Avec Stéphane CLERGET, Pédopsychiatre, auteur de nombreux ouvrages, de « Hyper sensibles, Hyper amoureux » - Editions La Musardine, et de « Le cerveau médecin » - Éditions Leduc.
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00:00:0514h-16h, Brigitta et Sud Radio.
00:00:09Bonjour à tous, nous allons passer deux heures ensemble et ce sera, comme toujours, deux heures bien agréables sur Sud Radio.
00:00:18Et puis, je crois qu'il est de plus en plus nécessaire, je dirais même indispensable, d'évoquer l'éducation à la sexualité dès le plus jeune âge.
00:00:28Pour peut-être moins s'inquiéter, on pourrait peut-être parler à ce moment-là d'éducation à l'affectif.
00:00:36J'ai d'ailleurs pensé il y a bien longtemps qu'il serait judicieux, dès la maternelle, d'évoquer cette question aux petites filles et aux petits garçons.
00:00:43Néanmoins, le sujet ne cesse de faire polémique entre ceux qui voudraient ne parler que du genre, comme si le sexe biologique n'existait pas,
00:00:52et puis ceux qui aimeraient qu'on laisse les petits devenir grands et qu'on ne leur parle de sexualité qu'après leur maturité sexuelle, c'est-à-dire après 15 ans.
00:01:00Bon, évidemment, il y a une grande latitude entre ces deux manières d'envisager l'éducation à la sexualité
00:01:06et je vous propose bien justement qu'on évoque ce sujet en compagnie de Stéphane Clerget.
00:01:10Alors Stéphane Clerget, qui est mon invité aujourd'hui, il a écrit il y a déjà fort longtemps un formidable livre sur la sexualité des petits.
00:01:19C'était, je crois, avant 2005 et ça s'appelait « Nos enfants ont aussi un sexe ».
00:01:25Ce livre existe toujours en poche, je vous le signale, et on se rend compte qu'on n'avance pas beaucoup sur le sujet.
00:01:32En revanche, malheureusement, la pornographie avance beaucoup, elle est là partout, tout le temps, sur les smartphones même de nos tout-petits.
00:01:40Voilà, alors bon, je crois qu'il serait bien qu'ensemble, durant ces deux heures, on évoque ce sujet avec vous.
00:01:46Justement, n'hésitez pas à nous le dire, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:01:49Est-ce que c'est à l'école ? Est-ce que c'est peut-être à d'autres structures ?
00:01:53Est-ce que c'est aux parents de parler de sexualité à leurs enfants ?
00:01:56Dans un instant, Stéphane Clerget, de toute façon, va nous répondre, et puis vous, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:02:03Stéphane Clerget, bonjour !
00:02:05Bonjour Brigitte !
00:02:06Alors j'ai votre dernier livre en main, c'est pas « Nos enfants ont aussi un sexe »,
00:02:10c'est un livre très sympathique et très grand public, malgré un titre qui pourrait paraître compliqué,
00:02:17« Le cerveau médecin, ses extraordinaires pouvoirs de guérison », c'est aux éditions Le Duc.
00:02:22C'est vrai qu'on a beaucoup avancé grâce aux neurosciences, on sait beaucoup mieux notre pouvoir d'agir sur notre cerveau,
00:02:30et donc sur notre corps, notre santé, nos émotions, notre stress, surtout on en a parlé beaucoup hier.
00:02:36C'est ça le but de ce livre.
00:02:38Oui, c'est ça. Nos enfants ont aussi un cerveau, et nous aussi, heureusement, mais on l'utilise finalement pas suffisamment,
00:02:45et on sait maintenant que notre cerveau peut, sinon nous guérir, en tout cas nous permettre d'aller mieux et de ne pas tomber malade.
00:02:53Et donc j'explore les différentes pistes par lesquelles on peut justement stimuler ce pouvoir-là,
00:03:00que ce soit l'auto-analyse, l'auto-hypnose, la pensée positive, des techniques comme ça qui ont été validées,
00:03:09autant on accepte l'idée que le stress peut nous rendre malade, on l'a tous constaté,
00:03:15mais du coup l'inverse est vrai, et c'est ça qui est rassurant, c'est-à-dire que quand on agit sur nos pensées,
00:03:21quand on perçoit de notre cerveau qu'on peut aller bien,
00:03:25et bien il peut nous défendre, il peut défendre notre corps parce qu'il a un système immunitaire extrêmement développé
00:03:32qui peut chasser les virus, les bactéries, les cellules cancéreuses, parce qu'il a des pouvoirs de guérison,
00:03:38parce qu'on peut agir aussi sur notre sécrétion hormonale, sur notre microbiote,
00:03:43et donc ça c'est formidable, ça veut dire qu'on peut soigner grâce à son cerveau.
00:03:49Alors il y a évidemment aussi la sexualité, mais ça ne fait pas quelques pages seulement dans le livre,
00:03:55mais ça vous intéresse ?
00:03:57Oui, ça m'intéresse, et c'est bon pour notre cerveau aussi, et pour notre santé,
00:04:03donc je tiens à le rappeler, et puis ce qui est bon surtout aussi,
00:04:07c'est d'avoir des amis, d'être reliés, d'être amoureux,
00:04:11tout ce dont on parle depuis toujours dans cette émission.
00:04:17Tout à fait, et là j'ai mis en avant justement les études qui le démontrent,
00:04:20parce que comme médecin j'aime bien les études pour valider,
00:04:24donc c'est des choses effectivement dont vous parliez, que vous sentiez, que vous pressentiez,
00:04:28et qui s'avèrent aujourd'hui être démontrées,
00:04:31donc il n'y a plus qu'à mettre ça en pratique pour aller bien, aller mieux et ne pas tomber malade.
00:04:36Il y a longtemps que j'ai mis ça en pratique Stéphane Clergy !
00:04:39Vous avez l'air en pleine forme !
00:04:41Absolument, ça me réussit bien à la preuve !
00:04:44Avec mes 90 ans quand même, on voit que ça marche bien sur moi !
00:04:49Alors, on va revenir au sujet du jour qui me paraît assez essentiel,
00:04:54et j'ai eu envie de l'aborder avec vous Stéphane Clergy,
00:04:56parce que vous avez toujours été un peu en avance,
00:05:00notamment aujourd'hui vous tirez la sonnette d'alarme sur les garçons,
00:05:04les ados qui sont plus en danger que les adolescentes,
00:05:07contrairement à ce qu'on nous dit dans les médias,
00:05:09et vous avez sorti ce livre, je ne sais plus en quelle année,
00:05:12j'aurais dû aller regarder sur Google,
00:05:14je sais que c'est avant 2003,
00:05:16parce que je crois qu'il est sorti en poche en 2003,
00:05:19ça je l'ai trouvé sur internet,
00:05:21« Nos enfants ont aussi un sexe ».
00:05:23C'est un livre formidable, grand public également,
00:05:26et dans ce livre vous expliquez aux parents l'importance,
00:05:30déjà très jeune, d'expliquer aux enfants qu'ils ont un sexe,
00:05:34et que plus grands vont pouvoir s'en servir.
00:05:37Oui, et ce livre est d'autant plus d'actualité,
00:05:40je ne changerai pas une ligne,
00:05:42parce qu'aujourd'hui,
00:05:44si on ne parle pas de la sexualité à nos enfants,
00:05:48évidemment en termes choisis, adaptés à leur âge,
00:05:52c'est d'autres qui vont le faire.
00:05:54Vous parliez tout à l'heure du porno,
00:05:56et c'est vrai que maintenant, d'à 8-9 ans,
00:05:58ils ont accès au porno, à partir du moment où ils ont internet,
00:06:01ils vont voir par curiosité, entraînés par les plus grands,
00:06:04et il ne faudrait pas que ce soit le porno qui fasse leur éducation.
00:06:08Il faut savoir que quand ils tapent un mot-clé,
00:06:10genre par exemple « princesse »,
00:06:12ils peuvent tomber sur une image pornographique,
00:06:15parce que pour peu qu'il y ait un titre de porno
00:06:17qui s'appelle « princesse au gros cul » ou « gros seins »,
00:06:20ils peuvent tomber sans le vouloir.
00:06:22C'est ce que souvent les parents ne se rendent pas compte.
00:06:25Il y a eu une enquête qui a été faite comme ça,
00:06:27et 60% des parents n'imaginent pas
00:06:29que ça puisse arriver à leurs petits de 10 ans,
00:06:32alors que si, malheureusement, ça arrive.
00:06:34Une image ou plus, parfois des extraits de films, etc.,
00:06:39et il s'avère que ça a un effet assez choquant pour les enfants.
00:06:46C'est un peu aussi choquant que des images de guerre, c'est comme ça.
00:06:51Ou le mec qui va se balader avec son imperméable,
00:06:55qui va l'ouvrir avec son sexe en érection devant des gosses,
00:06:58c'est pareil, c'est une effraction, si je puis dire,
00:07:01immédiate dans leur cerveau.
00:07:03Voilà, à un âge où justement il doit être mis à l'abri de sable,
00:07:06ne serait-ce que pour avoir une sexualité épanouie,
00:07:09à l'âge où ils peuvent en avoir.
00:07:12Et puis, ils nous en parlent aussi par leurs comportements,
00:07:18de toute façon, dès la maternelle,
00:07:21il y a des comportements de curiosité,
00:07:23il y a des histoires de touches pipi,
00:07:25qui aujourd'hui d'ailleurs font un peu paniquer les adultes.
00:07:27Moi j'entends des parents qui portent plainte,
00:07:30c'est marrant, non ?
00:07:33C'est surprenant, oui.
00:07:35Ils vont au commissariat, des parents vont au commissariat
00:07:38parce que leur petite fille ou leur petit garçon a été visité
00:07:41par un autre du même âge, mais on parle d'enfants de 4 ans.
00:07:44Au lieu de discuter entre parents et d'expliquer aux enfants ce qu'il en est.
00:07:48Autant si un ado de 15 ans touche un petit de 4 ans,
00:07:52en effet il faut aller à la gendarmerie,
00:07:55mais deux enfants de 4 ans, c'est de l'orage.
00:07:58Il faut expliquer qu'ils patientent,
00:08:01leur expliquer les différences entre les garçons et les filles,
00:08:04et les inviter à patienter s'ils veulent jouer à touche zizi
00:08:09ou à touche fesse ou autre.
00:08:11Et qui serait chargé de leur expliquer tout ça ?
00:08:16Est-ce que c'est les parents, l'école, une autre structure ?
00:08:19Idéalement les parents, c'est effectivement aux parents d'expliquer,
00:08:26en tout cas de répondre aux questions des enfants,
00:08:29qu'elles soient verbales ou comportementales,
00:08:31et de leur expliquer que pour avoir des enfants,
00:08:37il faut un homme et une femme,
00:08:39que c'est des échanges de graines,
00:08:42que le fait bébé ça se fait à l'occasion du fait l'amour,
00:08:46mais qu'on peut faire aussi l'amour sans faire des bébés,
00:08:50qu'on peut être amoureux d'un garçon ou d'une fille,
00:08:54mais que le faire l'amour c'est à partir de 15 ans,
00:08:57avec quelqu'un qui est d'accord,
00:08:59qui n'est pas de sa famille,
00:09:01qui a 15 ans ou plus.
00:09:05Donc déjà là, on explique que la sexualité répond à des règles.
00:09:10Mais quand on vous entend parler, ça paraît très simple finalement,
00:09:13parce que vous avez le langage tout à fait adapté,
00:09:17ce qui n'est pas toujours si simple évidemment pour les parents.
00:09:20Oui, c'est pour ça d'où l'intérêt effectivement de l'école.
00:09:23On sait qu'il y a des parents qui ne peuvent pas aborder ce sujet-là,
00:09:26c'est trop difficile pour eux,
00:09:27c'est vrai que parler de sexualité avec ses enfants ça ne va pas de soi,
00:09:31donc l'école peut avoir un rôle à jouer.
00:09:34Mais dans ce cas-là, que ça se fasse un peu en concertation avec les parents,
00:09:38parce qu'on voit que ça énerve beaucoup les parents en ce sujet-là,
00:09:42ça les angoisse beaucoup.
00:09:43Ils ont toujours l'impression qu'on va dépraver leurs enfants.
00:09:45Voilà, il faut en tenir compte,
00:09:47et du coup il faut qu'il y ait des échanges entre les parents d'élèves,
00:09:51les enseignants, et à partir du programme,
00:09:53parce qu'il y a un programme qui est imposé aux enseignants,
00:09:55ce ne sont pas eux qui inventent les choses,
00:09:57ils sont aussi eux-mêmes très prudents et parfois très mal à l'aise,
00:10:00et donc on s'entend sur la manière de dire les choses.
00:10:03Moi je suis pour des échanges pacifiques entre les parents et les enseignants.
00:10:07Bien sûr, mais à l'ère du visuel,
00:10:09est-ce qu'on ne pourrait pas faire une petite vidéo
00:10:11pour des enfants de 3-4 ans,
00:10:13ensuite de 10 ans, ensuite de 15 ans,
00:10:15enfin je veux dire...
00:10:16Non.
00:10:17Non ?
00:10:18Ça existe, il y a des vidéos qui sont proposées,
00:10:20mais moi je pense que l'échange inter-humain,
00:10:22il ne faut pas avoir peur.
00:10:24Si on montre la vidéo, c'est parce qu'on a peur d'aborder le sujet.
00:10:26Et si l'enfant il sent qu'on a peur d'aborder le sujet,
00:10:29déjà la sexualité est présentée comme quelque chose de dangereux.
00:10:32Donc il faut, si on a peur,
00:10:34on ne le fait pas, on demande à un collègue,
00:10:36mais il ne faut pas avoir peur d'aborder ça,
00:10:38c'est quelque chose de formidable.
00:10:40Et laisser les grands-parents s'en charger,
00:10:42vous ne trouvez pas que c'est une bonne idée,
00:10:44parce que ça évite parents-enfants ?
00:10:46Oui, mais c'est sûr que ça serait peut-être plus facile,
00:10:48il y a moins cette angoisse incestueuse.
00:10:51Alors on va lancer un appel,
00:10:53tous les seniors qui sont à la retraite,
00:10:55qui s'ennuient un petit peu,
00:10:56mais qui ont été actifs sexuellement,
00:10:58qui sont à l'aise avec la sexualité,
00:11:00on pourrait peut-être former un club,
00:11:02qui pourrait aller dans les écoles,
00:11:04parler aux enfants.
00:11:06Oui, oui, tout à fait.
00:11:08Il y a des bouquins qui commencent à être bien faits,
00:11:10sur lesquels les adultes peuvent s'appuyer,
00:11:14pour expliquer le béabat.
00:11:16Mais encore une fois, les parents ont très peur
00:11:18qu'on aborde le Kama Sutra,
00:11:20ce n'est pas le sujet.
00:11:21Non, c'est expliquer les règles,
00:11:23expliquer l'envie, le désir.
