Les informés du matin du mercredi 19 juin 2024

  • il y a 3 mois
Les informés du matin du mercredi 19 juin 2024

Category

🗞
News
Transcript
00:00Générique
00:10Bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Dely, bonjour Renaud.
00:15Bonjour Salia.
00:16Et bonjour à nos informés, Nathalie Mouret, journaliste politique au bureau de Paris,
00:19pour le groupe PEBRA, c'est le groupe des quotidiens de l'Est de la France.
00:22Bonjour Nathalie.
00:23Oui bonjour.
00:24Et à vos côtés Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique, bonjour Jean-Jérôme.
00:26Bonjour Salia.
00:27Renaud Dely, on commence tout de suite par l'ERN, le Rassemblement National,
00:31qui plus on avance dans la campagne, plus on observe des reculades, pour le dire ainsi.
00:35Oui, à mesure qu'il se rapproche du pouvoir, le Rassemblement National met entre parenthèses,
00:40repousse, voire abandonne certaines de ses propositions.
00:42En tout cas, semble visiblement brouiller un peu les cartes.
00:45Alors, l'abrogation de la réforme des retraites, qui était une mesure urgente, essentielle pour le parti extrême droite,
00:50désormais ce sera dans un deuxième temps, a dit Jordan Bardella.
00:55La suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, elle est abandonnée,
01:00en tout cas n'est plus mentionnée.
01:01Nombre d'autres mesures sont elles aussi mises entre parenthèses,
01:04ce qui a incité le Premier ministre, Gabriel Attal, qui était invité de France Info hier, à ce commentaire.
01:12Il y a de moins en moins de programmes et de plus en plus de conditions.
01:15Ça commence à ressembler à un refus d'obstacle quand même tout ça.
01:18La réalité c'est qu'au Rassemblement National, on le voit, tout est approximation au reniement.
01:24Alors est-ce qu'effectivement il y a une stratégie qui vise à brouiller en quelque sorte le programme
01:28pour essayer de se montrer plus rassembleur, plus inoffensif ?
01:32Et puis l'autre condition qu'évoquait Gabriel Attal dans cet extrait, c'est celle posée par Jordan Bardella hier
01:38qui dit que s'il n'a pas la majorité absolue, il le refusera.
01:41S'il n'a qu'une majorité relative, Matignon, est-ce qu'il est envisageable effectivement
01:45que finalement le Rassemblement National, même s'il gagne les élections législatives,
01:49refuse d'aller au pouvoir faute de majorité absolue ?
01:52Nathalie ?
01:53Alors moi lundi dernier, donc il y a trois jours, on a l'impression que ça fait trois ans,
01:57j'avais au téléphone un député RN de l'Est de la France à qui je posais la question.
02:02Je disais mais là on est quand même dans le flou, mais il est possible que vous n'ayez pas la majorité absolue
02:06et simplement peut-être juste relative, qu'est-ce que vous ferez ?
02:08Et il m'a dit très clairement, ah non on ne se défiera pas et on répondra à l'appel et au vote des Français.
02:14Trois jours après, Jordan Bardella nous explique qu'il lui faut tout, autrement il ne gouvernera pas.
02:20Donc Renaud je pense que vous avez raison, c'est d'un côté organiser le flou effectivement pour ne pas décevoir les électeurs
02:28et de l'autre côté sans doute le fait d'être complètement pris au dépourvu, comme nous tous d'ailleurs,
02:33et d'avoir absolument pas prévu la dissolution.
02:37Le Rassemblement National nous a expliqué pendant toute la campagne des Européennes qu'il était prêt,
02:42on se rend compte petit à petit que finalement il n'était pas tant que ça.
02:45Jean-Jérôme ?
02:46Je partage tout à fait ce qui vient d'être dit.
02:48C'est-à-dire qu'à la fois il y a une stratégie, on va dire de, comment dire, presque une stratégie d'édredon,
02:54comme ça où on tente de rassurer effectivement les électeurs, voire au-delà des électeurs,
03:00les électeurs de classe moyenne et classe moyenne supérieure, voire au-delà les marchés.
