• il y a 6 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 - 19h, 19h c'est l'heure, non 19h30. - Ah oui, on est 19h.
00:00:06 - Oui, 19h30. Ravie de vous retrouver ce soir.
00:00:09 Un événement majeur dans la campagne des européennes.
00:00:13 Cela s'est passé aujourd'hui, on en parle dans un instant.
00:00:17 D'abord, l'actualité avec Simon Ghila.
00:00:20 - Bonsoir Christine et bonsoir à tous.
00:00:22 A l'occasion des 80 ans de la libération,
00:00:24 Emmanuel Macron s'est rendu aujourd'hui dans le Vercors.
00:00:27 Le président de la République a rendu hommage aux combattants
00:00:30 de ce marquis.
00:00:32 L'incarnation d'une France indissociable de la République,
00:00:35 selon le chef de l'Etat.
00:00:37 Le GIGN célèbre aujourd'hui ses 50 ans.
00:00:39 Avant 1974, la France ne disposait pas d'unité d'intervention
00:00:43 spécialisée dans la gestion de crise et de contre-terrorisme.
00:00:46 Chaque année, l'unité d'élite participe à une demi-douzaine
00:00:49 d'exercices d'ampleur.
00:00:51 Et puis c'est l'affiche de ces 8e de finale retour
00:00:54 de la Ligue des champions.
00:00:56 Le match de l'OM contre le FC Barcelone.
00:00:58 Un match à suivre sur Canal+ Foot.
00:01:00 Les Parisiens doivent impérativement s'imposer au Camp Nou
00:01:03 s'ils veulent poursuivre le rêve européen.
00:01:05 - Merci beaucoup à Simon Ghila pour ces informations.
00:01:08 Au sommaire ce soir, qui fait la loi dans la capitale politique
00:01:13 de l'Europe ?
00:01:15 Le roi belge ? Les députés européens ?
00:01:17 Le bourgmaistre ? Ou l'extrême droite turque,
00:01:20 alliée de circonstance de l'extrême gauche ouake et belge ?
00:01:24 Cet après-midi, un maire socialiste bruxellois,
00:01:26 proche de l'extrême droite turque, a envoyé la police
00:01:29 pour interdire Éric Zemmour à une conférence
00:01:32 avec une quarantaine d'autres intervenants.
00:01:34 Pourquoi ? Parce qu'il s'agit de conservateurs européens
00:01:37 comme le Premier ministre hongrois, Victor Orban,
00:01:40 Nigel Farage, Florence Bergeau-Baclair.
00:01:43 En quoi est-ce un acte de censure à assumer,
00:01:45 au cœur de l'Europe, à une démocratie ?
00:01:48 A-t-elle encore un sens ?
00:01:50 L'édito de Mathieu Beaucout.
00:01:52 C'est sur CNews cet après-midi que la ministre de l'Outre-mer,
00:01:55 Marie Guevenou, a déclaré que le texte sur la brogation
00:01:58 du droit du sol à Mayotte sera déposé fin mai.
00:02:01 Mayotte, submergée par l'immigration illégale,
00:02:04 fait face à d'énormes difficultés au quotidien.
00:02:07 Le gouvernement a d'ailleurs lancé Wambushu 2,
00:02:10 aujourd'hui un an après la première opération.
00:02:13 Objectif ? Lutter contre l'immigration illégale,
00:02:15 le logement insalubre, la sécurité.
00:02:18 Un lancement dans une relative indifférence
00:02:21 en comparaison de la première.
00:02:23 Comment l'expliquer ?
00:02:25 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:02:28 L'Australie offre sa citoyenneté à Damien Guéraud,
00:02:31 héros français de Sydney,
00:02:33 qui a tenté de bloquer l'assaillant dans un escalator ce week-end.
00:02:37 L'homme a finalement été abattu par une policière.
00:02:40 Cette dernière a été félicitée, qualifiée d'héroïne,
00:02:43 publiquement par le Premier ministre australien.
00:02:46 Mais pourquoi en France, les policiers ne sont pas traités comme des héros ?
00:02:50 Pourquoi en France, les policiers qui interpellent les assaillants,
00:02:53 comme à Bordeaux, ne sont pas valorisés comme des héros,
00:02:56 mais ont tous une enquête de la police des polices ?
00:02:59 Quel est notre sens de l'héroïsme ?
00:03:01 Le regard de Marc Menand.
00:03:03 Alors que nous évoquions les chiffres de l'Allemagne
00:03:06 et la surreprésentation des étrangers dans la délinquance la semaine dernière,
00:03:10 en France aussi, le gouvernement avait publié des chiffres en ce sens,
00:03:16 il y a quelques semaines.
00:03:18 Le Conservatoire de l'immigration et de la démographie les a analysés.
00:03:22 Nous tentons de comprendre comment expliquer la violence chez les étrangers.
00:03:28 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:31 Et puis, peut-on s'interroger sur la tournée des universités organisées par LFI
00:03:36 en pleine campagne des européennes ?
00:03:39 Tournée dans des salles non payantes qui ne sont pas dédiées à la politique.
00:03:43 Un millier de personnes à Nantes, il y a une semaine.
00:03:46 En Lyon, beaucoup sont attendus.
00:03:48 Demain soir, un millier d'inscrits déjà à Lille jeudi.
00:03:51 La drôle de campagne de LFI, l'édito de Mathieu Bocote.
00:03:56 Voilà, une heure avec nos muscletaires.
00:03:58 On commence, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
00:04:01 Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver.
00:04:15 J'espère que vous êtes en pleine forme ce soir.
00:04:17 Beaucoup de sujets.
00:04:18 Et puis un sujet, Mathieu Bocote, qui a marqué la journée.
00:04:23 Ce sujet de la censure.
00:04:25 Alors on va en parler avec vous.
00:04:27 Aujourd'hui, avant de vous montrer une petite séquence,
00:04:30 pour introduire votre édito.
00:04:32 Aujourd'hui, se tenait à Bruxelles,
00:04:34 un important colloque de ce qu'on appelle les nationaux conservateurs.
00:04:39 Cette mouvance intellectuelle qui entend refonder la droite occidentale,
00:04:43 je ne me trompe pas, autour de la défense de la souveraineté nationale,
00:04:47 de l'identité culturelle des peuples et de la critique du mondialisme.
00:04:51 Alors je dis que ce devait se tenir,
00:04:54 puisque le colloque qui rassemblait, je le disais en titre,
00:04:58 le Premier ministre Victor Orban,
00:05:00 l'ancien chef du Brexit party Nigel Farage,
00:05:03 ou encore le chef de Reconquête Éric Zemmour
00:05:06 et l'anthropologue Florence Bergeau-Blacler,
00:05:08 a été interdit, puis interrompu,
00:05:12 suite à une descente de police.
00:05:14 Je vous propose une séquence, et ensuite on en parle avec vous.
00:05:17 Bonjour messieurs.
00:05:19 Enchanté monsieur Zemmour, vous êtes bienvenus.
00:05:21 Merci beaucoup.
00:05:22 Vous voyez, nous sommes à Bruxelles.
00:05:24 Comme Trump a dit, c'est le "hello".
00:05:26 C'est-à-dire ?
00:05:27 La police est utilisée comme milice privée du bourgmestre socialiste et turc,
00:05:32 qu'ils ne veulent pas qu'on organise notre réunion.
00:05:36 Bon ben vous voyez, mes pauvres amis, à quoi on vous utilise ?
00:05:40 Écoutez, moi j'étais venu pour intervenir ici.
00:05:44 Je vois que le maire, le bourgmestre comme on dit ici,
00:05:49 qui apparemment a des liens avec les louleries islamistes d'Erdogan,
00:05:53 utilise la police comme une milice privée
00:05:55 pour empêcher des Français et des Européens d'intervenir librement.
00:05:59 Mathieu Boccoté, en quoi est-ce une séquence majeure ?
00:06:04 Ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:06:06 Alors il y a deux choses à dire.
00:06:07 D'abord, c'est une séquence absolument majeure, centrale.
00:06:10 Et ce qui est absolument scandaleux, j'y reviendrai,
00:06:13 c'est qu'elle ne soit pas traitée comme telle dans la plupart des médias.
00:06:16 Je résume en un mot, on est devant un colloque
00:06:18 d'une organisation très importante dans le milieu,
00:06:21 surtout anglo-saxon, mais pas seulement,
00:06:23 qui trouve de l'écho ailleurs en Europe, c'est les "natcon",
00:06:25 comme on dit les nationalistes conservateurs.
00:06:27 Je précise que le mot "nationaliste" ici n'a pas de connotation négative.
00:06:30 En d'autres pays, le mot "nationaliste" est un mot qui passe bien.
00:06:33 Donc les nationalistes dits conservateurs,
00:06:36 qui se rassemblent depuis plusieurs années déjà
00:06:39 dans des colloques, dans des événements,
00:06:41 des deux côtés de l'Atlantique,
00:06:43 qui rassemblent des hommes politiques ou d'ex-hommes politiques,
00:06:46 des intellectuels, des fonctionnaires quelquefois,
00:06:49 des personnalités des médias,
00:06:51 qui cherchent, vous l'avez dit, à refonder la droite occidentale
00:06:54 en sortant du logiciel mondialiste ou néolibéral,
00:06:57 et pour lui redonner un contenu,
00:06:59 donc centré sur la souveraineté des États,
00:07:02 l'identité nationale, la critique du mondialisme,
00:07:04 du multiculturalisme, de l'immigration massive.
00:07:06 Donc ça, c'est un progrès.
00:07:08 Et j'insiste pour dire que ce sont des conférences de bonne tenue.
00:07:11 Et ces conférences ont eu lieu un peu partout,
00:07:13 il n'y a jamais eu de problème pour la tenue de ces conférences.
00:07:16 Et là, il y a Bruxelles. Nous le savons, c'est pas de nouvelles.
00:07:19 Bruxelles, en fait, la Belgique,
00:07:21 connaît une dérive autoritaire au sein de l'Europe occidentale.
00:07:24 Ça, c'est celui avec le fameux cordon sanitaire, mais pas seulement.
00:07:28 Ça faisait quelques jours qu'on savait que ce colloque avait des soucis.
00:07:31 Il y a eu trois tentatives, en fait, il y a trois lieux où on a voulu l'organiser.
00:07:36 Le premier endroit, là, le Burgmes, comme on dit là-bas,
00:07:39 le maire de la commune, maire de la commune socialiste, a dit
00:07:43 « Non, non, non, on n'accepte pas ça, société des arts,
00:07:46 on n'accepte pas ça ici, nous ne voulons pas de cette conférence. »
00:07:49 Ensuite, autre commune, un maire libéral,
00:07:53 « Ah, libéral, vous savez, les défenseurs de la liberté d'expression officiellement. »
00:07:56 Ils disent « Non, on ne veut pas de ça ici, c'est pas possible. »
00:07:59 Une troisième commune, donc Saint-Jos,
00:08:02 et là, le maire en question est un ancien socialiste,
00:08:05 mais vous l'avez mentionné avec raison, c'est surtout un nationaliste turc.
00:08:10 Un nationaliste turc proche des branches les plus, donc les loups gris,
00:08:14 les branches les plus radicales de la grande mouvance erdogan.
00:08:18 Et qui est en rupture en partie avec le Parti socialiste
00:08:21 parce qu'il entretient des liens directement avec cette mouvance.
00:08:25 Il ne faut juste pas l'oublier.
