Soir Info Week-End (Émission du 13/01/2024)

  • il y a 9 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 - Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans ce soir info week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour vous livrer l'information, la décrypter,
00:00:08 également débattre aussi avec nos invités pour vous accompagner pendant deux heures ce soir.
00:00:13 Elliot Mamann, bonsoir Elliot. - Bonsoir.
00:00:16 - Chroniqueur politique à vos côtés, Georges Fenech.
00:00:18 Bonsoir Georges, ancien magistrat, auteur de "L'Ensauvagement de la France",
00:00:22 c'est aux éditions du Rocher.
00:00:24 On va parler de ces petites communes, ces villes moyennes,
00:00:27 aujourd'hui touchées également par cet "Ensauvagement" ce soir.
00:00:31 L'avocat pédaliste Vincent de la Morandière est également avec nous.
00:00:34 Bonsoir Vincent. - Bonsoir Olivier.
00:00:36 - Et Raphaël Stainville, directeur en chef du journal du dimanche.
00:00:40 - Détendez-vous, c'est beaucoup plus simple, journaliste, ça ira.
00:00:44 - Voilà, je vous ai "upgradé" comme on dit.
00:00:47 Bonsoir mon cher Raphaël. - Bonsoir Olivier.
00:00:49 - On va revenir dans un instant sur le conflit, la guerre entre Israël et les terroristes du Hamas.
00:00:54 Dans quelques heures, ce sera 100 jours et la population israélienne
00:00:58 qui appelle à la libération des otages à un grand rassemblement à Tel Aviv.
00:01:02 Ce soir, on en parle dans un instant, mais tout de suite, les toutes dernières informations.
00:01:06 Et c'est avec vous Barbara Durand. Bonsoir ma chère Barbara.
00:01:09 - Bonsoir mon cher Olivier, bonsoir à tous.
00:01:12 Dans l'actualité, ce samedi, pour tenter de résoudre la crise de l'hôpital,
00:01:16 Gabriel Attal promet 32 milliards d'euros supplémentaires sur 5 ans,
00:01:20 un investissement massif. Le Premier ministre était aujourd'hui en déplacement
00:01:24 au CHU de Dijon, aux côtés de sa ministre de la Santé, Catherine Vautrin.
00:01:29 Pour lutter contre la pénurie de milliers de médicaments en France,
00:01:32 près de 3500 sortes différentes, les pharmaciens ont décidé de fabriquer
00:01:37 eux-mêmes leurs molécules de façon artisanale pour les vendre en Dordogne.
00:01:42 Une pharmacie procède de cette façon depuis déjà 10 ans.
00:01:46 Alors que ce dimanche marquera le 100e jour de la guerre entre Israël et le Hamas,
00:01:50 selon les autorités israéliennes, 132 personnes sont toujours aux mains du Hamas
00:01:54 dans le territoire palestinien. À la veille de cette date symbolique,
00:01:58 Emmanuel Macron a publié une vidéo sur les réseaux sociaux
00:02:01 dans laquelle il appelle à leur libération. Il apporte son soutien à leurs proches.
00:02:05 La France n'abandonne pas ses enfants, a-t-il déclaré.
00:02:09 Enfin, après l'annonce surprise de l'abdication de la reine Margaret II,
00:02:13 les Danois vont assister ce dimanche à la proclamation de leur nouveau roi,
00:02:17 Frédéric X. À 55 ans, l'homme incarne une monarchie souvent présentée comme décontractée.
00:02:24 Merci beaucoup Barbara. On vous retrouve à 22h30.
00:02:28 Nous ferons un nouveau point complet sur l'actualité.
00:02:31 Je vous le disais, on va revenir sur le conflit, la guerre entre Israël et les terroristes du Hamas.
00:02:36 Dans quelques heures, cela fera 100 jours que cette guerre a débuté.
00:02:39 Un grand rassemblement a tel aviv pour demander la libération des otages a lieu actuellement pour 24h.
00:02:44 Emmanuel Macron a d'ailleurs laissé un message. On l'entendra dans un instant.
00:02:48 Le général Bruno Clermont sera également avec nous pour faire un point sur l'offensive militaire de Tsaïl.
00:02:54 Restez avec nous, nous revenons dans quelques instants. A tout de suite sur CNews.
00:02:58 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:03:03 Bienvenue. Si vous nous rejoignez pour vous accompagner ce soir jusqu'à minuit,
00:03:07 Eliott Mamann, Georges Fedec, Vincent de la Morandière et Raphaël Stainville.
00:03:12 A la une ce soir. Dans quelques heures maintenant, cela fera 100 jours que la guerre entre Israël et les terroristes du Hamas a débuté.
00:03:20 Un grand rassemblement d'ailleurs est organisé à Tel Aviv pour demander la libération des otages.
00:03:25 Un grand rassemblement qui s'est ouvert par un message vidéo d'ailleurs du président Emmanuel Macron.
00:03:31 Il appelle, je le cite, à reprendre encore et encore les négociations pour leur libération.
00:03:35 Message également de Nicolas Sarkozy. On va y revenir dans quelques minutes.
00:03:39 Mais avant, dans ce contexte, le conflit se déplace de Yémen.
00:03:43 Les Américains ont ciblé une nouvelle fois les rebelles houthis après les frappes dans la nuit de jeudi à vendredi.
00:03:50 Une réponse donc aux attaques répétées des rebelles yéménites contre des navires commerciaux en mer Rouge.
00:03:56 Nous allons retrouver notre correspondante à New York, Fanny Chauvin.
00:04:00 Fanny, nouvelle frappe sur les houthis, donc les Américains montrent leur détermination.
00:04:06 Fanny Chauvin qui, visiblement, ne nous entend pas. On va la retrouver tout à l'heure.
00:04:10 Le général Bruno Clermont est avec nous, notre consultant défensement général.
00:04:15 Bonsoir, je le disais donc, nouvelles frappes américaines sur les houthis. Comment les interpréter ce soir ?
00:04:22 Là, vous parlez de la frappe qui a eu lieu ce matin.
00:04:26 Moi, je n'ai pas eu connaissance de nouvelles frappes dans la journée.
00:04:29 Une nouvelle frappe ce matin, exactement.
00:04:31 Oui, d'accord. Donc celle de ce matin, en fait, c'est le complément de celle d'hier.
00:04:34 Les vraies frappes, c'était celle d'hier.
00:04:36 Une soixantaine de frappes menées par des chasseurs qui ont décollé des portes-avions, des chasseurs britanniques, des missiles de croisière.
00:04:43 Le but, c'était à la fois double. C'était lancer un avertissement aux houthis pour qu'ils arrêtent leurs actions d'entrave de la liberté de navigation
00:04:50 et également de tir sur les missiles, sur les bâtiments occidentaux.
00:04:54 Et puis, c'était aussi une manière de dégrader le système militaire houthi qui est très puissant.
00:04:58 Donc hier, ils ont dû rater un objectif.
00:05:00 Donc, ils ont décidé de faire une réattaque, une deuxième attaque aujourd'hui sur un objectif tactiquement important
00:05:05 qui a été annoncé comme étant un radar sur un terrain militaire dans la région de Sanaa, qui est la capitale du Yémen.
00:05:11 Et ça a été fait avec des missiles de croisière tirés par des stroyers carnés.
00:05:15 Donc, on a tous les éléments de cette attaque unique qui est le complément de celle d'hier.
00:05:19 Les houthis avaient promis de répliquer, d'ailleurs. Ce n'est pas le cas pour le moment.
00:05:23 À quoi peut-on s'attendre dans les prochaines heures ?
00:05:26 C'est vraiment la question la plus importante et la question qui va décéder de la suite.
00:05:31 Pour l'instant, il n'y a pas eu de riposte, de contre-représailles de la part des houthis,
00:05:35 aussi bien en ce qui concerne la liberté de navigation que des tirs de missiles.
00:05:39 Par contre, le porte-parole des houthis est intervenu sur Al-Zajira pour prononcer des menaces extrêmement sévères
00:05:45 en direction des Américains, des menaces qui s'adressent à l'ensemble des sites militaires américains de la région.
00:05:53 Ils sont très nombreux. Vous en avez au Qatar, vous en avez en Jordanie, vous en avez en Arabie Saoudite,
00:05:58 et puis vous avez surtout à Djibouti, qui est à 80 nautiques, c'est-à-dire 150 km du territoire des houthis,
00:06:05 sur lequel non seulement vous avez des Américains, mais également des Français.
00:06:08 Donc, la question des représailles est extrêmement sensible.
00:06:11 Elle est d'autant plus sensible qu'à la différence du Hezbollah,
00:06:14 cette milice très active qui opère sous les ordres de l'Iran, cette fois-ci, avec les houthis,
00:06:21 on a un nouvel acteur important dans la région, c'est l'Arabie Saoudite,
00:06:24 puisque l'Arabie Saoudite et les pays arabes de la région, d'ailleurs, ont été en guerre,
00:06:28 viennent de terminer une guerre, de conclure une guerre avec les houthis,
00:06:31 qui a duré pratiquement 8 ans, et un accord de paix extrêmement fragile.
00:06:34 Et donc, une opération militaire d'envergure au Yémen aurait des conséquences désastreuses sur la stabilité de la région.
00:06:42 Je le disais, la journée de demain marquera les 100 jours de la guerre entre Israël et les terroristes du Hamas.
00:06:48 Finalement, quel est le lien entre les terroristes du Hamas, entre les houthis ?
00:06:52 On voit que derrière, c'est l'Iran qui tire les ficelles.
00:06:56 Tout ça, c'est la main de l'Iran, la main de l'Iran qui utilise ce qu'on appelle des proxys,
00:07:01 des milices qui agissent aux ordres de l'Iran. Vous en avez deux principales.
00:07:06 Le Hezbollah, je l'ai évoqué, qui est au sud du Liban.
00:07:09 Et puis les houthis, qui est une milice très particulière, très puissante, très bien armée,
00:07:13 extrêmement déterminée, qui comporte plusieurs centaines de milliers d'hommes,
00:07:17 véritable armée, et qui dispose de milliers de missiles et de drones de tous types.
00:07:22 Un titre d'exemple, pendant les huit années de guerre, pratiquement huit années de guerre,
00:07:25 entre la coalition menée par l'Arabie saoudite et les houthis du Yémen,
00:07:28 il y a eu 1500 missiles balistiques et drones qui ont été tirés sur l'Arabie saoudite.
00:07:33 Vous voyez la capacité, le pouvoir de luisance de cette milice, de ce régime houthi,
00:07:38 qui est un véritable état à l'intérieur du Yémen.
00:07:41 Peut-être cette dernière question pour le moment, pas question pour la France
00:07:44 de s'allier aux Américains et aux Britanniques pour d'éventuelles frappes militaires ?
00:07:49 La position de la France est une position qui est clairement en retrait sur ce sujet,
00:07:54 pour des raisons qui sont des raisons à la fois de politique intérieure, je pense que c'est important,
00:07:58 mais également de vouloir conserver une volonté d'équilibre dans ce conflit.
00:08:04 Pour l'instant, on en est, je l'ai dit, on est dans des frappes de représailles,
00:08:08 on n'a pas eu de contre-frappes de la part des houthis,
00:08:10 donc il n'y a pas un nouveau conflit qui vient s'engager.
00:08:13 Les Américains n'ont pas besoin de nous militairement,
00:08:16 politiquement ils sont soutenus par les Britanniques,
00:08:18 il y a un certain nombre de pays qui les soutiennent du bout des lèvres.
00:08:20 Donc pour l'instant, on en est là, il faudra voir la position de la France,
00:08:24 si la situation se dégrade, si un embrassement,
00:08:27 et si un véritable conflit éclate entre les États-Unis et certains Occidentaux,
00:08:33 et là on verra ce que fera la France contre le régime des houthis,
00:08:35 qui je le rappelle est très puissant et déterminé.
00:08:38 Dernier point important, pour arrêter les houthis, il faut arrêter l'Iran,
00:08:41 et le président Biden a annoncé qu'il a eu un contact direct et efficace
00:08:45 avec les autorités iraniennes sur la question des houthis.
00:08:48 La seule façon d'arrêter les houthis, c'est d'empêcher l'Iran de leur donner des ordres,
00:08:52 de mener leurs actions de représailles contre les forces occidentales de la région.
00:08:56 Merci mon général, je vous propose de rester avec nous,
00:08:59 dans quelques instants nous ferons le bilan militaire des 100 jours
00:09:02 de la guerre entre Israël et les terroristes du Hamas.
00:09:05 Elliot Mamann, on voit que derrière tout cela, il y a une crainte d'embrasement du conflit,
00:09:11 entre Israël et le Hamas, aujourd'hui les houthis qui s'en mêlent,
00:09:16 est-ce qu'on peut s'attendre à un embrasement plus général ?
00:09:19 En tout cas, l'administration américaine rappelle que les houthis sont un groupe politique,
00:09:23 et non une ethnie, et donc à cet égard c'est véritablement une question stratégique,
00:09:27 et pas une question identitaire, lorsque les Américains font des frappes spécifiques sur les houthis,
00:09:32 qui par ailleurs, en plus de bloquer un point de passage important du commerce international,
00:09:37 avaient également attaqué des installations militaires américaines,
00:09:40 et des bateaux, des navires de guerre américains installés près d'Israël.
00:09:45 Ils avaient été attaqués directement par les houthis,
00:09:48 et pourtant ces navires sont extrêmement importants pour la défense israélienne,
00:09:52 car c'est un point où Israël a en effet besoin du soutien des Américains,
00:09:57 parce qu'un certain nombre de missiles, de véritables missiles,
00:10:00 pas uniquement les roquettes palestiniennes qui sont envoyées par les houthis depuis le Yémen sur Israël,
00:10:05 doivent être interceptées parfois en amont du dôme de fer,
00:10:07 qui n'est pas nécessairement capable de les prendre en charge.
00:10:10 Maintenant, ça dit tout de même juste une chose des vicissitudes de l'administration américaine actuelle,
00:10:14 parce que le tout s'opère alors que le secrétaire à la défense américain est inactif,
00:10:20 il est actuellement hospitalisé,
00:10:22 et alors même que la possibilité de ces contre-frappes avait été abordée par le président Biden,
00:10:30 le président ignorait l'hospitalisation du secrétaire à la défense américain.
00:10:37 Donc ça montre tout de même aussi dans quel état l'administration démocrate se porte actuellement,
00:10:43 et je trouve que c'est inquiétant au vu des enjeux internationaux auxquels on fait face.
00:10:46 Effectivement, en tout cas des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel Aviv ce soir,
00:10:52 et à partir de ce soir, et dans tout le pays, pour exiger la libération des otages.
00:10:56 Je vous le rappelle, encore plus de 130 dans les mains des terroristes du Hamas.
00:10:59 Un rassemblement de 24 heures, et qui s'est ouvert par un message vidéo du président français Emmanuel Macron.
00:11:06 Il appelle à reprendre encore et encore, je le cite, les négociations pour leur libération.
00:11:11 Regardez.
00:11:13 Cela fait 100 jours aujourd'hui, 100 jours.
00:11:17 Etan, Hezre, Sahar et Mia sont revenus parmi nous, mais nous pleurons la mort d'Elia, tué par ses ravisseurs à Gaza.
00:11:25 La nation française est déterminée à ce qu'Oade et Offer retrouvent leurs enfants libérés,
00:11:32 à ce qu'Orion soit libéré, à ce que tous les otages des attaques terroristes du 7 octobre dernier soient libérés.
00:11:40 La France n'abandonne pas ses enfants.
00:11:44 C'est pourquoi il faut reprendre encore et encore les négociations pour leur libération.
00:11:48 Ne rien céder, ne jamais abandonner, parce que nous n'acceptons et n'accepterons aucun sacrifice.
00:11:56 Alors, nous allons tout faire, et vous pouvez compter sur moi, pour les ramener tous à la maison.
00:12:04 Avec vous.
00:12:06 Nous allons revenir avec vous sur cette prise de parole d'Emmanuel Macron.
00:12:09 M. Sarkozy a laissé un message également ce soir, on l'écoute.
00:12:13 Je voudrais aujourd'hui, où nous marquons le troisième mois de la détention abominable de ces otages,
00:12:26 dire que toutes mes pensées vont vers eux, que tous mes espoirs vont vers eux.
