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Les informés du matin du vendredi 19 mai 2023

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00:00 Les informés du matin de ce vendredi avec vous, Jean-Rémi Baudot, bonjour.
00:06 Bonjour Jules, bonjour à tous.
00:07 Nos informés ce matin, Julie Marie-Leconte, chef du service politique de France Info,
00:09 bonjour à vous.
00:10 Bonjour.
00:11 Et Louis Ozalter, journaliste politique à Marianne.
00:13 Au sommaire, pour commencer notamment, le SNU, le Service National Universel, un déploiement
00:19 qui va s'accélérer sûrement, une idée qui reste controversée.
00:23 Oui, selon les informations de France Info, des lycéens pourront participer au SNU dès
00:27 septembre prochain.
00:28 Le SNU dans un format tel qu'imaginé par le gouvernement, à savoir un séjour de
00:32 12 jours en uniforme sur le temps scolaire.
00:34 Le gouvernement plaide un dispositif pour créer de la cohésion dans la jeunesse et
00:38 dans le pays, idée globalement rejetée à gauche, notamment Alexis Corbière qui a
00:42 été l'invité du 8.30 France Info.
00:44 On va supprimer 12 jours de classe à nos élèves.
00:47 Mais pas pour rien.
00:48 Pourquoi ? Pour apprendre les valeurs de la République qui, je le rappelle, sont une
00:52 mission de l'école publique.
00:54 C'est-à-dire qu'on pense qu'en faisant 12 jours de moins à l'école où on doit
00:58 apprendre, expérimenter, transmettre les valeurs de la République, c'est dans une
01:05 espèce de posture mal définie, telle que c'est le cas, pour justifier l'existence
01:10 d'un secrétariat d'État et d'un projet présidentiel qui ne sait plus où il a né.
01:14 Alexis Corbière, député France Insoumise, ancien prof lui-même.
01:18 Le SNU, c'est une promesse de campagne du candidat Macron en 2017, mise en place dès
01:22 2019, mais dès lors, le sujet est devenu politiquement délicat.
01:26 Le gouvernement n'a jamais réussi à trouver les mots pour imposer ce SNU dans les idées.
01:30 Julie Marie Lecomte, pourquoi est-ce que ça coince autant le SNU ?
01:33 Déjà, ça coince parce qu'il y a un flou.
01:35 Il faut quand même rappeler ce qu'était la proposition d'Emmanuel Macron lors de
01:38 sa campagne en 2017.
01:40 Ce que proposait Emmanuel Macron, c'était une formation militaire.
01:44 C'était assumé comme tel.
01:46 L'objectif de sa proposition, c'était de renforcer le lien entre la nation et l'armée.
01:52 Et donc, son idée, à l'origine, comportait bien cette dimension militaire-là.
02:00 Après tout, aujourd'hui, on est dans un pays avec une guerre aux frontières de l'Europe.
02:06 Cette dimension, elle pourrait être assumée, mais elle ne l'est plus du tout.
02:11 On parle d'un stage de cohésion de 12 jours dans un établissement à proximité du…
02:16 Vous prononcez l'autre terme important, cette idée de cohésion.
02:21 Jean Rémy le disait.
02:22 L'autre chose qui était importante pour Emmanuel Macron, c'était la dimension de
02:27 cohésion sociale, donc de brassage, de mixité sociale.
02:32 Emmanuel Macron, c'est le premier président de la Vème République à ne pas avoir fait
02:35 son service militaire.
02:36 Et il faut dire qu'il vit dans ce qui ressemble quand même un petit peu à un mythe de ce
02:40 qu'a pu être le service militaire.
02:42 Emmanuel Macron, il évoque régulièrement ces amitiés indestructibles qui se seraient
02:48 construites lors du service militaire, amitiés dépassant tous les clivages sociaux.
02:56 Il y a une sorte de mythification, de mythologie autour du service militaire, c'est ça que
03:01 vous ressentez ?
03:02 Probablement dans la façon dont Emmanuel Macron en parle.
03:04 En tout cas, son idée, c'était qu'il fallait que des jeunes de classes sociales
03:08 différentes, de régions différentes, à un moment de leur vie, puissent se retrouver
03:15 avec évidemment l'idée derrière que ça permettait davantage de faire nation.
