Jacques Pessis reçoit Agustin Galiana : cet espagnol a conquis la France, à la télévision avec « Clem » et « Danse avec les stars ». Il est aussi chanteur et vient d’enregistrer un nouvel album « Enamorado »
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-06-12##
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00:00 Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03 Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05 Vous rêviez de devenir danseur.
00:07 Pour y parvenir, il vous a fallu parfois donner de grands coups de balai dans votre vie.
00:11 Et c'est en faisant en permanence des pas en avant que d'autres projets ont pris corps.
00:16 Bonjour Agustin Galliana.
00:18 Bonjour, comment ça va ?
00:19 On dit Agustin ?
00:20 Oui, c'est la première fois qu'on le dit bien à la première fois.
00:24 Voilà, j'ai beaucoup travaillé.
00:26 Alors, vous avez une carrière incroyable entre la chanson, entre le cinéma, des difficultés aussi.
00:32 Il y a un nouvel album qui sort, on va en parler.
00:35 Mais le principe des clés d'une vie, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
00:38 Donc j'en ai trouvé plusieurs.
00:40 La première ne vous concerne pas directement, mais elle a beaucoup réfléchi sur votre vie.
00:44 C'est le 30 décembre 2011, quand le gouvernement du Parti Populaire en Espagne annonce des mesures d'austérité
00:51 pour un total de 8 milliards de coupes budgétaires et de 6 milliards de hausses d'impôts.
00:55 Et ça, pour vous, ça n'a pas été facile à vivre ?
00:58 Ça n'a pas été facile à vivre, mais la société espagnole en a vécu ça quelques années avant déjà.
01:03 La crise économique a été annoncée à ce moment-là, et les coupures de budget ont été annoncées à ce moment-là.
01:10 Mais moi j'ai vécu ça beaucoup avant.
01:14 Et ça a toujours été difficile, parce qu'il fallait travailler et le téléphone ne sonnait plus ?
01:18 En fait, j'ai eu un moment, comme il y a dans la carrière de tous les artistes, où on ne m'a pas appelé pour travailler.
01:27 Ça a été 4 ans de vide, que je remplis avec de la musique.
01:32 Je raconte toujours que c'est la musique qui m'a sauvé, parce que c'est grâce à elle que j'ai continué à exister artistiquement.
01:39 Donc un mal pour un bien aussi.
01:42 De toute façon, il faut toujours être optimiste.
01:44 Vous êtes né à Alicante et vous avez grandi à Villa Joyosa, c'est un petit village près d'Alicante.
01:51 Oui, c'est une petite ville de 30 000 habitants au bord de la mer, avec un quartier historique très intéressant, très coloré, avec des maisons plein couleur, face à la mer.
02:04 Ce sont les maisons de pêcheurs, je crois.
02:06 Tout à fait. Et à l'époque, c'était avec la peinture qui restait de peindre les bateaux, que les familles des pêcheurs peintaient les maisons.
02:19 C'est un village aussi très touristique.
02:23 Il est touristique, mais il y a un bon équilibre.
02:26 Maintenant, il est blindé des Français qui viennent connaître ma ville.
02:32 Mais il n'y a pas un tourisme massifié.
02:39 C'est une ville qu'on était, ça fait vraiment plaisir d'y être.
02:44 Par contre, depuis quelques années, il faut déjà réserver dans les restaurants, parce que ça remplit bien, mais on mange très bien aussi.
02:51 Ce n'était pas le cas dans vos jeunes années, Agustin Galliana, puisque vous étiez tranquille.
02:55 Vous avez été élevé principalement par votre mère dans la semaine et votre père le week-end, parce qu'ils étaient séparés.
03:00 Tout à fait, mais aussi par ma grand-mère.
03:04 Ça a été une éducation pas difficile, mais différente aux autres enfants avec qui je cohabitais à l'école.
03:15 À l'époque, ça ne se faisait pas, les séparations.
03:17 Mes parents ont été les deux premiers à se séparer de petit village, comme vous m'avez dit.
03:23 C'était un peu compliqué pour nous, pour mon frère et pour moi.
03:27 On vous montrait du doigt en disant ?
03:29 Un peu, parce qu'il n'y avait pas de fils d'un couple séparé encore.
03:34 Tu connais le petit commerce du village qui oche toujours à inventer des rumeurs.
03:45 Mais quand tu es un enfant, ça te fait mal.
03:47 Tu le vis d'une façon différente aux adultes.
03:50 Et puis effectivement, votre grand-mère comptait beaucoup dans votre vie.
03:53 Vous lui avez dédié une chanson.
03:55 Carmina, j'avais promis de ne pas pleurer.
03:59 Pardon, je t'ai menti, je crois.
04:02 Si tu arrêtes de me manquer, alors j'arrête d'avoir froid.
04:08 C'est une chanson dédiée à Carmina, votre grand-mère ?
04:11 Tout à fait.
04:12 Pourquoi ?
04:13 Parce que je trouve que, déjà, pour les auditeurs aussi,
04:21 on a toujours des figures importantes dans la famille qui marquent ton parcours,
04:28 qui marquent ta vie.
04:29 J'ai appris beaucoup de choses d'elle.
04:31 C'est elle qui m'avait appris l'amour pour la musique, pour le cinéma.
04:36 C'est elle qui m'a montré le premier film de l'âge doré d'Hollywood.
04:41 C'est elle qui m'a donné le goût pour l'art.
04:43 Et vous étiez tous ensemble dans un immeuble familial ?
04:47 Tout à fait.
04:47 On avait la petite boutique des vêtements hommes et femmes,
04:51 et maison au rez-de-chaussée.
04:55 Il y avait trois étages.
04:57 Premier étage, ma grand-mère.
04:58 Deuxième étage, mon oncle.
04:59 Et dernier étage, on habitait avec mes parents.
05:02 Donc c'est grâce à votre grand-mère que vous avez découvert le cinéma, la danse, la peinture.
05:06 Comment c'est venu ?
05:08 C'est venu parce que j'ai une famille assez gaie.
05:12 Parce que ma grand-mère, quand elle cuisinait, elle chantait, elle adorait danser.
05:18 Elle nous prenait dans les bras.
05:19 Et ma mère aussi, elle a fait ça toute sa vie.
05:21 Même si mon frère et moi, on était effrayés, on était morts de timidité et de honte.
05:28 Mais c'est vrai que moi j'ai vécu ça toute ma vie à la maison.
05:33 Et je l'ai entendu chanter.
05:35 Ma mère, à l'époque, elle m'a...
05:39 J'ai reçu une éducation musicale assez éclectique de la musique marocaine, italienne, française,
05:45 espagnole, flamenco, de la musique américaine, les grandes voix des divas américaines.
05:51 Donc voilà, je pourrais te citer plein de trucs.
05:55 Oui, mais en même temps, votre famille ne voulait pas que vous fassiez un métier artistique.
05:59 Ils étaient dans l'enseignement et la tradition, c'est de faire un métier beaucoup plus sérieux.
06:03 Oui, tout à fait.
06:04 Imagine une petite ville, une famille d'ouvriers que ma grand-mère et mon grand-père, ils
06:12 se sont donné beaucoup de mal pour faire que mes parents fassent des études universitaires.
06:20 Et tout d'un coup, j'arrive en disant "voilà, je veux être artiste".
06:25 Et du coup, pour eux, c'était pas rassurant et c'était normal.
06:27 C'était une époque où pas tout le monde osait entreprendre ce genre d'études.
06:36 Mais en même temps, vous avez obéi à vos parents.
06:38 Ah non, j'étais très obéissant parce qu'ils étaient tous les deux profs.
06:41 Donc là, je pouvais pas rêver mieux pour être bien discipliné.
06:46 Vous avez appris la biologie à Valence, mais ça a duré qu'un an.
06:50 Tout à fait.
