Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00Bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end.
00:00:04Nous sommes ensemble jusqu'à minuit. Vous connaissez le principe pour analyser, décrypter l'actualité avec nos invités.
00:00:09Nous allons revenir bien évidemment largement sur cette période folle que nous traversons
00:00:13après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale il y a tout juste une semaine.
00:00:17Et nous allons nous arrêter pour démarrer sur l'une des conséquences importantes de cette dissolution,
00:00:22l'arrêt brutal de l'examen du projet de loi sur l'aide à mourir engloutie par la dissolution.
00:00:27Avec nos invités, je vous les présente dans un instant. Mais avant, il est 22h.
00:00:31Si vous nous rejoignez sur CNews, bienvenue. Maureen Vidal est avec nous. Le Flash Info. Bonsoir ma chère Maureen.
00:00:41Bonsoir Olivier, bonsoir à tous. À la une de l'actualité, des milliers de Lyonnais, 9600 selon la préfecture,
00:00:48se sont réunis aujourd'hui dans les rues pour manifester contre le Rassemblement National.
00:00:52Leur mot d'ordre, faire barrage à l'extrême droite dans le cadre des mobilisations qui se sont déroulées ce week-end partout en France.
00:00:58Un rassemblement dans le calme malgré des heures avec la police et quatre interpellations.
00:01:03Vers un retour progressif au calme en Nouvelle-Calédonie dès demain.
00:01:07L'aéroport international de Nouméa va rouvrir ainsi que les établissements scolaires.
00:01:11Les permissions de sortie seront désormais autorisées jusqu'à 20h.
00:01:15En revanche, le Haut-Commissariat a prolongé l'interdiction de la vente d'alcool et de la vente et le transport d'armes.
00:01:21Au moins 19 pèlerins décédés en Arabie Saoudite à l'occasion du pèlerinage annuel à la Mecque.
00:01:2614 Jordaniens et 5 Iraniens selon les autorités en raison des fortes chaleurs dans le pays jusqu'à 46 degrés Celsius.
00:01:33Un pèlerinage qui constitue l'un des cinq piliers de l'islam et qui a réuni 1,8 million de fidèles cette année.
00:01:39Merci beaucoup ma chère Maureen. Nous vous retrouvons à 22h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:01:44Je vous le disais conséquence de la dissolution à l'Assemblée Nationale.
00:01:48L'arrêt brutal de l'examen sur le projet de loi de l'aide à mourir.
00:01:51Alors, dans quel état d'esprit se trouvent les personnes opposées, les personnes favorables à ce projet de loi ce soir ?
00:01:57Et maintenant, faut-il profiter de ce temps pour reposer le débat, pour reposer les termes ?
00:02:01Ou au contraire, la France est-elle mûre pour légaliser l'euthanasie ou le suicide assisté ?
00:02:06Nous allons en débattre dans cette première partie avec nos invités.
00:02:09Pour nous accompagner autour de ce plateau, Farouk Jaoussini, bonsoir.
00:02:13Vous êtes psychiatre, psychanalyste et auteur du livre « Tuer les gens, tuer la terre, l'euthanasie et son angle mort ».
00:02:20Et c'est nos éditions LLH.
00:02:23Nous accompagne également ce soir Jeanne Amourousse.
00:02:25Bonsoir Jeanne, vous êtes infirmière en soins palliatifs administratifs de l'ASFAP.
00:02:29L'ASFAP c'est la Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs.
00:02:33Voilà, et donc vous êtes plutôt opposée, vous en tant que professionnelle de santé, à ce projet de loi.
00:02:38A vos côtés, Jonathan Denis, bonsoir.
00:02:40Président de l'Association pour le droit de mourir, auteur de « Mourir dans la dignité » aux éditions du Cherche-Médie.
00:02:46Et le docteur Denis Labeille, ancien chef de service hospitalier, auteur de « Le médecin, la liberté et la mort » et ses autodésitions Plomb.
00:02:57Vous êtes président d'honneur de l'Association Le Choix.
00:03:00Alors pour commencer, je le disais, ce projet de loi était englouti finalement par la dissolution.
00:03:05Dissolution, premier tour de table, déception ou soulagement ? Farouk Djahossini.
00:03:10Eh bien, le moment va être celui de la transmission, de l'explication à tous les Français.
00:03:17Puisqu'en fait, beaucoup de confusions ont été quand même entretenues autour des mots, par exemple.
00:03:24Donc voilà, nous allons à présent faire tout un travail de transmission, d'explication, de débat et de délibération.
00:03:31Donc c'est une très bonne nouvelle pour la délibération citoyenne.
00:03:35Plutôt une bonne nouvelle, Jeanne Amourous, également pour vous en tant que personnel de santé, en tant qu'infirmière.
00:03:40La fin, l'arrêt de ce projet de loi, comment est-ce que vous le vivez ?
00:03:45C'était un soulagement aussi parce qu'on a vu qu'on était un peu dans une course folle et quelque chose qui n'était plus du tout maîtrisé.
00:03:50Et surtout une voix soumiante qui n'était absolument pas écoutée, qui n'a pas du tout été prise en compte.
00:03:54Donc comme le disait Farouja, pouvoir prendre le temps que de reposer le débat, de pouvoir rediscuter,
00:04:00que tous les partis surtout soient écoutés et surtout la voix soignante.
00:04:03Donc voilà, on espère que ce temps puisse être un temps bénéfique.
00:04:06Donc deux voix finalement plutôt soulagées.
00:04:08Ce soir, ce n'est pas votre cas, on l'imagine.
00:04:10Jonathan Denis, je le précise, vous êtes président de l'Association pour le droit de mourir.
00:04:14Comment est-ce que vous avez vécu cet arrêt brutal de ce projet de loi ?
00:04:17C'est l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, pas que pour le droit de mourir.
00:04:21Un immense gâchis.
00:04:22Un immense gâchis, mais je pense à l'immense gâchis.
00:04:24Je pense aux patients qui attendaient tout d'abord cette loi.
00:04:27Mais un immense gâchis parce que c'était 3500 amendements étudiés, c'était 300 heures de débat.
00:04:31Je pense à la Convention citoyenne qui avait pris le temps du débat.
00:04:34Et un immense gâchis parce que je ne sais pas ce qui se passera le 7 juillet à 20h01.
00:04:39Mais peut-être qu'on ne reparlera plus jamais pendant un très long temps de ce sujet de l'accompagnement en fin de vie.
00:04:45Et j'en serai extrêmement malheureux.
00:04:47Et je ne souhaite pas qu'il y ait encore des Françaises et des Français qui doivent partir à l'étranger
00:04:51pour décéder comme ils l'ont choisi face à leurs souffrances insupportables.
00:04:55Je vous pose la même question, docteur, ce soir, déception, soulagement ?
00:04:59C'est une grande déception pour les malades.
00:05:01C'est la première fois que l'on étudie un petit peu la demande des malades dans leur variété.
00:05:05Non pas dans une seule direction, mais dans leur variété.
00:05:08Je rappelle que les deux précédentes lois avaient été votées à l'unanimité du Parlement.
00:05:13Une loi sociétale votée à l'unanimité, c'est rare.
00:05:16Ou alors, vraiment, elle est complètement floue.
00:05:18Là, pour la première fois, il y avait un vrai débat.
00:05:20Des amendements, des discussions.
00:05:22Et on a coupé court à cette discussion.
00:05:24Et c'est les malades qui en font l'effraie, bien sûr.
00:05:26Alors, vous gardez la parole, puisque votre voisine s'est intéressée.
00:05:29Maintenant, il est venu le temps de reposer les débats, de reposer les mots.
00:05:35Puisqu'il est vrai que les contours de ce projet de loi ne sont peut-être pas clairs pour tout le monde.
00:05:41Des députés ont d'ailleurs dénoncé la commission spéciale de l'Assemblée nationale
00:05:46qui avait fait sauter des digues, selon certains, le projet de loi du gouvernement
00:05:50qui réservait l'aide à mourir aux patients atteints d'une maladie incurable,
00:05:53engageant son pronostic vital à court ou moyen terme.
00:05:56En commission, les députés ont fait sauter cette condition
00:05:58en la remplaçant par la notion d'infection en face avancée ou terminale.
00:06:02Alors, cela peut paraître complexe, mais peut-être pas forcément clair aussi pour les citoyens français.
00:06:07Mais ça fait partie des débats.
00:06:09Chaque mot compte. On n'utilise pas un mot pour un autre.
00:06:11Ça, c'est très important.
00:06:13Et donc, en effet, on a l'impression qu'on avançait dans la définition des mots.
00:06:18On arrivait à un texte qui commençait à être intéressant, positif,
00:06:26qui était une orientation, une seule.
00:06:28Mais ça ne fait rien. C'était une porte ouverte.
00:06:30Pour la première fois, la France rattrapait un peu les autres pays européens
00:06:36qui, depuis 20 ans, ont légiféré en ce qui concerne la Hollande et la Belgique.
00:06:41Nous, on est à la traîne.
00:06:42Et on s'étonne qu'on a l'impression de découvrir à chaque fois les problèmes.
00:06:46Alors, le pays est à la traîne, nous dit le docteur Denis Laveille, le jeune Amourous.
00:06:50Vous, en tant que professionnel de santé sur le terrain, vous travaillez en soins palliatifs.
00:06:54Vous êtes aux côtés de ces malades en fin de vie.
00:06:57Effectivement, est-ce qu'il est temps que la France passe le pas,
00:07:01comme certains de ses voisins, selon vous ?
00:07:03Pour moi, ce n'est pas une évolution, mais plutôt un retour en arrière.
00:07:06Les soins palliatifs sont nés justement de trois grands refus.
00:07:09Le refus d'abandonner les malades, le refus de l'acharnement thérapeutique
00:07:12et le refus de donner la mort, vraiment le refus de l'euthanasie.
00:07:15Parce que ces personnes, ces médecins, ces soignants, ces bénévoles se sont dit
00:07:19qu'il y a sûrement autre chose qu'on peut proposer à ces malades
00:07:22plutôt que de leur proposer de les tuer, mais de proposer de les accompagner,
00:07:25de les soulager, d'être avec eux.
00:07:27Et moi, au quotidien, comme soignante en soins palliatifs,
00:07:30on s'occupe tous les jours de personnes qui sont gravement malades en fin de vie.
00:07:33Et ce qu'on voit, c'est qu'effectivement, de temps en temps,
00:07:35on a des personnes qui arrivent en disant qu'ils voudraient mourir,
00:07:38que ce qu'ils vivent, c'est trop difficile.
00:07:40Et notre boulot, c'est justement de pouvoir les écouter,
00:07:42d'entendre ces appels à l'aide.
00:07:44Et en fait, on se rend compte à chaque fois que derrière,
00:07:46c'est des douleurs qui sont mal soulagées.
00:07:48C'est un sentiment de solitude, c'est un sentiment d'abandon.
00:07:50Et ces demandes, elles disparaissent.
00:07:52C'est vraiment du concret, c'est notre boulot de tous les jours.
00:07:54Donc pour nous, c'est vraiment un retour en arrière que de légaliser cette loi.
00:07:57Donc l'enjeu pourvu, c'est avant tout de soulager la douleur.
00:08:00Jonathan Denis, on peut le rappeler que 50% des besoins en soins palliatifs
00:08:04ne sont actuellement pas couverts en France.
00:08:07Les Français ne sont pas tous égaux face aux soins palliatifs.
00:08:10Un constat, est-ce que justement, à partir du moment
00:08:13où les Français ne sont pas égaux, cette question d'aide à mourir,
00:08:16finalement, est un peu prématurée ou pas ?
00:08:18On peut refaire le débat 150 ans s'il faut.
00:08:20Simplement, ça fait des mois et des mois
00:08:22qu'on n'oppose plus les soins palliatifs et l'aide à mourir.
00:08:24Il y a la voix de certains soignants qui doit être entendue.
00:08:27Et je pense, vous l'avez dit tout à l'heure, elle n'était pas entendue.
00:08:30Je pense qu'elle a été entendue.
00:08:32Maintenant, ce que je regarde sur le projet de loi,
00:08:34on parle de l'aide à mourir qui est abandonnée.
00:08:36Mais il ne faudrait pas oublier que les députés avaient doublé,
00:08:39doublé le budget pour les soins palliatifs.
00:08:41Cette dissolution, ça a balayé l'aide à mourir
00:08:43et tout ce qui avait été prévu sur les soins palliatifs.
00:08:46Et je l'ai toujours dit, je le dirai toujours, une loi équilibrée.
00:08:49C'est une loi qui a comme réponse l'accès universel aux soins palliatifs.
00:08:52Des soins palliatifs partout et pour tous.
00:08:54Et pour ça, il va falloir former, il va falloir recruter, il va falloir inventer.
00:08:58Mais comme recours, il doit y avoir cette possibilité d'aide à mourir
00:09:02parce qu'il y a des souffrances physiques ou psychologiques
00:09:04qui sont réfractaires, qui sont insupportables.
00:09:06Les soins palliatifs ne peuvent pas tout.
00:09:08Il faut bien qu'il y ait cette réponse qui soit adaptée.
00:09:11Et j'espère véritablement qu'il y a une majorité qui sortira de ces élections
00:09:15et qui permettra à nouveau d'avoir ce texte équilibré.
00:09:19Soins palliatifs, aide à mourir.
00:09:21Allez-y, allez-y, je vous en prie.
00:09:23Les gens que nous accompagnons en Belgique et en Suisse
00:09:26viennent de zones où il y a des soins palliatifs.
00:09:29Ça prouve bien qu'il y a des soins palliatifs.
00:09:30En effet, ils répondent à beaucoup, mais pas à tout.
00:09:33Mais parce qu'effectivement, les zones sont couvertes.
00:09:36Donc à partir de ce moment-là, ça revient à ma question, Farouk Jaoussini.
00:09:39Est-ce que selon vous, effectivement, le débat pourra être posé
00:09:42dès lors que tout le territoire français, tous les Français
00:09:45auront accès aux soins palliatifs ?
00:09:48Alors c'est Bruno Dalaporta qui est l'auteur de ce livre
00:09:50« Tuer les gens, tuer la terre, l'euthanasie et son angle mort »
00:09:53auquel j'ai participé, qui attire notre attention
00:09:56sur l'angle mort précisément de tous ces débats.
00:09:59C'est celui-ci.
00:10:00On parle de l'individu du court terme
00:10:03et on oublie le collectif et le long terme.
00:10:06Ça, c'est extrêmement important parce que dans tous ces projets de loi,
00:10:08on ne nous dit pas qu'on supprime l'interdit de donner la mort
00:10:13par ce mot caché, ce mot aide à mourir
00:10:16qui dissimule quand même la vérité d'un protocole de mort
00:10:19programmé à la demande de la personne sous certaines conditions, certes.
00:10:22Mais on nous dit que les conditions vont être strictes.
00:10:24Or, on sait très bien qu'au bout de 5 ans, 10 ans, 20 ans,
00:10:27ces limites sautent et on finit par euthanasier des personnes
00:10:31qui présentent des dépressions borderline, comme en Belgique.
00:10:34Nous ne ferons pas mieux que les Belges
00:10:36et nous finirons par euthanasier à leur demande
00:10:38des personnes qui sont en dépression, qui traversent un tunnel
00:10:41pendant lequel elles veulent mourir.
00:10:42Elles ont tout leur discernement.
00:10:43Mais quand elles ont traversé le tunnel,
00:10:45elles nous remercient de les avoir soutenues.
00:10:48Donc, il faut penser aussi à cela
00:10:49parce que si nous euthanasions nos pères et nos mères,
00:10:51il faut savoir que nous euthanasierons aussi à leur demande
00:10:54nos fils et nos filles.
00:10:55Donc, il faut penser au long terme.
00:10:57Ça, c'est très important.
00:10:5880% des Belges ne veulent pas qu'on revienne sur la loi.
00:11:01Ça y est, 21 ans qu'ils l'ont,
00:11:03ils sont entièrement satisfaits
00:11:05parce que justement, cette loi des angoisses,
00:11:07c'est un point fondamental.
00:11:08La plupart des gens ne l'utilisent pas.
00:11:10Il n'y a que 2,5% des gens qui l'utilisent.
00:11:12Mais les Belges ne veulent pas qu'on revienne là-dessus
00:11:14parce que l'idée même de pouvoir en profiter,
00:11:16de se dire éventuellement,
00:11:17si la souffrance devient intolérable,
00:11:19je vais pouvoir partir quand je le choisirai,
00:11:21non pas en fonction du désir des autres,
00:11:23en fonction de ma liberté.
00:11:25Les psychiatres belges nous contactent, je peux vous dire,
00:11:28ils nous disent, il y a 20 ans, nous étions fiers de notre loi.
00:11:30Aujourd'hui, nous voyons le tragique auquel elles conduisent.
00:11:33Donc il faut aujourd'hui penser les lois à long terme
00:11:36et pas seulement sur 5 ans ou sur 10 ans.
00:11:38Le monde du soin est en grande souffrance,
00:11:40le monde en général d'ailleurs est en grande désorientation.
00:11:43L'hôpital souffre de lois qui ont été votées hier.
00:11:46Aujourd'hui, nous devons penser chaque loi
00:11:48au regard des conséquences qu'elles auront dans 5 ans,
00:11:50dans 10 ans, dans 20 ans.
