SMART PATRIMOINE - Emission du mardi 11 juin

  • il y a 4 mois
Mardi 11 juin 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Yohann Derbyshire (Responsable des investissements, Carat Capital) , Yves Desjardins (Directeur général, Schroders) , Xavier Anthonioz (Président du Directoire, 123 IM) et Emmanuelle Assouan (Directrice générale de la stabilité financière et des opérations, Banque de France)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine.
00:10 Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles,
00:14 mais l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine.
00:20 Au sommaire de cette édition, nous commencerons tout d'abord avec l'écho des cryptos,
00:24 le rendez-vous dédié aux cryptomonnaies, aux cryptoactifs de Smart Patrimoine.
00:27 Nous vous proposons de retrouver l'interview d'Emmanuel Assoy, en directrice générale de la stabilité financière et des opérations au sein de la Banque de France,
00:33 qui présentait sur ce plateau il y a quelques jours les projets de tokenisation menés par la Banque de France.
00:38 Nous enchaînerons ensuite avec Enjeux Patrimoine, où nous tenterons de donner toutes les clés aux investisseurs particuliers pour investir dans le non-coté.
00:47 Et pour cela, nous aurons le plaisir de recevoir Xavier Antonio, président d'Ardeutroim, mais aussi Yves Desjardins, directeur général en France de Schroder's.
00:55 Et puis enfin, dans la troisième partie de l'émission, dans l'œil du CGP, nous retrouverons Johan Derbyshire,
01:01 associé et responsable des investissements chez Caracapital, pour nous regarder ensemble où placer sa trésorerie d'entreprise.
01:08 Et c'est parti pour l'écho des cryptos, le rendez-vous dédié aux cryptomonnaies, aux cryptoactifs de Smart Patrimoine.
01:17 Nous vous proposons de retrouver l'interview que donnait Emmanuel Assoy il y a quelques jours à Pauline Grattel sur ce plateau.
01:23 Emmanuel Assoy, qui est directrice générale de la Stabilité Financière et des Opérations au sein de la Banque de France.
01:29 Elle revenait sur les projets de tokenisation menés par la Banque de France.
01:33 Le projet autour de la BRI que vous mentionnez est sept banques centrales qui représentent sept zones monétaires différentes.
01:43 Cette zone monétaire, c'est l'euro, la Banque de France qui représente l'eurosystème, le concert des banques centrales de la zone euro.
01:51 Du côté de l'Europe, il y a aussi la livre sterlin, mais aussi le franc suisse.
01:56 On a du côté des Amériques, on a le peso mexicain et le dollar américain.
02:00 Et du côté Asie, on a le won coréen et le yen japonais.
02:06 Et on s'est toutes mise ensemble en associant, et ça va venir dans une phase ultérieure, des acteurs du secteur privé, des banques,
02:14 pour essayer d'améliorer via la tokenisation, en utilisant la tokenisation de notre système monétaire international.
02:20 Ce qu'on veut faire, très concrètement, c'est un système, une plateforme unique, partagée entre nous tous, de paiements,
02:29 avec ces sept devises différentes, ce qui n'a jamais été fait,
02:35 pour s'échanger des paiements, aussi bien sous forme de monnaie de banque centrale que de monnaie de banque commerciale.
02:45 Et un des aspects innovateurs, en plus du fait que ce soit une plateforme partagée,
02:51 c'est qu'on utiliserait pour cette plateforme, ce système, la blockchain, un registre distribué,
02:56 et que pour la représentation de la monnaie, on utiliserait des tokens, des jetons,
03:02 qui emportent beaucoup d'informations, plus que ce qu'on a l'habitude de faire.
03:06 Et ça, c'est permis par la technologie blockchain et tout ce qui est smart contract.
03:13 - Et pourquoi cette idée ? Est-ce que c'était pour pallier un problème déjà existant, Emmanuel Assoy ?
03:19 - Alors, la réalité, la tokenisation, on regarde depuis longtemps.
03:24 On est obligé de le regarder parce que, pour notre mission de stabilité monétaire, de stabilité financière,
03:30 ça se développe, il faut voir, s'assurer qu'on régule correctement, pour qu'il n'y ait pas de contradiction avec notre mission.
03:39 Et puis, on est des banques centrales, on a beaucoup, beaucoup d'opérations et de différents systèmes,
03:45 et on regarde toujours les nouvelles technologies pour savoir si elles ne sont pas à même d'améliorer nos processus.
03:53 Et en fait, on a un problème avec les systèmes, avec les paiements transfrontières, qui sont aussi transdevise,
04:00 c'est qu'ils sont beaucoup plus lents, beaucoup plus coûteux, beaucoup plus inaccessibles que les paiements domestiques,
04:06 et c'est souvent très peu proportionné.