00:08:27 Il apprend ce matin que le colloque a lieu, et ça leur révolte.
00:08:32 Ils n'acceptent pas. Donc, qu'est-ce que nous dit-il?
00:08:34 Il fait un tweet. Il apprend ça vers 8h ce matin.
00:08:37 Donc, le tweet, c'est Émir Khir, son nom.
00:08:41 « J'ai pris un arrêté du bourgmestre pour interdire l'événement National Conservatism Conference
00:08:48 pour garantir la sécurité publique à Eterberg, à Bruxelles-Ville et à Saint-Jos.
00:08:54 L'extrême droite n'est pas la bienvenue. »
00:08:56 Alors, vous voyez que c'est un tweet double.
00:08:59 Premièrement, on nous ressort l'argument de la sécurité publique.
00:09:03 L'argument de la sécurité publique.
00:09:04 Ça, c'est l'argument qu'on nous sort en toutes circonstances
00:09:06 qu'on veut faire interdire un événement aujourd'hui.
00:09:08 J'ai parlé plus tôt aujourd'hui à un ancien sénateur belge
00:09:11 qui me disait que c'était une blague, tout ça.
00:09:14 La police de Bruxelles est parfaitement capable d'assurer la protection
00:09:17 d'un événement comme celui-là.
00:09:19 D'autant, soyons sérieux, que la vérité est dans la deuxième partie du tweet.
00:09:23 « L'extrême droite n'est pas la bienvenue. »
00:09:25 On va en parler aussi un peu plus tard.
00:09:27 « Son refus catégorique de tout événement à tendance fasciste au sein de sa commune. »
00:09:32 Ça, c'est le maire, le burkmesth, nationaliste turc à Bruxelles
00:09:38 qui, un ancien des socialistes, vous voyez, en fait, il faut bien le dire,
00:09:42 la Belgique, c'est le premier territoire conquis d'Europe.
00:09:44 C'est le premier territoire qui a basculé à l'échelle de l'histoire
00:09:47 si on prend au sérieux l'idée d'une conquête islamique
00:09:49 ou islamiste, dis-je, de l'Europe.
00:09:51 La Belgique a tombé.
00:09:52 La Belgique résiste un peu, mais la Belgique a tombé.
00:09:54 Le problème, c'est qu'à Bruxelles, elle est la capitale des nations européennes.
00:09:56 Qu'est-ce qui vous permet de dire ça?
00:09:58 Je pense qu'on en a la preuve ici.
00:09:59 On a un maire qui décide de traiter.
00:10:01 On pourrait parler tout simplement du basculement démographique à Bruxelles.
00:10:04 On pourrait parler de ça.
00:10:05 On pourrait parler de la présence.
00:10:06 Allez faire un tour à Bruxelles et voyez à quel point le nikkab est banalisé.
00:10:09 Je dirais presque que c'est la norme en certains endroits.
00:10:12 Par ailleurs, on est ici devant un maire qui se donne le droit
00:10:15 d'utiliser la police à la manière d'une milice privée
00:10:18 pour interdire un événement qui va contre ses convictions politiques.
00:10:23 On est dans le communautarisme à la puissance 1000.
00:10:26 Et, je raconte la scène telle qu'elle arrive aujourd'hui,
00:10:29 vers midi 30, Nigel Farage, qui est l'homme du Brexit en Grande-Bretagne,
00:10:33 celui qui a porté ce combat, à midi 30, les policiers arrivent.
00:10:37 On est en Occident, en 2024.
00:10:39 Les policiers arrivent pour interdire un colloque.
00:10:42 Donc, il y a une descente de police suite à un ordre politique
00:10:46 pour interdire la tenue d'un colloque, j'insiste, international,
00:10:49 qui rassemble le premier ministre, Victor Orban.
00:10:51 On en pense ce qu'on veut, la question n'est pas là.
00:10:53 Le fait est qu'à ce que j'en sais, il est premier ministre de la Hongrie.
00:10:56 Victor Orban, plusieurs intellectuels de référence,
00:10:58 pas des gens qui pensent tous la même chose, soit dit en passant.
00:11:01 Mme Berthiaume-Laclaire n'est pas exactement une conservatrice.
00:11:04 Elle était présente pour exposer son point de vue à des gens qui pensent autrement.
00:11:08 Mme Braverman, l'ancienne ministre de l'Intérieur en Grande-Bretagne.
00:11:13 Vous aviez un panel très, très large.
00:11:16 Aujourd'hui, une descente de police pour interdire un événement
00:11:20 international à Bruxelles.
00:11:22 Ce n'est pas étonnant que ce soit à Bruxelles, dans les circonstances.
00:11:26 Quelles sont les réactions à cette interdiction?
00:11:31 C'est fascinant. Vous aurez dû passer la journée en colère avec ça.
00:11:35 J'essaie de le cacher.
00:11:36 Ça ne se sent pas du tout.
00:11:38 J'ai beaucoup de questions à vous poser.
00:11:41 D'ailleurs, on fera un tour de table dans un instant.
00:11:43 En Belgique, ça nous a été raconté de la manière suivante, globalement.
00:11:46 Un rassemblement d'hommes d'extrême droite a été interdit par le Bourgmestre.
00:11:51 C'est fascinant.
00:11:52 Le récit, c'est un rassemblement d'extrême droite.
00:11:54 Lequel exactement? Qu'est-ce qu'on entend par extrême droite?
00:11:57 Interdit par le Bourgmestre.
00:11:58 Or, on sait qu'en Belgique, l'extrême droite, il est légitime de faire
00:12:01 le cordon sanitaire contre ça.
00:12:03 Donc, ça nous est raconté comme une espèce d'histoire, presque un fait divers politique.
00:12:06 C'est quand même fascinant.
00:12:08 Ensuite, est-ce qu'on a des échos dans les médias ici et là?
00:12:11 Un écho assez mineur, comme s'il s'agissait d'un non-événement.
00:12:16 J'aimerais simplement vous mettre...
00:12:18 Imaginez un scénario.
00:12:19 Vous avez un rassemblement important de leaders socialistes et sociodémocrates
00:12:23 en internationale.
00:12:25 Ça se passe en France ou en Belgique.
00:12:27 Et là, vous avez un bourgmestre, si c'est en Belgique, conservateur ou de droite,
00:12:30 qui décide d'interdire l'événement parce qu'il n'aime pas.
00:12:33 Est-ce que vous pensez un seul instant que ça ne ferait pas le tour de la planète
00:12:36 comme nouvelle et comme information, si je ne sais quel bourgmestre de droite
00:12:40 se permettait d'interdire un événement rassemblant le gratin
00:12:43 de la social-démocratie mondialisée?
00:12:45 Alors là, on aurait le scandale.
00:12:47 Mais là, ce ne sont que des hommes politiques dits de droite.
00:12:50 Donc la censure, elle est légitime.
00:12:52 En fait, les seuls à s'être manifestés, sauf quelques exceptions,
00:12:55 pour dénoncer, c'était des gens qui ont participé au colloque.
00:12:58 Nigel Farage a dit que c'était scandaleux,
00:13:01 qu'il parle d'une dérive totalitaire.
00:13:03 Je ne le contesterai pas.
00:13:05 Éric Zemmour a cette formule qui est pas mauvaise, quand même.
00:13:08 « Jadis, la Belgique accueillait Victor Hugo en exil.
00:13:12 Désormais, ce pays vit entre le califat et la dictature. »
00:13:17 François-Xavier Bélami, il faut souligner, se porte à la défense du colloque.
00:13:22 Et je prends sa citation, elle est très importante.
00:13:25 « Un maire socialiste bruxellois, proche de l'extrême-droite turque,
00:13:29 envoie à la police interdire une intervention d'Éric Zemmour et Nigel Farage.
00:13:33 Quelles que soient nos convictions, tout démocrate sincère
00:13:37 doit résister à cet acte de censure assumé au cœur de l'Europe.
00:13:41 Liberté, dit-il. »
00:13:43 Et c'est fondamental, ce qu'il dit ici.
00:13:45 Il dit que vous soyez d'accord ou non avec ce qu'il allait se dire à ce colloque,
00:13:48 si vous croyez minimalement à la liberté d'expression,
00:13:50 vous vous portez à la défense de ce colloque.
00:13:52 Je reviendrai dans un instant. Est-ce que ça a eu lieu? On peut en douter.
00:13:55 Victor Orban, ah, le grand méchant Victor Orban.
00:13:58 Mais Victor Orban a une qualité que d'autres hommes politiques n'ont pas en Europe.
00:14:01 Il a résisté au communisme. Il a résisté au communisme.
00:14:04 Le vrai communisme. Il a tenu tête à tout ça.
00:14:07 Vous savez, les vrais régimes autoritaires, qui étaient capables de casser un homme si on s'y opposait.
00:14:11 Il nous dit de ce colloque que c'est la première fois depuis 1988,
00:14:16 autrement dit quand la Hongrie était dominée par les communistes,
00:14:19 et les Russes, soit dit sans passant,
00:14:21 c'est la première fois que je vois remettre en question ma liberté d'expression de cette manière.
00:14:27 Il nous dit « nous ne capitulerons pas ».
00:14:29 On peut aller voir son tweet en anglais pour ceux qui lisent l'anglais,
00:14:32 mais je résume en un mot, autrement dit, il compare ce qui s'est passé à Bruxelles aujourd'hui
00:14:37 à ce qui se passait en Europe de l'Est au temps de la domination communiste.
00:14:41 Et je pense encore une fois qu'il a raison.
00:14:43 On peut être en désaccord complet avec toutes les politiques de Victor Orban.
00:14:46 Ça appartient aux droits de chacun.
00:14:48 Mais ce qu'on voit, c'est qu'aujourd'hui, lui qui a connu la domination communiste,
00:14:51 il dit « ça se ressemble terriblement à ce qui s'est passé aujourd'hui ».
00:14:55 Alors, est-ce que quelques personnes se sont prononcées à l'extérieur de ceux qui étaient invités au colloque?
00:15:01 Très peu. Très peu.
00:15:03 Richie Sounak, le premier ministre britannique, ça vaut la peine de le dire,
00:15:06 s'est porté à la défense de la liberté d'expression.
00:15:08 C'était rapporté par Sky News, qui est une chaîne britannique,
00:15:12 qui a rapporté l'information en disant « la liberté d'expression est absolument essentielle, elle est fondamentale ».
00:15:17 Ce qu'on voit ici, c'est un journaliste de Sky News qui rapporte l'information.
00:15:21 Donc, ici, on oppose.
00:15:23 Mais sinon, est-ce que vous avez l'impression que l'ensemble de la classe politique européenne
00:15:26 s'est mobilisée aujourd'hui pour dénoncer cette descente de police dans un événement politique?
00:15:31 Est-ce que vous avez l'impression que les différents présidents, les différents premiers ministres,
00:15:36 les défenseurs des droits de l'homme, les rapporteurs sans frontières et compagnie
00:15:39 se sont mobilisés pour défendre le droit de tenir un colloque privé dans la capitale de l'Europe,
00:15:45 qui se présente comme la capitale de l'État de droit en général?
00:15:47 Est-ce qu'on l'a entendu, non? Grand, grand, grand silence.
00:15:51 Et je pense que le vrai scandale est aussi là.
00:15:54 Non seulement on interdit un événement, non seulement on mobilise des forces de police pour l'interdire.
00:15:59 Non, mais ça fait quand même pas mal, printemps de Prague 68, ça fait quand même un peu Moscou 1982.
