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00:00On ne partait que pour 6 mois, je n'ai pas songé au risque, on prenait ce projet très
00:11à coeur.
00:12On se disait que ce serait peut-être le jour de notre libération ou celui de notre
00:20mort.
00:21Je travaillais à Rosenwald dans un centre médico-social du Pays-de-Galle et j'enseignais
00:43aussi le tai chi.
00:44John, lui, travaillait dans le bâtiment.
00:51Je me suis retrouvé en congé maladie pendant un an suite à des problèmes de dos et j'ai
00:58commencé à faire du bénévolat dans un centre d'accueil pour des adultes souffrant de difficultés
01:02d'apprentissage avec un handicap physique ou mental.
01:04C'est là ? Ça vous soulage ?
01:10C'est pire.
01:11Ce qui m'a attirée chez John, c'est que comme moi, il avait une approche spirituelle
01:16de la vie.
01:17Désolée.
01:18En septembre 1996, on a vu un de mes amis, Chris Hunter, il travaillait pour une organisation
01:29humanitaire en Tchétchénie.
01:31Ses photos sont incroyables.
01:33Oui, je mis celle des enfants.
01:36Chris nous a fait prendre conscience du conflit qui opposait Russes et Tchétchènes.
01:41Il nous a parlé du cessez-le-feu qui venait d'être conclu.
01:43On a créé un programme d'aide pour les enfants.
01:46Grâce à lui, un petit groupe d'enfants avait pu être évacués pendant une accalmie
01:49dans les bombardements.
01:50Ils sont magnifiques.
01:54Regarde celui-là.
01:55Et il a ajouté, maintenant que les combats ont cessé, c'est le moment de fonder un centre
02:01qui vienne en aide aux enfants.
02:03Et il s'est tourné vers nous et il a dit...
02:06Quand j'étais là-bas, je vous imaginais avec moi.
02:08Nous ?
02:09Oui.
02:10Ça a tout de suite fait tilt.
02:13C'était le genre de projet que j'adore.
02:16C'était nettement plus stimulant que de construire une allée ou une terrasse pour
02:22des inconnus.
02:23C'est tentant.
02:24Je n'ai pas pensé aux risques qu'on courait.
02:28Je me disais qu'il fallait y aller, c'est tout.
02:40On a rempli la voiture à ras-bord.
02:45On avait l'impression de partir pour une grande aventure.
02:48Et c'était plus que grisant.
02:50On allait ouvrir un centre pour des enfants victimes de traumatismes de guerre.
02:58On ne partait que pour six mois.
03:00C'était ça, le contrat.
03:01Aux abords de Grosny, on a commencé à réaliser qu'on était dans un pays en guerre.
03:15C'était une vision de l'enfer.
03:18Comment les gens arrivent-ils encore à vivre ici ? Comment font-ils pour l'eau, la nourriture
03:37?
03:38On est arrivé à Grosny, on est arrivé à Grosny, on est arrivé à Grosny, on est arrivé
04:08à Grosny, on est arrivé à Grosny, on est arrivé à Grosny, on est arrivé à Grosny,
04:09on est arrivé à Grosny, on est arrivé à Grosny, on est arrivé à Grosny.
04:10Lorsqu'on est arrivé devant notre future maison, elle était surveillée par deux gardes
04:12armés.
04:13Il y avait eu des enlèvements par le passé, et il fallait qu'on soit constamment protégé.
04:17Bonjour ! Comment ça va ? Très bien.
04:29Le matin où les enfants sont arrivés au centre, je me sentais angoissé, terriblement
04:40angoissé.
04:41Tous ces gamins sont descendus du bus souffrant de traumatismes à différents degrés.
04:48Certains avaient perdu une partie ou la totalité de leur famille.
04:51Même s'ils s'en étaient sortis, ils étaient traumatisés par ce qu'ils avaient vu et
04:58vécu.
04:59L'idée, c'était de trouver des moyens qui les aideraient à évacuer leurs peurs,
05:05à reprendre goût à la vie.
