SMART BOURSE - Emission du mardi 4 juin

  • il y a 3 mois
Mardi 4 juin 2024, SMART BOURSE reçoit François Chaulet (Président, Montségur Finance) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) , Etienne Gorgeon (Responsable de l’activité obligataire, Sanso IS) et David Mellul (Directeur général, Varenne Capital)

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00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission sur Bismarck pour rester chaque jour à l'écoute des marchés.
00:13 Du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck TV,
00:17 émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, que nous disent les actifs clés, le très petit clé des marchés, à savoir les taux américains,
00:32 le dollar américain et le pétrole. Trois actifs majeurs qui piquent un peu du nez ces derniers temps.
00:39 On voit un dollar qui reste ferme mais qui s'affaiblit quand même de matière lente mais continue.
00:45 On a vu l'euro/dollar brièvement franchir le niveau de 1,09 au cours des dernières heures.
00:51 Les taux américains s'ils sont remontés autour de 4,60/4,70 ces dernières semaines sont là aussi en train de se détendre,
00:58 assez vite d'ailleurs depuis quelques séances puisqu'on retombe sur un niveau qu'on n'avait plus vu depuis quelques semaines maintenant,
01:05 4,35 sur le disant américain. Et puis le pétrole également qui voit sa glissade s'accélérer à la suite notamment de données économiques
01:15 jugées médiocres en provenance des Etats-Unis. Le baril de Brent est passé sous les 80 dollars et le baril de brut léger américain est désormais sous les 75 dollars.
01:25 Quels sont les messages envoyés par ces actifs clés ? C'est la question que nous poserons à nos invités de Planète Marché dans quelques instants
01:32 avec toujours devant nous des indicateurs clés pour les investisseurs pour essayer peut-être de réimprimer une tendance dans les marchés qui en manquent ces derniers temps.
01:42 La réunion de la Banque Centrale Européenne évidemment ce jeudi, si vous n'êtes pas au courant c'est qu'il y a un problème.
01:48 Et les données d'emploi américaines, nous avons tout au long de la semaine rendez-vous avec différentes statistiques concernant le marché du travail américain
01:55 et des signaux de détente qui s'accumulent, vous aurez là aussi le détail dans un instant avec Pauline Grattel.
02:01 Et dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse nous reviendrons sur les enjeux industriels de la gestion, comment augmenter la gestion active
02:10 en alliant le fondamental et la finance comportementale. Nous en parlerons avec les équipes de Varenne Capital.
02:16 Et c'est David Melul, directeur général de Varenne qui sera avec nous au plateau à partir de 17h45.
02:21 Mais d'abord tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les mouvements du jour sur les marchés avec vous Pauline Grattel.
02:37 Bonsoir Pauline. Comme on le voit depuis plusieurs semaines, les marchés sont toujours dans une phase de consolidation, d'hésitation
02:44 et en ce début de mois de juin, la prudence reste le maître mot.
02:48 Oui, la prudence c'est vraiment le mot d'ordre aujourd'hui. L'ensemble des bourses européennes reculent.
02:54 Le CAC 40 a même lâché 1% au cours de la séance, retombant quasiment au niveau des 7900 points.
03:01 Avant de se ressaisir un petit peu, notez qu'au niveau mondial, c'est le marché indien qui est le plus regardé aujourd'hui.
03:08 Les investisseurs ont opté pour la correction après les gains d'hier, après les dépouillements des votes des élections législatives.
03:15 L'alliance du Premier ministre Modi est bien en tête comme prévu, sauf que la majorité est bien moins importante qu'anticipée.
03:23 On en parlera avec nos invités dans un instant, mais visiblement le repli, l'accélération même du repli du pétrole ces dernières heures et ces derniers jours
03:30 pénalise les actifs risqués et les indices boursiers.
03:34 Oui, un repli du pétrole qui s'est accéléré hier après des données économiques américaines inférieures aux attentes.
03:40 En l'occurrence, l'ISM manufacturier a surpris à la baisse hier pour le mois de mai.
03:45 Résultat, le modèle de prévision de la fête d'Atlanta n'atteint plus que 1,8% de croissance, pour le second trimestre, contre 2,7% auparavant.
03:55 Dans ce contexte, le baril de Brent est passé sous les 80 dollars et Total Energy en pâtit, le titre étant repli de 2% au sein du CAC 40.
04:05 Du côté des taux, les taux longs ont poursuivi leur repli avec un 10 ans américain sous les 4,40% et un 10 ans allemand autour des 2,55%.
04:15 Et toujours à propos de statistiques concernant l'activité américaine et plus précisément le marché du travail,
04:20 les investisseurs ont préconéçance du nombre d'ouvertures de postes sur le marché de l'emploi américain.
04:25 Oui, c'est l'enquête JOLT pour le mois d'avril qui indique des signaux de détente du marché du travail américain
04:31 avec un nombre de postes à pourvoir qui recule autour de 8 millions au plus bas depuis 3 ans et contre 8,35 millions le mois précédent.
04:41 Du côté des entreprises, quels sont les événements qui marquent l'actualité aujourd'hui Pauline ?
04:46 La chute du jour est signée Valbiotis -42%. La société pharmaceutique annonce la fin de son contrat de licence et d'approvisionnement avec la division santé de Nestlé.
04:57 Cette rupture n'est pas liée à Valbiotis mais à un repositionnement stratégique de Nestlé Health Science.
05:04 Dans le domaine des semi-conducteurs, Intel a dévoilé de nouvelles puces électroniques.
05:09 Le groupe les présente comme l'avant-garde de la révolution de l'intelligence artificielle
05:14 et surtout à un prix bien inférieur que ceux qui sont présentés par ses concurrents.
05:19 En parlant de concurrents, un mot de Nvidia qui ouvre Stable à Wall Street après avoir signé un nouveau record en clôture hier à 1150 dollars.
05:28 Qui n'est pas l'avant-garde et à la pointe de la révolution de l'intelligence artificielle ?
05:32 Là aussi on en parle avec nos invités parce que quand on fait un peu les calculs,
05:35 on voit quand même que la rentabilité de l'IA est encore très loin devant nous au regard des sommes qui ont déjà été dépensées,
05:41 notamment pour acheter ses nouveaux processeurs et ceux de Nvidia en particulier.
05:45 Quel va être l'agenda de demain pour ceux qui sont sur les marchés Pauline ?
05:48 Demain les investisseurs seront attentifs à la publication de l'ISM Service Américain pour le mois de juin
05:54 ainsi qu'à la publication du rapport ADP sur l'emploi pour le mois de mai.
05:58 En zone euro, les PMI Service de juin et les prix à la production industrielle d'avril seront à l'honneur.
06:04 Tendance mon ami. Chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel en ouverture de Smartbourse sur Bsmart.
06:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:24 François Cholet est à nos côtés, le président de Monseigur Finance. Bonsoir François.
06:27 Bonsoir.
06:28 Etienne Gorjon nous accompagne également. Bonsoir Etienne.
06:31 Bonsoir.
06:32 Vous êtes responsable de l'activité obligataire de Sanso Yes, membre du comité d'investissement de Sanso également.
06:37 Et Christian Parizeau à nos côtés. Bonsoir Christian.
06:40 Bonsoir.
06:41 Ravi de vous retrouver. Vous êtes économiste et président d'Altair Economics.
06:44 Quand on cherche un peu sa boussole sur les marchés, généralement je me réfère à ce qu'on m'a appris comme étant les actifs clés,
06:51 les actifs majeurs, le dollar, l'étau, le pétrole.
06:54 C'est vrai que quand on regarde un peu cette sphère, ce triptyque, Christian, depuis quelques jours au moins,
06:59 on voit un pétrole qui glisse de plus en plus à la baisse.
07:03 On voit des taux qui à nouveau se détendent.
07:06 Si on prend le 10 ans américain, on est plutôt dans la borne basse du range de fluctuation autour de 4,35.
07:12 Et puis le dollar. Alors le dollar contre différentes devises, mais c'est vrai qu'on a le sentiment là aussi d'une baisse un peu lente,
07:20 mais continue du dollar, par exemple, contre l'euro. On est remonté jusqu'à 1,09 sur l'euro/dollar.
07:27 Que nous disent le comportement de ces actifs clés là au moment où on se parle, Christian ?
07:31 On rééquilibre beaucoup de choses. D'une part, par exemple, si on prend le dollar/euro,
07:35 l'euro, on se dit que la BCE va peut-être baisser ses taux, c'est presque quasiment certain, je dis.
07:40 Et donc finalement, on va peut-être avoir une croissance qui va repartir un petit peu en zone euro.
07:44 Alors, ce n'est pas encore très voyant au niveau des enquêtes, mais on a le sentiment que ça pourrait frémir un petit peu plus.
07:48 Et puis, il n'y a plus cet écart de conjoncture entre les États-Unis et l'Europe,
07:51 puisque les États-Unis, on a plutôt des signaux de ralentissement, avec un premier trimestre qui a un petit peu déçu quand même,
07:56 qui était un peu en dessous. Et puis, les derniers indicateurs qui ne sont pas exceptionnels,
07:59 avec des ménages américains qui ont un peu moins consommé, des distributeurs américains qui nous ont dit qu'ils vont faire des promotions
08:04 pour essayer de faire revenir les Américains dans les magasins.
08:07 Donc, tout ça donne une image d'économie américaine un peu moins positive.
08:10 Donc déjà, il y a un effet peut-être rééquilibrage. On était très optimiste sur les États-Unis.
08:14 Maintenant, on se rééquilibre un petit peu. Donc ça, c'est pour l'échange.
08:18 Sur l'étau, on a beaucoup réagi à des données d'enquête, notamment l'enquête ISM.
