Les Vraies Voix qui font rouler la France avec Maxime Picat, responsable des achats et de l'approvisionnement du groupe Stellantis, Laurent Meillaud de Mobility TV et Valérie Collet du Figaro
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##LES_VRAIES_VOIX_QUI_FONT_ROULER_LA_FRANCE-2024-06-20##
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00:00Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h-20h, les vraies voies qui font rouler la France.
00:07Et on est ravis de vous retrouver tous les jeudis avec Philippe David, ensemble jusqu'à 20h, ce soir face à la presse avec Laurent Meilleux qui est avec nous de Mobility TV.
00:15Bonsoir, merci d'être avec nous, Valérie Collet, journaliste au Figaro. Bonsoir Valérie, et notre invitée du jour, Maxime Piccard, responsable des archas de l'approvisionnement du groupe Stellantis.
00:26Stellantis, merci d'avoir accepté notre invitation. Au sommaire de cette émission, le groupe franco-italien américain figure en bonne place dans le top 10 des plus gros constructeurs mondiaux.
00:35Fort de ses bons résultats opérationnels, Stellantis entend poursuivre, s'annoncer malgré une conjoncture chahutée avec une projection de 5 millions de véhicules électriques que Stellantis entend vendre chaque année dans le monde d'ici 2030.
00:48Stellantis est aujourd'hui 14 marques et 2 marques de mobilité avec l'annonce d'une co-entreprise avec la start-up chinoise Lip Motor et une approche multi-énergie unique qui englobe les produits, les plateformes, la production et la chaîne d'approvisionnement.
01:00Et dans un instant, les états des lieux du marché automobile, la Chine face aux menaces de l'Europe en matière de droits de douane, les enjeux du groupe face au 100% électrique à horizon 2035, les carburants alternatifs et bien entendu, à l'heure où on en parle, la réindustrialisation.
01:15Qu'elle sera l'usine du futur ? On en parle, c'est maintenant et c'est jusqu'à 20h.
01:21Merci d'être avec nous Maxime Piccard, responsable des achats et de l'approvisionnement du groupe Stellantis. Stellantis, forcément Peugeot. Peugeot, c'est un peu votre carrière en fait ?
01:31J'ai commencé chez Peugeot effectivement il y a 25 ans et puis le groupe a grossi de manière incroyable. Peugeot, PSA puis Stellantis, donc des étapes importantes et une fidélité au groupe qui n'a cessé de me proposer des challenges incroyables.
01:45Laurent Méhiau.
01:47Maxime Piccard, on sait que le groupe Stellantis a investi énormément comme beaucoup de constructeurs sur la voiture électrique, or on voit aujourd'hui qu'il y a un tassement des ventes, en tout cas en Europe, il y a aussi des incertitudes liées au contexte politique, les élections européennes, ce qui va se passer également aux Etats-Unis.
02:02Comment interprétez-vous ce ralentissement ? Pour vous c'est juste un épisode, ça peut être un plateau, voire peut-être un signe précurseur d'un éventuel retournement de situation ?
02:11Si on reprend les choses dans l'ordre, la planète se réchauffe.
02:15Ça n'a pas changé.
02:17Ça n'a pas changé, on est d'accord. Donc deuxième étape, il faut décarboner tout le monde, toutes les industries, et nous l'automobile, il y a plusieurs solutions, mais celle dont le bilan est meilleur, c'est le véhicule électrique.
02:28Vous le savez, on dit zéro émission, ce n'est pas totalement vrai, fabriquer un véhicule électrique, ça émet du CO2, donc on fait ce qu'on appelle l'empreinte carbone, on calcule la totalité de tout ce qui se passe en carbone, depuis l'extraction du minerai pour faire le fer, etc., jusqu'au bout, analyse du cycle de vie, jusqu'à l'utilisation, le client qui fait son plein ou qui branche sa voiture, et même jusqu'à la fin quand il faut recycler le véhicule.
02:51On calcule tout ça, et pour faire simple, un véhicule à essence, c'est 50 tonnes équivalents par voiture, un mild hybride C40, un plug-in hybride C30, un véhicule électrique C20, avec l'électricité qu'on a aujourd'hui en Europe, un peu carbonée en Allemagne, décarbonée en France, et c'est 10 si on avait que du verre, donc CQFD, le véhicule électrique, c'est le plus performant.
03:14C'est vrai, mais si les clients en veulent moins, concrètement, comment ça va vous impacter ?
03:18Et c'est bien ça l'impact, et c'est bien pour ça que vous nous avez entendu de temps en temps un peu lever la voix en disant, attention, c'est la bonne solution, mais il faut faire attention au chemin pour y aller, si le véhicule est trop cher, on ne va pas s'en sortir.
03:29Mais aujourd'hui, vous avez la chance avec Stellantis d'avoir non seulement des véhicules excellents qui amènent de l'autonomie, ça rassure les clients, le véhicule I3008 avec lequel je suis arrivé, c'est 680 km d'autonomie, et de l'autre côté du spectre, Citroën qui amène un véhicule électrique à moins de 20 000 euros, on commence à se rapprocher d'un monde thermique.
03:47Donc nous allons apporter des solutions.
03:48Valérie Collet.
03:49Mais ce qu'on voit, c'est que le rythme auquel les clients achètent ces véhicules électriques est plus lent que ce qu'on pouvait imaginer.
03:56Vous, vous êtes justement la personne qui prévoit les achats de matériel, de batterie pour les années à venir.
04:03Quelle marge de manœuvre vous avez pour faire une petite pause, ou en tout cas ralentir le rythme, ou revoir les perspectives d'achat que vous aviez imaginées ?
04:14Quelle marge de manœuvre vous avez aujourd'hui ?
04:16Alors déjà, nous, on a l'arme ultime, le couteau suisse, c'est que nos plateformes sont multi-énergies.
04:22Vous allez visiter une de nos usines, et vous voyez l'une derrière l'autre sur la même ligne, une voiture électrique, une voiture hybride rechargeable, et une voiture thermique.
04:29Nos plateformes sont capables de faire les trois.
