Soir Info Week-End (Émission du 15/06/2024)

  • il y a 3 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00Je vous les présente dans un instant, mais avant, le sommaire de cette émission.
00:00:03Ce soir, une semaine après l'électrochoc de la dissolution, Nicolas Sarkozy condamne
00:00:09l'initiative d'Emmanuel Macron, l'ancien président de la République, qui s'exprime
00:00:13dans les colonnes du JDD et il désavoue par ailleurs, sur le fond et sur la forme, le
00:00:17choix d'Éric Ciotti de conclure une alliance avec le Rassemblement national.
00:00:21C'était aux adhérents de trancher, selon lui.
00:00:23Nous analyserons ce soir ses principales déclarations.
00:00:27Le feuilleton ouvert avec l'annonce de la dissolution d'Emmanuel Macron se poursuit.
00:00:31Cette surprise, aujourd'hui, François Hollande est candidat aux législatives, soutenu par
00:00:37le Front populaire.
00:00:38La situation est grave, annonce François Hollande, alors désormais uni à l'extrême
00:00:43gauche.
00:00:44Est-il audible pour se présenter au nom de la défense de la République ? On en débat
00:00:47ce soir.
00:00:48Et puis l'union à peine scellée, le Front populaire lui se fissure, des figures de la
00:00:54France insoumise ont été évincées, ne cachent pas leur déception.
00:00:58Une purge engagée par Jean-Luc Mélenchon, qui pourrait une nouvelle fois en dire beaucoup
00:01:03sur les méthodes du tribun de l'extrême gauche, alors que des candidats au profil
00:01:07inquiétant, on le verra, ont été investis.
00:01:10Analyse à suivre avec nos invités.
00:01:13A la une également ce soir, Gabriel Attal, qui lui dévoile le programme de la majorité
00:01:16pour les législatives.
00:01:17Nous en parlerons dès 23h.
00:01:19Et pour vous accompagner ce soir jusqu'à minuit, Noémie Allioua, journaliste et séiste.
00:01:25Bonsoir Noémie, à vos côtés Lucas Jakubowicz, journaliste.
00:01:28Eric Tegner est avec nous ce soir, journaliste frontière.
00:01:32Amine Elbaïe, juriste, nous accompagne également.
00:01:36On a hâte d'entendre vos analyses, puisqu'il est vrai Noémie, que le feuilleton se poursuit.
00:01:41Une actualité tellement riche ces dernières heures, une nouvelle fois.
00:01:44Ça c'est sûr.
00:01:45Chaque minute même, ça va tellement vite, on a l'impression qu'il y a une accélération
00:01:48un peu brutale des événements, une recomposition qui se refait sous nos yeux, une sorte de
00:01:53nouvelle composition, des alliances qui sont en train de se faire.
00:01:57C'est extrêmement intéressant, c'est excitant même la période qu'on est en train de vivre.
00:01:59Tout va très vite, mais ce soir, nous allons prendre le temps de décrypter toute cette
00:02:03actualité politique.
00:02:05Restez avec nous sur CNews, à tout de suite.
00:02:10Et bonsoir à tous, si vous nous rejoignez sur CNews, de retour sur le plateau de Soir
00:02:14Info Week-end pour vous accompagner, décrypter l'actualité jusqu'à minuit autour de ce
00:02:17plateau.
00:02:18Noemi Allioua, Lucas Jakubowicz, Eric Tegner et Amine Elbaye.
00:02:22Et pour démarrer, je vous propose que nous revenions sur cette manifestation, cette mobilisation
00:02:28anti-RN, cet après-midi dans toute la France, à l'appel de syndicats, d'associations et
00:02:33du nouveau Front Populaire.
00:02:34L'Union des Partis de Gauche, je vous le rappelle, est branlée par des accusations
00:02:37de purges au sein de LFI.
00:02:38Ça aussi, on y reviendra ce soir.
00:02:40Alors de Bayonnanie-Savanne à Nantes, la France anti-RN s'est mobilisée contre l'entrée
00:02:44éventuelle de Jordan Bardella à Matignon.
00:02:47Retour sur cette journée avec Mathilde Libanès.
00:02:57Nous verrons le sujet de Mathilde Libanès un petit peu plus tard, petit souci technique
00:03:02en tout cas.
00:03:03Quelques tensions Noemi Allioua, des interpellations, mais globalement, une manifestation qui s'est
00:03:09bien passée.
00:03:10Disons-le, il n'y a pas eu d'ultra-violence, les black blocs n'étaient pas de sortie.
00:03:15L'absence des antifa qui pourrait aussi s'expliquer par le fait qu'idéologiquement, ils sont
00:03:20très proches de l'aile radicale du Front Populaire.
00:03:23Oui, c'est une bonne question que vous posez.
00:03:24C'est-à-dire, est-ce qu'aujourd'hui, ces ultras, comme on les appelle, qui sortent
00:03:28régulièrement dans la rue lorsqu'il s'agit de dénoncer ce qu'ils considèrent comme
00:03:31l'extrême droite, et bien auraient, entre guillemets, été calmés par les chefs de
00:03:36rang des parties d'extrême gauche parce qu'ils craignent que ce soit instrumentalisé
00:03:41contre eux.
00:03:42Et dans ce cas-là, ça voudrait dire qu'il y a connivence.
00:03:44Entre ces groupes d'ultras et des responsables politiques plus démocrates et plus assumés.
00:03:50Donc c'est une vraie question que vous posez.
00:03:51En tout cas, il n'y a pas eu d'échauffouré.
00:03:53Manifestement, ça n'a pas dégénéré comme ça dégénère régulièrement.
00:03:56Il y a eu des tensions ici ou là.
00:03:58Néanmoins, des tags, néanmoins, des paroles, des paroles choquantes.
00:04:03Également, je vous propose de voir cette séquence du cortège Palestine.
00:04:07C'était d'ailleurs l'un des cortèges les plus impressionnants cet après-midi dans
00:04:10les rues parisiennes.
00:04:12Écoutez ce qui a été dit dans les rues de la capitale cet après-midi.
00:04:18Messieurs qui sont sur les côtés depuis neuf mois, vous étiez où ?
00:04:24Depuis neuf mois qu'on crève sous les banques de l'armée israélienne.
00:04:28Vous étiez où ?
00:04:31Vous sortez aujourd'hui parce que l'extrême droite est à vos portes
00:04:36et que vous avez peur de perdre vos petits privilèges.
00:04:41Aujourd'hui, soit vous restez avec nous dans la lutte, y compris après les élections
00:04:48et on se décolonisera ensemble.
00:04:53Soit on est amenés à crever tous ensemble.
00:04:58On ne crèvera pas seuls parce qu'on est face au même système ici et là-bas.
00:05:04Le système colonial et capitaliste.
00:05:09On fait face au même système ici et là-bas.
00:05:14Là-bas, c'est donc Israël.
00:05:16C'est donc le conflit israélo-palestinien qui s'est invité cet après-midi à Minelle-Bahie
00:05:22dans ce cortège de cette manifestation anti-Rassemblement national.
00:05:27Une menace assez claire donc, des images impressionnantes,
00:05:30un ton aussi qui impressionne.
00:05:32Un ton qui impressionne, il suffit simplement de voir les images,
00:05:36d'écouter les propos qui sont extrêmement glaçants
00:05:39et on le voit une fois de plus, ce sont toujours les mêmes sujets qui reviennent sur la table.
00:05:45Mais j'ai remarqué quand même quelque chose d'assez incroyable cette dernière semaine.
00:05:50Pendant une semaine, je n'ai pas vu un tweet de Rima Hassan pour la Palestine.
00:05:56Pas rien du tout.
00:05:58C'est la démonstration que la cause palestinienne ne les intéresse pas.
00:06:05Ce qui les intéresse, c'est de surexploiter l'émotion populaire
00:06:09qui peut générer des conflits au Proche et au Moyen-Orient,
00:06:12de surexploiter et d'assigner à résidence
00:06:15des pans entiers de la population issue d'immigration post-coloniale.
00:06:20De rattacher aussi les traumatismes liés à leur histoire
00:06:24en les associant à un fait d'actualité.
00:06:27C'est indigne.
00:06:29Et cette indignation, elle doit aujourd'hui atteindre
00:06:33l'esprit de ceux qui nous gouvernent sur le territoire de France.
00:06:37Sur la terre de France cohabitent deux peuples qui ne vivent pas ensemble.
00:06:43Un peuple d'extrême gauche qui veut faire sécession,
00:06:47qui incarne le séparatisme le plus total, qui a adhéré au communautarisme
00:06:52comme la gauche l'a fait depuis les années 1980.
00:06:55Des femmes et des hommes, des Français qui habitent dans les villes et les campagnes,
00:07:00qui aiment la France, qui sont attachés à notre pays,
00:07:03mais qui ne savent plus où ils habitent.
00:07:06Comment est-ce que vous décryptez la séquence que nous venons d'entendre ?
00:07:10Cette femme qui parle d'un même système pour comparer la France et Israël.
00:07:17Nous avons souvent parlé de guerre de civilisation.
00:07:20Ça semble être effectivement un argument de plus
00:07:23qu'il y a bien cette notion-là aujourd'hui sur le territoire français.
00:07:27Comme on dit, mieux vaut en rire qu'en pleurer.
00:07:29Moi, si j'étais un peu taquin ce soir, je dirais que cette personne,
00:07:32c'est peut-être tout simplement une militante du RN déguisée.
00:07:37Je vous explique.
00:07:38En tout cas, pour revenir plus rapidement sur la manifestation,
00:07:41en réalité, effectivement, la gauche combat l'extrême droite.
00:07:45Pour combattre l'extrême droite, la clé,
00:07:48en fait, c'est de parler aux électeurs qui sont indécis.
00:07:51Des électeurs qui ont parfois plus de 50 ans,
00:07:54qui sont dans la France périphérique.
00:07:56Ils ont besoin de signaux, d'images qui les rassurent.
00:08:00Ce qu'on a vu dans ces manifestations,
00:08:02je pense que ce n'est pas de nature à rassurer les électeurs indécis.
00:08:05Effectivement, on a eu plus de drapeaux palestiniens que de drapeaux français.
00:08:09On a eu des slogans qui sont très agressifs.
00:08:11Moi, j'étais dans la manifestation.
00:08:13Qu'est-ce que vous avez vu, justement, au cœur de cette manifestation ?
00:08:17Pour être tout à fait honnête, la majorité des manifestants
00:08:19étaient des citoyens normaux qui voulaient tout simplement manifester
00:08:22contre Jordan Bardella et contre l'extrême droite.
00:08:25Il y avait effectivement beaucoup de syndicats, beaucoup de partis politiques.
00:08:28C'était tenu.
00:08:30C'était tenu, mais à ça étaient effectivement associés
00:08:33des mouvements communautaristes, indigénistes,
00:08:36qui, eux, n'étaient clairement pas là pour des questions de politique française.
00:08:40Effectivement, il y avait énormément de manifestants.
00:08:43Avec des drapeaux palestiniens, notamment.
00:08:45Qui parlaient de la Palestine et qui ne parlaient pas de Jordan Bardella.
00:08:49Tout ça, c'est en fait un effet répulsif sur les citoyens.
00:08:53Effectivement, j'ai entendu dans les médias les chiffres.
00:08:56Il y a eu à peu près 600 000 personnes qui ont manifesté.
00:08:59On va revoir le sujet, d'ailleurs, dans un instant.
00:09:02Moi, juste un chiffre.
00:09:04Les manifestations en 2002, le 1er, c'était en 2002, c'est ça.
00:09:08Les manifestations du 1er mai 2002, c'était un million et demi de personnes.
00:09:12Et là, 75 000.
00:09:14Non, 600 000.
00:09:15Mais dans les fêtes, il y en a deux fois moins.
00:09:18Deux fois moins, pourquoi ?
00:09:19C'est 75 000 à Paris, 600 000 dans toute la France.
00:09:21Voilà, 600 000 dans toute la France en 2024, 1,5 million en 2002.
00:09:25C'est-à-dire qu'en fait, en 22 ans, le quorum de manifestants qui battent le pavé
00:09:31pour tirer l'alarme, pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir,
00:09:34a été divisé par deux.
00:09:36Et il y a un autre chiffre qui devrait préoccuper.
00:09:38On peut l'expliquer, ça.
00:09:39On peut l'expliquer, mais il y a un autre chiffre aussi pour apporter de l'eau au moulin.
00:09:42C'est que les personnes qui manifestaient en 2002,
00:09:45qui avaient la vingtaine, qui étaient des jeunes actifs,
00:09:48aujourd'hui, c'est des quadragénaires.
00:09:50Et c'est la cohorte de population qui a le plus voté
00:09:53pour Jordan Bardella aux dernières élections européennes.
00:09:55Donc, effectivement, il y a toujours un grand nombre de manifestants
00:10:00anti-extrême droite, mais qui sont dans une logique,
00:10:03entre guillemets, de manifestation,
00:10:05mais pas d'aller convaincre les indécis.
00:10:08Éric Taigner, je vous donne la parole dans un instant,
00:10:10mais avant, je vous propose de revenir sur cette journée de mobilisation en France.
00:10:13On le rappelle, une journée qui s'est globalement bien passée,
00:10:16notamment dans les rues de la capitale.
00:10:17On regarde le sujet de Mathilde Libanès, on en parle ensuite.
00:10:23Ils étaient des milliers de citoyens réunis partout en France.
00:10:29À Paris, environ 75 000 personnes ont manifesté contre le Rassemblement national.
00:10:34Je pense que c'est dangereux parce que ça nous amène vers des valeurs
00:10:37qui ne sont pas les valeurs républicaines et les valeurs françaises.
00:10:39C'est des valeurs qui sont l'exclusion et qui sont le refus de la différence.
00:10:43Le gouvernement pourrait basculer et je considère que c'est très dangereux pour notre démocratie.
00:10:48Quelques tensions en tête de cortège,
00:10:50rapidement maîtrisées par les forces de l'ordre qui ont dû utiliser du gaz lacrymogène.
00:10:57Cinq policiers ont été blessés, cinq personnes ont été interpellées.
00:11:00À Nantes, les manifestants étaient environ 8 500 à exprimer leur inquiétude
00:11:05face à la montée du Rassemblement national.
00:11:07On est une famille homoparentale.
00:11:09On a très peur avec la montée du RN de ce qui pourrait nous arriver
00:11:14et on ne veut pas que notre enfant grandisse dans cette terreur-là.
00:11:18Je suis très en colère et très inquiète pour l'avenir
00:11:20et je ne veux surtout pas que le Front national,
00:11:23parce que moi je l'appelle toujours le Front national,
00:11:24je n'oublie pas son histoire, puisse prendre le pouvoir.
00:11:27Pour moi ce serait vraiment quelque chose d'insoutenable.
00:11:29Même chose à Marseille où plus de 12 000 personnes ont déambulé dans les rues
00:11:33pour soutenir l'Union des Gauches.
00:11:35Ni Macron, ni Bardella, ni la peste du choléra.
00:11:41En France, ils étaient 250 000.
00:11:43De Bayonne à Nice, de Vannes à Reims à se mobiliser
00:11:46contre la perspective d'une victoire du RN au législatif
00:11:50avec à la clé l'hypothèse d'une entrée de Jordane Bardella à Matignon.
00:11:56Alors nous l'avons souligné Éric Tegner,
00:11:58c'est vrai, nous disons depuis la fin de cette manifestation
00:12:02que tout a été calme.
00:12:03Pas vraiment.
00:12:04C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand vous avez des tags de haine,
00:12:07quand vous avez une opposition courte avec les forces de l'ordre,
00:12:10il y a quand même des gaz lacrymogènes qui sont jetés,
00:12:12mais on a le sentiment qu'on s'est habitué.
00:12:14Ce n'est plus pris en compte finalement.
00:12:16Imaginez, même ici sur CNews, on est en train de banaliser
00:12:19un petit peu ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:12:21Parce que moi c'est quelque chose que je dis depuis plusieurs semaines,
00:12:24notamment quand on voyait justement la stratégie de Jean-Luc Mélenchon
00:12:27lors des élections européennes.
00:12:28J'essayais d'expliquer que son objectif c'était d'ouvrir la fenêtre d'Overton
00:12:32justement, de radicaliser un maximum les opinions,
00:12:34d'être dans la logique de bataille culturelle,
00:12:36pour qu'au moment de la présidentielle de 2027,
00:12:39en se recentrant, on se dise que finalement,
00:12:41il était plus acceptable.
00:12:42Avec la dissolution de Dimanche soir,
00:12:45bien 2027 est devenu 2024
00:12:47et donc ils ont mis en place cette stratégie aujourd'hui.
00:12:49De telle sorte que ces panneaux par exemple,
00:12:51qu'on a pu observer aujourd'hui, qui disaient
00:12:53un flic mort égal un vote RN en moins,
00:12:57on les banalise et on n'en parle plus.
00:12:59Cette jeune femme que vous montriez tout à l'heure,
00:13:01et bien à côté d'elle justement,
00:13:03il y a un homme qui s'appelle Elias Dim Salen
00:13:05qui est un prédicateur islamiste fiché S.
00:13:07Il est responsable notamment de la fermeture de la mosquée de Torsy
00:13:11pour Salafisme.
00:13:12On se retrouve parce qu'on a vu tellement d'horreur Olivier
00:13:15les 9 derniers mois sur les manifestations
00:13:17qu'aujourd'hui on est presque heureux de se dire
00:13:20que finalement ce n'est pas grave
00:13:22alors qu'on n'a observé aucun drapeau français ici.
00:13:24Je ne suis pas en train d'accuser le fait qu'on dit ça,
00:13:27je suis en train d'expliquer justement que c'est une stratégie
00:13:29comme vous le disiez tout à l'heure
00:13:31de respectabilisation qui permet d'avoir un François Hollande
00:13:34dans ce nouveau front populaire
00:13:36qui fait qu'effectivement Rima Hassan,
00:13:38on ne l'entend plus depuis une semaine
00:13:40et qu'en même temps de voir Raphaël Arnaud,
00:13:42fiché S. également, leader de la jeune garde
00:13:44investi par le nouveau front populaire,
00:13:46ça ne pose plus de problème.
00:13:48C'est là où la gravité de la situation
00:13:50c'est la radicalité.
00:13:52Les 9 derniers mois, on l'a vu,
00:13:54le 7 octobre par exemple,
00:13:56a fait que certains ont fini par justifier
00:13:58l'héroïsme, etc.