03:21 Et effectivement, aujourd'hui, on se retrouve avec des enseignants à qui on va proposer,
03:27 dans le cadre du pacte qui leur permet davantage de rémunération, finalement, d'organiser
03:32 des stages d'instruction civique.
03:34 Selon des informations de politistes confirmées par France Info, on pourrait se dire que cette
03:38 idée pourrait être populaire, puisque le service militaire, souvent beaucoup de Français
03:40 en parlent avec des termes plutôt élogieux du temps passé.
03:44 Pourquoi est-ce que ce n'est pas le cas aujourd'hui, elle l'est ?
03:46 Elle l'est en fait, c'est populaire.
03:47 Il y a eu un sondage IFOP en mars qui montrait que 75% des Français étaient pour un SNU
03:51 obligatoire.
03:52 Parce qu'en fait, l'autre flou dans la façon dont c'est présenté et dont ça a
03:56 cheminé, c'est le caractère obligatoire.
03:58 Ça fait des mois que nous attendons de savoir si un jour il y aura une généralisation
04:03 et donc une obligation du service national universel pour tous les jeunes d'une tranche
04:08 d'âge pour le fameux stage de cohésion de 15 jours.
04:10 Et c'est un point qui est sans cesse reporté, qui n'est pas tranché, notamment parce
04:15 que les associations de jeunes menaçaient de sortir dans la rue à l'occasion de la
04:19 réforme des retraites.
04:20 Il n'y a finalement pas eu d'ailleurs une mobilisation de jeunesse très importante,
04:22 mais le SNU aurait pu rajouter un motif de manifester.
04:26 Mais en tout cas, l'idée, elle est populaire dans l'opinion.
04:29 La seule idée, la question, c'est la faisabilité.
04:31 Évidemment, au-delà du fait que ça prendrait sur le temps scolaire, il y a un rapport
04:35 sénatorial qui a montré que ça coûterait deux milliards, mais c'est un investissement
04:39 que quelque part, c'est un choix politique de faire un investissement pour effectivement
04:43 former un creuset national, tenter un brassage des jeunes d'une même classe d'âge.
04:46 Mais il y a surtout une question de logistique.
04:48 L'armée aujourd'hui, elle a autre chose à faire que de s'occuper de toute une tranche
04:53 d'âge pendant plusieurs jours, notamment dans un contexte de tensions militaires accrues
04:58 et de guerre en Europe.
04:59 Il faut recruter les éducateurs.
05:01 Il faut trouver les centres.
05:02 Tout ça, c'est des questions logistiques qui n'ont pas été tranchées, mais qui suivront
05:06 la décision politique qui, elle aussi, est attendue et qui n'a pas été prise.
05:10 Et puis emmener derrière soi aussi les enseignants dans ce contexte social.
05:13 On va y revenir.
05:14 Julien Marais-Lecomte, il est 9h11.
05:15 Vous connaissez très bien la maison.
05:16 Vous savez que c'est l'heure du Fil info.
05:18 Et puis, on se retrouve juste après avec vous et Jean-Rémi Baudot.
05:21 9h11, le Fil info, Sophie Echennes.
05:23 De nouvelles attaques russes sur l'Ukraine cette nuit.
05:27 Les sirènes d'alerte ont retenti à travers tout le pays, cible d'intenses bombardements
05:31 depuis plusieurs jours, en parallèle de nouvelles sanctions économiques contre la Russie ont
05:35 été annoncées lors du sommet du G7 qui se déroule en ce moment au Japon, visant notamment
05:39 le commerce de diamants qui rapportent 5 milliards d'euros à Moscou chaque année.
05:44 La moitié des lacs et des réservoirs de la planète sont en train de s'assécher.
05:48 Les lacs, c'est 87% de l'eau douce liquide sur Terre, selon une nouvelle étude publiée
05:53 dans la revue Science.
05:54 Le phénomène est dû au réchauffement climatique, mais aussi à l'utilisation excessive de
05:59 la ressource par les humains.
06:00 En Italie, le dernier bilan fait état d'au moins 13 morts après le déluge qui a frappé
06:05 les milliers romagnes.
