• il y a 2 mois
Lundi 7 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Louis de Fels (Directeur Général - Responsable de la gestion collective, Gay-Lussac Gestion) , Wilfrid Galand (Directeur stratégiste, Montpensier Finance) , François Cabau (Senior eurozone economist, AXA IM) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez
00:15en direct à la télévision, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr
00:20ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, une nouvelle semaine qui démarre pour les investisseurs
00:27avec en ligne de mire le chiffre de l'inflation américaine pour le mois de septembre qui
00:32sera publié ce jeudi et le tout début de la saison de publication des résultats d'entreprises.
00:37Nous aurons PepsiCo qui publiera cette semaine mais surtout le coup d'envoi officiel qui
00:41sera donné par de grandes banques américaines ce vendredi avec les résultats notamment
00:45de JP Morgan ou encore de Wells Fargo qui sont attendus pour le deuxième trimestre
00:50dans un contexte de tensions géopolitiques.
00:53Évidemment on voit les cours du pétrole qui reviennent effectivement sur des niveaux
00:58plus élevés que ce qu'on a connu ces derniers temps bien sûr autour de 80 dollars pour
01:01le baril de Brent, les cours du pétrole qui continuent de s'apprécier dans l'attente
01:06de la riposte d'Israël contre les attaques iraniennes des derniers jours et puis également
01:12le sujet macro autour de la résilience américaine, un atterrissage sans fin pour l'économie
01:18américaine en tout cas c'est un petit peu ce qui vient brouiller le narratif avec les
01:22chiffres du rapport mensuel sur l'emploi américain publié ce vendredi qui viennent
01:25brouiller un petit peu l'idée du ralentissement de l'économie américaine et du marché du
01:29travail américain, les taux emprennent acte avec un disant américain à plus de 4% désormais
01:34en ce début de semaine, vous aurez tous les détails dans un instant, l'actualité des
01:38entreprises marquée également par la réaction d'Ubisoft après la spéculation de vendredi
01:44et cet article de Bloomberg qui signalait que le groupe chinois Tencent et la famille
01:49Guillemot discutaient de l'avenir d'Ubisoft, évidemment un groupe qui est mal en point
01:55aujourd'hui, Ubisoft a réagi, l'entreprise a réagi aujourd'hui indiquant qu'elle prenait
02:00note des spéculations et des intérêts la concernant et qu'elle était en permanence
02:04en train d'évaluer ses options stratégiques comme on le dit publiquement le titre Ubisoft
02:10qui n'a pas fait grand chose aujourd'hui mais qui a bondi de plus de 30% sur la séance
02:14de vendredi et puis le dernier quart d'heure de Smart Bourse comme chaque lundi c'est notre
02:18quart d'heure américain, notre correspondant américain Pierre-Yves Dugas est avec nous
02:22chaque semaine pour suivre bien sûr l'actualité économique et politique en provenance des
02:26Etats-Unis, nous parlerons de l'emploi industriel et bien sûr du sprint final de la campagne
02:32présidentielle à moins d'un mois maintenant de l'élection du 5 novembre.
02:36Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
02:50et les infos clés du jour sur les marchés.
02:52Bonsoir Pauline.
02:53Bonsoir.
02:54Bon, ce lundi l'ensemble des marchés européens, des marchés actions notamment, restent sur
02:58une note de prudence.
02:59Oui, les bourses européennes évoluent en légère progression aujourd'hui, à noter
03:03sur le marché obligataire les rendements sont en hausse.
03:06Aux Etats-Unis, le rendement de l'obligation à 10 ans repasse la barre des 4% pour la
03:10première fois depuis le mois d'août, le rendement à 2 ans grimpe encore de 7 points
03:14de base autour de 4% dans le sillage de l'emploi américain publié vendredi et sur fond de
03:20tension sur le pétrole.
03:21En Allemagne, le rendement du 10 ans tourne autour de 2,25% et en France autour de 3%.
03:27Evidemment, cette remontée des rendements obligataires n'est pas forcément ce qui
03:30était prévu dans le scénario pour les investisseurs et on retrouve le secteur immobilier ou encore
03:35le secteur technologique comme étant des secteurs pénalisés par cette remontée des
03:38taux.
03:39Oui, en Europe, le secteur immobilier recule de 1,3% et le secteur technologique de 1,2%.
03:45Aux Etats-Unis, Alphabet et Microsoft ouvrent un léger recul dans ce contexte.
03:49Et puis n'oublions pas les tensions au Moyen-Orient qui alimentent également la prudence voire
03:55le stress des investisseurs.
03:57Oui, bien que légèrement apaisés après que Joe Biden a dissuadé Israël de riposter
04:01sur les installations pétrolières, ces tensions géopolitiques sont toujours une source de
04:05stress.
04:06Dans ce contexte, le baril de Brent grimpe encore de 2% à près de 80$.
04:11TotalEnergie en profite et gagne 1% au cours de la séance.
04:14Du côté des indicateurs économiques du jour, une enquête de Sentiment en zone euro qui
04:20montre que le Centix, en l'occurrence, a progressé le mois précédent.
04:24Oui, c'était inattendu, cet indice qui mesure le moral des investisseurs rebondit légèrement
04:29au mois d'octobre à moins 13,8 points après moins 15,4 en septembre et après 3 mois de
04:35recul.
04:36Les ventes de détail de la zone euro étaient aussi attendues pour le mois d'août.
04:39Sur un mois, elles augmentent de 0,2% et c'est ce qui était attendu.
04:43Qu'est-ce que l'on retient de l'actualité des entreprises en ce début de semaine, Pauline,
04:47avant les résultats qui commenceront en fin de semaine, vendredi notamment ?
04:50Le secteur du luxe est dans le vert.
04:52Richemont vend sa filiale de prêt-à-porter de luxe en ligne au groupe allemand Maytheresa
04:57en échange de 33% du capital dans son sillage.
05:00LVMH est en hausse de plus de 1% et Kering est en tête du CAC 40, en hausse de 4% après
05:06avoir souffert tout au long de la semaine dernière.
05:08Et puis aux Etats-Unis, Pfizer grimpe.
05:10Oui, en hausse de plus de 2% à l'ouverture de Wall Street après que l'investisseur
05:14Startboard Value a acquis une participation de 1 milliard de dollars au capital de Pfizer
05:20pour améliorer les performances de l'entreprise.
05:22Quels sont les rendez-vous à l'agenda pour les investisseurs demain, Pauline ?
05:25Les investisseurs prendront connaissance de la balance commerciale américaine du mois
05:28d'août et de la production industrielle allemande du même mois.
05:31Côté micro, avant le début de la saison des résultats avec ceux des grandes banques
05:35américaines vendredi, c'est PepsiCo qui publiera avant l'ouverture de Wall Street.
05:40Pauline Grattel avec nous chaque soir pour vous livrer les infos clés du jour sur les marchés.
05:50Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:57Wilfried Galland est avec nous, le directeur stratégiste de Mon Pensier Finance.
06:00Bonsoir Wilfried.
06:01Bonsoir Gagouard.
06:02Louis De Fels, directeur de la gestion de Galussac, gestion est à nos côtés également.
06:05Bonsoir Louis.
06:06Bonsoir Guillaume.
06:07Et François Cabot, économiste zoneuro chez AXA IM.
06:09Bonsoir François.
06:10Bonsoir Guillaume.
06:11Bon, repartons peut-être de ce qui a été l'événement vendredi sur les marchés.
06:14Côté macro bien sûr, François, à savoir le rapport mensuel sur l'emploi américain,
06:20c'est un rapport explosif, c'est le chiffre le plus suivi de la planète marché,
06:23c'est aussi un des chiffres les plus révisés de l'appareil statistique américain.
06:28Néanmoins, Jérôme Poel ne voulait pas voir le chômage ou le marché du travail refroidir
06:34au-delà des niveaux qui avaient été atteints.
06:36On était à 4,2% de taux de chômage, on est retombé à 4,1% de taux de chômage.
06:40Visiblement, les voeux de Jérôme Poel ont été exaucés quelques semaines seulement,
06:45à peine après sa première baisse de taux de 50 points de base.
06:48Effectivement, un rapport explosif, vous le mentionniez,
06:51sur le nombre de créations d'emplois, le taux de chômage et les salaires qui accélèrent.
06:57Une fois n'est pas coutume, sur le rapport emploi,
06:59où on a tendance à se focaliser uniquement sur le nombre de créations d'emplois,
07:01avec différentes enquêtes qui peuvent être contradictoires,
07:04on a eu un message et un seul...
07:06Assez unanime.
07:07Unanime et positif.
07:08Au-delà de la surprise sur l'estimation du mois de septembre,
07:11les révisions en la hausse également sur les mois passés,
07:15une bonne surprise, et c'est ce qu'ont bien compris les marchés,
07:19avec à la fois des révisions en la hausse sur les anticipations de taux,
07:22donc de moins de baisse,
07:24et puis finalement, on sent bien que l'économie américaine se porte bien
07:26et dès lors, un atterrissage...
07:29En tout cas, on sort de la sphère atterrissage en douceur ou récession,
07:34et on revient vers atterrissage en douceur ou pas d'atterrissage.
07:37Et donc là, effectivement, on sent bien que l'impact est positif là-dessus.
07:44Avec, dans tous les cas, des baisses d'autos qui restent prévues au programme.
07:48C'est juste que ça permet d'enlever de l'horizon des éventuelles 50 points de base.
07:51On reste sur 25 qui sont précédés pour l'ensemble de l'horizon.
07:56Ça ne remet pas en cause l'idée que la FED va continuer de baisser les taux,
08:00quand bien même avec des pas moins importants que celui du 10 septembre.
08:03Exactement, parce que c'était mon point.