00:11:25Son corps lui appartient,
00:11:27toutes ces grandes phrases essentielles,
00:11:30qu'il faut répéter d'ailleurs,
00:11:32il ne faut pas en parler une fois,
00:11:33et croire que ça suffit.
00:11:35Oui, il faut leur expliquer.
00:11:37Mais on peut aussi considérer
00:11:39que l'enfant n'est pas forcément future victime.
00:11:42L'enfant est aussi futur acteur.
00:11:44Ça peut être joyeux la sexualité.
00:11:46Voilà.
00:11:47Dans ton corps tu appartiens,
00:11:49mais aussi le corps de l'autre ne t'appartient pas,
00:11:51ça on ne le dit jamais,
00:11:52mais il faut aussi le préciser.
00:11:53Donc c'est toujours un accord commun,
00:11:55et c'est là-dessus qu'il faut insister.
00:11:58Stéphane Clerget est avec nous,
00:12:01et c'est à vous de réagir au 0826 300 300.
00:12:04N'hésitez pas, on vous retrouve dans un instant.
00:12:06Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:12:10Je voulais vous dire que j'apprécie vraiment Sud Radio,
00:12:12sans quoi vous flatter,
00:12:13parce que vous êtes les seuls quasiment
00:12:15qui êtes capables d'inviter des personnalités
00:12:17qui ont des points de vue différents.
00:12:25Stéphane Clerget est avec nous,
00:12:27pédopsychiatre.
00:12:28Son dernier livre,
00:12:29Le cerveau médecin aux éditions Le Duc,
00:12:32il est là pour nous aider
00:12:33à mieux parler de sexualité à nos enfants,
00:12:36à nos ados.
00:12:37Et n'hésitez pas si vous avez besoin de conseils
00:12:39de nous appeler sur Sud Radio au 0826 300 300.
00:12:42C'est ce que fait Diane.
00:12:43Bonjour Diane.
00:12:44Bonjour Brigitte.
00:12:45Bonjour Stéphane.
00:12:46Bonjour.
00:12:47Bonjour.
00:12:48Donc il a 17 ans, votre ado, c'est ça ?
00:12:51C'est ça, exactement.
00:12:52Je suis en plein dedans.
00:12:55On est en plein dans les discussions en ce moment.
00:12:58C'est bien, il parle avec vous ?
00:13:00On parle énormément et très librement.
00:13:03J'ai toujours parlé très librement.
00:13:06Toute mon enfance, je l'ai parlé librement.
00:13:09J'ai beaucoup aimé le discours tout à l'heure
00:13:12sur effectivement, sur le corps,
00:13:16quand, comment, avec qui, etc.
00:13:19Donc j'en ai beaucoup parlé avec lui
00:13:21où je lui ai dit,
00:13:22j'ai toujours dit,
00:13:24homme, femme,
00:13:25enfin peu importe,
00:13:26femme, homme, peu importe.
00:13:28Autour de nous,
00:13:31on a pas mal de couples homosexuels.
00:13:35Ça a toujours été sans tabou, sans rien.
00:13:39Toujours très naturel.
00:13:41Donc on a toujours été dans la discussion.
00:13:46Et là, il vient d'avoir sa première petite copine.
00:13:50Et donc je lui ai dit,
00:13:53j'attends, il faut qu'on parle.
00:13:55Et il me dit,
00:13:56mais maman, tu vas me parler de quoi ?
00:14:00Des préservatifs ?
00:14:01Je veux espérer que ça, tu sais comment faire.
00:14:04J'espère que tu t'es entraîné.
00:14:05Et surtout, j'espère que tu sais qu'il faut l'utiliser.
00:14:08Et tout le temps,
00:14:09pour pas attendre au dernier moment, etc.
00:14:11Bon.
00:14:12Et il me dit,
00:14:13du coup, tu veux me parler de quoi ?
00:14:14Et je lui ai dit,
00:14:15j'ai voulu désacraliser ce premier acte
00:14:19en lui disant,
00:14:20si ça ne fonctionne pas comme tu l'as imaginé,
00:14:25c'est pas grave.
00:14:26Tu peux recommencer.
00:14:27Il n'y a rien de grave.
00:14:28Il faut le consentement, etc.
00:14:30Il y en a beaucoup là-dedans,
00:14:31des ados aujourd'hui,
00:14:32donc c'est plutôt pas mal.
00:14:34Et surtout, je lui ai dit,
00:14:36je lui ai dit, voilà,
00:14:37il faut que tu saches même que le porno,
00:14:39ce n'est pas la vraie vie.
00:14:41Et il me dit,
00:14:42oui, je sais maman,
00:14:43mais je ne regarde pas de porno.
00:14:44Je lui ai dit, ah bon ?
00:14:45Et je lui ai dit,
00:14:46mais du coup, c'est quoi ton référentiel ?
00:14:48Et il me dit, mais ce sont les livres.
00:14:50Comme il dit, beaucoup de la littérature
00:14:53pour jeunes adultes, on va dire,
00:14:55et des romans un peu coquinous, j'imagine.
00:14:59Du coup, je ne les lis pas,
00:15:00donc je ne sais pas.
00:15:01Et il me dit, mais c'est ça.
00:15:03Je dis, bon, écoute, très bien.
00:15:06Et il me dit,
00:15:07mais maman, ne me mets pas la pression.
00:15:09C'est important.
00:15:11Je dis, écoute, chérie,
00:15:12il faut juste que tu sois à l'écoute
00:15:14de ton partenaire,
00:15:17de ta partenaire.
00:15:18Il faut que tu sois à son écoute.
00:15:20Et voilà, je dis,
00:15:21si ça ne se passe pas bien,
00:15:23si ça va vite,
00:15:24je dis, c'est normal.
00:15:25Et je dis, ne t'inquiète pas.
00:15:27Tu peux recommencer après.
00:15:28Tu peux continuer.
00:15:30En fait, lui enlever un peu le poids
00:15:33d'une première relation sexuelle.
00:15:38Et ses copains,
00:15:40quand il raconte des conversations qu'on a,
00:15:42ses copains me disent tous,
00:15:43mais elle est trop bien ta mère,
00:15:45parce qu'on peut tout lui dire,
00:15:46on peut parler de tout avec ta mère.
00:15:47Bon, tant mieux.
00:15:49D'accord.
00:15:50Écoutez, tout va bien.
00:15:52Peut-être que ce n'est pas non plus utile
00:15:54d'en parler autant.
00:15:55Ce n'est pas la peine non plus.
00:15:57Il me semble que là, maintenant,
00:15:59tout a été dit.
00:16:00Laissez-le maintenant vivre sa petite romance.
00:16:04Et puis, vous verrez bien,
00:16:05s'il a besoin de vous parler,
00:16:06il viendra vous parler.
00:16:07Je crois que c'est surtout ça qu'on entend.
00:16:09C'est qu'il est libre de venir vous parler
00:16:11quoi qu'il ait envie de dire.
00:16:13C'est ça.
00:16:14C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:16:16je ne lui impose pas de discuter.
00:16:21Là, c'était important que je vous l'explique
00:16:23parce que je ne voulais pas
00:16:24qu'il se fasse toute une montagne.
00:16:26Et après, je dis, maintenant,
00:16:28si tu as besoin de parler,
00:16:29de poser des questions,
00:16:30tu peux venir me voir.
00:16:31Stéphane, vous voulez réagir ?
00:16:34Oui.
00:16:35Moi, ce que je trouve intéressant quand même,
00:16:36c'est que les ados garçons
00:16:38peuvent parler aujourd'hui du sujet
00:16:40avec leur mère.
00:16:42Ça paraît aller de soi aujourd'hui
00:16:44parce que les mères parlent beaucoup plus
00:16:45avec leur fils.
00:16:46Mais je vous assure que de mon temps,
00:16:48on ne parlait pas de ça avec sa mère.
00:16:50On pouvait parler de sexualité avec son père
00:16:52en tant que garçon
00:16:53parce que les pères considéraient
00:16:55que c'était un sujet important.
00:16:57Mais du coup, c'était les pères
00:16:58qui notamment nous expliquaient
00:16:59ce que les femmes attendaient.
00:17:01Et c'était complètement à côté de la plaque.
00:17:03Ce qui est formidable,
00:17:04c'est que les garçons
00:17:05démarraient dans la sexualité,
00:17:06ils n'avaient aucune idée
00:17:07de comment étaient les femmes,
00:17:09de ce qu'une femme attendait.
00:17:10Il y a même une époque
00:17:11où ils allaient au bordel avec le père.
00:17:13Oui, c'était ça.
00:17:14Ça, je n'ai quand même pas connu.
00:17:16Je trouve ça formidable
00:17:18que les mères puissent parler avec leur fils,
00:17:19surtout pour parler effectivement
00:17:21des attentes des femmes.
00:17:22Oui, c'est intéressant ce que vous dites
00:17:23parce que les femmes s'étant
00:17:24beaucoup libérées sexuellement,
00:17:26elles osent et elles ont envie
00:17:28de parler à leur fils.
00:17:30Et d'ailleurs, on sait que les hommes
00:17:32qui ont eu des mères féministes
00:17:34sont des hommes qui respectent
00:17:35beaucoup plus les femmes
00:17:37parce que leur mère leur a fait comprendre
00:17:39qu'une femme, ça se respectait.
00:17:41Bon, après, il ne faut pas
00:17:42qu'ils en aient trop peur non plus.
00:17:44En tout cas, ça c'est...
00:17:46Et puis, ce que je retiens
00:17:47dans le témoignage de madame aussi,
00:17:50c'est vrai qu'on n'a pas
00:17:52pu s'empêcher d'être surpris
00:17:54quand le garçon de 17 ans dit
00:17:55mais je ne regarde pas du porno
00:17:56parce que c'est une telle maladie
00:17:58aujourd'hui, le porno,
00:17:59parce qu'ils sont tous sur le porno
00:18:01malheureusement et on sait combien
00:18:03ça les empêche d'entrer dans la sexualité
00:18:05parce que c'est tellement confortable.
00:18:07Après, on ne va pas dans une vraie relation
00:18:09que c'est rassurant effectivement
00:18:11de voir qu'il y a des jeunes qui lisent.
00:18:13Et c'est bien parce que du coup,
00:18:14il y a plus de place pour l'imaginaire.
00:18:15La lecture laisse beaucoup plus
00:18:17de place à l'imaginaire que le film
00:18:19de toute façon.
00:18:20Et du coup, on construit son fantasme,
00:18:22son imaginaire sexuel, personnel.
00:18:24C'est comme une oeuvre d'art.
00:18:25Alors avec le porno, c'est du prêt-à-porter
00:18:28qui s'impose et on n'a pas le temps
00:18:30d'élaborer, de construire.
00:18:31Et fabriquer en Chine en plus.
00:18:33Mais vous fabriquez en Chine.
00:18:34Enfin, c'est pour dire la qualité du porno.
00:18:36C'était ça mon illusion.
00:18:37Je ne savais pas.
00:18:38Non, non, c'était mon illusion.
00:18:40Non, j'allais dire une bêtise,
00:18:43je ne la dirai pas.
00:18:44Dommage.
00:18:45Ben non, c'est par rapport à la taille.
00:18:49Par rapport à la taille.
00:18:50Mais tout le monde aura compris
00:18:51de quoi j'allais parler.
00:18:52Merci Diane en tout cas.
00:18:54Merci beaucoup.
00:18:55On fait une petite pause.
00:18:56On continue avec vos questions
00:18:57sur Sud Radio 0826-300-300.
00:18:59A tout de suite.
00:19:01Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ?
00:19:030826-300-300
00:19:0814h-16h, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:19:11Nous sommes avec Stéphane Clerget,
00:19:13pédopsychiatre.
00:19:14La relation parent-enfant
00:19:17est une relation tellement essentielle.
00:19:20On devrait, en tant que parents,
00:19:22pouvoir éduquer nos enfants à tout
00:19:24et même à la sexualité.
00:19:26C'est notre sujet du jour.
00:19:27Sujet, on le sait,
00:19:29très controversé, très délicat.
00:19:31Et grâce à vos témoignages,
00:19:33on va essayer pendant ces deux heures
00:19:35de planter la petite graine,
00:19:37Stéphane Clerget.
00:19:40En tout cas, le fil rouge de cette émission,
00:19:42c'est votre livre
00:19:43« Nos enfants ont aussi un sexe »
00:19:45qui est en poche maintenant
00:19:47si vous avez besoin de comprendre
00:19:50vraiment de quoi il faut parler.
00:19:52Frédéric, bonjour.
00:19:53Merci d'être avec nous.
00:19:54Oui, bonjour Brigitte,
00:19:55bonjour Stéphane.
00:19:56Bonjour.
00:19:59Allez-y, je vous en prie.
00:20:01Je vous appelle pour vous faire un témoignage.
00:20:04Je suis né au début des années 1970.
00:20:08J'ai eu deux enfants
00:20:11qui sont nés dans le début des années 90.
00:20:15Et on n'a jamais eu
00:20:17de soucis spécifiques.
00:20:19On a parlé librement
00:20:21de beaucoup de choses.
00:20:23Après, je pense que...
00:20:26Mais je pense que
00:20:28les enfants qui sont nés dans ces années-là
00:20:31ont parlé quand même assez bien
00:20:33de sexualité grâce notamment
00:20:35malheureusement au SIDA
00:20:37où il y a eu quand même des informations intelligentes
00:20:39qui passaient sur notamment
00:20:41les IST, etc.
00:20:43On n'était pas encore dans l'ère du tout porno.
00:20:46Donc je pense que ça a été assez facile.
00:20:49Je ne sais pas ce que vous en pensez Stéphane Clerget.
00:20:51Oui, c'est vrai que c'est important de le rappeler.
00:20:53C'est vrai que le SIDA avec les drames
00:20:55a été quand même l'occasion d'aborder le sujet de la sexualité
00:20:57même en famille.
00:20:58Alors évidemment sur un mode de protection
00:21:00mais c'était quand même une façon
00:21:02de commencer à en parler.
00:21:04Et c'est vrai qu'il n'y avait pas encore internet
00:21:06avec le porno tout azimut
00:21:08qui vient effectivement perturber la sexualité
00:21:10des jeunes gens.
00:21:11Donc ce n'était pas le plus difficile.
00:21:14Je pense que c'est beaucoup plus difficile aujourd'hui
00:21:16pour des parents qui ont des enfants
00:21:18de 4-5 ans
00:21:20de parler de sexualité parce que d'abord
00:21:22on entend dans les médias des discours
00:21:24très contradictoires.
00:21:26Voilà, mais excusez-moi
00:21:28je vous ai coupé Frédéric, je vous laisse continuer.
00:21:30Non, non, pas du tout, c'est le principe d'un débat.
00:21:33Oui, mais non,
00:21:35on ne coupe pas les gens lors d'un débat.
00:21:37Je suis désolée, excusez-moi Frédéric.