04:09 Donc c'est un sujet qui est bien identifié, notamment dans l'enceinte du G20, une enceinte globale au niveau international,
04:16 qui s'est fixé un certain nombre d'objectifs pour améliorer la rapidité et l'efficacité sur ces paiements internationaux.
04:25 D'ici 2027, l'objectif, c'est de s'assurer que 75% des paiements transfrontières puissent être faits en moins d'une heure,
04:33 et que le reste soit fait en moins d'une journée. On est très très loin du compte actuellement.
04:37 Oui, c'est ce que j'allais dire. On en est où actuellement à titre de comparaison ?
04:40 Alors, à titre de comparaison, c'est très différent d'un corridor à l'autre.
04:43 Entre Paris et New York, ça va beaucoup plus vite qu'entre l'Afrique du Sud et la Corée.
04:53 Les corridors sont plus ou moins complexes, mais il y a des corridors, des chemins,
04:58 qui peuvent prendre plusieurs jours, voire plus de dix jours. Et ça, on considère que c'est inacceptable.
05:05 Il y a une autre dimension qui est le coût. C'est s'assurer que les frais associés à ces paiements transfrontières
05:11 ne dépassent pas 1% du montant transféré. On est encore loin du compte.
05:16 Donc l'objectif, c'est d'ici 2027, d'arriver à ces objectifs.
05:20 Pour une entreprise qui fait un virement entre Paris et New York, a priori, ça devrait être très rapide, moins d'une heure.
05:27 Et pour des chemins un peu plus longs, mais un peu plus éloignés, on doit considérer que ce n'est pas moins d'une journée.
05:34 Un point important, c'est qu'on a une intuition, on la partage tous collectivement,
05:40 BRI, les sept banques centrales et les personnes qu'on mettra autour de la table du secteur privé sur ce projet Agora,
05:47 c'est que la technologie qui est en train de se développer, et qu'on connaît maintenant bien de la blockchain,
05:53 c'est un moyen vraisemblablement d'arriver à améliorer ces processus.
05:59 Donc vous disiez objectif 2027 pour le projet Agora, en attendant...
06:05 Pour les objectifs du G20, pour le projet Agora, c'est avant on espère.
06:10 Faire un prototype d'ici à peu près 2025. On est en 2024, donc c'est ambitieux.
06:15 C'est dans un an.
06:16 C'est dans un an, mais c'est un premier prototype pour se faire une idée, pour arriver à construire un consensus sur l'objet,
06:23 qu'est-ce qu'on veut en termes de besoin utilisateur, c'est pour ça qu'il y a le secteur privé qui doit être là autour de la table,
06:30 qu'est-ce qu'on a comme consensus en termes de technique, il y a plusieurs blockchains, il y a plusieurs façons de les accommoder.
06:37 Bien sûr.
06:38 Et puis il y a tout un enjeu associé au droit, aux aspects juridiques qui sont très importants,
06:43 d'autant plus important quand on a 7 zones monétaires très différentes qui ont l'habitude de réfléchir différemment sur ces sujets.
06:49 Donc je rectifie objectif plutôt 2025 pour le premier prototype.
06:54 Donc d'ici les prochains mois, quelles sont vos perspectives au sein de la Banque de France ?
07:01 Alors d'ici, on va continuer donc sur cette lancée Agora, qui concerne les paiements transfrontières.
07:08 Bien sûr.
07:09 Et puis depuis 2020 en fait, si on représente l'eurosystème, donc l'ensemble de l'euro au sein du projet Agora,
07:17 c'est parce que depuis 2020 on a pris beaucoup d'avance à la Banque de France.
07:22 On est particulièrement en première ligne sur la tokenisation de la finance.
07:27 On a mené 12 expérimentations sur ces sujets d'amélioration des processus de paiement transfrontière,
07:34 mais aussi de règlement d'actifs financiers, actions, obligations, fonds, via des systèmes de blockchain
07:41 et la mise en place d'une monnaie numérique de banque centrale de gros, qui est vraiment à l'origine du projet.
07:49 Au sein de l'eurosystème, on est dans une phase exploratoire sur savoir tester la monnaie numérique de banque centrale de gros
08:01 sous différentes formes possibles.