08:05In fine, malgré toutes ces bonnes nouvelles, on reste en territoire de décélération.
08:08Mais une décélération sous contrôle et qui reste, a priori,
08:11qui donne des bons signaux de vie de l'économie américaine de ce point de vue-là.
08:15Qu'est-ce que ça implique pour la FED demain, mais pour le rythme du cycle global de baisses d'autos,
08:22et je pense notamment à la Banque Centrale Européenne ?
08:24Je crois que pour la zone euro, et c'est votre domaine d'analyse, François,
08:28vous venez à nouveau de mettre encore à jour votre call Banque Centrale Européenne, c'est ça ?
08:33Alors oui, de nouveau à jour, mais on ne l'avait pas mis à jour depuis un an,
08:35parce qu'il avait été juste dans un an.
08:37On avait vu les baisses d'autos arriver en septembre 2023,
08:40pour juin, et de manière trimestrielle.
08:42Donc effectivement, on l'a remis à jour parce qu'effectivement,
08:45le chiffre de l'inflation la semaine dernière qui a surpris à la baisse
08:47par rapport aux anticipations de la Banque Centrale Européenne,
08:49donc une nécessité assez évidente,
08:51et d'ailleurs le Président de la Garde, Isabelle Schnabel,
08:53on dit ok, baissons les temps, de 25 points de baisse en octobre, c'est acté,
08:57et donc on en a au moins deux,
08:59et on devient ce qu'on appelle en back-to-back,
09:01meeting après meeting, on en fait 25,
09:03et jusque-là, notre call l'année dernière, c'était on en fait une par trimestre.
09:07On se dit bien que l'inflation, dans nos prévisions remises à jour,
09:11va undershooter la target de la BCE
09:13pendant quasiment l'ensemble de l'année 2025,
09:15donc là, il faut bien comprendre que...
09:16On va être sous les 2% d'inflation,
09:18et pas assez proche de...
09:19Si, on sera quand même proche de 2 !
09:20Un 8, un 7, mais pas très loin.
09:23Donc pas suffisamment proche de 2 non plus, quand même,
09:25par rapport au mandat précédent, j'entends.
09:27Donc on avait vraiment une nécessité d'aller ralentir la cadence,
09:30et encore une fois, non pas soutenir l'activité,
09:32mais de moins la restreindre,
09:34parce qu'on a été aux taux qui sont à 4%,
09:36on sait qu'en gros, le nôtre, c'est autour de 2%,
09:38donc oui, ça fait pleinement sens,
09:40notamment quand on voit la santé de l'économie européenne
09:45et la faiblesse de la demande domestique,
09:47on sent bien qu'il n'y a pas une boucle très vertueuse là-dedans,
09:49et donc qui ne soutient pas le prix de la consommation,
09:51et que du coup, on fait les appels du pied, quelque part, à la BCE,
09:54en disant qu'on a peut-être besoin,
09:56en tout cas, certainement de moins de restrictions,
09:58et les niveaux de taux courts sont tellement élevés
10:00qu'il y a encore de la marge par rapport à arriver jusqu'à ces 2%.
10:02Donc nous, notre trajectoire, c'est de faire 25 à chaque meeting jusqu'en juin,
10:05on tombe à 2%, et avec le risque d'aller plutôt plus vite, plus bas,
10:11plutôt que d'être dans la résistance, effectivement,
10:13quand on voit les chiffres de l'économie européenne.
10:16Maintenant, il y a quand même deux grosses incertitudes
10:19hors de la zone euro sur lesquelles il va falloir se réajuster,
10:22c'est bien évidemment les élections américaines
10:24et quid de la Fed, comment est-ce qu'elle y réagit,
10:26est-ce qu'on est effectivement sur un no landing ou pas,
10:29et puis effectivement, et ça, ça sera demain, l'économie chinoise,
10:32à quelle vitesse repart-elle, sur quel moteur de croissance,
10:35et là-dessus, ça peut bien évidemment impacter fortement l'horizon,
10:39la performance économique de la zone euro.
10:42Sur le rythme de la Fed post-élection du 5 novembre,
10:46oui, ça peut créer un trouble pour la Banque Centrale Européenne,
10:49ou en tout cas pour ce que vous projetez,
10:51la trajectoire et du rythme de baisse de taux de la Banque Centrale Européenne,
10:54je ne sais pas, une Fed qui basculerait du scénario de soft landing
10:57à un scénario de no landing, impliquerait qu'elle n'ait plus besoin
11:00forcément de baisser les taux à chaque meeting,
11:03ou aussi vite que ce qu'elle avait anticipé,
11:05pour la baisseuse, ça deviendrait un problème ?
11:07Ça peut devenir un sujet, surtout si on a aussi des options politiques
11:10qui sont radicalement différentes, si on a des tarifs,
11:13et une guerre commerciale qui va avec, ou si ce n'est pas le cas.
11:16Et dans le premier cas, on a quand même à priori une inflation
11:19qui serait notablement, et de manière persistante, plus élevée aux Etats-Unis,
11:22donc une réticence évidente de la part de la Fed à baisser ses taux,
11:25en tout cas certainement pas aussi rapidement que ce qui est prévu maintenant,
11:28alors que là, quand on regarde la dynamique à la fois de croissance
11:31et d'inflation en zone euro, on se rend bien compte
11:34qu'il y a une histoire au sein de la zone euro qui prévaut
11:37et qui nécessite de baisser les taux.
11:39Et là-dessus, on pourrait avoir une relative divergence
11:41sur un horizon 6-9 mois qui peut être compliqué à gérer,
11:44avec un euro dollar qui peut tanker assez fortement.
11:47On a vu un peu de volatilité, effectivement, sur la parité de devise
11:50dans le sillage du rapport mensuel sur l'emploi.
11:52Wilfried, c'est toujours un peu la même histoire,
11:54on a toujours la peur que la Fed en fasse peut-être un peu trop vite,
11:57un peu trop fort. Structurellement, c'est une banque centrale doviche
12:00et puis à l'inverse, on se demande toujours si la BCE
12:03va être suffisamment rapide dans ses efforts
12:06pour venir au taux neutre, en tout cas.
12:09J'aime beaucoup la figure de Steele.
12:11On se demande si elle ne va pas être trop prudente.
12:13On le sait. Malheureusement, on le sait.
12:16Elle peut lutter contre ce biais.
12:18Ce qui est assez spectaculaire, c'est que Jérôme Powell,
12:23dans sa dernière conférence de presse,
12:25avait répété deux fois de suite
12:27le fait que nous faisons un mouvement important
12:31est la preuve que nous ne sommes pas en retard de cycle.
12:34We are not behind the curve. Nous ne sommes pas en retard de cycle.
12:36C'est un engagement à ne pas être en retard.
12:38Exactement. Et d'ailleurs, ce que nous montre ce rapport de l'emploi,
12:42c'est qu'effectivement, il n'est pas en retard de cycle.
12:44Il n'y a pas de raison aujourd'hui de garder les taux américains
12:46à des niveaux qui étaient, je le rappelle,
12:48à des niveaux de taux réels le plus élevés depuis 2007.
12:50Il n'y a aucune raison, compte tenu des performances de l'économie américaine,
12:53de garder à ce niveau de restriction.
12:55Donc, il peut prendre son temps.
12:57Mais c'est normal de commencer à baisser
12:59et de commencer à baisser de façon relativement symétrique
13:01à la hausse qu'il avait mise en œuvre.
13:04Parce que la baisse de l'inflation était également symétrique à la hausse de l'inflation.
13:07Donc, il n'y a pas de problème.
13:09En revanche, sur la BCE, moi, effectivement,
13:11je suis à la fois inquiet des performances économiques de la zone euro
13:15et puis très inquiet des erreurs de prévision du staff de la BCE.
13:20Mais c'est absolument considérable.
13:22C'est-à-dire que les derniers chiffres en zone euro,
13:26ce n'est non pas 1,8%, c'est 1,76%.
13:29Quand on regarde les prévisions sorties en septembre,
13:33y compris pour septembre,
13:34donc ce n'est pas non plus très très dur d'avoir une prévision à horizon quelques semaines,
13:37quand vous regardez la courbe,
13:39ça voudrait dire qu'on est à 2% sur le staff de la BCE.
13:41On s'est trompé de 2% à 1,76%.
13:44C'est considérable compte tenu du faible écart en termes de temps.
13:49On est sous l'objectif et sous les prévisions les plus récentes de la BCE de septembre.
13:54Exactement.
13:55Or, la présidente de la BCE n'arrête pas de nous dire, à juste titre,
14:00que sa politique doit se baser.
14:03Et c'est vrai que ça prend un relief tout particulier quand elle dit
14:07qu'on doit se baser.
14:08Effectivement, elle dit plusieurs fois, je n'avais pas retenu véritablement le terme,
14:11mais nous devons nous baser sur les prévisions du staff.
14:14Et si les prévisions du staff surestiment régulièrement l'inflation,
14:17alors ça pose problème parce qu'on voit qu'effectivement,
14:19on garde un biais beaucoup trop restrictif en zone euro par rapport à ce qu'on devrait.
14:24On voit que les performances sont quand même extrêmement dures.
14:27Maintenant, il faut accélérer et accélérer vite.
14:30Ce qui me rend un peu plus optimiste, c'est que les dernières communications
14:34de la BCE, que ce soit Christine Lagarde ou par exemple Isabelle Schnabel,
14:38qui était quand même celle qui menait un peu la charge des faucons.
14:43On n'imagine pas très bien en termes visuels une charge de faucons,
14:46mais on imagine les faucons volant en essaim.
14:51Et en fait, c'était véritablement Isabelle Schnabel qui menait cette charge en permanence
14:55et qui récemment nous a dit, oui, il faut reconnaître que l'inflation baisse
14:58et il faut reconnaître que nous avons des vents contraires très forts
15:01en termes de croissance sur la zone euro.
