• il y a 2 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Bonsoir à tous, 19h, c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir. Simon Guélin, vous avez envie de faire une petite info ou pas du tout ?
00:07Oui, j'ai envie de faire l'info. J'ai fermé la veste ce soir pour changer.
00:10Oh, vous êtes beau garçon. Allez, on a vu la forme, maintenant le fond.
00:14Le fond, c'est parti. Bonsoir, chère Christine et bonsoir à tous, chers téléspectateurs.
00:18Michel Barnier a rencontré sa famille politique à Annecy et sur place, le chef des députés LR Laurent Wauquiez a demandé au Premier ministre une politique de droite avec plus de sécurité et moins d'immigration.
00:28Michel Barnier qui promet un gouvernement équilibré, représentatif et pluriel où chacun aura sa place.
00:35Le procès des viols de Mazan est suspendu jusqu'à lundi.
00:37Le principal accusé, Dominique Pellicot, est toujours malade et ne peut donc pas être présent avant le début de la semaine prochaine.
00:43Cela fait déjà quatre jours que Dominique Pellicot est souffrant et dispensé donc d'assister à l'audience.
00:49Enfin, Vladimir Poutine affirme que si les Occidentaux autorisent l'Ukraine à frapper le territoire russe, cela signifierait que les pays de l'OTAN sont en guerre contre la Russie.
00:58L'armée russe qui a d'ailleurs lancé une contre-offensive aujourd'hui dans la région de Koursk et annonce avoir repris dix localités dans la région, Christine.
01:05Merci beaucoup Simon Guélin pour l'information du soir.
01:09Au sommaire ce soir, d'un côté la droite semble renaître avec Michel Barnier qui assure que le gouvernement nommé la semaine prochaine sera pluriel, équilibré et représentatif.
01:20Le Premier ministre était à Annecy pour la rentrée parlementaire des députés et sénateurs des Républicains.
01:26De l'autre, la gauche qui voulait s'imposer à Matignon, interpelle par des confidences issues de son propre camp.
01:33François Ruffin a dévoilé comment la gauche a fait du tractage aux faciès et tacle vivement la stratégie mise en place par la France Insoumise en fustigeant la dérive communautariste de Jean-Luc Mélenchon.
01:47Assiste-t-on à une fracture profonde à gauche ? L'édito de Mathieu Bocoté.
01:52Les dissidents sont-ils toujours les bienvenus en France, en Europe ? Les dissidents d'hier sont-ils ceux d'aujourd'hui ?
01:59Avant 1991, les plus célèbres venaient du monde soviétique comme Solzhenitsyn.
02:04Aujourd'hui, avec l'arrestation du patron de la messagerie Telegram Pavel Durov à Paris, on peut analyser qui sont ces nouveaux, je cite, dissidents.
02:14Il y a quelques années, la TRAC était dirigée vers Édouard Snowden, cet informaticien surdoué, lanceur d'alerte, qui a fini par trouver refuge où ? A Moscou.
02:22Le lieu où les dissidents d'autrefois fuyaient. Que les dissidents d'autrefois fuyaient.
02:27Sommes-nous encore un pays de liberté ? Quelle notion de la liberté en France, en Europe ? L'analyse d'un légiste le saumiait.
02:35Mais où sont les féministes ? Pourquoi ne sont-elles pas là ? Où sont là où les femmes les attendent ?
02:40La championne de taekwondo afghane Marzia Midi est réfugiée en France depuis bientôt 3 ans. L'athlète a fui le régime des talibans en Afghanistan.
02:50Depuis, elle crie dans le désert. Elle déplore l'absence totale de soutien des féministes en France.
02:57On veut me faire taire en France, en plein milieu de l'Europe, déplore-t-elle.
03:02Comment expliquer qu'on puisse venir se réfugier dans un pays de liberté pour mieux se taire le regard de Mark Menon ?
03:10La nouvelle Calédonie, plus personne n'en parle. Alors nous allons regarder ça de près.
03:15Ce qui se passe en ce moment. Des habitants qui chercheraient à fuir l'archipel avant le 24 septembre. Dans deux semaines.
03:22Une date clé. Nous verrons pourquoi. Que se passe-t-il sur l'île en ce moment ?
03:27Pourquoi les tensions se poursuivent malgré les 130 millions d'euros accordés par l'État ?
03:33Le décrépitage de Charlotte Dornelas. Et puis, des milliers de prisonniers libérés pour faire de la place en prison.
03:41Ça se passe au Royaume-Uni. Depuis hier, près de 2000 détenus déjà libérés avant même d'avoir puger la moitié de leur peine.
03:49Fin octobre, ils seront 5500 à faire l'objet de cette disposition extraordinaire et très impopulaire de la part du gouvernement de gauche,
03:58fraîchement arrivé au pouvoir. La gauche se défend. Nous avons la population carcérale la plus élevée jamais vue dans ce pays.
04:06Comment expliquer préférer le bien-être des prisonniers à la sécurité des citoyens ? L'édito de Mathieu Bocoté.
04:15Une heure avec nos mousquetaires. Comme on avait dit, c'est toujours la petite phrase. On attend une petite phrase sympa.
04:20Une heure pour tout dire sans tabou.
04:24Allez, c'est parti. Demain, c'est Marc Menand qui prendra ma place. Demain, c'est Philippe Devivier. C'est parti.
04:30Une heure pour tout dire sans tabou.
04:45D'abord, la droite. Elle semble renaître avec Michel Barnier, Annecy pour la rentrée parlementaire des députés sénateurs républicains.
04:54Et on a entendu Bruno Rotaillot qui disait « Désormais, on a la certitude qu'on aurait un Premier ministre qui ne sera pas un collaborateur, mais un Premier ministre de plein exercice. »
05:08La configuration, dit-il, s'approche beaucoup plus d'une cohabitation que de la situation classique qu'on connaît sous la Ve République.
05:18Avant de passer à la gauche, mon cher Mathieu Bocoté, on a l'impression là, sous nos yeux, qu'une sorte de phénix renaît complètement.
05:28En fait, on ne connaissait pas la formule, mais on l'a désormais. Il suffisait donc de perdre les élections à répétition et de devenir politiquement quasiment insignifiant pour enfin accéder au pouvoir.
05:38C'est une méthode, mais c'est réussi. Donc, ce qui est intéressant...
05:42Vous n'applaudissez pas le fait que la droite arrive au pouvoir ?
05:45Je n'applaudis pas, je ne me désole pas. Je constate que cette force politique, qui n'était plus structurante dans le pays, a réussi à accéder au pouvoir, mais par une ruse étonnante.
05:56Dans la présente Assemblée, le critère pour accéder à Matignon, ce n'est pas celui qui a le plus d'adhésion, mais celui qui est le moins rejeté.
06:03Et le point d'équilibre du non-rejet se trouve chez les LR aujourd'hui, qui seront doublement tolérés par le RN et par une bonne partie du centre, qui seront soutenus par leurs propres troupes,
06:15et ça leur permet d'arriver à Matignon par une ruse de l'histoire inattendue. Je n'applaudis pas, je ne me désole pas, je constate.
06:22Merveilleux costume, Mathieu Bocotis. Il est nouveau, non ?
06:26Oui, on nous annonçait aujourd'hui un froid polaire, donc je me suis dit, allons-y, prenons de l'avance avec le tweed.
06:30Mais ce n'est pas un froid polaire, mes amis, je vous en assure.
06:34Si, c'est polaire.
06:35Non, non, non, en bas de moins 20, ce n'est pas sérieux. En haut de moins 20, dis-je.
06:38François Ruffin, hier a déclenché une véritable tempête à gauche, Mathieu Bocotis, en reconnaissant la stratégie de clientélisme racial de son ancien parti, la France Insoumise.
06:53Il rappelait aussi les propos désobligeants de Jean-Luc Mélenchon à propos des Français les plus défavorisés.
06:59Question, faut-il voir dans cette querelle la marque d'une fracture profonde à gauche ?
07:05Vous savez, François Ruffin, c'est un peu un personnage étonnant à gauche.
07:09C'est l'homme de gauche que la droite aime aimer.
07:12C'est celui qui n'aurait pas embrassé le virage, justement, ethniciste, le virage communautariste.
07:19C'est celui qui demeurerait fidèle à une gauche des petits gens.
07:22Et de ce point de vue, son livre, qu'il vient de faire paraître, François Ruffin, itinéraire, ma France en entier, pas à moitié, n'est pas un mauvais livre.
07:28Pour comprendre la psychologie de ces gens, c'est un livre qui est intéressant de lire.
07:33Donc, je me désole pour François Ruffin, mais j'en dis du bien.
07:37Homme de gauche qui voulait retrouver ce qu'était autrefois la gauche, lisez-le, ça vaut la peine.
07:41Jean de droite qui voulait comprendre ce qu'était la gauche lorsqu'elle avait meilleure mine, lisez-le aussi.
07:45Vous allez finir le livre, vous m'avez dit.
07:47Alors, une fois que tout cela est dit, effectivement, Ruffin fait une rentrée médiatique à travers une double déclaration en forme de double révélation.
07:58La première, c'est une référence justement à la stratégie du « on va tracter politiquement, on va être capable de s'adresser aux électeurs selon les critères ethniques ».
08:07Je cite « En 2022, dans les immeubles d'Amiens Nord, quand je tombais sur un Noir ou un Arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts.
08:16C'était le succès presque assuré. Mais dès qu'on tombait sur un Blanc, ça devenait un verrou. »
08:22Et ensuite, autre déclaration à propos des gens d'Hénin-Beaumont notamment, parlant de Mélenchon « Quand il me racontait Hénin, c'était à la limite du dégoût.
08:30On ne comprenait rien à ce qu'il disait, il transpirait l'alcool dès le matin, il se sentait mauvais, presque tous obèses. »
08:38Certains y verraient, dans ces propos que l'on prête à Jean-Luc Mélenchon, une forme de mépris social
08:43qui est un peu l'équivalent chez LFI des « sans-dents » de François Hollande.
