Mardi 22 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Adrien Dumas (Directeur des investissements, Mandarine Gestion) , Christian Parisot (Président, Altaïr Economics) , John Plassard (Spécialiste en investissements, Mirabaud) et Alexandre Drabowicz (Directeur des investissements, Indosuez Wealth Management)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart4Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en
00:16direct à la télévision via vos box, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur
00:20bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23Au sommaire de cette édition ce soir, place à la micro et aux résultats d'entreprises
00:28puisqu'on a parmi les grandes capitalisations boursières européennes qui ont publié
00:32leur point d'activité, SAP, le roi du logiciel en Europe, qui est la vedette du jour sur
00:39les marchés européens après une excellente publication des objectifs qui ont été relevés
00:43encore pour l'exercice en cours, SAP bondit de l'ordre de 5% et marque un nouveau plus
00:49haut historique aujourd'hui en séance, à l'inverse on notera la dégringolade d'Eurofins
00:55scientifique, la valeur du CAC qui a publié son chiffre d'affaires ce matin, les attentes
01:02étaient plus élevées que la publication d'Eurofins scientifique qui voit son cours
01:06de bourse décrocher d'une dizaine de pourcents, vous aurez tous les détails de ces publications
01:10dans un instant avec Pauline Grattel et puis le marché va suivre encore d'autres points
01:14d'activité d'entreprises, Vivendi, L'Oréal qui vont livrer leurs chiffres ce soir après
01:19la clôture en Europe et puis d'autres encore tout au long de la semaine puisqu'on a quasiment
01:23une vingtaine de sociétés du CAC 40 qui auront publié leurs points d'activité ou
01:27leurs résultats à l'issue de cette semaine et puis bien sûr l'autre gros morceau du
01:31moment à deux semaines de l'élection présidentielle américaine, quel est le poids de Trump dans
01:36les marchés aujourd'hui puisque c'est l'hypothèse Trump qu'il faut peut-être considérer à
01:41ce stade, en tout cas le marché lui semble s'être préparé plus que jamais à une victoire
01:46de Donald Trump, si l'on en croit par exemple les marchés obligataires alors qu'ils sont
01:51soumis à plusieurs forces concomitantes mais on voit des taux longs américains à 4,20%
01:57ce qu'on n'avait plus vu depuis le début de l'été, à quelques jours effectivement de
02:01cette élection présidentielle américaine. Discussion à suivre sur ces sujets avec nos
02:05invités de Planète Marché dans un instant.
02:17Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse nous retrouvons Pauline Grattel
02:20qui nous apporte les infos clés du jour sur les marchés. Bonsoir Pauline, comme souvent tout part
02:24des taux et des marchés obligataires. Quel est l'état des lieux de cette journée sur le marché
02:29obligataire et les marchés obligataires dans leur ensemble Pauline ? Les taux continuent toujours
02:34de se tendre ainsi, le rendement américain à 10 ans remonte au-delà des 4,20% au cours de la
02:40séance. Depuis que la Fed a baissé ses taux le rendement américain a bondi de 50 points de base.
02:45En Europe le rendement de l'obligation allemande à 10 ans est autour de 2,30% désormais.
02:50Qu'en est-il des marchés actions ? On voit des indices actions qui évoluent sans tendance, très
02:55clair semble-t-il. Oui, le CAC 40 a réduit ses pertes au fur et à mesure de la séance après
02:59avoir perdu jusqu'à quasiment 1% dans les premières heures ce matin, lesté par Eurofins
03:04scientifique qui rend une copie jugée décevante par le marché. Si décevante que le titre est
03:09bon dernier du CAC 40, du SBF 120 et du SRD aujourd'hui en plongeant de 12%. Le marché
03:15sanctionne donc notamment les prévisions de chiffre d'affaires d'Eurofins. Oui, le groupe table sur
03:19un chiffre d'affaires autour de 7 milliards d'euros cette année contre une prévision initiale un peu
03:24plus élevée. En revanche le directeur général reste confiant sur ses objectifs de trésorerie
03:28et de rentabilité qui sont maintenus. Et puis aux antipodes, on le disait en titre, SAP le roi du
03:34logiciel en Allemagne et en Europe qui est aujourd'hui la vedette en Europe et qui dispute
03:39d'ailleurs la place de première capitalisation boursière technologique avec ASML. Oui, c'est la
03:44hausse du jour. SAP est au plus haut historique après la publication de ses comptes trimestriels.
03:49Le titre est en hausse de 5% à Francfort après avoir fait état d'un chiffre d'affaires en hausse
03:54de plus de 25% pour sa branche cloud. Le bénéfice opérationnel dépasse de 10% les attentes des
03:59analystes. Selon le président, c'est l'IA le moteur de croissance clé de ces activités. Et puis au
04:04sein du Dow Jones américain, parmi les groupes qui publiaient aujourd'hui, on notera que 3M relève
04:10ses objectifs annuels. Oui, après un trimestre meilleur que prévu, les ventes ajustées ont
04:14progressé de 1% en données organiques sur le troisième trimestre. Le bénéfice net, lui,
04:19s'établit à environ 3,4 milliards de dollars sur la période. Le titre ouvrait en hausse avant
04:24de finalement évoluer à la baisse de 3%. Et puis il y a des sortes divergents au sein de
04:28l'industrie automobile. On a vu que General Motors aux États-Unis dépassait lui aussi les
04:32attentes sur le trimestre écoulé. Oui, sur le troisième trimestre, le constructeur américain
04:36fait état d'un bénéfice net stable à 3 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires est supérieur aux
04:41attentes et en hausse de 10% sur la période. Ces résultats s'expliquent grâce à une reprise en
04:46Chine et à des prix supérieurs à la moyenne. Le titre ouvre en hausse de plus de 5%. Un coup
04:51d'œil sur le programme de demain. Qu'est-ce qui fera l'actualité de la séance pour les investisseurs,
04:57Pauline ? Donc demain, le programme micro sera chargé. Déjà, les investisseurs arbitreront les
05:02résultats de L'Oréal et Vivendi. Aux U.S., on attend ceux de Tesla, Boeing, IBM et Coca. Et en
05:08France, on regardera les résultats de Thalès, Kering, Michelin, Carrefour et Air Liquide. Côté
05:13macro, le livre de la Fed sera publié et la décision monétaire de la Banque centrale du
05:17Canada est attendue. Livre beige de la Fed effectivement à suivre demain soir. Merci
05:22beaucoup Pauline. Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smart Bourse pour vous livrer
05:25les infos clés du jour sur les marchés.
05:323 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché. Adrien Dumas
05:41est avec nous, le directeur des investissements de Mandarine Gestion. Bonsoir Adrien. Bonsoir
05:45Grégoire. Christian Parizeau nous accompagne également, économiste et président d'Altair
05:48Economics. Bonsoir Christian. Bonsoir. Et Alexandre Drabovitch est avec nous également,
05:52le directeur des investissements d'Indos U.S. Wealth Management. Bonsoir Alexandre. Bonsoir
05:56Grégoire. Le 18 septembre dernier, la réserve fédérale américaine baissait ses taux de 50
06:01points de base. Le 10 ans américain avant cette décision était à 3,70%. Un mois après ou
06:07quasiment, on se retrouve avec un 10 ans américain à 4,2%, 4,20% autour aujourd'hui et un S&P sur la
06:15période qui a progressé de 4%. Est-ce qu'on peut revenir sur cette séquence, expliquer pourquoi les
06:20taux longs notamment sont plus élevés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient avant la baisse de taux
06:25directeur de la réserve fédérale américaine ? Alexandre. Moi j'y vois en fait finalement deux
06:29explications assez simples. La première, c'est que depuis l'été où on s'est vraiment inquiété sur
06:36l'économie américaine, notamment sur le front de l'Ompar, on a quand même une amélioration à la
06:41fois des chiffres du chômage qui finalement montrent que l'économie américaine va bien.
06:45On a même eu le taux de chômage qui est repassé de 4,25% à 4,05%. Donc on est sur les décimales,
06:50c'est vrai, mais néanmoins c'est une belle amélioration. Première chose, l'emploi s'améliore.
06:54Deuxième chose, même les ventes au détail se sont améliorées. Donc on voit bien finalement que
06:59le consommateur américain se porte plus au bien. On a toujours cette résilience au niveau de la
07:03consommation. Et puis quand on regarde aujourd'hui les prévisions du PIB pour le troisième trimestre
07:08qui vont bientôt sortir, on est pratiquement à 3%. Donc on est quand même très très loin d'une
07:13situation de peur de récession. Donc finalement peut-être que le marché était allé trop loin
07:18dans son pessimisme et non dans son anticipation des baisses de la taux FED. Parce que finalement
07:24la FED n'a jamais bougé dans l'histoire. Elle a toujours dit ça sera entre trois et quatre baisses.
07:27Mais le marché est allé à dire non, les taux vont aller en dessous de 3% fin 2025. Et puis
07:34deuxième effet, il y a peu plus récent, c'est la remontée dans les sondages de Trump. Et là,
07:39sur l'histoire de Trump, le marché joue un petit peu ce qu'on appelle la réflation. C'est-à-dire
07:44un peu plus d'inflation avec peut-être une reprise économique derrière. Et donc ça doit se refléter
07:49évidemment un peu plus dans les taux longs. C'est pour ça qu'on a vu sur la courbe des taux une
07:54repontification cette fois-ci, mais qui s'opère par les taux longs. Donc on a un système d'équilibre.