06:06 Autre conséquence, des dizaines de milliers d'hectares de cultures ont fini sous l'eau
06:10 dans cette région particulièrement agricole.
06:12 En basket, pour la première fois de son histoire, Monaco dispute ce soir le Final Four de l'Euroleague,
06:18 demi-finale contre les Grecs de l'Olympiakos.
06:20 Ce sera à partir de 17h.
06:23 France Info
06:27 Les informés.
06:31 Jean-Rémi Baudot, Jules Dekis.
06:34 Les informés du matin avec Louis Ouzalter, également journaliste politique à Marion,
06:38 et Julie Marie Lecompte, chef du service politique de France Info.
06:43 Service national universel dont nous parlons ce matin.
06:46 Universel, bon là on comprend que ce sera un peu au choix en fonction des établissements,
06:50 pas forcément de mixité géographique.
06:51 En fait dans le flou, il y a aussi la question de savoir est-ce que cette généralisation veut dire obligatoire.
06:56 L'idée originelle, c'était effectivement que ça concernait toute une tranche d'âge,
07:00 donc 800 000 jeunes par an aux alentours de la seconde.
07:03 Ces dernières semaines, il y a eu un peu un rétropédalage, oui mais généralisation ne veut pas dire obligatoire.
07:11 Et en réalité, elle est là la clé, comme le disait Louis tout à l'heure, c'est-à-dire que
07:14 si, aujourd'hui, qui fait le SNU ?
07:16 Parce qu'il faut quand même rappeler à nos auditeurs et téléspectateurs que le SNU existe déjà.
07:20 Mais aujourd'hui, qui fait ça en majorité ?
07:22 Évidemment, il y a des contre-exemples, mais ce sont des enfants de profs, de policiers, de pompiers,
07:29 en gros des gens qui sont déjà au niveau de la société dans des familles qui sont très engagées pour le bien commun,
07:34 si on peut dire ça comme ça.
07:35 Et donc qui, d'une certaine manière, à travers le SNU, perpétuent une forme de tradition familiale autour de l'engagement,
07:41 de l'engagement dans la société.
07:43 Si demain, on veut que des petits Versaillais aillent rencontrer des gens de Seine-Saint-Denis,
07:49 que des gens de la Creuse aillent rencontrer des gens qui habitent en Bretagne,
07:55 il faut que ce service national universel soit obligatoire.
07:59 Sinon, vous allez recréer une forme de gestion sociale avec des classes sociales qui n'iront jamais,
08:07 puisqu'en fait, certains parents vont dire "je n'irai jamais, je ne vais pas envoyer mes enfants se mélanger avec d'autres..."
08:13 Et d'après les pistes à l'étude, parce que c'est vrai qu'il faut rappeler que ce ne sont que des pistes, il n'y a rien de concret...
08:17 - C'est quand même le dernier scénario... - En discussion avec les syndicats.
08:20 - En discussion avec les syndicats, c'est la dernière mouture du projet.
08:23 - Les syndicats de profs qui, eux, ne sont pas très contents.
08:26 Alors, est-ce qu'ils ne sont pas très contents parce qu'ils disent "on a plus besoin d'école que de SNU",
08:30 c'est ce que disaient ce matin les syndicats d'enseignants sur France Info.
08:34 - Et Alexis Corbière aussi. - Et notamment Alexis Corbière.
08:35 Est-ce que derrière ça, il y a un jeu de "on a besoin de plus de moyens et on le fait quand même" ?
08:38 Il peut y avoir un jeu de billard derrière ça, mais ça pose la question de savoir qui soutient et quelle sera la forme finale.
08:45 - Et pourquoi ça traite ? - Ça pose surtout toujours la question de l'organisation.
08:48 Point que soulevé Louis, parce que le rapport sénatorial de mars, il dit quoi ?
08:56 Il examine les deux pistes. Qu'est-ce qu'on fait ?
08:58 Est-ce qu'on le fait dans le temps scolaire ou est-ce qu'on le fait en dehors du temps scolaire ?
09:02 Et dans les deux cas, le rapport sénatorial conclut à la nécessité de sursoir parce qu'il n'y a pas de réponse logistique.
09:11 Si vous le faites en dehors du temps scolaire, déjà beaucoup de questions.
