• il y a 2 mois
Les informés du matin du 12 septembre 2024

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00:00Et bienvenue dans Les Informés avec Renaud Dely. Bonjour Renaud.
00:05Bonjour Salia.
00:06Et autour de la table ce matin, deux informés de grande qualité.
00:09Valérie Haco, chef adjointe du service politique du Parisien aujourd'hui en France.
00:12Bienvenue Valérie.
00:13Et à vos côtés, Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération. Bonjour Paul.
00:17Bonjour.
00:18Renaud Dely, c'est l'heure du règlement de comptes du côté des Insoumis et le coup vient de François Ruffin.
00:23François Ruffin qui effectivement avait rompu, on s'en souvient, avec Jean-Luc Mélenchon
00:26dans l'entre-deux tours des élections législatives.
00:28Le député de la Somme qui règle ses comptes avec Jean-Luc Mélenchon.
00:31Surtout qui dénonce la stratégie conduite selon lui par Jean-Luc Mélenchon à la fois dans un livre
00:37et puis dans plusieurs interviews, notamment l'une à nos confrères du Nouvel Obs.
00:41François Ruffin qui accuse clairement Jean-Luc Mélenchon de céder à une dangereuse dérive communautariste
00:48et d'avoir tiré un trait, dit-il, sur l'électorat populaire, l'électorat ouvrier de la France rurale et périurbaine
00:54pour se concentrer exclusivement sur la conquête du vote des minorités et des banlieues.
00:59En clair, il l'accuse, François Ruffin, il accuse Jean-Luc Mélenchon de racialiser en quelque sorte la vie politique
01:05et de segmenter donc les électorats.
01:08Voici la réponse ce matin chez nos confrères amis et voisins de France Inter d'Éric Coquerel
01:14qui est le président insoumis de la commission des finances de l'Assemblée
01:17et qui est lui fidèle à Jean-Luc Mélenchon.
01:21Il commence comme d'autres malheureusement parce que ça leur donne pas mal d'audience télé
01:25peut-être en fonction d'une ambition présidentielle pour la suite
01:29à un peu trop marquer des buts contre son camp.
01:33Laissez penser qu'en réalité parce que nous nous nous nous nous nous combattons le racisme
01:38qui est absolument indispensable et les filles abandonneraient la question sociale
01:42c'est uniquement cotiser en réalité à ce que disent nos adversaires.
01:45François Ruffin sert nos adversaires, c'est ce que disent évidemment les proches de Jean-Luc Mélenchon
01:51sauf que quand on regarde en tout cas la répartition électorale des insoumis
01:54on constate d'une part que la quasi-totalité des députés insoumis sont des élus effectivement de banlieue
01:58comme Éric Coquerel lui-même élu de la première circonscription de Seine-Saint-Denis.
02:02François Ruffin fait un peu figure d'exception parce que ces deux France et ces deux électorats
02:06il les a dans sa circonscription à lui.
02:08La première de la Somme qui rassemble à la fois les quartiers urbains et difficiles d'Amiens Nord
02:12où Jean-Luc Mélenchon avait rassemblé 45% des voix au premier tour de la présidentielle
02:15contre seulement 15% pour Marine Le Pen
02:17et puis la France rurale du côté de flics secours d'ailleurs dans le nord de cette circonscription
02:21là c'est l'inverse, 15% seulement pour Jean-Luc Mélenchon en 2022
02:25contre 45% pour Marine Le Pen.
02:27Bref, est-ce qu'effectivement François Ruffin n'appuie pas là où ça fait mal
02:31à la gauche en général et aux insoumis en particulier
02:34c'est-à-dire sur aujourd'hui les difficultés de la gauche à rassembler ces deux électorats
02:38et notamment à reconquérir le vote ouvrier de la France rurale et périurbaine ?
02:42Valérie Racot ?
02:43Effectivement, on entend l'argumentaire de Coquerel qui dit que
02:47Ruffin sert les intérêts des adversaires de Delephi, certes
02:50il y a une petite difficulté, c'est notamment ce week-end pendant la marche
02:54des insoumis qui a été organisée le samedi 7 septembre
02:58une conversation a été surprise entre Jean-Luc Mélenchon et une militante
03:02et Jean-Luc Mélenchon expliquait très clairement que l'objectif
03:05c'était d'aller à la recherche des voix des jeunes et des quartiers populaires
03:09et qu'il fallait laisser tomber tout le reste.