03:05Et puis il y a un principe de réalité, c'est que beaucoup des mesures préconisées par le Rassemblement National
03:12posent des problèmes de droit.
03:15La baisse de la TVA comme ça jetée dans le débat public, ben non, ça ne se fait pas d'un coup de baguette magique.
03:21Il faut négocier sans doute longtemps, et peut-être de manière négative, avec l'Europe.
03:28On ne peut pas baisser la TVA comme ça sur l'essence, ce n'est pas possible.
03:31Mais c'est valable aussi dans le domaine régalien, les mesures sur l'immigration, je pense à la suppression du sol,
03:41voilà, de la nationalité par le sol, à la suppression du regroupement familial.
03:45Tout ça, c'est des mesures qui pourraient, comment dire, se fracasser sur la Constitution
03:51ou sur les institutions indépendantes comme le Conseil constitutionnel.
03:54Donc je comprends tout à fait que Jordan Bardella aujourd'hui dise
03:58« il me faut la majorité absolue » parce que déjà qu'il n'aura pas au Sénat, c'est clair,
04:03il lui faudrait quand même un socle politique très fort pour tenter peut-être de passer en force sur certaines mesures.
04:10Le RN qui essaie de ne pas faire peur aux Français qui renoncent à quelques-unes de ces mesures
04:16parce que Jean-Jérôme l'a dit, il y a le droit aussi qui compte.
04:19On continue d'en parler juste après le Fil Info à 9h10 de Claire Chegaglini.
04:24La retraite à 60 ans, objectif partagé par toutes les composantes du nouveau Front populaire,
04:29affirmation sur France Info ce matin de Fabien Roussel.
04:31Quid du chiffrage ? Aucune urgence pour Valérie Rabault, l'ancienne rapporteuse socialiste du budget.
04:36« Nous lancerons des négociations pour voir si cet objectif peut se réaliser », dit-elle.
04:41Accusations en rafale des soutiens de Donald Trump,
04:44encouragements à alimenter la criminalité des migrants,
04:47coups pour le contribuable et submersion des services publics.
04:50Joe Biden a annoncé vouloir régulariser des centaines de milliers de clandestins.
04:54Écran noir pour TV5Monde, Burkina Faso, Ouagadougou suspend la chaîne pour six mois.
04:59Motif officiel, des propos tendancieux frisant la désinformation.
05:03La chaîne avait invité le 17 juin un opposant au régime militaire.
05:07Eurofoot, victoire in extremis du Portugal, pourtant favori 2 à 1 face à la République tchèque.
05:13La Géorgie sèchement battue par la Turquie, 3 à 1 au programme.
05:16Aujourd'hui, le retour de l'Allemagne face à la Hongrie à 18h.
05:20La Croatie qui affronte l'Albanie à 15h.
05:22Et l'Ecosse face à la Suisse, ce sera à 21h.
05:36Et les informer continue avec Nathalie Moret, journaliste politique au bureau de Paris du groupe Ebra,
05:40avec Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique.
05:44Et Renaud Delis, on parlait de Jordan Bardella qui refuse d'aller à Matignon
05:48parce qu'il n'obtient pas la majorité absolue.
05:51Alors il dit ça, il ne faut pas négliger évidemment l'aspect tactique.
05:54C'est-à-dire que Jordan Bardella est en campagne,
05:56et c'est une façon aussi d'essayer de mobiliser son électorat.
05:59Traditionnellement, à chaque élection législative,
06:01le camp qui espère l'emporter demande une majorité absolue.
06:05Il y a deux fois où ça ne s'est pas vraiment produit.
06:08C'est en 88, donc ça ne rajeunit pas.
06:10Mais quand François Mitterrand avait dit qu'il n'est pas sain qu'un seul parti gouverne,
06:12il avait été entendu puisque Michel Rocard n'avait pas obtenu une majorité absolue,
06:16une majorité relative simplement à l'Assemblée nationale à l'époque.
06:18Et puis en 2022, en quelque sorte, puisque Emmanuel Macron n'a pas fait campagne,
06:22et là aussi il a été entendu au-delà de ses voeux,
06:24puisqu'il a manqué 40 sièges au Macronisme pour avoir une majorité absolue.
