
31:56 c'est qu'elles ont fait un grand travail
31:58 de nettoyage en termes de marge.
32:00 Elles ont largement amélioré leur marge,
32:02 comme si elles avaient connu une récession,
32:04 alors qu'elles n'ont pas vu de contraction de la demande.
32:06 Lorsque l'on regarde d'un point de vue très agrégé,
32:08 je suis d'accord de ne pas regarder
32:10 boîte par boîte, mais d'un point de vue très agrégé,
32:12 les ventes n'ont pas fléchi,
32:14 ou très peu, en tout cas,
32:16 elles ne sont pas devenues négatives,
32:18 comme dans une récession.
32:20 Par contre, les marges, elles,
32:22 elles ont fait le pattern cyclique.
32:24 Elles se sont largement améliorées,
32:26 leur productivité est très forte.
32:28 Du coup, elles sont prêtes à servir
32:30 une demande qui est en train de reprendre.
32:32 Et cette demande qui est en train de reprendre,
32:34 elle va aussi servir le case des mids,
32:36 des smalls, des émergents, de l'Europe,
32:38 de ce qui a été un petit peu délaissé l'an passé.
32:40 Le dernier ingrédient, c'est que...
32:42 Tout ce qui a souffert quand les taux étaient élevés
32:44 et l'inflation était forte, lorsque l'inflation va se modérer,
32:46 que les taux vont baisser, ça devrait faire mieux.
32:48 Et c'est justement tout ce qui gravite à l'extérieur
32:50 de ce complexe US-centric,
32:52 large-centric et tech-centric.
32:54 Donc, pour nous,
32:56 il y a un vrai cas,
32:58 il s'est diversifié aujourd'hui dans l'action,
33:00 et vos choix de sélection seront bien moins importants
33:02 qu'ils ne l'ont été au cours des deux dernières années.
33:04 Ce qui est d'un point de vue d'allocateur d'actifs,
33:06 de caisse de pension,
33:08 ça reste très bonne nouvelle.
33:10 C'est beaucoup plus confortable, effectivement.
33:12 La diversification paye. Enfin, il y a encore
33:14 quelques mois, sortir des MAX 7,
33:16 ça ne payait pas, pour dire les choses.
33:18 Au sein des actions.
33:20 Oui, j'entends, il y a toute la partie cash, crédit,
33:22 obligations.
33:24 Sur les smalls, toujours, ou sur les actions,
33:26 mais le thème MNF,
33:28 fusion acquisition, le thème
33:30 opération sur capital,
33:32 introduction en bourse, ça participe
33:34 à soutenir
33:36 ou à... ou l'idée que le rattrapage
33:38 peut être un peu plus conséquent, quand même,
33:40 Louis ?
33:42 Oui, clairement, on voit que les fonds de prêt equity
33:44 ont un dry powder, donc encore
33:46 combien de cash à investir,
33:48 qui est juste colossal. Aujourd'hui, je pense
33:50 qu'ils font le tour de toutes les pop-up,
33:52 de toutes les sociétés. Et vous savez, ce qu'on aime
33:54 bien, nous, dans les small caps, c'est que la plupart
33:56 des sociétés dans lesquelles on investit sont des sociétés
33:58 familiales, et/ou propriétaires de deuxième,
34:00 troisième génération. Donc souvent, elles,
34:02 en plus, avec les nouvelles normes qui sont assez compliquées,
34:04 vous savez, avec le SSFRD qui va arriver,
34:06 elles se disent "Bon, allez, on peut
34:08 sortir de bourse, tac, l'argent,
34:10 même s'il est un peu remonté, c'est faisable."
34:12 Et ça arrive. Malheureusement, c'est avec des primes
34:14 beaucoup trop faibles, encore,
34:16 à notre goût, et c'est vrai que c'est
34:18 souvent les plus belles sociétés qui disparaissent.
34:20 Bon, là, il y a eu Voyageurs du Monde, heureusement,
34:22 c'était juste une opéra. - Qui sortent de la cote,
34:24 enfin, quand on dit "qui disparaissent", c'est "qui disparaissent pas".
34:26 - Qui sortent de la porte, c'est vrai, pardon. - Non, mais, qui sortent de la porte.
34:28 Oui, mais c'est le match, hein. - Non, mais c'est vrai que ce qui est terrible,
34:30 c'est que dans l'électrification, qu'on parlait tout à l'heure,
34:32 on a une société, une small capitalienne, qui s'appelle
34:34 Satchev, qui fait l'électrification des rails,
34:36 qui a un contrat, qui avait des backlogs
34:38 de plusieurs années. Malheureusement,
34:40 elle est sortie avec une prime beaucoup trop faible, de 18%.
34:42 Malheureusement, on ne pouvait pas faire
34:44 grand-chose, parce que la société
34:46 avait une structure de
34:48 capital un peu spécifique, on ne pouvait pas faire grand-chose.
34:50 Là, on a une autre, en Grèce,
34:52 qui s'appelle Epsilon, pareil,
34:54 donc là, on se bat, heureusement, il y a un grand fonds américain,
34:56 qui a 8% du capital, donc c'est comme en Europe,
34:58 la Grèce, c'est tout, c'est si vous avez
35:00 90% du capital, vous pouvez... - C'est obligatoire.