03:11Il a dit ça, donc quelque part c'est un petit peu problématique
03:15pour Jean-Luc Mélenchon par rapport à ça puisque ça étaille la thèse...
03:18Ce qui est problématique c'est qu'il dise il faut laisser tomber tout le reste ?
03:20C'est effectivement problématique, puis ça étaille la thèse de François Ruffin là pour le coup
03:24et effectivement on l'a vu pendant cette campagne des législatives
03:26il y a une stratégie très clairement affichée, notamment en parlant beaucoup
03:33du sujet de Gaza et d'Israël, qui n'est pas forcément un sujet de politique nationale
03:39comme pourraient le laisser entendre les élections législatives
03:42c'est clairement parce qu'il souhaitait s'adresser à un électorat
03:45dont il s'imaginait que ce discours pouvait avoir rencontré un certain écho
03:50donc il y a clairement eu une stratégie affichée de la part des insoumis
03:54dans cette campagne des législatives, mais ça fait quand même quelques temps que ça dure
03:58de s'adresser à cette population, quitte à cliver et à laisser tomber...
04:02Vous parlez de cette population, c'est la population des quartiers à majorité musulmane, c'est ça ?
04:06Exactement, c'est ça.
04:07Qu'on soit clair, justement...
04:09Qu'on soit clair, oui, pardon, effectivement, qu'on explique clairement.
04:12Et du coup, sur le fond, Paul Quignot, vous dites aussi, j'allais dire les accusations
04:16mais non, mais ce que dit aujourd'hui François Ruffin est étayé dans le fond,
04:20dans la stratégie de la France insoumise.
04:25François Ruffin, il n'utilise pas, il ne va pas jusqu'à utiliser le mot communautarisme
04:30Il accuse LFI et Jean-Luc Mélenchon d'une tactique ou d'une stratégie communautariste
04:36mais il ne prononce pas le mot, bizarrement, je trouve.
04:38Donc il ne va presque pas au bout de sa critique, ce que je trouve un petit peu dommage
04:42parce que, oui, je pense que le LFI a, depuis quelques années maintenant,
04:47cette stratégie de conquête de l'électorat de banlieue
04:50en mettant en priorité la question raciale, ethnique, religieuse aussi
04:57avant la question sociale.
04:59Et en fait, le désaccord, il est là, à gauche.
05:01Il est sur le fait de savoir si en mettant, ce qui est historiquement la DN de la gauche,
05:09de mettre la question sociale au premier plan.
05:11Là, Ruffin fait le reproche à Mélenchon de mettre d'abord la question des discriminations
05:18alors que, pour Ruffin, en mettant la question sociale au premier plan,
05:22on peut lutter contre les discriminations.
05:25Le fond du problème, le fond de la divergence, il est là, en fait.
05:29Ce n'est pas justement une question tactique, tout simplement.
05:31Je me mets à la place des politiques qui réfléchissent tous les jours
05:34à des tactiques politiciennes pour essayer de gagner des sièges ou des voix.
05:37Les insoumis, Jean-Luc Mélenchon, voient que la question des discriminations
05:42n'est pas abordée par les autres partis.
05:44Du coup, ils se disent, nous, on va l'aborder et ça va nous faire gagner des voix.
05:47C'est tout simplement de la stratégie.
05:49Le problème, évidemment, n'est pas de lutter contre les discriminations.
05:51Il faut lutter contre toutes les discriminations liées aux origines des uns ou des autres.
05:56Le problème, c'est de tirer un trait sur une autre France, effectivement,
06:00sur un autre sujet électoral.
06:02Ce qui est très grave dans les propos de François Ruffin,
06:04qu'il n'utilise peut-être pas le mot communautarisme.
06:06Enfin, il accuse Jean-Luc Mélenchon d'essentialiser, dit-il, des territoires,
06:09c'est-à-dire, par exemple, les Hauts-de-France,
06:11en particulier le Nord-Pas-de-Calais ou la Picardie ou le Midi de la France.
06:14Il considérerait, selon François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon,
06:16que ces territoires sont perdus à jamais pour la gauche
06:18et que les gens qui votent là-bas au RN sont perdus.
06:21François Ruffin prête des mots incroyables à Jean-Luc Mélenchon.