00:16:05 Qu'est-ce qu'on voit dans tout ça? Eh bien, les dirigeants européens ont piscine aujourd'hui.
00:16:09 Ils n'ont rien à dire. On est au cœur des élections européennes et ils se taisent ou ils se cachent
00:16:13 ou ils n'ont rien à dire ou, pire encore, ils sont d'accord mais n'osent pas le dire.
00:16:17 Ce silence.
00:16:18 Oui, absolument.
00:16:19 Est-ce pour vous une illustration de ce que vous appelez, c'est le titre de votre dernier livre d'ailleurs,
00:16:25 le totalitarisme sans le goulag?
00:16:27 C'est exactement ça. Il faut bien voir ce qui se passe.
00:16:30 Alors, vous savez, moi j'ai souvent dit, pour moi l'Union européenne est à l'Europe,
00:16:33 à la civilisation européenne, ce que l'URSS est à la Russie.
00:16:37 Et là on en a une preuve de plus.
00:16:39 Si au moins les dirigeants européens avaient dit aujourd'hui c'est scandaleux,
00:16:42 cette espèce de petit bourgmestre nationaliste turc un peu excité, extrémiste se permettant,
00:16:48 et si tout le monde avait dit, mais pour qui se prend ce personnage?
00:16:51 Alors on aurait dit, bon, il y a quand même un réflexe démocratique vivant en Europe.
00:16:55 Mais on ne l'a pas eu pour l'instant, peut-être on l'aura 20 heures à prendre, j'en sais rien.
00:16:58 Mais pour l'instant, on est sous le signe du silence à travers cela.
00:17:01 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ces dernières années?
00:17:04 Au début, il y avait des interdictions de conférences, ça ne dérangeait personne.
00:17:07 « Wow, on s'en fout de lui, il est minoritaire, c'est un intellectuel qui ne compte pas, il est secondaire,
00:17:12 pourquoi on s'intéresserait à lui? »
00:17:14 « Ah, un colloque était interdit. »
00:17:16 « Ah, mais ça ne compte pas, c'est un colloque, c'est des gens qui sont très radicaux,
00:17:19 ce n'est pas grave qu'on interdise les colloques des gens très radicaux. »
00:17:22 « Ah, une manifestation était interdite. »
00:17:24 « Ah, ce n'est pas grave, c'est des gens d'extrême droite qui voulaient organiser cette manifestation-là. »
00:17:28 Et là, qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui?
00:17:31 Eh bien, on voit un rassemblement d'hommes politiques majeurs en Europe.
00:17:35 Qu'on soit d'accord ou non avec eux, je le redis, est complètement secondaire.
00:17:39 En fait, c'est sans intérêt.
00:17:40 La vraie question, c'est, on a aujourd'hui l'interdiction d'un événement politique majeur.
00:17:44 Qu'est-ce qu'on peut voir derrière ça?
00:17:46 C'est la persécution, ouvertement, déclarée, des éléments que l'on dit conservateurs ou identitaires
00:17:52 ou souverainistes ou nationalistes, entre guillemets.
00:17:55 Le terme, je le répète, n'a pas toujours mauvaise réputation.
00:17:57 Dans un contexte où l'Europe, il ne faut pas l'oublier, avec son Acte pour la démocratie,
00:18:02 demande aux médias de lutter contre l'extrémisme,
00:18:04 quand on connaît leur définition de l'extrémisme, on devine que finalement, interdire un tel colloque,
00:18:08 c'est dans la philosophie de ceux qui pensent que l'Europe, aujourd'hui,
00:18:12 se construit en condamnant les extrémismes, c'est-à-dire en réprimant les peuples qui votent pour les partis
00:18:16 qui ne sont pas autorisés par les médias.
00:18:18 Une volonté de contrôle de la presse, une volonté de contrôle des partis,
00:18:22 une volonté d'étouffer un courant de pensée.
00:18:24 On peut voir, mes amis, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on a vu?
00:18:27 Les dissidents, des temps présents, ils étaient aujourd'hui à Bruxelles.
00:18:31 Et la police politique, elle était à Bruxelles aussi.
00:18:33 J'ai beaucoup de questions à poser, je vous le disais.
00:18:36 J'ai envie de vous relancer, mais bon, je vais faire tourner la parole.
00:18:40 Celui qui veut parler s'exprime.
00:18:42 Je m'étonne, par exemple, de votre étonnement
00:18:46 lorsque je vois comment Éric Zemmour a été empêché de faire campagne de la même façon.
00:18:51 Vous voyez ce que je veux dire?
00:18:53 Et en disant que, quelque part, c'est si étonnant.
00:18:57 - Ce n'est pas étonnant du tout!
00:18:59 - Il a été empêché de faire campagne sur le terrain pendant la présidentielle.
00:19:03 Un candidat qui avait reçu ses signatures.
00:19:06 - Je vous l'accorde absolument.
00:19:08 - Pour tout le monde, ça paraît normal.
00:19:09 - Il y a une petite nuance.
00:19:10 - Ah, dites-moi.
00:19:11 - Je suis d'accord avec vous.
00:19:13 Le traitement réservé à tous les partis qu'on étiquette à l'extrême droite depuis 30 ans.
00:19:17 Les partis qui ont été persécutés objectivement en France depuis 30 ans,
00:19:20 c'est les partis qui étaient mal étiquetés.
00:19:22 Les militants qui se faisaient attaquer, on les connaît.
00:19:24 Et de ce point de vue, Zemmour a été empêché de faire campagne, nous le savons.
00:19:27 Mais là, si je me permets d'insister,
00:19:29 il y a quand même un premier ministre d'un des pays de l'Union européenne qui est présent.
00:19:32 Et on décide quand même de faire cela.
00:19:34 Quand c'est rendu qu'il est possible de faire interdire un événement,
00:19:37 un colloque international, vous avez un premier ministre qui est présent.
00:19:40 C'est rendu lunaire, c'est stratosphérique, c'est dans une autre galaxie.
00:19:43 - Deuxième interrogation. Après, on fait un tour de table.
00:19:46 Est-ce si étonnant, vous-même, lorsque vous aviez reçu, c'était un député dans votre émission ?
00:19:52 - Alain Destex.
00:19:54 - Vous avez parlé, et vous savez à quel point en Belgique, l'extrême droite,
00:19:58 entre guillemets, même si on n'était pas dans l'extrême droite...
00:20:01 - L'extrême droite commence à François Bayrou en Belgique.
00:20:03 - Oui. Ils n'ont pas le droit de citer. Ils n'ont même pas de temps de parole.
00:20:06 - Mais je vous redis, chère Christine, pour moi, je ne suis pas étonné, je suis révolté.
00:20:10 Je ne suis pas étonné, je suis dans une colère. J'allais dire froide, mais ça, vous ne me croirez pas.
00:20:14 - Est-ce que c'est si étonnant ?
00:20:16 - On vient de franchir un câble, je crois. Je pense que la logique du cordon sanitaire,
00:20:21 qui est contestée par ailleurs aujourd'hui en Belgique, paradoxalement,
00:20:24 j'évite les détails, mais elle est contestée.
00:20:26 Mais qu'est-ce qu'on voit ? Comme tout système qui a peur, comme tout régime qui a peur,
00:20:30 ils se radicalisent, ils censurent, ils décident de fabriquer des parias,
00:20:34 on cherche à fermer des chaînes de télé, on cherche à censurer les intellectuels,
00:20:38 on cherche à interdire les conférences.
00:20:40 Le système, le régime, aujourd'hui, décide de miser sur la persécution des idées contraires.
00:20:46 Je ne suis pas surpris. Je passe ma vie à chercher à comprendre ce système-là,
00:20:50 mais franchement, aujourd'hui, j'avais un cran de plus dans la révolte.
00:20:53 - Prenons le temps pour faire un tour de table sur ce sujet.
00:20:56 - Écoutez, moi, je vois clairement, il y a une violation du droit à la liberté d'expression
00:21:00 et de rassemblement quand même dans cette histoire.
00:21:02 Je ne sais pas si c'est une conséquence judiciaire, mais je trouve que c'est assez...
00:21:04 - Vous pensez ?
00:21:05 - Ah bah probablement. Moi, je pense que ça va être porté devant la justice.
00:21:08 Et j'y vois aussi autre chose, c'est-à-dire qu'il y a une tendance,
00:21:12 chez les dirigeants politiques de gauche, le retour d'un certain municipalisme.
00:21:16 Je m'explique, vous avez des maires de grandes villes, aujourd'hui,
00:21:19 qui s'arrochent le droit de déroger à la loi.
00:21:22 Rappelez-vous Anne Hidalgo qui avait dit "moi, la loi immigration,
00:21:24 sur le territoire de la ville de Paris, on n'appliquera pas".
00:21:27 Et Mirkir, le bourgmestre, il fait exactement la même chose.
00:21:30 C'est-à-dire que le Premier ministre de son pays lui dit "non, non, vous ne pouvez pas faire ça",
00:21:33 il le fait quand même.
00:21:34 Et voyez, c'est la même tendance que chez les mouvements,
00:21:39 ou les soulèvements de la terre,
00:21:42 on vous dit "mais on a le droit à la désobéissance civile,
00:21:45 la désobéissance politique, la désobéissance aux règles communes et aux droits,
00:21:49 et bien dans la mesure où c'est pour lutter contre l'extrême droite,
00:21:52 on a tout à fait le droit de le faire".
00:21:54 Ça, c'est très inquiétant, je trouve.
00:21:55 Et quand le maire de Bordeaux nous dit "nous, on envisage d'expérimenter
00:21:58 la légalisation du cannabis sur notre commune",
00:22:00 alors il ne le fait pas, il est dans l'idée d'une proposition.
00:22:03 Mais je veux dire, demain, il dira "on le fait sur notre territoire
00:22:07 parce qu'on considère que c'est bien".
00:22:08 Et c'est ça que je trouve très inquiétant derrière la décision qu'on vient de voir.
00:22:12 - Charles-Audornélas, lorsque notre fameux bourgmestre,
00:22:15 et Mirkir, dit que c'est pour garantir la sécurité publique,
00:22:19 on a déjà aussi entendu ça.
00:22:21 En quoi là c'est différent ?
00:22:22 - On entend en permanence parler de la sécurité publique,
00:22:25 je ne sais pas de quoi il parle,
00:22:26 alors peut-être qu'il avait lui-même, en plus de ses policiers,
00:22:29 des gens qui étaient prêts à agresser ou à commettre des violences
00:22:32 autour de cette conférence.
00:22:35 Je ne sais pas ce qu'il évoquait, en général c'est ça qu'il évoquait.
00:22:37 C'est parce qu'il y a des gens qui menacent d'être violents
00:22:39 à l'encontre des conférenciers.
00:22:41 - C'est vrai, c'est vrai.
00:22:42 - On interdit de parole les conférenciers.
00:22:44 C'est d'habitude ça qu'il se passe,
00:22:45 plutôt que de contraindre ceux qui promettent la violence.
00:22:48 Et en plus, on annule la conférence au nom de la lutte contre la haine,
00:22:52 alors que la violence vient des gens qui veulent interdire les conférenciers.
00:22:55 Retrouvez-vous dans tout ça comme vous voulez, c'est compliqué.
