• il y a 2 mois
Les Informés du matin du vendredi 20 septembre 2024

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00:00Générique
00:08Ravi de vous retrouver pour les informer.
00:11Votre émission de décryptage de l'actualité politique est chargée en ces derniers jours.
00:16Émission à la radio et sur le canal 27 de la TNT, bien sûr.
00:20Émission avec l'incontournable Renaud Delis.
00:22Bonjour Renaud.
00:23Merci Adrien.
00:24Quel bonheur de vous retrouver.
00:25Et nos deux informés ce matin.
00:27Julie-Marie Lecomte, chef du service politique de France Info.
00:30Bonjour Adrien.
00:31Bonjour Julie.
00:32Et Jean-Jérôme Berthollus, éditorialiste politique.
00:35Merci d'être avec nous.
00:37Bon, ça y est, on y est.
00:38Après le conclave, voici peut-être un peu la fumée blanche bientôt, on peut l'espérer.
00:43On y est presque, pour être précis Adrien.
00:47D'ici dimanche, c'est ce que dit Matignon, le gouvernement sera annoncé d'ici dimanche.
00:53C'est donc l'engagement de Michel Barnier à l'issue d'une journée à nouveau à rebondissement hier,
00:58avec d'abord une réunion à Matignon où l'ensemble des représentants des forces politiques
01:04susceptibles de participer au gouvernement ou de le soutenir ont été réunis par Michel Barnier en même temps.
01:11On a vu là notamment Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, Edouard Philippe et d'autres.
01:16Et puis à l'issue, une liste de 38 noms concoctés par le Premier ministre,
01:22qu'il est allé présenter hier en fin de journée au chef de l'État, Emmanuel Macron.
01:2638 noms, parmi lesquels 16 ministres de plein exercice.
01:32Parmi ces 16 ministres, la répartition serait de 7 ministres issus de Ensemble pour la République,
01:397 ministres macronistes, 3 ministres de plein exercice, 2 LR, 2 du Modem, 1 d'Horizon, 1 UDI.
01:44Et on nous annonce aussi un divers droite, un divers gauche. Bref, beaucoup de noms circulent, on y reviendra dans un instant.
01:48Mais que s'est-il passé finalement pour que la situation, qui était extrêmement tendue la veille,
01:52se débloque hier, que tout ce beau monde, et notamment les macronistes et Michel Barnier, se rabibochent ?
01:59Voici ce qu'en disait hier soir, sur l'antenne de France Info, Priska Thévenot, porte-parole du gouvernement démissionnaire.
02:07Rappelons-le, c'est-à-dire l'ancien gouvernement Attal qui a démissionné il y a déjà 65 jours.
02:12On a eu des réponses à des interrogations qu'on pouvait se poser légitimement.
02:16En tant que membre d'une future coalition gouvernementale, le Premier ministre a bien entendu notre alerte
02:23et a répondu à Gabriel Attal qu'il n'y aurait pas de hausse d'impôt sur les classes moyennes,
02:28sur les Françaises et les Français qui travaillent.
02:31On a eu aussi un éclaircissement du côté du sujet de l'immigration,
02:34où le Premier ministre a rappelé à Gabriel Attal qu'il y aurait une démarche équilibrée sur la fermeté de l'humanité.
02:39Des éclaircissements certes, mais qui restent quand même relativement flous en quelque sorte.
02:43Fermeté humanité sur l'immigration, pas de hausse d'impôt pour tous les Français,
02:47mais peut-être quand même pour les plus fortunés ou pour certaines entreprises.
02:50Bref, et puis aussi peut-être éclaircissement surtout, et c'est peut-être ça d'ailleurs le cœur du sujet,
02:54sur la répartition des postes.
02:57Visiblement les macronistes étaient plus contents à la sortie de cette réunion qu'à l'entrée.
03:01Est-ce qu'effectivement ils ont lieu de se réjouir entre guillemets ?
03:06Ou est-ce que les Républicains ont été floués finalement ?
03:10Ou ont été bien servis par Michel Barnier ?
03:12– Vous m'enlevez un petit peu les mots de la bouche Renaud,
03:14puisque j'allais vous poser la question Julie.
03:16Est-ce que c'était une question de fond qui posait problème,
03:20ou plutôt une question d'équilibre gouvernemental ?
03:24– Les deux.
03:25Mais d'abord une question d'équilibre gouvernemental sans doute.