00:21:39D'accord, mais oui,
00:21:41par rapport à ça, par exemple,
00:21:43pour le nôtre, ça y est,
00:21:45il y a un garçon et une fille.
00:21:47Et quand l'heure, entre guillemets,
00:21:49est arrivée
00:21:51à ce but d'arreste, c'est une anecdote
00:21:53assez rigolote, on avait acheté
00:21:55une boîte de préservatifs
00:21:57pour notre garçon et on lui a dit,
00:21:59voilà, on lui a quand même dit
00:22:01que si on s'apercevait qu'il faisait des bombes à Wawec,
00:22:03ce n'était pas pour ça.
00:22:05Donc on lui a tout amériqué.
00:22:07Et qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
00:22:09À ce moment-là,
00:22:11il n'a rien dit de spécifique,
00:22:13rien du tout.
00:22:15Quelques mois plus tard,
00:22:17parce qu'on avait acheté une boîte
00:22:19d'une centaine de préservatifs,
00:22:21mon ex-femme
00:22:23lui a demandé gentiment
00:22:25comment,
00:22:27est-ce qu'il t'en reste des préservatifs ou pas ?
00:22:29Il l'a regardé, il lui a dit, mais je ne sais pas ce que papa
00:22:31utilise, moi.
00:22:33C'est drôle, ça.
00:22:35Il a eu
00:22:37la répartie, là.
00:22:39Oui, oui, voilà.
00:22:41Et alors, est-ce que vous en utilisiez ?
00:22:43Non, non, non,
00:22:45j'étais en couple, bon, après,
00:22:47sauf des fois un problème,
00:22:49mais sinon non, rarement.
00:22:51Voilà.
00:22:53Et alors, c'est intéressant
00:22:55aussi ce que vous dites, parce que, voyez,
00:22:57vous en avez donné pour votre fils
00:22:59et pas pour votre fille.
00:23:01Elle était plus petite, ils ont 4 ans et demi
00:23:03d'écart.
00:23:05Je veux dire, après,
00:23:07ma fille a été parfaitement au courant
00:23:09de à quoi ça servait, parce qu'on allait pas
00:23:11cacher, c'était pas tabou,
00:23:13c'était pas caché, elle savait.
00:23:15On lui a toujours expliqué que
00:23:17de toute façon, par exemple,
00:23:19ses premiers débats
00:23:21devaient être, comment dire,
00:23:23comme elle le sentait.
00:23:25Et pas pour faire plaisir,
00:23:27voilà, on a essayé de participer
00:23:29à leur éducation. Maintenant, je trouve
00:23:31qu'après, bon,
00:23:33c'est vrai qu'ils ont libre accès à les enfants
00:23:35au porno, mais bon,
00:23:37là, je sais pas si vous avez entendu,
00:23:39mais la mode, un téléphone
00:23:41portable a été ressorti
00:23:43qui datait des années 90, où ils ne peuvent
00:23:45se servir que de faire des
00:23:47SMS et
00:23:49téléphoner.
00:23:51Achetez ça à votre ado, il vous le renvoie au visage.
00:23:53Parce qu'ils appellent ça les smartphones
00:23:55des grands-pères.
00:23:57Je suis d'accord avec vous,
00:23:59mais après, je dirais, à partir
00:24:01d'un certain âge, mais je trouve que de plus en plus,
00:24:03je veux dire, voilà,
00:24:05moi, mes enfants...
00:24:07Mais il a raison, Frédéric, jusqu'à 10-12 ans,
00:24:09on pourrait vraiment, franchement,
00:24:11leur donner ce genre de téléphone.
00:24:13Bien sûr, mais on supporte pas les cris d'orfait
00:24:15de nos adolescents
00:24:17maltraités par
00:24:19ses parents indignes.
00:24:21Ça, c'est partie de l'éducation,
00:24:23et le rôle des parents, je pense,
00:24:25quand même, d'être un peu, bon,
00:24:27je crois que
00:24:29de moins en moins, on sait dire
00:24:31non.
00:24:33C'est pas évident.
00:24:35Et pourtant,
00:24:37moi, je l'entends, je suppose
00:24:39que vous aussi, Stéphane Clerger, moi, je l'entends
00:24:41souvent, des enfants qui
00:24:43remercient leurs parents, enfin, des adultes,
00:24:45qui remercient leurs parents, parce que
00:24:47justement, on leur a dit non,
00:24:49on leur a appris la frustration.
00:24:51Oui, mais comme vous dites, c'est bien tardivement
00:24:53qu'ils le disent.
00:24:55Oui, au départ, c'est pas ça.
00:24:57Mais je voudrais rebondir
00:24:59sur ce que vous avez dit. Je trouvais ça
00:25:01très intéressant,
00:25:03la traditionnelle
00:25:05boîte de préservatifs qu'on offre
00:25:07aux garçons, et c'est vrai qu'on devrait aussi l'offrir
00:25:09aux filles.
00:25:11Parce que c'est vrai que...
00:25:13Je dis ça, finalement, pour les
00:25:15parents, en général,
00:25:17qui nous écoutent.
00:25:19C'est vrai qu'on pense pas à impliquer
00:25:21les filles aussi dans cette démarche-là
00:25:23de se
00:25:25protéger, tout en protégeant
00:25:27leurs partenaires.
00:25:29Et j'irais jusqu'à dire qu'on peut,
00:25:31alors évidemment,
00:25:33si on n'est pas à l'aise, mais on peut aussi
00:25:35expliquer à sa fille comment on met
00:25:37un préservatif sur un pénis
00:25:39avec une banane
00:25:41ou un légume quelconque
00:25:43pour justement
00:25:45qu'elle soit pas totalement démunie
00:25:47si jamais le garçon est totalement
00:25:49incapable de le mettre.
00:25:51On n'y pense pas, forcément.
00:25:53Est-ce que vous avez
00:25:55dit aussi, Frédéric, comme vous avez dit à votre
00:25:57fille, à juste titre,
00:25:59qu'il fallait qu'elle fasse l'amour
00:26:01si elle en avait envie
00:26:03et non pas pour faire plaisir
00:26:05à son partenaire, rien n'empêche
00:26:07de le dire à des garçons, c'est moins fréquent.
00:26:09Moi, je vois des fois des garçons qui
00:26:11font l'amour pour faire plaisir
00:26:13à leur partenaire,
00:26:15et pas parce qu'ils en ont vraiment
00:26:17envie. Ou pour pas être ridicule,
00:26:19ou pour pas se faire moquer,
00:26:21etc. Oui, bien sûr, bien sûr.
00:26:23Oui, mais
00:26:25les mentalités, je trouve
00:26:27que les mentalités évoluent sur
00:26:29beaucoup, sur, comment dire,
00:26:31les pratiques et autres,
00:26:33mais je pense que
00:26:35je sais pas si on est pas dans une mode
00:26:37un peu américaine ou très
00:26:39puritaine et que tout se passe par
00:26:41derrière et pas, comment dire,
00:26:43je sais pas si vous comprenez ce que je veux dire.
00:26:45Vous avez l'esprit mal tourné,
00:26:47Stéphane Ferger.
00:26:49J'étais pas dans ce sens-là.
00:26:51Tout est caché, quoi.
00:26:53Tout est caché, comme l'on
00:26:55voit, je veux dire,
00:26:57c'est vrai que moi j'ai connu la télé
00:26:59où on voyait,
00:27:01je sais pas si vous vous rappelez, le Colas Rochaud,
00:27:03là où il y avait la Playmate à 19h55.
00:27:05Je crois que c'était, à l'époque,
00:27:07c'était un triptise.
00:27:09Comme vous avez dit,
00:27:11maintenant, les jeunes ont accès au porno.
00:27:13Moi, les années où j'ai connu
00:27:15ça, c'était vraiment,
00:27:17c'était très difficile d'accès, on va dire.
00:27:19Oui, il fallait la casser de vidéo, c'était compliqué.
00:27:21Voilà, voilà.
00:27:23Et,
00:27:25comment, donc,
00:27:27maintenant, bon, mais
00:27:29ces gens ont accès à ça et, par exemple,
00:27:31à la télé, on devient de plus en plus puritain.
00:27:33On peut plus montrer un dors,
00:27:35une poitrine...
00:27:37Même sur les nouvelles technologies, dès que vous mettez
00:27:39un sein nu,
00:27:41même si c'est par rapport au cancer du sein,
00:27:43vous êtes,
00:27:45l'intelligence artificielle
00:27:47vous supprime ce...
00:27:49Oui, c'est tout ou rien, c'est-à-dire qu'il n'y a plus un sein nu,
00:27:51mais à côté de ça, les gamins peuvent regarder du porno
00:27:53sur Internet.
00:27:55Vous avez raison, Frédéric.
00:27:57Il n'y a pas de demi-mesure.
00:27:59On a tellement, aujourd'hui, peur du sexe,
00:28:01du sexe brut, qu'on finit par même plus
00:28:03pouvoir faire passer une information
00:28:05d'un sexe nu,
00:28:07d'un sein nu,
00:28:09qui serait juste...
00:28:11Oui, on agresse les enseignants qui parlent
00:28:13de sexualité, alors que les
00:28:15ados, pendant ce temps-là, regardent du porno.
00:28:17C'est vrai que...
00:28:19Moi, j'ai un exemple
00:28:21comme ça, je dirais.
00:28:23Une femme qui allaite son enfant...
00:28:25Oui, absolument, vous avez raison.
00:28:27Voilà, donc je veux dire, après, tout dépend
00:28:29le regard des autres.
00:28:31Oui, oui, c'est vrai.
00:28:33Moi, je sais pas, ça m'est arrivé
00:28:35de voir des femmes qui allaitent leurs enfants,
00:28:37qui sortent leur sein,
00:28:39mais on n'est pas du tout dans le même état d'esprit.
00:28:41Il n'y a rien de sexuel.
00:28:43Il y en a qui sont chassés des restaurants.
00:28:45Oui.
00:28:47C'est quand même assez bizarre.
00:28:49Vous avez raison.
00:28:51C'est vrai qu'on est dans une
00:28:53période un peu paradoxale.
00:28:55Espérons que ça va se stabiliser
00:28:57dans le bon sens, mais
00:28:59j'en suis pas certaine. On verra bien.
00:29:01Qu'est-ce qu'on peut y faire
00:29:03si ce n'est essayer ensemble,
00:29:05comme on le fait tous les jours, pendant ces deux heures,
00:29:07de parler intelligemment de sexualité ?
00:29:09Parce qu'en fait, la question, elle est là,
00:29:11c'est de parler intelligemment de quelque chose
00:29:13qui fait partie de la vie
00:29:15depuis toujours, et qui sera toujours important
00:29:17pour l'humanité.
00:29:19Je suis d'accord avec le terme
00:29:21puritanisme, c'est paradoxal de parler
00:29:23de puritanisme aujourd'hui alors qu'il y a du porno,
00:29:25mais c'est vrai, la prohibition, c'était un peu ça.
00:29:27Il fallait pas boire d'alcool, et du coup,
00:29:29il y avait les bars où les gens se meurgeaient.
00:29:31Exactement.
00:29:33On sait de toute façon que la censure
00:29:35a un effet contre-productif.
00:29:37Enfin.
00:29:39Merci beaucoup Frédéric,
00:29:41votre témoignage était tout à fait juste
00:29:43et important.
00:29:45On va donner maintenant la parole
00:29:47à Nathalie, qui va répondre à trois questions intimes
00:29:49et qui pourra en poser une ensuite
00:29:51à Stéphane Clerget. Bonjour Nathalie.
00:29:55Bonjour Nathalie.
00:29:59Nathalie, s'il vous plaît,
00:30:01soyez avec nous.
00:30:03Visiblement, Nathalie
00:30:05est très occupée.
00:30:07On dirait pas par quoi, par qui ?
00:30:09C'est pas grave.
00:30:11On va faire une petite pause
00:30:13et puis on va essayer de
00:30:15peut-être pas de la retrouver, tant pis.
00:30:17On va zapper les questions intimes, c'est ça le direct,
00:30:19et puis on se retrouve dans un instant.
00:30:21N'hésitez pas vous aussi à venir témoigner
00:30:230 826 300 300.
00:30:25Vous avez aussi, comme Frédéric,
00:30:27vous avez envie de donner votre avis. Il sera le bienvenu.
00:30:29Bienvenue.
00:30:45Stéphane Clerget,
00:30:47pédopsychiatre, est avec nous. Nous évoquons
00:30:49l'éducation à la sexualité
00:30:51et Fabrice réagit avec nous.
00:30:53Bonjour Fabrice, merci de prendre la parole.
00:30:55Bonjour Brigitte,
00:30:57bonjour Stéphane.
00:30:59Donc, on vous a appelé car
00:31:01en fait, j'étais confronté à cette situation
00:31:03lorsque j'ai connu ma femme.
00:31:05Elle avait deux enfants qui avaient 5 ans
00:31:07et 9 ans.
00:31:09Moi, je suis quelqu'un sur la sexualité
00:31:11entre guillemets
00:31:13d'assez ouvert.
00:31:15Donc, l'éducation,
00:31:17en tout cas, le rapport que j'ai eu avec elle
00:31:19concernant ce sujet, c'est de leur dire que
00:31:21la sexualité, c'est pas
00:31:23quelque chose de sale. Si elles étaient là,
00:31:25c'était parce que leur papa et leur maman
00:31:27étaient tombés amoureux.
00:31:29Et surtout, je leur ai dit que c'était très important
00:31:31d'en parler parce que
00:31:33je leur ai dit, le jour où vous êtes confrontés
00:31:35à ça, moi je préfère
00:31:37peut-être grosser, mais que ça se passe
00:31:39dans de bonnes conditions que dans une voiture
00:31:41ou en forêt ou je ne sais pas quoi.
00:31:43Et je pense que ça a fonctionné parce qu'aujourd'hui
00:31:45elles ont 25 et 29 ans et elles sont parfaitement
00:31:47épanouies.
00:31:49Et leur père,
00:31:51il était présent
00:31:53ou pas ?
00:31:55Non, pas trop.
00:31:57Vous êtes devenu le père de substitution
00:31:59pour ces deux.
00:32:01Oui, c'est marrant.
00:32:03On a changé de région,
00:32:05quand les filles ont grandi,
00:32:07elle le voyait pour les vacances.
00:32:09Et en fait, lorsque
00:32:11ma plus jeune a eu
00:32:13son premier amour,
00:32:15le jour
00:32:17où ça arrivait,
00:32:19elle rentrait de l'école,
00:32:21je la regarde,
00:32:23elle a rigolé, elle m'a dit oui.
00:32:25Ça m'a touché parce que
00:32:27j'ai été la première personne
00:32:29à qui elle l'a dit.
00:32:31Justement, c'est intéressant votre témoignage
00:32:33et je pose la question à Stéphane Clerget.
00:32:35Pour une
00:32:37fille, le fait
00:32:39que ce soit un père
00:32:41de substitution et donc pas
00:32:43le géniteur, ça change
00:32:45sa manière de
00:32:47voir son
00:32:49père, justement.