05:12Comme j'étais le seul homme du centre, je faisais pas mal de clowns, j'inventais toutes
05:20sortes de pitreries, mais au moins ça en faisait rire certains.
05:24Dès le premier soir, ils étaient manifestement plus excités, plus vivants.
05:30C'était merveilleux de constater les changements à mesure qu'on avançait.
05:33Il y avait un petit garçon qui s'appelait Ruslan.
05:39Il avait perdu son père pendant la guerre et il ne me lâchait pas d'une semelle.
05:43Voilà le monstre qui arrive ! Je t'ai eu ! Viens là, bonhomme !
06:08En regardant John, je me disais qu'il réalisait un de ses vieux rêves.
06:22Je tombe de sommeil.
06:30Comme la semaine avait été particulièrement chargée et fatigante, on s'est mis au lit
06:36vers 22 heures.
06:43Je me suis réveillé dans la nuit en croyant entendre du bruit.
06:50C'était des cris de colère.
07:01Ça me dirait une dispute.
07:02Je vais aller voir.
07:08Au début, on s'est demandé si ce n'était pas les gardiens qui se disputaient, mais
07:14il y avait d'autres voix.
07:15On était sur nos gardes, attendant de voir ce qui allait se passer.
07:34Quelqu'un a ouvert la porte de notre chambre et a jeté un morceau de papier enflammé.
07:41Il était masqué et portait une kalachnikov.
07:48Et il criait.
07:49Documenti !
07:50Quoi ?
07:51Papier, documenti, vite !
07:52Ok, je vais les chercher.
07:53Je me suis dit, je vais reculer et garder mon calme.
08:05On a entendu quelqu'un s'énerver dans la pièce à côté.
08:10Il a crié quelque chose.
08:13La clé ! La clé ! Pour le coffre !
08:16Il a demandé à John où était la clé.
08:18Il parlait de celle du coffre.
08:20La clé ! La clé !
08:25Je me suis dit, j'ai compris.
08:27Ils sont là pour nous dévaliser et nous prendre notre argent.
08:34Je vais faire ce qu'ils me disent pour ne pas me faire tirer dessus.
08:40On est anglais.
08:43Vous comprenez ?
08:48Ils m'ont braqué un pistolet dans le dos et je suis allé ouvrir le coffre.
08:53Dans la cuisine, il y avait d'autres hommes armés et masqués.
08:58Je me suis dit, inutile de songer à s'enfuir.
09:04Arrivé devant le coffre, j'ai pensé, ça ne va pas leur plaire.
09:16J'ai tourné la clé.
09:24Et toutes les balles multicolores qu'on avait achetées à Moscou ont dégringolé.
09:29Il n'y avait pas un sou.
09:32Je ne sais pas quoi faire.
09:42J'ai voulu savoir ce qu'étaient devenus nos deux gardiens.
09:46En me retournant, j'ai vu qu'ils les avaient ligotés.
09:53J'avais atrocement peur.
09:55Je me souviens que mon cœur battait à 100 à l'heure et que j'avais du mal à respirer.
10:02J'avais peur.
10:17J'entendais la respiration de Camilla s'accélérer de plus en plus.
10:24J'ai essayé de mémoriser les virages que prenait la voiture en sortant de notre rue
10:28et puis j'ai perdu le fil.
10:32Un homme m'a fait sortir de la voiture.
10:35Je me souviens de la force de ses bras.
10:41Ensuite, il m'a lâchée.
10:44J'ai continué à avancer toute seule et tout à coup...
10:53Touch ! Touch !
10:56Touch ! Touch !
11:06En les entendant armer leurs pistolets, je me suis immobilisé.
11:15Il y a eu un grand silence.
11:20On se calme.
11:23Tout va bien.
11:26Elle n'a rien.
11:36J'ai compris que Camilla venait de tomber dans l'escalier
11:39et je me suis dit quel salaud.
11:56Ça, pour pisser.
12:00Compris ?
12:03Pour pisser.
12:04Compris ?