00:14:00On est véritablement dans une descente aujourd'hui
00:14:02qui est extrêmement grave
00:14:04et qui fait que ça n'étonne plus personne
00:14:06de voir ces drapeaux palestiniens il y a deux ans.
00:14:08Ça n'existait pas des manifestations de la sorte.
00:14:10Ça, il faut le souligner.
00:14:12On reviendra sur le nombre de participants
00:14:14par rapport à 2002.
00:14:16Il faut aussi dire ce que l'on voit.
00:14:18À travers cette manifestation,
00:14:20ce n'est pas vrai, tout ne s'est pas bien passé.
00:14:22Une fois de plus, il y a eu effectivement
00:14:24des forces de l'ordre qui ont subi des jets de projectiles.
00:14:26Il y a eu des violences,
00:14:28des coups et des blessures portées
00:14:30à l'encontre des policiers et des gendarmes.
00:14:32Il y a eu,
00:14:34dans cette manifestation,
00:14:36des représentants de partis d'extrême-gauche.
00:14:38Je pense notamment au NPA.
00:14:40Je pense d'ailleurs ce soir
00:14:42aux habitants de la commune
00:14:44de Trèbes
00:14:46dans le département de l'Aude.
00:14:48Le Front Populaire,
00:14:50cette nouvelle union
00:14:52ou cette pseudo-union
00:14:54qu'on pourrait appeler la Soupe Populaire
00:14:56a été servi
00:14:58à M. Philippe Poutou.
00:15:00M. Philippe Poutou qui appelle
00:15:02à désarmer les policiers
00:15:04à Trèbes,
00:15:06là où le héros, le colonel
00:15:08Arnaud Beltrame
00:15:10a sauvé des vies,
00:15:12a sacrifié sa vie
00:15:14pour protéger des femmes et des hommes
00:15:16des terroristes,
00:15:18du terrorisme islamiste.
00:15:20Moi, j'ai peur ce soir.
00:15:22J'ai peur que l'extrême-gauche
00:15:24s'accapare du pouvoir.
00:15:26J'ai peur qu'un parti extrémiste
00:15:28comme la France Insoumise
00:15:30qui s'est allié, qui s'est contemplé
00:15:32avec en partie l'antisémitisme
00:15:34régnant dans un certain nombre
00:15:36de banlieues, j'ai peur
00:15:38que l'extrême-gauche accède au pouvoir.
00:15:40Tout, aujourd'hui, doit pouvoir être entrepris
00:15:42pour montrer la réalité.
00:15:44Et la réalité, c'est ça.
00:15:46Cette manifestation, en réalité,
00:15:48est un échec.
00:15:50Plus des manifestations
00:15:52anti-flic, anti-force de l'ordre.
00:15:54On l'a vu, mais moins de monde aussi.
00:15:56J'y étais quand même à la manifestation.
00:15:58Il faut quand même le dire aux téléspectateurs.
00:16:0095% des gens
00:16:02étaient vraiment des citoyens.
00:16:04Tu avais un drapeau palestinien à ta main ?
00:16:06Non, j'étais comme ça.
00:16:08Et tu n'as pas entendu propos antisémite ?
00:16:10Non.
00:16:12Il n'y a pas d'antisémitisme parmi les manifestants
00:16:14avec qui tu as marché cet après-midi ?
00:16:16Bien sûr que si, j'imagine qu'il y en a.
00:16:18Moi, je dis juste aux téléspectateurs
00:16:20qu'il ne faut pas non plus caricaturer.
00:16:22La majorité des participants
00:16:24étaient juste, entre guillemets,
00:16:26des gens normaux.
00:16:28Après, il y a eu une frange antisémite.
00:16:30Le greffe au mouvement, oui,
00:16:32mais il faut quand même avoir de l'union.
00:16:3475 000 personnes, c'est important.
00:16:36Vous l'avez souligné il y a un instant.
00:16:38C'est nettement moins qu'en 2002.
00:16:40Est-ce que ça s'explique ?
00:16:42Oui, parce que les Français savent très bien
00:16:44que le FN de Jean-Marie Le Pen
00:16:47n'est pas le FN de Jordan Bardella.
00:16:49C'est la raison pour laquelle
00:16:51l'utilisation du mot « extrême droite »
00:16:53comme on l'utilisait hier ne fonctionne pas.
00:16:55C'est un mot qui est vicié.
00:16:57Et ça, vous le voyez par le fait
00:16:59que les Français sont beaucoup moins nombreux
00:17:01à sortir dans la rue
00:17:03et à voter dans les urnes.
00:17:05Je pense que c'est fondamentalement
00:17:07parce que ce parti a muté
00:17:09et il faut le reconnaître.
00:17:11Ceux qui veulent le combattre
00:17:13doivent le combattre pour ce qu'il est
00:17:15Et pour preuve, Serge Klarsfeld
00:17:17qui a déclaré ce soir
00:17:19qu'entre le FN et le RN
00:17:21il votera sans explication pour le RN.
00:17:23Contrairement à François Bayrou et d'autres.
00:17:25Contrairement à François Bayrou.
00:17:27Nous allons y revenir largement.
00:17:29Nous allons prendre le temps.
00:17:31Une information très dense.
00:17:33Nicolas Sarkozy qui sort de son silence
00:17:35également ce soir dans les colonnes du JDD.
00:17:37On en parle tout de suite.
00:17:39Très courte pause.
00:17:41A tout de suite dans le soir.
00:17:45Il est un peu plus de 22h30.
00:17:47Bienvenue.
00:17:49Nous continuons de décrypter l'actualité
00:17:51dans un instant avec nos invités.
00:17:53Mais avant, Elisa Lukavski nous a rejoint
00:17:55pour un point sur les toutes dernières actualités.
00:17:57Bonsoir ma chère Elisa.
00:18:03Des centaines de milliers de manifestants
00:18:05étaient dans les rues ce samedi
00:18:07dans toute la France pour s'opposer
00:18:09au Rassemblement National.
00:18:11La préfecture de police de Paris en a dénombré
00:18:1315 000 dans la capitale.
00:18:15Ces manifestants ont défilé à l'appel
00:18:17de syndicats, d'associations
00:18:19et du nouveau Front Populaire,
00:18:21l'Union des Partis de Gauche.
00:18:23A Paris, 9 personnes ont été interpellées,
00:18:253 membres des forces légèrement baissées
00:18:27selon la préfecture.
00:18:29Quelques dégradations également ont été constatées
00:18:31le long du cortège.
00:18:33Les investitures à vie n'existent pas
00:18:35au sein de la France Insoumise.
00:18:37Déclaration de Jean-Luc Mélenchon
00:18:39pour justifier que certaines figures
00:18:41de l'UPR, il a estimé qu'il fallait
00:18:43élargir les candidatures aux militants syndicaux
00:18:45et associatifs et leur réserver
00:18:47des sièges très gagnables à la place
00:18:49de certains députés sortants historiques
00:18:51comme par exemple Alexis Corbière, Raquel Garrido
00:18:53ou encore Daniel Simonet.
00:18:55Une paix juste aussi vite
00:18:57que possible, voilà ce qu'espère
00:18:59Volodymyr Zelensky, le président ukrainien
00:19:01qui est en ce moment au sommet pour la paix en Ukraine
00:19:03qui se tient ce week-end en Suisse.
00:19:05Mais sans la Russie, il a déclaré
00:19:07qu'il ferait des propositions de paix à la Russie
00:19:09alors qu'elles auront été agrées par la communauté
00:19:11internationale. Ce sommet
00:19:13pour rappel réunit plus de 50 chefs d'Etat
00:19:15et de gouvernement avec pour objectif de tracer
00:19:17la voie vers la paix en Ukraine.
00:19:19Merci ma chère Elisa.
00:19:21Nous vous retrouvons dans un peu moins d'une demi-heure
00:19:23pour un nouveau point complet
00:19:25sur les toutes dernières actualités.
00:19:27A la une également ce soir, Nicolas Sarkozy
00:19:29qui sort de son silence dans les colonnes
00:19:31du JDD une semaine après
00:19:33l'électrochoc de la dissolution.
00:19:35L'ancien président de la République
00:19:37condamne l'initiative d'Emmanuel Macron
00:19:39et puis il s'exprime
00:19:41également, il émet des réserves
00:19:43sur le choix d'Eric Ciotti de conclure
00:19:45une alliance avec le Rassemblement National.
00:19:47Nous allons y revenir, mais avant je vous propose
00:19:49d'écouter Geoffroy Lejeune, le directeur
00:19:51du JDD qui a interviewé
00:19:53l'ancien chef de l'Etat.
00:19:55La première chose qui m'a frappé, c'est sa colère
00:19:57contre Emmanuel Macron
00:19:59qui est disséminé à plusieurs
00:20:01endroits de l'entretien, mais il est
00:20:03très en colère contre cette décision qu'il juge
00:20:05aberrante de la dissolution,
00:20:07contre cette manière de gouverner,
00:20:09contre cette psychologie
00:20:11d'Emmanuel Macron qui l'empêche de prendre
00:20:13les bonnes décisions. Ensuite,
00:20:15la deuxième chose qui m'a frappé, c'est
00:20:17l'inquiétude que représente le risque du Front Populaire
00:20:19avec Mélenchon à sa tête.
00:20:21La troisième chose qui m'a frappé,
00:20:23c'est la neutralité avec laquelle il parle
00:20:25de Jordan Bardella. Il en parle en louant
00:20:27des qualités, en soulignant des divergences,
00:20:29mais par contre, vous sentez que
00:20:31s'il doit gagner, ce ne sera pas un problème pour
00:20:33Nicolas Sarkozy, il ne va pas prendre les armes.
00:20:35C'est vrai qu'il est très neutre,
00:20:37Nicolas Sarkozy, vous allez pouvoir
00:20:39découvrir demain dans les colonnes du JDD
00:20:41ce qu'il dit, mais c'est vrai, Noemi, à l'UAS,
00:20:43ce qui est marquant, ce que disait Geoffroy Lujeun,
00:20:45c'est sa neutralité, notamment en ce qui concerne
00:20:47Jordan Bardella, d'ailleurs dans
00:20:49l'intégralité de son interview. Oui, c'est vraiment
00:20:51une interview extrêmement intéressante qui prend
00:20:53de la hauteur et on sent que Nicolas Sarkozy
00:20:55est quand même très lucide sur la situation,
00:20:57mais effectivement, il n'utilise pas l'argument moral.
00:20:59Il explique les choses
00:21:01très froidement. Par exemple,
00:21:03pourquoi est-ce qu'il n'est pas tout à fait d'accord
00:21:05avec la décision d'Eric Ciotti de faire
00:21:07ses alliances avec l'URN ?
00:21:09Il explique que c'est parce que
00:21:11il pourrait y avoir
00:21:13une absorption de sa famille politique.
00:21:15Voilà d'ailleurs ce qu'il dit.
00:21:17Alors là, c'est sur la dissolution, sur le risque majeur.
00:21:19On va y revenir.
00:21:21Cette dissolution constitue
00:21:23un risque majeur pour le pays, comme pour le président,
00:21:25pour le pays déjà fracturé, parce que cela peut le plonger
00:21:27dans un chaos dont il aura les plus grandes difficultés
00:21:29à sortir. Et cette colère contre Emmanuel Macron
00:21:31après cette décision, finalement,
00:21:33qui apporte davantage de tensions
00:21:35plutôt que de clarifications.
00:21:37On faisait ça aussi, dit Nicolas Sarkozy.
00:21:39Et comme beaucoup en France d'ailleurs,
00:21:41ils craignent l'avenir qui est encore très incertain
00:21:43alors qu'il est. Et cet avenir incertain,
00:21:45bien sûr, il a été provoqué par la décision
00:21:47d'Emmanuel Macron qui a un peu surpris tout le monde
00:21:49en dissolvant l'Assemblée nationale.
00:21:51On ne sait pas ce qu'il aboutira. On ne sait pas
00:21:53si là, on n'est pas au début d'un chaos
00:21:55politique qui nous attend dans les mois, dans les années qui viennent.
00:21:57C'est une situation très instable
00:21:59et forcément, l'ancien président de la République,
00:22:01il regrette ce geste.
00:22:03On a l'impression qu'il regrette
00:22:05un petit peu que le président
00:22:07ait agi comme un enfant gâté, finalement.
00:22:09Il est décidé de prendre cette décision
00:22:11peut-être sans savoir véritablement
00:22:13ce qui allait suivre.
00:22:15Et vous le disiez, Nicolas Sarkozy,
00:22:17qui craint, il le dit à la fin de son interview aussi,
00:22:19qu'il craint que ce ne soit que le début, Eric Tegner,
00:22:21du chaos, finalement.
00:22:23Redonner la parole aux Français juste après
00:22:25une consultation électorale,
00:22:27il y avait un grand risque
00:22:29pour Emmanuel Macron. Il devait s'en douter, non ?
00:22:31Oui, et il dit d'ailleurs que
00:22:33dans le fond, il y a quelque chose d'assez
00:22:35bizarre de se dire que
00:22:37en fait, de ne pas prendre en compte que les Français s'étaient déjà
00:22:39exprimés dans le cadre de l'élection européenne.
00:22:41Donc, il aurait pu déjà en tirer
00:22:43des conclusions. Ce que je note, malgré tout,
00:22:45c'est que c'est un des proches
00:22:47aussi de Nicolas Sarkozy. Vous savez,
00:22:49le sénateur Pierre Charon
00:22:51qui était dans les quatre autour de Bruno
00:22:53Roger Petit, qui ont poussé cette idée
00:22:55de la dissolution auprès d'Emmanuel Macron.
00:22:57Donc, c'est étonnant aussi que
00:22:59Nicolas Sarkozy ne l'ait jamais entendu,
00:23:01cette idée, parce que ça faisait plusieurs mois
00:23:03que ça venait. Mais votre question, là où vous avez
00:23:05raison, c'est que pourquoi
00:23:07Emmanuel Macron a voulu dissoudre ?
00:23:09Certains essayent d'expliquer que, dans le fond,
00:23:11il cherche à avoir le Rassemblement National
00:23:13à Matignon au pouvoir, justement, pour l'user.
00:23:15On voit, lorsqu'on lit
00:23:17notamment des enquêtes du Monde,
00:23:19d'Olivier Fay, que ce n'est absolument pas ça.
00:23:22Déjà, le point 1, c'est qu'il n'anticipait
00:23:24pas du tout d'avoir
00:23:2614,5% aux élections européennes.
00:23:28Une semaine avant, justement, les élections,
00:23:30c'était le 1er juin, il disait à des proches
00:23:32qu'il pensait véritablement
00:23:34faire plus de 20%. Vous savez,
00:23:36en 2019, c'était la même chose. Il était bas
00:23:38dans les sondages et finalement, ils sont remontés à 21,5%.
00:23:40Ce qui fait que je pense
00:23:42qu'au fond de lui, véritablement, il a eu
00:23:44son égo qui a été blessé. Il l'a d'ailleurs
00:23:46assumé à Rome, en Italie,
00:23:48en expliquant qu'il l'avait pris pour lui.
00:23:50Le deuxième élément, c'est qu'il ne s'attendait
00:23:52absolument pas à ce que la gauche
00:23:54s'unisse. C'était son pari.
00:23:56Il pensait, il l'a expliqué,
00:23:58le journal Bild le montrait,
00:24:00Ursula von der Leyen, que le timing
00:24:02faisait que jamais la gauche serait
00:24:04s'unir, mais ils ont su le faire justement
00:24:06en 48 heures. Ce qui fait que
00:24:08depuis quelques heures, justement, on est en train
00:24:10de voir la majorité s'adapter.
00:24:12D'abord, Emmanuel Macron, il y avait cette idée
00:24:14que peut-être il mettrait sur la balance
00:24:16sa démission. Finalement, certains lui ont
00:24:18dit qu'en fait, s'il le mettait sur la balance,
00:24:20ça augmenterait la possibilité
00:24:22de voir une majorité absolue du RN
00:24:24pour l'obliger à démissionner.
00:24:26Finalement, ils se sont sentis obligés
00:24:28de désavouer ça auprès de vos confrères
00:24:30d'Europe 1. Le deuxième élément, c'est qu'il disait
00:24:32qu'il ferait trois interventions par semaine.
00:24:34Finalement, on voit les affiches aujourd'hui,
00:24:36il y a Gabriel Attal qui est mis en avant,
00:24:38Edouard Philippe, François Bayrou,
00:24:40mais plus Emmanuel Macron. Parce qu'Emmanuel
00:24:42Macron, aujourd'hui, pose
00:24:44problème. Et Nicolas Sarkozy,
00:24:46d'ailleurs, il n'est pas véritablement d'accord.
00:24:48Il dit qu'il pense qu'Emmanuel Macron doit s'engager
00:24:50dans cette campagne. Mais je pense que
00:24:52dans la tête d'Emmanuel Macron, ce qu'il y avait
00:24:54dimanche soir au moment de cette décision de
00:24:56dissoudre, ce n'est plus aujourd'hui la même chose.
00:24:58Aujourd'hui, plus personne ne pense qu'ils peuvent avoir
00:25:00la majorité.
00:25:02Ça veut dire qu'il ne sent pas l'immense colère
00:25:04qui s'exprime dans la rue.
00:25:06On sait qu'une partie de la France est révoltée
00:25:08contre lui. On sait qu'il y a une partie de la France
00:25:10qui va voter tout sauf lui.
00:25:12Mais il y a des récits qui racontent des proches qui sont allés...
00:25:14Il n'avait pas senti. Ça veut dire qu'il est complètement
00:25:16dans une vue, qu'il a quelques conseillers aujourd'hui
00:25:18qui lui disent qu'il est exceptionnel.
00:25:20Et il n'avait pas prévu...
00:25:22Des proches sont allés voir lui disant
00:25:24que le problème, c'était lui. Il a dit non, le problème,
00:25:26c'est vous. Il était véritablement convaincu
00:25:28que le problème, c'était les députés de Renaissance
00:25:30et non lui. Ça en dit long.
00:25:32Je voudrais simplement partager d'abord
00:25:34en partie l'analyse d'Éric
00:25:36et rappeler
00:25:38une chose. C'est que j'ai lu l'interview
00:25:40de Nicolas Sarkozy qui sera
00:25:42publiée demain dans les colonnes du JDD.
00:25:44Et il y a quelque chose
00:25:46assez intéressant
00:25:48que les partis de gouvernement n'ont pas tenu compte
00:25:50depuis maintenant 20 ans.
00:25:52Qui a entraîné la mort, la mort électorale
00:25:54des républicains.