08:00Maintenant si on fait un parallèle historique entre les élections en 2016, en 2020, c'est que
08:13six mois avant, six mois après l'élection, les taux longs étaient à une montée de 100 BP. Donc
08:18finalement on a fait la moitié du chemin aujourd'hui. Si toutefois la trajectoire se confirme
08:23avec une victoire Trump, le marché évidemment s'ajuste. Ou peut-être qu'on a plus d'inquiétude
08:30aujourd'hui sur les taux longs que sur la trajectoire boursière. Le marché et la Fed sont
08:36réconciliés aujourd'hui de ce point de vue-là ? Ou pas encore ? Sur les baisses de taux encore à
08:41suivre potentiellement de la réserve fédérale américaine. Le marché s'est réajusté au message
08:47de la Fed ou est-ce qu'il y a encore unatus ? Moi je pense qu'il s'est réajusté aujourd'hui. Le
08:52marché s'est réajusté à peu près à 3,5 % fin 2025. D'accord. C'est également nos anticipations
08:57chez Indosuez. On avait même plutôt accentué nos baisses de taux pour 2025 à 3,5 % mais pas
09:02aller jusqu'à 3 %, justement parce qu'on est toujours sur un scénario d'atterrissage en douceur
09:08de l'économie, voire même un redécollage de l'économie américaine. Donc là c'est également
09:12quelque chose qu'il faut surveiller. Je pense que de manière générale, le marché a beaucoup
09:16hésité entre l'atterrissage en douceur et un atterrissage dur. Mais on voit aujourd'hui se
09:21dérouler potentiellement de plus en plus un scénario de non atterrissage, de no landing,
09:26redécollage, je ne sais pas comment on peut le dire en français. Et je pense que globalement,
09:31beaucoup d'agents, d'économistes, de stratégistes restent encore pessimistes sur les perspectives
09:38américaines et que le marché n'est pas réellement positionné aujourd'hui dans cette configuration
09:42finalement en économie américaine comme en début 2023. On a des attentes qui sont très très basses
09:48en début d'année et puis finalement l'année avance et puis on se rend compte que tout va bien
09:52et le marché doit se réajouter à cette réalité. La dernière fois qu'on est passé par cette idée
09:57ou ce narratif de no landing, alors c'était en première partie d'année 2024 là Alexandre,
10:02on a vu des taux américains, des taux longs monter jusqu'à 4,70. C'est ça, c'était le point haut de
10:08l'année. Quand on avait effacé toutes les baisses de taux de la Fed et que certains commençaient
10:12même à imaginer que le premier ou le prochain mouvement de la Fed pourrait être une hausse
10:17de taux. On a eu cette petite discussion à un moment dans le marché. Alors là je pense qu'aujourd'hui
10:20on en est très loin. D'accord, on ne revient pas à ce niveau de discussion. Maintenant c'est le taux de
10:24combien la Fed va pouvoir baisser. Ce qu'on sait c'est que quand elle était à 5,5 elle était de
10:30toute façon trop restrictive. Quand on regarde l'inflation aujourd'hui, même à ce niveau
10:33actuel, elle est encore restrictive. Je rappelle que la Fed a un double mandat, elle a son statut,
10:39elle le dit, c'est maximiser l'emploi avec une stabilité des prix mais maximiser l'emploi
10:44vient en premier. Christian, qu'est-ce qui se joue là sur les marchés obligataires en ce moment
10:49entre la décision de la Fed le 18 septembre dernier et évidemment l'élection présidentielle du 5
10:55novembre ? Non, ça a été dit, c'est-à-dire que les statistiques américaines nous ont surpris. C'est vrai
11:00qu'on était sur le mois de juillet qui était un peu en deçà des attentes avec des révisions à la
11:04baisse de l'emploi qui avaient été assez importantes de la part du BLS parce que le BLS aime bien
11:08réécrire un peu les histoires et donc on avait des éléments assez négatifs. Ce qui a fait penser
11:14à certains membres du FOMC, à priori, du comité de politique monétaire de la Banque Centrale
11:19américaine, ça leur a fait même penser qu'il y avait un risque de retournement du marché de
11:23l'emploi et c'est ce qui explique en grande partie cette précipitation d'une baisse de 50 points de
11:28base. Alors, ils ne sont pas seulement responsables de la remontée des taux, c'est surtout avant tout
11:32les indicateurs économiques qui restent très forts aux Etats-Unis, il faut quand même le souligner.
11:35C'est peut-être pour ça aussi que les marchés d'action réagissent si peu à cette remontée des
11:38taux parce que si je vous dis que la croissance est plus forte, même si les taux remontent,
11:42ce n'est pas du tout la même chose si je vous dis qu'il y a un ralentissement et que les taux
11:45montent. Là, on n'est pas du tout sur le même effet en termes de valorisation pour les marchés.
11:49Après, il y a quand même un élément qui est quand même aussi un élément de soutien,
11:53quoi qu'il arrive, pour les marchés d'action face à cette remontée des taux, c'est le fait que la
11:58Banque Centrale américaine, maintenant, doit prendre en compte une inflation beaucoup plus
12:00faible. Ça veut dire qu'aujourd'hui, elle a des taux réels qui ont beaucoup remonté. C'est-à-dire
12:05qu'aujourd'hui, le niveau des taux directeurs, même baissé de 50 points de base, sont beaucoup
12:11plus élevés en termes réels qu'au début d'année. Donc, ça permet quand même de dire que la Banque
12:16Centrale n'a pas besoin de remonter les taux. Ce qu'on n'avait pas au début d'année, parce qu'au
12:19début d'année, si on avait eu une réaccélération de l'économie et de l'inflation, on pouvait se
12:23dire qu'à ce moment-là, la politique monétaire, ça faisait plus des taux réels, elle n'était pas
12:27assez restrictive. Là, on n'est plus du tout dans cette optique. Au pire, ils font rien. Si vous
12:31êtes vraiment très boule pour l'économie américaine, tant que l'inflation ne marque pas
12:35de reprises très marquées, et je ne parle pas de l'inflation globale, je parle plutôt du noyau
12:40dur, de ce qui est vraiment lié à l'équilibre offre-demande, tant qu'on n'a pas de réaccélération
12:45de l'inflation, il n'y a aucune raison pour que la Banque Centrale remonte ses taux. Donc, pour
12:48l'instant, ça donne aussi une bonne visibilité. Alors, le seul bémol... On peut imaginer un stop
12:52and go dans le cycle de baisse de taux de la Fed ? Ils étaient là-dessus il y a encore quelques
12:56mois. Il y a quelques mois, ils avaient dit qu'on baissera les taux, pas forcément de manière
12:59continue, progressive. La BCE était aussi sur ce côté-là, mais la BCE, là, on voit que les plus
13:05colombes nous reparlent, sans vraiment prononcer le mot de déflation. Donc, la BCE est un peu plus
13:11inquiète que la Banque Centrale américaine, parce que, ça a été dit, 3% de croissance. Est-ce que
13:15vous vous inquiétez sur la croissance que vous avez trois ? Alors, après, est-ce qu'on ajuste ? C'est
13:19nécessaire, parce qu'il ne faut pas laisser les taux réels trop élevés et risquer de casser la
13:23machine, mais ça veut dire qu'on va rester au-dessus, entre guillemets, du taux neutre. Alors, toute la
13:28question, quel est le niveau du taux neutre ? Alors, ça, c'est un gros débat. Ils nous l'ont remonté, parce
13:32qu'il était à peine à 2,5, il y a encore quelques temps. Maintenant, sur le dernier set, on est à 2,8.
13:38Mais, il y a encore un membre, hier, qui nous a dit qu'on pourrait même dépasser les 3, pour ne pas
13:44mettre au neutre. Donc, ça veut dire que, plus on se rapprochera du taux neutre, plus il y aura un débat.
13:48Mais, on est à 5. Donc, on a encore largement des baisses à attendre, sans trop de risques. Encore
13:55une fois, la plus mauvaise nouvelle, ça serait si l'inflation noyaudure serait accélérée. Mais, tant
13:59qu'on est dans ce procès-là, la Banque Centrale peut relativement baisser. Et accompagner, donc, la
14:04baisse de l'inflation. Après, il faut quand même... Je mettrais juste un petit bémol sur les taux longs.
14:07Si les taux longs commencent à remonter beaucoup trop rapidement, n'oubliez pas que l'économie
14:11américaine est quand même très sensible au taux d'intérêt, notamment l'immobilier. Et, notamment,
14:16ça pourrait aussi entraîner, quand même, des effets... Tout dépend de la réaction des taux longs.
14:20Mais, si c'est trop violente, on aura de nouveau des anticipations, quand même, assez négatives sur
14:24l'économie américaine. Mais, pour l'instant, c'est largement supportable, ce qui s'est passé. Il ne faut
14:28pas, non plus, tirer la salaméne d'armes un peu trop tôt.
14:31On n'a pas encore revu 5% sur le disant américain. 4,20%, ça reste un monde connu pour les investisseurs
14:38aujourd'hui. Le rôle de Trump dans tout ça, dans cette baisse des marchés obligataires et cette
14:43remontée des taux, Adrien ?
14:45À moi, il me semble très important. J'entends, effectivement, que les indicateurs économiques
14:48américains étaient plutôt bons. L'indicateur de surprise économique, effectivement, est en hausse
14:51régulière depuis le mois de juillet. Ça, c'est sûr. Mais, on est quand même passé d'un scénario où on
14:57anticipait un « sweep » démocrate à un « sweep » républicain qui est d'une probabilité assez importante.
15:02Et avec, entre-temps, quand même, Donald Trump qui a tenu des propos sur le protectionnisme un peu nouveau.
15:07On connaît le « Trump protectionnisme » vis-à-vis de la Chine, en tout cas avec un ennemi déclaré
15:13qui est la Chine. On l'a entendu de manière très véhémente sur l'Europe, sur le Canada, sur le Mexique,
15:18qui sont quand même des partenaires économiques importants des États-Unis et avec des risques,
15:22j'allais dire, inflationnistes, importants si on remet en cause un peu les accords commerciaux
15:26qu'on a avec ces pays-là. Donc oui, je pense que ça a clairement accentué la trajectoire sur les taux.