08:46Vous savez, à gauche, il y a plusieurs manières de mépriser le peuple, c'est ce qu'on appelle la gauche plurielle.
08:50Cela dit, revenons-y, que nous dit François Ruffin dans cette critique de l'ethnicisation de la politique à gauche ?
09:00Il y a deux interprétations possibles, parce qu'il s'en désole, on l'aura compris.
09:03La première, c'est une dénonciation de ceux qu'on appelle les indigénistes.
09:08Les indigénistes qui ont cherché depuis des années, les fameux indigènes de la République, la mouvance décoloniale,
09:14qui ont cherché à imposer une « conscience ethno-raciale » aux populations issues de l'immigration,
09:23en les invitant à se définir d'abord comme des populations racisées.
09:28En de leurs ordres, cessez de vous penser d'abord comme français, ne vous voyez pas d'abord par la nationalité, par la citoyenneté,
09:35voyez-vous d'abord par l'origine raciale, par la communauté ethnique, et c'est ainsi que vous devez vous inscrire dans l'espace public.
09:42Dans cette logique, l'ethnicisation des rapports sociaux, c'est le fruit d'une stratégie quasi machiavélique à gauche.
09:50Première interprétation possible.
09:52Il y en a une autre qu'on peut néanmoins prendre au sérieux, et qui est un peu désagréable, mais qu'il faut éventuellement envisager,
09:59c'est que l'effet de masse propre à l'immigration crée aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, stratégie décoloniale ou non,
10:07un primat en certains lieux de la conscience ethnique ou même de la conscience « ethno-raciale » sur la conscience nationale.
10:15En Occident, il y a une forme d'aveuglement théorique volontaire ici.
10:20On a voulu en Occident se dire « nous ne voyons plus les couleurs, nous ne voyons plus les origines, nous ne voyons plus les communautés,
10:27nous ne voyons que l'individu ou nous ne voyons que la nation, la société dans son ensemble, mais nous ne voyons pas les communautés,
10:35et qui d'y voir les communautés pratique en fait le communautarisme. »
10:40Alors ce qu'on peut comprendre aussi de la stratégie des insoumis, mais pas des seuls, c'est qu'à un moment donné,
10:47cette réalité existe néanmoins dans le monde qui est le nôtre.
10:50On a beau dire aux gens « cessez de vous identifier selon votre communauté »,
10:53dans les faits, l'être humain tel qu'il est a tendance à se rassembler sur la base des intérêts communautaires.
10:59Et là, c'est à ce moment qu'on pose la question de l'assimilation.
11:02Quand vous avez des gens en faible quantité qui arrivent d'un peu partout à travers le monde,
11:06vous pouvez les assimiler à la population française et transformer un Pakistanais, un Afghan, un Chinois, un Japonais, un Danois, même un Anglais,
11:15vous pouvez le transformer en Français.
11:19Mais si vous avez des communautés qui arrivent massivement, vous avez beau les accuser de communautarisme,
11:27dans les faits, elles vont avoir une conscience première de leur intérêt communautaire,
11:32et puis elles vont définir leur rapport à la politique ainsi.
11:34C'est ce que nous disait M. Mélenchon il y a quelques jours, soit dit en passant.
11:37Dans les banlieues, laissez tomber le reste, il y a les banlieues et les populations « racisées » et les jeunes.
11:44Qu'est-ce qu'il nous dit ? Ces gens ont intérêt objectivement à se rallier à nous.
11:48Pourquoi ? Parce qu'avec nous, il va y avoir plus d'immigration, donc leur poids va peser davantage dans la société,
11:54et avec nous, il y aura plus de redistribution.
11:56Puis ce sont souvent des populations qui prospèrent grâce aux différentes aides sociales,
12:00pas seulement évidemment, mais ça compte, et bien la redistribution va les servir.
12:04Donc on est dans ce moment un peu désagréable où, évidemment qu'il y a un cynisme renversant chez les Insoumis,
12:12qui prétendent être républicains comme jamais,
12:14mais qui, dans les faits, misent consciemment sur une stratégie d'ethnicisation des rapports sociaux.
12:20Ils le font volontairement. Ils ethnicisent, ils racialisent, mais ils ne le font pas à partir de rien.
12:26Ils le font à partir d'une réalité sociologique qui est là.
12:29Ils ne parviennent à racialiser et à ethniciser que parce que la machine à assimiler ne fonctionne plus depuis longtemps,
12:36que parce que ces communautés sont présentes,
12:38et que c'est un effet du débordement de l'immigration massive qui a cassé la machine à assimiler.
12:44Et en passant, ça ne date pas d'hier.
12:46Début des années 80, touche pas à mon pote, SOS racisme,
12:50c'est déjà un premier moment de surgissement d'une conscience raciale revendiquée.
12:55En France, fin des années 90, le fameux black-blanc-beurre.
13:00Quand on parle de black-blanc-beurre, on remplace bleu-blanc-rouge par black-blanc-beurre.
13:04On nous dit que c'est de l'inclusion.
13:06Mais dans les faits, c'était déjà la conscience raciale qui se substituait à la conscience nationale.
13:11On peut dire de ce point de vue que LFI prospère sur l'immigration massive
13:16et l'effet de décomposition de la société qu'elle a engendré.
13:21Les propos de Jean-Luc Mélenchon que vous évoquiez sur les électeurs de Hénin-Beaumont,
13:25ne sont-ils pas aussi violents ?
13:27Vous avez raison de m'y ramener, je n'aurais pas dû les oublier.
13:30Je les cite encore une fois.
13:32« Quand ils me racontaient Hénin, c'était à la limite du dégoût.
13:36On ne comprenait rien à ce qu'ils disent, parlant des gens d'Hénin-Beaumont.
13:40Ils transpiraient l'alcool dès le matin, ils se sentaient mauvais, presque tous obèses. »
13:45Ça, c'est Jean-Luc Mélenchon parlant du peuple de France.
13:48À tout le monde, une partie du peuple de France.
13:50On pourrait dire que c'est le regard inversé du rapport posé sur les « racisés ».
13:54Les populations issues de l'immigration sont toujours une chance pour la France,
13:58c'est remarquable pour la France, c'est une richesse pour la France.
14:01La diversité est une richesse pour la France.
14:03Mais les Péquenauds du Nord, franchement, ils font un peu tâche dans le paysage
14:08et on préférait ne pas avoir à s'adresser à eux.
14:11Encore une fois qu'on se comprenne bien,
14:13et là il y a quelque chose d'un peu cynique chez Jean-Luc Mélenchon en la matière,
14:19c'est est-ce que les populations de la France périphérique,
14:22et plus encore, les populations plus ou seulement en périphérie,
14:25est-ce qu'elles sont victimes de pathologies sociales bien réelles ?
14:28Assurément, il ne s'agit pas d'idéaliser le peuple qui aurait toutes les qualités.
14:32Est-ce qu'on a aujourd'hui des problèmes de santé publique,
14:34dont l'obésité est un marqueur indéniablement.
14:38Est-ce qu'on a des problèmes d'alcoolisme ? Évidemment.
14:40Est-ce que l'éclatement des familles a fait en sorte qu'aujourd'hui,
14:44beaucoup de femmes, notamment célibataires, se retrouvent,
14:46les mamans solos dont vous nous parlez souvent,
14:48se retrouvent dans des conditions sociologiques où élever leur famille,
14:51c'est un effort de tous les jours,
14:53et la famille pèse sur eux plutôt que les soutenir.
14:56Est-ce qu'on est dans un environnement public
14:58où les services publics ne sont pas au rendez-vous,
15:00les services publics élémentaires pour lesquels on consent à se faire dévaliser par le fisc ?
15:04Est-ce qu'on est dans un environnement où la culture elle-même s'est laissée américanisée,
15:08et tout ce qui est offert finalement, c'est une forme de divertissement,
15:11souvent bas de gamme, qui est ouvert aux populations.
15:14Alors tout ça, est-ce qu'il y a un portrait réel de la misère sociale qu'on peut faire ?
15:17Oui. Mais autrefois, autrefois, devant cette misère sociale,
15:21la réaction de la classe politique, c'était de se dire,
15:23on va prendre ces gens-là, on va aller à leur rencontre,
15:26et on va chercher à les amener vers le haut.
15:28On va les tirer vers le haut.
15:30La gauche prétendait aimer le peuple.
15:32La gauche prétendait aimer les ouvriers.
15:34Le mot important dans tout ce que je dis ici, c'est prétendait.
15:36Mais quoi qu'il en soit, elle le prétendait.
15:38Ça fait longtemps que la gauche s'est désintéressée du peuple.
15:41Si je peux me permettre, dès les années 50 et les années 60,
15:44lorsqu'on dit Terra Nova, dès les années 60,
15:46on dit le peuple est une catégorie sociale anti-révolutionnaire et contre-révolutionnaire,
15:50tournons-nous vers autre chose.
15:53Tout ça pour dire que, qu'est-ce qu'on voit devant cette misère?
15:56Soit on décide d'aller à sa rencontre, puis on crée des conditions
15:59pour réintégrer dans une citoyenneté d'émancipation, nous le dirait Marc,
16:03ces populations qui sont laissées à l'abandon, qui souffrent et qui souffrent vraiment.
16:07Ou soit on les traite, et c'est ce que nous dit Jean-Luc Mélenchon,
16:10si on se fie aux propos de François Ruffin,
16:13on les traite comme les déchets de la France.
16:15On les traite comme la pourriture de l'histoire.
16:17On les traite comme les péquenots et les gueux dont on ne veut plus entendre parler.
16:21Autant on célébrera les racisés qui sont le peuple de la France de demain,
16:26autant les résidus de la France d'hier, on va les regarder avec mépris,
16:30on va dire que vous êtes la déchéance morale,
16:32et plus encore, vous votez pour le RM bien souvent,
16:35n'est-ce pas la preuve partout que vous avez l'âme noire, l'âme déchue, l'âme honteuse.