12:05Oui.
12:16Là, j'ai réalisé qu'on avait été kidnappés.
12:20Tu es blessée ?
12:22Je me suis fait mal au genou.
12:24Qui ils étaient, on n'en savait rien.
12:27Ce qu'ils nous voulaient, on n'en savait rien non plus.
12:30Il faut leur parler.
12:32Et là, j'ai réalisé quelle horreur.
12:35Au bout de combien de temps quelqu'un va s'apercevoir qu'on a été kidnappés ?
12:44Le lendemain, lorsqu'on s'est réveillé,
12:47la porte s'est ouverte.
12:50La porte s'est ouverte.
12:53Et un homme masqué est entré avec une arme.
13:00Comment vous allez ?
13:06Très bien, merci.
13:09Et je me suis dit, Dieu soit loué,
13:12il nous autorise à parler.
13:15J'aime beaucoup le théâtre.
13:20Vous aimez le théâtre ?
13:23Oui, on aime bien le théâtre.
13:26Quand il nous a demandé si on aimait le théâtre,
13:29on s'est dit, mince,
13:32il recrache une phrase qu'il a apprise dans un manuel.
13:35Ça ne veut pas dire qu'il s'intéresse à nous.
13:38Tant pas beau.
13:41Tant pas beau.
13:45Pluie.
13:47C'est vrai ?
13:50Il est venu s'asseoir à côté de moi sur le lit de camp.
13:54J'étais pétrifiée de peur, vraiment.
13:57J'avais des palpitations.
14:02J'aime beaucoup le théâtre.
14:07Et il a posé sa main sur le genou de Camilla.
14:10Je me suis dit, ce n'est pas possible.
14:17Il faut que j'intervienne.
14:22Toi, d'accord ?
14:25Non, ne me touchez pas.
14:32La situation était de plus en plus tendue.
14:35On avait l'impression de marcher au bord d'un précipice
14:38avec d'un côté la vie et de l'autre la mort.
14:47Je me demandais comment ça allait se terminer.
14:50Est-ce qu'ils allaient tous tenter leur chance avec Camilla ?
14:53Le couple a été identifié comme John James et Camilla Carr.
14:56Mardi soir, six hommes armés et masqués ont fait irruption chez eux
14:59et les ont enlevés.
15:02Étant donné l'anarchie qui règne en Tchétchénie,
15:05la libération de ces deux travailleurs humanitaires
15:08risque de s'avérer difficile.
15:12Le groupe a été identifié comme John James et Camilla Carr.
15:15Le groupe a été identifié comme John James et Camilla Carr.
15:18Le groupe a été identifié comme John James et Camilla Carr.
15:21Le groupe a été identifié comme John James et Camilla Carr.
15:24Le groupe a été identifié comme John James et Camilla Carr.
15:27Le groupe a été identifié comme John James et Camilla Carr.
15:31La situation a été très difficile.
15:37On ignorait s'ils nous avaient enlevé pour nous tuer ou pour autre chose.
15:40Je savais qu'ils se battaient depuis deux ans.
15:43Je savais qu'ils avaient tué des gens.
15:51Pour finir, ils nous ont fait monter quelques marches et nous ont poussé dans une nouvelle pièce.
16:21Ils nous ont enlevé nos bandeaux et, ô surprise, on a découvert une chambre assez grande, tapissée de rose avec un parquet ciré.
16:32Ça a été un soulagement.
16:45Le lendemain, ils nous ont autorisé à sortir et on s'est aperçu qu'on se trouvait dans un appartement.
16:51Bonjour. Assis. Allez, assis.
17:01Ils étaient là, entrez, asseyez-vous. Vous voulez déjeuner ? C'était surréaliste.
17:10Je regardais la table qu'il avait dressée pour nous sans y croire. Il se tenait en retrait comme des serveurs avec des masques.
17:20Il y avait du café, du pain et, luxe suprême, des œufs au plat.
17:29Ah non, ça m'a paru tellement comique que j'ai éclaté de rire.
17:34Chut.