00:11:51Quel monde nous voulons préparer ?
00:11:53Jonathan Denis peut répondre effectivement
00:11:56à ce que vient de souligner Farouk Jaoussini.
00:11:58Est-ce que demain, des adolescents en France,
00:12:01mal dans leur peau, en dépression,
00:12:03vous pensez qu'avec le projet de loi
00:12:05si l'aide à mourir passe, il y aura cette ouverture possible,
00:12:08que les dics vont sauter et que effectivement,
00:12:10c'est le cas me semble-t-il en Belgique, ça arrive.
00:12:12Ce qui me gêne en réalité qu'il n'y ait pas eu ce projet de loi,
00:12:14c'est qu'on va repartir avec ces débats-là.
00:12:16Avec ces débats-là et tout de même n'importe quoi.
00:12:17En Belgique, on ne t'anasie pas des adolescents qui ont des dépressions.
00:12:21Non, non, ce ne sont pas des adolescents,
00:12:22ce sont des adultes jeunes.
00:12:24Chantilly de Corté avait 23 ans,
00:12:25la jeune femme récemment en avait 28.
00:12:27Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
00:12:31Je répondais à un monsieur qui parlait d'adolescents.
00:12:33Donc je répondais à la question.
00:12:35Le débat est biaisé.
00:12:37J'ai ouvert le débat en parlant.
00:12:40Arrêtons avec les méchants belges, avec les méchants canadiens,
00:12:42avec les méchants espagnols.
00:12:44Ce sont des collègues adorables qui nous écrivent.
00:12:46Moi je pense par exemple au président de l'association SLA,
00:12:49de recherche sur la maladie de Sherco,
00:12:51qui disait très bien ce que vient de dire Denis Labelle.
00:12:53C'est une loi qui rassure parce qu'effectivement,
00:12:56nous parlons de personnes qui ont des maladies graves et incurables,
00:13:00qui ont un pronostic vital qui est engagé.
00:13:03Nous parlons de personnes qui ont des souffrances physiques et psychologiques
00:13:06absolument insupportables.
00:13:07Nous ne parlons pas de mineurs, nous ne parlons pas de dépressions,
00:13:10nous ne parlons pas de maladies psychologiques dans ce projet de loi.
00:13:13On a voulu nous y emmener, ce n'était absolument pas le sujet.
00:13:15Je regarde ces personnes aujourd'hui.
00:13:18J'en ai eu au téléphone dès lundi.
00:13:20J'en ai vu dès lundi.
00:13:21Ils me parlent de leur désespoir.
00:13:23Je pense à Loïc Résiboy,
00:13:24Loïc qui a la maladie de Sherco
00:13:26et qui devra partir en Belgique pour être accompagné.
00:13:28Je pense à Charles Biétry,
00:13:30grand journaliste Charles Biétry,
00:13:31qui a la maladie de Sherco et qui dit qu'il devra partir en Suisse
00:13:33et qui espérait pouvoir peut-être connaître cette loi,
00:13:35connaître simplement le sentiment d'être rassuré
00:13:38parce qu'in fine, nous pourrions l'accompagner
00:13:41si vraiment ses souffrances étaient devenues insupportables,
00:13:44comme il le souhaitait.
00:13:45Eh bien aujourd'hui, ils sont les oubliés de ce débat.
00:13:47Jeanne Amourousse, les oubliés de ce débat comme Charles Biétry,
00:13:50vous le citiez à l'instant, effectivement, cette détresse-là.
00:13:53Est-ce que vous l'entendez ?
00:13:54Est-ce qu'on peut y répondre aujourd'hui en France
00:13:55ou est-ce qu'on n'a pas la réponse
00:13:57et la seule réponse, c'est effectivement ce projet de loi
00:13:59de l'aide à mourir ?
00:14:00Nous ce qu'on voit et ce que vous avez dit tout à l'heure,
00:14:03il y a quand même une énorme inégalité aujourd'hui en France
00:14:05auquel, pour l'instant, le projet ne peut pas totalement répondre
00:14:08et nous ce qu'on dit, c'est qu'il faut d'abord qu'on puisse donner
00:14:10tous les moyens à tous les Français d'avoir accès
00:14:12vraiment à des soins palliatifs de qualité.
00:14:13En EHPAD, il n'y a pas de soins palliatifs,
00:14:15les personnes sont vraiment abandonnées.
00:14:17Il y a des territoires, il y a vraiment une inégalité
00:14:19qui est énorme.
00:14:20Nous, dans notre travail tous les jours,
00:14:23dans le service de soins palliatifs,
00:14:24vous parlez des patients qui ont la maladie de charcot,
00:14:26on en accompagne aussi tous les jours.
00:14:28Ils ont aussi besoin de pouvoir être assurés,
00:14:31de pouvoir vraiment être accompagnés
00:14:33et on voit aussi, moi en tout cas dans mon quotidien,
00:14:35dans mon expérience, je n'ai jamais eu de patients
00:14:38qui m'ont demandé à euthanasie ou qui ont maintenu une demande.
00:14:42Nous, les grands oubliés aussi, c'est vraiment
00:14:44les soignants qui tous les jours, au quotidien,
00:14:47sont auprès des patients qui sont vraiment malades
00:14:49et qu'on n'entend pas du tout,
00:14:51qui sont d'une manière massive opposée à ce projet de loi,
00:14:53pas pour des questions idéologiques,
00:14:55parce qu'ils ont des convictions,
00:14:56mais parce qu'au quotidien, ils ont une expérience
00:14:58qui a forgé cette position aujourd'hui,
00:15:00qui disent que ce n'est pas la bonne solution.
00:15:02Votre réponse docteur ?
00:15:03Écoutez, moi j'ai 40 ans de vie hospitalière,
00:15:05j'ai aussi une expérience dans le domaine de la fin de vie
00:15:07et je sais que les malades ont des demandes différentes
00:15:10et je les ai aussi accompagnés longtemps
00:15:12et je travaille avec une équipe mobile de soins palliatifs,
00:15:15donc je n'ai aucun obstacle.
00:15:19Les soins palliatifs sont très bien,
00:15:21mais ils ne résoutent pas tout.
00:15:23Ce qu'a dit Jean-Antoine Denis est tout à fait exact.
00:15:25Et il y a des malades qui vous disent non,
00:15:27j'ai envie de partir, je souffre trop, j'ai envie de partir.
00:15:29Et on ne soulage pas toutes les souffrances,
00:15:31ni physiques, ni psychologiques.
00:15:33Ce n'est pas vrai, c'est un mythe ça.
00:15:35La morphine c'est très bien,
00:15:36mais dans 20% des cas, il y a des complications,
00:15:38des difficultés, etc.
00:15:39Donc il faut arrêter de mentir sur ce sujet-là.
00:15:41Il y a des souffrances qui sont intolérables
00:15:43et il faut les entendre.
00:15:44Le problème c'est qu'il y a deux philosophies qui s'affrontent.
00:15:46L'une qui est pour la vie coûte que coûte
00:15:48et l'autre qui dit non.
00:15:49Dans certains cas, la lutte contre la souffrance
00:15:51supplante la vie coûte que coûte.
00:15:53Ces deux points de vue sont inconciliables.
00:15:55Mais nous sommes dans une république laïque,
00:15:57et dans une république laïque,
00:15:59il faut respecter la vie des uns et des autres.
00:16:01C'est tout ce qu'on dit.
00:16:02Ce n'est pas tout à fait ça.
00:16:03Vous avez tout à fait raison sur le fait
00:16:05que c'est deux visions du monde.
00:16:06En effet, c'est une vision qui pose sa philosophie
00:16:09sur la liberté.
00:16:11La liberté, rien que la liberté.
00:16:13Et un autre camp qui envisage la liberté d'une autre façon.
00:16:16Parce que la liberté, ce n'est pas seulement faire ce que je veux
00:16:18et ça n'impliquera absolument pas les autres personnes.
00:16:22En fait, la liberté, c'est aussi une façon de réinventer,
00:16:24de comment vous allez...
00:16:25Quand vous tombez malade, il vous faut du temps,
00:16:27du soutien pour réinventer une autre façon de vivre.
00:16:29Vous inventez une autre façon de vivre.
00:16:31Et Olivier Goua, justement, dans le film de Stéphanie Pilonca,
00:16:34Invincible été, nous l'explique très bien.
00:16:36On a eu la chance de le rencontrer avec Bruno Dallaporta
00:16:38et il nous explique qu'il a pu tenir
00:16:40dans les moments les plus difficiles
00:16:41et ne pas demander à mourir
00:16:43parce qu'il était entouré, parce qu'il était accompagné.
00:16:45Donc moi, si vous voulez, aujourd'hui, la bonne nouvelle,
00:16:47c'est que le débat est réouvert.
00:16:49La délibération va pouvoir reprendre.
00:16:51Et à ce sujet, nous, nous avons créé avec Bruno Dallaporta
00:16:54une pièce de théâtre qu'on aimerait offrir
00:16:56dans différents endroits de la France
00:16:58et puis débattre ensuite.
00:16:59On vous invite d'ailleurs à débattre.
00:17:01Et voilà, ça s'appelle Exit.
00:17:04Ça passe le 16 juillet au Festival d'Avignon
00:17:07et puis ensuite, on offrira le texte.
00:17:09On a refusé tous les droits d'auteur,
00:17:11donc on ne touche pas un centime,
00:17:12ni sur nos livres, ni sur la pièce de théâtre.
00:17:14Pour l'offrir au débat public.
00:17:16Donc, informons les Français, discutons, réouvrons.
00:17:19C'est un sujet de société très, très grave.
00:17:21La levée de l'interdit de donner la mort,
00:17:23c'est très important pour une société.
00:17:25Donc, rediscutons tous ensemble
00:17:27avec les gens de la société civile.
00:17:28Pour bien comprendre, Jonathan Denis,
00:17:30ça veut dire qu'aujourd'hui, le projet de loi,
00:17:32effectivement, le débat a été lancé dans la société.
00:17:35Il ne va pas se refermer du jour au lendemain,
00:17:37c'est une certitude.
00:17:38Mais là, tout repart à zéro.
00:17:40Aujourd'hui, très concrètement, comment ça va se passer ?
00:17:43Je ne parle pas de bonnes nouvelles.
00:17:44Je ne trouve pas que ce soit une bonne nouvelle
00:17:46qu'il n'y ait plus de plan pour les soins palliatifs.
00:17:48Je ne trouve pas que ce soit une bonne nouvelle
00:17:50qu'on ne parle plus des maisons d'accompagnement.
00:17:52Je ne trouve pas que ce soit une bonne nouvelle
00:17:54qu'il n'y ait plus ces milliards qui étaient proposés.
00:17:56Je ne trouve pas que ce soit une bonne nouvelle
00:17:58qu'on ait balayé tout ça d'un revers de la main.
00:18:00Non, ça ne peut pas être une bonne nouvelle.
00:18:02Depuis 1999, les soins palliatifs
00:18:04attendent de l'argent depuis 1999,
00:18:06vous le savez, depuis la loi.
00:18:08Je ne vous ai pas coupé la parole,
00:18:09si je peux juste aller au bout de mon raisonnement.
00:18:11Ce n'est pas une bonne nouvelle.
00:18:12On peut ne pas être d'accord là-dessus.
00:18:13Maintenant, le débat continuera à avoir lieu.
00:18:15Mais la question, ce n'est plus le débat.
00:18:17Est-ce qu'il doit être long, être court ?
00:18:18La Convention citoyenne, on l'a eu.
00:18:20Les débats, on les a déjà eus.
00:18:21Pour vous, c'est terminé, c'est tranché ?
00:18:23Le débat est tranché ?
00:18:24La question, c'est qui va gouverner le 7 juillet ?
00:18:26Et à partir de là, est-ce que oui ou non,
00:18:28on pourra reprendre ce qui a été fait ?
00:18:30On ne repartira pas avec le projet de loi.
00:18:33Ils étaient à l'article 7.
00:18:34On ne reprendra pas avec tous les amendements.
00:18:36On repartira effectivement du départ.
00:18:38Donc, il faudra réécrire un nouveau projet de loi.
00:18:40Moi, l'inquiétude que j'ai, ce n'est pas qu'il y ait une majorité
00:18:43qui ne fasse pas ce projet, qui n'arrive pas aujourd'hui
00:18:46de gauche, de droite, du centre, peu importe,
00:18:48et qui prendra cet engagement.
00:18:49Je connais leur engagement.
00:18:51Je sais qu'ils iront.
00:18:52Ce qui m'inquiète, c'est qu'il y ait une majorité,
00:18:54très clairement du Rassemblement national,
00:18:55qui n'en aura que faire du plan de soins palliatifs.
00:18:57Soyons très clairs là-dessus.
00:18:58Qui n'en aura que faire de l'aide à mourir.
00:19:00Et nous n'aurons absolument rien.
00:19:02Et là, nous ne pourrons pas dire que c'est une bonne nouvelle.
00:19:04Et on repartira pour très longtemps sans moyens
00:19:07mis à la disposition de chacun.
00:19:08Le débat citoyen est toujours une bonne nouvelle.
00:19:10Première chose.
00:19:11Seconde chose, il y a une loi de 1999
00:19:14qui promettait déjà des moyens aux soins palliatifs.
00:19:18Donc, ça, c'est quand même une chose très importante.
00:19:20On n'a pas besoin, on a besoin de faire respecter les lois
00:19:23de 99, de 2005, qui est en effet une loi universelle.
00:19:27Donc, il faut informer les personnes aujourd'hui.
00:19:30Il faut débattre.
00:19:31Il faut considérer le monde de demain.
00:19:33En effet, aujourd'hui, nous souffrons de ça.
00:19:35Il faut élargir le monde du soin.
00:19:37Parce que les valeurs du soin sont les valeurs de demain.
00:19:39Ça, c'est très important.
00:19:40Il faut élargir les valeurs du soin à tous les soigneurs.
00:19:42C'est-à-dire que vous, vous êtes soigneur.
00:19:44À votre façon, vous prenez soin des gens en les informant.
00:19:47Les enseignants sont les soigneurs.
00:19:50Ils soignent nos enfants, leur avenir.
00:19:52Toutes ces personnes qui prennent soin.
00:19:54Et donc, aujourd'hui, le mot d'ordre, c'est celui-ci.
00:19:56Soignant, soigné, soigneur.
00:19:57Levons-nous, c'est l'heure.
00:19:59Il faut soigner notre monde commun.
00:20:01– Et docteur, est-ce qu'une consultation des Français serait intéressante
00:20:04dans ce cadre-là, pour savoir ce que pensent les Français à un référendum,
00:20:07par exemple ?
00:20:08Est-ce que c'est quelque chose d'envisageable ?
00:20:10– Depuis 20 ans, tous les pourcentages montrent la même chose.
00:20:1380 à 90 % des Français veulent un changement de la loi.
00:20:16La Convention citoyenne a montré à 75 %, je suis désolé,
00:20:20mais c'est la vérité, que les Français voulaient un changement de la loi.
00:20:23Le problème qui se pose pour demain, il est très simple.
00:20:26Si le Rassemblement national est au pouvoir,
00:20:28la loi sera reportée au calendre grec,
00:20:31puisqu'au cours des débats parlementaires, ils ont pris une position contre.
00:20:35Je suis très étonné que ce parti qui se présente comme le défenseur du peuple
00:20:39ne tienne pas compte de l'avis du peuple,
00:20:42quand le peuple dit à 80 %, nous voulons un changement de la loi.
00:20:45Là, il y a une contradiction que j'aimerais bien constater.
00:20:48– Mais peut-être qu'il y a des sujets comme le pouvoir d'achat,
00:20:50l'insécurité, sur lequel…
00:20:51– Oui, je trouve que ça ne touche plus le monde.
00:20:53La fin de vie ne touche plus le monde, sans exception.
00:20:55C'est la liberté, votre liberté, je la respecte.
00:20:57– C'est très intéressant, nous dit Jonathan Denis.
00:20:59– On a fait un sondage très intéressant dès lundi.
00:21:01On allait demander aux Français ce qu'ils pensaient du sujet de la fin de vie.
00:21:04À plus de 80 %, ils souhaitent qu'à nouveau,
00:21:08il y ait un projet de loi qui soit mis sur la table.
00:21:10Et 60 % des Français nous disent que ce sera un sujet important
00:21:14dans le cadre de leur vote.
00:21:15Alors vous avez raison, c'est peut-être pas la priorité
00:21:17de certains représentants politiques.
00:21:19Mais les Français montrent bien que pour eux, c'est un sujet prioritaire
00:21:24et qu'ils ne veulent pas qu'on s'arrête…
00:21:26– C'est un sujet fondamental.
00:21:28– Et qu'on ne peut pas faire comme si rien n'avait existé.
00:21:30Excusez-moi, je ne veux à nouveau pas recentrer que sur l'aide à mourir.
00:21:34On parlait des soins palliatifs, de 50 % des Français
00:21:36qui n'avaient pas accès aux soins palliatifs.
00:21:38Mais rappelez-vous les engagements.
00:21:40Les engagements, c'était que le texte ne soit voté
00:21:42que quand tous les départements allaient être couverts
00:21:45par des unités de soins palliatifs.