04:31Ce qui fait que le jour où, par exemple, janvier 2024, le gouvernement allemand enlève 4 000 euros de subventions, immédiatement ça fait freiner les ventes.
04:41Nous, qu'est-ce qu'on fait ? On tourne le bouton et on met un peu plus de véhicules à essence, un peu moins de véhicules électriques.
04:46Dans nos usines, l'impact est quasiment nul.
04:49Il n'en reste pas moins, et c'est le responsable des achats qui vous parle, que ça peut avoir un impact sur les composants, que sont les batteries, les moteurs électriques.
04:55Et donc là, effectivement, nous on essaye d'ajuster au maximum.
04:59Et vous avez vu récemment que la entreprise dans laquelle on a investi, ACC, a dit qu'elle allait ralentir un peu le rythme de ses investissements, simplement pour les faire suivre l'évolution du marché.
05:09Justement, je vais rebondir là-dessus, il y a donc une pause sur les projets en Italie notamment.
05:14Est-ce qu'il n'y a pas un risque de surproduction ? On a eu l'impression qu'il y a eu une euphorie autour des capacités de batteries, notamment dans les Hauts-de-France.
05:21Il y a des projets partout en Europe. Est-ce qu'on ne risque pas d'en produire plus que ce que nous demande le marché finalement ?
05:26Encore une fois, c'est l'objet de nos réflexions. C'est-à-dire que quand on voit que le risque, que le chemin freine, on voit avec nos partenaires fabricants de batteries, on dit allons-y un peu plus doucement.
05:39On ne peut pas trop se permettre d'avoir de surproduction, parce qu'une gigafactorie de batteries, c'est quelques milliards d'euros d'investissement.
05:45Si ça ne tourne pas 365 jours par an, 7 jours par semaine, 24 heures, c'est un peu plus compliqué.
05:51Mais n'oubliez pas un point extrêmement important, c'est que vous me parliez des élections, etc.
05:55On sait déjà que le Parlement européen ne va pas changer dramatiquement dans sa composition, et que donc les lois qui ont déjà été votées vont s'appliquer.
06:02Et de toute façon, si vous voulez changer les lois, vu le rythme habituel, il faudrait deux ans.
06:06Donc, le seuil de 2025 qui va nécessiter que tout le monde ait à peu près au moins 20% de ses ventes en électrique, il est là, il est devant nous.
06:13Et donc l'année prochaine, tout le monde va être aligné pour continuer la croissance du véhicule électrique, je peux vous le dire.
06:18Donc la clause de revoyure qui est prévue normalement pour justement savoir à quel rythme il faut continuer ou pas cette électrification...
06:252026.
06:262026, c'est quand même très très bientôt. Vous pensez qu'en fait, on ne va pas changer le rythme qui était déjà envisagé ?
06:33On ne va pas ralentir ? On ne va pas aller plus doucement ? On ne va rien revoir ?
06:37Deux choses. Je vous parle d'un seuil en 2025 qui, encore une fois, lui, pour moi, il est derrière nous, même si c'est l'année prochaine.
06:43Derrière, effectivement, il va y avoir discussion, clause de revoyure.
06:47D'ici là, beaucoup de choses vont se passer. Encore une fois, nous allons amener sur le marché des modèles extrêmement compétitifs.
06:53On se plaint tous. Il n'y a pas assez de stations de recharge. Mais finalement, il y en a de plus en plus.
06:58Les gens s'habituent. C'est une expérience électrique. Donc tout ça, ça va nous permettre, dans les années 2026-2027, de refaire le point, de nous reposer des questions.
07:07Mais encore une fois, l'électrification, elle est là pour décarboner. C'est la meilleure solution.
07:11On peut discuter du rythme, on peut ajuster. Il ne faut pas dévier.
07:15C'est pour ça qu'on dit aux politiques, ne changez pas d'avis toutes les deux minutes.
07:17C'est la bonne solution. Vous y avez été un petit peu fort. Maintenant, on est parti.
07:22On ne change pas l'effort. On garde la direction. On adapte un petit peu la trajectoire. Mais c'est la solution.
07:26On l'a compris, la trajectoire reste la même. Pour autant, on voit certains constructeurs qui étaient pressés au début de mettre fin au moteur thermique.
07:33Et qui finalement se disent, au-delà de 2030, on va continuer à en faire des Volkswagen, des Daimler.
07:39En ce qui vous concerne, est-ce que vous avez arrêté tout développement des véhicules pour les moteurs ?
07:43Ou est-ce que vous en gardez un petit peu sous le pied ?
07:45On développe toutes les générations des moteurs qui vont passer les normes Euro 7.
07:49On va avoir nos moteurs qui arriveront au meilleur savoir-faire de consommation, en respectant les normes, etc.
07:54On a les capacitaires. Donc on sait faire du véhicule thermique, j'ai envie de dire, pour toujours.
07:58Et les carburants synthétiques ? C'est une solution qui vous paraît intéressante ?
08:01Je vous ai fait ma petite règle facile. 50-40-30-20-10. Le véhicule avec du carburant synthétique, c'est 20.
08:10Donc ça restera deux fois plus émissif qu'un véhicule électrique avec de l'électricité décarbonée.
08:17Et en matière de coût, ce n'est pas non plus très simple comme solution. Donc ça paraît quand même une demi-solution.
08:22Il y a deux solutions sur la transition de toutes ces voitures que vous avez en parc aujourd'hui,
08:28même en occasion, de les transférer d'une manière à un carburant alternatif, moins énergivore en tout cas.
08:34Tout à fait. Votre point est extrêmement important. On parle toujours des voitures neuves, il faut penser au parc.
08:38Et donc nous, on a effectivement communiqué sur le fait que nos moteurs étaient compatibles.
08:43C'est-à-dire que si demain, ce vent a des prix attractifs des carburants synthétiques,
08:47on est capable de les mettre dans les véhicules du groupe Stellantis,
08:50et donc de bénéficier d'une amélioration sur le parc existant, qui est important.
08:54Est-ce que l'hydrogène est une option pour Stellantis ?
08:56L'hydrogène, c'est vraiment une option. Pour une raison principale.