17:40Espions.
17:42Il nous a expliqué qu'il y avait des espions partout et qu'il risquait de nous entendre.
17:49Un million de dollars. On a essayé d'imaginer cette somme. J'ai fait un rapide calcul dans ma tête et je me suis dit, on va être là un peu plus longtemps que ça.
17:59On va arriver là il y a un mois, on va arriver là, on va arriver là, on va arriver là.
18:03On va arriver là, on va arriver là, on va arriver là, on va arriver là.
18:06Un million de dollars. On a essayé d'imaginer cette somme. J'ai fait un rapide calcul dans
18:16ma tête et je me suis dit, on va être là un bout de temps s'ils veulent obtenir autant.
18:19Après le petit déjeuner, un homme est entré dans la chambre.
18:32Il portait constamment un masque, sauf que là,
18:50ça nous a paru mauvais signe, parce qu'il nous avait dit que si on voyait leur visage,
19:03il nous tuerait. Il regardait John. Je n'en revenais pas de cette marque de confiance.
19:14C'est comme ça que je l'ai perçu. Il me faisait confiance. Vous aimez enfants ? Oui,
19:26on les aime tous les deux. Moi, avoir un fils. Il a quel âge ? Cinq ans. Il s'appelle comment ?
19:36Vasily. Vous jouez au foot avec lui ? Quoi ? Vous jouez au foot ? Ah, oui. Je suis sûr que si
19:47on s'était rencontré dans d'autres circonstances, on aurait pu devenir bons amis. Mais vu la
19:52situation, c'était une relation bizarre. Mon fils. Moi, pas le voir très souvent. On s'est dit
20:10qu'on avait beaucoup de chance qu'il nous traite comme des êtres humains. On lui a donné un
20:15surnom. On l'a appelé Ange Gardien, AG. Moi, aimer Manchester United. J'éprouvais une immense
20:25tendresse pour lui. Je comprenais ce qu'il avait vécu. Je connaissais toute son histoire. Mais
20:34c'est peut-être aussi ma nature. Un jour, j'étais dans la cuisine avec AG et on buvait une tasse
20:42de thé. Qu'est-ce que tu fais ? Qu'est-ce que tu fais ? Tout à coup, AG m'a mis un couteau dans
21:02le dos et il a essayé de m'embrasser. Non, je suis mariée à John. Je suis mariée à John.
21:13Toi, garce ! Nettoyer, laver par terre. Allez ! D'accord. Il a gardé son pistolet braqué sur moi
21:37pendant que je nettoyais le sol. Je me suis mise à trembler. J'ai pensé que cet homme était beaucoup
21:45plus perturbé que ce qu'on avait pu croire. On s'était confié à lui. On était devenus ses amis.
21:51Maintenant, il fallait faire marche arrière. Toi, pas regarder moi, putain !
22:07John, Camilla, vous, libre ! Un jour, il est arrivé tout excité en disant qu'on allait être libérés.
22:26On s'est dit, ça fait à peine plus d'un mois. Mais c'est peut-être un miracle, qui sait ? Avance,
22:33avance, John ! Avance, vite ! Angleterre, Angleterre ! Je me souviens avoir éprouvé un grand sentiment
22:44d'espoir quand ils nous ont bandé les yeux et conduit à la voiture. On s'est tenu la main tout
22:52le trajet. Je me disais, c'est pour bientôt. On va être libérés tout à fait recessante.
22:59Avance ! Ils nous ont guidé en bas d'un escalier. Tout était silencieux. Il n'y avait pas un bruit.
23:09J'ai très vite compris où on était. Ils nous avaient ramené à la cave, dans notre
23:19trois rats. Et merde, je croyais qu'on n'y reviendrait plus. Johnny ! Johnny ! J'étais dans la cave et
23:39j'entendais cette voix. Johnny ! Johnny ! Johnny ! Johnny ! Il a commencé à jouer un petit jeu. Il appelait
23:53John, Johnny, Johnny, comme dans Shining. C'était particulièrement horrible. Ça vous donnait la
23:59nausée, parce qu'on avait le sentiment tenace qu'il n'allait pas en rester là.