06:51 J'ai fait plusieurs années.
06:53 Ah bon, quand même.
06:54 J'ai fait plusieurs années, mais voilà.
06:57 Mais surtout, je voulais être sur scène, je voulais danser.
07:00 Et voilà.
07:01 Et vous aussi, je crois, vous gagnez votre argent de poche sur une paillote au village.
07:07 Oui, les étés, je faisais ça pour gagner un peu d'argent pour le reste de l'année.
07:13 Voilà, oui.
07:14 Miracle.
07:15 Et j'ai aidé beaucoup aussi dans la boutique des vêtements de ma grand-mère.
07:18 Voilà, mais après tout ça, c'est Madrid, avec une compagnie de théâtre, la Fondation
07:23 Shakespeare.
07:23 Tout à fait.
07:24 Et les accueils, ça aussi, c'est un miracle.
07:26 Oui, j'ai passé des épreuves, j'ai passé un casting, j'ai passé des auditions pour
07:31 faire partie de la compagnie.
07:34 Et ça a été très intéressant parce que mon premier contact avec le théâtre, ça
07:37 a été à travers des alexandrins, à travers les verts.
07:41 Et ça m'a donné un goût pour le théâtre et pour la scène vue autrement.
07:46 Parce que je me suis rendu compte très vite que je pouvais pas danser comme quand j'aurais
07:51 bien aimé faire.
07:52 En même temps, vous n'avez pas pris de cours de théâtre, pas fait de conservatoire.
07:55 Jamais.
07:55 C'est venu instinctivement.
07:56 C'est pas que c'est venu instinctivement, ça a été un conseil de ma mère, en fait.
08:01 C'est ma mère qui m'a inscrit au casting pour cette compagnie de théâtre.
08:07 C'est drôle, au début, elle m'avait interdit de faire ça et après, c'est les mères.
08:12 Elle a compris, de toute façon.
08:13 Elle a tout compris.
08:14 Et je crois que vous avez débuté au Théâtre Pradillo, qui est une salle de 121 places.
08:18 Tout à fait.
08:18 Avec Roméo et Juliette.
08:20 C'était une version qui s'appelait "Les trois nobles amis".
08:25 Et c'était une histoire entre Roméo et Juliette et Mercutio.
08:28 De l'original Roméo et Juliette de Shakespeare.
08:32 Et puis, vous avez fait quelque chose qui permet d'apprendre vraiment son métier.
08:36 Ce sont des spectacles pour enfants, Agustin Galliana.
08:39 Vous en avez fait beaucoup et c'est vraiment un public très difficile à tenir.
08:43 C'est très difficile.
08:44 J'ai fait ça au théâtre pendant un an et demi.
08:48 Et après, j'ai fait une émission pour les enfants aussi, dans une chaîne privée à la télé espagnole.
08:54 Pendant six ans, ça a été très cool.
08:58 Et en même temps, vous avez tourné dans "Undo stress", qui était la série mythique, comme "Hélène et les garçons" en France.
09:03 Mais très connu en France aussi.
09:06 Oui, mais ça ne vous a pas rendu célèbre, à l'inverse d'autres comédiens de la série ?
09:11 Oui, parce que j'ai participé à quelques épisodes.
09:14 Ce n'était pas un rôle principal, donc c'est compliqué de devenir célèbre en participant à deux ou trois épisodes.
09:22 C'est un groupe des Jeux des Espoirs qui consacre corps et âme leur formation aux arts du spectacle.
09:26 C'est le sujet classique qu'on peut imaginer.
09:28 Tout à fait.
09:29 Qui était diffusé ici sur M6 et qui a eu un succès en France énorme aussi.
09:34 Et puis, il y a eu aussi des spectacles d'improvisation que vous avez fait pour les enfants.
09:37 Des petits spectacles, il y avait eu "Ducky le saxophoniste".
09:41 Oui, c'était une petite salle de théâtre dans le musée du train à côté de la gare de Toca à Madrid.
09:52 Et je faisais des études dans une grande école d'interprétation.
09:57 Et puis, vos débuts au cinéma, c'est une très particule expérience.
10:02 20 centimètres !
10:03 Oui, tout à fait.
10:04 C'est un transsexuel, à l'époque on n'en parlait pas.
10:06 Comment vous êtes retrouvé là-dedans ?
10:08 Parce que le réalisateur était un ami et du coup, il nous a demandé à plusieurs amis et comédiens de participer à cette aventure.
10:18 Longue aventure de 20 centimètres !
10:20 Mais je crois que vous avez été aussi nommé "Révélation de l'année".
10:24 Avec mon premier album, oui.
10:26 Il y avait une émission qui s'appelle "Le meilleur disque de l'année" et on a été nommé "Artiste révélation de l'année".
10:34 Je ne sais pas quelle année ça a été.
10:35 Je crois que c'était 2010.
10:37 Il se trouve aussi qu'arrivent ces ennuis et le téléphone ne sonne pas.
10:42 Et comme vous n'êtes pas quelqu'un à rester à ne rien faire, vous avez commencé à monter des productions, des pièces, et vous avez tout tenté pour travailler tout seul.
10:50 En fait, je dis toujours que les mauvaises choses arrivent pour te montrer de quoi tu es capable.
10:59 Et grâce à ce moment difficile que j'ai vécu professionnellement, j'ai pu devenir moteur.
11:07 J'ai créé deux pièces de théâtre et j'ai mis de l'argent pour faire des films de cinéma d'auteur, des courts-métrages.
11:14 J'ai produit mon premier album qui s'appelle "Le secret de ma mère".
11:17 Et c'est grâce à ce moment d'inactivité que je me suis mis à prendre le taureau par le corne.
11:29 Le taureau, normalement, en Espagne, "corrida", c'est le mot qui choisit.
11:34 Et après, il y a eu d'autres choses, mais en France.
11:36 Et on va les évoquer à travers une autre date, le 2 octobre 2009.
11:40 A tout de suite sur Sud Radio avec Agustin Gaviana.
11:43 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:46 Sur Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité Agustin Gaviana.
11:50 Nous avons évoqué vos débuts en Espagne.
11:52 Nous évoquerons tout à l'heure votre album qui sort en France.
11:55 Et puis tous les rôles que vous avez eus au cinéma en particulier.
11:58 Et justement, le 2 octobre 2009 sort le premier film où vous êtes en France.
12:04 C'est celui-ci.
12:05 Le roi et la cour se sont levés pour t'acclamer. C'est un triomphe.
12:08 Je veux que tu me fasses une robe de cérémonie.
12:10 "Rose et noir" de Gérard Juniau, sous le règne d'Henri III.
12:13 Et qui se passe en Andalousie.
12:15 Qui se passe en Andalousie à l'époque de l'Inquisition.
12:19 Et du coup, on voit arriver toute la cour française avec plein de couleurs, plein de maquillage, plein de plumes.
12:25 Bien colorées.
12:26 Face à la noirceur de l'Inquisition, de l'église en Espagne.
12:31 Ça a été génial. On a tourné ça entre la France et la Seville.
12:36 Moi j'ai tourné toute la partie à Seville.
12:37 Et ça a été une super expérience qui m'a fait rencontrer Gérard Juniau.
12:40 Comment vous êtes arrivé dans cette aventure ?
12:42 C'est le destin. C'est une directrice de casting qui m'aimait bien.
12:47 Avec qui j'avais déjà fait plusieurs séries.
12:49 Qui m'a mis des dents.
12:51 Je pense qu'elle savait déjà que j'allais venir en France.
12:54 Justement, vous décidez un jour de venir en France.
12:56 Parce qu'en Espagne ça marche plus.
12:58 Tout à fait.
12:58 Et c'est un ami qui vous invite en France je crois.
13:00 Tout à fait.
13:01 En fait, il m'invite à venir en France, à Paris, passer quelques jours.