08:59C'est que plus vous parlez d'un engin important, et nous on en a des engins importants,
09:03on a des très beaux utilitaires en Europe que vous voyez.
09:05Et puis il y a des pick-up américains aussi.
09:07Il y a des pick-up américains, exactement, que vous voyez moins ici.
09:09Qui s'appelle Billy en anglais.
09:11Exactement, les rams.
09:13Et ça, c'est lourd.
09:15Et donc, qui dit lourd dit grosse batterie,
09:17et une batterie, ça passe quand même une partie de son temps à vide.
09:19Donc à la fin, ça fait une masse à transporter qui est importante.
09:22Et donc on voit très bien qu'à partir d'une certaine masse,
09:25l'hydrogène devient une bonne solution.
09:27Et donc c'est pour ça qu'on le développe en Europe et aux Etats-Unis,
09:30sur nos véhicules utilitaires et sur nos pick-up.
09:33Il faut juste qu'on fasse attention à une chose.
09:35L'hydrogène, c'est très bon si vous avez de l'hydrogène vert.
09:38Et le seul risque que tout le monde a devant,
09:40c'est que l'hydrogène vert, l'aviation en veut, les trains en veulent,
09:42les camions en veulent, l'industrie en veut.
09:44Il faut être sûr qu'il y en ait assez pour tout le monde,
09:46sinon on va nous dire les constructeurs automobiles,
09:48allez jouer avec vos véhicules électriques.
09:50Allez, on revient dans un instant avec Maxime Picat,
09:52qui est responsable des achats et de l'approvisionnement du groupe Stellantis.
09:55Et nos deux invités aujourd'hui, en tout cas invités journalistes,
09:58Laurent Meillot, Mobility TV et Valérie Collet, le Figaro.
10:01Si vous voulez poser des questions, bien sûr,
10:03vous êtes les bienvenus au 0826 300 300.
10:05Et on reviendra dans un instant avec la Chine,
10:07sujet important pour les constructeurs français.
10:09A tout de suite.
10:15Et avec notre invité, Maxime Picat,
10:17responsable des achats et de l'approvisionnement du groupe Stellantis.
10:19Face à notre invité, Laurent Meillot,
10:22qui est avec nous à Mobility TV,
10:24ou Valérie Collet du Figaro.
10:26Et on revient sur cette Chine sous les feux de l'actualité,
10:29avec forcément ces menaces de taxation
10:31de jusqu'à 50% des automobiles made in China.
10:35Aujourd'hui, votre regard, justement,
10:37sur cette taxation éventuelle,
10:39en tout cas de l'Europe, de la Chine,
10:42comme c'est difficile pour un constructeur français
10:46de faire face et de trouver la bonne position face à la Chine ?
10:51Par définition, à Stellantis, on est contre ce genre de taxes.
10:54Parce que ça crée, quelque part,
10:56une protection un peu artificielle
10:58par rapport à une concurrence,
11:00que d'une manière ou d'une autre, à laquelle on fait face.
11:02Parce que nous, on est un constructeur mondial,
11:04on est présent en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie.
11:06La concurrence chinoise, là, on l'a de plein fouet.
11:08Et à nous de faire des meilleures voitures,
11:10compétitives, plus attractives,
11:12avec une meilleure technologie.
11:14Et donc, quelque part, ça empêche aussi
11:16les Européens d'avoir accès à des véhicules
11:18qui sont mieux placés en matière de prix
11:20et aussi d'aider à faire l'électrification.
11:22Ça veut dire qu'on ne combat pas,
11:24on travaille ensemble, on collabore ?
11:26C'est aussi une solution.
11:28Vous savez que nous avons investi dans l'Hypmotor,
11:30le cinquième plus gros startup chinoise
11:32de pur BEV,
11:34de pur véhicule électrique.
11:36Et nous avons même une co-entreprise avec eux,
11:38qui fait que tout ce qu'ils exportent
11:40en dehors de Chine, c'est nous qui nous en occupons
11:42et qui allons le commercialiser aux quatre coins des mondes.
11:44Et même mieux, là maintenant,
11:46vous avez confirmé que vous ouvriez
11:48les portes de l'usine de Pologne
11:50à Tichy, pour justement
11:52faire fabriquer dans cette usine
11:54les voitures de l'Hypmotor.
11:56Donc ça, c'est une nouvelle étape de ce partenariat
11:58qui vient d'être franchie.
12:00Qu'est-ce que ces voitures vont apporter de plus
12:02aux Européens ?
12:04Parce que vous venez de lancer
12:06la EC3 électrique de Citroën,
12:08qui est justement la moins chère
12:10du marché, faite en Europe.
12:12Là, qu'est-ce que par exemple ces voitures
12:14Hypmotor vont apporter de plus
12:16que ce qui existe déjà ?
12:18Cette offensive de l'automobile chinoise,
12:20c'est un fait. Elle est là.
12:22Elle va, je pense, être un peu
12:24freinée par les taxations
12:26qui ont été annoncées.
12:28Sauf qu'il suffit que les constructeurs chinois
12:30s'installent en Europe pour que
12:32le problème se traite, et déjà un certain
12:34nombre de nos concurrents ont annoncé
12:36ouvrir des usines en Europe, et donc
12:38ils pourront sans problème commercialiser leurs véhicules.
12:40Donc nous, on a pris la décision, côté scientiste,
12:42de dire, au lieu de la regarder de loin et de dire
12:44ça ne marchera jamais, ou de mettre des taxes,
12:46c'est d'aller la regarder de plus près.
12:48Donc on a fait cet accord, qui au passage nous permet
12:50de comprendre la vitesse, la raison pour laquelle
12:52les véhicules chinois sont moins chers
12:54selon l'Europe,
12:56il y a une partie qui sont des subventions,
12:58admettons, c'est pas que le
13:00coût du travail. Aujourd'hui, la Chine n'est pas le pays le moins
13:02cher du monde, et de loin,
13:04en matière de salaire. Et donc aujourd'hui, la raison
13:06pour laquelle la Chine avance,
13:08c'est aussi parce qu'ils réfléchissent vite,
13:10ils ont des solutions, ils amènent des voitures rapidement,
13:12et nous, on est humble, on a beau être là
13:14depuis 100 ans, on apprend
13:16de nouveaux acteurs qui viennent plus
13:18quelque part de l'informatique,
13:20du téléphone que
13:22de la voiture. Et la clientèle est friande de nouveautés aussi.