15:02Ça veut dire probablement que la philosophie, l'esprit de la BCE est en train de changer.
15:07J'attends, j'en accepte l'augure, mais maintenant il faut aller et il faut aller vite
15:10parce que compte tenu du fait qu'on n'a plus la possibilité de faire une relance budgétaire très forte,
15:14ce n'est pas comme aux Etats-Unis où on n'arrête pas de creuser le déficit.
15:17En zone euro, certains pays ont encore un peu de place.
15:22Certains pays ont un peu de place mais refusent de l'utiliser.
15:27Et donc il faut effectivement qu'on ait ce desserrement monétaire.
15:30J'espère qu'on va l'avoir parce que sinon on aura une fin d'année
15:33beaucoup plus compliquée en zone euro que ce qu'on pourrait avoir.
15:35Et encore une fois, est-ce que la BCE peut avoir la capacité comme elle a eu
15:38de démarrer avant la Fed, de se désynchroniser au moins pour un temps
15:42si jamais la Fed devait gérer un scénario plus proche du no lending que du soft lending ?
15:48Je pense que comme on vient d'expliquer, la baisse très rapide des taux d'inflation en zone euro
15:55aide quand même énormément la BCE.
15:57C'est un argument fort.
15:59À partir du moment où vous êtes en dessous de 2%, vous pouvez vous permettre quand même d'aller vite.
16:03Sur ces questions de Banque Centrale, c'est Louis.
16:06C'est vrai que la chiffre de vendredi a vraiment bluffé un peu tout le monde
16:09mais j'ai quand même envie de mettre un peu d'eau dans le moulin.
16:13C'est vrai que le chiffre était très au-dessus mais quand on regarde quand même de plus près,
16:18il y a quand même des chiffres un peu bizarres.
16:20On est à un mois des élections et comme par hasard dans le CRV,
16:23je crois qu'il y a eu un ajout de 800 000 emplois liés au gouvernement.
16:26Ce n'est pas possible de créer 800 000 gouvernements.
16:29Donc si vous retirez ceux-là, votre taux de chômage qui est passé de 4,2 à 4,1,
16:33il devait monter.
16:36Il y a des chiffres comme ça.
16:38Et aussi quand vous regardez d'autres chiffres comme le nombre d'heures travaillées.
16:41Le nombre d'heures travaillées diminue.
16:43Vous avez plus d'emplois et le nombre d'heures travaillées baisse.
16:46Donc voilà, c'est encore un autre signe.
16:47Donc nous, c'est vrai que chez Gullis Aggestion, on pense que ces chiffres sont toujours très volatiles.
16:51Attention notamment avant les élections.
16:53Mais le marché du travail continue de décélérer vous dites ?
16:55Voilà, ça continue de décélérer.
16:56Il ne faut pas s'emballer dans le no landing tout court.
16:59On continue de penser qu'on arrive un peu en fin de cycle, en ralentissement.
17:02Donc seul l'avenir nous le dira dans plusieurs mois.
17:04Mais nous ne nous emballons pas trop.
17:06C'est vrai qu'à 3,60, le marché était vraiment trop baire.
17:08Il s'est remonté à 4%.
17:10Evidemment, ça ne peut pas remonter tout de suite à 3,60.
17:13Maintenant, la question c'est quand est-ce qu'on achète la dette américaine.
17:16Donc c'est vrai que pendant un mois, il n'y aura pas de nouveaux chiffres.
17:18Donc voilà, il y a les élections américaines.
17:20Les taux vont continuer de se repricer.
17:23Et ce qui va être intéressant, c'est que même à un moment,
17:26vous savez la courbe entre le 2 au 10 ans qui se repentifiait.
17:30Ah oui, on est quasi en flat là.
17:33Là, on est quasi en flat.
17:35Nous, on continue de penser qu'elle va se repentifier.
17:37Donc voilà, un chiffre ne fait pas tout, mais c'est vrai.
17:40Donc c'est une respiration dans la tendance.
17:42Une respiration dans la tendance.
17:44C'est vrai que tout à l'heure, vous en avez parlé, les salaires étaient même au-dessus des attentes.
17:47Plus 4 au lieu de 3,9.
17:49Et c'est vrai que l'échelle de l'inflation de jeudi risque lui aussi d'être un peu tue.
17:53Le mois dernier était un peu tue, là encore.
17:55Donc peut-être qu'on pourra avoir un emballement sur les taux du S.
17:57Et je pense qu'à ce moment-là, ce sera pas mal de racheter peut-être la dette américaine.
18:01Pour la Banque Centrale Européenne ?
18:03Donc c'est vrai que la Banque Centrale Européenne, là je suis plus dans le consensus.
18:06Ils vont faire au mois d'octobre.
18:08C'est deux palettes quand même.
18:10C'est évident, ils sont complètement en retard.
18:12Mais voilà, moi je pense que l'Europe, tout a été dit.
18:15Je suis totalement d'accord avec ce qui a été dit avant.
18:17Mais je ne pense pas qu'il y aura une forte désynchronisation.
18:20Vous parliez tout à l'heure, l'Europe va le faire au mois d'octobre.
18:23Évidemment, il y aura les 25 points de base aux Etats-Unis en novembre.
18:28C'est vrai que le marché, si le chiffre a été mauvais, on aurait reparlé des 50.
18:31Bon, les 25 sont acquis. On va voir.
18:33C'est acquis à 93%.
18:35Il y a encore un peu de place pour qu'il n'y ait pas de baisse de taux peut-être le 7 et 8 novembre.
18:40Vous savez comment ça va hyper vite.
18:42Il y a encore 10 jours.
18:4393%, ça devrait être.
18:45Encore 10 jours, on pensait qu'il n'y avait pas de baisse de taux en octobre pour la BCE.
18:49Là, pour la première fois, le marché price moins de baisse de taux aux Etats-Unis.
18:54Donc voilà, attendez qu'il y ait encore un mauvais chiffre qui arrive.
18:57On en reparle.
18:58Donc c'est vrai que c'est très volatile dans les deux sens.
19:00Mais voilà, on continue de penser, quand on regarde pas mal d'autres indicateurs,
19:03on voit que ça ralentit quand même aux Etats-Unis.
19:06Il faut voir aussi que le taux d'épargne est du plus bas aux Etats-Unis.
19:11Et c'est vrai qu'il y a la productivité en ce moment.
19:13Oui, il y a eu des effets richesse, il y a eu de la productivité.
19:16Il y a un marché du travail qui continue de créer des emplois de toute façon.
19:22Facteur Chine, facteur pétrole, effectivement, dans cette équation.
19:26Comment est-ce que ça peut perturber le jeu des banques centrales,
19:29que ce soit la Fed ou la Banque Centrale Européenne ?
19:32La Chine, c'est quelque chose de nouveau quand même par rapport à ce qu'on a eu
19:36comme annonce précédente depuis le Covid, François ?
19:39Oui, alors, autant à court terme, je ne pense pas trop.
19:42Et je suis assez d'accord avec la thèse qui est avancée,
19:44que le marché est bien priceé en octobre, voire je dirais même décembre.
19:48Parce que même si le stimulus IA est très fort,
19:50on va quand même mettre quelques mois pour se rendre compte.
19:52Un, quels sont effectivement les chiffres ?
19:54Deux, comment ils le mettent en place ?
19:56Et trois, est-ce qu'ils vont effectivement le dépenser à la bonne vitesse ?
19:59Donc là-dessus, je pense que sur octobre-décembre, on est bien.
20:02Et entre-temps, il va se passer évidemment beaucoup de choses.
20:06L'élection américaine, la suite de l'emballement
20:09ou l'accalmie sur les tensions au Moyen-Orient.
20:11Donc, on va dire qu'on pourrait presque repartir d'une page blanche
20:17à partir de début d'un mois.
20:19On va avoir beaucoup de nouvelles.
20:21Mais là-dessus, je reste, de mon point de vue, convaincu du fait que la dynamique
20:27inflation basse, croissance anémique et notamment demande domestique anémique
20:34sont des arguments très forts qui, selon moi, peuvent permettre
20:38de totalement justifier une BCE qui est relativement divergente
20:42par rapport à une Fed à horizon 6-6-6.
20:44J'entends, c'est ce que vous disiez.
20:46Donc là-dessus, effectivement, il y a beaucoup d'éléments aléatoires
20:50qui peuvent arriver là-dessus et jeter un froid.
20:53Mais, en tout cas, rebattre les cas.
20:55Il y a quelque chose de solide pour la BCE dans le cas de baisse de taux
20:59devant nous rapide.
21:00Exactement.
21:01Mais pour répondre plus précisément à votre question sur l'aspect Chine,
21:05il y a quand même un élément très fortement changeant par rapport
21:09à ces 15 dernières années.
21:10C'est que la courroie de transmission de l'économie chinoise
21:14sur un plan de relance, pour l'Europe, c'est l'Allemagne.
21:18Et là, l'Allemagne, elle n'est plus là.
21:20Et on a du mal à savoir qu'est-ce qui est vraiment cyclique
21:23et qu'est-ce qui est structurel.
21:25Mais plus le temps passe, plus on se rend compte
21:27que ce qui est cyclique est en fait plutôt structurel.
21:29Et que, du coup, voir avec un grand organe d'optimisme,
21:33un peu sûrement, mais beaucoup, je ne pense pas,
21:36sur un plan de relance chinois.
21:38Il ne faut pas regarder les effets d'entraînement de la Chine
21:40sur l'Allemagne et donc sur l'Europe.
21:42Avec les yeux d'il y a 5, 10 ou 15 ans.
21:44Exactement.
21:45J'entends bien.