00:21:47Le 7 juillet, vous vous révérez peut-être,
00:21:49avec un gouvernement qui ne tiendra pas cet engagement.
00:21:52Et ça, ce ne sera toujours pas une bonne nouvelle.
00:21:54– Jeanne Amoroso, si vous voulez s'exprimer.
00:21:56– Je pense qu'on est tout à fait d'accord qu'il y a besoin
00:21:58d'avoir un débat-là et de pouvoir développer une fois de plus.
00:22:00Et puis depuis 24 ans qu'on attend vraiment des soins palliatifs partout.
00:22:04Ce qu'on espère, c'est qu'il y aura un débat qui sera équitable.
00:22:06Pendant la commission spéciale, on est le seul pays au monde
00:22:08où les infirmières ont été inscrites dans le projet de loi
00:22:11pour pouvoir faire le geste létal.
00:22:13Et la commission spéciale a refusé d'entendre les infirmiers.
00:22:16Donc il y a quand même une inégalité dans le débat
00:22:18qui nous a paru quand même évidente.
00:22:20Ce qu'on veut, c'est que tous les partis puissent s'exprimer,
00:22:23puissent être entendus.
00:22:25Et les Français connaissent extrêmement mal celui de la fin de vie.
00:22:27Malheureusement, il y en a beaucoup qui ont des expériences difficiles
00:22:30parce qu'ils manquent justement de moyens dans leur département.
00:22:33Et donc, il faut vraiment informer effectivement,
00:22:35mais dans les bons termes du débat, avec des mots très clairs.
00:22:38L'aide à mourir, ça ne veut absolument rien dire.
00:22:40Moi, je fais de l'aide à mourir tous les jours en soins palliatifs.
00:22:42En revanche, il faut dire l'euthanasie, c'est donner la mort,
00:22:44le suicide, c'est les soins palliatifs, c'est autre chose.
00:22:46– Absolument, ça c'est un point essentiel.
00:22:48Malheureusement, discussion absolument intéressante, essentielle même.
00:22:53Débat, nous aurons l'occasion d'avoir ce débat une prochaine fois autour de ce plateau.
00:22:58Malheureusement, le temps qui nous est imparti est assez court.
00:23:01Un grand merci à tous les quatre.
00:23:03Merci Docteur Denis Labeille, merci à vous Farouk Jaoussini,
00:23:06merci Jeanne Amrouz, merci Jonathan Denis.
00:23:09Donc, nous suivrons tout cela de très près, bien évidemment.
00:23:12On marque une très courte pause, nous revenons dans un instant.
00:23:15Soir Info Week-end, pour revenir sur cette semaine folle que nous avons vécue.
00:23:20A tout de suite sur CETI.
00:23:24Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end,
00:23:27nous allons revenir largement ce soir sur cette semaine tout à fait folle.
00:23:31Après l'annonce d'Emmanuel Macron, la dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:23:34Mais avant, il est 22h30, bienvenue si vous nous rejoignez.
00:23:38Maureen Vidal est avec nous.
00:23:39Maureen, les toutes dernières actualités à retenir avec vous.
00:23:43Le retour du Covid en France ces dernières semaines.
00:23:51Une augmentation des cas a été observée.
00:23:53Les passages aux urgences sont marqués par une hausse de 52% sur une semaine.
00:23:58Même constat chez SOS Médecins, plus 51% du 3 au 10 juin.
00:24:02Un nouveau variant d'Omicron appelé KP2 a été détecté en Europe et aux Etats-Unis.
00:24:07Alors que l'opération Arafat se poursuit,
00:24:10Israël a annoncé une pause humanitaire localisée le long d'une route du sud de la bande de Gaza.
00:24:15Objectif, faciliter l'acheminement d'aides pour les Palestiniens.
00:24:18Une mesure saluée par l'ONU qui demande d'autres efforts concrets
00:24:21pour faire entrer davantage d'aides humanitaires.
00:24:24Ferrari remporte la 92e édition des 24 heures du Mans.
00:24:28La marque s'impose pour la 11e fois.
00:24:30La deuxième consécutive après sa victoire de prestige l'an dernier dans l'édition du Centenaire.
00:24:34Une victoire remportée grâce à sa numéro 50 pilotée par l'Italien Antonio Fuoco.
00:24:39L'Espagnol Miguel Molina et le Danois Niklas Nielsen.
00:24:43Merci beaucoup ma chère Maureen.
00:24:45Nous vous retrouvons d'ici une demi-heure pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:24:49Pour vous accompagner ce soir jusqu'à minuit autour de ce plateau,
00:24:53Judith Vintraud est avec nous.
00:24:54Bonsoir ma chère Judith.
00:24:55Bonsoir Olivier.
00:24:56Grand reporter Le Figaro Magazine.
00:24:58A vos côtés Fabrice Hakoun.
00:24:59Bonsoir mon cher Fabrice.
00:25:00Bonsoir.
00:25:01PCYiste entre-honneurs.
00:25:02Il vient de passer devant la caméra mais on lui pardonne tout.
00:25:05C'est Nathan Devey.
00:25:06Bonsoir.
00:25:07Bonsoir Olivier.
00:25:08A vos côtés Luc Gras, politologue.
00:25:10Bonsoir mon cher Luc.
00:25:11Alors pour démarrer, souvenez-vous, c'était il y a tout juste une semaine.
00:25:15À 20h, nous découvrions la victoire historique du Rassemblement National aux élections européennes
00:25:20avec 31% des voix pour Jordan Bardella.
00:25:23Et tout juste une heure plus tard, il était précisément 21h01,
00:25:27le chef de l'État prend tout le monde de court et il décide de s'adresser aux Français en garde.
00:25:33Après avoir procédé aux consultations prévues à l'article 12 de notre Constitution,
00:25:39j'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote.
00:25:46Je dissous donc ce soir l'Assemblée Nationale.
00:25:51Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives
00:25:57qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second.
00:26:04Cette décision est grave, lourde, mais c'est avant tout un acte de confiance.
00:26:12Confiance en vous mes chers compatriotes, en la capacité du peuple français
00:26:17à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures.
00:26:22Et c'est donc ma chère Judith, à partir de là, il y a une semaine,
00:26:25que la France a basculé finalement dans une autre dimension.
00:26:28Vous êtes une fine observatrice de la vie politique française.
00:26:31Comment est-ce que vous pourriez qualifier la semaine que nous venons de passer ?
00:26:35Oui, c'est une dimension qui n'a rien à voir avec le métaverse macronien.
00:26:39Parce que dans le métaverse macronien, Emmanuel Macron ne se voyait pas
00:26:45comme le responsable de l'échec tragique des macronistes aux européennes.
00:26:51Il pensait que c'était la faute de tout le monde, sauf la sienne.
00:26:55Donc, erreur de diagnostic, il s'est voulu gaulliste en dissolvant
00:27:00l'Assemblée nationale, ça n'a rien de gaulliste.
00:27:03Comme le souligne Nicolas Sarkozy dans le JDD, on ne demande pas aux Français
00:27:09de se prononcer juste après qu'ils viennent de se prononcer.
00:27:13Ce qui aurait été gaulliste, c'était de mettre son propre mandat en jeu
00:27:18en reconnaissant qu'il avait été désavoué et qu'il était incapable
00:27:23de trouver une majorité pour continuer sa politique.
00:27:26Donc, erreur de diagnostic et erreur de pronostic.
00:27:30Parce qu'il pensait qu'en essayant de forcer la droite à nouer les alliances
00:27:38qu'il n'avait pas réussi à leur vendre par la persuasion pour faire
00:27:43ce qu'il appelait des majorités d'idées à l'Assemblée nationale,
00:27:47la clarification adviendrait.
00:27:49Et en fait de clarification, on a eu une partie des Républicains
00:27:54qui s'est décrochée grâce à Éric Ciotti qui a noué un accord
00:27:59sans demander l'avis de personne et surtout pas de ses militants
00:28:02et des chapeaux à plumes de LR avec le Rassemblement national.
00:28:07Pendant qu'une autre, je pense aux Républicains des Hauts-de-Seine,
00:28:12nouait un accord en bonne et due forme avec les macronistes.
00:28:16Donc, on est toujours dans la clarification, je le rappelle.
00:28:19Et quant à la gauche dont Emmanuel Macron semblait caresser l'espoir
00:28:24qu'elle serait irréconciliable, elle s'est tout de suite réconciliée
00:28:29sauf quelques éléments qui ont été victimes de ces purges
00:28:33que Jean-Luc Mélenchon pratique en expert.
00:28:37Sa formation de trotskiste lambertiste lui permettant d'avoir la méthode
00:28:44et la maestréa que n'avaient pas ses pauvres et petits adversaires internes.
00:28:49Voilà où nous en sommes, donc le chaos est le plus total.
00:28:53Chaos le plus total, chaos finalement qui peut-être pourrait encore s'aggraver.
00:28:58Nous allons y revenir dans les détails, ce n'est pas exclu.
00:29:02Mais avec un RN en tout cas qui reste dans les sondages très haut encore.
00:29:06Nous assistons tout de même à une dynamique de mobilisation
00:29:09en même temps contre le parti de Marine Le Pen, notamment dans la rue.
00:29:13Avec cette mobilisation anti-RN, notamment hier, 250 000 personnes selon la police
00:29:18dans toute la France contre l'extrême droite, à l'appel des syndicats,
00:29:21d'associations et de la gauche du Nouveau Front Populaire.
00:29:2575 000 à Paris selon la police.
00:29:28Factuellement, il est vrai qu'il n'y a pas eu de déchaînement de violences.
00:29:31On pouvait s'y attendre ou de débordements qui étaient redoutés.
00:29:34Néanmoins, voyez le type de pancarte que l'on a pu découvrir, lire hier
00:29:39lors de cette manifestation.
00:29:41Un flic qui meurt, c'est un vote RN en moins.
00:29:45La haine anti-flic qui s'est donc exprimée.
00:29:48Il y a eu des slogans, mais pas seulement.
00:29:50On va entendre aussi ces menaces d'une militante pro-palestinienne
00:29:54qui s'est exprimée hier dans les rues parisiennes.
00:29:57Écoutez.
00:30:00Messieurs qui sont sur les côtés depuis neuf mois, vous étiez où ?
00:30:06Depuis neuf mois qu'on crève sous les banques de l'armée israélienne.
00:30:11Vous étiez où ?
00:30:14Vous sortez aujourd'hui parce que l'extrême droite est à vos portes
00:30:19et que vous avez peur de perdre vos petits privilèges.
00:30:24Aujourd'hui, soit vous restez avec nous dans la lutte, y compris après les élections
00:30:31et on se décolonisera ensemble.
00:30:36Soit on est amenés à crever tous ensemble.
00:30:41On ne crèvera pas seuls parce qu'on est face au même système ici et là-bas.
00:30:47Le système colonial et capitaliste.
00:30:52Soit vous venez lutter pour la Palestine, soit on est amenés à crever tous ensemble
00:30:56parce qu'on ne crèvera pas seuls.
00:30:58Alors c'est très clairement l'importation du conflit israélien aux Palestiniens en France.
00:31:01Nathan Devers n'est pas nouveau.
00:31:03En tout cas, une réponse à cette question.
00:31:06Nous la sommes posée régulièrement sur ce plateau.
00:31:09Sommes-nous face à une guerre de civilisation ?
00:31:12Est-ce qu'effectivement cette convergence des haines, haine anti-flic, haine anti-France,
00:31:16elle peut nous emmener dans cette période très particulière à un chaos encore plus important ?
00:31:21Selon vous, est-ce que vous le craignez ?
00:31:23Il y a eu dans le discours que vous avez montré, il y a un autre passage encore plus éloquent
00:31:27où cette femme reproche à l'Union de la gauche d'avoir fini par dire
00:31:31que les actes du 7 octobre étaient des actes terroristes,
00:31:34sans dire que le Hamas l'était, mais les actes.
00:31:36Et elle dit non, c'est la résistance.
00:31:38Vous insultez la résistance palestinienne et c'est la résistance, comme en 40, etc.
00:31:42Donc on a très clairement là des signaux qui montrent deux choses.
00:31:49On a beaucoup parlé de la mort cérébrale d'une très grande partie de la droite
00:31:53et qui s'est merveilleusement illustrée cette semaine.
00:31:55On voit aussi celle de la gauche.
00:31:58Ça veut dire une gauche qui, dans une partie,
00:32:00mais qui est très complaisante vis-à-vis de cette partie,
00:32:02que ce soit partielle n'est pas le sujet.
00:32:04Si vous voulez, elle refuse de la traiter comme une pathologie.
00:32:07Une gauche donc, dans une partie, a décidé de confondre la critique de l'institution policière,
00:32:13ce qui donne à La République avoir un esprit critique vis-à-vis du fonctionnement des institutions,
00:32:17même si ça peut donner lieu à une critique radicale,
00:32:19c'est parfaitement sain, c'est parfaitement légitime.
00:32:21Elle a confondu ça avec une essentialisation,
00:32:24avec un amalgame vis-à-vis des individus policiers,
00:32:27ce qui est une erreur de raisonnement de son propre point de vue,
00:32:30depuis sa propre perspective, absolument scandaleuse.
00:32:33Et en plus, qui conduit là à l'incitation d'appeler à tuer des flics,
00:32:37un flic qui meurt, un électeur RN en moins.
00:32:40Et deuxièmement, inutile de faire un dessin,
00:32:42parce que je pense qu'on l'a répété quasiment quotidiennement depuis sept mois,
00:32:45sur le sujet palestinien aussi, une gauche qui ne se soucie même pas
00:32:50de défendre la cause palestinienne, puisqu'on voit très clairement
00:32:54que son agenda est autre, et que c'est de remettre en cause
00:32:56l'impérialisme sioniste, capitaliste, etc.
00:32:58Donc face à cela, pour vous répondre très clairement,
00:33:01on a des gens, en effet, qui aimeraient qu'on rentre
00:33:04dans une logique de guerre de civilisation.
00:33:06Là, cette dame, dans son discours, c'est très clair.
00:33:08Il y a un empire colonial, l'Occident,
00:33:11malgré la décolonisation, malgré toute sa repentance,
00:33:14malgré sa conscience de ses erreurs et de ses fautes
00:33:17pendant la colonisation, elle continue de dire
00:33:19que nous sommes un empire colonial.
00:33:21Nous sommes aussi une puissance sioniste,
00:33:23puisque c'est très connu, la France est une puissance sioniste.
00:33:25Donc vous voyez, cette dame, elle a une logique
00:33:28de guerre de civilisation. Face à cela, précisément,
00:33:31le grand danger, c'est que ces gens-là puissent avoir
00:33:34de plus en plus de poids, aujourd'hui, de part et d'autre.
00:33:37C'est cette série formidable, réalisée par Eric Benzécry,
00:33:40très intéressante, qui est la fièvre, et qui montrait précisément ça.
00:33:43Eric Benzécry avait fait une première série
00:33:45qui était le baron noir. Dans le baron noir,
00:33:47il prévoyait l'émergence du macronisme,
00:33:49avec quelques longueurs d'avance.
00:33:51Il prévoyait, dans la dernière saison,
00:33:53la fragilité du macronisme. Il y avait une scène
00:33:55où Anna Mouglalis se prenait, en tant que président de la République,
00:33:57une gifle, et Emmanuel Macron a eu exactement
00:33:59la même agression.
00:34:01Et la fièvre, c'est très étonnant.
00:34:03Cette série qui est sortie quelques mois
00:34:05avant les événements que nous traversons
00:34:07avait vu aussi cela. Ça veut dire un délitement.
00:34:09Un peu comme en 2017, un monde politique
00:34:11qui s'effondre, qui se recompose, qui se décompose.
00:34:13Des clarifications dans tous les sens.
00:34:15Mais là, sans aucun projet,
00:34:17sans aucune vision, avec partout
00:34:19les pires versions
00:34:21de chaque bloc politique.
00:34:22Est-ce que certains ont le projet du chaos,
00:34:24justement, pour la France ? Pourquoi je vous dis ça ?
00:34:26Puisque nous avons retrouvé une vidéo,
00:34:28un discours de Jean-Luc Mélenchon, daté de juillet 2023.
00:34:31Il s'exprimait à Bruxelles, lors du festival
00:34:33de la solidarité culturelle du Sommet des Peuples.
00:34:35L'intention du leader
00:34:37de la France insoumise
00:34:39semble assez claire.
00:34:41Je vous pose ensuite la question Fabrice Hakoun et Luc Legrand.
00:34:43Est-ce qu'il y a un projet derrière ?
00:34:47J'achève en vous disant
00:34:49que j'ai l'âge
00:34:51qui me permet de rappeler de l'époque
00:34:53où nous pensions avoir du temps.
00:34:57Et si on échouait à telle élection,
00:34:59eh bien on se retrouverait à la suivante.
00:35:01Et nous allions construisant
00:35:03avec l'infinie patience
00:35:05des milieux populaires.
00:35:07Maintenant camarades,
00:35:09nous n'avons plus le temps,
00:35:11nous n'avons que des délais.
00:35:13Et seule l'action révolutionnaire
00:35:15et subversive
00:35:17qui assure la rupture avec le capitalisme
00:35:19peut nous permettre
00:35:21de tirer l'humanité de l'impasse.