00:12:33 Dire à leurs geôliers que ce qu'ils font, ce n'est jamais que de la barbarie.
00:12:40 Dire aux familles des otages qu'ils doivent continuer à parler, à protester, à crier, à hurler leur indignation.
00:12:49 Et dire à ces malheureux otages que nous nous sentons proches d'eux, solidaires d'eux,
00:12:56 qu'il faut garder l'espoir, parce qu'au fond du désespoir, si eux-mêmes perdent cet espoir, c'est fini.
00:13:04 Nous ne trouverons aucun repos, et les geôliers n'auront aucun répit,
00:13:10 tant que le dernier de ces malheureux innocents ne sera pas rentré à la maison auprès de sa famille.
00:13:18 Bonne année, et la bonne année, c'est le refus du silence.
00:13:23 Peut-être une réaction avant d'aller retrouver Thibault Marcheteau et Fabrice Helsner à Tel Aviv.
00:13:28 Georges Fenech, on voit une différence de ton entre le président Emmanuel Macron et l'ancien président Nicolas Sarkozy ce soir dans leurs messages.
00:13:36 Oui, c'est une différence de style, parce que le message c'est le même, c'est sur nos otages en fait, sur les otages.
00:13:42 Ils ne sont pas rentrés dans des considérations sur le conflit qui oppose toujours le Hamas et Israël.
00:13:49 Donc le message c'est les otages, et on le comprend tout à fait.
00:13:53 Maintenant c'est le centième jour, c'est une guerre qui va durer longtemps, c'est ce qu'avait annoncé Netanyahou.
00:13:58 Ça va durer malheureusement beaucoup plus longtemps.
00:14:01 Les Israéliens considèrent qu'ils ont déjà détruit les structures du Hamas dans le nord de Gaza, la bande nord.
00:14:07 Maintenant ils en sont au sud.
00:14:09 Ce n'est pas réglé encore pour autant.
00:14:11 Même dans le nord, il y a encore des tirs sporadiques,
00:14:14 il y a encore des terroristes du Hamas qui sont en capacité de riposter.
00:14:20 Et puis ensuite nous attendons de savoir qu'est-ce qui peut se passer,
00:14:27 parce que pour l'instant si vous voulez on ne voit toujours pas la lumière d'une négociation,
00:14:33 le moindre commencement avec qui, ils ne peuvent pas négocier avec le Hamas.
00:14:36 Mais en même temps le Hamas c'est un groupe terroriste qui est disqualifié à jamais
00:14:40 et qui sera détruit par les armées, par l'armée de Sade.
00:14:43 Donc on ne voit pas malheureusement aujourd'hui quelle serait la perspective
00:14:48 qui ne pourrait venir à mon avis que d'une initiative internationale
00:14:53 qui regrouperait évidemment tous les représentants à l'ONU,
00:14:57 notamment au Conseil de sécurité, pour arriver à trouver une solution durable.
00:15:02 Je vous pose la question dans un instant Eliott Maman,
00:15:04 mais je vous propose de retrouver Thibaut Marcheteau, Fabrice Elsner.
00:15:07 Ils étaient à Tel Aviv ce soir justement lors de ce rassemblement.
00:15:12 Demain cela fera 100 jours qu'Israël est rentré en guerre contre le Hamas.
00:15:16 Alors comme tous les jours de Shabbat, de nombreuses personnes ont décidé de se rejoindre
00:15:19 sur la place des otages.
00:15:21 Des milliers de personnes présentes ici pour penser à tous les otages
00:15:26 qui sont encore retenus dans la bande de Gaza.
00:15:27 Plus de 130 personnes encore aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.
00:15:31 Nous avons pu avec Fabrice Elsner parler avec plusieurs personnes présentes sur place.
00:15:35 Je vous propose de les écouter.
00:15:36 Je pense que c'est une situation qui est intolérable,
00:15:39 d'avoir aujourd'hui des femmes, des hommes, des enfants, des grands-pères, des grands-mères
00:15:45 qui sont, on ne sait pas où, retenus par le Hamas.
00:15:48 On ne sait pas dans quel état.
00:15:50 On doit être là, on doit tous être là.
00:15:51 Et on sera là tous les jours jusqu'à ce qu'ils sortent.
00:15:54 On est encore le 7 octobre.
00:15:56 On vit encore ça tous les jours.
00:15:57 C'est être avec eux et être eux.
00:16:00 On ne peut pas ressentir leur douleur, mais on est là et c'est notre douleur à nous également.
00:16:06 Le cabinet du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou notifie que les otages vont pouvoir bénéficier de médicaments.
00:16:12 Une avancée très importante pour le sort de ces otages qui sont encore aux mains du Hamas.
00:16:16 Même si des négociations sont en cours, on est encore loin d'un accord trouvé pour la libération de ces otages.
00:16:21 Le général Bruno Clermont est toujours avec nous, mon général.
00:16:25 Benyamin Netanyahou l'a assuré ce soir.
00:16:27 Personne n'arrêtera son pays dans la guerre engagée dans la bande de Gaza.
00:16:30 À 100 jours de conflit, peut-être un bilan militaire.
00:16:34 Qu'est-ce que l'on peut retenir à cette heure ?
00:16:37 On peut retenir que la détermination des Israéliens est totale.
00:16:42 Elle n'a pas varié depuis le 7 octobre.
00:16:45 La riposte des opérations militaires qui annoncent un certain nombre de résultats importants,
00:16:52 c'est évoqué par Georges Fenech.
00:16:53 Les Israéliens annoncent qu'ils contrôlent 60% de la bande de Gaza.
00:16:57 Ça ne veut pas dire qu'ils la contrôlent en totalité, puisqu'ils ont démanté les chaînes de commandement sur 60% du territoire.
00:17:03 Ils ont démanté une grande partie des infrastructures.
00:17:06 Ils ont annoncé qu'ils avaient détruit 700 sites de roquettes.
00:17:09 Vous savez, il reste toujours des roquettes qui sont tirées sur Israël.
00:17:12 Ils ne contrôlent pas tout le territoire.
00:17:14 Ils annoncent que le centre de gravité des opérations militaires est passé du nord de la bande de Gaza
00:17:18 vers le sud de la bande de Gaza, en particulier la région de Ramnounès et le poste de frontière de Rafah.
00:17:25 Mais tout ça va prendre encore beaucoup de temps.
00:17:28 Il va y avoir encore beaucoup de morts.
00:17:30 Il y a encore beaucoup de terroristes à éliminer pour que le Hamas se démantelait.
00:17:34 La situation humanitaire, malgré tout, a tendance à s'améliorer.
00:17:37 Ça a été évoqué.
00:17:39 Il y a des négociations avec le Qatar, des négociations qui vont permettre, par exemple,
00:17:43 que les otages puissent recevoir des médicaments.
00:17:46 Ça, ça a été fait en échange du fait qu'Israël va autoriser l'entrée de plus de médicaments
00:17:52 pour les Palestiniens à l'intérieur de Gaza.
00:17:54 Tout est l'objet d'une négociation, mais ce conflit va durer encore très longtemps.
00:17:58 Mais pour l'instant, ce qu'on peut dire, c'est que la détermination est intacte.
00:18:01 Le seul échec, finalement, c'est la libération des otages,
00:18:04 puisque pour les libérés, il n'y a que deux manières.
00:18:07 Les négociations, par les opérations militaires.
00:18:09 Par les opérations militaires, jusqu'à présent, il y a eu la libération d'un seul otage.
00:18:14 C'est là que ça pêche et c'est là qu'on comprend que la population israélienne est impatiente.
00:18:19 Effectivement, le sort des otages est plus inquiétant de jamais.
00:18:22 Emmanuel Macron l'entendait qui appelle à reprendre encore et encore les négociations pour leur libération.
00:18:27 C'était les mots du chef de l'État il y a quelques instants.
00:18:30 Quelle perspective, mon général, concernant le sort des otages ?
00:18:34 Il y a vraiment de l'engagé, le langage officiel,
00:18:38 mais qui est vraiment martelé par les autorités israéliennes,
00:18:41 qui est de dire "nous ne négocierons pas, nous libérerons les otages par la force,
00:18:45 nous ne referons pas l'erreur que nous avons faite, ou en tout cas la stratégie que nous avons faite".
00:18:49 Puis il y a la réalité, qui est que même si aujourd'hui les négociations sont arrêtées,
00:18:52 probablement en raison de l'élimination partiale du numéro 2 politique du Hamas,
00:18:58 qui est quand même un traumatisme violent pour le Hamas,
00:19:01 elles reprendront, elles seront obligées de reprendre,
00:19:04 mais il reste 136 otages entre les mains du Hamas,
00:19:07 ils peuvent en libérer 10, 20, 30, 50,
00:19:09 ils en garderont toujours une quantité importante jusqu'à la fin,
00:19:13 et donc cette question des otages va rester extrêmement difficile à gérer pour Israël,
00:19:17 et la pression de la population sera permanente,
00:19:19 mais la détermination, elle, n'a pas varié depuis le 7 octobre.
00:19:23 Merci beaucoup mon général, Bruno Clermont, consultant Défense pour Cégnes aux Elliot Mamman,
00:19:30 comment est-ce que vous lisez la prise de parole d'Emmanuel Macron,
00:19:33 le message envoyé par Emmanuel Macron ce soir, qui apporte son soutien aux Israéliens,
00:19:38 est-ce qu'au fond, comme on peut lire, un soutien aux Israéliens,
00:19:42 un soutien pour une demande de trêve,
00:19:45 est-ce une façon pour le chef de l'État de montrer en quelque sorte son opposition
00:19:50 à la poursuite de l'offensive dans la bande de Gaza ?
00:19:53 Oui, je pense que c'est surtout ça, d'ailleurs,
00:19:55 le cabinet de guerre israélien a été assez clair ces dernières semaines,
00:19:57 quant au fait qu'il souhaitait que les acteurs, tant internationaux que nationaux,
00:20:00 cessent de s'immiscer dans les négociations quant à la libération d'otages.
00:20:03 Il y a eu une polémique qui n'isait pas tout à fait son nom en Israël il y a une ou deux semaines,
00:20:07 parce qu'il s'est passé quelque chose d'un peu gênant,
00:20:09 on comprend évidemment que les familles d'otages sont dans une situation absolument effroyable,
00:20:13 il s'avère que certaines d'entre elles se sont elles-mêmes rendues à doigt
00:20:17 pour rencontrer des dirigeants du Hamas et chercher à s'impliquer un peu dans les négociations,
00:20:21 ce qui n'a pas du tout plu au cabinet de guerre israélien
00:20:24 qui n'a pas pu le dire exactement dans ces termes-là.
00:20:26 Maintenant, les choses avancent, c'est certain,
00:20:28 al-Tsaïd a plus ou moins réussi à localiser les divers otages dans les tunnels,
00:20:33 ils savent à peu près où ils sont, on sait que c'était la grande difficulté,
00:20:36 c'est pour ça d'ailleurs que l'offensive a pris du retard à un moment,
00:20:38 c'est parce que al-Tsaïd ne voulait pas du tout pénétrer dans les tunnels,
00:20:41 puisqu'il ne savait pas où étaient les otages et craignait de se retrouver nez à nez avec eux
00:20:45 et ne pas parvenir à les différencier nécessairement de prime abord avec des terroristes du Hamas.
00:20:50 À l'heure actuelle, ils savent à peu près où ils sont, dans quels tunnels ne pas entrer,
00:20:54 et ce qui est bien, c'est que ça veut dire qu'ils ont réussi précisément en souterrain
00:20:58 à monopoliser, à prendre possession de la plupart des rampes de lancement de missiles
00:21:02 haut de portée dont bénéficiait le Hamas.
00:21:04 Le général Clermont rappelait tout à l'heure que, en effet,
00:21:07 des roquettes sont toujours tirées depuis la bande de Gaza,
00:21:09 néanmoins ce sont des roquettes de mini portée, moins de 20 kilomètres,
00:21:13 et à l'heure actuelle, il n'y a presque plus aucun habitant qui ait conservé son domicile
00:21:19 de manière aussi proche avec la bande de Gaza, bien que, et c'est le signe que les choses avancent,
00:21:24 pour la première fois, certains habitants ont pu retrouver leur domicile
00:21:28 proche de la frontière sud Israël-Gaza il y a quelques jours,
00:21:32 parce que manifestement l'armée israélienne a considéré que la zone était suffisamment sécurisée.
00:21:37 En tout cas, on va revoir, Raphaël Stainville, les visages de nos trois concitoyens,
00:21:42 toujours pris en otage par les terroristes du Hamas,
00:21:45 Sophia Calderon, Oriane Hernandez et Oad Eyad Lomi.
00:21:49 Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné,
00:21:52 il était lui aujourd'hui en déplacement en Ukraine,
00:21:54 il a rencontré Volodymyr Zelensky.
00:21:56 Il a promis que l'Ukraine, je le cite, restera la priorité de la France.
00:22:01 Est-ce que c'est l'Ukraine aujourd'hui la priorité de la France,
00:22:04 on va voir les trois visages de nos concitoyens à l'antenne.
00:22:08 Ce qui est certain, c'est que le nouveau ministre des Affaires étrangères
00:22:12 a affirmé quelque chose qui était assez inaudible ces derniers temps,
00:22:17 en expliquant que l'Ukraine était la priorité de la France.
00:22:21 Depuis bientôt 100 jours, il semblait que la France était occupée au premier chef
00:22:28 par le sort de ses otages.
00:22:30 J'en veux pour preuve l'activiste de Sébastien Lecornu,
00:22:34 qui a plusieurs reprises s'est déplacé dans un certain nombre de pays,
00:22:39 en Israël, mais également en Égypte, au Qatar,
00:22:43 pour justement suivre au plus près les négociations.
00:22:47 Ça, c'était avant la première trêve et la première vague de libération
00:22:52 qu'on a pu connaître.
00:22:54 C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a une sorte de point mort,
00:22:56 on ne sait plus trop ce qui se passe.
00:22:58 Ça a été rappelé l'élimination de l'un des responsables du Hamas
00:23:03 et puis de responsables du Hezbollah, plus la volonté affichée de Netanyahou
00:23:08 d'aller poursuivre tous les commanditaires politiques et militaires du Hamas
00:23:14 ont jeté un frein aux négociations telles qu'elles avaient pu se dérouler
00:23:20 dans un premier temps.
00:23:22 Mais ce qui est certain, c'est que je ne sais pas si c'est une initiative
00:23:26 toute personnelle de Stéphane Séjourné ou si c'est missionné par Emmanuel Macron
00:23:32 qu'il ait allé en Ukraine réaffirmer cette priorité de la France.
00:23:38 Mais c'est vrai que c'est assez surprenant dans le contexte,
00:23:40 surtout alors même qu'on célèbre, c'est terrible de dire ça,
00:23:45 mais qu'on atteint ses 100 jours.
00:23:48 Je n'ai aucun doute là-dessus, parce que les affaires étrangères,
00:23:50 c'est le domaine réservé du chef de l'État.
00:23:53 Donc il a été missionné Stéphane Séjourné ?
00:23:55 Nécessairement missionné.
00:23:57 C'est étonnant, vous avez quand même deux messages qui sont assez contradictoires,
00:24:00 je trouve, surtout que le déplacement de Stéphane Séjourné en Ukraine,
00:24:05 qu'a-t-il dit sinon à affirmer une priorité, se piquer de mots,
00:24:10 mais sans engagement, sonnant et trébuchant,
00:24:14 pour manifester ce soutien de la France à l'Ukraine ?
00:24:18 Il ne peut pas y avoir deux politiques étrangères françaises.
00:24:22 Il y a un cul de ceci.
00:24:24 Oui, mais dans ce cas-là, il y a une diplomatie de la parole
00:24:26 qui n'est pas suivie des faits.
00:24:29 D'ailleurs, ça va faire 100 jours que la guerre entre Israël
00:24:32 et les terroristes du Hamas, Georges Fenech, a débuté.
00:24:35 40 de nos concitoyens ont péri le 7 octobre.
00:24:39 Il y a encore des otages, toujours pas de rassemblement
00:24:42 ou d'événement officiel organisé par le chef de l'État, par le gouvernement.
00:24:47 Vous l'attendez aujourd'hui ? Vous comprenez ?