13:05 Il m'offrait ça comme cadeau d'anniversaire.
13:07 Que je trouve génial.
13:09 Ça faisait déjà trois ans que je vivais cette situation où personne ne m'appelait pour travailler.
13:16 Et économiquement, ça commence à être difficile.
13:18 Et puis la France, la France, ça vous tentait ?
13:20 Oui, en fait, j'avais quelque chose avec la France.
13:24 J'ai fantasmé avec la France depuis que mon père, en étant prof de français,
13:28 ne m'avait jamais parlé un mot de français.
13:30 Et je pense que ça, quelque part, m'avait fantasmé avec ce merveilleux pays.
13:34 Et un soir, avant de rentrer en Espagne, on était en train de dîner.
13:40 Et je lui ai dit "écoute, je suis en train de réfléchir.
13:42 Pourquoi je ne viens pas ici ?
13:44 Au moins, tentez la chance d'essayer de trouver un travail pour pouvoir continuer à vivre.
13:50 Parce que j'avais plus d'argent.
13:52 Et du coup, j'avais besoin de travailler n'importe où.
13:54 Et c'est ça que j'ai fait.
13:56 Quelques mois après, quatre, cinq mois après,
13:58 je suis venu en novembre.
14:00 Et en février, je suis venu quatre mois pour voir ce qui se passait ici.
14:04 Et le novembre d'après, j'ai décidé de déménager.
14:10 Et je suis arrivé à Paris.
14:12 Avec un problème, vous prononciez quatre mots en français.
14:14 Vous saviez demander une baguette chez le boulanger.
14:16 Parfois, j'en demandais deux.
14:18 Comme je ne savais pas, on demandait deux.
14:20 Parce que je disais "dou" baguette, j'en disais trois.
14:24 C'était plus facile. Comme ça, on me comprenait bien.
14:26 Comment vous avez appris le français ?
14:28 Parce que vous le parlez parfaitement maintenant.
14:30 Parfaitement, parfaitement, entre guillemets.
14:32 J'aimerais bien le parler mieux.
14:34 Mais ça a été beaucoup de radio,
14:36 beaucoup de chansons françaises,
14:38 beaucoup de cinéma.
14:40 Envoyer beaucoup de textos.
14:42 Parce que grâce aux textos qui se corrigent tout seul,
14:44 j'ai appris le français.
14:46 À l'écrire, ça a été un bon apprentissage.
14:50 Et vous avez pris des cours de théâtre cette fois-ci.
14:52 Et là, je prends des cours.
14:54 Depuis quelques années, je prends des cours.
14:56 Pas régulièrement.
14:58 Mais là, par exemple, j'ai un peu moins de travail.
15:02 C'est là que j'y vais deux fois par semaine.
15:04 Voir ma chère Françoise Herbepin,
15:08 que je l'appelle "la police".
15:10 Parce qu'elle ne me laisse pas passer une.
15:12 Elle est très très durable, au moins.
15:14 Mais elle est géniale.
15:16 Je suis très chanceux de la voir comme prof.
15:18 Vous marquez le cinéma en France.
15:20 Mais il y a un autre acteur qui a marqué le cinéma et l'opérette en France.
15:24 C'est lui.
15:26 Mexico, Mexico.
15:32 C'est Luis Mariano.
15:34 Il est arrivé en France parce qu'il y avait la guerre d'Espagne.
15:38 Et sa mère a truqué son passeport en changeant sa date de naissance,
15:42 en le rajeunissant, pour qu'il n'arrive pas dans l'armée.
15:44 C'est comme ça qu'il est arrivé en France et qu'il a fait carrière.
15:46 C'était le premier Espagnol célèbre à Paris.
15:48 Oui, j'imagine.
15:50 Et en plus, quelle époque pour partir de l'Espagne et arriver ici.
15:54 C'était terrible.
15:56 Moi je connais ça par les histoires des historiateurs espagnols,
16:04 mais surtout par les histoires que ma grand-mère nous racontait quand on était plus petit.
16:08 Il se trouve aussi que Luis Mariano a eu comme partenaire favori sur scène Annie Cordy.
16:14 Il se trouve qu'Annie Cordy a tourné dans votre première série télé qui était chef.
16:20 Ah, c'est vrai ?
16:22 Oui.
16:24 Quelle belle association vous êtes !
16:26 Chef, je crois que c'est un cuisinier qui engage un délinquant qui va se révéler un dieu en cuisine.
16:32 Tout à fait.
16:34 Comment vous êtes arrivé là-dedans ?
16:36 En fait, quand je suis arrivé à Paris, je ne parlais pas un mot de français.
16:38 Du coup, pour réussir à avoir un agent, parce que je savais bien que je ne pouvais pas accéder à des personnages,
16:44 à des rôles intéressants sans avoir un agent, j'ai appris deux monologues phonétiquement.
16:52 Et c'est comme ça que j'ai trouvé un agent.
16:54 Qu'est-ce que c'était comme monologue ?
16:56 C'était un monologue où je me présentais, je parlais de moi, et après je faisais un monologue un peu plus dramatique.
17:02 Je ne me rappelle pas de paroles, j'ai enregistré ça en 2011, donc imaginez-vous.
17:08 Mais c'est sur YouTube aussi, vous pouvez trouver.
17:10 Et du coup, au début tout était "non, non, non, non, j'ai passé des castings, c'était non".
17:18 Et celui-là, il était un chef étranger.
17:22 Au début, je ne sais pas s'il était ukrainien ou rumain ou un truc comme ça.
17:28 Et finalement, ils ont décidé de le faire espagnol quand ils m'ont casté.
17:32 Et ça a été une grande expérience de travailler face à Klovis Kouriniak, qui à l'époque je ne savais pas du tout qui c'était.
17:39 Et finalement, il avait un des rôles principaux.
17:42 Il était le rôle principal.
17:44 Bien sûr.
17:45 Et je crois que cette série avait été basée sur des textes, sur des choses vraies données par les grands cuisiniers.
17:52 Oui, oui, oui. Tout ce qui est cuisine dans cette série, il y avait des coachs, il y avait toute une équipe pour coacher les comédiens.
18:01 Et vous saviez faire la cuisine française ?
18:02 Moi, j'adore cuisiner.
18:04 Quelque chose, oui, mais maintenant que je suis en France, j'ai appris beaucoup, beaucoup de choses.
18:08 Et savoir cuisiner, c'était pratique pour tourner ce film ?
18:12 Euh...
18:14 Il y avait une cuisine quand même ?
18:16 Oui, évidemment qu'il y avait une cuisine.
18:18 Et surtout qu'il y avait une rivalité entre Klovis Kouriniak et moi.
18:21 Et du coup, on s'était...
18:23 On avait rivalisé avec une épreuve de cuisine.
18:27 Mais évidemment, mais après...
18:30 Le niveau de cuisine dans la série, elle était tellement élevé, tellement haut que...
18:37 Mes connaissances de la cuisine, ça n'aidait pas.
18:41 Par contre, j'adore cuisiner.
18:43 Et en même temps, ça c'était le point de départ, mais il y a eu aussi le Graal avec cette série.
18:48 1, 2, 1, 2, 3, 4 !
18:50 Clem, avec Victoria Abril, vous êtes arrivé aussi, mais pour quelques épisodes au départ.
18:58 Pour trois. Pour trois épisodes.
19:00 J'ai fait sept saisons.
19:01 Vous deviez mourir au bout du troisième épisode.
19:03 Oui, tout à fait.
19:04 Comment ça s'est fait ?
19:05 Oui, parce que c'était la tragédie de mon personnage et de l'histoire aussi.
19:11 Les scénaristes voulaient que le personnage de Victoria Abril, Caroline, retrouve son fils abandonné.
19:19 Elle avait accouché sous X pendant le mandat de Franco.
