Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver sur CNews, soir info week-end et vous faites
00:00:05 bien d'être avec nous ce soir puisqu'il y a des invités formidables pour décrypter,
00:00:09 analyser l'actualité, à commencer par Gabrielle Cluzel.
00:00:12 Bonsoir Gabrielle, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire, à vos côtés Denis
00:00:17 Léchant.
00:00:18 Bonsoir Denis, analyse conférencière, docteur en géopolitique, on va revenir sur le conflit
00:00:22 au Proche-Orient, on parlera des élections américaines aussi, ça commence demain, une
00:00:26 année importante aux Etats-Unis.
00:00:27 Oui, je fais un peu plus vrai que chez nous.
00:00:29 Visiblement.
00:00:30 Jean-Michel Fauvergue, l'ancien chef du RAID, il n'a jamais froid.
00:00:33 Il n'a pas froid aux yeux.
00:00:36 Exactement.
00:00:37 Paul Melun, bonsoir.
00:00:38 Bonsoir cher Olivier.
00:00:39 Écrivain, président de Souverain Demain.
00:00:42 Beaucoup de thèmes à aborder ce soir, je le disais, actualité internationale, mais
00:00:48 également on ira du côté des îles Canaries, puisque personne n'en parle, mais effectivement
00:00:53 il y a une submersion là-bas de migrants qui arrivent non-stop, assez impressionnante.
00:00:58 On y reviendra largement ce soir.
00:01:00 Mais avant, Maureen Vidal est également avec nous.
00:01:03 Bonsoir ma chère Maureen.
00:01:04 On fait un point sur les toutes dernières actualités et c'est avec vous tout de suite.
00:01:08 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:01:16 La réunion placée en alerte violette, le plus haut niveau demain à 6h, heure locale.
00:01:21 L'île est confinée à l'approche du cyclone Bélal, possiblement historique.
00:01:25 L'ensemble du littoral a été placé en vigilance rouge vague.
00:01:28 Submersion.
00:01:29 Le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu aux côtés de Gérald Darmanin, au centre
00:01:33 de crise du ministère de l'Intérieur, pour faire un point sur les opérations de prévention
00:01:37 avant l'arrivée du cyclone potentiellement dévastateur.
00:01:41 Écoutez.
00:01:42 Je pense que l'important c'est de continuer, comme on l'a dit, à réitérer les messages
00:01:45 de très grande précaution pour les habitants de la réunion.
00:01:49 Évidemment leur dire que la solidarité nationale sera au rendez-vous pour les accompagner
00:01:55 dans toutes les conséquences de cet épisode.
00:01:57 D'ailleurs il y aura probablement ensuite à regarder pour, y compris sur le plus long
00:02:03 terme, les mécanismes assuranciels et autres, pour des personnes, des collectivités qui
00:02:08 seraient très fortement touchées et qui verraient des bâtiments fortement dégradés.
00:02:12 C'était le cyclone d'une génération presque.
00:02:14 En tout cas, ce qu'ils disaient eux-mêmes c'est que ça fait peut-être plusieurs décennies
00:02:18 qu'on n'a pas vu une telle intensité en termes de vent et en termes de projections
00:02:23 directes sur l'île.
00:02:24 Des milliers d'opposants à la loi immigration sont descendus dans les rues en France aujourd'hui
00:02:30 pour réclamer son retrait total et maintenir la pression.
00:02:33 Avant la décision du Conseil constitutionnel le 25 janvier, à Paris-Place de la République,
00:02:38 des centaines de personnes se sont rassemblées dans le calme à l'initiative de collectifs,
00:02:42 d'associations, de syndicats et de partis politiques dont la France Insoumise qui a
00:02:47 appelé à manifester contre ce texte qui reprend de nombreuses idées de l'extrême droite
00:02:51 selon leurs mots.
00:02:52 Cinq migrants sont morts noyés la nuit dernière dans le Pas-de-Calais près d'une plage
00:02:57 de Vimereux alors qu'ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale
00:03:02 pour traverser la Manche, selon le parquet de Boulogne-sur-Mer.
00:03:05 Le bateau a été mis à l'eau à distance du rivage.
00:03:07 12 à 15 personnes étaient à bord.
00:03:10 D'autres s'apprêtaient à monter quand il a basculé à cause de la houle et de la
00:03:13 marée montante.
00:03:14 Il s'agit du premier drame meurtrier de 2024 au large des côtes françaises.
00:03:18 Comme chaque année, TomTom a révélé son classement des villes les plus embouteillées
00:03:24 à travers le monde.
00:03:25 Il s'est intéressé à près de 400 villes pour établir leur temps de trajet moyen,
00:03:29 leur coût de carburant et leurs émissions de CO2.
00:03:32 Et c'est Bordeaux qui partage la première place avec Paris en France et décroche même
00:03:37 une 15e place des villes les plus congestionnées à l'échelle mondiale.
00:03:41 Chloé Tarka.
00:03:43 Selon vous, combien de temps passez-vous chaque année dans les bouchons ?
00:03:47 Beaucoup sans doute si vous êtes parisien.
00:03:49 Par jour, je peux vous dire que je passe au moins deux heures.
00:03:52 Je dirais à mon avis une bonne heure et demie par jour le matin et le soir.
00:03:55 Ça fait trois heures par jour.
00:03:57 On va ramener ça sur aller en moyenne 300 jours.
00:04:00 Il faudrait faire le calcul mathématique.
00:04:01 Et le calcul a été fait.
00:04:03 A Paris et à Bordeaux en 2023, les automobilistes ont passé en moyenne cinq jours dans les
00:04:08 bouchons.
00:04:09 Dans ce classement qui a analysé plus de 600 millions de GPS à travers le monde,
00:04:13 c'est Londres qui décroche la première place de la ville la plus embouteillée.
00:04:16 Pour parcourir 10 kilomètres, comptez 37 minutes en moyenne, 29 minutes pour Dublin
00:04:21 et Toronto, 26 minutes pour Bordeaux et Paris.
00:04:24 Et ne pensez pas à appuyer sur le champignon, la vitesse moyenne ne dépassera pas les 14
00:04:29 kilomètres à Londres en heure de pointe et les 18 kilomètres à Bordeaux comme à
00:04:33 Paris.
00:04:34 On a décidé de faire une lutte, une chasse à l'automobile en réduisant les voies de
00:04:38 circulation, en enlevant les places de stationnement.
00:04:40 Au final, on perd du temps.
00:04:43 Les Français perdent du temps et on se retrouve engloués dans des embouteillages monstres.
00:04:47 Alors c'est bien beau d'être anti-voiture, mais quand on contribue à une augmentation
00:04:51 de la pollution, parce que justement on réduit les voies de circulation et on crée des embouteillages,
00:04:56 c'est une drôle de leçon d'écologie quand même.
00:04:59 Un impact écologique du temps perdu, ces embouteillages font même mal au portefeuille.
00:05:04 Selon le classement, entre le trafic et la hausse des prix à la pompe, à Paris, le
00:05:08 budget carburant d'un conducteur d'une voiture à essence a augmenté de 45% cette année.
00:05:14 C'est la fin de votre journal.
00:05:16 Retour dans le soir Info Weekend avec vous Olivier.
00:05:19 Merci beaucoup Maury, on vous retrouve à 22h30 pour un nouveau journal.
00:05:23 Je vous le disais, on va marquer une très courte pause, mais restez avec nous.
00:05:25 Pourquoi ? Puisque nous allons nous intéresser à un nouveau Lampedusa.
00:05:29 Il se crée en ce moment aux îles Canaries.
00:05:31 Ce ne sont pas moins de 10 000 migrants qui débarquent chaque mois.
00:05:35 Et finalement, dans l'indifférence générale, Eric Tegner, le directeur de la rédaction
00:05:40 de Livre Noir est justement sur place.
00:05:42 Il sera en liaison avec nous.
00:05:44 Cela fait 36 heures qu'il est arrivé et il nous racontera ce dont il est témoin.
00:05:49 Restez avec nous.
00:05:51 Soir Info Weekend revient dans un instant.
00:05:53 Et de retour sur le plateau de Soir Info Weekend, bienvenue si vous nous rejoignez.
00:06:01 Gabriel Cluzel, Denis Deschamps, Paul Melun, Jean-Michel Fauvergne sont là pour vous accompagner,
00:06:06 pour analyser, décrypter l'actualité jusqu'à minuit.
00:06:10 Et nous démarrons avec ces 100 jours.
00:06:12 Le 7 octobre dernier, les terroristes du Hamas, souvenez-vous, ont donc perpétré une attaque
00:06:17 sanglante en Israël et pris en otage quelques 250 personnes.
00:06:21 Selon les autorités israéliennes, 132 personnes manquent toujours à l'appel.
00:06:26 Et parmi elles, vous le savez, trois Français.
00:06:28 Plusieurs événements en Israël ont été organisés pour marquer la date ces dernières heures.
00:06:35 Retour avec Célia Gruyère.
00:06:36 On en parle ensuite.
00:06:38 Ce tunnel, construit sur la symbolique place des otages à Tel Aviv.
00:06:43 L'artiste, Rony Levavi, a voulu reconstituer le plus fidèlement possible les tunnels de
00:06:49 Gaza grâce à des photos.
00:06:51 Longs de 30 mètres, il montre les conditions dans lesquelles sont retenus les otages.
00:06:56 "Il est détenu depuis 100 jours dans un de ces tunnels.
00:07:00 Nous savons que les conditions sont vraiment horribles.
00:07:03 Pas d'air frais, très peu de nourriture, pas de soins, pas de soleil.
00:07:07 Ils dorment sur le sol.
00:07:08 Et que dire des conditions psychologiques ? Même pour des personnes jeunes et en bonne
00:07:12 santé, ce qu'il n'est pas, qu'en est-il de ces conditions psychologiques ?"
00:07:16 Pour certains, cette œuvre d'art est un signe d'espoir.
00:07:24 "C'est le seul tunnel dans cette histoire qui a de la lumière au bout.
00:07:30 Et c'est notre devoir envers eux de les ramener à la maison, de trouver cette grande lumière
00:07:34 et de la faire arriver jusqu'à eux le plus vite possible, pour les otages encore en vie,
00:07:38 mais aussi pour ceux qu'on a déjà perdus."
00:07:40 Des rassemblements sont prévus sur la promenade de Jérusalem et partout dans le monde, notamment
00:07:51 à Londres, à New York et à Paris.
00:07:53 "Alors bien évidemment, depuis le 7 octobre, c'est l'inquiétude des familles des otages.
00:08:00 La vie s'est arrêtée, mais pas seulement pour ces familles des otages.
00:08:03 C'est toute la communauté israélienne au fond qui a été impactée de plein fouet
00:08:08 par cette attaque terroriste.
00:08:10 Avant de vous entendre, je vous propose d'écouter ces deux témoignages de deux personnes que
00:08:14 nous connaissons bien, Gilles-William Golnadel et Julien Drey.
00:08:18 C'était ce soir sur le plateau d'Eliott de Val.
00:08:21 Ils partageaient finalement les conséquences de cette attaque terroriste du 7 octobre.
00:08:27 Alors Gilles-William Golnadel a écrit un livre qui s'appelle "Journal de guerre"
00:08:31 aux éditions Fayard.
00:08:32 Ça a été l'un de ses premiers réflexes.
00:08:34 Écoutez leurs témoignages à tous les deux et c'est très émouvant.
00:08:38 Vous avez une phrase qui m'a marqué cet après-midi quand vous m'avez annoncé la
00:08:44 publication de ce livre.
00:08:45 Vous m'avez dit "en 100 jours, j'ai pris 10 ans".
00:08:48 Oui, c'est vrai.
00:08:49 Je vous assure que je vois bien que j'ai pris 10 ans dans la tête.
00:08:55 Je me sens avoir vieilli.
00:08:57 Ça arrive, mais...
00:08:59 Vieilli ou souffert ?
00:09:00 Je pense que la souffrance doit faire vieillir.
00:09:03 Je me sens plus âgé.
00:09:04 Je ne serai plus jamais heureux.
00:09:07 Sachez-le, je ne serai plus jamais heureux comme je l'étais le 6 octobre au soir.
00:09:15 Quelque chose s'est écroulé en moi.
00:09:18 Mes enfants sont là-bas.
00:09:20 Je m'arrête là pour dire ce qui se passe là-bas.
00:09:26 Mais encore une fois, ce journal qui n'est pas un journal intime, qui est un journal
00:09:33 de guerre, a été une sorte de cure pour moi également.
00:09:37 Moi, je n'ai pas pris 10 ans, j'ai pris 2000 ans.
00:09:39 J'ai pris quelque chose au soir du 7 octobre.
00:09:47 Ça a réveillé une histoire auquel j'appartenais parce que je suis juif.
00:09:51 Ça a fait sortir l'hébreu qui était en moi.
00:09:54 C'est pour ça que j'ai beaucoup d'amis qui me disent en ce moment qu'il est devenu
00:09:58 fou.
00:09:59 Qu'est-ce qui arrive ? Il est sur Internet.
00:10:01 Il ne laisse rien passer.
00:10:02 Oui, parce que c'est ça qui s'est réveillé.
00:10:04 J'appartiens finalement à un peuple.
00:10:12 Ce peuple, je l'aimais bien, mais j'étais Français, point la ligne.
00:10:16 Et là, devant la monstruosité de ce qui s'est passé, mais surtout après, devant…
00:10:22 Moi aussi, j'ai dit à des amis, ça ne va pas durer trois jours la compassion.
00:10:26 Ils vont tout nous redire.
00:10:29 Le mensonge, l'inanité, c'est insupportable.
00:10:34 Je ne dis pas qu'Israël, c'est parfait.
00:10:36 Il y a plein de choses à dire.
00:10:38 Il y a plein de critiques.
00:10:39 Je ne suis pas du tout derrière le gouvernement Netanyahou, etc.
00:10:42 Mais quand je vois qu'ils donnent des leçons dans le monde aujourd'hui, sur ces états-là,
00:10:48 c'est l'Iran qui donne des leçons.
00:10:51 C'est les Houthis qui donnent des leçons.
00:10:53 C'est eux qui donnent le là.
00:10:57 Et une partie de la gauche, et c'est ça qui est encore plus terrible pour moi, pour
00:11:01 être honnête, une partie de la gauche que j'aime, que j'ai aimée, aujourd'hui,
00:11:07 reprend les arguments que nous avons combattus.
00:11:10 Parce que nous, à l'époque, nous étions contre le stalinisme et contre l'impérialisme.
00:11:14 Et eux, maintenant, ils sont avec les pires.
00:11:16 Une partie de la gauche, aujourd'hui, ils sont avec les pires.
00:11:20 La compassion n'aura duré que trois jours, rappelait Julien Dray.
00:11:24 C'est très émouvant parce que ces deux témoignages de ces deux personnages sont très,
00:11:30 très émouvants.
00:11:31 Alors, en fait, on a beaucoup de choses qui se percutent à la fois.
00:11:34 La première chose, c'est que contrairement à toutes les autres salles de guerre que
00:11:38 l'on connaît parce qu'on a appris ça à l'école ou dans les livres ou parce qu'on
00:11:41 s'y est passionné, là, on a vécu ça presque en direct.
00:11:43 Ils avaient des GoPros.
00:11:45 On a vu la barbarie en direct.
00:11:47 Donc là, le choc des images a été violent.