06:27Mais sinon, à chaque élection législative, normalement, on demande une majorité absolue.
06:32Donc c'est aussi un aspect tactique, une dimension tactique pour essayer de mobiliser son électorat.
06:36Il ne faut pas négliger cet aspect-là.
06:37Maintenant, ça renvoie à un véritable problème de fond,
06:39qui me semble-t-il, pour le parti de l'extrême droite, se pose sur deux plans.
06:43Deux plans, d'une part, sur un certain nombre de mesures,
06:45effectivement, comme le disaient à l'instant Nathalie Moret et Jean-Jérôme Berthelus qui se heurtent,
06:48soit à des problèmes de droit, parce qu'elles sont profondément anticonstitutionnelles.
06:53On peut penser aux principes dits de préférence nationale,
06:56c'est-à-dire ces mesures discriminatoires visant à réserver aux seuls nationaux
07:01les emplois, le logement, les aides sociales.
07:04Ça, on le sait, c'est inconstitutionnel.
07:07Soit elles posent un vrai problème sur le plan économique en particulier,
07:11sur les responsabilités, au regard de nos partenaires étrangers, de l'Union Européenne, des marchés.
07:14Donc, il s'agit de la part du RN d'essayer de les édulcorer, de les enterrer, etc.
07:20Il faut se souvenir que Marine Le Pen a un souvenir assez cuisant, on va dire,
07:25des deux entre-deux tours de 2017 et 2022,
07:27lors desquels elle s'est retrouvée, de fait, en première ligne,
07:30à devoir défendre un certain nombre de mesures,
07:32où elle s'est aperçue, ou soit les médias qui l'interrogeaient,
07:35et parfois son adversaire à l'époque, Emmanuel Macron,
07:37lui ont fait remarquer que ce n'était pas applicable.
07:39Je pense par exemple à l'interdiction du voile islamique dans l'espace public.
07:42Je parle là du voile, évidemment pas de la burqa,
07:44qui est déjà interdite par la loi,
07:47mais vraiment du simple voile, léger, etc.
07:50Eh bien, il y a dans le programme du RN,
07:53l'interdiction du port du voile dans l'espace public.
07:55Ce qui, d'ailleurs, n'existe dans aucune autre démocratie occidentale.
08:00Comment faire, très concrètement,
08:03est-ce que les policiers vont aller verbaliser
08:06une femme qui aurait un voile sur la tête ?
08:09– Dans la différence des voiles aussi ?
08:11– Bien sûr, mais en l'occurrence,
08:13elle avait déjà, dans l'entre-deux-tours de la présidentielle de 2022,
08:16été coincée sur ce sujet, Marine Le Pen,
08:18et elle avait dit, plus tard, on verra, etc.
08:20Et là, c'est exactement la même chose qui se produit, d'ailleurs, sur le même sujet.
08:22Autre point, d'ailleurs, en 2022, dans l'entre-deux-tours,
08:25c'était la question de la préférence dite nationale,
08:27donc dans les logements sociaux, puisqu'elle avait dit,
08:29dans un premier temps, que dans les six mois,
08:31le RN la mettrait en œuvre.
08:33Et ça, ça consisterait donc à expulser, de fait,
08:35plusieurs centaines de milliers de locataires de nationalités étrangères
08:39qui occupent une partie du parc,
08:41il y a cinq millions et demi de logements sociaux en France,
08:43il y a quelques centaines de milliers
08:45qui sont occupés, effectivement, par des étrangers.
08:47Et là, évidemment, elle avait été au sujet de recul,
08:49et on imagine mal, demain, les forces de l'ordre
08:51allaient expulser des locataires de nationalités étrangères.
08:54Donc, on voit bien qu'il y a un certain nombre de mesures
08:56qui sont inapplicables, et y compris aussi pour des raisons de droit,
08:58ce qui fait, d'ailleurs, que Marine Le Pen vise,
09:00déjà derrière, en filigrane, la présidentielle de 2027,
09:02parce que si on veut changer la Constitution,
09:04on va-t-elle commencer à expliquer assez rapidement, à mon avis,
09:07il faudrait la porter à l'Élysée.