21:46Sur le facteur, sur la Chine si vous voulez, bien sûr,
21:49mais aussi sur le pétrole.
21:50Et bon, c'est toujours le sujet géopolitique difficilement préhensible.
21:55Mais dans quelle mesure ça assombrit un peu la conjoncture immédiate ?
22:00Ou dans quelle mesure ça peut assombrir la conjoncture ?
22:02Le pétrole, c'est quand même une clé extrêmement importante
22:05de lecture du cycle économique.
22:09Je rappelais sur ce plateau que si vous prenez le prix du Brent,
22:13vous le décalez de 8 mois et vous collez à cette courbe,
22:16la courbe de l'inflation cœur, je l'ai bien cœur,
22:19c'est quasiment la même courbe.
22:20Donc ça veut dire que, véritablement,
22:22l'effet d'entraînement du pétrole est très important.
22:24Et ce qui nous sauve aujourd'hui sur le cycle économique
22:27avec la très bonne tenue du cycle américain et la relance chinoise,
22:31c'est que ça vient à un moment donné où le pétrole était,
22:34ou est, on va y revenir,
22:36véritablement coincé dans un range assez bas,
22:41voire en train de baisser,
22:43parce qu'on était en surproduction assez massive.
22:46Puisque quand on regarde, on a 2-3 millions de barils de jour
22:49de surproduction sur le marché.
22:52Ça s'équilibre autour de 100 millions par jour,
22:54je ne sais pas le chiffre précis, mais c'est ça.
22:55Exactement.
22:56Avec les Etats-Unis qui sont désormais exploitateurs nets
22:59d'environ 2,5 millions de barils par jour.
23:02La question qui va se poser maintenant, c'est est-ce que
23:04la situation au Moyen-Orient peut changer fondamentalement la donne
23:07et est-ce qu'on peut avoir, et pour combien de temps,
23:09ce sont les deux questions importantes,
23:10est-ce qu'on peut avoir un changement de trajectoire du pétrole
23:12qui nous change effectivement la trajectoire des prix à la production
23:14et donc, à un moment donné, des prix à la consommation
23:17et donc des banques centrales et donc du cycle économique.
23:20Aujourd'hui, ça n'est pas encore le cas.
23:23Et dans le cadre des analyses stratégiques,
23:26on voit que, finalement, le manuel des rétorsions,
23:30si je peux m'exprimer ainsi de façon assez cynique,
23:32est à peu près respecté au Moyen-Orient,
23:34sans qu'il y ait de surprises majeures,
23:37même si la situation est absolument tragique.
23:39Mais il n'y a pas de surprises majeures par rapport à ce qui est effectué.
23:43Et en particulier, le doute qu'on pouvait avoir
23:46sur à la fois des frappes israéliennes sur des installations
23:50de production de pétrole, non pas de raffinage,
23:53car le raffinage c'est essentiellement pour le marché intérieur,
23:57mais de production, ça, ça a été assez vite écarté.
24:00Et assez rapidement, on s'est aperçu que l'Iran ne souhaitait quand même pas
24:04se mettre à dos son principal fournisseur et client qui est la Chine
24:07en bloquant le détroit d'Ambouse.
24:08À partir du moment où on est toujours dans cette hypothèse-là,
24:12il faut être très prudent parce que ça peut changer assez vite,
24:14l'irrationalité, dans ce cas, peut prendre la place assez vite
24:18des manuels de géostratégie.
24:21Mais pour l'instant, en fait, ça reste équilibré.
24:24Mais c'est véritablement, pour moi, l'élément clé qu'il faut suivre,
24:27qui pourrait remettre en cause un cycle économique qui aujourd'hui
24:30est très positif.
24:31D'ailleurs, on a vu, les taux se retendent, à la fois après le rapport
24:34du travail américain, mais aussi lié au rebond de 10-15% du pétrole
24:40qu'on a eu en quelques jours.
24:41Ce qui n'empêche quand même quand on regarde sur un an,
24:42on est à peu près à 15-16%.
24:45On est encore à 15-16% de baisse.
24:47Aujourd'hui, on est relativement serein, mais on sait que le pétrole,
24:51ça peut aller vite.
24:52Dans ce climat, que disent les entreprises, celles que vous suivez
24:55dans votre univers d'investissement, Louis ?
24:57Dans l'univers des small et mid-cap européennes, françaises, notamment ?
25:01Alors, c'est toujours intéressant.
25:02Elle publie un peu plus tard que les larges, je crois.
25:04Donc, il y avait encore des publications d'entreprises,
25:06jusqu'à il n'y a pas très longtemps, dans cet univers d'investissement ?
25:10Oui, il y a même encore des publications jeudi, Voyageurs du Monde,
25:13Groupelet, encore un peu plus tard.
25:15C'est vrai que c'est assez intéressant parce que, dans le cycle économique,
25:18en tout cas pour les petites sociétés dans lesquelles nous sommes
25:20pas mal investis chez Guillus Aggestion, c'est plus des sociétés locales,
25:24on va dire, qui n'ont pas forcément bénéficié depuis deux ans du boom
25:28de l'intelligence artificielle, de l'obésité et même du luxe
25:32qui souffrent en ce moment.
25:33Donc, c'est vraiment des valeurs qui, je l'espère,
25:35et qui devraient bénéficier le plus des baisses de taux d'intérêt.
25:38Mais il faut savoir que depuis la guerre en Ukraine-Russie,
25:40ce sont des valeurs qui ont fortement souffert de la remontée des taux
25:44et surtout la dérivée seconde, c'est vraiment leurs clients
25:47qui ont beaucoup souffert.
25:48Et dans le même temps, des large caps qui coupaient vraiment les investissements
25:51et donc des small caps qui en souffraient.
25:53Aujourd'hui, après quasiment plus d'un an de baisse de bénéfices par action
25:57et aussi de baisse de bénéfices par action, on sent que le point bas,
26:03je parle en termes de momentum de bénéfices par action,
26:05a peut-être touché son point bas.
26:07Parce qu'il faut savoir que ça fait déjà un an, il y a un an,
26:09elles avaient toutes fait des profits to earnings,
26:11ça fait déjà plus d'un an et demi que leurs bénéfices par action
26:14sont en train de baisser.
26:16Et là, pour beaucoup, certes, il y a un effet de base qui va être
26:19beaucoup plus favorable pour le troisième, quatrième trimestre,
26:21mais comme on dit, un effet de base, ça ne fait pas tout.
26:24Néanmoins, quels que soient un peu les différents secteurs,
26:27on sent que le point bas est derrière nous.
26:29Vous prenez le secteur, par exemple, de la construction,
26:31qui prend les négueuses de matériaux, on sent que le S1 a été catastrophique.
26:35Vous prenez des sociétés comme Samse, ou par point P,
26:38vous savez qu'il y a le S100, le premier semestre,
26:41catastrophique vraiment, forte à la fois des volumes et des prix qui baissent.
26:45Vous prenez aussi des sociétés comme Thermador,
26:47qui sont des gros sites distributeurs pour les industriels,
26:50pour le bricolage, tout ça, pareil, forte baisse.
26:53Et toutes ces sociétés vont nous dire, bon, on va faire un T3, T4,
26:57toujours en décroissance, mais en moindre décroissance
26:59qu'au troisième semestre, et 2025, la vraie question,
27:02c'est quelle va être la croissance ?
27:04C'est pas mal de ces sociétés qui avaient peut-être fait
27:06trop de croissance parce Covid, qui avaient fait du 6, 8, 10 % de croissance,
27:10sachant qu'avec un PIB à moins de 1 %, normalement,
27:12ce n'est pas soutenable.
27:13Donc là, tous nous dites, maintenant, la question, c'est,
27:15ça a fortement chuté, mais ça ne va pas rebondir aussi fort
27:18qu'en 2008, qu'en 2009, parce que tout avait chuté,
27:20c'était reparti comme en v.
27:22Là, ça a plutôt chuté, ça a corrigé les excès du Covid,
27:25ça devrait remonter doucement, plutôt au 2, 3 % de croissance organique.
27:29Vous prenez le secteur de la logistique, c'était un peu pareil,
27:31ça fait, on aime bien parler souvent de Steph, par exemple,
27:34depuis la guerre au Covid, c'est chaque mois consécutif,
27:37il y a des baisses de volume, de tonnages livrés.
27:39Heureusement, il y avait des effets prix qui ont compensé.
27:42Voilà, vous prenez également un secteur qu'on aime beaucoup,
27:44le service informatique, les MSN.
27:46C'est depuis le T2 de l'année dernière que leur chiffre d'affaires
27:50commença à se contracter.
27:52Cet été, pour la première fois, on nous a dit, ça va un peu mieux.
27:57Un grand donneur d'ordre, c'est les banques.
27:59Ça fait 18 mois que les banques avaient coupé,
28:01ça commence à revenir.
28:02Donc bon, est-ce que ça va être pérenne ?
28:04À quel niveau ça va repartir ?
28:05Voilà, donc beaucoup, beaucoup de secteurs,
28:07on a l'impression que c'est derrière nous.
28:10Mais ce qu'il faut bien comprendre,
28:12c'est que pour ce nombre de ces entreprises,
28:14on était encore dans les effets Covid ou post-Covid,
28:17de stop and go, de boom and bust, etc.
28:20Enfin, il y avait encore ces effets-là jusqu'à il y a quelques trimestres
28:23dans l'activité de ces entreprises.
28:24Alors pour certaines, oui, c'était post-Covid.
28:26Pour d'autres, les MSN, c'est vrai qu'il y avait un peu un excès
28:28d'investissement post-Covid.
28:29Oui, oui, oui, dans un sens ou dans l'autre.
28:30Oui, oui, j'entends.