00:11:50 Deuxième élément, je voudrais rappeler quand même, c'est pas neutre et je ne sous-estime
00:11:55 pas et je ne mineure pas leur douleur, mais il faut penser aussi à la douleur des familles.
00:12:01 L'attente, l'angoisse, ça doit être terrible pour une famille et on ne peut pas se mettre
00:12:06 à leur place.
00:12:07 On peut compatir, mais on ne peut pas se mettre à leur place.
00:12:09 Et en fait, chaque jour qui traîne, c'est une souffrance supplémentaire.
00:12:13 Donc, c'est pour ça que les familles, par rapport à la volonté politique, réclament
00:12:18 une nouvelle trêve.
00:12:20 Parce qu'en réalité, il faut observer les faits.
00:12:22 Le seul moment où les otages, une partie des otages a été libérée, ce n'est que
00:12:27 pendant la trêve.
00:12:28 Ça a été de la diplomatie et malheureusement, pour l'instant, on n'est pas du tout dans
00:12:33 un temps diplomatique à générer une trêve.
00:12:35 Et là, en fait, ce qui est assez étonnant, c'est qu'il y a énormément de pays dans
00:12:39 le monde qui réclament une trêve.
00:12:41 Encore ce soir, il y a l'Egypte et la Chine qui réclament un cessez-le-feu et un État
00:12:46 de Palestine et un État de Palestine qui serait membre de droit à l'ONU.
00:12:50 Vous voyez, donc on a beaucoup de voix dissonantes, mais malheureusement, ça n'enlève en rien
00:12:55 la douleur des familles.
00:12:56 Cette information qui vient de nous parvenir, vous pouvez lire à l'écran, le Hamas qui
00:13:01 publie ce soir une vidéo de trois otages en vie.
00:13:06 Jean-Michel Fauvergue.
00:13:08 Comment est-ce que vous pouvez décrypter cette information ? Comment est-ce qu'on
00:13:14 peut comprendre que le Hamas, aujourd'hui, publie une vidéo de trois otages ?
00:13:18 C'est bien d'avoir des preuves de vie pour ces trois otages-là, mais il en manque beaucoup
00:13:24 d'autres, évidemment.
00:13:25 Mais d'un autre côté, je ne peux pas m'empêcher de penser que ces terroristes sanglants sont
00:13:35 en train de jouer, en plus du fait de tuer, de massacrer, de faire les pires horreurs,
00:13:43 ils jouent aussi sur la psychologie des uns et des autres.
00:13:46 Et je ne peux pas m'empêcher de penser à ça.
00:13:50 Vous savez, moi, je ne suis pas juif.
00:13:52 Ce qu'ont dit Goldanen et Julien Dray, je le prends aussi pour moi.
00:13:59 Je ne suis pas juif, mais je suis intervenu dans des circonstances difficiles.
00:14:03 On peut le rappeler pendant les attentats du Bataclan ?
00:14:06 Sur des massacres, dans des circonstances difficiles.
00:14:09 Et j'appartiens au genre humain, j'appartiens au genre humain, je rajouterais civilisé,
00:14:15 celui dont les Aïeus se sont battus pendant des siècles et des siècles pour construire
00:14:20 une civilisation qui va du mieux possible, qui est imparfaite, mais qui va du mieux possible
00:14:26 vers le genre humain partagé, vers le bonheur des gens, vers l'idée qu'on est tous égaux,
00:14:34 cet universalisme qu'on défend tous.
00:14:37 Je me souviens des mots du poète anglais John Donne qui disait qu'on appartient au genre humain
00:14:44 et que tout ce qui touche le genre humain me touche.
00:14:47 Et il ajoutait, ne demandez pas pour qu'il sonne le glais, il sonne pour toi.
00:14:51 Je partage ce qui a été dit, je le ressens au plus profond de moi.
00:14:58 Et je pense qu'il faut se battre pour notre civilisation, d'une manière générale.
00:15:03 Donc vous parleriez aussi d'une guerre de civilisation qui se joue aujourd'hui, Gabriel Cluzel.
00:15:09 C'est vrai que le sort des familles des otages, il y a le débat public quelques jours après le 7 octobre,
00:15:15 qui est revenu sur le devant de la scène.
00:15:16 Et puis finalement, le sort de ces familles, il a été oublié.
00:15:20 On en a assez peu parlé finalement.
00:15:22 Ce qui est terrible dans cette affaire, c'est que, et c'est pour ça que le Hamas publie une vidéo avec des otages en vie,
00:15:28 c'est que c'est évidemment leur élément de chantage.
00:15:33 Et ils veulent montrer qu'il y a encore des otages en vie.
00:15:36 Parce que s'il n'y a plus d'otages en vie, il n'y a plus de chantage finalement.
00:15:39 Donc pour eux, ce n'est pas par compassion pour les familles et pour que les familles soient rassurées naturellement.
00:15:45 C'est pour montrer qu'ils ont encore cet élément qui tient, évidemment, qui est le talon d'Achille d'Israël.
00:15:55 Moi, il y a deux choses qui m'ont frappé et qui m'ont vraiment troublé dans cette affaire.
00:16:01 C'est déjà que rien n'est jamais acquis.
00:16:04 Avant le 7 octobre, on pensait qu'il y avait eu les accords d'Abraham.
00:16:08 D'ailleurs, Netanyahou avait dit "nous sommes en train de signer des accords historiques avec l'Arabie saoudite".
00:16:14 Avant, en 48, Israël était un petit pays isolé, entouré d'un monde arabe hostile.
00:16:19 Mais ça, c'est terminé.
00:16:20 Et puis, en un jour, on a l'impression que tout s'est effondré comme un château de cartes.
00:16:25 Et on se dit "est-ce que c'est vrai pour d'autres aspects de la géopolitique qu'on croit immuables ?".
00:16:30 Donc c'est profondément troublant.
00:16:32 Et puis surtout, moi, j'ai été très frappé par la cruauté de l'action.
00:16:36 C'était encore plus frappant, si j'ose dire, que le 11 septembre, qui était un massacre de masse.
00:16:41 Mais il n'y avait pas cet élément de cruauté triomphant et décomplexé assumé par le Hamas,
00:16:48 qui pouvait rappeler ce qui s'était passé en Algérie, je le dis,
00:16:52 parce que les Français ont pu le vivre à ce moment-là,
00:16:54 qui est un élément du terrorisme pendant la guerre d'Algérie.
00:16:57 Et une certaine gauche dans notre pays, et un certain nombre de gens issus de l'immigration dans notre pays,
00:17:05 ont soutenu le Hamas, en dépit de cette cruauté assumée et décomplexée.
00:17:11 Et pour moi, c'est quelque chose de proprement effrayant,
00:17:14 parce qu'on disait "c'est un combat de civilisation".
00:17:18 Oui, que va-t-il se passer pour la suite, y compris sur notre sol ?
00:17:22 L'information du soir, donc.
00:17:23 On le rappelle, le Hamas qui publie une vidéo de trois otages israéliens en vie,
00:17:27 et ce, 100 jours après le début de la guerre entre Israël et les terroristes du Hamas.
00:17:32 On va suivre tout cela de près.
00:17:33 On pourra y revenir tout à l'heure.
00:17:35 Je vous propose d'aborder, toujours dans l'actualité internationale à présent,
00:17:39 ce départ d'une année électorale majeure aux Etats-Unis.
00:17:43 Les primaires républicaines pour l'élection présidentielle débutent demain.
00:17:47 L'élection présidentielle, je vous le rappelle, aura lieu le 5 novembre.
00:17:51 On va en parler tout de suite avec Nicolas Conquer,
00:17:53 représentant du Parti des Républicains de Donald Trump.
00:17:56 Il est avec nous, Nicolas Conquer.
00:17:58 Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:18:01 Peut-être un peu de pédagogie, rapidement, pour commencer.
00:18:04 Je le disais, les primaires républicaines démarrent donc demain.
00:18:07 Qui sont les principaux candidats ?
00:18:09 Comment cela va se passer, en quelques mots ?
00:18:12 Alors effectivement, on est au cours de l'ouverture d'un processus
00:18:15 qui permettra de définir qui sera le candidat qui sera investi
00:18:19 à la convention républicaine fin août, en vue de l'élection générale
00:18:22 qui est en novembre prochain, face au candidat qui sera investi dans le Grand Démocrate.
00:18:27 Et donc, dans chaque État, vous avez des primaires,
00:18:29 soit qui sont tenus au niveau d'un État, soit plusieurs États réunis,
00:18:32 comme on le verra plus tard en mars avec un événement qui s'appelle le Super Tuesday,
00:18:37 dans lequel chacun des États va envoyer des délégués
00:18:39 qui vont permettre de choisir le candidat qui sera celui qui sera investi.
00:18:44 On commence aujourd'hui avec le caucus en Iowa.
00:18:47 C'est un nom un peu étrange, mais qui désigne une manière de déterminer les délégués
00:18:53 plutôt qu'un bulletin, une boîte à bulletins secrets.
00:18:56 Et donc, ça commence aujourd'hui, avant de s'enchaîner,
00:19:00 puis par la suite au New Hampshire.
00:19:02 Et donc, l'État du caucus a la particularité d'être très médiatisé,
00:19:05 parce qu'il prend un peu le pouls de la température,
00:19:08 de ces différentes sensibilités au sein du camp républicain,
00:19:11 et qui vont s'exprimer, et qui vont permettre souvent de faire émerger des candidats
00:19:14 qui étaient assez peu connus.
00:19:16 On l'a vu en 1976, pour ceux qui y étaient avec Jimmy Carter.
00:19:19 Mais de manière générale, ce n'est pas l'État qui est faiseur de roi,
00:19:24 mais ça permet d'exclure certains des prétendants pour se limiter que sur les challengers.
00:19:28 Où là, à l'heure d'aujourd'hui, on a donc Trump,
00:19:30 Ron DeSantis, le gouverneur de Floride,
00:19:32 l'ancien gouverneur, Nikki Haley, ambassadrice des Nations Unies,
00:19:37 et un challenger, Vivek Travasvani, qui vont lutter,
00:19:41 mais surtout lutter pour qui sera la deuxième place de cette primaire républicaine.
00:19:44 Vous nous dites lutter pour la deuxième place,
00:19:46 puisque c'est Donald Trump qui est donné gagnant,
00:19:49 malgré, on le sait, ses ennemis judiciaires.
00:19:53 Indépendamment de ça, il y a effectivement cette première primaire,
00:19:57 il peut y avoir des surprises, la route est encore assez longue,
00:20:00 même si Donald Trump a les chances de l'emporter avant la fin,
00:20:03 même comme je le mentionnais, dès le Super QSD, qui sera donc en mars.
00:20:07 Ce qui, quand bien même, traite localement, il pourrait y avoir des surprises.
00:20:12 On dit que donc aux prochaines primaires, nous, Hampshire,
00:20:14 Nikki Haley auraient un retard assez léger versus Trump,
00:20:18 mais de manière générale, c'est à la fin du bal qu'on déterminera les gagnants.
00:20:24 Et malgré les ennuis, comme vous le mentionnez,
00:20:26 c'est-à-dire cette instrumentalisation de la justice,
00:20:29 où Trump est mis devant les tribunaux par des procureurs qui sont militants,
00:20:33 qui, je rappelle, ils ont été élus sur ces promesses-là,
00:20:36 de faire tomber Trump, ces procureurs, comme on l'a vu à Manhattan,
00:20:40 en Géorgie et d'autres, ça ne semble pas écorner la popularité de Donald Trump.
00:20:45 On le voit en Iowa, ce n'est pas quelque chose auquel les gens
00:20:48 qui vont se prononcer pour le candidat à l'armistiture républicaine sont sensibles.
00:20:53 Donc, ça lui donne surtout d'une médiatisation à bas coût.
00:20:57 Vous voyez, il a fait assez peu de campagnes de terrain comparé à ses autres candidats,
00:21:00 mais le fait d'être dans les tribunaux, ça lui a permis d'avoir une tribune
00:21:03 sans débourser le moindre dollar, et de pouvoir assurer un petit peu
00:21:08 qu'il sera le candidat qui butera contre l'instrumentalisation de la justice
00:21:11 et face à un État défaillant que suit Biden et l'économie qu'il laisse à ses pays,
00:21:16 et notamment les classes populaires qui est en Iowa.
00:21:18 En tout cas, aujourd'hui, on se dirige vers un nouveau duel Joe Biden-Donald Trump.
00:21:24 Alors effectivement, c'est un rematch qu'on aurait espéré un petit peu de renouveau,
00:21:29 un petit peu de… on va dire un peu plus de climat.
00:21:31 Effectivement, à l'heure actuelle, Donald Trump est le grand favori.
00:21:35 Il se trouve qu'en face, les choses ne sont pas si sûres.
00:21:37 Les sondages donnent Donald Trump vainqueur dans de nombreuses configurations.
00:21:42 Et d'ailleurs, même si c'était Haley ou 210,
00:21:45 il y a des scénarios dans lesquels les Républicains sont donnés gagnants.
00:21:48 Autant vous dire que c'est le branle-bas de combat dans les rangs démocrates
00:21:51 qui mobilisent de bord l'arrière-banc.
00:21:53 C'est désormais Michel Obama, Barack Obama qui viennent de devant la scène
00:21:57 pour essayer un petit peu de mobiliser un peu l'électorat
00:22:00 et peut-être de préparer un plan de sortie, un plan de crise
00:22:03 dans le cas où Joe Biden ne serait pas compétent en mesure de gagner cette élection.
00:22:11 Mais vraiment, encore tout peut se passer, même s'il y a pas mal de spéculations.
00:22:16 Mais en tout cas, les gens dans les camps démocrates doutent beaucoup,
00:22:18 et il y a juste le titre.
00:22:19 Et parce que la campagne commence aujourd'hui
00:22:23 et se terminera donc le 5 novembre avec la victoire de la République pour la raison blanche.
00:22:27 – Et en tout cas, avant de vous libérer,
00:22:30 Joe Biden, est-ce qu'il pourrait être fragilisé
00:22:32 par les déboires judiciaires de son fils Hunter Biden ?
00:22:35 Est-ce qu'on en parle beaucoup aux États-Unis ?
00:22:38 – Alors, à partir du moment où on ne parle pas des affaires de Donald Trump,
00:22:43 ça fait du tort à Joe Biden parce qu'on va forcément parler des affaires de Hunter Biden.
00:22:48 Et il y a effectivement des actions sérieuses
00:22:50 qui sont plus qu'un petit caillou dans la chaussure, mais qui vont lui faire du tort.
00:22:55 Mais au-delà de ça, viennent se rajouter aussi différentes situations,
00:22:59 une crise migratoire massive en provenance des frontières mexicaines,
00:23:02 une économie qui est déplorable avec le plus lent redécollage
00:23:06 après une crise économique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
00:23:10 Il y a aussi une situation géopolitique internationale qui est dramatique,
00:23:13 vous l'avez mentionné avec l'Israël à la Hamas,
00:23:15 mais il y a également les Russies en air rouge, avec des risques en air de Chine.
00:23:19 Tout ça, ça met vraiment à risque les intérêts victor-américains
00:23:23 et les citoyens américains, donc qui confortent un petit peu
00:23:27 la position d'un challenge et d'une délétérance
00:23:30 plutôt que Joe Biden lors de prochains cycles de victoire.
00:23:34 – Merci beaucoup Nicolas Conquet, on aura l'occasion de se revoir je pense,
00:23:39 puisque nous allons suivre de très près toutes ces élections américaines.