35:02 - ...forcer le délistement. - C'est obligatoire.
35:04 - Mais c'est vrai que c'est un peu... - Bah, nous, on a Uberleaf,
35:06 chez nous, effectivement, qui, finalement, va garder
35:08 une partie du capital coté,
35:10 à priori. - C'est un peu la difficulté, c'est-à-dire, quand on entend M&A
35:12 dans les small cap, en théorie, c'est une opportunité,
35:14 mais moi, je vois plutôt...
35:16 Enfin, c'est une opportunité qui est un petit peu amère,
35:18 parce qu'en fait, aujourd'hui, les trucs sont tellement pas chers,
35:20 qu'on comprend très bien que les entreprises
35:22 souhaitent sortir de la bourse à un prix...
35:24 Regardez Micropole, par exemple. - Ouais.
35:26 - Micropole, bon, c'est pas une société extraordinaire, mais
35:28 il y a une OPA qui est annoncée,
35:30 ça la met à des multiples,
35:32 à peu près, on voit que la société Obey,
35:34 par exemple, a pris un petit ticket, pour voir.
35:36 Mais les multiples de Micropole post-OPA,
35:38 c'est les multiples d'Obey, aujourd'hui.
35:40 Et Obey, il y a trois mois, nous disait
35:42 "Oui, on essaie d'acquérir des sociétés,
35:44 mais ça fait trois ans que les multiples sont beaucoup
35:46 trop chers, et là, c'est en train de s'améliorer,
35:48 mais les gens vendent encore entre 10 et 12 fois
35:50 les bits d'EA." - Ah ouais, ouais. - Là, cette société,
35:52 au prix proposé par ceux qui veulent la sortie,
35:54 elle est à 7 fois, qui est au passage le prix
35:56 à peu près, ou cote Obey. Donc, on comprend
35:58 qu'eux, à leur place,
36:00 qui regardent, c'est normal. - Bah bien sûr.
36:02 - En fait, le prix des trucs en bourse,
36:04 par rapport à ce que ça vaudrait dans le private equity,
36:06 je comprends que les familles
36:08 veulent sortir, elles ont raison. Malheureusement,
36:10 SOMFI, par exemple, est sortie l'année dernière. - L'écart, c'est pas résorbé.
36:12 Parce que dans le private equity, j'imagine quand même que le multiple...
36:14 - Ça baisse un peu. - Oui, dans le non-côté,
36:16 les multiples, quand même, baissent aussi un peu.
36:18 - Oui, ça se tasse, mais quand même,
36:20 c'est pas la même chose. En revanche, en bourse, ça va très vite.
36:22 - Ça va plus vite. - C'est pas liquide, et là, on est sur des valorisations.
36:24 Donc, moi, le M&A,
36:26 j'ai pas mal de sociétés dans le portefeuille.
36:28 Je me dis, bon, si un M&A, c'est super
36:30 parce que je vais faire 30 % et je tiens
36:32 bon parce que... Voilà. Mais en même temps,
36:34 c'est pas ce que j'espère vraiment. Parce que si ça repart,
36:36 il faut aller beaucoup plus loin que les 30 % de primes
36:38 qu'on pourrait proposer. - Bien sûr.
36:40 - C'est vrai qu'il y a un vrai problème de réallocation du cash,
36:42 surtout sur les belles valeurs, notamment
36:44 en France. Parce que le problème, c'est que
36:46 la plupart des sociétés qui ont été introduites en bourse
36:48 depuis 4-5 ans, ça a été plutôt
36:50 catastrophique. Et c'est vrai qu'on se dit,
36:52 avec l'argent qu'a le M&A, c'est que
36:54 très souvent, les belles sociétés se refont
36:56 sur prêt-à-être écoutis,
36:58 donc on les voit pas en bourse.
37:00 La bonne nouvelle, c'est qu'il y a quand même des nouvelles
37:02 belles sociétés en Suisse.
37:04 Il y a eu Galdermar, il y a eu
37:06 Planistère, je crois. - Planistère, en France, ouais.
37:08 - Il y a eu Putsch, aussi.
37:10 - Il y a eu Puig, en Espagne.
37:12 - Oui, c'est ça, oui. Il y a eu quelques opérations
37:14 un peu emblématiques. - On souffre un peu d'IPO
37:16 qui n'était pas de très bonne qualité.
37:18 Par exemple, les biotech, aujourd'hui, on a du mal
37:20 à voir dans les 7 dernières années.
37:22 Bon, il y a Médincel qui commence à sortir un petit peu
37:24 des trucs bien, mais c'est pas évident de trouver une succès
37:26 story, alors que de temps en temps, on apprend
37:28 que là, il y a encore une société qui vient de se vendre pour un milliard
37:30 directement en prêt-à-être écoutis. On a l'impression
37:32 que les bonnes, elles arrivent pas par la bourse.
37:34 - On a manqué de succès.
37:36 - C'est pour ça, quand même, que
37:38 en France, il y a vraiment un travail à faire.
37:40 Mais heureusement, quand vous allez en Italie,
37:42 dans le nord de l'Italie,
37:44 il y a quand même énormément de très belles sociétés
37:46 familiales. Vous pouvez aller en Angleterre.