00:32:51Qu'est-ce que ça provoque ?
00:32:53Sans doute. Après,
00:32:55on peut être père de substitution
00:32:57et avoir établi des tels liens affectifs
00:32:59que finalement, dans le cœur de l'enfant,
00:33:01c'est un père comme
00:33:03un autre.
00:33:05Mais c'est vrai qu'on va
00:33:07s'adresser sans doute différemment à son père
00:33:09et à son beau-père.
00:33:11Et peut-être
00:33:13oui, il y a peut-être moins de
00:33:15barrières
00:33:17pour aborder des sujets
00:33:19un peu intimes avec le
00:33:21beau-parent, certainement.
00:33:23Ça peut faciliter les choses, en effet.
00:33:25D'autant que vous étiez
00:33:27libre, vous, Fabrice, sur cette question.
00:33:29Oui, oui, je pense parce qu'en fait,
00:33:31la plus grande...
00:33:33En fait, la plus grande
00:33:35est partie au Canada il y a...
00:33:37Il serait temps d'y retourner maintenant.
00:33:39Et j'ai toujours farilli quand j'avais nos téléphones, parce que maintenant,
00:33:41on sait qu'on arrive à faire des vidéos, etc.
00:33:43À chaque fois, je dis à l'enseignante,
00:33:45etc. Et puis un jour, ma femme
00:33:47me dit, tiens, elle veut te parler.
00:33:49Alors je lui dis, alors ma chérie, ça va ? T'as trouvé un bûcheron ?
00:33:51Et elle me dit, bah non, mais par contre, j'ai trouvé
00:33:53une bûcheronne.
00:33:55Je lui dis, bon, bah écoute, voilà,
00:33:57voilà, ok.
00:33:59Et en fait, après, lorsqu'on en a
00:34:01piqué plus sérieusement, c'est vrai qu'elle a dit
00:34:03à sa mère qu'elle ne se sentait pas encore prête
00:34:05de l'annoncer à son père,
00:34:07parce que
00:34:09son père n'est pas du tout ouvert, comme moi, je peux l'être.
00:34:11Oui, finalement,
00:34:13finalement, ce n'est pas le fait que vous soyez beau-père
00:34:15qui a facilité les choses, c'est peut-être le fait que vous
00:34:17soyez justement libre
00:34:19par rapport à la sexualité.
00:34:21Oui, parce qu'on est deux caractères complètement différents,
00:34:23donc c'est vrai que
00:34:25même
00:34:27au quotidien, enfin voilà,
00:34:29on rigole, on plaisante, on parle de tout, il n'y a pas de tabou,
00:34:31c'est clairement donné,
00:34:33comme on dit, il ne faut pas un chat, un chat.
00:34:35Ceux que vous êtes là, ce n'est pas ce qu'ils demandent.
00:34:37Oui, mais c'est facile pour vous,
00:34:39parce que c'est naturel pour vous.
00:34:41On sait très bien que
00:34:43quand on veut faire comme si
00:34:45on était libre, les enfants
00:34:47sentent bien que ça ne marche pas comme ça.
00:34:49Donc,
00:34:51malheureusement,
00:34:53vous êtes d'accord, hein, Stéphane?
00:34:55Oui, c'est dommage, parce que
00:34:57la vie, c'est ça, quoi.
00:34:59Les enfants
00:35:01n'arrivent pas par des sygones ou des choses comme ça,
00:35:03donc à un moment donné, moi, je pense,
00:35:05j'ai préféré leur dire, et puis je leur ai même dit,
00:35:07le jour où vous me sentez prête, je préfère
00:35:09que ce soit fait chez nous,
00:35:11et lui, qu'on part, on va faire...
00:35:13Mais voilà, moi, je préfère vous savoir en sécurité,
00:35:15à la maison, dans de bonnes conditions,
00:35:17et la voiture, on ne le sait pas où, quoi.
00:35:19À la fois pour
00:35:21positiver la chose, je trouve aussi
00:35:23intéressant d'avoir, entre guillemets,
00:35:25deux papas, parce que c'est bien
00:35:27de pouvoir le dire, mais c'est peut-être aussi bien
00:35:29de pouvoir le cacher.
00:35:31Et de donner avec...
00:35:33Il y a un endroit, avec son père, où
00:35:35finalement, elle est encore une petite fille
00:35:37et il n'a pas de sexualité,
00:35:39et c'est des âges où
00:35:41on aime bien avoir des images aussi un peu
00:35:43plurielles. Donc je trouve ça bien
00:35:45de pouvoir le dire à un parent, et je trouve ça aussi
00:35:47intéressant qu'il y a un parent qui a
00:35:49de nous une vision
00:35:51peut-être plus ancienne
00:35:53et qui nous fait encore
00:35:55un peu du bien à l'âge où
00:35:57on a encore un pied dans l'enfance.
00:35:59Moi, je trouve ça bien, d'abord,
00:36:01plein d'adultes autour de soi, en général,
00:36:03comme ça, on a des façons d'être
00:36:05un peu différentes et des modèles un peu différents.
00:36:07D'ailleurs, on voit bien que
00:36:09parfois, on va
00:36:11avoir des idées
00:36:13ou des comportements sexuels
00:36:15par rapport à une tante
00:36:17ou la meilleure amie de sa mère
00:36:19ou etc., qui a servi
00:36:21un peu de modèle identificatoire.
00:36:23Et
00:36:25finalement, on s'éloigne totalement
00:36:27de ce qu'auraient pu nous donner
00:36:29comme conseils les parents. Donc,
00:36:31finalement, c'est très complexe
00:36:33de dire ce qui
00:36:35fait que tel enfant va devenir
00:36:37comme ça, sexuellement.
00:36:39Et c'est ce qui fait tout le charme de la sexualité.
00:36:41On prend, on pioche,
00:36:43et puis, c'est parfois...
00:36:45Moi, je vais prendre un petit exemple qui va vous faire sourire,
00:36:47Stéphane Clerger, mais moi, je me souviens
00:36:49que j'ai vu Scarlett O'Hara,
00:36:51donc, autant, n'importe quand,
00:36:53j'avais 14 ans, et en voyant ce film
00:36:55et cette femme avec cette force de caractère,
00:36:57je me suis dit, moi non plus,
00:36:59je me laisserai jamais...
00:37:01Et finalement, je pense qu'il y a aussi...
00:37:03Et vous avez respecté la petite fille de 14 ans,
00:37:05puisque je ne crois pas que vous laissiez
00:37:07guider.
00:37:09Non, je ne me laisse pas beaucoup guider.
00:37:11Et je pense qu'il y a ça aussi, c'est-à-dire que quand on a
00:37:1310 ans, 15 ans,
00:37:15on peut être totalement marqué
00:37:17par un film, par un roman,
00:37:19par une personnalité
00:37:21connue. Enfin, on sait très bien qu'on
00:37:23pioche partout pour se construire.
00:37:25Et vous en parlez
00:37:27dans votre prochain livre, là ?
00:37:29J'ai vu la couverture,
00:37:31vous êtes super mimi.
00:37:33C'est une photo très ancienne,
00:37:35Stéphane Cargé.
00:37:37Oui, c'est
00:37:39un livre, évidemment,
00:37:41qui va sortir, où je raconte beaucoup de choses
00:37:43personnelles de ma vie, oui, c'est vrai.
00:37:45Vous ne parlez pas que de
00:37:47Johnny Hallyday. Oh, mais vous n'avez pas recommencé.
00:37:49Fabrice,
00:37:51excusez-moi,
00:37:53on diverge alors que
00:37:55vous êtes avec nous.
00:37:57Oui, justement,
00:37:59vous, vous avez eu des enfants, ou pas du tout ?
00:38:01Oui, j'ai une fille,
00:38:03et
00:38:05mon ex-compagne a peut-être
00:38:07un pièce de discours, parce que je crois qu'elle est partie il y a un an et demi.
00:38:09Et aujourd'hui, j'ai une fille que je connais
00:38:11quasiment pas. Bon, voilà, c'est des
00:38:13femelles de temps en temps, mais...
00:38:15Ce qui veut dire que finalement, vous avez beaucoup
00:38:17plus parlé de sexualité
00:38:19avec vos deux belles filles qu'avec
00:38:21votre propre fille. Oui, oui.
00:38:23Tout à fait.
00:38:25Parce que c'était ma question, justement,
00:38:27et comment vous avez parlé de sexualité à vos enfants,
00:38:29malheureusement ?
00:38:31On a un fils, maintenant,
00:38:33au commun, qui va sur 14 ans.
00:38:35Et voilà,
00:38:37il voit, enfin, on n'en a pas encore
00:38:39parlé, mais ça commence
00:38:41à devenir un adolescent,
00:38:43et un moment donné, on en parlera, et puis
00:38:45on aura le même discours avec sa mère.
00:38:4714 ans, il faut déjà
00:38:49avoir dit pas mal de choses, Fabrice.
00:38:51Oui, oui, oui,
00:38:53bien sûr.
00:38:55Pour le moment, il est plus console
00:38:57que fils, donc on a encore
00:38:59un peu le temps. Et qu'est-ce qu'il prend comme avatar ?
00:39:01Comment ?
00:39:03Sur la console, vous voyez
00:39:05les avatars qu'il prend ?
00:39:07Oui, il fait...
00:39:09Il joue à Minecraft,
00:39:11il joue à des choses comme ça. Ah oui, donc là, il y a moins de...
00:39:13Mais c'est intéressant de voir dans les jeux vidéo,
00:39:15les personnages, c'est les avatars...
00:39:17Et alors, j'ai découvert
00:39:19que les jeunes,
00:39:21même les enfants,
00:39:2312 ans, ils peuvent prendre,
00:39:25en tant que garçons, des avatars féminins.
00:39:27Parce qu'ils les trouvent plus classes,
00:39:29voire plus combatives, je pense
00:39:31notamment aux jeux Fortnite, qui cartonnent chez les pré-ados.
00:39:33Et donc, ils ne prennent pas toujours
00:39:35des avatars masculins. Enfin, ils alternent.
00:39:37Et pour eux, il y a...
00:39:39Et les filles, sans doute, aussi,
00:39:41prennent des avatars masculins, oui.
00:39:43Et ça, c'est relativement nouveau, quand même.
00:39:45C'est là où on voit que la question de genre
00:39:47a libéré
00:39:49quand même les stéréotypes
00:39:51du masculin et du féminin.
00:39:53Oui, il y a des choses
00:39:55qui bougent beaucoup, c'est intéressant.
00:39:57Oui, et là, c'est plutôt bien.
00:39:59Oui, parce que c'est une ouverture.
00:40:01Exactement, ça permet de sortir
00:40:03de ces rôles un peu trop stéréotypés
00:40:05qu'on avait quand on était homme ou femme
00:40:07il y a 30 ans.
00:40:09Merci Fabrice,
00:40:11en tout cas. Vous voulez peut-être
00:40:13ajouter quelque chose ?
00:40:15Non, non, c'est ça.
00:40:17Merci, en tout cas, de votre témoignage.
00:40:19Et puis,
00:40:21on va continuer,
00:40:23évidemment, dans cette deuxième heure
00:40:25à évoquer tout ça avec vous
00:40:27au 0826 300 300.
00:40:29Je rappelle aussi
00:40:31que vous avez écrit ce livre
00:40:33Le cerveau médecin
00:40:35qui est sorti chez Le Duc.
00:40:37Est-ce que, justement,
00:40:39on aide nos enfants,
00:40:41déjà, à utiliser
00:40:43de manière positive,
00:40:45si je puis dire,
00:40:47et à influencer de manière positive notre cerveau ?
00:40:49C'est intéressant, parce que
00:40:51je ne crois pas assez, non.
00:40:53Oui, on n'y pense pas, en tout cas.
00:40:55On commence à y penser un peu
00:40:57pour soi,
00:40:59alors qu'on pourrait tout à fait être prescripteur
00:41:01de conseils
00:41:03dès la petite enfance
00:41:05sur la manière dont il peut
00:41:07agir sur son corps, avec son cerveau,
00:41:09sur sa santé,
00:41:11l'inviter à avoir tel ou tel type de pensée.
00:41:13On travaille un peu, maintenant, sur la méditation
00:41:15avec les enfants, mais sur
00:41:17effectivement que l'enfant prenne conscience.
00:41:19La pensée positive, par exemple.
00:41:21On pourrait dire à l'enfant...
00:41:23Et lui expliquer les mécanismes
00:41:25comment le cerveau peut agir
00:41:27sur son corps. Il y a des explications
00:41:29dans le livre, ça peut être expliqué de manière simple,
00:41:31mais vous avez raison, c'est une piste.
00:41:33C'est peut-être votre prochain
00:41:35livre, Stéphane Cargé.
00:41:37En tout cas, on va faire la pause
00:41:39des infos, bien sûr,
00:41:41et vous n'échappez pas à ma petite
00:41:43devinette.
00:41:45Si on parle du mariage
00:41:47et qu'on en fait une sorte de
00:41:49menu, comme un menu gastronomique,
00:41:51quel serait le premier
00:41:53plat du mariage ?
00:41:55Vous avez évidemment le temps
00:41:57des infos pour essayer de trouver
00:41:59la réponse. Quel serait le
00:42:01premier plat qui correspondrait
00:42:03au mariage ? On aura
00:42:05la réponse après les infos.
00:42:07Sud Radio.
00:42:09Parlons vrai.
00:42:1114h-16h,
00:42:13Brigitte Laé, Sud Radio.
00:42:15Stéphane Cargé
00:42:17est avec nous. Vous êtes pédopsychiatre,
00:42:19auteur de nombreux ouvrages, dont
00:42:21« Nos enfants ont aussi un sexe »,
00:42:23qui est un peu le fil rouge d'aujourd'hui, puisqu'on parle
00:42:25de l'éducation à la
00:42:27sexualité indispensable,
00:42:29qui devrait être toujours indispensable,
00:42:31mais peut-être encore plus aujourd'hui, de manière
00:42:33à ce que ce ne soit pas la pornographie qui leur
00:42:35enseigne, qui leur donne
00:42:37la vision de ce qu'est la sexualité,
00:42:39qui, encore une fois, je le répète,
00:42:41la pornographie, c'est du sexe,
00:42:43la sexualité, c'est autre chose, parce que
00:42:45la sexualité, elle englobe des
00:42:47sentiments, elle englobe
00:42:49une relation à l'autre qui n'est pas
00:42:51juste un objet
00:42:53de plaisir.
00:42:55Et puis, vous êtes également
00:42:57l'auteur de ce livre « Le cerveau médecin »
00:42:59qui vient de sortir aux éditions Le Duc,
00:43:01dans lequel vous nous donnez
00:43:03des tas de petits conseils
00:43:05pratiques pour aller mieux
00:43:07et pour être bien dans son corps,
00:43:09dans ses émotions, dans sa tête.