16:41Alors ça, c'est ce que nous révèle à sa manière François Ruffin.
16:45François Ruffin, soit dit en passant, son objectif, c'est de réconcilier ces deux Frances,
16:49les deux Frances populaires, la France des racisés et la France de souche,
16:54la France des tours, la France des bourgs.
16:56C'est une intention qu'on peut comprendre, qui est louable.
17:01Mais il y a un angle mort chez notre ami Ruffin.
17:04L'angle mort, c'est qu'il oublie que les populations de la France périphérique,
17:08la France des bourgs, souffrent de l'immigration massive.
17:11Elle est la première à souffrir de cette immigration massive
17:14qui, dans les faits entraînés aux situations de dépossession culturelle,
17:17d'insécurité très souvent, de redistribution des services publics
17:21à l'avantage de ces populations nouvellement arrivées
17:24et au désavantage des populations qui sont là depuis toujours.
17:27Et parce qu'elles sont là depuis toujours, on peut presque détourner le regard.
17:31Autrement dit, François Ruffin crée une forme de peuple imaginaire
17:35où il rassemblerait les gens au-delà de la question de l'identité,
17:38au-delà de la question de la culture, au-delà de la question du sentiment d'appartenance.
17:42Or, qu'est-ce qu'on doit voir ? C'est que la population française, celle des bourgs,
17:46souffre de l'immigration massive.
17:48Il ne l'intègre pas dans son raisonnement.
17:50De ce point de vue, il en paie le prix politiquement.
17:54Plusieurs députés LFI ont condamné très vivement à François Ruffin.
17:59Que comprendre de cette violence ?
18:02On l'a traité en fait. Il embêtait LFI depuis un temps.
18:05On l'aimait plus ou moins. On l'avait aimé un temps.
18:09Il représentait la possibilité de parler en cette part de la France
18:12qui ne se reconnaissait plus dans le discours du camarade Mélenchon.
18:16Mais là, on a changé de registre.
18:18C'était aujourd'hui le discours Arrow sur le traître.
18:21Arrow sur le traître.
18:22Des propos d'une extrême violence pour parler de lui.
18:25En disant qu'il va finir au RN.
18:27C'est Doriot qui a collaboré avec les nazis.
18:30Donc Doriot, ce n'est quand même pas rien.
18:32On a dit que finalement...
18:33C'est l'hétérosel, j'espère.
18:35Tous les chemins mènent à Doriot.
18:38Si vous êtes à gauche et que vous ne répétez pas exactement la prière mélenchoniste du jour,
18:42vous pouvez être doriotisé comme ça. Coup de baguette magique.
18:44C'est pas mal quand même.
18:46C'est ce que disait Lénine. Le parti progresse en se purgeant.
18:49Et là, on a voulu purger l'élément traître aujourd'hui.
18:52Il suffit de regarder ce qu'est aujourd'hui les principaux lieutenants de M. Mélenchon,
18:56les grandes figures de LFI, pour comprendre l'avenir que nous promet ce parti.
19:00Il y a l'esprit démocratique de M. Mélenchon.
19:03Il y a l'historien remarquable et aussi l'écrivain M. Delogu,
19:07qui a une connaissance très fine de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
19:10Je prends la peine de le noter.
19:11Le maréchal Pétain ne savait pas c'était qui.
19:13C'est intéressant.
19:14L'élégance indéniable de Mme Hercilia Soudé.
19:17L'intelligence de Thomas Porte.
19:19L'universalisme de Daniel Obono.
19:21La maturité intellectuelle de Louis Boyard.
19:23La subtilité démocratique de Raphaël Arnault.
19:26L'esprit d'ouverture d'Emeric Caron.
19:28Nous sommes ici devant une élite qui est prête à remplacer la Macronie
19:31et à porter la France vers le sommet.
19:33Je n'en doute pas.
19:35Un an, je passe.
19:38Merci Mathieu pour votre regard.
19:40Oui, excellent.
19:41C'est comme son costume.
19:43On va parler de liberté avec vous et avec vous.
19:46Ce sont des sujets qui sont très importants à analyser, à disséquer
19:50et avec beaucoup de recul.
19:52Alors, Régis, vous avez envie de revenir justement sur la question des dissidents.
19:56Qui étaient-ils autrefois ? Qui sont-ils aujourd'hui ?
19:58Et comme je disais en titre avant,
20:00en 1991, le plus célèbre venait du monde soviétique,
20:03comme Solzhenitsyn.
20:05Aujourd'hui, avec l'arrestation, on en avait parlé
20:07avec notre cher Mathieu Bocoté de Pavel Durov, patron de Télégramme.
20:11Et puis, il y a quelques années, l'arrestation de Édouard Snowden
20:14qui finit par trouver refuge à Moscou,
20:17le lieu que les dissidents d'autrefois fuyaient.
20:20On peut se poser la question ce soir
20:22et se demander où est passée notre liberté.
20:26Analysons ça avec vous.
20:28Alors, vous avez évoqué l'avant 1991.
20:31Alors, je vais vous dire, Christine, c'était facile à l'époque.
20:34Il y avait le camp de la liberté, c'est-à-dire nous,
20:38et puis eux, l'Est, le mal, le diable.
20:41Alors, quelques rares spécimens parvenaient à sortir de cet enfer
20:45de l'Union soviétique et de ses satellites,
20:47puisqu'il n'y avait pas que l'Union soviétique.
20:49Le plus célèbre d'entre eux, vous l'avez évoqué,
20:51Alexandre Solzhenitsyn.
20:53D'abord, avant de commencer à explorer cette thèse,
20:59qu'est-ce qu'un dissident ?
21:01Alors, un dissident, la définition, c'est une personne
21:03qui ne reconnaît plus la légitimité de l'État,
21:06la légitimité de l'autorité, notamment politique,
21:09à laquelle il devait se soumettre jusqu'alors
21:11et conteste de façon plus ou moins radicale
21:14le système politique dont il est résident.
21:17Alors, évidemment, Solzhenitsyn souscrit à cette définition.
21:23Pourquoi ? Parce qu'en 1974, il est en Russie
21:27et il publie à Paris, parce qu'il ne peut pas publier
21:29dans son pays, le fameux archipel du goulag
21:32qui révèle au monde l'existence des camps de travail.
21:35Il est expulsé quasiment immédiatement
21:38à cause de cette parution d'Union soviétique,
21:40déchu de sa nationalité.
21:42On pourrait parler de l'attitude des communistes français
21:44à l'époque, à son égard, qui était édifiant.
21:46Mais c'était l'époque où les dissidents du soviétisme
21:49trouvaient refuge à l'Ouest.
21:51S'ils n'étaient pas éliminés dans leur pays d'origine,
21:53car ils étaient devenus trop visibles,
21:55leur notoriété, leur caractère déviant
21:57était devenu nuisible au système soviétique.
22:00Alors, on les laissait partir.
22:02L'arrivée de Solzhenitsyn chez nous,
22:04elle avait fait sensation.
22:05On aimait ce géant russe avec son faux air
22:08de personnage de Dostoïevski,
22:10tant qu'il parlait devant des assemblées
22:12conquises du monde obscur duquel il venait de s'échapper.
22:15Son archipel, d'ailleurs, était une compilation
22:18de plusieurs plumes russes
22:20sur les conditions de vie dans l'enfer des goulags.
22:22Et c'était un livre qui avait toute sa place
22:25à côté de « Si c'est un homme » de Primo Levi
22:27ou « La nuit » des Livysel.
22:29C'était en fait cette littérature qui permet
22:31à l'être humain de comprendre
22:33et de savoir ce qui se passe.
22:35Donc, certains, en fait, à l'époque,
22:38il y a eu une confusion dès le départ.
22:40S'imaginer que Solzhenitsyn allait également
22:43promouvoir avec force les valeurs occidentales.
22:46En réalité, il n'en fut rien.
22:48Pire, il se mit à professer
22:50qu'il existait chez nous des signes
22:52avant-coureurs de totalitarisme.
22:54Alors, en fait, au départ, on a complètement
22:56décidé d'ignorer cet aspect de cette personne.
22:59On n'a, par exemple, pas pris la mesure
23:02de son discours, son fameux discours
23:04aujourd'hui aux étudiants d'Harvard
23:06où il disait « Il nous faudra nous hisser
23:08à une hauteur de vue »
23:10il professait devant des étudiants américains
23:13à une nouvelle conception de la vie
23:15où notre nature physique ne sera pas maudite
23:17comme elle a pu l'être au Moyen-Âge
23:19mais, ce qui est bien plus important,
23:21où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné
23:25comme il le fut à l'ère moderne.
23:27Alors, vous êtes en train de nous dire,
23:29on va marquer une pause, on revient là-dessus,
23:31que Solzhenitsyn, le dissident d'en face,
23:33qui vient se réfugier,
23:35qui nous dit à l'époque « Faites attention,
23:40on est déjà sur la route du totalitarisme.
23:42Attends, on marque une pause, on revient.
23:44Ça nous intéresse. »
23:46Est-ce qu'après la pause, il y en a un autre ?
23:48On en parle, à tout de suite.
23:52Retour sur le plateau de Face à l'Info.
23:54Dans un instant, on parlera avec vous
23:56de cette femme afghane athlète
23:58qui vient se réfugier en France
24:00et qui est obligée,
24:02qui subit l'abominable en France.
24:04On va essayer de comprendre
24:06où est passée la liberté.
24:08On va voir un peu se plonger
24:10en Nouvelle-Calédonie.
24:12Plus personne n'en parle.
24:14Il y a une date fatidique dans moins de 15 jours,
24:16le 24 septembre.
24:18On va savoir pourquoi.
24:20Avec vous, Mathieu,
24:222000 prisonniers libérés au Royaume-Uni.
24:24Ça, c'est la gauche qui vient d'arriver au pouvoir.
24:26C'est une de ses premières décisions.
24:28Je n'ai rien dit.