37:48 L'Angleterre, c'est un vivier de très belles sociétés
37:50 qui ont été complètement délaissées
37:52 de par le Covid. Et surtout, notre
37:54 Nasdaq à nous, c'est la Suède.
37:56 La Suède, je crois qu'il y a plus de 1000 ou 2000
37:58 valeurs cotées.
38:00 - Une cote profonde, large aussi.
38:02 - C'est vrai qu'il faut sortir un peu de la France.
38:04 Donc, voilà, il y a tout un travail
38:06 à faire. C'est vrai que ce n'est pas facile. Sur les small caps,
38:08 il faut y aller, il faut se déplacer. Mais bon,
38:10 on est payé pour ça.
38:12 - Bien sûr. Il y a encore un vrai marché.
38:14 Non, mais parce qu'à un moment, on se demande
38:16 s'il n'y a pas presque une remise en cause structurelle
38:18 de la bourse pour des acteurs du
38:20 non-côté, etc. Est-ce qu'il n'y a pas un problème
38:22 de fonctionnement boursier
38:24 qui fait que, justement, voilà,
38:26 certaines familles se disent que
38:28 bon, peut-être que je suis...
38:30 J'aurais pu espérer plus en bourse, mais si la bourse
38:32 ne fonctionne pas comme avant, autant
38:34 comprendre ce qu'on propose dans le non-côté.
38:36 - Mais également la progression
38:38 de la gestion passive.
38:40 Et donc, des ETF qui cherchent
38:42 même au Renext avec la gestion des indices,
38:44 par exemple l'indice CAC Small,
38:46 on a eu l'occasion d'en parler, mais comme
38:48 ils veulent gagner de l'argent surtout par les ETF qui peuvent faire
38:50 dessus, le CAC Small a été furieusement nettoyé
38:52 en septembre dernier d'un certain nombre de valeurs,
38:54 même des valeurs importantes, de 500 millions, voire
38:56 de 1 milliard de capi.
38:58 Hop, ils ont dégagé, non pas parce que c'était une
39:00 mauvaise société, mais parce que le titre n'étant pas assez liquide,
39:02 ils ne pouvaient pas faire...
39:04 Ce n'est pas un support pour un ETF.
39:06 C'est sur les ETF qu'il y a de l'argent en vendant des données, etc.
39:08 Et du coup, ça balance dans une sorte de
39:10 marée barométrique un centre de société de très
39:12 bonne qualité, mais sur lequel la liquidité était faible
39:14 et ça n'a fait que la détériorer encore.
39:16 Donc après que les dirigeants familiaux
39:18 se disent "mais qu'est-ce que je fais en bourse, à quoi ça sert ?
39:20 Je suis sous-valorisé, mon titre n'est pas liquide,
39:22 je peux emprunter..." Alors,
39:24 il se dit aussi que les taux vont baisser prochainement,
39:26 donc ils peuvent se dire aussi "je pourrais refinancer ma dette".
39:28 Et c'est peut-être le moment, alors que le marché n'y croit plus,
39:30 de faire une offre et de sortir.
39:32 - C'est ce qu'expliquait Dominique Séolin,
39:34 le patron d'ABC Arbitrage aussi, qui était venu présenter
39:36 ses résultats il y a quelques semaines. Il y a eu un gros décrochage
39:38 du titre ABC Arbitrage.
39:40 Très peu liquide, sauf qu'il se retrouvait
39:42 dans l'ETF MSCI Small France,
39:45 avec un poids qui n'était pas du tout
39:47 la réalité des échanges quotidiens
39:49 de ABC Arbitrage, et quand l'ETF
39:51 a commencé à vendre, ça a
39:53 décalé très très fort sur le prix
39:55 et sur le cours de bourse.
39:57 - Il y a eu des éclatations
39:59 sur les small caps.
40:01 - Personne pour défendre les ETF.
40:03 - Il y a eu une OPA de la famille
40:05 avec un fonds
40:07 sur la société Boiron.
40:09 L'OPA n'est pas arrivée
40:11 à son terme parce que l'offre était
40:13 quand même trop chiche.
40:15 - Pas très généreuse.
40:17 - Le titre vient de ne reperdre 15-20%,
40:19 parce qu'il y avait encore un ETF qui était dedans,
40:21 qui a dû sortir, et il y a eu du vente, vente, vente.
40:23 Donc aujourd'hui, je conseille
40:25 aux gens qui nous écoutent, il faut acheter du Boiron,
40:27 ça se paie 20% sous la décote.
40:29 - Maintenant que l'ETF a liquidé,
40:31 techniquement c'est nettoyé.
40:33 - Sauf accident,
40:35 d'ici un ou deux ans,
40:37 ils vont finir par sortir complètement.
40:39 - C'est un peu triste.
40:41 - L'espoir, c'est que les boîtes
40:43 sortent, parce qu'avec une prime, c'est pas l'idée.
40:45 - Et on avait essayé de faire un peu
40:47 de lobbying aussi. - Et que les marchés de capitaux
40:49 soient un vrai soutien.
40:51 - Et ça ne bouge pas beaucoup.
40:53 - Ce qui va être intéressant de voir,
40:55 c'est qu'il y a une énorme dispersion
40:57 de performance dans le prêt-à-être-outil.
40:59 Depuis 10 ans, c'était facile, les taux ont baissé.