08:23 Bon, c'est vrai qu'on a eu un petit coup de froid la semaine dernière, qui était lié plus à des aspects, je pense,
08:29 appétit des non-résidents pour la dette américaine, les émissions du trésor américain qui se sont mal passées.
08:35 Ce n'était pas vraiment de l'économie. Là, maintenant, on revient sur des problématiques plus économiques.
08:39 Et donc, l'économie n'est pas très bonne. Donc, ça ne justifie pas non plus que l'étau américain aille au-dessus de 5, on va dire.
08:43 Donc, quand il y a eu des grosses émissions en chaire du trésor, là, on a vu l'étau se tendre.
08:47 Et puis, quand on revient le nez sur les fondamentaux macroéconomiques, le mouvement est plutôt inverse.
08:53 Il faut faire quand même attention parce que cette problématique de liquidité sur la dette américaine, ça va revenir.
08:57 Parce qu'on a eu quand même un rapport du CBO, du Budget Congress Office, qui n'était pas très rassurant sur les finances américaines.
09:04 Et puis, on voit, il pourrait y avoir un peu moins d'appétit de la part des Japonais pour la dette américaine.
09:08 Donc, tout ça, ça peut revenir durant cet été. Mais en tout cas, pour l'instant, c'est l'économie qui a repris le pas.
09:14 Et puis, sur le pétrole, on a deux éléments qui se sont un peu entrechoqués.
09:18 On a eu dimanche la réunion de l'OPEP, l'OPEP+. Alors, l'OPEP+ d'un côté rassure, puisqu'ils disent qu'ils ne vont pas toucher au quota de production jusqu'à fin 2025.
09:27 Mais de l'autre, ils nous ont dit quand même qu'ils allaient commencer à peut-être un peu moins faire des forces.
09:32 Notamment, il y a 8 pays qui vont commencer à réduire. Alors, c'est compliqué l'OPEP, mais en gros, il y a les quotas.
09:37 Il y a ce que je fais en supplément des quotas et ce que j'ai volontairement enlevé en plus.
09:47 Donc, s'il vous plaît, il y a trois strates. Et ce qui se passe, c'est que la strate où j'ai volontairement réduit ma production, qui va progressivement disparaître.
09:55 Donc, ça, ce n'est pas bienvenu parce qu'ils disent qu'ils vont mettre plus de barils sur le marché à un moment où le marché s'inquiète de la demande.
10:03 C'est-à-dire que si vous aviez eu derrière des statistiques super bonnes en Europe, aux États-Unis, et que l'OPEP nous dise "je vais mettre un peu plus de barils",
10:10 bon, ce n'était pas la cata. Là, ça intervient à un moment où ils disent "on va le faire à partir de septembre".
10:16 Quel que soit, finalement, on n'a pas vu de signaux sur la demande pour l'instant. Et donc, ça, c'est ça qui inquiète un petit peu sur le pétrole.
10:21 Même si à côté des déceptions économiques américaines, il y a quand même des bonnes surprises en Europe et en Asie.
10:26 Les enquêtes conjoncturelles dans le reste du monde ont plutôt tendance à remonter.
10:30 Si vous prenez le S&P Global Monde, on est plutôt sur une phase d'accélération de l'activité industrielle.
10:36 Donc, ce n'est pas mauvais. Mais je pense que les marchés ont été très focalisés, comme toujours, sur les États-Unis.
10:41 Sur le fait qu'aux États-Unis, on n'a pas vraiment une reprise, notamment les stocks d'essence qui restent assez élevés.
10:46 Donc, on se dit que les ménages américains ne consomment pas, ils ne prennent pas leur voiture. Qu'est-ce qui se passe ?
10:50 Vous savez qu'on rentre dans la dernière saison, là, depuis la semaine dernière.
10:55 Donc, on va attendre des statistiques avec impatience. Mais c'est vrai qu'il y a une petite friabilité par rapport aux États-Unis à la demande américaine.
11:01 La Chine, c'est compliqué à suivre la Chine. On n'a pas de visibilité très forte sur ce qui se passe réellement sur l'économie chinoise.
11:07 Vous n'avez qu'à voir les enquêtes. C'est comme aux États-Unis. On a une enquête qui nous dit que ça va mieux, une autre qui nous dit que ça va moins bien.
11:11 Donc, après ça, allez anticiper la demande de pétrole en Chine.
11:15 Donc, tout ça à très court terme, je dirais. Il y a eu un mauvais message très clair de la part de l'OPEB+,
11:21 parce qu'ils auraient mieux fait de rien dire plutôt que d'annoncer dès septembre qu'on va recommencer à mettre des barils.
11:27 Et finalement, quelque part, ils n'arrivent plus à attendre l'été, voir un peu comment ça se passait au niveau de la demande cet été.
11:33 Et là, on sent qu'ils sont pressés. Ils se sont un peu avancés dans leur forward guidance.
11:37 Juste pourquoi ils l'ont fait. Pourquoi la logique. Un vrai problème, c'est qu'ils ont peur de perdre des parts de marché.
11:43 C'est-à-dire qu'on arrive maintenant qu'ils ont réussi à stabiliser le cours de pétrole par leur baisse volontaire,
11:49 mais ils s'aperçoivent qu'ils perdent des parts de marché. Et que derrière, les États-Unis...
11:53 Le shale américain est au max !
11:55 Et donc, finalement, à un moment donné, ce n'est pas tenable pour l'OPEB+, parce que leur capacité à contrôler le pétrole,
12:01 s'ils perdent en parts de marché, ils ne l'auront plus. Donc, quelque part, on voit qu'il y a un moment donné, un corner.
12:07 Et c'est un peu ça qui fait réagir le pétrole.
12:10 Etienne, votre sentiment par rapport au dollar, taux, pétrole, ce que j'appelle le triptyque clé,
12:15 est-ce que ça nous dit que le marché est aujourd'hui beaucoup plus focalisé sur les dynamiques d'activité,
12:20 et que le marché considère... Alors, le narratif évolue, mais c'est vrai qu'il y a deux mois, on était dans un no-landing américain,
12:28 no-cut, voire hike, hausse de taux au prochain mouvement. Là, on a l'impression qu'on revient à quelque chose,
12:34 qui tient plus peut-être du soft landing, voire, à nouveau, des inquiétudes d'un soft landing qui pourrait dériver
12:40 vers quelque chose d'un peu plus récessionniste, si j'ose le mot.
12:43 Oui, c'est vrai. Alors, c'est vrai que les marchés sont devenus tellement data-dependent, tout le monde est data-dependent.
12:49 Et donc, quand les données vont dans un sens et dans un autre d'une semaine à l'autre, les marchés suivent exactement les données.
12:58 Donc, il y a trois semaines, les données n'étaient pas terribles aux États-Unis, il y a deux semaines, elles étaient superbes.
13:02 Là, elles ne sont pas terribles. Et du coup, sur les Treasury, on voit des +20, -20, ce qui fait quand même des mouvements de quasiment 80 centimes, 1%.
13:12 Ce qui sont assez spectaculaires et qui rendent au passage cette classe d'actifs un peu compliquée pour des fonds qui sont sensibles au sujet de volatilité.
13:20 Moi, si on prend un tout petit peu de recul, ce que j'aime bien regarder, c'est que depuis le pivot de la Fed l'année dernière,
13:29 pour moi, on est dans cette phase, si on essaie de styliser le cycle économique et de marché, on est dans cette phase d'accélération de l'économie américaine.
13:35 3,4 au quatrième trimestre, 1,3, mais on est dans cette phase où le marché dit, bon, les taux superforment le marché du crédit,
13:44 le crédit lui-même superforme le marché des actions. Grosso modo, depuis le début de l'année, on peut dire qu'on est là.
13:49 Et là, il y a deux situations. Soit on continue dans cette direction et les taux devraient reconverger normalement vers les Fed Funds Rates,
13:57 c'est à peu près la logique, sauf à accident de type banque, commercial real estate ou autre, mais on devrait continuer à...
14:05 Donc des taux lows qui tangenteraient 5%, quoi.
14:07 Qui tangenteraient, et puis une mauvaise adjudication à droite à gauche, et c'est vrai qu'il y a quand même des problèmes d'équilibre entre l'offre et la demande.
14:13 Enfin bref, même si la réserve fédérale fait un peu d'espace, il y a ça. Et de l'autre côté, et c'est vrai que les marchés, en fonction de s'ils regardent le verre à moitié plein ou à moitié vide,
14:25 ils peuvent se dire, et notamment pour des investisseurs comme moi qui ont du mal à croire au soft lending, moi j'ai toujours pensé que l'économie américaine soit à l'accéléré...
14:33 Ou c'est boom ou c'est bust, quoi.
14:35 Oui, parce qu'en fait, on n'aurait jamais vraiment vu de soft lending sur une période prolongée aux Etats-Unis, c'est plutôt des périodes intermédiaires.
14:41 Et c'est vrai que le marché, s'il a envie de se faire peur, il pourrait se faire peur. Moi, je pense que c'est un peu tôt.
14:46 Je pense que c'est un tout petit peu tôt. Toutes les données que je peux voir avec les indicateurs avancés, on voit clairement un ralentissement.
14:52 Mais j'irais pas tellement au-delà de ça.
14:54 C'est encore un rééquilibrage, comme disent les banquiers centraux américains. C'est pas encore une dégradation nette de l'économie.
15:01 C'est ça. Et il y a deux choses que je citerais. Probablement que... Alors peut-être que les marchés s'intéressent à ça en même temps,
15:09 mais c'est vrai qu'entre une phase d'accélération et une phase de récession, il se passe très peu de temps.
15:14 Et on est dans des configurations qui sont pas tellement dissimilaires à celles qu'on a pu vivre, notamment en 2007 et 2000.