24:12Je ne savais pas quoi faire. J'étais en état de choc. Je n'ai rien pu dire.
24:30Qu'est-ce que tu fais ? Lâche-moi ! Arrête ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'ils lui font ?
24:44Je les entendais tabasser John. J'étais terrifiée. Pourquoi toi être en Chechenie, Johnny ? Pourquoi toi être venu ?
24:53Pourquoi ? Je suis venu m'occuper de vos enfants. Pourquoi ? Tu mens, Johnny, tu mens, tu mens.
25:00Je continuais à répéter que c'était la vérité. Tu mens, Johnny. Il voulait que je sois un espion.
25:12Dis la vérité !
25:22J'étais assis, les mains attachées dans le dos.
25:30Ajay a pris un couteau et il a agité devant moi.
25:34Il a posé la pointe de la lame sur ma gorge.
25:40Il a appuyé. Il ne m'a pas fait saigner, mais il a appuyé pour que je sente la lame.
25:49Vite fait.
25:59On arrête.
26:04Curieusement, je me suis senti en sécurité dans la cave. J'étais soulagé d'être loin de toute la folie que j'avais connue là-haut.
26:23J'éprouvais un immense amour pour Camilla et je me suis demandé comment lui exprimer.
26:32Camilla ? Oui ? Veux-tu devenir ma femme ? Oui, bien sûr.
26:48C'était comme si on ne formait plus qu'un seul être. Ça m'a donné la force et le courage de tenir jusqu'au bout.
27:00Deux hommes sont venus rejoindre l'équipe. Il y en avait un qui avait du ventre et qu'on a surnommé « Brioche ».
27:30« Brioche » était le moins bavard du lot.
27:54Où est mon thé ?
27:57Il est entré en nous reprochant d'avoir ouvert un de ses paquets de thé.
28:07Et il a commencé à me menacer de me couper l'oreille.
28:13Qu'est-ce que vous me racontez ?
28:26J'avais un horrible pressentiment. Ça ne pouvait que très mal se terminer.
28:47J'ai essayé de tirer sur mes menottes, mais ça ne servait à rien.
28:51Cam !
28:56Cam !
29:02Il m'a attrapée par le bras et m'a poussée sur le lit.
29:08Non ! Non ! Je suis mariée à John !
29:21Il y a eu un grand silence. Ce silence m'est tombé dessus. J'ai été pris de nausée. Je transpirais à grosses gouttes. J'ai compris que Camilla était en train de se faire violer.
29:46J'ai prié de toutes mes forces pour que ça ne dure pas.
30:05Je me souviens avoir pensé à ma mère. Je lui racontais dans ma tête ce qui venait de se passer. Que j'avais été violée.
30:15Je me souviens avoir pensé à ma mère.
30:25Michel !
30:27Viens ici, je vais t'aider.
30:45Je l'ai prise dans mes bras et je l'ai simplement laissée pleurer.
30:52Cinq minutes plus tard...
30:58John !
31:00Je suis venu te voir.
31:02Je suis venu te voir.
31:04Je suis venu te voir.
31:06Je suis venu te voir.
31:08Je suis venu te voir.
31:10Je suis venu te voir.
31:12Je suis venu te voir.
31:14John !
31:16Venez, suivez-moi.
31:20Michel !
31:27Je n'ai jamais éprouvé un sentiment d'impuissance aussi grand.
31:35Une impression d'aliénation totale.
31:38Spyrus !
31:43Spyrus !
31:47Je me suis dit, qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce qui se passe ?
32:02Tu aimes le backgammon, Johnny ?
32:05Il m'a fait signe de jouer avec lui.
32:08Commence.
32:11Dix minutes plus tôt, il violait ma compagne, ma femme.
32:16Et maintenant, il me demandait de jouer avec lui.
32:21J'ai pensé, espèce de tordu, t'as vraiment rien compris.