09:09— Nathalie, sur cette majorité absolue nécessaire ?
09:12— Ce sont des arguments qui ne portent absolument pas
09:14sur l'électorat RN.
09:16L'électorat RN, pour une bonne partie,
09:18ce sont des gens qui sont loin des stratégies politiques,
09:22et qui expriment un vote d'adhésion, certes,
09:25mais aussi un vote de « j'en ai marre, je ne les supporte plus,
09:28et il faut que ça change ».
09:30Je mets des tirées entre tous ces termes.
09:33Donc, quand vous leur expliquez que pour gouverner,
09:35il faut une majorité absolue, et pas relative, etc.,
09:37c'est quelque chose qui ne les porte pas du tout.
09:40Eux, ils votent pas vraiment pour Marine Le Pen,
09:42mais pour Jordan Bardella.
09:44Jordan Bardella est pour eux porteur d'espoir,
09:46parce que, justement, il porte un discours différent.
09:49Et je ne suis pas sûre qu'ils entendent vraiment
09:51les nuances dans les discours.
09:54Donc, ça, le RN en a totalement conscience,
09:57et pour ça, comme le disait Renaud,
09:59qu'il essaye de dire « là, on va être, j'allais dire,
10:02en CDD, et le vrai timing, c'est ce 2027 ».
10:08Mais c'est une vraie, vraie difficulté,
10:10à la fois pour les oppositions d'expliquer
10:13rationnellement ce qu'est le Rassemblement National,
10:16et pour le Rassemblement National de ne pas trop décevoir leurs troupes.
10:19– Mais du coup, certains, on lit dans la presse
10:22que la stratégie d'Emmanuel Macron pour la dissolution,
10:24c'est justement, par exemple, si le RN arrive au pouvoir
10:28et qu'il y a une cohabitation, c'est de montrer
10:30à quel point ils étaient incompétents.
10:32Est-ce que ça accrédite, du coup, cette stratégie d'Emmanuel Macron ?
10:37– C'est toujours une tentative quand on est, effectivement,
10:40on va dire institutionnellement dans la place
10:42et qu'on a une opposition face à soi,
10:44parce qu'en plus, la Ve République laisse très peu de marge à l'opposition,
10:48si ce n'est d'en demander toujours plus.
10:51Donc, effectivement, ça paraît naturel de la part d'Emmanuel Macron.
10:54Mais juste un petit point.
10:55Quand le Premier ministre vous dit, hier, c'est un refus d'obstacle,
10:59il n'a pas tout à fait tort, et en même temps, il a tort,
11:02parce que je ne pense pas que le RN, je suis tout à fait d'accord avec vous,
11:07Nathalie Moret, je ne pense pas que le RN,
11:09s'il devait y avoir un mouvement électoral puissant vis-à-vis du RN,
11:14même s'il n'avait pas la majorité absolue, puisse refuser l'obstacle.
11:18On ne peut pas dire d'un côté, oui, on veut la dissolution, on l'a,
11:22on est porté électoralement, peut-être pas jusqu'à avoir une majorité absolue,
11:26et on n'y va pas.
11:27Parce que qu'est-ce qui se passe ?
11:28Eh bien, celui qui dit qu'il veut instaurer l'ordre dans la rue,
11:32l'ordre dans les comptes, il instaure le désordre à l'Assemblée.
11:35Donc, ce serait, pour le RN, se tirer une balle dans le pied,
11:39mais vraiment très, très dommageable.
11:41Il y a un moment où, quand on veut le pouvoir, il faut le prendre.
11:43Renaud ?
11:44Non, bien sûr, ce serait totalement impossible.
11:45Je rejoins tout à fait Jean-Jérôme Berthelus,
11:47c'est-à-dire que ce serait une première faute politique extrêmement lourde.
11:49Imaginons le rapport de force actuel qui s'inverse,
11:51c'est-à-dire 250 députés RN et 90 députés Renaissance, par exemple.
11:56Aujourd'hui, c'est l'inverse.
11:58Il serait impossible politiquement, pour le RN, d'expliquer,
12:02nous refusons Matignon, nous ne gérerons pas le pays,
12:04parce que nous n'avons pas la majorité absolue.