15:20 2007, je rappelle, troisième trimestre, la croissance américaine est à 2,3. Le trimestre d'après, on est en récession pour une période assez prolongée.
15:27 Quatrième trimestre 2000, pareil, fin d'une période d'accélération assez spectaculaire. L'économie américaine est à 2,4 et elle rentre en récession le trimestre d'après.
15:37 Et à côté de ça, vous avez... J'ai écouté attentivement le patron de la réserve fédérale de Philadelphie, M. Kachkari,
15:45 qui disait quelque chose en quoi je crois profondément. Lui, il l'a dit un peu directement et presque un peu brutalement.
15:53 Il dit que les Américains préfèreraient une récession à une inflation qui perdure. Et quand je vois les instituts de sondage qui mettent toujours en avant,
16:04 pour l'instant, plutôt Trump versus Biden, je me dis qu'il y a quelque chose qu'on rate. C'est-à-dire que quand on a un S&P au plus haut,
16:10 un taux de chômage au plus bas, des fonds de pension extrêmement bien dotés, normalement gageurs d'une réélection assurée, on s'aperçoit que cette réélection
16:16 n'est pas du tout assurée pour Biden, voire même... - Parce que vous avez la moitié des Américains qui pensent que l'économie américaine est en récession.
16:22 - Pas bien du tout. - Et que le marché d'action est en baisse.
16:26 - Après, on peut développer. Et on le retrouve partout. Vous regardez le S&P au premier trimestre, on a quasiment fini les earnings.
16:34 Moi, je suis fasciné. Vous prenez les 5 premières boîtes, ça fait 65% de croissance des revenus. Vous prenez 495 boîtes qui font -6,5, mémoire.
16:43 Et à la fin, vous êtes à +7. - Et puis, je pense que même si les États-Unis, c'est pas une fédération d'États, mais en fonction de là où vous êtes aux États-Unis,
16:51 les situations économiques d'un État à l'autre peuvent être très, très différentes, avec des taux de chômage qui ont déjà remonté dans certains États,
16:57 des taux d'inflation qui peuvent rester élevés, voire très élevés dans certaines parties du pays. - C'est une classe moyenne qui aujourd'hui est tranglée par du taux d'intérêt à 22% sur les crédits à consommation.
17:06 Ils ont utilisé tout leur plafond de cartes de paiement. Et là, ils ont vraiment l'impression d'avoir une perte de pouvoir d'achat.
17:12 - Ils ont pris deux fois l'inflation, ces gens-là. Ils ont pris l'inflation des prix et puis l'inflation des taux d'intérêt, puisque eux, en fait, se finançaient pour pouvoir consommer.
17:19 Donc, c'est l'enfer pour eux. - Oui, oui. Bon, il y a eu aussi le revers. Il y a eu des augmentations de salaires. Il y a eu un patrimoine qui a pu, pour ceux qui en ont, qui a pu prospérer, etc.
17:28 - Très inégal. - Très inégal. Ça, pas de doute là-dessus. Que vous inspire cet environnement, François ?
17:34 Et puis, si le marché commence à s'inquiéter un peu de la dynamique américaine, est-ce que c'est le bon moment pour des investisseurs globaux de s'intéresser ou de se réintéresser à l'Europe ?
17:45 Puisque nous, on a quand même un petit décollage macro et une BCE qui va accompagner en partie, en tout cas, ce mouvement.
17:52 - Et des marchés qui, effectivement, ne sous-performent pas en Europe vis-à-vis des États-Unis depuis maintenant plusieurs trimestres, ce qui est...
17:58 - Donc, quand on ne sous-performe pas, c'est déjà bien. - C'est déjà bien. - D'accord. - Je vais essayer de redonner du positif. - Bien sûr.
18:04 - On est entre deux périodes de publication trimestrielles. C'est souvent la période, surtout en juin, où on commence à s'éloigner du contact avec le terrain, la réalité, etc.
18:14 Et c'est vrai qu'on se focalise un peu plus sur les chiffres macro. Et c'est vrai que je partage le diagnostic.
18:19 Les chiffres macro montrent un léger rendissement aux États-Unis qui est en train de se mettre en place. Est-ce que c'est le prémice d'un plongeon ? On n'en est pas persuadés, nous.
18:26 Est-ce que les marchés sont en train de consolider ? Visiblement, oui, y compris les grands indices américains. Et c'est vrai qu'il y a des petits signes de faiblesse.
18:37 La concentration des performances et des contributions aux performances de l'S&P 500, c'est majeur. - C'est de pire en pire, même.
18:44 - La première fait 34% de la perte de l'indice. Les cinq premières font plus de 60%. Donc c'est juste sur 11% de performance depuis le début de l'année, quelque chose d'assez notable.
18:55 Et à l'intérieur de ces 500, on a maintenant un nombre croissant d'entreprises qui sont passées en dessous de leurs moyennes mobiles, c'est-à-dire qu'ils sont plutôt en train d'être dans des consolidations...
19:05 - Les gérants fondamentaux commencent à regarder les moyennes mobiles, c'est que... - Non, non, mais ça veut dire qu'on a un marché qui est quand même fait des tris en permanence.
19:12 - Techniquement, il y a des indicateurs techniques qui ne sont pas forcément très bons. - Et quand on regarde les performances d'un certain nombre de segments, y compris dans la tech, je pense les logiciels par exemple,
19:23 on voit des sacrés sanctions. Donc il y a un marché qui fait beaucoup de tris dans cette période. Et c'est vrai qu'on va se reconnecter dans quelques semaines maintenant aux publications semestrielles.
19:32 Et je pense, en tout cas pour l'instant, qu'on devrait avoir plutôt des bonnes surprises. On est habitué, vous allez le dire, à avoir des bonnes surprises sur les publications.
19:41 Mais surtout l'idée qu'à chaque fois qu'on est allé se remettre sur le pouls des entreprises aux États-Unis depuis deux ans maintenant, la récession qu'on pouvait redouter, on ne l'a pas vue.
19:50 On a des variations d'économies, mais elle reste quand même très solide. Et on a des publications qui ont été plutôt rassurantes, voire très rassurantes, et qui ont justifié les multiples, certes un peu élevées qu'on a aux États-Unis.
20:01 Que ce soit en historique, que ce soit en relatif par rapport à d'autres zones. Mais il n'empêche que c'est mérité par la qualité aussi des résultats.
20:09 Donc je n'ai pas un signal d'alarme aujourd'hui sur les marchés actions américains particuliers. Simplement une phase de consolidation aussi en digestion d'une période qui a été extrêmement faste.
20:20 Il ne faut pas se tromper. Les performances de tous les fonds que l'on peut avoir sur la zone sont à peu près le chiffre. Et après une fin d'année 2023 qui a été exceptionnelle.
20:30 Donc on peut digérer ça tranquillement entre deux phases.
20:33 Ce qui est intéressant c'est que face à l'ultra concentration du marché américain, vous regardez aussi le rapport entre un indice équipondéré et le S&P 500 standard, on est sur des niveaux de sous-performance du S&P équipondéré historique quasiment.
20:48 La concentration là elle est vraiment extrême. Mais le marché a fait le tri. Vous voyez Apple est quasiment à zéro depuis le début de l'année. Vous reprenez des Microsoft ou des Tesla qui sont en forte baisse.
20:58 - Ah oui il y a des sanctions. - Et puis vous avez des énormes sanctions. Salesforce a eu des sanctions terribles.
21:03 Si vous prenez Intuit par exemple dans les logiciels de comptabilité pour déclarer les impôts etc. Donc il était normalement la saison aussi.
21:13 On a eu des sanctions boursières élevées. Donc c'est juste pour dire que le marché a fait beaucoup de tri et on ne se sent pas dans une phase de surachat lorsqu'on regarde les indices américains aujourd'hui.
21:22 Alors on n'a pas eu un mouvement aveugle, ininterrompu, sans discernement sur les valeurs et sur les secteurs.
21:30 Mais face à ça, est-ce que c'est le moment où le cas d'investissement européen regagne en intérêt face à cette situation du marché américain ?
21:38 On a quand même le sentiment que la hausse ou la participation est un peu plus large en Europe quand même.
21:43 - Oui et pourtant... - Et y compris en descendant en termes de taille aujourd'hui. - Et pourtant ce n'est pas forcément celle qui aurait pu être imaginée si on regarde notamment sur les indices européens.
21:52 On n'aurait pas forcément imaginé les banques en tête des charts avec autant d'avance dans les classes conceptorielles.
22:00 Le luxe continue à consolider, ça fait maintenant 6 mois. On a quand même des grands leaders en termes de poids des indices européens qui se retrouvent aujourd'hui dans des phases de consolidation même marquées.
22:12 Et ce qui est intéressant c'est que le marché reste assez solide pour ne pas changer de tendance malgré des consolidations importantes de gros poids lourds de l'indice.
22:20 - Même sans LVMH, ça tient. - Sans LVMH, ça tient. On a trouvé des relais avec d'autres... - Bah oui, les banques. - Avec les banques, d'autres secteurs qui sont venus apporter des contributions.
22:32 Et donc une performance qui est moins concentrée c'est plutôt rassurant aussi lorsqu'on est investisseur, c'est-à-dire qu'on n'a pas la peur d'être tous dans le FOMO, le FI, le mouvement de marché qui peut toucher telle ou telle entreprise.
22:49 Et puis si on regarde l'état de la santé économique, je partage en Europe l'avis d'une légère accélération et ça c'est plutôt positif.
22:58 C'est positif pour les secteurs, c'est aussi positif sur des classes d'actifs un peu particulières, je pense aux small caps par exemple.
23:05 On a enfin, j'allais le dire, parce qu'on en avait parlé ensemble... - Oui, ça fait un moment bien sûr.