00:23:43 Il est 22h30, si vous nous rejoignez sur CNews,
00:23:46 justement pour démarrer ce journal avec vous Maureen Vidal,
00:23:49 on va aller voir Fanny Chauvin, notre correspondante à New York.
00:23:54 Fanny, bonsoir, top départ donc demain d'une année électorale majeure.
00:24:00 – Effectivement, et comme le veut la tradition depuis plus de 50 ans,
00:24:06 ce top départ, il a lieu dans l'Iowa, cet état rural du Midwest,
00:24:11 et donc le premier à voter pour choisir son candidat républicain.
00:24:15 Mais cette année, l'élection va peut-être être chaotique,
00:24:20 car l'état est actuellement balayé par une tempête de neige.
00:24:24 Demain, on attend environ -20 degrés en Iowa.
00:24:28 La question est donc de savoir si les électeurs vont se déplacer pour voter.
00:24:34 Des vols ont déjà été annulés,
00:24:36 les journalistes qui devaient couvrir l'événement
00:24:39 et les bénévoles de campagne ont dû atterrir dans des états voisins.
00:24:45 Des meetings politiques aussi ont dû être reportés.
00:24:48 Le candidat Ron DeSantis n'a pas pu rencontrer ses électeurs hier.
00:24:53 Le candidat gouverneur de la Floride qui pointe en 3ème place,
00:24:58 d'après les sondages, qui est au coude à coude avec Nikki Haley,
00:25:03 l'ancienne ambassadrice de l'ONU.
00:25:05 Ces deux candidats qui sont autour des 16-17% des intentions de vote.
00:25:10 Loin derrière, Donald Trump, l'ancien président,
00:25:14 qui pourrait recueillir plus de 50% des voix,
00:25:17 ce qui, bien sûr, confirmerait son statut de favori pour la saison des primaires.
00:25:23 - Si, beaucoup, Fanny.
00:25:24 Fanny Chauvin en direct de New York.
00:25:27 Top départ, ce sera demain, une année électorale majeure.
00:25:31 Aux Etats-Unis, que faut-il retenir dans le reste de l'actualité ?
00:25:36 A 22h30, passée de 2 minutes, tout de suite,
00:25:39 on retrouve Maureen Vidal pour le journal.
00:25:42 - La réunion placée en alerte violette, le plus haut niveau,
00:25:51 demain à 6h, heure locale.
00:25:53 L'île est confinée à l'approche du cyclone Bélal,
00:25:55 possiblement historique.
00:25:57 L'ensemble du littoral a été placé en vigilance rouge,
00:25:59 vague submersion, un confinement prévu jusqu'à mardi,
00:26:03 avec des vents dévastateurs et de nombreux débordements
00:26:06 de cours d'eau à prévoir.
00:26:07 Notre correspondant sur place, Jean Bexson,
00:26:09 nous fait un point sur la situation.
00:26:11 - Alors ici, au Barachois, à Saint-Denis, au nord de l'île de la Réunion,
00:26:16 on commence à sentir les premières rafales de vent qui frappent le rivage.
00:26:20 Ces rafales de vent, elles vont pouvoir atteindre les 200 km/h,
00:26:22 voire les 250 km/h dès que le cyclone Béla aura atteint la Réunion.
00:26:28 C'est pour cette raison que le préfet Jérôme Filippini a décrété l'alerte rouge,
00:26:32 à savoir le confinement pour l'ensemble de la population sur l'île.
00:26:36 Cette population a été invitée dès samedi soir à faire ses courses,
00:26:40 acheter de l'eau, acheter de la nourriture pour tenir jusqu'à mardi,
00:26:43 pour tenir durant ce confinement.
00:26:46 Météo France indique que le cyclone tropical intense qui va frapper la Réunion
00:26:51 pourrait être un des plus violents,
00:26:54 un des plus intenses que la Réunion ait connu depuis ces 20 dernières années.
00:26:58 C'est pour cette raison que les services de l'État ainsi que la population
00:27:02 attendent avec une certaine appréhension
00:27:07 ce cyclone dont le mur de l'œil pourrait toucher la Réunion.
00:27:11 Un déplacement par jour pour Gabriel Attal.
00:27:13 Aujourd'hui, cinquième déplacement du Premier ministre sur le marché de Caen.
00:27:18 Il est allé à la rencontre des Français pour parler du pouvoir d'achat.
00:27:21 Retour sur cette matinée avec Goderic Bey.
00:27:24 Aujourd'hui, il y a une urgence et l'urgence, c'est de clore les fins de mois.
00:27:28 Soyez vraiment attentifs à ça parce que la colère est gronde
00:27:30 et les gens sont désespérés.
00:27:32 Les Français sont inquiets face à l'inflation.
00:27:35 C'est le message qui a été passé à Gabriel Attal
00:27:37 lors de sa venue sur le marché de Caen.
00:27:39 Le Premier ministre a déambulé dans un bain de foule.
00:27:42 Il a répondu à ceux qui l'ont questionné sur de nombreux sujets,
00:27:45 comme l'artisanat ou l'agriculture.
00:27:46 Le premier projet de loi que je présenterai avec mon gouvernement,
00:27:50 c'est un projet de loi sur le renouvellement des générations en agriculture.
00:27:53 Là aussi, on va avancer pour mieux soutenir nos exploitants
00:27:55 et mieux soutenir les jeunes qui reprennent des exploitations.
00:27:58 Il faut qu'il y ait un renouvellement des générations
00:27:59 et qu'il y ait des jeunes qui puissent s'installer.
00:28:01 Gabriel Attal a également été interpellé plusieurs fois sur l'éducation.
00:28:04 Monsieur le Premier ministre, vous avez choisi, je suis très déçu.
00:28:06 Pas parce que j'ai fait des annonces à la con,
00:28:08 mais parce que je trouve que vous, vous étiez bien
00:28:11 et là, je voudrais que vous soyez derrière.
00:28:12 Je vais vous dire, je ne lâcherai rien.
00:28:14 Accompagné d'élus locaux, le Premier ministre s'est ensuite arrêté dans un café
00:28:19 et s'est félicité de ce cinquième déplacement.
00:28:21 Il n'y a rien de mieux qu'à marcher un dimanche pour aller au contact des Français.
00:28:24 Les Français ne sont pas toujours contents.
00:28:26 Il y en a beaucoup qui ont beaucoup d'attentes, qui doutent,
00:28:28 qui parfois sont en colère, qui m'ont interpellé.
00:28:30 C'est aussi pour ça qu'on se déplace.
00:28:32 Je ne veux pas aller à la rencontre que de personnes
00:28:34 qui sont totalement d'accord ou totalement contente de ce qu'on fait.
00:28:38 Depuis sa nomination mardi, le nouveau chef du gouvernement
00:28:41 tient sa promesse d'un déplacement par jour.
00:28:45 Direction le Danemark où Frédéric X est devenu roi.
00:28:49 Un événement qui a rassemblé plus de 100 000 personnes aujourd'hui.
00:28:53 Lors d'un conseil d'État, sa mère, la reine Margrethe II,
00:28:55 a signé son acte d'abdication après un long règne de 52 ans.
00:29:00 Une première en 900 ans dans le royaume scandinave,
00:29:03 faisant de son fils aîné de 55 ans le nouveau monarque.
00:29:07 Une nouvelle inquiétante.
00:29:09 Le Hamas a annoncé que beaucoup d'otages ont probablement été tués récemment à Gaza.
00:29:14 Le mouvement terroriste palestinien a imputé la pleine responsabilité à Israël.
00:29:19 132 otages sont toujours sur le sol palestinien,
00:29:21 selon les autorités israéliennes qui ont établi que 25 sont morts
00:29:25 sans que leur corps ait été restitué.
00:29:27 Le Hamas a annoncé que les frappes allaient s'intensifier dans les prochains jours.
00:29:32 Et pour combattre le Hamas, de nombreux réservistes ont tout quitté
00:29:35 pour rejoindre les rangs de l'armée israélienne.
00:29:38 Après plusieurs mois sur le front, beaucoup réintègrent la vie civile
00:29:41 et reprennent leurs activités professionnelles.
00:29:43 Une réinsertion compliquée.
00:29:45 Fabrice Elsner et Thibault Marcheteau ont pu suivre l'un d'eux.
00:29:48 Après trois mois sur le front,
00:29:57 Aurel reprend son activité d'agent immobilier et les clients sont déjà de retour.
00:30:01 C'est une personne qui a su en tant que réserviste
00:30:05 faire ce qu'il faut pour défendre notre pays.
00:30:08 Pour moi, il est considéré comme un héros.
00:30:09 Cela ne fait que quatre jours que l'agence a rouvert ses portes.
00:30:12 Difficile pour Aurel de se replonger complètement dans la vie quotidienne.
00:30:17 Après 86 jours de guerre,
00:30:19 de se remettre dans le monde du travail, d'en se remettre avec la famille,
00:30:23 c'est un passage qui n'est pas facile.
00:30:26 Mon but, c'est de revenir à la vie, de continuer à travailler,
00:30:29 de gagner de l'argent et d'être joyeux et de prospérer ici en Israël.
00:30:35 Quand il a dû fermer son agence, le gouvernement israélien l'a aidé.
00:30:39 Pour maintenir son entreprise à flot.
00:30:41 J'ai reçu des subventions de l'État qui ont permis de pouvoir recevoir une paye tous les mois.
00:30:52 Et je n'ai pas fait d'affaires pendant trois mois.
00:30:56 S'il vient tout juste de reprendre son activité, Aurel reste près de son téléphone.
00:31:01 Il peut être rappelé à tout moment par l'armée pour repartir sur le front.
00:31:06 Et c'est la fin de votre journal.
00:31:07 Je vous laisse avec Olivier de Kérenfleck pour Soir Info Weekend.
00:31:10 Merci beaucoup Maureen.
00:31:11 Nous nous retrouvons à 23h pour un nouveau journal.
00:31:14 Je vous propose que nous nous intéressions à présent à ce nouveau Lampedusa
00:31:19 qui se crée en ce moment même aux îles Canaries et ce dans l'indifférence générale.
00:31:23 Il faut savoir que ce sont 10 000 migrants qui débarquent chaque mois.
00:31:27 Une vague migratoire sans précédent à laquelle assiste en ce moment
00:31:31 justement le directeur de la rédaction de Livre noir.
00:31:34 Éric Terignère que vous connaissez pour ses interventions notamment sur ce plateau et sur place.
00:31:40 Il est arrivé il y a 36 heures et depuis.
00:31:43 Et mon cher Éric, bonsoir.
00:31:44 Vous assistez effectivement au débarquement de plusieurs centaines de migrants
00:31:49 précisément au port de Rettinga, là où vous êtes.
00:31:54 Exactement. Ici, je suis un peu dans le nouveau Lampedusa espagnol.
00:31:58 C'est une petite île dans les îles Canaries.
00:32:00 500 habitants dans le port où je suis et pourtant il y a près de 10 000 migrants qui arrivent.
00:32:04 Sur les 48 dernières heures où je suis venu, il y a déjà une dizaine de bateaux qui sont arrivés.
00:32:09 Alors il faut comprendre que ce sont des grands bateaux.
00:32:11 Donc dedans on peut avoir 60, 70 personnes.
00:32:15 Donc il y a déjà 500 migrants qui sont arrivés sur les 48 dernières heures.
00:32:19 Et d'où ils viennent ?
00:32:19 Ils viennent majoritairement de Mauritanie et du Sénégal.
00:32:23 Ce sont majoritairement également des migrants qui sont francophones.
00:32:26 Ils sont sénégalais, ils sont guinéens.
00:32:28 Donc leur objectif c'est d'arriver en France.
00:32:30 Donc par exemple il y a 10 minutes, l'alerte a été donnée.
00:32:33 Donc ici au niveau du port, il y a les bateaux de sauvetage.
00:32:37 Et donc un des bateaux de sauvetage est parti.
00:32:39 Je pense que d'ici 20, 25 minutes, il va revenir.
00:32:41 Parce que comment ça fonctionne ?
00:32:43 Lorsqu'ils reçoivent une alerte selon laquelle il y aurait un bateau de migrants au large des côtes,
00:32:47 ils viennent le récupérer, ils l'amènent ici.
00:32:50 Ensuite les migrants sont amenés, sont débarqués.
00:32:52 On s'occupe d'eux avec la Croix-Rouge pendant près de deux heures.
00:32:55 Et ensuite on les envoie dans des centres à une demi-heure d'ici,
00:32:59 puis sur la capitale des Canaries, Ténérife.
00:33:01 Et ensuite d'ici quatre jours, ils seront, et c'est étonnant, à Malaga en Espagne, sur le territoire.
00:33:08 Et ensuite il peut y avoir justement une répartition des migrants sur l'ensemble du territoire européen.
00:33:12 Pourquoi ? Parce qu'ici c'est complètement saturé.
00:33:15 Vous le disiez tout à l'heure, c'est 40 000 migrants qui sont arrivés en 2023 sur l'ensemble du territoire.
00:33:21 Ce qui en fait une nouvelle voie migratoire.
00:33:24 Et c'est étonnant d'ailleurs qu'en France on y parle aussi peu.
00:33:27 Je remercie d'ailleurs CNews de le faire, parce qu'en fait ça concerne énormément les Français,
00:33:31 puisque la majorité de ces migrants ici, comme je le disais,
00:33:34 sont francophones et cherchent avant tout à arriver en France.
00:33:36 Et justement, Éric, vous avez pu discuter avec ces personnes, ces migrants qui arrivent.
00:33:41 Ils ont pu vous expliquer leur motivation, comment ça se passe ?
00:33:46 Alors, ce qui est étonnant ici, c'est que ça n'a rien à voir avec ce qui s'était passé en septembre,
00:33:50 à Lampedusa où je m'étais rendu,
00:33:52 où pour le coup le gouvernement italien, qui est plutôt de droite,
00:33:55 acceptait que les journalistes comme moi, comme d'autres, comme ce CNews qui s'y était rendu,
00:33:59 parlent aux différents migrants, parlent aux organisations, visitent même les différents centres.
00:34:04 Ici, c'est impossible, il y a des barrières.
00:34:06 La sécurité nous empêche tout le temps de pouvoir filmer, de pouvoir parler à ces migrants.
00:34:10 D'ailleurs, c'est étonnant parce qu'ils nous expliquent
00:34:13 « est-ce que vous voyez ici des journalistes ? Non, donc vous ne pouvez pas être ici ».
00:34:17 Alors qu'en fait, il devrait y avoir beaucoup de journalistes,
00:34:19 beaucoup de journalistes espagnols ici.
00:34:21 Et en fait, il n'y en a pas. Pourquoi ?
00:34:23 Parce que j'ai le sentiment qu'ils cherchent en fait à cacher ce qui se passe ici,
00:34:27 ce qui fait que c'est beaucoup mieux organisé qu'à Lampedusa.
00:34:30 Vous vous rappelez, au mois de septembre, ça avait choqué l'Europe, ça avait choqué la France
00:34:33 parce qu'il y avait eu d'un coup 6 000, 7 000 arrivées de migrants.
00:34:37 C'était plutôt mal organisé.
00:34:39 Ici, c'est extrêmement bien organisé.
00:34:41 Lorsqu'ils arrivent, les migrants, ils vont arriver tout à l'heure ici.