19:23 Elle était partie en France.
19:25 Et du coup, son fils, trente quelques années après, il vient la chercher.
19:30 Il la retrouve.
19:31 Et du coup, au moment des retrouvailles, boum !
19:34 Il avait un cancer, un tumeur au cerveau et il mourait.
19:38 Voilà.
19:39 Mais finalement...
19:40 Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi ils vous ont gardé ?
19:42 Je sais pas. Je pense que les producteurs, quand ils envoient les rushs, ils ont bien aimé les jeux.
19:48 Ils m'ont bien aimé. Ils ont bien aimé la synergie entre Victoria et moi.
19:54 Et voilà, je pense que c'est ça.
19:56 Donc, vous avez miraculeusement guéri du cancer.
19:58 Ah oui !
19:59 Et Victoria Abril, je sais pas si vous le savez, a une grande passion pour les comédiens français.
20:03 Et son acteur préféré, c'est Louis de Funès.
20:05 Je comprends. Je comprends.
20:07 Mais il y a une complicité entre vous deux, d'ailleurs, qu'on voit dans l'histoire.
20:10 Oui, parce que...
20:12 T'imagines, quand tu travailles dans un pays que c'est pas le tien,
20:15 même si aujourd'hui, je me sens complètement adopté et aimé par les Français,
20:21 et je pense que Victoria, ça a été la même chose quand elle est arrivée ici,
20:24 quand elle est arrivée avec tous les films d'Almodovar,
20:26 et après elle a fait "Gazomodi", où elle était formidable.
20:30 Je pense qu'au moment que quelqu'un de ton pays arrive, dans ton équipe,
20:38 et ça fait tellement longtemps que t'as pas travaillé en espagnol,
20:41 et tu te retrouves face à quelqu'un qui te ressemble, forcément.
20:46 Alors, il y a un autre succès, mais énorme, je crois, 5 millions de téléspectateurs,
20:50 c'est "Ils ont échangé mon enfant".
20:52 Ça, ça a été un téléfilm tout à fait étonnant,
20:55 qui est basé sur une histoire vraie d'une dame dont l'enfant a été échangé à la clinique,
21:01 et ça aussi, pour vous, ça a été un rôle important.
21:03 Oui, ça a été un rôle important, et surtout, j'ai eu la chance de travailler avec Julie Debona,
21:08 qui est devenue, je pourrais dire, une de mes seules amies dans le métier,
21:14 parce que c'est un métier très compliqué pour avoir des amis.
21:18 Oui, mais en même temps, c'est un métier où il faut être, comme on dit en anglais, "bankable".
21:22 Oui, tout à fait.
21:23 Et ça, c'est aussi un combat permanent.
21:24 Tout à fait.
21:25 Et ça, il faut le mener en...
21:27 Je crois qu'il y a des personnages que vous avez joués aussi dans "On va s'aimer un peu beaucoup".
21:32 "Les séries des franges de l'art du crime" aussi.
21:35 Et puis à chaque fois, vous jouez des personnages, en même temps dans "Clem"
21:39 et en même temps dans un film quelques jours plus tard.
21:41 Tout à fait.
21:42 Vous ne pensiez pas en arriver là, quand vous êtes arrivé à Paris ?
21:44 Je n'y croyais pas du tout, en fait.
21:47 Je pense que personne ne croyait en moi, même pas moi.
21:51 Oui.
21:52 Tu pars de ton pays, tu quittes tout, ta famille, tes amis, ton "cucouni", tu vois, ton petit coin du paradis.
22:03 Et tu arrives dans un pays où tu ne parles pas la langue, tu ne connais pas bien la société.
22:07 Et pour un artiste comme moi qui joue et chante, tu as besoin de la langue, tu ne connais pas la langue.
22:14 Donc pour moi, a priori, c'était mort.
22:16 Non seulement ce n'est pas mort, mais ça a progressé.
22:20 Une autre date importante dans votre vie, c'est le 14 octobre 2017.
22:23 A tout de suite sur Sud Radio avec Agustin Galliana.
22:26 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
22:29 Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité Agustin Galliana.
22:33 On a évoqué vos débuts en Espagne, vos débuts dans "Clem", bien sûr, qui ont beaucoup joué dans votre carrière.
22:38 Mais il n'y a pas que la comédie. Le 14 octobre 2017, il s'est passé ceci.
22:47 "Danse avec les stars", alors quand on...
22:49 On démarre, on démarre.
22:50 Première soirée. Franchement, s'il y avait quelque chose que vous ne pouviez pas manquer, c'était "Danse avec les stars".
22:56 Ah non, pour moi, c'était... Je ne connaissais pas l'émission quand je suis arrivé en France.
23:00 Mais quand j'ai vu l'émission, je me suis dit "il faut que je fasse cette émission, ce n'est pas possible".
23:06 Parce qu'au départ, je crois que c'est votre mère qui vous a emmené voir un ballet et que ça a été un déclic pour vous.
23:11 Tout à fait, quand j'avais 14 ans, oui.
23:13 Oui, quand je suis sorti, quand on est sorti, on était dans la rue, après avoir vu le spectacle, je lui ai dit "maman, c'est ça que je veux faire dans ma vie".
23:22 Et elle m'a dit "oui, tu le feras plus tard, maintenant il faut faire des études".
23:25 Voilà, mais en plus, à l'école, tous vos copains jouaient au football.
23:28 Vous, ça vous intéressait moins que la danse ?
23:30 J'aimais bien, j'aimais bien le foot, mais j'adorais les trucs un peu plus artistiques.
23:35 J'aimais... Je préférais danser, bouger. J'ai trouvé ça plus intéressant.
23:41 Et à Madrid, d'ailleurs, vous auriez pu faire une carrière de danseur, mais c'était beaucoup trop tard.
23:45 Très très tard. Même à Valence, tout de suite quand j'ai commencé à danser, je me suis rendu compte que c'était impossible.
23:52 C'est pour ça que le fait de faire, 20 ans après, presque 20 ans après "Danse avec les stars", ça a été une très belle revanche sur la vie.
24:02 Alors comment ça s'est passé ? On vous a proposé ?
24:04 On m'a proposé la première année que je fais "Clem", et ça n'a pas marché.
24:09 Et la deuxième année, voilà, j'étais pris et ils m'ont appelé.
24:13 Pourquoi ça n'a pas marché ?
24:14 Parce que, je ne sais pas, la première fois, ils n'ont pas voulu que je fasse l'émission.
24:19 Donc je l'ai fait la deuxième année qu'ils m'ont proposé.
24:21 Vous aviez fait, je crois, quand même un ballet classique à Valence, c'était "Casse-Noisette".
24:26 Oui, là au fond, tout au fond, derrière tout le monde, presque derrière le rideau, c'est là où j'ai dansé.
24:32 C'était arrivé comment ça ?
24:34 Parce que, quand je suis arrivé à Valence, j'étais inscrit dans une des plus belles écoles de danse.
24:41 Et dans cette école, il y avait tous les élèves, ils passaient un casting ou des auditions pour faire partie du ballet classique de Valence.
24:50 Et moi, je venais d'arriver, j'étais, entre guillemets, "gracieux".
24:55 Et du coup, ils ont décidé de me mettre dans le corps de danse, mais on était 30.
25:01 Donc voilà.
25:03 On ne me voyait pas, j'étais un danseur lambda.
25:07 J'étais les 342.
25:08 En fait, "Casse-Noisette", au départ, c'était pour des enfants et pour une troupe.
25:12 Ça a été créé comme ça, au 9e siècle.
25:14 Et le jour de la première, tous les enfants ont été récompensés par Tchaïkovski,
25:18 qui a donné un paquet de bonbons à chaque enfant qui avait dansé.
25:21 C'est génial.
25:22 Alors, "Danse avec les stars", c'était un autre rythme quand même.