41:01 Quand vous regardez nos fonds small cap, pareil,
41:03 on a tous des théories entre 7 et 15% annualisés
41:05 depuis 10 ans.
41:07 Rappelez-vous, en 2012, ça se payait,
41:09 ou entre 2012 et 2013-2014, ça ne se payait rien.
41:11 On a des très très beaux théories.
41:13 Et c'est toujours intéressant de le comparer.
41:15 Je pense que tous les fonds qui ont été lancés
41:17 au pic des valorations en décembre 2021,
41:19 attention de voir les théories, ça va être mis.
41:21 C'est pour ça que je pense que nous, les small cap,
41:23 on fait bien notre travail.
41:25 Les frais sont déjà beaucoup plus faibles
41:27 que dans le prêt-à-être-outil.
41:29 Nos performances sont endittées
41:31 et on a vite, sur 3-5 ans,
41:33 une note de frais annualisée.
41:35 - Comme vous le disiez,
41:37 vous faites parfaitement la retape,
41:39 il n'y a pas de problème.
41:41 Comme vous le disiez,
41:43 avec le prêt-à-être-outil,
41:45 à la fois beaucoup de dry-poder,
41:47 il y a beaucoup d'argent à investir
41:49 et c'est quand même de la part des Jeepees,
41:51 après plusieurs années d'investissement pour certains.
41:53 - L'endettement est plus cher
41:55 et les multiples d'entrées étant plus élevés,
41:57 c'est plus compliqué à la sortie.
41:59 - Ceci étant dit,
42:01 je veux que ça vous inspire, Florian,
42:03 cette discussion.
42:05 Je voulais bien qu'on dise un mot un peu spécifique
42:07 de la Chine, parce que Pauline le signalait
42:09 dans son point bourse en introduction.
42:11 Il y a beaucoup d'indices pour mesurer
42:13 la performance des actions chinoises,
42:15 mais on a des indices qui ont repris 20-30%
42:17 et pas que les larges.
42:19 Les smalls font hyper bien depuis février.
42:21 - Donc c'est le combo
42:23 Chine + small,
42:25 là ça surperforme largement tout le reste.
42:27 - Alors,
42:29 on a écrit avec un collègue
42:31 côté Equities il n'y a pas très longtemps,
42:33 on regarde à quel moment,
42:35 quel type de demande intérieure
42:37 a généralement stimulé
42:39 les reprises small et mid.
42:41 Dans l'ensemble, ce n'est pas du tout la consommation américaine,
42:43 c'est plutôt la consommation européenne.
42:45 Et ce qui combine à la consommation chinoise
42:47 qui s'améliore, c'est le bingo gagnant.
42:49 Et on voit justement la progression
42:51 des smallers
42:53 être plus forte qu'attendu.
42:55 On croit qu'on est un peu dans ce genre d'environnement-là
42:57 en ce moment.
42:59 Le point d'interrogation,
43:01 il n'est peut-être pas si fort qu'on ne le pense
43:03 côté chinois pour le côté de demande intérieure.
43:05 Là où la Chine va avoir plus de mal,
43:07 c'est s'il y a un ralentissement,
43:09 pour revenir aux discussions du début,
43:11 c'est côté Etats-Unis, s'il y a un ralentissement,
43:13 les consommateurs chinois sont quand même toujours très exportateurs.
43:15 Ralentissement plus
43:17 regain de tensions
43:19 sur le front douanier.
43:21 C'est un peu le sujet du moment à six mois
43:23 de l'élection présidentielle.
43:25 C'est une taxe sur le consommateur américain en plus.
43:27 Exactement.
43:29 Ce double effet-là peut peser.
43:31 Mais il ne faut pas sous-estimer la force du consommateur chinois
43:33 qui peut contrebalancer ces effets-là.
43:35 En tout cas, les small and mid chinoises exploitent
43:37 plutôt cette force-là davantage que les larges.
43:39 Donc il y a quand même des forces domestiques
43:41 dans cette économie chinoise qui peuvent,
43:43 au-delà du trou noir immobilier,
43:45 il y a quand même quelque chose en Chine
43:47 qui peut permettre de justifier
43:49 un re-rating de ces segments de marché.
43:51 Même sur le trou noir immobilier,
43:53 on commence à voir en séquence une légère amélioration
43:55 sur le front des prix.
43:57 C'est vraiment très embryonnaire.
43:59 Mais au moins, on a une forme de stabilisation,
44:01 si ce n'est d'une mini amélioration de ce côté-là.
44:03 Inutile d'annoncer une énième fois que ça va aller mieux
44:05 sur ce front-là.
44:07 Mais en tout cas, la Chine va peut-être moins mal qu'on ne le pense.
44:09 Et le mélange des deux peut servir assez bien
44:11 au jeu des marchés plutôt action,
44:13 plutôt small, plutôt mid,
44:15 plutôt les retradactaires et les émergents.
44:17 Avec un petit coup de pouce du dollar
44:19 qui serait un petit peu en baisse
44:21 parce que les taux seraient un peu plus bas que prévu,
44:23 on aurait un alignement fantastique
44:25 de ces fameuses planètes.
44:27 On suivra ça.