15:32Je rappelle que dans l'histoire des 30 dernières années, il n'y a eu que deux « sweeps » républicains.
15:37— Donc vague rouge, enfin vague rouge, en l'occurrence, républicaine.
15:40— Le deuxième mandat de George Bush, fils, et le premier mandat de Donald Trump.
15:44À chaque fois, c'est 50 bips de taux minimum sur les 6 premiers mois de hausse sur les 10 ans.
15:48Donc je ne sais pas quels seront les résultats et je ne sais pas comment réagiront les marchés le 6 novembre.
15:54Mais des taux, le 10 ans américain qui réagit assez violemment à un « sweep » rouge le 6 ou le 7 novembre,
16:00ça serait un scénario pas tout à fait...
16:01— Sur quelles considérations ? C'est les tarifs en premier lieu ?
16:05Toute la sphère économique s'accorde pour dire que des tarifs, c'est inflationniste par nature ?
16:11— C'est inflationniste. Les politiques migratoires contrôlées, c'est aussi inflationniste.
16:14Donc ça apporte effectivement un nouveau scénario qui n'était clairement pas celui qu'on avait en tête
16:18effectivement il y a 2 mois, où on avait un candidat démocrate plutôt en avance.
16:22Et pas ces débats autour effectivement de toutes ces politiques inflationnistes.
16:26Donc ça change fondamentalement quand même la perspective sur les taux à court et à moyen terme.
16:30— C'est vrai que les dernières attaques... Alors c'était la semaine dernière, il était à l'EconomClub de Chicago,
16:34je crois, rediffusé par Bloomberg. Il parle... Moi, je l'ai entendu beaucoup parler, comme vous dites, de l'Europe,
16:41des Mercedes allemandes, etc. Enfin il revient sur cette obsession de voir trop de Mercedes sur la 5e avenue à New York.
16:49Le Mexique, s'il faut mettre des tarifs jusqu'à 2 000%, il n'y aura pas une voiture assemblée au Mexique chinoise
16:56qui passera la frontière. Et même pour être bien dans le monde de Trump, il le dit aussi clairement que ça.
17:02C'est-à-dire que nos alliés ont plus profité de nous sur le plan commercial que nos ennemis.
17:07— Oui, c'est une vraie posture. Alors après, on connaît Donald Trump. Il a des mots toujours très forts.
17:13Et puis après, on arrive à quelque chose d'un peu plus pragmatique. Ça a été quand même sa méthode entre 2016 et 2020.
17:18En tout cas, là, quand on pose fondamentalement les faits, il y a quelques estimations qui ont été faites.
17:22On estime que l'impact sur le BPA aux États-Unis, ça pourrait être de l'ordre de 3, 4% de ces mesures tarifaires.
17:28Et là, par contre, on a les impacts potentiels sur la trajectoire d'inflation. Et les économistes, ils parlent de 60, 70 bips,
17:3380 bips supplémentaires sur le 10 ans. Donc c'est pas neutre. — Ouais. Et donc pour le marché de l'action,
17:37ce sera pas forcément une bonne nouvelle. 2016 avait été une... Enfin au-delà des premières heures, un peu agitée.
17:44— Le marché de l'action avait trouvé ensuite un sens assez directionnel à la hausse, quoi.
17:49— Tout à fait. Après, c'est aussi beaucoup de relatifs. On a dans la même période qu'on analyse là depuis le mi-septembre,
17:53on a quand même un marché américain qui a nettement superformé tous les autres marchés, avec en plus un dollar
17:57qui s'est renforcé. Donc l'Europe a pris du retard. Le Japon a pris du retard. On parlera de la Chine.
18:02Il y a eu un peu d'embellie. Mais dans l'ensemble, ça a pris du retard par rapport au marché américain.
18:06Donc on voit bien cette prépondérance de « Oui, aux États-Unis, on va mettre tout en place pour relocaliser,
18:11recréer une dynamique, accentuer ». Le mec Américain que l'État gagne, qui a quand même donné de bons effets entre 2016
18:15et même qui continue à perdurer jusqu'à aujourd'hui. Donc est-ce que c'est très négatif pour les actions américaines
18:20à couramment interne que l'État, avec cette politique très protectionniste, soit mise en place ? La question est ouverte.
18:27— Est-ce qu'on est toujours dans l'idée que l'exceptionnalisme américain permet tout, permet encore Trump,
18:32demain à la Maison-Blanche, avec potentiellement un congrès républicain ? Ou est-ce qu'il y a quand même des limites
18:38à cette idée-là pour le marché aujourd'hui, Alexandre ? — Ce qu'on peut dire aussi, c'est que, bon, sur l'histoire des tarifs,
18:43il va y avoir beaucoup beaucoup d'annonces. Je pense que Trump aime évidemment choquer l'opinion et faire un peu le buzz sur les réseaux.
18:52Là-dessus, il est très très bon. Mais il y a quand même des forces de rappel aux États-Unis. Donc je rappelle quand même
18:57que le président américain a quand même un congrès et qu'il y a quand même beaucoup beaucoup de tarifs douaniers
19:02qu'il faut faire passer par le congrès. Pour ça, ce qui sera aussi très important dans ces élections américaines,
19:07c'est où va être le pouvoir au congrès. On réélit entièrement la Chambre, un tiers du Sénat. Bon, on sait que le Sénat,
19:14il va rester chez les Républicains. On verra en fait pour la Chambre des représentants. Mais c'est vrai qu'il peut voter sur des tarifs
19:21douaniers importants en évoquant une compétition de la Chine qui est au détriment des règles internationales.
19:30Il peut invoquer une menace également sur la sécurité nationale. Mais en dehors de ça, il va quand même être très très limité
19:36et challenger. Il ne peut pas tout faire non plus. Donc attention entre les effets d'annonce et ce qu'il peut réellement faire.
19:41Il y a quand même une démocratie aux États-Unis. Il y a quand même des institutions. Donc Trump ne peut pas en faire ce qu'il veut non plus
19:48sur les tarifs douaniers. Mais il est certain que le marché va beaucoup beaucoup se centrer en fait sur son narratif actuellement.
19:55Maintenant, si on prend un tout petit peu de recul aussi, parce qu'il y a – on va dire – ce court terme.
19:59Oui. Il y aura un après 5 novembre. Oui, oui. Je ne sais pas si ce sera le 5 novembre sinon pour vous, ce qu'il va falloir attendre.
20:06Mais moi, moi, je dis toujours la macro et les fondamentaux des entreprises reprendra un petit peu le dessus aussi. Voilà.
20:14Bon. Et de ce point de vue-là, il n'y a pas... Oui. On revient à la discussion précédente. Mais le cycle économique américain reste quand même
20:21pour l'instant sur une dynamique porteuse, quoi. Il est très très bon. Prévisions de croissance même sur 2025 sur la croissance américaine
20:28est au son tour encore de 2 %. Oui. Oui. C'est ça. 2,2. Là, c'est la dernière projection du FMI pour 2025 États-Unis. 2,2.
20:35Optimiste. Donc on reste toujours sur l'exceptionalisme américain. On reste encore sur des investisseurs qui – et notamment les investisseurs américains
20:45qui restent quand même très investis sur le marché, à commencer par les entreprises elles-mêmes. Ce chiffre qui est quand même incroyable.
20:51Je le disais encore ce matin. C'est que sur l'année 2024, le chiffre global des rachats de titres aux États-Unis, c'est 1 000 milliards.
20:59Je ne l'ai jamais vu. Il va y en avoir 100 milliards qui vont être exécutés ce mois-ci au mois de novembre. Le mois de novembre, c'est le mois où le programme...
21:06Le plus important. D'accord. Et le plus important. Il est le plus important dans la liste aux entreprises parce qu'elles sont peut-être un petit peu en retard.
21:10Et donc il faut accélérer les rachats. Et puis l'investisseur privé américain, le retail, est toujours en manette. Oui.
21:17— Sur la logique de tarifs, je vois des estimations. Je crois que le FMI estime que si on est vraiment dans un monde où les tarifs fleurissent à nouveau,
21:26ça peut coûter jusqu'à 0,6 point de croissance. Croissance mondiale annoncée à 3,2% encore l'an prochain, avec en plus en Europe
21:35un peu de consolidation budgétaire ici et là qui risque quand même d'amputer là aussi la dynamique de croissance.
21:40Enfin je veux dire, est-ce qu'on peut se retrouver avec un scénario macro 2025 complètement chamboulé par l'élection du 5 novembre, de ce point de vue-là, Christian ?
21:48— Ah oui, oui. Ça fait partie des incertitudes. En gros, il y a deux grosses incertitudes pour l'année prochaine.
21:52Ça sera ce qui va se passer au niveau des politiques budgétaires. Et ça, c'est... On oublie la monétaire. On passe maintenant aux budgétaires.
21:59Parce que le monétaire, quoi qu'il arrive, on n'a pas trop de risques, à part véritablement s'il y avait une reprise de l'inflation très forte aux États-Unis.
22:06Et puis derrière, ce que je vois dire aussi, c'est qu'on mesure mal aussi comment va réagir l'économie américaine à toutes ces politiques budgétaires aussi,
22:13et européennes aussi. Mais ça, c'est sur notre angle. Mais aux États-Unis, je vous prends un exemple. Là, il y a une enquête qui a été faite par la FED de Richemond
22:21qui nous indique que 30% des entreprises américaines ont gelé leurs investissements, leurs embauches en attendant les résultats des élections.
22:29Et elles réagiront en fonction... Alors dans le beau côté des choses, on pourrait dire que ça peut rebondir très vite, parce que ces 30% peuvent de nouveau embaucher et investir
22:36s'ils sont contents. Mais à l'inverse, ce qui les inquiète beaucoup, c'est que la hausse des droits de douane ne pourra pas être répercutée aux consommateurs.
22:45Et ça, c'est la grosse différence qu'on a par rapport à il y a quelques mois. Il y a quelques mois, quand on avait des hausses de coûts, on le passait aux consommateurs.