03:28Nécessité faisant loi en réalité à l'issue de cette réunion multipartite,
03:34organisée par Michel Barnier pour la première fois,
03:37tous avaient intérêt, devaient impérativement,
03:42réussir à sortir par le haut de cette réunion-là.
03:46Les macronistes, pour une raison simple,
03:48c'est-à-dire qu'en cas d'échec, l'échec de Michel Barnier,
03:51c'est l'échec d'Emmanuel Macron qui entraînait dans la chute.
03:54Et puis en cas d'échec, côté LR,
03:57passer à côté d'une occasion quand même en or d'accéder au gouvernement
04:01après une série de défaites à des élections.
04:04Ça c'est le premier point.
04:07Et puis Priska Thévenot, qui est une proche de Gabriel Attal,
04:12répercute ce que Gabriel Attal a bien voulu entendre aussi.
04:16Parce qu'effectivement, ce que Gabriel Attal a mis en avant,
04:21c'est le fait d'avoir obtenu sept ministres de plein exercice.
04:26Il faudra observer les profils.
04:29Parce qu'on dit sept postes clés pour Ensemble pour la République,
04:33qu'on résume parfois en sept députés pour des macronistes.
04:36Parmi ces macronistes, il y a possiblement un certain nombre de LR
04:43convertis au macronisme de plus ou moins fraîche date.
04:48Donc il faudra observer un peu...
04:52Un renouvellement total.
04:53Voilà quelle ligne politique accompagne ce casting.
05:00Et quand Priska Thévenot dit avoir obtenu des assurances
05:06notamment sur l'équilibre en matière de politique migratoire,
05:10c'est en réalité pas du tout ce que nous disent
05:15un certain nombre d'autres interlocuteurs,
05:18qui expliquent qu'au contraire, Michel Barnier avance
05:21comme un de ses premiers objectifs le fait de remettre sur le métier
05:25un projet de loi immigration pour durcir le projet de loi immigration
05:29de l'an passé.
05:32Y compris avec des éléments censurés l'année dernière ?
05:35C'est ce que demande Bruno Retailleau, qui est pressenti à l'intérieur.
05:41Et par ailleurs, Gabriel Attal s'est accroché à cette assurance
05:46qu'il n'y aurait pas d'augmentation des impôts pour les classes moyennes
05:49et pour les Français qui travaillent.
05:51En revanche, d'autres sur la ligne politique s'intéressent à d'autres aspects,
05:55notamment cet aspect politique migratoire et puis le sociétal.
06:00Et outre Bruno Retailleau, il y a une autre nomination,
06:05un autre choix en tout cas, du Premier ministre qui fait beaucoup tiquer.
06:10C'est le portefeuille de la famille, une sénatrice proche du même Bruno Retailleau,
06:14Laurence Garnier.
06:16On a entendu les doutes il y a quelques instants de Geoffroy Didier,
06:19le secrétaire général délégué de LR, qui effectivement était gêné.
06:23Au point d'ailleurs que ça fait probablement partie des noms
06:29sur lesquels Emmanuel Macron, hier soir, a demandé à Michel Barnier
06:35de réfléchir à deux fois.
06:37Jean-Jérôme Berthelus, est-ce que les macronistes, finalement,
06:40sont bien, si ce n'est trop bien servi ?
06:44Ce qui est vrai, c'est qu'ils sont bien servis.
06:50Et c'est quand même un gouvernement aussi étrange que ça puisse paraître
06:55après des élections législatives anticipées qui ont mis au tapis
06:59les macronistes et qui ont mis au tapis LR un gouvernement
07:03qui fleurbont, on va dire, presque l'ancien monde politique.
07:07Puisqu'effectivement, les macronistes, Julie-Marie Lecomte vient de le dire,
07:11sept ministres de plein exercice, plus deux modems, plus un horizon,
07:18plus un UDI, donc ils sont ultra majoritaires dans ce gouvernement.
07:24LR, on a entendu Laurent Wauquiez, qui lui, effectivement,
07:28aurait refusé Bercy, finalement, qui tombe dans l'escarcelle
07:32d'un député, Antoine Armand, président de la commission des affaires économiques,
07:36mais qui est aussi député de la Savoie, donc il connaît bien...
07:40Voilà, il y a une espèce de proximité avec le Premier ministre.
07:45Mais qu'est-ce qu'il a dit, Laurent Wauquiez, à ses troupes ?
07:47Il a repris ce qui se dit depuis quelques jours,
07:50qui est une espèce d'ancienne, c'est que LR a été, en revanche,
07:58assez mal servi compte tenu de son poids au Parlement.