12:06Donc, c'est bien pour ça, me semble-t-il, qu'il agite cette menace-là.
12:09C'est plutôt pour essayer de mobiliser, je ne sais pas du tout si ça fonctionnera,
12:11une partie de son électorat pour avoir, justement,
12:13ce qu'Emmanuel Macron parle de clarification.
12:16Cet argument de la clarification, il peut être parfaitement retourné
12:21contre le chef de l'État par le RN.
12:24Et juste un point aussi, il y a cette stratégie dont on disait
12:28de bruler les cartes, un certain nombre de mesures,
12:30de les repousser, de les modifier, de les abandonner pour certaines.
12:33Il y en a certaines dont on n'entend plus du tout parler.
12:36Et puis, il y a l'esquisse d'un autre argument
12:40qu'on a déjà entendu dans la bouche de Marine Le Pen il y a quelques jours,
12:43c'est de toute façon, attention, si nous gagnons, si nous sommes au pouvoir,
12:46à Matignon, le 8 juillet, le 9 juillet, etc. et tout,
12:49on ne pourra pas tout faire à cause de la cohabitation.
12:52Jordan Bardet, là, aurait les mains liées, en partie,
12:54par la présence d'Emmanuel Macron à l'Élysée.
12:56Donc, il faudra bien attendre la présidentielle
12:58pour que nous puissions vraiment mettre en œuvre notre projet.
13:01Il faut juste bien préciser que ça, c'est un argument
13:04qui ne tient pas la route, ni sur le plan politique,
13:06ni sur le plan juridique, au regard du passé.
13:09Certes, en matière de politique étrangère et de défense,
13:12le président a son mot à dire, mais pour le reste,
13:14le Premier ministre, même en peur de cohabitation,
13:16a les mains parfaitement libres, totalement libres,
13:18pour gouverner, pour réformer. Il suffit de se souvenir
13:20des cas précédents. Lionel Jospin, pendant 5 ans,
13:23a réformé de façon, comme il l'entendait le pays,
13:26contre l'avis de Jacques Chirac, il ne pouvait rien y faire.
13:28Par exemple, une réforme aussi emblématique que les 35 heures,
13:31qui était un chantier extrêmement lourd, politiquement, etc.
13:34A l'époque, eh bien, c'est fait, et le président de la République,
13:37qui était hostile, il n'a absolument rien pu y faire.
13:39Donc, on voit déjà ça aussi, cet argument, en filigrane,
13:41dans l'argumentaire du parti d'extrême droite,
13:43pour essayer d'expliquer, là aussi,
13:45que le véritable rendez-vous, ce serait 2027,
13:47la présidentielle, et c'est seulement à ce moment-là
13:49que Marine Le Pen pourrait changer le pays, dit-elle.
13:51Il est 9h20, c'est l'heure du Fil info de Claire Chescaglini,
13:54et on revient après.
13:56La fondation Abbé Pierre appelle à faire barrage
13:59à l'extrême droite dans les urnes.
14:01La CGT se fait plus précise.
14:03Le deuxième syndicat donne des consignes de vote
14:06en faveur du Front populaire.
14:08Les méthodes illégales du FN, devant la Cour de cassation,
14:10le parti, rebaptisé RN,
14:12conteste son amende de 250 000 euros,
14:14amende pour recel d'abus de biens sociaux.
14:17Le FN avait été condamné dans l'affaire
14:19des quittes de campagne des législatives de 2012.
14:22Une offensive sur le Liban planifiée,
14:24les futures opérations ont été approuvées
14:26par l'armée israélienne.
14:28Depuis une semaine, les combats avec le Hezbollah
14:30se sont intensifiés.
14:32Au moins 550 morts à la Mecque,
14:34ces pèlerins sont décédés,
14:36pour la plupart, des suites de la chaleur,
14:38lors du hajj.
14:40Le mercure est monté à plus de 51 degrés
14:42dans la ville la plus sainte de l'islam.
14:56Les informer avec Nathalie Moret,
14:58journaliste politique au bureau de Paris
15:00pour le groupe Ebra,
15:02avec Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique,
15:04et Renaud Delis, comme le RN,
15:06le nouveau Front populaire aspire à diriger le pays.