44:29 L'inspiration de ce début de mois de mai,
44:31 effectivement, qui donne l'idée
44:33 que peut-être que le schéma de marché
44:35 est en train de changer
44:37 et qu'il y a un équilibre toujours Goldilocks
44:39 de ce point de vue-là.
44:41 Nous, on connaît moins bien chez Gaelusac
44:43 les marchés émergents.
44:45 Je me rappelle en début d'année,
44:47 tout le monde disait "la Chine c'est fini,
44:49 il faut aller sur l'Inde".
44:51 Je ne sais pas ce que l'Inde a fait depuis le début de l'année.
44:53 Je sais que ça cartonnait l'Inde l'année dernière
44:55 et comme d'habitude, quand les flux se renversent,
44:57 on voit le résultat.
44:59 L'Inde c'est cher.
45:01 En Chine, les valeurs étaient quand même très très faibles.
45:03 Il y a aussi un certain nombre d'investisseurs
45:05 comme la défense.
45:07 On ne peut plus investir et le jour où ça repart,
45:09 finalement, il faut que la défense devienne ESG.
45:11 Oui, non mais l'Inde,
45:13 le Japon aussi, dit-on,
45:15 a beaucoup bénéficié du "not China".
45:17 Est-ce que ça peut être des mouvements de renversement aussi
45:19 si au fur et à mesure, la Chine
45:21 réattire un peu de flux
45:23 étrangers ? Est-ce que ça peut
45:25 se faire au détriment d'autres grands marchés,
45:27 Florian ? Il y a quand même un investisseur
45:29 qui n'est encore pas convaincu.
45:31 L'investisseur Rita, il est très convaincu qu'il faut aller dans les marchés actions.
45:33 Il y a un investisseur qui n'est pas convaincu
45:35 qui est de ce côté-là de la table.
45:37 C'est-à-dire que les investisseurs institutionnels aujourd'hui,
45:39 les caisses de pension, ne sont pas du tout à fond
45:41 sur leurs expositions actions.
45:43 Loin s'en faut. Parce que quoi ? Le cash et le crédit
45:45 restent très confortables
45:47 en termes de risque-rendement ? C'est même ce qu'on conseille
45:49 à nos clients, c'est de se dire, côté privé,
45:51 si votre horizon d'investissement est suffisamment lointain,
45:53 vous avez bien meilleur temps
45:55 d'aller chercher des obligations longues et d'attendre
45:57 le temps qu'il faudra.
45:59 Les institutionnels, aujourd'hui,
46:01 leur bêta au marché actions,
46:03 il est loin d'atteindre les bêtas
46:05 des investisseurs retail.
46:07 Et il y a encore cette poche-là d'argent qui n'est pas déployée.
46:09 C'est du dry-poder aussi.
46:11 C'est ça, exactement. C'est un réservoir pour
46:13 peut-être la poursuite et la suite du mouvement
46:15 sur les actifs risqués et sur les actions.
46:17 Merci à vous trois d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
46:19 Florian Hielpaut, responsable de la macro
46:21 chez Lombard au DIM, Louis Defelt,
46:23 directeur général et directeur de la gestion de
46:25 Gaelus Sac gestion et Alain Dubrulle,
46:27 directeur de la gestion de Claresco.
46:29 [Musique]
46:31 C'est le quart d'heure thématique. Le thème ce soir,
46:41 c'est un sujet industriel. Comment est-ce que
46:43 l'intelligence artificielle
46:45 permet de déployer de nouveaux outils
46:47 pour venir
46:49 aider la gestion de l'épargne
46:51 et la gestion de patrimoine.
46:53 On est dans le domaine de la WealthTech avec le
46:55 directeur général d'Odonatech, Stéphane Dotté,
46:57 qui est à mes côtés en plateau. Bonjour Stéphane.
46:59 Bonjour Grégoire. Merci beaucoup d'être là.
47:01 Ce qui vous a mis ici, c'était une annonce
47:03 que vous faites d'ailleurs en avant-première
47:05 ou en première en tout cas dans cette
47:07 émission ce soir.
47:09 Vous êtes dans le domaine de la WealthTech,
47:11 c'est la technologie dédiée à la gestion
47:13 de patrimoine, à la gestion
47:15 effectivement de l'épargne au sens large.
47:17 Avec les
47:19 outils technologiques aujourd'hui,
47:21 on avait déjà parlé avec vous de votre expertise
47:23 en matière de finances comportementales.
47:25 Il y a une expertise technologique
47:27 évidemment qui s'appuie sur l'intelligence
47:29 artificielle aujourd'hui. Trois ans
47:31 de R&D et vous sortez, vous annoncez
47:33 la sortie de votre assistant financier
47:35 IA. Stéphane,
47:37 qu'est-ce qui s'est passé pendant ces trois ans
47:39 et qu'est-ce qui a conduit à cette
47:41 annonce et au lancement de cet assistant
47:43 financier IA au service
47:45 de l'industrie de la gestion de patrimoine ?
47:47 Il s'est passé beaucoup de choses. Je vais essayer de le résumer
47:49 quand même. On est passé
47:51 d'une équipe de deux à une équipe
47:53 de dix. On est passé
47:55 de zéro à 130 clients. On est
47:57 passé de zéro utilisateur à plus de
47:59 10 000 utilisateurs.
48:01 Il s'est passé énormément de choses.