25:25 Non, "Danse avec les stars", ça a été la folie.
25:28 Parce qu'en même temps, j'ai tourné "Clem",
25:31 en même temps, j'étais en train de registrer les dimanches,
25:34 les chansons de mon premier album en France.
25:37 Ça a été une sacrée aventure, mais qui a payé.
25:42 Tous les gens que j'ai interviewés qui m'ont parlé de "Dance avec les stars",
25:47 c'est 8 heures de danse quotidienne.
25:49 Et ils ne vont même pas.
25:51 Mais en même temps, est-ce que vous aviez le rythme pour faire ça ?
25:54 Moi, oui.
25:55 Et je le referai encore une fois.
25:57 Moi, j'adore danser.
25:58 C'est une de mes passions, une de mes hobbies aujourd'hui.
26:02 Mais c'est vrai que c'était dur.
26:04 Pourquoi ?
26:05 Parce que ça demande une tonicité physique,
26:10 ça demande être prêt,
26:13 ça demande savoir doser l'énergie,
26:17 ça demande beaucoup d'organisation avec les autres projets.
26:21 C'est pas simple.
26:22 Non, je crois que c'était Candice, votre partenaire.
26:24 Tout à fait.
26:25 Et en même temps, il y avait vous, il y avait d'autres candidats.
26:28 Il y avait des candidats qui n'auraient peut-être pas dû être là,
26:30 comme Arielle Domballe.
26:31 Pourquoi ?
26:32 Parce que c'est pas vraiment le style de "Dance avec les stars".
26:35 Mais pas du tout.
26:36 Vous avez vu les jambes qu'elle a ?
26:37 Elle faisait l'écart des jambes, je ne sais pas à quel âge elle a.
26:41 Elle non plus.
26:42 220 ans et elle ouvre, elle monte la jambe jusqu'à l'oreille.
26:46 C'est pas possible, ça va pas du tout.
26:47 Je l'embrasse ici.
26:48 220 ans, peut-être 218, soyons raisonnables.
26:51 Il se trouve qu'au fil des semaines,
26:53 vous avez... Est-ce que vous étiez le favori parce que vous avez gagné à la fin ?
26:57 Je ne sais pas si j'étais le favori.
26:59 En tout cas, moi j'ai fait ce que j'avais envie de faire,
27:02 que c'était danser.
27:04 Et j'avais envie d'arriver jusqu'à la fin.
27:06 J'avais envie de danser chaque samedi soir.
27:10 Et je pense que c'est ça que les gens ont ressenti.
27:13 Mon amour pour la danse.
27:15 Et en vrai, je suis comme ça à chaque fois que je fais un projet.
27:19 Je me donne au 100 %.
27:21 Je ne sais pas faire autrement.
27:23 Mais mon répétition, je suis au 100 %.
27:25 Je ne peux pas. Je ne peux pas m'en empêcher.
27:27 Depuis, vous avez été juré dans une autre émission de danse,
27:30 qui s'appelle "Star Maker".
27:31 Tout à fait.
27:32 Non, celle-là, c'était une émission de chant.
27:35 Mais j'ai fait aussi des danseurs en Belgique,
27:39 il y a deux ans, la première saison.
27:42 Et j'étais un genre de jury coach.
27:45 C'est vrai, on vous nomme beaucoup comme juré maintenant,
27:48 Miss France, l'Eurovision.
27:50 J'ai fait la Miss France en 2017.
27:52 J'ai fait Eurovision deux années.
27:54 J'ai fait danseur, j'ai fait Star Maker.
27:57 Il manque une appel pour faire le jury de danse avec les stars.
28:01 Ce n'est pas possible.
28:02 Vous parlez de ce premier album.
28:05 Il est sorti effectivement, peu après "Dance avec les stars".
28:08 Et il y avait une chanson qui s'appelait "C'était hier".
28:10 C'était hier, on prenait les routes à l'envers.
28:15 C'était hier, on s'aimait tout le temps.
28:20 C'était l'hiver, on caillait sous le réveil.
28:24 Comment est né cet album ?
28:25 Parce que vous avez fait un album en Espagne qui avait correctement marché.
28:28 Oui, en Espagne, j'en avais fait deux.
28:30 J'avais fait "Le secret de ma mère"
28:32 et "Sobre los tejados de Paris",
28:34 que ça veut dire "Sur les toits de Paris".
28:36 Je finis à Paris quand je suis arrivé.
28:39 Cet album est né d'une envie de continuer avec la chanson.
28:47 Il est né aussi d'une rencontre avec Nazim Khaled,
28:52 qui est devenu un ami très fidèle,
28:55 qui participe aussi à mon dernier album "Enamorado".
28:59 Il est né comme ça, il est né tous les dimanches.
29:02 Chaque dimanche, on se voyait, on enregistrait des chansons,
29:05 on choisissait, on voyait lesquelles m'allaient mieux à la voix.
29:09 Donc ça a été une construction très intéressante.
29:13 Il y avait aussi "Je n'aime que toi" qui a été un succès.
29:16 Vous pensiez avoir un tel succès avec les chansons ?
29:19 Non, mais quand vous dites ça, vous me rendez timide.
29:27 Quand vous arrivez avec le cinéma,
29:30 la chanson en général, c'est incompatible avec le cinéma ou la télévision.
29:34 Oui, surtout parce que je trouve que dans l'imaginaire,
29:39 surtout les radios, il y a beaucoup de gens
29:42 qui ont une image des comédiens comme si on ne pouvait pas chanter,
29:47 comme si c'était incompatible.
29:49 Et je pense que ce n'est pas vrai.
29:52 Et en plus, parfois c'est même, je ne voudrais pas dire idiot,
29:59 mais c'est con de ne pas lui donner l'importance à l'oeuvre d'art,
30:07 que c'est la chanson, et ne pas passer en radio une bonne chanson
30:12 parce que c'est un comédien qui la chante.
30:14 Je trouve que c'est bête.
30:17 Et puis il y a d'autres comédiens qui ont commencé par la chanson.
30:20 Jean Gabin, il était...
30:21 Il y a Bruel aussi qui chante,
30:23 il y a Vanessa Paradis qui fait du cinéma, qui chante,
30:27 il y a Francine Atra qui joue, qui chante,
30:30 on est beaucoup.
30:32 - Vous n'avez pas pris de cours de chant finalement ?
30:34 - J'en ai pris beaucoup.
30:35 - En Espagne ?
30:36 - J'en ai pris beaucoup en Espagne, à l'école d'interprétation,
30:39 après, ici en France aussi j'en prends.
30:42 Ben oui.
30:43 Moi je suis très conscient que pour faire de belles choses,
30:52 il faut travailler.
30:53 Il n'y a rien qui est...
30:54 Pardon, je vais vous couper.
30:55 Il n'y a rien qui est offert.
30:58 Il n'y a rien qui est fait comme un cadeau.
31:00 Il faut toujours travailler.
31:02 - Et quand on voit les critiques de ce premier album,
31:04 on vous compare à Julio Iglesias,
31:06 on dit c'est le nouveau Julio Iglesias.
31:08 - Oui, parce que les deux,
31:10 j'aimerais bien avoir une carrière comme lui,
31:12 et sur tous ses comptes bancaires.
31:16 Et sa vie.
31:17 Mais c'est vrai qu'on chante tous les deux à l'amour,
31:21 et on est tous les deux espagnols,
31:24 mais lui, il a une carrière énorme.
31:27 - Une chose étonnante,
31:29 quand il a écrit ses souvenirs en 70,
31:32 on lui a demandé de lire au micro ses souvenirs pour un feuilleton,
31:36 donc tout le monde est allé en Espagne, sur son île, partout,
31:39 et on s'est aperçu qu'il ne savait pas lire en français.