28:31Mais même, vous prenez la consommation,
28:33clairement, on voit, avec la baisse des taux
28:35et surtout la baisse de l'inflation en Europe,
28:37ça devrait redonner du pouvoir d'achat réel aux consommateurs.
28:40Et pour l'instant, on ne le voit pas encore.
28:41Pour l'instant, qu'est-ce que fait l'Europe 1 ?
28:43Il l'épargne.
28:44Mais bon, normalement, souvent, on dit qu'il l'épargne
28:46et que 6-9 mois après, quand il le sent vraiment,
28:48il se remet à consommer.
28:49Donc pour le moment, il faudrait avoir un choc de confiance.
28:51Mais c'est vrai que le problème, en tout cas en France,
28:53vous connaissez tous les problèmes politiques,
28:55c'est vrai qu'aujourd'hui, la confiance manque.
28:57Mais c'est pour ça qu'on reste vraiment confiants
28:59parce que le taux d'épargne est quand même hyper élevé en Europe.
29:01Et on espère que cette confiance va revenir.
29:03Et on espère vraiment que cette troisième baisse de taux en octobre
29:06va vraiment faire du bien à ce tissu que sont les small caps.
29:09Quelles hypothèses vous faites justement sur l'épargne en Europe, en France,
29:14dans vos exercices de prévision, François ?
29:18Meilleure que les prévisions de l'ADCE, je précise.
29:22Alors le...
29:24On a plus de 15 points de taux d'épargne, c'est ça, en zone Europe ?
29:26En zone Europe, exactement.
29:27C'est ça, ça continue de monter.
29:28Modérément, mais ça continue de monter, effectivement.
29:30Donc on a manifestement complètement changé de comportement pré-post-Covid.
29:36On se retrouvait en zone Euro, un taux d'épargne qui tournait entre 12 et 12,5.
29:40On est là au-dessus de 15 et en phase ascendante.
29:43Alors même que la confiance des ménages dans les perspectives économiques se normalise,
29:49enfin revient vers des niveaux encore loin de normaux,
29:52mais en tout cas par rapport aux trous de la guerre en Ukraine, on revient haut.
29:56Nous, notre hypothèse de base, c'est qu'on reste de haut quand même.
29:59Et qui nourrit effectivement une demande domestique au ralenti.
30:06On a effectivement des incertitudes politiques en France, en Allemagne,
30:11qui sont quand même les deux grosses locaux de la croissance européenne,
30:17qui ne vont pas bien et qui ne vont pas aller beaucoup mieux dans les trimestres à venir.
30:23On a des taux quand même encore réels qui vont rester positifs.
30:26Donc là-dessus, l'attractivité de l'épargne sur les taux va rester là.
30:31Et donc là-dessus, c'est vrai qu'il y a aussi la correction de l'histoire passée.
30:37C'est-à-dire qu'on a vu ce choc Covid, notre vie reste normale,
30:41mais on a des taux d'épargne qui sont plutôt corrigés.
30:45Donc on a passé un peu notre temps à se dire que le taux d'épargne va finir par se normaliser
30:49parce que c'est ce que le modèle dit, on revient vers la norme.
30:51Là, plus les trimestres se passent, plus on se dit...
30:54Ça devient structurel ?
30:55Je reprends votre image tout à l'heure.
30:56C'est du conjoncturel qui dure au point de devenir structurel ?
30:59Ça peut devenir un peu structurel.
31:00La problématique, c'est que c'est extrêmement difficile de faire entrer dans une équation
31:03parce que du coup, on n'a pas beaucoup de données.
31:05Mais le sentiment qu'on a, c'est que les éléments delta qui peuvent permettre...
31:11Pourquoi est-ce que le taux d'épargne monterait dans ces derniers trimestres
31:14alors que l'inflation baisse ?
31:15On va se dire qu'au contraire, le gros du choc est derrière nous,
31:18l'inflation baisse, on a un gain de pouvoir d'achat, on y va.
31:20Le fait est que ce n'est pas le cas.
31:22Du coup, on essaie un peu de ré-entregénérer ça et de se dire qu'en fait,
31:25très clairement, la solution n'est pas là, elle est probablement autre part.
31:29Est-ce qu'elle est dans l'histoire politique ? Peut-être.
31:31Est-ce qu'elle est dans la géopolitique ? Plus largement aussi.
31:34Est-ce qu'elle est dans les taux ? Pourquoi pas.
31:36On a un nombre de paramètres.
31:39On essaie de voir qu'est-ce qui peut être le déclencheur,
31:41mais très clairement, à court terme, de se dire qu'on peut avoir,
31:44comme au même titre de ce que la BCE attend,
31:46une reprise forte de la consommation parce que le taux d'épargne baisse,
31:49de manière explicite parce qu'elle est suffisamment généreuse aujourd'hui
31:51pour nous donner ces hypothèses de taux d'épargne.
31:54Très clairement, ce n'est pas le cas.
31:56Sur l'histoire politique, peut-être justement,
31:59si c'est une entrave au déploiement de l'épargne en zone euro aujourd'hui.
32:03Qu'est-ce que vous dites de la situation aujourd'hui ?
32:06C'est vrai que pour l'instant, on n'a que des hypothèses ou des pistes.
32:10Une tentation fiscale, évidemment, en France, mais pas que.
32:14Je le rappelle aussi, Wilfried.
32:17Est-ce qu'un pays comme la France, aujourd'hui, parle correctement à ses créanciers ?
32:20Est-ce qu'un créancier qui connaît la France, qui comprend la France,
32:25a-t-il l'impression qu'on lui envoie un message correct ?
32:29On lui envoie un message correct,
32:32mais si je veux faire l'analogie avec le monde de la gestion d'actifs,
32:36l'analyste crédit sur la France est relativement serein,
32:39l'analyste action sur la France est inquiet.
32:42Je pense qu'à moyen terme, le problème de cette divergence est là.
32:47Effectivement, la France sait lever l'impôt.
32:50On est même quasiment les champions du monde des capacités et de l'inventivité fiscales.
32:54On a la capacité également de rassurer, malgré tout,
32:59sur une certaine stabilité du pays, même si ça devient plus compliqué.
33:03Mais quand même, on n'a pas d'histoire d'instabilité récente
33:07qui puisse être mise en avant.
33:10Et puis, on a effectivement un taux d'épargne des ménages qui est très important,
33:14qui veut dire que l'épaisseur de la laine du mouton est suffisamment rassurante
33:19lorsqu'effectivement, on envisage de se faire un pull sympathique.
33:24La question maintenant qui va se poser,
33:27vis-à-vis même des créanciers à moyen terme,
33:30c'est comment est-ce que la machine économique va continuer à alimenter tout ça ?
33:34Est-ce qu'on est toujours dans une optique d'augmenter,
33:37et c'est la même chose dans tous les pays de la zone euro,
33:39d'augmenter le taux de croissance potentiel de la zone euro ?
33:41Parce que c'est ça en fait le sujet fondamental.
33:43Le sujet fondamental, il est que la productivité européenne décroche
33:46d'une façon considérable par rapport à la productivité américaine.
33:49Quand on fait les calculs, on sait que la productivité, c'est ce qui reste quand on a tout expliqué.
33:54Mais malgré tout, au milieu des années 90,
33:59la productivité européenne, c'était à peu près 95% de la productivité américaine.
34:03Aujourd'hui, c'est moins de 80%.
34:05Donc on a véritablement baissé de façon très forte.
34:08Et en plus, quand on rajoute à ça le fait qu'on a un comportement démographique
34:12qui est maintenant bien établi, qui est de diminution constante de la population active
34:18et probablement assez rapidement de la population tout court du continent européen,
34:23on doit avoir à la fois une politique d'attractivité des capitaux
34:27et une politique de productivité très forte.
34:29Ce qu'on n'a pas aujourd'hui.
34:30Aujourd'hui en fait, l'Europe règlemente avant de produire.
34:34Et ça, c'est un sujet qui est quand même un sujet fondamental.
34:37Le sujet fondamental européen, il est qu'on ne se focalise pas assez
34:41sur la prise de risque et on se focalise sur, justement,
34:44surtout être prudent, ce qui est cohérent, là encore, avec notre profil démographique.
34:49Et donc il va falloir effectivement, pour rassurer à moyen terme,
34:52pour que l'analyste action sur la partie France et même sur la partie euro
34:56puisse donner une note positive, nous disent effectivement,
34:59on voit que vous prenez les bonnes mesures pour libérer votre croissance.
35:03On avait commencé à le faire, en particulier en France, depuis globalement 2014.
35:08On a l'impression qu'on vient gentiment en arrière
35:10et que même les autres pays sont quand même en train de prendre un chemin assez compliqué.
35:14Je mets de côté l'Espagne, mais l'Espagne c'est très particulier
35:17parce qu'on a des stop and go espagnols que j'arrive moi,
35:20je ne suis pas un spécialiste de l'Espagne, que j'arrive difficilement à lire.
35:23Mais sinon, on a un vrai sujet européen sur, justement,
35:27cette lecture du dynamisme économique qu'on ne fait pas correctement.
35:30Ce qui est intéressant, si on parle de l'idée politique de l'offre,
35:35en tout cas de compléter l'union, par exemple des marchés de capitaux,
35:39c'est la piste proposée par le ministre de l'économie espagnole dans le FTI,
35:43de dire faisons un laboratoire avec quelques pays,
35:47alors il dit trois ou plusieurs pays, enfin trois ou quelques autres pays,
35:50pour avancer sur ces sujets-là.
35:52Je crois que c'était Nicolas Sarkozy, post-grande crise financière,
35:56de dire on peut faire des choses avec l'Europe des cercles concentriques,
36:01on peut avancer en groupe dans l'Europe.