08:04 Et à l'issue de cette phase exploratoire que nous menons avec le marché, avec un certain nombre de candidats
08:10 qui se sont manifestés pour faire un certain nombre d'expérimentations, à l'issue de cette phase exploratoire
08:16 qui se terminera en 2025, on sera en mesure, grâce à Agora, grâce à cette phase exploratoire différente au sein de l'eurosystème,
08:26 de dire au sein de l'eurosystème s'il faut ou non lancer une monnaie numérique de banque centrale de gros
08:32 pour faciliter le règlement d'actifs et pour faciliter les paiements transfrontières vus depuis l'euro.
08:39 Voilà, donc c'était l'interview d'Emmanuel Assoyant, directrice générale de la Stabilité financière et des opérations
08:47 au sein de la Banque de France. Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
08:55 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine. Nous allons tenter de comprendre ensemble ce que veut dire investir
09:01 dans le non-coté lorsque l'on est investisseur particulier. Il est vrai que cette classe d'actifs est souvent mise en avant
09:08 par des gestionnaires de patrimoine en lien notamment avec une volonté d'aller chercher un petit peu plus de performance
09:14 et évidemment face à un risque un petit peu plus élevé. Mais que veut dire réellement pour un investisseur particulier
09:20 le fait d'investir en private equity ou en non-coté ? Nous avons le plaisir d'avoir deux experts du sujet sur le plateau
09:26 Smart Patrimoine pour en parler. Tout d'abord, nous avons le plaisir d'accueillir Xavier Antonios. Bonjour Xavier Antonios.
09:30 Bonjour monsieur.
09:31 Bienvenue sur le plateau Smart Patrimoine. Vous êtes le président de 123IM, société spécialisée dans le private equity.
09:38 Nous avons le plaisir d'accueillir également Yves Desjardins. Bonjour Yves Desjardins.
09:40 Bonjour.
09:41 Directeur général en France de Schroder's, pareil société spécialisée dans le non-coté. On va commencer avec vous Yves Desjardins.
09:47 Alors si je refais un peu tous les maillons de la chaîne, quand on est particulier et qu'on veut investir effectivement dans les différentes
09:54 classes d'actifs qui sont proposées, on peut aujourd'hui investir en private equity ou en tout cas dans le non-coté.
09:59 C'est d'ailleurs de plus en plus simple depuis la loi Pacte puisqu'on peut même investir au travers d'un contrat d'assurance vie
10:05 et ensuite on investit dans un fonds non-coté. Là déjà il y a une première sélection qui peut se faire, c'est entre la dette ou l'equity,
10:12 l'investissement en action directement.
10:14 Absolument. Je dirais même beaucoup plus loin, il y a eu la loi Pacte, il y a la loi Industrie verte qui a lieu aujourd'hui,
10:21 qui permet d'investir de façon directe ou au travers de fonds, ce qu'on appelle du fonds de fonds ou du co-investissement
10:28 dans des deals de private equity, ça c'est une première chose. Il y a une différence de frais sur les deux véhicules,
10:36 il y a une différence de diversification aussi. Et cette loi, on en parlera probablement plus tard, cette loi permet aussi maintenant
10:42 de façon beaucoup plus simple d'aller faire autre chose que du private equity, l'immobilier c'est historique, on pourra en reparler,
10:47 il y a quelques sujets en ce moment, et puis surtout de la dette privée, puisque en fait ce n'était pas le cas ou peu le cas jusqu'à présent.
10:54 Justement quand on parle de dette privée, en fait on parle d'investir en obligation émise par des sociétés non-cotées,
11:01 donc même fonctionnement qu'on peut retrouver sur les marchés cotés, sauf que là c'est des entreprises non-cotées.
11:05 Absolument, c'est la suite d'un mouvement de désintermédiation bancaire qui a commencé il y a une quinzaine d'années,
11:12 poussé par des problématiques réglementaires, des problématiques de bilan, et l'idée c'est exactement la même chose,
11:17 c'est le même travail, la différence c'est que l'information n'est pas publique, donc il y a un vrai devoir de vigilance quand on travaille
11:23 sur ce sujet là, mais l'idée générale, si on finance le développement ou la vie d'une entreprise au travers d'une dette,
11:30 cette dette n'est pas publique, n'est pas cotée, mais pour le reste c'est à peu près la même idée.
11:35 Xavier Antonios, on peut continuer avec vous, toujours sur ce sujet d'aide privée.
11:38 Pour bien comprendre ce dont on parle quand on parle de dette privée, j'ai envie de faire une comparaison avec l'investissement en equity.
11:44 On a coutume de dire que quand on investit en action en private equity, il faut investir sur 10-15 ans, c'est un investissement long terme.
11:51 Quand on investit en dette privée, il y a une date de fin qui est connue dès le départ quelque part ?