06:24Il lui aurait dit, tu sais, il a fallu 50 ans pour dénazifier l'Allemagne.
06:28Donc, sous-entendu, tout ça, c'est perdu.
06:30Il prête aussi des mots terribles à Jean-Luc Mélenchon
06:32concernant les électeurs d'Énimbaumont dans le Pas-de-Calais,
06:34le FIEF de Marine Le Pen, où Jean-Luc Mélenchon s'était présenté en 2012
06:37et où il a été battu assez sévèrement à l'époque.
06:40Il aurait dit, selon François Ruffin, que les électeurs étaient presque tous obèses,
06:44qu'on ne comprenait pas ce qu'ils disaient,
06:46qu'ils sentaient l'alcool dès le matin, etc.
06:48Donc, on voit qu'il y a d'abord le comportement lui-même,
06:51visiblement, de Jean-Luc Mélenchon,
06:52qui est quand même pointé du doigt par François Ruffin.
06:53Et puis, au-delà de ça, il y a effectivement une façon
06:55de tirer un trait sur une frange de l'électorat,
06:58comme si la gauche n'avait pas vocation à rassembler les deux.
07:00Il ne s'agit évidemment pas que la gauche abandonne la lutte
07:02contre la discrimination liée à l'origine.
07:05D'ailleurs, il y a un point juste sur cette fameuse question raciale,
07:09ou prétendue question raciale.
07:10Il faut juste mettre en garde quand même la gauche radicale
07:14qui utilise cet argument-là, puisqu'il faut souvenir que,
07:19d'abord, les races n'existent pas.
07:21Il y a une seule race, il y a une seule espèce,
07:22c'est l'espèce humaine.
07:23Il faut souvenir que François Hollande, en 2012,
07:25promettait de supprimer le mot « race » de la Constitution,
07:29puisqu'il figure toujours ce mot dans le premier article
07:32de la Constitution.
07:33Il expliquait qu'il n'y a pas de place pour la race en République.
07:36Et le mot « racisé », auquel se réfèrent très fréquemment
07:39la gauche radicale, les Insoumis,
07:41et au premier chef Jean-Luc Mélenchon,
07:43il ravit qui ce mot, l'utilisation de ce mot ?
07:45Il ravit l'extrême droite.
07:46L'extrême droite considère qu'il y a effectivement
07:48beaucoup de « racisés » dans ce pays.
07:50Elle a, elle, besoin et elle nourrit cet affrontement,
07:55justement, sur la question raciale.
07:57Donc la lutte contre la discrimination
07:58liée aux origines, bien entendu,
08:00mais je pense que le terme de « racisé » lui-même
08:02est extrêmement dangereux et nourrit l'adversaire précisément.
08:06Et ça, c'est effectivement une stratégie
08:09qui est celle des Insoumis depuis maintenant
08:11plusieurs mois et même plusieurs années.
08:13Alors que François Ruffin dit qu'il faut essayer
08:15de concilier les deux.
08:16C'est le titre de son livre, d'ailleurs, je crois,
08:18« Pas une France à moitié »,
08:20mais voilà, de rassembler les deux Frances
08:22autour d'un projet à la fois social et universaliste.
08:24– Paul ?
08:25– Pour compléter ce que dit Renaud,
08:27je trouve qu'une des deuxièmes critiques très fortes
08:29que fait Ruffin dans son interview à l'Obs
08:31à Jean-Luc Mélenchon, c'est qu'en fait,
08:33il lui reproche d'une certaine manière
08:35de faire un peu affront renversé
08:37la même chose que le Rassemblement national.
08:39Il le dit d'ailleurs, il dit, voilà,
08:41le Front National érige des murs
08:43entre les gens, entre Français,
08:45et il dit, Mélenchon fait la même chose.
08:48C'est ça qu'il dit.
08:49– Mais là où c'est un peu surprenant,
08:51c'est que François Ruffin a voulu même
08:53avoir utilisé cette stratégie.
08:55Il a fait une campagne au faciès.
08:58– Il parlait des tractages au faciès,
09:00effectivement, avec des tracts différents
09:03en fonction des personnes...
09:05– Qui l'avaient en face de lui.
09:07– Exactement, des tracts avec Jean-Luc Mélenchon,
09:09si ma mémoire est bonne,
09:11qui étaient identifiés dans les quartiers.