32:27J'éprouvais de la haine pour lui.
32:30Intérieurement, je tremblais légèrement.
32:35J'avais du mal à réprimer ce désir de vengeance.
32:39Cette violence à l'état brut.
32:47Je me suis dit, il ne peut pas être vrai.
32:50Il ne peut pas être vrai.
32:53Il ne peut pas être vrai.
32:56Il ne peut pas être vrai.
32:59Niet.
33:02Tu fumes pas ?
33:05Des milliers de pensées se sont bousculées dans ma tête.
33:09Détends-toi, John.
33:12Tout à coup, je me suis dit que même s'il était costaud,
33:16je serais capable d'avoir le dessus, puisqu'il était dans les vapes.
33:21J'éprouvais une telle rage, tout ce que je voulais, c'était le frapper.
33:24Elle s'en remettra.
33:49Mais au fond de moi, je me suis dit, arrête de faire ça.
33:52Mais au fond de moi, je me suis dit, attends une seconde.
33:55Le plus important, c'est qu'on s'en sorte.
33:57Tous les deux.
34:02Évidemment, on espérait que ça ne se produirait qu'une fois.
34:07Mais non.
34:12Ça a été une période très sombre pour nous.
34:22Je suis en train de le faire.
34:28Ils sont venus à la cave,
34:30et nous ont mis contre le mur, avec chacun une pancarte
34:33où il était écrit 2 millions de dollars.
34:36Bonjour.
34:37Bonjour.
34:40Nous sommes correctement traités et nourris,
34:42mais par pitié, sortez-nous de là.
34:46Ne tardez pas trop, je ne sais pas combien de temps
34:48je vais réussir à ne pas perdre la raison.
34:52La rançon était passée de 1 à 4 millions de dollars.
34:57Comment voulez-vous que nos familles ou n'importe qui d'autre
34:59réunissent une somme pareille ?
35:04Ils avaient donné 10 jours à l'Angleterre
35:06pour verser ces 4 millions de dollars.
35:10Plus tard dans la soirée, ils ont mis de la musique.
35:18On danse ?
35:21Emila, viens !
35:23Ils étaient vraiment de bonne humeur.
35:25Ils pensaient que la Grande-Bretagne les contacterait,
35:28que l'argent leur serait versé et qu'on serait libérés.
35:31Souris !
35:33C'était totalement surréaliste.
35:35Qui aurait pu nous imaginer danser avec nos ravisseurs ?
35:41Réjouis-toi, Johnny !
35:45AJ a décidé de faire un peu de Kung-Fu
35:47et de montrer 2 ou 3 attaques.
35:49Heureusement, j'ai réussi à en esquiver la plupart.
35:57Mais à ce stade, j'étais incapable de dire
35:59s'ils nous tueraient dans l'hypothèse où l'argent n'arriverait pas.
36:02J'en avais aucune idée.
36:08Deux jours ont passé,
36:10puis 3, puis 4, puis 5.
36:14L'ultimatum est arrivé à expiration.
36:16C'est là que j'ai pris ma décision.
36:18Plus jamais je ne me laisserai bercer de faux espoirs
36:20pour les voir ensuite réduits à néant.
36:25J'ai donc abandonné toute idée de libération
36:27pour éviter de sombrer...
36:31dans la folie.
36:41La température a diminué.
36:43La température extérieure a commencé à monter,
36:46à monter, à monter.
36:48Et la température intérieure, elle aussi, est montée.
36:53Ça va aller.
36:55J'ai l'impression
36:57que je vais exploser.
37:00J'ai commencé à craquer à cause de la chaleur.
37:03Je n'arrivais pas à me rafraîchir.
37:05J'étais en sueur toute la nuit.
37:07Bordel de merde !
37:09Laissez-moi sortir !
37:11Bande de salauds !
37:13Je suis en train de crever !
37:15Espèce d'enfoiré !
37:17Vous êtes des putains d'enfoirés !
37:23Je n'étais jamais tombé aussi bas.