11:56 Il y a un contrat, en tout cas le contrat obligataire qui a une date d'échéance. En moyenne, chez nous, de 3ème pour revenir sur le groupe,
12:05 on fait de la dette privée, Yves l'a évoqué, depuis 2009-2010, la dernière crise financière, la crise des liquidités,
12:14 là les banques ont fermé le robinet et il y a eu besoin d'accompagner des entreprises solvables, des belles PME, des belles ETI françaises
12:21 qui avaient besoin de se développer, de faire des acquisitions. Donc nous, les contrats obligataires sont de l'ordre de 3-5 ans,
12:29 avec une maturité beaucoup plus courte qu'on peut avoir sur l'equity, même si sur l'equity, normalement, quand on rentre dans un dossier en equity,
12:37 on a une clause de rendez-vous qui est aussi prévue au terme des 5 ans. C'est plus mécanique, c'est plus contractuel dans le cadre de la dette obligataire
12:47 et c'est ce qui fait que ça a beaucoup plu aux investisseurs privés. On y reviendra tout à l'heure pour le marché naissant du private equity auprès des investisseurs privés.
12:55 Il faut faire attention à comment l'aborder. On l'aborde beaucoup par la performance, trop par la performance.
13:01 C'est peut-être pas la meilleure manière de l'aborder d'ailleurs, quelque part. Il faut regarder un petit peu dans quoi on investit.
13:06 C'est une très mauvaise chose d'accent. Et c'est un professionnel du private equity qui le dit.
13:10 Non, il faut arrêter de communiquer sur des performances qui font tourner la tête, des performances qui ne seront pas celles qui seront délivrées aux investisseurs privés.
13:16 Il faut arrêter de regarder dans le rétroviseur et encore une fois avec des méthodes de calcul notamment qui sont faites auprès des investisseurs institutionnels
13:25 qui n'ont pas du tout la même structure de frais, les mêmes mécanismes que les fonds que l'on propose aux particuliers.
13:30 Certains fonds institutionnels sont accessibles à des investisseurs privés avec au passage ce qu'on appelle un fideur, un fonds nourricier, une petite couche de frais
13:41 mais qui sont dans la même condition. Donc on aura peut-être là une performance qui va ressembler mais ça, ça ne reste qu'à des investisseurs très avertis.
13:48 Parce que rappelons effectivement que le private equity existe depuis de nombreuses années, qu'il était avant "réservé" à une clientèle institutionnelle
13:56 qui mettait des tickets d'entrée conséquents. Il s'ouvre de plus en plus au private equity. Mais ce que vous dites c'est que finalement,
14:00 quand on communique sur les performances globales du private equity, ce n'est pas forcément ce que les particuliers auront à la fin de l'année.
14:06 Non, alors attention, il y a particulier, particulier. Là aussi on mélange un peu tout. Il y a le particulier averti haut de gamme, qui connaît la classe d'actifs
14:15 et qui a la surface financière pour accepter un risque plus fort et accepter une durée de détention et une illiquidité importante.
14:22 Donc cet investisseur qui, quelque part, réagit comme un investisseur institutionnel, lui on va lui proposer ces fameux fonds institutionnels
14:30 qui étaient accessibles à partir de plusieurs millions d'euros et qui deviennent accessibles à partir de 100 000 euros.
14:35 Lui il aura accès donc il aura une performance à peu près similaire. Il va y avoir des appels de fonds, il va être dans les mêmes conditions.
14:41 En revanche, moi j'aimerais, quand on parle de démocratisation du private equity, qu'on ne parle pas de ces clients avertis qui sont vous, toi Yves et moi,
14:51 qui sont des clients patrimoniaux, qui sont les clients de nos partenaires CGPI, qui sont des cadres dirigeants, qui sont des professions libérales
14:59 et à qui elles n'ont pas ni l'éducation ni la surface financière pour mettre plusieurs tickets de 100 000 euros dans plusieurs fonds institutionnels.
15:07 Donc à qui on va construire des fonds adaptés en termes de risque, en termes de durée, en termes de liquidité et forcément si on tord un peu la matière,
15:16 on n'aura pas la même performance mais c'est transparent dans nos offres.
15:20 Yves Chaudière.
15:21 Yves, pardon, Déjardin, excusez-moi.
15:24 Pas encore.
15:25 Pas encore.