13:24Et la clientèle, oui, est friande de nouveautés,
13:26mais elle est aussi friande de nos nouveautés,
13:28donc là-dessus, je pense qu'on n'a pas trop
13:30d'inquiétudes à avoir. Si on amène les bons produits,
13:32il n'y aura pas de problème, mais nous, on est là pour apprendre aussi.
13:34Est-ce que c'est aussi une manière de faire du transfert
13:36de technologies inversées, d'apprendre
13:38justement de ces acteurs
13:40au sein de ces lentilles,
13:42d'apprendre comment ils font, et de les copier
13:44d'une certaine façon ? Pourquoi inverser ?
13:46Parce que par le passé,
13:48les constructeurs occidentaux
13:50sont venus en Chine,
13:52et ils craignaient d'ailleurs peut-être
13:54que les Chinois
13:56s'approprient le thermique, ce qui n'a pas été le cas.
13:58C'est très intéressant, ce qui n'a pas
14:00été le cas, puisque tous les acteurs chinois
14:02qui sont en face de nous, les principaux,
14:04ceux qui trustent
14:06le sommet des ventes en Europe
14:08dans les constructeurs chinois,
14:10ne sont pas les Chinois avec
14:12lesquels les occidentaux ont fait
14:14des joint ventures, des co-entreprises
14:16pendant des années. Preuve que cette voie-là,
14:18elle n'a pas été totalement couronnée
14:20de succès, mais comme le gouvernement chinois a de la suite
14:22dans sa stratégie industrielle, ils ont dit
14:24bon, les co-entreprises n'ont pas l'air de marcher génial
14:26pour le transfert de technologies,
14:28passons au-delà du véhicule thermique, parce qu'on ne va jamais rattraper
14:30le retard, allons à l'électrique,
14:32poussons les co-entreprises à faire
14:34de l'électrique, et puis finalement, ce sont des entreprises privées,
14:36les BYD et autres,
14:38qui ont réussi à faire leur petit bonhomme de chemin,
14:40et ce sont eux qui reviennent.
14:42Donc, c'est une inversion un peu différente.
14:44Laurent Méot.
14:46En disant de l'Hypmotor, on a pu lire, ici et là,
14:48que c'était la 15ème marque de Stellantis,
14:50est-ce qu'il faut le comprendre comme ça ?
14:52Alors, factuellement, cette marque ne nous
14:54appartient pas, on a juste une co-entreprise
14:56à 51% Stellantis,
14:58qui commercialise
15:00l'Hypmotor en Europe.
15:02C'est une marque que commercialise Stellantis,
15:04ça reste une entreprise indépendante,
15:06dont Stellantis est actionnaire à un petit
15:08pourcentage, donc ce n'est pas une marque qui nous appartient
15:10telle qu'elle.
15:12Pardon, sur le point de vue des
15:14concessionnaires, parce que c'est important aussi,
15:16elle est forcément, à un moment donné, en concurrence
15:18avec certaines de vos marques et certaines
15:20de vos produits,
15:22comment vous allez l'installer dans le paysage
15:24de Stellantis ?
15:26Alors déjà, on a
15:28nos concessionnaires, un certain nombre d'entre eux
15:30vont commercialiser les véhicules de l'Hypmotor,
15:32vous savez,
15:34beaucoup n'ont pas attendu l'arrivée de l'Hypmotor
15:36pour vendre d'autres véhicules que ceux du groupe
15:38Stellantis, donc aujourd'hui, le fait que notre
15:40réseau, aussi pour un souci d'efficacité,
15:42vende plusieurs marques, la plupart du temps
15:44celles du groupe Stellantis, et de temps en temps des marques
15:46en dehors du groupe Stellantis,
15:48ça fait partie des choses.
15:50Nous, on a l'habitude
15:52avec 14 marques, de travailler la différenciation,
15:54parce que si on s'amusait à avoir des marques qui se ressemblent,
15:56qui se copient, on ne s'en sortirait pas,
15:58on a fait un honnêtement bon travail ces dernières
16:00années pour faire en sorte, honnêtement, qu'entre
16:02Peugeot et Citroën, ce n'est pas le même monde, ce n'est pas le même
16:04univers, on saura très bien avoir un
16:06Hypmotor qui aura sa propre histoire.
16:08C'est quoi son ADN, en fait ?
16:10Hypmotor, c'est
16:12beaucoup plus cette
16:14innovation rapide
16:16chinoise, accessible plus rapidement,
16:18donc c'est ce courant-là,
16:20et c'est une marque récente, donc ils ont encore
16:22beaucoup à construire dans leur identité.
16:24En parlant des nouveaux acteurs
16:26chinois, il y a BYD qui est le challenger de
16:28Tesla, il y a un peu plus de 20 ans, ils faisaient encore des
16:30batteries pour les téléphones portables, et puis
16:32il y a Xpeng, bien sûr, qui vient d'arriver, mais je pense
16:34à Xiaomi, qui est le concurrent d'Apple
16:36pour l'iPhone, et qui vient de se lancer dans la voiture électrique,
16:38il fait un modèle, et en
16:40très peu de temps, il en vend déjà 100 000,
16:42en tout cas il engrange 100 000 commandes. Qu'est-ce que ça
16:44vous inspire ?
16:46Nous on est inspirés,
16:48on a eu deux éléments qui sont
16:50venus secouer notre industrie, qui innovaient,
16:52qui étaient très bien, mais qui étaient un peu sur sa
16:54trajectoire, c'est Tesla d'abord,
16:56et les constructeurs chinois.
16:58Et qu'est-ce qu'on apprend ? On apprend, déjà,
17:00encore une fois, des gens qui viennent d'une autre industrie,
17:02donc le cycle de développement,
17:04c'est celui plutôt de la mise à jour
17:06du logiciel du téléphone, plutôt que
17:08nos cycles longs de 7 ans de remise des véhicules.