24:30On est en train de parler avec vous,
24:32Régis Le Saumier, de ces dissidents.
24:34Quelle est la notion de dissident ?
24:36Quand Solzhenitsyn, lui,
24:38était le dissident d'avant,
24:40les dissidents d'aujourd'hui sont différents.
24:42Et lui nous avertissait à l'époque
24:44comment on était déjà
24:46dans une forme de totalitarisme
24:48qui voulait prendre des racines dans nos sociétés.
24:50Tout à fait.
24:52Il y en a un autre qui est arrivé un peu après
24:54Solzhenitsyn, qui s'appelle Vladimir Bukovsky.
24:56Lui, il a passé 12 ans
24:58dans un hôpital psychiatrique.
25:00En Russie, on psychiatrisait,
25:02on essayait de remettre le cerveau à l'endroit
25:04où il n'y avait aucun système,
25:06puisque c'était le bonheur absolu.
25:08On ne pouvait être que fou
25:10si on critiquait ce qui se passait.
25:12Lui, il arrive chez nous,
25:14il reste quelques temps, il obtient la nationalité britannique.
25:16Il va écrire un livre, je passe les étapes,
25:18qui s'appelle carrément
25:20« L'Union européenne, une nouvelle URSS ».
25:22Alors là, il nous avertit
25:24qu'une forme de totalitarisme
25:26aussi est en train de gagner l'Occident.
25:28Et on retient de lui,
25:30s'il y a une phrase qu'il faut retenir de lui,
25:32d'une force inouïe, il dit
25:34« J'ai vécu dans votre futur,
25:36et ça n'a pas marché ».
25:38Je le trouve incroyable.
25:40A l'époque, évidemment, personne ou presque ne l'écoutait.
25:42Alors comment ce totalitarisme
25:44se traduit aujourd'hui dans nos sociétés ?
25:46Oui, alors en fait,
25:48la tentation de tout contrôler,
25:50c'est un mal qui est au cœur de chaque société.
25:52La démocratie, en théorie,
25:54par la séparation des pouvoirs,
25:56de jalonnées,
25:58de garde-fous et de lois
26:00censées contraindre la nature humaine
26:02qui portait, contrairement à ce qu'on disait,
26:04plutôt vers le mal.
26:06Aujourd'hui, on découvre, par exemple,
26:08moi je dis, à la faveur des émeutes
26:10identitaires,
26:12le gouvernement britannique qui arrête des gens
26:14qui ont écrit des messages sur les réseaux sociaux.
26:16En France, on place
26:18en garde à vue un Pavel Durov
26:20pour exiger de lui, en gros,
26:22les accès à sa messagerie cryptée Telegram.
26:24Toujours en France, la plateforme américaine
26:26Meta, décision américaine,
26:28ex-Facebook, supprime
26:30les comptes Instagram de droite
26:32de manière absolument discrétionnaire.
26:34Le commissaire politique,
26:36vous voyez l'absurde, le commissaire européen
26:38Thierry Breton menace
26:40Elon Musk, coupable de laisser trop
26:42de liberté régnée sur son réseau social,
26:44au Brésil.
26:46Un juge décide carrément de bannir X
26:48de tout le pays. On l'a oublié aussi,
26:50des parlementaires européens qui voulaient
26:52interdire Tucker Carlson de séjour
26:54parce qu'il avait interviewé Vladimir Poutine.
26:56Alors, on est en droit de se demander
26:58si cette prophétie de Bukowski
27:00ne s'est pas déjà réalisée.
27:02J'ai vécu dans votre futur
27:04et la liberté de pensée
27:06n'y figure pas, aurait pu dire
27:08ce dernier. Très important
27:10de continuer à analyser tout ça et de
27:12décrypter ce qui se passe dans nos sociétés
27:14aujourd'hui. Autre question,
27:16pourquoi, dans ce contexte, l'arrestation
27:18à Paris de Pavel Durov, pose-t-elle
27:20problème ? Alors, j'évacue la question
27:22de la coopération dans les affaires criminelles
27:24entre les dirigeants de ce régime social
27:26et les Etats, parce qu'effectivement, on peut
27:28ergoter, on peut dire, oui, il n'a pas essayé d'accéder,
27:30mais pour moi, ce n'est pas le problème. Cette question,
27:32elle devrait tous nous interpeller car
27:34elle touche aux valeurs, au fondement
27:36de notre société. Et c'est mon fils, en fait,
27:38qui habite aux Etats-Unis, qui me l'a fait réaliser.
27:40Il m'a dit, il a 27 ans,
27:42il m'a dit, papa,
27:44comment est-il possible qu'un homme,
27:46on parlait de Pavel Durov, né à Leningrad
27:48en 1984, pur produit
27:50du système soviétique, soit devenu
27:52l'un des promoteurs les plus efficaces
27:54de la liberté à l'Ouest, grâce à son
27:56outil Telegram, au moment où il y avait une
27:58parfaite liberté, et qu'on l'arrête
28:00en France ? Et il me rappelle, il me dit,
28:02Washington et ses alliés,
28:04quand étaient jeunes, c'était le phare de la
28:06liberté à l'époque, où Ronald Reagan
28:08lançait à Mikhail Gorbatchev
28:10briser ce mur. Aujourd'hui,
28:12ce sont eux qui veulent la restreindre.
28:14Alors, dans ce registre, comment
28:16ne pas penser, évidemment, à Edward Snowden ?
28:18On peut rajouter, évidemment,
28:20à Julian Assange, avec le sort qu'il a
28:22connu, et son calvaire
28:24pendant des années, mais quand on regarde Snowden,
28:26qui vivait aux Etats-Unis, son employeur,
28:28c'était l'ANSA. Il a compris
28:30brutalement que l'ANSA,
28:32finalement, était en train d'installer
28:34un système global de surveillance.
28:36Et selon lui,
28:38cette action était
28:40contraire aux valeurs américaines
28:42de liberté. Il s'est opposé,
28:44finalement, à Big Brother, au contrôle
28:46global, et pour échapper aux poursuites,
28:48il termine à Moscou.
28:50Les dirigeants sont arrêtés à l'Ouest,
28:52d'autres trouvent refuge
28:54à l'Est. C'est le monde à l'envers.
28:56Solzhenitsyn se retrouve peut-être dans
28:58sa tombe, où, justement, il nous dit
29:00« J'avais raison, je vous avais prévenu ».
29:02Alors, Régis Le Saumier, dernière question. Lorsqu'on
29:04préparait l'émission, vous m'avez parlé d'un film,
29:06« La vie des autres », que vous avez vu, et c'est un film
29:08qui raconte... « Revu ».
29:10Qui raconte l'histoire d'un agent de la Stasi
29:12dans le Berlin des années 80.
29:14En quoi est-ce qu'il est pertinent
29:16à voir ? Après que vous ayez lu le livre
29:18de François Ruffin, bien sûr,
29:20et regardé « La vie des autres », mais en quoi c'est important
29:22de revoir ce film
29:24pour bien comprendre ce qui se passe dans nos
29:26sociétés occidentales ?
29:27Je vais vous dire, c'est une sorte de révélation. Vous savez, les révélations
29:29qu'on a sur son canapé, on regarde un film,
29:31il est 10h, c'est le silence, vous regardez
29:33le film, puis tout à coup, vous dites « Mais bon sang !
29:35J'ai vu ce film en
29:372007. Ce film, effectivement,
29:39revisite l'Est avec les tonalités
29:41marron-grise, un Berlin avec des avenues
29:43boisées, des trottoirs humides,
29:45au cœur d'une RDA où sévit
29:47l'astasie, les agents,
29:49leur micro dans les murs, bref, il y a tout ce
29:51spectacle, et effectivement, c'est un
29:53artiste qui est un
29:55écrivain, un homme de théâtre
29:57qui est espionné par l'astasie, parce que
29:59l'astasie pense qu'il est, voilà,
30:01le scénario
30:03pense qu'il est proche des dissidents.
30:05Alors, quand il sort en 2007,
30:07c'est très rassurant. On se
30:09dit « L'asservissement d'un peuple au nom
30:11du socialisme n'est plus qu'un lointain
30:13cauchemar ». Il est rassurant de se
30:15dire que ça n'existe plus une police politique
30:17qui place des agents dans le
30:19grenier d'un artiste pour le prendre en défaut
30:21de dissidence. Au
30:23moment où ces pratiques étaient courantes,
30:25justement, nous, l'Est, nous
30:27étions l'endroit où ces gens à Berlin
30:29rêvaient de terminer leur vie,
30:31comme nous étions naïfs,
30:33j'ai envie de dire, car depuis,
30:35chez nous, notamment l'épisode Covid
30:37est passé par là, avec ces autorisations,
30:39vous vous souvenez des autorisations de sortie que les Français
30:41s'écrivaient à eux-mêmes ?
30:43Et que la police vérifiait sucrupuleusement
30:45les obligations vaccinales
30:47sous peine de mort sociale pour le
30:49personnel soignant, les directives
30:51sanitaires dont on sait désormais que la plupart étaient
30:53absurdes, les instruments de surveillance
30:55testés à l'époque, les QR-Code,
30:57passe sanitaire, qui ont pris depuis
30:59une orientation bien plus politique.
31:01Aujourd'hui, je me suis dit, il n'y a plus besoin
31:03d'un agent de la stasie dans le grenier à vous observer,
31:05à regarder votre vie, parce que votre
31:07vie, elle est dans votre téléphone.
31:09C'est tellement plus facile, il suffit de
31:11demander les codes, et pour nos dirigeants,
31:13il n'est plus nécessaire de passer pour des
31:15salauds qui persécutent leurs
31:17opposants, la machine effectue tout le travail
31:19pour eux, et ils ne seront redevables
31:21de presque rien. On ne sait pas
31:23véritablement pourquoi Pavel Durov a
31:25été arrêté, en fait. Il n'y a pas
31:27de suite, si vous voulez.