00:25:56La mort du parti socialiste.
00:25:58Aujourd'hui,
00:26:00la matrice de la France tourne sur trois enjeux.
00:26:02Trois enjeux que le président de la République
00:26:04n'a pas saisi. L'autorité,
00:26:06la liberté et l'identité.
00:26:08Les enjeux sont de deux ordres.
00:26:10D'abord, culturel et démographique.
00:26:12Vous savez que dans 50 ans,
00:26:14l'Europe, le continent européen, va perdre
00:26:1650 millions d'habitants. Pendant que
00:26:18le continent africain passera de 1,2
00:26:20à 2,5 milliards d'habitants.
00:26:22Indépendamment
00:26:24des mesures défensives
00:26:26que nous mettons aujourd'hui en place pour lutter contre
00:26:28l'immigration légale ou illégale,
00:26:30l'immigration irrégulière va se confronter
00:26:32à nous. Et il ne faudra pas simplement
00:26:34trouver des petites mesurettes de symbole
00:26:36renforcer l'espace Schengen pour lutter contre l'immigration.
00:26:38Ce discours-là, il est insuffisant
00:26:40et il est devenu inefficace.
00:26:42Le président Sarkozy propose
00:26:44un projet que Jean-Louis Borloo avait déjà
00:26:46proposé par le passé.
00:26:48Renforcer les moyens d'aide au développement.
00:26:50Aider, par exemple,
00:26:52les pays d'Afrique à se développer.
00:26:54Créer des nouveaux échanges avec ces Etats.
00:26:56Un grand plan
00:26:58d'électrification d'Afrique, par exemple.
00:27:00Qui permettrait, effectivement, de prévenir
00:27:02la vague migratoire, de prévenir
00:27:04les catastrophes naturelles et écologiques.
00:27:06Et puis le deuxième enjeu, il est sécuritaire.
00:27:08Aujourd'hui, la violence explose.
00:27:1050% des actes de délinquance
00:27:12sont le fait de 5%
00:27:14de délinquants multirécidivistes.
00:27:16Et la suppression des peines planchées
00:27:18amène aujourd'hui au pire.
00:27:20Et on le voit dans la société.
00:27:22Les Français ont peur.
00:27:24100 attaques au couteau par jour.
00:27:26Nous avons, au-delà
00:27:28des forces de l'ordre mobilisées,
00:27:30un pouvoir impuissant parce que la justice
00:27:32ne fait pas son travail.
00:27:34Et c'est pour ça, d'ailleurs,
00:27:36que les Français se tournent aujourd'hui
00:27:38à la RN. Matrice de la France,
00:27:40identité, sécurité, autorité.
00:27:42C'est ce que dit Nicolas Sarkozy
00:27:44qui s'exprime aussi sur le RN.
00:27:46Là aussi, c'est intéressant.
00:27:48Combattre le RN comme s'il n'avait
00:27:50pas changé, c'est une erreur grossière.
00:27:52Voilà ce qu'il dit aussi Nicolas Sarkozy
00:27:54dans les colonnes du JDD.
00:27:56Comme s'il y avait toujours Jean-Marie Le Pen du détail.
00:27:58Elle est là aussi l'erreur grossière.
00:28:00Elle est peut-être là aussi
00:28:02l'erreur dans la mauvaise anticipation
00:28:04du score d'Emmanuel Macron.
00:28:06Eric, vous disiez qu'il estimait faire 20.
00:28:08En fait, il a fait 14,5.
00:28:10Quand on regarde
00:28:12le détail des votes,
00:28:14c'est très simple de comprendre ce qui s'est passé.
00:28:16En fait, pendant très longtemps,
00:28:18même depuis 2017, pour parler marxiste,
00:28:20Emmanuel Macron
00:28:22c'était le candidat du bloc bourgeois.
00:28:24C'est-à-dire qu'il faisait à peu près 20,
00:28:2625% à chaque élection
00:28:28parce qu'il avait un très large soutien
00:28:30chez les boomers, donc les personnes âgées,
00:28:32les plus de 60 ans, d'après les instituts de sondage.
00:28:34Et il faisait aussi
00:28:36le plein chez les CSP+,
00:28:38c'est-à-dire les 25% de Français
00:28:40qui ont les revenus les plus élevés.
00:28:42Ce qui s'est passé lors des dernières
00:28:44élections assez simples, c'est que pour la première fois,
00:28:46le RN fait jeu égal
00:28:48avec la Macronie
00:28:50chez les cadres et chez les personnes âgées.
00:28:52Aujourd'hui, Emmanuel Macron est majoritaire
00:28:54uniquement chez les plus de 70 ans.
00:28:56Et c'est ça qu'il n'avait pas prévu.
00:28:59En réalité, la stratégie de la dissolution
00:29:01qu'a voulu Emmanuel Macron,
00:29:03c'est de dire, je fais le plein de voix
00:29:05dans mon électorat traditionnel.
00:29:07C'est-à-dire les plus âgés,
00:29:09les plus riches, les libéraux
00:29:11qui ne pèsent pas grand-chose,
00:29:13et puis les électeurs qui résident
00:29:15dans la France, on va dire, modérée.
00:29:17Mais cette France modérée, quand on regarde
00:29:19encore une fois le résultat des européennes,
00:29:21elle n'existe plus. En sciences sociales,
00:29:23on parlait toujours du verrou breton.
00:29:25Le verrou breton, c'est la Bretagne
00:29:27et c'est l'ouest de la France.
00:29:29C'est des départements comme la Vendée,
00:29:31comme la Mayenne, qui ont toujours été
00:29:33plutôt centre-droit ou centre-gauche.
00:29:35Centre-gauche pour la Bretagne, par exemple.
00:29:37Aujourd'hui, c'est le Rassemblement National
00:29:39qui est majoritaire dans tous ces départements.
00:29:41Et ça, je pense que les stratèges de l'Élysée
00:29:43ne l'avaient pas prévu.
00:29:45Il s'était toujours dit, on aura toujours
00:29:47les départements du grand ouest du pays,
00:29:49les zones gagnantes de la mondialisation,
00:29:51les plus âgés, les plus riches.
00:29:53Et là, on voit que ce n'est plus le cas.
00:29:55Si on regarde en détail, d'ailleurs,
00:29:57la sémantique utilisée par le camp gouvernemental
00:29:59pour faire campagne,
00:30:01vraiment, l'idée, c'est de mobiliser cette base.
00:30:03On fait appel aux plus âgés,
00:30:05on fait appel aux plus riches,
00:30:07à ceux qui, entre guillemets, ont peur
00:30:09du bruit de la fureur que promet Mélenchon
00:30:11ou bien, vraiment, du renouveau national
00:30:13que va promettre l'extrême droite.
00:30:15Et là, vous avez raison.
00:30:17Ce qui est surprenant sur ce verrou breton,
00:30:19c'est que parmi ces quatre personnes
00:30:21qui ont poussé à la dissolution,
00:30:23il y a Richard Ferrand qui, pourtant,
00:30:25justement, est investi en Bretagne.
00:30:27On sait qu'il a perdu son mandat de député
00:30:29la dernière fois. Donc, il aurait dû
00:30:31sentir le voir. Il en vient, justement,
00:30:33de cette Bretagne. Parce que cette déconnexion aussi,
00:30:35elle est idéologique. Emmanuel Macron,
00:30:37il croit encore que le vote du
00:30:39Rassemblement national, c'est simplement
00:30:41un vote de colère, que c'est du populisme,
00:30:43que c'est un moment. Et donc, avec un peu
00:30:45plus de communication et une campagne
00:30:47un peu mieux organisée, ça va fonctionner.
00:30:49Il n'a pas conscience qu'en fait, Jordan Bardella,
00:30:51s'il n'avait pas fait campagne pour les élections européennes,
00:30:53il aurait fait le même score.
00:30:55Je trouve très sincèrement cette analyse,
00:30:57parfois, très sincèrement,
00:30:59elle dépasse ce qu'attendent réellement les Français.
00:31:01Et ce que veulent entendre les Français.
00:31:03Jordan Bardella,
00:31:05s'il est aujourd'hui à ce niveau-là, il faut le dire.
00:31:07C'est d'abord parce que c'est un enfant d'immigré.
00:31:09C'est aussi parce que c'est un enfant qui a
00:31:11grandi dans les quartiers populaires.
00:31:13La droite, la droite sociale, ne parle plus
00:31:15à ces gens-là. La droite sociale,
00:31:17qui, sous Nicolas Sarkozy,
00:31:19savait parler égalité des chances, mérite, réussite,
00:31:21savait parler ascension sociale.
00:31:23Cette droite-là n'est plus capable
00:31:25de donner les moyens aux jeunes de s'émanciper
00:31:27par eux-mêmes. Et à tous ces jeunes
00:31:29qui sont toujours trop jeunes,
00:31:31jamais assez expérimentés,
00:31:33à qui on demande depuis des années
00:31:35d'attendre leur tour, d'attendre leur chance,
00:31:37ces jeunes-là se retrouvent aujourd'hui sur le carreau.
00:31:39Ils ont le sentiment de passer
00:31:41leur tour, de passer leur chance.
00:31:43Est-ce que la France est condamnée aujourd'hui
00:31:45pendant 10 ans à vivre sous la menace
00:31:47d'une dissolution, sous la menace
00:31:49de l'extrême-gauche ? Ou est-ce que,
00:31:51demain, nous pouvons faire confiance à une nouvelle
00:31:53génération capable, elle-même,
00:31:55d'impulser ces sujets ? Il y a
00:31:57une vraie crise demain, une vraie crise
00:31:59que les partis de gouvernement doivent se saisir.
00:32:01C'est l'échec de la natalité. Les Français
00:32:03ne font plus d'enfants. Vous savez, moi j'ai 28 ans.
00:32:05Je viens d'un quartier populaire,
00:32:07à Roubaix. Aujourd'hui, ma priorité
00:32:09c'est pas de m'engager en politique.
00:32:11Et j'ai pris la décision cette semaine,
00:32:13malgré les sollicitations qui me sont parvenues.
00:32:15J'ai été sollicité
00:32:17pour porter une investiture sous les couleurs
00:32:19RN et LR.
00:32:21Moi, j'ai refusé pour deux raisons.
00:32:23D'abord, la première raison, c'est qu'à 28 ans,
00:32:25j'aspire à autre chose
00:32:27pour mon pays. J'aspire d'abord
00:32:29à fonder ma famille. J'aspire
00:32:31à investir. J'aspire à assurer mon
00:32:33avenir professionnel. J'aspire aussi
00:32:35à protéger ma famille. La deuxième raison
00:32:37c'est que, moi, je pense qu'aujourd'hui,
00:32:39je peux
00:32:41tellement apporter à la société autrement.
00:32:43Je porte un combat depuis des années
00:32:45qui est connu face à l'islamisme.
00:32:47Je porte depuis des années
00:32:49un véritable combat culturel pour que les enfants
00:32:51d'immigrés comme moi, qui portent la double nationalité,
00:32:53je suis français
00:32:55non pas par le sang reçu. Je n'ai pas reçu
00:32:57la France en héritage. La France,
00:32:59je l'ai choisie. J'ai été naturalisé en 2002.
00:33:01Et parce que j'ai choisi la France
00:33:03en 2002, je veux lui rendre tout ce qu'elle m'a
00:33:05apporté. Je veux pouvoir dire à la nouvelle
00:33:07génération, aux enfants d'immigrés,
00:33:09de la troisième, de la quatrième vague d'immigration,
00:33:11leur dire que demain,
00:33:13le défi et l'enjeu de demain,
00:33:15c'est ça, c'est ce combat culturel pour l'intégration
00:33:17par l'école, par la réussite.
00:33:19C'est ce discours-là que les parties de gouvernement
00:33:21doivent reprendre. Et non pas
00:33:23reprendre les vieilles idées
00:33:25qu'on a retrouvées dans les tiroirs,
00:33:27les idées qui ont divisé la société depuis maintenant
00:33:29trente ans. Ce qu'on doit dire, nous,
00:33:31enfants d'immigrés, c'est que lorsque nos parents
00:33:33sont arrivés en France, qui dormaient dans
00:33:35des bidonvilles, qui n'avaient rien,
00:33:37qui ont été accueillis avec la générosité de la République,
00:33:39dans des tours HLM, avec l'école gratuite,
00:33:41avec la santé gratuite.
00:33:43Et bien, nous devons reparler
00:33:45à ces classes populaires-là. Et c'est ça
00:33:47l'enjeu de maintenant. Vous évoquez les crises
00:33:49qui traversent en ce moment notre société, et on sait que
00:33:51il y a une crise identitaire qui est profonde. Et donc,
00:33:53c'est intéressant de voir qui propose quoi.
00:33:55Effectivement, le discours assimilationniste,
00:33:57aujourd'hui, est porté par le Rassemblement
00:33:59National. Je rappelle la liste aux Européennes,
00:34:01vous aviez Jordan Bardella, qui est fils
00:34:03d'immigrés italien, et Malika
00:34:05Sorel, qui est aussi fille d'immigrés.
00:34:07Et vous avez ce discours-là qui défend
00:34:09la France, non pas
00:34:11parce qu'il y aurait une grande
00:34:13lignée de souches, entre guillemets,
00:34:15mais l'idée, comme la phrase de
00:34:17Romain Garry, je n'ai pas une goutte de sang
00:34:19français, mais la France coule dans mes veines.
00:34:21Et donc, cette idée de l'assimilation, aujourd'hui,
00:34:23c'est tout le paradoxe, est portée
00:34:25par le Rassemblement National.
00:34:27Et d'ailleurs, la photo de famille du Rassemblement National,
00:34:29à côté de la photo de famille trop populaire,
00:34:31Macron est communautariste. Macron a reculé
00:34:33sur ces questions d'identité. Et peut-être,
00:34:35sans doute, que ça fait partie des raisons
00:34:37pour lesquelles, aujourd'hui, un certain nombre de Français
00:34:39se détournent de lui. On va revenir sur
00:34:41le Front Populaire dans un instant, mais je le disais, il y a une
00:34:43photo de famille du Front Populaire qui a interpellé
00:34:45parce qu'il n'y a pas de diversité, au fond, sur cette
00:34:47photo, contrairement au Rassemblement National.
00:34:49Vous le disiez, avec
00:34:51différents profils qui se sont assimilés. C'est ça aussi,
00:34:53effectivement, que l'on peut constater
00:34:55aujourd'hui. En tout cas,
00:34:57l'attente des Français, c'est la sécurité,
00:34:59le pouvoir d'achat, on en parle beaucoup.
00:35:01Et Gabriel Attal, qui a fait des annonces
00:35:03ce soir, justement, sur le pouvoir, la sécurité.
00:35:05On a le sentiment qu'aujourd'hui,
00:35:07le parti de la Macronie court
00:35:09après, derrière les électeurs du Rassemblement
00:35:11National. On va en parler. Mais d'abord,
00:35:13cette annonce surprise. Aujourd'hui,
00:35:15le feuilleton qui s'est ouvert avec l'annonce
00:35:17de la dissolution d'Emmanuel Macron se
00:35:19poursuit. L'ancien président,
00:35:21François Hollande, il sera candidat
00:35:23pour le Parti Socialiste, soutenu
00:35:25par le Front Populaire.
00:35:27L'heure est trop grave, a-t-il dit cet après-midi.
00:35:29Je vous donne la parole dans un instant, Eric Tegner,
00:35:31mais nous écoutons avant tout François Hollande.
00:35:33Si j'ai pris cette décision,
00:35:35c'est parce que j'ai
00:35:37estimé que la situation était grave.
00:35:39Plus qu'elle ne l'a
00:35:41jamais été. Grave
00:35:43parce que le danger représenté
00:35:45par l'extrême droite est aujourd'hui
00:35:47avéré. Jamais l'extrême
00:35:49droite n'a été aussi proche
00:35:51du pouvoir depuis la Libération.
00:35:53Comment rester indifférent ?
00:35:55Ensuite, parce que
00:35:57s'est installée, notamment depuis plusieurs jours,
00:35:59une confusion politique regrettable.
00:36:01Des ralliements,
00:36:03des conciliabules
00:36:05qui ne donnent pas une
00:36:07envie pour les citoyens
00:36:09de se réengager. Or,
00:36:11il faut qu'ils se réengagent.
00:36:13Aujourd'hui,
00:36:15il est décisif
00:36:17qu'il y ait une mobilisation la plus
00:36:19forte possible. Et donc, je dois
00:36:21moi-même, à situation exceptionnelle,
00:36:23prendre une décision exceptionnelle.
00:36:25Qu'en pensent les Français ?
00:36:27Nous avons pu interroger quelques-uns
00:36:29d'entre vous. Voyez ce que vous pensez
00:36:31de
00:36:33cette candidature de François Hollande
00:36:35du retour de l'ancien Président.
00:36:37François Hollande a déjà été Président
00:36:39de la France. Son mandat
00:36:41a quand même été relativement bon
00:36:43au vu des événements
00:36:45qu'il a dû traverser avec la France.
00:36:47Je me dis que ça fait toujours des électeurs
00:36:49en plus et que c'est un
00:36:51bon argument encore en plus
00:36:53pour contrer le Rassemblement National
00:36:55avec Marine Le Pen et
00:36:57Jordan Bardella. Il a été sanctionné
00:36:59déjà aux dernières
00:37:01présidentielles.
00:37:03Il n'y a pas de raison
00:37:05qu'il puisse revenir
00:37:07maintenant. Je pense que c'est
00:37:09un retour désespéré de sa part pour
00:37:11revenir au niveau du gouvernement.
00:37:13Il n'y a pas vraiment de raison après tous les scandales
00:37:15qui l'ont un peu éclaboussé. Il n'y a pas
00:37:17vraiment là aujourd'hui de raison de revenir comme ça
00:37:19malgré tout ce qui se passe en ce moment.
00:37:21C'est comme
00:37:23essayer de revenir quand on a quitté
00:37:25son ex et de s'agripper.
00:37:27À un moment donné, il faut tourner la page.
00:37:29Éric Tagnère, pendant que nous entendions
00:37:31ces Français, vous nous avez
00:37:33confié sur ce plateau que vous l'aviez vu venir
00:37:35ce retour de François Hollande. Pour quelle raison ?