23:11 - Un pari qui devient payant qui est le rattrapage des small caps. Elles avaient été sanctionnées à juste raison sur la difficulté d'accès...
23:19 - D'accès au marché, au capitaux, oui. - Le marché local était plutôt en ralentissement en fin d'année dernière et donc moins de croissance embarquée.
23:29 Et là on s'aperçoit que les signaux qui arrivent sont plutôt favorables et qu'on a maintenant quelque chose qui va devenir à mon avis structurel et non conjoncturel.
23:36 - Ah d'accord. - C'est-à-dire le retour d'une meilleure profitabilité, des croissances de bénéfices et une valorisation qui normalement mérite une prime par rapport au large.
23:45 - Quelque chose de stratégique qui se met en place. - Ça laisse de la marge sur les small caps.
23:49 On a un très beau rallye qu'il y a 4 semaines ou 6 semaines, c'est peu, mais on a beaucoup d'opérations,
23:55 beaucoup de valeur cachée qui est en train de s'exprimer dans ces opérations et de sortie de la cote.
24:00 Donc c'est plutôt le symptôme d'un marché qui fonctionne bien.
24:04 - Oui, intéressant. Effectivement, après une bonne paire d'années de sous-performance, on a enfin ce rallye de rattrapage qui se met en place pour les small caps.
24:12 J'en viens à cette question, Etienne et puis Christian. On aura donc la baisse de taux de la Banque Centrale Européenne ce jeudi.
24:19 Bon, une communication que tout le monde attend encore un peu sur la retenue pour la suite.
24:24 Pas d'engagement immédiat en tout cas pour des baisses de taux à suivre.
24:29 Il y en aura sans doute, peut-être pas dès le mois d'ouillet.
24:32 La question étant, qu'est-ce que ça change ? D'avoir l'idée d'une baisse de taux, jamais un 102, peut-être 3, etc.
24:38 C'est comme ça que le marché va fonctionner. Qu'est-ce que ça change pour la performance des actifs, Etienne ?
24:44 Et puis en termes de flux, est-ce que ça peut générer des rebalancements également de flux qu'on a vu massifs, par exemple sur le monétaire, depuis 2-3 ans maintenant ?
24:54 - Ça change un peu quand on est gérant obligataire parce que la performance du cash sera un tout petit peu moins pénible.
25:00 Ça c'est une problématique de gérant. Mais c'est vrai que quand vous avez un cash qui tourne à 4,
25:05 des obligations crédits qui ne sont finalement pas à des rendements tellement plus élevés ou à peine plus élevés, ça devient un problème.
25:12 Donc d'un point de vue gestion, ça va soulager et recréer finalement une dynamique sur la partie obligataire.
25:18 Après, il y a plusieurs choses que je trouve assez intéressantes.
25:21 La première, c'est que moi je ressens très fortement qu'il y a un débat incroyable au sein de la Banque Centrale Européenne.
25:29 C'est vrai qu'on dit qu'en Europe, il ne se passe rien. Sauf que là, il se passe quelque chose.
25:33 Il se passe quand même quelque chose parce que si on regarde les données, les chiffres d'inflation n'étaient pas terribles.
25:40 Alors on les explique par des effets de base, problématiques en Allemagne, etc. OK, on comprend ça très bien.
25:44 On voit quand même que l'économie est en train de frémir. Et donc on peut se dire, tiens, ils vont peut-être nous faire une baisse de taux, mais au quiche.
25:53 Donc avec un discours qui tempère un peu les ardeurs du marché. Et là, il y a deux sujets.
25:59 C'est est-ce que la Banque Centrale Européenne est réellement focalisée sur la partie inflation ou est-ce qu'elle commence,
26:05 comme moi je commence à le croire, s'intéresser réellement à la problématique de croissance ?
26:09 Quand j'écoute Villeroy de Gallo et d'autres membres, je me dis que la croissance est en train de l'importer.
26:14 Et je dirais plusieurs choses, et pas que des choses sympas pour la BCE, mais si c'était vraiment l'inflation le sujet,
26:18 on peut dire qu'ils ont quand même raté le coche en 2022 puisqu'ils se sont pris franchement en retard.
26:23 Deuxième chose, ils s'occupent de plein de choses, la BCE. Quand je les vois mettre des amendes à des banques parce qu'elles sont pas assez réactives
26:30 sur le changement climatique, je me dis, est-ce que c'est...
26:33 - Mais ça c'est leur rôle de superviseur, ça. - Oui, oui, c'est leur rôle de superviseur.
26:36 - D'accord, mais à la Fed, il y a aussi un superviseur bancaire. - Bien sûr, bancaire.
26:39 - Oui, oui, d'accord. - Mais là, climatique, c'est encore... - Ah bah, climat, oui, d'accord.
26:42 - Et donc, la raison pour laquelle je mentionne ce sujet du climat, c'est que je me dis, finalement, la croissance, pourquoi est-ce que ça prendrait pas le pas,
26:49 et ça serait extrêmement légitime ? Et c'est vrai que la zone europe, on peut pas dire qu'elle se démarque favorablement, notamment des Etats-Unis,
26:55 sans rebalancer tous les chiffres qui sont donnés régulièrement, sur les dix dernières années, les Etats-Unis mettent 10 points de croissance réelle à l'Europe.
27:04 Et il y a un vrai sujet à un moment où la dette devient un peu pesante. Donc, moi, j'ai l'impression qu'il y a, à l'intérieur de la BCE,
27:12 et probablement que ça touche, évidemment, le débat politique, à chercher à influencer la BCE pour qu'elle regarde un peu plus la croissance
27:21 à un moment où l'inflation est pas encore totalement battue. Et je suis pas sûr, au passage, que, quand ils disent qu'ils vont arriver à la cible en 2025,
27:27 moi, j'y, personnellement, je crois pas beaucoup. - Ah ouais ? - Ah bon ? Parce qu'il y a des dynamismes...
27:30 À moins qu'il y ait une récession et qu'on change d'environnement, mais si rien ne devait changer, il y a quand même des dynamismes...
27:35 - La question d'arriver à la cible, c'est de savoir, est-ce qu'on arrive à la cible et est-ce qu'on rebondit, ou est-ce qu'on arrive à la cible
27:40 et est-ce qu'on arrive à maintenir une stabilité financière qui reste quand même le cœur du mandat de la BCE ?
27:47 - Les indicateurs à court et à moyen long terme, je me dis que ce dernier mals, comme on l'appelle, il est super dur.
27:54 Quand on a des salaires à 4,5, il faudrait qu'ils baissent ces salaires pour avant... Enfin, il y a quand même 4 facteurs...
27:58 - Ils vont baisser. Il y a plein d'indicateurs avancés qui nous disent que 4,5, c'était au premier trimestre.
28:02 Dans les négoces salariales, si le rythme d'inflation est à 2,5, 3 et plus à 9, les négociations vont plus se faire de la même manière.
28:10 Non mais juste, ça fait écho aussi à quelque chose, Étienne, que vous dites en creux.
28:15 C'est-à-dire que la BCE va être de plus en plus focalisée sur la croissance parce que, même si on a ce petit redécollage de la croissance,
28:22 on a devant nous le risque d'avoir quand même une impulsion budgétaire beaucoup moins forte que ce qu'on a connu dans les années précédentes,
28:30 alors qu'aux États-Unis, pour l'instant, on reste quand même toute vanne ouverte.
28:33 Il y a quand même un peu de consolidation budgétaire dans l'air, si vous voyez ce que je veux dire.
28:37 Je m'en réfère notamment au focus qu'on a pu mettre sur un pays particulier au cœur de la zone euro ces derniers jours.
28:44 - Consolidation budgétaire qui est là depuis un petit bout de temps.
28:47 À un moment où ils réduisent le bilan, ils ont des prévisions de réduction de bilan, je me dis...
28:50 - Ça va vite encore.
28:52 - Si ils font ce qu'ils ont dit, il est temps...
28:55 - Ben oui.
28:56 - Moi, je fais partie du camp de droite.
28:58 C'est-à-dire celui qui pense qu'il faudrait qu'ils baissent les taux, et beaucoup plus que ce que le marché anticipe,
29:03 parce que ça va être un peu rugueux.
29:04 - Donc le risque pour vous, c'est qu'ils soient obligés d'aller plus vite et plus fort que ce qu'ils signalent aujourd'hui ?
29:08 - Moi, je parierais bien ça, même si je pense qu'ils vont devoir un peu abandonner sur leur cible d'inflation, et c'est un peu compliqué.
29:13 - Christian, un mot là-dessus ?
29:14 - Le fond du problème pour la BCE, c'est qu'ils vont mener une politique monétaire durablement restrictive,
29:19 même s'ils baissent de 25 points de base, ils seront restrictifs.
29:22 Et pourquoi ils seront restrictifs ? Parce qu'ils ont un élément, c'est les coûts salariaux unitaires qui sont trop élevés.
29:27 - Ça, on a compris.
29:28 - Coups salariaux unitaires, coûts du travail, total du coût du travail, moins gain de productivité.
29:31 Tant que vous avez une productivité en Europe qui est négative, qui ne rebondit pas,
29:35 et tant que vous avez aujourd'hui des salaires, même si vous pouvez dire qu'ils ralentissent et tout ça,
29:41 mais qu'ils progressent beaucoup trop vite par rapport au gain de productivité,
29:43 vous n'aurez pas un discours de la BCE qui sera tendre.
29:46 Donc ça, c'est évident.
29:48 Donc ils sont toujours sur la boucle prix-salaires, toujours sur le risque que les salaires progressent trop rapidement.