22:51Et on voit que maintenant, ça ne passe plus du tout. Alors c'est vrai que le consommateur, il a touché le chèque du Trésor et il a accepté les hausses de prix.
22:57Il avait des cartes bancaires. C'était facile d'utiliser la carte bancaire. Et maintenant, ils ont des taux d'intérêt à 20% sur leurs cartes bancaires.
23:05Et donc, c'est très difficile de creuser encore plus l'utilisation des crédits à la consommation.
23:10Et le levier du pricing power est épuisé.
23:13Il est épuisé. Donc ça veut dire que derrière ces politiques, on peut avoir des réactions assez étonnantes qu'on n'anticipe pas de l'économie américaine.
23:21Parce que si véritablement, il y a un durcissement et une hausse des coûts pour les entreprises, certaines entreprises vont se dire
23:26« je vais commencer à licencier, je vais commencer à réduire mes effectifs ». Et là, on pourrait avoir paradoxalement un double effet de l'inflation.
23:33De l'inflation et de l'autre récessif parce qu'on aurait le marché du temps bas.
23:36Alors bon courage pour la Banque Centrale Américaine.
23:38Donc c'est juste pour vous dire un petit exemple de comme quoi la politique budgétaire en Europe...
23:43Combien ça peut perturber ?
23:44En Europe, naturellement, ça sera en fonction de l'impact du durcissement des politiques.
23:47Mais ça viendra aussi en supplément comme élément.
23:50Moi, je ne crois pas du tout à notre cher gouvernement français qui nous dit qu'il peut lever les impôts et que ça ne changera rien dans la prévision de croissance qu'on a pour l'année prochaine.
23:57Donc forcément, on le paiera aussi.
23:58Consolidation budgétaire pour les pays en Europe qui le font, j'ai vu des estimations jusqu'à 9 points de PIB en moins sur l'ensemble de la zone.
24:07Si tout est fait comme ce qui est annoncé à peu près en termes de hausse d'impôts, on peut estimer qu'on aura, si tout va bien, une croissance nulle en France l'année prochaine.
24:17Je pense qu'on est plus sur ce scénario-là que sur le 1% de croissance.
24:20Donc on est clairement sur des effets qui vont quand même entacher un petit peu nos prévisions pour l'année prochaine.
24:26Et qui ne sont pas forcément encore totalement intégrées parce qu'on n'a pas encore tous les éléments de budget, on n'a pas tous les éléments de réponse.
24:32En gros, on a trois éléments qui peuvent tout changer pour l'année prochaine.
24:36Est-ce que la Chine redémarre réellement ?
24:38On va en discuter.
24:40Qu'est-ce que donneront les élections en termes de politique budgétaire aux Etats-Unis ?
24:44Et quelle sera l'ampleur des durcissements de politique budgétaire en Europe ?
24:47Ces trois éléments aujourd'hui, on n'a pas de visibilité encore pour nos projections 2025.
24:51C'est pour ça que c'est très difficile à faire pour l'année prochaine en termes de projections économiques.
24:55D'accord avec le comportement des entreprises face à l'idée ou l'hypothèse d'une résurgence inflationniste,
25:04sans même aller jusqu'à une inflation qui remonterait jusqu'à 10% Adrien,
25:08mais d'accord avec l'idée que le levier du pricing power a été épuisé dans la première vague d'inflation
25:12et que le consommateur, pour plein de raisons, ne supportera plus de hausse de prix à l'avenir ?
25:17Oui, en tout cas effectivement, c'est un levier qui a extrêmement bien fonctionné.
25:21Après, il y a beaucoup d'industries dans lesquelles ça a recomposé la chaîne de valeur.
25:25Ce n'est pas forcément que des arbitrages par rapport à des produits ou des matières premières
25:29qui vont être imposés par les tarifs douaniers.
25:31Je prends la chaîne de valeur du semi-conducteur.
25:34Aujourd'hui, elle s'est complètement refondée autour d'un axe américain-japonais qui a complètement changé la donne.
25:41Pourquoi est-ce qu'ASML a publié des très mauvais chiffres ?
25:43C'est parce qu'ASML a perdu pas mal de parts de marché par rapport à d'autres fabricants de machines,
25:46soit américains, soit japonais, qui sont en dehors des restrictions sur le déploiement de certaines technologies.
25:54Je trouve que les entreprises se sont très bien adaptées.
25:56Elles sont effectivement un peu le pied sur le frein par rapport aux élections,
26:00ce qu'elles font traditionnellement quand on regarde ce qui se passe les six mois précédant une élection.
26:03Toujours, on a un petit ralentissement de la vague d'investissement.
26:06On était sur un rythme de capex extrêmement important, en très forte accélération sur le remanufacturing, la relocalisation.
26:12C'était vrai aux Etats-Unis, c'était vrai aussi au Japon, dans d'autres zones géographiques où il y a eu une vraie réaccélération.
26:17Je ne suis pas étonné qu'il y ait un petit coup de frein, mais je trouve que les entreprises se sont déjà préparées et adaptées,
26:22parce que l'arrivée de Donald Trump peut commencer à être probable, et que la recomposition des chaînes de valeur est complètement en cours.
26:30Sur la Chine, Alexandre, vrai ou faux signal ?
26:34Il y a eu un signal de marché, est-ce qu'il peut être huilli ?
26:38Est-ce que ça peut devenir aussi un signal macro pour la suite, au moins pour l'histoire de 2025 ?
26:45On a plutôt une vue assez positive de ces dernières mesures en Chine.
26:51Je pense qu'il faut vraiment le prendre cette fois-ci au sérieux.
26:54Dit autrement, on avait cette situation en 2023 où chaque mesure incrémentale décevait le marché,
27:00et que chaque rebond sur le marché chinois, les investisseurs en profitaient pour alléger ou en sortir.
27:06Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde est sorti de la Chine.
27:09Je pense que le monde entier aujourd'hui n'est plus investi en Chine, sauf une partie de l'Asie et des Chinois.
27:14Là aujourd'hui, quand on voit les effets d'annonce, je pense qu'il y a un changement fondamental dans ce que j'ai essayé de nommer les Chinomics,
27:23en référence à Abenomics, ce qu'a fait le Japon en 2014 avec son premier ministre, avec les fameuses trois flèches.
27:30Là, on a eu la première, la flèche monétaire, qui est relativement puissante et qui est vraiment cette fois-ci dans le but de restaurer la confiance.
27:36C'est peut-être différent dans le message d'aujourd'hui, ce n'est pas forcément d'augmenter la croissance, c'est d'abord restaurer la confiance.
27:43Et puis, il y a cet accompagnement fiscal. On a commencé à avoir les premières mesures.
27:47Je pense que la communication est graduelle. On sent bien que les autorités chinoises…
27:51Quel compte-gouttes ? La stratégie du compte-gouttes ?
27:53Non, je ne pense pas qu'elle soit du compte-gouttes. C'est vraiment qu'on va les détailler au fur et à mesure, qu'on va les mettre en place.
27:59Et on ne va pas faire un effet d'annonce, on fait 10% de PIB one shot. Non. Il y a vraiment cet aspect. Je veux redonner confiance.
28:05Quelque chose de maîtrisé. Donner l'impression quelque chose de maîtrisé, de contrôlé.
28:09Et puis surtout, redonner confiance en recréant de la richesse. Parce qu'on sait que les ménages chinois ont perdu beaucoup de richesse par l'immobilier.
28:15Ils en étaient beaucoup trop dépendants. Donc, il faut recréer de la richesse, la confiance, créer de la richesse.
28:21C'est pour ça qu'il y a beaucoup de mesures aujourd'hui qui sont directement dirigées vers le marché boursier.
28:25Je redonne ce chiffre qui est quand même phénoménal pour le niveau de la Chine. Ils ont donc donné la possibilité aux entreprises chinoises,
28:31aux institutions chinoises, d'aller emprunter jusqu'à 70 milliards pour faire des rachats de titres.
28:37Des rachats de titres. Donc, même en Chine, on commence à procéder à des rachats de titres.
28:42Et on a eu des annonces. Par exemple, le vendredi, il y a déjà 20 grandes entreprises chinoises qui ont dit
28:47« Ok, on va commencer à prendre cette facilité et procéder à du rachat de titres ».
28:52Ça, c'est nouveau. Dans le paysage chinois, c'est nouveau, ça ?
28:54On va dire qu'en termes de mesures capitalistes, c'est vraiment la mesure la plus extrême de ce qu'on opère et qui est très décriée.
29:02Même en France, on va faire des taxes aujourd'hui pour le rachat de titres. La Chine va même dans cette direction-là.
29:08Donc, il y a vraiment une vraie volonté de créer un flore, un plancher sur le niveau des valorisations des entreprises chinoises.
29:17Redonner confiance. Et c'est là aujourd'hui où on a cet aspect fiscal qui rentre en compte.
29:21Maintenant, il manque quelque part cette troisième flèche qui est plutôt des réformes un peu plus structurelles,
29:26notamment l'inclusion financière, le développement de l'épargne, qui manquent crucialement encore sur le marché chinois
29:31pour créer finalement une vraie culture d'investissement sur le marché.
29:35Et quand vous dites que vous êtes positif, ça veut dire que vous attendez cette troisième flèche ou que les deux premières vous suffisent ?
29:40Je pense qu'aujourd'hui, ça a enclenché. Je pense que c'est difficile d'aller contre le mouvement.
29:46Nous-mêmes, chez Indosuez, on est relativement positif depuis un bon bout de temps sur les émergents, avec beaucoup de frustration quand même depuis quelques temps.
29:54Aujourd'hui, ces mesures, c'est bon pour la Chine, mais c'est bon pour le reste de l'Asie.
29:58Donc, en fait, on voit tous les émergents qui commencent à redécoller.