17:10Donc ils nous apprennent à avoir un cycle
17:12de développement absolument, complètement
17:14différent, et puis, ils
17:16font des choses eux-mêmes, que nous, depuis
17:18de nombreuses années, nous avons laissé à nos sous-traitants.
17:20Alors que c'est des petites équipes,
17:22alors qu'ils viennent de nulle part, ils disent,
17:24je vais faire ma boîte de vitesse moi-même, et on voit des
17:26ingénieurs qui font des boîtes de vitesse eux-mêmes, on dit, ah oui, c'est quand même intéressant.
17:28Donc, ils nous challengent
17:30sur notre capacité, qu'est-ce qu'on doit
17:32savoir contrôler demain,
17:34dans le véhicule du futur, et donc c'est là-dessus
17:36qu'on fait un certain nombre de réglages, comme le logiciel.
17:38Maintenant, on développe nos logiciels nous-mêmes.
17:40Et à part justement
17:42rester une entreprise mondiale, énorme,
17:44très importante, qu'est-ce que vous allez
17:46pouvoir opposer à ces
17:48nouveaux acteurs qui viennent du monde de l'high-tech,
17:50et qui, à vrai dire, peuvent très bien
17:52vous balayer, d'une certaine façon,
17:54parce qu'on voit ce qui s'est passé avec Tesla,
17:56on voit ce qui se passe aujourd'hui avec
17:58BYD, en fait, le monde,
18:00l'ancien monde de l'automobile est fragile.
18:02Qu'est-ce que vous, vous pouvez opposer à ça ?
18:04Alors, je vous dirais
18:06de regarder quand même l'autre moitié du verre.
18:08Les capitalisations boursières
18:10de toutes ces entreprises ont perdu 90%
18:12en moyenne de leur valeur. Le meilleur, c'est Tesla
18:14qui a perdu que 50.
18:16Qui reste élevé par rapport à Stellantis.
18:18Tout n'est pas rose dans cet univers-là.
18:20Le seul qui a réussi à te percer
18:22de manière stabilisée, vous avez raison de le dire,
18:24c'est Tesla qui a fait un super boulot.
18:26Mais ces entreprises, à un moment,
18:28elles deviennent grosses, et donc elles commencent à avoir des problèmes
18:30de legacy. Et donc, ce n'est pas facile
18:32pour tout le monde. Donc, voilà, je pense qu'on n'est pas
18:34au bout de l'histoire, que chacun va apprendre
18:36de l'autre, réussir à trouver
18:38la flexibilité sans sortir. En tout cas, nous, on est
18:40conscients et sûrs d'être bien placés
18:42au milieu de cet échiquier.
18:44On a parlé de l'usine Tichy en Pologne
18:46qui était une usine Fiat, si je ne m'amuse, qui va faire
18:48des leap motors.
18:50Est-ce qu'on pourrait imaginer, demain, des leap motors
18:52fabriqués en France ? Je ne sais pas, vous êtes
18:54de Mulhouse à Mulhouse, à Sochaux,
18:56ou à Rennes. On a, de toute façon,
18:58l'habitude d'avoir un outil industriel
19:00qui n'est pas du tout réparti par marques.
19:02On a des plateformes,
19:04on a des technologies, et donc,
19:06il y a une usine en Espagne,
19:08c'est intéressant stratégiquement d'y faire
19:10des Peugeot, et des Fiat, et des Lancia.
19:12C'est une stratégie industrielle
19:14qui n'a rien à voir avec les marques. Donc, vous pouvez,
19:16par définition, trouver dans n'importe quelle usine
19:18du groupe Stellantis, n'importe quelle des marques,
19:20c'est l'optimisation de nos schémas industriels
19:22qui le décident. On parlait de
19:24Champion de la Tech, il y a Foxconn, par exemple,
19:26avec lequel vous travaillez ?
19:28Oui, Foxconn,
19:30extrêmement intéressant. Honnêtement, on apprend énormément
19:32de tout ça. Avec Foxconn,
19:34on a le développement de beaucoup
19:36de solutions pour nos cockpits, pareil.
19:38Rapidité du cycle de développement,
19:40ils travaillent beaucoup avec des constructeurs chinois,
19:42on apprend des choses de leur part, c'est extrêmement enrichissant.
19:44On a aussi beaucoup appris
19:46de la fameuse crise des semi-conducteurs qui a arrêté
19:48l'industrie automobile. Et donc, nous,
19:50on a dû, en particulier moi, aller parler
19:52directement avec les acteurs du semi-conducteur.
19:54C'est fantastique. Quand on parle directement avec eux,
19:56on gagne un temps fou. Leurs innovations, ils nous les amènent
19:58directement, et donc on gagne deux ans
20:00sur les temps de développement. Donc, effectivement,
20:02on voit que les lignes bougent dans ce
20:04monde-là. En tout cas, nous,
20:06on est bien absolument
20:08décidés à garder l'orchestration
20:10de la roadmap technique de nos véhicules
20:12et donc sa maîtrise.
20:14Deux petits mots, puisque nous étions avec la délégation
20:16à Pékin. Deux choses qui ont
20:18été vues forcément au salon
20:20de Pékin, c'est d'abord la jeunesse
20:22du public, ce qui était quand même assez étonnant,
20:24et deux, la façon dont ils penchent
20:26l'automobile. Et eux disent, c'est un portable
20:28avec des roues. Est-ce que, nous
20:30aussi, on rentre dans cette démarche ?
20:32Depuis le temps qu'on est
20:34sur le marché chinois, moi-même,
20:36j'y ai travaillé cinq ans. Effectivement, on n'a pas...
20:38On a appris énormément
20:40de choses. Quand j'étais en Chine, mes vendeurs
20:42n'avaient pas le permis de conduire, et les
20:44responsables des concessions avaient 28 ans
20:46de moyenne d'âge. Donc,
20:48apprendre à ces équipes-là
20:50à correctement accueillir
20:52les clients, leur expliquer les véhicules, ça demandait
20:54énormément de temps.