00:37:37Oui, j'avais dit lundi à mon équipe
00:37:39que je pariais sur le fait que François Hollande
00:37:41revienne parce que d'abord, vous savez, c'était un peu
00:37:43les compteurs étaient remis à zéro
00:37:45dimanche soir. Donc tout le monde
00:37:47à un moment donné pouvait se dire qu'il pouvait
00:37:49revenir dans l'arène politique et on sait que François Hollande
00:37:51le cherche. On sait que sa cote de popularité
00:37:53aussi est montée et j'ai un autre
00:37:55pari à faire. C'est que si vous regardez
00:37:57bien les investitures du Nouveau Front Populaire,
00:37:59vous voyez que la sociale
00:38:01démocratie est bien plus représentée
00:38:03que ce qu'on imaginait. C'est-à-dire
00:38:05qu'aujourd'hui, lorsqu'on
00:38:07regarde le système, on se dit que le 7
00:38:09juillet au soir, il y aura soit
00:38:11une majorité à Matignon du Rassemblement
00:38:13National, soit d'Emmanuel Macron,
00:38:15soit du Nouveau Front Populaire.
00:38:17Mais il y a une quatrième option qui est possible.
00:38:19C'est qu'on se retrouve dans le cadre d'un
00:38:21Rassemblement National avec une majorité relative
00:38:23par exemple à 230 députés
00:38:25et qu'il y ait des alliances
00:38:27entre une partie du Nouveau Front Populaire,
00:38:29les écologistes, les socialistes
00:38:31mais également la Macronie sur
00:38:33ce fameux front républicain face au Rassemblement
00:38:35National. Et je pense que François Hollande
00:38:37a cela en tête, que d'autres ont
00:38:39cela en tête. C'est pour ça que justement
00:38:41aujourd'hui, ils mettent sous le tapis
00:38:43les excès de Jean-Luc Mélenchon
00:38:45parce que les alliances actuelles ne présagent
00:38:47pas des alliances de groupe. Les créations
00:38:49de groupe vont se faire le lendemain du 7 juillet.
00:38:51François Hollande aujourd'hui, c'est ce qu'il
00:38:53veut faire. Vous savez encore une fois, tout à l'heure
00:38:55je parlais d'Emmanuel Macron sur la dissolution
00:38:57qu'il avait mal perçue. Il a mal perçu le fait qu'à
00:38:59gauche, la première chose qui compte, c'est le
00:39:01Rassemblement contre le Rassemblement
00:39:03National justement, contre ce qu'ils appellent
00:39:05l'extrême droite. Et ça, ça peut être
00:39:07un vecteur et je pense que François Hollande, il revient
00:39:09pour ça. Mais François Hollande, aujourd'hui
00:39:11il est entouré de qui ?
00:39:13D'Antifa, de mise en examen pour
00:39:15l'idéologie du terrorisme, des antisionistes
00:39:17enragés, mais on ne peut pas dire des antisémites.
00:39:19Est-ce qu'il est audible quand il se présente
00:39:21au nom de la défense de la République
00:39:23aujourd'hui ? Mais il est absolument...
00:39:25Aujourd'hui, François Hollande,
00:39:27il sait qu'il participe à un mensonge.
00:39:29Il sait que porter
00:39:31la retraite à 60 ans,
00:39:33compte tenu du coup que cela représente
00:39:35pour nos finances publiques, avec un pays
00:39:37extrêmement endetté.
00:39:39Il sait parfaitement
00:39:41que ces mesures ne sont pas crédibles
00:39:43et ne tiennent pas. Aujourd'hui, est-ce que
00:39:45nous pouvons accepter de vivre dans un État
00:39:47qui, tous les jours, sur les marchés,
00:39:49s'endette et emprunte à 5 ans ou à 10 ans
00:39:51pour payer les salaires des fonctionnaires ?
00:39:53On en est là aujourd'hui. Et le
00:39:55deuxième point, c'est qu'il s'inscrit
00:39:57surtout en faux avec les opposants
00:39:59de son bilan. Comment aujourd'hui
00:40:01expliquer que François Hollande
00:40:03demain appartienne à la même union
00:40:05que Philippe Poutou ? Philippe Poutou
00:40:07qui, je le disais tout à l'heure,
00:40:09appelle à désarmer la police.
00:40:11Il appelle à désarmer les forces de l'ordre.
00:40:13Il est investi à Trèbes,
00:40:15dans le département de l'Aude.
00:40:17À Trèbes, là où,
00:40:19rappelons-le quand même,
00:40:21c'est très important,
00:40:23le colonel Beltrame
00:40:25a sacrifié sa vie
00:40:27pour permettre
00:40:29à des Français de ne pas périr
00:40:31sous les balles de l'islamisme. Voilà.
00:40:33Et si les gendarmes n'étaient pas armés,
00:40:35si les policiers n'étaient pas armés,
00:40:37alors oui, demain,
00:40:39l'islamisme pourra
00:40:41continuer de conquérir le territoire.
00:40:43Demain, les démocrates prendront le territoire
00:40:45dans les quartiers mondiaux.
00:40:47Il n'a aucune obligation,
00:40:49lui, juillet, de siéger avec la France
00:40:51insoumise. N'oubliez jamais
00:40:53que François Hollande, c'est un spécialiste.
00:40:55C'est d'abord le secrétaire général du Parti Socialiste.
00:40:57Il a passé sa vie à faire de la politique.
00:40:59Il est déjà en train de penser aux nouvelles
00:41:01alliances. Il est déjà en train de penser
00:41:03à un regroupement. C'est pas simplement
00:41:05de l'orgueil. Il y a une stratégie derrière.
00:41:07Et n'oublions pas aussi, quand on voit
00:41:09aujourd'hui, on scénarise l'opposition
00:41:11Emmanuel Macron-François Hollande. Emmanuel Macron,
00:41:13c'était le secrétaire général de l'Elysée.
00:41:15L'ancien président de la République accepte de s'acoquiner
00:41:17avec des ultras. Avec un parti
00:41:19comme la France insoumise, dont on sait
00:41:21qu'il y a très largement des accointances
00:41:23avec l'antisémitisme, mais pas que. Il y a certaines
00:41:25aspirations aussi assez complotistes, etc.
00:41:27Il y a une acceptation
00:41:29au nom de l'humanisme.
00:41:31C'est là encore tout le paradoxe, moi, qui me surprend toujours,
00:41:33si vous voulez. Et que François Hollande,
00:41:35qui aurait pu prendre de la hauteur,
00:41:37un peu comme Nicolas Sarkozy,
00:41:39dont on a parlé un petit peu plus tôt,
00:41:41qui aurait pu s'adresser
00:41:43à tous les Français, avoir des grands discours,
00:41:45peut-être allumer nos lanternes,
00:41:47il décide de redescendre
00:41:49dans l'arène par la petite porte,
00:41:51en acceptant des complaisances
00:41:53de façon totalement insouciée.
00:41:55Mais est-ce qu'on peut imaginer qu'il prépare aussi 2027 ?
00:41:57Il doit y avoir une stratégie aussi
00:41:59derrière un cap secret.
00:42:01Noémie, vous disiez la petite porte.
00:42:03Et en fait, la stratégie de François Hollande,
00:42:05il le dit assez souvent dans ses offres,
00:42:07c'est la stratégie du trou de souris.
00:42:09En fait, il essaye d'entrer dans une petite possibilité.
00:42:11Et quand on a été président de la République,
00:42:13on ne rentre pas par un trou de souris.
00:42:15Il a jamais été vraiment président de la République.
00:42:17Il a toujours géré son parti.
00:42:19Il y a une chose sur laquelle tous les Français
00:42:21sont d'accord, c'est que François Hollande n'a jamais
00:42:23incarné la fonction présidentielle.
00:42:25Emmanuel Macron en a profité par la suite,
00:42:27parce que ce n'était pas compliqué d'avoir l'air d'être présidentiable.
00:42:29Non, mais c'est vrai que là, c'est très intéressant
00:42:31ce que vous avez souligné, Noémie, c'est qu'effectivement,
00:42:33on peut attendre d'un ancien président de la République
00:42:35qui l'allume des lanternes,
00:42:37qui l'apaise aussi le pays.
00:42:39Et puis, il a été président de tous les Français.
00:42:41Donc, il devrait s'adresser aujourd'hui à tous les Français.
00:42:43Or, on voit bien que là, il prend parti,
00:42:45il s'adresse uniquement aux électeurs de gauche,
00:42:47contre l'extrême droite, qui serait le péril fasciste
00:42:49en France, etc.
00:42:51Donc, il descend complètement, je trouve,
00:42:53de la fonction qui a été la sienne.
00:42:55Et encore une fois, en allant par la porte.
00:42:57L'ancien Premier ministre,
00:42:59je vous donne la parole tout de suite,
00:43:01mais l'ancien Premier ministre a réagi,
00:43:03Édouard Philippe, cet après-midi, lui aussi,
00:43:05vous allez l'entendre, il ne comprend pas très bien
00:43:07ce choix de François Hollande.
00:43:09Dans une démocratie,
00:43:11quand on a envie de défendre ses idées,
00:43:13il n'est jamais illégitime
00:43:15de se présenter à une élection.
00:43:17François Hollande a été président de la République,
00:43:19il a eu beaucoup de mal avec
00:43:21les frondeurs,
00:43:23et il a décidé de s'allier avec les frondeurs
00:43:25avec lesquelles il n'était pas d'accord,
00:43:27pour porter la même étiquette,
00:43:29pour s'engager sur un programme qui est l'inverse
00:43:31de ce qu'il a fait quand il était président de la République.
00:43:33Si vous n'avez pas compris,
00:43:35moi non plus.
00:43:37Édouard Philippe, il se bat pour une alliance
00:43:39avec la social-démocratie de gauche.
00:43:41Donc, ne croyez pas que s'il y a
00:43:43une possibilité d'avoir une majorité
00:43:45pour Aléa Matignon,
00:43:47qui ralliera de François Hollande
00:43:49jusqu'à Édouard Philippe,
00:43:51Édouard Philippe ne saisira pas cette occasion.
00:43:53Donc, n'oublions pas ça dans trois semaines,
00:43:55Édouard Philippe qui aujourd'hui dit que,
00:43:57d'une certaine façon, François Hollande se disqualifie
00:43:59parce qu'il est avec Jean-Luc Mélenchon,
00:44:01dans trois semaines, ça sera oublié.
00:44:03C'est enregistré, Éric Tegner,
00:44:05on sortira la séquence dans trois semaines.
00:44:07Ce qui est très rigolo,
00:44:09c'est de voir que
00:44:11quand LFI a eu
00:44:13ses premiers députés en 2017,
00:44:15vraiment, ils ont bâti
00:44:17tout leur corpus idéologique contre l'hollandisme.
00:44:19Et à chaque fois qu'ils peuvent
00:44:21taper sur la vieille gauche,
00:44:23la gauche laïque, la gauche sociale-démocrate,
00:44:25ils y vont à la sociotraite.
00:44:27Ils utilisent exactement ce terme, ils y vont à la sulfateuse.
00:44:29Le parti socialiste,
00:44:31lui-même, a exercé un droit d'inventaire.
00:44:33En gros, il a dit que le mandat de Hollande
00:44:35était quand même
00:44:37mi-figue, mi-raisin, mais plutôt dans le rouge que dans le vert.
00:44:39Et là, il revient comme si
00:44:41c'était un peu
00:44:43le roi qui revenait à gauche.
00:44:45Mais évidemment, il ne peut pas le faire, parce qu'il est décrié
00:44:47à la fois par son propre parti, et à la fois
00:44:49par la principale force d'opposition de gauche.
00:44:51Donc, quelque part, c'est normal qu'il essaye
00:44:53de rentrer par la petite porte et par l'Assemblée nationale.
00:44:55Et la méthode est intéressante, parce qu'il a
00:44:57déclaré candidature sans l'avoir
00:44:59demandé au parti socialiste, et le parti socialiste
00:45:01s'est quand même senti obligé de dire oui, on lui donne.
00:45:03Ça veut dire qu'il le considère
00:45:05important. Ce qui est très rigolo aussi, c'est que
00:45:07vous disiez,
00:45:09vous disiez que
00:45:11en gros,
00:45:13François Hollande, c'est un peu le roi de la combine politique.
00:45:15Et effectivement, là, dans ce qui se passe à gauche,
00:45:17on a l'impression qu'il y a une bataille
00:45:19entre des rois de la combine. Vous avez d'un côté
00:45:21les sociodémocrates qui sont vraiment
00:45:23le PS, c'est ce que François Mitterrand appelait
00:45:25l'école du vice. C'est les rois
00:45:27pour négocier les circos et tout.
00:45:29Mais c'est pas le sujet.
00:45:31Je peux terminer quand même.
00:45:33Alors, c'est pas le sujet. Il est bientôt 23h.
00:45:35Effectivement...
00:45:37C'est le rêve des compromis.
00:45:39Elisa Lucchiafsky nous a rejoint.
00:45:41Amine, je vous colle pas. Nous allons reprendre
00:45:43la discussion dans un instant, le débat dans un instant.
00:45:45Et nous allons intégrer Gabriel Attal
00:45:47dans la discussion.
00:45:49Puisqu'il a fait ses programmes.
00:45:51Son programme de la majorité
00:45:53pour les législatives a été dévoilé.
00:45:55Primes Macron augmentées, délinquance des mineurs,
00:45:57environnement, pouvoir d'achat.
00:45:59Voilà ce qu'on peut retenir. Gabriel Attal
00:46:01qui dit, moi ce qui m'intéresse, ce sont les Français.
00:46:03Au fond, il a raison.
00:46:05Puisque les Français, ils attendent des mesures
00:46:07très concrètes. On va l'entendre
00:46:09dans un instant. Mais avant, il est 23h.
00:46:11Si vous nous rejoignez sur CNews,
00:46:13bienvenue. Elisa Lucchiafsky est avec nous
00:46:15pour un point sur les toutes dernières actualités.
00:46:17Ma chère Elisa.
00:46:23Centaines de milliers de manifestants étaient dans les rues
00:46:25ce samedi dans toute la France pour s'opposer
00:46:27au rassemblement national.
00:46:29La préfecture de police de Paris en a dénombré
00:46:3175 000 dans la capitale.
00:46:33Ces manifestants qui ont défilé à l'appel de syndicats,
00:46:35d'associations et du nouveau front populaire,
00:46:37l'union des partis de gauche.
00:46:39A Paris, 9 personnes ont été interpellées
00:46:41et 3 membres des forces de l'ordre
00:46:43ont été légèrement blessées, selon la préfecture.
00:46:45Présidente sortante du groupe LFI
00:46:47à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot
00:46:49était présente dans le cortège.
00:46:51Pour elle, la donne de ces législatives est simple.
00:46:53C'est soit le nouveau front populaire,
00:46:55soit le rassemblement national.
00:46:57On l'écoute.
00:46:59C'est un moment rare dans la vie politique
00:47:01où tout le monde a conscience que nous sommes en train
00:47:03d'écrire l'histoire collectivement.
00:47:05La mobilisation populaire est clé
00:47:07pour lutter contre l'extrême droite
00:47:09et pour battre l'extrême droite.
00:47:11Dimanche, nous disions régulièrement
00:47:13que les élections européennes
00:47:15marquaient l'après Macron.
00:47:17Dimanche, l'après Macron a commencé
00:47:19et je crois que la Macronie est finie
00:47:21et que tout le monde le comprend aujourd'hui
00:47:23et que donc, le choix qui se fera
00:47:25le 30 juin et le 7 juillet
00:47:27avec les bulletins de vote
00:47:29de nos concitoyens
00:47:31sera celui de savoir
00:47:33soit c'est eux, l'extrême droite,
00:47:35soit c'est nous.
00:47:37Cela faisait 6 mois que les Britanniques
00:47:39étaient en chair et en os.
00:47:41La princesse Kate Middleton a fait son grand retour
00:47:43aujourd'hui, lors de la parade d'anniversaire
00:47:45du roi Charles III en carrosse
00:47:47puis sur le balcon de Buckingham
00:47:49aux côtés de toute la famille royale.
00:47:51La princesse Kate, 42 ans, est apparue
00:47:53très souriante. De quoi réjouir les Britanniques
00:47:55présents, comme nous l'explique
00:47:57notre correspondant à Londres, Olivier Weber.
00:47:59C'est une image qui aura mis
00:48:01du baume au cœur des Britanniques,
00:48:03celle de la famille royale réunie
00:48:05sur le balcon de Buckingham Palace
00:48:07avec la princesse Kate, son mari le prince William
00:48:09et leurs 3 jeunes enfants.
00:48:11La présence même de Kate
00:48:13paraissait impensable il y a encore
00:48:15quelques jours de cela
00:48:17et pourtant, elle était bien là,
00:48:19élégante, souriante.
00:48:21Kate est venue par sens du devoir,
00:48:23elle qui se soigne d'un cancer
00:48:25actuellement à l'abri des regards,
00:48:27mais aussi pour faire en sorte
00:48:29que ses 3 enfants puissent profiter
00:48:31pleinement de cette journée très spéciale.
00:48:33Les caméras ont traqué
00:48:35le moindre geste de tendresse de Kate
00:48:37envers ses enfants, ont traqué aussi
00:48:39l'évidente complicité entre Kate
00:48:41et le roi Charles. Ces deux-là s'entendent
00:48:43bien, visiblement la maladie les a
00:48:45rapprochés. Alors, quand reverra-t-on
00:48:47Kate ? On ne sait pas. Ce qui est sûr
00:48:49c'est que cette journée spéciale
00:48:51ne signifie pas un plein retour
00:48:53aux engagements publics. Kate
00:48:55n'est pas guérie, elle l'a dit elle-même
00:48:57hier sur les réseaux sociaux.
00:48:59Elle continue de se soigner pendant les prochains mois
00:49:01quoi qu'il en soit, la présence même
00:49:03de Kate rayonnante ce samedi
00:49:05prouve que la famille royale
00:49:07a besoin d'elle.
00:49:09Les obsèques de Françoise Hardy sont prévus
00:49:11jeudi après-midi au cimetière du Père Lachaise
00:49:13à Paris. Elle a décédé le
00:49:1511 juin à l'âge de 80 ans.
00:49:17Françoise Hardy luttait contre un cancer
00:49:19apparu en 2004.
00:49:21Icône des sixties, elle a mené une carrière
00:49:23de plus de 50 ans dans la chanson avec des titres
00:49:25emblématiques qu'on connaît tous et qu'on a
00:49:27envie de fredonner comme « Tous les garçons
00:49:29et les filles », « Comment te dire adieu »
00:49:31ou encore « Le temps de l'amour ».