30:02On a même vu des flux sortant du Japon parce qu'on voyait à une certaine époque...
30:06C'était « not China ». On investissait tout ce qui n'était pas Chine en Asie. Le Japon, l'Inde, etc.
30:13Il y avait l'Inde. Mais ça, c'est vraiment une histoire à part. Je pense que personne n'a envie de sortir dans l'Inde.
30:18Donc aujourd'hui, si on veut se réexposer sur les émergents, qu'est-ce que j'ai en portefeuille que je pourrais arbitrer ?
30:23Je vais peut-être sortir du Japon, qui a très bien performé, et je vais peut-être mettre un peu plus d'émergents.
30:28Il y a beaucoup de flux sur les actions chinoises, mais c'est des flux qui viennent des fonds domestiques.
30:33Ça ne vient pas des flux internationaux. Les fonds émergents, qui globalement sont encore très sous-exposés à la Chine en grande majorité,
30:40vont devoir réduire cette sous-pondération. Donc ça va créer une purement vague.
30:45Ce qu'on n'a pas encore vu, par contre, c'est un retour au sens général des investisseurs sur les fonds émergents,
30:50et notamment les investisseurs américains, qui restent encore en retrait.
30:54Mais ça, vous l'anticipez. Il y aura ce retour de flux à un moment possible vers la Chine.
30:59Si on y réfléchit bien, les émergents, c'est 11 % des indices globaux.
31:03Donc vous êtes investisseur américain et vous voulez commencer à diversifier en dehors des États-Unis.
31:08Est-ce que vous allez sur l'Europe ? Peut-être pas, parce qu'on a quand même beaucoup de problèmes en Europe.
31:13Est-ce que vous allez sur les émergents, où vous avez 50 % de décode dans les valorisations,
31:18et vous avez deux fois plus de croissance des bénéfices ? Vous n'allez pas aller forcément sur la Chine en direct,
31:23mais vous allez prendre les émergents et vous embarquer 20 % de Chine à l'intérieur.
31:27Je reviens sur les émergents, mais je ne vais pas spécifiquement sur la Chine.
31:31Est-ce que la Chine va arrêter d'exporter de la déflation ? Est-ce que c'est ça, l'histoire des prochains mois de 2025,
31:36après 12 mois de déflation en Chine ? Est-ce que cette mécanique-là peut être stoppée ?
31:43En tout cas, c'est ce qui a fait, à mon avis, le plus réagir le gouvernement chinois.
31:47Parce qu'encore en juillet, ils nous vendaient une reprise par les exportations.
31:51L'idée était relativement simple. Je stimule mon industrie, je les aide.
31:56Il faut saturer les capacités de production.
31:59Je les aide, ils en demandent leurs exportations. Du coup, ils embauchent et ça va relancer la demande intérieure.
32:05Ce n'était pas du tout l'idée. Je résous mes problèmes internes, je stimule ma demande intérieure.
32:10C'était l'idée. Je relance par l'exportation et on voit que ça atteint les limites.
32:14Les principales limites, c'est peut-être le fait qu'on met des barrières douanières,
32:18mais je pense que ce n'est pas ce qui a fait le plus peur au gouvernement chinois.
32:22C'est le recul des profits des entreprises chinoises.
32:25Et ça, ça les a beaucoup inquiétés parce que les entreprises chinoises n'ont pas réussi à exporter autant que ça.
32:30Elles ont des taux d'utilisation et une capacité de production très basse.
32:33Alors ça, ça pénalise lourdement l'Allemagne puisqu'ils ne leur vendent plus de bien d'investissement
32:37parce qu'il n'y a pas de nécessité pour l'instant.
32:39Et derrière, ils se sont aperçus que les profits baissant, un mouvement de déflation s'installant,
32:46là, ils étaient dans un risque majeur sur leur économie.
32:49À la japonaise, quoi.
32:51Je pense que c'est ça qui les a fait changer de stratégie.
32:53C'est pour ça que je suis assez d'accord. Il y a un changement profond de stratégie.
32:58À prendre en compte.
32:59À prendre en compte.
33:00C'est-à-dire que ce n'est pas un effet d'annonce seulement.
33:02Il y a un changement profond de stratégie.
33:04Et je pense qu'un des éléments qui est peut-être passé un petit peu inaperçu,
33:08c'est le fait que le gouvernement s'est engagé à atteindre son objectif de croissance, quel qu'en soit le prix.
33:13Je ne pourrais pas compagner le mot.
33:15Whatever it takes.
33:17Copyright, Mario Draghi.
33:18Parce que ce terme a été beaucoup utilisé depuis.
33:21Mais le vrai whatever it takes, ça reste Mario Draghi, juillet 2012.
33:24Oui, mais il y a un peu de ça quand même.
33:26Dans leur communication, il y a un peu de ça.
33:28Et donc, ça veut dire qu'ils feront des chiffres qui montrent qu'il y a 5% de compétences.
33:32Mais on ne se met pas en face.
33:33Mais on ne se met pas en face.
33:34Parce qu'ils ont quand même la flexibilité budgétaire nécessaire.
33:37Par contre, peut-être l'élément qui déçoit les marchés, c'est qu'ils n'ont pas dit je vous dis tout ce que je fais pour le faire.
33:43Je sens qu'ils vont y aller pour vraiment atteindre cet objectif.
33:46Il faut toujours atteindre cet objectif.
33:48Mais ils ne veulent pas nous annoncer à l'avance combien ils vont mettre, combien ils vont faire.
33:51Parce qu'ils ne veulent pas non plus faire une surréaction de l'économie.
33:55Et ce n'est pas ce qui est recherché.
33:57On fait nos 5% de croissance.
33:59On fera autant de déficit que nécessaire pour faire les 5%.
34:02La Banque Centrale est déjà prête encore à baisser les réserves obligatoires.
34:05Ils nous ont dit vendredi.
34:06Si nécessaire, au quatrième trimestre.
34:07Si on voit qu'on ne va pas atteindre, on fera.
34:10Je pense qu'on peut acheter ça.
34:12Mais ils ne veulent pas recréer la bulle.
34:14Je crois que le gouverneur de la Banque Centrale...
34:16Une surréaction de l'économie derrière qui pourrait faire du 10% et puis derrière rechuter aussitôt.
34:20Il a dit qu'on veut une croissance économique stable et un rebond modéré des prix.
34:26Tout est dans le modéré des prix.
34:28Ils ne veulent pas basculer non plus dans l'excès inverse.
34:30Après, il faut parier contre eux.
34:32C'est là où je n'y crois pas.
34:33J'entends bien.
34:34Sur la Chine, qu'est-ce que vous dites ?
34:36Qu'est-ce que ça peut avoir comme impact sur les marchés globaux ?
34:39Est-ce que c'est une histoire de 2025 ?
34:41Est-ce que ça peut être une histoire pour des entreprises européennes
34:44qui ont beaucoup souffert,
34:46qui ont beaucoup été pénalisées par ce facteur chinois ces dernières années ?
34:50Oui, je pense que ça peut être une histoire de 2025.
34:53Je pense quand même que dans la volonté d'égrener progressivement les réformes,
34:58il y a aussi l'attente de savoir qui sera de côté administration américaine
35:02parce que ça change quand même un peu la donne.
35:04Même si l'administration Biden comme l'administration Trump
35:08ont progressivement monté les barrières d'honneur vis-à-vis de la Chine,
35:11je pense qu'ils ont quand même plus à craindre d'une administration républicaine
35:14qu'une administration démocrate.
35:15Je pense que la puissance du bazooka dépendra aussi un peu de qui est côté américain.
35:21Après, les moteurs d'innovation, de différenciation et d'export ne sont pas là.
35:27La vague de l'IA qui est la nouvelle grande innovation qui est en train de se déployer sur la planète,
35:32pour l'instant la Chine est en dehors du jeu.
35:34À ce point ?
35:35Ils ont en tout cas des difficultés à accéder aux matières premières,
35:39au plus de Nvidia, même si Nvidia en fabrique certaines à destination de la Chine.
35:43Donc on sent bien que pour l'instant en tout cas ils sont en retard.
35:45Tous les grandes réussites industrielles sur le véhicule électrique,
35:49toutes les technologies liées à la transition écologique,
35:51les barrières douanières sont là et pour l'instant ils ont du mal à les exporter aux Etats-Unis.
35:54Progressivement, l'Europe met aussi des barrières douanières.
35:56Donc j'allais dire, l'attrait pour le marché chinois reste très centré sur l'indice de la tech chinoise.
36:01C'est celui qui a été historiquement le plus volatile et qui a eu le mieux performé.
36:04On a du mal à voir quels seraient les composants aujourd'hui,
36:07les industries qui naîtraient de cette innovation et qui permettraient à la Chine de retrouver une attractivité.
36:12Je rajoute à ça que je pense que les investisseurs internationaux,
36:14et particulièrement les investisseurs américains,
36:16considèrent aujourd'hui que la Chine est quasiment non investissable.
36:18C'est-à-dire que ce qu'on a vécu pendant l'entrée de la Chine dans l'OMC jusqu'à 2020,
36:23j'ai du mal à le voir se répéter.
36:25L'attrait de manière générale pour la Chine,
36:27c'est aujourd'hui un pays qui est d'un point de vue militaire,
36:32autrement plus armé que ce qu'il était avant,
36:34avec une volonté d'expansion géopolitique
36:36et qui change un peu la donne sur la perception qu'on a en tant qu'investisseurs américains,
36:39que les fonds de pension américains, par exemple, ont vis-à-vis de la Chine.
36:42Donc je ne vois pas le même attrait pour les investisseurs internationaux d'investir sur la Chine.
36:45On a politisé l'investissement en Chine, d'une certaine manière.
36:47Ce n'est pas juste l'idée d'une embellie conjoncturelle
36:50qui va complètement modifier cette façon de penser des investisseurs globaux aujourd'hui.