20:56Et puis, les distances moyennes
20:58parcourues ne sont pas les mêmes, les lignes sont droites.
21:00Donc, la tenue de route extraordinaire
21:02d'une Peugeot, ce n'est pas le sujet numéro un
21:04que vous allez amener à vos clients. Donc, ça fait longtemps
21:06qu'on se nourrit des différences des marchés
21:08dans lesquels on opère. Au passage, on a des équipes
21:10très diversifiées. Moi, j'ai des équipes en Chine, des équipes
21:12en Inde, un peu partout, qui nous aident énormément
21:14à capter ça, et donc, à la fin, pas arriver avec
21:16notre modèle européen ou américain, en disant
21:18c'est ça qui est bien, mais à nous adapter aux attentes
21:20de nos clients. Allez, vous restez avec nous, on fait une petite pause,
21:22on revient dans un instant. A tout de suite, c'est des Vraies Voix
21:24qui font rouler la France. On est ensemble jusqu'à 20h.
21:26Sud Radio,
21:28les Vraies Voix qui font bouger la France.
21:3019h20, les Vraies Voix qui font
21:32rouler la France.
21:34Et vous souhaitez la bienvenue ce soir dans ce Face à la Presse,
21:36avec Laurent Meilleux, qui est avec nous de Mobility TV,
21:38Valérie Collet, qui est journaliste au Figaro,
21:40avec notre invité, Maxime
21:42Picard, responsable des achats et de l'approvisionnement
21:44du groupe Stellantis,
21:46avec cette efféance
21:48en 2035 du 100%
21:50électrique, les matières
21:52premières vont devenir en tout cas
21:54un enjeu primordial aujourd'hui pour
21:56les constructeurs français.
21:58C'est
22:00non seulement un enjeu
22:02pour nous garantir le fait que
22:04l'accès sera suffisant
22:06aux matières dont on a besoin, mais c'est aussi un enjeu
22:08de compétitivité. Vous avez intérêt à avoir les matières
22:10premières au bon coût, vu la part
22:12qu'elles représentent dans un véhicule électrique,
22:14il peut y avoir un gros problème de compétitivité si ça n'est pas le cas.
22:16Vous les achetez à l'avance
22:18et même vous investissez dans des mines
22:20également. Tout ça vient
22:22de la crise des semi-conducteurs.
22:24On s'est rendu compte que ça faisait
22:26à peu près un siècle dans cette industrie
22:28qu'on achetait de la tôle, du plastique et de la fonte
22:30pour faire simple à nos fournisseurs.
22:32La seule question qu'on avait à se poser c'est combien on va vendre
22:34de voiture l'année prochaine. On disait le chiffre
22:36à nos usines, nos fournisseurs et la vie roulait.
22:38Tout à coup le monde s'arrête, semi-conducteurs,
22:40plus de semi-conducteurs, qu'est-ce qu'il se passe ?
22:42Demande à nos fournisseurs, je ne sais pas. Demande à mon fournisseur
22:44qui demande à nos fournisseurs. On arrive à
22:46un fournisseur de semi-conducteurs qui dit
22:48vous êtes qui vous ? Je ne vous connais pas, je suis Picard.
22:50Et donc c'est là qu'on s'est rendu compte qu'on avait
22:52un peu perdu la main dans notre industrie parce
22:54que l'électronique d'une part et la chimie
22:56des batteries de l'autre part, petit à petit,
22:58s'est montée en puissance dans la voiture
23:00sans que nous on s'en rende trop compte et sans que nos fournisseurs
23:02le maîtrisent suffisamment bien. Donc solution,
23:04maintenant on regarde en permanence
23:06la totalité de la supply chain
23:08de nos fournisseurs mais jusqu'au
23:10dernier d'entre eux et on regarde les risques
23:12soit d'un endroit où
23:14on a un manque, soit d'un petit
23:16oligopole où il y a un ou deux acteurs qui maîtrisent le marché.
23:18Et auquel cas, qu'est-ce qu'on fait ? On agit,
23:20on investit et sur les mines, on a dit
23:22on ne peut pas se permettre d'avoir
23:24ce qu'on a vécu il y a un an
23:26où les prix du lithium sont montés au plafond
23:28et donc nous c'était la marge a disparu
23:30intégralement, c'est ça le risque.
23:32On a dit nous devons contrôler ça et donc on achète des mines.
23:34On investit directement dans des mines de lithium,
23:36de manganèse, de cobalt, etc.
23:38Ce sont des investissements absolument
23:40colossaux que vous avez engagés,
23:42ça c'est très nouveau parce que maintenant
23:44vous faites de l'intégration verticale, vous êtes
23:46vraiment descendu jusqu'au plus
23:48bas de ces composants.
23:50En termes de coûts, parce qu'on connaît bien
23:52Stellantis pour faire la chasse à tous les coûts,
23:54en termes de coûts, est-ce que justement
23:56ça ne vous expose pas trop
23:58d'en être arrivé là ?
24:00Je pense que ce qui expose, c'est
24:02de ne pas le faire.
24:04La crise des semi-conducteurs nous a rappelé
24:06qu'il ne suffit pas d'avoir un papier qui s'appelle un contrat
24:08pour que tout se passe bien derrière.
24:10Quand les fournisseurs ont dit, ben non, j'en ai pas assez,
24:12je suis désolé, je dois partager entre les clients et qu'on leur a dit
24:14mais j'ai un contrat, désolé.
24:16Terminé, fin de l'histoire.
24:18Vous passiez derrière en fait
24:20l'électronique de loisirs, un certain nombre de marchés.
24:22Oui, bien sûr, parce que je vous rappelle
24:24Covid, beaucoup de gens qui sont installés
24:26à la maison, beaucoup de semi-conducteurs
24:28pour des laptops, des jeux vidéos, etc.
24:30Donc, reprise
24:32de contrôle de ça, c'est nécessaire. Et c'est pas
24:34une dépense d'énergie, c'est un investissement
24:36qu'on fait directement.