00:49:35Merci beaucoup
00:49:37Elisa Lukavski, « Tous les garçons
00:49:39et les filles ». Moi ça m'émeut d'entendre
00:49:41ce titre puisque ma mère quand j'étais petite
00:49:43me jouait cette chanson à la guitare
00:49:45de Françoise Hardy. Vous allez chanter un peu ?
00:49:47Je ne fais pas chanter parce que
00:49:49ça serait terrible pour vos oreilles.
00:49:51Il pleut déjà un petit peu en région parisienne.
00:49:53Mais là ce serait absolument pire.
00:49:55D'ailleurs le soleil qui doit revenir
00:49:57la semaine prochaine. On l'attend.
00:49:59Retour à la politique. Semaine
00:50:01folle, semaine très chargée.
00:50:03Ça ne s'arrête pas. Nous parlions
00:50:05de cette annonce surprise
00:50:07cet après-midi. Le retour de François Hollande
00:50:09candidat pour ses législatives
00:50:11et dans ce contexte-là,
00:50:13Gabriel Attal a dévoilé
00:50:15le programme de la majorité. Primes
00:50:17Macron augmentées, délinquance des mineurs,
00:50:19environnement. Le Premier ministre qui a exposé
00:50:21dans la presse quotidienne régionale
00:50:23les grandes lignes du programme national
00:50:25de la majorité présidentielle
00:50:27pour les prochaines élections législatives.
00:50:29Avant d'entendre, nous le découvrons. Donc à l'antenne,
00:50:31triplement de la prime Macron, je le disais,
00:50:33indexation des retraites sur l'inflation,
00:50:35baisse des factures d'électricité de 15%
00:50:37l'hiver prochain, alors ce qui fera environ 200 euros,
00:50:39achat groupé pour les fournitures
00:50:41scolaires, réduction de 15%, complément
00:50:43santé publique à 1 euro par jour.
00:50:45Le pouvoir d'achat, priorité
00:50:47donc de
00:50:49la majorité pour ses législatives.
00:50:51On va écouter justement Gabriel Attal
00:50:53sur cette question du pouvoir d'achat. Il s'exprimait
00:50:55ce soir, c'était aux 20 heures de France 2.
00:50:57Derrière ce mot pouvoir d'achat
00:50:59qu'on entend beaucoup, il y a tout simplement la dignité
00:51:01des Français. Des Français qui travaillent,
00:51:03qui doivent être rémunérés justement pour ça,
00:51:05ou des Français qui ont travaillé toute leur vie,
00:51:07qui sont aujourd'hui à la retraite et qui doivent pouvoir vivre
00:51:09dignement. Et ils font confiance plutôt au FN
00:51:11sur cette question aujourd'hui. On entend des oppositions
00:51:13qui promettent monts et merveilles,
00:51:15mais évidemment que ce n'est pas applicable leur programme
00:51:17et que s'ils le mettaient en place, ils vous prendraient
00:51:19d'une main ce qu'ils vous donnent de l'autre.
00:51:21Pouvoir d'achat, très important,
00:51:23priorité des Français, notamment des électeurs
00:51:25du Rassemblement National. Est-ce qu'il ne court pas
00:51:27après les électeurs du RN ?
00:51:29Est-ce que Gabriel Attal n'a pas entendu trop
00:51:31tardivement finalement les attentes des Français ?
00:51:33Alors on a l'impression plutôt
00:51:35qu'il est en train de solidifier son socle.
00:51:37La mesure la plus importante je pense
00:51:39qu'il faut retenir c'est l'indexation
00:51:41des pensions de retraite sur l'inflation.
00:51:43Là clairement l'idée c'est de faire plaisir
00:51:45aux électeurs qui sont à la retraite
00:51:47ou qui vont bientôt l'être. Et c'est stratégique
00:51:49parce qu'un chiffre clé
00:51:51c'est que l'âge médian des électeurs en France
00:51:53c'est 50 ans. C'est-à-dire qu'un électeur
00:51:55sur deux a plus de 50 ans.
00:51:57Et une des choses qui font
00:51:59hésiter ces électeurs
00:52:01c'est de se dire mais en fait
00:52:03si le RN est au pouvoir,
00:52:05quid de mes retraites ? Alors la grosse
00:52:07botte secrète en ce moment du RN
00:52:09c'est de faire baisser les factures d'énergie
00:52:11et là il est intéressant de voir que
00:52:13effectivement ça occupe la première place
00:52:15ou plutôt la deuxième place du programme
00:52:17de la majorité. Mais encore une fois
00:52:19la campagne est tellement courte
00:52:21et les électeurs sont tellement
00:52:23à bout et chauffés à blanc
00:52:25que la question du programme
00:52:27c'est pas ce qui va être le plus important
00:52:29du reste il n'y aura
00:52:31aucune possibilité pour les candidats de confronter
00:52:33les programmes. Vous nous dites que ce type d'annonce
00:52:35ne changera pas forcément, n'aura pas d'impact
00:52:37particulier sur les sondages ?
00:52:39Si, ça peut avoir un impact
00:52:41ça peut fidéliser les plus de 50 ans
00:52:43et je pense que c'est le point principal
00:52:45qui est recherché par la majorité.
00:52:47Le gouvernement national aujourd'hui qui vote RN
00:52:49pour des questions de pouvoir d'achat, Aminé Elbaïy
00:52:51n'ira pas forcément mettre son bulletin
00:52:53pour la majorité présidentielle
00:52:55après
00:52:57le dévoilement
00:52:59de ces mesures ?
00:53:01Bien sûr, parce qu'aujourd'hui tous les sujets ne sont pas
00:53:03posés sur la table et pas de la même
00:53:05manière. Parce que le Président de la République
00:53:07Emmanuel Macron, qui a été Président
00:53:09pendant 7 ans, s'est inscrit dans un
00:53:11grand renoncement, un vrai renoncement
00:53:13sur les questions de sécurité
00:53:15Un vrai renoncement sur les questions d'immigration
00:53:17Un vrai renoncement sur les questions de sécurité et d'immigration
00:53:19Un vrai renoncement sur les questions de sécurité et d'immigration
00:53:21Vous parlez des retraites à l'instant
00:53:23comment expliquer qu'un retraité
00:53:25qui a travaillé toute sa vie
00:53:27qui a cotisé pendant 40 années
00:53:29gagne l'équivalent de
00:53:311000 euros par mois
00:53:331000 euros par mois, c'est ce que gagne en moyenne
00:53:35les retraités du bassin minier
00:53:37à Lens, les retraités dans le Tarn
00:53:39dans le Cantal et dans la Creuse
00:53:41nos petits agriculteurs qui ont travaillé toute leur vie
00:53:43alors que pendant ce temps
00:53:45un étranger qui n'a jamais travaillé
00:53:47de sa vie, jamais travaillé de sa vie
00:53:49puisse prétendre au même montant
00:53:511000 euros par mois, grâce à quoi ?
00:53:53Grâce à la SPA, à l'allocation de solidarité
00:53:55pour personnes âgées, le minimum
00:53:57vieillesse qu'Emmanuel Macron a lui-même
00:53:59à lui-même
00:54:01fixé à 1000 euros par mois
00:54:03le minimum vieillesse pour quelqu'un qui n'a jamais
00:54:05travaillé de sa vie, c'est 1000 euros par mois
00:54:07c'est exactement le même montant
00:54:09que gagnent les retraités qui ont travaillé
00:54:11pendant 40 années et ces retraités
00:54:13qui ont travaillé pendant 40 années, ce sont les mêmes
00:54:15qui aujourd'hui en ont ras-le-bol et se tournent
00:54:17vers le Front National parce qu'ils ont
00:54:19entendu ce discours là-bas, parce qu'à la fin
00:54:21du mois, ils se rendent compte qu'ils peuvent
00:54:23plus coller le dernier bout, parce que
00:54:25la prochaine question qu'ils vont se poser
00:54:27c'est pas de savoir combien ils vont épargner
00:54:29c'est de savoir si oui ou non, à la fin du mois
00:54:31ils pourront acheter une brique de lait
00:54:33si oui ou non, à la fin du mois, ils pourront
00:54:35mettre un plein d'essence, c'est à cette France-là
00:54:37que la droite et la gauche ne parlent plus
00:54:39J'ai une interrogation un peu naïve
00:54:41Eric Tegner, la discussion
00:54:43que nous avons avec Aminel Bey
00:54:45à l'instant, en tout cas la démonstration que vous venez de faire
00:54:47vous auriez pu faire la même il y a 6 mois
00:54:49il y a un an, il y a deux ans
00:54:51et ce soir, alors on sent que la France
00:54:53est très tendue et donc ce soir
00:54:55deux nouvelles mesures de Gabriel Attal
00:54:57pourquoi ces mesures
00:54:59elles n'ont pas été proposées et faites
00:55:01avant ? D'ailleurs je note que
00:55:03la première mesure en fait, le premier
00:55:05impact de la nomination de
00:55:07Gabriel Attal à Matignon, c'était justement
00:55:09l'augmentation du coût
00:55:11de l'énergie, donc aujourd'hui il nous
00:55:13propose d'une certaine façon plutôt une annulation
00:55:15de la première chose qu'il a faite en arrivant
00:55:17il y a 6 mois, et c'est ce que tout le monde
00:55:19dit aujourd'hui, on a été tous marqués par le
00:55:21discours d'Emmanuel Macron en Italie
00:55:23où il disait oui, j'ai entendu les
00:55:25Français, il faut plus faire ci, plus faire
00:55:27ça, et tout le monde se dit, ça fait
00:55:297 ans que vous êtes au pouvoir
00:55:31et Gabriel Attal aujourd'hui, la vérité
00:55:33c'est qu'il n'a pas un véritable impact
00:55:35même si la majorité s'en sortait
00:55:37il ne serait plus Premier Ministre
00:55:39parce qu'il sera obligé de composer avec d'autres forces
00:55:41politiques, et il serait donc obligé
00:55:43d'accepter que c'est l'échec aussi
00:55:45de Gabriel Attal qui a porté
00:55:47et qui s'est engagé dans ces élections
00:55:49européennes qui ont amené justement
00:55:51à 4,6%
00:55:53Son échec ou sa solitude ? Mais vous savez
00:55:55Gabriel Attal il est là depuis des années
00:55:57c'est le premier à avoir suivi Emmanuel Macron
00:55:59tout comme Emmanuel Macron est rentré en politique
00:56:01avec François Hollande, et si les Français justement
00:56:03aujourd'hui ils veulent tenter le Rassemblement National
00:56:05ou le Nouveau Front Populaire, c'est parce qu'ils en
00:56:07ont conscience, et d'ailleurs, regardons ce
00:56:09programme, honnêtement, il n'y a rien dedans
00:56:11le triplement de la prime Macron
00:56:13ou l'indexation sur la retraite, c'est pas un
00:56:15projet, ils sont en train de nous dire que pendant 3 ans
00:56:17en fait, il va y avoir juste ces 8 mesures
00:56:19alors qu'en plus, si
00:56:21Gabriel Attal gagnait
00:56:23lui il ne serait pas en cohabitation
00:56:25contrairement au Rassemblement National
00:56:27ou au Nouveau Front Populaire, il sera en alliance avec
00:56:29le Président, donc ça montre que le parti
00:56:31de l'inaction justement, c'est celui
00:56:33de la Macronie aujourd'hui, et
00:56:35c'est ce qui se passe justement depuis la réélection
00:56:37de 2022. En tout cas, là nous parlions du
00:56:39pouvoir d'achat, autre préoccupation
00:56:41des Français, c'est la sécurité, nous
00:56:43en parlons régulièrement, effectivement
00:56:45nous constatons une multitude
00:56:47de drames ces derniers
00:56:49mois, ces derniers jours, et ça se poursuit, il y a
00:56:51encore des attaques au couteau régulières
00:56:53sur le territoire français, c'est vrai que
00:56:55l'actualité politique est telle que nous en parlons moins
00:56:57mais c'est une réalité qui continue
00:56:59Je vous propose d'écouter
00:57:01Gérald Darmanin, il s'est exprimé lui aussi
00:57:03cet après-midi, pour annoncer notamment une mesure
00:57:05une mesure de justice, écoutez-le
00:57:07Le sujet principal
00:57:09de la sécurité, c'est évidemment
00:57:11un sujet de justice. Les policiers
00:57:13les gendarmes interviennent très vite
00:57:15très souvent ils interpellent les délinquants
00:57:17et les comparutions immédiates
00:57:19souvent sont au rendez-vous. Simplement
00:57:21la peine est exécutée
00:57:23malheureusement, pas assez souvent
00:57:25et on attend des mois, voire des années avant que des personnes
00:57:27aillent véritablement en prison
00:57:29c'est pourquoi je propose dans le cadre de cette campagne
00:57:31électorale, ce que j'écris dans ma profession
00:57:33de foi, avec le principe de la comparution
00:57:35immédiate, la peine immédiate
00:57:37à peine sortie du tribunal
00:57:39immédiatement il faut aller dans des maisons
00:57:41d'arrêt spécialisées, dans des centres
00:57:43spécialisés que nous pouvons
00:57:45construire pour que même si on fait un mois ou deux
00:57:47mois ou trois mois de prison, on les fasse
00:57:49véritablement. Il ne marche pas
00:57:51Comparution immédiate ou
00:57:53vous nous dites mandat de dépôt ça existe déjà
00:57:55Il suffit, j'invite vraiment, je prends les Français
00:57:57à témoin, vous vous rendez devant le premier
00:57:59tribunal judiciaire de votre chef lieu
00:58:01d'arrondissement, vous vous rendez compte que tous les jours
00:58:03il y a des comparutions immédiates, tous les jours
00:58:05des magistrats prononcent des
00:58:07mandats de dépôt, c'est-à-dire que à la fin
00:58:09de l'audience vous allez en prison
00:58:11et deux jours après, parce qu'il y a une surpopulation
00:58:13carcérale, et bien ils sortent de prison
00:58:15parce qu'il n'y a plus de place en prison
00:58:17c'est ça la réalité. Mais ce que ne dit pas le ministre
00:58:19de l'Intérieur, c'est qu'il doit consulter
00:58:21d'urgence son ministre
00:58:23monsieur Moretti, mais aussi les maires de France
00:58:25qui refusent de délivrer des permis de construire
00:58:27parce que tout le monde dit
00:58:29il faut plus de places de prison
00:58:31mais il n'y a personne
00:58:33qui veut accueillir une prison dans sa commune
00:58:35Il y a aussi une question
00:58:37d'idéologie de certains juges
00:58:39du syndicat de la magistrature
00:58:41qui a clairement appelé justement à lutter contre
00:58:43le Rassemblement National, on sait que c'est 30%
00:58:45des juges aujourd'hui
00:58:47c'est quand même l'angle mort de Darmanin
00:58:49qui effectivement, il va mettre des gens en prison
00:58:51et Dupond-Moretti va les libérer
00:58:53et dans le même temps le syndicat de la magistrature
00:58:55ils font le truc dans leur coin parce qu'ils refusent
00:58:57de faire des réformes en profondeur
00:58:59Il a raison Eric
00:59:01je voudrais simplement préciser sur le propos d'Eric
00:59:03qu'au delà de la politisation des juges
00:59:05il faut mettre fin à la réforme
00:59:07Taubira qui a massacré le code de procédure pénale
00:59:09la réforme Taubira
00:59:11lorsqu'elle était garde des Sceaux
00:59:13consiste aujourd'hui
00:59:15à dire dans le code de procédure pénale
00:59:17que la prison doit être la dernière des sanctions
00:59:19et qu'avant la prison
00:59:21il y a toutes des peines, ce qu'on appelle des peines aménagées
00:59:23des peines dites alternatives
00:59:25qui ne marchent pas. La suppression des peines planchers
00:59:27fait qu'aujourd'hui
00:59:29la récidive pénale est
00:59:31impunie. Mais on peut parler aussi
00:59:33de cette proposition de la peine immédiate
00:59:35de Gérald Darmanin aussi dans ce contexte
00:59:37des violences, de l'ultra-violence
00:59:39des mineurs, Lucas Jakubowicz, c'est aussi
00:59:41à cela qu'il veut s'attaquer Gérald Darmanin
00:59:43quand il dit une peine immédiate
00:59:45puisqu'on l'a vu à de nombreuses reprises
00:59:47effectivement un mineur aujourd'hui il est condamné
00:59:49il va exécuter sa peine s'il l'exécute
00:59:51des mois voire des années plus tard
00:59:53et c'est aussi à cela qu'il veut répondre
00:59:55Gérald Darmanin
00:59:57ce qui est très bizarre
00:59:59et c'est ce qu'il a dit dans sa petite vidéo
01:00:01c'est qu'il a inscrit cette proposition sur sa profession
01:00:03de foi. Mais alors
01:00:05dans ce cas là c'est quoi ? C'est un ministre de l'intérieur
01:00:07ou c'est un candidat à la députation à Tourcoing ?
01:00:09Il y a un mélange des genres qui paraît un peu
01:00:11bizarre. Je pense que quand on fait une campagne
01:00:13législative on doit parler aux habitants de sa circonscription
01:00:15et non pas de son bilan
01:00:17ou de ses projets en tant que
01:00:19ministre de l'intérieur. Moi c'est sûr tout ça que je retiens
01:00:21de sa vidéo. Après effectivement il a un peu
01:00:23réinventé la notion de
01:00:25mandat de dépôt mais bon.
01:00:27En tout cas Gabriel Attal qui est revenu
01:00:29sur la dissolution, cette fameuse dissolution
01:00:31qui nous occupe tant depuis
01:00:33une semaine. Je vous propose de
01:00:35l'écouter justement ce sujet.
01:00:37Face à un parlement de plus en plus
01:00:39asphyxié par le poids des extrêmes
01:00:41et face à un blocage assuré
01:00:43à l'automne prochain puisque les oppositions
01:00:45avaient annoncé qu'elles feraient à ce moment-là
01:00:47chuter le gouvernement en votant une motion de censure
01:00:49ce qui aurait provoqué une dissolution. Il a pris
01:00:51cette décision. Donc finalement vous trouvez cette décision
01:00:53légitime ? Elle est légitime parce
01:00:55qu'elle est prise par principe par le président de la République
01:00:57qui est le seul à pouvoir la prendre. C'est ce que prévoit la Constitution.
01:00:59Je pense qu'on n'a jamais
01:01:01tort de donner la parole aux Français et de leur permettre
01:01:03de s'exprimer.