31:29Alors, ce que je pense, c'est qu'il était inévitable
31:31qu'après avoir œuvré pour le
31:33bien de notre santé, on allait un jour le faire
31:35pour le bien de notre vie en société.
31:37Orwell avait
31:39romancé la montée en puissance de cette
31:41surveillance, il n'avait juste pas compris
31:43à quel point elle serait immense
31:45et pernicieuse.
31:47J'aimerais une réaction,
31:49parce que vous avez tellement abordé
31:51ce sujet-là...
31:53Oh frère !
31:55Mais je suis tout à fait d'accord,
31:57en fait, c'est-à-dire que le monde
31:59occidental aujourd'hui poursuit l'histoire
32:01de l'URSS par d'autres moyens,
32:03et on continue de croire qu'on vit en démocratie
32:05libérale, et c'est au nom de la démocratie libérale
32:07qu'on résume nos libertés et qu'on nous soumet
32:09à une rééducation permanente.
32:11Je suis absolument d'accord avec la
32:13réflexion finale sur la vie des autres.
32:15Et c'est toujours
32:17au nom du bien pour les gens,
32:19pour votre santé,
32:21et la dictature de la santé
32:23s'impose, et bientôt on vous dira
32:25vous aurez une petite puce, et grâce
32:27à ça vous n'aurez même plus à chercher dans
32:29vos poches, ça s'ouvrira, ça se fermera.
32:31Mais puisque vous n'avez rien à vous reprocher,
32:33de quoi vous plaignez ?
32:35La vie sera belle, non ?
32:37Non mais c'est ce qui est
32:39formidable dans ces livres
32:41et dans cette critique
32:43par des dissidents eux-mêmes de ce qui
32:45allait nous arriver, c'est que ça concerne
32:47tous les pans, le totalitarisme embrasse toute
32:49la personne humaine, donc vous avez la question de la
32:51sexualité, vous avez la question économique,
32:53vous avez la question de la famille,
32:55la question évidemment
32:57de la transcendance et du vide spirituel
32:59qui est le meilleur moyen
33:01d'asservir
33:03des populations, et que c'est absolument
33:05passionnant de voir que ce qu'ils avaient compris
33:07c'était l'affaiblissement
33:09de l'homme lui-même dans
33:11les sociétés à venir, et qu'ils avaient en effet
33:13fui.
33:15Des consommateurs et non plus des citoyens.
33:17Un lien direct,
33:19merci beaucoup mon cher Régis avec votre
33:21chronique, où sont les féministes ?
33:23Pourquoi ne sont-elles pas là où les
33:25femmes les attendent ? Et là aussi on va avoir une sorte
33:27d'inversion de valeur, on ne comprend plus rien.
33:29La championne de Taekwondo
33:31afghane Marzia Amidi
33:33est réfugiée en France depuis bientôt 3 ans,
33:35elle a fui le régime d'État biliban,
33:37et elle crie dans le désert en France
33:39ce qui se passe, et elle
33:41croyait qu'elle pouvait être vraiment réfugiée ici,
33:43et se rend compte qu'elle est
33:45poursuivie, sans soutien.
33:47C'est pire que ça, menace de mort,
33:49menace de viol,
33:51encouragement au meurtre, encouragement
33:53au viol. Cette
33:55jeune femme qui avait rêvé de la liberté,
33:57Paris,
33:59le lieu, le temple,
34:01où enfin elle pourrait être
34:03un être dans son envergure,
34:05un être dans cet
34:07esprit de liberté.
34:09C'est beau Paris, quand on
34:11voit ça de Téhéran ou de
34:13l'Afghanistan. C'est
34:15myrifique Paris, c'est la
34:17possibilité de pouvoir
34:19s'y flotter en toute indépendance,
34:21sans avoir un regard
34:23sur soi, sans jamais craindre celui
34:25qui est derrière vous. Formidable
34:27Paris. Alors,
34:29ça nous permet de revoir un peu ce qui
34:31a été son existence. Elle naît
34:33en 2002,
34:35en Iran, à 30 kilomètres
34:37de Téhéran.
34:39Ses parents avaient fui
34:41l'Afghanistan,
34:43lorsqu'en 1996,
34:45le pays est pris par les talibans.
34:47Le père était un soldat, il avait lutté contre les russes,
34:49il prend les armes contre les talibans,
34:51parce que du jour au lendemain,
34:53ce qui était l'espoir
34:55de liberté, on avait lutté contre
34:57les russes. Bien, ça s'avérait encore pire.
34:59On était encore dans
35:01cette abomination, et surtout
35:03concernant les femmes, celles qui avaient
35:05pu envisager l'école,
35:07l'instruction, il n'y avait plus rien. Alors, on
35:09fuit à Téhéran. La petiote,
35:11au départ,
35:13elle n'a pas l'essentiation
35:15d'être encore d'un monde
35:17qui est le monde de l'étouffoir.
35:19Mais quand elle a 7 ans,
35:21il n'est pas question qu'elle aille à l'école publique.
35:23Car elle a beau être musulmane,
35:25elle est étrangère.
35:27Alors là-bas,
35:29à Téhéran, vous n'avez pas le droit d'aller à l'école
35:31comme tout le monde. Les parents, frères
35:33et sœurs, se retrouvent, grâce
35:35à leurs efforts, se retrouvent
35:37dans une école privée.
35:39Et puis, on regarde
35:41le soir les informations,
35:43sans doute en faisant attention que
35:45les voisins n'écoutent pas, c'est la BBC.
35:47Et là, il y a les témoignages
35:49de ce qui se passe dans ce qui,
35:51pour elle, est le pays
35:53de la famille.
35:55Ce qui se passe là-bas,
35:57à Kaboul. Et là, elle voit quoi
35:59un soir avec sa maman ?
36:01Elle voit une femme lapidée.
36:03Dans toute cette abjection
36:05de l'être humain.
36:07Pourquoi elle est lapidée ? Parce que
36:09peut-être, elle aurait
36:11simplement
36:13molesté le Coran.
36:15Voilà ce qu'on reproche
36:17à cette femme. Et pour autant,
36:19comme la vie devient impossible
36:21à Téhéran, ils finissent
36:23par envisager de gagner
36:25l'Allemagne. Là, c'est pas
36:27Paris, mais bon, pourquoi pas l'Allemagne ?
36:29Il faut passer la frontière en Turquie
36:31et malheureusement, ils sont
36:33arrêtés. L'expulsion
36:35et les voilà
36:37à Kaboul.
36:39Et à nouveau,
36:41cet enfermement,
36:43cette castration,
36:45cette impossibilité de véritablement
36:47pouvoir exister. Et pourtant,
36:49à cette époque-là,
36:51les talibans ont été écartés.
36:53Il y a encore un petit quelque chose
36:55à faire valoir dans le quotidien.
36:57Quand ils reprennent le pouvoir,
36:59eh bien là,
37:01il faut fuir. On retourne
37:03à Téhéran.
37:05Et Téhéran, c'est encore
37:07l'impasse. Elle a découvert le
37:09Taekwondo. C'est formidable !
37:11Elle pourrait être un jour, pourquoi pas
37:13championne, avoir une véritable existence,
37:15mais pas à Téhéran, parce qu'elle
37:17est étrangère. Alors retournez
37:19là-bas, à Kaboul.
37:21Et c'est à ce moment-là que, malheureusement,
37:23en 2021, il y a
37:25les américains qui s'en vont, les talibans
37:27qui reviennent.
37:29Et dans la dissidence,
37:31elle donne des petites interviews.
37:33Que l'étranger sache ce qui se
37:35passe dans ce pays. Et un jour, il y a
37:37des journalistes de Elle.
37:39Et elle raconte. Elle lui
37:41raconte, ces journalistes.
37:43On va vous donner les contacts pour obtenir
37:45de quoi avoir
37:47le visa pour gagner la France.
37:49Et c'est comme ça qu'elle se retrouvera
37:51à Paris. Et là, elle est accueillie.
37:53La ville de Vincennes
37:55lui donne un appartement.
37:57Elle intègre l'INSEP. Et si
37:59elle pouvait disputer les Jeux
38:01Olympiques en appartement à
38:03une équipe apolitique,
38:05une équipe d'apatrides ?
38:07Malheureusement, elle n'a pas tout à fait
38:09le niveau. Elle ne réussira pas ce défi.
38:11Aujourd'hui, elle rêve de Los Angeles.
38:13Et puis, il y a les nouvelles du pays.
38:15Et elle déclare
38:17dans une interview, enfin dans une
38:19petite vidéo, il y a quelques jours,
38:21que c'est l'apartheid là-bas, que c'est
38:23la souffrance. Tenez, la dernière
38:25loi qui est arrivée
38:27là-bas, à Kaboul.
38:29Eh bien, c'est une loi pour
38:31promouvoir la vertu
38:33et prévenir le vice.
38:35Ah, la vertu !
38:37Le vice, ça veut dire quoi ?
38:39Eh bien que les femmes
38:41ne peuvent plus chanter,
38:43ne peuvent plus avoir la voix
38:45dans un lieu public,
38:47car ça, c'est satanique. Vous vous rendez
38:49compte ? La femme n'a
38:51même plus le droit de pouvoir
38:53exister vocalement
38:55parce que c'est une tentation.
38:57Alors là, il faut quand même se poser
38:59des questions. Aujourd'hui, elle est sous menace de mort.
39:01La seule réponse que l'on a... En France !
39:03Menace de mort, menace de viol.
39:05Et on a trouvé quoi comme réponse ?
39:07Oh, liberté
39:09extraordinaire ! Elle a un
39:11accompagnateur,
39:13un policier, peut-être
39:15deux parfois. Voilà comment...
39:17Pour bien comprendre, pourquoi elle est menacée
39:19de mort ? Parce qu'elle a dénoncé
39:21l'apartheid, et puis en plus,
39:23elle a été un peu plus loin. Deux jours plus
39:25tard, elle a dit... On lui demandait ce qu'elle
39:27pensait de l'équipe de cricket
39:29d'Afghanistan.