48:03 En gros, les grandes étapes, ça a été
48:05 effectivement, on a commencé par
48:07 réinventer le profilage investisseur
48:09 qui était, qui consiste
48:11 à, qui est une démarche
48:13 réglementaire et qui consiste à mieux connaître
48:15 son client pour mieux le conseiller.
48:17 Ensuite, on a
48:19 sorti une solution qui
48:21 modélisait la personnalité financière.
48:23 On ne parlait plus seulement de risque
48:25 mais on ajoutait cinq autres
48:27 facettes de la personnalité financière de
48:29 l'investisseur pour vraiment décrire
48:31 sa psychologie et permettre au conseiller
48:33 de pouvoir en tenir compte. Et là,
48:35 effectivement, on fait un pas de plus avec
48:37 ce robot conversationnel
48:39 qui permet, qui comprend l'humain
48:41 en fait. Donc, on capitalise
48:43 sur notre R&D et
48:45 nos avancées précédentes pour
48:47 révolutionner le domaine
48:49 de l'épargne, c'est-à-dire
48:51 finalement donner accès au plus grand
48:53 nombre à un conseil en épargne
48:55 de qualité.
48:57 Et personnalisé. Et comme vous dites, j'aime bien parce que
48:59 vous parlez à la fois de psychologie, de personnalité
49:01 financière,
49:03 d'émotion. C'est-à-dire qu'on est dans un
49:05 métier où quand même, on se dit
49:07 il faut être le plus froid possible, le plus
49:09 rationnel, le plus clinique
49:11 et vous dites non. Quand on parle
49:13 au client, comprendre le client, c'est
49:15 déjà comprendre qui il est, sa personnalité
49:17 et intégrer le facteur émotionnel
49:19 dans le conseil qu'on va pouvoir lui apporter.
49:21 Absolument. En fait,
49:23 moi ça m'a toujours marqué
49:25 quand j'étais conseiller à la banque.
49:27 Il y avait un collègue qui m'avait dit, de toute façon,
49:29 notre métier c'est 80% de psychologie.
49:31 Et en fait,
49:33 c'est vrai.
49:35 La psychologie, voilà,
49:37 elle intervient
49:39 quand quelqu'un
49:41 est face à une décision, quelle qu'elle soit,
49:43 et en particulier une décision financière, parce que
49:45 la décision financière, c'est compliqué.
49:47 On l'a entendu avec vos invités précédemment.
49:49 C'est un débat quotidien et permanent.
49:51 C'est un débat continuel. Et en plus,
49:53 les gens manquent d'éducation financière. Donc forcément,
49:55 c'est très compliqué. La psychologie a
49:57 un rôle à jouer. Donc,
49:59 c'est pour ça qu'on s'est intéressé au sujet.
50:01 Concrètement, qu'est-ce que vous apportez
50:03 au marché ? Qu'est-ce que ce robot,
50:05 cet assistant financier
50:07 avec l'intelligence
50:09 artificielle d'aujourd'hui,
50:11 qu'est-ce qu'il apporte au marché ? Sachant quand même
50:13 que, certes, sans doute pas assez,
50:15 mais le marché des CGP, par exemple,
50:17 se saisit des outils digitaux
50:19 depuis quand même quelques années.
50:21 Il y a sans doute encore beaucoup de boulot, j'imagine,
50:23 mais cet aspect digital,
50:25 il est quand même déjà présent dans le quotidien
50:27 d'un conseiller en gestion de patrimoine.
50:29 Bien sûr. Notre analyse du marché,
50:31 c'est la suivante. C'est qu'effectivement,
50:33 il y a sur le marché des CGP
50:35 et des banques privées qui
50:37 s'adressent aux plus fortunés
50:39 et qui ont un service
50:41 sur mesure, personnalisé,
50:43 avec une certaine digitalisation,
50:45 mais tout repose quand même sur le service
50:47 conseil humain et un suivi très personnalisé.
50:49 Ça a un coût.
50:51 Ce service, il n'est pas forcément disponible
50:53 pour le plus grand nombre.
50:55 Notre idée, c'est de dire
50:57 que ce plus grand nombre,
50:59 ces épargnants, qui, je ne sais pas, ont à partir de
51:01 50 000 euros d'épargne jusqu'à peut-être 500 000 euros,
51:03 et qui sont
51:05 aujourd'hui
51:07 suivis de manière... en pointillés,
51:09 je dirais. Et ce n'est pas
51:11 forcément la faute des acteurs
51:13 du marché de l'épargne. C'est aussi,
51:15 j'allais dire, la responsabilité des épargnants
51:17 qui, aujourd'hui, ne sont pas très disponibles,
51:19 qui n'ont pas trop
51:21 envie de s'y intéresser, il faut bien dire,
51:23 et qui ont
51:25 6 000 milliards d'euros quand même
51:27 en épargne en France, qui ont amassé
51:29 des sommes colossales,
51:31 mais ces sommes, elles ne sont pas optimisées.
51:33 Et donc l'idée, c'est de dire comment on peut
51:35 faire du digital,
51:37 disponible 24/24, 7 jours sur 7,
51:39 quand l'épargnant veut, et en même temps
51:41 de la qualité. Et c'est ce gap-là,
51:43 cette opportunité
51:45 de marché, digital plus qualité,
51:47 qu'on arrive aujourd'hui à
51:49 cibler, grâce
51:51 notamment à notre intelligence artificielle.