36:54J'ai rédigé un logo de la Chine depuis de nombreuses années dans mes portefeuilles.
36:56C'est un suivi de discussions permanentes avec les investisseurs
36:58qui se disent un minimum responsables ou qui font ce sujet en tête dans leurs allocations.
37:03Après, que 2025 soit une fenêtre d'opportunité, oui c'est possible.
37:07De nouveau, je pense qu'il y a encore quelques questions qui sont sur la table
37:11et notamment qui sera à la tête de l'administration américaine.
37:13Oui, mais il y a plusieurs plans possibles.
37:16J'imagine peut-être pour l'après 5 novembre côté chinois.
37:19Mais quand vous avez vu le luxe rebondir de 30% parce que Pékin multiplie les annonces,
37:25qu'est-ce que vous vous dites ? Le marché fait fausse route.
37:27D'ailleurs, on a vu que les valeurs du luxe ont très vite rendu la performance.
37:30D'accord.
37:31Ce n'est pas le bon play.
37:33Ce n'est pas cette manière-là qu'il faut ouvrir la Chine.
37:35De manière générale, toutes les industries européennes très exposées à la Chine
37:37aujourd'hui sont soit très dans le manufacturing,
37:39et on l'a dit tout à l'heure, la relocalisation, le remanufacturing,
37:42se fait au détriment de la Chine en faveur des États-Unis, du Japon, de la Corée,
37:45et peut-être même de l'Inde, qui devient une plateforme potentielle de production
37:49pour les pays occidentaux.
37:51Et la consommation, il y a un vrai message de favoriser la consommation locale.
37:55Donc oui, j'ai du mal à voir en quelle mesure ça va être un soutien pour des industries européennes
37:59qui ont très longtemps bénéficié du débouché marché chinois.
38:02Et aujourd'hui, j'ai du mal à voir quel va en être le driver et le moteur.
38:06Un mot des résultats d'entreprise.
38:08Vous évoquiez l'IA.
38:09Je veux bien qu'on dise un mot de SAP.
38:11C'est quand même peut-être aujourd'hui la plus grosse tech européenne.
38:13Alors je crois que ça se bataille à quelques milliards près entre ASML,
38:16après le décrochage d'ASML, et SAP aujourd'hui,
38:19qui a été un rouleau compresseur boursier tout au long de l'année.
38:22Ça doit prendre 30% ou peut-être plus au plus haut historique sur l'ensemble de cette année.
38:26Est-ce que c'est le signe que la dimension logicielle dans la grande thématique IA
38:31prend de plus en plus de place ?
38:33Il y a eu les GPU, l'infrastructure, l'énergie qui va avec.
38:36Est-ce que le marché est en train de basculer vers d'autres dimensions autour de l'IA ?
38:40Oui, bien sûr.
38:41Le côté applicatif est certainement la prochaine vague de déploiement de l'IA.
38:44Est-ce que dans tous nos outils quotidiens, dans la gestion d'une entreprise,
38:48on va pouvoir déployer des solutions intégrant nativement l'IA ?
38:51Et on a suffisamment de pistes, et j'allais dire même un peu plus que de pistes,
38:55pour se dire que oui, il y a des applicatifs qui vont être monétisés,
38:58qui vont être rentables, qui vont pouvoir permettre de créer de la rentabilité
39:02pour ceux qui déploient ces applications.
39:04Non, la question est encore sur la table.
39:05C'est un peu la question qui a animé les marchés dans le courant du mois de juillet,
39:08où s'est posée la question de la monétisation et de tous ces investissements,
39:11de la course menée par les cinq grands leaders de la tech,
39:13qui pour l'instant visent à avancer leur pion et à matérialiser un leadership,
39:18mais dont la monétisation viendra dans les années à venir.
39:21Donc c'est encore un acte de foi, quoi.
39:23Pour l'instant, oui.
39:24On attendait beaucoup, on en avait parlé ici je crois il y a un mois,
39:27le lancement de l'iPhone 7, qui était celui intégrant des premières solutions d'IA.
39:34Bon, pour l'instant, ce n'est pas vraiment là.
39:37À la fois, les applicatifs d'IA sont un peu décevants,
39:40et les applications de l'iPhone sont plutôt décevantes.
39:42Donc oui, ça reste une question ouverte.
39:44Mais oui, le sens de l'histoire, c'est que cette technologie se déploie
39:47par les applicatifs et par les logiciels.
39:49Effectivement, SAP a plutôt bien réussi sa migration vers le cloud.
39:54C'est quand même une entreprise qui a été beaucoup challengée entre 2020 et 2022,
39:58avec un tout nouveau management, très jeune,
40:00dont le marché attendait plus grand-chose.
40:02Et l'exécution est effectivement remarquable depuis trois ans.
40:05C'est un retour sur le développement.
40:07Il y a un retournement.
40:08Je ne sais pas encore que c'est un leader de l'IA.
40:10Non, mais partant d'un positionnement qui était un peu dépassé il y a quelques années maintenant,
40:16sur l'IA, les logiciels, l'SAP.
40:19SAP versus ASML.
40:21On n'a pas beaucoup de choix d'investissement en Europe sur ce secteur-là.
40:24C'est vrai que les gérants n'ont pas le choix.
40:27C'est-à-dire que si vous ne pouvez pas jouer sur Microsoft
40:29et que vous êtes obligés d'investir en Europe,
40:31et que vous voulez jouer la thématique de l'IA,
40:33vous êtes obligés de surpayer peut-être ces valeurs-là.
40:36ASML était très clairement survalorisée
40:39parce que c'était le seul moyen de jouer le NVIDIA européen.
40:43Et on a vu que ce n'était pas la même chose.
40:46ASML se retrouve pénalisé parce qu'elle est la seule valeur à pouvoir apporter
40:51de l'IA dans les portefeuilles européens.
40:55Clairement, on s'est aperçu qu'il y avait aussi d'autres problématiques
40:58qu'on avait un peu sous-estimées derrière tout ça.
41:01Parce que SAP, c'est un peu la même chose.
41:03Oui, SAP profite très clairement de l'IA,
41:06mais ça reste une petite partie de son activité.
41:08Et ce n'est pas du tout la même chose par rapport à un Amazon,
41:11à la partie Amazon Web Services, je parle,
41:14ou un parti Microsoft qui est nettement,
41:17ou même à son niveau, au niveau de Facebook.
41:22Donc ce n'est pas du tout la même chose
41:25quand on investit sur ces valeurs américaines
41:27qui sont beaucoup plus exposées,
41:29beaucoup mieux pointues sur ce segment-là,
41:32qui profitent beaucoup plus de l'IA.
41:35Moi, par exemple, je vous prends l'exemple de Meta.
41:38Là, on a quand même au moins,
41:40vous y croyez ou vous n'y croyez pas,
41:42de l'IA, mais au moins Meta a montré
41:44que par l'IA, ils contournaient le gros problème qu'ils avaient eu,
41:48c'est-à-dire que l'interdiction de tout ce qui était tracking,
41:51notamment via Apple.
41:54Et maintenant, ils ont un modèle d'IA
41:56qui permet de cibler en fonction de votre comportement
41:58que vous avez sur les réseaux sociaux.
42:00Et donc, ils savent votre âge, votre sexe,
42:03et tout ça, en fonction de ce que vous regardez.
42:05Oui, mais il n'a plus besoin de vous traquer.
42:07Il n'a plus besoin de savoir qui vous êtes.
42:08Grâce à l'IA, il peut de nouveau cibler la publicité.
42:13Donc on peut dire que pour Meta,
42:14l'IA a un élément, parce que tout le monde...
42:17Il y a une application.
42:18Voilà, il y a une application.
42:19J'entends, j'entends.
42:20Et qui rapporte, puisque ça lui permet de cibler.
42:21Et ça, c'est même un avantage aujourd'hui,
42:23parce que tout le monde pouvait mettre un petit tracker
42:25sur votre ordinateur avant.
42:26Et parce que c'était facile, ce n'était pas coûteux.
42:28Là, maintenant, il faut avoir tout le background
42:30de cette intelligence artificielle.
42:32Et donc, Meta dit, voilà, mes concurrents,
42:34je n'en ai plus parce que je suis en train de les écraser
42:35grâce à ça.
42:36Donc, c'est quand même un investissement qui est porteur.
42:38Donc ça, avant qu'en Europe,
42:40on ait des sociétés qui offrent la même chose,
42:42on voit que ça sera très compliqué.
42:44Bon, après, il y a d'autres manières.
42:45Il y a d'autres manières.
42:46L'énergie Schneider, c'est peut-être une entreprise IA.
42:50C'est le même niveau que...
42:52Vistra est la première performance boursière du S&P 500.
42:55Vistra, ils font de l'énergie propre et du nuclear.
42:57Vous jouez la thématique Nvidia.
42:59C'est-à-dire que vous avez soit la thématique,
43:01je joue l'investissement pour mettre les centres de données,
43:04la capacité de calcul.
43:06Et après, vous avez la deuxième phase
43:08qui sera la thématique.
43:09Je joue les éditeurs de logiciels
43:10qui profitent de cette capacité de calcul
43:12pour le monétiser.
43:13Et c'est là ce qui a été dit.
43:14C'est-à-dire que ça,
43:15on est encore dans un point d'interrogation.
43:17Est-ce que ça sera rentable ?
43:18Mais de toute façon, la première partie,
43:19elle est là parce qu'il y a des investissements massifs.
43:21Donc, vous pouvez jouer déjà le fait qu'on vend les pelles.
43:24On verra si on trouve de l'or.
43:26Ça sera autre chose.
43:27Vistra, plus de 150% depuis le 1er janvier,
43:29alors que Nvidia ne fait que plus de 180%.
43:32Ce n'est pas la même taille d'entreprise.
43:34Je pense que Vistra doit être 100 fois plus petit
43:36que Nvidia aujourd'hui.