36:03Ce qui est juste incroyable, c'est qu'on essaie d'avancer de façon pratique,
36:07et on voit par exemple que lorsque Unicredit s'intéresse à Commerzbank,
36:11tout de suite on a des levées de boucliers en disant
36:13non, jamais un Italien n'achèterait une banque allemande.
36:15Des levées de boucliers en Allemagne.
36:17Mais tout autour, tout le monde leur dit il faut y aller.
36:19C'est-à-dire qu'en Europe, c'est un peu pareil en France,
36:23quand on n'est pas concerné, on est toujours favorable.
36:25Mais à un moment donné, il va falloir faire ce que j'appelle un acte de foi.
36:29Ça marche pour beaucoup de choses.
36:31Unicredit Commerce, de ce point de vue-là, ça peut être quelque chose de symboliquement assez fort.
36:35Après il y a des sujets, l'IT dans les banques, c'est compliqué aussi.
36:38Il n'y a pas que la nationalité qui peut poser problème.
36:41Louis, vous disiez tout à l'heure, les entreprises,
36:45peut-être dans l'univers small et mid, on a vu le point bas,
36:48on a des perspectives de croissance.
36:50Est-ce que ça se retrouve dans les flux ?
36:54Est-ce que ça se retrouve dans le schéma de marché qu'on connaît depuis cet été ?
36:58Je notais quand même que sur l'ensemble du troisième trimestre,
37:01il n'y a plus de sous-performance boursière des small et mid cap, par exemple.
37:04C'est vrai que c'est la première étape assez importante.
37:07Jamais les small cap qui sous-performent se remettent à surperformer tout de suite.
37:10Ça passe toujours par une phase de transition de relative performance étale.
37:16C'est ce qui se passe en effet depuis cet été.
37:18Pourquoi ? Parce qu'il y a certes les effets de base.
37:21Il y a beaucoup de faux départs qu'il y a eu.
37:25Mais je pense sincèrement que la baisse des taux,
37:28la première et le mois de juin, le 8 septembre, la quatrième et l'octobre,
37:31va refaire beaucoup de bien.
37:33Parce qu'il y a quand même beaucoup de sociétés que l'on a vues,
37:36qui étaient vraiment en récession.
37:38C'est vrai que tout le monde dit que nos sociétés étaient en récession.
37:41Les gens ne comprennent pas en disant que la zone euro n'était pas en récession.
37:43C'est normal parce que l'État fait des chèques électricité,
37:45des chèques cadeaux, des chèques tout ce que vous voulez.
37:48Pas mal de choses ont fait que GEMA est rentrée en récession, même en Allemagne.
37:52En tout cas, quand vous regardez les entreprises locales,
37:54tout le monde vous dit que depuis deux ans, ils souffrent énormément.
37:57Il y a des secteurs industriels, oui.
37:59Effectivement, je crois qu'il n'y a pas de doute là-dessus.
38:01Je ne parle pas des structurels comme l'automobile.
38:03Je parle vraiment des secteurs, par exemple la pharmacie.
38:06Les pharmaciens, pour la première fois, certains ont perdu de l'argent en 2023.
38:09Ce qui n'est du jamais vu.
38:11Forcément, quand les pharmaciens perdent de l'argent, beaucoup le font.
38:13Mais qu'est-ce qu'ils font ? Ils ne font pas d'investissement.
38:15Nous, chez GUSSEC Gestion, on aime beaucoup une société qui est le leader français
38:19des équipements de logiciels pour pharmacie et croissance,
38:23anciennement pharmagesse.
38:24C'est quasiment 20 années de croissance organique positive.
38:27En 2023, sur le S2 2023 et le premier semestre, ils étaient en baisse.
38:31C'était du jamais vu.
38:32Là, ils ont confirmé que le point bas était là.
38:34Ce que j'aime beaucoup dans cette société, c'est que c'est beaucoup de sociétés
38:38qui n'investissaient pas.
38:39Maintenant qu'ils ont vu que les taux s'étaient stabilisés et même baissés,
38:42ils se remettent à investir.
38:43Clairement, ils remettent à investir.
38:45Là, ils ont creusé un peu.
38:46Il y a eu un petit pincement de marche au premier semestre.
38:49Mais ils disent, ça y est, 2025, ça repart.
38:512026, ils attendent 10% minimum de croissance organique pour 2025-2026.
38:56C'est pour montrer, certes, qu'il y a eu des pauses et que ça repart.
39:00On aime bien aussi le secteur de l'immobilier.
39:02Vous prenez le leader français Exaum, l'ancien maison France Confort.
39:06Depuis un an, c'est quasiment moins 30, moins 40% de commandes.
39:11C'est pour ça que vous avez vu, il n'y a jamais eu d'aussi faible
39:14mise en chantier et de commandes dans l'immobilier neuf.
39:17Pire qu'en 2008.
39:19Et là, depuis cet été, depuis que les premières baisses de taux se font sentir,
39:23de nouveau, le carnet de commandes est revenu flat.
39:25Ça se dégrippe tout de suite.
39:26Dans des secteurs très sensibles comme ça au niveau des taux,
39:28ça peut se dégripper assez vite quand même.
39:30Ça se dégrippe parce que normal, le prix moixiedant n'était plus là depuis un an.
39:34Il est en train de revenir.
39:36Vous allez voir même dans les transactions immobilières,
39:39pour la première fois depuis longtemps, les prix baissent et les taux baissent,
39:42ce qui est extrêmement rare.
39:43Normalement, quand les taux baissent, les prix montent,
39:45ce qui était plutôt assez sain.
39:46Il y a plein de secteurs, j'en avais parlé tout à l'heure.
39:48Nous aussi, on revient assez positif sur l'immobilier.
39:50Même l'immobilier de bureau, en tout cas dans le cœur Paris,
39:52ça s'est stabilisé.
39:54Ça va repartir les baisses de taux.
39:56Pour ces économies plus locales, on va vraiment le ressentir.
40:00Parce que c'est vrai que depuis deux ans, on a vu les marchés méga cap monter.
40:03Mais c'était des poignées d'action sur des thématiques bien ciblées.
40:07Bien sûr.
40:08Il ne faut pas oublier que les large caps ne sont pas moins immunes que les small caps.
40:12C'est vrai que ça fait deux ans que les small caps souffrent.
40:14Mais regardez ce qui se passe sur le luxe.
40:15Ce n'est peut-être pas forcément fini.
40:16Les révisions à la baisse sont plutôt devant nous sur pas mal de sociétés large caps.
40:20On attend 15 % sur le secteur du luxe en 2025.
40:23La confiance bénéficiaire partant de zéro cette année.
40:26Voilà.
40:27Donc, on verra.
40:28Mais c'est ambitieux.
40:29Ce qui est bien, c'est qu'on n'attend plus grand-chose pour les smalls.
40:32Je pense sincèrement.
40:33On a parlé de différents secteurs.
40:35Ça devrait faire du bien.
40:37On va suivre ça.
40:38Effectivement.
40:39Pour prendre un petit coup d'avance aussi, l'élection du 5 novembre présidentielle.
40:44On va en parler dans quelques instants avec notre correspondant américain.
40:47Mais sur le plan de l'analyse macroéconomique, ça peut être vraiment un vrai game changer
40:53pour le scénario 2025.
40:54François, comment vous y réfléchissez chez AXA-IM ?
40:57Oui.
40:58Alors, c'est sûr que…
40:59Oui.
41:00Alors, d'abord, il y a la…
41:01Parce qu'on en fait toujours.
41:02C'est l'élection américaine et c'est un match.
41:04Voilà.
41:05Mais à la fin de la journée, qu'est-ce qui change, qu'est-ce qui ne change pas
41:08dans la conduite de la politique économique et ce que représentent les États-Unis dans
41:12la macro mondiale ?
41:13Alors, il y a deux…
41:14Pour la faire rapide, il y a deux sujets principaux.
41:17Il y a le sujet, on va dire, purement politique, avec les deux batailles qui sont à l'œuvre,
41:22donc présidentielle et de représentativité en Chambre des Parlements, sur lesquelles
41:27on peut avoir un mix and match pas forcément très cohérent ou pas.
41:31Donc, il y a déjà quatre scénarios qui sont là.
41:33Oui, c'est ça.
41:35Et après, on va dire purement de politique économique, on n'est pas forcément très
41:40au clair sur les idées nouvelles qu'apporterait une Kamala Harris versus est-ce qu'on aurait
41:47une continuité parfaite ou est-ce qu'il y aurait des virages ou non qui seraient apportés,
41:50puisqu'on n'a pas eu beaucoup de nouvelles de ce côté-là depuis qu'elle est devenue
41:53la candidate des démocrates.
41:54Il n'y a pas beaucoup de choses de chiffrées côté démocrate.
41:57Exactement.
41:58Par contre, on a une idée, en tout cas philosophiquement parlant, très claire sur ce que mettrait
42:04en place un président Trump et surtout s'il devait avoir effectivement un parlement avec lui.
42:08Donc, là-dessus, je pense qu'il y a effectivement un cadrage qui est vraiment différencié
42:13selon les types de candidats avec des scénarios un peu intermédiaires selon les représentativités
42:19au niveau des parlements.
42:20Mais très clairement, notre scénario dans lequel Trump est élu et avec un parlement
42:26avec lui, on a une inflation, une croissance plus élevée et une fête qui baisse deux
42:30fois ses taux en 2025.
42:32Et qui s'arrête.
42:33Et qui s'arrête.
42:34C'est ça.
42:35Qui fait mars-juin et on s'arrête.
42:36Alors que typiquement, si on est sur Kamala avec un parlement pleinement avec elle, on
42:39est sur quatre baisses de taux l'année prochaine.
42:41Effectivement.