00:34:44 D'ailleurs, on voit derrière 5 embarcations qui sont arrivées ce matin à 5 heures du matin.
00:34:48 Il y en a eu 2 la nuit dernière, il y en a 4 par jour.
00:34:50 Eh bien, tout de suite, on s'occupe d'eux, on les prend en charge, on les met dans un bus.
00:34:54 Donc, hier soir, on a pu suivre le bus justement pendant près d'une demi-heure de nuit.
00:34:58 On est arrivé à un centre, un nouveau centre qui a été créé pour l'occasion
00:35:02 parce qu'il y a un afflux de migrants, donc ils sont obligés d'augmenter leur capacité
00:35:06 et donc dans lequel justement il y a les majeurs qui y sont.
00:35:09 Mais c'est impossible de leur parler.
00:35:11 En revanche, on a pu parler en off aux différents responsables ici,
00:35:14 à des personnes de la Croix-Rouge, vraiment toujours en off
00:35:17 parce qu'officiellement, ils n'ont pas le droit de le faire.
00:35:19 Ils nous expliquent que ce sont à 60% des Sénégalais, des Guinéens,
00:35:24 qu'ils parlent majoritairement français et que de toute façon, les Espagnols,
00:35:27 ça ne les dérange pas parce qu'ils savent que ces migrants-là ne vont pas rester en Espagne.
00:35:32 Ils vont venir en France donc.
00:35:34 Les migrants que vous voyez aujourd'hui, ils devraient arriver sur le territoire français.
00:35:38 C'est ça que nous devons comprendre ?
00:35:41 Oui, je vais être très concret.
00:35:43 Vous savez, moi, j'ai fait beaucoup de routes migratoires.
00:35:45 Je n'ai pas fait seulement l'Empédoussage, j'ai fait l'Esbau,
00:35:47 j'ai fait la route des Balkans, etc. la Tunisie.
00:35:49 Et je suis vraiment marqué à quel point ici, en fait, il n'y a pas de contrôle des frontières.
00:35:53 Frontex, je ne les ai pas vus ici, il n'y a pas l'armée ici.
00:35:56 Et donc en fait, comment ça se passe ?
00:35:58 Ici, au bout de 48 heures, ceux qui vont arriver tout à l'heure,
00:36:01 ils vont avoir un avis d'expulsion.
00:36:03 Mais pourtant, on pourrait imaginer qu'on les renverra vers le Sénégal.
00:36:06 Mais il n'y a pas d'accord avec le Sénégal aujourd'hui.
00:36:09 Et étant donné que c'est saturé sur l'île des Canaries,
00:36:11 ils vont prendre d'ici trois à quatre jours un avion pour Malaga.
00:36:15 Et donc, ils vont se retrouver en Espagne.
00:36:16 Et qu'est-ce qui se passe depuis plusieurs semaines et depuis plusieurs mois ?
00:36:20 Et notamment depuis le mois de décembre, où il y a eu, vous savez,
00:36:22 cet accord pacte asile et immigration au niveau européen,
00:36:25 qui pousse justement à une répartition des migrants sur les frontières européennes.
00:36:29 Parce que vous le savez, l'Italie, la Grèce et également l'Espagne
00:36:32 sont saturés par l'immigration.
00:36:34 Et donc, qu'est-ce qui a été négocié ?
00:36:35 Il a été négocié le fait qu'on puisse répartir ces migrants sur l'ensemble du territoire.
00:36:40 Et donc, oui, les migrants qui vont débarquer d'ici une demi-heure tout à l'heure,
00:36:44 les migrants qui ont débarqué les 48 dernières heures,
00:36:46 ils vont être envoyés également majoritairement en France,
00:36:49 parce qu'on cherche à les envoyer là où ils ont de la famille.
00:36:52 Et les Sénégalais, étant donné qu'on a une histoire avec le Sénégal,
00:36:55 avec la Guinée également, eh bien, ils vont être redirigés vers le territoire français.
00:37:00 Et c'est vrai que je suis absolument surpris qu'on ne parle pas ici de ce nouveau Lampedusa.
00:37:05 Et aussi, il faut mettre un dernier point qui est une anecdote intéressante à mettre en avant,
00:37:09 c'est que vous vous rappelez à Lampedusa, il y avait une forme de révolte de la population
00:37:12 qui disait, notamment l'adjoint Homère, on ne veut plus de ces migrants qui débarquent ici à Lairo.
00:37:18 Pourquoi on n'en parle pas ?
00:37:19 Parce que c'est déjà une île qui a été en partie composée de migrants vénézuéliens et cubains.
00:37:25 Et du coup, ils reconnaissent en fait,
00:37:27 ils ont une forme de solidarité vis-à-vis de cette nouvelle immigration,
00:37:30 donc ils ne s'en plaignent pas.
00:37:31 Et c'est ce qui fait qu'en fait, pour conclure, je vous dirais que,
00:37:34 pourquoi cette immigration qui est majoritaire,
00:37:36 ça veut dire que 15% de l'immigration européenne, elle passe par ici ?
00:37:39 C'est absolument phénoménal.
00:37:40 Pourquoi personne n'en parle ?
00:37:42 Parce que c'est très bien organisé.
00:37:44 Parce qu'en fait, on ne les voit pas, ils sont mis tout de suite dans des bus,
00:37:47 on s'occupe d'eux, il n'y a pas de contact avec la population.
00:37:50 Et tout de suite, ils arrivent à Ténérife, puis en Espagne, puis ils sont répartis.
00:37:55 Il y a une forme d'omerta sur le sujet, on refuse d'en parler et on le voit bien.
00:37:59 Mais c'est étonnant encore une fois, parce qu'en fait,
00:38:01 on essaye de dire qu'il faut contrôler nos frontières extérieures,
00:38:04 mais ici, à aucun moment donné, on a l'impression sur place
00:38:08 que l'objectif est de contrôler les frontières extérieures.
00:38:10 On paie la Mauritanie et le Sénégal pour faire en sorte justement
00:38:13 qu'ils empêchent des départs de bateaux, mais pour autant, vous savez, ici,
00:38:16 il y a déjà eu 10 bateaux que j'ai vus sur ce petit port,
00:38:19 encore une fois, de 500 habitants les 48 dernières heures.
00:38:22 Un grand merci Éric Tegner.
00:38:24 On va vous retrouver régulièrement dans les prochaines heures,
00:38:27 les prochains jours, pour que vous nous racontiez effectivement
00:38:30 ce que vous voyez sur place, Jean-Michel Fauberg.
00:38:32 C'est vrai que ce qui est étonnant, ce qu'on entend dans le récit d'Éric Tegner,
00:38:36 c'est cette organisation avec l'arrivée de ces migrants.
00:38:40 Et pas de contrôle, finalement, aucun contrôle extérieur.
00:38:44 Et tout cela semble très bien organisé pour ensuite dispatcher ces personnes
00:38:47 sur le territoire européen.
00:38:49 Alors, ce n'est pas une route nouvelle.
00:38:50 C'est une route qui a déjà été utilisée en 2006 et 2011 avec le même résultat.
00:38:56 Et vous savez, les routes migratoires, elles fluctuent en fonction des contrôles
00:39:00 qui sont faits à droite à gauche.
00:39:02 D'ouest en est, vous avez les Canaries d'un côté, vous avez l'Ampédouza.
00:39:05 Vous avez d'abord la péninsule ibérique avec les migrants qui arrivent.
00:39:12 Vous avez l'Ampédouza, vous avez la Turquie, la Grèce et effectivement les Balkans.
00:39:17 Donc, ces routes-là fluctuent au fur et à mesure des contrôles qui sont faits.
00:39:22 Ça, c'est la première chose.
00:39:23 Et ça s'est déjà arrivé par le passé.
00:39:25 La deuxième chose, c'est qu'effectivement, en partant de la Mauritanie et du Sénégal,
00:39:31 les migrants impactent les Canaries et seront rapatriés sur l'Espagne.
00:39:39 Mais effectivement, ils sont francophones.
00:39:43 Ça ne veut pas dire pour autant que tous se retrouveront en France.
00:39:46 Il suffit d'aller se balader un peu à Barcelone et à Madrid
00:39:50 et vous verrez le nombre de Sénégalais que vous avez là-bas.
00:39:52 - Paul Mellac ?
00:39:53 - Ils ne seront pas tous en France.
00:39:55 Mais ce qui veut dire aussi qu'on a un vrai problème pour l'instant au niveau européen.
00:40:00 Malgré le pacte d'asile qui a été signé ces derniers temps,
00:40:02 on a un vrai problème de contrôle, en particulier avec Frontex.
00:40:05 - Oui, où est Frontex ?
00:40:06 Ça révèle l'impuissance très claire, Paul Mellac,
00:40:10 l'impuissance de l'Europe face à des afflux migratoires.
00:40:13 - Oui, vous l'avez dit, Olivier.
00:40:14 C'est-à-dire que là, on touche à une information qui est primordiale.
00:40:18 On parle toute l'année, en France et dans la plupart des nations européennes, d'immigration.
00:40:22 Mais on ne parle d'immigration jamais à travers le prisme des frontières.
00:40:26 C'est quand même curieux pour un problème comme l'immigration.
00:40:28 On en parle toujours en disant les OQTF, le lien entre immigration et délinquance,
00:40:32 qui sont des sujets, bien sûr, éminemment importants.
00:40:34 Mais avant que tous ces sujets-là ne se posent,
00:40:37 il y a, si vous voulez, l'éléphant dans le couloir.
00:40:39 L'éléphant dans le couloir, c'est les frontières.
00:40:41 Et il se trouve qu'il y a un refus d'obstacle idéologique de la part des élites européennes,
00:40:47 à commencer par Madame von der Leyen, par la Commission européenne
00:40:50 et par un certain nombre de personnalités très importantes en Europe,
00:40:53 et Olaf Scholz et Emmanuel Macron,
00:40:55 qui refusent de façon systématique que l'on mette en place des barrières autour de l'Europe.
00:41:00 Vous savez, avec cette vieille jurisprudence selon laquelle il s'agirait de murs, de miradors, etc.
00:41:06 Et ce serait la porte ouverte vers le fascisme ou que sais-je.
00:41:09 En fait, la réalité, c'est que l'Europe est nue au plan protection,
00:41:13 au plan sécuritaire, au plan frontalier, face à un phénomène.
00:41:16 C'est Nicolas Sarkozy qui dit « la crise migratoire n'a pas encore commencé ».
00:41:20 Et il a raison. Face à un phénomène qui va tout emporter sur son passage.
00:41:24 Regardez les dynamiques démographiques de l'Afrique.
00:41:26 Regardez le nombre d'enfants par femme dans la plupart des pays d'Afrique,
00:41:30 comparativement à ceux en Europe.
00:41:32 Il y a une révolution démographique qui est en train de se préparer sous nos yeux.
00:41:36 Et si vous voulez, toutes les frontières du pourtour européen,
00:41:39 et on peut inclure les îles Canaries,
00:41:41 vont être, si vous voulez, face à des afflux très massifs d'immigrés.
00:41:45 Donc la question, c'est de se dire, il ne s'agit pas de laisser mourir ces pauvres gens en mer,
00:41:49 il s'agit de les recueillir, de les accueillir pour les soigner
00:41:53 et ensuite de les faire repartir.
00:41:54 Ils n'arrivent pas, en l'occurrence, parmi les nationalités que citait Éric Tegner,
00:41:58 ils n'arrivent pas de pays en guerre.
00:41:59 Donc ils doivent tous repartir.
00:42:01 Et l'Europe doit être à pied d'œuvre pour mettre en place des négociations
00:42:04 avec les pays qui ne veulent pas les reprendre
00:42:06 et aussi pour donner des moyens à Frontex.
00:42:08 Frontex aujourd'hui, c'est une blague monumentale.
00:42:11 Frontex, c'est rien du tout.
00:42:12 Face à l'afflux migratoire qu'il y a,
00:42:14 Frontex, si vous voulez, c'est un garde-champêtre face à une compagnie surarmée.
00:42:18 C'est du grand affrontement.
00:42:19 - Émilie Deschamps, ce qu'on note, si Éric Tegner ne va pas sur place
00:42:22 et les journalistes ne vont pas sur place pour constater ces flux migratoires,
00:42:28 le gouvernement, nos autorités finalement n'en parlent pas.
00:42:30 On a l'impression qu'il y a une omerta, un silence sur ce sujet-là alors qu'il est majeur.
00:42:34 - C'est très clair.
00:42:35 Ça fait plus de dix ans que je parle de ces éléments de contexte.
00:42:37 Donc je rebondis sur ce que disait Paul.
00:42:39 Donc je vous donne des éléments de contexte pour que vous puissiez vous faire votre propre opinion.
00:42:43 À l'heure actuelle, l'Afrique va passer de 1,5 milliard à 2,6 milliards d'habitants en 2050.
00:42:48 Chiffre de l'ONU.
00:42:49 En général, ils minorent plutôt les chiffres de l'ONU.
00:42:53 2100, 5,3 milliards d'habitants.
00:42:55 Ça, c'est très clair.
00:42:56 Donc en réalité, on n'est qu'au tout début.
00:42:59 Donc Nicolas Sarkozy commence à en parler un petit peu,
00:43:01 notamment à la réunion du Medef à Longchamp, vous vous en souvenez.
00:43:04 Mais ça va être la bombe H, la bombe humaine en fait.
00:43:09 L'Inde va passer de 1,4 milliard, il vient de passer 1,4 milliard, 1,412 à 1,7 milliard en 2050.
00:43:15 Ça veut dire qu'on est au tout début des flux migratoires, au tout début.
00:43:20 Et on voit que l'Europe est une vraie passoire, que nos Bruxellois, si je peux les appeler comme ça,
00:43:26 ne pensent pas l'avenir, ils n'ont pas de vision à 2050 ou à 2100.
00:43:30 Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, en fait, l'Europe, elle est ouverte à tout vent.
00:43:34 Mais Gabriel Cluzel, il n'y a pas de vision ou au contraire, c'est déjà accepté.
00:43:41 C'est-à-dire que c'est acté que ces flux, ces migrants, ces personnes-là,
00:43:45 de toute façon, quoi qu'il arrive, sont déjà sur le territoire européen
00:43:49 et continueront d'arriver sur le territoire européen.
00:43:51 Oui, c'est absolument fou parce qu'évidemment, un continent ne peut pas se déverser dans un autre.
00:43:57 Un enfant de 8 ans serait capable de le comprendre.
00:44:00 Eh bien, il semblerait que ça a été accepté et acté.
00:44:04 Parce que déjà, pourquoi n'en parle-t-on pas ?
00:44:06 Moi, la semaine a été occupée à parler de la fumée blanche qui sortait de l'Elysée,
00:44:10 de savoir si le gouvernement s'était un peu droitisé, beaucoup, pas du tout.
00:44:17 Ça ne change rien à la face du monde.
00:44:18 Vous voyez pendant ce temps ce qui se passe au Canary.
00:44:21 L'Europe, au moment où les Français s'écharpaient sur la loi immigration,
00:44:26 faisait voter ce pacte qui prévoit en fait une relocalisation,
00:44:31 c'est-à-dire une distribution du problème.
00:44:32 Et les pays qui ne veulent pas seront sanctionnés financièrement.
00:44:35 Si vous n'en prenez pas 30 000, vous paierez 20 000 par migrant non accueilli.
00:44:40 C'est une affaire qui est complètement délirante.
00:44:42 Et puis, il faut voir le problème spécifiquement français.