15:26 Plus sérieusement, ce point est très important. Je parlais tout à l'heure de la loi Industrie Verte, qui est rentrée en oeuvre,
15:33 qui a été votée le 24 octobre, l'an dernier qui sera en oeuvre ce 24 octobre. Elle ouvre totalement, et la réglementation LTIF aussi européenne,
15:41 ouvre totalement le spectre des possibles pour tout un chacun. Donc fait tomber le seuil de 100 000 euros, fait tomber la notion de client professionnel
15:50 sur option, donc les clients dont tu parlais Xavier. Et donc c'est vrai que tout le monde va pouvoir y aller. C'est pour ça qu'aujourd'hui c'est très important
15:57 de regarder comment les produits sont structurés. On parlait de dette il y a quelques minutes. Oui, la dette en fait, nous chez Schroder, on travaille
16:04 sur de la dette infra. Le produit n'est pas encore live pour les particuliers mais ça va venir.
16:07 Donc, dette qui vient financer des projets d'infrastructure.
16:09 Qui vient financer des projets d'infrastructure. On va financer la transition énergétique, on va financer la digitalisation, on va financer les transports,
16:15 on va financer ce qu'on appelle les équipements sociaux, donc les hôpitaux, les cliniques. Donc tous ces sujets-là. L'horizon est relativement court.
16:22 On est un peu plus long que sur le direct lending, sur le crédit. On va être sur du, suivant la structuration, on va être sur du 4-5 ans ou du 6-7 ans.
16:30 D'accord. Pour des produits de dette junior ou de dette hybride. C'est un effet important, c'est que la notion d'horizon n'est pas le même qu'en private equity.
16:39 Oui, il y a un contrat. Oui, on sait quand on va pouvoir récupérer son cash. Ce qui veut dire que dans une gestion patrimoniale, quand on va structurer son offre,
16:47 l'idée pour moi aujourd'hui, ce n'est pas de dire, il faut arrêter le private equity, il faut arrêter l'immobilier, il faut faire tout en dette infra.
16:51 Sûrement pas. L'idée c'est, comme on le fait sur des actifs cotés depuis la nuit des temps, dette et equity, l'approche demain va être la même sur le long côté.
17:01 D'accord. Donc il faut avoir cette approche de diversification, savoir, ok, j'ai ce cash de disponible, j'ai tel horizon devant moi, celui-ci, il peut être,
17:11 je suis assez, sur l'introduction et puis sur ce que disait Xavier, je suis assez parfois en désaccord sur la notion de plus de risque. Je ne suis pas convaincu qu'il y ait plus de risque
17:21 en private equity ou en dette privée, parce qu'à la fin, on finance des entreprises. Il y a une vraie notion de période de liquidité et d'illiquidité.
17:30 Donc à un moment donné, quand j'ai besoin de mon cash sur les marchés cotés, je rachète, c'est facile. Quand j'ai besoin de mon cash sur le long côté, eh ben...
17:37 Il y a illiquidité et il y a accepter de faire confiance sans avoir une information au quotidien sur les entreprises dans lesquelles c'est investi, aussi dans ton épargne particulier.
17:47 Je suis complètement d'accord dans l'absolu. La réalité, combien de clients se posent vraiment des questions au jour le jour, ou même trimestriellement,
17:56 sur ce qu'ils ont en portefeuille, sur les entreprises cotées à leur stock, soit les 40 ou le Nasdaq.
18:01 Ils vivent plus heureux. Quand ils ne savent pas, c'est facile. Il y a un aspect important, pardon, c'est la volatilité.
18:11 La volatilité est moins importante pour des notions de valorisation, évidemment, sur le long côté, ce qui fait qu'on va éviter d'avoir tendance à passer des ordres de souscription
18:22 ou d'un achat sur des mauvaises informations ou sur un mauvais sentiment. Le marché part à la cave, je vends. Ce n'est peut-être pas la meilleure idée.
18:29 Donc là, il y a moins de volatilité.
18:31 Xavier Antonios, quand on investit sur les marchés financiers, on voit des modes de temps en temps, des modes d'investissement.
18:36 Il y a eu l'hydrogène, aujourd'hui l'intelligence artificielle. Alors est-ce que c'est une nouvelle classe d'actifs ou une mode ? Effectivement, ce n'est pas le débat aujourd'hui.
18:43 Est-ce que dans le non-côté, on voit aussi comme ça des grandes tendances, des tendances de long terme, des méga tendances, comme on peut les appeler sur les marchés financiers ?
18:48 Alors oui, il y a des modes. Encore une fois, le marché du prêt à écouter, il l'a dit, il est déprofessionnel. Il est connu depuis une trentaine d'années.
18:57 Et c'est un métier qui est profond, qui est dense. On a les mêmes particularités qu'on a sur les marchés cotés.
19:04 C'est ce qu'on a évoqué. Il y a des gérants écoutis, il y a des gérants obligataires, il y a des gérants monétaires, quelque part sur des fonds Unitrans chez nous ou Dates Senior.