29:53 Là, ils ont fait un petit pari, qui a quand même eu une stagnation de l'économie européenne,
29:58 qui a retiré de la capacité des entreprises à relever les prix,
30:02 et que s'il y a des hausses de salaires aujourd'hui un peu fortes, ça va plus peser sur les bénéfices des entreprises que sur l'inflation.
30:09 Mais c'est un petit pari qu'ils ont fait, et je crois que ce ne sont pas des grands joueurs.
30:12 Donc je ne suis pas sûr qu'ils vont être très agressifs dans la baisse des taux,
30:16 parce qu'ils ne peuvent pas tant qu'ils n'ont pas ce signal-là.
30:18 Donc pour l'instant, certes, on a M. François Villeroy de Gallo qui est très colombe,
30:23 mais les Allemands vont très vite souffler la fin du jeu,
30:25 parce que je pense qu'effectivement, la BCE, pour l'instant, n'est pas confortable
30:30 avec le fait que les coûts salariaux unitaires sont beaucoup trop élevés dans la zone euro.
30:33 La leçon de cette discussion, c'est qu'on aura la baisse de taux le 6 juin,
30:36 que le meeting de juillet, c'est mort, la porte est fermée,
30:39 et rendez-vous en septembre, pour revisiter le scénario et voir si on a les capacités de...
30:45 - De continuer à baisser les... - ... sur les salaires, qu'on ait les données sur les productivités,
30:48 et qu'on soit un peu plus clair.
30:49 - À propos de productivité, vous avez fait les maths de l'IA en début de semaine,
30:53 dans un de vos mornings, Christian, je veux bien que vous nous fassiez un peu l'équation
30:57 de ce que les boîtes de tech ont dépensé pour s'équiper en GPU Nvidia,
31:03 et allez, un an après, ce qu'il en ressort en termes de dollars ou d'euros sonnants et trébuchants.
31:10 - Oui, alors c'est une simple constat.
31:12 Après, je mets beaucoup de bémol, mais naturellement, la révolution de l'IA est là,
31:17 elle affecte la productivité, elle affectera sûrement la productivité,
31:20 mais on ne sait pas combien, on ne sait pas quels sont les effets,
31:22 et il y a beaucoup d'inconnus.
31:24 Ce qui est certain aujourd'hui, c'est, on en a parlé tout à l'heure,
31:26 c'est-à-dire que les gens ont joué ceux qui font les processeurs, ceux qui font les pelles,
31:30 donc ceux véritablement qui en profitent, et il n'y a pas de bulle,
31:33 parce que Nvidia, elle est chère, mais elle n'est pas en situation de bulle,
31:37 quand on regarde l'hyper-croissance qu'elle connaît, cette entreprise,
31:39 on ne peut pas dire qu'il y a une euphorie complètement délirante sur Nvidia.
31:43 On n'a pas acheté l'avenir, on a acheté le présent,
31:45 et on achète quand même des fabrications de cartes.
31:47 Mais ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'on a en gros investi 50 milliards de dollars l'année dernière
31:52 dans les capacités de calcul, qui ont rapporté, pour l'instant,
31:56 mais je dis bien pour l'instant, 3 milliards.
31:58 - Ça a généré 3 milliards de chiffre d'affaires ?
32:00 - De chiffre d'affaires, c'est 50 milliards.
32:02 - Ceux qui se sont équipés en GPU et Nvidia, ils ont généré 3 milliards de chiffre d'affaires.
32:05 - C'est pas moi qui l'ai calculé, c'est Coya.
32:06 - C'est Coya Capital.
32:08 - Le plus gros fonds de vissier au monde.
32:10 - On va leur faire confiance.
32:12 - Ils doivent suivre ça de près.
32:14 - Ça veut dire qu'aujourd'hui, il y a un énorme déficit entre ce qu'on investit et ce qui est rapporté.
32:18 Alors, vous allez me dire, les plus optimistes, c'est normal, c'est une industrie naissante,
32:21 il faut bien investir avant d'avoir un retour sur l'investissement.
32:23 Alors le gros problème, c'est qu'on commence à voir dans les revues un peu spécialisées
32:27 quand même quelques signaux qui inquiètent.
32:29 Premier signal qui me semble important, c'est que l'intelligence artificielle a tendance à stagner.
32:35 C'est-à-dire que les progrès ont été très forts sur les derniers mois.
32:37 On a nourri de plus en plus l'intelligence artificielle avec des datas
32:40 et ça a beaucoup amélioré leur performance.
32:43 Mais aujourd'hui, ça commence à stagner.
32:45 Pourquoi ça stagne ? Il y a plusieurs éléments.
32:47 D'une part, parce qu'on n'a plus énormément de data en plus à mettre.
32:50 Et puis surtout, on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup de mauvaise data qu'on a mis,
32:52 notamment sur Internet.
32:53 Et vous avez vu les réponses un peu de Jiminy qui dérapent.
32:57 C'est parce qu'ils ont absorbé des datas de formes de discussion
33:00 où on parle des fois de manière peu sérieuse.
33:02 - Il y a une idée de Google, je crois que c'est celle de Google,
33:04 qui disait "pour le fromage sur la pizza, il faut mettre de la colle pour que le fromage colle sur la pizza".
33:08 Je vous passe les autres exemples.
33:10 - C'est une flag sur Forum qui est ressortie.
33:12 Et du coup, on voit par exemple qu'OpenAI a signé un contrat avec Le Monde, avec les médias.
33:17 - Une demi-douzaine de médias aujourd'hui.
33:18 - Pour pouvoir accéder à leur historique et avoir peut-être des données un peu plus fiables.
33:22 Mais ce qu'on est en train de s'apercevoir surtout,
33:24 c'est qu'on n'a pas forcément beaucoup de progrès dans l'intelligence artificielle.
33:28 Et donc, on va avoir plein de modèles qui s'équivautent.
33:30 Est-ce que Jiminy sera très différent de chaque GPT ?
33:33 En gros, on va stagner.
33:34 Ça pose un problème.
33:35 Parce que si toutes les IA sont au même niveau, ça veut dire que c'est de la commoditise.
33:39 Un jour, je vais aller voir Jiminy.
33:40 Si chaque GPT me fait une promotion, je vais aller voir chaque GPT.
33:43 Donc, il n'y a pas forcément.
33:44 Deuxième élément qu'on s'est aperçu, c'est que les IA, on ne peut pas le développer dans tous les milieux économiques.
33:49 Parce qu'on n'a pas les datas, on n'a pas la fiabilité des datas.
33:52 Et on n'a pas les phases d'entraînement qui sont nécessaires.
33:55 Donc oui, on peut faire peut-être facilement une dissertation
33:58 où on peut imiter un auteur.
34:01 Mais on ne pourra peut-être pas répondre à un besoin professionnel.
34:04 Troisième élément qu'on est en train d'apercevoir, c'est que beaucoup de gens utilisent l'intelligence artificielle.
34:08 Mais peu le payent encore aujourd'hui.
34:10 Vous avez à peu près 3 cadres sur 4 qui utilisent l'intelligence artificielle dans leur travail.
34:16 Mais surtout à des fins gratuites, à des fins de résumé.
34:19 Mais ceux qui payent, c'est à peine un tiers des entreprises.
34:21 Donc, ça veut dire qu'aujourd'hui, l'IA qui rapporte est vraiment à un petit niveau.
34:26 Donc, voilà. Il y a plein d'autres choses.
34:28 C'est un business model en construction.
34:29 Mais surtout, on ne sait pas le retour sur investissement.
34:32 Et ce qu'on commence à se dire, c'est est-ce qu'il n'y aura pas une énorme déception sur le retour.
34:36 Donc après, concordie que les marchés sanctionnent les éditeurs de logiciels.
34:41 On a vu Adobe et tout ça qui sont pénalisés.
34:43 Ok. Mais à un moment donné, je me dis, mais à un moment donné, on va se poser la question.
34:47 Est-ce que les GAFAM vont encore investir autant si éventuellement il n'y a pas le retour sur investissement ?
34:52 Et donc, à ce moment-là, Nvidia sera forcément sanctionnée.
34:55 Donc, il y a quand même un vrai problème derrière ça sur la rentabilité de ces puces Nvidia en termes de chiffre d'affaires derrière.
35:02 Il y a toute une courbe, effectivement.
35:04 Enfin, il y a un historique autour de l'adoption des nouvelles technologies, des ruptures, etc.
35:07 Oui, l'adoption qui rapporte.
35:09 Il y a cette loi qui nous dit qu'on a toujours tendance à surestimer à court terme l'impact d'une rupture ou d'une nouvelle technologie.
35:16 On a peut-être surestimé un peu à court terme l'impact de l'IA.
35:19 Et peut-être qu'à très long terme, on sous-estime en revanche l'impact et les changements.
35:24 En tout cas, s'il y a une correction, ça viendra à mon avis de cet élément-là.
35:27 Vous le disiez tout à l'heure, on a vu effectivement dans le software,
35:30 et ce n'était pas intuitif de se dire qu'on allait voir des gadins comme ça dans les grosses boîtes de logiciels.
35:35 Sur des métiers par abonnement, c'est-à-dire sur des métiers où il y a une récurrence prévisible du chiffre d'affaires.
35:41 Pour revenir sur le dossier Nvidia, quand on dit que ce n'est pas très cher, c'est quand même très cher.
35:48 Moi, je suis frappé de voir, on a oublié je pense tous, la capacité de l'ensemble du secteur à venir rattraper à un moment donné.
35:56 Puisqu'il ne faut pas se tromper, les principaux clients d'Nvidia, que ce soit Amazon, Meta...
36:02 Oui, parce que c'est dicté le prix par Nvidia.
36:05 On a déjà pris les devantes d'aller voir les autres fondeurs pour essayer de co-développer des puces concurrentes
36:09 pour ne plus être prisonnier à court terme, ou à un terme de 1 ou 2 ans, de la capacité des gars.