00:44:45 De fait, certains rêvent peut-être en Espagne, mais beaucoup partent en France.
00:44:49 Moi, j'ai été très frappée par une conversation que j'ai eue avec une députée vox,
00:44:53 c'est-à-dire à peu près l'équivalent du Rassemblement national,
00:44:55 qui me dit "Ah bah c'est très simple, nous, dans notre campagne électorale,
00:44:58 on donne comme contre-exemple à France.
00:45:00 On dit aux Espagnols "Vous ne voulez pas devenir comme la France ?
00:45:03 Eh bien, prenez vos responsabilités."
00:45:06 Donc, si vous voulez, c'est un lieu de passage l'Espagne,
00:45:09 mais du fait de son modèle social moins disant que le modèle français,
00:45:15 eh bien en réalité, le problème est moindre.
00:45:18 Donc, il y a un moment où il va falloir quand même se réveiller.
00:45:21 Je crois qu'historiquement, on retiendra que l'Europe aura été incapable de résister à sa propre submersion.
00:45:28 Alors, il nous reste, Paul Melun, je vais vous laisser, il nous reste un peu plus d'une minute.
00:45:30 Je voulais quand même vous montrer cette réaction que j'ai lue dans le Média Factuel,
00:45:36 dans un article d'hier sur la question de la répartition des migrants en zone rurale en France.
00:45:40 Les propos de la vice-présidente de l'Assemblée nationale, regardez.
00:45:42 "Les territoires qui perdent en population sont extrêmement demandeurs d'avoir des jeunes et des familles qui viennent s'installer."
00:45:47 - Voilà, ça c'est... "Information doit mouiller", je ne sais pas d'où elle tire cette affaire, c'est du grand n'importe quoi.
00:45:51 Mais je voulais réagir à ce que disait Gabriel.
00:45:53 Et effectivement, il y a cet enjeu de protection des frontières qui touche tous les États d'Europe.
00:45:59 Et on perçoit dans le monde entier, l'Europe comme le ventre mouille du monde.
00:46:03 Regardez ce qui se passe, là on parlait tout à l'heure des élections américaines.
00:46:06 Joe Biden prolonge le mur qui a été construit par Donald Trump.
00:46:10 Et Kamala Harris, qu'on nous montrait comme la grande papesse, si vous voulez, woke, etc.
00:46:14 Elle a fermé les yeux là-dessus et ils ont continué à expulser, expulser encore.
00:46:18 En Chine, c'est pareil. En Australie, un gouvernement travailliste dit qu'il faut réduire l'immigration par deux.
00:46:23 Donc à part l'Union européenne ravie de la crèche, le monde entier conçoit le fait que,
00:46:28 la mondialisation et les pays, si vous voulez, ouverts à tout vent un peu partout,
00:46:33 c'est quelque chose qui ne devra pas durer dans les décennies à venir.
00:46:36 En tout cas, la situation aux îles Canaries, nous suivons tout cela de très près.
00:46:39 Sur ces news, on marque une très courte pause.
00:46:41 Restez avec nous puisque nous allons aborder dans un instant un nouveau scandale.
00:46:45 Vous allez le voir, un nouveau scandale révoltant dans un Ehpad.
00:46:49 C'est la fille d'un résident de l'Ehpad, l'écuyer, qui a porté plainte.
00:46:53 On entendra justement les raisons de cette plainte dans un instant.
00:46:58 Vous allez voir vraiment, c'est révoltant. A tout de suite sur ces news.
00:47:00 De retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:47:06 Gabriel Cluzel, Denis Deschamps, Paul Melun, Jean-Michel Fauvert pour vous accompagner jusqu'à minuit.
00:47:11 Il est 23h. Maureen Vidal est également avec nous.
00:47:15 Tout de suite, c'est le journal.
00:47:16 Au centième jour de la guerre entre Israël et le Hamas,
00:47:25 un nouveau rassemblement s'est déroulé à Paris aujourd'hui
00:47:28 pour demander la libération des otages toujours coincés dans la bande de Gaza.
00:47:33 Drapeau israélien brandi, pancarte, portrait des otages.
00:47:36 Les manifestants en colère pour certains et émus réclament plus d'action.
00:47:40 On espère que le gouvernement va taper du poing sur la table
00:47:46 et va aider à la libération de nos frères qui sont encore otages depuis trop longtemps.
00:47:51 100 jours, c'est trop. 100 jours, c'est long.
00:47:54 Il faut qu'on ramène nos 139 otages à la maison.
00:47:58 Dans les années 80, on citait les otages qui étaient retenus au Liban.
00:48:01 Aujourd'hui, on ne les cite plus. On les a oubliés.
00:48:04 On peut faire des hommages pour des personnes qui sont des délinquants en France,
00:48:08 mais on ne fait pas d'hommage pour des innocents qui sont otages
00:48:10 et qui sont retenus dans des conditions absolument ignobles.
00:48:12 Ça fait 100 jours quand même que c'est des gens qui ne voient pas leur famille
00:48:15 et que le monde ferme les yeux et même accuse Israël.
00:48:18 On est dans un monde de fous.
00:48:21 Un sondage IFOP pour le JDD est paru ce matin,
00:48:25 portant sur les intentions de vote à la présidentielle.
00:48:28 Selon les résultats, le Rassemblement national l'emporte face à n'importe quel candidat.
00:48:33 Plus de détails avec Clotilde Payet.
00:48:34 Le premier renseignement de ce sondage,
00:48:39 quel que soit le candidat qui se présente face au RN,
00:48:41 c'est le parti de Jordane Bardella qui l'emporte.
00:48:44 Dans le détail, si Marine Le Pen se présente,
00:48:46 elle remporte une plus grande adhésion de la part des électeurs,
00:48:49 avec 33% face à Edouard Philippe et 32% face à Gabriel Attal.
00:48:53 Si c'est au contraire le président du RN qui brigue le poste,
00:48:56 le RN est donné gagnant mais avec un écart beaucoup plus serré,
00:48:59 27% face à Edouard Philippe qui lui est à 26% des intentions de vote.
00:49:03 Le chef de parti est également au coude à coude avec Gabriel Attal,
00:49:07 avec 28% pour le RN contre 24% pour Gabriel Attal.
00:49:11 Jean-Luc Mélenchon est l'éternel troisième homme.
00:49:13 Quel que soient les candidats en face de lui,
00:49:15 il récolte entre 13 et 15% des intentions de vote.
00:49:18 Le leader de la France insoumise peut donc compter sur une base électorale stable,
00:49:22 mais il semble peiné à rassembler au-delà de son électorat historique.
00:49:27 Dans un entretien à la Tribune dimanche,
00:49:29 la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé que la moitié de la plus grande place
00:49:34 de la capitale, la place de la Concorde, ne sera plus accessible aux automobilistes
00:49:38 après les Jeux olympiques prévus du 26 juillet au 11 août.
00:49:41 Une annonce qui risque de déplaire aux automobilistes parisiens.
00:49:45 Plus de détails avec notre journaliste Mathilde Ibanez.
00:49:49 C'est un nouveau coup de massue pour les automobilistes dans la capitale.
00:49:52 La place de la Concorde sera interdite pendant,
00:49:55 mais aussi après les Jeux olympiques à la circulation.
00:49:59 Un peu plus de six mois avant les grands événements sportifs,
00:50:03 la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, l'a annoncé lors de son entretien à la Tribune dimanche.
00:50:09 La place de la Concorde ne sera pas rendue aux automobilistes après les Jeux.
00:50:14 Elle estime que la circulation est plus fluide en fermant la moitié de la place.
00:50:19 Une place accordée à la voiture dans ce lieu emblématique
00:50:22 n'aura été qu'une parenthèse dans l'histoire, selon elle.
00:50:25 La plus grande place de Paris, place de la Concorde, est au centre de ces Jeux olympiques
00:50:30 puisqu'elle accueillera les épreuves de sport urbain comme le BMX, le breakdance
00:50:35 ou encore le skateboard.
00:50:36 Et surtout, ce sera le lieu de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques
00:50:41 le 28 août prochain.
00:50:44 Dans la suite de l'actualité, alors que les électeurs taïwanais ont choisi pour président
00:50:49 le candidat pro-souveraineté, Lai Chiang-Tai, le chef de la diplomatie chinoise,
00:50:53 a averti Taïwan concernant une tentative d'indépendance.
00:50:57 "Toute initiative en faveur de l'indépendance de Taïwan sera sévèrement punie.
00:51:02 Taïwan n'a jamais été un pays. Cela ne l'était pas dans le passé
00:51:05 et ne le sera certainement pas dans le futur", a-t-il déclaré.
00:51:08 L'Egypte et la Chine plaident pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza
00:51:14 mais aussi pour la création d'un État de la Palestine, membre de plein droit de l'ONU.
00:51:19 Lors d'une conférence de presse commune, les chefs de la diplomatie chinois et égyptien
00:51:23 ont plaidé pour un État de Palestine indépendant et souverain dans les frontières de 1967
00:51:28 avec Jérusalem-Est comme capitale.
00:51:30 Enfin, des images impressionnantes en Islande.
00:51:34 Un volcan est entré en éruption dans le sud-ouest du pays.
00:51:38 Des maisons-vides ont pris feu à cause de fissures qui se sont formées à proximité des habitations.
00:51:43 Le président avait assuré qu'aucune vie n'est en danger
00:51:45 dans la mesure où la ville a déjà été évacuée avec succès pendant la nuit.
00:51:49 Il s'agit de la cinquième éruption volcanique en Islande en près de trois ans.
00:51:53 La précédente avait eu lieu dans la soirée du 18 décembre dans ce même secteur.
00:51:58 C'est la fin de votre journal.
00:52:00 Merci beaucoup Maureen. On vous retrouve à 23h30.
00:52:04 Dans l'actualité, ce nouveau scandale révoltant.
00:52:08 Vous allez le voir dans un Ehpad à Toulouse.
00:52:11 La fille d'un résident de l'Ehpad, Lécuyer, a porté plainte contre le groupe Domus V.
00:52:17 Après avoir enregistré les insultes, les sévices que subissait son père dans sa chambre
00:52:22 qu'elle avait équipée de micros.
00:52:25 Elle avait remarqué des pertes de poids inexpliquées chez son père.
00:52:29 Je vous propose d'écouter justement un extrait des insultes captées par les micros.
00:52:34 Allez-y sur mes lits, mettez-vous.
00:52:37 Il faut aller sur mes lits.
00:52:39 Moi je peux pas vous soulever.
00:52:41 Je sais pas.
00:52:43 Et sinon vous restez là sur le tapis, moi je peux pas vous soulever, je suis désolée.
00:52:49 Ah non, il n'y a pas de bonjour.
00:52:51 Quand tu fais des bêtises, il n'y a pas de bonjour.
00:52:54 Qu'est-ce que tu fais là ?
00:52:56 Hein ?
00:52:56 Non, je fais pas.
00:52:57 Ah non, non, non, non.
00:52:59 Il a enlevé la culotte en plus de la tasse.
00:53:02 Putain d'espèce de bâtard.
00:53:05 T'en as marre de tricoter la piquette là, toi ?
00:53:08 C'est pas vrai.
00:53:09 Non, arrête là.
00:53:11 C'est quoi ce travail là ?
00:53:14 Ça va aller là.
00:53:18 Tu la mets vraiment à ta piquette, c'est pas drôle.
00:53:21 Alors, on va revenir sur ces propos absolument abjects.
00:53:26 Extrêmement choquants.
00:53:27 C'est extrêmement choquant, Paul Melun, ce personnel de l'EHPAD s'adresser comme ça à une personne jazzy, c'est absolument révoltant.
00:53:34 C'est terrible et si vous voulez, c'est qu'une énième alerte d'un phénomène qui a cours depuis longtemps.
00:53:39 Vous vous souvenez du scandale hors PA ?
00:53:41 Depuis que se sont développées toutes ces maisons, vous savez, ce fameux marché de l'or gris,
00:53:44 on a affaire à une inflation de témoignages, de cas, de familles qui nous expliquent à quel point leurs anciens sont maltraités.
00:53:52 Et je trouve que ça en dit très long sur notre société, sur le rapport que nous entretenons à nos familles et à nos aînés.
00:53:58 Donc, ce qui se produit là est très grave.
00:54:00 Parfois, c'est dû à des cas de maltraitance parce que, effectivement, certains personnels accompagnants ou soignants se comportent comme des brutes,
00:54:08 comme des gens indignes, avec des très mauvais traitements.
00:54:11 Et parfois, c'est aussi des objectifs, si vous voulez, de rentabilité économique et financière qui font que ces établissements là sont parfois mal ou sous-dotés,
00:54:19 alors qu'ils facturent des prix énormes aux familles.
00:54:21 Et donc, on résume des situations de détresse personnelle de personnes âgées qui sont dans des très, très mauvais traitements.
00:54:27 Donc, je pense que là, il serait temps, si vous voulez, de sévir.
00:54:30 Je ne sais pas si la nouvelle ministre de la Santé va mettre en place un certain nombre d'audits pour aller voir ce qui se passe dans toutes ces maisons de retraite et autres EHPAD.
00:54:37 Mais si vous voulez, là, on est quand même dans une situation où on est, je trouve, au bord du gouffre depuis très longtemps.
00:54:42 Donc, ce type de témoignage n'est qu'une alerte supplémentaire, alors qu'il y en a d'autres depuis beaucoup d'années.
00:54:46 Et l'EPAD de l'Équier qui avait déjà fait l'objet de nombreux signalements. Il y avait eu une inspection d'ailleurs les 13 et 14 décembre.
00:54:54 Je vous donne la parole dans un instant, Gabrielle Cluzel. Mais nous allons écouter Juliette Lord.
00:54:58 C'est la maman de ce résident de l'EPAD de l'Équier. Juliette Lord qui a déposé plainte.
00:55:03 La fille.
00:55:03 La fille. Pardonnez-moi. Merci beaucoup. Et elle témoignait tout à l'heure sur CNews, justement. Écoutez-la.
00:55:09 Je ne suis pas la seule famille à avoir déposé plainte. Il y a eu au moins deux autres familles qui ont déjà déposé plainte avant
00:55:20 pour des raisons qui sont en lien avec des manques de surveillance ou des choses comme ça et qui, malheureusement,
00:55:30 notamment dans un des cas, ont conduit au décès de la personne. C'est en lien avec un fonctionnement qui pousse le personnel à bout,
00:55:42 qui conduit à des burn-out, qui conduit à des maltraitances. Mais que le personnel, la plupart des membres du personnel sont des personnes
00:55:57 aussi fantastiques, très impliquées. Leurs conditions de travail sont insupportables. Et je me mets à leur place et je tire mon chapeau
00:56:08 à la plupart des personnes qui travaillent aussi dans cet établissement et dans beaucoup d'autres.
00:56:14 En tout cas, c'est un beau sujet pour Mme Vautrin, qui est une amie. Et je lui recommande vivement de prendre ce dossier comme prioritaire.
00:56:22 Faites-lui passer.
00:56:23 Vous l'avez compris, Pierre Delouche, sur ce plateau qui réagissait Gabriel Cluzel. Alors effectivement, moi je la trouve, Juliette Lohr,
00:56:30 la fille de ce résident d'Ehpad, bien compréhensive, puisqu'elle dit que les conditions de travail du personnel dans les Ehpad,
00:56:38 les conditions sont très difficiles. Oui, effectivement, mais ça n'excuse pas.