24:38Sinon, qu'est-ce qui se passe ? C'est quelqu'un d'autre
24:40qui fait l'investissement et son investissement
24:42il le répercute dans le prix de ce qu'il vous vend.
24:44Donc là, on préfère le faire directement,
24:46comme ça on a la main dessus et on le contrôle.
24:48En France, on n'a pas de pétrole mais on a des idées.
24:50On a recommencé à trouver du lithium dans l'Allier
24:52en Bretagne, de l'hydrogène blanc
24:54dans le Béarn, c'est un peu
24:56cuménique, au niveau des destinations.
24:58Est-ce que Stellantis pourrait investir dans les mines en France ?
25:00Alors, tout à fait.
25:02On a déjà un beau projet
25:04de lithium géothermique.
25:06Alors ça, c'est super. C'est de l'eau géothermie
25:08et l'eau chaude qui revient du sol, que d'habitude
25:10on utilise parce qu'on récupère la chaleur
25:12et donc on crée de l'énergie.
25:14Et là, hop, au passage, on filtre le lithium qui est en haute
25:16concentration. Et ça, dans la vallée Rhénagne, il y en a pas mal.
25:18Dans la vallée du Rhin, il y en a pas mal.
25:20Donc ça, c'est le meilleur des lithium parce qu'il est complètement
25:22décarboné. Donc on a effectivement
25:24aujourd'hui, concrètement,
25:26aux quatre coins du monde, mais également en Europe
25:28et en France, des projets qui vont nous permettre
25:30d'améliorer notre indépendance.
25:32Il y a des aspects, quand même, géopolitiques.
25:34Parce qu'on sait très bien qu'en Asie, pour les
25:36semi-conducteurs, même s'il y a des usines
25:38qui se font en Europe et aux Etats-Unis,
25:40si jamais il y a des tensions géopolitiques avec Taïwan,
25:42par exemple, ça pourrait être
25:44un sujet, indirectement.
25:46Vous avez entièrement raison. La géopolitique,
25:48j'en mange au petit-déjeuner, au déjeuner,
25:50au dîner le soir.
25:52Vous utilisez mon diplomatique maintenant, tous les matins,
25:54en plus du reste ?
25:56Un peu de géoéconomie et de géostratégie au dessert aussi.
25:58Exactement.
26:00La seule chose, c'est qu'au final,
26:02si demain, il n'y a plus de semi-conducteurs
26:04qui partent de Taïwan,
26:06on a d'autres problèmes que de ne pas avoir
26:08de nouvelles voitures. Parce qu'il y a un peu tout qui s'arrête,
26:10concrètement, parce que tous les semi-conducteurs
26:12viennent de là-bas. Donc, si vous voulez,
26:14nous, on essaye au maximum de nous protéger
26:16contre des éléments de risque qui seraient un peu spécifiques
26:18à l'automobile ou un peu spécifiques à Stellantis.
26:20On a quand même cette particularité d'être extrêmement
26:22forts en Europe, extrêmement forts aux Etats-Unis.
26:24Mais au final, à un moment donné, si la situation
26:26internationale s'envenime, nous, on ne peut pas
26:28faire grand-chose avec nos petits bras. Valérie Collet.
26:30Il y a des enjeux de souveraineté, donc à travers
26:32ces achats, pour sécuriser
26:34ces produits
26:36dont vous avez besoin.
26:38L'Europe, elle essaye de mettre
26:40en place un certain nombre de moyens
26:42pour justement préserver
26:44cette souveraineté. Est-ce que
26:46vous, vous comptez beaucoup là-dessus ou pas du tout ?
26:48Parce qu'on se demande un peu quelles sont les relations
26:50de Stellantis avec les institutions européennes.
26:52On a des échanges
26:54absolument réguliers parce que
26:56au passage, ils sont extrêmement intéressés par
26:58nos initiatives. Comprendre comment on lit
27:00le marché, les contraintes.
27:02Et donc, on a l'occasion de leur expliquer
27:04ça très régulièrement au niveau européen et au
27:06niveau national. Maintenant, effectivement,
27:08pour l'instant, la plupart des projets, on a investi
27:10nous-mêmes parce qu'on a la taille critique qui fait
27:12que de toute façon, on achète une mine,
27:14on a besoin de la totalité
27:16de la production de la mine vu la taille
27:18qu'on représente. Mais
27:20c'est extrêmement important que
27:22l'Europe et la France nous aident à lire
27:24en disant, attention, telle partie du monde, c'est
27:26compliqué, faites attention à ça. Ils nous
27:28aident énormément à lire, à comprendre
27:30et ça, effectivement, ça guide et ça aide notre stratégie
27:32de manière importante. Mais il y a toujours un risque de changement
27:34de gouvernement, de coups d'État, de ceci, de cela.
27:36Ça peut arriver, ça. Oui, c'est la vie.
27:38On est sur la même planète.
27:40Allez-y Laurent. Oui, j'aimerais qu'on revienne
27:42sur une affaire qui empoisonne
27:44l'industrie automobile depuis une dizaine d'années.
27:46C'est le fameux problème
27:48ou scandale, je ne sais pas comment il faut le dire,
27:50l'attaquata. Alors, bien sûr,
27:52ce n'est pas de votre faute et vous n'étiez pas là à ce moment-là
27:54mais c'est quand même quelque chose qui
27:56empoisonne l'industrie. Ces histoires de
27:58bombes à retardement, en quelque sorte.
28:00Oui, effectivement, ça date,
28:02vous savez, c'est production 2009-2019.
28:04L'industrie aux quatre
28:06coins de la planète a eu à
28:08faire avec ça. Ce qui nous rappelle
28:10en permanence que la qualité
28:12et la rigueur dans le développement, le suivi des
28:14fournisseurs, moi j'ai mille personnes qui
28:16sillonnent le monde et qui vont auditer
28:18en permanence dans les usines,
28:20vérifier que les procès sont appliqués, que les mesures sont
28:22OK pour prévenir un maximum
28:24de risques. On est une industrie de masse,
28:26on doit faire absolument tout
28:28ce qui est nécessaire pour prévenir
28:30parce que quand on a un problème important
28:32comme celui auquel on fait face, effectivement, les conséquences
28:34sont importantes et aussi, parfois,
28:36les conséquences sur nos clients, ce dont on est absolument
28:38désolé, quand on doit les amener à prendre
28:40un véhicule de remplacement, ce n'est pas de gaieté de cœur
28:42mais on essaye de faire en sorte qu'ils s'en sortent
28:44le mieux possible. Le premier véhicule concerné,
28:46si on a le chiffre aujourd'hui...