00:24:50 Écoutez, je crois que les familles l'attendent, les Français aussi l'attendent.
00:24:57 Je pense que si ça tarde, c'est qu'on attend quand même l'évolution,
00:25:02 parce qu'il y a d'autres otages qui sont toujours retenus,
00:25:05 notamment français, et qu'il ne faut pas prendre le moindre risque pour leur sécurité.
00:25:10 Donc je pense que c'est une question de timing.
00:25:12 Il y aura évidemment un hommage qui sera rendu aux victimes, mais au bon moment.
00:25:16 Ça, je peux parfaitement le comprendre.
00:25:19 - Les 22h30, bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews.
00:25:23 Les 100 jours de guerre entre Israël et les terroristes du Hamas,
00:25:26 nous y reviendrons bien évidemment largement, notamment demain sur notre antenne.
00:25:30 Tout de suite, le point sur les toutes dernières informations.
00:25:33 Barbara Durand nous a rejoints. C'est à vous, Barbara.
00:25:36 - À la une de l'actualité ce samedi, Gabriel Attal au chevet de l'hôpital.
00:25:46 En visite au CHU de Dijon ce samedi,
00:25:49 le Premier ministre a promis 32 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour la santé.
00:25:55 À ses côtés, la nouvelle ministre de la Santé Catherine Vautrin.
00:25:58 Retour sur ce déplacement avec Goderic Bey.
00:26:01 - L'hôpital est à train de mourir.
00:26:03 Je ne sais pas si vous en avez conscience, mais l'hôpital est à train de mourir.
00:26:06 - Gabriel Attal s'est confronté aux soignants.
00:26:09 Pendant son déplacement, il a été interpellé sur l'état critique de l'hôpital.
00:26:13 Au CHU de Dijon, Catherine Vautrin et le Premier ministre ont visité les urgences pédiatriques,
00:26:18 les urgences adultes, puis la plateforme de régulation du SAMU.
00:26:21 Gabriel Attal a également annoncé une nouvelle aide financière.
00:26:24 - Nous allons continuer à investir massivement pour l'hôpital et plus largement pour notre système de santé.
00:26:30 Dans les 5 ans qui viennent, c'est 32 milliards d'euros supplémentaires qui seront investis pour notre système de santé.
00:26:36 Et sur l'hôpital, je vous le dis, le prochain budget que mon gouvernement aura à présenter
00:26:40 sera un budget historique pour l'hôpital public.
00:26:43 Le Premier ministre a aussi rappelé l'importance du système de santé français.
00:26:47 - Notre hôpital et nos soignants, c'est un trésor national.
00:26:51 On a une chance inouïe en France d'avoir un système de santé solidaire, un hôpital public,
00:26:57 des soignants qui se lèvent tous les matins.
00:26:59 Catherine Vautrin s'est également exprimée sur son nouveau ministère.
00:27:02 - L'engagement est extrêmement simple. Au service de tous les patients, de la naissance jusqu'à la fin de vie,
00:27:07 c'est cela ce que nous allons faire et c'était le sens de cette visite.
00:27:11 Ce déplacement à Dijon était le quatrième pour Gabrielle Attal depuis sa nomination.
00:27:15 Matignon a promis un déplacement par jour pour le Premier ministre.
00:27:19 - C'est une pénurie dont vous n'avez peut-être pas entendu parler, mais aujourd'hui en France,
00:27:25 3500 sortes de médicaments différents, leurs stocks sont au plus bas.
00:27:30 Pour faire face à ce manque, des pharmaciens ont choisi de fabriquer eux-mêmes les molécules
00:27:35 afin de les vendre. Une pharmacie en Dordogne procède ainsi depuis déjà dix ans.
00:27:42 Alors que ce dimanche marquera le centième jour de la guerre entre Israël et le Hamas,
00:27:46 à Tel Aviv, des dizaines de personnes se sont rassemblées ce soir pour manifester
00:27:51 leur mécontentement contre le gouvernement. Parmi ces personnes, des familles des otages.
00:27:56 132 personnes seraient toujours retenues aux mains du Hamas.
00:28:01 Ces familles appellent à un cessez-le-feu immédiat et ce, en vue de nouvelles libérations.
00:28:07 Enfin, malgré la crise au Proche-Orient, l'Ukraine reste la priorité de la France.
00:28:11 Déclaration de Stéphane Séjourné, le nouveau chef de la diplomatie française,
00:28:16 était ce samedi en déplacement à Kiev. Déplacement au cours duquel Stéphane Séjourné
00:28:21 est revenu sur la place de l'Ukraine au sein de l'Union européenne.
00:28:25 - Merci beaucoup Barbara. On vous retrouve à 23h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:28:30 L'actualité internationale marquée également, nous en parlions tout à l'heure dans le contexte
00:28:35 du conflit entre Israël et le Hamas. Un conflit qui se déplace au Yémen, puisque les Américains
00:28:40 ont ciblé une nouvelle fois les rebelles houthis après les frappes.
00:28:43 Des frappes dans la nuit de jeudi à vendredi, d'autres frappes ont eu lieu ce matin.
00:28:47 Une réponse aux attaques répétées des rebelles yéménites contre des navires commerciaux en Merouge.
00:28:51 Pour plus d'informations, nous allons retrouver notre correspondante à New York, Fanny Chauvin.
00:28:57 - Fanny, nous évoquions ces frappes tout à l'heure avec le général Bruno Clermont.
00:29:01 En tout cas, les Américains montrent leur détermination.
00:29:05 - Effectivement, Joe Biden maintient la pression.
00:29:11 Les Etats-Unis ont ciblé la nuit dernière un site de radar de la milice pro-iranienne.
00:29:17 Ces frappes, c'est une réponse aux attaques des houthis contre des navires en Merouge,
00:29:24 des navires commerciaux, mais aussi des navires de guerre.
00:29:28 Avec ces frappes américaines, le message de Washington est clair.
00:29:32 Quiconque veut profiter du contexte de la guerre à Gaza pour menacer l'équilibre de la région sera sanctionné.
00:29:39 Mais en retour de ces attaques, les houthis ont promis une réponse forte et efficace.
00:29:46 D'autant plus que d'après les spécialistes, ces attaques terrestres des Etats-Unis ne devraient pas affaiblir
00:29:53 les attaques maritimes des houthis.
00:29:57 Alors bien sûr, ces tensions en Merouge, elles attisent les flammes d'un conflit régionalisé en dehors d'Israël et de Gaza.
00:30:06 Pourtant, l'Iran et les Etats-Unis ne semblent pas en vouloir.
00:30:11 L'ONU a quant à elle demandé au parti une désescalade.
00:30:15 - Merci beaucoup Fanny pour toutes ces précisions.
00:30:18 Fanny Chauvin en direct de New York. Nous continuerons à suivre s'il y aura réplique ou non des houthis après ces nouvelles frappes américaines.
00:30:27 Je vous propose à présent que nous nous intéressions aux agriculteurs, les grands oubliés j'ai envie de dire.
00:30:34 Ceux qui nous nourrissent, ils ont un travail difficile, un travail noble.
00:30:37 Et pourtant, on a le sentiment qu'ils ne sont plus écoutés, soutenus, entendus.
00:30:41 Qu'il y a une certaine forme de mépris.
00:30:43 Alors si nous nous posons la question ce soir, c'est que chez nos voisins allemands, les agriculteurs expriment leur colère depuis lundi
00:30:50 contre les dernières décisions du gouvernement de Olaf Scholz.
00:30:53 Et une situation, on va le voir, qui a pris de l'ampleur dans tout le pays.
00:30:57 Les explications de Clotilde Payet.
00:30:59 - C'est un défilé de tracteurs qui afflue sur les grands axes du pays depuis lundi.
00:31:05 Des agriculteurs allemands qui manifestent leur colère après les dernières décisions gouvernementales.
00:31:10 Réduction des subventions, suppression de l'allègement sur le diesel agricole
00:31:14 ou encore la création de taxes sur les véhicules agricoles et forestiers.
00:31:18 Pour ces agriculteurs, c'est un nouveau coup dur pour leur activité.
00:31:22 - Nous avons absolument besoin d'une politique agricole qui s'engage pour des conditions équitables
00:31:28 pour les exploitations agricoles familiales en Allemagne.
00:31:32 Des besoins auxquels s'ajoute un ras-le-bol d'énormes administratives.
00:31:37 Ces règles sont de plus en plus nombreuses et nous en avons assez.
00:31:40 Nous voulons simplement faire notre travail et ne pas rester assis dans un bureau toute la journée à remplir divers papiers.
00:31:46 Dans une Allemagne menacée par la récession économique liée aux difficultés du secteur industriel,
00:31:51 plombées par les coûts de l'énergie, les mesures d'économie auxquelles est contraint le gouvernement passent mal,
00:31:56 pour le ministre de l'économie allemand, le gouvernement n'a pas d'autre choix.
00:32:00 - En raison de la pression sur les coûts, le gouvernement allemand a fait preuve de bonne volonté envers les agriculteurs.
00:32:07 Nous conserverons une partie essentielle des subventions en discussion actuellement.
00:32:11 Cependant, nous ne pouvons pas totalement nous en passer.
00:32:14 Nous avons été obligés d'économiser ponctuellement des milliards d'euros.
00:32:19 Le mouvement social à l'appel de l'Union des agriculteurs allemands paralyse le pays
00:32:24 et s'est généralisé autour et à l'intérieur des grandes villes allemandes.
00:32:28 - François Arnoux, c'est allié à Longève en Vendée, sera avec nous dans un instant.
00:32:33 On va parler avec lui de la situation des agriculteurs en France.
00:32:36 Mais peut-être cette interrogation, Eliott Mamad, c'est vrai qu'on a vu ces immenses manifestations en Allemagne.
00:32:43 Elles ont commencé lundi.
00:32:44 Ça a été, au fond, assez peu relayé dans les médias, en France en tout cas, ces derniers jours.
00:32:50 Comment est-ce que vous le comprenez ?
00:32:52 - Oui, je pense qu'il y a un désintérêt assez profond pour les questions agricoles de manière générale en France.
00:32:56 D'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a une décorrelation totale entre la population agricole au niveau européen
00:33:01 et le budget de l'Union européenne alloué aux questions agricoles,
00:33:04 puisque c'est 5% de la population de l'Union européenne et environ 30% du budget de l'Union européenne.
00:33:10 Donc, on voit à quel point c'est pourtant un enjeu majeur et on en parle très peu.
00:33:15 Je pense que ce qui est intéressant, c'est qu'en France, le milieu agricole est surtout victime de projections idéologiques totalement fantasmiques
00:33:21 que certains entretiennent à son égard.
00:33:23 Alors, évidemment, il y a une forme de mépris de classe parfois sur l'idée que ce sont des ploucs, etc.
00:33:28 Mais il y a aussi une forme d'incompétence totale en matière écologique, notamment, qui est affichée en fierté par certains.
00:33:35 Je pense évidemment à la question du glyphosate, dont certains journalistes, d'ailleurs, ont fait une question absolument primordiale
00:33:42 quant à l'interdiction du glyphosate, alors qu'il n'y a pas véritablement de consensus scientifique sur le sujet
00:33:46 et que les agriculteurs nous disent quand même que son emploi est absolument primordial.
00:33:50 Il y avait aussi eu l'interdiction des néonicotinoïdes, probatisés "tueurs d'abeilles" par certains idéologues,
00:33:57 alors même qu'ils sont vraisemblablement indispensables à la filière betteravière française.
00:34:03 Et ce qui est intéressant, c'est que donc en France, c'est surtout un problème idéologique
00:34:07 et malgré la culture du consensus qu'il y a en Allemagne, on voit bien qu'en l'occurrence,
00:34:12 ils ne sont pas parvenus à surmonter ce problème-là parce que les agriculteurs qui manifestent dans ces images
00:34:19 que vous diffusez réclament précisément, vous avez vu le feu d'ailleurs, le feu tricolore,
00:34:23 c'est précisément le nom de la coalition allemande, vu qu'il y a trois partis à la tête de l'Allemagne
00:34:27 et ils ont fait du feu tricolore leur symbole parce qu'ils demandent la démission de la coalition tricolore.
00:34:33 On voit que consensuellement ou idéologiquement, dans tous les cas, c'est une impasse.
00:34:37 On va retrouver, voulez-vous, Georges Fenech. Effectivement, parce que c'est vrai qu'ils sont tout le temps
00:34:42 vis-à-vis de l'OI, les agriculteurs, aujourd'hui.
00:34:44 Ça fait plusieurs décennies que notre agriculture est menacée, qu'elle recule petit à petit.
00:34:50 Nous étions la première agriculture en Europe, il faut le savoir, exportatrice, etc.
00:34:54 Aujourd'hui, on est à peu près à 50% simplement de notre propre consommation.
00:35:00 Il y a beaucoup d'entreprises familiales agricoles qui ont déjà disparu et qui continuent à disparaître.
00:35:05 Vous parlez des manifestations en Allemagne, mais aujourd'hui même, ces jours-ci en France, à Montauban,
00:35:10 notamment, il y a eu des rassemblements avec des tracteurs qui ont bloqué des autoroutes.
00:35:16 Il y a déjà des manifestations et ça n'est, à mon avis, que le début.
00:35:20 Parce que ces agriculteurs ne peuvent plus supporter ces impôts, cette eau trop chère,
00:35:26 ces règles et ces normes sur tout ce qui est phytosanitaire,
00:35:29 qui ne s'appliquent pas forcément aux autres pays, notamment tout ce qui arrive d'Ukraine,
00:35:35 toutes les céréales, parce qu'il y a un corridor qui aujourd'hui concurrence directement,
00:35:40 sans avoir les mêmes normes ni les mêmes charges.
00:35:43 Donc, on est dans une forme de concurrence déloyale.
00:35:45 Et ces agriculteurs, ils sont en train de tirer la sonnette d'alarme, encore une fois.
00:35:50 Mais encore une fois, ce n'est pas la première fois que ça se produit.
00:35:53 Mais là, c'est vrai que la PAC qui a quand même sauvé l'agriculture,
00:35:57 c'était 40% à un certain moment du budget européen, aujourd'hui c'est autour de 30%.
00:36:02 Il ne faudrait pas que ce soit la PAC qui tue maintenant cette agriculture.
00:36:06 François Arnoux, céréalie à Longevre, en Vendée, est en liaison avec nous.
00:36:10 Bonsoir, monsieur. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:36:13 L'agriculture française, est-ce qu'elle est en train de mourir aujourd'hui pour vous ?
00:36:17 Oui, bonsoir. Déjà, merci de nous donner la parole, parce qu'en fait,
00:36:21 il y a assez peu de médias qui nous donnent la parole.
00:36:23 Et je crois que les mieux placés pour parler de l'agriculture, c'est quand même nous.
00:36:26 Donc, merci.
00:36:27 Donc, par rapport au fait de savoir si l'agriculture est en danger, oui, elle est en danger.
00:36:31 Et comme disait Georges Fenech, il y a déjà longtemps qu'on le sent,
00:36:35 sauf que là, ça prend des proportions qui sont vraiment très, très rapides.
00:36:38 On nous impose de plus en plus de réglementations sur un temps très court.
00:36:43 C'est-à-dire qu'en fait, on veut une transition par exemple écologique, mais tout de suite, tout de suite.
00:36:47 Alors qu'il nous faut un pas de temps, il nous faut 5-10 ans pour mettre tout ça en place, pour s'adapter.
00:36:54 On nous demande vraiment trop de choses, avec une surtransposition administrative qui est conséquente.
00:37:00 Tous les jours, tous les jours, on passe du temps au bureau, vraiment beaucoup de temps,
00:37:04 parce qu'il y a des normes, il y a beaucoup de contraintes,
00:37:08 qui fait que pendant ce temps-là, le travail est délaissé parce qu'on ne peut pas fournir partout.
00:37:14 Et puis en même temps, c'est une question de survie tout simplement, survie psychologique, survie économique.
00:37:21 Et il faut donner de l'envie dans ce contexte-là aux jeunes de s'installer.
00:37:25 Mais je vous garantis que ce n'est pas facile.
00:37:27 On entendait finalement la difficulté que vous pouvez vivre au quotidien en tant qu'agriculteur.