08:01C'est-à-dire LR, depuis quelques jours, additionne les 47 députés et les sénateurs.
08:06Ça aurait pu être considéré comme un argument fallacieux, je vois Renaud Delivre.
08:09Mais bien sûr, c'est un argument fallacieux, puisque ça se joue à l'Assemblée.
08:13La motion de censure se joue à l'Assemblée.
08:15Un cinquième des ministres LR.
08:19On le voit, presque une quinzaine de députés macronistes, peu ou prou,
08:25enfin, en tout cas, de l'ex-majorité présidentielle,
08:29Horizon, Modem et Ensemble pour la République.
08:32On voit que c'est un gouvernement dont le barycentre est au centre et à droite.
08:41Est-ce qu'on peut, dans ces conditions-là, avoir une majorité ?
08:45Pour faire passer quel texte ?
08:47On a vu Julie-Marie Lecomte nous esquisser certaines idées dans l'atmosphère.
08:51On continue de parler de tout ça avec vous.
08:54Juste après le Fil info, 9h15, Claire Chekaglini.
08:58Il est logique que le camp présidentiel ait peu ou prou la moitié des postes en responsabilité.
09:04L'avis de Franck Riester, député Ensemble pour la République,
09:07sur les 16 ministères de plein exercice du gouvernement Barnier,
09:107 reviendront macronistes et alors les alliés.
09:13Geneviève Darrius sait que pourrait avoir en charge la santé
09:16et Jean-Michel Barrault les affaires étrangères.
09:20Des dosages politiques qui font dire à François Hollande
09:23qu'on a une restauration plutôt qu'un changement.
09:25L'ex-président rappelle qu'Emmanuel Macron avait admis avoir perdu les élections.
09:29Mais rien ne laisse penser qu'il en a tiré les conséquences,
09:32déplore encore le député PS de Corrèze.
09:35Décision cet après-midi du tribunal judiciaire de Rennes
09:38dans l'affaire Steve Maia Canisso.
09:40Seul un commissaire de police a été poursuivi après la mort du jeune homme.
09:44Il s'était noyé lors de la fête de la musique il y a 5 ans à Nantes.
09:47Le parquet a requis une peine de principe pour homicide involontaire.
09:51Destruction d'une centaine de lances-roquettes
09:54et d'un millier de canons au sud-liban.
09:56Bilan des raids israéliens depuis hier après-midi sur les positions du Hezbollah.
10:00La milice d'Yigit dont le chef Hassan Nasrallah a promis ce jeudi à l'Etat hébreu
10:05une terrible riposte aux explosions des Bipers et des Tokyo Walkies.
10:19Et toujours avec Julie-Marie Lecompte,
10:21chef du service politique de France Info
10:23et Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique Renaud.
10:26Alors donc visiblement la droite et les macronistes se sont rabibochés
10:30puisque l'annonce de ce gouvernement se précise.
10:33Ils ont déjà les contours assez précis avec des noms qui reviennent avec insistance.
10:37Pourquoi et dans quelles conditions ça s'est débloqué ?
10:39Et puis est-ce que cette paix est en quelque sorte durable
10:43ou est-ce que c'est en quelque sorte une paix armée si j'ose dire ?
10:46Je propose d'écouter l'analyse d'Hervé Morin
10:50qui est le président de la région Normandie
10:53qui est aussi le président du mouvement Les Centristes
10:55qui était présent hier à cette réunion à Matignon
10:59qui a donc participé à ces échanges.
11:01Écoutez bien, il a aperçu quelque chose sous la table.
11:04On écoute Hervé Morin.
11:05Au moins c'était quelque chose qu'on partageait tous hier autour de la table.
11:09C'est que même si bien entendu les revolvers sont aussi sous la table
11:14en clair on n'a pas le droit d'être irresponsable, c'est impossible.
11:18Il fallait qu'il y ait un gouvernement.
11:20Il faut autant que possible que ce gouvernement soit en capacité de faire voter un budget.
11:25Et pourtant il y avait donc des revolvers sous la table quand même.
11:28C'est bizarre d'arriver armé dans une telle réunion
11:31ce qui en dit long peut-être sur la confiance
11:33ou au contraire la défiance qui règne entre un certain nombre de membres
11:36de cette coalition qui tant bien que mal réussit à se mettre d'accord.
11:40Pourquoi ? Parce qu'effectivement sur le fond rien n'est réglé.