00:22:58 Et là, en l'occurrence, on est au cœur, en effet, à Bruxelles,
00:23:03 et les institutions européennes, et là en plus c'est un colloque
00:23:06 qui se fait à l'échelle européenne, dans une campagne européenne,
00:23:08 avec des institutions qui d'habitude nous expliquent
00:23:11 que la lutte contre la haine passe par l'état de droit,
00:23:14 qui interdit par exemple d'expulser quelqu'un condamné pour terrorisme
00:23:17 qui a tué dans un des pays de l'Union Européenne.
00:23:19 Et là, l'état de droit a disparu.
00:23:21 Alors qu'il s'agit en l'occurrence de respecter la loi, rien de plus.
00:23:24 On marque une pause, je vous fais réagir juste après,
00:23:27 Marc Menand pour revenir sur cet événement majeur de la campagne européenne.
00:23:32 A tout de suite.
00:23:33 Retour sur le plateau de Face à l'Info.
00:23:40 On parlait de cette conférence qui a été interdite par le bon maître Émir Kir.
00:23:47 Pourquoi ? Parce que c'est une conférence de conservateurs.
00:23:50 C'était à Bruxelles. On a fait un tour de table.
00:23:52 Je vous laisse réagir dans un instant le mot de la fin pour passer aux chroniques.
00:23:55 Mais Marc Menand, vous n'aviez pas encore réagi.
00:23:57 C'est assez surprenant.
00:23:58 Et comme disait Mathieu Bocoté, on voit l'arrivée du totalitarisme en direct.
00:24:03 C'est-à-dire qu'on a l'illusion de la démocratie.
00:24:07 On essaie d'entretenir ça tous les jours.
00:24:09 Vous avez de la chance, vous pouvez voter.
00:24:11 Tous les jours, vous pouvez vous exprimer.
00:24:13 Mais depuis des années maintenant,
00:24:15 il y a une sorte de gangrène qui s'est instaurée
00:24:19 et vous n'avez plus le droit de réfléchir.
00:24:21 L'espace de l'ébullition intellectuelle s'est tellement renfrogné
00:24:27 que vous ne pouvez plus avoir le droit d'une expression
00:24:30 que si elle est contrôlée et admise par les médias.
00:24:32 C'est-à-dire que vous avez des partis politiques
00:24:35 qui sont considérés comme légaux.
00:24:37 Ils se présentent aux élections.
00:24:39 Ils ne sont donc pas des sédicieux.
00:24:42 Ce sont des gens respectables et qui devraient être respectés.
00:24:45 Et bien là, vous avez des gens qui, eux, ne se présentent pas devant les urnes
00:24:49 et qui déterminent qu'il y a une pensée à avoir,
00:24:52 une conduite à avoir et un politiquement correct
00:24:56 qui doit s'incliner devant le communautarisme.
00:24:59 Et tout ce qui ne vient pas servir le communautarisme
00:25:03 est combattu et taxé d'extrême droite.
00:25:06 C'est-à-dire que l'extrême droite, si l'on regarde véritablement,
00:25:10 c'est une longue, longue bande
00:25:12 où vous avez des gens de gauche, de droite, etc.
00:25:16 qui veulent simplement faire vivre une culture
00:25:19 et une idée démocratique réelle.
00:25:21 Et bien ça, c'est banni dans notre système.
00:25:24 Voilà ce qui est honteux, intolérable et hurlant,
00:25:27 non pas avec les loups, mais avec Mathieu Boccoté.
00:25:30 - Je rappelle le bon maître de Saint-Joste,
00:25:33 Anne Noud, émirkien, qui a pris un arrêté de police.
00:25:36 Il a évacué avec la police Eric Zemmour
00:25:40 ainsi qu'une quarantaine d'invités, Florence Bergeau-Bacquer,
00:25:43 le premier ministre hongrois Victor Orban, Nigel Farage,
00:25:47 parce qu'il tenait une conférence.
00:25:49 - Et c'est l'influence de la Turquie qui est derrière.
00:25:52 Parce qu'on n'en parle pas assez.
00:25:54 - On en a parlé.
00:25:55 - Oui, mais ils infiltrent les écoles, ils infiltrent tout.
00:25:58 - Et on a dit que le Bourg-Metz
00:26:00 serait proche de l'extrême droite turque.
00:26:02 Un dernier mot là-dessus, Mathieu Boccoté.
00:26:04 - Alors tardivement, disons tardivement, fin de journée,
00:26:07 le premier ministre belge s'en est finalement inquiété.
00:26:10 - Oui, s'en est finalement inquiété, très bien.
00:26:12 Je note avec bonheur.
00:26:13 J'attends désormais la réaction, pardonnez-moi,
00:26:15 de l'ensemble de la classe politique européenne
00:26:17 pour condamner très clairement.
00:26:18 Je serais curieux de savoir, d'ailleurs, en France,
00:26:20 qu'est-ce que ça inspire à la classe politique?
00:26:23 Comment réagit-elle devant cette censure manifeste?
00:26:25 Ça va être un test démocratique à passer dans les prochaines heures.
00:26:28 - Merci.
00:26:29 Voilà le premier ministre belge qui condamne cette décision
00:26:32 d'interdire cette conférence qui, selon lui,
00:26:34 est anticonstitutionnelle.
00:26:36 À suivre, en tout cas, Dimitri, tout autre chose.
00:26:39 Je suis avec vous de LFI.
00:26:40 J'ai envie de savoir comment est-ce que vous défendez,
00:26:42 entre guillemets, les colocs de LFI dans les universités.
00:26:45 - Et je le fais.
00:26:46 - Dans un instant.
00:26:48 Dimitri, dans l'actualité ce mardi, on parle de Mayotte
00:26:51 avec le lancement tout ce matin de l'opération Wambushu 2.
00:26:54 Elle doit durer jusqu'à la fin du mois de juin.
00:26:56 Ce lancement se fait dans une relative indifférence.
00:26:59 Pourquoi?
00:27:00 Indifférence par rapport à il y a un an...
00:27:02 - À la première, oui, oui, oui, dont on avait énormément parlé.
00:27:04 - Ça fait beaucoup.
00:27:05 - Alors, vous avez parlé... Non, non, c'est pas Wambushu 2,
00:27:07 c'est Opération Mayotte Placenet.
00:27:09 - Placenet.
00:27:10 - Oui, oui. Je vous fais pas un dessin.
00:27:11 C'est qu'on préfère le label de l'opération en vogue,
00:27:14 celle qui marche, en tout cas, qu'à l'image de l'opération qui marche.
00:27:17 Et on met de côté le nom de l'opération qui a déçu.
00:27:21 Wambushu a déçu les Mahorais.
00:27:23 Et on va voir pourquoi.
00:27:24 Alors, j'ai découvert, d'ailleurs, qu'en langue shimahoré,
00:27:26 on dit pas "wambushu", on dit "ouwambushu".
00:27:30 Le "u" est placé, en fait, et la première lettre du mot...
00:27:33 Et ça a un double sens.
00:27:35 - Vous avez bien fait de venir ce sens.
00:27:36 - Ça veut dire... Oui, oui, bon, je suis Mahorais et balbutiant.
00:27:40 Ça veut dire "ouwambushu", à la fois "oser affronter ce dont les gens ont peur",
00:27:44 ça veut dire aussi "récolter ce que l'on sème".
00:27:47 Vous allez voir, c'est intéressant. On en joue beaucoup.
00:27:50 Oui, oui.
00:27:51 Oui, alors, bon, je sais pas comment on l'emploie exactement,
00:27:54 si c'est un nom, si c'est un verbe, voilà.
00:27:56 Alors, Mayotte Placenet, pour être clair, c'est Wambushu 2.
00:28:00 Le but, c'est exactement le même qu'en année dernière,
00:28:02 lutter contre l'immigration illégale, contre l'insécurité,
00:28:04 contre les bidonvilles, sachant que l'insécurité et les bidonvilles
00:28:07 sont les conséquences de l'immigration illégale.
00:28:09 Ça, on l'a tous compris.
00:28:11 Alors, je vous lis rapidement la fiche de l'opération,
00:28:13 ce qu'a dit ce matin Marie Guevenou,
00:28:16 la secrétaire d'État chargée des Outre-mer.
00:28:18 1700 membres des forces de l'ordre mobilisés pendant 11 semaines
00:28:22 pour du maintien de l'ordre, des expulsions,
00:28:24 ce qu'on appelle les "décazages", vous savez, c'est raser les bangas,
00:28:28 ces constructions de fortune qui prolifèrent sur l'île.
00:28:33 Et puis de la police judiciaire,
00:28:35 ça c'est la nouveauté de l'opération cette année,
00:28:37 c'est-à-dire qu'il va y avoir des interventions ciblées
00:28:39 visant les chefs des filières de passeurs, les chefs de gang, etc.
00:28:44 Il y a une soixantaine de cibles identifiées,
00:28:46 et pour cela on a fait venir de l'Hexagone
00:28:48 des enquêteurs de la police judiciaire.
00:28:51 On va renforcer le dispositif aussi en mer,
00:28:54 alors c'est pas le rideau de fer qu'avait vendu Gérald Darmanin,
00:28:57 on a deux vedettes côtières,
00:28:59 ça va être couplé avec du renseignement fourni par les armées
00:29:03 pour détecter, intercepter les "Kuasa-Kuasa",
00:29:06 et on fera la même chose aussi dans le canal du Mozambique,
00:29:09 vous savez, entre l'Afrique continentale, Madagascar et Mayotte,
00:29:16 pour tous les migrants qui proviendraient de ces zones-là,
00:29:19 et vous avez un avion civil qui multipliera aussi.
00:29:21 Donc c'est tout ça le dispositif de Wambushu 2.
00:29:25 - Alors les moyens mis à Suède à table paraissent dérisoires, non ?
00:29:28 Compte tenu des problèmes de Mayotte.
00:29:29 - C'est vrai, parce que quand vous voyez...
00:29:31 - On a envie de se demander à quoi ça sert tout ça.
00:29:33 - Oui, d'où le sentiment d'indifférence, ou plutôt de désillusion,
00:29:37 je dirais, des Mahorais qui se disent "à quoi bon ?
00:29:39 A quoi ça va servir ? On n'en entend pas grand-chose."
00:29:40 Parce que vous avez quand même un empilement des crises à Mayotte
00:29:43 qui est ahurissant. La crise de l'eau, je ne vais pas y revenir.
00:29:45 L'insécurité avec, alors tous les jours,
00:29:48 j'ai regardé sur les dix derniers jours,
00:29:49 des écoles vandalisées, des bus caillassés,
00:29:52 des barricades sauvages sur les routes,
00:29:54 des meurtres, des maisons brûlées,
00:29:56 des gens tabassés pour un oui, pour un non.
00:29:58 Le préfet de Mayotte, qui vient d'arriver le nouveau en février,
00:30:01 il se rend, il y a dix jours, à un futari,
00:30:03 c'est-à-dire en fait la rupture du jeûne.
00:30:05 Vous savez que Mayotte est musulmane à 95%.
00:30:08 Il se fait passer à tabac, mais enfin bon,
00:30:10 il y a des jeûnes qui déboulent de partout.
00:30:12 Il faut exfiltrer le préfet et son épouse,
00:30:14 et sur le chemin du retour, ils se font un nouveau caillassé.
00:30:16 Enfin, c'est ahurissant. C'est ça Mayotte au quotidien.
00:30:19 Ah, j'allais oublier, dix cas de choléra
00:30:22 ont été identifiés sur le mois écoulé,
00:30:25 cinq cas concernant des clandestins
00:30:27 qui ont été interpellés en mer.