09:18 Mais pendant le temps scolaire, on fait comment ? On les envoie où, les élèves ?
09:22 Plus dans les internats scolaires, puisque les internats scolaires sont déjà utilisés.
09:28 Pas forcément non plus dans des centres de vacances parce qu'eux aussi ont d'autres activités, les classes vertes, les classes de neige, etc.
09:35 Et les profs ? Le prof de seconde qui va accompagner ses élèves, puisque c'est ça l'idée, ces autres élèves, pendant ce temps-là, ils vont faire quoi ?
09:47 Parce que le prof d'histoire de seconde, il peut enseigner en première, en terminaire.
09:52 Il y a une multitude de questions qui ne sont toujours pas réglées.
09:56 Donc on peut avoir ce concept d'universalité en tête, mais en réalité l'incapacité à généraliser ce service, c'est matériellement impossible.
10:11 Avec la question qui s'est posée des élèves qui ne sont pas de nationalité française, est-ce qu'ils participeraient ou pas à cette journée ?
10:17 C'est un point qui doit être tranché. On pourrait imaginer qu'après tout le gouvernement décide que tous les enfants scolarisés, tous les adolescents scolarisés en France...
10:28 Est-ce qu'on n'oublie pas de poser la question, parce qu'on parlait de la cohésion tout à l'heure, est-ce que ça n'est pas éventuellement,
10:33 et c'est peut-être pour ça que Louis mettait en avant tout à l'heure ce sondage, la question de, est-ce qu'il n'y a pas un besoin de créer de la cohésion, de créer de la mixité ?
10:40 Peut-être que l'école aujourd'hui ne fait pas...
10:42 Oui, il ne faut pas se leurrer sur l'aspect, effectivement, pansement. C'est-à-dire qu'on va demander au SNU ce que l'école ne fait plus,
10:48 que le paysage scolaire est de plus en plus archipellisé, ségrégué...
10:52 Sauf que là le projet c'est qu'une classe parte, chaque classe partirait ensemble.
10:57 Oui, tout à fait. Et c'est le grand intérêt du projet.
10:59 Ça encore une fois...
11:01 Tel que ça a été décrit au syndicat, c'est-à-dire que vous prenez une classe de seconde...
11:05 Ça c'est une classe nature, ça s'appelle une classe nature.
11:07 C'est pour ça que je disais que ça se transforme finalement en stage d'instruction civique.
11:11 Je suis convaincu que sur le plan politique c'est quand même une réforme, un projet,
11:14 sur lequel Emmanuel Macron aurait pu embarquer une grande partie du pays.
11:17 Beaucoup plus évidemment que sur la réforme des retraites.
11:19 Et que pour lancer son quinquennat, il est quand même très étrange que sur le plan politique
11:23 il ait privilégié ce qui était une réforme comptable, parce qu'il n'a pas modifié le système des retraites.
11:27 C'était simplement pour faire des économies.
11:29 Et ça a été très mal présenté d'ailleurs par le gouvernement.
11:32 Et il n'a pas commencé son quinquennat par des réformes qui ont un aspect plus symbolique,
11:36 qui ne coûtent pas si cher que ça, parce que 2 milliards d'euros dans le budget d'État ce n'est pas beaucoup.
11:39 Il y a plus un problème de logistique et de recrutement des personnels concernant le SNU.
11:43 Mais je reste étonné qu'il n'ait pas du tout tranché cette question qui était pourtant une promesse de campagne.
11:47 Et qu'il n'ait pas embarqué son quinquennat en menant, en proposant au pays des réformes non seulement populaires,
11:53 mais qui avaient un aspect plus symbolique, plus national,
11:56 que cette réforme très controversée des retraites qui risque de lui amputer son capital politique pour le reste du quinquennat.
12:02 Mais quand même 2 milliards d'euros, on entend certains dans l'opposition dire,
12:05 il y a eu ces annonces de Papendia sur la mixité scolaire, avec des notions incitatives pour les établissements privés,
12:11 notamment augmenter de 50% les boursiers.
12:14 C'est vrai qu'il y a ce parallèle entre cette mesure, ce SNU, et la mixité scolaire.
12:18 C'est dans le débat aujourd'hui, comment est-ce qu'on peut comprendre justement, 2 annonces de la prochaine année ?