00:37:33 Est-ce que vous vous sentez entendu ou pas aujourd'hui, ou vous avez le sentiment que vous êtes méprisé en France ?
00:37:39 Alors quand on écoute le président de la République, tout va bien.
00:37:43 Par contre, on est vraiment aux antipodes de ce qui se passe après au niveau de l'administration.
00:37:50 On peut se rejoindre sur les idées, c'est-à-dire que quand on lui explique la ligne de conduite,
00:37:56 la ligne directrice qu'on veut de notre politique agricole, on peut s'entendre.
00:37:59 Par contre, dès le lendemain, tout ce qui est pondu au niveau administratif,
00:38:03 ça ne correspond pas du tout à ce qui est souhaité par le président.
00:38:08 Et au niveau européen, vos invités l'ont dit, vos journalistes l'ont dit,
00:38:12 c'est qu'on est vraiment sur de l'idéologie qui ne correspond pas du tout à nos besoins de terrain.
00:38:17 Et puis on nous pond beaucoup d'interdictions, beaucoup de réglementations, mais il n'y a pas de solution en face.
00:38:23 On nous demande des résultats sur des indicateurs qui sont complètement déconnectés de la réalité,
00:38:29 aussi bien sur les indicateurs techniques, économiques et sociales.
00:38:33 Donc en fait, on est dans une impasse totale. Il y a du désespoir dans les campagnes, évidemment.
00:38:38 Et c'est une question de survie de notre agriculture aujourd'hui.
00:38:41 Raphaël Stainville, on entendait les agriculteurs aujourd'hui prendre sur leurs épaules le poids de la transition écologique.
00:38:48 Notamment, on entendait le raz-de-marée administratif qui pourrit le quotidien de ces agriculteurs.
00:38:53 Qui est-ce qui est en train de tuer aujourd'hui l'agriculture française ?
00:38:56 L'Europe a sa part de responsabilité ?
00:38:58 L'Europe, bien évidemment, a une immense part de responsabilité.
00:39:01 On l'a dit, l'inflation normative et le rythme auquel on impose, on soumet un certain nombre de réformes à marche forcée aux agriculteurs
00:39:12 font que c'est absolument impossible pour eux.
00:39:16 Ce qui est terrifiant, c'est qu'on leur en demande toujours plus, mais eux en ont toujours moins.
00:39:20 Il faut quand même rappeler que le salaire moyen aujourd'hui d'un agriculteur, c'est de l'ordre de 500 euros par mois.
00:39:25 Comment voulez-vous vivre avec ça ?
00:39:28 Cette agriculture, notamment française, qui a contribué à la fois à la grandeur de la France,
00:39:34 qui a bondé aux bénéfices de la balance commerciale de la France aujourd'hui.
00:39:39 On importe alors qu'on était exportateur pendant des décennies.
00:39:44 C'est ça qui est terrifiant.
00:39:46 On voit que le système est à bout de souffle, est en train de s'effondrer.
00:39:50 Et ce qui est vrai, c'est que vous l'avez rappelé en préambule,
00:39:55 c'est qu'il y a une sorte de silence, une conspiration du silence autour de ce mal-être de la paysannerie.
00:40:02 Et c'est vrai aussi du monde des pêcheurs.
00:40:06 Les mêmes normes s'imposent de manière brutale à notre agriculture et à la pêche française.
00:40:14 François Arnoux, avant de vous libérer cette question,
00:40:16 est-ce qu'en France, il se peut que les agriculteurs se révoltent comme en Allemagne,
00:40:21 avec les images que nous avons vues il y a un instant ?
00:40:25 Alors déjà, ça fait déjà plus de deux mois qu'en fait, avec les jeunes agriculteurs,
00:40:29 on a fait une opération sur le retournement des panneaux à l'entrée des communes
00:40:34 pour justement montrer notre décontentement.
00:40:36 Et puis l'idée de faire ça, c'était tout simplement de le faire dans le pacifisme
00:40:41 et aussi de montrer à chaque citoyen qu'on est comme beaucoup de corporations,
00:40:46 c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'on marche sur la tête et c'est vraiment une réalité.
00:40:50 Donc je pense que ça, c'est déjà le premier point.
00:40:53 On ne veut pas aller dans les manifestations qui dégénèrent et ainsi de suite.
00:40:59 Donc pour l'instant, on est comme ça, mais ça va de toute façon, je pense,
00:41:04 continuer sous la forme que prennent les pays européens.
00:41:07 D'ailleurs, il y a déjà plein de villes et de communes qui ont des manifestations.
00:41:12 Il y en a une à Toulouse, mardi prochain, il y en a eu une à Motoban aujourd'hui.
00:41:15 Donc on sent que ça commence à grouiller et ça va prendre sans doute,
00:41:18 emboîter le pas par rapport à l'Europe.
00:41:22 Ce que je voulais dire aussi, c'est qu'en fait, par rapport à cette transition écologique,
00:41:26 on nous demande ce qu'on veut, tout nous demander rapidement.
00:41:29 On est nous de toute façon conscients qu'il faut faire des efforts. On le fait.
00:41:33 On vous demande quoi très précisément pour les téléspectateurs qui nous regardent
00:41:36 quand on parle de transition écologique ? On vous demande quoi précisément ?
00:41:40 On nous demande de réduire, par exemple en ce qui me concerne les céréaliers,
00:41:44 on nous demande de réduire les produits phytosanitaires alors qu'on en a besoin.
00:41:47 C'est comme les médicaments pour vous, quand on a besoin, quand on a des maladies,
00:41:50 il faut se soigner. C'est pareil, on soigne nos plantes.
00:41:53 Et là, du jour au lendemain, on nous dit "tiens, tu n'auras plus le droit de les utiliser".
00:41:56 Donc c'est comme si on nous disait "tiens, ces médicaments, du jour au lendemain,
00:41:58 tu ne peux plus les utiliser". Comment on fait ? Tout simplement.
00:42:01 Et puis c'est tous les jours comme ça, il y a X normes qui sont conduites
00:42:04 de façon complètement idéologique, mais on ne se fracasse pas de l'incidence
00:42:08 sur la production, sur la quantité de produits.
00:42:10 Et ce qu'on voit de toute façon aujourd'hui, c'est factuel, c'est qu'on importe de plus en plus.
00:42:14 On l'a dit tout à l'heure, on était la première agriculture européenne.
00:42:17 Aujourd'hui, on est passé à la cinquième place au niveau mondial,
00:42:20 ce qui fait qu'on perd de la place, c'est factuel.
00:42:23 Et en fait, ce qu'il faut admettre, c'est que nous, on est pour évoluer.
00:42:28 Mais il faut admettre que la transition écologique, elle a un coût,
00:42:31 et que ce n'est pas à la France, à l'agriculteur tout seul de le supporter.
00:42:34 Il faut absolument que le consommateur accepte de payer cette demande sociétale
00:42:38 qui est en fait la sienne. Donc on ne peut pas faire reposer tout sur l'agriculture,
00:42:42 sur l'agriculteur, mais vraiment tous ensemble, qu'on aille peser
00:42:46 et qu'on paye tous sur cette transition écologique.
00:42:48 Et là, on y arrivera. Il ne faut pas opposer les uns et les autres.
00:42:52 Merci beaucoup François Arnoux, c'est Réalia Allongev en Charente-Mérity.
00:42:56 Merci à vous d'avoir accepté notre invitation ce soir, Vincent de la Morandière.
00:43:01 On a le sentiment que ce bon sens paysan, que nous aimions tant,
00:43:04 que nous connaissons tant, c'est vrai, en France,
00:43:06 s'oppose aujourd'hui à des normes administratives idéologiques, incompréhensibles.
00:43:12 Et on est dans une situation finalement très compliquée pour les agriculteurs.
00:43:16 À mon sens, ce que les paysans français et allemands décrivent,
00:43:20 c'est juste quelque chose de précurseur pour tous les acteurs de l'économie réelle.
00:43:24 En fait, il y a trois économies concrètement.
00:43:27 Il y a l'économie souterraine, la microéconomie, celle qui touche l'insécurité.
00:43:31 Il y a l'économie réelle de tous les acteurs, comme les agriculteurs,
00:43:34 comme les professions du tertiaire.
00:43:37 Et au-dessus, vous avez l'économie numérique,
00:43:39 avec l'ensemble des acteurs et des géants de l'économie numérique.
00:43:43 Et moi, ce que je constate, c'est qu'en fait, quand on est dans l'économie réelle,
00:43:48 on est complètement bloqué, en fait, entre cette espèce d'inflation administrative
00:43:55 et normative qui est donnée par l'État, qui est censé être un État-providence,
00:43:59 mais qui est beaucoup plus un État... Il y a presque une dictature administrative, en fait.
00:44:04 Il ne faut pas avoir peur de ce terme-là.
00:44:07 Et on est bloqué aussi, et je vais vous donner un exemple très concret,
00:44:10 par les géants de l'économie numérique qui viennent sans être taxés,
00:44:16 et je vais préciser ça, sans être taxés en France,
00:44:19 réduire les marges, augmenter les coûts, en fait,
00:44:23 de tous les acteurs, de toutes les professions numériques.
00:44:26 Par exemple, je vais vous donner un exemple,
00:44:28 je paye autant d'impôts sur le revenu à titre personnel
00:44:33 que je dépense tout service confondu chaque année
00:44:39 auprès du GAFAM, c'est-à-dire que ce soit pour le matériel informatique,
00:44:44 pour le stockage numérique, pour la communication,
00:44:49 pour tous ces éléments-là, je donne autant aux acteurs majeurs du GAFAM
00:44:53 qu'à l'État français au niveau de l'impôt sur le revenu.
00:44:57 - Mais sur la question de la réduction,
00:44:59 vous ne connaissez pas aussi le problème de la grande distribution des marges ?
00:45:04 - Et de la concentration, en fait, effectivement, de richesses...
00:45:07 - Vous avez de plus en plus de paysans, d'agriculteurs
00:45:10 qui se regroupent en coopérative et en vente directe pour éviter précisément...
00:45:14 - Faire des circuits plus courts. - Faire des circuits plus courts.
00:45:17 - Mais avec les Français et les consommateurs
00:45:19 qui finalement devront aussi accepter de payer des produits meilleurs,
00:45:23 des produits plus chers, la survie de nos agriculteurs aussi,
00:45:26 elle passe par là aujourd'hui.
00:45:28 - Oui, mais c'est un peu le paradoxe, c'est-à-dire qu'on essaye d'avoir
00:45:31 une agriculture qui propose des aliments toujours plus sains
00:45:36 et on importe toujours plus des produits
00:45:39 où les normes sanitaires, notamment, sont toujours plus basses.
00:45:44 Et donc, c'est là où il y a un paradoxe,
00:45:46 c'est que le consommateur, facialement, va vouloir des produits
00:45:53 les plus sains pour lui-même, et dans le même temps,
00:45:57 ce sera le même qui va consentir, parce que c'est beaucoup moins cher
00:46:01 et beaucoup plus accessible, de se nourrir avec de la merde, finalement.
00:46:05 - Mais pourquoi, justement, Georges Fenech,
00:46:07 l'Europe n'arrête pas de signer des traités de libre-échange
00:46:09 avec des pays sans aucune norme agricole, finalement ?
00:46:12 - Il faudrait que l'Europe défende l'Europe.
00:46:14 - Ben voilà.
00:46:15 - Déjà, vous allez voir que ça va être un des sujets majeurs
00:46:18 des prochaines élections européennes.
00:46:20 Il va y avoir, effectivement, une levée de bouclier
00:46:23 contre ces réglementations qui sont plus protectrices
00:46:28 pour ceux qui nous exportent leurs produits
00:46:30 que pour les agriculteurs français et européens.
00:46:33 Donc il va y avoir une guerre, une guerre économique
00:46:36 entre le monde agricole, européen, français et Bruxelles.
00:46:40 Ça, c'est évident.
00:46:42 - Allez, on va marquer une très courte pause dans la lune de l'actualité.
00:46:45 La question de la crise de la santé.
00:46:47 Gabriel Attal en déplacement aujourd'hui au CHU de Dijon,
00:46:51 accompagné de Catherine Vautrin, vous savez, la nouvelle ministre
00:46:54 de la Santé, du Travail et des Solidarités.
00:46:57 Encore une somme folle annoncée pour la santé.
00:46:59 Mais est-ce que c'est vraiment la solution ?
00:47:01 Ou en tout cas, avec quel cap ?
00:47:03 Je vous pose la question dans un instant.
00:47:05 On marque une très courte pause.
00:47:06 A tout de suite sur CNews.
00:47:07 De retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:47:13 Bienvenue.
00:47:14 Si vous nous rejoignez pour vous accompagner
00:47:16 pour décrypter l'actualité autour de ce plateau,
00:47:18 Elliot Mamann, Georges Fenech, Vincent de la Morandière
00:47:21 et Raphaël Stainville.
00:47:22 Dans un instant, nous allons revenir sur ce déplacement
00:47:24 aujourd'hui du Premier ministre et de la ministre de la Santé,
00:47:27 du Travail et des Solidarités au CHU de Dijon.
00:47:30 La crise de la santé, du secteur de la santé,
00:47:33 donc priorité du gouvernement.
00:47:35 Mais avant, le journal, il est 23h.
00:47:37 C'est avec vous, Barbara Durand.
00:47:39 En déplacement au CHU de Dijon, le Premier ministre
00:47:48 a répondu à la première polémique de son gouvernement.
00:47:52 Hier, la ministre de l'Éducation, Amélie Oudéa Castera,
00:47:55 a suscité le débat après avoir déclaré
00:47:58 qu'elle scolarisait ses enfants dans le privé
00:48:00 en raison de trop nombreuses absences des enseignants.
00:48:03 Dans le public, écoutez le Premier ministre.
00:48:06 C'est exprimé en transparence sur les choix
00:48:10 qui ont été les siens dans sa famille et sur sa vie.
00:48:14 Pour ce qui est de la question des absences non remplacées,
00:48:18 là je trouve aussi qu'il y a beaucoup d'hypocrisie
00:48:21 chez certains commentateurs ou chez certains politiques.
00:48:23 Il suffit d'échanger avec des Français,
00:48:25 avec des parents d'élèves, pour mesurer que cette question-là
00:48:29 est un enjeu important.
00:48:31 Est-ce que ça veut dire que c'est la faute
00:48:34 de nos enseignants, de nos équipes pédagogiques,
00:48:36 de nos chefs d'établissement ?
00:48:38 Évidemment que non.
00:48:39 Vous savez, moi, c'est un sujet,
00:48:40 quand j'ai été nommé au ministère de l'Éducation nationale
00:48:42 il y a six mois, que j'ai pris à bras le corps.
00:48:44 On se retrousse les manches sur ce sujet-là.
00:48:46 Une mosquée dégradée en pleine prière,
00:48:49 ça s'est passé près de Morlaix, dans le Finistère.
00:48:52 Ce matin, un individu a essayé de mettre le feu
00:48:55 à la porte de l'édifice de Saint-Martin-des-Champs
00:48:58 sur le réseau social X.
00:49:00 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, condamne
00:49:02 avec la plus grande fermeté cet acte
00:49:04 commis contre un lieu de culte,
00:49:06 affichant son soutien aux musulmans du Finistère.
00:49:08 Une enquête a été ouverte.
00:49:10 Enfin, à l'étranger, à Taïwan,
00:49:12 les électeurs saluent la vitalité de la démocratie.
00:49:15 Ce samedi, Lei Ching-teh, vice-président
00:49:18 du Parti démocrate progressiste,
00:49:20 a remporté l'élection présidentielle,
00:49:22 qualifiée par Pékin de "grave danger".
00:49:25 Le président élu promet lui de protéger l'île
00:49:28 des menaces de la Chine.
00:49:30 Merci beaucoup Barbara.
00:49:33 On vous retrouve tout à l'heure
00:49:35 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:49:37 L'actualité marquée ce soir par la prise de parole
00:49:40 de Rachida Dati.
00:49:41 Pour la première fois depuis sa nomination,
00:49:43 la nouvelle ministre de la Culture s'exprime ce soir,
00:49:46 vous voyez, dans les colonnes du Parisien.
00:49:48 Rachida Dati qui se dit déterminée
00:49:51 à convaincre un milieu surpris, voire hostile,
00:49:54 qui s'est dit toujours une femme de droite,
00:49:56 qui érige la lutte contre les inégalités,
00:49:58 contre les discriminations, contre l'arbitraire,
00:50:00 comme son principal combat.