51:53 - Et c'est des outils qui permettent
51:55 de lever, alors,
51:57 justement, des freins émotionnels,
51:59 une inversion au risque structurel,
52:01 quand on parle de l'épargnant français, c'est généralement
52:03 comme ça qu'on le décrit, Stéphane.
52:05 Ces outils-là, vous êtes convaincu qu'ils vont
52:07 permettre de lever ces freins en partie
52:09 au moins ? - Oui, alors il y a une limite à ça,
52:11 et un préalable, c'est qu'en fait,
52:13 il faut construire, pour les épargnants, le meilleur conseil
52:15 qu'on peut donner, c'est de construire une épargne qui correspond
52:17 à soi, à sa personnalité.
52:19 Donc si on n'aime pas le risque, il ne s'agit pas d'utiliser
52:21 un outil pour transformer quelqu'un qui n'aime
52:23 pas le risque, en quelqu'un qui va aimer
52:25 le risque. Par contre,
52:27 il y a beaucoup de choses qui peuvent être
52:29 faites dans
52:31 la transmission de l'information, c'est-à-dire
52:33 l'épargnant, quand il a une question,
52:35 à qui il la pose ? L'épargnant,
52:37 quand il a besoin d'un conseil,
52:39 à qui il s'adresse ? Et même si c'est
52:41 le dimanche, devant sa télé,
52:43 et qu'il se dit "j'ai 20 000 euros sur mon
52:45 livret, peut-être que je pourrais faire mieux". - Oui, le robot,
52:47 il travaille tous les jours ! - Le robot, il travaille tous les jours.
52:49 Et c'est cette idée, en fait, de se dire
52:51 on ne transforme pas les gens prudents,
52:53 en verts, risqués, mais par contre, on informe,
52:55 on dialogue, on construit
52:57 avec les épargnants
52:59 leur culture,
53:01 et cette culture de l'épargne,
53:03 elle va permettre justement de transformer une épargne
53:05 qui est plutôt dormante et dont les gens
53:07 ne s'occupent pas, en investissement
53:09 rentable,
53:11 bien orienté, qui finance des objectifs de vie,
53:13 parce qu'en fait, moi, si j'ai créé Odonatec, c'est pour une chose,
53:15 c'est aider les gens à améliorer
53:17 leur vie avec leur argent. - Achever
53:19 des objectifs de vie, c'est généralement
53:21 comme ça qu'il faut penser le patrimoine
53:23 et la gestion du patrimoine, par rapport
53:25 à des objectifs de vie qu'on peut se fixer.
53:27 Concrètement, comment ça fonctionne ?
53:29 Parce que j'ai vu une photo de l'interface,
53:31 mais à l'heure des robots conversationnels,
53:33 du chat GPT, etc.,
53:35 de l'intelligence artificielle générative,
53:37 c'est une discussion
53:39 en mode texto, quoi.
53:41 C'est un nouveau cal, j'en sais rien.
53:43 - 24/7,
53:45 sur son smartphone, par exemple, ça peut être aussi
53:47 sur l'ordinateur, mais sur son smartphone, puisque
53:49 c'est l'usage, eh bien, les gens
53:51 peuvent poser toutes les questions qu'ils veulent,
53:53 le robot répond,
53:55 et il répond en temps réel, il n'y a pas de temps
53:57 de latence, on n'attend pas.
53:59 Et ensuite, surtout, le robot guide
54:01 vers la construction,
54:03 en fait, d'une stratégie d'épargne, et donc
54:05 le robot, et c'est
54:07 grâce aux briques technologiques qu'on a
54:09 développées en amont, le robot fait quoi ?
54:11 Le robot comprend la personnalité,
54:13 une fois qu'il a compris la personnalité,
54:15 il cerne les objectifs
54:17 du client, les objectifs de vie,
54:19 qu'est-ce qu'il veut financer avec son épargne
54:21 ou son investissement. On applique
54:23 une méthode qu'on a appelée BeWavier, qui est une marque
54:25 déposée au Donatec, qui est une méthode
54:27 de coaching qu'on a créée grâce à notre
54:29 expertise en sciences comportementales,
54:31 et derrière, on a un système qu'on
54:33 appelle multi-agent, c'est-à-dire qu'on a coordonné
54:35 des briques d'intelligence artificielle
54:37 qui sont développées par au Donatec,
54:39 connectées, effectivement,
54:41 à des moteurs de langage,
54:43 - Oui, bien sûr, des modèles, oui, bien sûr.
54:45 - Et donc, tout ça, en fait,
54:47 fonctionne ensemble, et ça fait un robot
54:49 qui comprend l'humain.
54:51 - Ça rend l'épargnant autonome ?
54:53 - Absolument, absolument.
54:55 - Parce que, là, l'outil, vous le déployez quand même
54:57 à travers des banques privées
54:59 et des CGP. C'est pas
55:01 le particulier, enfin,
55:03 sans CGP ou sans conseiller, c'est pas le particulier
55:05 qui va tout de suite...