19:13 Il y a des gérants locaux, il y a des gérants internationaux, il y a des gérants émergents. Donc toute la profondeur et la richesse qu'on connaît dans l'industrie du côté, on l'a dans le non-côté.
19:22 Par contre, ce qui paraît nouveau, c'est que le particulier, en avançant, et les réseaux de distribution commencent à découvrir ce monde merveilleux et diversifié.
19:33 Donc, il fonctionne comme le reste. Il y a des tendances, il y a des gérants qui ne suivent pas les tendances, qui sont contre-cycliques.
19:39 Il y a beaucoup dans le capital risk, le venture. Là, c'est plus le domaine de la tendance avec l'IA, l'Internet, les FinTech, la santé.
19:49 On va chercher la prochaine pépite de demain.
19:51 La prochaine martingale, effectivement.
19:54 Après, dans nos métiers, plus de dettes. Oui, il y a des sujets économiques, sociologiques qui font que la transition énergétique, bien évidemment, tout le monde s'y intéresse depuis quelques années.
20:08 De plus en plus. Il y a des tendances de fond qui ne sont pas des sujets de mode.
20:13 Elles sont vraiment des tendances de fond. On l'a fait ensemble sur le tourisme, l'hôtellerie.
20:17 Quand il y a 10-15 ans, on a des parcs hôteliers qui sont vêtus par rapport à l'augmentation du trafic aérien, du tourisme dans le monde, etc.
20:24 Il faut mettre des moyens considérables pour investir. Il y a des tendances de fond comme l'immobilier en praline écoutie, où il y a un déficit de logement en France, en Europe.
20:31 Les sujets de fond, plus que des sujets de mode. Il y a quelques sujets de mode dans le capital risk.
20:36 Je fais attention, mais moins dans nos métiers. Mais il y en a.
20:40 En tout cas, il y a des tendances.
20:41 Il faut être diversifié.
20:42 On reste sur la même notion que sur le côté.
20:45 Oui, il y a des tendances. Oui, il y a des segments d'activité où on peut avoir envie, en tant que particulier, en tant qu'investisseur d'Institut d'ailleurs,
20:51 de mettre un peu plus l'emphase. Mais la réalité, c'est que la notion de base reste la diversification.
20:57 Je ne vais pas mettre tout en transition énergétique. Je ne vais pas mettre tout dans l'intelligence artificielle.
21:01 Ça veut dire qu'en tant que particulier, si je reviens vraiment en tant que particulier, je ne décide pas d'investir dans un fond de private equity dédié à la transition écologique.
21:08 Là même, il faut que je cherche des fonds diversifiés ou que je diversifie mes tickets sur plusieurs fonds.
21:13 J'aurais tendance à dire qu'il faudra diversifier ses tickets sur plusieurs fonds.
21:16 Mais ça, c'est intéressant de le rappeler, de le marteler. Le private equity n'est pas un actif de diversification en soi.
21:20 Il faut diversifier au sein même, finalement, de la case d'actifs.
21:23 C'est un actif financier non coté illiquide.
21:27 Tout le reste est valable. Tout ce qui est valable sur le côté est valable sur le non-côté.
21:32 Donc, comme je disais tout à l'heure, la diversification, les théories financières, Markowitz ou autre, c'est la diversification.
21:38 Il n'y a aucune raison de se dire que je mets tout sur le rouge et j'y vais.
21:43 – C'est très important ce que vous dites.
21:45 Et si on peut faire un peu contribuer à l'éducation des clients privés et des conseillers en gestion de patrimoine,
21:51 la recommandation c'est de passer par un conseiller en gestion de patrimoine
21:54 parce qu'il a un niveau d'information qui n'est pas le même et il est plus proche de la matière depuis plusieurs années.
21:59 – Bien sûr.
22:00 – Effectivement, moi aujourd'hui, ce que je vois sur le marché, quand je vois des gérants
22:05 ou des propositions de valeur faites par des établissements financiers sur un seul fond, une seule stratégie,
22:11 en disant qu'il faut tout mettre parce qu'il y a une petite diversification, c'est un risque trop fort.
22:16 Il faut faire attention en ce moment de ne pas se brûler les ailes.
22:20 On rentre dans cette démocratisation du prêt à été coûté, il ne faudrait pas, ce qui est arrivé sur d'autres lignes d'actifs,
22:25 que le particulier trop vite se brûle les ailes et qu'il soit déçu et que dans 3-4 ans,
22:32 quand les performances vont commencer à être visibles, il ne revienne plus jamais et soit déçu.