36:18 Ils savent ce que c'est que des monopoles, les gars-femmes.
36:20 Ils savent très bien ce que c'est.
36:22 C'est juste pour dire que je ne crois pas au modèle où on puisse multiplier à l'infini les taux de croissance qu'on a sur Nvidia et les marges.
36:28 D'ailleurs, je suis assez surpris de la précipitation dans laquelle ils annoncent des nouveaux produits.
36:32 Ils avaient largement le temps et pourtant, tous les trimestres, ils annoncent des nouvelles générations.
36:37 Ils ont les chaînes d'approvisionnement et aujourd'hui, ils ont bloqué les chaînes d'approvisionnement pour la concurrence.
36:43 Pour sauter de génération.
36:44 Et donc, ils essayent de bloquer.
36:46 Vous savez, ce sont des chaînes qui sont aujourd'hui, quand elles ne sont pas utilisées, elles sont louées à d'autres personnes.
36:50 Je vous prends un exemple, TSMC.
36:52 Pourquoi Apple a mis le dernier processeur dans ses derniers iPads ?
36:55 Parce que les chaînes de TSMC étaient libres.
36:59 Et donc, Apple en avait vraiment besoin pour son iPhone en septembre.
37:02 Et donc, pour éviter que la chaîne d'approvisionnement de TSMC soit louée à un concurrent d'Apple,
37:07 Apple a mis le dernier processeur dans ses iPads pour bloquer la chaîne d'approvisionnement à sa concurrence.
37:11 Et là, ce qu'est en train de faire Nvidia, c'est la même stratégie.
37:14 C'est-à-dire qu'ils sont en train de bloquer ce qu'on appelle les mémoires.
37:17 Les mémoires très puissantes qui vont à Bicanal, qui sont mises que par Samsung et SKNX, qui sont les deux principaux fournisseurs.
37:28 Ils sont en train de préempter leur production pour bloquer l'arrivée d'AMD et d'Intel sur ce marché-là.
37:34 En Europe, on a des acteurs aussi. On a SML, qui fournit malgré tout l'ensemble du secteur.
37:40 Avec beaucoup de visibilité, des ratios de valorisation qui sont chers mais acceptables en ce qui me concerne.
37:46 Et j'estime que ça fait partie des dossiers qui permettent d'aller sur les semi-conducteurs avec peut-être un petit peu moins de risque.
37:52 De la même façon, quand on achète du Microsoft, on parlait de la monétisation de l'intelligence artificielle.
37:56 Microsoft est déjà dans cette monétisation, au même titre d'ailleurs que Google.
38:00 Ils parviennent à facturer massivement sur leur suite Microsoft 365, cette intelligence artificielle qui s'appelle Copilot.
38:07 Et aujourd'hui, c'est toute une génération de nouvelles machines qui viennent avec un surcroît de chiffre d'affaires qui est d'ores et déjà prévu et calibré.
38:16 Et c'est de l'incrémental pour Microsoft qui est déjà basé sur, je dirais, des croissances très impressionnantes et des valorisations là aussi.
38:24 Beaucoup plus modestes finalement par rapport à la qualité de la formation de ce chiffre d'affaires et à sa pérennité.
38:32 Je crois qu'on peut trouver d'autres façons d'aller chercher des thématiques liées à l'IA.
38:39 Apple est pour l'instant totalement absent mais c'est une question de jour puisqu'on va entendre l'IA répéter 282 fois à la prochaine WWDC
38:48 qui va annoncer les nouvelles versions d'iOS.
38:54 Je ne sais pas qu'on sait mais c'est la prochaine conférence des développeurs d'Apple.
38:57 Je vais faire un résumé dans un cas. C'est 292 IAs qui seront répétées à l'encontre de la conférence pour essayer de rattraper le retrans par Apple.
39:04 Mais là aussi, on est encore une fois dans la capacité de monétiser rapidement parce que ce sont des gens qui ont directement accès à l'usage au consommateur.
39:11 Et là aussi, on est sur des valorisations qui sont redevenues assez raisonnables.
39:14 Donc on arrive aujourd'hui à investir sur les valeurs de tech américaines peut-être en évitant les grosses erreurs et en ayant des dossiers.
39:23 Un dernier qui me paraît, j'ai été absent de Tesla pendant des années.
39:27 Ça fait partie des titres qui sont rentrés récemment en portefeuille après un parcours boursier absolument catastrophique.
39:33 C'est devenu value ?
39:34 Mais c'est devenu plus que value.
39:35 Plus que value !
39:36 Comme un constructeur automobile, ça ne l'est pas. Mais si vous le prenez comme un acteur majeur de la robotique et de l'intelligence artificielle,
39:43 effectivement, vous avez finalement un acteur qui a accumulé plus de données et de centres de calcul que beaucoup d'autres concurrents.
39:49 Et qui aujourd'hui est sur des valorisations qui sont après tout raisonnables par rapport à l'historique et par rapport au potentiel incarné.
39:57 Puisque là, pour le coup, on a vraiment l'application directe de ces métiers-là.
40:00 Bon, si on fait un petit tour de table sur l'horizon de placement des prochains mois, les enjeux du deuxième semestre, pour marketer un peu l'histoire.
40:10 Etienne, qu'est-ce que vous dites chez Sanso IS ? Est-ce qu'il y a des changements à attendre dans le régime, le fonctionnement du marché, dans les schémas de marché qu'on observe ?
40:19 Alors voilà, je prends la séquence depuis novembre dernier, le puissant mouvement de revalorisation des actifs risqués qui cale un peu depuis avril-mai.
40:26 Mais voilà, est-ce qu'on est juste dans une consolidation et on repart ? Ou est-ce qu'il y a des changements à attendre devant nous maintenant ?
40:32 Consolidation horizontale. Nous, la façon dont on raisonne, c'est de se dire, est-ce qu'on est toujours dans cette phase d'accélération ?
40:39 Ou est-ce qu'il y a un risque que l'on bascule dans autre chose ? De ce que l'on peut voir, et on se projette pas très loin, pour être honnête.
40:45 On reste assez prudent sur toutes les données qui arrivent. Parce qu'il y a vraiment un peu de tout. Et elles sont pas toujours fiables.
40:52 Mais si on prend un juge de paix qui est le marché de l'emploi, les allocations chômage du jeudi, si je devais en prendre qu'un parce qu'il est à peu près propre celui-là,
41:01 on se dit qu'on est toujours dans cette phase d'accélération. Et donc là, c'est plutôt du bruit.
41:06 On est à peine au-dessus de 200 000 inscriptions hebdomadaires au chômage chaque semaine aux Etats-Unis.
41:10 Et les gens... - C'est pas 300 quoi. - Et c'est pas un sondage. Donc les gens vont vraiment aller chercher de l'argent parce qu'ils ont plus de travail.
41:17 Donc tout ça, ça me paraît relativement solide. Et donc je pense qu'on est toujours dans cette phase d'accélération.
41:22 Donc moi, très tactiquement, j'aurais tendance à peut-être alléger un peu, qu'elles prennent quelques profits sur les taux,
41:28 en attendant qu'on se reconverge un peu vers les taux de directeur.
41:32 - C'est pas le moment d'être acheteur agressif des taux longs américains 20 B. - Non, je pense pas que ce soit le moment.
41:38 - C'est des gros mouvements d'un seul coup. - Oui, oui. - D'un seul coup, on passe du haut du range à largement en dessous de la moyenne du range.
41:44 Il y a un peu trop de vol. Donc là, je pense qu'il faut peut-être tactiquement relâcher un petit peu.
41:49 Je pense qu'on est toujours dans cette phase. Les taux sous-performent le crédit, qui sous-performent les actions.
41:54 Peut-être que dans les choses sur lesquelles on s'interroge, les points sur lesquels on s'interroge sur la partie obligataire,
41:58 c'est que l'année 2023 a été clairement sur le monde obligataire l'année du crédit.
42:03 Quand je regarde les niveaux de spread, il n'y a pas d'inquiétude à court ou moyen terme.
42:09 Mais peut-être que si on a raison sur le fait que la Banque centrale européenne pourrait baisser les taux un peu plus que le marché anticipe,
42:16 parce qu'encore une fois, pas de relance budgétaire, un bilan qui va baisser très fortement,
42:21 si on ne veut pas se retrouver dans une phase d'accident, il va falloir trouver quelque chose.
42:25 Alors on se dit que peut-être l'année 2024, en deuxième moitié de l'année, vers la fin de l'année, plutôt, sera l'année des taux.
42:31 Bondis-Bac, on l'aura déjà bien dit, mais ça finira par être...
42:37 Bon après, il y a du rendement, ça c'est la nouveauté quand même dans l'univers obligataire, pour des investisseurs obligataires.
42:43 Christian, sur la logique de marché qui nous attend, je ne sais pas, est-ce que les baisses de taux c'est bon pour les actifs risqués ?
42:51 Est-ce que ça peut permettre de soutenir encore la dynamique des actifs risqués ?
42:54 Ou est-ce qu'à un moment, il y a un petit sell the news, ou est-ce que les mauvaises nouvelles peuvent être prises comme des mauvaises nouvelles par les investisseurs ?
43:02 Oui, après, le gros problème c'est qu'on manque de visibilité sur la partie économique.
43:06 Vous n'avez qu'à lire les dernières minutes du dernier FOMC, ils se sont écharpés entre eux pour savoir d'où venait l'inflation.
43:13 Quand vous avez les banquiers centraux qui ne savent pas d'où vient l'inflation, on se dit qu'on n'est pas très rassuré pour l'avenir.
43:18 Ils ont quand même des gens compétents dans leur équipe.
43:20 C'est un travail de détail aussi important.