09:13Et puis, comme c'est trop clivant ailleurs,
09:15on planquait Jean-Luc Mélenchon sur les autres.
09:17– Et ça veut dire que son discours à lui,
09:19qui date pas d'hier, sur...
09:21– La France des bourgs et la France des...
09:23– Il n'imprime pas non plus dans sa propre...
09:25– Lui-même a suivi la stratégie.
09:27– Si j'ose dire, il bat sa coupe.
09:29Ce qu'on disait au début, c'est que ces deux Frances,
09:31elles cohabitent précisément dans le territoire
09:33qui est celui de sa circonscription.
09:35Donc, pour découvrir cette stratégie
09:37dite au faciès, en quelque sorte,
09:39il confesse sa faute.
09:41– Et puis, au-delà de la stratégie au faciès,
09:43ce qu'il dit François Ruffin,
09:45et il n'a peut-être pas tort quand il le dit,
09:47il rappelle aussi ce rapport de Terra Nova de 2011,
09:49qui, en clair, si je le résume un petit peu à l'âge,
09:51disait que ce n'est plus la peine
09:53de s'intéresser au vote ouvrier.
09:55Pour la gauche, on va aller sur,
09:57effectivement, les bourgeois de centre-ville.
09:59Enfin, bourgeois de centre-ville, évidemment,
10:01je le résume encore une fois à l'âge,
10:03on va sur les bobos de centre-ville,
10:05les quartiers populaires, on laisse tomber les ouvriers.
10:07Ça, ça avait été théorisé en 2011,
10:09et c'est vrai que ce n'est pas très étonnant,
10:11puisque, rappelez-vous,
10:13Lionel Jospin, Premier ministre,
10:15c'était la période des délocalisations,
10:17c'était la période des privatisations,
10:19ça a été le moment, peut-être, selon moi,
10:21où il y a eu, effectivement, un vrai divorce
10:23entre la gauche et les classes populaires,
10:25les classes ouvrières, parce qu'on se disait,
10:27rappelez-vous, c'était la société de service,
10:29on n'aurait plus d'ouvriers, donc peut-être que tout ça
10:31n'a pas été fait de cette logique.
10:33Le problème, c'est que la gauche, c'est quand même son électorat historique,
10:35si elle ne s'adresse pas à cet électorat historique,
10:37à terme, ça va quand même être compliqué.
10:39Il y a une dimension électorale
10:41dont on vient de parler,
10:43qui est évidemment très importante,
10:45il y a aussi un désaccord, en fait,
10:47idéologique et presque philosophique entre les deux.
10:49Quand on lit l'interview, c'est que, en gros,
10:51qu'est-ce que reproche Ruffin-Mélenchon ?
10:53C'est d'abandonner une forme d'universalisme
10:55à la française qui fait partie,
10:57pour lui, de l'identité de la gauche.
10:59Et donc, il y a des enjeux électoraux,
11:01mais il dit qu'il y a aussi des enjeux moraux,
11:03idéologiques, philosophiques,
11:05comme Ruffin, je ne sais pas quel est le bon mot,
11:07mais c'est cette question de l'universalisme
11:09qui est au cœur de l'identité de la gauche
11:11que pose Ruffin.
11:13Il y a un vrai sujet, effectivement, là-dessus, idéologique, philosophique,
11:15comme les épaules qu'il y a dans l'instant, et puis juste un petit rappel,
11:17purement électoral, on évoquait l'implantation des députés à l'FI,
11:19la quasi-totalité d'entre eux,
11:21au début de cet échange.
11:23J'ai regardé l'enquête de l'Institut Ipsos
11:25pour Radio France, sur législative, là,
11:27du début du mois de juillet,
11:29sur le premier tour de législative,
11:31ça se traduit, très concrètement,
11:33par le fait que, ce n'est pas la France Insoumise,
11:35c'est le NFP, le Nouveau Front Populaire, donc la gauche en général,
11:37était en tête chez les cadres,
11:39donc effectivement, chez les diplômés,
11:41avec plus de 35% des suffrages.
11:43A l'inverse, le RN a rassemblé
11:4557% au premier tour
11:47chez les ouvriers dans l'électorat, vous voyez,
11:49contre seulement 21% à la gauche.