00:56:42 Que les conditions de travail soient difficiles, qu'il n'y ait pas assez de personnel, que certains nombres de maisons de retraite
00:56:50 pour faire baisser les coûts, comment dire, tiennent ce personnel sous pression de fait, c'est sans doute vrai,
00:57:01 mais ça ne justifie pas ce traitement. Mais c'est absolument ignoble.
00:57:04 Non, mais une personne âgée sans défense, c'est comme un enfant. C'est terrible de voir à quel point on peut la mettre plus bas que terre.
00:57:14 C'est une atteinte à tout, à sa dignité, à sa santé. Moi, je me mets à la place de la fille de cette personne.
00:57:23 Vous savez, c'est déjà très culpabilisant d'avoir un parent en Ehpad, parce que souvent, ça arrive au bout d'un cycle où on ne sait plus
00:57:28 comment faire pour s'occuper de ce parent. Donc c'est la moins pire des solutions. Et on découvre cela, mais c'est affreux.
00:57:36 Et ça voudrait dire qu'il faudrait mettre une caméra dans chaque chambre pour surveiller ce qui se passe.
00:57:41 Ça me paraît être un sujet majeur. Alors c'est vrai qu'il y a la logique capitalistique des Ehpad qui est sans doute à mettre en cause,
00:57:48 mais il y a aussi un vrai sujet de décivilisation. Quand vous êtes capable de parler de cette façon-là à une personne non-agénaire,
00:57:57 mais j'espère qu'ils vont passer devant le tribunal rapidement.
00:58:02 Pour clore cette actualité, Jean-Michel Fauvergue, les mots de Simone de Beauvoir, elle écrivait en 1970
00:58:09 "Les vieillards sont-ils des hommes ? A la manière dont notre société les traite, il est permis d'en douter."
00:58:15 C'est vrai qu'il y a eu des évolutions, des évolutions qui ne sont pas forcément favorables, depuis Simone de Beauvoir en particulier,
00:58:21 et même avant. Et effectivement, il y a 1,5 million, il me semble, de personnes de plus de 80 ans aujourd'hui.
00:58:31 Il y en aura 5 millions d'ici une trentaine d'années. Le grand âge, c'est quelque chose d'important à traiter.
00:58:38 Effectivement, il faut qu'on arrive à recruter des gens qui ont les compétences, à la fois les compétences techniques, physiques, humaines,
00:58:47 physiques, parce que c'est un boulot physique, humaines aussi, et qui ne traitent pas les personnes âgées.
00:58:54 Et rappeler le respect que nous devons aussi à nos personnes âgées.
00:59:00 Il va se poser quand même un problème grave, c'est que de fait, la population vieillit et la natalité baisse.
00:59:05 Vous savez, dans ces établissements, une infirmière me disait "Les personnes les mieux traitées sont celles qui ont des enfants qui se renseignent,
00:59:12 qui viennent voir, qui font un peu courroie de transmission, qui écoutent les doléances aussi, qui tirent un store, qui relèvent un coussin."
00:59:20 Mais quand il n'y en aura plus d'enfants, qui va s'en occuper ? Donc c'est vrai que nous avons un sérieux problème aussi de natalité et démographique
00:59:28 qui va se poser de façon cruciale, et là aussi, nous n'en sommes qu'au début.
00:59:32 - Vers un nouveau scandale, nous n'avons pas fini d'en parler de cette actualité.
00:59:37 Une autre gronde en France, celle des agriculteurs. Un agriculteur, vous l'avez vécu en direct sur CNews ce matin, qui a interpellé Gabriel Attal.
00:59:46 Gabriel Attal qui était en visite sur le marché de Caen ce matin, sur la question notamment du pouvoir d'achat et d'autres questions.
00:59:54 On va en parler tout de suite. On va revenir sur cette séquence. On écoutera Guillaume Ferré. C'est l'agriculteur qui a interpellé le Premier ministre.
01:00:00 Il a réagi ensuite sur notre antenne. Peut-être un mot, puisqu'on l'a appris ce soir. Emmanuel Macron va donner une conférence de presse.
01:00:08 Une conférence de presse, Paul Melun. On dit XXL. C'est un peu dans le cadre du grand rendez-vous qu'il avait donné.
01:00:16 - Il y a longtemps. - Oui, la conférence XXL.
01:00:19 - Alors, avec Emmanuel Macron, ça fait longtemps. - La conférence XXL.
01:00:22 - Président qui a promis un réarmement, régénération lors de ses voeux au Français le 31 décembre.
01:00:26 - C'est un peu flou, tout cela. On ne sait pas où on va. - Il n'a pas précisé le sujet du réarmement.
01:00:30 - Oui, c'est bon. - Vous en attendez quoi de cette conférence de presse ?
01:00:34 - Moi, je n'en attends pas grand-chose. Ce que je trouve assez dramatique, c'est que, et c'était assez justement dit par Gabriel tout à l'heure en écho à l'actualité,
01:00:42 j'allais dire à Lampedusa au Canary, c'est que si vous voulez, nous sommes dans des espèces de grandes manœuvres de politique politicienne depuis quelques jours
01:00:50 qui, moi j'avoue, finissent par m'exaspérer. Alors, il y en a peut-être certains que ça intéresse.
01:00:53 Je ne veux pas critiquer nos amis journalistes politiques qui se prennent de cette actualité-là et je les comprends.
01:00:58 Bon, je m'y intéresse aussi. Mais je dois vous avouer que, compte tenu des malheurs qui traversent notre monde,
01:01:03 on parlait là des EHPAD et en écho avec le vieillissement de la population et la décivilisation.
01:01:08 On va parler après de la détresse et du désarroi de nos agriculteurs. 300 suicides d'agriculteurs en deux ans.
01:01:14 Un quart des éleveurs qui vivent sous le seuil de pauvreté. Et le président de la République nous a fait un gouvernement, si vous voulez, glamour,
01:01:22 qui fait qu'il est un gouvernement pour la presse, qui est un gouvernement pour les journalistes et qui, effectivement, permet de parler.
01:01:27 Bon, parce qu'on se dit, oui, Arachida Datti, elle a été débarquée. Comment vont se comporter les LR ?
01:01:31 Et donc, on peut comme ça phosphorer pendant des heures sur la combinazione politique du président.
01:01:35 Moi, ça m'intéresse assez peu. Moi, ce qui m'intéresse, c'est le sort des agriculteurs.
01:01:39 Et bien voilà.
01:01:39 Qu'est-ce que vont faire les ministres dits sur le sujet de l'agriculture ? Qu'est-ce qui va se passer sur la santé ?
01:01:44 Qu'est-ce qui va se passer sur l'immigration ? Et là, j'avoue que je reste un peu sur ma faim.
01:01:48 Je ne sais pas si le président de la République va éclairer ma lanterne mardi.
01:01:51 En tout cas, je le disais, il y a cette gronde des agriculteurs. Et la visite, au moins de Gabriel Attal, permet ce soir de nous en parler,
01:01:58 puisque le Premier ministre a été interpellé par l'un d'entre eux, Guillaume Ferrer, que nous allons entendre dans un instant,
01:02:04 puisque cette grogne, c'est vrai qu'il y a des images impressionnantes qui nous viennent de toute l'Europe.
01:02:08 Il y a des spécificités locales, il est vrai, à ces grognes. En Allemagne, le débat, il porte sur le diesel et taxe sur les véhicules
01:02:17 ou encore le ras-de-marée des normes administratives. Mais il y a tout de même dans toute l'Europe et notamment en France
01:02:22 ce sentiment pour les agriculteurs d'être abandonnés. Alors ce matin, c'est pour ça que Gabriel Attal a été interpellé par l'un d'entre eux.
01:02:29 C'est plutôt pas mal que ça se passe en Allemagne, parce qu'on se désole à chaque fois quand on se compare à l'Allemagne.
01:02:34 Là, on voit qu'ils ont de gros, gros, gros problèmes.
01:02:36 Oui, c'est pas toujours en France, mais concernant les agriculteurs, vous allez entendre tout à l'heure Guillaume Ferrer.
01:02:43 Et lui, il disait "Nous, on ne veut pas embêter les Français". Il était tout à fait pudique dans sa grogne.
01:02:47 Et c'est ça aussi qui fait le... Voilà, on va y revenir. Mais regardez la séquence avec Gabriel Attal.
01:02:54 Aujourd'hui, vous savez qu'il y a peut-être des manifestations qui vont se faire dans certaines bêteries,
01:02:59 parce que l'annonce des prix du lait est de plus en plus forte. On était sur 18 mois avec une progression de prix.
01:03:06 On avait enfin un peu de rémunération. Et là, on sent qu'on va repartir sans rémunération. On va avoir du mal à réinvestir.
01:03:12 Aujourd'hui, l'Allemagne, les agriculteurs allemands sont dans des grands mouvements sociaux des agriculteurs.
01:03:18 C'est un pays qui manifeste très peu. Les agriculteurs français voudraient qu'on y aille.
01:03:23 Nous, on essaie de dire "Attendons, essayons de négocier avec le gouvernement".
01:03:27 Alors, ça ne plaît pas toujours au monde agricole, mais je ne pourrais pas qu'on aille sur des grands blocages.
01:03:32 D'abord, merci d'être dans cet état d'esprit de discussion et de dialogue.
01:03:36 Moi, j'ai échangé encore très récemment avec le ministre de l'Agriculture, Marc Feneau, sur ces sujets-là.
01:03:41 Effectivement, on ne peut pas avoir l'objectif de lutte contre l'inflation et de baisse des prix.
01:03:47 Il se transforme en difficultés supplémentaires pour nos agriculteurs et nos éleveurs.
01:03:52 C'est ça, en fait, l'équilibre qu'il faut réussir à trouver.
01:03:55 Il faut bien savoir que les agriculteurs, aujourd'hui, gagnent 800 euros par mois environ.
01:03:59 Vous nous direz tout. Vous connaissez bien le sujet, Denis Deschamps.
01:04:02 Mais on va écouter Guillaume Ferret, justement, producteur de lait, de vache, de viande, de laine de mouton aussi.
01:04:08 Et regardez ce qu'il disait tout à l'heure. Il disait « Oui, il y a une grogne, mais nous ne souhaitons pas non plus embêter les Français ». Écoutez.
01:04:16 Des manifestations, on en a fait. Ce que fait l'Allemagne, on trouve ça génial. Ça nous donne des envies.
01:04:22 Mais on ne voudrait pas bloquer la France. Et aujourd'hui, avec les problématiques de tous les Français, ce n'est pas notre souhait.
01:04:29 Nous, on voudrait trouver des solutions rapidement, que le gouvernement prenne des actions rapides, très rapidement,
01:04:35 et pas des parlottes comme aujourd'hui la retraite pour les agriculteurs. C'était sur 25 milliards d'années.
01:04:40 Ça a été voté il y a plus d'un an. Et tout ça, ce n'est pas encore clôturé. Et aujourd'hui, les agriculteurs qui arrivent en retraite,
01:04:46 ils ont toujours une situation compliquée.
01:04:49 Il a raison. Puis les agriculteurs, c'est vrai que quand ils se mobilisent, si vous voulez, c'est un métier.
01:04:54 Travailler la terre, c'est un métier humble. Ce n'est pas un métier où on ne fait pas ce métier-là pour faire grève ou pour ficher la pagaille dans le pays.
01:04:59 On fait ce métier-là pour travailler. C'est un métier de sueur et de labeur.
01:05:02 Donc il faut se dire que si les agriculteurs retournent les panneaux avec, si vous voulez, une forme de mobilisation pacifiste, exactement,
01:05:09 ça montre à la fois leur sagesse et à la fois leur détermination. Et le gouvernement ne retente pas les entendre.
01:05:13 Je pense aussi que s'il est modéré, et c'est une bonne chose qu'il soit modéré, c'est aussi parce qu'en France, il y a des choses qui ont été faites
01:05:20 beaucoup plus que dans les autres pays. Vous avez eu deux lois qui ont été votées, qui sont les lois Egalim, qui en particulier,
01:05:26 effectivement, même si ce n'est pas passé dans les faits, et c'est ça que l'agriculteur reproche, que ça doit passer dans les faits assez rapidement,
01:05:32 garantit une retraite non seulement à l'agriculteur, mais aussi à la femme ou au concubin, à celui qui vit avec l'agriculteur.
01:05:43 Et ça, c'est unique en Europe. Donc il y a eu beaucoup de choses de faites.
01:05:47 Il y a aussi le fait que la PAC, la Politique Agricole Commune, la France est un des pays les plus gros contributeurs,
01:05:54 mais c'est un pays qui bénéficie le plus de la PAC. Et par exemple, pour un éleveur de viande bovine, chaque année, il a 1000 euros versés
01:06:07 par l'Europe pour les têtes de bovins qu'il a. Les problèmes ne sont pas partout. Sur les porcins, le prix est garanti. Sur le lait, le prix était garanti.
01:06:23 Donc là, il s'en plaignait. Je pense qu'il y a des évolutions là-dessus. En réalité, je pense que la modération de cet agriculteur vient de là.
01:06:31 Et je pense qu'il y a des choses à faire, non pas à la marge, mais il y a des choses à régler.
01:06:35 Ça ne remet pas en cause le fait, effectivement, d'unier les champs qu'aujourd'hui, ils se sentent abandonnés, parfois même méprisés,
01:06:41 puisque il y a cette grogne en Allemagne. On n'en a parlé que tardivement, finalement. Certains médias n'en parlent même pas du tout.
01:06:48 Ça fait une semaine maintenant que cela dure en France et ça fait depuis plusieurs semaines, des mois même, qu'il y a des mouvements de grogne.
01:06:55 Écoutez, tout le monde passe à côté et pourtant, il y a des difficultés. Vous pouvez nous expliquer, parce que parfois, c'est un peu technique.
01:07:00 Il y a beaucoup de normes. On s'y perd un peu. Mais quelles sont concrètement les difficultés aujourd'hui des agriculteurs ?
01:07:06 Alors moi, c'est un des sujets que je regarde très attentivement, entre autres avec les roues de la soie, notamment, qui est une de mes spécialités.
01:07:11 La géopolitique de l'agriculture, pas que la géopolitique du blé, mais la géopolitique en général de l'agriculture.
01:07:16 En réalité, pourquoi ça m'intéresse ? C'est parce que l'entreprise agricole, c'est l'entreprise la plus géopolitique du monde.
01:07:23 C'est un truc de dingue. C'est la seule industrie où vous ne connaissez pas vos volumes et où vous ne connaissez pas les prix qui vont être appliqués par le marché.
01:07:33 Ce qui veut dire que votre chiffre d'affaires, vous ne le maîtrisez pas du tout. Ensuite, toutes les charges, vous ne les maîtrisez pas non plus.
01:07:39 Et souvent, elles sont à la hausse, notamment le matériel qui a monté beaucoup en 20 ans, les intrants.
01:07:44 Donc vous avez les engrais qui sont en sorte de vitamines pour la plante. Vous avez vu, ça a fait x3 à cause de l'Ukraine.
01:07:49 Vous avez aussi les médicaments de la plante qu'on appelle les phytosanitaires, dont le fameux glyphosate.
01:07:54 Là aussi, les molécules ne sont pas avec un prix en baisse. Vous voyez, c'est une entreprise très particulière où tout le compte de résultats,
01:08:02 il ne le maîtrise pas. Donc ça veut dire que le résultat n'est à la fin. Il est assez variable.