43:24 Non, mais il y a un vrai problème. C'est parce que d'une part, on a des économies qui n'ont pas du tout réagi comme on l'anticipait au durcissement des politiques monétaires.
43:30 On peut s'en réjouir, mais ça a été dit tout à l'heure, je pense qu'on aurait mieux aimé avoir une récession.
43:36 Au moins, on était dans un cycle classique.
43:38 Le coup de balai. Ça purge, ça repart. On comprend comment ça fonctionne.
43:42 Et là, la banque centrale a tendance à baisser ses taux et on rejouait un nouveau cycle.
43:45 Là, le problème, c'est qu'on sent une économie qui s'essouffle. On a du mal à dire que l'économie américaine va beaucoup accélérer.
43:52 Il faudrait quand même refaire des dépenses budgétaires importantes pour redonner de l'entrain.
43:57 Ça va devenir compliqué sur le billetter américain.
44:00 On sent qu'on a passé un point de rupture. On a quand même des taux aujourd'hui qui pénalisent beaucoup de secteurs.
44:05 Et ça se rejoint par rapport à ce qu'on a dit.
44:07 Aujourd'hui, quand vous regardez les petits et les moyens d'entreprise, l'immobilier commercial aux États-Unis,
44:12 on ne parle pas beaucoup, mais il y a des faillites qui se passent.
44:15 Un consommateur américain qui a utilisé toutes ces lignes de crédit et qui maintenant les paye très cher et qui est asphyxié par ça.
44:21 Donc, on a le sentiment que quand même, on ne peut pas retourner sur des rythmes de croissance très fort.
44:25 C'est moins solide.
44:26 C'est beaucoup moins solide et donc, il ne faut pas beaucoup pour que ça chute.
44:29 Le problème, c'est que ça ne chute pas.
44:30 Tant que ça ne chute pas, on a un manque de visibilité.
44:34 Pour moi, le monétaire reste toujours très agréable parce qu'on a quand même un mouvement de désinflation.
44:39 On a des banquets centraux qui ne vont pas baisser agressivement les taux.
44:42 Donc, finalement, on a toujours cette concurrence du monétaire et puis, on manque d'idées pour le reste.
44:46 Parce que tout le reste est cher et ce qui ne l'est pas en bourse aujourd'hui, c'est risquer d'y aller parce qu'il y a une récession.
44:53 Donc, vraiment, on sent qu'on est sur des marchés en attente, mais on est surtout en attente de ce que va faire l'économie.
44:58 Et on manque vraiment de visibilité.
44:59 Donc, pour l'instant, le monétaire reste encore assez attractif.
45:03 Comment l'économie pourra réagir aussi à quelques baisses de taux puisqu'il y aura quand même sans doute quelques baisses de taux ?
45:08 Là, sur la logique d'investissement qui vous anime, comment ça gère ?
45:12 Alors, je reste sur le monétaire. C'est une part significative de notre prix obligataire aujourd'hui.
45:16 Pourquoi se priver ?
45:17 On l'a gardé. C'est vrai que dans la classe obligataire, il y a eu des belles contributions.
45:21 Je pense notamment à tout ce qui était dette financière et le high yield.
45:25 Depuis un an, c'est magnifique en termes de performance.
45:28 Donc, ça permet aussi de rester plus court pour le reste, parce qu'il n'y a pas un risque sur la partie obligataire.
45:34 Dans la thématique des baisses de taux, elle amène d'autres idées.
45:37 Il y a effectivement les small cap que l'on a rappelé et qui, à mon avis, sont encore une fois au début d'un mouvement de rattrapage
45:43 un peu plus, en tout cas probablement plus dense que ce qu'il est pour l'instant.
45:49 Si vous êtes confortable dans cette idée, vous avez une revalorisation qui a commencé dans le segment de l'immobilier coté.
45:56 Oui, on s'y arme.
45:57 C'est un petit pari qu'on avait également mis dans les allocations et dont on avait parlé ensemble
46:03 parce qu'il y avait eu un rallye de fin d'année 2023, puis une phase de consolidation sur un petit trimestre.
46:09 Il faut dire que le rallye avait été extrêmement puissant.
46:11 Et là, on a vu que ça repartait même bien avec des très belles données de publication de la part de ces entreprises-là
46:17 et quelques transactions plutôt rassurantes.
46:19 Donc, peut-être une deuxième thématique.
46:22 Et puis, dans les actifs qui restent peu chers et qui viennent de consolider un petit peu,
46:26 mais qui n'ont pas franchi les points bas, la Chine.
46:28 Oui, les émergents.
46:30 Si vous avez un peu de courage, dans les émergents, la Chine fait partie des d'autres.
46:32 Il y a de la place peut-être pour ces retardataires.
46:34 Oui, c'est de la diversification.
46:36 Ce ne sera pas un cœur de portefeuille, mais ce n'est pas stupide d'avoir ça aujourd'hui, je pense.
46:40 Merci beaucoup, messieurs, d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
46:43 François Cholet, Montségur Finance, Étienne Gorjon, Sansoïs et Christian Parizeau, Altair Economics.
46:59 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
47:02 Le thème ce soir, c'est celui de la gestion active augmentée.
47:07 C'est-à-dire, comment est-ce qu'on peut aller au-delà des outils traditionnels fondamentaux du gérant
47:14 pour essayer d'augmenter la performance.
47:16 C'est quand même le but.
47:17 Je vois David Melul qui est à Cailles.
47:18 Bonsoir, David.
47:19 Bonsoir, Rémy.
47:20 Vous êtes directeur général de Varenne Capital.
47:21 Vous allez nous rappeler, effectivement, les expertises historiques fondamentales de Varenne Capital.
47:25 Et quand je dis gestion active augmentée, chez vous, ça a pris la forme de l'alliance entre l'analyse et la gestion fondamentale
47:33 et les outils venant de la finance comportementale.
47:37 C'est ça, David.
47:38 Quatre expertises historiques.
47:39 Alors, vous allez mieux le dire que moi.
47:40 Allez-y.
47:41 C'est vos quatre moteurs de performance sur vos stratégies.
47:44 Long action, short action, les opérations d'arbitrage dans des situations spéciales
47:50 et puis la couverture sur des risques macro-résiduels.
47:53 Bravo.
47:54 Ça, c'est les quatre poches d'expertise de Varenne depuis le départ.
47:57 Exactement.
47:58 Bravo.
47:59 Je n'ai rien à ajouter.
48:00 C'est parfait.
48:01 J'ai révisé un peu.
48:02 Et partant de là, qu'est-ce que vous avez voulu faire justement, puisque vous allez nous expliquer le processus
48:06 qui a abouti au lancement de nouvelles stratégies aujourd'hui ?
48:09 Exactement.
48:10 Merci.
48:11 Je trouve le thème que vous avez trouvé très intéressant.
48:14 J'aime bien.
48:15 Bravo.
48:16 Effectivement, si on revient un petit peu sur le métier du gérant actif, sur sa poche long action,
48:21 globalement, il y a un consensus, je pense qu'on a à peu près tous à mes approches,
48:25 on cherche des entreprises de très bonne qualité qu'on va acheter dans un environnement favorable.
48:29 En tout cas, c'était le cas chez Varenne, mais je crois qu'on n'est pas seul.
48:32 Pendant des années, l'environnement favorable, on avait traduit ça par acheter de la décote
48:36 par rapport à notre estimation de juste prix, pensant que globalement, le marché était plutôt porté
48:41 par la dynamique propre de création de valeur des entreprises.
48:44 Ça a très bien fonctionné pendant des années.
48:45 Varenne est née en 2003, les performances ont été très solides depuis le lancement.
48:49 Non pas qu'elles ne soient plus maintenant, mais il s'est passé quand même quelque chose de majeur,
48:53 puisqu'on a eu la crise du subprime et la crise du Covid qui ont venu un petit peu bousculer le fonctionnement des marchés.
48:59 Et globalement, surtout depuis l'ère Covid, on voit que les marchés ont des mouvements de plus en plus erratiques.
49:05 Il y a des rotations sectorielles qui sont très fortes et la seule dynamique propre des entreprises
49:09 ne suffit plus à justifier un parcours boursier solide ou décevant.
49:14 Donc il faut prendre en compte d'autres paramètres et on est ravi de pouvoir observer qu'on a une masse d'informations à disposition.
49:22 On a des puissances de calculs à disposition qui sont phénoménales.
49:26 Comme le monde autour de nous a changé, notre gestion a dû élever son niveau de jeu
49:31 et donc on a dû faire évoluer notre gestion dans cet environnement.
49:35 Le fondamental reste au cœur de notre approche.
49:37 On cherche toujours des entreprises de très grande qualité, qui ont un avantage compétitif soutenable, un excellent management.
49:42 Mais on cherche finalement, en plus de cette expertise primaire,
49:46 on a développé une deuxième expertise qui vient enrichir la première,
49:50 qui est une émanation de l'analyse fondamentale, mais qui est enrichie d'une masse de signaux faibles,
49:55 qui pris en isolation, ne sont pas forcément très pertinents, mais ensemble, quand on les croise,
50:00 on peut trouver des entreprises qui ne sont pas forcément pas chères par rapport à notre estimation de juste prix,
50:05 mais qui sont des entreprises de très grande qualité et qui ont un environnement favorable
50:08 parce que la configuration des marchés leur est favorable.
50:11 Et pour ça, il faut s'intéresser au comportement, ou en tout cas à travers ces signaux,
50:16 chercher à comprendre le positionnement et le comportement des autres acteurs du marché, c'est ça David ?
50:21 C'est ça, c'est qu'en fait sur le marché, on observe qu'il y a une masse d'informations et de comportements.