22:36 – C'est un point très très important sur la vigilance que le conseiller doit avoir,
22:43 que le client final doit avoir, mais la vigilance que nous, asset managers,
22:47 on doit avoir sur ce qu'on propose déjà ou ce qu'on va proposer.
22:50 Nous, l'idée, quand on travaille sur le produit de dette infra, qui n'est pas agréé,
22:53 on discute avec la MF, tout va bien, ça va avancer, c'est de dire,
22:57 les actifs qu'on aura dans le portefeuille seront exactement les mêmes,
23:01 mais exactement les mêmes que ceux qu'on met pour un client institutionnel.
23:05 La différence interviendra, Xavier en parlait tout à l'heure,
23:07 sur, c'est un produit sur lequel il faudra offrir quand même une certaine liquidité,
23:11 même si souvent c'est les assureurs dans les contrats d'assurance vie qui la feront, mais quand même.
23:15 Il y aura une position de cash, voire d'actifs liquides,
23:18 qui va venir un tout petit peu twister ou dénaturer le 100% actifs privés.
23:23 Dernière question, très rapidement, Xavier Antonios,
23:26 quand on entend ou quand on lit des performances sur le private equity
23:30 qui vont entre 10, 15 ou plus, qui vont jusqu'à 15%,
23:35 quand on est investisseur particulier, il faut regarder ça avec beaucoup d'attention,
23:39 il faut se dire que oui, ça peut être aussi, ça peut le concerner ou pas forcément ?
23:42 Oui, ça peut le concerner. Là aussi, j'attire l'attention sur le fait que,
23:47 pardon de me répéter, c'est une classe d'actifs qui est vaste, qui est profonde.
23:50 Donc dire que le private equity fait 15%, pardon, c'est pas…
23:54 Non, non, bien sûr, mais disons-le, ça ne veut rien dire.
23:57 Ça ne veut rien dire, dans la mesure où, si on reprend le private equity,
24:00 et quand je fais exprès de parler de private equity, parce que tout le monde,
24:02 un investisseur privé dans le private equity, il met dette privée, il met infras et il met equity.
24:07 Mais il y a des stratégies qui sont extrêmement défensives.
24:09 On en fait également, on a un fonds dédié à la dette infra.
24:12 La dette infra, c'est de l'infrastructure, il y a des actifs tangibles en face, c'est de la dette.
24:17 Parfois, c'est l'unitranche, il n'y a même pas de dette bancaire.
24:20 Là, on va aller chercher des rendements à 5, 6% net, mais avec une solidité, une visibilité incroyable.
24:26 On va aller après faire du direct lending avec des taux un peu plus élevés en termes de performance,
24:32 mais avec un risque aussi un peu plus fort. Là, on va atteindre des rendements de 8, 9% par an.
24:37 Et ensuite, on peut aller sélectionner les meilleurs gérants au monde, souvent des Américains.
24:42 On a quelques beaux Français quand même.
24:44 Là, on accepte d'être plus long, d'être plus volatile.
24:47 On va peut-être, probablement, aller chercher des rendements supérieurs à 13, 14%.
24:55 Mais ce n'est pas tous les fonds, ce n'est pas toutes les stratégies, ce n'est pas toutes les classes d'actifs.
24:59 Et pour revenir encore une fois sur ce que dit Yves, il faut mélanger.
25:02 Pour avoir une médiane, aujourd'hui, si on veut avoir un portefeuille équilibré,
25:06 il faut aller chercher à travers toutes ces stratégies une médiane à 9, 10%.
25:10 On est au-dessus largement des...
25:12 On va devoir s'arrêter là-dessus.
25:13 Pardon, 9, 10%.
25:15 Et c'est ce qu'on vous propose avec...
25:17 Merci beaucoup, Xavier Antonin, merci beaucoup Yves Desjardins.
25:19 Merci à vous de nous avoir suivis.
25:20 Merci, monsieur.
25:21 On se retrouve dans un instant dans l'œil du CGP.
25:22 Merci à vous deux.
25:23 Et nous finissons donc cette émission avec l'œil du CGP.
25:29 Nous allons nous demander où placer sa trésorerie d'entreprise avec Johan Derbyshire.
25:34 Bonjour Johan Derbyshire.
25:35 Bonjour Nicolas.
25:36 Bienvenue sur le plateau Smart Patrimoine.
25:37 Vous êtes associé et responsable des investissements chez Carat Capital.
25:40 Alors Johan Derbyshire, où placer sa trésorerie d'entreprise ?
25:43 Alors, bonne question.