11:44Les engagements pris par Michel Barnier
11:46c'est-à-dire d'améliorer le niveau de vie des Français
11:48de ne pas augmenter les impôts des classements et des Français qui travaillent
11:51de faire preuve de fermeté et d'humanité sur le dossier de l'immigration etc.
11:56Ce sont des inversés évidemment.
12:00Ou d'améliorer la sécurité des Français.
12:02Pour le moins on ne s'attendait pas à ce que le Premier ministre dise l'inverse.
12:06Ça est extrêmement flou.
12:07On ne sait pas comment ça peut se concrétiser par tel ou tel texte.
12:10Effectivement il y a le problème de Bruno Retailleau, Place Beauvau
12:13qui pose problème à beaucoup de macronistes qui ont parlé hier soir
12:16en disant mais attention Bruno Retailleau va se dépêcher de ressortir des mesures
12:20qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel dans le projet de loi
12:23dans le texte qui a été adopté à la fin de l'année dernière.
12:26Et ça, ça fera exploser le bloc central et toute la partie gauche du bloc macroniste
12:32refusera de valider un éventuel nouveau texte sur l'immigration qui irait dans cette direction.
12:36Bref, on le voit bien, rien n'est réglé sur le fond
12:39et qu'il s'agisse des sujets fiscaux, régaliens ou autres,
12:44il y a des risques de fractures qui vont être permanents.
12:46Le seul engagement qui a été pris par les participants d'hier,
12:48c'est de ne pas censurer le gouvernement, de ne pas voter une motion de censure.
12:51Mais il est probable que texte par texte, il va manquer des voix
12:54et peut-être beaucoup plus que des voix pour faire passer certains textes.
12:57Un dernier point, effectivement Hervé Morin le disait,
12:59la toute première urgence c'est d'essayer de faire passer le budget
13:03et un budget évidemment qu'on sait extrêmement compliqué à boucler
13:06avec les économies massives indispensables
13:10pour essayer de redresser la situation des finances publiques.
13:12Julie Marie Lecomte, le budget justement ce sera le premier sujet
13:16que va avoir à traiter le gouvernement.
13:18Est-ce qu'avec cette idée de hausse d'impôts, pas de hausse d'impôts,
13:22les macronistes qui les refusent, Michel Barnier qui l'évoque avant de revenir dessus,
13:25est-ce que ça c'était de l'habillage en vue de la constitution du gouvernement
13:29ou est-ce que ça va vraiment devenir un problème fondamental
13:33dans les prochaines semaines qui arrivent ?
13:36On va déjà voir quelle est l'ambiance au prochain Conseil des ministres.
13:41Normalement si tout se passe bien, ça devrait être lundi.
13:46Si on reprend le calendrier, ce Conseil des ministres là,
13:50c'était le Conseil des ministres justement où devait être présenté le budget
13:53dans le calendrier, j'allais dire, normal entre guillemets.
13:58J'ai un gros doute sur le fait que ce soit le cas sur ce premier Conseil des ministres là.
14:04Le moment crucial, ce sera le 1er octobre, le discours de politique générale du Premier ministre.
14:12Ça va être compliqué, de toute façon la question n'est pas tellement
14:20est-ce que le budget va pouvoir passer entre guillemets, il passera au 49-3,
14:25est-ce que le gouvernement Barnier sera censuré dans la foulée ou pas ?
14:31Ce qui est sûr aussi, c'est que Michel Barnier a pris un certain nombre d'assurances du côté du Sénat.
14:36C'est-à-dire qu'une fois que la question de l'Assemblée sera réglée, y compris dans la douleur,
14:42en revanche, on sent qu'il a traité les sénateurs qui se sentaient,
14:48alors les sénateurs de droite évidemment, mais ces sénateurs qui se sentaient négligés,
14:54voire méprisés dans les configurations précédentes.
15:00Donc il a pris des assurances.
15:02Jérôme Berthelus ?
15:04Oui, le budget c'est une priorité, mais il y en a d'autres.
15:07La Nouvelle-Calédonie, les Outre-mer avec effectivement des émeutes,
15:11les agriculteurs qui quand même sont très impatients,
15:14il n'y a toujours eu pas le projet de loi censé apporter un petit peu de baume au cœur des agriculteurs,
15:21il n'a toujours pas été voté.
15:23Donc les priorités, on va dire, ce ne sont plus des priorités tellement il en a, Michel Barnier.
15:29Quelle est sa possibilité de survie ?
15:32C'est un petit peu, pour répondre à la question de Renaud Delis, comment la situation s'est débloquée,
15:36c'est qu'on a une espèce d'équilibre de la terreur, c'est-à-dire un peu comme en matière nucléaire.