15:08Mais avec quel Premier ministre ?
15:10C'est là que la question se pose.
15:12Et oui, c'est même un sacré casse-tête,
15:14alors qu'il est pour le rassemblement de la gauche,
15:16donc le nouveau Front populaire.
15:18Il y a deux ans, c'était simple,
15:20souvenez-vous, l'administratif de juin 2022,
15:22élisez-moi Premier ministre,
15:24c'était le mot d'ordre imposé de fait par Jean-Luc Mélenchon,
15:26qui avait rassemblé sans difficulté la gauche
15:28atomisée par la présidentielle,
15:30fort lui, de son score de 22% à l'élection présidentielle.
15:32Mais tout ça, c'est fini, la stratégie,
15:34c'est que, d'une part, le score de Raphaël Glucksmann,
15:36qui a, aux européennes, rééquilibré
15:38l'ensemble de la gauche, d'autre part,
15:40fait qu'aucune candidature
15:44potentielle pour Matignon ne s'impose
15:46naturellement. Alors comment faire,
15:48Olivier Faure, le patron du PS,
15:50expliquait hier qu'il faudrait, après l'élection,
15:52que l'ensemble des groupes
15:54composant cette majorité, finalement, votent,
15:56que les députés de l'ensemble de ces groupes votent
15:58pour désigner un candidat pour Matignon.
16:00Est-ce que c'est possible ?
16:02Et finalement, comment est-ce que la gauche peut arriver
16:04à avoir un locataire
16:06qui fasse l'unanimité de ses rangs
16:08à Matignon ? Voici ce qu'on disait
16:10quelques minutes sur ce plateau, le secrétaire national
16:12du Parti communiste, Fabien Roussel.
16:14Ce qui décidera tout,
16:16c'est la composition de l'Assemblée nationale
16:18et le vote de confiance à l'issue du discours
16:20de politique générale. Il faudra désigner
16:22quelqu'un, un homme,
16:24une femme, capable
16:26d'avoir cette majorité. Alors,
16:28laissez l'Assemblée nationale se construire
16:30et ensuite, vous verrez bien
16:32comment nous arriverons à désigner
16:34un Premier ministre ou une Première ministre
16:36capable de construire une majorité.
16:38Et il y a plusieurs personnalités
16:40parmi nous
16:42qui pourraient être capables
16:44de construire une majorité, de tendre
16:46la main, de rassembler.
16:48On n'est pas beaucoup plus avancés,
16:50il faut bien le reconnaître.
16:52Le moment venu, le Premier ministre ou la Première ministre
16:54devront obtenir la confiance de l'Assemblée, ça nous sommes d'accord,
16:56mais justement, on revient à la première question
16:58qui ? Est-ce que la gauche peut surmonter
17:00ses divisions, soit ses divisions d'égo,
17:02ses rivalités, soit ses divisions de fond
17:04pour finalement
17:06se mettre d'accord sur un candidat commun ?
17:08On sait qu'il y en a un qui fait quasiment l'unanimité
17:10contre lui. En tout cas, c'est Jean-Luc Mélenchon
17:12qui lui-même semble prêt à se mettre en retrait
17:14dès lors qu'il ne semble pas présenter le profil le plus
17:16rassembleur. Jean-Jérôme ?
17:18Se mettre en retrait
17:20jusqu'à un certain point, on n'en est plus
17:22quand Jean-Luc Mélenchon disait
17:24oui, je souhaite être remplacé pour 2027.
17:26On sent bien que lui-même
17:28et ses fidèles
17:30tendent quand même
17:32d'aller sur ceux tous
17:34sauf Jean-Luc Mélenchon, parce que
17:36toutes les espèces de recettes, plus ou moins
17:38bancales, de celle d'Olivier Faure,
17:40le premier secrétaire du PS, à Fabien Roussel
17:42tout à l'heure sur votre plateau
17:44qui dit il faut que ce soit un député,
17:46Olivier Faure qui dit il faut que tous les groupes
17:48votent, etc.
17:50Après, les Insoumis disent autre chose. Ils disent
17:52la formation politique, qu'elle plus de députés
17:54doit décider.