11:51Même chose sur le niveau de diplôme, d'ailleurs,
11:53le RN est très nettement en tête,
11:55à 49% chez les gens qui n'ont pas le baccalauréat.
11:57Donc on voit que cette fracture
11:59qui a été illustrée par cette fameuse note
12:01de la Fondation Terra Nova dès 2011,
12:03entre ces deux Frances,
12:05elle est manifeste aujourd'hui sur le terrain.
12:07Et la question qui se pose, au-delà du débat philosophique et idéologique
12:09extrêmement important,
12:11c'est aussi une question purement électorale,
12:13si je veux dire d'efficacité électorale,
12:15est-ce que la gauche peut espérer un jour
12:17revenir au pouvoir, sans réussir,
12:19à rassembler ces deux électorats et à rassembler ces deux Frances ?
12:21C'est la question qu'on se pose
12:23et on va suivre évidemment
12:25la réponse de Jean-Luc Mélenchon
12:27à ce que dit François Ruffin.
12:299h18 sur France Info, les informés continuent
12:31après le Fil Info de Maureen Suinière.
12:33Après de fortes hausses
12:35avec cette bonne nouvelle pour
12:37vos factures d'électricité,
12:39le tarif réglementé va baisser d'au moins 10%
12:41le 1er février prochain.
12:43La présidente de la commission de régulation
12:45de l'énergie le confirme sur France Info.
12:47La colère d'Arnaud Rousseau
12:49sur le gouvernement, le président de la FNSEA.
12:51Le principal syndicat agricole
12:53estime ce matin qu'une grande partie
12:55des promesses n'ont pas été tenues.
12:57Avec la situation politique actuelle,
12:59le cocktail est explosif, dit-il encore.
13:01Il estime qu'un nouveau mouvement des agriculteurs
13:03est possible, comme en janvier dernier.
13:05Au moins 197 morts
13:07et 128 disparus, le bilan
13:09humain très lourd du passage du
13:11typhon Yagi dans le nord du Vietnam.
13:13Le typhon qui a entraîné des
13:15inondations et des glissements de terrain.
13:17Et puis le Pérou décrète un deuil national
13:19de 3 jours après la mort à 86 ans
13:21d'Alberto Fujimori,
13:23le président du pays entre
13:251990 et 2000.
13:27Il a passé les dernières années de sa vie en prison
13:29après une condamnation pour corruption
13:31et crime contre l'humanité.
13:33Le Pérou reste profondément divisé à son sujet.
13:47De retour sur le plateau des informés avec
13:49Valérie Hacot, chef adjointe du service politique
13:51du Parisien aujourd'hui en France, avec Paul
13:53Quignot, directeur délégué de la rédaction
13:55de Libération. Renaud Delis,
13:57il est donc possible aujourd'hui
13:59de perdre largement les élections
14:01depuis une dizaine d'années et d'arriver au pouvoir
14:03aujourd'hui pour diriger le pays.
14:05Et oui, en quelque sorte, la droite, ce sont un petit peu
14:07aujourd'hui les élus, les républicains, ce sont
14:09les gagnants du loto, Saliha Braklia,
14:11puisque vous le rappeliez à l'instant.
14:13La droite n'a jamais été aussi faible, moins de 5%
14:15à la présidentielle en 2022.
14:17Elle n'a jamais eu un groupe aussi petit à l'Assemblée nationale.
14:19Seulement 47 députés.
14:21Et voilà donc LR
14:23à Matignon d'abord avec la nomination
14:25de Michel Barnier et puis bientôt au gouvernement
14:27puisque les parlementaires LR ont
14:29validé hier le principe de participer
14:31au gouvernement. Michel Barnier va d'ailleurs aller
14:33à leur rencontre aujourd'hui à l'occasion
14:35de leur journée parlementaire.
14:37Ce tour de magie, ce tour de passe-passe,
14:39j'allais dire, il étonne d'ailleurs un ancien
14:41Premier ministre qui faisait
14:43part de sa surprise, c'est
14:45Dominique de Villepin.
14:47Le rapport de force politique est complètement inversé.
14:49Il est inversé sur le plan politique
14:51puisque c'est le cinquième
14:53parti arrivé dans l'ordre
14:55qui se retrouve le premier. C'est la
14:57parole évangélique. Les premiers
14:59seront les derniers et les derniers seront les premiers.