00:43:11Notre devinette
00:43:13du jour, le mariage,
00:43:15si c'était un menu, quel serait
00:43:17le premier plat du mariage ?
00:43:19C'est dur, ça serait
00:43:21un hors-d'oeuvre, évidemment, avant l'entrée,
00:43:23mais alors, comme hors-d'oeuvre...
00:43:25Ben non, ce serait le dessert !
00:43:27Ah ah ah !
00:43:29C'est joli !
00:43:31Ben oui, ce serait le dessert, évidemment !
00:43:33Bonjour Delphine !
00:43:35Oui, bonjour Brigitte,
00:43:37bonjour Stéphane !
00:43:39Alors, vous, vous êtes
00:43:41en plein dedans, Delphine !
00:43:43En plein dedans, oui !
00:43:47Puisque j'ai un adolescent
00:43:49et un enfant qui est un petit peu
00:43:51plus jeune, mais mine de rien,
00:43:53on va dire un ado et un pré-ado.
00:43:55Donc, quel âge exactement ?
00:43:57Alors, 16 ans
00:43:59et un qui s'approche
00:44:01d'11 ans, là.
00:44:03En plein dedans, deux garçons, si j'ai bien compris.
00:44:05Voilà, deux garçons, exactement.
00:44:07Et alors ?
00:44:09Eh bien, justement,
00:44:11par rapport au sujet
00:44:13en lien avec la sexualité,
00:44:15on va dire que c'est
00:44:17complètement actuel,
00:44:19puisqu'il y a
00:44:21des événements qui se
00:44:23passent des fois au sein des établissements scolaires
00:44:25qui sont notamment
00:44:27la soi-disant éducation
00:44:29sexuelle dans nos établissements
00:44:31scolaires, qui vont
00:44:33créer des sujets, soit
00:44:35de gêne ou au contraire de conversation.
00:44:37Donc, nous, nous avons une conversation
00:44:39libre par rapport à cela.
00:44:41Donc, je vais pas sur ce terrain-là
00:44:43si mes enfants ne le souhaitent pas, mais quand
00:44:45ils le souhaitent,
00:44:47je suis complètement à l'écoute
00:44:49et dans le partage
00:44:51de ce qui est possible
00:44:53en fonction de leur âge, de leur personnalité,
00:44:55de leur caractère
00:44:57et de leur propre évolution.
00:44:59On peut avoir deux enfants et avoir deux enfants
00:45:01très différents.
00:45:03C'est très juste ce que vous dites
00:45:05et c'est important de le rappeler.
00:45:07Il y a des enfants plus introvertis
00:45:09que d'autres. On n'aborde pas
00:45:11les sujets de la même manière, Stéphane Cleron ?
00:45:13Oui, et puis il y en a qui veulent écouter mais qui veulent pas parler.
00:45:15Il y en a qui veulent parler mais pas écouter.
00:45:17Donc, il faut aussi
00:45:19s'adapter
00:45:21à ça et surtout prendre son temps.
00:45:23L'idée, c'est de pas se dire
00:45:25je règle le problème en cinq minutes
00:45:27ou même en une heure, en une seule fois.
00:45:29C'est des sujets
00:45:31dont on parle au fil
00:45:33du temps.
00:45:35Oui, ça c'est très important
00:45:37parce que je me suis aperçue avec le premier
00:45:39que c'est un caractère qui veut bien
00:45:41écouter mais pas parler.
00:45:43Donc, il faut décoder
00:45:45des fois entre les
00:45:47attitudes ou
00:45:49prendre la perche quand on sent
00:45:51qu'il y a besoin
00:45:53d'un échange
00:45:55et en effet, ça se fait comme
00:45:57en semant des graines.
00:45:59Donc, c'est des conversations
00:46:01des fois qui vont s'échelonner sur
00:46:03plusieurs semaines, voire plusieurs mois
00:46:05et surtout
00:46:07être attentif parce que
00:46:09je le vois dans le cas de mon
00:46:11plus grand.
00:46:13Il y a eu des cours d'éducation
00:46:15sexuelle au sein du collège
00:46:17où derrière,
00:46:19il n'y a pas eu
00:46:21des professionnels
00:46:23qui ont parlé
00:46:25mais sans forcément d'écoute
00:46:27ou en tout cas, il n'y a pas eu de temps d'écoute derrière.
00:46:29Donc, ce sont des jeunes
00:46:31qui sont restés avec des a priori,
00:46:33des interprétations.
00:46:35Il y avait des questions à poser auxquelles
00:46:37on n'a pas pris le temps de répondre,
00:46:39c'est ça ?
00:46:41Ou alors, ils n'ont pas été attentifs parce que c'est vrai que
00:46:43donner une information peut-être
00:46:45pour tout individu différent
00:46:47puisque fille ou garçon avec
00:46:49un profil différent,
00:46:51fait qu'on ne peut pas être à l'écoute,
00:46:53attentif, peut-être
00:46:55justement à ces différents profils.
00:46:57Celui qui écoute mais qui n'ose pas parler,
00:46:59celui qui parle mais qui au final derrière n'écoute pas
00:47:01vraiment, comme bien vous venez
00:47:03de le dire Stéphane.
00:47:05Et derrière, ça laisse
00:47:07on va dire
00:47:09des interprétations voire
00:47:11des incompréhensions.
00:47:13Et ce que j'ai beaucoup aimé moi
00:47:15dans la relation que j'ai avec mon
00:47:17année, c'est qu'il y a eu
00:47:19en fait
00:47:21on va dire un appel
00:47:23de la part des labos pour faire
00:47:25des tests de dépistage gratuits.
00:47:27Donc cette bande de copains
00:47:29a voulu faire le test mais sauf
00:47:31que mon ado m'a demandé
00:47:33des informations avant
00:47:35d'aller sur ce test.
00:47:37Et ça nous a permis de parler de ce qui
00:47:39avait été dit 2-3 ans en avant
00:47:41au sein du collège, qui avait été
00:47:43complètement interprété
00:47:45et où je m'aperçois que cette bande d'ados
00:47:47était partie dans des peurs
00:47:49qui étaient
00:47:51inexpliquées.
00:47:53C'est-à-dire on leur avait trop
00:47:55montré la sexualité comme étant dangereuse
00:47:57à cause des RST etc.
00:47:59Exactement.
00:48:01On leur avait mis en avant vraiment
00:48:03c'était plus le principe de précaution
00:48:05c'était le principe de dangerosité
00:48:07que la sexualité engendrait
00:48:09systématiquement une maladie sexuellement
00:48:11transmissible.
00:48:13Donc ces enfants
00:48:15ce n'est même plus des enfants
00:48:17mais ces jeunes ados
00:48:19et maintenant ces ados
00:48:21moi je vois le mien en fait.
00:48:23Il y a des peurs qui sont ancrées
00:48:25autour de la sexualité
00:48:27par rapport au risque de la maladie.
00:48:31Donc on n'est pas vraiment sur l'aspect
00:48:33pornographique même si donc avec
00:48:35les manifestations...
00:48:37Mais est-ce que ça n'a pas pu être
00:48:39c'est une hypothèse que je lance
00:48:41Est-ce que ça n'a pas pu aussi
00:48:43être amplifié à cause de la période
00:48:45Covid ?
00:48:47Alors très bien, c'est une très bonne question
00:48:49Brigitte parce qu'en effet
00:48:51cet ado
00:48:53au moment où il y a eu ces
00:48:55interventions, c'est la période Covid.
00:48:59Oui, c'est un bon lien
00:49:01que vous établissez.
00:49:03C'est vrai
00:49:05qu'on aborde plus le sujet de la sexualité
00:49:07par les dangers, le viol,
00:49:09le sida, les maladies
00:49:11sexuellement transmissibles
00:49:13Le risque d'être enceinte
00:49:15Oui, plutôt que d'abord par ce qui est permis
00:49:17ce qui est agréable, ce qui est
00:49:19possible. Et à la fois
00:49:21les intervenants extérieurs, les professionnels
00:49:23ils sont aussi un peu
00:49:25coincés parce que s'ils commencent à parler
00:49:27de plaisir,
00:49:29le bon côté du sexe, on risque de dire
00:49:31Oh là là, pourquoi il parle de ça avec mon enfant ?
00:49:33Donc c'est sûr que quand il parle des dangers
00:49:35ou sur un plan très très médical
00:49:37ils se sentent légitimes
00:49:39et inattaquables.
00:49:41Mais c'est pour ça que je pense que
00:49:43c'est bien de parler de la sexualité
00:49:45à l'école, mais c'est bien ensuite que ce soit repris
00:49:47par les parents.
00:49:49Je pense que la meilleure
00:49:51chose que puissent faire les parents, c'est d'en parler
00:49:53assez tôt pour que quand
00:49:55les dangers
00:49:57soient annoncés,
00:49:59l'enfant soit déjà un petit peu préparé.
00:50:01Alors justement,
00:50:03dans mon cas, c'est un peu ce qui s'est passé
00:50:05c'est-à-dire qu'il y a eu
00:50:07des bribes de lancers, ou alors par exemple
00:50:09on va prendre l'habitude
00:50:11on n'a pas la télé, mais on va aller se faire un petit
00:50:13moment convivial autour d'une petite série
00:50:15que l'on aime bien, qui parle
00:50:17justement de l'adolescence
00:50:19et qui parle de
00:50:21de la vie
00:50:23au sein du lycée.
00:50:25Et du coup,
00:50:27j'aime beaucoup faire ce rendez-vous
00:50:29quotidien avec mes enfants
00:50:31parce que c'est tout public
00:50:33et ça permet justement de pouvoir
00:50:35aborder des choses
00:50:37indirectement par rapport
00:50:39à ce que ces fameux ados
00:50:41vivent dans cette petite série.
00:50:43Donc moi, c'est vrai
00:50:45qu'on a mis en place
00:50:47à la période Covid
00:50:49ce visionnage, où c'est notre
00:50:51premier rendez-vous qui dure 20 minutes
00:50:53et où là, du coup,
00:50:55ça permet d'ouvrir la parole
00:50:57si on souhaite discuter
00:50:59de
00:51:01de la relation en fait amoureuse
00:51:03sous différentes formes en fonction
00:51:05de ce qui est mis en avant.
00:51:07De toute façon, dès qu'on
00:51:09arrive à créer
00:51:11un lien commun
00:51:13que ce soit sur une série ou
00:51:15quoi que ce soit, c'est toujours très bien.
00:51:17Oui, les séries sont des bons supports
00:51:19et même avec les enfants, parce que dans les séries,
00:51:21on peut voir des petites histoires d'amour, je ne parle pas de
00:51:23corps à corps, mais des bisous
00:51:25puis des thématiques, puisque vous parliez aussi
00:51:27de l'éducation affective au début de l'émission
00:51:29des histoires comme la jalousie
00:51:31ou la douleur à la séparation
00:51:33toutes ces thématiques-là,
00:51:35ça peut aussi, c'est l'éducation à la sexualité
00:51:37et ça s'aborde dès la maternelle
00:51:39ou dès la primaire.
00:51:41On peut parler de ces sujets-là, comment on guérit d'un chagrin d'amour
00:51:43comment on gère sa jalousie
00:51:45qu'est-ce que c'est quand on tombe amoureux
00:51:47ça, c'est des choses
00:51:49dont il faut parler
00:51:51avec son enfant, de toute façon, lui, il s'y intéresse.
00:51:53Il me semble que le problème
00:51:55c'est que souvent, quand on dit
00:51:57éducation à la sexualité, on ne voit que le mot
00:51:59sexe.
00:52:01Comme si tout le monde était obsédé.
00:52:03C'est vrai Stéphane Perger, je crois que
00:52:05c'est vraiment important de dire que
00:52:07la sexualité, c'est pas du sexe
00:52:09c'est de l'amour, c'est du désir
00:52:11c'est des tas de choses
00:52:13qui sont...
00:52:15C'est l'envie de s'unir à l'autre, sur tous les plans.
00:52:17Oui, c'est de la relation.
00:52:19C'est pour ça que je crois que le mot
00:52:21affectif, parfois,
00:52:23fait moins peur, parce qu'il n'y a pas
00:52:25le mot sexe.
00:52:29Delphine, je vous laisse conclure, je vous en prie.
00:52:31Oui, mais justement, c'est intéressant ce que
00:52:33vous dites Brigitte, parce que
00:52:35je le vois par rapport à ces jeunes
00:52:37qui ont cette
00:52:39approche aussi par les
00:52:41écrans.
00:52:43Moi, je le vois, pourtant, c'est un garçon
00:52:45et dans sa tête
00:52:47il y a une notion, on va dire
00:52:49de consommation.
00:52:51C'est-à-dire que lui,
00:52:53il est éduqué avec certaines valeurs.
00:52:55Je sais où il en est parce qu'on a des partages.
00:52:57Mais, par exemple,
00:52:59c'est un garçon qui a peur
00:53:01clairement de la
00:53:03jeune fille qu'il trouve
00:53:05beaucoup plus affranchie, beaucoup plus
00:53:07effrontée, beaucoup plus
00:53:09engageante, on va dire,
00:53:11et beaucoup plus libre.
00:53:13Oui,
00:53:15libérée.
00:53:17Et donc,
00:53:19parce que vous parlez de la sexualité et du sexe,
00:53:21mais je le vois
00:53:23au sein
00:53:25de la vie actuelle,
00:53:27on a une vraie problématique sur cette
00:53:29génération d'ados,
00:53:31on va dire, où
00:53:33il y a vraiment une notion qui est
00:53:35consommation avant
00:53:37relation
00:53:39avec
00:53:41l'acteur de la femme qui est beaucoup plus
00:53:43libre, de la jeune fille qui est beaucoup plus libre
00:53:45voire qui est très consommatrice.
00:53:47Oui, c'est générationnel, c'est depuis
00:53:495 ans, pas tellement plus.
00:53:51Effectivement, c'est des choses
00:53:53qu'on constate nous aussi.
00:53:55Il y a une aversion avec des
00:53:57filles qui osent davantage,
00:53:59l'éducation les a poussées à ça,
00:54:01et des garçons qui sont un peu
00:54:03sur la réserve,
00:54:05sur la défensive, et du coup, il faut aussi
00:54:07parler à ces garçons-là,
00:54:09parce qu'ils sont
00:54:11bien au fait maintenant des histoires de consentement,
00:54:13mais ils ne savent pas forcément
00:54:15comment se protéger face...
00:54:17Parce que, quoi qu'on en dise,
00:54:19c'est quand même l'homme qui doit avoir une érection,
00:54:21et nous, on s'en sortira
00:54:23toujours, quoi qu'il arrive.
00:54:25Et puis s'il y a un problème, c'est lui qui va prendre, en tout cas, c'est ce qu'ils imaginent.
00:54:27À cause du
00:54:29comportement de leur grand-père.