01:01:05Une dissolution légitime pour Gabriel Attal
01:01:07et en marge d'un déplacement à Paris en Italie
01:01:09pour le G7, Emmanuel Macron
01:01:11a fustigé lui de son côté
01:01:13les programmes du nouveau Front Populaire
01:01:15et du Rassemblement National, je le cite, qui font porter
01:01:17un très grand danger à l'économie française
01:01:19et sont totalement irréalistes.
01:01:21Alors la question, effectivement, Gabriel Attal
01:01:23qui dit oui c'est une bonne chose mais aujourd'hui
01:01:25nous le voyons bien, nous le commentons
01:01:27nous sommes dans une situation très délicate
01:01:29alors quelle est la responsabilité d'Emmanuel Macron
01:01:31finalement ? Je vous pose la question dans un instant
01:01:33mais avant nous écoutons le chef de l'État.
01:01:35Ils ne sont pas prêts à gouverner.
01:01:37C'est une bonne nouvelle pour les Français.
01:01:39Il y a des gens qui sont prêts à gouverner
01:01:41qui gouvernent depuis 7 ans
01:01:43et qui font un travail qui a des résultats économiques.
01:01:45Voilà. Si on n'est pas prêt à gouverner, il ne faut pas se présenter
01:01:47devant les Français. En tout cas
01:01:49très sincèrement,
01:01:51ça n'est juste pas sérieux.
01:01:53Mais j'appelle chacun
01:01:55aussi à la raison à regarder les choses.
01:01:57Le chef de l'État donc qui déplore la situation
01:01:59et dans le même temps, vous l'évoquiez
01:02:01d'ailleurs Éric Tegner il y a un instant,
01:02:03voyez ce que révèle un article de nos confrères
01:02:05du Monde. Le président de la République
01:02:07qui aurait au lendemain de l'annonce de la dissolution
01:02:09de l'Assemblée Nationale, confié à une connaissance
01:02:11qu'il prévoyait cette dissolution depuis des semaines
01:02:13et qu'il en était ravi.
01:02:15C'est un grand patron, un familier de l'Élysée
01:02:17qui aurait demandé selon nos confrères du Monde
01:02:19au président de la République, ça ne va pas trop dur
01:02:21ces journées, ce à quoi le chef de l'État aurait répondu
01:02:23mais pas du tout. Je prépare cela
01:02:25depuis des semaines et je suis ravi.
01:02:27Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée
01:02:29dans les jambes. Maintenant on va voir
01:02:31comment ils s'en sortent. On a du mal
01:02:33à comprendre cette posture du chef de l'État
01:02:36J'ai quand même du mal à imaginer
01:02:38que ce soit possible qu'il soit
01:02:40à ce point cynique.
01:02:42Ce sont des propos rapportés
01:02:44par nos confrères du Monde. Précisons là encore.
01:02:46On a du mal à imaginer que ce soit
01:02:48véritablement des propos qu'il ait tenus ou alors là
01:02:50vraiment on a affaire à un président de la République qui est complètement
01:02:52irresponsable et complètement enfantin
01:02:54et complètement...
01:02:56qui ne comprend pas du tout ce qui est en train de se passer
01:02:58et qui ne l'avait pas anticipé. On a du mal à s'imaginer
01:03:00que ce soit tout à fait exact. Ce qui est certain
01:03:02c'est qu'on voit qu'il est en train de surcommuniquer
01:03:04avec le président de la République. On le voit tous les jours.
01:03:06Il s'exprime. Et à mon avis, plus il s'exprime
01:03:08et plus le front
01:03:10anti-Macron est en train
01:03:12de prendre du pouvoir. Plus il s'exprime
01:03:14plus les sondages baissent
01:03:16pour lui donc
01:03:18sans doute que la Macronique...
01:03:20La meilleure posture c'est le silence peut-être.
01:03:22Qu'il soit plus en retrait c'est certain. Alors vous avez montré juste avant
01:03:24Gabriel Attal qui lui est le fidèle parmi les fidèles
01:03:26et qui justifiera, on a compris, jusqu'au bout
01:03:28de toute façon toutes les décisions de son patron
01:03:30mais on sait qu'il y a une partie de la Macronique qui est très
01:03:32révoltée contre cette décision
01:03:34parce qu'eux aussi, eux, ils vont tout perdre.
01:03:36On a entendu Yael Broun-Pivet
01:03:38la présidente de l'Assemblée nationale la semaine dernière
01:03:40qui n'a pas mâché ses mots
01:03:42parce que la Macronie va tout perdre à cause de la décision
01:03:44d'Emmanuel Macron. Donc il y aura toujours les plus
01:03:46grands fidèles comme Gabriel Attal
01:03:48mais il y en a beaucoup qui sont révoltés parce qu'ils vont tout perdre.
01:03:50Mais c'est intéressant ce que vous disiez
01:03:52à l'instant Elisa.
01:03:54Noémie.
01:03:56Mon cher Lucas
01:03:58effectivement, est-ce que ce n'est pas le silence
01:04:00aujourd'hui qu'on attend
01:04:02du chef de l'État après cette dissolution ?
01:04:04Est-ce que ce n'est pas la meilleure posture ?
01:04:06Est-ce qu'il ne parle pas trop ces derniers temps ?
01:04:08En tout cas, on remarque qu'il a
01:04:10annoncé qu'il parlerait trois fois par
01:04:12semaine et finalement il a renoncé donc il a peut-être
01:04:14compris que c'était contre-productif.
01:04:16Je voulais juste rebondir sur ce que disait
01:04:18Noémie sur les propos de la présidente
01:04:20de l'Assemblée nationale.
01:04:22Sur cette question de la dissolution, moi, il y a quelque chose
01:04:24qui me trouble et que j'aimerais partager
01:04:26quand même aux téléspectateurs.
01:04:28Politiquement, je me considère plutôt comme libéral.
01:04:30Et jusqu'à présent, j'imaginais
01:04:32que la majorité était plutôt libérale.
01:04:34Alors le libéralisme, c'est une doctrine
01:04:36qui est protiforme, mais il y a toujours quelque chose
01:04:38de très important et qui est
01:04:40intangible au libéralisme, c'est l'importance
01:04:42accordée au Parlement.
01:04:44Et là, on a l'impression effectivement que le président
01:04:46de la République, quand on lit les articles
01:04:48du Monde mentionnés par Éric,
01:04:50a travaillé avec des conseillers de l'ombre
01:04:52à l'Élysée, mais il a totalement mis de côté
01:04:54le Parlement.
01:04:56Et ça, je pense que dans la campagne législative
01:04:58qui s'annonce, c'est une immense erreur.
01:05:00C'est-à-dire qu'en fait, un président de la République
01:05:02ou un responsable politique qui, entre guillemets,
01:05:04veut faire carrière, a absolument...
01:05:06Mais est-ce qu'il n'a pas toujours assumé, méprisé
01:05:08la politique française au fond ?
01:05:10C'est une immense erreur. On parlait tout à l'heure
01:05:12de Nicolas Sarkozy.
01:05:14Exemple très simple.
01:05:16Quand un député,
01:05:18même un député pas du tout connu, avait un enfant,
01:05:20fêtait son anniversaire,
01:05:22il lui envoyait un petit message.
01:05:24Il prenait des risques pour le défendre sur un plateau télévisé.
01:05:26Il l'appelait pour lui dire merci.
01:05:28On a l'impression, effectivement, que le président
01:05:30de la République déconsidère...
01:05:32Ça, ce lien-là, il n'existe pas aujourd'hui
01:05:34entre Emmanuel Macron et ses députés.
01:05:36Et ce qui est stupide, parce que c'est aussi quelque chose
01:05:38qui a perdu François Fillon.
01:05:40Par exemple, François Fillon, lui aussi, avait des relations
01:05:42assez tendues avec certains
01:05:44parlementaires à l'air. C'est pour ça, d'ailleurs, que
01:05:46il était favori face à Jean-François Copé,
01:05:48mais Jean-François Copé a gagné parce qu'il avait
01:05:50le groupe parlementaire dans sa poche.
01:05:52Par exemple, François Fillon, pendant la dernière campagne
01:05:54présidentielle, il y avait certains députés
01:05:56qui allaient, seuls contre tous, aller le défendre
01:05:58sur les plateaux télé.
01:06:00Et lui ne les a pratiquement jamais remerciés.
01:06:02Ça, c'est quelque chose qu'il faut vraiment comprendre.
01:06:04C'est que, certes, on est dans un régime présidentiel,
01:06:06mais il y a quand même un parlement.
01:06:08Il faut le respecter, il faut le choyer.
01:06:10Il faut aussi, entre guillemets, donner du biscuit
01:06:12à ses parlementaires.
01:06:14La politique, ce n'est pas seulement de la stratégie,
01:06:16ce sont aussi des histoires humaines.
01:06:18Les histoires humaines servent la stratégie.
01:06:20Et c'est là, pour revenir sur la phrase,
01:06:22j'ai lancé une grenade des goupillets.
01:06:24En fait, à qui il l'a lancée ?
01:06:26Moi, j'ai la sensation que c'est à son camp.
01:06:28Parce qu'il méprise d'abord
01:06:30les députés de sa majorité,
01:06:32qui se plaignaient depuis la loi immigration.
01:06:34Et donc, il y a ce côté-là, de toute façon,
01:06:36qu'il a toujours dit. Moi, c'est intangible.
01:06:38Je peux être président de la République jusqu'en 2027,
01:06:40mais vous, vous pouvez perdre
01:06:42votre job dès demain. En revanche,
01:06:44la vérité, c'est qu'au-delà du fait que ça soit
01:06:46véritablement une phrase rapportée ou pas,
01:06:48ce qui est certain parmi toutes les enquêtes
01:06:50qui ont été faites, c'est que ça n'est pas une décision
01:06:52qui a été prise la veille. Elle a été prise
01:06:54notamment depuis que Gérard Larcher a dit
01:06:56au mois de mars dernier qu'il ne serait
01:06:58pas prêt, justement, à devenir Premier ministre
01:07:00d'Emmanuel Macron, et d'Éric Ciotti
01:07:02qui confiait à des proches de l'Elysée
01:07:04qui l'ont rapporté à Emmanuel Macron
01:07:06qu'il pourrait y avoir une motion de censure au mois d'octobre.
01:07:08Mais là où, justement, c'est assez fou
01:07:10de la part d'Emmanuel Macron, là où il s'est
01:07:12trompé, tout simplement. Il a pris son risque,
01:07:14mais il s'est trompé. C'est que
01:07:16s'il devait y avoir une dissolution,
01:07:18elle n'aurait pas dû avoir lieu aujourd'hui.
01:07:20Encore moins avant les Jeux Olympiques.
01:07:22Elle aurait dû avoir lieu, et si je peux terminer, pourquoi
01:07:24ça aurait été stratégique de le faire au moment
01:07:26de la motion de censure ?
01:07:28C'est que, imaginez
01:07:30imaginez si
01:07:32à la fin de l'année, justement, il y avait une motion
01:07:34de censure parce que le budget ne pouvait pas passer.
01:07:36Emmanuel Macron aurait pu dire,
01:07:38n'aurait pu se présenter aux Français, non pas comme quelqu'un de vexé
01:07:40qui aurait simplement fait 15%. Il aurait pu dire
01:07:42vous savez, aujourd'hui, on veut faire
01:07:44voter un budget parce qu'on est responsable.
01:07:46Parce que vis-à-vis des marchés financiers, on est responsable.
01:07:48Qu'on est endetté dans le pays. Il y a des gens
01:07:50pour des intérêts politiques ici qui refusent
01:07:52de le faire. Donc là, je vous prends
01:07:54à partie de me donner une majorité. Et là,
01:07:56son camp, justement, des bourgeois de gauche et des bourgeois
01:07:58de droite, aurait pu lui donner
01:08:00une majorité. Et il s'est
01:08:02trompé cette fois-ci. Il a commis une erreur
01:08:04énorme. Il est en train de la rattraper.
01:08:06Gabriel Attal, on le sait très bien, il s'est
01:08:08battu juste avant auprès d'Emmanuel Macron
01:08:10pour qu'il n'y ait pas cette dissolution. Parce que
01:08:12Gabriel Attal, c'est le Premier ministre qui a fait moins de temps
01:08:14encore qu'Édith Cresson. Il sait qu'il est
01:08:16terminé là-dessus. Mais ce que vous dites,
01:08:18et ça, Salmane le disait aussi cet après-midi,
01:08:20cet après-midi sur le plateau,
01:08:22c'est du bon sens, finalement. Effectivement,
01:08:24il y a cette perspective des Jeux olympiques.
01:08:26Il faut que cela se passe bien. Nous avons
01:08:28des forces de l'ordre qui sont ultra-mobilisées
01:08:30ces derniers temps entre la Nouvelle-Calédonie,
01:08:32entre les manifestations ici sur le territoire.
01:08:34Et c'est vrai que cette mesure de bon sens
01:08:36aurait été dire, effectivement, j'entends les
01:08:38Français, prenons du recul,
01:08:40prenons de la hauteur et peut-être voyons
01:08:42au mois de septembre ce que nous
01:08:44pouvons faire. Et là, j'invite les Français
01:08:46à retourner aux urnes.
01:08:48Ça aurait été, effectivement, une décision
01:08:50sage, une décision de chef d'État, si je
01:08:52puis dire. Au-delà
01:08:54de la décision du Président de la République,
01:08:56il a pris cette décision
01:08:58lorsqu'on est républicain,
01:09:00ou repatriote,
01:09:02lorsqu'on est attaché, en tout cas, aux institutions
01:09:04de la Ve République,
01:09:06l'on fait preuve de loyauté et
01:09:08on prend acte de la décision du Président de la République.
01:09:10Mais la seule chose qu'il faut retenir,
01:09:12c'est qu'aujourd'hui,
01:09:14le Président de la République, Emmanuel Macron, partage
01:09:16une vision somme toute particulière
01:09:18de l'exercice
01:09:20du pouvoir de la Ve République.
01:09:22Être gaulliste, c'est savoir partager
01:09:24l'exercice du pouvoir.
01:09:26C'est partager une conception
01:09:28très certaine, solide
01:09:30de nos institutions.
01:09:32Vous parliez tout à l'heure de Nicolas Sarkozy.
01:09:34Je rappellerai que Nicolas Sarkozy
01:09:36a qualifié son Premier ministre de collaborateur.
01:09:38François Fillon.
01:09:40Vous parlez d'Emmanuel Macron,
01:09:42qui n'a même pas consulté
01:09:44Gabriel Attal, qu'il ne considère pas comme Premier ministre.
01:09:46Peut-être le considère-t-il encore
01:09:48même comme porte-parole de son gouvernement.
01:09:50Aujourd'hui,
01:09:52la République a été totalement affaiblie.
01:09:54Ce qu'il faut demain,
01:09:56c'est peut-être mettre fin
01:09:58à ce pouvoir de toute puissance,
01:10:00ce sentiment de toute puissance,
01:10:02cet hyper-président en total décalage
01:10:04avec les Françaises et les Français.
01:10:06Pour cela, la seule chose qu'avait à faire
01:10:08Emmanuel Macron, ce n'était pas
01:10:10une dissolution, c'était peut-être
01:10:12un référendum, peut-être changer
01:10:14la Constitution. Parce qu'aujourd'hui,
01:10:16cette nouvelle élection n'en est pas une,
01:10:18c'est une consultation.
01:10:20Cette consultation doit permettre,
01:10:22comme le disait si bien le Président Sarkozy dans son interview,
01:10:24elle doit permettre
01:10:26au Président de la République Emmanuel Macron d'avoir conscience
01:10:28qu'il n'y a pas que les
01:10:30enjeux technologiques, il n'y a pas que
01:10:32la start-up nation, il y a aussi le pouvoir d'achat,
01:10:34il y a aussi la sécurité,
01:10:36il y a aussi l'immigration, il y a aussi la conception
01:10:38du travail, il y a aussi la natalité,
01:10:40il y a la politique de la famille. Tout cela se perd
01:10:42aujourd'hui dans notre société. Voilà pourquoi
01:10:44nous sommes arrivés à ce point de rupture.
01:10:46Alors, vous le disiez Nicolas Sarkozy
01:10:48qui s'est exprimé ce soir, Gabriel Attal,
01:10:50nous l'avons entendu, Jean-Luc Mélenchon
01:10:52également qui s'est exprimé dans la presse ce jour
01:10:54dans 20 minutes, à deux semaines du scrutin
01:10:56le patron de la France Insoumise qui est revenu
01:10:58sur les récents désaccords
01:11:00sur les investitures puisque
01:11:02l'union à peine scellée, le front
01:11:04populaire se fissure.
01:11:06Le contexte, on va voir ce que dit
01:11:08Jean-Luc Mélenchon ce soir,
01:11:10les investitures à vie n'existent pas
01:11:12mais la cohérence politique et la loyauté dans le
01:11:14premier groupe parlementaire de gauche font aussi une
01:11:16exigence pour gouverner. Pourquoi dit-il
01:11:18cela ? Puisque tard hier soir
01:11:20la France Insoumise a présenté ses candidats
01:11:22pour les élections législatives
01:11:24sauf que des ténors du parti
01:11:26ont été écartés. Parmi les grands
01:11:28absents, on retrouve Alexis Corbière, Raquel
01:11:30Garrido, Daniel Simonet ou encore
01:11:32Frédéric Mathieu. Une purge
01:11:34donc. Retour sur ces
01:11:36dernières heures avec Dounia Tengour, nous en
01:11:38parlons ensuite.
01:11:40L'heure de la purge a sonné à la France Insoumise
01:11:42Raquel Garrido, Alexis
01:11:44Corbière ou encore Daniel Simonet
01:11:46des piliers du parti
01:11:48pourtant désavoués. Ils ne seront
01:11:50finalement pas investis pour les prochaines
01:11:52législatives. Pour l'ancien député
01:11:54de la Seine-Saint-Denis Alexis Corbière
01:11:56la nouvelle est tombée comme un coup près.
01:11:5823h, un mail, hop
01:12:00une liste, un tableau, il n'y a plus mon nom
01:12:02dans une boîte privée, ça ne se passerait même pas comme ça
01:12:04sans aucun commentaire, aucun coup de fil.
01:12:06Du côté du nouveau Front Populaire
01:12:08les réactions n'ont pas tardé à pleuvoir
01:12:10la secrétaire nationale du parti écologiste
01:12:12Marine Tondelier appelle à
01:12:14soutenir les candidats écartés.