55:07 - Alors, en fait, là, on parle plutôt
55:09 du modèle économique, parce qu'on n'a pas un modèle
55:11 économique B2C, c'est-à-dire qu'on n'a pas développé
55:13 une application qu'on met à disposition
55:15 du grand public, nous. Par contre,
55:17 effectivement, on travaille avec
55:19 des institutions financières,
55:21 ou même... - À travers mon réseau
55:23 bancaire, à travers ma compagnie
55:25 de CGP ou autre ? - Ouais, ou
55:27 l'acteur de
55:29 l'épargne digitale en ligne, le broker,
55:31 la banque en ligne, etc. Et c'est
55:33 eux qui vont proposer ce robot en
55:35 marque blanche à leurs clients,
55:37 de manière à offrir à leurs clients un service
55:39 24/24, 7 jours sur 7. Donc, effectivement,
55:41 c'est important de préciser que,
55:43 en fait, on ne remplace rien.
55:45 On comble
55:47 un vide béant, c'est-à-dire, en gros,
55:49 les 75% du temps
55:51 où les gens sont face à eux-mêmes
55:53 vis-à-vis de leur épargne.
55:55 - Et même pour un CGP,
55:57 ça ne doit pas être vu ou perçu
55:59 comme une menace ?
56:01 C'est ce que vous dites, Stéphane ? - J'espère que non. Nous,
56:03 on ne veut pas faire le mal. Donc, on veut
56:05 plutôt... - Non, mais on sait comment fonctionne l'économie.
56:07 - Absolument. - La rupture, la technologie,
56:09 on sait que ça peut effacer aussi,
56:11 par moment, dans l'histoire,
56:13 certains métiers ou une partie
56:15 de certains métiers, etc. - Absolument. Non, le but
56:17 n'est pas de remplacer,
56:19 pas de casser
56:21 des métiers, mais typiquement,
56:23 les CGP ou
56:25 même les banques privées, mais je connais
56:27 très bien les CGP, en fait,
56:29 aujourd'hui, beaucoup de CGP ont
56:31 comme stratégie de digitaliser
56:33 une partie de leur activité,
56:35 d'autonomiser, je ne sais pas si c'est le mot,
56:37 rendre autonome
56:39 un certain nombre de leurs clients.
56:41 Et donc, quelque part,
56:43 des CGP qui disaient, il y a une dizaine d'années,
56:45 nous, on ne s'adresse qu'à des gens fortunés
56:47 parce que, pour gagner
56:49 de l'argent, on est obligé d'avoir des
56:51 encours importants, etc. Et la contrainte réglementaire
56:53 est telle que si on passe du temps
56:55 avec un client, il faut que derrière, ce soit
56:57 rentable. Aujourd'hui, ils ont l'opportunité,
56:59 en fait, d'aller capter une autre poche
57:01 de clientèle qui, en plus,
57:03 a besoin de faire des suggestions. - Donc, c'est plutôt
57:05 du développement, du business-développement pour les CGP ?
57:07 - Je pense qu'on offre
57:09 avec ce robot une opportunité
57:11 assez historique d'aller capter
57:13 un marché de l'épargne
57:15 un peu dormant et qui a
57:17 un vrai potentiel pour les
57:19 acteurs de la distribution de l'épargne.
57:21 - Toutes ces parties du marché qui ne savent même pas qu'il peut
57:23 avoir accès à ce
57:25 conseil, alors
57:27 ou physique ou en ligne.
57:29 - Absolument. Sans parler des
57:31 contraintes, j'allais dire, organisationnelles.
57:33 Le conseiller est en formation,
57:35 le conseiller est absent, le conseiller vient de changer,
57:37 le conseiller est en vacances. - C'est quoi, vous disiez,
57:39 c'est 30% de son temps qui est consacré
57:41 à la pureté
57:43 de la gestion, enfin du conseil.
57:45 - Voilà. Et ça, c'est pas moi qui le dis,
57:47 c'est Capgemini. C'est une réalité.
57:49 Je pense que vivent tous les conseillers,
57:51 tous les... Voilà.
57:53 Il y a de telles contraintes par ailleurs,
57:55 de telles tâches,
57:57 une telle lourdeur administrative qu'effectivement
57:59 un conseiller, en moyenne, ne peut consacrer
58:01 que 30% de son temps
58:03 à ses clients. 30% du temps
58:05 sur 8 heures par jour, ça fait
58:07 2 heures et quelques, bon, il y a 24 heures.
58:09 Et les gens ont besoin de conseils
58:11 en permanence. - Peut-être pas 24 heures la nuit, mais en tout cas...
58:13 - Non, mais à des moments, ils sont disponibles aussi.
58:15 - Si on se projette à l'international, voilà.
58:17 - C'est important d'être là 24 heures sur 24.
58:19 - Merci beaucoup Stéphane pour cette annonce
58:21 et donc le lancement de ce
58:23 robot conversationnel, cet assistant
58:25 financier, IA, bien sûr,
58:27 pour maximiser,
58:29 améliorer la gestion de son épargne
58:31 et de son patrimoine. Stéphane Doté
58:33 et Odona Tech, qui étaient avec nous
58:35 l'invité de ce quart d'heure thématique de Smartbourse,
58:37 le soir sur Bismarck.
58:39 (indicatif musical)
58:41 (indicatif musical)
58:43 ♪ ♪ ♪

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