00:54:31Donc, ils sont aujourd'hui très en difficulté,
00:54:33donc il faut éventuellement
00:54:35les soutenir dans leur position de défense,
00:54:37parce qu'il ne faut pas dire oui à tout le monde,
00:54:39mais aussi les inviter
00:54:41à faire
00:54:43un choix parmi
00:54:45le fil de sollicite.
00:54:47Merci Delphine de votre témoignage, qui était intéressant,
00:54:49parce que vous montrez... Enfin, visiblement,
00:54:51vous êtes très à l'écoute de votre
00:54:53fils, et vous montrez bien la difficulté
00:54:55qu'ont les jeunes ados
00:54:57de 15, 16, 18 ans.
00:54:59Donc, merci beaucoup d'avoir pris le temps
00:55:01de nous parler. On fait une petite
00:55:03pause, on se retrouve dans un instant, avec vous,
00:55:05bien sûr, au 0826 300 300.
00:55:07A tout de suite.
00:55:09Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:55:11J'adore vous entendre,
00:55:13j'adore les multiplexes,
00:55:15franchement, chapeau !
00:55:27Stéphane Clerget est avec nous, pédopsychiatre,
00:55:29et on évoque donc
00:55:31l'éducation à l'affectif,
00:55:33à la sexualité, et merci Magali
00:55:35de nous rejoindre. Bonjour Magali.
00:55:37Bonjour Brigitte,
00:55:39bonjour à tous les deux.
00:55:41Alors, moi, je vous appelle
00:55:43parce que
00:55:45j'ai entendu des jolis télémoignages
00:55:47jusqu'à présent, de discussions,
00:55:49et alors moi, ma problématique, c'est plutôt
00:55:51que, justement, je n'arrive pas à discuter
00:55:53avec mes ados.
00:55:55J'ai...
00:55:57J'ai...
00:55:59Comment dire ? Quand ils étaient
00:56:01petits, quand il y avait des questions,
00:56:03je leur ai répondu de manière
00:56:05très ouverte,
00:56:07mais depuis qu'ils sont pré-ados
00:56:09et ados, ils me font bien comprendre
00:56:11que...
00:56:13J'ai pas envie d'en parler avec moi.
00:56:17Et... Ils me disent
00:56:19que oui, qu'ils savent ce qu'il y a à savoir.
00:56:21Je pense qu'ils savent très bien que je suis
00:56:23disponible pour en parler. D'ailleurs, je leur ai
00:56:25acheté, sur mon conseil, Brigitte,
00:56:27le livre, la BD
00:56:29L'incroyable histoire du sexe, que je laisse
00:56:31traîner dans le salon. De Philippe Breneau,
00:56:33oui. Voilà, régulièrement,
00:56:35je le remonte parce qu'il est un peu...
00:56:37Il est sous la table, donc je le remonte.
00:56:39J'ai acheté
00:56:41une boîte de préservatifs que j'ai mis
00:56:43à un endroit dans la pharmacie
00:56:45où je sais que les enfants passent, donc comme ça,
00:56:47je me suis dit que si jamais il y a besoin, il y en aura.
00:56:49Je crois
00:56:51que vous avez fait tout ce qu'il faut et que
00:56:53c'est pas grave, c'est normal.
00:56:55Ils ont quel âge ? Ils ont...
00:56:57Alors, mon fils a 20 ans.
00:56:59Lui, il a une petite amie
00:57:01depuis pas mal de temps, donc je pense qu'il a eu
00:57:03ses expériences. En plus,
00:57:05ils sont très amoureux tous les deux,
00:57:07donc je pense que ça a été fait dans un cadre
00:57:09plutôt chouette, en tout cas.
00:57:11Il y a beaucoup d'amour, beaucoup de tendresse, donc
00:57:13je me dis, voilà, je pense que
00:57:15ça s'est plutôt bien passé pour lui.
00:57:17Ma fille a 17 ans. A priori,
00:57:19elle est célibataire et je pense qu'elle est
00:57:21vierge. Et je me suis
00:57:23posé la question, justement, est-ce que
00:57:25il faudrait pas, par exemple, que je lui parle
00:57:27de prendre un rendez-vous chez une sage-femme
00:57:29pour qu'elle puisse poser des questions
00:57:31à une personne extérieure,
00:57:33il faudrait pas me poser à moi.
00:57:35Parce que ce qui m'inquiète, quand même,
00:57:37c'est que les témoignages
00:57:39des femmes, généralement,
00:57:41sur notre première fois,
00:57:43il y a celles qui
00:57:45ont eu leur première fois un petit peu
00:57:47tardivement, en se disant
00:57:49tout le monde l'a fait, donc
00:57:51on va y aller. Et puis il y a celles
00:57:53qui l'ont fait avec l'un amoureux,
00:57:55où quelqu'un, il y avait un lien, et où là,
00:57:57ça a été une jolie expérience.
00:57:59Mais en même temps,
00:58:01moi, l'expérience m'a
00:58:03prouvé, à force d'écouter, justement,
00:58:05que c'est pas parce que la première fois s'est passée bien
00:58:07qu'on a une vie sexuelle réussie,
00:58:09et c'est pas parce qu'elle s'est passée mal qu'on a une vie réussie
00:58:11ratée. Donc, c'est pas non plus
00:58:13la première fois,
00:58:15bon, ok, mais c'est pas non plus aussi
00:58:17important qu'on ne voudrait
00:58:19le croire. En tout cas, c'est mon avis.
00:58:21Stéphane Kerger, est-ce que
00:58:23c'est grave que les enfants de Magali,
00:58:25pour l'instant,
00:58:27bottent un peu en touche ?
00:58:29Oui, ils bottent en touche avec leur mère.
00:58:31Rien ne nous dit qu'ils ne parlent pas avec
00:58:33des amis,
00:58:35qu'ils ne se renseignent pas dans des livres,
00:58:37ou sur des sites internet,
00:58:39ou qu'ils n'ont pas d'autres personnes
00:58:41avec qui communiquer.
00:58:43Mais, quoi qu'il en soit, proposer à une adolescente
00:58:45de rencontrer une sage-femme,
00:58:47ou une ou un gynéco,
00:58:49c'est évidemment de bonne alloi.
00:58:51Et je me demandais aussi,
00:58:53bon,
00:58:55je ne sais pas, je suis désolée
00:58:57si ça peut choquer, parce que
00:58:59je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas,
00:59:01mais il y a une question que je me suis
00:59:03posée aussi, c'était de lui offrir
00:59:05un petit jouet, enfin un petit
00:59:07sex-toy,
00:59:09un petit, enfin voilà, pour lui dire
00:59:11il faut que tu fasses tes propres découvertes,
00:59:13n'attends pas que ce soit quelqu'un d'autre
00:59:15qui te fasse découvrir ton corps,
00:59:17parce que tu as toi-même des choses à découvrir,
00:59:19mais je ne sais pas si c'est...
00:59:21Ça, je ne vous le recommande pas,
00:59:23parce que c'est un peu...
00:59:25C'est quand même un peu intrusif.
00:59:27Venant de vous, étant sa mère,
00:59:29si c'est sa cousine qui lui offre,
00:59:31c'est autre chose.
00:59:33Entre filles du même âge, qu'elles s'amusent à ça,
00:59:35ou qu'elles échangent, ou qu'elles en
00:59:37volent un dans votre table de nuit,
00:59:39ce n'est pas grave. Mais je suis assez d'accord,
00:59:41il y a quelque chose d'un peu incestuel
00:59:43dans l'histoire.
00:59:45C'est ça, c'est ce que je trouvais aussi,
00:59:47et en même temps, je me dis,
00:59:49j'ai peut-être peur un peu,
00:59:51qu'un jour elles disent,
00:59:53comme toutes mes copines,
00:59:55comme j'ai pu avoir dans mon entourage,
00:59:57des personnes qui,
00:59:59les premières années, n'ont pas...
01:00:01Et puis moi aussi,
01:00:03c'est vrai que j'ai conscience,
01:00:05j'implique là-dedans des choses
01:00:07qui se sont passées, qui m'appartiennent,
01:00:09donc j'essaye de faire la distinction.
01:00:11Mais voilà, il y a au gymnaste aussi
01:00:13de mon expérience,
01:00:15pour essayer
01:00:17de la protéger de certaines choses.
01:00:19Et en tant que femme,
01:00:21c'est quand même beaucoup de choses qu'on découvre
01:00:23très et trop tardivement.
01:00:27C'est bien ce qu'il me semblait,
01:00:29que c'était quand même un petit peu bizarre,
01:00:31et en même temps,
01:00:33comment nous dire,
01:00:35découvre par toi-même...
01:00:37Pourquoi pas aborder le sujet,
01:00:39peut-être en termes un peu généraux,
01:00:41en disant, où en sont tes copines,
01:00:43dans leurs histoires d'amour,
01:00:45quid de la sexualité des jeunes filles de 17 ans,
01:00:47de manière un peu naïve,
01:00:49pourquoi pas aborder le sujet avec elles ?
01:00:51Vous pouvez la questionner, évidemment pas directement,
01:00:53est-ce que tu as déjà couché ou pas,
01:00:55mais qu'est-ce qu'il en est
01:00:57de tes copines, etc.
01:00:59Et vous verrez si elle a envie d'aborder le sujet
01:01:01avec vous, mais peut-être que ce sera
01:01:03facile finalement.
01:01:05Plutôt qu'offrir un truc comme ça,
01:01:07je trouve que c'est...
01:01:09La discussion, j'ai déjà essayé,
01:01:11et ce que je disais, c'est que clairement,
01:01:13c'est assez rapidement,
01:01:15on clôt le sujet.
01:01:17Il n'y a pas de sujet.
01:01:19Mais peut-être parce que vous avez parlé d'elle, et pas des copines.
01:01:21Et puis Magali,
01:01:23peut-être que votre fille, tout simplement,
01:01:25pour l'instant, elle est assez introvertie
01:01:27sur ces questions-là,
01:01:29parce qu'elle est
01:01:31peut-être tardive,
01:01:33encore que 17 ans,
01:01:35c'est pas si...
01:01:37La première fois pour les filles, ça reste
01:01:3917 ans et demi, je crois.
01:01:41C'est 16 ans.
01:01:43Dans la moyenne,
01:01:45c'est 25.
01:01:47Exactement, donc je crois qu'il ne faut pas...
01:01:51Vous êtes un parent, comme tous les parents,
01:01:53Magali, c'est-à-dire que vous êtes un peu
01:01:55inquiète, on aborde ce sujet aujourd'hui,
01:01:57vous vous dites, est-ce que je fais tout bien ?
01:01:59Et comme tous les parents,
01:02:01ça prouve que vous êtes
01:02:03une bonne mère, puisque vous vous inquiétez
01:02:05d'essayer de faire tout bien.
01:02:07Mais je pense que si votre fille va bien,
01:02:09si vous avez l'impression que ça va à l'école,
01:02:11ça va...
01:02:13Anorexique, nébulimique,
01:02:15tout va bien, rassurez-vous,
01:02:17et puis laissez-la tranquille.
01:02:19C'est un peu le conseil que j'aurais envie de vous donner.
01:02:21Elle attend peut-être le mariage.
01:02:23Très bien.
01:02:25Franchement, vous voyez,
01:02:27il n'y a pas de
01:02:29raison de s'inquiéter si l'enfant va bien
01:02:31après tout.
01:02:33D'accord.
01:02:35Donc tout va bien.
01:02:37Merci en tout cas de votre réaction,
01:02:39parce que je suis sûre qu'il y a beaucoup de mamans
01:02:41qui écoutent et qui n'ont pas osé
01:02:43appeler, mais qui sont peut-être aussi dans cette inquiétude-là.
01:02:45Donc merci,
01:02:47vous avez fait quelque chose
01:02:49pour tout le monde.
01:02:51Allez, on fait une petite pause, on va se retrouver pour
01:02:53le Love Conseil, et voilà mon
01:02:55Love Conseil. Qu'est-ce qu'une sexualité adulte ?
01:02:57N'est-ce pas, Stéphane Clerget ?
01:02:59Vous allez m'aider à de la définir.
01:03:01Et puis on va jouer
01:03:03justement avec Charlotte, qui a reçu
01:03:05un stimulateur clitoris. A tout de suite.
01:03:11Cam4.fr
01:03:13Le plus grand site de webcam live
01:03:15réservé aux adultes.
01:03:17Brigitte Laé, Sud Radio
01:03:19Le Love Conseil
01:03:21Et bien Stéphane Clerget,
01:03:23qu'est-ce qu'une sexualité
01:03:25d'adulte ?
01:03:27N'est-ce pas, n'est-ce pas, n'est-ce pas ?
01:03:29En fait, une sexualité d'adulte
01:03:31c'est une sexualité de quelqu'un qui est
01:03:33mature, qui a appris à
01:03:35contrôler ses pulsions, qui a dépassé
01:03:37ses inhibitions d'ado,
01:03:39qui s'accepte tel qu'il est
01:03:41ou tel qu'elle est, même si elle a des petits seins
01:03:43ou s'il a un petit pénis.
01:03:45Et puis on accepte aussi
01:03:47les imperfections physiques
01:03:49des autres. On ne cherche pas
01:03:51la personne idéale.
01:03:53On ose
01:03:55penser
01:03:57à ses fantasmes
01:03:59sans imaginer qu'ils sont nuls, ou en tout cas
01:04:01moins intéressants que ceux des autres.
01:04:03On a envie de faire plaisir
01:04:05à notre partenaire,
01:04:07mais on a aussi envie de prendre
01:04:09son plaisir lorsqu'on fait l'amour.
01:04:11On n'hésite pas à se masturber
01:04:13si on a envie.
01:04:15Et puis
01:04:17on essaye de se masturber en laissant
01:04:19son imaginaire fonctionner, pas
01:04:21systématiquement en regardant des films pornos.
01:04:23On préfère privilégier
01:04:25la qualité de ses rapports sexuels
01:04:27à la quantité. On sait dire « je t'aime »
01:04:29ou « j'ai envie de toi » en connaissant
01:04:31la différence entre ces deux déclarations.
01:04:33Je me suis amusée à écrire ce livre, conseille.
01:04:35On reconnaît qu'on a quand même
01:04:37des tabous, qu'on a des inhibitions.
01:04:39Oui, on n'a pas envie de tout faire.
01:04:41Même l'individu le plus
01:04:43libéré a, je l'espère, des tabous.
01:04:45Notamment
01:04:47la nécrophilie,
01:04:49c'est peut-être pas forcément
01:04:51quelque chose... C'est surtout illégal.
01:04:53Oui, on est d'accord.
01:04:55Je précise que c'est de faire l'amour
01:04:57avec un cadavre, pour ceux qui n'auraient
01:04:59pas compris. Et puis on a compris que
01:05:01chaque rapport sexuel est différent,
01:05:03que quand on change de partenaire, il faut se réadapter,
01:05:05que si on n'atteint pas l'extase,
01:05:07c'est pas grave, que ça ira mieux la prochaine
01:05:09fois. Bref, on a compris aussi que la question
01:05:11du consentement, elle est complexe, puisqu'elle
01:05:13dépend d'un individu à un autre, et d'un instant
01:05:15à l'autre. Voilà.