00:35:23Maintenant camarades, nous n'avons plus le temps,
00:35:25nous n'avons que des délais.
00:35:27Seule l'action révolutionnaire et subversive
00:35:29peut nous permettre de tirer l'humanité de l'impasse.
00:35:31Le gras, finalement, cette haine anti-flic,
00:35:33cette haine anti-Israël,
00:35:35cette convergence des haines
00:35:37en vue du chaos,
00:35:39ça résonne particulièrement avec ces paroles
00:35:41de Jean-Luc Mélenchon ce soir.
00:35:43En fait, l'heure est assez grave
00:35:45parce que notre système politique
00:35:47repose sur le principe
00:35:49d'une République apaisée.
00:35:51La République, ce sont
00:35:53des oppositions et des majorités
00:35:55qui, par alternance,
00:35:57prennent le pouvoir, mettent en place leur pouvoir.
00:35:59Tout ça repose sur
00:36:01une forme de consensus autour des valeurs
00:36:03de la République, de la liberté certes,
00:36:05de l'égalité, mais aussi de la fraternité.
00:36:07On voit bien que
00:36:09là, l'heure est grave
00:36:11parce que l'urgence
00:36:13voudrait qu'on efface toutes les valeurs
00:36:15de la République. C'est quand même un peu
00:36:17le serpent qui se mord la queue parce que
00:36:19si, au nom d'un combat pour
00:36:21les libertés, on met de côté
00:36:23les libertés et les valeurs
00:36:25de la République, on voit bien que là
00:36:27il y a une contradiction. Et c'est là que
00:36:29l'initiative d'Emmanuel Macron
00:36:31a pu plonger chacun
00:36:33dans la stupeur parce qu'en réalité
00:36:35le pays allait plus
00:36:37ou moins mal, plus ou moins bien,
00:36:39mais en tout cas les institutions tiennent,
00:36:41tiennaient le choc.
00:36:43Mais là, les institutions pourraient ne pas tenir
00:36:45le choc, selon vous, puisqu'elles sont solides.
00:36:47On peut arriver à un blocage.
00:36:49On les pousse à l'extrémité parce que
00:36:51comme c'était dit tout à l'heure par Judith,
00:36:53il y a eu 5...
00:36:55Aujourd'hui, il y a 5
00:36:57dissolutions.
00:36:59Les premières étaient des dissolutions,
00:37:01des blocages. 62, 68,
00:37:03des problèmes de blocage politique.
00:37:05Et 81,
00:37:07François Mitterrand veut se redonner
00:37:09une majorité pour pouvoir gouverner,
00:37:11c'est bien naturel. 88, c'est une majorité
00:37:13relative. Déjà, 97
00:37:15était un peu compliqué parce que Jacques Chirac,
00:37:17en fait, j'étais complètement dans
00:37:19le microcosme à l'époque,
00:37:21a vraiment... On a été aussi plongé dans la stupeur
00:37:23parce qu'il a fait une
00:37:25dissolution de complaisance. Il voulait avoir
00:37:27une majorité plus
00:37:29à sa botte.
00:37:31Et donc, alors qu'il avait une majorité,
00:37:33il a voulu une majorité plus
00:37:35alignée sur ce qu'il souhaitait. Et là,
00:37:37on franchit encore un pas supplémentaire.
00:37:39Ce n'est plus une dissolution
00:37:41dans l'esprit
00:37:43de la Ve République, ni une dissolution
00:37:45de complaisance. C'est une
00:37:47dissolution juvénile. C'est-à-dire
00:37:49qu'on a un président qui s'est pris
00:37:51une baffe avec le
00:37:53résultat des européennes, qui nous dit avant
00:37:55de toute manière, il avait raison,
00:37:57on ne doit pas tirer des enseignements d'une élection européenne
00:37:59pour la vie nationale. Il avait
00:38:01une majorité déjà relative, pas facile
00:38:03à gérer. Il sait,
00:38:05ou alors c'est de l'amateurisme pur,
00:38:07il sait qu'il ne peut pas élargir
00:38:09sa majorité compte tenu du rejet
00:38:11dont il fait l'objet.
00:38:13Et il dissout. Donc c'est un petit peu
00:38:15le joujou est cassé, on casse tout.
00:38:17Et alors pourquoi, je relis ça à votre propos,
00:38:19le mot du chaos.
00:38:21Parce que ça crée du chaos. Et dans le
00:38:23chaos, ceux qui
00:38:25prolifèrent, ce sont évidemment
00:38:27tous ceux qui ont un discours de haine
00:38:29et un discours d'extrémisme. Et voyez pourquoi
00:38:31Emmanuel Macron ne l'a pas voulu,
00:38:33certainement, mais il crée dans ce pays
00:38:35une stupeur. Il a fait l'unanimité,
00:38:37Emmanuel Macron. Tous les Français sont
00:38:39aujourd'hui inquiets. Mais Fabrice Hakoun, lorsqu'on
00:38:41entend Jean-Luc Mélenchon, finalement, c'est pas une
00:38:43surprise. Le président de la République,
00:38:45Emmanuel Macron, le sait depuis longtemps que Jean-Luc
00:38:47Mélenchon a une relation distendue
00:38:49avec la démocratie, avec la notion de vote.
00:38:51Est-ce que lorsqu'il dissout l'Assemblée
00:38:53nationale, il a, selon vous,
00:38:55en tête les conséquences de cette
00:38:57semaine folle et ce front populaire
00:38:59qui est absolument anti-nature,
00:39:01qui est créé, avec
00:39:03le chaos aussi. On en parle
00:39:05ce soir. Il y a cette perspective qui peut exister.
00:39:07Il ne l'a pas seulement en tête,
00:39:09il l'a exprimé clairement.
00:39:11Le Monde, qui n'est quand même pas
00:39:13un journal
00:39:15très afféodé à la droite,
00:39:17a rapporté
00:39:19ses propos, dans lesquels il expliquait
00:39:21qu'il a lancé une grenade dans les jambes
00:39:23du personnel politique et des Français.
00:39:25Une grenade dégoupillée.
00:39:27Quel est le principe de la
00:39:29grenade dégoupillée ? C'est qu'elle sème
00:39:31le chaos. Elle ne vise pas, elle ne cible
00:39:33pas. C'est un chaos qui ressort
00:39:35d'une grenade dégoupillée.
00:39:37Je pense qu'il est très clair,
00:39:39je crois qu'il est relativement machiavélique
00:39:41en fait, et que finalement,
00:39:43ne pouvant plus rien faire de cet édifice
00:39:45qu'il a bâti lui-même,
00:39:47il le casse.
00:39:49Mais en même temps, est-ce qu'on ne lui aurait pas dit
00:39:51qu'il n'écoute pas les Français ?
00:39:53Non, parce qu'il n'était pas obligé de le faire
00:39:55d'abord immédiatement,
00:39:57et puis il s'est toujours arrangé
00:39:59avec le fonctionnement des institutions depuis le début.
00:40:01Il n'a jamais vraiment respecté les institutions,
00:40:03les corps intermédiaires, etc. Donc je ne crois pas.
00:40:05Et au-delà de ça, le danger que l'on a,
00:40:07parce qu'on parlait de Jean-Luc Mélenchon,
00:40:09c'est qu'il est un personnage romantique
00:40:11au sens étymologique du terme.
00:40:13La seule chose qui l'intéresse aujourd'hui,
00:40:15c'est de s'inscrire dans l'histoire
00:40:17comme étant le descendant
00:40:19de Danton et Robespierre.
00:40:21Parce que n'oubliez pas que les combattants
00:40:23pour la liberté qui ont fait la Révolution française
00:40:25ont fait la terreur, ont décapité un roi.
00:40:27Enfin, on n'était quand même pas
00:40:29dans la fraternité que l'on évoque
00:40:31au moment de l'établissement de la République.
00:40:33Dans le papier du Monde en question,
00:40:35quand on le lit entièrement,
00:40:37il parle effectivement,
00:40:39on prête à Macron
00:40:41la phrase suivante,
00:40:43je leur ai jeté une grenade
00:40:45dégoupillée dans les jambes,
00:40:47mais il ajoute,
00:40:49chacun sera face à ses responsabilités.
00:40:51Donc on a toujours cette idée
00:40:53de clarification.
00:40:55C'est pour ça que je parlais d'une erreur de pronostic,
00:40:57parce que la clarification, il attendait
00:40:59qu'il n'était pas le chaos.
00:41:01Au contraire, qu'il y ait un bouleversement,
00:41:03certes, mais que chacun choisirait
00:41:05son camp, et dans sa tête à lui,
00:41:07il n'y aurait pas eu
00:41:09de réunification de la gauche.
00:41:11Et enfin,
00:41:13la droite se serait convertie
00:41:15au macronisme, parce que c'était
00:41:17le corps du bien.
00:41:19C'est là qu'il s'est trompé.
00:41:21Quant à Mélenchon, il ne faut pas oublier
00:41:23un facteur important, il le dit d'ailleurs au début
00:41:25de l'intervention que vous avez passée, c'est son âge.
00:41:27Mélenchon, il veut le pouvoir.
00:41:29C'est pour ça qu'il n'a pas le temps.
00:41:31Il le dit, il le dit très clairement.
00:41:33Parce qu'on a l'impression,
00:41:35comme il fait profil bas
00:41:37en ce moment, d'une façon à laquelle
00:41:39on n'est pas habitué.
00:41:41Il a dit, si les militants ne veulent pas
00:41:43contre l'art, j'écouterai.
00:41:45Il n'a pas dit les militants, il a dit si on ne veut pas.
00:41:47D'ailleurs, ce « on » est assez mystérieux.
00:41:49Et puis, il ajoute
00:41:51une phrase, pareil, il faut tout lire,
00:41:53il ajoute une phrase, ou tout écouter
00:41:55plutôt, en disant
00:41:57« d'abord l'union ».
00:41:59Donc, dans un premier temps,
00:42:01effectivement, sa candidature à Matignon
00:42:03n'est pas le débat. D'abord l'union.
00:42:05Mais ensuite, tout est possible.
00:42:07On ne voit pas renoncer, si peu que ce soit,
00:42:09à une parcelle de pouvoir. La meilleure preuve,
00:42:11c'est l'intervention sur les investitures
00:42:13de la NUPES.
00:42:15– Effectivement, on y reviendra.
00:42:17On l'a vécu, nous avons vécu
00:42:19tout cela hier, on le rappelle
00:42:21à Raquel Garrido,
00:42:23comment s'appelle-t-il ?
00:42:25– Alexis Corbière.
00:42:27– Alexis Corbière, voilà.
00:42:29– Jérôme Guette.
00:42:31– C'est quand même le propos.
00:42:33– Ce qui est absolument scandaleux,
00:42:35c'est qu'ils se sont écartés.
00:42:37Ils ont été écartés pour une raison
00:42:39qui est vraiment hallucinante,
00:42:41c'est qu'ils se sont permis de dire
00:42:43qu'il manquait un peu de démocratie interne
00:42:45à la France Insoumise,
00:42:47que la brutalisation du débat n'était pas
00:42:49nécessairement la meilleure méthode,
00:42:51que les actes du 7 octobre,
00:42:53ce n'était pas génial,
00:42:55peut-être un horizon politique plus intéressant
00:42:57que de ricaner comme Ersilia Soudé
00:42:59en mentionnant le 7 octobre.
00:43:01Voilà à peu près ce qu'ils se sont permis de dire.
00:43:03C'est mieux que d'avoir maintenu
00:43:05son soutien politique
00:43:07envers Adrien Quatennens,
00:43:09alors qu'ils avaient demandé le départ immédiat
00:43:11de M. Darmanin et de M. Abad
00:43:13quand ils s'étaient retrouvés dans des situations
00:43:15pas exactement identiques mais en tout cas analogues.
00:43:17Ces gens-là ont été virés pour ça.
00:43:19Si une entreprise faisait ça,
00:43:21imaginez un patron d'entreprise,
00:43:23un salarié fait une pauvre critique en interne,
00:43:25on ne parle pas d'une trahison,
00:43:27on parle de quelqu'un qui à la machine à café
00:43:29dirait que les méthodes de l'entreprise
00:43:31ne fonctionnent plus,
00:43:33qu'il essaie de se connecter à son serveur,
00:43:35à sa messagerie et qu'il voit que c'est supprimé
00:43:37ou que le badge ne marche plus.
00:43:39Ils ont appris ça sur Internet,
00:43:41on ne les a même pas prévenus.
00:43:43C'est l'illustration du capitalisme
00:43:45violent par excellence.
00:43:47Comment peut-on être un parti
00:43:49qui dit qu'il faut aller vers une 6e République
00:43:51parce que notre 5e République est trop présidentialiste
00:43:53et d'ailleurs je pense que la France Insoumise
00:43:55a raison sur ce point,
00:43:57on a peut-être un tropisme présidentialiste
00:43:59mais c'est même pas comme un régime présidentialiste,
00:44:01c'est la fête au bouc,
00:44:03c'est quelque chose,
00:44:05c'est une forme de pouvoir,
00:44:07une mainmise sur laquelle
00:44:09on refuse de faire la moindre concession.
00:44:11Il y a là une contradiction énorme
00:44:13qui dans l'histoire de la gauche
00:44:15a toujours été la contradiction
00:44:17entre ceux qui au nom de la faim
00:44:19prônent des moyens qui sont absolument contraires à la faim.
00:44:21C'est le l'invertisme.
00:44:23C'est la grande opposition que vous avez
00:44:25entre la gauche et la droite
00:44:27la droite à s'imposer
00:44:29c'est qu'en fait la gauche est dogmatique
00:44:31la droite est plutôt en général pragmatique
00:44:33c'est-à-dire qu'on prend les mesures qui s'imposent
00:44:35en fonction d'une nécessité temporelle
00:44:37qui peut être une mesure qui est plutôt
00:44:39une mesure sociale ou plutôt une mesure libérale en fonction.
00:44:41La gauche n'est pas dans cette logique,
00:44:43elle obéit à un dogme, à une idéologie
00:44:45et il faut que tout rentre dans ce dogme
00:44:47et cette idéologie et parfois même les décisions
00:44:49qui sont prises sont contre-productives par rapport
00:44:51à la faim recherchée.
00:44:53On le voit beaucoup avec les lois sociales par exemple
00:44:55qui sont contre-productives.
00:44:57Oui, sur le 7 octobre je trouve que Nathan
00:44:59est un petit peu optimiste en y voyant
00:45:01l'une des raisons principales
00:45:03des dissensions
00:45:05je pense par exemple à Danielle Simonnet
00:45:07députée parisienne sortante
00:45:09qui n'a pas été reconduite
00:45:11pas du tout par défaut
00:45:13d'antisémitisme puisqu'elle a accueilli
00:45:15en grande pompe Jérémie Corbyn
00:45:17le leader, ex-leader travailliste
00:45:19qui a été viré de son propre parti
00:45:21justement à cause de sa complaisance
00:45:23vis-à-vis de l'antisémitisme
00:45:25donc ce n'est pas une reproche qu'on peut faire à Simonnet
00:45:27il semblerait plutôt qu'il y ait
00:45:29des histoires de règlement de compte
00:45:31avec madame Chikirou
00:45:33parce que Simonnet n'aurait pas été
00:45:35d'une loyauté sans faille.