39:31Elle a dit, pour moi,
39:33ce ne sont pas des athlètes, ce sont des membres
39:35d'un groupe terroriste.
39:37Alors là, le déferlement
39:39de haine, et tout ce qui lui
39:41vaut aujourd'hui
39:43d'être dans la terreur.
39:45Et je vous dis, la seule réponse de la France,
39:47c'est de lui donner,
39:49de lui placer à ses côtés
39:51des policiers. Alors,
39:53là on rejoint, je rejoins Mathieu,
39:55je rejoins Régistre.
39:57C'est-à-dire, comment peut-on
39:59imaginer qu'il y ait encore des gens
40:01qui soient dans l'indigénisme,
40:03qui soient dans le racialisme,
40:05qui, au nom d'une pseudo-liberté,
40:07disent, c'est formidable, une femme,
40:09elle peut être libre, porter
40:11si elle le souhaite,
40:13porter un voile, porter
40:15une tenue. Le garçon, il peut
40:17cacher ses genoux, c'est la vertu.
40:19La politique de la vertu, voilà
40:21où on en est.
40:23Et la gauche,
40:25et les uns et les autres qui disent,
40:27eh bien, si vous n'êtes pas comme ça,
40:29si vous n'avez pas cette tolérance,
40:31vous êtes des racistes. J'en reviens
40:33à ce que vous avez évoqué tout à l'heure,
40:35le principe d'inversion
40:37terrifiant dans notre pays.
40:39Non,
40:41c'est absolument terrible. Moi,
40:43quand je vous écoutais raconter
40:45l'histoire de cette fille, je me suis rendu
40:47beaucoup, pas mal de fois, j'ai fait pas mal de reportages
40:49en Afghanistan, et il y en avait un
40:51qui m'avait beaucoup marqué, c'est en Afghanistan,
40:53juste avant le retour des talibans,
40:55je l'avais fait en février 2021,
40:57j'étais allé dans la zone des Hazaras, puisque je pense
40:59que cette jeune fille vient de cette zone-là,
41:01ce sont des chiites, et c'est eux qui ont trouvé
41:03refuge en Iran pendant la première
41:05période des talibans. Et là, juste avant
41:07le retour des
41:09talibans, eh bien, on pouvait
41:11encore, dans cette zone, skier.
41:13On skiait avec des skis en bois,
41:15et le ski, pour les femmes, il y avait une équipe
41:17féminine, c'était le moyen, en haut
41:19des pistes, d'enlever leurs foulards
41:21et de laisser leurs cheveux flotter dans le vent.
41:23Et quand les talibans sont revenus au pouvoir,
41:25je me suis dit, il n'y a plus de ski,
41:27et il n'y a plus de cheveux dans le vent.
41:29Oui, il y a de moins en moins de cheveux dans le vent en France, non plus.
41:31Oui, on a un journaliste, là où j'étais,
41:33qui l'a rencontré aussi, et à la fin,
41:35elle a dit, voilà, j'ai fui mon pays
41:37pour éviter
41:39le terrorisme que certains étaient
41:41en train d'installer, mais vous avez aussi fait venir
41:43des gens qui veulent l'importer chez vous.
41:45Je pense que c'est un avertissement qui mérite
41:47d'être entendu de la part d'une femme qui est mise
41:49sous protection policière en France,
41:51après avoir fui
41:53l'Afghanistan pour les mêmes raisons, en réalité.
41:55Nous avions évoqué, Charlotte Dornelas,
41:57le dossier de la Nouvelle-Calédonie
41:59il y a quelques mois, au moment des émeutes.
42:01On en avait beaucoup parlé, mais ces derniers jours, plus personne n'en parle.
42:03Alors, on va revenir et se replonger
42:05dans ce dossier, d'autant plus qu'il y a
42:07une déclaration, l'idée
42:09d'une déclaration unilatérale
42:11d'indépendance qui traîne
42:13en ce moment, et qui serait
42:15le 24 septembre.
42:17Qu'est-ce qui se passe concrètement en Nouvelle-Calédonie ?
42:19Il se passe, honnêtement,
42:21des choses,
42:23depuis plusieurs mois, alors on en avait parlé, vous l'avez dit,
42:25au mois de mai, mais qui ferait la une
42:27non-stop de l'actualité, si c'était
42:29en métropole. Or, il se trouve qu'aujourd'hui,
42:31encore, peut-être,
42:33la Nouvelle-Calédonie
42:35est une partie de la France.
42:37C'est absolument stupéfiant de voir ce qu'il se passe
42:39aujourd'hui, là-bas. La date du 24 septembre,
42:41vous l'avez dit, elle n'est pas du tout
42:43anodine. En Nouvelle-Calédonie, c'est un jour
42:45férié, le 24 septembre,
42:47puisqu'en 1853, c'est le jour
42:49officiellement où la France
42:51prend possession de la Nouvelle-Calédonie.
42:53Et, dans la foulée des émeutes
42:55qu'on éclatait, c'était le 13 mai dernier,
42:57on s'en souvient, pour des raisons, vous savez,
42:59de corps électoral et de questions institutionnelles
43:01sur lesquelles on ne va pas revenir maintenant,
43:03le président de l'Union calédonienne,
43:05qui est un des partis indépendantistes
43:07radicaux en Nouvelle-Calédonie,
43:09avait fait un discours, vraiment, dans la foulée
43:11du début des émeutes, dans lequel
43:13il annonçait cette déclaration unilatérale
43:15d'indépendance. Alors,
43:17à l'époque, ça avait été considéré comme une provocation
43:19au milieu de toutes les provocations, il y en a qui étaient
43:21urgentes sur le terrain,
43:23notamment des provocations sécuritaires,
43:25enfin, des affrontements sécuritaires très forts.
43:27Ça a un peu disparu dans les débats
43:29ces derniers mois, et depuis
43:31un mois, il y a un énorme
43:33regain sur cette déclaration
43:35unilatérale d'indépendance,
43:37notamment dans les discours, et qui
43:39fait craindre, en effet, le retour
43:41notamment de la violence à
43:43une partie de la population.
43:45Et certains fuiraient, même, à part
43:47cette date.
43:49Non, mais on va y venir, parce que c'est extrêmement important.
43:51Le camp indépendantiste, aujourd'hui,
43:53en Nouvelle-Calédonie, est divisé sur cette
43:55question précise, sur la
43:57manière de faire, pas sur la revendication,
43:59notez bien, sur la manière de faire.
44:01Ils expliquent que cette action unilatérale
44:03ne convient pas aux règles
44:05internationales qui régissent
44:07ce processus d'indépendance.
44:09D'un autre côté, vous avez plusieurs
44:11autorités coutumières locales,
44:13des autorités qui ont été légitimées
44:15par les accords de Nouméa, en 98,
44:17puisque la France a créé un Sénat
44:19coutumier en Nouvelle-Calédonie,
44:21et donc ces autorités coutumières,
44:23elles sont légitimes en Nouvelle-Calédonie.
44:25Or, beaucoup ont rejoint
44:27cette volonté du processus d'indépendance
44:29unilatérale ces derniers jours.
44:31Donc, si le 24 septembre,
44:33ces autorités, reconnues
44:35comme légitimes, déclarent l'indépendance,
44:37comment seront-elles considérées
44:39par l'État français ?
44:41C'est la première question qui, évidemment,
44:43aura des conséquences, vous pensez bien, sur le terrain,
44:45d'autant qu'Emmanuel Macron,
44:47au moment des émeutes, des violences,
44:49donc en mai-juin en Nouvelle-Calédonie,
44:51avait dit qu'il rassemblerait
44:53toutes les forces politiques pour discuter
44:55de l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
44:57Fin septembre,
44:5924 septembre, fin septembre,
45:01toutes les forces politiques, dont celles
45:03qui auraient déclaré l'indépendance quelques jours plus tôt,
45:05ça paraît compliqué, évidemment,
45:07ça va compliquer les discussions à venir.
45:09De l'autre côté, dans le camp loyaliste,
45:11cette fois-ci, il y a une crainte immense,
45:13celle de la reprise
45:15ou de la continuité des émeutes,
45:17des violences, qui étaient destinées
45:19d'abord à détruire tous les échanges,
45:21évidemment, sur l'avenir institutionnel
45:23de l'île, et à faire fuir
45:25la population indésirée,
45:27c'est-à-dire la population non-indépendantiste,
45:29réduite à la population non-canaque,
45:31c'est-à-dire les Blancs.
45:33Souvenez-vous, à l'époque, tous les représentants, là-bas,
45:35avaient dit qu'il y a un racisme anti-Blanc qu'on connaît
45:37depuis des années, mais là, qui se déchaîne
45:39absolument en Nouvelle-Calédonie,
45:41les Blancs étant tous les non-canaques.
45:43C'est très large comme définition.
45:45Et, concrètement,
45:47qu'est-ce qui pourrait se passer le 24 septembre,
45:49vraiment ? Il y a un des actions symboliques
45:51qui sont prévues. Depuis 2011,
45:53sur toutes les institutions, les mairies, vous avez deux drapeaux.
45:55Le drapeau français, le drapeau de la Kanaki,
45:57qui sont sur toutes les institutions.
45:59Ils ont promis de baisser ces drapeaux-là.
46:01Ensuite, il pourrait y avoir la mise en place
46:03d'un gouvernement transitoire
46:05qui gère toutes les régions
46:07où les indépendantistes sont majoritaires.
46:09Ça avait été déjà le cas pendant ce qu'on appelle
46:11en Nouvelle-Calédonie les événements en 1984-1985,
46:13c'est-à-dire une guerre civile
46:15bien réelle. Et ensuite,
46:17il y a évidemment la crainte de la reprise de ces violences.
46:19La seule chose qui rassure les loyalistes
46:21aujourd'hui, c'est que la présence
46:23des forces de l'ordre n'est pas du tout la même que le 13 mai.