25:44 Pour savoir où placer sa trésorerie, il faut déjà se demander quelle trésorerie.
25:48 D'accord.
25:49 La question, c'est d'abord de déterminer l'excédent de trésorerie.
25:53 Donc, le directeur financier va devoir...
25:56 Ou le dirigeant va devoir déterminer...
26:00 Quel est l'excédent ?
26:01 Quel est l'excédent pour justement savoir quelle est la masse à investir.
26:05 Et sur quelle liquidité ?
26:06 Parce que toujours, il y a une question de risque et de liquidité.
26:09 Surtout sur la gestion de trésorerie, le point clé, c'est quand même la liquidité.
26:12 Parce que si on en a besoin, il faudra mobiliser ces fonds-là.
26:15 Et donc après, on sort d'une décennie où les taux étaient négatifs.
26:19 Et normalement, tout le monde sait aujourd'hui que les taux sont redevenus à des niveaux importants.
26:23 Et donc, ça serait même fou aujourd'hui de ne pas placer cet excédent de trésorerie
26:27 parce que ça permet de financer parfois d'autres projets.
26:30 Donc, pour répondre à votre question, on peut aller sur du très court terme.
26:34 Là, on va être sur du monétaire.
26:36 Le monétaire, c'est des obligations, mais avant un an de maturité.
26:39 Donc, on va être sur des maturités très courtes.
26:41 Et on peut passer par des fonds monétaires ou des ETF monétaires
26:44 qui vont avoir l'avantage, à la différence des comptes à terme,
26:50 de ne pas être bloqués et d'être liquidables sous 48 heures ou dans la journée pour les ETF.
26:56 Ça, c'est pour le très court terme ?
26:57 Très court terme.
26:58 Donc, ça, ça peut répondre en fait à gestion de trésorerie à très court terme ou mobilisable.
27:04 Et aujourd'hui, ce qui est important, c'est de déterminer un peu une boussole pour les investisseurs.
27:10 C'est les niveaux de taux qu'on peut attendre.
27:12 La BCE vient de baisser ses taux.
27:14 Aujourd'hui, sur le monétaire, on est environ à 3,75, 3,60 qui peut être attendu.
27:18 Et ça, c'est du annuel, évidemment.
27:21 Mais on peut, sur un mois, ça va faire 0,30 environ.
27:24 Et après, si on peut prendre un peu plus de temps, ça dépendra un petit peu de la typologie de trésorerie.
27:30 C'est-à-dire que si c'est une holding patrimoniale, on peut aller sur du fonds euroboostés.
27:35 Cette partie-là, la partie assurance, elle n'est pas disponible pour des sociétés opérationnelles.
27:42 Mais là, on peut attendre avec des fonds euroboostés 4-5% de performance sur les deux prochaines années
27:48 qui sont contractuels en fait pour des trésoreries.
27:53 Et ça, c'est si on est prêt à avoir une partie de sa trésorerie immobilisée un petit peu plus longtemps.
27:59 Et quand on est à moyen terme, on parle de quoi ? De quelques années ?
28:02 On parle de 2-3 ans.
28:03 2-3 ans avec une trésorerie immobilisée.
28:06 Et là, c'est une chose qu'on va conseiller à des entreprises qui ont une visibilité assez forte et une trésorerie importante.
28:14 On peut aussi avoir une stratégie avec une partie liquidable directement et une partie un peu plus long terme.
28:20 Très rapidement, Johan Derbyshire, faut-il toujours chercher le meilleur taux quand on veut placer sa trésorerie d'entreprise ?
28:26 Alors nous, on va distinguer, c'est le conseil qu'on donne à notre client, on va distinguer le très court terme du moyen terme.
28:31 Pourquoi ? Parce que le très court terme, on va se dire que dans le cadre d'une société,
28:36 il y a une importance forte dans les relations qu'on va avoir avec son pool bancaire pour par exemple financer sa dette.
28:43 Et donc ce point-là, il ne va pas forcément aller vers les banques les plus rémunératrices,
28:50 mais peut-être aller sur les banques où on a déjà un historique pour justement consolider cette relation.
28:56 Et après, sur le moyen terme, là, on peut réfléchir justement à ouvrir le panel de banques avec lesquelles on travaille
29:02 pour justement aller faire des appels d'offres.
29:05 C'est notamment ce qu'on fait, nous, en tant que conseiller en gestion de patrimoine et familial office pour accompagner nos clients.
29:10 Merci beaucoup, Johanne Derbyshire, de nous avoir accompagné dans l'œil du CGP.
29:13 Quant à nous, on se retrouve très vite sur Vismart.
29:16 [Musique]

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