42:42Donc voilà, là-dessus, avec effectivement beaucoup de scénarios intermédiaires selon
42:45comment se passent les élections au parlement.
42:47Mais il y a quand même un cadrage macro qui est a priori assez différencié sur lequel
42:52on va tous se réveiller le 5 ou le 7, selon combien de temps il met pour trouver des résultats.
42:57Exactement.
42:58Ça peut prendre un peu plus de temps.
42:59Avec la fête qui arrive au milieu le 7, deux jours après les élections, on peut avoir
43:02quelques jours un peu de traumatisme.
43:03Mais on va se réveiller effectivement mi-fin novembre avec une idée à peu près claire
43:07sur où est-ce qu'on va.
43:08Alors que là, on est encore beaucoup, beaucoup dans l'incertitude.
43:11Pour l'Europe, qu'est-ce que ça change ? On discute de ces enjeux depuis un moment
43:15avec vous aussi, Wilfried.
43:17Mais Trump, protectionnisme, est-ce que ça met l'Europe dans une situation où effectivement
43:22elle ne peut plus reculer sur l'idée de mettre des barrières comme elle le fait sur
43:26l'autonomie chinoise ?
43:27C'est très compliqué.
43:29Ça resterait un aiguillon fort pour une Europe entre deux ?
43:33Le drame de l'Europe, c'est que c'est le continent le plus ouvert.
43:37C'est-à-dire qu'en fait, par rapport à la Chine et encore plus par rapport aux Etats-Unis,
43:41on a un écart extrêmement important d'ouverture des économies.
43:44Et donc, c'est l'Europe qui souffre le plus.
43:46Et en plus, l'Europe n'a pas l'équipement intellectuel pour gérer ce type de nouvelles
43:53phases.
43:54Elle est équipée pour justement gérer l'ouverture.
43:56Plus ou moins d'ouverture, mais pas gérer les systèmes de fermeture.
43:59Donc, il va falloir qu'elle change profondément.
44:01Et puis, l'incertitude profonde qu'on va avoir, et moi j'ai une vraie incertitude là-dessus,
44:07c'est qu'elle sera véritablement l'impact de ces hausses de tarifs douaniers qui sont
44:12annoncées, ces hausses très fortes.
44:14Est-ce qu'elles vont vraiment être inflationnistes ?
44:16Dans l'histoire, on a eu des hausses de tarifs qui ont été déflationnistes.
44:20Parce qu'en fait, ça agit sur l'économie comme une hausse d'impôts.
44:23Et quand vous augmentez massivement les impôts, vous diminuez la demande intérieure.
44:27Ça détruit la demande.
44:29C'est ce qui s'est passé lors de la dernière hausse de taux de Donald Trump en 2018.
44:32En fait, la tendance inflationniste a baissé.
44:34Il y a eu d'autres choses qui étaient à l'oeuvre à l'époque.
44:36Le prix des machines à laver a quand même bien monté.
44:38Le prix des machines à laver.
44:40Donc, si effectivement vous vous focalisez sur un certain nombre de types de biens, vous
44:43ne dites pas que c'est inflationniste.
44:44Sur l'ensemble de l'économie, ça a été plutôt déflationniste.
44:47Et donc, il n'est pas du tout impossible.
44:49Quand vous regardez ce qui s'est passé dans les années 30, vous avez multiplié les tarifs
44:51par 3 ou 5 en fonction des pays.
44:53Ça a été profondément déflationniste.
44:55Donc, on ne sait pas quel va être l'impact.
44:57Quelle va être la réaction globale d'une économie qui a déjà été boostée énormément.
45:01Donc là, je trouve que l'incertitude, c'est non seulement une incertitude politique,
45:05mais sur les conséquences d'une politique économique sur lesquelles on a de la visibilité,
45:09mais pas du tout sur les conséquences.
45:11Ce serait important pour l'Europe aussi, cette élection américaine ?
45:13Enfin, pour le marché européen ?
45:15Lui, il est serein.
45:16Lui, il a ses small-cap.
45:17Après, au niveau actions, c'est vrai que nous, on est principal sur la satisfaction.
45:21Nous, on pense que ça ne fera pas beaucoup.
45:23Ça peut se faire des arbitrages très rapidement.
45:25Mais très vite, deux semaines après l'élection, tout s'est arbitré.
45:27Je pense qu'on a toujours dit que c'est vraiment des papiers pour les brokers.
45:30Ça permet de faire des scénarios.
45:32C'est vrai qu'on regarde ça vraiment de loin.
45:35Et c'est vrai qu'à un moment, quand Trump était quasiment seul,
45:40quand le président Biden était encore là,
45:43tout de suite, on avait vu le call, le remonté des taux.
45:45Les Trump trades se mettaient en place.
45:48Ça, pour nous, ça n'a pas beaucoup d'impact.
45:51C'est vrai que nous, on a déjà tellement à faire en zone euro,
45:54et particulièrement en ce moment en France.
45:56C'est pour ça qu'il y aura beaucoup plus d'intérêt.
45:58On voit encore, quand le Premier ministre Barnier parle encore de taxes
46:03sur les sociétés qui font plus d'un milliard de chiffre d'affaires.
46:06Malheureusement, même des small-cap ont, pour certaines, plus d'un milliard de chiffre d'affaires.
46:10Ils sont pénalisés.
46:12Ils ont perdu, notamment, les valeurs dans l'intérim,
46:14par exemple, Comcrit, qui fait plus d'un marché d'affaires,
46:16a perdu X% l'année dernière.
46:18On a vu la piste de taxation des billets d'avion, etc.
46:21À chaque fois, le marché réagit à chaque nouvelle idée, à chaque nouvelle tentation.
46:24On est beaucoup plus focalisés là-dessus.
46:26Des sociétés comme Vinci et Fage viennent se faire de nouveau massacrer.
46:29Au moins, c'est des plans très intéressants pour ceux qui n'en ont pas.
46:32C'est vrai que c'est un peu pénible de se reprendre des coups comme ça sur la tête tout le temps en France.
46:37Comme vous dites, c'est toujours un peu la même histoire.
46:39De ce point de vue-là, c'est toujours les mêmes secteurs, toujours les mêmes histoires.
46:42De ce point de vue-là, on n'a pas révolutionné la roue fiscale.
46:46En tout cas.
46:47Merci beaucoup, messieurs.
46:48Merci d'avoir été des invités.
46:49La roue, c'est un marchément de torture bien connu de l'histoire.
46:52La roue fiscale, encore pire.
46:54Merci, messieurs, d'avoir été les invités de notre marché.
46:57Wilfried Galland, Montpensier Finances, François Cabot, AXA-IM et Louis de Fels, Galussac Gestion.
47:07Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, c'est le quart d'heure thématique.
47:09Et chaque lundi, le thème, c'est le thème américain.
47:12C'est notre quart d'heure américain.
47:14Nous retrouvons en visio notre correspondant américain, Pierre-Yves Dugas, qui est avec nous.
47:18Bonsoir, Pierre-Yves.
47:19Merci beaucoup de nous permettre de suivre, comme ça, chaque semaine, les enjeux de l'élection présidentielle américaine.
47:25Puisque c'est bien de ça dont on parle avec vous, Pierre-Yves.
47:28Sur le volet économique, il y a...
47:31Alors, on parlait la semaine dernière, le tabou de la campagne, c'est le déficit public.
47:36L'obsession de la campagne, que ce soit pour Kamala Harris ou Donald Trump, c'est l'emploi, et particulièrement l'emploi industriel.
47:43Et pas simplement aux États-Unis.
47:45J'ai l'impression qu'il y a pas mal de pays en Europe où on est obsédé à nouveau par l'urgence de la réindustrialisation.
47:54On présente aux États-Unis la désindustrialisation comme une calamité.
48:00Il n'y aurait de vraie croissance que s'il y a réindustrialisation et que cet impératif justifie des mesures,
48:10soit protectionnistes des barrières douanières pour encourager les industries domestiques,
48:16soit des aides fiscales, des subventions, des crédits d'impôts à un coût fiscal exorbitant.
48:24Mais quand on aime, on ne compte pas.
48:27Et Donald Trump a un petit peu inventé ce type de promesses électorales dans sa première campagne.
48:35Beaucoup de ces éléments ont été repris par les démocrates.
48:39Et aujourd'hui, le thème de la réindustrialisation bat son plein.
48:43Je suis frappé de voir qu'en dépit de toutes ces largesses, qu'il s'agisse de largesses fiscales, de crédits d'impôts,
48:54et Dieu sait si les lois votées par le Congrès et en particulier l'IRA votée sous Joe Biden
49:02comprenaient des aides massives pour les industries américaines politiquement correctes,
49:08et même en ce qui concerne les politiques industrielles mises en place sous l'administration Trump,
49:14eh bien l'emploi industriel américain ne bouge pas.
49:17La production industrielle américaine, en gros, ne bouge pas.
49:21On est toujours à un niveau de pratiquement 13 millions d'Américains employés dans l'industrie.
49:28Et la production industrielle américaine, en gros, n'a pas bougé depuis 2019.
49:32Elle est certes à un niveau historique.
49:35Elle ne baisse plus.
49:37Elle a naturellement considérablement rebondi après son effondrement durant la pandémie.
49:43Mais les effets macroéconomiques de toutes ces politiques, de tous ces discours,
49:49y compris les discours enflammés du New York Times,
49:53il y a longtemps que je n'avais pas dit du mal du New York Times,
49:57sur la résurgence de l'emploi industriel syndiqué.
50:02Ça ne se voit pas dans les chiffres du PIB.
50:05Et c'est quand même assez surprenant.
50:08Les fact-checkers, qui ont tellement de travail à faire pour vérifier les dires de Donald Trump,
50:17qu'ils n'ont jamais, figurez-vous de le voir, jamais le temps d'aller vérifier ce que raconte Kamala Harris.