17:56Parce que c'est ce qui a été dit au début de la campagne.
17:58Et puis au fur et à mesure de la campagne,
18:00on sent bien aussi que
18:02les élus de gauche
18:04ou les futurs élus de gauche
18:06se disent, de toute manière,
18:08cette question du Premier ministre, c'est aussi la question
18:10du leadership à gauche.
18:12Donc, effectivement,
18:14barrer la route de Jean-Luc Mélenchon,
18:16c'est aussi affirmer que
18:18la gauche du Front Populaire, c'est plus celle de la NUPES
18:20et que, effectivement,
18:22des groupes comme l'EPS vont avoir
18:24beaucoup plus d'élus, voire peut-être deux fois plus
18:26d'élus et que les uns et les autres
18:28vont affirmer une gauche
18:30qui sera
18:32pas tout à fait celle de
18:34Jean-Luc Mélenchon et celle de l'LFI.
18:36Donc, c'est ça dont on parle.
18:38– Mais quand même, du côté du RN,
18:40on a Jordan Bardella, du côté d'Ensemble,
18:42le camp présidentiel, on a Gabriel Attal.
18:44Si la gauche détermine pas
18:46un profil, ça peut les...
18:48– Je ne suis pas sûre, enfin, d'un tout petit mot,
18:50moi, je pense que, par exemple,
18:52le chiffrage du programme économique,
18:54les mesures économiques et sociales,
18:56le risque,
18:58comment dire,
19:00enfin, les possibilités
19:02que ça offre pour les Français en matière de pouvoir d'achat,
19:04mais le risque que ça fait peser,
19:06sont à la limite plus importants aujourd'hui
19:08que la petite musique sur qui va être Premier ministre.
19:10– Nathalie ? – Moi, je pense que ça va pas du tout
19:12se passer comme ça, je pense que
19:14le 7 juillet au soir, Emmanuel Macron,
19:16il va regarder combien il y a de députés
19:18dans chaque groupe, et il va nommer,
19:20parce qu'il faut rappeler quand même que c'est le Président
19:22de la République qui décide les ministres,
19:24et que les gens ne s'auto-choisissent pas,
19:26et ensuite, il va nommer une personnalité
19:28alors, qui fait
19:30pas forcément un député,
19:32d'ailleurs, contrairement à ce que dit Fabien Roussel,
19:34et qui pourra rassembler
19:36une majorité, et qui sera pas forcément à gauche,
19:38qui sera un petit peu à droite, un petit peu
19:40aux écolos, un petit peu socialiste,
19:42quelqu'un qui pourrait faire barrage
19:44au rassemblement national, c'est ça qu'il y a dans son esprit,
19:46et c'est absolument pas
19:48le fait de tirer au sort, ou d'avoir
19:50une primaire interne au groupe
19:52de gauche pour choisir le
19:54Premier Ministre.
19:55Mais ils savent bien quand même, à gauche, qu'il est question
19:57du leadership avec ce poste de Premier Ministre.
19:59Ce schéma qu'explique Nathalie Moret,
20:01avec raison, c'est effectivement ce qu'Emmanuel Macron
20:03a à l'esprit, ça fonctionne que si jamais il n'y a pas de majorité absolue,
20:05d'un côté ou de l'autre, c'est-à-dire que si jamais
20:07il y a une majorité absolue du rassemblement national, il n'aura pas le choix,
20:09le chef de l'État, il l'a institutionnellement,
20:11il peut nommer n'importe qui, il peut nommer
20:13Jean-Jérôme Bertelus, par exemple, éventuellement,
20:15mais je ne pense pas que vous postuliez.
20:17Il n'est pas obligé de tenir compte des équilibres
20:19internes à l'Assemblée Nationale, mais sauf que
20:21dans ces cas-là, il n'y a pas
20:23forcément de vote de confiance, d'ailleurs,
20:25le vote de confiance n'est pas obligatoire, mais de toute façon,
20:27dans ces cas-là, il y a motion de censure très rapidement,
20:29et le gouvernement tombe.
20:31Il n'y a pas de dissolution derrière.