00:30:29 Et c'est comme ça tous les jours, si vous voulez.
00:30:32 C'est l'enfer maorais au quotidien.
00:30:34 - La première opération Wambushu,
00:30:36 on se demande finalement, Dimitri,
00:30:38 est-ce qu'elle a servi à quelque chose ?
00:30:39 - Alors, oui, elle a quand même servi à quelque chose.
00:30:41 C'est-à-dire que pendant les mois où elle a eu lieu,
00:30:43 c'est-à-dire comme l'année dernière, d'avril à juin,
00:30:46 ça allait mieux.
00:30:47 On a arrêté pas mal de chefs de bande.
00:30:49 Mais il y a eu énormément de résistance.
00:30:52 Et cette résistance-là, je pense qu'elle a été sous-estimée
00:30:54 par les forces de l'ordre.
00:30:55 Vous avez un policier qui, dans le Figaro, raconte
00:30:57 que la CRS8, vous savez, c'est ce groupe qu'on a créé,
00:31:00 que Gérald Darmanin, le ministère de l'Intérieur,
00:31:03 a créé spécifiquement pour lutter contre les violences urbaines.
00:31:06 Donc soi-disant des spécialistes de ce genre de choses.
00:31:08 Le policier nous dit que la CRS8 s'est fait manger
00:31:11 par les bandes de jeunes.
00:31:12 C'est le mot qu'il emploie.
00:31:13 Des bandes, et là on parle quand même de centaines d'individus,
00:31:16 armés, souvent des mineurs.
00:31:18 Et ce qui est désespérant pour les policiers,
00:31:20 c'est que vous les interpelez.
00:31:22 Mais qu'est-ce que vous en faites ?
00:31:23 Mais rien ! Parce que vous avez seulement 8 places pour mineurs
00:31:26 dans la seule prison de Mayotte.
00:31:28 8 places, quand vous avez des bandes de centaines d'individus.
00:31:30 Qu'est-ce que vous faites ?
00:31:31 Ben vous ne faites rien.
00:31:32 Voilà, c'est ça qui se passe, très concrètement.
00:31:34 Et qu'est-ce qui s'est passé à la fin du mois de juin,
00:31:36 c'est-à-dire à la fin de l'opération Ouam Bouchou,
00:31:38 c'est que la CRS8, elle a été rappelée dans l'Hexagone
00:31:41 pour les émeutes.
00:31:43 Et à ce moment-là, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:31:44 C'est que les bandes, elles ont repris le pouvoir
00:31:46 et elles se sont vengées sur la population
00:31:48 avec des opérations coordonnées,
00:31:50 à plusieurs endroits, au même moment.
00:31:53 Il y a plein de témoignages dans ce sens-là.
00:31:56 Donc c'est pour ça que les Mahorais disent régulièrement
00:32:01 Ouam Bouchou, ça doit être tous les jours.
00:32:04 Tous les jours, tous les jours.
00:32:06 Alors quelles sont les chances, Dimitri,
00:32:07 qu'Ouam Bouchou II réussisse mieux que la première ?
00:32:09 Ben écoutez, je vais vous dire que ce n'est pas facile à évaluer
00:32:11 parce que d'abord l'opération, elle est à moyen constant.
00:32:14 C'est-à-dire que vous n'avez pas plus de force de l'ordre mobilisée cette année
00:32:16 que vous n'en aviez l'année dernière.
00:32:18 La situation sécuritaire, elle paraît encore plus mauvaise que l'an dernier.
00:32:23 Et la population mahoraise, elle est au bout du rouleau.
00:32:26 Elle n'en peut plus.
00:32:27 C'est-à-dire, vous vous rappelez, on en avait parlé sur le plateau de Face à l'Info.
00:32:30 La population s'était mise, elle aussi, à dresser des barrages
00:32:33 au mois de janvier, février.
00:32:35 Ils promettent de le refaire s'ils sont déçus.
00:32:38 Et je pense qu'ils ne manqueront pas de lettres.
00:32:41 Tout le monde a en tête que les Jeux Olympiques arrivent
00:32:43 et il va se repasser ce qui s'est passé, ce que je viens de vous raconter,
00:32:46 concernant la CRS 8 lorsqu'elle a dû partir précipitamment au moment des émeutes.
00:32:50 Sur l'immigration clandestine, parce qu'il faut en revenir là,
00:32:53 c'est la racine, évidemment, de tous les problèmes de l'archipel.
00:32:58 Ouam Bouchou I visait 300 expulsions par jour vers les Comores.
00:33:02 300 expulsions par jour contre 70 expulsions par jour en 2022, l'année précédente.
00:33:07 Donc l'idée c'était de multiplier par 4 ou 5 le volume d'expulsions quotidiennes
00:33:12 vers les Comores, qui est la première zone de départ en provenance d'immigration
00:33:17 en direction des Comores.
00:33:19 Le bilan, c'est qu'en 2023, il y a eu moins d'expulsions qu'en 2022.
00:33:24 Le but étant, je vous le rappelle, de multiplier par 4 ou 5.
00:33:27 Parce que qu'est-ce qui s'est passé ?
00:33:28 Ça a braqué les Comores, en fait, cette opération Ouam Bouchou qu'ont fait les Comoriens.
00:33:34 Ils ont fermé la frontière pendant un mois, ils ont annulé au dernier moment
00:33:38 une visite de Sébastien Lecornu, et des associations comoriennes un peu partout en France
00:33:42 ont multiplié les manifestations contre la déportation des Comoriens à Mayotte.
00:33:47 Enfin, vous voyez les termes.
00:33:48 Ils ont même fait courir le bruit que la France s'apprêtait à commettre des massacres à Mayotte.
00:33:52 Enfin, n'importe quoi.
00:33:53 Et donc l'idée des autorités françaises cette année, c'est de travailler la diplomatie,
00:33:57 mais en douceur.
00:33:58 Et vous voyez cet aveu du préfet de Mayotte, le même qui se fait caillasser
00:34:03 lorsqu'il se rend dans un village.
00:34:04 Il nous dit ce matin, le but c'est d'expulser, je le cite,
00:34:08 "dans les mêmes proportions que les années précédentes,
00:34:11 de ne pas reconduire plus fortement que d'habitude".
00:34:14 Donc ça, si ce n'est pas un aveu d'échec,
00:34:15 quand vous avez une croissance démographique à Mayotte qui est poussée par l'immigration
00:34:18 de 4% par an, quand les bidonvilles s'étendent à vue d'œil.
00:34:22 Donc en fait, moi je vous annonce l'opération Ouam Bouchou 3,
00:34:26 ou plutôt nous dirons Ouam Bouchou 2025,
00:34:29 parce que les opérations Ouam Bouchou, vous savez, c'est comme la coupe de printemps,
00:34:33 elle sera renouvelée chaque année pour gérer finalement une situation
00:34:36 pour laquelle on n'a absolument pas de solution.
00:34:38 Merci infiniment Dimitri pour cette analyse.
00:34:42 Marc Menand, juste avant de vous donner la parole,
00:34:46 on va regarder un off, juste quelques petites secondes,
00:34:49 l'image de la flamme olympique, parce que vous parliez des JO hier.
00:34:53 Donc la flamme olympique a été allumée aujourd'hui à 101,
00:34:57 jour de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris,
00:35:00 organisée du 26 juillet au 11 août.
00:35:03 Toute l'équipe de Facial Info sera évidemment présente, je rigole !
00:35:06 Non mais vous avez à voyir, comme vous n'étiez pas là !
00:35:10 La nageuse Lorme Anodou a été la première religieuse française.
00:35:15 La flamme entame un parcours de 5000 km à travers la Grèce pendant 11 jours.
00:35:20 Alors voilà, vous nous parliez hier des JO,
00:35:22 mais aujourd'hui on va parler de toute autre chose Marc Menand.
00:35:25 L'Australie offre sa citoyenneté à Damien Guéraud,
00:35:30 héros français de Sydney qui a tenté de bloquer l'assaillant
00:35:33 dans un escalator le week-end dernier, on s'en souvient.
00:35:36 L'homme a finalement été abattu par la policière.
00:35:38 La policière, elle, a été applaudie, traitée en héroïne par le Premier ministre australien.
00:35:45 Et la question que j'ai envie de vous poser ce soir,
00:35:47 c'est comment expliquer qu'en France les policiers ne sont pas traités en héros ?
00:35:51 Comment expliquer en France qu'on le sait,
00:35:54 une enquête de la police des polices est systématiquement déclenchée,
00:35:58 sans qu'il ne soit pour autant applaudi, encouragé, défini en héros,
00:36:04 comme on a vu à Bordeaux, celui qui a arrêté l'assaillant de Bordeaux par exemple.
00:36:09 Il a battu, il a battu, oui.
00:36:11 Je vous en prie.
00:36:12 Non mais, non mais, non mais, non mais, non mais !
00:36:13 Je n'ai pas dit le mot exprès, c'est pas un chien, c'est pas un malin, je l'ai maîtrisé.
00:36:17 Oui, neutralisé, enfin, comment vous... non.
00:36:19 Oui, mais il l'a maîtrisé, vous voyez ce que je veux dire ?
00:36:21 Et votre âme de gauche, on sent qu'elle déborde.
00:36:24 Non, non, non, non !
00:36:25 Non, mais pour vous dire que c'est abattu, oui,
00:36:28 pour ne pas tuer des enfants, pour ne pas tuer d'autres personnes, etc.
00:36:32 Donc la question qu'on se pose, c'est est-ce que eux,
00:36:34 j'ai regardé pas de tweets de Gérald Darmanin, pas de messages du Premier ministre, etc.
00:36:39 On se pose la question.
00:36:41 Ça pose la question du merveilleux métier,
00:36:45 qui est un métier de responsabilité de policier.
00:36:49 Qu'est-ce qu'un policier ?
00:36:51 On ne devient pas policier comme on entre en serrurier ou en menuiserie.
00:36:56 On entre dans la police parce qu'on a un sens du devoir
00:37:01 et que l'on est conscient des risques que l'on va affronter
00:37:04 afin de défendre nos libertés.
00:37:08 On sera ceux qui incarnent les piliers de notre pays.
00:37:15 Par conséquent, notre vie sera exposée, comme un militaire.
00:37:19 On ne devient pas militaire comme cela.
00:37:22 On devient militaire en sachant qu'un matin, on peut se lever
00:37:27 et on vous demande de participer à une intervention
00:37:31 que cette intervention mettra en péril votre propre existence.
00:37:35 Par conséquent, il faut glorifier le policier dans son travail au quotidien.
00:37:41 Le policier doit intervenir.
00:37:44 Il est armé, c'est-à-dire que c'est le seul citoyen qui dispose
00:37:48 et qui a le droit de tirer sur un individu.
00:37:52 C'est un privilège, entre guillemets,
00:37:55 mais qui vous donne une responsabilité écrasante.
00:37:58 On ne peut pas tuer pour tuer.
00:38:00 Pourquoi j'ai dit tout à l'heure "abattu" ?
00:38:02 C'est ce qui fait la différence entre l'arrestation
00:38:04 et le moment où vous êtes obligé, ou que vous pensez que vous êtes obligé,
00:38:08 d'abattre celui qui est en face de vous.
00:38:10 Il y a la suppression d'une vie.
00:38:12 - C'est jamais de gaieté de cœur et c'est toujours pour protéger d'autres.
00:38:15 - Non, mais...