12:23 De toute façon, l'argent nécessaire pour financer le projet de SNU,
12:28 il devait être budgété dans la loi de programmation militaire, et ça n'a pas été le cas.
12:36 Je ne suis pas sûre qu'on puisse dire que la mise en œuvre du service national universel,
12:46 peut-être progressivement à la rentrée prochaine, viendra compenser la question de la non-mixité scolaire.
12:55 Encore une fois, ce n'est pas pour faire des classes vertes.
13:00 C'est vrai, il y a un enjeu de mixité.
13:02 C'est pour ça qu'il y a un problème d'avoir perdu les objectifs au cours de l'Outre.
13:05 Au fond, pour l'instant, on a perdu les objectifs, et c'est aussi l'objectif que le gouvernement, Emmanuel Macron,
13:11 n'a pas su expliquer, n'a pas su faire infuser dans la société, l'idée que, après le service militaire,
13:19 au-delà des éventuelles amitiés qu'on aurait pu s'y faire,
13:23 il y a quand même un enjeu de rencontrer des gens qu'on ne rencontre jamais.
13:26 Je me souviens, à ma journée d'appel à la Défense, puisque je fais aussi partie de cette génération
13:30 qui n'a pas fait son service militaire, j'ai rencontré des tas de gens que je ne rencontrais pas dans ma vie.
13:34 Mais c'est quel type de rencontre ?
13:36 Ça a duré une journée, et de fait, ça ne servait à rien en termes de cohésion.
13:40 Par contre, moi, je me souviens très bien, en tant que lycéen, de la sensation que j'avais eue de me dire
13:47 "Tiens, ces gens-là, je ne les rencontre jamais".
13:50 Et si je passe deux semaines avec eux, peut-être que j'aurai de fait un autre regard sur notre société au sens large.
13:56 Allez, on va changer de sujet dans un instant et parler de Nicolas Sarkozy,
14:00 qui réagit ce matin, qui prend la parole dans les colonnes du Figaro après sa condamnation.
14:05 On y revient juste après le Fil info. 9h20, Sophie Eichen.
14:09 200 gendarmes déployés dans le petit village de Vilgonghi, près de Châteauroux, dans l'Inde.
14:15 C'est là que se déroule depuis hier le Technival Rassemblement Illégal, qui célèbre le mouvement Free Party en France.
14:21 Entre 15 et 20 000 personnes sont actuellement réunies sur un terrain privé de 70 hectares.
14:27 C'est une information France Info. La Confédération des petites et moyennes entreprises
14:31 présentera lundi à Elisabeth Born une série d'actions pour relancer la construction de logements
14:36 après un ralentissement de l'activité ces derniers mois à cause de la hausse des taux d'intérêt.
14:40 Parmi ces propositions, la réduction des délais de délivrance des permis de construire
14:45 ou bien des incitations fiscales pour les communes qui construisent.
14:48 Tout risque de tsunami est désormais écarté en Nouvelle-Calédonie.
14:52 Après un puissant séisme au large de l'archipel il y a quelques heures,
14:55 la population évacuée dans un premier temps a pu reprendre ses activités.
14:59 Une palme d'or surprise pour Harrison Ford hier soir à Cannes à l'occasion de la projection en avant-première du dernier Indiana Jones.
15:06 Trois films en compétition aujourd'hui, Zone of Interest, Les Herbes Sèches et Les Filles d'Olfa.
15:12 Les informés du matin avec Jean-Rémi Baudot. En effet, Julie Marais-Leconte, service politique de France Info
15:30 et puis Louis Oselter, journaliste politique à Marianne.
15:32 Nicolas Sarkozy prend la parole, on peut le lire dans les colonnes du Figaro ce matin,
15:36 pour clamer encore et toujours son innocence après sa condamnation.
15:39 Ça devient un gimmick un peu récurrent, Nicolas Sarkozy qui prend la parole dans le Figaro après ses condamnations.
15:44 C'est l'homme qui n'abandonne jamais côté judiciaire.
15:46 Il remonte au créneau, on l'a déjà dit ces derniers jours. Il se pourvend en cassation dans l'affaire des écoutes.