01:08:06 Le deuxième point aussi, c'est que quand on regarde ce qu'il gagne, parce qu'il faut prendre région par région, moyenne par moyenne,
01:08:12 et les éleveurs ne sont pas les mieux dotés en termes de salaire, en moyenne, on peut à peu près envisager 800 euros par mois.
01:08:19 Vous vous rendez compte ? Je ne parle même pas des retraites, où souvent, les retraites sont très, très petites.
01:08:23 Donc en fait, ils sont dans une situation compliquée. Ensuite, les carburants, ils les ont subis. C'est la grogne allemande.
01:08:28 C'était le départ de la grogne allemande. Et puis sur les taxes, justement, ils négociaient sur les taxes, la réduction des taxes
01:08:33 pour avoir un gasoil assez bon marché. L'autre point qui énerve énormément ce métier, c'est le millefeuille administratif ou législatif
01:08:45 imposé par Bruxelles. On parlait par exemple du glyphosate. C'est bien gentil, mais Bruxelles a la possibilité, si elle le souhaite,
01:08:55 d'imposer à tous les fabricants – il y en a trois principaux, Bayer, BASF, Syngenta, c'est eux les gros vendeurs de molécules –
01:09:02 et en fait, Bruxelles pourrait leur dire "OK, on va arrêter les glyphosates, mais on va essayer de faire ça intelligemment.
01:09:07 Donc on va investir lourdement dans la recherche et développement pour essayer de trouver des produits de substitution.
01:09:13 Pour l'instant, on veut tout arrêter, mais on ne cherche pas des choses qui vont pouvoir remplacer. Je vous rappelle que si on ne met pas
01:09:19 de produits phytosanitaires sur les plantes, parce qu'elles ont des maladies comme le mou.
01:09:23 – Et un rapport sur le glyphosate.
01:09:24 – Oui, oui, oui. Donc si on n'investit pas lourdement, c'est-à-dire que si on arrête, ça veut dire qu'en gros, on fait du bio,
01:09:31 les productions vont être divisées par deux, voire parfois dans cette région par trois.
01:09:34 Et là, la souveraineté alimentaire est en danger dans le pays.
01:09:37 – Mais est-ce qu'on peut mettre en place une priorité nationale, justement, pour les agriculteurs français ?
01:09:41 – Ce serait du protectionnisme, ce serait pas mal, mais ce n'est pas trop l'esprit qui règne à Bruxelles.
01:09:44 – Voilà, c'est une histoire d'esprit.
01:09:45 – On le fait bien pour les artistes, pour le cinéma.
01:09:48 – Est-ce que ce n'est pas là le menu problème, finalement ?
01:09:50 – Non, mais parce qu'aujourd'hui, les agriculteurs… En plus, il faut comprendre que le problème,
01:09:55 ce n'est pas seulement plein de les agriculteurs qui rencontrent des difficultés financières.
01:09:59 Parce que c'est aussi un problème majeur pour la France profond de perdre ses agriculteurs.
01:10:04 D'abord parce que l'agriculteur, le paysan, le soldat et le prêtre de toute éternité,
01:10:10 c'était le symbole de la France enracinée.
01:10:13 C'est lui qui a fait la France.
01:10:15 Et puis c'est aussi un élément de notre souveraineté.
01:10:16 On l'a vu avec la guerre en Ukraine, les céréales, etc.
01:10:19 Donc c'est aussi protéger la France que protéger les agriculteurs.
01:10:23 Encore une fois, ce n'est pas seulement leur faire le mot de mais.
01:10:26 Il faut se rendre compte, vous savez, il y a un indice qui s'appelle l'indice ratatouille.
01:10:29 Il faut se rendre compte qu'aujourd'hui, les légumes qui servent à faire la ratatouille,
01:10:34 on en importe plus qu'on en exporte.
01:10:36 – Oui, c'est fou.
01:10:37 – Alors que la ratatouille, c'était vraiment la recette traditionnelle.
01:10:41 L'amande, vous savez, c'est la saison des galettes des rois.
01:10:44 Les amandes, les amandiers, dans le sud de la France, c'était comme les oliviers.
01:10:48 Et aujourd'hui, 90%, pour ne pas dire 95% de l'ingrédient qui sert à la frangipane,
01:10:54 finalement, est importé.
01:10:56 Et en plus, c'est un cercle vicieux parce qu'évidemment, quand il y a des importations,
01:10:59 ceux qui produisent se disent "bon, ce n'est plus la peine que je continue à produire
01:11:01 puisque je ne suis pas concurrentielle".
01:11:03 Donc, tout cela fait que les agriculteurs crèvent de cette mondialisation.
01:11:07 Moi, un agriculteur me disait, d'Occitanie, je suis allée manifester devant un supermarché à Toulouse
01:11:13 qu'on déversait de l'ail rose de l'Autrec qui venait de Chine.
01:11:16 Vous voyez ?
01:11:17 Donc, comment voulez-vous qu'ils arrivent à concurrencer ceux-ci ?
01:11:21 On peut encore parler, vous parliez du glyphosate,
01:11:23 mais la phosphatine, en avril dernier, je crois que c'est la phosphatine,
01:11:26 on parlait, c'est cet insecticide pour les céréales qui avait été interdit en France,
01:11:31 mais qui empêchait les céréaliers d'exporter à l'extérieur de l'Europe.
01:11:36 Donc, parce que c'était nécessaire, par exemple, dans les pays du Maghreb,
01:11:39 sinon, c'était rongé par les insectes.
01:11:42 Donc, tout cela fait qu'ils se retrouvent en concurrence avec des gens qui, eux,
01:11:46 ont le droit, les déçons pipés, ont le droit d'utiliser des pesticides.
01:11:49 - Pour les pesticides.
01:11:50 - Voilà, exactement.
01:11:52 Et on importe ces produits-là.
01:11:54 Donc, les Français consomment des produits que leurs propres agriculteurs,
01:11:58 que nos compatriotes, n'ont pas le droit de produire.
01:12:01 Donc, il y a une concurrence déloyale qui les rend fou et on peut le comprendre.
01:12:05 - Mais on peut le comprendre, on marche sur la tête, Paul Melun.
01:12:07 C'est un vrai sujet de souveraineté nationale, effectivement, qui est posé.
01:12:11 - Ce qui vient d'être dit par Gabriel est très juste,
01:12:13 c'est-à-dire qu'on en est rendu à une situation complètement ubuesque en Europe,
01:12:17 où on est en train d'assaillir de normes et de textes nos agriculteurs
01:12:21 pour conduire une révolution écologique à marge forcée.
01:12:24 Je ne dis pas qu'elle n'est pas nécessaire, cette transition écologique,
01:12:26 mais si on est les seuls à la faire en Europe, en contraignant nos agriculteurs,
01:12:30 en faisant peser sur leurs épaules le poids de nos choix stratégiques,
01:12:34 environnementaux ou économiques, tout en important, et bien toujours plus,
01:12:37 de bœuf argentin, de tomates d'Afrique du Nord, etc.
01:12:40 Eh bien, les consommateurs, ils vont avoir sur leurs étals deux types de produits.
01:12:44 Des produits bon marché, des tomates à 1,10, 1,20, 1,30 euros le kilo,
01:12:48 ce qui n'est pas normal, des tomates grappes toutes faites en plastique,
01:12:51 qui sont faites sous serre, hors sol, dans des conditions absolument déplorables.
01:12:55 Et vous allez avoir quelques variétés anciennes qui vont subsister,
01:12:58 des cœurs de bœuf, des jolies tomates, qui vont coûter 5 ou 6 euros le kilo,
01:13:01 qui elles viendront de l'Haut-et-Garonne.
01:13:03 Pourquoi ? Parce qu'on va être obligés de faire une montée en qualité sur quelques produits,
01:13:06 on va baisser les rendements et on va perdre notre souveraineté alimentaire.
01:13:09 Ça, ça s'appelle le résultat de la politique effectivement de l'UE,
01:13:12 sous Madame van der Leyen, de la Commission européenne,
01:13:15 qui est très maligne pour imposer des taxes à tout le monde,
01:13:17 des normes à tout le monde absolument incompréhensibles,
01:13:19 pour calibrer la taille de nos courgettes sur les marchés,
01:13:22 mais qui n'est pas capable, si vous voulez,
01:13:23 de soutenir concrètement les producteurs, les agriculteurs.
01:13:27 Donc effectivement, il y a deux sujets.
01:13:28 Le sujet de la paupérisation des agriculteurs et de leur vieillissement,
01:13:31 qui est très important parce que beaucoup d'exploitations agricoles
01:13:34 ne seront pas reprises, ça c'est un vrai problème.
01:13:36 Le sujet du lien entre la paysannerie et notre ruralité,
01:13:39 qui souffre déjà beaucoup de la désertion des services publics, etc.
01:13:42 Et le deuxième sujet, c'est effectivement un sujet de souveraineté alimentaire.
01:13:45 C'est comme les masques et le Doliprane pendant le Covid.
01:13:48 C'est qu'on se réveille et un beau matin, avec une espèce de gueule de bois,
01:13:51 par des moindres expressions, on se dit
01:13:52 "Ah ben on n'a plus nos fruits et légumes sur nos marchés,
01:13:54 on n'a plus nos éleveurs, on n'a plus notre viande française".
01:13:57 Et alors que le génie rural français, depuis le 19e siècle et bien avant,
01:14:00 était, si vous voulez, la figure de proue de notre pays,
01:14:03 comme aujourd'hui peut l'être le luxe ou l'aérospatial,
01:14:05 on s'est déshabillé, encore une fois,
01:14:07 d'un élément de notre souveraineté en plus.
01:14:09 Ben c'est dramatique.
01:14:09 L'Europe a tué le génie rural français,
01:14:12 pour reprendre les mots de Paul Melun, Jean-Michel Fauvergne.
01:14:15 Oui, mais j'espère qu'il va renaître de ses cendres assez rapidement.
01:14:20 Mais il n'y a pas que le problème des normes.
01:14:23 Effectivement, les normes énervent énormément les agriculteurs.
01:14:26 D'ailleurs, je tiens à dire que les agriculteurs
01:14:28 sont aimés de la population française, d'une manière générale.
01:14:30 Quand on parle des agriculteurs, tout le monde les aime et personne les déteste.
01:14:34 Les seuls qui les détestent quand même, et ça c'est un vrai gros problème,
01:14:38 ce sont les radicalisés écolo, pas tous les écolo,
01:14:43 ceux qui ont des mauvais prétextes,
01:14:45 ceux qui sont des racistes communes d'ailleurs et qui leur mettent beaucoup d'empreintes.
01:14:47 et qui font des batailles rangées contre les agriculteurs,
01:14:51 contre les chasseurs, contre toute la ruralité que l'on connaît.
01:14:54 Et ça, c'est quelque chose d'important.
01:14:55 Plus quelques bobos qui s'installent à la campagne
01:14:59 et qui s'aperçoivent assez rapidement
01:15:01 qu'il y a des bruits, qu'il y a des coques qui chantent, etc.
01:15:05 Là, il y a une loi, normalement, qui doit être déposée
01:15:08 pour que les gens qui s'installent ne puissent pas attaquer les agriculteurs
01:15:13 sur la nuisance qu'ils pourraient produire et qui exigeent des interventions.
01:15:17 On en est là à faire des lois pour dire,
01:15:19 rappelez qu'un coque chante le matin.
01:15:22 Ceci dit Jean-Michel, ce qui est assez intéressant,
01:15:25 c'est que les néo-agriculteurs se rendent compte de la difficulté du métier.
01:15:29 Ils se rendent compte qu'ils passent beaucoup d'heures,
01:15:30 ce sont des gens qui se lèvent très tôt,
01:15:32 et en même temps, qu'on n'en vit pas.
01:15:34 Et ils sont obligés d'avoir un deuxième métier à côté,
01:15:36 donc souvent c'est le conjoint,
01:15:38 pour équilibrer le budget parce qu'on n'arrive pas à vivre de la terre.
01:15:41 Donc c'est bien joli quand on voit des projets de dire sur un hectare,
01:15:45 je peux produire X revenus.
01:15:47 En fait, dans la réalité des faits, c'est beaucoup plus complexe que ça.
01:15:50 Dernier point, l'intelligence des agriculteurs,
01:15:54 et notamment des jeunes agriculteurs, c'est qu'effectivement,
01:15:57 ils retournent les panneaux des villes pour dire, on marche sur la tête,
01:16:00 mais on ne va pas casser, on ne va pas bloquer les Français,
01:16:02 on ne va pas les empêcher.
01:16:03 Ils savent à quel point il est difficile de construire,
01:16:05 donc ils ne veulent pas détruire, eux.
01:16:06 Quand on travaille, sûrement...
01:16:08 Ils travaillent toute la journée, ils n'ont pas le temps de faire la grève.
01:16:10 C'est ça.
01:16:10 Voilà, et on marche sur la tête, on l'aura bien compris.
01:16:13 En tout cas, je vous propose de parler à présent de ces pompiers,
01:16:16 ces pompiers qui ont décidé de ne plus se laisser faire.
01:16:19 Ça s'est passé à Mantes-la-Jolie.
01:16:21 Ils étaient en pleine intervention.
01:16:23 Ils ont été pris pour cibles par des jeunes des quartiers.
01:16:27 Oui, mais cette fois, ils ne sont pas partis.
01:16:30 Ils ont décidé d'agir.
01:16:31 Regardez.
01:16:33 Les gars, wesh, sur Allah, c'est neuf.
01:16:35 Sur le Coran de la Mer qu'ils sont en train de faire.
01:16:38 Sur Allah, les gars, c'est neuf.
01:16:40 Des pompiers à la poursuite de leurs agresseurs.
01:16:42 C'est la scène dont ont été témoins les habitants du Val-Fouré,
01:16:45 à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines.
01:16:47 Tout commence quand un premier véhicule de pompiers
01:16:49 intervient sur un incendie,
01:16:50 mais reçoit une pluie de projectiles par des assaillants.
01:16:53 Un deuxième camion de sapeurs-pompiers
01:16:55 décide alors de lui venir en aide.
01:16:56 Ils n'ont pas hésité.
01:16:57 Pour protéger leurs collègues, ils sont sortis du véhicule
01:16:59 et ils ont coursé les jeunes pour les éloigner.
01:17:02 On est vraiment dans une action de protection des collègues.
01:17:06 Et moi, je me félicite quand même du sang-froid de ces pompiers
01:17:09 qui n'ont pas fait aucune insulte, n'ont absolument pas frappé,
01:17:12 n'ont absolument rien jeté et ont simplement mis en fuite
01:17:16 des jeunes qui s'apprêtaient à caillasser leurs collègues
01:17:18 il y a quelques mètres de là.
01:17:19 Cette agression est loin d'être un cas isolé.
01:17:22 Ça révèle aussi un sentiment quand même de ras-le-bol généralisé
01:17:25 de collègues qui se font agresser et caillasser régulièrement.
01:17:29 Selon ce syndicat UNSA Pompiers,
01:17:31 il y a en moyenne trois agressions par jour sur des soldats du feu.
01:17:34 Et tous les trois jours, l'une d'elles est faite avec une arme.
01:17:37 Alors Jean-Michel Fauvergues,
01:17:40 trois agressions de pompiers par jour effectivement.
01:17:42 Quelles sont les consignes quand ils partent en intervention
01:17:46 et qu'il y a des risques de caillassage ?