01:05:17J'ai fait mon offre-conseil.
01:05:19Très beau texte. Vous avez des choses
01:05:21à ajouter, peut-être ? Je dis qu'il faut avoir
01:05:23au moins 60 ans pour avoir
01:05:25une sexualité adulte. Oui, mais on
01:05:27branle plus et on ne le bénéficie plus à 60 ans.
01:05:29Stéphane Piergé, c'est triste.
01:05:31Je pense que
01:05:33c'est dur.
01:05:35Si déjà on s'en approche, c'est déjà bien.
01:05:37Ce qui compte, c'est le chemin, c'est pas l'arrivée.
01:05:41En tout cas, on se sera bien
01:05:43amusés.
01:05:45Voilà, donc
01:05:47soyons indulgents. Soyons
01:05:49indulgents avec nous-mêmes et indulgents
01:05:51avec l'autre. En résumé, c'est peut-être
01:05:53juste ça, une sexualité adulte,
01:05:55d'être indulgents. Oui, c'est vrai
01:05:57que les jeunes ont du mal à être indulgents avec eux-mêmes
01:05:59et aussi avec autrui.
01:06:01C'est vrai.
01:06:03Charlotte est avec nous. Bonjour Charlotte.
01:06:05Oui, bonjour Brigitte, bonjour Stéphane.
01:06:07Bonjour. Donc, comme
01:06:09vous êtes adultes, vous avez reçu un
01:06:11jouet intime,
01:06:13ce stimulateur clitoridien
01:06:15Wellovet
01:06:17Curve Cachemire. Je ne sais pas
01:06:19pourquoi les noms sont toujours en anglais, moi qui ai un accent
01:06:21tout à fait désastreux.
01:06:23Et de la marque
01:06:25Calexotics et on le trouve
01:06:27sur l'enseigne rue-des-plaisirs.com
01:06:29Alors, c'est un
01:06:31très joli objet. On ne sait pas comme ça
01:06:33a priori à quoi ça peut servir. C'est une sorte
01:06:35de coquillage
01:06:37courbé.
01:06:39Stéphane Clergeon
01:06:41a sorti la couleur de votre veste.
01:06:43Oui, un mini téléphone portable.
01:06:45Mais ça ne se met
01:06:47pas à l'oreille. Ah d'accord.
01:06:49On fait ce qu'on veut.
01:06:51Oui, après tout, on le met où on veut.
01:06:53C'est vrai que depuis le film
01:06:55Intouchables, on sait qu'on peut
01:06:57jouir avec le lobe de l'oreille.
01:06:59Charlotte,
01:07:01bonjour. Oui, bonjour.
01:07:03Alors moi, déjà,
01:07:05j'ai la petite anecdote parce que
01:07:07je n'étais pas là quand j'ai reçu le colis.
01:07:09C'est mon mari qui l'a
01:07:11ouvert parce qu'il croyait que
01:07:13il avait reçu un autre colis en même temps. Il croyait
01:07:15que c'était tout pour lui.
01:07:17Donc, pourtant, il y a la lettre,
01:07:19il y a mon nom et tout marqué dessus.
01:07:21Il était pressé d'ouvrir son colis ?
01:07:23Oui, voilà. Il croyait que c'était
01:07:25un cadeau supplémentaire.
01:07:27Alors, il se demandait ce que c'était.
01:07:29Parce que moi, c'était lui. C'était un colis professionnel.
01:07:31Donc, voilà.
01:07:33Il disait, mais qu'est-ce que
01:07:35c'est que ce truc ?
01:07:37Ah oui, il n'a pas
01:07:39compris. Marcus, c'est vrai que quand on
01:07:41voit, regardez la boîte,
01:07:43c'est joli. Il croyait que c'était une
01:07:45souris. Oui, ça ressemble
01:07:47en effet pour l'ordinateur.
01:07:49Voilà.
01:07:51Donc, voilà.
01:07:53C'est rigolo. Après, il est allé
01:07:55voir la marque et tout. Et après, quand
01:07:57il a vu la marque, l'exotique,
01:07:59il a compris que ce n'était pas pour lui.
01:08:03Donc, il sait que
01:08:05vous avez reçu un jouet.
01:08:07C'était votre premier jouet
01:08:09ou vous en aviez déjà ? Non, non, non. J'en avais
01:08:11déjà testé d'autres.
01:08:13Je m'en serais voulu que ça fasse
01:08:15un drame dans le couple.
01:08:17Non, il n'y a pas de souci.
01:08:19On est libres.
01:08:25Pour l'allumer, il y a
01:08:27un petit bouton sur le dessus. Il faut appuyer
01:08:29longuement pour
01:08:31quelques secondes pour qu'il s'allume.
01:08:33Et après, il y a
01:08:3510 vitesses. Pour changer les vitesses,
01:08:37il faut appuyer dessus et ça
01:08:39change assez facilement.
01:08:41Mais c'est toujours la même vibration.
01:08:43C'est une vibration
01:08:45simple qui augmente d'intensité.
01:08:47Vous voulez dire
01:08:49qu'il y a juste l'intensité
01:08:51qui augmente ? Oui, c'est tout.
01:08:53Il n'y a pas de vibrations différentes ?
01:08:55Il y a des rythmes différents.
01:08:57Non, c'est juste une vibration
01:08:59linéaire.
01:09:03Vous l'avez aimé ?
01:09:05Vous l'avez apprécié ?
01:09:07Sincèrement, ça ne m'a
01:09:09pas fait grand-chose.
01:09:11Essayez sur
01:09:13l'oreille.
01:09:15Pourtant, j'ai essayé à d'autres
01:09:17endroits pour voir si ça pouvait faire
01:09:19un massage, mais non plus.
01:09:23En plus,
01:09:25sur la notice,
01:09:27ils mettent que...
01:09:29Je suppose que c'est une notice qui traduit
01:09:33et qui est utilisée pour tous les jouets.
01:09:35Ils mettent qu'on peut l'introduire
01:09:37dans l'anus.
01:09:39Voilà.
01:09:41Pour les gens qui lisent
01:09:43de la notice, ce n'est pas
01:09:45du tout fait pour ça.
01:09:49Après, ils mettent aussi que
01:09:51le dessus,
01:09:53il y a un dessus incurvé,
01:09:55mais au niveau de la forme,
01:09:57vu que c'est censé stimuler le clitoris,
01:09:59je ne vois pas comment
01:10:01on peut le mettre.
01:10:03Il ne tiendrait pas bien.
01:10:05Il ne faut pas introduire ça ni dans l'anus,
01:10:07ni dans le vagin.
01:10:09Je ne vois pas trop
01:10:11pourquoi ça sert le dessus
01:10:13un peu en forme
01:10:15de coquillage.
01:10:19C'est peut-être pour le tenir mieux
01:10:21en main, pour que ça glisse moins.
01:10:25Après, il est doux,
01:10:27il est joli.
01:10:29C'est décoratif.
01:10:33Sur le livre de Stéphane Clerget,
01:10:35exactement les mêmes tons.
01:10:37C'est bleu, un joli bleu.
01:10:39Comme c'est étanche,
01:10:41on peut l'utiliser dans l'eau.
01:10:43Peut-être que dans l'eau,
01:10:45ça fait d'autres sensations.
01:10:47Je ne l'ai pas essayé dans l'eau.
01:10:49Écoutez, Charlotte,
01:10:51on a compris, il ne vous plaît pas.
01:10:53Je suis désolée.
01:10:57Redonnez-le à votre mari.
01:11:01Peut-être que ça servira pour son ordinateur.
01:11:03Oui, peut-être.
01:11:07Quelle note vous lui donnez ?
01:11:09Je lui mets 4.
01:11:114 sur 10, d'accord.
01:11:13En tout cas, si vous avez envie
01:11:15de voir à quoi il ressemble,
01:11:17parce qu'il est quand même très beau,
01:11:19vous allez sur ruedesplaisir.com
01:11:21et c'est le Calexotics,
01:11:23le stimulateur clitoris velvet
01:11:25Curve Cachemire.
01:11:27Merci beaucoup, Charlotte.
01:11:29Merci pour votre humour.
01:11:31Bonjour, Brigitte. Bonjour, Stéphane.
01:11:33Bonjour, Delphine.
01:11:35Vous réagissez parce que
01:11:37vous êtes une trans,
01:11:39Delphine,
01:11:41et vous avez envie d'en parler,
01:11:43surtout de ce qu'il faudrait peut-être,
01:11:45en tant que parent, dire, c'est ça ?
01:11:47C'est ça, oui.
01:11:49Moi, si je prends mon expérience
01:11:51personnelle,
01:11:53c'est vrai qu'à mon époque,
01:11:55ce n'est pas quelque chose qu'on parlait en famille.
01:11:57On ne parlait pas
01:11:59de l'homosexualité,
01:12:01de la transidentité, de tout ça.
01:12:03Et c'est vrai qu'aujourd'hui,
01:12:05c'est bien quand même de pouvoir
01:12:07en parler avec ses enfants,
01:12:09expliquer qu'un garçon peut être amoureux
01:12:11d'un garçon, qu'une fille peut être amoureuse d'une fille.
01:12:13Bien sûr.
01:12:15Vous avez quel âge aujourd'hui ?
01:12:17J'ai 42 ans.
01:12:19Oui, d'accord. En effet,
01:12:21quand vous aviez 10 ans,
01:12:23c'est sûr que ce n'était pas un sujet,
01:12:25encore qu'en 1990,
01:12:27on parlait quand même assez librement de l'homosexualité.
01:12:29Ah oui, de l'homosexualité,
01:12:31mais pas trop.
01:12:33La transidentité, non, on n'en parlait pas en famille.
01:12:35Moi, c'est vrai que dans ma famille,
01:12:37on ne parlait ni de l'un ni de l'autre.
01:12:39Clairement.
01:12:41Je me suis toujours senti un petit peu à part
01:12:43et je sentais qu'il y avait un truc
01:12:45qui n'allait pas, mais je n'arrivais pas à trouver
01:12:47de mots. C'est quand j'ai découvert
01:12:49Internet où j'ai pu un peu fouiller
01:12:51et j'ai compris.
01:12:53Mais tard, comme beaucoup
01:12:55de trans de votre âge.
01:12:57Mais tard, oui, tout à fait.
01:12:59Mais vous ne trouvez pas quand même, Delphine,
01:13:01qu'aujourd'hui, dans la société, on en parle
01:13:03beaucoup, de la question trans ?
01:13:05Alors, on en parle beaucoup.
01:13:07Pas toujours bien, certes.
01:13:09Pas toujours bien, on est bien d'accord là-dessus.
01:13:11C'est un sujet
01:13:13qui commence à se démocratiser.
01:13:15Maintenant, c'est sûr que
01:13:17on a beaucoup de
01:13:19jeunes qui s'identifient
01:13:21comme personnes trans parce que
01:13:23c'est vrai qu'à l'adolescence, on a tendance à se chercher.
01:13:25On ne va pas se mentir.
01:13:27Donc, j'ai envie de vous dire, ces jeunes,
01:13:29il faut les accompagner
01:13:31sans pour autant
01:13:33les envoyer directement
01:13:35faire des altérations. De toute façon, c'est interdit
01:13:37avant les 18 ans.
01:13:39En tout cas, en France et heureusement.
01:13:41Oui, je pense
01:13:43qu'il y a un effet
01:13:45de mode, Delphine, je crois que
01:13:47vous êtes d'accord avec moi là-dessus.
01:13:49Mais je crois qu'il faut, encore
01:13:51une fois, rappeler, c'est qu'en effet,
01:13:53d'abord,
01:13:55même si on est totalement
01:13:57cisgenre, ce n'est pas si simple de se construire
01:13:59dans son identité, de toute façon.
01:14:01Et je crois
01:14:03qu'il ne faut
01:14:05jamais trop se précipiter
01:14:07pour se mettre une étiquette sur le dos ou le
01:14:09mettre sur le dos d'un ado.
01:14:11Il faut
01:14:13prendre le temps d'analyser des choses.
01:14:15Moi, par exemple,
01:14:17j'ai mis 38 ans pour pouvoir
01:14:19m'assumer.
01:14:21Pour réaliser
01:14:23qu'en fait, dans votre identité,
01:14:25vous vous sentiez femme,
01:14:27malgré un sexe biologique masculin.
01:14:29C'est ça, pour assumer.
01:14:31Après, j'ai toujours plus ou moins
01:14:33su, on ne va pas se mentir, que je me
01:14:35travestissais en cachette. J'étais bien à ce moment-là
01:14:37où j'étais habillé en fille.
01:14:39Mais
01:14:41j'avais du mal à m'assumer
01:14:43au regard des gens. J'avais peur du regard des gens.
01:14:45Donc,
01:14:47après, il a fallu passer ce qui-pas.
01:14:49Oui, bien sûr.
01:14:51Assumer sa différence,
01:14:53c'est de toute façon compliqué,
01:14:55quelle qu'elle soit.
01:14:57Et d'autant plus à cette époque-là,
01:14:59même si aujourd'hui, c'est plus facile.
01:15:01Mais, moi, vous voyez, Delphine,
01:15:03il y a une chose que je trouve très dommage,
01:15:05c'est que le carnaval
01:15:07n'existe plus. Parce que je trouve que
01:15:09c'était... Enfin, ça existe
01:15:11encore, mais c'est beaucoup moins...
01:15:13C'était un rituel, je trouve, qui permettait
01:15:15à des gens de s'habiller
01:15:17dans des tenues
01:15:19différentes de la norme,
01:15:21en quelque sorte.
01:15:23Comme ils le souhaitaient, ouais.
01:15:25Qu'est-ce que vous en pensez, Stéphane Clermont ?
01:15:27Ça autorisait, une fois par an,
01:15:29certes, mieux que rien,
01:15:31mais ça permet aussi de faire une expérience.
01:15:33C'est-à-dire de voir si...
01:15:35Et d'avoir, effectivement, une vision
01:15:37sociale.
01:15:39Vous parliez des étiquettes.
01:15:41C'est vrai qu'il ne faut pas mettre des étiquettes
01:15:43aux adolescents, mais enfin, ils s'en mettent eux-mêmes.
01:15:45Ils en cherchent. Ils veulent
01:15:47une étiquette. Donc, c'est un peu
01:15:49compliqué. Et des fois, il faut qu'on soit un peu,
01:15:51en tant que parent, freinateur.
01:15:53On entend qu'Almos a cette
01:15:55étiquette-là, mais les choses peuvent
01:15:57évoluer. Qu'il se sente
01:15:59cis ou qu'il se sente trans, d'ailleurs.
01:16:01Mais, on parlait
01:16:03du travestissement, vous en parliez.