00:45:37A part Jérôme Gage
00:45:39donc là vraiment
00:45:41le point de dissension
00:45:43et évidemment l'antisémitisme
00:45:45d'ailleurs Jean-Luc Mélenchon a eu une déclaration
00:45:47absolument immonde
00:45:49en parlant de Jérôme Gage
00:45:51en nous disant
00:45:53de le voir s'agiter
00:45:55autour du piquet
00:45:57auquel leur attachent les adhésions
00:45:59en parlant son judaïsme
00:46:01c'est-à-dire vraiment
00:46:03si on doute encore
00:46:05Nous allons marquer une courte pause
00:46:07dans un instant nous avons parlé
00:46:09de cette nouvelle union Front Populaire
00:46:11et déjà des fissures
00:46:13là encore c'est ce qui a marqué la semaine
00:46:15mais interrogeons-nous dans un instant
00:46:17sur le vote du Rassemblement National
00:46:19toujours très haut
00:46:21Comment le comprendre ? Nous allons aller à Marseille
00:46:23dans un quartier réputé sensible
00:46:25et les habitants nous expliquent
00:46:27pourquoi ils choisissent aujourd'hui Jordan Bardella
00:46:29et puis nous nous intéresserons aussi
00:46:31à cette parole qui signe
00:46:33un véritable tournant au fond
00:46:35la parole de Serge Klarsfeld
00:46:37de son fils également sur notre plateau Arnaud cet après-midi
00:46:39les chasseurs de nazis
00:46:41et qu'il affirme sans aucune hésitation
00:46:43face au nouveau Front Populaire
00:46:45et bien le choix est vite fait
00:46:47c'est le Rassemblement National
00:46:49on en parle dans un instant
00:46:51restez avec nous sur CNews
00:46:53De retour sur le plateau
00:46:55de Soir Info Weekend
00:46:57bienvenue si vous nous rejoignez
00:46:59pour vous accompagner jusqu'à minuit
00:47:01Judith Vintraube, Fabrice Hakoun, Nathan Devers
00:47:03et Luc Gras
00:47:05à deux semaines du premier tour des élections législatives
00:47:07la cristallisation du paysage politique
00:47:09en trois blocs
00:47:11elle semble se confirmer
00:47:13on va en parler dans un instant
00:47:15le Rassemblement National
00:47:17mais avant il est 23h
00:47:19Maureen Vidal est avec nous
00:47:21Rebonsoir ma chère Maureen
00:47:23un point sur les dernières actualités
00:47:25avec vous
00:47:27Rebonsoir Olivier
00:47:29Bonsoir à tous
00:47:31le député insoumis
00:47:33Adrien Quatennens retire sa candidature
00:47:35aux élections législatives dans le Nord
00:47:3718 mois après sa condamnation pour violence conjugale
00:47:39sa candidature était contestée
00:47:41par les partenaires de son parti
00:47:43une décision prise pour préserver l'union
00:47:45face au Rassemblement National
00:47:47selon le député
00:47:49les pays réunis lors du premier sommet pour la paix
00:47:51en Suisse ont réaffirmé
00:47:53l'indépendance et la souveraineté territoriale
00:47:55de l'Ukraine pour une paix durable
00:47:57la Russie devra être partie prenante
00:47:59des discussions selon leurs mots
00:48:01le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé
00:48:03que la Russie et ses dirigeants ne sont pas prêts
00:48:05à une paix juste et durable
00:48:07en ce jour de l'Aïd pour les musulmans
00:48:09à Gaza la joie n'est pas au rendez-vous
00:48:11malgré un retour au calme
00:48:13dans certains endroits de la bande de Gaza
00:48:15après une pause humanitaire instaurée par TSAL
00:48:17les Gazaouis menacés par la famine
00:48:19selon l'ONU ont commémoré leur mort
00:48:21les opérations militaires israéliennes
00:48:23ont déplacé 75% des quelques
00:48:252,4 millions d'habitants du territoire
00:48:27merci
00:48:29Maureen nous vous retrouvons dans
00:48:31une demi-heure pour un nouveau Flash Info
00:48:33je le disais donc nous sommes à deux semaines
00:48:35du premier tour des élections législatives
00:48:37et le Rassemblement National
00:48:39semble progresser
00:48:41si le premier tour des élections se déroulait
00:48:43dimanche prochain 35% des sondés
00:48:45voteraient pour le Rassemblement National
00:48:47c'est ce que nous dit un sondage du JDD
00:48:49aujourd'hui 26% pour le Front Populaire
00:48:51le parti de Marine Le Pen
00:48:53on le voit qui
00:48:55semble donc ici progresser
00:48:57comment comprendre ce vote
00:48:59puisque à Marseille le RN est arrivé en tête
00:49:01dans de très nombreux quartiers populaires
00:49:03reportage dans le dixième arrondissement
00:49:05de Marseille de Stéphanie Rouquier
00:49:07à Marseille
00:49:09le quartier Santis
00:49:11est encore marqué par le drame
00:49:13la mort de la jeune Sokhaina
00:49:15en septembre dernier
00:49:17tuée dans sa chambre par une balle perdue
00:49:19dans cet arrondissement
00:49:21la liste du RN est arrivée en tête
00:49:23avec plus de 40% des voix
00:49:257 points de plus
00:49:27qu'aux européennes de 2019
00:49:29on voit de plus en plus la pauvreté
00:49:31qui augmente
00:49:33les gens cherchent
00:49:35l'espoir
00:49:37tout simplement
00:49:39c'est pas étonnant du tout
00:49:41des électeurs RN
00:49:43qui se sentent abandonnés par le gouvernement actuel
00:49:45l'électricité augmente
00:49:47le loyer augmente
00:49:49donc c'est une solution
00:49:51c'est largement
00:49:53c'est pas parce que c'est Mme Le Pen
00:49:55c'est le sale français
00:49:57qui s'occupe pour les français
00:49:59parce que les gens
00:50:01ne se sentent plus en sécurité
00:50:03les loyers augmentent
00:50:05les factures
00:50:07il y a plein de choses
00:50:09qu'il ne faut rien pour combattre
00:50:11ce mal
00:50:13le gouvernement actuel ?
00:50:15oui
00:50:17qu'est-ce qu'il peut faire de mieux ?
00:50:19j'espère qu'il y aura plus de sécurité pour les gens
00:50:21tout ce qui se passe dans les cités
00:50:23même dans les grandes villes
00:50:25on n'est pas à l'abri
00:50:27de ce qui s'est passé
00:50:29ici c'est un drame
00:50:31le rassemblement national l'assure
00:50:33ils se mobiliseront pour les législatives anticipées
00:50:35pour eux
00:50:37ce parti représente la seule chance
00:50:39de voir leur quotidien s'améliorer
00:50:43alors il est vrai Luc Gras
00:50:45que derrière les tambouilles politiciennes
00:50:47nous avons entendu la réalité de certains français
00:50:49de ces français de quartier populaire de Marseille
00:50:51aujourd'hui il n'y a que le rassemblement national
00:50:53véritablement qui tend la main
00:50:55à cette France là
00:50:57c'est à dire que c'est une France qui a été oubliée
00:50:59par la classe politique
00:51:01le rassemblement national
00:51:03il a procédé en deux temps
00:51:05tout d'abord
00:51:07sa base il l'a travaillé
00:51:09sur le ras-le-bol par rapport
00:51:11à l'immigration d'une grande partie
00:51:13des français. Les sondages depuis des années
00:51:15montrent que c'est l'un des thèmes
00:51:17qui préoccupe le plus les français
00:51:19le second thème qui préoccupe
00:51:21les français c'est la question du pouvoir d'achat
00:51:23et intelligemment stratégiquement
00:51:25le rassemblement national avec Marine Le Pen
00:51:27est venu chercher
00:51:29ce deuxième sujet et donc
00:51:31immigration plus pouvoir d'achat des français
00:51:33c'est le cocktail gagnant
00:51:35c'est celui que portait il y a 10 ans
00:51:37ou 15 ans Jacques Chirac qui a été complètement
00:51:39délaissé par une droite qui se
00:51:41dispute, par une gauche
00:51:43qui a complètement abandonné la question
00:51:45du pouvoir d'achat et parti sur
00:51:47des questions de société, wauquisme, etc
00:51:49donc voilà, alors à partir
00:51:51de là il y a
00:51:5330% aux européennes
00:51:55sur ces thèmes là, parce qu'on était aux européennes
00:51:57mais c'est intéressant, pardonnez-moi je vous coupe Luc
00:51:59c'est intéressant ce que dit Lugard, Judith Latroube
00:52:01la droite a abandonné au fond
00:52:03après le RPR a abandonné
00:52:05cette France là, c'est ce que vous avez
00:52:07observé aussi Judith ?
00:52:09Oui complètement, on se rappelle
00:52:11du programme
00:52:13du RPR dans les années
00:52:1580
00:52:17auquel
00:52:19le programme du Rassemblement National
00:52:21du Front National
00:52:23auquel le Front National
00:52:25n'avait à peu près rien à envier
00:52:27et puis ce virage
00:52:29centriste
00:52:31qui a continué
00:52:33jusqu'à ce que brutale prise de conscience
00:52:35les dirigeants
00:52:37de la droite, je pense notamment
00:52:39aux primaires, fassent
00:52:41un saut de fermeté
00:52:43sur les thèmes de l'immigration
00:52:45et contre
00:52:47l'islamisme, mais ça leur est
00:52:49revenu tout à fait
00:52:51récemment et de toute façon
00:52:53la droite française
00:52:55qui s'est fait une spécialité
00:52:57de quémander l'approbation
00:52:59de la gauche, de la gauche intellectuelle
00:53:01médiatique, universitaire
00:53:03et culturelle
00:53:05a eu
00:53:07beaucoup de mal
00:53:09à se défaire de cette proposition
00:53:11Et c'est avec cela qu'Éric Ciotti veut rompre aujourd'hui ?
00:53:13C'est avec ça qu'Éric Ciotti
00:53:15veut rompre, il n'a pas réussi à rompre
00:53:17et ce qui est le plus étonnant
00:53:19dans ce qui arrive
00:53:21que sa méthode soit parfaitement contestable
00:53:23on ne change pas à ce point
00:53:25l'orientation d'un parti tout seul
00:53:27sans nous en demander
00:53:29à ses adhérents ce qu'ils en pensent
00:53:31ça aurait été très facile d'organiser
00:53:33un vote électronique, le parti l'a fait
00:53:35Alors voilà, c'est ça, c'est ce que dit d'ailleurs
00:53:37Nicolas Sarkozy dans les colonnes du JDD
00:53:39Il connaît la machine de l'intérieur
00:53:41ça aurait été extrêmement facile
00:53:43Et pourquoi ça n'a pas été fait ?
00:53:45Pourquoi ça n'a pas été fait ? Parce qu'il s'est dit
00:53:47que les chapeaux à plumes allaient l'en empêcher
00:53:49et vu le traitement
00:53:51que lui infligent
00:53:53je pense par exemple
00:53:55à Jean-François Copé
00:53:57rappelez-vous ce que la droite
00:53:59disait contre Jean-François Copé
00:54:01en 2012 quand il a conceptualisé
00:54:03la droite décomplexée
00:54:05c'était du néofascisme
00:54:07il courait
00:54:09après Le Pen
00:54:11rappelez-vous ce que la droite a dit
00:54:13contre Laurent Wauquiez quand il a parlé
00:54:15du cancer de l'assistanat
00:54:17c'était pareil, qu'est-ce qu'il n'avait pas dit là ?
00:54:19Et ce sont les mêmes Wauquiez
00:54:21Copé qui aujourd'hui font
00:54:23ce procès à Éric Ciotti
00:54:25Toujours est-il que
00:54:27pour répondre à cette angoisse des Français
00:54:29les Français que nous entendions
00:54:31il y a un sondage qui montre que ce sont
00:54:33Jordan Bardella et Gabriel Attal
00:54:35qui seraient en mesure aujourd'hui
00:54:37de répondre au mieux aux attentes
00:54:39des Français, c'est un sondage là encore
00:54:41qui nous le dit
00:54:43Jordan Bardella, vous allez le voir à l'antenne
00:54:45et Gabriel Attal pour qui
00:54:4734% des Français
00:54:49l'infographie va le vérifier
00:54:51dans un instant
00:54:53sont favorables à ce que
00:54:55ces deux jeunes hommes
00:54:5743%
00:54:5943% des Français
00:55:01estiment que
00:55:03Gabriel Attal et Jordan Bardella
00:55:05feraient
00:55:07un bon ministre
00:55:09ils sont à égalité
00:55:11et Fabrice Hakoun pourtant
00:55:13deux jeunes gens
00:55:1528 ans Jordan Bardella
00:55:17est-ce que selon vous aujourd'hui
00:55:19il a effectivement les épaules
00:55:21pour rentrer à Matignon ?
00:55:23C'est une question
00:55:25très complexe
00:55:27tout seul
00:55:29ça paraît compliqué, il est très jeune
00:55:31par contre il a
00:55:33probablement une certaine vision
00:55:35il a une certaine dimension, il a un certain charisme
00:55:37et je pense que c'est ce qu'on
00:55:39demande à un politique
00:55:41en fait un politique c'est pas un technicien, on s'est trompé
00:55:43trop longtemps sur ce sujet
00:55:45les énarques sont normalement des techniciens
00:55:47qui sont chargés d'amener
00:55:49dans le domaine des finances publiques
00:55:51dans le domaine du commerce extérieur
00:55:53leur expertise
00:55:55sauf que dans ce pays, les énarques se sont mis à faire de la politique
00:55:57et ils se sont mis à arriver
00:55:59en front
00:56:01ce sont des techniciens, vous savez je suis dans un métier
00:56:03qui est un métier très technique, un métier de l'informatique
00:56:05et on le sait très bien que les meilleurs
00:56:07ingénieurs ne font pas pour autant les meilleurs managers
00:56:09ça demande
00:56:11d'autres qualités, alors il y en a qui réussissent
00:56:13le combo des deux, mais ça n'est pas évident
00:56:15donc je pense qu'aujourd'hui
00:56:17il a probablement la capacité à
00:56:19entraîner, mais derrière il y a
00:56:21toute une machine, je vous rappelle quand même que ce qu'on appelle
00:56:23l'état profond en France, ce que les américains
00:56:25appellent le deep state, est très fort
00:56:27très puissant, on a un état très organisé
00:56:29donc la question qui est sous-tendue à tout ça
00:56:31c'est est-ce que cet état profond va suivre
00:56:33c'est-à-dire qu'est-ce que
00:56:35cet état dont on sait qu'une partie des hauts fonctionnaires
00:56:37sont plutôt de gauche
00:56:39à la justice ou ailleurs, est-ce que cet état
00:56:41va privilégier
00:56:43sa mission ou est-ce que
00:56:45les hauts fonctionnaires de cet état profond
00:56:47vont privilégier leur idéologie
00:56:49ça, ça va être une vraie question à laquelle j'ai pas de réponse
00:56:51Nathan Devers
00:56:53Je trouve que c'est quand même le symptôme d'un vide politique profond
00:56:55si on met entre parenthèses la question
00:56:57de savoir si Gabriel Attal, Jordan Bardella
00:56:59Emmanuel Macron ont du talent, des compétences
00:57:01je ne suis pas là pour donner des bons
00:57:03et des mauvais points de ce point de vue
00:57:05en revanche, ce qui est intéressant c'est de voir que
00:57:07la manière dont ces personnages
00:57:09ont été présentés avec une sorte
00:57:11de récit médiatique comme des présidentiables
00:57:13comme des hommes politiques importants
00:57:15c'était pour des raisons mais incroyablement
00:57:17superficielles en fait. Emmanuel Macron
00:57:19en 2017 c'était parce qu'il était beau
00:57:21qu'il avait un jour utilisé une barbe de 3 jours
00:57:23pour aller au conseil des ministres
00:57:25et alors les journalistes étaient super excités, formidables
00:57:27il est trop beau, il a une super barbe de 3 jours
00:57:29qu'il récitait Molière en effet
00:57:31il remonte les manches
00:57:33c'est mieux de savoir réciter Molière comme ça
00:57:35mais en tout cas c'était des choses
00:57:37c'était très superficiel
00:57:39et imaginons même
00:57:41chacun peut penser ce qu'il veut d'Emmanuel Macron
00:57:43mais même si on pense qu'Emmanuel Macron
00:57:45est quelqu'un d'extraordinaire et de formidable
00:57:47les raisons qui étaient invoquées souvent étaient très pauvres
00:57:49quand il y avait des micro-trottoirs
00:57:51en sortant de meeting etc
00:57:53des individus on leur demandait pourquoi vous allez voter Macron
00:57:55et ils n'avaient absolument rien à dire, ils ne connaissaient pas son programme
00:57:57et d'ailleurs
00:57:59Emmanuel Macron avait sorti son programme
00:58:01très très tard, à un moment où les sondages le donnaient déjà gagnant
00:58:03donc ça veut dire qu'il y avait une très très grande partie
00:58:05de l'électorat qui voulait voter
00:58:07pour un candidat dont ils ne savaient rien
00:58:09et aujourd'hui avec Gabriel Attal
00:58:11pareil quand il est arrivé à Matignon
00:58:13le discours qui a été fait sur lui
00:58:15c'était un discours qui mettait en valeur sa jeunesse
00:58:17excusez-moi mais on s'en fiche de sa jeunesse, il pourrait avoir 85 ans
00:58:19et être tout aussi compétent
00:58:21ou non, enfin c'est pas le sujet
00:58:23et Jordan Bardella, alors là
00:58:25c'est le comble du comble
00:58:27qu'il soit au Rassemblement National, il prend juste son individualité
00:58:29c'est le candidat TikTok
00:58:31la chaîne Arte a fait un documentaire
00:58:33très intéressant sur la jeunesse séduite par Bardella
00:58:35et c'est vraiment
00:58:37il faut le regarder, parce que vous voyez bien
00:58:39comment des jeunes de mon âge
00:58:41un peu plus jeunes, un peu plus âgés