43:40Comment on se positionne en termes d'investissement
43:43pour le compte des clients privés aujourd'hui, Alexandre ?
43:47Est-ce qu'on reste dans une logique pro-risques ?
43:50Où est-ce qu'on a envie d'être exposé,
43:52d'organiser ou de réorganiser les portefeuilles peut-être aujourd'hui ?
43:55Nous restons effectivement aujourd'hui
43:57chez un dossier plutôt pro-risques,
43:59dans un scénario qui reste très constructif
44:01pour la macroéconomie.
44:03Le but du jeu pour des clients privés
44:04n'est pas non plus de débrayer et de rembrayer
44:07à quelques semaines près.
44:08Donc, on essaie de garder le cap.
44:10Quelque part, dans ce marché,
44:11il faut garder un petit peu la tête froide.
44:13Je pense que l'histoire a montré
44:15qu'on peut avoir effectivement beaucoup de volatilité.
44:17En fait, déjà, tous les pronostics ont été déjoués.
44:19Tout le monde avait dit septembre-octobre,
44:21la saisonnalité est très mauvaise,
44:23ça va passer sur les marchés.
44:25Il y aura la volatilité sur les élections,
44:26c'est l'inverse qui s'est passé.
44:28On a un petit peu ce phénomène aujourd'hui,
44:30et moi, je le sens même sur certains clients.
44:32Quand le marché commence à baisser,
44:33ils disent « Ah, enfin, c'est normal que ça baisse. »
44:35Et puis, quand il commence à remonter,
44:36ils disent « Mais, je n'en ai pas assez. »
44:38Ce n'est pas possible, ça remonte déjà.
44:40Ça remonte déjà.
44:41Cet été, la recoeurie en V du marché a été spectaculaire.
44:46Il fallait m'attraper.
44:47Il fallait être là le 5 août.
44:49D'où le fait que, quelquefois,
44:51la décision de ne rien faire et de garder son câble,
44:53c'est peut-être, finalement, la meilleure.
44:55Maintenant, il faut garder toujours en tête
44:57que sur les élections américaines,
44:59il y aura certainement beaucoup de chamboulements
45:01au niveau sectoriel.
45:03Ça peut-être plus que la direction du marché,
45:05c'est plus la décomposition sectorielle.
45:07Et puis, c'est surtout aussi entre les grands capis
45:09et les petits capis.
45:11Ça, c'est un deuxième axe que nous avons pris
45:13sur nos gestions de portefeuille.
45:15Ce n'est pas qu'on a sorti ce qu'on avait
45:17sur les grandes capitalisations.
45:19C'est-à-dire, qu'est-ce que j'ai en portefeuille aujourd'hui
45:21que je n'ai pas ou qui est sous-évalué
45:24et qui a un potentiel de rattrapage ?
45:26On sait que les petites capitalisations aux Etats-Unis
45:29sont en très fort des cotes.
45:31Il y a une raison aussi.
45:33Il y a 40 % de la cote qui n'est pas profitable.
45:35Mais vous avez quand même beaucoup de valeurs de qualité
45:37au sein des petites capitalisations.
45:39Et nous pensons qu'elles sont attractives.
45:41On voit une diffusion de cette performance aujourd'hui.
45:44Donc, c'est une façon de jouer la diversification
45:47au sein des Etats-Unis
45:49en repondérant peut-être un petit peu les secteurs,
45:51les petites capitalisations.
45:53Et nous pensons que la meilleure diversification
45:55après les Etats-Unis, ça reste...
45:57C'est les émergents.
45:59On a ce moteur émergent qui est en train de s'allumer.
46:01Il nous manquait l'Etat-Chine.
46:03On arrive à la fin de l'émission.
46:05On n'aura pas beaucoup parlé de l'Europe avec tout ça.
46:07La logique actuelle...
46:09Je ne sais pas.
46:11Peut-être que c'est bon signe pour demain.
46:13Peut-être qu'à un moment,
46:15le stock 600 est au plus haut historique.
46:17Logique action,
46:19est-ce qu'il y a des choses qui changent
46:21un peu en profondeur et qui méritent
46:23d'être réajustées dans les stratégies ?
46:25Vous avez parlé du nucléaire.
46:27C'est un sujet qui, malheureusement,
46:29est en termes de non-coté d'entreprise
46:31avec de la vraie rentabilité
46:33et peu européen.
46:35Il y en a beaucoup aux Etats-Unis.
46:37Il y en a beaucoup des nouvelles aux Etats-Unis
46:39avec toutes ces technologies autour des réacteurs nucléaires.
46:41Je crois qu'il va produire, fabriquer lui-même
46:43ces petits SMR.
46:45Je vais très vite dans l'histoire.
46:47Je vais très vite dans l'histoire.
46:49Le premier est prévu pour 2026.
46:51C'est une technologie
46:53générale électrique Toshiba.
46:55C'est un spécialiste historique du nucléaire.
46:57Il va être dans l'Ontario.
46:59On verra si ça fonctionne.
47:01Les GAFA vont relancer le nucléaire dans le monde.
47:03Ça répond à un besoin d'électricité.
47:05Aujourd'hui, il n'y a pas un projet
47:07de centre de données
47:09qui se compte en dizaines de milliards d'euros
47:11en Espagne.
47:13L'Espagne est devenue
47:15extrêmement attractive.
47:17Le marché espagnol est à plus de 20%
47:19depuis le début de l'année.
47:21C'est devenu un pays où on a eu
47:23fait un peu de réformes et d'activités
47:25industrielles.
47:27Un exemple à suivre, c'est le Bon élève espagnol
47:29en Europe.
47:31Pour conclure sur l'énergie,
47:33on me donnait ce chiffre.
47:35C'est le chiffre de l'électricité
47:37par rapport à l'énergie.
47:39Quand Microsoft a contracté
47:41sur 20 ans pour récupérer l'énergie
47:43produite par la centrale de Stream Island,
47:45qui va être ouverte pour cette occasion,
47:47ils ont contracté, coût de transmission
47:49compris, à 130 dollars
47:51du mégawatt-heure.
47:53Aux Etats-Unis, le prix de marché
47:55c'est entre la côte Est et la côte Ouest.
47:57C'est à 40, 50, 60 dollars.
47:59Ils payent deux, trois fois le prix du marché
48:01pour accepter à cette énergie propre
48:03pendant 20 ans.
48:05Bien sûr,
48:07on connaît les avantages du nucléaire.
48:09C'est ça qui est joué de plus en plus.
48:11Merci beaucoup messieurs. Merci d'avoir été les invités
48:13de Planète Marché ce soir.
48:15Adrien Dumas, Mandarine Gestion, Christian Parizeau, Altaïr Economics
48:17et Alexandre Rabovitch, Indos US Wealth Management.
48:29Le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
48:31c'est le quart d'heure thématique.
48:33Ce soir, c'est la remontée des rendements
48:35obligataires, notamment
48:37depuis la décision de la Fed le 18 septembre
48:39de baisser ses taux de 50 points de base.
48:41C'est John Plassard qui est avec nous
48:43en visioconférence pour nous apporter des
48:45éléments d'explication justement sur cette
48:47séquence de correction du marché obligataire.
48:49On a un disant américain à plus de 4,2%
48:51au moment où on se parle. John qui est spécialiste
48:53en investissement chez Mirabeau. Bonsoir
48:55et bienvenue John.
48:57Est-ce qu'on est au point où on va revivre
48:59cette discussion de marché qu'on avait eue en début
49:01d'année ? Je me souviens que le marché
49:03était parti bille en tête sur
49:05au moins une demi-douzaine de baisses
49:07de taux de la réserve fédérale américaine
49:09et puis au fur et à mesure des premiers mois
49:11de l'année 2024 et des données
49:13économiques américaines, on en
49:15était arrivé au point de se dire, non seulement
49:17la Fed ne baissera pas les taux, mais elle risque
49:19peut-être même de les remonter. Est-ce
49:21qu'on est reparti pour un tour de discussion
49:23dans ce sens-là, John ?
49:25Oui, bonsoir
49:27Grégoire. Oui, clairement.