01:16:05C'est vrai que
01:16:07je me dis, si des garçons,
01:16:09par exemple, on prend l'exemple de garçons,
01:16:11s'ils pouvaient mettre des vêtements
01:16:13féminins, peut-être que ça suffirait.
01:16:15Peut-être qu'ils n'auraient pas besoin, ensuite,
01:16:17plus tard, d'aller jusqu'à
01:16:19se faire opérer, parce que ça peut faire mal.
01:16:21Donc,
01:16:23il y a ça aussi. Moi, je vois
01:16:25en consultation,
01:16:27j'ai vu cette semaine, un jeune enfant
01:16:29de 8 ans, qui se sent
01:16:31fille, déjà, et qui
01:16:33aimerait porter des vêtements féminins
01:16:35et aller à l'école.
01:16:37Les parents ne veulent pas, parce qu'ils ont peur
01:16:39qu'il soit embêté.
01:16:41C'est quelque chose, c'est déçu.
01:16:43Une petite fille peut mettre un pantalon sans problème.
01:16:45Oui, ça a l'air anecdotique.
01:16:47Je pense que c'est quand même quelque chose.
01:16:49Il faudrait encore avancer sur cette
01:16:51question-là. En tout cas, avancer la réflexion
01:16:53entre parents.
01:16:55Merci de votre témoignage,
01:16:57Delphine, parce qu'on sent
01:16:59que vous êtes absolument
01:17:01juste,
01:17:03dans le juste équilibre de cette question-là.
01:17:05J'essaie, ouais.
01:17:07Excusez-moi, Brigitte,
01:17:09ce qui serait bien,
01:17:11c'est de déconstruire
01:17:13ces codes de la société. Je suis d'accord
01:17:15avec Stéphane, où
01:17:17pourquoi pas, un garçon pourrait mettre
01:17:19une jupe, après, à la limite,
01:17:21un kilt,
01:17:23comme il faut en écrosse.
01:17:25C'est stupide,
01:17:27mais ça permettrait
01:17:29de garder ce côté un peu masculin,
01:17:31j'ai envie de dire, même si on ne le veut pas,
01:17:33et quand même
01:17:35de dire aux gens,
01:17:37j'ai un kilt,
01:17:39c'est ce qu'ils portent en écrosse,
01:17:41mais au fond de soi,
01:17:43on est en jupe, quoi.
01:17:45Oui, mais on avance quand même, parce que
01:17:47regardez un homme qui met une chemise rose,
01:17:49aujourd'hui, il n'y a plus de problème.
01:17:51Oui, les stylistes font des efforts.
01:17:53Et ça, c'est nouveau.
01:17:55Ça freine, oui.
01:17:57Mais en tant que femme, finalement,
01:17:59on est beaucoup plus avancé sur ces
01:18:01questions-là que les hommes.
01:18:03Les hommes aussi sont beaucoup plus libres, en tout cas pour le vêtement.
01:18:05Et c'est pour ça que les adolescentes
01:18:07sont beaucoup plus délirées.
01:18:09Les hommes peuvent porter des gants, il y a quand même des choses qui bougent.
01:18:11Oui, ça bouge un peu.
01:18:13Des bijoux, des boucles d'oreilles aussi.
01:18:15Oui, et puis aller
01:18:17chez l'esthéticienne, il y a quand même des choses qui bougent.
01:18:19Enfin, à Paris, dans le métro,
01:18:21les ados qui s'habillent
01:18:23beaucoup plus, qui se maquillent
01:18:25et tout, ils se font emmerder quand même.
01:18:27Encore, oui.
01:18:29Merci d'avoir réagi, Delphine.
01:18:31Je crois qu'on avance bien,
01:18:33en tout cas dans cette émission, pendant deux heures.
01:18:35Après que la société avance,
01:18:37il faudra plus de temps, évidemment.
01:18:39On fait une petite pause et c'est Laure qui va conclure avec nous.
01:18:57Stéphane Clerget
01:18:59est avec nous.
01:19:01Je rappelle que vous êtes également l'auteur
01:19:03de ce livre qui vient juste de sortir
01:19:05et qui peut peut-être vous permettre d'aller mieux.
01:19:07Surtout que je sais que vous êtes tous
01:19:09beaucoup stressés,
01:19:11anxieux.
01:19:13Votre cerveau, vous pouvez
01:19:15le faire aller mieux, le faire mieux
01:19:17fonctionner et ce sera plein de
01:19:19bienfaits pour votre équilibre,
01:19:21votre santé. Ça s'appelle Le cerveau
01:19:23médecin. C'est aux éditions
01:19:25Le Duc. Laure,
01:19:27on va conclure avec vous. Merci d'être là.
01:19:29Bonjour.
01:19:31Bonjour Stéphane, bonjour Brigitte.
01:19:33Je suis très contente de partager
01:19:35ce thème avec vous.
01:19:37Alors moi, je voulais plutôt
01:19:39aborder
01:19:41faut-il évoquer le sexe
01:19:43biologique ou du genre ? Et c'est plus
01:19:45particulièrement le genre
01:19:47qui m'interpelle
01:19:49en fait dans
01:19:51votre atelier du jour.
01:19:53Moi je suis maman, j'ai 62 ans,
01:19:55j'ai deux grands-enfants,
01:19:57donc deux garçons.
01:19:59Avec eux, j'ai échangé
01:20:01tout au long de notre
01:20:03parcours parental
01:20:05sans aucune difficulté.
01:20:07En fait, notre base
01:20:09et notre façon de voir
01:20:11les choses avec mon mari,
01:20:13c'était surtout d'être à l'écoute
01:20:15avec eux et d'attendre
01:20:17qu'ils suggèrent les questions
01:20:19pour qu'on puisse aborder tout simplement
01:20:21le sujet. De toujours leur dire
01:20:23qu'on était présents pour eux de façon
01:20:25à ce que quand ils aient une difficulté,
01:20:27ils puissent revenir
01:20:29vers nous. Et parfois, on en a même
01:20:31discuté lorsqu'il s'agissait
01:20:33de leurs propres amis qui étaient
01:20:35parfois dans des situations
01:20:37un petit peu particulières et
01:20:39pour lesquelles ils avaient des difficultés à parler avec leurs
01:20:41propres parents.
01:20:43C'est bien parce que c'est vrai que
01:20:45les parents des amis,
01:20:47ça peut être une bonne
01:20:49piste aussi.
01:20:51Et puis, il y a
01:20:53la question du genre qui m'interpelle
01:20:55parce que ce n'est pas la première fois que je suis
01:20:57interpellée par ce sujet-là
01:20:59au travers de mes amis, des enfants
01:21:01de mes amis et des jeunes
01:21:03enfants aujourd'hui parce que
01:21:05pour moi, il y a quand même
01:21:09une chose un peu complexe
01:21:11dans cette histoire-là.
01:21:13Aujourd'hui, j'ai le
01:21:15sentiment que certains adultes
01:21:17ou certains groupes d'adultes
01:21:19visitent des enfants pour
01:21:21revendiquer leurs propres droits
01:21:23dans leur désir de changer
01:21:25de genre.
01:21:27J'entends par là...
01:21:29Vous voulez dire qu'il y a un peu de prosélytisme ?
01:21:31Oui, j'entends par là.
01:21:33Par exemple, une situation qui s'est produite
01:21:35il n'y a pas très longtemps
01:21:37avec la petite-fille
01:21:39d'une de mes amies qui s'est retrouvée
01:21:41dans la classe. Les parents n'avaient
01:21:43pas été prévenus. Il y avait un spectacle qui avait été
01:21:45amené au sein
01:21:47de la classe avec des
01:21:49transgenres.
01:21:53Des drag queens ?
01:21:55Drag queens, voilà.
01:21:57Excusez-moi, je me trompais complètement. En plus, il n'y en a rien à voir.
01:21:59Et donc,
01:22:01ce spectacle avait lieu et à un moment donné
01:22:03il y a
01:22:05en fait
01:22:07ce spectacle qui s'est déroulé, etc.
01:22:09Et la petite-fille, à un moment donné
01:22:11a posé la question
01:22:13de c'est qui la madame ?
01:22:15Elle s'est fait réprimander
01:22:17par l'enseignante
01:22:19et en fait, l'enseignante
01:22:21lui a dit, il n'y a pas de monsieur, il n'y a pas de madame.
01:22:23Alors moi, je trouve ça
01:22:25très, très, très choquant
01:22:27parce que je pense que justement, quand ils sont
01:22:29particulièrement tout petits, où ils sont
01:22:31concrètement dans la construction
01:22:33de leur personnalité, de leur
01:22:35future sexualité aussi,
01:22:37dans l'innocence et ils sont à la fois
01:22:39dans la découverte. On est de
01:22:41tels propos à l'égard de
01:22:43ces jeunes enfants, moi je trouve ça
01:22:45assez choquant et en plus parce que ça
01:22:47laisse supposer
01:22:49aussi qu'on est en train de dire à l'enfant
01:22:51qu'il n'est ni fille ni garçon, ce qui n'est
01:22:53pas le cas. Et donc
01:22:55à partir de là,
01:22:57je me dis, comment
01:22:59peut-on laisser les enfants
01:23:01évoluer dans leur propre sexualité
01:23:03quand on leur impose cela
01:23:05dans les petites classes
01:23:07et en plus sans le consentement parental ?
01:23:09Alors, c'est toujours
01:23:11la même question.
01:23:13On ne peut pas nier le réel
01:23:15et il est évident qu'on a tous un sexe
01:23:17biologique à part
01:23:19quelques très très rares exceptions
01:23:21mais je crois que c'est un enfant sur
01:23:23200 000 qui va
01:23:25naître avec un sexe indéterminé
01:23:27mais sinon, on a tous à la naissance
01:23:29on est mâle ou femelle
01:23:31pour utiliser un terme
01:23:33qui ne blessera personne.
01:23:35On est tous mâle ou femelle à la naissance
01:23:37et ça c'est le réel. Et une société
01:23:39qui veut nier le réel
01:23:41c'est une société qui, quelque part,
01:23:43part un peu à la dérive, je suis tout à fait d'accord avec vous.
01:23:45En ayant dit cela,
01:23:47il faut savoir que chez l'être humain
01:23:49contrairement à l'animal,
01:23:51il y a toute une construction
01:23:53psychique qui fait
01:23:55qu'on va avoir des symptômes
01:23:57comme on a parlé hier avec Patrick Lemoyne
01:23:59notre psychiatre, certains
01:24:01vont être
01:24:03un peu plus borderline
01:24:05que d'autres, plus angoissés que d'autres
01:24:07etc. Et dans la
01:24:09construction de son identité
01:24:11eh bien en effet
01:24:13on va être plus ou moins
01:24:15mâle, plus ou moins femelle
01:24:17on voit des femmes qui ont eu
01:24:19des vies un peu comme des hommes
01:24:21et ça a été très très
01:24:23très très
01:24:25comment dirais-je, marginal
01:24:27à l'époque de Colette ou de Georges Sand
01:24:29ça l'est beaucoup moins
01:24:31aujourd'hui et puis on voit des hommes
01:24:33qui ont eu des
01:24:35comme je pense à
01:24:37David Bowie pour trouver
01:24:39des exemples comme ça
01:24:41assez parlants pour tout le monde.
01:24:43Mais vous avez raison
01:24:45n'oublions pas quand même
01:24:47que le réel il est là
01:24:49et quoi qu'on en dise, quoi qu'on en fasse
01:24:51je pense
01:24:53que pour quelques
01:24:55encore milliers d'années
01:24:57on va tous naître mâle ou femelle.
01:24:59Je suis d'accord avec vous mais ça n'empêche
01:25:01que moi je vois par exemple dans l'éducation
01:25:03des enfants, j'avais un de mes
01:25:05enfants, moi j'ai été
01:25:07assistante maternelle pendant quelques années
01:25:09j'ai fait une petite coupure pour pouvoir
01:25:11être plus proche de mes enfants
01:25:13et moi je me rappelle de mon deuxième
01:25:15qui évidemment
01:25:17j'avais des filles et des garçons
01:25:19qui venaient à la maison en garde
01:25:21et bien évidemment j'avais des jouets pour les filles
01:25:23puis j'avais des jouets pour les garçons
01:25:25je n'ai jamais obligé mes enfants
01:25:27Mais j'entends bien que
01:25:29vous n'êtes absolument pas
01:25:31on est toujours à la recherche
01:25:33du bien-être de chacun
01:25:35je venais de parler du carnaval
01:25:37je crois qu'on pourrait
01:25:39que ce serait plus simple de dire à cette petite fille
01:25:41au lieu de dire il n'y a pas de monsieur
01:25:43il n'y a pas de madame
01:25:45de dire tu sais on a le droit de se déguiser
01:25:47en garçon ou en fille
01:25:49ou en dame ou en monsieur
01:25:51tout est possible dans notre société aujourd'hui
01:25:53si elle avait répondu ça je pense que ça aurait été une réponse
01:25:55qui aurait satisfait tout le monde peut-être
01:25:57on est en fin d'émission je suis obligé de
01:25:59c'est ça il ne faut pas non plus
01:26:01trop paniquer c'est vrai que ce n'est pas normal
01:26:03que vous n'ayez pas été informé
01:26:05mais après il ne faut pas paniquer c'est parce que l'instit a dit ça
01:26:07que ça va perturber
01:26:09parce que vous allez reprendre et effectivement comme dit Brigitte
01:26:11on peut être un homme on peut être une femme
01:26:13bon parfois les hermaphrodites physiquement ce n'est pas toujours très clair
01:26:15mais parce que la nature
01:26:17n'aime pas trop le clivage
01:26:19pour autant effectivement
01:26:21c'est un monsieur qui se déguise en dame
01:26:23et en plus le drag queen c'est une dame
01:26:25un peu particulière c'est une dame un peu
01:26:27clownesque quand même c'est une caricature
01:26:29de dame donc peut-être que quand
01:26:31la maîtresse a dit il n'y a pas de monsieur il n'y a pas de madame
01:26:33elle voulait juste dire il y a un clown
01:26:35les clowns n'ont pas de sexe
01:26:37par exemple oui allez merci en tout cas
01:26:39Laure d'avoir réagi je crois qu'on a dit
01:26:41beaucoup de choses chacun fait
01:26:43comme il peut et nous aussi
01:26:45d'ailleurs Stéphane Clerget on fait comme on peut
01:26:47oui et puis toutes les choses peuvent se reprendre
01:26:49même si des bêtises sont dites
01:26:51on peut ensuite se rattraper
01:26:53merci Stéphane Clerget merci Laure
01:26:55merci à tous et à toutes
01:26:57tout de suite vous retrouvez
01:26:59Alexandre Delevannes et on sera avec
01:27:01Alain Héril on va parler de la femme
01:27:03et de sa construction vis-à-vis
01:27:05de son corps on sait qu'il y a quand même beaucoup
01:27:07de femmes encore aujourd'hui qui ne sont pas bien dans leur corps
01:27:09on essayera de comprendre pourquoi demain