50:27 Le comportement des activistes par exemple, donc ceux qui sont plutôt intéressés à la base du titre.
50:34 Donc ils vont emprunter un titre pour faire une vente à découvert.
50:36 C'est ce qu'on appelle une prise de position vendeuse, ça se mesure au travers de ratios,
50:42 qu'on appelle de façon très barbare le "short interest", c'est quelle est la part de titre emprunté pour être vendu à découvert.
50:49 C'est intéressant de voir si une valeur sur laquelle un gérant actif est prêt à se positionner,
50:54 c'est-à-dire attention, le "short interest", la pression vendeuse sur ce titre n'a jamais été aussi élevée.
50:59 En isolation, ça ne veut pas dire grand-chose.
51:01 Ça peut même être un signal contrarian, c'est ça ?
51:04 Ça peut même être un signal très intéressant en se disant qu'ils vont lâcher leur position et donc qu'ils vont libérer une énergie haussière.
51:10 Mais quand on croit ça avec une masse d'autres signaux, on peut avoir finalement une configuration, un alignement de planète très favorable.
51:19 Je prends un exemple concret pour illustrer le propos, un exemple au hasard, NVIDIA, dont je pense qu'on en parle à peu près à chaque émission.
51:25 NVIDIA, c'est une position que nous avons rentrée en portefeuille dans l'ensemble de notre gamme à la fin de l'été dernier.
51:32 Un gérant actif, en tout cas chez nous, les femmes et hommes qui occupent notre gestion fondamentale, passe plusieurs semaines sur un dossier.
51:39 Retour de vacances d'été, il est peu probable qu'on se dise la meilleure allocation de montant possible,
51:44 que ce soit travailler sur NVIDIA qui vient de prendre 300% en quelques mois.
51:48 Alors que lorsqu'on croise une masse de signaux, on va se dire que la valorisation est au plus haut,
51:53 mais les prévisions de bénéfices sont telles que le "price earning", le fameux PE, projeté, est historiquement bas.
52:00 La pression vendeuse est très basse en absolu et elle baisse encore davantage.
52:05 Les analystes CELSAI, donc les banques, émettent des avis très favorables, qui revoient à la hausse leurs objectifs de cours.
52:14 Donc eux viennent influencer le marché à la hausse, il n'y a pas de pression baissière.
52:18 Il y a par exemple des dirigeants qui passent à l'achat sur leur propre titre.
52:22 Ça aussi c'est un signal qui est intéressant de voir la confiance que portent les dirigeants au capital de leur entreprise et ce qu'ils font de leur épargne.
52:29 Et puis on peut aller regarder beaucoup d'autres domaines, le crédit par exemple, est-ce qu'il y a une tension sur le CDS ?
52:35 Mais lorsqu'on a une entreprise qui est très solide, qui traite sur une valorisation qui est historiquement basse en relatif,
52:41 qu'il n'y a pas de pression vendeuse, qu'il y a une pression acheteuse, qu'on est sur une phase d'accélération des bénéfices,
52:48 là vous avez peut-être une entreprise très solide dans un environnement favorable.
52:51 Et un feu vert effectivement. Je comprends. Quels sont les résultats que ça produit sur les quelques mois pendant lesquels vous avez implémenté cette dimension comportementale ?
53:04 Et est-ce que dans la configuration de marché actuel, vous arrivez à quantifier la part de la performance qui est liée justement à ses aspects comportementaux
53:12 et la part de la performance qui est liée à l'aspect valeur intrinsèque de l'entreprise ?
53:17 Les résultats qu'on observe, ça s'est déployé dans l'un de nos fonds, on va en une globale pour ne pas le citer, depuis 2021.
53:25 Les résultats sont très solides dans l'ensemble de la gamme désormais depuis 2023.
53:30 Et on est tellement satisfait des résultats qu'on a décidé de faire un fonds pur, sans les autres stratégies que vous avez énoncées en introduction, que du long.
53:37 Donc vous avez désormais un autre fonds, Action Internationale à disposition, qui embarque les plus fortes convictions de l'équipe qui mêle le fondamental et le comportemental
53:47 et de l'équipe qui ne fait que du fondamental. Et désormais, un fonds qui s'appelle Varenne Conviction, on n'a pas été très loin pour chercher le nom.
53:53 Et donc désormais, ça n'embarque que ces expertises-là. Et ce qu'on observe, c'est que lorsqu'on prend en compte des paramètres de marché,
54:01 qu'on observe les pressions vendeuses, qu'on observe les avis des analystes, qu'on observe le crédit, qu'on observe le comportement des dirigeants,
54:08 on a des signaux qui nous invitent aussi parfois à la prudence, à couper une position peut-être un peu plus tôt.
54:13 Et donc on observe qu'il y a une volatilité qui est peut-être réduite. Une génération d'alpha qui en découle.
54:22 Et donc dans l'environnement actuel, et ça ne veut pas dire que l'environnement actuel va être l'environnement qui perdura dans le changé.
54:28 Exactement. Mais dans l'environnement actuel où le fondamental ne suffit plus, cette expertise-là, elle nous semble particulièrement adaptée.
54:38 Donc l'essentiel aujourd'hui, on va dire deux tiers de la poche longue de l'ensemble de nos fonds repose sur cette sélection de valeur-là.
54:47 Un tiers sur le fondamental et on observe des résultats qui sont très solides.
54:52 Ça a modifié en profondeur certaines de vos poches dans ces stratégies, David, depuis que vous avez mis le doigt dans ces outils comportementaux ?
55:06 Oui, ce n'est pas une modification en profondeur, c'est une évolution globalement. C'est vrai que cette expertise-là, elle nous permet aussi de faire du risk management.
55:16 C'est-à-dire qu'on utilise ces indicateurs-là sur la poche fondamentale. La conviction peut supplanter ces indicateurs-là, mais il est très pertinent de les prendre en compte.
55:26 Et donc on a le sentiment que désormais, on croise notre seule conviction avec une multitude d'autres dimensions qui viennent finalement nous donner des indications
55:36 sur est-ce qu'on va rentrer dans un ventre mou de 18 mois quand on est un gérant long action, on peut garder cette position pendant de nombreuses années.
55:42 Parfois, il peut être opportun de dire temporairement ou pas, mais en tout cas maintenant, je pense que cette entreprise-là va plutôt décevoir.
55:51 La configuration des marchés ne lui est pas favorable et notre métier en tant que gérant actif, c'est précisément d'être agile.
55:56 La gestion passive, elle embarque une liste de positions et puis elle les garde.
56:00 Je peux être positif à un ou deux ans ou à un an, mais me dire que sur le trimestre, peut-être qu'il vaut mieux que je sorte ou que j'allège la position pour y revenir le trimestre.
56:09 Pour y revenir peut-être plus tard si les signaux sont là, si l'opportunité est toujours là, mais c'est le propre de notre métier.
56:15 Nous devons être agile, avoir en permanence la meilleure allocation possible et donc ces signaux-là sont très pertinents et donc aujourd'hui sont vraiment pris en compte
56:23 et déployés sur l'ensemble de la poche longue de nos fonds.
56:28 Ça nous dit quoi des marchés aujourd'hui David ? J'aime pas dire que les marchés sont efficients ou pas efficients parce qu'ils sont par nature forcément efficients.
56:38 Je veux dire à la fin de la journée, le marché a forcément raison, surtout quand on est dans ce métier en tant que gérant investisseur.
56:45 Mais ce sont des marchés plus sophistiqués ? Est-ce que l'informatisation, l'automatisation jouent beaucoup ? Est-ce que vous détectez plus de comportements moutonniers ?
56:57 On sort à nouveau d'une phase autour des mêmes stocks alors qu'il a duré trois jours par rapport à 2021.
57:02 Mais ces phénomènes-là, ils prennent de plus en plus d'importance tout le temps.
57:06 C'est beaucoup plus sophistiqué, on le voit même lorsqu'on est sur des conférences post-présentation de résultats.
57:14 Quand les dirigeants sont en train de s'exprimer et qu'ils utilisent certains mots clés ou partagent certaines informations qui n'étaient pas dans le communiqué,
57:21 on voit immédiatement une réaction sur le cours de bourse. Donc aujourd'hui c'est infiniment plus sophistiqué.
57:27 On ne peut pas se lancer dans la course à l'armement, donc il faut réussir à surfer la vague différemment,
57:33 en tout cas prendre la vague de côté, parce que de face on perdra face à des mastodontes qui ont des puissances de calcul qui sont phénoménales.
57:41 Donc il faut réussir à toujours maximiser la valeur ajoutée.
57:46 Et pour ça, tous ces signaux-là et tous les investissements qui ont été faits, parce qu'on ne parle pas derrière des investissements qui sont phénoménaux,
57:53 juste chez Varian Capital, on a 21 fournisseurs d'informations.
57:57 Et donc on voit la masse de données qu'il faut calculer. On a créé des postes chez nous qui n'existaient pas lorsqu'on a créé la société.
58:03 Et je ne savais même pas qu'ils allaient naître un jour.
58:08 Mais effectivement, on le voit aujourd'hui.
58:12 Et aujourd'hui, au centre de notre société de gestion, la colonne vertébrale de la société, c'est l'équipe de développement informatique.
58:21 - Bon, naviguer dans les marchés en 2024, ça implique tout ce que vous venez de raconter, effectivement, David.
58:28 Avec une alliance entre les convictions fondamentales, le socle qui reste bien sûr présent plus que jamais,
58:34 et cette couche d'analyse comportementale pour optimiser la performance et le comportement des stratégies et des fonds.
58:43 Merci beaucoup David.
58:44 David Melul, directeur général de Varian Capital, qui est avec nous l'invité de ce dernier quart d'heure thématique de SmartBank.
58:49 Merci.
58:50 [Musique]