15:01Mais c'est pas la parole politique
15:03habituelle.
15:05C'est pas habituel effectivement, sauf dans l'évangile
15:07selon Dominique de Villepin, mais
15:09c'est ce qui va se produire. Alors pourquoi, rappelons
15:11d'ailleurs qu'à l'origine, il y a encore quelques semaines,
15:13quelques jours presque, Laurent Wauquiez était hostile
15:15à la participation de son parti
15:17au gouvernement. Nicolas Sarkozy
15:19lui avait dit, il faut y aller.
15:21C'est ce qui va se produire. Est-ce que c'est
15:23du cynisme ? Est-ce que c'est un déni démocratique ?
15:25Ou est-ce que c'est une forme de pragmatisme
15:27finalement ? C'est-à-dire que
15:29LR et la droite sont
15:31en train d'accepter de participer
15:33à une coalition, à une alliance
15:35dont la gauche en tout cas ne
15:37voulait pas tendre la main
15:39elle au Bloc central.
15:41Valérie ? C'est vrai qu'il y a eu un sacré
15:43changement en tout cas de positionnement de
15:45Laurent Wauquiez, puisque quand il est retourné
15:47il s'est fait réélire député
15:49et lui il a quand même clairement en tête
15:51l'élection présidentielle de 2027
15:53et l'objectif au départ c'était
15:55de se poser évidemment en opposant
15:57à Emmanuel Macron.
15:59Et puis petit à petit
16:01effectivement, la gauche ça n'a pas
16:03abouti à constituer un gouvernement.
16:05On peut en reparler, mais enfin. Et puis
16:07petit à petit ce scénario d'un premier ministre de droite
16:09s'est imposé, alors Laurent Wauquiez
16:11s'est débrouillé pour que ce soit pas Xavier Bertrand
16:13que les choses soient claires, parce que Xavier Bertrand a aussi
16:15dévisé sur 2027, donc c'est pas très pratique.
16:17On arrive sur Michel Barnier
16:19et là effectivement, côté
16:21Wauquiez, il y a un petit changement de positionnement
16:23parce que
16:25premièrement, là c'est peut-être la version
16:27la plus responsable, c'est de se dire
16:29au bout d'un moment il faut bien que
16:31quelqu'un s'occupe des affaires, donc
16:33on y va, donc ça effectivement cet argument
16:35il tient. Puis il y a un autre argument qui est
16:37donc, si on fait un gouvernement Michel Barnier
16:39il va y avoir des figures de droite qui vont être dans ce gouvernement
16:41si j'ai des figures de droite
16:43qui prennent un petit peu trop d'espace, moi je vais être
16:45à l'Assemblée, je parle de Laurent Wauquiez,
16:47moi je vais être à l'Assemblée, je vais être chef des députés
16:49c'est super comme boulot, mais c'est vrai que
16:51si j'en ai d'autres qui prennent trop la lumière
16:53au gouvernement, pour moi je vais pas être très bon.
16:55Donc c'est pour ça, je pense
16:57qu'on peut expliquer aussi en partie
16:59le changement de pied de Laurent Wauquiez
17:01qui lui-même n'exclut pas d'entrer au gouvernement
17:03d'après les échos qu'on a, et qui viserait
17:05plutôt le ministère de l'Intérieur
17:07un ministère régalien qui permet
17:09de briller pas mal. Un tour de magie
17:11que réussit du coup
17:13Laurent Wauquiez, puisque effectivement
17:15cinquième formation
17:17arrivé donc aux élections législatives
17:19Ouais, je suis pas sûr que ce soit
17:21un tour de magie quand même, parce que
17:23c'est surtout le résultat
17:25de la volonté du chef de l'État
17:27c'est-à-dire que
17:29si
17:31LR va participer
17:33au gouvernement, c'est d'abord qu'il y a une cohérence
17:35de fond, c'est-à-dire que
17:37la politique de Macron a
17:39clairement dérivé au fil des
17:41années vers la droite, et donc là
17:43on se retrouve à mettre ça
17:45en phase
17:47là je parle du fond, je parle pas de
17:49tactique
17:51ou de la manière dont les
17:53résultats des élections ont été
17:55un petit peu mal menés
17:57donc sur le fond en fait, il y a une espèce de cohérence