01:17:48 Est-ce qu'effectivement ils doivent se retirer,
01:17:51 attendre les policiers ?
01:17:52 Quelles sont les règles normalement ?
01:17:54 Les consignes dans des lieux comme ça,
01:17:56 pas partout sur le territoire national,
01:17:58 c'est effectivement d'intervenir en commun, police, pompiers.
01:18:03 La police pour protéger les pompiers, on en est rendu là.
01:18:06 Je suis désolé de le dire.
01:18:07 La police pour protéger les pompiers
01:18:10 et faire en sorte que les pompiers puissent faire leur job.
01:18:12 Mais je suis désolé de dire ça, je vais être un peu impoli,
01:18:18 mais il faut quand même être très con pour attaquer des gens,
01:18:23 des pompiers en l'occurrence, qui viennent sauver des vies.
01:18:25 Et là, ce qu'ont fait les pompiers, moi je les applaudis des deux mains.
01:18:29 Je pense qu'il faudrait le faire de plus en plus.
01:18:32 Et je pense qu'à un certain moment,
01:18:34 vous voyez, je vais même aller plus loin, à un certain moment,
01:18:37 comme on a un texte sur la légitime défense,
01:18:39 il faudrait avoir un texte sur la légitime violence
01:18:42 de la part de ceux qui rentrent ce service public là
01:18:46 et qui sont agressés ou qui sont agressés dans leur fonction.
01:18:52 À un certain moment, si par hasard, une claque surgit,
01:18:58 un peu comme avait fait Bérou sur sa campagne électorale
01:19:01 et qu'il avait rapporté des voix.
01:19:02 - T'as gamalisé l'époque.
01:19:03 - Voilà.
01:19:04 Si une claque surgit, par exemple, d'un enseignant,
01:19:09 parce qu'il se fait insulter par un jeune dans sa classe
01:19:14 et que c'est insupportable,
01:19:17 eh bien, si c'était un réflexe automatique,
01:19:18 eh bien, il faudrait peut-être avoir une protection particulière
01:19:23 pour que cet enseignant ou tout autre vecteur d'autorité
01:19:28 ne soit pas embêté sur ces gestes.
01:19:30 - Là, c'est vous qui allez l'être, embêter, mon cher Jean-Michel Fauverge,
01:19:33 parce que vous savez bien qu'aujourd'hui...
01:19:36 - Oui, alors là...
01:19:38 - C'est pour ça qu'il faut légiférer là-dessus.
01:19:39 - Non, mais une compréhension de la situation,
01:19:41 peut-être qu'effectivement, ici, espérons que ces pompiers,
01:19:43 et je ne pense pas que ce soit le cas a priori,
01:19:45 sont embêtés.
01:19:46 - Non, parce qu'on s'aperçoit aussi que quand il y a réaction,
01:19:50 eh bien, ça décampe, ça se défile, ça part.
01:19:53 - C'est ça.
01:19:54 - Ils sont forts.
01:19:55 - Il y a eu tellement d'années sans réaction
01:19:58 que là, ils ont été surpris qu'il y ait une réaction, certainement, Paul Melun.
01:20:01 - On dit souvent, oui, non, mais ils attaquent les pompiers
01:20:02 parce que pour eux, tout uniforme, ils prétendent être des policiers.
01:20:05 Non, mais attendez, on nous prend pour des idiots, là, quand même.
01:20:08 Ils sont capables de distinguer un pompier d'un policier.
01:20:11 Ils font leur trafic de drogue avec beaucoup d'intelligence,
01:20:14 donc je pense qu'ils sont capables de voir ça.
01:20:15 Mais les pompiers dérangent aussi leur trafic.
01:20:18 Pour avoir discuté avec un médecin qui intervenait
01:20:22 en situation d'urgence dans ces cités,
01:20:24 il disait qu'il devait être accompagné des policiers
01:20:26 parce que vous dérangez les trafics quand vous intervenez.
01:20:29 Donc, il y a aussi ça qui rentre en ligne de compte.
01:20:31 Alors, peut-être qu'ils considèrent aussi que tout uniforme représente l'État.
01:20:35 Donc, le pompier représente l'État,
01:20:37 mais ce n'est pas seulement parce qu'il confondrait,
01:20:39 soi-disant, les pompiers avec les policiers.
01:20:44 Le problème, c'est que, imaginez qu'un pompier blesse un jeune.
01:20:49 Alors là, ce serait vécu comme un drame absolu.
01:20:52 Et puis, moi, je serais plutôt favorable à votre suggestion.
01:20:55 Mais je vous rappelle que dans le cadre du Service national du SNU,
01:21:01 je ne sais pas si vous vous souvenez, je crois que c'était en Alsace,
01:21:03 il y a des instructeurs qui ont voulu faire des pompes à des jeunes
01:21:07 qui avaient, je ne sais pas, commis un acte d'indiscipline.
01:21:10 Ça a fait tout un barouf incroyable.
01:21:14 Donc, on n'est pas prêts d'arriver, à mon avis, à ce genre de mesures.
01:21:18 - Et pourtant, Jean-Michel, vous en avez fait des pompes.
01:21:20 Et pour autant, vous regardez toujours en plein corps.
01:21:23 - Regardez quelle pompe !
01:21:25 - Elle a fait tout ce tour de la table.
01:21:27 - Quelque chose qui est intéressant aussi, c'était un peu dit,
01:21:29 c'est que si vous voulez, moi, je serais curieux de savoir
01:21:32 ce que pourrait dire de ce type de fait.
01:21:35 Toute la gauche des plateaux télé, toute la gauche de la France insoumise,
01:21:38 toute la gauche ouo, islamo-gauchiste, etc.,
01:21:41 qui nous a expliqué que si les policiers et les gendarmes
01:21:43 se faisaient caillasser et attaquer, c'est parce qu'ils étaient violents.
01:21:46 Alors là, ces pompiers, ils se font attaquer parce qu'ils sont violents,
01:21:48 parce qu'il y a des violences pompiers et sières.
01:21:51 Ils se font attaquer les médecins, par exemple, des SOS médecins
01:21:53 sur lesquels on balance des lave-linges quand ils viennent
01:21:56 pour faire une consultation.
01:21:57 C'est pareil, c'est parce qu'ils sont violents, ces médecins.
01:21:59 Les pharmaciens qui ne veulent plus s'installer dans ces quartiers.
01:22:02 Je ne sais pas, les gens qui tiennent la bibliothèque ou l'école
01:22:04 quand elles ont été brûlées lors des émeutes en juin,
01:22:07 enfin, ça ne tient pas debout.
01:22:08 En fait, ce qui se passe, c'est qu'effectivement,
01:22:10 il y a une violence sourde qui s'exprime.
01:22:12 Un désamour qui va bien au-delà des policiers,
01:22:15 un désamour, effectivement, de tout ce qui touche de près ou de loin
01:22:17 à notre nation, à notre civilisation, à la France
01:22:20 et qu'il y a une volonté de rupture
01:22:22 et que cette rupture, elle s'exerce de façon tout à fait violente.
01:22:25 Alors, effectivement, Jean-Michel en parlait, je t'ai corrigé,
01:22:27 il faut un choc d'autorité vis-à-vis d'eux.
01:22:31 Il y a aussi tout un travail en amont de recivilisation.
01:22:33 Le président de la République nous parle de décivilisation.
01:22:35 Il faudrait peut-être reciviliser.
01:22:37 Et effectivement, il faudrait avoir le courage.
01:22:39 Là, c'est un gros mot.
01:22:39 C'est très difficile d'en parler, mais de faire le lien entre
01:22:42 immigration et délinquance que le ministre de l'Intérieur a refusé de faire
01:22:45 en nous expliquant que ces jeunes gens étaient tous des Matéo et des Kevin
01:22:48 et que tout cela n'avait rien à voir.
01:22:50 Il l'avait fait dans le sud, mais pour le trafic de drogue.
01:22:51 Oui, oui, mais c'est très difficile.
01:22:53 Vous savez, c'est très pénible.
01:22:54 Et à chaque fois, il paye une campagne.
01:22:55 Après, ce n'est pas de sa faute, mais le ministre de l'Intérieur,
01:22:58 il faut avoir du courage quand vous êtes ministre de l'Intérieur
01:22:59 et vous dites qu'il y a un lien entre immigration et délinquance,
01:23:02 parce qu'après, le petit milieu va pendant des semaines,
01:23:04 des mois et des années vous expliquer que vous êtes quelque part
01:23:06 entre Goebbels et Hitler.
01:23:08 Donc, c'est difficile, si vous voulez, de dire les choses dans ce pays.
01:23:10 Et pourtant, il mériterait de les dire parce qu'il y a ce lien là aussi à faire.
01:23:14 Donc, si vous n'adressez pas toutes ces problématiques là,
01:23:17 eh bien après, c'est un coup d'épée dans l'eau.
01:23:19 Et on peut compter les coups et blessures contre nos forces de l'ordre,
01:23:22 les médecins qui ne peuvent plus s'installer et ceux qui payent l'addition.
01:23:24 C'est aussi les habitants de ces quartiers qui ne posent absolument aucun problème.
01:23:27 Il y a beaucoup de gens qui travaillent, qui se lèvent tôt le matin, etc.
01:23:30 Et ces gens-là, eux, ils continueront à avoir leur voiture brûlée,
01:23:33 à voir des médecins qui ne veulent pas venir s'installer chez eux,
01:23:35 des pharmaciens qui ne veulent pas venir chez eux,
01:23:37 des écoles où les professeurs ne veulent pas s'installer en Seine-Saint-Denis, etc.
01:23:41 à cause de petits voyous que personne ne veut sanctionner durement
01:23:45 et qu'on préfère dire "bon, allez, stage de citoyenneté,
01:23:47 excuse sociale, excuse culturelle, on construit une médiathèque flambant neuve, etc."
01:23:51 Ça, ça ne marchera pas.
01:23:52 - Denis Deschamps, c'est vrai que ce n'est pas dans leur ADN,
01:23:54 des pompiers, d'aller faire des charges.
01:23:56 C'est le travail des CRS, des gendarmes mobiles.
01:23:57 Et là, on le voit, il n'y a pas une bascule, finalement, un ras-le-bol.
01:24:02 - Mais vous avez tout à fait raison.
01:24:03 En fait, la France est malade et là, c'est un des symptômes.
01:24:08 La France est malade.
01:24:09 En fait, là, ce que l'on voit, c'est une conséquence, ce n'est pas une cause.
01:24:12 Donc, en réalité, quand le président de la République,
01:24:14 on l'a longuement décrypté le 31 décembre au soir sur ce plateau,
01:24:17 quand il parle de réarmement à coup d'envolée lyrique,
01:24:20 moi, je veux bien, mais ça veut dire aussi qu'on a été désarmé,
01:24:23 qu'on est tout nu, en réalité.
01:24:25 C'est que maintenant, le constat est tel qu'on parle de l'école,
01:24:28 on pourrait en parler pendant des heures.
01:24:29 C'est passionnant, le sujet.
01:24:31 L'école, il n'y a plus d'autorité.
01:24:33 L'autorité du policier est remise en cause.
01:24:36 Là, ce n'est pas une question d'autorité.
01:24:37 Le pompier, il vient faire sa mission.
01:24:39 C'est une mission humaniste de service public.
01:24:42 Il vient sauver des vies.
01:24:44 Eh bien, on lui tire dessus, on lui envoie des boules de pétanque.
01:24:46 Parfois, ça devient absurde.
01:24:48 En réalité, il ne faut pas s'étonner que les quartiers, en fait,
01:24:51 sont en train de se dépeupler de leurs âmes vives,
01:24:55 c'est-à-dire les médecins, les pharmaciens veulent fermer.
01:24:57 On n'arrive pas à les revendre.
01:24:58 Les petits supermarchés ferment.
01:25:00 Donc, en fait, on désertifie.
01:25:03 - Regardez ces images, Jean-Michel Fauvert,
01:25:05 c'est en Corse.
01:25:06 Ça s'est passé hier, un rassemblement.
01:25:08 Là aussi, le ras-le-bol de la population
01:25:11 qui s'oppose à une banliorisation de Lille.
01:25:15 C'était hier, alors une semaine après l'agression présumée
01:25:18 d'un jeune homme par un groupe d'individus
01:25:20 sur le parking d'une zone commerciale de Furiani.
01:25:24 En tout cas, là aussi, c'est révélateur d'un ras-le-bol.
01:25:27 - C'est pas la première manifestation.
01:25:28 - Oui, c'est pas la première.
01:25:30 - C'est pas la première fois.
01:25:31 Et effectivement, en Corse,
01:25:35 l'esprit insulaire fait que ça réagit plus, plus vite.
01:25:40 C'est moins dilué qu'en France métropolitaine.
01:25:43 Mais c'est la situation que l'on vit.
01:25:47 C'est le résultat de dizaines et de dizaines d'années
01:25:52 de petites trahisons et de gros laissés-faire.
01:25:59 Et moi, je suis persuadé, je m'excuse de le dire,
01:26:04 et c'est pour ça que tout à l'heure, j'ai fait cette proposition-là.
01:26:08 Je la sens dans l'air de cette manière-là.
01:26:10 Je suis désolé de le dire,
01:26:12 je pense qu'on arrive à un terme des choses
01:26:17 que l'on peut supporter de cette manière-là.
01:26:19 Et je constate qu'à chaque fois qu'il y a des agressions de ce type-là,
01:26:23 je redis ce que je vous dis en expérience et en connaissance de cause,
01:26:27 à chaque fois qu'on a des agressions de ce type-là,
01:26:30 ce sont des agressions avec des individus qui sont, en général,
01:26:35 pas très nombreux dans la population,
01:26:37 mais très nombreux quand ils se mettent à agresser les gens.
01:26:39 Parce qu'il y a une lâcheté phénoménale.
01:26:41 Et à partir du moment où il y a des actes de résistance en face,
01:26:44 ils décampent comme ce n'est pas possible.
01:26:46 - Il faut plus de courage, finalement, dans la population.
01:26:49 - C'est juste ça.
01:26:50 - On doit avoir un courage politique.
01:26:51 Je pense que nos populations doivent avoir du courage.
01:26:54 Je pense qu'il y a des réactions à voir, des réactions légales,
01:26:57 bien évidemment à avoir, importantes.
01:27:00 Là, la Corse est en train d'avoir une réaction légale.
01:27:03 Ils sont dans une manifestation.
01:27:05 Donc, ces réactions légales pour bien dire que maintenant, il faut se réveiller.
01:27:08 On doit se réveiller là-dessus.
01:27:11 - Un grand merci à tous les quatre.
01:27:12 Nous arrivons déjà au terme de cette émission.
01:27:16 C'était un grand plaisir de terminer la semaine avec vous.
01:27:19 Merci Gabriel Fussel, merci Denis Deschamps, merci Paul Melun, merci Jean-Michel Fauvergue.
01:27:24 L'actualité continue, bien évidemment sur CNews.
01:27:27 C'est Barbara Durand qui sera là dans un instant
01:27:30 pour revenir sur toutes les informations qui ont marqué la journée.
01:27:34 Un grand merci à toutes les équipes qui m'ont aidé à préparer cette émission.
01:27:38 Merci aux équipes techniques également.
01:27:40 On se retrouve très vite.
01:27:42 Restez avec nous sur CNews. Excellente nuit sur notre antenne.
01:27:46 [Musique]