00:50:01 On va peut-être revoir ce qu'elle déclare.
00:50:04 Elle revient sur sa nomination ce soir
00:50:06 dans les colonnes du Parisien.
00:50:08 On va le voir tout de suite à l'antenne.
00:50:10 "Ce qui est vrai, c'est que ma nomination s'est décidée
00:50:12 très rapidement et à la dernière minute",
00:50:15 dit-elle.
00:50:16 "Le pays est très fracturé.
00:50:18 La lutte contre les inégalités,
00:50:19 contre les discriminations,
00:50:20 contre l'arbitraire, contre le communautarisme,
00:50:22 cela a toujours été mon combat.
00:50:23 C'est le combat de ma vie.
00:50:25 Nous avons évidemment un problème d'intégration
00:50:27 qui ne sert à rien de nier,
00:50:28 y compris pour des enfants français
00:50:30 qui se sentent totalement exclus du pacte républicain."
00:50:33 Georges Fenech, voilà les premières réactions
00:50:36 de Rachida Dati après sa nomination.
00:50:38 On la rappelle, surprise finalement
00:50:41 dans ce gouvernement de Gabriel Attal.
00:50:43 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:50:45 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:50:47 Les premiers mots.
00:50:49 C'est une nomination.
00:50:51 Pourquoi cette réaction ?
00:50:52 Parce que je l'ai déjà dit sur ce plateau.
00:50:55 En plus, je le connais tellement bien, Rachida Dati.
00:50:57 J'ai tellement travaillé à ses côtés
00:51:00 du temps de Nicolas Sarkozy,
00:51:02 parce qu'il était moi-même parlementaire,
00:51:03 rapporteur de textes qu'elle avait soutenus.
00:51:05 Je pense aux peines planchées,
00:51:07 je pense à la rétention de sûreté, etc.
00:51:09 Et je suis mal à l'aise, je vous l'ai dit, franchement.
00:51:13 Je me déplace d'avoir, dans un gouvernement
00:51:15 où siègent ceux qui ont détricoté
00:51:18 complètement cette politique pénale, par exemple.
00:51:20 Mais elle le dit, je suis toujours de droite, ce soir.
00:51:22 Mais oui, mais bon, d'accord.
00:51:24 Mais vous savez, c'est quand même
00:51:26 un débauchage individuel.
00:51:28 C'est pas une ouverture programmatique
00:51:31 en accord avec l'opposition,
00:51:33 notamment les LR.
00:51:34 Ça, ça aurait eu de la gueule, si vous voulez.
00:51:36 Qu'il y ait effectivement un accord
00:51:38 de gouvernement sur des projets
00:51:42 bien déterminés.
00:51:43 Là, c'est quoi ?
00:51:45 C'est quelques individus,
00:51:46 c'est Catherine Vautrin, c'est Rachida Dati,
00:51:48 qui viennent gonfler la cohorte des anciens LR
00:51:51 qui sont passés de ce côté pour appliquer
00:51:53 non pas une politique voulue par les LR,
00:51:56 mais une politique voulue par les macronistes.
00:51:59 Emmanuel Macron et sa majorité.
00:52:01 Donc il ne faut pas tromper l'électorat.
00:52:04 La marge de Manon, là où elle aura
00:52:06 une forte sensibilité, effectivement,
00:52:08 c'est sur la culture populaire.
00:52:09 On peut lui faire confiance.
00:52:11 C'est vrai qu'elle a cette fibre,
00:52:12 qu'elle est elle-même issue
00:52:14 de la méritocratie républicaine.
00:52:16 Ça, c'est un plus pour la culture.
00:52:18 Mais au-delà de ça, ça ne va pas changer
00:52:20 la face, je dirais, de la politique française.
00:52:22 On a beaucoup parlé de cette stratégie
00:52:24 pour Rachida Dati, avec ce cap.
00:52:27 C'est la mairie de Paris.
00:52:29 Et elle le dit, d'ailleurs,
00:52:30 dans les colonnes du Parisien, ce soir.
00:52:32 Je suis élu de Paris et Paris reste pour moi un objectif.
00:52:34 Je reste maire du 7e arrondissement.
00:52:36 Je suis conseiller de Paris.
00:52:37 Pour moi, Paris, c'est un parfum, une idée,
00:52:39 un train patrimonial d'innovation,
00:52:41 de liberté, ce qui semble confirmer,
00:52:43 Raphaël Saint-Ville, finalement,
00:52:44 le cap aussi de Rachida Dati.
00:52:46 Elle le fait d'autant plus volontiers
00:52:48 que les maires d'arrondissement
00:52:50 de Paris, LR,
00:52:52 lui ont apporté son soutien.
00:52:54 Donc, ça ne fait que contribuer
00:52:57 à brouiller davantage encore les lignes
00:52:59 entre LR et la Macronie.
00:53:03 Parce que, à Paris,
00:53:06 tout semble très largement
00:53:08 entremêlé.
00:53:09 Ce qui est certain, c'est que cette nomination
00:53:11 de Rachida Dati, elle s'est vraiment décidée
00:53:13 pas dans les dernières minutes,
00:53:15 comme l'explique Rachida Dati
00:53:17 dans les colonnes du Parisien,
00:53:18 mais Emmanuel Macron a dépêché
00:53:20 dès mercredi soir un émissaire
00:53:23 pour tester Rachida Dati
00:53:25 avant de la voir jeudi matin.
00:53:27 Mais ça s'est fait dans les dernières heures.
00:53:29 Et c'est un coup qui porte
00:53:31 à la fois la marque d'Emmanuel Macron
00:53:33 et de Nicolas Sarkozy.
00:53:34 Et un coup qui a provoqué
00:53:36 beaucoup de réactions ces dernières heures.
00:53:38 Vincent de la Morandière, Rachida Dati
00:53:40 qui a réagi d'ailleurs à ces nombreuses réactions.
00:53:42 Les commentaires sur ma nomination,
00:53:44 "je m'en fiche", nous dit-elle,
00:53:46 même si j'y vois parfois aussi un mépris de classe.
00:53:48 J'ai même entendu "a-t-elle déjà lu un livre ?
00:53:51 J'attends désormais la prochaine question,
00:53:53 sait-elle lire ?"
00:53:54 Ce qui compte pour moi, c'est de diffuser
00:53:56 la culture dans tous les territoires,
00:53:58 auprès de tous les publics,
00:53:59 surtout auprès de ceux
00:54:00 qui en sont les plus éloignés.
00:54:02 Vincent de la Morandière.
00:54:03 Alors, en fait, là, je pense qu'il y a une intuition
00:54:05 qui est majeure et que moi, je trouve très positive
00:54:07 dans son interview, pour le coup,
00:54:09 avec laquelle je suis assez à l'aise.
00:54:11 C'est-à-dire qu'en fait, la finalité de la culture,
00:54:14 ça peut être justement de servir l'unité nationale,
00:54:17 de sortir d'un communitarisme.
00:54:19 Et c'est vrai que l'activité cinématographique,
00:54:22 musicale, théâtrale, culturelle, littéraire, etc.,
00:54:26 peut servir, à mon avis, à vivre ensemble
00:54:29 assez facilement.
00:54:30 Je suis assez marqué dans l'histoire, en fait,
00:54:32 par la controverse de Val Halloween,
00:54:34 où, dans les heures sombres de l'église,
00:54:38 où on s'est posé la question du sort des Indiens
00:54:43 et du continent amérindien,
00:54:45 c'est sur la question de l'art que ça a été tranché.
00:54:48 Et donc, c'est sûr que l'art peut servir
00:54:50 la culture et l'unité nationale.
00:54:52 Et si elle envisage ça dans cette optique-là,
00:54:55 je trouve ça positif.
00:54:57 - Pour Clore, peut-être, Georges Fenech,
00:55:00 la question de la lutte contre la radicalisation
00:55:03 et l'islamisme aussi à travers la culture,
00:55:06 objectif de Rachid Dajati,
00:55:07 elle en parle également ce soir,
00:55:09 le ministère de la Culture, effectivement.
00:55:11 Cela peut passer par ce ministère aussi,
00:55:14 la lutte contre la radicalisation et l'islamisme ?
00:55:16 - J'ai l'impression que ce ministère de la Culture
00:55:17 devient le centre de la vie politique française.
00:55:20 Je rappelle qu'il y a un ministre de l'Intérieur,
00:55:23 qui est lui-même ministre des Cultes,
00:55:25 qu'il y a une secrétaire d'État
00:55:26 qui s'appelle madame Sabrina Agrestiouache,
00:55:29 qui est chargée de la citoyenneté, précisément,
00:55:32 et qui est sous sa tutelle le CIPDR,
00:55:35 qui est le Centre Interministériel de Prévention
00:55:37 et de Lutte contre la Délinquance et la Radicalisation,
00:55:40 que vous avez donc des services qui sont là pour ça.
00:55:43 Si la culture peut apporter, effectivement,
00:55:45 une appétence, un goût pour une forme artistique,
00:55:49 qui rassemble, pourquoi pas ?
00:55:50 Mais ne faisons pas l'alpha et l'oméga, quand même,
00:55:52 le ministère de la Culture pourrait régler
00:55:54 tous les problèmes de notre pays.
00:55:55 - Concernant la trahison, et après je vous laisse tranquille,
00:55:58 je vous promets, Georges Fenech, la trahison des PLR,
00:56:01 elle dit "je n'ai jamais trahi mes convictions,
00:56:03 y compris au sein des LR, où je n'ai jamais hésité
00:56:06 à exprimer mes désaccords.
00:56:07 Quand j'ai rejoint Nicolas Sarkozy,
00:56:09 c'est pour son projet pour la France,
00:56:10 il m'a d'ailleurs encouragé à accepter cette nomination
00:56:12 au ministère de la Culture.
00:56:15 Le président de la République a été très clair
00:56:16 au Conseil des ministres,
00:56:17 il ne demande pas des comptes sur notre parcours
00:56:19 ni sur nos origines, mais des résultats
00:56:21 pour la France et les Français.
00:56:23 - Oui, ben écoutez, reprenez toutes ces déclarations antérieures,
00:56:27 pas être cruelles non plus,
00:56:29 où elle expliquait qu'effectivement,
00:56:31 la Macronie était composée de traites de gauche,
00:56:32 de droite, etc.
00:56:33 - On l'a vu, on l'a vu.
00:56:34 - Voilà, bon, non, moi je crois que l'électeur
00:56:36 a besoin de cohérence, il a besoin de respect
00:56:41 de la parole donnée quand on est élu par un parti politique,
00:56:46 qu'on a siégé dans ce parti,
00:56:47 qu'on était président du Conseil national,
00:56:49 donc tous les conseils nationaux,
00:56:51 on le doit à ce parti.
00:56:53 On ne peut pas comme ça, du jour au lendemain,
00:56:55 dire "je pars, je me fiche de ce que vous pouvez dire,
00:56:58 parce que généralement, c'est des allées simples,
00:57:00 sans retour".
00:57:02 Donc moi, je lui souhaite bon vent à titre personnel,
00:57:04 évidemment, parce que son parcours est méritoire,
00:57:07 mais je ne crois pas que cette démarche
00:57:09 soit une démarche qui va aller redonner confiance
00:57:12 aux oppositions et à l'électorat,
00:57:15 qui attend une fidélité, une colonne vertébrale,
00:57:17 un cap et à s'y tenir.
00:57:19 - Politiquement, le choix de Rachid Haddadi,
00:57:23 Eliott Mamann, effectivement,
00:57:25 c'est une trahison aussi envers les électeurs,
00:57:27 les électeurs de droite, DLR notamment.
00:57:29 - Alors, je n'en suis pas certain,
00:57:31 parce que je reconnais que sa nomination
00:57:33 m'inspire une joie mauvaise.
00:57:35 Ce sont les mines déconfites dans l'intégralité
00:57:37 du milieu artistique, dès lors qu'ils ont appris
00:57:39 qui héritait du ministère de la Culture,
00:57:42 qui, de mon point de vue, ne peuvent qu'être
00:57:44 tous les mêmes annonciateurs de quelque chose
00:57:46 de plus ou moins positif, même si je comprends
00:57:48 les réticences de Georges Fenech.
00:57:50 Et en réalité, c'est vrai que le ministère de la Culture,
00:57:52 on en a fait la discussion majeure,
00:57:54 le point central de ce remaniement
00:57:56 est assez secondaire, néanmoins, d'un point de vue
00:57:58 normatif, il a quand même une compétence
00:58:01 quant à la nomination dans des commissions
00:58:03 qui, ensuite, définissent les critères
00:58:05 pour donner des subventions dans les films, etc.
00:58:07 Donc, c'est quand même intéressant
00:58:09 et je pense qu'en tout cas,
00:58:11 Rachid Haddadi, d'un point de vue idéologique,
00:58:13 est de confiance, je lui fais parler
00:58:16 de plus de ma confiance que Rima Abdel-Malek.
00:58:18 - Je n'ai jamais très mes convictions,
00:58:20 Raphaël Stainville nous dit-elle,
00:58:22 Rachid Haddadi, ce soir, dans les colonnes du Parisien.
00:58:24 Qu'est-ce qu'on doit s'attendre, alors,
00:58:26 comme confrontation avec le monde de la culture,
00:58:28 notamment des artistes du spectacle vivant,
00:58:31 que l'on sait particulièrement à gauche ?
00:58:33 - Non, mais je pense que si on doit attendre
00:58:35 quelque chose de Rachid Haddadi
00:58:37 à la tête de ce ministère, c'est probablement
00:58:39 de faire en sorte que la culture
00:58:41 soit beaucoup moins parisienne
00:58:44 qu'elle ne peut l'être,
00:58:46 si elle veut rendre accessible la culture à tous.
00:58:49 C'est pas seulement aux classes populaires,
00:58:53 mais vraiment à l'ensemble des Français.
00:58:55 Aujourd'hui, on a vraiment l'impression
00:58:57 que Paris est le nombril du monde
00:58:59 et que tout se concentre dans la capitale.
00:59:02 Je pense que là, son énergie peut être mise à profit
00:59:07 pour faire en sorte que la culture,
00:59:09 en tant que telle, soit accessible à tous.
00:59:11 - Allez, je vous propose de parler de la santé,
00:59:14 à présent, avec ce déplacement de Gabriel Attal,
00:59:16 avec sa nouvelle ministre aujourd'hui au CHU de Dijon.
00:59:20 Mais avant, peut-être votre réaction,
00:59:22 puisque, on le sait, la nomination de Catherine Vautrin
00:59:25 au ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités
00:59:27 inquiète les associations LGBT.
00:59:30 Gabriel Attal s'est exprimé à ce sujet-là.
00:59:33 Il a défendu sa ministre et a assuré qu'il s'agissait,
00:59:36 je le cite, d'une femme d'ouverture,
00:59:37 on va le rappeler pour les téléspectateurs,
00:59:39 Catherine Vautrin, qui était opposée
00:59:41 au mariage pour tous au moment de la loi Taubira.
00:59:44 Écoutez, Gabriel Attal.
00:59:46 - Catherine Vautrin fait partie d'un gouvernement,
00:59:49 appartient à une majorité résolument engagée
00:59:53 contre les discriminations.
00:59:55 Une majorité qui a permis l'ouverture de l'APMA
00:59:57 aux couples de femmes.
00:59:59 Parfois, j'entends certains politiques
01:00:01 qui émettent des critiques, qui donnent des leçons,
01:00:04 alors que même quand ils étaient aux responsabilités,
01:00:06 qu'ils ont eu l'opportunité de le faire,
01:00:09 de donner ce droit nouveau,
01:00:10 des femmes qui vivent ensemble,
01:00:13 de pouvoir accéder à l'APMA, ne l'ont pas fait.
01:00:16 Et nous sommes un gouvernement qui va continuer à agir
01:00:18 contre les discriminations, contre l'homophobie
01:00:21 et en faveur des droits de tous.
01:00:23 Et si j'ai proposé au président de la République
01:00:25 la nomination de Catherine Vautrin,
01:00:27 c'est parce que je sais qu'elle partage cet objectif,
01:00:30 qu'elle partage ces combats.