00:38:16 - Permettez-moi.
00:38:18 Ceci n'empêche pas non plus d'être reconnu en tant qu'héroïque,
00:38:23 d'avoir fait un geste héroïque.
00:38:24 Comme le dit le Premier ministre italien,
00:38:27 qu'est-ce qu'il dit ? Je ne retrouve plus mes notes,
00:38:29 mais il dit que ceux qui portent l'uniforme se précipitent vers le danger
00:38:32 au lieu de l'éviter.
00:38:34 Vous pensez que tous les policiers auraient agi de la même façon ?
00:38:37 - C'est leur devoir. Ils s'engagent pour ça.
00:38:40 C'est-à-dire que ce qui est formidable, c'est que ce n'est pas un métier,
00:38:43 j'insiste là-dessus, c'est pas un métier comme les autres.
00:38:47 Et par conséquent, parce que vous avez cette responsabilité
00:38:51 que peu de citoyens ont à disposition,
00:38:55 vous devez éventuellement rendre compte
00:38:58 de ce qui a conduit à l'élimination.
00:39:00 Un policier n'est pas un justicier.
00:39:02 Un policier est là pour faire régner l'ordre,
00:39:05 et si pour faire régner l'ordre, il est conduit malheureusement à l'ultime,
00:39:09 il doit s'en expliquer. Il n'y a rien là d'offusquant.
00:39:12 - Ça n'empêche pas des honneurs, la reconnaissance du travail.
00:39:15 - Oui, mais bien évidemment.
00:39:17 Mais ça ne vous fait pas de vous un héros non plus.
00:39:19 Là, c'est de la philosophie. Qu'est-ce qu'un héros ?
00:39:22 Un héros, c'est quelqu'un qui, à un moment donné,
00:39:25 se place dans une situation où, théoriquement,
00:39:29 il n'a pas les moyens d'imposer la loi,
00:39:34 il risque sa vie spontanément, sans engagement.
00:39:38 Les deux Français qui sont intervenus
00:39:40 avant que la policière australienne n'abatte l'individu...
00:39:45 - Neutralise, neutralise, le bon terme.
00:39:48 - Non, neutraliser, ça peut signifier que vous l'avez ceinturé,
00:39:54 tandis qu'abattu, ça veut dire qu'il n'est plus...
00:39:57 Oui, il ne faut pas oublier la langue.
00:40:00 Je ne suis pas en train d'accuser qu'elle a tué.
00:40:03 Il y a une grande différence.
00:40:04 - Vous n'êtes pas loin, mais continuez.
00:40:05 - Ah mais non, c'est la différence.
00:40:07 C'est ça, la richesse d'une langue.
00:40:09 Entre tuer et abattre, ce n'est pas pareil.
00:40:11 Tuer, c'est...
00:40:12 Là, il y a un moment, il y a un geste
00:40:14 qui est un geste indispensable
00:40:16 et dont vous avez à rendre compte vis-à-vis de votre hiérarchie.
00:40:22 Et là, vous avez deux individus,
00:40:24 enfin, deux personnes qui vont à la salle de sport,
00:40:27 qui ne sont pas du pays,
00:40:28 qui sont témoins d'un événement dramatique
00:40:32 et qui interviennent.
00:40:33 Ils prennent une sorte de petit pilier métallique
00:40:37 pour essayer d'arrêter l'assaillant qui les menace d'un couteau.
00:40:40 Là, il y a un héroïsme.
00:40:42 Mais d'ailleurs, ils le disent, on n'a même pas réfléchi.
00:40:44 On a senti, c'était instinctif.
00:40:46 Il y avait et on n'a pas à être glorifiés pour ça.
00:40:49 C'est-à-dire que le héros n'attend même pas une reconnaissance.
00:40:53 Le héros, c'est le jeune garçon qui a agi ainsi.
00:40:57 Il ne s'est pas posé de question, il avait son sac.
00:41:00 Il est allé vis-à-vis d'un autre.
00:41:02 Et par conséquent, l'héroïsme, c'est quelque chose qui vient ensuite,
00:41:07 mais qui ne doit pas être désiré.
00:41:09 On n'agit pas pour être considéré comme un héros.
00:41:12 C'est une sorte de gratification.
00:41:14 Le grand drame, c'est que quand on voit qu'aujourd'hui,
00:41:16 vous avez quelqu'un qui va porter la flamme olympique,
00:41:18 qui est un honneur, une reconnaissance,
00:41:20 tout simplement parce que sa mère lui a dit "t'es pas net, Baptiste",
00:41:24 alors qu'il risquait de mettre le feu dans l'appartement
00:41:27 en jouant avec des flamèches,
00:41:29 c'est lui la récompense, l'honneur, on le donne à un personnage comme ça.
00:41:33 Et là, on peut s'interroger sur le sens des valeurs
00:41:37 de ceux qui nous gouvernent.
00:41:38 - Charlotte Dornelas, votre regard sur cette chronique de Marc Menand,
00:41:42 sur le fait qu'à la fois, on peut se poser la question.
00:41:46 En Australie, on voit effectivement que cette policière a été traitée en héroïne,
00:41:51 félicitée par le Premier ministre.
00:41:53 - Ça avait été fait après le Bataclan, me semble-t-il.
00:41:56 Où les forces de police et toutes celles qui étaient intervenues,
00:42:00 d'ailleurs, avaient aussi été applaudies.
00:42:02 Je pense qu'il y a une différence entre le traitement médiatique,
00:42:05 essentiellement, puisque Gérald Darmanin l'a fait,
00:42:07 il a décoré notamment les policiers qui sont intervenus à Arras,
00:42:10 contrairement au personnel de l'école qui s'était comporté
00:42:14 vraiment héroïquement.
00:42:16 Parce qu'en effet, ce n'est pas la même chose que quand c'est votre métier,
00:42:19 que vous êtes armé et que vous intervenez dans le cadre de votre métier,
00:42:22 ou quand vous êtes un professeur à côté et que vous intervenez
00:42:25 avec les moyens du bord, avec quelqu'un en face qui est déterminé à tuer.
00:42:28 - Ça n'empêche pas d'être félicité quand on est policier.
00:42:29 - Non, ça n'empêche absolument pas de les féliciter.
00:42:31 Mais c'est vrai qu'il y a un geste héroïque, là, en l'occurrence,
00:42:33 qui n'avait pas été souligné à Arras.
00:42:35 Donc je...
00:42:37 - Dimitri veut dire un petit mot.
00:42:39 - Oui, je veux dire qu'en France, c'est vrai que souvent,
00:42:41 la reconnaissance de l'héroïsme des forces de l'ordre,
00:42:43 il est un peu pollué par le déclenchement des enquêtes IGPN,
00:42:46 qui sont souvent des enquêtes de routine.
00:42:48 Et vous prenez l'exemple de celui qui a abattu le meurtrier de Bordeaux,
00:42:52 celui qui avait poignardé ce SDF.
00:42:55 Tout de suite, le soupçon pèse sur lui, parce qu'il a ouvert le feu.
00:42:59 Et je pensais à ce policier municipal de Schiltigheim,
00:43:02 vous savez, en Alsace, qui s'est interposé face à une moto.
00:43:06 Il est gravement blessé.
00:43:08 Finalement, il n'y a que dans ces situations-là
00:43:10 qu'il y a peut-être une forme d'héroïsme de victime.
00:43:12 Le policier, à l'admin, il faudrait qu'il ne fasse rien
00:43:14 pour qu'il soit reconnu comme une victime.
00:43:16 - Mais moi je trouve que les policiers,
00:43:19 lorsqu'ils arrêtent un assaillant,
00:43:21 lorsqu'ils mettent leur vie en jeu,
00:43:23 bien sûr c'est tous les jours,
00:43:24 mais lorsqu'ils empêchent un assaillant, parfois au péril de leur vie,
00:43:27 de continuer à tuer d'autres personnes,
00:43:29 je trouve qu'ils méritent quand même d'être traités un peu à l'australienne.
00:43:32 - Non mais entre des félicitations et le mot de héros,
00:43:35 le mot de héros, c'est sacré.
00:43:37 - Justement c'est ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:43:39 - Ah.
00:43:40 - Oui, dans le Vercors.
00:43:41 - Voilà, je voulais vous en parler.
00:43:43 - Dans le Vercors, vous avez eu des individus qui étaient des civils,
00:43:46 qui ont risqué leur peau,
00:43:48 qui se sont mis en rupture et risqué non seulement la leur,
00:43:51 mais la peau de leur famille,
00:43:53 car s'ils étaient dénoncés, ils pouvaient être éliminés.
00:43:56 Il ne faut pas oublier qu'à Vassieux,
00:43:58 la milice a déferlé et elle a tué l'ensemble de la population.
00:44:01 - 600 personnes.
00:44:02 - Et ces gens-là, eh bien il n'y a pas eu de félicitations.
00:44:06 Ils ont été engloutis par les événements.
00:44:08 Ce n'est seulement qu'aujourd'hui, 80 ans après,
00:44:11 qu'on dit qu'ils ont été héroïques.
00:44:14 Mais pendant deux ans, ils s'étaient battus face à des Allemands,
00:44:17 ils étaient surarmés, etc.
00:44:19 Vous voyez ce que c'est l'héroïsme ?
00:44:21 C'est quelque chose de grand,
00:44:22 ça ne veut pas dire que les policiers ne sont pas grands,
00:44:24 mais je tiens à dire aussi que les syndicats de police
00:44:27 sont les premiers à souhaiter qu'il y ait des enquêtes
00:44:29 pour bien montrer que leurs collègues ont agi
00:44:32 et qu'il n'y a pas la moindre suspicion.
00:44:34 - Alors, rappelle que c'est la première fois
00:44:36 qu'un président de la République participe à une cérémonie...
00:44:39 - Vous vous rendez compte ? 80 ans après !
00:44:41 - Absolument.
00:44:43 Donc, c'était à Vassilen-en-Vercors, dans la Drôme,
00:44:46 un théâtre en juillet 44 du massacre de 73 villageois par la Wehrmacht.
00:44:53 Charlotte Dornelas, venons à votre chronique.
00:44:56 Vous avez vu toute la journée, sur NC News,
00:44:58 ce reportage sur les chiffres qui montrent la surreprésentation
00:45:00 des étrangers dans la délinquance, les vols, les cambriolages,
00:45:03 et ce soir, avec vous, Charlotte,
00:45:05 nous irons un peu plus loin dans l'analyse de ces chiffres.
00:45:07 C'est donc l'Observatoire de l'immigration et de la démographie
00:45:11 qui a décortiqué les données publiées par le service statistique
00:45:15 ministériel de la Sécurité intérieure,
00:45:18 des chiffres qui avaient été publiés fin janvier.
00:45:21 En quoi sont-ils saisissants ?
00:45:24 - Oui, tout le monde va se souvenir de ces chiffres,
00:45:27 puisqu'à l'époque, ce qui avait été communément admis
00:45:30 et d'ailleurs transmis par le ministère,
00:45:32 c'est qu'il y avait une augmentation générale
00:45:34 de la délinquance et de la criminalité,
00:45:36 notamment dans les atteintes aux personnes,
00:45:38 qui sont les plus graves par rapport à la vie, évidemment,
00:45:41 des personnes qui sont en jeu.