20:33Et il ne peut pas dissoudre avant un an, donc on serait
20:35dans une crise politique inexplicable. En cas
20:37d'absence de majorité absolue, c'est effectivement
20:39le schéma qu'évoque Nathalie Moret,
20:41qui est dans la tête de l'exécutif. Il faut juste rappeler,
20:43c'est quand même un vrai problème pour la gauche, je pense,
20:45d'un point de vue politique, parce que cette absence
20:47de leadership clairement définie,
20:49illustre aussi
20:51des vrais problèmes de fond. On le voit bien dans la campagne,
20:53on l'a vu encore avant-hier avec ce meeting de Montreuil,
20:55où il y a deux candidats, LFI
20:57et Alexis Corbière, et celle que le noyau
20:59insoumis, enfin le canal, j'allais dire
21:01historique, Mélenchoniste,
21:03lui a mis dans les pattes pour essayer de le faire battre, puisqu'Alexis Corbière
21:05fait partie de ces fameux
21:07cinq sortants LFI purgés par la direction.
21:09Ils se sont affrontés quasiment
21:11sur l'estrade,
21:13enfin voilà, il y avait deux publics,
21:15deux gauches, avec d'ailleurs François Ruffin
21:17prenant très clairement parti pour
21:19Alexis Corbière et pour la réélection d'Alexis Corbière.
21:21Donc ce que je veux dire, c'est que cette
21:23ambiguïté, ce questionnement
21:25sur le leadership, il surligne
21:27les divisions internes
21:29à ce cartel électoral.
21:31Et quand on sait qu'aujourd'hui la gauche, par exemple, n'est pas en mesure
21:33même, et ils en discutent, ils cherchent,
21:35mais de présenter un candidat
21:37pour un éventuel débat télévisé.
21:39Qui pour représenter ce nouveau
21:41Front Populaire, si jamais
21:43dans les neuf ou dix jours qui restent,
21:45et bien une chaîne de télévision
21:47ou plusieurs d'ailleurs réussissent à
21:49organiser un débat avec, on voit bien
21:51Jordan Bardella d'un côté, Gabriel Attal
21:53pour la majorité sortante, mais qui pour la gauche ?
21:55C'est ça qu'il faut expliquer, effectivement, dans les
21:57négociations avec les différentes chaînes
21:59de télévision, la gauche
22:01devant le nouveau Front Populaire dit, alors nous c'est pas
22:03un candidat, c'est quatre.
22:05Pour chaque parti politique
22:07dans la coalition.
22:09Parce que c'est ce que vient de dire Renaud.
22:11La question n'est absolument pas tranchée
22:13et je ne pense pas qu'elle sera tranchée
22:15avant le soir
22:17du deuxième tour, quand on saura
22:19les véritables rapports de force
22:21au sein de la gauche. Et un petit mot,
22:23c'est vrai que constitutionnellement,
22:25vous avez raison Nathalie Moret, le Président peut choisir
22:27qui il veut, maintenant le Président est
22:29relativement affaibli, pour la majorité
22:31le pire n'est jamais sûr, mais aujourd'hui
22:33ça peut être compliqué au point de vue électoral
22:35donc je pense que, sans même
22:37parler de majorité absolue pour tel ou tel,
22:39le Président devra aller piocher
22:41dans le groupe, on va dire, qui a
22:43une dynamique électorale, il n'aura pas
22:45vraiment le choix. Et bien réponse le
22:477 juillet, avec le second
22:49tour de ces élections législatives.
22:51Merci beaucoup à tous les trois.
22:53Nathalie Moret, journaliste politique au bureau de Paris
22:55pour le groupe Ebra, le groupe des quotidiens
22:57de l'Est, de la France donc, et on en profite
22:59pour voir justement la une des
23:01dernières nouvelles d'Alsace
23:03Macron reste
23:05au premier plan de la campagne
23:07c'est-à-dire dans les DNA
23:09merci à vous Jean-Jérôme Berthelus
23:11éditorialiste politique, vous revenez quand
23:13vous voulez tous les deux, merci à Renaud
23:15à demain, les informés sont de retour
23:17ce soir à 20h avec Bérangère Bonte.

Recommandée