50:22Ils sont trop occupés à vérifier ce que dit Donald Trump.
50:25Eh bien, ils laissent Kamala Harris dire que, sous son administration et celle de Joe Biden,
50:32on a battu tous les records de création d'emplois industriels.
50:35En fait, il s'accapare, il s'attribue le rebond de l'emploi industriel lié à la sortie de la pandémie.
50:41C'est 700 000 emplois industriels qui ont été créés entre le moment où Joe Biden arrive à la Maison-Blanche
50:47et, en gros, le niveau de l'emploi aujourd'hui.
50:50Et dans ce cas-là, Joe Biden est aussi responsable, avec sa merveilleuse politique,
50:55du rebond de l'emploi industriel au Canada, en France, au Royaume-Uni, au Brésil, you name it.
51:00Soyons sérieux.
51:03– Quand on regarde les enquêtes, c'est intéressant, Pierre, ce que vous décrivez,
51:06on le voit dans les enquêtes, que ce soit PMI, ISM, etc.
51:10L'enquête service est toujours assez stellaire, l'enquête industrielle est toujours très très plombée.
51:17On voit cette image de la gueule de crocodile entre les deux.
51:20– On a connu 16 mois consécutifs de contraction de l'activité manufacturière,
51:27avec une exception, c'était au mois de mars 2024,
51:31et depuis le mois de mars, cette exception a été balayée,
51:34on est de nouveau en contraction, si l'on juge l'activité industrielle,
51:38précisément en fonction du PMI.
51:41Alors moi, je voudrais, sans vouloir faire un cours de développement économique,
51:44rappeler que la désindustrialisation des États-Unis s'est accompagnée
51:48d'une explosion de la production économique américaine,
51:52d'un enrichissement général de tous les Américains,
51:55et que ça n'est pas forcément une calamité.
51:57Je rappellerai quelques chiffres, en 1947,
52:01la part de l'emploi manufacturier aux États-Unis était de 32%,
52:06elle est tombée aujourd'hui à peu près à 8%.
52:09Cela n'a pas empêché, dans le même temps, de voir en dollars constants,
52:14le revenu moyen par habitant de passer de 15 000 à plus de 66 000 dollars.
52:20Donc cette corrélation, qui semble-t-il est intuitive,
52:24était admise par tout le monde, sur tous les continents,
52:26selon lequel la richesse, ça veut dire plus d'industrie,
52:30elle n'est pas du tout évidente, si on regarde les chiffres.
52:34– Il y a eu de la productivité aussi quand même, Pierre-Yves,
52:37c'est ça qui est intéressant, c'est que ce qui caractérise
52:40le schéma américain, notamment post-Covid, mais même préalablement,
52:45c'est quand même ces gains de productivité.
52:48Alors évidemment, c'est toujours très difficile à évaluer,
52:51surtout à l'instant T, etc.
52:53Mais aujourd'hui, là je regardais encore,
52:55on est peut-être sur un rythme de progression,
52:57d'une année sur l'autre, de la productivité aux États-Unis,
53:00de 2 voire 2,5% quand même.
53:02– Vous avez mis le doigt sur l'élément qui manque
53:05dans le raisonnement simpliste qui est développé par les politiques
53:08aux États-Unis, de tous les partis, mais ailleurs aussi,
53:11qui est l'impact essentiel de la technologie
53:14dans les processus industriels.
53:16On arrive à fabriquer autant, et même beaucoup plus,
53:19avec beaucoup moins de monde, avoir plus d'innovation
53:21et plus de qualité, et c'est une bonne chose,
53:24tout le monde devrait s'en féliciter au lieu de pleurer.
53:27Vous savez, ça me rappelle l'histoire de Milton Friedman
53:30qui rendait visite à un pays d'Amérique centrale
53:33où on l'expliquait que, pour créer des emplois,
53:36on avait chargé des dizaines de milliers de chômeurs
53:40avec des pelles, de faire des trous pour créer des digues.
53:44Et que ça c'était un programme de stimulation de l'emploi.
53:48Et Milton Friedman avait dit, mais dans ce cas-là,
53:50ne leur donnez pas des pelles, donnez-leur des petites cuillères.
53:53– Un mot de la course quand même entre Kamala Harris et Donald Trump.
54:00Je lisais, Pierre-Yves, je ne sais pas si vous l'avez lu encore,
54:02mais il y a quelques propos, alors c'est Howard Lutnick
54:06qui est le chef de l'équipe de transition de Donald Trump.
54:10C'est un investisseur, il a présidé la firme d'investissement
54:13Cantor Fitzgerald, et donc il explique un petit peu
54:16comment est-ce que Trump ne se fera pas avoir deux fois
54:19sur la transition justement, s'il devait accéder à nouveau
54:22à la Maison Blanche, et s'il devait mettre en place
54:24toutes les équipes à la tête des administrations.
54:27On demandera à tous les prétendants d'être loyaux et fidèles.
54:31Fidèles et loyaux au programme de Donald Trump,
54:34mais au président lui-même, vous verrez,
54:36Donald Trump aura les moyens cette fois de déployer son agenda
54:39à une vitesse que personne n'aura jamais vue.
54:42– Alors, si Donald Trump est élu, la grande différence par rapport
54:48à la situation dans laquelle il s'est trouvé lorsqu'il a été élu précédemment,
54:52c'est qu'il va avoir une idée un peu plus claire de ce qu'il peut faire.
54:55Il était le premier surpris dans son élection,
54:58on le voit d'ailleurs très bien dans nos discours de victoire électorale.
55:02Il ne sait pas trop quoi dire, il n'avait pas les hommes,
55:04il n'avait pas vraiment de programme.
55:06– On racontait même à l'époque que Mélania Trump pleurait
55:09le soir de la victoire tellement elle était surprise
55:12et visiblement elle n'avait pas tellement envie
55:14de se fader 4 ans de Maison Blanche.
55:16– Exactement, c'était une catastrophe pour la famille Trump.
55:19Cette fois-ci, Donald Trump a complètement pris le contrôle
55:22du parti républicain à tous les niveaux,
55:26il a transformé le parti républicain,
55:28nous en avons souvent parlé ensemble,
55:30en parti nationaliste, protectionniste et isolationniste
55:35et il a une idée assez précise de ce qu'il veut faire.
55:40Donc ça changerait beaucoup les choses.
55:43Ce qui me surprend beaucoup, à ce point où nous en sommes
55:46de la campagne de l'élection, puisqu'il y a plus de 30 États américains
55:51où l'élection a déjà commencé,
55:53il y a plus d'un million 400 000 Américains qui ont déjà voté,
55:57c'est que Kamala Harris a complètement effacé le retard
56:01que Joe Biden avait face à Donald Trump.
56:04On est passé d'un déficit de 6 points à un avantage de 2 points.
56:10Mais ça ne bouge plus depuis 15 jours
56:13et 2 points ça n'est probablement pas suffisant.
56:16Je suis frappé de voir que Kamala Harris est toujours en dessous de 50%
56:21et elle est toujours en dessous de 50% dans des États,
56:25par exemple l'Oregon ou le Minnesota,
56:28dont son colistier est quand même gouverneur,
56:31qui sont des États largement démocrates.
56:34Alors elle n'a pas bouclé sa victoire,
56:37la course est encore extrêmement étroite
56:40et dans des États plus essentiels que jamais,
56:43comme la Pennsylvanie, la Géorgie, l'Arizona, la Caroline du Nord,
56:49si on peut voter malgré les dégâts causés par l'ouragan Hélène,
56:53Kamala Harris n'est pas au point où elle voudrait l'être.
56:58Et je trouve ça extrêmement surprenant,
57:01compte tenu des 2 énormes avantages dont Kamala Harris dispose
57:05et dont elle devrait user considérablement au cours des prochains jours.
57:09D'abord, elle a 3 fois plus d'argent que Donald Trump
57:13pour payer de la publicité à la radio et à la télévision.
57:16Et deuxièmement, elle a le soutien indéfectible de toute la presse.
57:20Personne ne soutient Donald Trump,
57:23sauf, bien évidemment, la chaîne Fox News,
57:26mais même le Wall Street Journal est assez critique
57:29des positions de plus en plus délirantes, il faut bien le dire,
57:33et des discours incroyables de Donald Trump
57:36qui parle de tout et de rien, sans aucune discipline
57:39et sans aucune concentration sur un message précis
57:42qui serait susceptible de capter les électeurs encore hésitants.
57:46Mais même avec ça, vous dites, Harris n'est pas là où elle devrait être.
57:50Non, elle n'est pas là où elle devrait être.
57:53Vous savez, ces sondages nationaux
57:56reflètent des choses qui n'ont aucune importance
58:00dans l'élection du président qui a lieu mi-décembre par le Congrès électoral.
58:04Ça ne sert à rien d'avoir 60% en Californie.
58:08Ça ne sert à rien d'avoir 55% ou 60% dans le Maryland.
58:13Ce qu'il faut, c'est avoir 50% plus une voix dans les États importants.
58:19Regardez l'Ohio. On se souvient,
58:22lorsque Bill Clinton, par exemple, se présentait,
58:26mais même après, l'Ohio était un État qui était l'État type.
58:30L'Ohio votait comme voterait l'Amérique.
58:33Dans l'Ohio, aujourd'hui, Trump a 9 points d'avance.
58:37Bon, il nous reste un mois pour suivre tout ça de près.
58:40Grâce à vous, merci beaucoup.
58:42Pierre-Yves Dugas qui est avec nous chaque lundi,
58:44vous l'avez compris, dans ce quart d'heure américain de Smart Bourse.
58:47Notre correspondant américain que vous retrouvez bien sûr en replay sur bsmart.fr
58:50ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.