01:00:33 C'est une femme d'ouverture.
01:00:35 Et je suis heureux et fier qu'elle fasse partie
01:00:37 de mon gouvernement.
01:00:38 - Un faux procès a fait le Stabil,
01:00:40 qui est fait à Catherine Vautrin
01:00:41 de la part de certaines associations,
01:00:42 notamment les associations LGBT, selon vous.
01:00:44 - Alors, plusieurs choses.
01:00:45 D'abord, j'aimerais revenir sur la dernière phrase
01:00:47 de Gabriel Attal.
01:00:49 Je pense qu'il faut arrêter avec cette fable
01:00:51 d'un Gabriel Attal qui propose des noms
01:00:53 à Emmanuel Macron.
01:00:55 "Ce gouvernement, dans son intégralité,
01:00:57 "porte la marque de la volonté d'Emmanuel Macron."
01:01:00 Après, moi, je trouve que ce qui est assez désagréable
01:01:03 dans ce passage, c'est qu'on a l'impression,
01:01:07 parce que Catherine Vautrin,
01:01:10 qu'on a présentée au moment de sa nomination
01:01:14 comme une conservatrice venue de la droite,
01:01:20 on voit qu'elle ressemble à un certain nombre
01:01:22 de personnages de la droite qui, finalement,
01:01:25 ont préféré, pour un poste, mais pas seulement,
01:01:29 mais en cas, qui ont très largement évolué
01:01:31 et qui ont un petit peu honte
01:01:34 des combats qu'ils ont pu mener.
01:01:35 À l'époque, c'était un million de personnes
01:01:37 qui étaient dans la rue,
01:01:38 et les un million de personnes qui étaient dans la rue
01:01:40 pour se battre contre le mariage pour tous
01:01:42 n'étaient pas homophobes.
01:01:43 Il y avait, dans les rangs de la manif pour tous,
01:01:46 un certain nombre d'associations homosexuelles,
01:01:49 d'homosexuels, qui, à titre personnel,
01:01:51 ou de manière plus large,
01:01:54 se battaient contre ce projet de loi
01:01:56 et les bouleversements anthropologiques
01:01:58 qu'ils induiraient.
01:02:01 Et donc, il n'y a pas à avoir de honte
01:02:03 à avoir pu battre le fer,
01:02:05 porter la contradiction à un gouvernement.
01:02:07 C'est le principe même de la démocratie.
01:02:10 Et ce que je n'ai pas aimé dans la séquence,
01:02:12 c'est que finalement, c'est Gabriel Attal
01:02:15 qui répond à sa place
01:02:18 et qui la force, qui la contraint finalement
01:02:21 à s'excuser de ce qu'elle avait pu être.
01:02:24 Oui, effectivement, puisqu'on a le droit un jour
01:02:26 de défendre un combat, d'avoir des positions,
01:02:28 et puis une fois que la loi passe, on accepte.
01:02:30 C'est aussi ça le principe d'une démocratie
01:02:33 et de notre pays, de façon de l'avoir en compte.
01:02:35 Oui, en fait, c'est un point-clé
01:02:36 de l'ensemble de la vie personnelle,
01:02:38 familiale, de la justice.
01:02:40 En fait, en matière judiciaire, par exemple,
01:02:42 on peut attendre d'un magistrat
01:02:44 qui l'aborde avec un dossier, avec un certain regard,
01:02:47 et qu'au fur et à mesure, en écoutant telle ou telle partie,
01:02:49 il change de point de vue.
01:02:50 Et en fait, la justice, comme la recherche de la vérité,
01:02:53 ça prend du temps, ça met un parcours.
01:02:56 Et moi, je suis très à l'aise avec une ministre
01:02:59 ou une personne qui devient secrétaire d'État
01:03:02 et qui a évolué dans les dix dernières années,
01:03:05 dans ses idées.
01:03:06 Ça veut dire aussi qu'elle est capable de s'adapter,
01:03:08 de changer, c'est nécessaire.
01:03:10 Et je ne vois pas pourquoi on vient
01:03:13 chercher des condamnations du passé,
01:03:16 de positions passées, etc.
01:03:18 Dans ce contexte-là, je trouve ça vraiment inutile.
01:03:21 Ça nuit au débat démocratique.
01:03:23 En tout cas, une prise de parole de Gabriel Attal
01:03:26 aujourd'hui au CHU de Dizon.
01:03:28 L'hôpital est en train de mourir.
01:03:30 Voilà les mots, cet après-midi,
01:03:32 d'une soignante au Premier ministre.
01:03:34 Alors, au menu de cette visite,
01:03:36 la visite des urgences pédiatriques,
01:03:38 les urgences adultes,
01:03:39 la plateforme de régulation du SAMU,
01:03:41 pénurie de soignants, urgences saturées,
01:03:43 déserts médicaux.
01:03:44 On le sait depuis des années,
01:03:46 c'est le ras-le-bol des médecins,
01:03:48 des infirmiers également.
01:03:50 Il faut investir massivement dans l'hôpital,
01:03:52 a affirmé Gabriel Attal.
01:03:53 Alors, il promet 32 milliards, encore.
01:03:56 32 milliards d'euros supplémentaires.
01:03:58 Mais la question que je vais vous poser dans un instant,
01:04:00 c'est pourquoi faire ?
01:04:01 Est-ce que ça sert à quelque chose ?
01:04:02 Ça fait des années et des années
01:04:04 que des sommes massives sont investies pour la santé.
01:04:06 On n'a pas le sentiment que ça change grand-chose.
01:04:09 On va revenir sur cette visite de Gabriel Attal
01:04:12 et de Catherine Vautrin avec Goderic Bey,
01:04:14 puis on en parle ensuite.
01:04:15 Gabriel Attal s'est confronté aux soignants.
01:04:23 Pendant son déplacement,
01:04:24 il a été interpellé sur l'état critique de l'hôpital.
01:04:27 Au CHU de Dijon,
01:04:28 Catherine Vautrin et le Premier ministre
01:04:30 ont visité les urgences pédiatriques,
01:04:32 les urgences adultes,
01:04:33 puis la plateforme de régulation du SAMU.
01:04:35 Gabriel Attal a également annoncé une nouvelle aide financière.
01:04:38 Nous allons continuer à investir massivement pour l'hôpital
01:04:42 et plus largement pour notre système de santé.
01:04:44 Dans les cinq ans qui viennent,
01:04:45 c'est 32 milliards d'euros supplémentaires
01:04:47 qui seront investis pour notre système de santé.
01:04:50 Et sur l'hôpital, je vous le dis,
01:04:51 le prochain budget que mon gouvernement aura à présenter
01:04:54 sera un budget historique pour l'hôpital public.
01:04:57 Le Premier ministre a aussi rappelé
01:04:59 l'importance du système de santé français.
01:05:01 Notre hôpital et nos soignants, c'est un trésor national.
01:05:05 On a une chance inouïe en France
01:05:08 d'avoir un système de santé solidaire,
01:05:10 un hôpital public,
01:05:11 des soignants qui se lèvent tous les matins.
01:05:13 Catherine Vautrin s'est également exprimée
01:05:15 sur son nouveau ministère.
01:05:16 L'engagement est extrêmement simple.
01:05:18 Au service de tous les patients,
01:05:19 de la naissance jusqu'à la fin de vie,
01:05:21 c'est cela ce que nous allons faire
01:05:23 et c'était le sens de cette visite.
01:05:25 Ce déplacement à Dijon était le quatrième
01:05:27 pour Gabriel Attal depuis sa nomination.
01:05:29 Matignon a promis un déplacement par jour
01:05:32 pour le Premier ministre.
01:05:34 32 milliards de plus, Georges Fenech.
01:05:36 On voit bien qu'on ne peut pas continuer comme ça.
01:05:38 Cela fait des années que des millions,
01:05:40 des milliards sont dépensés pour la santé
01:05:42 et on n'a pas le sentiment que ça évolue.
01:05:45 Alors est-ce qu'il faut avant tout
01:05:47 définir une stratégie finalement ?
01:05:49 Et si oui, laquelle ?
01:05:50 Ce qu'on dit effectivement pour l'hôpital,
01:05:52 on peut le répéter pour d'autres administrations.
01:05:54 Je pense à la justice, bien sûr.
01:05:55 Il ne faut pas que ce soit un tenneau de données.
01:05:57 Vous pouvez mettre tout l'argent que vous voulez.
01:05:59 Si vous n'êtes pas organisé rationnellement,
01:06:01 ça ne portera pas malheureusement ses fruits.
01:06:04 On a fait des erreurs avec l'hôpital.
01:06:06 On a fait des erreurs majeures.
01:06:08 Je pense à la question du numerus clausus par exemple.
01:06:11 Je pense aussi aux 35 heures.
01:06:12 Ça a été une catastrophe pour l'hôpital.
01:06:14 Et puis un problème organisationnel.
01:06:16 Quand vous savez que 40 % par exemple
01:06:18 d'un budget dans un hôpital
01:06:20 passe dans la purement administratif,
01:06:22 40 %, il ne faudrait pas commencer
01:06:24 par faire des économies dans ces hôpitaux-là.
01:06:26 La RSA n'a pas été aussi à beaucoup de critiques
01:06:28 sur les agences régionales de santé.
01:06:31 Il faut redonner du pouvoir aux médecins,
01:06:33 mieux organiser l'hôpital,
01:06:36 refaire vivre évidemment la médecine de ville.
01:06:38 Mais pour cela, il faut aussi attirer
01:06:41 les candidats et les étudiants en médecine.
01:06:44 On voit bien que l'acte médical est sous-payé,
01:06:47 en dessous de la moyenne européenne.
01:06:49 Les déserts médicaux, on n'y arrive pas.
01:06:52 Vous pouvez mettre 30 milliards,
01:06:54 ce qui évidemment sera toujours les bienvenus,
01:06:56 si vous ne repensez pas le fonctionnement même
01:06:58 de l'hôpital, de la médecine de ville,
01:07:00 des urgences, en les rationalisant,
01:07:02 en les rendant plus accessibles,
01:07:04 moins coûteux, si vous ne luttez pas
01:07:06 efficacement contre la fraude,
01:07:08 contre l'AME.
01:07:10 Par exemple, l'AME, on nous a promis
01:07:12 qu'il va y avoir un débat sur l'AME.
01:07:14 J'attends de voir.
01:07:15 Effectivement, ça pèse très lourd aussi
01:07:17 dans le budget de la santé.
01:07:18 C'est un problème qui est beaucoup plus général
01:07:20 que mettre de l'argent comme ça.
01:07:21 Pourquoi faire ?
01:07:22 Effectivement, on sent que l'un des nœuds,
01:07:24 entre autres, Elliot Mamman,
01:07:26 c'est quand même la question administrative,
01:07:28 une administration trop mammoude,
01:07:30 si je puis dire.
01:07:31 D'autant plus terrifiante que, en effet,
01:07:33 40% du personnel de l'APHP relève
01:07:35 du domaine administratif.
01:07:37 En même temps, les médecins,
01:07:38 lorsqu'ils nous parlent, disent qu'ils roulent
01:07:40 sous, précisément, des procédures administratives.
01:07:42 On aurait pu au moins espérer qu'avec
01:07:44 une administration surplombant
01:07:46 dans les hôpitaux publics, précisément,
01:07:48 les médecins étaient au moins épargnés
01:07:49 de ce genre de tâches.
01:07:50 Manifestement, ce n'est pas le cas.
01:07:51 Maintenant, sur la question de Catherine Vautrin,
01:07:53 il y a ces 32 milliards annoncés.
01:07:54 N'oublions pas que les prérogatives
01:07:56 du ministère de la Santé ne se limitent pas
01:07:58 uniquement à la gestion des hôpitaux,
01:08:00 mais écopent également des sujets bioéthiques.
01:08:04 À cet égard, c'est là qu'on voit
01:08:06 Georges Fenech rappeler tout à l'heure,
01:08:08 d'une certaine manière, l'inérence du message
01:08:10 général du gouvernement qu'on n'arrive pas
01:08:12 tout à fait à saisir parce qu'il semble
01:08:14 totalement hémiplégique.
01:08:15 Précisément, il y a un an, un an et demi,
01:08:17 le secrétariat général de l'Élysée a fait savoir
01:08:19 que s'il n'avait pas retenu publiquement,
01:08:21 que s'il n'avait pas retenu pour Matignon
01:08:23 le nom de Catherine Vautrin, c'était du fait
01:08:25 de son conservatisme et donc de ses convictions,
01:08:27 notamment sur les questions bioéthiques.
01:08:29 Maintenant, on la met à la santé,
01:08:30 où précisément elle est en charge des sujets bioéthiques.
01:08:32 Est-ce que c'est un message envoyé,
01:08:33 notamment sur la question de la fin de vie
01:08:35 par Emmanuel Macron ?
01:08:36 Non, je ne pense pas, parce qu'Emmanuel Macron
01:08:38 a rappelé que ses deux textes sur la fin de vie,
01:08:40 l'un sur les questions de soins palliatifs,
01:08:42 l'autre sur l'aide à mourir,
01:08:46 seraient maintenus à l'agenda parlementaire.
01:08:48 Et par ailleurs, on a bien vu que Catherine Vautrin
01:08:51 face à Gabriel Attal, enfin du moins de ses côtés,
01:08:54 si ce n'est acquiescer absolument de tous les mots
01:08:56 que prononçait Gabriel Attal concernant Catherine Vautrin,
01:08:59 elle ne pouvait pas, de son propre chef,
01:09:01 intervenir dans la situation, dans la conversation.
01:09:03 Donc non, je ne pense pas qu'il y ait un message idéologique
01:09:06 qui soit envoyé par le gouvernement de ce point de vue-là.
01:09:08 C'est juste, une fois encore, un gouvernement, en effet,
01:09:11 qui offre une lecture générale assez compliquée.
01:09:14 - Alors les projecteurs aujourd'hui sur le ministère de la Santé.
01:09:18 Hier, c'était sur l'éducation nationale,
01:09:21 avec cette polémique concernant la nouvelle
01:09:24 Premier ministre Amélie Oudea Castera.
01:09:27 - Ministre de l'Éducation, pas Premier ministre.
01:09:29 - Ministre de l'Éducation, je vous remercie.
01:09:31 Amélie Oudea Castera, on va en parler dans un instant.
01:09:33 Mais c'était intéressant ce que vous soulignez,
01:09:35 Raphaël Stainville, sur les propos de cette soignante
01:09:38 qui disait "l'hôpital est en train de mourir".
01:09:41 Et vous me faisiez signe qu'elle disait d'autres paroles avant.
01:09:45 Intéressant aussi à entendre.
01:09:46 - Oui, c'est vrai que la séquence, moi,
01:09:48 ce que je trouve presque le plus intéressant,
01:09:49 parce qu'au-delà de ces 32 milliards qui sont annoncés,
01:09:52 mais qui fonctionnent comme un chiffre quasiment incapacitant,
01:09:55 on se dit "waouh, c'est merveilleux, c'est génial,
01:09:57 tout d'un coup, une pluie d'argent va sauver l'hôpital".
01:10:01 Ce qui était le plus intéressant, c'était à la fois
01:10:03 les propos de cette infirmière qui disait que l'hôpital va mourir,
01:10:05 mais ce qui précédait surtout, où elle expliquait que
01:10:07 s'il y avait une embolie, notamment dans les urgences
01:10:09 et dans un certain nombre de services, c'est qu'un certain
01:10:11 nombre de personnes étaient accueillies, à commencer par
01:10:13 un certain nombre de clandestins, de sans-papiers,
01:10:15 et parce que la vocation de l'hôpital est d'accueillir tout le monde,
01:10:19 mais ces gens-là n'ont pas vocation à être en France.
01:10:22 Donc il y a une partie du problème qui préside toujours
01:10:27 à ces questions qui reviennent sempiternalement,
01:10:29 qui sont liées à l'immigration.
01:10:31 - Allez, on va parler de l'école.
01:10:33 À présent, le temps passe.
01:10:35 On va revenir sur cette polémique,
01:10:37 cette polémique qui vise la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
01:10:42 donc Amélie Ouédak-Astérat, pointée du doigt.
01:10:45 On peut le dire injustement, pour avoir livré un constat,
01:10:48 ses enfants sont scolarisés dans le privé.