00:58:43sont séduits par Bardella, militent pour lui etc
00:58:45et quand on leur demande ce qui leur plaît
00:58:47chez Bardella, ils répondent
00:58:49il est trop beau, c'est vraiment quelque chose
00:58:51on se croit dans une sorte de télé-réalité
00:58:53Jacques Chirac serrait des mains, Jordan Bardella
00:58:55bien sûr, et si je peux juste dire un dernier mot
00:58:57dans ce que vous disiez tout à l'heure sur la question
00:58:59de savoir si un politique ça doit être un techno
00:59:01ou quelqu'un d'autre
00:59:03je suis plutôt favorable à la deuxième perspective
00:59:05mais quelqu'un d'autre c'est quelqu'un qui a une vision
00:59:07le Général de Gaulle c'est un écrivain
00:59:09le Général de Gaulle c'est un penseur de la France
00:59:11François Mitterrand c'est pareil
00:59:13Léon Blum c'est pareil comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon
00:59:15c'est un critique d'art entre guillemets
00:59:17mais c'est des gens qui avaient des visions
00:59:19et c'est pas des gens qui faisaient TikTok
00:59:21donc c'est une chose d'avoir la hauteur de vue du Général de Gaulle
00:59:23de dire moi je ne m'intéresse pas
00:59:25à ces histoires de technocrats
00:59:27mais parce que je pense au
00:59:29et c'en est tout autre de dire je ne m'intéresse pas à la compétence
00:59:31parce que je préfère TikTok
00:59:33et je pense qu'on est aujourd'hui plutôt dans ça
00:59:35Vous avez en partie raison je trouve
00:59:37sur la superficialité
00:59:39des arguments pour
00:59:41Emmanuel Macron
00:59:43y compris
00:59:45il ne faut pas oublier quand même
00:59:47que la deuxième fois
00:59:49il a gagné parce que Marine Le Pen
00:59:51faisait encore peur
00:59:53et c'est le grand changement
00:59:55qui est intervenu depuis la présidentielle
00:59:57de 2022 et que nous apprend
00:59:59les européennes
01:00:01donc le duel à mon avis
01:00:03Bardella-Attal
01:00:05doit aussi s'apprécier
01:00:07à l'aune
01:00:09de ce qu'ils annoncent comme programme
01:00:11et ce qui est assez marrant
01:00:13c'est qu'en fait on voit
01:00:15on voit Bardella
01:00:17réécrire le programme
01:00:19du Rassemblement National
01:00:21à coups de gomme
01:00:23il enlève par exemple le retour à l'erreur tête
01:00:25à 60 ans pour les gens
01:00:27qui ont travaillé très tôt
01:00:29on n'est pas bien sûr qu'il maintienne l'exonération
01:00:31de l'impôt sur les sociétés
01:00:33pour les entrepreneurs de moins de 30 ans
01:00:35et de l'impôt sur le revenu pour
01:00:37tous les jeunes de moins de 30 ans
01:00:39des grosses interrogations
01:00:41là où la France Insoumise
01:00:43fait un programme au Stabilo
01:00:45enfin la France Insoumise
01:00:47elle appuie sur
01:00:49la liste du père Noël
01:00:51et Attal
01:00:53quant à lui, parce que c'est quand même de lui
01:00:55dont on parle pour le duel avec Bardella
01:00:57fait une campagne
01:00:59annonce un projet d'une démagogie
01:01:01absolument folle
01:01:03lui aussi fait tourner
01:01:05la planche à billets
01:01:07je ne sais pas
01:01:09où il va trouver
01:01:11les ressources dont il aura besoin
01:01:13pour faire cette mutuelle
01:01:15un euro par exemple
01:01:19le poids qui leur coûte au service d'un camp
01:01:21arrêtons-nous sur l'une de vos phrases
01:01:23vous avez dit à l'époque
01:01:25Marine Le Pen faisait encore peur
01:01:27je suis confondément c'est grâce à ça
01:01:29que Emmanuel Macron a gagné
01:01:31mais il y a eu un tournant
01:01:33puisqu'on était déjà en pleine guerre
01:01:35en Ukraine
01:01:37mais peut-être un tournant puisque l'historien
01:01:39chasseur de nazis Serge Klarsfeld
01:01:41l'a affirmé sans aucune hésitation
01:01:43face à la France insoumise
01:01:45face au front populaire même
01:01:47il voterait Rassemblement National
01:01:49je le cite
01:01:51aujourd'hui le RN soutient les juifs
01:01:53soutient l'état d'Israël
01:01:55vu l'activité que j'ai eue ces 60 dernières années
01:01:57qu'entre un parti antisémite et un parti pro-juif
01:01:59je vote pour un parti pro-juif
01:02:01une posture assumée également par son fils
01:02:03Arnaud Klarsfeld ce soir
01:02:05sur notre antenne
01:02:07cet antisémitisme qui était
01:02:09à l'extrême droite dans les années 30
01:02:11est parti de l'extrême droite
01:02:13pour aller à l'extrême gauche
01:02:15et pendant ce temps
01:02:17l'extrême droite
01:02:19ou le RN
01:02:21issu de l'extrême droite
01:02:23qui était un parti antisémite
01:02:25quand Jean-Marie Le Pen
01:02:27mettait en avant
01:02:29le négationnisme
01:02:31Marine Le Pen a fait muer ce parti
01:02:33et ce parti est devenu un parti
01:02:35qui soutient des juifs
01:02:37et soutient d'Israël
01:02:39dans une démocratie
01:02:41on ne peut pas dire on vote blanc
01:02:43dans une démocratie en tous les cas c'est notre opinion
01:02:45dans une démocratie il faut choisir
01:02:47et entre un parti
01:02:49qui est antisémite et un parti qui est
01:02:51pro-juif et bien nous choisissons
01:02:53le parti qui est pro-juif
01:02:55après les considérations économiques
01:02:57sont autre chose
01:02:59La famille Klarsfeld du Grat
01:03:01a baigné dans la traque des nazis
01:03:03nous imaginons que cette parole
01:03:05médiatique aujourd'hui elle est documentée
01:03:07qu'elle est réfléchie
01:03:09est-ce qu'on peut effectivement j'employais mot tournant
01:03:11est-ce que vous pouvez parler d'un tournant
01:03:13aujourd'hui concernant le Rassemblement National
01:03:15c'est tout le sujet du Front National
01:03:17devenu Rassemblement National
01:03:19c'est que
01:03:21en fait tout le monde se fait peur
01:03:23c'est à dire que les gens qui sont contre le RN
01:03:25disent oh là là c'est fasciste
01:03:27extrême droite etc etc
01:03:29Mélenchon pareil oh là là
01:03:31il veut tuer tous les flics etc etc
01:03:33il me semble qu'il faut vraiment appeler à la mesure
01:03:35que Serge Klarsfeld
01:03:37est connaissant sur tous ces sujets
01:03:39je le comprends
01:03:41mais c'est un peu gênant d'amalgamer le tout
01:03:43c'est à dire que sur le nouveau
01:03:45front populaire on ne peut pas dire
01:03:47que ce rassemblement là
01:03:49c'est un rassemblement d'antisémites
01:03:51Dieu merci c'est pas un rassemblement d'antisémites
01:03:53il y a un
01:03:55acteur qui est
01:03:57LFI dans lequel il y a des gens
01:03:59qui ont été absolument scandaleux
01:04:01pour pas dire plus
01:04:03et c'est un peu gênant
01:04:05d'amalgamer tout le monde c'est à dire que
01:04:07Glucksmann par exemple
01:04:09on ne peut pas dire des choses comme ça
01:04:11sur Glucksmann
01:04:13moi je trouve qu'on est dans un système
01:04:15aujourd'hui médiatique notamment
01:04:17qui fait qu'on est aussi beaucoup dans la
01:04:19pensée unique, il ne faudrait pas substituer
01:04:21à l'ancienne pensée unique un peu
01:04:23des dernières années, une pensée unique
01:04:25de dire c'est tellement facile
01:04:27de rejeter le nouveau
01:04:29front populaire en disant
01:04:31vous voyez ce que je veux dire
01:04:33en disant ils sont tous
01:04:35antisémites, non la victoire elle doit
01:04:37être programme contre programme
01:04:39nuance contre nuance et un petit peu
01:04:41d'intelligence dans le débat
01:04:43je formule ma question différemment
01:04:45est-ce que les arguments historiques pour
01:04:47discréditer le rassemblement national
01:04:49Nathan Devers, ils tiennent encore aujourd'hui ?
01:04:51écoutez d'abord j'aimerais
01:04:53dire que j'ai énormément de respect pour Serge
01:04:55Larsfeld, son histoire, ses combats etc
01:04:57il y a une première chose qui me dérange dans sa parole
01:04:59dans celle de son fils
01:05:01c'est de dire que leur vote est uniquement
01:05:03déterminé par la
01:05:05question de savoir quelle est la position d'un parti
01:05:07sur les juifs ou sur Israël
01:05:09je vous le dis en tant que juif
01:05:11jamais je me mettrais à choisir
01:05:13un candidat en fonction
01:05:15de savoir quelle est sa ligne sur Israël
01:05:17quand on est français, quand on est un citoyen
01:05:19on vote pour tout un tas de paramètres
01:05:21il n'y en a pas un seul parce que sinon en fait ça
01:05:23c'est du communautarisme, dire je choisis mon parti
01:05:25en fonction de savoir ce qu'il va faire de ma communauté
01:05:27c'est pas une position
01:05:29qui est très républicaine et c'est un peu étonnant
01:05:31de venir de Serge Larsfeld. Le deuxième argument que j'aimerais avoir
01:05:33c'est que lutter contre l'antisémitisme
01:05:35quel est le sens de cela ?
01:05:37est-ce que c'est lutter contre juste
01:05:39l'antisémitisme ou est-ce que c'est lutter contre
01:05:41l'antisémitisme en tant qu'il est un symptôme
01:05:43de la haine et que la haine elle peut viser aussi
01:05:45les autres minorités
01:05:47qu'elle peut viser aussi d'autres formes de racisme
01:05:49qu'elle peut viser les homosexuels etc
01:05:51les minorités et à partir
01:05:53de là, isoler la question de
01:05:55l'antisémitisme, faire comme si si vous voulez
01:05:57à partir du moment où Serge Larsfeld
01:05:59estime que le Rassemblement National
01:06:01il n'y a plus de sujets antisémites
01:06:03ça par ailleurs c'est très contestable
01:06:05mais imaginons même, hypothèse
01:06:07de pensée qu'on ne discute même pas cet argument
01:06:09faire comme si, alors ils se sont
01:06:11mis d'accord avec la communauté juive
01:06:13c'est bon c'est fini, en tout cas ils se sont
01:06:15lavé l'honneur là-dessus
01:06:17et donc on ne va pas regarder
01:06:19quel est leur rapport aux autres minorités
01:06:21il y a eu il y a quelques jours, lors des dernières élections
01:06:23quatre militants
01:06:25qui sont allés commettre une
01:06:27agression homophobe en disant
01:06:29que si Bardella arrivait
01:06:31au Amatignon, il pourrait casser du PD
01:06:33ils l'ont dit clairement
01:06:35quand on est Serge Larsfeld
01:06:37ils ont dit que
01:06:39quand cette majorité arriverait à Amatignon
01:06:41ils pourraient le faire, ils n'étaient pas au Rassemblement National
01:06:43mais c'est ce qu'ils ont dit, quand on est Serge Larsfeld
01:06:45je pense qu'on peut s'intéresser à la haine
01:06:47sous toutes ses formes
01:06:49sinon ça n'a pas de sens de combattre
01:06:51Judith Ventreau et Fabrice Hakoun
01:06:53les uns après les autres, Judith, Luc et Fabrice
01:06:55je trouve que
01:06:57ce n'est pas légitime de mettre sur le même plan
01:06:59des déclarations de
01:07:01quatre débiles
01:07:03et un accord
01:07:05signé, rédigé pendant des
01:07:07longues heures de négociation
01:07:09dans lequel
01:07:11le Hamas n'est toujours pas qualifié
01:07:13de mouvement terroriste, même si enfin
01:07:15le programme du 7 octobre
01:07:17est lui qualifié d'acte
01:07:19terroriste, ou qui demande par exemple
01:07:21la cessation de toute
01:07:23relation avec Israël
01:07:25de toute fourniture d'armes
01:07:27on ne peut pas mettre ça sur le même plan
01:07:29que
01:07:31les menaces
01:07:33et les divagations
01:07:35d'abrutis homophobes
01:07:37que je condamne
01:07:39évidemment, première chose. Deuxième chose
01:07:41Larsfeld, Serge
01:07:43le père, explique que
01:07:45lui, habitant
01:07:47dans l'huitième arrondissement
01:07:49parisien, votera
01:07:51au premier tour pour un candidat du
01:07:53centre comme il l'a toujours fait, c'est ça la
01:07:55totalité de l'extrait.
01:07:57Et que si
01:07:59il advenait qu'il est à choisir
01:08:01au deuxième tour entre
01:08:03un Hérène et un
01:08:05un UPS
01:08:07bis, évidemment
01:08:09il choisirait un Hérène.
01:08:11A part ça, sur la formulation
01:08:13je suis assez d'accord, je la trouve
01:08:15non pas communautariste
01:08:17parce que je connais la pensée
01:08:19de Larsfeld, mais maladroite
01:08:21on ne veut pas des
01:08:23pro-juifs, on veut des anti-anti-juifs
01:08:25c'est ça qu'on veut
01:08:27et en fait
01:08:29l'antisémitisme n'est pas un point de détail
01:08:31dans
01:08:33l'histoire de
01:08:35la France Insoumise et dans la formation
01:08:37dans la coalition
01:08:39qu'elle reforme
01:08:41avec ses alliés de gauche
01:08:43d'ailleurs ils ont tous
01:08:45accepté d'aller à Canossa là-dessus
01:08:47pour pouvoir avoir
01:08:49cet accord électoral
01:08:51y compris Glucksmann, sur lequel
01:08:53vous comptez, à mon avis
01:08:55assez naïvement
01:08:57pour à lui tout seul
01:08:59empêcher que la dérive
01:09:01antisémite s'absorbe.
01:09:03Il a été absorbé alors qu'il a fait
01:09:05le plus gros score, il faut le faire quand même
01:09:07c'est un champion du monde.
01:09:09Il n'y a pas que Glucksmann
01:09:11enfin je ne vais pas lui faire la parole
01:09:13c'est le nouveau
01:09:15vous êtes piégé monsieur.
01:09:17Comme disait Goethe, la nuance est
01:09:19d'essence divine. Mettons un petit peu d'esprit
01:09:21dans tout cela. On ne peut pas
01:09:23dire ce soir que le combat
01:09:25aux prochaines législatives
01:09:27il est entre des antisémites
01:09:29et ceux qui trouvent que ça a été
01:09:31absolument scandaleux ce qui s'est passé
01:09:33le 7 octobre. On ne peut pas le dire parce qu'on réduit
01:09:35la politique à rien du tout.
01:09:37La politique c'est programme contre programme
01:09:39c'est intelligence contre intelligence
01:09:41donc moi je suis désolé mais Arnaud Klarsfeld
01:09:43qui sort aujourd'hui, il est plutôt connu pour
01:09:45en ce moment sur l'Ukraine et
01:09:47la Russie se prononcer
01:09:49donc chacun dans son job
01:09:51moi je pense qu'en politique, on en parlera tout à l'heure avec les sportifs
01:09:53je ne trouve pas bon
01:09:55et pas sain que les gens sortent
01:09:57de leur spécialité pour parler
01:09:59d'autres sujets et en l'occurrence
01:10:01je trouve que c'est tellement
01:10:03on passe à côté du débat législatif et démocratique
01:10:05on doit ceux qui sont
01:10:07contre le nouveau front populaire
01:10:09doivent les attaquer
01:10:11sur d'autres choses que ça.
01:10:13Ils ont fait un pas
01:10:15ils ont condamné
01:10:17les massacres du 7 octobre.
01:10:19Ce sont les minorités qui font la politique
01:10:21pas la quatrième ligne du programme.
01:10:25Mais de toute façon ça fait quand même
01:10:27quelques années qu'en France on vit sous l'empire
01:10:29de la dictature des minorités
01:10:31c'est une réalité.
01:10:33Raison de plus pour ne pas leur donner...
01:10:35Effectivement la déclaration
01:10:37d'Arnaud Clartel est très maladroite
01:10:39et je rejoins complètement
01:10:41l'attentat dessus. Moi ce n'est pas du tout mon sujet
01:10:43moi à la limite je préférerais
01:10:45vivre dans un pays qui est absolument
01:10:47fabuleux sur le plan économique, social
01:10:49dans lequel on vit très très bien avec des gens qui n'aiment pas trop
01:10:51les juifs, plutôt que dans un pays qui adore les juifs
01:10:53et où on ne vit pas bien parce que l'économie est moribonde.
01:10:55Et pourquoi on ne voulait pas avoir une république où il y aurait
01:10:57des juifs ?
01:10:59Il n'y a pas à choisir entre l'économie
01:11:01et les juifs.
01:11:03La France c'est un pays où les juifs
01:11:05peuvent vivre comme ils veulent
01:11:07et où l'économie peut prospérer.
01:11:09Il n'y a pas à choisir.
01:11:11Aujourd'hui il n'y a pas à choisir.
01:11:13Ne transformez pas mon propos.
01:11:15Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
01:11:17J'ai grossi le fait volontairement
01:11:19ce que je peux vous dire aujourd'hui
01:11:21pour revenir sur ce que disait Nathan
01:11:23il y a un vrai sujet
01:11:25sur cette notion
01:11:27essentielle qu'est l'antisémitisme
01:11:29On ne peut pas dire que l'antisémitisme
01:11:31est une forme de racisme classique.
01:11:33Le racisme que vous avez
01:11:35qui est le racisme qui s'exerce malheureusement
01:11:37le racisme ordinaire, c'est un racisme qui est
01:11:39temporel et spatial.
01:11:41C'est-à-dire que vous avez des gens
01:11:43qui ne vont pas aimer certaines catégories de population
01:11:45ici, mais quand elles sont chez elles
01:11:47ils les aiment bien, ils vont les voir,
01:11:49ils vivent avec et ils les soutiennent.