17:59politique. Après
18:01c'est totalement
18:03invraisemblable, et alors ça va
18:05permettre à LR 1 d'éviter de
18:07devoir réfléchir aux raisons de sa
18:09défaite électorale, ce qui est quand même aussi
18:11un petit avantage, tout ce qui a été dit sur le fait
18:13effectivement pour Wauquiez, à partir
18:15du moment où il y aura une politique de droite, Barnier, il
18:17est LR, il est de droite, donc
18:19il y a une espèce de cohérence pour LR de participer
18:21à ce gouvernement-là, et avec
18:23aussi tout ce qui a été dit sur le fait que
18:25pour Wauquiez en termes de personnel
18:27ça évitait qu'il y ait des gens
18:29qui prennent un petit peu plus d'espace
18:31mais à l'arrivée, oui,
18:33bien sûr que c'est une forme de hold-up
18:35et moi c'est ça qui m'inquiète le plus, c'est pas
18:37tellement le
18:39côté hold-up partisan
18:41pour la gauche, parce que d'abord la gauche
18:43a fait tout ce qu'il fallait aussi
18:45pour pas gouverner, donc
18:47voilà, ça a aussi la question qui se pose
18:49effectivement, parce que... Bien sûr que la gauche a fait
18:51tout ce qu'il fallait, Jean-Luc Mélenchon
18:53il clôt le match à
18:5520h07
18:57Le problème, si je peux me permettre, c'est pas
18:59Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis, c'est les socialistes
19:01c'est-à-dire que je pense que, je rejoue un peu le quignot
19:03sur un point, c'est-à-dire la cohérence idéologique, effectivement
19:05c'est pas très surprenant au vu de
19:07l'évolution de ces dernières années, que finalement
19:09les macronistes finissent alliés avec
19:11LR, de ce point de vue-là. En revanche
19:13le problème que ça pose, que ça devrait poser
19:15c'est quand même aux socialistes, pourquoi ? Moi je parlerais pas de
19:17hold-up, c'est-à-dire que la droite a compris, évidemment,
19:19vu son état, qu'elle n'allait pas gouverner seule et qu'elle
19:21avait, elle, besoin de tendre la main. Et le
19:23Bloc central cherchait des alliés.
19:25Si jamais les socialistes
19:27avaient, n'ont pas flingué
19:29la candidature de Bernard Cazeneuve, comme ils l'ont fait
19:31comme ils l'ont fait très clairement, il y a eu un vote du
19:33bureau national qui a refusé de ne pas
19:35censurer a priori Bernard Cazeneuve,
19:37François Hollande a subitement, enfin pendant
19:39quelques jours, il a complètement oublié l'existence de Bernard Cazeneuve
19:41il a jamais prononcé son nom, il a jamais dit qu'il était
19:43favorable à cette hypothèse. Alors attendez, moi
19:45j'essaie de dire
19:47leur défense. Eux, pour leur
19:49défense, ils disent non, non, non, on n'a jamais dit
19:51c'est mort pour Bernard Cazeneuve
19:53et puis surtout, ça n'a jamais été
19:55envisagé par le président de la République.
19:57C'est Olivier Faure qui l'a écrit.
19:59Si jamais, je finis mon raisonnement,
20:01s'ils ont dit Bernard Cazeneuve, on ne peut pas s'engager
20:03à ne pas le censurer. Ça s'est
20:05joué à cinq voix lors du vote du bureau national du PS, ça c'est
20:07factuel. Ensuite, ce qu'il y a dans la tête
20:09d'Emmanuel Macron, Olivier Faure
20:11et la direction du PS auraient pu peut-être l'inciter
20:13à aller dans ce sens-là. Pourquoi ? Si les
20:15socialistes avaient dit, nous sommes majoritaires
20:17à gauche, mais nous n'avons qu'une majorité relative, nous sommes obligés
20:19de nous ouvrir. Évidemment qu'il faut tendre la main au bloc central
20:21et notre base
20:23de départ, c'est notre projet, mais il faudra évidemment
20:25l'amender pour constituer une coalition.
20:27Emmanuel Macron aurait eu du mal, si jamais
20:29le PS n'avait pas par avance
20:31annoncé qu'il censurait Bernard Cazeneuve,
20:33à refuser cette hypothèse-là, naturellement.