31:42 Il parle en français,
31:43 il n'a jamais su lire en français.
31:45 - C'est possible.
31:46 Et vous avez une chose de plus,
31:48 lui il était footballeur,
31:50 et il s'est blessé,
31:52 il a dû arrêter sa carrière de footballeur,
31:54 et on lui a proposé de s'inscrire à un concours de chant,
31:59 comme si c'était Saint-Rémy, en Espagne.
32:02 Et ce festival, il était fait à côté de ma ville,
32:06 à Benidorm, à 7 km de ma ville.
32:08 - C'est extraordinaire.
32:10 - Oui, c'est extraordinaire.
32:11 - Alors, vous avez, dans la folie de cet album,
32:13 fait des tournées de showcase,
32:15 ce qui n'est pas courant, ça aussi.
32:17 - Non, mais la musique,
32:19 elle a toujours été pour moi bénéfique.
32:22 Elle a toujours été quelque chose qui m'a fait du bien,
32:26 qui m'a sauvé.
32:28 Et j'avais très envie d'aller avec cet album
32:31 à la rencontre du public,
32:33 mais à la rencontre du public d'après.
32:37 Pas avec de la lumière,
32:40 pas avec un quatrième mur
32:43 qui sépare la scène du public,
32:45 mais être comme dans une table ronde
32:48 et chanter les gens intimement, personnellement.
32:52 Je trouve que c'était intéressant.
32:55 - Alors, ce premier album a marché,
32:57 mais le second, ça a été étonnant
32:58 parce que ce sont des reprises, dont celle-ci.
33:12 - Chanson de 1974 qui a été créée par Jeannette,
33:15 qui n'a pas eu de succès au début,
33:17 et c'est parce qu'il y a eu Kiriakou Erbos
33:19 que cette chanson est devenue mythique.
33:20 - Oui, tout à fait.
33:22 - Vous avez vu ce film ?
33:23 - Oui, bien sûr.
33:25 Et d'ailleurs, il y a un mois et demi,
33:28 je suis en train de faire un showcase,
33:31 ça a été en Belgique,
33:33 et il y a quelqu'un qui m'a offert
33:35 les 45 tours de Kiriakou Erbos.
33:39 De 1974.
33:42 Donc je l'ai chez moi, je suis chanceux.
33:47 - Pourquoi avoir fait un album de reprises,
33:50 alors que vous aviez fait un premier album
33:52 de chansons très personnel ?
33:54 - Parce que je trouve que dans la musique,
33:57 il y a toujours quelque chose qui nous parle,
33:59 que c'est la nostalgie.
34:01 Et j'avais envie de faire un album
34:03 de chansons très personnelles.
34:05 - C'est ça.
34:06 - Parce que c'est la nostalgie.
34:08 Et j'avais envie aussi de chanter les chansons
34:12 avec lesquelles j'ai appris le français.
34:14 J'avais envie de les chanter aussi.
34:16 J'avais envie de rendre ça au public,
34:19 de dire voilà, c'est avec ces chansons
34:21 que j'ai appris le français,
34:22 maintenant c'est moi qui les chante,
34:24 même si c'est pas avec un français parfait.
34:26 - Et finalement cet album a touché un large public.
34:29 - A touché un large public,
34:30 et on a fait beaucoup de ventes.
34:32 - Et surtout plusieurs générations,
34:34 les anciens et les jeunes aussi.
34:36 - Oui, et surtout une version ensoleillée
34:39 comme celle qu'on vient d'écouter de Paul Ketevas,
34:41 parce qu'à la base c'est une chanson
34:44 où quelqu'un est en train de dire à quelqu'un d'autre
34:47 "Ah non mais pourquoi tu t'en vas,
34:48 c'est pas possible, je vais devoir attendre ici
34:50 sous le réverbère que tu reviennes".
34:52 Et c'est une chanson triste,
34:54 mais je trouve que la force aussi de la musique
34:57 et de l'esthème que j'entame,
34:59 et que je pense qu'avec ce troisième album
35:02 "Enamorado" je fidélise,
35:05 c'est ce mélange, ce contraste
35:08 entre des rythmes chaloupés
35:12 et du battement du cœur
35:14 avec des paroles un peu tristes et mélancoliques.
35:17 Ce mélange de la joie et de la tristesse,
35:20 je la trouve très intéressante.
35:21 - Ben justement cet album, on va l'évoquer
35:23 à travers la date de sa sortie, le 12 avril 2024.
35:26 A tout de suite sur Sud Radio, avec Agustin Galliana.
35:30 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
35:33 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Agustin Galliana.
35:36 Nous avons évoqué vos débuts en Espagne,
35:38 votre arrivée en France, "Clem",
35:40 votre premier album, et le 12 avril 2024,
35:43 un nouvel album, "Enamorado",
35:45 qui est le titre de l'une des chansons de cet album.
35:48 - Enamorado, je me perds sous ta peau,
35:52 tout est chaos, le cœur applaudit au bon.
35:56 Enamorado, ton amour est dorado,
36:00 tout est plus beau.
36:02 Enamorado.
36:04 - L'amour du métier et de la vie,
36:06 c'est ce qui symbolise cette chanson ?
36:08 - C'est l'amour, oui, de la vie.
36:12 En fait, c'est un album...
36:13 "Enamorado", c'est un album
36:16 que je pourrais dire d'un nouveau latin lover.
36:20 Parce que comme on me dit ça tout le temps,
36:22 je pense que je suis en train de renventer ce concept.
36:25 Parce qu'aujourd'hui, les latin lovers,
36:27 on ne chante plus qu'aux femmes,
36:29 ou qu'à l'amour de couple.
36:31 Je pense qu'aujourd'hui, il faut chanter à l'amour
36:33 avec un grand A.
36:35 À l'amour heureux, à l'amour propre,
36:38 à l'amour pour la terre qui m'a vu naître et grandir,
36:41 l'amour à la famille, l'amour au public,
36:44 la nostalgie des amours passés.
36:47 Je pense qu'il y a beaucoup d'auteurs
36:50 qui chantent à l'amour.
36:52 Mais c'est comme si...
36:54 Et je dis toujours que je chante à l'amour heureux
36:56 parce que j'ai...
36:58 Je mets ce côté ensoleillé,
37:00 ce côté rythmé que je trouve
37:02 que ça fait tellement de bien.
37:04 On ne peut pas chanter tout le temps
37:06 à la peine d'amour.
37:07 Il faut chanter aussi...
37:09 Voilà.
37:11 Pour être heureux, voilà.
37:13 - Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire cet album ?
37:15 - Qu'est-ce que ça m'a donné envie ?
37:17 - Est-ce que c'est ça, justement,
37:18 cette envie de chanter à l'amour heureux ?
37:20 - Oui, c'est ça.
37:23 Et de l'autre côté, ça faisait 4 ans
37:25 que l'album précédent était sorti.
37:28 Et du coup, j'ai fait un travail de construction
37:32 de 3 ans et demi, presque 4 ans,
37:35 d'écouter des chansons,
37:37 d'aller à la recherche d'amis
37:39 que j'aime beaucoup
37:41 pour leur demander
37:43 s'ils avaient envie d'écrire pour moi.
37:45 Et du coup, voilà.
37:47 - Il y a Nazim, il y a M.Madame,
37:49 d'autres gens qui n'avaient jamais travaillé avec vous.
37:51 - Non.
37:52 Il y a, comme vous dites,
37:54 il y a Mme Messieux,
37:56 il y a Nazim Khaled,
37:57 il y a John Mamman,
37:58 qui est un auteur, compositeur,
38:01 producteur israélien magnifique.
38:04 Et aussi, il y a...
38:08 Il y a...
38:10 Comment est-ce qu'il s'appelle ?
38:12 - Corson.
38:13 - Corson, Alain Corson,
38:14 Sacha, qui a écrit "Enamorado".