01:12:16Il peut y avoir des divergences internes, je suis
01:12:18moi-même des fois des divergences internes avec certains
01:12:20candidats écologistes. Mais ce n'est pas comme ça
01:12:22qu'on fait en politique, on compose. Et donc
01:12:24je souhaite qu'il soit soutenu.
01:12:26Quant à Sandrine Rousseau, elle interpelle directement
01:12:28le chef de file des Insoumis,
01:12:30Jean-Luc Mélenchon, sur X.
01:12:32Ce n'est pas le temps des purges ou des règlements
01:12:34de comptes. Tolère l'insoumission
01:12:36d'enterrants, sois ferme sur les valeurs
01:12:38de lutte contre les violences et alors
01:12:40l'histoire retiendra ton nom.
01:12:42Quelques heures après s'être mis d'accord sur un programme
01:12:44le nouveau Front Populaire connaît
01:12:46donc sa première crise interne.
01:12:48Les insoumis victimes de la purge, Raquel Garido
01:12:50Daniel Simonnet et Alexis Corbière
01:12:52ont d'ores et déjà expliqué qu'ils
01:12:54maintiendraient leur candidature aux législatives
01:12:56y compris sans l'étiquette
01:12:58du nouveau Front Populaire.
01:13:00Alors c'est vrai qu'hier nous
01:13:02analysions Lucas Jakubowicz
01:13:04l'euro, la mainmise finalement de
01:13:06Jean-Luc Mélenchon sur
01:13:08cette nouvelle union, sur ce nouveau
01:13:10Front Populaire. Là cela interroge
01:13:12quand même sur les méthodes du tribun
01:13:14de la France Insoumise.
01:13:16Une purge, quiconque s'impose à lui
01:13:18est évincée finalement. C'est cela
01:13:20qu'il apportient aussi. Oui, je reprends
01:13:22une expression qu'a dit Alexis Corbière
01:13:24dans son interview
01:13:26dans une entreprise privée, ça ne se serait pas passé comme ça.
01:13:28En fait dans certaines entreprises privées
01:13:30Je prends en témoin
01:13:32tous les téléspectateurs qui travaillent
01:13:34en entreprise. Il peut y avoir une entreprise avec
01:13:36un patron extrêmement tyrannique
01:13:38extrêmement orgueilleux
01:13:40qui veut absolument garder la main sur tout
01:13:42dans l'entreprise, toute la stratégie.
01:13:44Dans son entreprise et par exemple dans son Codire
01:13:46il a des personnes qui sont fidèles
01:13:48depuis très longtemps, il les a accompagnés
01:13:50il les a montés en grade, il a fait des coups avec eux
01:13:52il a fait des opéras. Et ces personnes-là sont
01:13:54très intelligentes, mais le comprennent bien
01:13:56et peuvent le contester.
01:13:58Mais dans ce cas-là, le patron tyrannique va se dire
01:14:00Hum, mais je risque peut-être
01:14:02de perdre la main. Je risque peut-être de ne pas être
01:14:04le plus compétent. Je risque peut-être
01:14:06que mes troupes
01:14:08un jour, entre guillemets,
01:14:10me questionnent. Et ça je ne veux pas.
01:14:12Alors qu'est-ce que fait le patron dans ces cas-là ?
01:14:14Il a tendance à dégager les cadres
01:14:16et à prendre des jeunes qui sont moins expérimentés
01:14:18qui lui doivent tout, qui va pouvoir former
01:14:20qui va pouvoir, entre guillemets,
01:14:22ils vont être plus malléables. Et c'est exactement ce qui se passe
01:14:24à la France Insoumise.
01:14:26Et c'est pas nouveau. Il y avait eu déjà
01:14:28des purges en 2019, souvenez-vous, ou même
01:14:30en 2017, souvenez-vous, où il y avait l'époque
01:14:32des Thomas Guénolé, des Kuzmanovitch
01:14:34des Charlotte Girard. Ils ont eu exactement
01:14:36le même sort. Ils ont été excommuniés
01:14:38par des tweets. Alors il y a certains livres qui ont été
01:14:40écrits, et c'est ça qui est savoureux.
01:14:42Et là on est vraiment dans le stalinisme.
01:14:44À l'époque, quand il y avait des sortes
01:14:46de tribunaux internes pour virer
01:14:48ces malpensants, c'est François Coq,
01:14:50c'est Guénolé, c'est Kuzmanovitch, pour
01:14:52par exemple accuser Guénolé
01:14:54d'agression sexuelle qu'il n'avait jamais commise.
01:14:56Qui était à la manœuvre ? Les députés
01:14:58qui aujourd'hui sont purgés.
01:15:00Et on sait tout à fait qu'en interne
01:15:02il y a des jeunes députés, des nouvelles têtes
01:15:04qui se disent « ça y est, on a
01:15:06nourri la vieille garde, etc. »
01:15:08Riez,
01:15:10mais vous serez les prochains. C'est ça le cycle
01:15:12de la France insoumise, et c'est ça le cycle
01:15:14d'un parti qui a la botte d'une seule
01:15:16personne, qui est très influencé
01:15:18par les théories, par exemple l'ambertiste,
01:15:20où là il y a vraiment, on fait monter
01:15:22les jeunes, et on écarte
01:15:24tous les cadres intermédiaires.
01:15:26On va revenir, justement,
01:15:28puisque Raquel Garrido
01:15:30est vincée, idem pour Alexis Corbière,
01:15:32mais pour mettre qui à la place ?
01:15:34Il y a quand même des candidats
01:15:36qui interpellent aujourd'hui, qui sortent du chapeau,
01:15:38et vous allez le voir avec
01:15:40des profils plutôt inquiétants.
01:15:42On va en parler dans un instant, mais avant,
01:15:44Elisa Lukavsky nous a rejoint.
01:15:46Il est 23h30 sur CNews.
01:15:48Il est temps de faire un point sur les toutes
01:15:50dernières actualités. Avec vous, ma chère Elisa.
01:15:56François Hollande, candidat
01:15:58surprise de la gauche
01:16:00aux législatives en Corrèze.
01:16:02Situation exceptionnelle, décision exceptionnelle
01:16:04a déclaré l'ancien chef de l'État,
01:16:06qui se présente sous la bannière du nouveau
01:16:08Front Populaire, si l'entourage de
01:16:10François Hollande a affirmé. Dès ce matin,
01:16:12l'ex-chef de l'État serait candidat
01:16:14sous la bannière du nouveau Front Populaire.
01:16:16L'annonce semble avoir pris de court le Parti
01:16:18Socialiste, une candidature qui signe
01:16:20toutefois son retour dans la vie politique.
01:16:22Nicolas Sarkozy s'exprime.
01:16:24Dans un entretien exclusif
01:16:26accordé au Journal du Dimanche, l'ancien
01:16:28président de la République condamne la dissolution
01:16:30de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron.
01:16:32Donner la parole au peuple français
01:16:34pour justifier la dissolution est un argument
01:16:36curieux, puisque c'est précisément ce que venaient
01:16:38de faire plus de 25 millions de Français
01:16:40dans les urnes, déclare-t-il, avant
01:16:42d'ajouter que cette dissolution constitue
01:16:44un risque majeur pour le pays, comme pour
01:16:46le président, pour le pays déjà fracturé
01:16:48parce que cela peut le plonger dans un chaos
01:16:50dont il aura les plus grandes difficultés
01:16:52à sortir. Fin de citation.
01:16:54Une paix juste, aussi
01:16:56vite que possible. Voilà ce qu'espère
01:16:58Volodymyr Zelensky, le président ukrainien,
01:17:00qui est en ce moment au sommet pour la paix en Ukraine,
01:17:02qui se tient ce week-end en Suisse,
01:17:04mais sans la Russie. Il a déclaré
01:17:06qu'il ferait des propositions de paix à la Russie
01:17:08justement, une fois qu'elles auront été agrées
01:17:10par la communauté internationale. Pour rappel,
01:17:12ce sommet réunit plus de 50 chefs d'État
01:17:14et de gouvernement, avec pour objectif
01:17:16commun de tracer la voie vers la paix
01:17:18en Ukraine. Merci beaucoup
01:17:20chère Elisa. Prochain
01:17:22point complet sur l'actualité, ce sera l'édition
01:17:24de la nuit. A minuit, nous retrouverons
01:17:26Sandra Ciombo. On se retrouve la semaine prochaine.
01:17:28Ma chère Elisa, excellente
01:17:30soirée. Nous parlions, il y a un instant
01:17:32de ces figures
01:17:34de la France insoumise, désormais évincées.
01:17:36Alexis Corbière, Raquel Garrido,
01:17:38Daniel Simonnet, des personnalités
01:17:40bien connues. Et dans le même temps,
01:17:42des profils de candidats qui arrivent,
01:17:44mais des profils qui inquiètent. Déjà,
01:17:46Philippe Poutou, du NPA, qui sera
01:17:48candidat pour le Nouveau Front Populaire,
01:17:50dans l'Aude. On le rappelle, Philippe Poutou
01:17:52pour qui le Hamas incarne
01:17:54la résistance. Philippe Poutou qui veut
01:17:56désarmer les policiers. Autre
01:17:58candidat qui interpelle Raphaël Kampf,
01:18:00l'avocat des soulèvements de la terre,
01:18:02notamment. Et puis, Raphaël Arnaud.
01:18:04Alors, Raphaël Arnaud, profil, là,
01:18:06très inquiétant. Leader
01:18:08de la Jeune Garde. La Jeune Garde, mouvement
01:18:10antifa ultra-violent. Un parachutage
01:18:12d'ailleurs qui agace la gauche
01:18:14locale. On voit les détails avec
01:18:16Mickaël Dos Santos et Célia Gruyère. Nous en parlons
01:18:18ensuite.
01:18:20Un militant ultra-violent au Palais-Bourbon.
01:18:22Tel est le souhait de Jean-Luc Mélenchon.
01:18:24Raphaël Arnaud, à les faveurs
01:18:26du leader de la France insoumise,
01:18:28pour se présenter dans la première circonscription
01:18:30du Vaucluse. Ce militant
01:18:32lyonnais a été convoqué par la police
01:18:34en mai dernier pour apologie du terrorisme.
01:18:36Une annonce faite par la Jeune Garde.
01:18:38Un collectif antifasciste
01:18:40d'extrême-gauche dont il est le porte-parole.
01:18:42C'est l'organisation juive
01:18:44européenne, association qui, au nom
01:18:46de la lutte contre l'antisémitisme,
01:18:48s'acharne surtout à défendre l'agenda
01:18:50du gouvernement de l'extrême-droite israélienne
01:18:52et à faire taire toutes les voies de solidarité
01:18:54avec la Palestine. Un parachutage
01:18:56qui indigne les élus locaux.
01:18:58D'après la Provence, le parti socialiste
01:19:00a déposé un recours dans l'espoir
01:19:02de récupérer cette circonscription
01:19:04au profit de la France insoumise.
01:19:06Catherine Jaouen, députée sortante
01:19:08du Rassemblement National, a, elle, appelé au boycott
01:19:10de sa candidature.
01:19:12J'appelle tous les candidats de l'arc républicain
01:19:14et démocrate à dénoncer cette candidature
01:19:16et à se mobiliser pour faire barrage
01:19:18à l'extrémisme politique des LFI.
01:19:20Lors des législatives de 2022,
01:19:22Raphaël Arnaud avait échoué
01:19:24sous une autre bannière, celle du nouveau
01:19:26parti anticapitaliste.
01:19:28Éliminé au premier tour, le militant
01:19:30lyonnais avait recueilli près de 7%
01:19:32des voix dans la deuxième circonscription
01:19:34du Rhône.
01:19:36Le CV du garçon qui est plutôt gratiné
01:19:38Noémie Allioua, peut-on vraiment
01:19:40imaginer un tel profil
01:19:42au palais Bourbon ou alors
01:19:44quelle est la stratégie
01:19:46derrière cette stratégie de
01:19:48bordélisation, pour reprendre le mot de Gérald Darmanin ?
01:19:50Qu'est-ce que vous décryptez derrière tout cela ?
01:19:52C'est pire, c'est-à-dire qu'on pensait
01:19:54qu'on avait déjà ça, un certain seuil,
01:19:56avec Louis Boyard et Daniel Obono,
01:19:58qui n'étaient déjà pas des grands centristes.
01:20:00Mais là, je crains la composition
01:20:02de l'Assemblée nationale. Je crains
01:20:04qu'on passe de la
01:20:06bordélisation de l'hémicycle
01:20:08au fait de le transformer dans une ZAD.
01:20:10C'est-à-dire que là, on passe encore
01:20:12un cran, comme s'il y avait une sorte de course à l'échalote
01:20:14des profils de plus en plus radicaux,
01:20:16de plus en plus violents,
01:20:18qui se sont déjà illustrés d'ailleurs très
01:20:20objectivement, très ouvertement, par
01:20:22des actions radicales et violentes.
01:20:24Et ces profils-là sont choisis aujourd'hui
01:20:26pour représenter
01:20:28la France, pour servir le pays,
01:20:30pour la représenter, pour être des députés de la nation.
01:20:32Je crains véritablement la composition
01:20:34de l'Assemblée nationale à cause de ces profils-là.
01:20:36Et je remarque aussi que ces profils-là,
01:20:38on les retrouve beaucoup plus
01:20:40dans cette coalition de la gauche
01:20:42que dans la coalition de la droite et du RN.
01:20:44Une NUPES 2 finalement pire
01:20:46que la NUPES 1,
01:20:48en vérité.
01:20:50Moi c'est pareil, Raphaël Arnault, ça ne me surprend pas du tout
01:20:52qu'il soit investi, parce que c'est un processus
01:20:54depuis plusieurs années justement,
01:20:56où il est carrément intégré à la France insoumise.
01:20:58Il faut savoir que la France insoumise utilise
01:21:00justement les membres de la Jeune Garde,
01:21:02notamment dans le cadre de leurs services
01:21:04de sécurité, ce qui permet d'ailleurs à ces militants
01:21:06de pouvoir avoir de l'argent
01:21:08pour ensuite bénévolement
01:21:10s'investir et s'engager.
01:21:12Également la Jeune Garde, c'est un groupuscule antifa
01:21:14qui se différencie par exemple des AFA Paris-Banlieue
01:21:16où leur objectif c'est d'avoir un regard
01:21:18un peu plus mainstream, j'ai envie de dire.
01:21:20Ils ont le côté porte-parole, ils vont accéder à des médias
01:21:22Libération ou encore Streetpress
01:21:24s'affichent avec eux, il s'est affiché énormément
01:21:26avec Jean-Luc Mélenchon.
01:21:28Donc ils ont cette logique aussi d'accéder
01:21:30au pouvoir de la part de Raphaël Arnault
01:21:32et aussi de nombreuses enquêtes ont pu montrer
01:21:34que la Jeune Garde sont parfois des informateurs
01:21:36aussi des renseignements généraux.
01:21:38Ce qui fait que Gérald Darmanin n'a jamais
01:21:40demandé la dissolution de ce groupuscule.
01:21:42Donc il ne faut pas s'étonner,
01:21:44même si évidemment c'est scandaleux,
01:21:46de finir par avoir demain ce type de personnage
01:21:48aujourd'hui ultra violent qui va légitimer
01:21:50dans des conférences par exemple
01:21:52l'année dernière à l'Iris devant des journalistes
01:21:54de Streetpress, de s'en prendre violemment
01:21:56à des membres par exemple de Reconquête
01:21:58ou du Rassemblement National parce que
01:22:00contre l'extrême droite, tout est permis.
01:22:02Mais je voudrais simplement
01:22:04ajouter une chose, c'est que moi
01:22:06la radicalité de la France insoumise
01:22:08elle me fait peur. On parle ici
01:22:10d'un antifa investi par la France insoumise
01:22:12je pourrais citer Carlos Bilango
01:22:14député de la France insoumise qui s'est
01:22:16affiché d'ailleurs sur les réseaux sociaux
01:22:18avec La Jaune Garde en train de faire de la boxe
01:22:20on peut citer David Guiraud qui dans une interview
01:22:22sur une chaîne concurrente
01:22:24a expliqué qu'il s'était mis au MMA
01:22:26aux arts martiaux et aux combats de rue.
01:22:28Le retour de la violence physique
01:22:30c'est cela qui vous inquiète aujourd'hui ?
01:22:32Bien sûr, c'est-à-dire qu'au-delà de la violence des mots
01:22:34qu'on entend déjà dans les mythiques
01:22:36de l'Assemblée Nationale, il y a aussi la violence
01:22:38des actes. Et lorsque la France insoumise
01:22:40pratique cette purge, on parlait tout à l'heure
01:22:42de Madame Garrido, on parlait de Monsieur Corbière
01:22:44lorsque la France insoumise pratique
01:22:46cette purge, à l'égard d'ailleurs de leurs propres partisans
01:22:48on peut s'interroger
01:22:50sur la notion de liberté. La liberté est
01:22:52une chose étrange chez la France insoumise
01:22:54elle disparaît lorsqu'on veut en parler
01:22:56et on n'en parle jamais
01:22:58aussi bien lorsqu'elle a
01:23:00disparu. Aujourd'hui on croirait
01:23:02voir renaître Stendhal
01:23:04Stendhal qui applaudira la terreur
01:23:06dans le Dauphiné
01:23:08qui croira un instant
01:23:10en Napoléon Bonaparte
01:23:12et qui après l'incendie
01:23:14de Moscou en 1812
01:23:16ne s'intéressera plus
01:23:18qu'à lui-même. On en est là aujourd'hui.
01:23:20Cela fait écho à ce que vous dites
01:23:22à la déclaration
01:23:24de Nicolas Sarkozy ce soir
01:23:26dans le Journal du Dimanche
01:23:28qui dit à la fin de cet entretien
01:23:30nous ne sommes
01:23:32qu'au début du chaos
01:23:34la France, il dit j'espère me
01:23:36tromper, mais la France risque de traverser
01:23:38une période trouble, Lucas
01:23:40Jakubowicz, dans les mois, les années
01:23:42qui viennent. C'est votre crainte également ?
01:23:44Oui, tout simplement parce que
01:23:46c'est une rupture dans l'histoire de la République
01:23:48quelque part. On avait toujours dit que traditionnellement
01:23:50les élections se gagnaient au centre.
01:23:52Aujourd'hui on voit que
01:23:54dans le gros bloc de droite et le gros bloc
01:23:56de gauche, il y a une sorte de prime
01:23:58à la radicalité. Moi ce qui
01:24:00me surprend...
01:24:02Pardonnez-moi, j'ai l'impression...
01:24:04Je vais d'abord parler de la gauche, ensuite je parle de la droite.