49:29On est dans une situation où maintenant
49:31on entend plus parler
49:33de no landing. Il y avait le soft landing,
49:35le no landing, on avait même parlé du take-off
49:37c'est-à-dire qu'on remontait
49:39les taux face à une inflation
49:41notamment qui remontait. Il y a juste un chiffre
49:43que j'aimerais, vous l'avez dit
49:45mais il y a juste un chiffre que j'aimerais
49:47rappeler, c'est que en fait
49:49la réserve fédérale américaine
49:51a baissé ses taux
49:53de 50 points de base et depuis
49:55qu'elle a baissé ses taux de 50 points
49:57de base, le disant américain a progressé
49:59de 60 points de base. Donc on voit
50:01que c'était le débarrage
50:03d'une remontée
50:05des rendements, des taux
50:07américains, des très jurés
50:09ce qui est absolument contre-intuitif
50:11mais on s'est rendu
50:13compte une nouvelle fois
50:15et c'est une énième fois parce que vous parliez du début
50:17de l'année, Grégoire, mais il faut aussi rappeler que
50:19l'année passée, en début d'année passée
50:21c'était exactement la même chose puisque
50:23tout le monde pensait que l'économie
50:25américaine allait rentrer en récession
50:27ce n'était pas le cas, on s'est dit bon c'est pour 2024
50:29et là on est en train de
50:31passer la patate chaude si vous
50:33me permettez de l'expression, pour 2025
50:35parce qu'on se rend compte
50:37de plusieurs choses, déjà un
50:39c'est que on est
50:41dans une situation où
50:43en fait l'économie américaine, qu'on le veuille ou non
50:45on est plus ou moins dans une société
50:47Goldilocks,
50:49boucle d'or, on a vu les ventes
50:51au détail, on a vu les PMI qui
50:53viennent toujours et on a aussi
50:55vu que le consommateur américain
50:57ce qui est vraiment le nerf de la guerre
50:59est toujours aussi vigoureux
51:01et qu'on a des relais de croissance
51:03très fort, vous venez d'en parler
51:05il y a évidemment l'intelligence artificielle
51:07mais pourquoi pas de plus en plus le nucléaire
51:09etc. Donc on est dans une
51:11situation 1 où la vigueur
51:13économique ne tombe pas à 0
51:15et je vous rappelle quand même une chose assez
51:17importante, c'est que les prévisions de croissance
51:19pour le troisième trimestre qui viennent de passer
51:21c'est 3,2%
51:23donc on serait même en réaccélération
51:25par rapport au premier et au deuxième trimestre
51:27donc c'est absolument extraordinaire
51:29dans le sens littéral du terme. Il y a la deuxième
51:31chose qui est les anticipations
51:33d'inflation, vous savez il y a tous les calculs
51:35qui sont faits de savoir si
51:37comment va exploser la dette
51:39parce que c'est pas est-ce qu'elle va exploser
51:41mais comment va exploser la dette si vous avez
51:43Kamala Harris ou si vous avez
51:45Donald Trump, alors on dit que sous
51:47Donald Trump ces projets coûteraient plus
51:49cher à la dette américaine
51:51ou gonfleraient plus la dette américaine
51:53que Kamala Harris mais dans les deux cas
51:55vous avez une inflation
51:57qui serait assez importante
51:59et qui empêcherait d'une certaine manière
52:01la fête de baisser les
52:03taux et puis
52:05une chose assez intéressante
52:07et je suis sûr qu'on va en reparler ensemble
52:09dans cette émission
52:11c'est qu'on a les
52:13premiers économistes
52:15américains et européens qui commencent
52:17à dire mais est-ce que
52:19la fête ne pourrait pas poser
52:21ces taux en
52:23novembre et c'était absolument
52:25incroyable, inconcevable
52:27il y a quelques
52:29jours voire une semaine de cela
52:31mais on se rend compte
52:33qu'en fait si vous grillez
52:35des cartouches puisque
52:37c'est la fameuse caisse à outils
52:39face à une inflation
52:41théoriquement qui remonte l'année prochaine
52:43si vous baissez pour rien parce que la croissance
52:45est bonne, parce que vous avez
52:47un taux de chômage qui est en train de rebaisser
52:49je vous rappelle 4-3, 4-2, 4-1
52:51aujourd'hui c'est à dire au mois
52:53de septembre passé
52:55et bien vous n'avez pas besoin de baisser les taux
52:57et on est dans une situation
52:59où effectivement
53:01on est en train de se dire
53:03est-ce qu'on n'a pas été trop
53:05rapidement en besogne dans
53:07les réflexions en se disant bon on a changé
53:09de statut, on est dans
53:11le cycle de la baisse du cycle
53:13des taux
53:15dans le cycle monétaire
53:17suivant je dirais, et peut-être pas.
53:19Mais ça veut dire quand même
53:21c'est intéressant, on verra ce qui est décidé
53:23par la FED, je rappelle la réunion c'est 6-7
53:25novembre, c'est ça la prochaine réunion de la FED
53:27donc vraiment dans le sillage
53:29a priori des résultats
53:31qu'on aura de l'élection américaine
53:33si on peut avoir les résultats en temps et en heure
53:35John, mais
53:37je me dis effectivement si la FED ne baissait
53:39pas ses taux le 7
53:41novembre après les avoir
53:43baissés de 50 points de base pour entamer
53:45ce qui était normalement un cycle de
53:47baisse de taux, je me dis que
53:49on verra aussi fleurir beaucoup d'analyses
53:51sur l'idée que
53:53c'est aussi une manière pour la FED
53:55de reconnaître en partie que la baisse de 50
53:57points de base était peut-être une erreur.
53:59Tout à fait, et
54:01ce qui est très intéressant ici
54:03c'est qu'en fait on voit qu'il y a
54:05un discours complètement différent
54:07entre l'Europe
54:09et les Etats-Unis. C'est-à-dire que les Etats-Unis
54:11on se dit que 50 points de base c'était beaucoup trop
54:13et en Europe on se dit qu'on n'a
54:15pas été assez vite parce que
54:17effectivement on n'a pas la même
54:19croissance économique
54:21la même vigueur économique, on n'a pas
54:23le même taux d'inflation qui est plus bas en Europe
54:25qu'aux Etats-Unis, etc.
54:27Et effectivement on se dit
54:29que en fait
54:31c'est
54:33pour être très concret par rapport aux élections américaines
54:35vous avez trois scénarios possibles
54:37vous avez, sans parler du
54:39congrès, vous avez la victoire de
54:41Kamala, la victoire de Donald Trump et puis
54:43pas de victoire, c'est-à-dire qu'on se
54:45cherche, on recompte, etc.
54:47Ça peut durer jusqu'au 20 janvier.
54:49Et dans ces trois cas de figure
54:51vous avez seulement un cas de figure
54:53où la
54:55réserve fédérale serait à l'aise
54:57de baisser les taux, c'est la victoire de
54:59Kamala Harris. On imagine bien que la pression
55:01qui va être mise le lendemain de la victoire
55:03de Donald Trump potentielle
55:05ou s'il y a une incertitude
55:07et que les marchés baissent parce qu'on
55:09est en train de recompter les voix,
55:11la Fed n'est pas à l'aise à changer
55:13ses taux, que ce soit les montées ou les baissées.
55:15Et donc on voit ici que
55:17la fenêtre, l'opportunité
55:19et la fenêtre de tir
55:21est en train de se raccourcir
55:23pour la Fed pour baisser les taux
55:25et vous avez tout à fait raison parce que
55:27le fait que potentiellement
55:29elle ne baisse pas les taux, ça va
55:31amener les économistes à dire
55:33le fameux dire
55:35est-ce qu'il y a eu une erreur de politique monétaire
55:37et il n'aurait jamais fallu baisser les taux
55:39de 50 points de base parce qu'on se souvient
55:41qu'on le veut ou non, on se
55:43souvient quand même que c'était le consensus
55:45et peut-être la politique qui avait
55:47poussé la Fed à baisser ses taux
55:49il n'y avait pas d'obligation
55:51ou d'urgence, etc.
55:53Et c'est très intéressant ce que vous dites parce que
55:55potentiellement
55:57dans exactement deux semaines
55:59deux semaines et un jour
56:01le discours peut totalement
56:03changer et changer
56:05j'allais dire la face du monde
56:07c'est pas du tout vrai, mais voilà
56:09exactement
56:11On verra, ce ne sera pas une réunion
56:13facile effectivement, de toute façon la Fed
56:15a toujours que des coups à prendre, si elle baisse les taux
56:17on lui dira que c'est une erreur
56:19si elle ne baisse pas les taux, on pourra lui reprocher
56:21de l'avoir fait en septembre, etc.
56:23On verra, le marché
56:25pour finir là-dessus, quand vous voyez
56:27alors effectivement des taux longs à 4,20
56:29aujourd'hui, il y a l'idée
56:31peut-être que la Fed est allée un peu trop vite
56:33trop fort pour démarrer son cycle de baisse de taux
56:35est-ce qu'il y a aussi le poids de Trump
56:37qui pèse de plus en plus dans ces marchés
56:39John ?
56:41Oui, alors
56:43inofficiellement
56:45oui, officiellement non
56:47on sait qu'il y a un poids politique très très
56:49important, on sait aussi
56:51que
56:53historiquement, et bien
56:55lorsqu'on regarde les relations
56:57entre M. Powell et M. Trump
56:59elles ont toujours été assez houleuses
57:01même si c'est Trump qui a mis en place
57:03Jérôme Powell
57:05il l'a dit d'ailleurs la semaine passée
57:07en disant qu'il n'avait pas monté les taux
57:09assez rapidement et puis après
57:11ils n'avaient pas baissé assez rapidement
57:13il dit tout et n'importe quoi
57:15en fait ce qu'il dit c'est qu'il a tort
57:17et je vous rappelle quand même une chose, c'est qu'il a aussi dit
57:19la semaine passée que Jérôme Powell
57:21avait un métier très simple
57:23parce qu'il venait travailler seulement un jour par semaine
57:25un jour par mois pardon
57:27et qu'il prenait une pièce et qu'il faisait pile ou face
57:29pour savoir ce qu'il fallait faire avec les taux
57:31donc on voit et on imagine là
57:33que la relation, il a même dit
57:35qu'il tenterait de le
57:37destituer mais évidemment il ne peut pas le faire
57:39sans qu'il y ait une faute grave
57:41donc il ne fait pas ce qu'il veut non plus
57:43même s'il devait avoir le congrès
57:45entier républicain
57:47mais effectivement on ne peut
57:49pas mettre de côté
57:51l'aspect politique
57:53l'aspect évidemment
57:55de cette volatilité qui n'est pas là
57:57vos invités avant l'avaient
57:59très justement dit qu'il n'est toujours pas là
58:01mais qui si on est dans
58:03cette configuration
58:05où Donald Trump gagne, où il y a
58:07un recontage, et bien
58:09évidemment la volatilité va monter
58:11Il y aura forcément une lecture très
58:13politique des décisions de
58:15la Fed et même presque une lecture
58:17personnelle entre Donald Trump et
58:19Jérôme Powell. Merci beaucoup John.
58:21John Plassard qui était avec nous l'invité de ce dernier
58:23quart d'heure de Smart Bourse pour évoquer
58:25ces taux obligataires qui se tendent
58:27à nouveau depuis quelques semaines maintenant
58:29et à quelques jours de
58:31l'élection présidentielle américaine. John Plassard
58:33spécialiste en investissement chez Mirabeau
58:35était avec nous donc en visioconférence
58:37pour ce quart d'heure thématique de Smart Bourse ce soir.