01:11:51A commencer d'ailleurs par Jean-Marie Le Pen qui était très amie
01:11:53avec un certain nombre de dirigeants arabo-musulmans.
01:11:55Alors qu'ici, ils ne pouvaient pas les sentir.
01:11:57L'antisémitisme
01:11:59il est essentiel,
01:12:01il est lié à l'essence des juifs
01:12:03à tel point qu'il y a même un adage qui dit
01:12:05que si les juifs n'existaient pas
01:12:07les antisémites les inventeraient.
01:12:11Bon, on aura l'occasion de peut-être la réponse
01:12:13de Nathan Devers et puis on va s'intéresser
01:12:15à François Hollande. Restons dans l'univers
01:12:17du Front Populaire si vous le voulez bien
01:12:19peut-être un mot pour répondre à François Hollande.
01:12:21Evidemment que l'antisémitisme n'est pas
01:12:23une forme de racisme parmi les autres
01:12:25et qu'il y a des singularités
01:12:27dans l'antisémitisme.
01:12:29Il y a des antiracistes qui sont antisémites.
01:12:31Il y a des pays sans juifs
01:12:33qui sont des pays très antisémites.
01:12:35L'Algérie actuelle est un pays
01:12:37où il y a zéro juif, zéro synagogue
01:12:39et pourtant il y a une haine antisémite absolue.
01:12:41Mais ce qu'on déteste chez le juif
01:12:43c'est aussi l'absence, c'est aussi la ressemblance
01:12:45mais pour autant
01:12:47combattre l'antisémitisme
01:12:49sans être intransigeant sur les formes de haine
01:12:51sur les autres formes de haine, ça me semble très paradoxal.
01:12:53C'est comme mutatis mutandis.
01:12:55Les gens qui acceptaient, dans la communauté juive américaine
01:12:57ça avait été un sujet, très peu l'ont fait
01:12:59mais certains ont accepté de soutenir Donald Trump
01:13:01parce qu'il était favorable à Israël
01:13:03et qu'il disait qu'il était du côté des juifs
01:13:05alors qu'il avait des milliards de déclarations racistes
01:13:07sur toutes les autres communautés.
01:13:09Ça, voyez-vous, je pense que c'est une contradiction majeure.
01:13:11Mais Nathan, le sujet du moment
01:13:13ce n'est pas le racisme anti-noir.
01:13:15Et puis surtout...
01:13:17On comprend quand même que Klarsfeld...
01:13:19Et puis excusez-moi, juste pour finir
01:13:21quand même, aux Etats-Unis
01:13:23au moment où Trump s'est représenté
01:13:25vous avez 36% des Noirs
01:13:27qui déclaraient
01:13:29qu'ils allaient voter pour lui
01:13:31alors qu'il était clairement raciste
01:13:33parce que leur situation économique
01:13:35s'était améliorée
01:13:37sous la présidence de Trump.
01:13:39Je voudrais simplement dire...
01:13:41On va s'intéresser à François Hollande.
01:13:43Pour conclure, simplement dire que
01:13:45tout le temps qu'on passe à caricaturer l'adversaire
01:13:47est du temps que l'on enlève au débat démocrate.
01:13:49Mais qui caricature aujourd'hui ?
01:13:51Qui caricature le plus l'autre ?
01:13:53Tout le monde caricature tout le monde.
01:13:55Tout le monde caricature tout le monde, c'est ça ?
01:13:57C'est pas l'autre qui est moins beau que moi.
01:13:59C'est pas possible, on ne peut pas débattre à ce moment-là.
01:14:01Aujourd'hui, vous avez une gauche qui caricature la droite.
01:14:03Et d'ailleurs, vous le voyez.
01:14:05On nous parle d'alliance.
01:14:07Quelle alliance vous avez à gauche ?
01:14:09On nous montre le nouveau Front populaire
01:14:11à 26.
01:14:13Mais il n'y a pas de nouveau Front populaire.
01:14:15Il n'existe que dans le narratif de la presse.
01:14:17C'est à la caricature.
01:14:19Quand on est de gauche, on dit que les fascistes
01:14:21ou les nazis vont arriver au pouvoir.
01:14:23Ce n'est pas vrai.
01:14:25Et quand on est de droite,
01:14:27on dit qu'ils sont tous antisémites
01:14:29au nouveau Front populaire.
01:14:31Ce n'est pas exact non plus.
01:14:33Et tant qu'on est là-dedans, ça arrange bien tout le monde.
01:14:35Parce que les vrais sujets de fond
01:14:37sur quelle économie on veut,
01:14:39quelle démocratie. On a un problème de démocratie dans ce pays.
01:14:41L'expérience Macron
01:14:43montre que pousser à son extrémité
01:14:45l'utilisation des outils institutionnels
01:14:47totalement légaux, nous pousse dans le mur.
01:14:49C'est le chaos.
01:14:51Il y a des institutions qui sont formidables,
01:14:53qui, avec le peuple français très divers,
01:14:55permettent de gouverner, même en période de cohabitation.
01:14:57Et ce dernier président est en train de les casser.
01:14:59Parce qu'on va arriver à un blocage
01:15:01où à un moment, il va falloir qu'ils partent.
01:15:03Je crois que personne ne dit que tout le monde
01:15:05est antisémite
01:15:07dans la NUPES-BIS.
01:15:09En revanche, moi je dis
01:15:11que la dissolution de l'identité française
01:15:13dont l'antisémitisme
01:15:15est d'ailleurs un moyen
01:15:17est le programme commun
01:15:19de cette NUPE-BIS.
01:15:21Vous regardez les propositions
01:15:23sur l'immigration,
01:15:25les propositions
01:15:27sur l'économie.
01:15:29Tout concourt
01:15:31à ce que ce qui fait aujourd'hui
01:15:33la France disparaisse.
01:15:35C'est un projet et un projet revendiqué.
01:15:37Jean-Luc Mélenchon
01:15:39appelle ça la créolisation.
01:15:41Et ce n'est pas individu par individu
01:15:43est-ce qu'ils aiment les campagnes françaises,
01:15:45nos villes et nos villages.
01:15:47Ce n'est pas la question.
01:15:49Le projet en lui-même
01:15:51est un projet de dissolution
01:15:53de l'identité française
01:15:55telle que nous la connaissons.
01:15:57Pourquoi pas ce sujet-là ?
01:15:59A ce moment-là, on rentre dans le débat.
01:16:01Ce que vous posez mérite au moins
01:16:03des réactions, des remarques
01:16:05et on peut engager un dialogue là-dessus.
01:16:07Ce n'est pas la même chose de s'exprimer
01:16:09aussi calmement et de manière aussi apaisée
01:16:11avec d'autres personnes
01:16:13qui vont caricaturer.
01:16:15Ce pays est en train de crever de ça.
01:16:17Ça nourrit les extrêmes.
01:16:19Sur le débat du Moyen-Orient, c'est exactement la même chose.
01:16:21Vous avez des extrémistes qui ont tué Rabine
01:16:23et qui ont tué la paix avec Rabine.
01:16:25Vous avez l'autre côté, le Hamas,
01:16:27qui ont massacré les juifs.
01:16:29Je ne renvoie pas à dos.
01:16:31Ce n'est pas le sujet.
01:16:33Je dis que les extrémistes
01:16:35font beaucoup de mal à la démocratie.
01:16:37Nous allons parler
01:16:39d'une autre figure politique
01:16:41de la France.
01:16:43François Hollande
01:16:45qui a rejoint cette union populaire.
01:16:47Ce n'est pas un extrémiste.
01:16:49Qu'y a-t-il
01:16:51derrière la tête ?
01:16:53Vous allez décrypter
01:16:55tout cela dans un instant.
01:16:57Mais avant, il est 23h30.
01:16:59Maureen Vidal nous a rejoint
01:17:01pour un point sur les toutes dernières actualités.
01:17:03C'est à vous, ma chère Maureen.
01:17:07Je suis contre les extrêmes,
01:17:09les idées qui divisent.
01:17:11Ce sont les mots du capitaine
01:17:13de l'équipe de France, Kylian Mbappé.
01:17:15L'attaquant des Bleus a également défendu
01:17:17son coéquipier, Marcus Thuram,
01:17:19qui avait déclaré la veille qu'il fallait se battre
01:17:21pour que le Rassemblement national
01:17:23ne passe pas aux prochaines élections législatives.
01:17:25Je ne serai jamais le problème.
01:17:27Interrogé sur France 3,
01:17:29Jean-Luc Mélenchon est revenu
01:17:31sur le possible candidat du nouveau front populaire
01:17:33au poste de Premier ministre
01:17:35et au pouvoir aux législatives.
01:17:37Le chef de file insoumis a précisé
01:17:39que c'est au parti politique qui constitue
01:17:41la coalition de prendre la bonne décision,
01:17:43indiquant accepter de ne pas être choisi.
01:17:45Un policier est menacé à Hambourg,
01:17:47en Allemagne, par un homme
01:17:49muni d'une pioche et d'un cocktail Molotov
01:17:51en marge d'un match de l'Euro.
01:17:53Les forces de l'ordre ont utilisé leur arme de service
01:17:55pour maîtriser l'assaillant.
01:17:57Blessé à la jambe, les raisons de son acte
01:17:59sont encore inconnues.
01:18:01Merci, ma chère Maureen.
01:18:03Eh bien, les téléspectateurs de CNews
01:18:05auront la joie de vous retrouver demain,
01:18:07me semble-t-il, c'est bien cela ?
01:18:09Oui, dans la continence, voire dès 22h.
01:18:11Eh bien, excellente nuit.
01:18:13On vous retrouve demain, ma chère Maureen.
01:18:15La dissolution, c'était donc une annonce
01:18:17totalement inattendue.
01:18:19Autre annonce, finalement, totalement inattendue,
01:18:21celle de François Hollande, qui rallie
01:18:23ce nouveau front populaire.
01:18:25L'ancien président de la République qui critiquait,
01:18:27d'ailleurs encore, il y a quelques semaines,
01:18:29les positions de la France insoumise sur la situation
01:18:31et on va y revenir. Les réactions du côté
01:18:33de la classe politique et des citoyens,
01:18:35vous allez l'entendre, sont mitigées.
01:18:37Reportage Régine Delfour et Clotilde Payet,
01:18:39et on en parle ensuite.
01:18:41L'annonce de la candidature de François Hollande
01:18:43aux législatives crée la surprise.
01:18:45Un scandale pour certains,
01:18:47une bonne nouvelle pour d'autres.
01:18:49Moi, personnellement, vu que c'est plutôt mon bord politique,
01:18:51pareil, ça ne me choque pas,
01:18:53et je le verrais plutôt d'un bon oeil d'avoir
01:18:55François Hollande en tant que Premier ministre.
01:18:57Je ne sais pas si c'est une très bonne chose,
01:18:59pas parce que c'est François Hollande,
01:19:01mais je pense qu'un ancien président de la République
01:19:03doit rester là où il est.
01:19:05Je trouve ça affligeant de voir tous ces hommes d'État
01:19:07ou du gouvernement
01:19:09qui changent de veste constamment.
01:19:11Beaucoup fustigent
01:19:13l'ex-président de la République
01:19:15qui critiquait, il y a quelques semaines à peine,
01:19:17les positions
01:19:19idéologiques de la France insoumise,
01:19:21notamment sur la situation
01:19:23au Proche-Orient, comme ce sénateur
01:19:25LR sur les réseaux sociaux.
01:19:27François Hollande restera dans l'histoire
01:19:29comme le seul chef d'État, ou ancien chef d'État
01:19:31depuis Pétain, à avoir collaboré
01:19:33avec l'antisémitisme. L'heure est grave.
01:19:35Jean-Marie Le Gouenne,
01:19:37son ex-secrétaire d'État,
01:19:39pointe le cynisme de cette candidature.
01:19:41On est vraiment dans un
01:19:43tableau
01:19:45d'une hypocrisie et d'un cynisme
01:19:47absolument extraordinaire.
01:19:49Celui de François Hollande,
01:19:51sans doute, dont on connaît quand même
01:19:53la distance, pour ne pas dire la critique
01:19:55de celui qu'il a fait de LFI.
01:19:57François Hollande, quant à lui,
01:19:59estime qu'il n'a pas d'autre choix.
01:20:01Je dois moi-même, à situation
01:20:03exceptionnelle, prendre une décision
01:20:05exceptionnelle. Et c'est pour cette raison
01:20:07qu'il se présente en Corrèze.
01:20:09Lugras, ce n'est pas une
01:20:11caricature, ce sont des faits. Aujourd'hui,
01:20:13François Hollande se retrouve dans
01:20:15une alliance, notamment avec
01:20:17des candidats, des députés,
01:20:19des antifas, avec
01:20:21des personnes mises en examen
01:20:23pour apologie du terrorisme,
01:20:25avec des antisionismes enragés,
01:20:27voire des antisémites du côté de la
01:20:29France Insoumise. Est-ce qu'il est audible
01:20:31quand il se présente au nom
01:20:33de la défense de la République ?
01:20:35C'est ça la question. Non, mais là, il y a un vrai problème
01:20:37de cohérence. Pour le coup,
01:20:39je suis d'accord, puisqu'il était parmi les plus grands opposants
01:20:41avec Bernard Cazeneuve, à tout ce
01:20:43qui se construisait au niveau de la NUPES.
01:20:45Je savais que la politique était une
01:20:47drogue dure, c'est connu, c'est une drogue dure
01:20:49la politique, mais je ne savais pas
01:20:51que près de 70 ans, on pouvait
01:20:53être drogue addict.
01:20:55L'explication, elle est là. Il y a vraiment trop
01:20:57de démarches personnelles. Ciotti,
01:20:59quand il part vers l'URN, on le sait,
01:21:01c'est parce qu'il avait des chances
01:21:03de perdre sa députation,
01:21:05il a des chances maintenant
01:21:07d'être maire de Nice, voire d'être ministre de l'Intérieur.
01:21:09Hollande, il veut revenir dans le jeu. Il y a eu
01:21:11un précédent. C'était Giscard d'Estaing
01:21:13qui avait été battu au présidentiel,
01:21:15qui est revenu par
01:21:17les élections locales, qui est revenu même par
01:21:19la région, et qui a malheureusement dû
01:21:21arrêter son processus pour revenir
01:21:23au pouvoir, parce que les Français
01:21:25ne l'ont pas souhaité. Hollande,
01:21:27je pense qu'il est dans une
01:21:29accoutumance à la politique
01:21:31et qu'il veut revenir. Alors,
01:21:33pour garder une petite note un peu
01:21:35optimiste, comme c'est quand même pas
01:21:37un grand extrémiste, on peut
01:21:39peut-être espérer qu'il apportera un petit peu
01:21:41de modulation dans
01:21:43les dérives éventuelles
01:21:45de la...
01:21:47Judith Vintraud, est-ce qu'il est addict à la politique
01:21:49François Hollande ? Est-ce qu'il veut sauver le pays ?
01:21:51Ça, ça me paraît discutable.
01:21:53Est-ce qu'il prépare 2027 ?
01:21:55Comment est-ce que vous décryptez
01:21:57ce retour surprise de
01:21:59François Hollande ? Ce qui m'a amusée
01:22:01dans cet épisode, qui est quand même
01:22:03globalement consternant, c'est la réaction
01:22:05d'Emmanuel Bompard, qui est
01:22:07le maître d'oeuvre
01:22:09de Jean-Luc Mélenchon en ce qui concerne
01:22:11les investitures, et qui
01:22:13a souligné l'incohérence qu'il y avait
01:22:15de la part de François Hollande
01:22:17à rejoindre
01:22:19la Nupes bis. Pourquoi incohérence ?
01:22:21Rappelez-vous ce qu'il disait
01:22:23dans Un président ne devrait pas dire ça,
01:22:25le bouquin d'Avey Lhomme,
01:22:27entre autres,
01:22:29qu'il y avait trop
01:22:31d'immigration dans ce pays, qu'il y avait
01:22:33un problème avec l'islam,
01:22:35l'islam en tant que religion, et l'islam politique
01:22:37qui refusait de s'intégrer,
01:22:39et que tout cela risquait
01:22:41de mener à une partition
01:22:43du pays.
01:22:45Ça n'est pas rien.
01:22:47Or, il
01:22:49demande le soutien,
01:22:51c'est dans des conditions
01:22:53un peu acrobatiques,
01:22:55parce qu'en fait, il leur a imposé sa candidature
01:22:57par les militants.
01:22:59Et il semblerait
01:23:01que
01:23:03les chapeaux à plumes de la Nupes
01:23:05ce coup-ci n'aient pas
01:23:07osé lui refuser
01:23:09l'investiture. Et le plan Macron qui ne présentera pas
01:23:11de candidats face à François Hollande en Corrèze.
01:23:13Absolument.
01:23:15Il y avait ce film de Anne Fontaine
01:23:17qui s'appelait Président, où
01:23:19François Hollande était joué par Grégoire
01:23:21Gadebois. Et ils imaginaient,
01:23:23ça date d'il y a un ou deux ans,
01:23:25ils imaginaient que Nicolas Sarkozy,
01:23:27Jean Dujardin, et François Hollande,
01:23:29tous les deux s'ennuyant à mourir
01:23:31de ne plus pouvoir vivre
01:23:33en étant dans la politique,
01:23:35décidaient de se représenter
01:23:37ensemble pour avoir une sorte
01:23:39de présidence partagée.