46:25Il y a aujourd'hui 4000 hommes, 4000
46:27forces de l'ordre, gendarmes,
46:29essentiellement, et policiers, qui sont présents
46:31en Nouvelle-Calédonie.
46:33Beaucoup m'ont dit que c'est la seule chose
46:35qui fait tenir la Nouvelle-Calédonie aujourd'hui, c'est cette présence-là.
46:37C'est peu, quand même.
46:39Les émeutes terminées,
46:41on a eu l'impression que tout
46:43était rentré dans l'ordre. Alors, quelle est la situation
46:45aujourd'hui ?
46:47D'abord, sur un plan sécuritaire, le bilan
46:49des émeutes du mois de mai,
46:51c'est 11 morts, dont 2 gendarmes,
46:53des centaines de blessés,
46:55et au moins 2,2 milliards
46:57d'euros de dégâts matériels.
46:59Ce qui est évidemment monstrueux,
47:01déjà, en soi, et évidemment
47:03pour la Nouvelle-Calédonie, a assumé...
47:05Milliards.
47:07Le calme est revenu
47:09globalement sur l'île, mais il y a encore
47:11des points dans l'île.
47:13Je ne vais pas vous citer les endroits
47:15et les bases géographiques sur la Nouvelle-Calédonie,
47:17mais il y a certaines routes qui sont bloquées,
47:19certaines personnes qui sont encore braquées, sorties de leurs
47:21voitures, dénudées et braquées
47:23avec des armes sur les routes.
47:25Vous avez des parties de la Nouvelle-Calédonie
47:27où les gens sont obligés de prendre le bateau parce qu'ils ne peuvent pas passer
47:29sur les routes parce que c'est trop dangereux,
47:31et samedi, non pas dernier, mais celui d'avant, vous avez deux élus
47:33qui ont été poursuivis par
47:35des insurgés, qui ont été évacués en hélicoptère
47:37sur lequel ils continuent à tirer.
47:39C'est quand même des scènes,
47:41un peu surréalistes,
47:43me semble-t-il. Par ailleurs, il y a une situation économique
47:45aujourd'hui qui est absolument dramatique.
47:4750% de chômage dans le secteur privé,
47:49des baisses jusqu'à 50%
47:51du chiffre d'affaires des entreprises
47:53pour celles qui n'ont pas carrément brûlé,
47:55sachant que l'État aide les entreprises
47:57quand elles perdent plus de 50% de leur chiffre d'affaires.
47:59Vous avez 45% du chiffre d'affaires en moins,
48:01vous n'êtes pas aidé. C'est vous dire, si l'État a mis cette barre-là,
48:03c'est vous dire la situation
48:05de la plupart des entreprises, évidemment.
48:07Et par ailleurs, les collectivités
48:09et les institutions,
48:11on va dire localement, vivent beaucoup
48:13d'une fiscalité particulière en Nouvelle-Calédonie.
48:15Elles ont perdu pendant la crise
48:1730% de leur recette fiscale.
48:19Concrètement, c'est Sonia Baquez, vous savez,
48:21qui préside la province sud,
48:23qui a expliqué que
48:25un, elle ne peut plus donner de subventions,
48:27plus aucune subvention, plus de financement
48:29de la sécurité sociale, plus
48:31de factures de tout ce qui va venir,
48:33et elle paye encore seulement les salaires
48:35et elle n'est pas sûre de pouvoir le faire
48:37dans les semaines qui arrivent. Vous voyez
48:39l'enjeu, l'ampleur de la crise.
48:41Alors, vous l'avez dit, l'État vient de débloquer
48:43130 millions d'euros, notamment pour combler
48:45cette urgence-là,
48:47mais évidemment sans investissement.
48:49Vous voyez que l'avenir est évidemment compromis.
48:51Et une des conséquences recherchées
48:53explicitement par la frange
48:55indépendantiste qui prévalait
48:57dans ces émeutes, c'était
48:59la fuite de la population non-indépendantiste.
49:01Or, par le biais
49:03des résiliations de contrats EDF.
49:05Les autorités ont compris qu'il y avait
49:07entre 6 et 7 000 personnes
49:09qui avaient déjà fui la Nouvelle-Calédonie
49:11dans la foulée de ces émeutes.
49:13Et on a par exemple un des
49:15hôpitaux localement qui a perdu
49:1740% de son personnel. Vous voyez,
49:19ça a des conséquences extrêmement graves, évidemment,
49:21sur le terrain. Et il y a
49:23la crainte, dans les semaines à venir, du départ
49:25de dizaines de milliers
49:27de personnes qui sont donc
49:29non-indépendantistes. Et évidemment,
49:31comme partout ailleurs, l'enjeu
49:33démographique est évidemment immense
49:35sur la question. Donc, au-delà de la
49:37fuite de personnes qui quittent leur domicile
49:39du jour au lendemain, évidemment, l'enjeu démographique
49:41devrait intéresser
49:43la France aujourd'hui.
49:45Et tout ça, on n'en entend pas parler.
49:47Nous avons, par
49:49ailleurs, appris aujourd'hui,
49:51le procureur général s'oppose
49:53à un dépaysement du dossier judiciaire
49:55qui vise les indépendantistes.
49:57Qu'est-ce qu'il en est,
49:59en fait, de la réponse judiciaire ?
50:01Alors, concernant cette nouvelle, c'est vrai qu'elle est sortie aujourd'hui.
50:03C'est huit personnes
50:05qui sont accusées, poursuivies,
50:07en tout cas, pour être
50:09à l'origine
50:11de ces émeutes. À l'époque,
50:13notamment, les autorités avaient expliqué que c'était pas
50:15quelques gamins qui s'étaient, comme ça,
50:17rendus dans les rues, qu'il y avait des organisations
50:19pour ces émeutes.
50:21Et ils sont, tous les huit,
50:23accusés de faire partie du CCAT, qui est l'organe
50:25opérationnel du parti indépendantiste
50:27radical dont je vous parlais tout à l'heure.
50:29Et ces huit personnes ont été
50:31rapatriées en métropole
50:33pour éviter, pour les éloigner, en réalité,
50:35du terrain, et donc
50:37potentiellement d'émeutes à venir.
50:39L'enjeu, aujourd'hui,
50:41judiciairement, c'est de savoir si, oui ou non, le CCAT
50:43est une organisation criminelle.
50:45Alors, vous l'avez dit, il y a eu une demande de dépaysement
50:47du procès.
50:49Demande qui a été rejetée, en effet, par le procureur.
50:51La demande, elle venait de deux endroits différents,
50:53on va dire. Leurs avocats, évidemment, parce que
50:55quand vous n'avez pas vécu
50:57ce qu'ont vécu les Calédoniens
50:59et notamment les juges en Nouvelle-Calédonie,
51:01les magistrats en France
51:03et à Paris, en particulier, n'ont pas vécu
51:05ces violences-là. Vous n'avez pas le même regard
51:07sur le dossier, évidemment, que là-bas. Donc, on comprend
51:09que leurs avocats cherchent, évidemment,
51:11cet aspect-là. Certains juges
51:13sont, localement,
51:15en Nouvelle-Calédonie, sont également partisans
51:17d'un dépaysement par crainte
51:19pour les magistrats qui seraient obligés de prendre
51:21les décisions. Donc là, on voit, c'est
51:23de la pression pure, évidemment, sur l'exercice
51:25serein de la justice
51:27et, plus largement, concernant votre question
51:29sur la réponse pénale,
51:31elle est extrêmement délicate parce que vous avez
51:33200 personnes. En gros, on comptait
51:35à peu près 8 000 insurgés
51:37le premier soir des émeutes, le 13 mai
51:39et vous avez 200 personnes
51:41qui sont aujourd'hui derrière les barreaux. Ce qui manque,
51:43ce sont les commanditaires
51:45de ces émeutes et les petites
51:47mains, on va dire, des émeutes. Donc, avec
51:49la question de l'impunité, alors là, c'est la
51:51même question que la justice partout, il y a un nombre de places
51:53de prison, il y a une hiérarchie, évidemment,
51:55dans la gravité de l'implication
51:57et le problème, c'est que vous avez
51:59beaucoup de gens qui sont aujourd'hui dehors, alors qu'ils ont
52:01participé à des émeutes avec des conséquences
52:03assez graves et qui reconnaissent, aujourd'hui,
52:05être pilotés par l'étranger,
52:07notamment par l'Azerbaïdjan, extrêmement
52:09présents, et qui préviennent, aujourd'hui,
52:11du risque de contagion à toutes
52:13les Outre-mer, parce que ces forces-là
52:15étrangères s'intéressent à toutes
52:17les Outre-mer, mais au-delà
52:19de toutes ces questions et de toutes ces réalités,
52:21demeure une question éminemment
52:23politique. Comment concilier
52:25des revendications de vie,
52:27de propriété, certes, aussi
52:29inconciliables, mais de projet de
52:31vie, tout simplement, avec deux populations
52:33qui se disent aussi légitimes
52:35sur la terre de Nouvelle-Calédonie, parce qu'évidemment, les Canaques, on ne va pas leur
52:37expliquer qu'ils sont illégitimes
52:39en Nouvelle-Calédonie, aujourd'hui. Là, c'est une question éminemment
52:41politique et qui, à mon avis, dans l'avenir,
52:43risque de secouer un petit peu la France.
52:45On surveillera ce qui se
52:47passe d'ici le 24 septembre.
52:49Merci beaucoup, Charlotte Dornelas.
52:51En parlant de prison, le Royaume-Uni
52:53connaît une crise des prisonniers
52:55sans précédent, une crise carcérale sans précédent,
52:57dans les prochains jours,
52:59les prochaines semaines.
53:01Là, déjà, 2000 prisonniers ont été
53:03libérés. D'ici fin octobre,
53:052500 doivent être libérés.
53:07Des prisonniers jugés dangereux.
53:09Parmi eux, certains prisonniers jugés dangereux.