38:16 Il y a aussi Mark Gweld,
38:18 qui est un très très bon ami,
38:19 qui a écrit "Quand on est loin".
38:21 C'est une chanson qu'on a commencé à écrire
38:22 pendant le confinement,
38:23 parce que je trouvais que la chaleur du public
38:26 me manquait.
38:28 Et voilà.
38:30 Sylvain Dutu aussi,
38:32 qui a écrit "Le premier geste",
38:34 un super titre.
38:36 - Le problème, c'était de trouver du temps
38:38 pour faire cet album ?
38:39 - Tout à fait, parce que j'étais sur le tournage
38:42 de la série quotidienne "Ici tout commence".
38:44 - Ça a duré trois ans, ça ?
38:46 - Ça a duré trois ans et demi, même.
38:48 Et ça a été pendant tout ce période
38:51 que j'ai construit l'album.
38:53 - Vous avez arrêté "Ici tout commence"
38:54 au désespoir des fans ?
38:55 - Oui, tout à fait.
38:57 - Pourquoi ? Vous n'avez plus envie, ça suffisait ?
38:59 - Non, parce que je trouve que...
39:01 Voilà, j'ai fait trois ans et demi,
39:03 ce personnage.
39:04 J'avais envie...
39:06 Je suis un artiste très inquiet,
39:08 j'ai envie de diversifier,
39:09 j'ai envie de jouer à autre chose,
39:10 j'ai envie d'évoluer dans ma carrière.
39:12 J'avais aussi besoin de temps
39:14 pour me consacrer à venir ici,
39:16 parler de l'album,
39:18 et faire toutes les autres émissions,
39:19 de la promo,
39:20 pour que les gens puissent
39:23 écouter mes chansons.
39:25 Et du coup, ça demande beaucoup de temps.
39:27 Et vraiment, une quotidienne,
39:30 c'est un engagement que je ne pouvais pas tenir
39:33 avec un album,
39:34 avec la solidarité d'un album.
39:35 - C'est tout à votre honneur, vous êtes honnête,
39:37 et justement, une des chansons de votre album
39:39 s'appelle "Honnêtement".
39:40 - "Honnêtement".
40:00 - Là aussi, est-ce que c'est autobiographique ?
40:03 - Ça, c'est une chanson écrite par Corson,
40:07 et Thierry Dicarra,
40:09 qui est le réalisateur de l'album.
40:11 Et il y a beaucoup, beaucoup de choses de moi,
40:13 parce que c'est vrai que je suis quelqu'un
40:16 que, comme je vous ai dit avant,
40:18 je suis à fond quand je fais un projet,
40:20 et je le fais avec tout mon cœur.
40:22 Et j'accepte les endommagements
40:27 et les conséquences
40:28 de faire les choses avec le cœur,
40:30 mais au moins, je suis toujours fier
40:33 d'avoir suivi mon instinct,
40:34 et comme je dis,
40:35 et si je me plante, tant pis.
40:37 Mais honnêtement.
40:38 - Vous vous êtes planté plusieurs fois, ça a marché.
40:40 - Beaucoup de fois,
40:41 et j'espère encore me planter,
40:42 parce que c'est grâce à ça qu'on grandit
40:44 et qu'on trouve de belles choses.
40:45 - Et vous vous évoquez aussi en filigrame votre mère,
40:48 car je crois que vous êtes l'enfant du miracle.
40:50 - Oui, tout à fait.
40:52 Je ne sais pas si je suis l'enfant du miracle,
40:54 mais c'est vrai que je suis arrivé,
40:56 j'imagine qu'elle avait très peur,
40:58 mais je suis arrivé après la mort,
41:00 le décès d'un bébé.
41:02 Donc oui, je suis arrivé pour faire beaucoup de bien à la famille.
41:05 - C'était une fille au départ.
41:07 - Oui, tout à fait.
41:08 - Donc là maintenant, elle doit être fière de vous.
41:10 - Qui est ma mère ?
41:11 Très très fière.
41:12 Très très fière.
41:13 Imaginez-vous, mon père aussi,
41:15 il est parti déjà il y a six ans,
41:18 mais il est parti l'année que j'ai gagné
41:22 "Danse avec les stars",
41:23 que j'ai sorti mon premier album,
41:24 et du coup il était porteur de français,
41:26 il était venu en France plein plein de fois.
41:29 Donc voir que son garçon,
41:31 qui s'appelle comme lui,
41:32 réussit en France,
41:33 j'imagine que pour lui...
41:35 Il me l'a dit très peu,
41:36 mais quand je suis arrivé à l'hôpital,
41:38 les derniers jours qu'il était là,
41:42 il m'a dit...
41:44 Il y avait une enfermière qui me disait
41:45 "Ah mais votre papa, il n'arrête pas de parler de vous."
41:48 - C'est la moindre des choses.
41:50 Il y a cet album aussi,
41:51 plein de souvenirs du passé,
41:53 avec notamment cette chanson,
41:54 "Notre café préféré".
41:56 Voilà pourquoi j'aime retourner
41:59 Dans notre café préféré
42:02 Y'a des souvenirs de toi
42:04 Comme des petits sucres dispersés
42:07 Dans notre café préféré
42:09 On me dit que tu n'as pas changé
42:12 - Là, "Le café préféré",
42:13 c'est un souvenir authentique de l'Espagne.
42:16 - C'est...
42:17 En fait, au début,
42:18 "Notre café préféré",
42:19 c'était un endroit imaginaire.
42:21 C'est une chanson que j'ai écrite avec Serge Hubré
42:24 en 2014.
42:26 Et...
42:28 J'ai beaucoup de chansons que j'ai écrites
42:30 dans un tiroir,
42:31 que parfois je sors comme ça.
42:33 Et quand on a construit cet album,
42:34 j'avais envie de ressortir
42:36 une ou deux chansons
42:38 écrites par moi-même.
42:40 Mais, mon français, il n'est pas parfait.
42:42 Donc, mon français, en 2014,
42:44 ça faisait que trois ans que j'étais en France,
42:46 mon français, il était très limité.
42:48 Et du coup, j'ai pris le texte
42:50 de ce titre, "Notre café préféré".
42:52 Je suis allé voir mon ami Nazim Khaled
42:54 et on a refait le titre.
42:56 - Il se trouve que le café, je crois,
42:58 c'est important en Espagne.
42:59 La pause café fait partie des traditions espagnoles.
43:01 Mais on dit aussi que le café espagnol est mauvais.
43:04 - Très mauvais.
43:05 Très mauvais.
43:06 - Mais ils en boivent quand même.
43:08 - Moi, je ne suis pas très café.
43:10 En Espagne, je n'en bois pas beaucoup.
43:12 Mais ce week-end, j'étais en Hollande
43:14 et ils font un café superbe.
43:16 - Et en Italie aussi.
43:17 - En Italie.
43:18 - Et justement, dans votre album...
43:19 - J'étais pas en Italie ce week-end.
43:21 - Vous avez repris une chanson italienne
43:24 de Classics, c'est "Ti amo".
43:26 (musique)
43:41 - Chanson mythique d'Uberto Tosi.
43:44 Et pour fêter les 40 ans,
43:46 il a publié une version anglaise,
43:48 et il a fait une vidéo sur cette chanson.
43:50 - Ah mais génial.
43:51 - Pourquoi cette reprise ?
43:53 - Cette reprise, pour moi,
43:55 elle représente l'amour.
43:57 Ça me rappelle mes années
43:59 pendant l'adolescence,
44:01 parce que je l'écoutais beaucoup en Espagne
44:03 et chanté par un chanteur hispano-italien
44:06 qui s'appelle Sergio Dalma.
44:08 Et c'est lui qui l'a popularisé en Espagne.