01:23:41Parfois, le réel, c'est l'agoraphisation,
01:23:43le réel est plus parodique que
01:23:45ses parodies. Parce que c'est vrai que là, ce que fait
01:23:47François Hollande, c'est beaucoup plus incohérent
01:23:49par rapport à son identité politique que s'il
01:23:51s'alliait à Nicolas Sarkozy. Il serait
01:23:53sans doute moins dans la trahison de ses
01:23:55principes que de faire ça.
01:23:57Il y a une phrase d'Albert Camus
01:23:59où il disait finalement, ce qui ne va pas chez les hommes
01:24:01politiques, c'est qu'ils sont malheureux quand ils n'en
01:24:03font plus. Comment pouvez-vous
01:24:05faire de la politique si c'est toujours pour combler
01:24:07un vide et si vous êtes incapables
01:24:09de faire des choses
01:24:11plus constructives, plus transcendantes
01:24:13qui vont vous épanouir si vous passez un an,
01:24:15deux ans, dix ans dans votre maison
01:24:17comme le général de Gaulle, à écrire vos mémoires,
01:24:19à méditer, à réfléchir, à rêver.
01:24:21Je pense qu'il y a un peu de cela. Un président
01:24:23qui, sortant de chez lui,
01:24:25revenant à sa vie, sent une
01:24:27sorte de grisaille,
01:24:29de vide absolu,
01:24:31peut-être d'un peu de
01:24:33petite déprime et qui est prêt à tout, même redevenir
01:24:35député, avec des gens qui ne partagent
01:24:37absolument pas ses envies.
01:24:39Mais ça, ce n'est pas scandaleux qu'il veuille refaire
01:24:41de la politique. Ce qui est scandaleux
01:24:43et complètement agréant, c'est son alliance.
01:24:47Qu'il veuille refaire de la politique en soi, ce n'est pas
01:24:49scandaleux, mais qu'il le fasse par n'importe quel moyen,
01:24:51c'est le même passage.
01:24:53Peut-être un mot sur cette parole
01:24:55qui était attendue, celle de Nicolas Sarkozy,
01:24:57il s'est exprimé, on en a longuement parlé
01:24:59aujourd'hui sur cette antenne dans les colonnes du JDD.
01:25:01Il a pris la parole pour la première fois
01:25:03après l'annonce de la dissolution.
01:25:05Il livre son regard sur cette période,
01:25:07Emmanuel Macron, LFIRN,
01:25:09l'affaire Ciotti, d'ailleurs sans morale.
01:25:11On peut le souligner, c'est ce qui est intéressant.
01:25:13Sans morale, c'est même
01:25:15très intéressant à lire.
01:25:17Il dit néanmoins qu'il y a un risque
01:25:19majeur pour le pays après cette dissolution.
01:25:21Qu'est-ce que vous en retenez de cette prise de parole
01:25:23de Nicolas Sarkozy ?
01:25:25Une condamnation sévère,
01:25:27pas morale, mais politique
01:25:29d'Emmanuel Macron.
01:25:31Il explique très bien
01:25:33pourquoi cette dissolution
01:25:35n'avait aucun sens,
01:25:37en tout cas pas un sens démocratique,
01:25:39puisque le peuple venait d'être consulté
01:25:41et de s'exprimer au travers des Européennes.
01:25:45Il dit très bien
01:25:47qu'Emmanuel Macron
01:25:49a joué pour un résultat
01:25:51tout à fait incertain.
01:25:53Il dit aussi
01:25:55qu'Éric Ciotti
01:25:57prend le risque
01:25:59d'assujettir
01:26:01une partie de la droite
01:26:03au RN,
01:26:05d'en faire le supplétif
01:26:07du RN,
01:26:09mais il n'est pas spécialement tendre
01:26:11pour la façon dont les critiques
01:26:13se sont exprimées contre Éric Ciotti.
01:26:15En gros, il dit
01:26:17que ce n'était pas la peine de faire
01:26:19ces crises d'hystérie.
01:26:21En fait, tout le monde
01:26:23en prend pour son grade.
01:26:25C'est une parole, pour le coup,
01:26:27apaisée,
01:26:29avec du recul,
01:26:31mais qui nous laisse
01:26:33entrevoir des lendemains
01:26:35très sombres.
01:26:37Et ça nous emmène vers
01:26:39la possibilité
01:26:41que la crise se poursuive,
01:26:43y compris après les législatives,
01:26:45parce que, grâce à ce
01:26:47jeu d'alliance
01:26:49qu'on suit minute par minute,
01:26:51vous le disiez,
01:26:53il n'y a pas de candidat macroniste
01:26:55contre François Hollande,
01:26:57mais il y a des endroits où il n'y a pas de candidat
01:26:59républicain contre des macronistes.
01:27:01Il y a un candidat républicain
01:27:03en face d'Éric Ciotti aussi.
01:27:05Tout ça se fait très discrètement,
01:27:07mais il y a vraisemblablement
01:27:09des gens autour d'Emmanuel Macron
01:27:11et Emmanuel Macron
01:27:13lui-même, qui font ce qu'ils peuvent
01:27:15pour empêcher
01:27:17un résultat clair,
01:27:19que ce soit un résultat clair en faveur du RN
01:27:21ou un résultat clair en faveur
01:27:23de la NUPS
01:27:25bis, dans l'espoir
01:27:27de pouvoir bricoler un machin
01:27:29avec
01:27:31les macronistes qui auront survécu,
01:27:35une minuscule partie de la gauche
01:27:37qui aura refusé la NUPS bis,
01:27:39et puis ce qui restera des républicains.
01:27:41Ce risque d'un nouveau machin,
01:27:43une nouvelle majorité relative
01:27:45avec, en pire,
01:27:47comme on en aura déjà éprouvé,
01:27:49on en sort les inconvénients
01:27:51d'une absence de majorité
01:27:53et que là, les oppositions se seront
01:27:55cristallisées, on peut arriver
01:27:57vers une crise encore plus grave,
01:27:59d'autant qu'Emmanuel Macron
01:28:01a répété
01:28:03que moi, je resterai
01:28:05jusqu'en 2027.
01:28:07Donc il
01:28:09exclut sa
01:28:11démission, même en cas de
01:28:13paralysie de l'Assemblée nationale.
01:28:15Avec Emmanuel Macron,
01:28:17la vérité d'un jour n'est pas forcément
01:28:19la vérité du lendemain. Enfin là, ça fait
01:28:21plusieurs jours qu'il le répète. Dans ce contexte,
01:28:23dans ce risque de chaos, je voulais vous entendre
01:28:25puisqu'il nous reste un peu plus de 6 minutes
01:28:27sur ces mobilisations contre
01:28:29le Rassemblement national. Dans la rue,
01:28:31nous en avons parlé, mais il y a ce phénomène
01:28:33des sportifs qui prennent la parole.
01:28:35Alors il y a eu les joueurs de l'équipe
01:28:37de France de football qui sont
01:28:39actuellement en Allemagne pour participer à l'Euro.
01:28:41Alors ils ont appelé au début à voter
01:28:43et puis il y a eu Marcus Thuram,
01:28:45le premier, qui a dit
01:28:47voter, mais contre le Rassemblement
01:28:49national. Kylian Mbappé,
01:28:51sa parole était très attendue. Lui,
01:28:53il a dit
01:28:55qu'il était inquiet par les extrêmes,
01:28:57il parle des extrêmes, et
01:28:59une tribune dans les colonnes de l'équipe
01:29:01aujourd'hui de sportifs qui
01:29:03appellent également à voter contre le Rassemblement national.
01:29:05On va écouter Marcus Thuram,
01:29:07Kylian Mbappé, et on en parle
01:29:09ensuite.
01:29:11C'est
01:29:13la triste réalité de notre société
01:29:15aujourd'hui, je pense que
01:29:17il y a des messages qui sont véhiculés tous les jours
01:29:19à la télé pour aider
01:29:21ce parti à passer. Je pense que
01:29:23comme l'a dit Ousmane, il faut
01:29:25aller voter,
01:29:27il faut dire à tout le monde d'aller voter
01:29:29et surtout, il faut
01:29:31en tant que citoyen, que ce soit
01:29:33vous, que ce soit moi, il faut
01:29:35se battre au quotidien pour que ça
01:29:37ne se reproduise pas et pour
01:29:39que le RN ne passe pas. On est dans
01:29:41un moment très important
01:29:43de l'histoire de notre pays, une situation inédite
01:29:45donc c'est pour ça que j'ai vraiment
01:29:47envie de m'adresser à tout le peuple français
01:29:49et surtout à la jeune génération.
01:29:51Je pense qu'on est une génération
01:29:53qui peut faire la différence.
01:29:55Aujourd'hui, on voit très bien que les extrêmes sont aux portes
01:29:57du pouvoir et
01:29:59on a l'opportunité
01:30:01de choisir le futur de notre pays
01:30:03et c'est pour ça que
01:30:05j'appelle à tous les jeunes d'aller voter, de
01:30:07vraiment prendre conscience de l'importance de la situation.
01:30:09J'espère que
01:30:11ma voix va porter un maximum parce que
01:30:13le pays, on a besoin de s'identifier
01:30:15à ce pays, on a besoin de s'identifier
01:30:17à nos valeurs qui sont des valeurs de mixité,
01:30:19de tolérance, de respect
01:30:21et ça c'est indéniable
01:30:23et je fais confiance à tous les Français.
01:30:25Je sais qu'il y a pas mal de jeunes qui se disent oui mais
01:30:27une voix va rien changer, au contraire, chaque voix compte
01:30:29et c'est pas à négliger et
01:30:31j'espère vraiment qu'on va faire le bon choix
01:30:33et j'espère qu'on sera encore fiers
01:30:35de porter ce maillot, le 7.
01:30:37Je partage les mêmes valeurs que Marcus.
01:30:39Je parlais de valeurs de mixité, de tolérance,
01:30:41de respect, bien sûr
01:30:43que je suis avec lui.
01:30:45Pour moi, il n'est pas allé trop loin.
01:30:47On a ce qu'on appelle la liberté
01:30:49d'expression, donc je pense qu'on
01:30:51est toujours dans un pays où il y a la liberté d'expression
01:30:53et il a donné son avis
01:30:55et moi je me range avec lui.
01:30:57Donc effectivement,
01:30:59les deux joueurs qui appellent à voter
01:31:01contre le Rassemblement National, les extrêmes,
01:31:03il y en a un qui appelle à...
01:31:05Il y en a un pour Emmanuel Macron
01:31:07et l'autre contre le Rennes.
01:31:09Un peu plus tard dans l'interview, on lui demande
01:31:11s'il différencie les extrêmes,
01:31:13puisqu'il dit les extrêmes, les extrêmes.
01:31:15Réponse, non, car ce sont des idées
01:31:17qui divisent, je suis pour les idées qui rassemblent.
01:31:19Donc c'est très très clair
01:31:21et venant d'un sportif
01:31:23et de surcroît populaire comme il l'est,
01:31:25c'est tout à fait remarquable.
01:31:27Moi, de mémoire, j'ai jamais entendu
01:31:29un sportif aussi populaire
01:31:31faire ça.
01:31:33Je suis tout à fait d'accord avec vous et d'autant que,
01:31:35c'était facile pour un artiste ou un sportif
01:31:37de dire que l'extrême droite, c'était pas bien.
01:31:39C'était moins de 20% de la population.
01:31:41Non, non, c'était 20%.
01:31:43Donc vous ne perdez rien. Vous ne vous rendez pas compte
01:31:45que les gens qui font ça, ils perdent.
01:31:47Il y a des marques derrière eux. Il y a une popularité.
01:31:49Il y a des conseillers de communication qui leur demandent
01:31:51d'être très consensuels, de dire le ciel est bleu,
01:31:53l'eau s'amouille, point final.
01:31:55Et quand vous avez un Français sur deux qui vote
01:31:57pour les extrêmes, dire que les extrêmes
01:31:59ça divise, c'est courageux.
01:32:01Ça veut dire qu'ils, littéralement, perdent
01:32:03les admirateurs en faisant ça. Ils le savent.
01:32:05C'est comme ce Youtubeur, Squeezie,
01:32:07qui a condamné, alors je ne sais pas
01:32:09s'il a condamné aussi le LFI ou juste...
01:32:11Non, non, c'est juste l'ancien.
01:32:13C'est vraiment le cas Mbappé et vraiment à part.
01:32:15Mais j'aimerais juste dire ça. Même aujourd'hui,
01:32:17faire ça, c'est pas du tout la même chose qu'il y a 20 ans.
01:32:19Ça veut dire qu'aujourd'hui, il sait très bien que
01:32:21sur ses followers, parmi les jeunes,
01:32:23il y en a peut-être 1 sur 3, 1 sur 4
01:32:25qui a ce genre d'idée. Il perd
01:32:27des centaines de milliers de followers.
01:32:29Il perd naturellement des revenus.
01:32:31C'est pas du tout la même situation.
01:32:33Il y a une forme de courant.
01:32:35La tribune, regardez,
01:32:37l'Ugra, la tribune,
01:32:39la tribune d'autres sportifs,
01:32:41alors eux qui ne dénoncent pas les extrêmes,
01:32:43comme l'a fait Kylian Mbappé,
01:32:45qui sont sur un rassemblement national.
01:32:47Je vais tout de suite calmer les choses parce que
01:32:49les études ont montré qu'il y a des années,
01:32:51même au temps de Chirac et de Mitterrand,
01:32:53il y avait des foules
01:32:55de gens de la culture
01:32:57ou du milieu sportif qui soutenaient
01:32:59un candidat. Ça ne change pas une ligne.
01:33:01Ça pose une question.
01:33:03Si notre démocratie, maintenant, repose
01:33:05entre les mains des sportifs, il y a quand même
01:33:07un problème. Ça ne bouge pas les lignes.
01:33:09C'est pas ça qui va changer les choses.
01:33:11Par contre, c'est vrai que ça interroge
01:33:13un petit peu sur le côté
01:33:15légitime. Il suffit
01:33:17d'être connu dans un domaine, d'être une star
01:33:19comme Mbappé pour pouvoir s'exprimer.
01:33:21Je ne comprends pas quelle est la légitimité
01:33:23de Mbappé plus
01:33:25que d'un citoyen
01:33:27qui veut s'exprimer.
01:33:29En démocratie, c'est une république
01:33:31où tous les citoyens sont égaux
01:33:33et chaque voix peut s'exprimer.
01:33:35On ne doit pas profiter
01:33:37de sa position pour
01:33:39essayer d'influencer le corps électoral.
01:33:41Surtout quand t'as 20 ans ou 22
01:33:43ou 23 ans, ils sont sur un logiciel
01:33:45qui date de 30 ans. C'est ça qui est aussi très surprenant.
01:33:47D'ailleurs,
01:33:49on va peut-être voir
01:33:51quelques phrases de cette tribune
01:33:53des sportifs qui a été publiée
01:33:55dans le journal L'Équipe.
01:33:57En tant que sportif et sportive professionnelle,
01:33:59entraîneur et décideur, nous pourrons nous résigner
01:34:01à avoir l'extrême droite, prendre le pouvoir dans notre pays.
01:34:03Voilà.
01:34:05N'oublions jamais les leçons du passé.
01:34:07Le nazisme et l'antisémitisme ont conduit
01:34:09à des atrocités inimaginables.
01:34:11Ils appellent à voter contre LFI.
01:34:13Ils appellent à voter contre LFI.
01:34:15C'est le mélange de tout.
01:34:17D'abord, c'est le mélange de tout. Mais vous savez, ça a toujours existé.
01:34:19Marion Cotillard porte une montre
01:34:21qui coûte des centaines de milliers d'euros.
01:34:23Grand bien lui fasse.
01:34:25Elle passe ses vacances sur des yachts.
01:34:27Et elle passe son temps à nous donner des leçons
01:34:29sur l'économie et sur le social.
01:34:31Et des leçons sur l'écologie.
01:34:33Eh bien, c'est avec cette phrase
01:34:35de Fabrice Hakoun sur Marion Cotillard.
01:34:37On a bien compris votre message.
01:34:39J'adorais vous montrer pareil.
01:34:41Il y a eu une étude qui a montré récemment
01:34:43que parmi les lectorats du RN,
01:34:45la colère était plus grande envers les élites culturelles,
01:34:47alors pas sportives mais culturelles,
01:34:49que économiques. C'est très intéressant.
01:34:51Je pense que tout le monde doit se remettre en question là-dessus.
01:34:53Eh bien, nous en parlerons très prochainement.
01:34:55Un grand merci à tous les quatre d'avoir débattu,
01:34:57d'avoir analysé cette actualité.
01:34:59Une nouvelle fois, très riche en ce dimanche.
01:35:01L'actualité qui continue sur CNews.
01:35:03Dans un instant, l'édition de la nuit.
01:35:05Ce sera avec Sandra Chiombo.
01:35:07On se retrouve très vite sur notre antenne.
01:35:09Excellente nuit, excellente semaine à tous.
01:35:11Merci à Coralie de Leplace
01:35:13de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:35:15Ainsi qu'à toutes les équipes techniques.
01:35:17A très vite sur CNews, bien sûr.