01:10:51 Pourquoi ? Puisqu'elle a constaté des carences dans l'école publique.
01:10:54 Alors c'est un constat partagé par beaucoup.
01:10:57 Retour sur cette polémique avec la ministre de l'Éducation nationale,
01:11:02 et puis on va en parler ensuite.
01:11:05 - Moins de 24 heures après sa nomination,
01:11:09 elle répond à la polémique.
01:11:11 En déplacement dans un collège des Yvelines ce vendredi,
01:11:14 Amélie Ouédak-Astérat, nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
01:11:18 a été interrogée sur son choix de scolariser ses enfants
01:11:22 dans un établissement privé, mais également catholique et conservateur.
01:11:26 La ministre s'est défendue en épinglant l'enseignement public.
01:11:30 - Je vais vous raconter brièvement cette histoire,
01:11:34 celle de notre aîné, Vincent.
01:11:36 Vincent qui a commencé comme sa maman à l'école publique,
01:11:40 à l'école littrée.
01:11:42 Et puis la frustration de ses parents, mon mari et moi,
01:11:47 qui avons vu des paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées.
01:11:52 Et à un moment, on en a eu marre, comme des centaines de milliers de familles
01:11:56 qui à un moment ont fait un choix d'aller chercher une solution différente.
01:12:00 Et depuis, de manière continue, nous nous assurons que nos enfants
01:12:04 sont non seulement bien formés, avec de l'exigence dans la maîtrise
01:12:08 des savoirs fondamentaux, mais qui sont heureux.
01:12:11 - Côté syndicat, selon eux, la ministre soulève un problème
01:12:14 qui persiste dans l'éducation nationale depuis plusieurs années.
01:12:17 - Il faut bien dissocier la ministre, ou plutôt les différents ministres
01:12:21 qu'on a eus, avec la politique éducative qu'on a eue depuis 2017
01:12:26 dans son ensemble.
01:12:28 Donc il y a eu de meilleures choses avec Gabriel Attal, sur certains points,
01:12:32 mais la dégradation se poursuit.
01:12:35 La crise au niveau du recrutement, le climat d'insécurité qui est grandissant.
01:12:41 - L'objectif prioritaire du gouvernement reste d'optimiser
01:12:44 les remplacements de courte durée des enseignants,
01:12:47 afin de limiter les heures de cours perdues par les élèves.
01:12:50 - Amélie Oudea Castera, qui n'a pas tardé à s'excuser,
01:12:54 elle a dit regretter d'avoir plus blessé certains enseignants
01:12:58 de l'enseignement public, et elle a assuré qu'elle sera toujours
01:13:01 aux côtés de l'école publique et de ses professeurs.
01:13:04 Georges Fenech, est-ce qu'il était nécessaire que la nouvelle
01:13:07 ministre de l'éducation nationale s'excuse, selon vous ?
01:13:10 - Je vais peut-être vous surprendre, mais je suis quand même
01:13:13 un peu choqué par ce qu'elle a dit.
01:13:16 Qu'est-ce qu'elle nous dit au fond ? Elle va prendre le ministère
01:13:19 et nous explique que pour ses propres enfants, c'est quand même
01:13:22 l'école publique. Je suis pour le privé aussi, bien entendu.
01:13:25 Il faut défendre l'école privée, ce n'est pas le sujet.
01:13:28 Mais qu'est-ce qu'elle nous dit ? Elle, c'est le gouvernement
01:13:31 qui est en charge de faire vivre l'école publique.
01:13:34 Je constate qu'il manque des paquets d'heures, etc.,
01:13:37 donc moi je préfère finalement mettre mes enfants dans le privé.
01:13:40 Mais vous imaginez, dans l'oreille de ceux qui n'ont pas les moyens
01:13:43 de choisir ces écoles privées, de payer 2500 euros...
01:13:46 - Vous exagérez, Georges, parce que cette situation ne date pas d'hier.
01:13:51 Lorsqu'elle a fait le choix de mettre ses enfants dans le privé,
01:13:55 c'était probablement il y a déjà plusieurs années.
01:13:58 Elle parle de son aîné, donc c'était peut-être il y a 5, 6, 7, 10 ans.
01:14:01 - Je ne veux pas l'accabler, elle.
01:14:04 Je dis comment ressentent les Français, la très grande majorité
01:14:08 de Français qui ne peuvent pas forcément choisir l'établissement
01:14:12 pour leurs enfants. Ils prennent l'école publique.
01:14:15 Le ministre qui va être chargé questionne le dire.
01:14:18 Moi j'ai fait un autre choix parce que l'école publique, ça ne marche pas.
01:14:21 Mais ce n'est pas audible, ça.
01:14:23 - Ce n'est pas comme ça que se pose le débat.
01:14:26 Elle est interrogée, elle est sommée de se justifier
01:14:29 parce qu'elle scolarise ses enfants dans un établissement bien connu,
01:14:32 Stanislas, dont justement les journalistes de Minapart
01:14:35 rappelaient les enquêtes.
01:14:38 Donc elle a été sommée de se justifier sur le choix de cet établissement
01:14:42 plus que sur l'enseignement privé.
01:14:45 C'était ça, c'était une manière de la mettre dans l'embarras.
01:14:48 - Au minimum, il y a une maladresse qui a été commise.
01:14:51 - Non, mais moi je ne crois pas.
01:14:54 Je crois que des centaines de milliers de Français se sont reconnus.
01:14:57 - Oui, mais ils ne sont pas tous ministres d'éducation nationale.
01:15:00 Ils n'ont pas la responsabilité de la situation.
01:15:03 - Et par ailleurs, contrairement à l'image qui est un petit peu simplifiée
01:15:06 des établissements privés, il y a une vraie mixité sociale.
01:15:09 Il y a des bourses qui existent et un certain nombre de parents
01:15:12 qui abondent dans les frais de scolarité pour permettre justement
01:15:15 à des familles plus modestes de pouvoir scolariser les enfants.
01:15:18 Et c'est vrai également à Stanislas, cet établissement d'excellence.
01:15:21 Donc je pense qu'il y a une fausse image du privé qui est en train de s'installer.
01:15:24 - Alors ce qui est intéressant, Vincent Delamorandiel,
01:15:27 sur cette antenne cet après-midi, le représentant de la Fédération
01:15:30 des parents d'élèves de l'enseignement public finalement a reconnu
01:15:33 que la ministre de l'Éducation nationale posait un bon constat
01:15:36 et oui, il y a effectivement des failles.
01:15:39 Alors est-ce que finalement cette polémique, elle ne permet pas
01:15:42 de mettre réellement le doigt là où ça fait mal, c'est-à-dire
01:15:45 l'enseignement public aujourd'hui en France n'est plus à la hauteur ?
01:15:48 - Alors déjà en amont, il faut quand même s'étonner qu'il n'y ait pas
01:15:51 de respect de la vie privée et familiale d'une personne
01:15:54 parce que quels que soient les postes publics, on puisse avoir
01:15:57 le fait que toute la France débatte de l'endroit où ses enfants mineurs
01:16:00 sont scolarisés et moi ça me pose un problème en termes de respect
01:16:03 de la vie privée et familiale, ça c'est un premier point.
01:16:06 Deuxième point, cette ministre effectivement a souligné un problème,
01:16:09 elle n'est pas dans le déni d'une réalité, que symboliquement
01:16:12 on dise au titre de cette fonction publique
01:16:15 "elle accepte, c'est pas audible, elle montre un mauvais signal,
01:16:18 un mauvais symbole", je suis très mal à l'aise
01:16:21 parce qu'en fait un ministre est là pour montrer les problèmes
01:16:24 et pour montrer qu'il y a des failles.
01:16:27 - Et vous avez dit que vous avez été très déçu par la question
01:16:30 qu'en fait un ministre est là pour montrer les problèmes,
01:16:33 trouver des solutions, le fait qu'elle dénonce des problèmes
01:16:36 que ce soit à propos d'un choix personnel ou autre,
01:16:39 à mon avis ça ne me semble pas problématique en soi.
01:16:42 - Est-ce qu'on peut espérer un jour dans ce pays
01:16:45 avoir des politiques responsables de leurs politiques ?
01:16:48 Est-ce que c'est possible ça ? - Oui mais ce qui serait responsable
01:16:51 c'est de faire le constat. - Non mais genre ce qui serait responsable
01:16:54 c'est que... - Ah elle nous a fait le constat, madame la ministre
01:16:57 - Non mais la logique c'est que le ministre de l'éducation nationale
01:17:00 veuille pour l'école publique la même exigence que dans un certain nombre
01:17:03 d'établissements privés. - Alors jugeons aux actes.
01:17:06 - Les paroles c'est bien beau, les constats c'est bien beau.
01:17:09 - Stanislas, vous voyez, on en parlait, Stanislas c'est un établissement privé
01:17:13 mais qui est sous contrat d'une part, comme 96% je crois
01:17:16 des établissements privés, sous contrat avec l'Etat,
01:17:19 donc ça c'est un premier point, qui respecte la législation de l'Etat.
01:17:22 Quand il y a des problèmes qui se posent à Stanislas
01:17:25 comme ailleurs dans l'établissement privé, il y a une enquête administrative
01:17:28 ça a été relevé. - On ne remet pas en cause
01:17:31 l'école privée. - Aucune irresponsabilité.
01:17:34 - On veut une école publique de qualité.
01:17:37 Pourquoi nous n'avons pas une école publique de qualité ?
01:17:40 - Voilà, intéressons-nous, puisqu'on voit Gabriel Attal,
01:17:43 Georges Fenech, taper du poing sur la table depuis quelques mois,
01:17:46 afficher sa fermeté, faut-il encore qu'il y ait des professeurs,
01:17:51 qu'il y ait des syndicats qui ne se mettent pas en travers
01:17:54 de la route de la volonté du gouvernement ?
01:17:57 Est-ce qu'au fond, pointer du doigt la faiblesse de l'enseignement public
01:18:02 aujourd'hui, c'est pointer du doigt une idéologie qui gangrène
01:18:05 l'enseignement catholique, des syndicats ultra présents ?
01:18:08 - L'enseignement public. - L'enseignement public, pardonnez-moi.
01:18:11 Pardonnez-moi, merci de me rappeler.
01:18:13 Ça commence à être tard là, je trouve, Georges Fenech.
01:18:16 - Écoutez, à chaque rentrée scolaire, on a des problèmes.
01:18:21 - Remarquez, on va même maintenant faire du job dating, c'est ça ?
01:18:24 - Exactement. - On recrute comme ça, à dernier moment,
01:18:26 des enseignants, alors que les enseignants, ça se forme,
01:18:29 ça se respecte, ça se paye, on respecte aussi son autorité.
01:18:34 S'il y a eu ce délabrement de l'école publique,
01:18:37 ce n'est pas le fruit du hasard, c'est le fruit d'un renoncement.
01:18:40 Renoncement à faire respecter l'autorité de l'enseignant,
01:18:43 renoncement à donner à l'enseignant une juste rétribution.
01:18:47 Vous savez qu'ils sont, encore une fois, en dessous de la moyenne
01:18:50 européenne à l'enseignant aujourd'hui.
01:18:52 Ce n'est plus ce que ça pouvait être il y a quelques décennies.
01:18:55 Donc le résultat aujourd'hui, c'est qu'on ne recrute pas suffisamment,
01:18:59 parce qu'il n'y a plus de candidats, on le comprend,
01:19:02 et qu'il faut revoir entièrement à nouveau cette politique éducative.
01:19:07 Et puis d'ailleurs, l'actuel Premier ministre,
01:19:10 quand il était ministre de l'Éducation nationale,
01:19:12 il avait tiré une sonnette d'alarme en disant
01:19:14 où est le niveau aujourd'hui, où on en est du niveau.
01:19:17 Donc il n'y a pas une remise en cause à avoir de tout ce qu'on a voulu
01:19:21 comme réforme d'acquisition de l'écriture.
01:19:24 On voit bien l'échec aujourd'hui dans les classements bizarres, etc.
01:19:28 Et en mathématiques notamment.
01:19:30 Donc moi, je pense que j'attends moi d'aujourd'hui
01:19:33 ministre de l'Éducation nationale, j'attends qu'elle fasse évoluer
01:19:36 les choses, qu'elle fasse le constat.
01:19:38 C'est déjà bien, mais on ne lui demande pas simplement le constat.
01:19:41 Maintenant, il faut passer aux actes.
01:19:43 - Vous avez finalement lutté aussi contre cette idéologie de l'égalitarisme.
01:19:47 On en parlait, on l'évoquait, Eliott Mamann, il y a un instant,
01:19:50 qui finalement gangrène aussi l'enseignement public.
01:19:53 - Oui, c'est certain. Il faut absolument faire sortir l'idéologie de l'école.
01:19:56 En réalité, Amélie O'Dea Castellar s'inscrit dans la continuité de Gabriel Attal
01:20:03 puisqu'elle emploie le même terme que celui qui avait guidé
01:20:06 l'engagement de Gabriel Attal au ministère de l'Éducation nationale
01:20:09 en évoquant une école de la transmission.
01:20:11 C'est en effet le rôle de l'école, transmettre des savoirs.
01:20:14 Et précisément, on parlait de la question idéologique.
01:20:17 Il est temps que les enseignants enseignent, qu'ils instruisent
01:20:19 et donc qu'ils éduquent à une forme de tolérance
01:20:23 totalement biaisée d'un point de vue politique.
01:20:25 Par ailleurs, sur la question de l'entrée tenitruante
01:20:29 de la ministre à l'Éducation nationale,
01:20:32 moi, je considère que c'est une position intéressante
01:20:35 à partir du moment où elle prendra en effet acte de ce qu'elle a dit.
01:20:38 Le constat qu'elle fait, je le partage.
01:20:40 Et la direction qu'elle semble dessiner, je la partage également.
01:20:42 Donc tout ce qu'il faut espérer, c'est qu'elle poursuive en effet
01:20:44 ce qu'a fait Gabriel Attal jusqu'ici
01:20:46 et non qu'elle revienne dans l'héritage de Pape Ndiaye.
01:20:48 Ce qui montre une fois encore la cohérence générale
01:20:50 du macronisme tout à fait inexistante.
01:20:54 Et simplement, un dernier point sur cette question-là
01:20:57 et sur la question en effet de la vie privée, je suis entièrement d'accord.
01:21:00 Il serait temps de cesser à faire une espèce de police de la célébrité
01:21:03 pour s'assurer que les hommes politiques,
01:21:06 que les responsables politiques soient absolument exemplaires
01:21:10 dans leur intimité.
01:21:12 Il faut qu'il le soit. Pardon ?
01:21:13 Dans leur intimité, je ne sais pas.
01:21:14 Un ministre des gouvernements, il doit être exemplaire.
01:21:17 Moi, ce qui m'importe...
01:21:18 Le domaine de sa vie privée est très restreint.
01:21:21 Les petits-enfants mineurs, à mon avis, c'est un bastion qu'il faut protéger.
01:21:25 Ce qui m'importe, c'est sûr que...
01:21:26 Il faut le protéger, mais c'est très restreint pour un homme public aujourd'hui.
01:21:29 Jusqu'au chef de l'État, voyez-vous.
01:21:31 On demande à connaître sa santé, on demande à connaître son patrimoine.
01:21:34 Vous avez la haute autorité à la transparence de la vie publique.
01:21:37 Aujourd'hui, ça n'est plus comme autrefois.
01:21:39 Aujourd'hui, le domaine de la vie privée d'un ministre se réduit comme peau de chagrin.
01:21:44 Et moi, je suis favorable, effectivement, à l'idée
01:21:47 qu'un ministre d'un gouvernement de la France doit être exemplaire.
01:21:52 Voilà. C'est comme ça. Voilà.
01:21:54 Alors, Rachid Haddadi a réagi, effectivement, à cette polémique
01:21:57 visant à Amélie Oudéa Castaner.
01:21:59 On va le voir. Je suis une fille d'ouvrier.
01:22:01 J'ai fait ma scolarité dans un établissement privé catholique.
01:22:03 Je ne vais pas aujourd'hui juger la vie privée de la famille d'Amélie Oudéa Castaner.
01:22:07 Rétonds juger le choix des parents d'élèves.
01:22:09 Laissons-la liberté à chacun.