15:41Pardon Jean-Jérôme, mais ça ce n'est pas vraiment de la co-construction dans ces conditions-là,
15:46c'est plutôt de la construction uniquement avec du rapport de force,
15:51on n'est pas dans quelque chose de très bienveillant apparemment.
15:54Il y a beaucoup de rapport de force, parce que Michel Barnier il sait bien qu'il doit exister,
15:58il sait bien qu'il ne peut pas être à la fois...
16:01On a une drôle de période, c'est mi-4ème République, mi-5ème République,
16:05Michel Barnier il n'a pas voulu être complètement dans la main des partis,
16:08puisqu'on sait qu'il a appelé directement des candidats potentiels au gouvernement,
16:13sans passer par les chefs de parti.
16:15Donc Michel Barnier il veut exister aussi par rapport au président,
16:18c'est son fameux mot, pas de domaine réservé mais des domaines partagés,
16:22ce qui est vraiment, c'est un tabou ça dans la 5ème République.
16:26Donc il doit exister, donc il y a effectivement un rapport de force,
16:30et en même temps il faut co-construire.
16:32Pourquoi ? Parce qu'évidemment il est dans la main des partis.
16:35Il y a des députés favorables à ce gouvernement.
16:37215 si on ne prend que effectivement les macronistes et LR,
16:43235 si on prend Lyot, le petit groupe Lyot,
16:46c'est très étonnant qu'il n'ait pas lui-même de ministre,
16:49mais enfin bon il pourrait être dans la majorité, il est prêt.
16:52Mais sans faire de compte d'apothicaire, on est très très loin des 289.
16:57Donc il faut aussi co-construire, mais ce qui est clair c'est que pour l'instant,
17:02oui on y verra plus clair le 1er octobre,
17:04parce que là il y a eu juste des pistes très wishful thinking.
17:08Y compris d'ailleurs sur sa déclaration de politique générale prévue pour le 1er octobre,
17:12Michel Barnier aurait pris l'engagement, et ça ce sont les macronistes qui le disent,
17:15de co-construire, y compris sa déclaration de politique générale.
17:19C'est-à-dire en tout cas d'écouter les groupes en question qui participent au gouvernement
17:24avant au moment de rédiger son discours de politique générale.
17:28Parce qu'effectivement Jean-Jean Bertolus a raison,
17:30il n'a pas le choix d'un point de vue arithmétique.
17:32Il n'a pas de majorité absolue, il est loin de la majorité absolue.
17:35Donc il va être obligé d'une part de tenir compte de cet équilibre arithmétique,
17:42enfin de ses impératifs arithmétiques,
17:44d'autre part évidemment de l'ombre d'Emmanuel Macron,
17:46qu'on imagine assez peu totalement inactif en tout cas,
17:50notamment si le gouvernement veut revenir sur un certain nombre de réformes
17:54ou de directions engagées par Emmanuel Macron.
17:57Donc c'est vrai qu'il est en quelque sorte sous surveillance un peu de tous les côtés.
18:01Et puis il est évidemment face à un bloc de gauche qui s'est ressoudé
18:06puisqu'Emmanuel Macron n'a pas choisi d'aller chercher de ce côté-là le Premier ministre.
18:11Je propose d'écouter ce qu'on disait ce matin d'ailleurs Eric Coquerel,
18:14Eric Coquerel qui a un rôle stratégique dans la période,
18:16y compris évidemment sur le débat budgétaire compliqué qui s'annonce,
18:19puisqu'il est président LFI, insoumis de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
18:25C'est un gouvernement qui va être composé des perdants.
18:28C'est un gouvernement de perdants, réactionnaire, libéral, néolibéral et de perdant.
18:33Et de ce point de vue-là, ça ne vous assure pas une majorité à l'Assemblée nationale.
18:38Ça va être toutes ces difficultés et la manière dont, à mon avis, j'ai bien peur,
18:42ils accentuent le côté réactionnaire de leur politique
18:45pour essayer d'avoir les manes du Rassemblement national.
18:47Parce que de fait, tout le monde a besoin soit de l'indulgence,
18:50soit du ralliement du Rassemblement national.
18:53Le gouvernement Barnier, évidemment, pour survivre et surmonter la motion de censure
18:57qui va être déposée par la gauche, a besoin que le RN ne la vote pas.