00:45:43 Et là, Nicolas Pouvre-Monti, qui est le patron, le directeur,
00:45:46 je ne sais pas, le porte-parole de cet Observatoire de l'immigration
00:45:49 et de la démographie, explique qu'il a analysé
00:45:52 tous les détails et surtout le profil des personnes
00:45:55 qui sont mises en cause, parce que ce service statistique
00:45:58 se base sur toutes les données qui sont remontées
00:46:00 par la gendarmerie et la police, et non pas par la justice.
00:46:03 Donc c'est tous les dossiers qui sont suffisamment lourds
00:46:06 pour être transmis au parquet, et donc les personnes
00:46:08 qui sont mises en cause.
00:46:10 Et ce sont donc des données fiables
00:46:12 qui viennent contredire le récit permanent.
00:46:15 Vous savez, pour faire ce lien entre immigration et délinquance,
00:46:18 souvent, ce qui est contesté, on dit "mais on n'a pas de données
00:46:21 suffisamment fiables". Là, en l'occurrence, il y a des données,
00:46:24 et c'est pour ça qu'il les a analysées.
00:46:26 Et le service statistique, d'ailleurs, souligne lui-même
00:46:29 que les personnes mises en cause, je le cite, sont plus jeunes
00:46:31 en moyenne que la population française, et plus souvent
00:46:34 de nationalités étrangères que ce qu'ils représentent
00:46:37 dans la population générale.
00:46:39 Et la donnée saute aux yeux, puisque toutes infractions
00:46:42 confondues, vous avez 17% qui sont des ressortissants étrangers,
00:46:46 17% des mises en cause, sans compter les binationaux,
00:46:49 donc des étrangers à 100%, qui ont une nationalité étrangère
00:46:52 et une seule nationalité étrangère, et l'INSEE
00:46:55 explique qu'ils représentent 7,8% de la population générale.
00:46:58 Donc vous passez de 7,8% à 17%,
00:47:01 il y a une surreprésentation, c'est mathématique,
00:47:04 comme dirait l'autre. Et au global, c'est plus de 2 fois plus,
00:47:07 et c'est pire pour certaines infractions qui, par ailleurs,
00:47:10 sont en augmentation, le nombre d'étrangers impliqués
00:47:13 est en augmentation, on a 40% pour le vol dans les véhicules,
00:47:16 38% des cambriolages, 31% pour vols violents sans armes,
00:47:20 je rappelle, c'est 7,8% dans la population générale.
00:47:24 Donc il y a, de fait, une surreprésentation,
00:47:27 et il nous précise par ailleurs que dans les transports,
00:47:30 les données sont accessibles par groupe de nationalités,
00:47:33 et là, les étrangers ressortissants de pays d'Afrique,
00:47:36 incluant le Maghreb, en toute l'Afrique, hors binationaux toujours,
00:47:39 représentent 3,5% de la population générale en France,
00:47:43 et 39% des mises en cause de toutes les infractions
00:47:46 qui sont faites dans les transports,
00:47:49 ils sont 17 fois plus présents pour vols sans violence,
00:47:52 14 fois plus pour vols avec violence,
00:47:55 et 14 fois plus pour les violences sexuelles,
00:47:58 comme pour les outrages et violences contre les dépositaires de l'autorité publique,
00:48:01 donc où que notre regard se tourne dans les données chiffrées
00:48:04 à partir de la nationalité, vous avez, de fait,
00:48:07 une surreprésentation des étrangers dans cette délinquance.
00:48:10 - Parenthèse, on n'a plus besoin de statistiques ethniques, du coup ?
00:48:13 - Ah ben, statistiques ethniques, c'est autre chose,
00:48:16 parce que là, en l'occurrence, on se base que sur la nationalité,
00:48:19 mais vous allez voir, on va y venir, parce que, évidemment,
00:48:22 les gens qui voient cette lecture-là ne voient aucune lecture ethnique,
00:48:25 et c'est ça qui les gêne. - Alors, comment expliquer, Charlotte Dornelas,
00:48:28 une telle violence, puisque les chiffres sont, en effet, indiscutables, sur le constat ?
00:48:31 - Ben, c'est ce qui gêne, en fait, c'est l'explication,
00:48:34 parce que s'il est vrai que les étrangers, là, en l'occurrence,
00:48:37 sont surreprésentés, il n'est pas vrai, à l'inverse,
00:48:40 qu'un étranger est, par définition, délinquant.
00:48:43 C'est ce que voudrait, c'est cette confusion que voudrait entretenir
00:48:46 ceux qui refusent de voir le lien entre les deux.
00:48:49 C'est absolument vrai qu'il y a une surreprésentation des étrangers,
00:48:52 ce qui ne veut pas dire que tous les étrangers, évidemment, sont délinquants.
00:48:55 Et le constat est le même concernant les personnes qui viennent d'Afrique,
00:48:58 de l'Afrique de manière générale, subsaharienne,
00:49:01 et du Maghreb, qui, eux aussi, sont surreprésentés
00:49:04 par rapport au nombre qu'ils sont aujourd'hui en France,
00:49:07 l'inverse n'étant pas vrai. Alors, en général, il y a d'abord l'objection
00:49:10 où la police, par préjugé, arrête beaucoup plus
00:49:13 les étrangers. Alors, là, premièrement, j'aimerais
00:49:16 que les personnes qui nous expliquent ça, viennent nous expliquer comment
00:49:19 est-ce qu'on juge d'une situation administrative au faciès.
00:49:22 Et là, ça rejoint à votre question de tout à l'heure, parce que là,
00:49:25 en l'occurrence, ils sont en train de nous expliquer que les policiers, en voyant
00:49:28 les personnes en face d'eux, les arrêtent plus parce qu'ils sont étrangers.
00:49:31 Enfin, pardon, il y a des personnes noires ou arabes qui sont françaises.
00:49:34 Donc, là, on parle d'étrangers, de nationalités.
00:49:37 Donc, il va falloir qu'ils m'expliquent que la situation administrative se voit au faciès.
00:49:40 J'ai peur qu'ils fassent des amalgames qu'ils reprochent à d'autres de faire.
00:49:43 Mais bon, je referme cette parenthèse.
00:49:46 Ensuite, là, en l'occurrence, on parle de personnes mises en cause
00:49:49 dont les dossiers sont transmis au parquet. Donc, il y a quand même des éléments
00:49:52 suffisamment graves pour que ça tienne dans la transmission
00:49:55 au parquet. Par ailleurs, on a un quart
00:49:58 des prisonniers, aujourd'hui en France, qui sont de nationalités étrangères.
00:50:01 Pour partir en prison, aujourd'hui en France, ça n'aurait échappé à personne.
00:50:04 Il faut non seulement être condamné, mais donc qu'il y ait
00:50:07 des preuves qui tiennent devant un tribunal. On commande suffisamment
00:50:10 des dossiers qui ne sont pas suffisamment solides
00:50:13 ou qui, devant les tribunaux, ne tiennent pas ou qui ont des peines
00:50:16 trop faibles et donc, par la loi,
00:50:19 qui ne vont pas en prison. Donc, aujourd'hui, quand vous allez en prison, c'est qu'il y a un dossier
00:50:22 solide, quand même. Or, un quart des prisonniers, aujourd'hui,
00:50:25 sont étrangers. Donc, là, qu'est-ce qu'ils vont expliquer ? Que c'est la police,
00:50:28 encore ? Il y a quand même des dossiers, il y a des preuves,
00:50:31 il y a des éléments matériels dans ces dossiers-là. Et j'ajoute
00:50:34 par ailleurs, et ça, Nicolas Pouvromonti le souligne également,
00:50:37 les Algériens, par exemple, qui sont les plus
00:50:40 représentés parmi les étrangers qui sont en prison.
00:50:43 Là, je ne parle pas de binationaux. Je parle d'étrangers
00:50:46 algériens qui sont présents en France, qui sont 100% algériens.
00:50:49 Ils sont les plus représentés et ils sont,
00:50:52 à eux seuls, plus nombreux que tous les ressortissants
00:50:55 des pays de l'Union européenne dans les prisons françaises.
00:50:58 Donc, il y a quand même un sujet. Il y a au moins une donnée
00:51:01 qui mérite d'être analysée. Alors, évidemment, se pose ensuite la question
00:51:04 pourquoi ? Pourquoi ? Alors, il y a
00:51:07 mille explications qui peuvent s'ajouter les unes aux autres. On a un
00:51:10 rapport à la violence et parfois à la criminalité
00:51:13 qui n'est pas le même dans certains pays d'origine
00:51:16 et donc dans les pays dans lesquels on grandit. Certains de ces ressortissants-là.
00:51:19 Vous ajoutez à ça un parcours migratoire
00:51:22 qui est parfois extrêmement... Je veux dire, on ne peut pas dire toute la journée "les passeurs
00:51:25 sont des criminels abominables qui mettent en place des réseaux de trafic
00:51:28 dans lesquels ils impliquent les migrants et ils sont capables de leur coller un flingue sur la
00:51:31 lampe" sans comprendre que c'est un parcours relativement violent
00:51:34 en réalité. C'est ça qu'on est en train de décrire. Donc, vous avez un rapport
00:51:37 et une endurance à la violence qui n'est pas la même quand vous avez
00:51:40 cette vie-là que quand vous grandissez dans une école en France
00:51:43 avec, malgré tout, un parcours plus paisible,
00:51:46 on va dire. Ensuite, il y a le rapport aux autres et là, ça peut être culturel
00:51:49 notamment aux femmes. Quand vous avez une surreprésentation
00:51:52 sur les violences sexuelles, culturellement, on peut avoir un rapport aux femmes
00:51:55 qui n'est pas le même que celui que vous apprenez en France.
00:51:58 Ensuite, il y a la question, évidemment, de l'exposition
00:52:01 aux réseaux criminels par le biais de la pauvreté
00:52:04 et on voit et on commande suffisamment souvent aussi la manière dont ces gens
00:52:07 vivent quand ils arrivent en France, parce que derrière l'accueil et les
00:52:10 beaux mots de toutes nos belles-âmes en France, il y a un accueil
00:52:13 minable pour beaucoup de ces gens-là et donc
00:52:16 une pauvreté et donc une exposition aux réseaux de criminels qui vont
00:52:19 évidemment chercher par là. On en parle beaucoup dans le trafic de drogue.
00:52:22 Il y a la question de l'impunité derrière parce que
00:52:25 dans les pays d'origine, il n'y a pas ces problèmes-là
00:52:28 de rapport notamment à la délinquance,
00:52:31 les jeunes mineurs délinquants qui arrivent ici, ils ne sont pas
00:52:34 traités de la même manière. Dans les écoles, vous n'avez pas ce bazar
00:52:37 dans les pays d'origine non plus. Donc il y a le rapport à l'impunité.
00:52:40 Quand vous testez la limite et qu'elle n'arrive jamais, très naturellement,
00:52:43 vous poursuivez et il y a aussi l'entretien.
00:52:46 Et là, je pense que ça explique beaucoup la question des origines,
00:52:49 l'entretien par le biais des associations d'accompagnement, notamment,
00:52:52 du discours, un, extrêmement victimaire
00:52:55 et deux, extrêmement revanchard à l'égard de la France
00:52:58 et donc aucun affect et aucun attachement qui ne se crée
00:53:01 à aucun moment par rapport au pays de destination.
00:53:04 En l'occurrence, la France, quand vous avez des personnes qui, à peine
00:53:07 arrivées à Lampedusa, vous expliquent qu'elles veulent venir en France parce que
00:53:10 c'est le moment de prendre la revanche sur la colonisation, ça part mal
00:53:13 dans le rapport avec le pays de destination.