53:11Et cette crise des prisons
53:13pose évidemment un problème de sécurité
53:15outre-manche. C'est la gauche,
53:17le gouvernement de gauche, fraîchement arrivé
53:19au pouvoir, qui l'a décidé. Le Royaume-Uni
53:21connaît-il aujourd'hui, on peut dire,
53:23une situation à la française ?
53:25Alors, c'est la question de l'insécurité.
53:27Quelquefois, c'est l'illusion
53:29d'un peuple de se dire
53:31« C'est terrible,
53:33mais c'est encore pire chez nous ».
53:35Ce que je dirais, c'est que les Britanniques, aujourd'hui, se disent
53:37« Regardons, c'est pire chez nous ».
53:39Les Français peuvent se dire « Le pire est ici, puis on va se dire
53:41le pire est là ». Les Britanniques se disent « Qu'est-ce qui
53:43se passe ? Il y a le sentiment d'une catastrophe
53:45aujourd'hui ». Et on le voit dans la presse
53:47anglaise et pas seulement dans la presse
53:49de droite. Alors, je résume
53:51la situation. Le gouvernement dit
53:53« On a une crise des prisons.
53:55Les prisons sont surpeuplées.
53:57Elles sont surpeuplées comme elles ne l'ont
53:59jamais été dans l'histoire.
54:01Dès lors, pour faire de la place
54:03pour les nouveaux prisonniers,
54:05il faut libérer
54:07certains des anciens ».
54:09Évidemment, du point de vue du gouvernement,
54:11il ne s'agit pas d'une libération
54:13sans critères, sans nuances.
54:15On prétend libérer
54:17une partie de la population, globalement, des gens
54:19qui ont des peines de moins de 4 ans. On prétend
54:21ne pas libérer des gens qui ont fait des crimes
54:23exagérément violents.
54:25Les crimes sexuels, pas de libération
54:27non plus. Mais l'idée est la suivante
54:29« Faites de la place
54:31pour faire entrer les nouveaux. »
54:33C'est le projet de la ministre de la Justice
54:35Shabana Mahmoud
54:37qui est au cœur de ce
54:39programme, en quelque sorte.
54:41Ça va s'étaler sur quelques jours,
54:43quelques semaines, et on comprend quelques mois.
54:45Le problème, on pourrait dire une question première
54:47me semble importante dans tout cela,
54:49c'est comment, je pense qu'elle se pose
54:51partout en Occident, comment se fait-il
54:53qu'il y ait une telle surprésence
54:55carcérale aujourd'hui ?
54:57Il y a deux options possibles. Soit
54:59on a multiplié à ce point
55:01des règles, des lois,
55:03et que les gens les transgresseraient, donc on aurait tout le monde en prison,
55:05ou alors, il y a quelque chose,
55:07il serait bien que
55:09tous ces gens soient en prison. Tant de criminels,
55:11tous des prisonniers. Ou alors, il y a l'autre option,
55:13c'est qu'on se retrouve vraiment dans un bris
55:15de la fabrique sociale comme jamais,
55:17un bris de la société comme jamais,
55:19et la prison est devenue le symptôme
55:21d'un dérèglement massif
55:23de la société.
55:25Une fois que tout cela est dit, si on est en prison,
55:27normalement, c'est qu'on a bonne raison de l'être.
55:29Trois catégories du genre qui vont se...
55:31qui étaient en prison et qui vont être libérés dans les prochains temps.
55:33Parmi les plus inquiétants.
55:35D'abord, des membres de gang.
55:37Vous savez, des gangs ethniques, souvent en Grande-Bretagne,
55:39parce que c'est... il y a une ethnisation
55:41de la violence souvent en Grande-Bretagne, pas seulement.
55:43La violence prend plusieurs visages,
55:45mais ça compte. Donc, des membres de gang
55:47qui vont être rendus à la rue,
55:49qui vont retrouver leur liberté
55:51alors qu'ils demeurent tout aussi dangereux
55:53aujourd'hui qu'il l'était hier.
55:55Et là, ce qu'on se demande, dans les autorités britanniques,
55:57c'est, il faut faire attention,
55:59est-ce qu'on libère des gens qui, hier, se tiraient dessus
56:01entre eux en demandant de gang adverse?
56:03Est-ce que si on les libère ensemble,
56:05est-ce que la bataille ne reprend pas
56:07le lendemain matin? Il faut comprendre.
56:09Est-ce qu'on doit libérer, par exemple,
56:11le gang bleu? On libère un peu.
56:13Gang rouge, dans trois semaines.
56:15Gang mauve, dans six semaines, pour éviter
56:17d'avoir dans les rues quelque chose,
56:19comme une guerre des gangs, qui serait la conséquence
56:21de cette fin du passage en prison.
56:23Deuxième élément, et ça, ça en équipe plusieurs,
56:25c'est les coupables de violences domestiques.
56:27Et là, c'est pas les violences sexuelles,
56:29donc c'est pas les viols,
56:31mais c'est des violences domestiques
56:33qui ne sont pas, par ailleurs, mineures.
56:35Par exemple, donner un coup de pied au visage de sa femme.
56:37Généralement, c'est peu recommandé dans la vie.
56:39On fait pas ça, je crois. Si vous avez fait ça
56:41et que vous avez une peine de moins de 4 ans de prison,
56:43vous pouvez vous retrouver dans la rue demain.
56:45Vous êtes libéré, en quelque sorte,
56:47et on sait que plusieurs victimes
56:49de violences domestiques disent
56:51est-ce que vous pourriez au moins nous avertir,
56:53savoir si cette personne qui m'a tabassé,
56:55qui m'a tapé dessus, est-ce qu'elle est de retour dans la rue?
56:57Est-ce qu'elle est de retour en liberté?
56:59J'aimerais au moins le savoir pour me protéger.
57:01Il y a aussi, et ça, c'est intéressant et inquiétant,
57:03des gens qui sont sans abri.
57:05C'est-à-dire, on les sort de prison,
57:07mais ils ne savent pas où aller.
57:09Donc, dans les faits, qu'est-ce que ça veut dire?
57:11Radicalisation du phénomène de l'itinérance
57:13qui, partout, partout, se voit
57:15dans le monde occidental aujourd'hui.
57:17Les possibilités de violences,
57:19violences des gangs, violences à la maison
57:21et violences arbitraires dans la rue,
57:23plus personne ne sera à l'abri.
57:25C'est un peu apocalyptique, tout ça,
57:27ce que vous êtes en train de nous présenter.
57:29Est-ce qu'on ne peut pas croire que l'État britannique
57:31va quand même assurer la sécurité des Britanniques?
57:33Oui, c'est ce qu'ils disent.
57:35On va libérer des gens qui sont en prison
57:37et qui étaient là parce qu'ils avaient tabassé des gens,
57:39mais ce n'est pas grave.
57:41Ils ont fait 40 % de leurs peines, c'est presque suffisant.
57:43Non, je pense qu'on est dans un moment très parti.
57:45Comment est-ce qu'on peut préférer
57:47le bien-être d'un prisonnier
57:49à la sécurité de la population?
57:51Tout est une question de hiérarchie.
57:53Qu'est-ce qu'on se dit du point de vue de l'État?
57:55Là, c'est une forme de paradoxe.
57:57On se dit que l'État, en tant que tel,
57:59ne peut pas assumer toute cette population.
58:01D'ailleurs, la prison n'est-elle pas criminogène,
58:03comme on l'entend si souvent?
58:05Le gouvernement de gauche est un réflexe assez présent.
58:07Donc, on va chercher à libérer.
58:09On veut croire que l'effet sur la société
58:11ne sera pas majeur.
58:13C'est une forme de paradoxe toxique.
58:15On dit que l'État renonce à assurer la sécurité.
58:17Donc, il décentralise vers les individus
58:19la responsabilité de leur propre sécurité,
58:21sans leur accorder pour autant
58:23le droit à l'autodéfense.
58:25Donc, l'État ne vous protège plus.
58:27Par ailleurs, protégez-vous vous-même,
58:29mais ne vous protégez pas jusqu'à l'autodéfense.
58:31Quel est le résultat de ça?
58:33Normalement, aux États-Unis,
58:35où par ailleurs le droit à l'autodéfense
58:37est beaucoup plus présent,
58:39c'est l'idée de communautés fermées de défense.
58:41On va se défendre nous-mêmes.
58:43Pour le reste, ce que ça donne à terme
58:45des villes zombies,
58:47c'est ce qu'on voit partout en Occident aujourd'hui.
58:49Regardez dans certaines villes françaises,
58:51souvent administrées par la gauche.
58:53Regardez les grandes villes démocrates aux États-Unis,
58:55ce qui s'est passé depuis 10 ans.
58:57Regardez ce qui va se passer en Grande-Bretagne.
58:59C'est l'arrivée de ces villes zombies
59:01qui sont devenues des environnements inhospitaliers
59:03pour les classes moyennes, pour les familles,
59:05qui ont la tendance à fuir.
59:07Et de ce point de vue,
59:09il y a aussi ce souci.
59:11Vous savez, il y a eu les émeutes anti-immigration en août.
59:13Il y a des gens...
59:15Il faut libérer de la place en prison
59:17pour mettre en prison des gens qui étaient des émeutiers,
59:19parmi ceux-là, des gens qui ont fait des retweets
59:21de même ou d'images sur Internet
59:23qui condamnaient l'immigration.
59:25Vous avez fait un tweet condamnable,
59:27il faut une place en prison pour vous.
59:29Vous avez tapé votre femme, c'est pas grave, dégagez.
59:31C'est la place du nouveau. J'exagère, mais pas tant que ça.
59:33Je pense que tous nos sujets étaient liés.
59:35Liberté. Merci beaucoup.
59:37C'est très bien d'être venu.
59:39On aime bien ce petit poste carte blanche
59:41où on invite des chroniqueurs.
59:43On est vraiment ravis de vous avoir.
59:45Merci, Charlotte. Merci, Marc.
59:47Merci, Mathieu.

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