15:51 Il dénonce un combat politique de certains magistrats, je cite, et politiquement, et c'est peut-être ce qui va nous retenir ce matin,
15:57 il se voit encore au cœur du jeu, il relance son idée du dion avec la droite.
16:01 Je cite "Les Républicains manquent à Emmanuel Macron pour atteindre la majorité absolue", voilà ce qu'il explique.
16:05 Et c'est une proposition qui ne fait pas beaucoup réagir.
16:08 En préparant cette émission avec Jeanne, avec qui on prépare cette émission, on a cherché des réactions, et ben pas grand chose.
16:12 Et c'est peut-être le signe que Nicolas Sarkozy a perdu du poids, de l'influence.
16:16 Est-il encore réellement au cœur du jeu, quoi qu'il en dise dans le Figaro ?
16:19 Un ancien président condamné, peut-il garder cette même place dans la vie politique ?
16:24 Peut-il même être encore le représentant d'Emmanuel Macron à certaines cérémonies internationales ?
16:30 Ce sont une partie des questions qui désormais se posent après cette condamnation.
16:33 Que pèse Nicolas Sarkozy aujourd'hui ?
16:35 Ce qui est intéressant, c'est que moi aussi j'ai passé des coups de fil.
16:38 En fait, ce dont on se rend compte, c'est qu'en fait, ce ou même celui pour qui cette parole compte de Nicolas Sarkozy,
16:45 en fait, c'est Emmanuel Macron, et pas tellement plus, en fait.
16:48 Emmanuel Macron et quelques-uns de ses proches, pour une bonne et quasiment unique raison,
16:54 c'est que cette alliance avec la droite, c'est la seule porte de sortie politique aujourd'hui.
17:03 Ça fait longtemps qu'ils essayent de l'ouvrir.
17:05 Pour la majorité présidentielle, mais il n'y en a pas d'autres.
17:08 Donc ils vont continuer à essayer de l'ouvrir.
17:11 Et Emmanuel Macron...
17:12 C'est une porte battante.
17:14 Et si cette parole, et si par ailleurs cette parole compte,
17:17 c'est que malgré cette condamnation inédite à l'encontre d'un président de la République,
17:24 puisqu'il y a de la prison ferme, ce qui n'avait pas été le cas pour Jacques Chirac,
17:29 si cette parole compte pour Emmanuel Macron, c'est qu'il est dans une relation avec Nicolas Sarkozy,
17:37 d'amitié, de complicité, me disait un autre des amis du président.
17:46 Et la condamnation judiciaire ne fait pas en sorte qu'Emmanuel Macron considère d'une certaine manière
17:55 que Nicolas Sarkozy deviendrait infréquentable, pour dire les choses rapidement.
17:59 – Et à droite, chez Les Républicains, notamment Louis Rosalter,
18:02 il y a eu quelques réactions de soutien quand même, de ses plus proches,
18:05 d'autres un peu plus éloignés du bout des lèvres,
18:07 mais comment expliquer justement cette frilosité aujourd'hui chez Les Républicains
18:10 à soutenir Nicolas Sarkozy ?
18:12 – Mettez-vous à la place d'un député Les Républicains qui concourait à sa réélection l'an dernier.
18:17 D'un côté vous avez une circonscription où des électeurs passent au Rassemblement National,
18:21 des électeurs traditionnels de la droite qui sont entrés, pour certains,
18:25 dans une détestation d'Emmanuel Macron parce que pour eux c'est l'opposition.
18:29 En gros vous êtes le député d'un parti qui s'est complètement fragmenté
18:32 entre des électeurs partis chez Emmanuel Macron depuis plusieurs années,
18:35 d'autres tentés par l'ERN ou alors qui vont rester chez Les Républicains
18:38 mais dans une attitude hostile à Emmanuel Macron.
18:41 Or Nicolas Sarkozy, le dernier président de cette famille politique,
18:43 a soutenu Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle
18:46 et il ne se cache pas de sa complicité avec lui, c'est en fait une alliance d'intérêts.
18:51 Ça sert Emmanuel Macron que Nicolas Sarkozy ne fasse pas des déclarations,
18:54 ne se répande pas dans Paris sur lui à tout bout de champ
18:57 parce qu'il est quand même connu pour ce genre de pratiques.