19:01Et puis la gauche, elle, si elle veut faire chuter le gouvernement,
19:04a elle aussi besoin de l'appoint et des voix du Rassemblement national.
19:08Dans tous les cas de figure, puisque le front républicain n'existe plus,
19:12ni à l'Assemblée nationale, ni au sein du gouvernement qui va être annoncé d'ici dimanche,
19:16c'est le RN qui est devenu le maître des horloges à l'Assemblée.
19:20Ça donne l'impression, Julie-Marie Lecomte, que Michel Barnier
19:22véritablement va être soumis à la pression permanente de tous,
19:27tout le temps, sur tous les sujets.
19:29Concernant le RN, il y a quelque chose qui peut frapper,
19:34en tout cas dans les listes qui circulent,
19:36ou dans ce qu'on commence à voir des choix qui ont été ceux de Michel Barnier
19:40dans la composition du gouvernement,
19:42c'est que, alors est-ce que c'est sciemment ou pas,
19:47un certain nombre d'irritants ont été évités en termes de choix de personnalités ?
19:54Oui, pour les ministres, Marine Le Pen a fait savoir
19:57qu'elle ne voulait pas de Gérald Darmanin.
19:59Gérald Darmanin n'est pas dans les listes qui circulent.
20:02Marine Le Pen ne voulait pas de Xavier Bertrand,
20:04pas de Xavier Bertrand dans la composition du gouvernement.
20:07Marine Le Pen ne voulait pas d'Éric Dupond-Moretti.
20:11Son nom ne circule plus dans les listes qui peuvent nous parvenir.
20:17Alors est-ce que Michel Barnier essaye minimum de, j'allais dire,
20:25assurer ses arrières ou de limiter la case déjà sur ce point-là ?
20:31Oui, après c'est Marine Le Pen qui décidera du moment où elle appuie sur la gâchette.
20:37Jean-Jérôme ?
20:38Oui, d'un mot, c'est vrai, clairement, il est sous surveillance du Rassemblement national.
20:45Julie et Mario Comte ont raison, et il faut effectivement,
20:47et Renaud Delis a également raison, il faut la neutralité bienveillante du RN.
20:51Mais il a une carte, en fait, Michel Barnier.
20:54C'est un peu ce que je voulais dire tout à l'heure dans l'équilibre de la terreur,
20:56c'est que personne n'a envie aujourd'hui d'apparaître aux yeux de l'opinion
21:00comme responsable de l'échec et initiateur du désordre
21:05si on faisait tomber Michel Barnier.
21:07Et il le sait, c'est aussi comme ça qu'il a réussi un petit peu à débloquer la situation.
21:12Donc le RN, pas plus que les autres, clairement,
21:17même si Marine Le Pen souhaite une dissolution très rapide,
21:22la plus rapide possible, elle ne veut pas apparaître comme facteur de désordre.
21:26C'est la carte de Michel Barnier, c'est l'opinion.
21:28Elle a peut-être même moins intérêt encore que les autres Marine Le Pen,
21:31parce qu'effectivement elle ne veut pas apparaître comme facteur de désordre,
21:34en ajoutant du chaos au chaos comme le vient de le dire Jean-Jérôme Berthelus,
21:37parce qu'on ne peut pas dissoudre avant le mois de juin prochain.
21:41De toute façon, le chef d'État ne peut pas dissoudre de nouveau l'Assemblée
21:43avant le mois de juin prochain.
21:44Donc ça ne sert à rien de faire tomber le gouvernement Barnier,
21:46sauf à rajouter du chaos au chaos.
21:47Je me mets dans la position de Marine Le Pen.
21:48Et ça renverrait la pression sur Emmanuel Macron,
21:51l'hypothèse d'une démission, d'une présidentielle anticipée.
21:53Et ça, Marine Le Pen ne veut absolument pas de présidentielle anticipée,
21:56en tout cas pas maintenant,
21:57parce que je vous rappelle qu'elle a un calendrier judiciaire
21:59qui va l'occuper quand même pendant toute la fin de l'année,
22:01puisqu'il y a le lourd, difficile procès pour elle
22:06de l'affaire des assistants fictifs du RN,
22:09qui va commencer à la toute fin du mois de septembre,
22:11qui doit durer trois mois.
22:12Donc elle a un agenda judiciaire qui risque de lui prendre un certain temps.
22:15Merci beaucoup Renaud Dely et merci à nos informés ce matin.
22:19Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info,
22:21Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique.
22:24Restez sur France Info.
22:26Les informés reviennent évidemment ce soir à 20h.
22:29Merci.

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