00:53:16 Donc les causes, elles sont discutables à l'infini, mais le constat, il reste le même
00:53:19 et il s'invite partout en Europe. On a parlé il y a quelques jours de
00:53:22 l'Allemagne et des autorités allemandes qui reconnaissent ce lien-là.
00:53:25 Il est peut-être temps qu'on le reconnaisse sobrement aussi pour pouvoir
00:53:28 le traiter. Ce n'est pas juste pour se faire plaisir, pour pouvoir le traiter.
00:53:31 - Il y a une dernière question, mais j'aimerais bien qu'on puisse aborder
00:53:34 si vous voulez bien, une autre fois, ce rapport
00:53:37 parce que j'aimerais vous relancer sur un point,
00:53:40 sur un rapport de l'association Destin Commun
00:53:43 qui a été publié par l'association Destin Commun
00:53:46 qui permet de comprendre la répartition
00:53:49 des réfugiés, comment elle n'a pas fonctionné,
00:53:52 notamment à Calac. On en parlera demain si vous voulez bien. - Pas de problème.
00:53:55 - En revanche, lorsque vous dites par exemple que le rapport à la violence n'est pas le même
00:53:58 dans le pays d'où ils viennent, parfois on ne comprend pas.
00:54:01 - Vous avez des sociétés qui sont
00:54:04 objectivement plus criminogènes, plus violentes, plus...
00:54:07 Certains vous diront que ce sont des pays extrêmement pauvres, donc qu'il y a un rapport
00:54:10 à la prédation même de ce qui appartient à autrui, même dans la relation humaine.
00:54:13 Quand vous avez des pays où vous voyez très régulièrement
00:54:16 des gens régler leur compte à la machette,
00:54:19 ce n'est pas le même rapport qu'un petit gamin qui a grandi
00:54:22 dans je ne sais pas quel village en France. C'est juste factuel.
00:54:25 Donc vous avez même une acceptation
00:54:28 de la violence. D'ailleurs, quand on dit le rapport
00:54:31 aux films, aux réseaux sociaux,
00:54:34 aux jeux vidéo, etc.,
00:54:37 que la différence entre le virtuel et le réel dans l'exposition à la violence,
00:54:40 c'est bien que l'exposition à la violence a un rôle
00:54:43 sur la violence dont on est capable soi-même. Donc c'est évidemment une donnée
00:54:46 qu'il faut prendre en compte, notamment au monde pensé, notre politique migratoire,
00:54:49 me semble le TIN. - Merci beaucoup Charlotte Dornelas
00:54:52 pour cette analyse détaillée.
00:54:55 Mathieu Bocote, on parlait tout à l'heure de cette conférence qui vous a pas énervé
00:54:58 mais révoltée, qui a été interrompue à Bruxelles.
00:55:01 Les autorités s'en émeuvent également,
00:55:04 on l'a vu au cours de cette émission. Et là, c'est une histoire
00:55:07 qui occupe de plus en plus de place dans le débat public
00:55:10 à laquelle nous faisions écho hier. Jean-Luc Mélenchon
00:55:13 et Rima Hassan feront une conférence à l'université
00:55:16 de Lille jeudi. Il y a une à Lyon demain, une à Nantes
00:55:19 il y a quelques jours. Mais cette conférence a fait scandale. D'abord parce qu'il s'agit
00:55:22 d'un meeting politique dans une université, les Nantes,
00:55:25 Lyon également, mais surtout parce que l'association
00:55:28 invitante nie par son logo l'existence d'Israël
00:55:31 et maintenant plusieurs à droite voudraient interdire
00:55:34 l'événement. Que comprendre de cette séquence ?
00:55:37 Alors vous avez bien dit des choses, il y a Jean-Luc Mélenchon, il y a Rima Hassan
00:55:40 donc sa candidate, qui sont invités, la puissance invitante
00:55:43 l'association Libre Palestine, on comprend
00:55:46 par son logo qu'elle conteste l'existence
00:55:49 même d'Israël. Donc ça il n'y a pas de doute là-dessus, cette contestation
00:55:52 est là. Dans l'université, je reviendrai sur ça ensuite.
00:55:55 Là il y a une mobilisation, ça choque plusieurs,
00:55:58 plusieurs sont très choqués par ce logo et je le comprends très bien.
00:56:01 La mobilisation qui passe, pour plusieurs dans la classe politique,
00:56:04 passe du fait qu'ils sont choqués par ce logo,
00:56:07 choqués par le discours qu'ils pourraient entendre à cette conférence,
00:56:10 à un appel à l'interdiction de la conférence. Et là, les appels sont venus
00:56:13 d'à peu près tout ce qui est à droite du centre-gauche.
00:56:16 Donc j'y vais dans l'ordre. Renaissance et Horizons
00:56:19 ont demandé de faire annuler la conférence en disant que
00:56:22 l'extrême-gauche ne devait pas s'emparer des universités.
00:56:25 Caroline Gadane l'a demandé aussi
00:56:28 et elle a dit que c'était absolument scandaleux. Les LR, par la voix de
00:56:31 Xavier Bertrand, ont demandé l'interdiction de cette conférence
00:56:34 et même le RN, qui à ce que j'en sais avait l'habitude de se faire annuler,
00:56:37 semble goûter au plaisir aujourd'hui dans la position
00:56:40 de l'annuleur, du censeur, à travers Sébastien Chenu
00:56:43 qui dit, avec tous les parlementaires RN du Nord d'ailleurs,
00:56:46 nous demandons l'interdiction d'une conférence de Jean-Luc Mélenchon
00:56:49 et de Rima Hassan à l'université de Lille. Donc ils y sont tous.
00:56:52 L'ensemble de la classe politique dit que cette conférence
00:56:55 est scandaleuse, nous demandons son interdiction pour des raisons politiques.
00:56:58 - Oui c'est ça, c'est une autre base. - Non mais pour des raisons politiques.
00:57:01 On dit, nous n'aimons pas ce qu'on va entendre là, le discours nous choque, donc on veut l'interdire.
00:57:04 - Non, ils disent que oui, qu'ils veulent supprimer Israël, etc.
00:57:07 - Oui, bien sûr, ce discours qui n'a aucun sens, la question est si on décide d'interdire
00:57:10 tous les discours qui n'ont pas de sens, on va passer notre vie à faire des lois de censure.
00:57:13 Ah, c'est déjà le cas. Mais bon, mais j'y reviens.
00:57:16 Là, ça va être compliqué pour les universités, cela dit.
00:57:19 Parce que normalement, les universités n'interdisent pas formellement
00:57:22 sur une base, nous n'aimons pas l'opinion qui se tiendra.
00:57:25 L'argument toujours utilisé, c'est "Ah, mais la sécurité est compromise".
00:57:28 Et la sécurité est compromise, donc on doit annuler l'ordre public.
00:57:31 Mais normalement, qu'est-ce qui explique que la sécurité soit compromise ?
00:57:34 C'est que les antifas s'en mêlent et menacent
00:57:37 de semer le tintouin et d'user de violences
00:57:40 la plus grande pour être capables d'interdire une conférence.
00:57:43 Pensez-vous un instant que les antifas vont chercher à interdire une conférence
00:57:46 de la France Insoumise ? Soyons sérieux, ces gens-là sont plutôt amis.
00:57:49 Donc, les raisons utilisées normalement
00:57:52 par les directions de l'université pour justifier l'annulation
00:57:55 d'une conférence ne seront pas rassemblées cette fois.
00:57:58 On leur demande d'interdire sur une base idéologique et ça devient
00:58:01 plus compliqué, effectivement, décider d'interdire sur une base
00:58:04 idéologique ou de préférence politique, ce n'est peut-être pas l'idée du siècle.
00:58:07 - Vous situez le débat sur le terrain de la liberté d'expression.
00:58:10 On aime bien ce sujet-là, nous.
00:58:13 Mais l'annulation de cette conférence, est-ce qu'elle n'est pas nécessaire ?
00:58:16 On ne peut quand même pas admettre n'importe quel discours
00:58:19 dans l'espace public, c'est une question.
00:58:22 Et surtout, pourquoi LFI serait-elle en droit de faire campagne
00:58:25 gratuitement dans les universités ? Ça aussi, ça interpelle.
00:58:28 - Alors, qu'on se comprenne bien, soit tous les partis sont les bienvenus
00:58:31 dans les universités, pour peu qu'il y ait une association invitante,
00:58:34 soit aucun ne l'est. Mais moi, en ces matières,
00:58:37 je n'ai pas de problème de principe parce qu'un parti soit invité
00:58:40 à l'université, sur un espace public, mais à condition que tous les partis
00:58:43 puissent y s'y présenter sans risquer la sanction.
00:58:46 Première chose. Ensuite, sur le fond des choses, ce qui est assez drôle
00:58:49 dans l'histoire, c'est que, oui, je pense qu'on doit avoir le droit
00:58:52 de dire même des choses qui nous révoltent. Vous savez, en matière
00:58:55 de liberté d'expression, moi, je suis le partisan du maximalisme.
00:58:58 On a le droit de tout dire, sauf appel à la violence et diffamation.
00:59:01 Et dès lors, ce qui est assez drôle, cela dit, c'est de voir LFI
00:59:04 se présenter aujourd'hui dans la position de la victime en matière
00:59:07 de liberté d'expression. Ça, c'est la part amusante du récit.
00:59:10 Nous sommes victimes aujourd'hui. Nous défendons la liberté d'expression.
00:59:13 Eux, les spécialistes du tribunal révolutionnaire de l'Assemblée nationale
00:59:16 qui cherchent à faire fermer une chaîne d'info. Quand on pense
00:59:19 à l'extrême gauche qui multiplie les critères pour justifier
00:59:22 l'exclusion des uns, la persécution des autres, qui mobilise des associations
00:59:25 pour traîner devant les tribunaux tous ceux qui ne sont pas d'accord
00:59:28 avec l'idéologie dominante. Donc ça, c'est quand même amusant
00:59:31 de voir l'extrême gauche dans cette position. Un dernier détail,
00:59:34 tout petit, tout petit, tout petit. On a appris aujourd'hui, c'est dans
00:59:37 le livre que nous avons écrit, que libération nous disait suite à Mediapart
00:59:40 qu'ils sont très indignés qu'Aurore Berger ait refusé d'embaucher
00:59:43 quelqu'un à cause de son parcours politique qui était auparavant
00:59:46 chez le mouvement à la bande à Benoît Hamon. Alors, je suis d'accord
00:59:49 sur le fait qu'on ne devrait pas sanctionner quelqu'un sur son passé
00:59:52 politique quand il est le temps de l'embaucher, mais je suis surpris
00:59:55 de voir Libération et Mediapart s'indigner qu'on fasse enquête
00:59:58 sur le parcours des uns et des autres, dans ces idées qui font en sorte
01:00:01 qu'on ne devrait pas l'embaucher. Mais ils ne passent pas leur vie
01:00:04 en enquête pour justifier les raisons de condamner les uns les autres.
01:00:07 Quoi qu'il en soit, je termine ainsi. La liberté d'expression, c'est bon
01:00:10 pour tout le monde, même pour ceux qu'on n'aime pas, même pour les gens
01:00:13 de la France insoumise. – Merci infiniment à tous.
01:00:16 Excellent épisode de l'horreur des pros de Pascal Praud. À demain.
01:00:19 - Merci. - Merci à vous.
01:00:21 Merci.

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