19:01 Et puis ça sert Nicolas Sarkozy d'être l'allié du président
19:04 parce que ça le met encore au cœur du jeu, sauf que le problème c'est qu'il n'a plus d'autorité
19:08 sur ce qu'il reste de sa famille politique.
19:11 Et comme vous voyez les députés républicains dont je parlais,
19:14 ils se sont fait élire dans leur circonscription uniquement sur leur nom,
19:17 avec leurs électeurs, sans soutien contre Emmanuel Macron, ça c'est très important,
19:21 et évidemment pas avec Nicolas Sarkozy puisqu'il soutenait Emmanuel Macron.
19:25 Ce ne sont pas des gens qui se sentent redevables de Nicolas Sarkozy.
19:27 Assez frappant ce que vous dites parce que vous citez cette dimension politique
19:30 mais pas du tout toutes les affaires.
19:32 Non.
19:33 C'est pas ça qui le rendrait un peu plus éloigné.
19:35 En fait je pense que ça date de plus loin que ses condamnations
19:37 mais il n'a pas fait plus grand chose.
19:38 Aux yeux des sympathisants de la droite, ils ont en grande majorité tourné la page Sarkozy,
19:42 non pas pour des raisons judiciaires parce qu'au contraire,
19:46 il y a plutôt un sentiment de renforcement à son soutien à chaque condamnation de leur part,
19:51 par affection, par sympathie, par nostalgie aussi peut-être,
19:54 mais sur le plan politique ils ont tourné la page depuis longtemps.
19:57 Beaucoup se sont ralliés à Emmanuel Macron, certains sont partis chez Marine Le Pen,
20:00 quelques-uns restent fidèles aux républicains,
20:02 mais Nicolas Sarkozy ne joue plus de rôle dans cette affaire-là.
20:05 Et c'est d'autant plus problématique qu'Emmanuel Macron lui continue de tenir à cette parole de Nicolas Sarkozy
20:12 parce que, en revanche, dans l'électorat d'Emmanuel Macron,
20:15 il y a un certain nombre de personnes pour qui cette proximité avec Nicolas Sarkozy
20:20 peut encore servir de repoussoir.
20:23 Rappelons-nous encore une fois la campagne de 2017,
20:26 Nicolas Sarkozy battu pendant la primaire,
20:29 François Fillon expliquant, bon ça lui a joué des tours après,
20:35 que mis en examen, évidemment il ne peut plus devenir président de la République,
20:40 et Emmanuel Macron faisant campagne contre François Fillon sur le thème de la probité.
20:45 Donc ce lien devient embarrassant.
20:49 – Il y a une figure qui est le candidat potentiel chez les républicains,
20:52 c'est Laurent Wauquiez, qui a quand même été un lieutenant de Nicolas Sarkozy.
20:56 Là aussi on pourrait s'imaginer qu'il y a un petit capital historique
20:59 sur lequel on pourrait rebondir, mais non vraiment pas du tout.
21:02 Nicolas Sarkozy c'est du passé chez les républicains.
21:05 – Je pense qu'effectivement la page Sarkozy,
21:07 dans toute une partie de la droite, elle est tournée depuis longtemps.
21:10 Souvenez-vous quand même que la dernière présidentielle,
21:13 il n'a pas soutenu Valéry Pécresse.
21:15 Tout ça c'est quand même très compliqué.
21:18 Au fond il reste une figure tutélaire,
21:20 mais les gens aiment bien aller le voir, Rudmy Roménil dans ses bureaux,
21:23 les gens aiment faire des selfies avec lui, montrer qu'il est dans la place,
21:25 mais en réalité il est devenu un homme d'affaires au sens business,
21:32 un homme d'affaires au sens judiciaire,
21:34 et là je pense que ses amis historiques le trouvent probablement un peu embarrassant.
21:40 – Jean-Rémi Baudot, les informés du matin,
21:43 merci à vous Julie Marie Lecompte, chef du service politique de France Info.
21:46 La une de Marianne Louis-Aux-Alters en kiosque ?
21:49 – Une enquête sur Total et sa diplomatie parallèle.
21:51 – Total, sa diplomatie parallèle, enquête de Marianne à retrouver donc en kiosque.
21:54 Aujourd'hui.
21:56 [Musique]

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