44:11 Et je trouvais que dans l'amour,
44:14 il faut toujours un peu de nostalgie,
44:17 comme je l'ai dit avant.
44:18 Et pour moi, cette chanson représentait ça.
44:20 Elle représentait l'amour et la nostalgie.
44:22 C'est pour ça que je voulais la mettre dans l'album.
44:24 - Et cette chanson, d'ailleurs,
44:25 symbolise aussi l'amour dans certains films.
44:27 Il y a un ralenti.
44:28 C'est arrivé dans "Les nouveaux monstres",
44:30 "Mission Cléopâtre", "La vérité si je m'en troie",
44:32 "La casa del papel".
44:33 A chaque fois, on entend cette chanson.
44:35 - C'est un gold.
44:37 C'est une chanson
44:39 qu'on ne s'enlâche jamais de l'écouter.
44:42 Tu peux la chanter avec la version que tu fasses,
44:44 même si tu la fais en rap, ça va marcher.
44:46 Vous dites aussi que le français, c'est la langue de l'amour.
44:48 - Oui.
44:49 Pour moi, oui.
44:50 - Pourquoi ?
44:51 - Parce que je trouve que
44:53 déjà, le mot "amour",
44:56 ça te ramène quelque chose.
44:59 Pour nous, les Espagnols,
45:01 la langue de l'amour, c'est le français.
45:03 - Oui ? - Oui.
45:04 - Et en même temps ?
45:05 - Parce que c'est beau à écouter.
45:07 Il y a toujours quelque chose d'essentiel, d'élégant.
45:11 Il y a quelque chose de charnel aussi.
45:15 C'est une langue qui te caresse la gorge.
45:18 Voilà.
45:20 Mais c'est pour nous, les Espagnols.
45:22 Pour vous, la langue de l'amour, c'est laquelle ?
45:24 - C'est le français.
45:25 - C'est le français aussi.
45:26 - On est chauvin jusqu'au bout.
45:27 - Oui, on va pas...
45:28 - Mais il y a une chose qui me frappe aussi, Agustin Galliana,
45:31 c'est que la presse "people" parle de vous,
45:33 mais beaucoup, avec l'histoire d'amour.
45:35 C'est l'amour qui les intéresse ?
45:37 - Oui, oui.
45:38 - Vous vous pointez au jeu.
45:39 - C'est l'amour et les enfants.
45:40 À chaque fois que j'ai un rôle, ils ont des enfants.
45:42 Et à chaque fois que j'y vais à un événement,
45:45 on m'écolle une copine.
45:47 Maintenant, je vais commencer à aller avec des copains,
45:49 voir s'ils disent quelque chose, ou avec des chiens.
45:51 Voir s'ils osent dire quelque chose.
45:53 - Avec des chiens ?
45:54 Non, vous êtes pas cabou du tout.
45:56 - Non, pas du tout.
45:57 Non, mais c'est vrai que la dernière histoire qui m'a collé,
46:00 ça a été, je suis allé au Roland-Garros
46:03 avec une collègue de travail.
46:06 On a travaillé trois ans et demi ensemble dans la série quotidienne.
46:09 On était en couple dans la série.
46:11 Et c'est vrai qu'on est devenus de très bons amis.
46:15 Et du coup, on est allés ensemble à Roland-Garros.
46:17 Et voilà, aussi complices sur la terre battue.
46:22 Voilà.
46:23 Ils ont très envie d'écoller des histoires d'amour,
46:26 même si elles ne sont pas vraies.
46:27 - Écoutez, si il n'y a que la terre de battue, ça va encore.
46:30 Alors, une autre chanson de l'album aussi,
46:33 qui évoque votre nostalgie d'Espagne, "Quand on est loin".
46:36 - Quand on est loin, on retient ce qu'on peut,
46:38 mais le passé s'éteint à petit feu.
46:41 Il ne laisse rien, rien, rien, que des larmes qui traînent.
46:46 - Elle est belle cette chanson.
46:47 - Quand on est loin, on a le connu.
46:49 On est comme un gamin qui s'est trompé de rue.
46:52 Quand on est loin, loin, loin, loin de ce nœud.
46:55 - Parfois, on me dit, mais comment tu oses dire que ta chanson, elle semble belle ?
47:00 Mais évidemment, c'est mes bébés.
47:03 - Bien sûr.
47:04 - Quand on a des enfants, qu'est-ce que tu dis de tes enfants ?
47:06 - Qu'ils sont aussi beaux.
47:07 - Oui, mais évidemment, je ne peux pas dire autre chose.
47:10 Et en plus, j'ai mis à l'honneur le travail, dans ce cas-là,
47:13 c'est Mark Gweld qui a écrit ce titre magnifique,
47:17 qui parle de ma terre, mais qui parle aussi surtout de l'amour au public.
47:21 De comment, je sais que les paroles, elles peuvent nous faire, nous tromper,
47:29 mais non, vous voyez, ça parle aussi de l'amour au public, ce titre.
47:33 - Et vous avez la nostalgie de l'Espagne, de votre Espagne ?
47:36 - Beaucoup, surtout de la météo.
47:38 - Ah oui ?
47:39 - Ah oui, ça me manque énormément, le soleil.
47:41 Le soleil, ça me manque beaucoup.
47:43 - Et vous n'avez pas le temps de retourner ?
47:44 - Oui, là, je reviens plus souvent.
47:47 Parce que ma maman, elle est plus âgée, ma nièce est en train de grandir,
47:51 donc j'ai envie de profiter aussi des moments en famille.
47:55 Et voilà, donc j'essaye de chaque mois et demi, chaque deux mois,
47:59 d'aller trois, quatre, cinq jours.
48:02 - En tout cas, quand on voit votre parcours en dix ans,
48:04 il n'y a pas beaucoup, même de Français,
48:06 qui ont réussi à être comédien, chanteur et danseur à Agustin Galliola.
48:09 Vous mesurez le parcours que vous avez fait ?
48:12 - Moi, je ne me rends pas compte.
48:13 Je suis tellement reconnaissant de tout ce qui m'est arrivé,
48:15 de tout ce qui m'arrive, que oui, parfois on normalise.
48:20 Avec mon manager, qui est un très bon ami à moi,
48:24 voilà, on nous a dit ça, "T'as gagné ça ?"
48:28 "Ah bah oui, très bien, très bien, continuons."
48:30 Mais après, j'arrive chez moi et je l'appelle, je lui dis,
48:33 "Mais tu t'es rendu compte de ce qu'on a réussi à faire ?
48:36 Tu te rends compte ?"
48:37 En fait, on normalise parce qu'on est dans le métier,
48:40 on avance chaque jour et voilà, et aujourd'hui c'est ça,
48:44 mais nous on est déjà d'ici un an et demi.
48:47 La présence, entre guillemets, c'est le passé.
48:51 Vous voyez ce que je veux dire ou pas ?
48:53 Mais c'est important de savoir la valeur des choses.
48:57 Tout ce que ça m'a coûté, tous les sacrifices,
49:01 les heures de vol, les heures de travail, d'efforts,
49:04 mais je suis très content.
49:06 Parce que dans ce métier artistique, on fait jamais ce qu'on veut.
49:10 On fait ce qu'on nous laisse faire.
49:12 - Oui, et ce qu'on peut quelquefois.
49:14 - Oui, mais je suis très connaissant que la France m'a permis de faire tout ça.
49:19 - Et ça ne fait que commencer, il y a cet album "Enuméros d'eau"
49:22 et puis il y a tous les autres rôles qu'on attend,
49:24 et vous reviendrez sans problème en parler dans l'excès d'une vie.
49:26 - J'espère bien, parce que j'ai passé un très bon moment avec vous.
49:29 - Merci Augustin Degalediana et à bientôt.
49:31 - Merci.
49:32 - Les clés d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
49:34 On se retrouve bientôt.
49:35 Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.