20:35Évidemment, ça aurait fâché les Insoumis, mais le problème
20:37se pose. Et quand on regarde la stratégie de
20:39Allers, c'est exactement l'inverse.
20:41C'est ce qu'ils ont compris. Alors, on peut
20:43qualifier ça de cynisme, c'est plutôt du pragmatisme.
20:45Effectivement, eux,
20:47ils n'ont plus tellement de choix, ils ont encore
20:49moins d'élus, mais ils
20:51se sont ouverts pour revenir au pouvoir et pour
20:53démontrer à leurs électeurs, ils parviendront-ils,
20:55c'est un autre sujet, qu'ils ont une utilité, c'est-à-dire
20:57aller au pouvoir, je pense que c'était l'intérêt de la droite,
20:59qui n'y était plus depuis une douzaine d'années,
21:01y compris peut-être pour récupérer des électeurs
21:03passés au RN, pour dire aux électeurs
21:05de droite passés à l'extrême-droite
21:07regardez, nous on prend nos responsabilités,
21:09nous on agit, nous on assume, etc.
21:11Et le vote d'extrême-droite est inutile.
21:13Ça, c'est le propos
21:15que vont tenir les républicains.
21:17Et à partir du moment où Laurent Wauquiez avait évoqué un pacte
21:19législatif, mais qui disait
21:21non, non, mais on ne va pas y participer, évidemment, il avait mis le doigt
21:23dans l'engrenage, il s'est en quelque sorte piégé
21:25lui-même, Nicolas Sarkozy l'a compris, les autres
21:27élus à l'air aussi.
21:28Donc Laurent Wauquiez était plus malin qu'Olivier Faure.
21:30Oui, et puis surtout, je trouve que
21:32la gauche est tombée dans un piège, en fait,
21:34qui était pourtant évident,
21:36parce que Macron l'a mis sur la table
21:38de manière transparente,
21:40c'est que Macron
21:42les arguments de Macron étaient
21:44d'une manière de disqualifier la gauche
21:46en termes de capacité à gouverner le pays.
21:48Et il est presque
21:50en train de réussir son pari,
21:52en fait, c'est-à-dire que, de manière étonnante,
21:54alors que la gauche a exercé le pouvoir
21:56dans ce pays, a même été, dans
21:58certaines séquences, plutôt même meilleur
22:00gestionnaire en termes économiques que la droite,
22:02on revient
22:04à une période qui
22:06précède presque 1981,
22:08où la gauche était, de fait,
22:10disqualifiée
22:12en termes de capacité de gérer
22:14sérieusement le pays.
22:16Et je trouve que, pour la gauche,
22:18c'est un peu dramatique, en fait.
22:20Inquiétant aussi pour la suite.
22:22C'est ce qu'explique très bien François Hollande dans le livre
22:24qu'il vient de publier sur le défi du pouvoir pour la gauche.
22:26C'est un défi permanent
22:28pour la gauche de savoir si elle doit
22:30aller ou pas au pouvoir.
22:32Il raconte ça très bien, François Hollande, dans un livre
22:34où il fait remonter cette histoire à l'affaire Dreyfus.
22:36Et l'info, en plus, c'est qu'Anne Hidalgo, maintenant,
22:38c'est un nouveau congrès au Parti Socialiste,
22:40parce qu'elle n'est pas contente de toute la séquence.
22:42Bon, on va continuer à suivre ça. Merci beaucoup à tous les trois.
22:44Valérie Haco, chef adjointe du service politique
22:46du Parisien, aujourd'hui en France.
22:48Votre journal, qui fait sa une aujourd'hui
22:50sur les voitures neuves.
22:52Leur prix baisse enfin.
22:54Et oui, comme les ventes sont en chute libre, les concessionnaires
22:56sont obligés de faire des efforts.
22:58Donc, dossier à lire dans le Parisien, aujourd'hui.
23:00Du côté de Libération, Paul Quignot, directeur
23:02délégué de la rédaction, on part en Amazonie,
23:04où la forêt est ravagée
23:06par des incendies, c'est inquiétant,
23:08à cause de la déforestation
23:10et du changement climatique.
23:12Dossier, là à lire, dans l'Ibée, ce matin.
23:14Merci beaucoup, Renaud.
23:16Et l'information continue sur France Info,
23:18puisque les informés, aussi, reviennent ce soir
23:20à 20h.

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