01:22:11 Est-ce qu'elle n'est pas avant tout, effectivement, parent d'élèves
01:22:14 avant d'être ministre Amélie Oudéa Castaner ?
01:22:17 Précisément, ce qui m'importe, c'est qu'un ministre applique politiquement ce qu'il promet.
01:22:22 Ensuite, qu'il fasse autre chose dans sa vie privée, à la limite, ça le concerne.
01:22:26 D'autant qu'en l'occurrence, ce qu'Amélie Oudéa Castaner nous dit,
01:22:30 c'est qu'elle va ramener le niveau de l'école publique à celui d'école privée.
01:22:33 A partir de ce moment-là, si d'un point de vue personnel,
01:22:35 elle a envie de conserver ses enfants dans des écoles privées,
01:22:38 ce qui est d'un point de vue pécunier, assurément, est délétère pour elle,
01:22:41 finalement, elle en est tout à fait libre.
01:22:44 Ce qui est intéressant, c'est quand même le miroir qu'on peut faire
01:22:46 entre le parcours que se décrit, en tout cas, que se donne Rachida Dati
01:22:51 par rapport à la nomination d'Amélie Oudéa Castaner,
01:22:55 parce que Rachida Dati, notamment dans son discours d'investiture
01:22:59 mercredi au ministère de la Culture, a dit que son éducation culturelle
01:23:03 s'était surtout faite de manière autodidacte, et que de ce point de vue,
01:23:06 les institutions de l'éducation nationale, notamment, n'avaient pas véritablement aidé.
01:23:09 C'est intéressant, je trouve, que ces deux nominations interviennent au même moment,
01:23:13 parce que, précisément, il y a un échec de la transmission des savoirs
01:23:16 à l'éducation nationale, et Rachida Dati nous dit d'ailleurs
01:23:19 que si elle n'avait pas eu les moyens, de son côté, à titre personnel,
01:23:22 de s'éduquer, de s'élever grâce à la culture, elle n'en serait pas où elle est aujourd'hui.
01:23:26 Donc peut-être qu'il faudrait parvenir à réunir ces deux projets.
01:23:29 - Georges Fenech, vous avez donc écrit "L'Ensauvagement de la France"
01:23:32 aux éditions du Rocher. On va avoir besoin de vos éclairages,
01:23:36 puisque nous allons nous intéresser à présent à la question de la hausse
01:23:39 de la violence, de la délinquance, dans nos petites et moyennes communes.
01:23:43 Alors, on ne parle pas ici d'incivilité, mais de faits graves.
01:23:46 Exemple, à Pamier, en Ariège, un home-jacking qui a tourné au drame,
01:23:51 un home-jacking, ça désigne un vol incommis au sein d'un domicile,
01:23:55 en présence des habitants. Et donc, un homme de 92 ans est décédé,
01:23:59 une enquête est en cours. Les faits ont eu lieu dans la nuit de lundi à mardi.
01:24:04 Les détails avec Audrey Bertheau.
01:24:06 - Il était entre la vie et la mort. Il a finalement succombé à ses blessures.
01:24:11 Dans la nuit de lundi à mardi, un nonagénaire s'est retrouvé
01:24:15 nez à nez avec deux cambrioleurs. Les malfaiteurs l'ont alors roué de coups
01:24:20 avant d'ouvrir son coffre-fort et de prendre la fuite à bord du véhicule du retraité.
01:24:25 Selon un expert en sécurité, les personnes âgées sont malheureusement des cibles faciles.
01:24:30 - Ce monsieur avait sûrement été repéré, le pauvre, pour quelqu'un peut-être d'aisé
01:24:36 et seul à un âge très avancé. Donc, c'était une cible facile.
01:24:41 - Les home-jackings se succèdent depuis plusieurs semaines,
01:24:44 un phénomène de plus en plus fréquent, mais surtout violent, selon ce spécialiste.
01:24:48 - Ce home-jacking-là, sur ce monsieur de cet âge, prouve que tout peut arriver partout,
01:24:56 que ce soit en province, que ce soit dans une grande ville, que ce soit au plus profond de la France
01:25:02 et qu'il n'y a aucune limite quant à la violence dans le mode opératoire pour commettre ce home-jacking.
01:25:11 - À ce jour, les suspects sont toujours en fuite.
01:25:13 Une enquête a été ouverte pour vols précédés accompagnés ou suivis de violences dans un lieu d'habitation et en réunion.
01:25:20 Les investigations ont été confiées au commissariat de Pamier et à la police judiciaire de Toulouse.
01:25:25 - Georges Fenech, il y a 20, 30 ans, à Pamier, quand vous sortiez de chez vous,
01:25:30 il n'était pas forcément nécessaire de fermer la porte de votre habitation.
01:25:35 Aujourd'hui, on le voit là, avec la mort de cet homme de 92 ans après un home-jacking,
01:25:41 on a le sentiment aujourd'hui qu'on a oublié soit la sécurité de ces villes moyennes, de ces petites villes,
01:25:48 ou alors qu'on n'a pas su mettre un rempart, les protéger justement.
01:25:52 C'est cela, l'enseauvagement de la France, que vous décrivez dans votre livre.
01:25:55 - Oui, mais Olivier, je vais vous donner un scoop. Absence de réponse pénale.
01:26:00 - Oui. - Non, ça n'a pas l'air de vous surprendre.
01:26:03 - Ah si, si, mais si, mais ce qui est malheureux, c'est qu'on en parle.
01:26:05 - Donc on est en train de payer les factures idéologiques, celles-là, vraiment idéologiques,
01:26:10 c'est-à-dire on oublie la prison, on excuse, on ne condamne plus,
01:26:15 on accompagne au contraire le délinquant, on le soutient, on le comprend.
01:26:20 Il a des excuses, des péchés coloniaux à se faire pardonner,
01:26:25 il y a des discriminations sociales, économiques, donc il faut le comprendre, il faut l'excuser.
01:26:29 Et nous avons donc cette doctrine dite de la défense sociale nouvelle
01:26:32 qui a essémé depuis maintenant quelques décennies.
01:26:35 Aujourd'hui, on en paye les conséquences.
01:26:38 À partir du moment où un multirécidiviste sait qu'il ne risque rien ou pas grand-chose,
01:26:42 il continuera et il se livrera.
01:26:44 Et d'ailleurs, tous les chiffres de la délinquance, vous avez vu qui sont tombés,
01:26:47 montrent une explosion de la violence, des homicides, des tentatives d'homicide.
01:26:51 Il y a, je crois, à peu près 1 000 cambriolages par jour, maintenant des home-jacking.
01:26:55 On a toute forme de violence.
01:26:56 Les délinquants ne craignent ni la police ni la justice,
01:26:59 puisque quand il y a une sanction prononcée, elle ne sera pas ou peut ou prou exécutée,
01:27:04 parce qu'il n'y a pas de place de prison.
01:27:05 Et c'est pour ça que je vous disais tout à l'heure que j'ai du mal à voir cette image
01:27:09 entre ce qui avait été fait à une certaine époque et qui donnait des résultats,
01:27:13 notamment les peines planchers, il y avait à peu près 30 % qui étaient prononcées,
01:27:17 et c'était très dissuasif vis-à-vis des récidivistes,
01:27:19 et qu'on voit dans le même gouvernement l'ancien ministre qui l'avait fait
01:27:22 et le nouveau ministre qui a défait.
01:27:24 C'est pour ça que je dis qu'il y a un problème de compérence.
01:27:26 Moi, je le vis mal parce que je l'ai vécu, de l'intérieur, si vous voulez.
01:27:30 Donc, on est en train de payer les conséquences d'un aveuglement idéologique
01:27:34 qui a aussi contaminé une partie de la droite, il faut bien le dire,
01:27:37 qui n'est pas revenue sur certaines décisions qui avaient été prises.
01:27:41 Et on a une France aujourd'hui où aucun point du territoire n'est plus préservé
01:27:48 des crimes absolument abominables, comme celui-ci,
01:27:51 s'attaquer à une personne âgée de 92 ans à son domicile.
01:27:54 L'avocat pénaliste Vincent Lamorandière souhaitait vous répondre.
01:27:57 Je vous voyais finalement montrer un désaccord avec Georges Fenech
01:28:02 sur deux ou trois points.
01:28:04 C'est effectivement le laxisme aujourd'hui, le laxisme de la justice.
01:28:08 Alors, pour parler d'absence de réponse pénale, c'est pas vrai, c'est simplement pas vrai.
01:28:13 Georges Fenech est un ancien magistrat lui-même.
01:28:18 Je m'étonne qu'il s'inquiète du pouvoir d'individualisation de la peine
01:28:23 qui est laissée aux magistrats aujourd'hui, ça c'est un premier point.
01:28:26 Pour des faits de home-jacking...
01:28:28 J'ai dit ça, moi ?
01:28:29 Oui, effectivement, quand vous dites qu'il y a une disparition des peines planchées,
01:28:33 qui est bien antérieure d'ailleurs au gouvernement, même à la première présidente Macron...
01:28:37 Mais pas en cause d'individualisation de la peine.
01:28:39 Effectivement, les magistrats ne sont plus tenus d'avoir une peine minimum prononcée.
01:28:45 Donc ils ont un pouvoir qui est plus large en termes de...
01:28:49 De ne pas appliquer la loi pénale, je suis d'accord avec vous.
01:28:51 Non, ils ont un éventail beaucoup plus large de réponse.
01:28:55 Qu'est-ce que vous pensez de 35 heures de travail d'intérêt général
01:28:57 pour quelqu'un qui a traîné un policier sur 30 mètres,
01:29:00 qui est toujours du plus ou moins handicapé, si j'ai bien compris ?
01:29:02 Ça s'est passé à Nantes, effectivement.
01:29:04 Qu'est-ce que vous pensez de ça ?
01:29:05 Moi, je peux vous dire ce que les peines peuvent être prononcées pour ce genre de faits.
01:29:09 Donc des home-jackings sur des personnes âgées, sans violence sur les personnes,
01:29:15 mais juste avec des personnes qui sont privées de leur liberté d'aller et venir,
01:29:18 c'est-à-dire par exemple qui vont être maintenues dans un endroit ou attachées,
01:29:21 on est sur des peines de cour d'assise et on peut aller tranquillement sur 6, 7, 8 ans,
01:29:27 ça pose aucun souci.
01:29:29 Dire que c'est une absence de réponse pénale, je pense que ce n'est pas vrai.
01:29:33 Là, la personne est décédée, on peut même passer sur des qualifications criminelles
01:29:37 qui sont les plus hautes, parce qu'on peut même considérer,
01:29:40 ce que n'a pas fait le parquet pour l'instant, et là, ça va peut-être dans votre sens,
01:29:43 que dans ce cas-là, l'auteur a commis des violences qui ont entraîné la mort
01:29:49 dans le but de dissimuler un vol.
01:29:51 – Vous savez combien il y a actuellement de peines d'emprisonnement prononcées
01:29:57 et qui sont dans un tiroir, qui ne sont pas exécutées,
01:30:00 parce qu'il n'y a pas de place dans les prisons ?
01:30:03 Il y en a à peu près entre 60 et 80 000.
01:30:06 Comment voulez-vous dissuader un multiracistiviste, un trafiquant de drogue,
01:30:10 lorsqu'il est condamné et qu'il n'effectuera jamais sa peine ?
01:30:13 – Alors, je vais vous parler d'un autre chiffre,
01:30:14 est-ce que vous savez combien il y a de condamnations pénales en France par an ?
01:30:18 – Statistiquement, il y a 500 000 personnes qui sont condamnées
01:30:22 par la juridiction correctionnelle, je ne parle pas des…
01:30:25 – C'est énorme, sur 4 millions de crimes et délits, c'est énorme.
01:30:28 – Il y a 900 000 gardes à vue, il y a 6% de relax en France.
01:30:32 – Mais comment vous expliquez alors…
01:30:33 – Donc les statistiques, si vous voulez, eux, relax, c'est heureusement…
01:30:37 – Bon, pour vous, tout va bien, la France est un pays de sécurité totale,
01:30:40 le trafic de drogue n'existe pas, les home-jackings n'existent pas,
01:30:43 les chiffres qui viennent d'être montrés par le ministère de l'Intérieur,
01:30:47 c'est une vue de l'esprit, en fait c'est un sentiment d'insécurité.
01:30:50 – Non, ce n'est pas que tout va bien, ce n'est pas vrai,
01:30:52 il y a une réponse pénale. – Non, non, elle n'est pas à la hauteur.
01:30:56 Quand vous avez un élu qui se fait agresser, attaquer,
01:30:59 et que la réponse pénale c'est un rappel à la loi,
01:31:01 pour moi ce n'est pas une réponse pénale.
01:31:02 – Et quand les policiers interpellent effectivement un individu
01:31:05 et trois jours après, ils le voient dans l'orgue, on l'entend souvent aussi.
01:31:07 – Eh bien, ce n'est pas une réponse pénale.
01:31:08 – C'est le témoignage. On va arriver au terme de cette émission,
01:31:10 il faudra continuer ce débat, merci à tous les débats passionnants,
01:31:14 on a bien vu que vous n'étiez pas en accord sur tout,
01:31:18 mais on aura l'occasion d'en reparler.
01:31:20 Il nous reste un peu plus de deux minutes,
01:31:21 on va déjà lancer la journée de demain, de dimanche,
01:31:24 donc avec le journal du dimanche et demain,
01:31:28 eh bien un interview croisé entre Marine Le Pen et Jordane Bardella,
01:31:34 on voit également une Gabriela Talt, coup de com' ou changement de cap.
01:31:38 Donc, interview croisée, qu'est-ce qu'on apprend ?
01:31:41 Marine Le Pen, Jordane Bardella, demain ?
01:31:43 – D'abord, c'est une première, c'est la première fois que les deux
01:31:46 sont amenés à répondre, à se répondre l'un l'autre aux questions du JDD.
01:31:51 Ce qui était très intéressant, c'est qu'au-delà de la manière
01:31:54 dont ils vont commenter de manière assez attendue le remaniement
01:31:59 et la fulgurante ascension de Gabriela Talt,
01:32:05 il y a un certain nombre de questions justement qui leur sont très personnelles,
01:32:09 parce qu'à mesure que Jordane Bardella voit sa cote de popularité
01:32:14 grimper dans les sondages, un certain nombre de personnes,
01:32:17 à commencer par les journalistes politiques,
01:32:20 s'interrogent sur le devenir de leur duo.
01:32:24 Est-ce que finalement, Jordane Bardella ne serait pas le mieux placé
01:32:28 pour conduire le RN à l'Élysée en 2027 ?
01:32:33 Et donc à ces questions, ils ont fait le choix de répondre
01:32:37 de manière très honnête, très franche, et on voit qu'il y a un cap.
01:32:41 Et en fait, je pense que Marine Le Pen, et c'est ce qu'elle dit
01:32:44 à travers cet échange avec Jordane Marnala,
01:32:47 il y a une vraie répartition des rôles.
01:32:50 Chacun concourt pour deux postes très différents,
01:32:53 l'un pour être président, l'autre pour être Premier ministre.
01:32:59 Et c'est dans cette répartition et dans cette association
01:33:03 qu'ils espèrent conquérir le pouvoir.
01:33:06 Mais c'est très intéressant, vraiment.
01:33:08 Et c'est à découvrir demain dans les colonnes du JDD.
01:33:11 Nous décrypterons bien évidemment cet échange croisé
01:33:14 entre Marine Le Pen et Jordane Bardella tout au long de nos émissions.
01:33:17 Et puis à ne pas manquer aussi demain à 10h, le grand rendez-vous,
01:33:20 Éric Zemmour, l'invité de Saudia Mabrouk.
01:33:23 C'est demain à 10h sur notre antenne.
01:33:26 Merci à tous les quatre d'avoir débattu avec bienveillance,
01:33:29 de nous avoir éclairés sur l'actualité,
01:33:32 d'avoir permis de mieux comprendre ce qui se joue aujourd'hui dans notre société.
01:33:36 Merci à Sabrina Slimani de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:33:39 Dans un instant, le journal, un point complet sur tout ce qui s'est passé aujourd'hui.
01:33:43 Et c'est avec Barbara Durand, l'édition de la nuit à minuit.
01:33:47 Excellente nuit sur CNews. À très vite.
01:33:50 [Musique]

Recommandations