01:24:06La gauche, en vrai,
01:24:08qu'un parti d'extrême-gauche présente
01:24:10un candidat comme Raphaël Arnault,
01:24:12en soi c'est normal que l'ANPA présente
01:24:14un candidat comme ça. C'est normal.
01:24:16Ce qui n'est pas normal, c'est que des partis
01:24:18centristes, sociodémocrates
01:24:20s'allient avec ces gens-là.
01:24:22C'est ça en fait la principale rupture.
01:24:24On parlait de Raphaël Arnault et de la gauche, mais
01:24:26là où on voit aussi qu'il y a un double poids-deux-mesures,
01:24:28imaginons... Raphaël Arnault
01:24:30et François Hollande sont dans le même camp ce soir
01:24:32si je puis dire.
01:24:34Changeons de côté et imaginons que
01:24:36le RN décide
01:24:38demain d'annoncer
01:24:40comme candidat
01:24:42à une élection législative
01:24:44un militant d'un groupuscule violent d'extrême-droite.
01:24:46Imaginez la levée de boucliers.
01:24:48Et ce serait normal d'ailleurs.
01:24:50Et c'est ça qui devrait unir
01:24:52les républicains de tous les bords, c'est se dire
01:24:54qu'en fait, quel que soit le parti politique,
01:24:56quel que soit le bord, pas de profil comme ça
01:24:58dans l'hémicycle. Avant on avait des avocats,
01:25:00on avait des médecins,
01:25:02on avait des journalistes. Par exemple, moi ce qui me surprend,
01:25:04c'est le faible nombre, et ça dans tous les partis,
01:25:06mais plus à droite qu'à gauche d'ailleurs,
01:25:08enfin plus à gauche qu'à droite pardon,
01:25:10c'est le faible nombre de scientifiques,
01:25:12d'économistes, de chercheurs.
01:25:14C'est des gens comme ça qu'on a besoin à l'Assemblée.
01:25:16On a besoin de gens qui connaissent l'économie,
01:25:18qu'ont travaillé dans l'entreprise,
01:25:20qu'ont fondé des entreprises, qu'ont enseigné.
01:25:22On n'a pas besoin
01:25:24de militants, de gens qui ont fait le coup de poing.
01:25:26On a besoin de gens qui sont capables
01:25:28surtout de s'asseoir à une table de négociation
01:25:30et de parler avec les autres.
01:25:32Mais aujourd'hui vous avez un privilège rouge
01:25:34de tout ça en France.
01:25:36Oui bien sûr, il y a un deux poids deux mesures,
01:25:38mais j'aimerais juste revenir sur ce que vous disiez Amine,
01:25:40c'est intéressant parce que vous exprimez une peur.
01:25:42Je pense que beaucoup de Français ressentent cette peur,
01:25:44et c'est la raison pour laquelle finalement
01:25:46la France insoumise, en étant dans une sorte de course
01:25:48à l'échalote, à la radicalité,
01:25:50sert la soue
01:25:52au Rassemblement national.
01:25:54Je pense que beaucoup de gens voient ces profils,
01:25:56ils vont dire qu'est-ce qu'on fait, on va tout de suite aller voter
01:25:58pour ceux qui nous promettent la sécurité,
01:26:00quoi qu'il arrive. Donc si vous voulez,
01:26:02la LFI déroule le tapis rouge.
01:26:04Mais est-ce qu'il ne va pas y avoir un chantage à la peur
01:26:06en disant si le Rassemblement national passe,
01:26:08vous allez voir, ça va être le bazar partout,
01:26:10ça va être la révolution.
01:26:12Le Rassemblement national ne met pas du tout en avant ce genre de profil
01:26:14radicaux, violents qui s'affirment comme tel.
01:26:16Du côté du Front populaire,
01:26:18est-ce qu'il ne peut pas y avoir
01:26:20ce chantage, en tout cas ce
01:26:22chantage subliminal, de dire le 8 juillet
01:26:24si le Rassemblement national passe,
01:26:26eh bien ce sera la révolution.
01:26:28Déjà, bien sûr, ils promettent un grand soir,
01:26:30et d'ailleurs, on entend sur cette antenne des policiers
01:26:32qui nous expliquent qu'ils le craignent aussi.
01:26:34C'est un risque.
01:26:36D'ailleurs, la véritable question,
01:26:38c'est est-ce que c'est efficace, évidemment,
01:26:40qu'ils mettent cette peur à gauche.
01:26:42Il va falloir, vous savez,
01:26:44la question c'est est-ce que le Rassemblement national
01:26:46peut avoir une majorité absolue le 7 juillet.
01:26:48Et les sondages, notamment le récent sondage
01:26:50d'Odoxa, montrent que c'est possible
01:26:52dans le cas où il y a des triangulaires.
01:26:54Et en raison d'une forte participation,
01:26:56parce qu'on sait qu'en 86, la participation
01:26:58était montée à 70%,
01:27:00on n'évalue pas assez ce caractéristique de la participation
01:27:02où en fait, contrairement à ce qu'on entend
01:27:04souvent, on dit il faut pour
01:27:06mener une politique contre le Rassemblement national
01:27:08que les gens aillent voter. Non. Si aujourd'hui,
01:27:10les gens vont voter, ça fait monter le vote.
01:27:12Et donc, s'il y a des triangulaires,
01:27:14le Rassemblement national peut avoir une majorité absolue.
01:27:16Or, pour avoir une triangulaire,
01:27:18il faut que les candidats, par exemple,
01:27:20de Renaissance, ne se retirent pas
01:27:22au second tour lorsqu'ils seront
01:27:24troisième. Donc, à ce moment-là,
01:27:26on saura justement si la peur
01:27:28contre le Rassemblement national est telle
01:27:30qu'Emmanuel Macron va demander à ses troupes
01:27:32et va être suivi par ses troupes,
01:27:34qu'ils vont se retirer. Et dans ce cas-là, il y aura
01:27:36uniquement des duels. Parce qu'en cas de duel,
01:27:38aujourd'hui, les sondages montrent que ça serait plutôt
01:27:40une majorité relative. Et donc là, ça serait
01:27:42intéressant, on verra l'efficacité.
01:27:44Moi, je pense que les gens du centre aujourd'hui
01:27:46qui votent aussi globalement par rapport à leur
01:27:48porte-monnaie auront bien plus peur
01:27:50justement de la France insoumise
01:27:52et du Nouveau Front populaire que du Rassemblement national.
01:27:54On verra, mais
01:27:56il y a aussi la question des électeurs
01:27:58sociodémocrates. C'est-à-dire que les électeurs
01:28:00sociodémocrates ont voté aux européennes
01:28:02pour Raphaël Glucksmann en disant
01:28:04en fait, on va
01:28:06écarter une bonne fois pour toute à la fille,
01:28:08on va reconstruire une sociale
01:28:10démocratie française. Mais ces gens-là ont
01:28:12littéralement été traités comme une serpillère.
01:28:14Ils ont donné leur vision de la gauche
01:28:16qui a été
01:28:18en fait, comme un coup d'épée dans l'eau.
01:28:20Et aujourd'hui, comment vont réagir ces gens-là ?
01:28:22Est-ce qu'ils vont
01:28:24se rallier à la Macronie ou bien est-ce qu'ils vont
01:28:26se rallier à l'ANUPS ?
01:28:28Et juste une chose aussi importante
01:28:30à comprendre en termes de stratégie politique,
01:28:32ces électeurs sociodémocrates, ce ne sont
01:28:34pas que des déçus de la Macronie.
01:28:36C'est-à-dire que les macronistes de gauche, eux,
01:28:38ont été fidèles à Valérie Hayé
01:28:40aux dernières européennes. C'est d'ailleurs le
01:28:42dernier cercle, entre guillemets,
01:28:44les derniers carrés de fidèles des macronistes.
01:28:46C'est-à-dire des sociodémocrates
01:28:48qui aiment bien Manuel Valls, qui aiment bien
01:28:50Dominique Strauss-Kahn et qui sont assez âgés.
01:28:52C'est ça le dernier carré du bloc central.
01:28:54Pour terminer, dans ce contexte, je voulais
01:28:56vous entendre sur ce phénomène. Des influenceurs,
01:28:58des sportifs sortent du silence
01:29:00pour faire barrage au Rassemblement
01:29:02national. Là encore, à l'image du footballeur
01:29:04Marcus Thuram. C'est le premier
01:29:06bleu à avoir pris position.
01:29:08Jusqu'ici, tous les joueurs interrogés sur la
01:29:10situation politique en France s'étaient contentés
01:29:12d'appeler au vote, sans se mouiller
01:29:14davantage. C'est jusqu'à ce matin
01:29:16et cette prise de parole du fils
01:29:18de Lilian Thuram. La Fédération
01:29:20française de football qui a d'ailleurs réagi,
01:29:22qui a publié un communiqué,
01:29:24je vous en dis l'essentiel dans un instant,
01:29:26bien tout de suite d'ailleurs, très attachée
01:29:28à la liberté d'expression et à la citoyenneté.
01:29:30La FFF s'associe
01:29:32au nécessaire appel à aller voter,
01:29:34exigence démocratique. Elle souhaite également que
01:29:36soit comprise et respectée par tous
01:29:38sa neutralité en tant qu'institution
01:29:40ainsi que celle de la sélection
01:29:42nationale dont elle a la responsabilité.
01:29:44Il convient à ce titre d'éviter
01:29:46toute forme de pression et d'utilisation politique
01:29:48de l'équipe de France.
01:29:50Voilà comment réagit la
01:29:52FFF après
01:29:54les propos de Marcus Thuram
01:29:56que je vous propose d'entendre.
01:29:58C'est la triste réalité de notre société
01:30:00aujourd'hui. Je pense que
01:30:02il y a des messages qui sont véhiculés
01:30:04tous les jours à la télé pour
01:30:06aider ce parti à passer.
01:30:08Je pense que comme l'a dit Ousmane
01:30:10il faut aller
01:30:12voter, il faut dire à tout le monde
01:30:14d'aller voter et surtout
01:30:16en tant que citoyen
01:30:18que ce soit vous, que ce soit moi
01:30:20il faut se battre au quotidien pour que
01:30:22ça ne se reproduise pas et pour que
01:30:24le RN ne passe pas.
01:30:26Fabien Roussel qui a réagi dans les colonnes
01:30:28de l'équipe justement après cette
01:30:30déclaration. Nous devons nous mobiliser
01:30:32afin de faire obstacle à l'arrivée au pouvoir
01:30:34du RN. Je sais qu'il n'est pas facile
01:30:36de prendre position. Vous avez plus à perdre
01:30:38qu'à y gagner. Il s'adresse
01:30:40aux joueurs bien évidemment avant d'ajouter
01:30:42sur le terrain et en dehors vous
01:30:44nous représentez, vous incarnez
01:30:46mieux que nul autre la
01:30:48fraternité humaine. Vous êtes
01:30:50l'un des reflets les plus emblématiques de notre
01:30:52pays. C'est aux citoyens que je m'adresse
01:30:54l'heure est
01:30:56trop grave. Voilà ce que dit donc
01:30:58Fabien Roussel mais il est vrai que
01:31:00il faut souligner tout de même que ces joueurs
01:31:02de foot effectivement ont une voix qui porte
01:31:04mais que leur quotidien n'est pas
01:31:06celui aussi de ces
01:31:08français qui ont du mal à boucler les
01:31:10fins de mois, qui ont peur de sortir
01:31:12dans la rue et qui se tournent vers le
01:31:14RN. Ils ont aussi, on peut le souligner Noemi.
01:31:16Vous savez c'est la question que j'avais envie de poser.
01:31:18J'aimerais savoir combien ce joueur est payé par mois.
01:31:20Parce que ça donnera aussi un
01:31:22si vous voulez une idée aussi des raisons qui
01:31:24motivent son vote. Vous savez c'est le
01:31:26145 000 par semaine. Bon bah voilà.
01:31:28C'est ce que dit la presse.
01:31:30C'est public. C'est sûr qu'il n'est pas dans la cible du RN.
01:31:32Vous savez c'est le géographe Christophe Guy
01:31:34lui qui explique très bien qui sont les électeurs
01:31:36du RN. C'est cette France
01:31:38qui ne se sent pas représentée,
01:31:40qui a besoin d'exister et qui a besoin
01:31:42de sentir qu'on
01:31:44l'écoute. Donc effectivement
01:31:46il n'est pas dans la cible du RN.
01:31:48C'est vrai qu'il a tout à fait le droit de s'exprimer
01:31:50comme citoyen
01:31:52ce joueur de football. Ce que n'avaient pas fait
01:31:54les autres. Ils ont dit aller voter
01:31:56sans s'exprimer. Eric Tegner
01:31:58est-ce que c'est ce qu'on attend aujourd'hui d'un joueur de foot ?
01:32:00Est-il dans ce rôle ? Comment est-ce que vous décryptez
01:32:02cette séquence ? Ça ne me surprend pas.
01:32:04Après les joueurs de football on va avoir
01:32:06les acteurs. Ça va venir. Parce que
01:32:08je pense qu'on est aussi dans une séance de clarification.
01:32:10Aujourd'hui il n'y a pas 36 candidats
01:32:125 candidats etc. C'est en 3 semaines
01:32:14les français vont être extrêmement concentrés
01:32:16sur cette élection et il y a 2 blocs.
01:32:18Ce qui va obliger aussi des gens qui avant étaient
01:32:20centristes, qui n'osaient pas trop
01:32:22tendre la main au RN de se
01:32:24prononcer. Et ça je pense que c'est le
01:32:26caractère inédit. Donc à mon avis il y en aura
01:32:28d'autres des Turam qui vont se prononcer
01:32:30sur ce sujet-là. Moi je rejoins Noemi
01:32:32qui commence par proposer d'abord
01:32:34le fait de rendre peut-être son argent
01:32:36peut-être de l'investir, peut-être pour
01:32:38les fameux quartiers populaires dont il parle
01:32:40en permanence. Il faut aussi noter les influenceurs
01:32:42comme Squeezie.
01:32:44Qui a perdu
01:32:46100 000 abonnés
01:32:48hier en 24 heures
01:32:50en appelant à cela. Tandis que Thibaut Hinshape
01:32:52a passé la barre des 20 millions
01:32:54d'abonnés. Il y a cette guerre
01:32:56aujourd'hui. Thibaut Hinshape qui est un autre influenceur
01:32:58qui lui prend moins position
01:33:00visiblement. Bien sûr. Et ce qui est hallucinant
01:33:02du côté de Squeezie c'est qu'en fait
01:33:04il n'arrive même pas à prendre conscience
01:33:06qu'aujourd'hui la moitié des jeunes
01:33:08qui justement l'écoutent
01:33:10suivent et votent pour le Rassemblement
01:33:12National. Jean-Noël Bardella qui a une très
01:33:14grande popularité effectivement chez les jeunes.
01:33:16Il a répondu dans le langage
01:33:18on dit comme un tchat. C'est-à-dire qu'il a pris
01:33:20exactement les codes justement de Squeezie
01:33:22et il lui est rentré dans l'art et ça a très
01:33:24bien fonctionné. Le RN est un parti qui veut
01:33:26aider les gens dans la misère. Ceux qui en ont marre. Alors
01:33:28pourquoi ont-ils voté à l'Assemblée contre l'augmentation
01:33:30du SMIC ? Voilà
01:33:32c'est ce que dit...
01:33:34J'ai quand même une réponse à apporter à monsieur
01:33:36Thuram. C'est extrêmement important
01:33:38pour quelqu'un qui comme moi est fan
01:33:40de football. J'ai été arbitre de foot
01:33:42notamment lorsque j'étais un petit peu plus jeune
01:33:44et adolescent. Et puis j'ai été dirigeant dans un club de football
01:33:46professionnel pendant 5 ans. Je connais
01:33:48les arcanes du football professionnel.
01:33:50Je peux vous dire que très peu de joueurs
01:33:52professionnels d'ailleurs vont critiquer Jean-Luc Mélenchon
01:33:54parce que la stratégie de l'extrême-gauche
01:33:56c'est d'aller aussi parfois influer dans le football urbain
01:33:58dans les quartiers populaires. De leur parler aussi
01:34:00avec du pain et des jeux
01:34:02sans plus. Sans émancipation
01:34:04sociale. Sans émancipation culturelle.
01:34:06Avec 145 000 euros par mois vous imaginez
01:34:08bien que c'est très bien de parler à ce public
01:34:10de consommateurs. Vous dire une seule chose
01:34:12à monsieur Thuram. Un message.
01:34:14Monsieur Thuram si vous voulez lutter
01:34:16contre le RN
01:34:18marquez des buts. Faites en sorte
01:34:20qu'on retrouve cette France
01:34:22black-blambeur avec
01:34:24le 3-0. La France de 98. Avec les deux buts
01:34:26de Stéphanie Vaudiche. C'est ça qu'on leur demande.
01:34:28Rien d'autre. Lucas pour conclure
01:34:30cette émission. Non non ce qui est très rigolo
01:34:32c'est qu'il faudra évoquer peut-être ces pétitions
01:34:34d'acteurs. Parce qu'en réalité le vote rassemblement
01:34:36national c'est un vote anti-système
01:34:38anti-élite. Anti-élite
01:34:40économique mais aussi élite
01:34:42culturelle. Il est probable que
01:34:44finalement dans ce qu'on appelle la France
01:34:46périphérique de Christophe Guilly
01:34:48que ces pétitions d'acteurs soient
01:34:50contre-productives pour la gauche.
01:34:52Même l'ancien maître du Grand Orient
01:34:54s'est exprimé justement dans les colonnes
01:34:56d'opinion internationale en disant
01:34:58qu'il ne fallait surtout pas que les hauts fonctionnaires
01:35:00se lient contre Jordan Bardella
01:35:02s'il accédait à Matignon parce que
01:35:04ça renforcerait justement le vote du RN
01:35:06qui se dirait que ça montre
01:35:08que les élites méprisent en permanence le peuple.
01:35:10Un grand merci à tous
01:35:12les quatre d'avoir décrypté
01:35:14analysé cette actualité politique
01:35:16si riche. Merci à Sabrina Slimani
01:35:18de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:35:20L'actualité qui continue sur notre antenne.
01:35:22Sandra Ciombo dans un instant. C'est l'édition de la nuit.
01:35:24Je vous retrouve avec grande
01:35:26joie demain à 17h dans Punchline
01:35:28Weekend. Excellente soirée
01:35:30sur notre antenne. A très vite.

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