37:26J'avais tout simplement du mal à continuer à vivre.
37:30J'avais tout simplement du mal à continuer à vivre.
37:33J'avais tout simplement du mal à continuer à vivre.
37:34J'avais tout simplement du mal à continuer à vivre.
37:42Qu'est-ce que t'as ?
37:48Tu veux à boire ?
37:50À manger ?
37:53Une radio ?
37:55Dis-moi ce que tu veux.
37:57Un livre ? À manger ?
37:59Dis-moi, allez Johnny, dis-moi ce que tu veux.
38:01Je te l'apporterai.
38:02Tu veux une radio ?
38:04Il m'a demandé si je voulais une radio et j'ai répondu oui, j'en veux une.
38:08D'accord, une radio.
38:10Calme-toi, Johnny.
38:12Je t'apporte une radio, d'accord ?
38:14Mais pas un instant je n'ai cru qu'une radio se matérialiserait.
38:21Après avoir bataillé un peu, on a fini par trouver la BBC.
38:28C'était comme si une brèche s'était ouverte dans le mur
38:30et qu'on y avait installé une immense fenêtre.
38:47Le nombre d'ouvriers du bâtiment a diminué d'un tiers.
38:55Il s'était engagé comme bénévole dans cette province russe en guerre.
38:58Ne tardez pas trop, je ne sais pas combien de temps, je vais réussir à ne pas perdre la raison.
39:07On s'est dit génial, la vidéo a été diffusée, elle circule.
39:14Ça voulait dire que des policiers de Scotland Yard mettaient les bouchées doubles dans le pays voisin.
39:23C'était la preuve que le reste du monde ne nous avait pas oubliés.
39:27Ça nous a vraiment fait plaisir.
39:33On s'est efforcé de ne pas trop espérer parce que c'est l'enfer d'espérer.
39:52C'était terrifiant, j'en avais des palpitations.
39:57Une fois de plus, on a été déplacés, de nuit, les yeux bandés, les mains attachées.
40:02J'avais l'impression qu'il y avait un tas de gens, beaucoup d'hommes avec des armes.
40:19Leur nombre d'ouvriers fut augmenté de plus en plus.
40:22J'avais l'impression qu'il y avait un tas de gens. Beaucoup d'hommes avec des armes.
40:29On nous a fait sortir et monter dans une voiture.
40:39Je ressentais une tension dans tout le corps et de la peur. Mon dieu, mais qu'est-ce qui se passe?
40:52Le plus angoissant, c'était de ne pas savoir si c'était le jour de notre libération ou celui de notre mort.
41:12On roulait sur une route. J'ai senti un coup de coude et quelqu'un a détaché mon bandeau.
41:22Elle m'a montré Camilla et m'a fait signe de lui enlever son bandeau.
41:35Je n'étais pas sûr de ce qui nous attendait. C'était soit la liberté, soit la mort, puisque ça leur était égal qu'on les voit ou pas.
41:55Le passager de devant s'est soudain retourné.
42:11Nous avons quitté le territoire tchétchène. Vous êtes libres.
42:25Je me suis brusquement senti submergé par l'émotion. Joie, euphorie, ça tourbillonnait dans tous les sens.
42:36Ça y est, on rentre chez nous. On rentre chez nous.
42:44J'ai éprouvé un immense bonheur. J'avais le sentiment d'être vivante, intensément vivante. C'était magique.
42:56C'était incroyable.
43:00C'était incroyable.
43:04C'était incroyable.
43:08C'était incroyable.
43:14C'était incroyable.
43:20C'était incroyable.
43:26C'était incroyable.
43:31C'était incroyable.
43:39Nous qui avions survécu à toutes ces horreurs, toutes ces souffrances, nous avons choisi un très bel endroit.
43:49À l'église, Camille a porté une robe magnifique.
43:55C'était tout simplement sublime. Il n'y a pas d'autre mot.
44:02C'était merveilleux de pouvoir réunir tous nos proches et de leur montrer qu'on allait bien.
44:08Qu'on avait survécu.

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