28:48Vous savez, on a lancé un rappel
28:50sur les véhicules
28:52C3 et DS3 qui nous amenaient à faire
28:54un arrêt de
28:56livraison et donc c'est cela qu'on est en train
28:58actuellement de retoucher.
29:00On voit d'ailleurs que là,
29:02justement, il ne s'agit plus de prévenir, maintenant
29:04il s'agit de réagir, d'essayer
29:06de faire face à cette situation.
29:08On voit que l'usine
29:10qui fabrique les airbags
29:12qui servent à être remplacés aujourd'hui,
29:14elle ne produit pas assez
29:16d'airbags par rapport à la demande aujourd'hui.
29:18Est-ce que vous, qui êtes justement chargé
29:20des achats et de l'approvisionnement,
29:22vous devez faire appel à d'autres fabricants,
29:24à d'autres usines que celles
29:26auxquelles jusqu'à présent
29:28vous étiez en affaire ?
29:30Où on en est justement de ça ?
29:32En fait, le début
29:34a été de reproduire le plus vite possible
29:36avec les lignes existantes. Vous imaginez
29:38C3 et DS3, les voitures ne sont plus en production
29:40donc il se trouve que les lignes étaient encore
29:42dans un coin, donc on a pu les remettre
29:44en état et les relancer, enfin le fournisseur
29:46s'en est occupé, mais immédiatement
29:48on lui a dit d'installer
29:50des nouvelles lignes, donc on a installé des lignes
29:52d'airbags comme si on faisait des nouveaux
29:54airbags pour être capable d'aller beaucoup
29:56plus vite et de faire en sorte que l'attente
29:58soit le plus faible possible. Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.
30:00Si, elles sont en train d'accumuler des nouvelles lignes.
30:02Moi on m'a dit hier ou avant-hier qu'on était à 16 000.
30:04Je m'occupe des achats. Oui, justement.
30:06Vous êtes la bonne personne. Vous avez fait le contrat.
30:08Vous êtes la bonne personne. Moi on m'a dit
30:10qu'il y avait 16 000 airbags
30:12qui étaient fabriqués chaque semaine en ce moment
30:14pour justement essayer de faire face
30:16à la situation. 16 000 sur
30:18530 000 véhicules qui sont en stop-drive,
30:20ça paraît un petit peu compliqué de pouvoir
30:22aller vite. Qu'est-ce que vous pouvez répondre à ça ?
30:24Le fait qu'on a augmenté les lignes,
30:26on a mis des lignes neuves, elles sont en cours
30:28de démarrage, donc on fait en sorte que la production, on la monte
30:30le plus vite possible. Après, une fois qu'on a
30:32dit ça, nous on fait
30:34d'un côté, on
30:36s'assure que nos clients
30:38sont protégés, donc on a communiqué,
30:40même si ça fait du bruit. De l'autre côté, on fait plus vite
30:42possible, on réinvestit des nouvelles lignes,
30:44on fait le maximum, et entre les deux, on met des véhicules
30:46de courte usage à disposition
30:48pour essayer de faire en sorte que les deux se rejoignent.
30:50Ça va durer jusqu'à quand, vous pensez, cette crise ?
30:52Je ne peux pas vous dire. Je n'ai pas la date
30:54en tête. Donc votre métier, c'est
30:56d'anticiper, de voir super loin, et en même temps gérer
30:58les urgences.
31:00Honnêtement, il n'y a que là qu'on est bons dans notre
31:02industrie. On le dit souvent,
31:04on appelle ça le double foyer.
31:06Il faut être là, maintenant,
31:08et demain, en même temps.
31:10Si vous n'êtes que sur le court terme, vous loupez
31:12les virages, si vous êtes tout le temps en prévoir...
31:14Ça marche toujours dans l'automobile.
31:16C'est nécessaire
31:18d'avoir cette capacité d'être
31:20dans la même journée sur des sujets à 10 ans
31:22et sur des sujets de demain matin,
31:24pour être capable de faire fonctionner notre industrie.
31:26Sur
31:28Takata encore, Carlos Tavares
31:30dit que finalement, on n'est qu'à 530 000
31:32rappels. Est-ce que ce n'est pas
31:34beaucoup plus que ça ? Là, on parle de stop-drive
31:36pour les gens qui ne doivent plus conduire leurs véhicules.
31:38Est-ce que ça ne va pas beaucoup plus qu'au-delà
31:40de 530 000 véhicules ?
31:42C'est effectivement les chiffres
31:44pour les C3 DS3 sur lesquels on a arrêté.
31:46On est en train de faire le remplacement des airbags
31:48pour nos clients.
31:50Vous parliez de futur.
31:52Justement, les usines
31:54du futur, à quoi elles vont ressembler ?
31:56A tout de suite.
31:58Voilà, dernière ligne droite face à la presse
32:00ce soir avec Laurent Meyo de
32:02Mobility TV et Valérie Collet
32:04de Journaliste au Figaro.
32:06Notre invité est Maxime Picard, responsable des achats
32:08et de l'approvisionnement du groupe
32:10Stellantis. Forcément, il était
32:12temps un peu de parler d'avenir
32:14et de ces usines
32:16d'avenir parce que forcément, quand on est un constructeur,
32:18on se projette. Il y a l'instant T
32:20maintenant et que sera l'avenir ?
32:22L'anticipation, ce qu'on n'a pas eu depuis
32:24très longtemps et vous l'expliquez
32:26il y a quelques instants avec le problème des semi-conducteurs.
32:28Aujourd'hui, comment on réfléchit
32:30et à combien d'années ?
32:32On réfléchit
32:34à 10 ans
32:36en sachant que
32:38le niveau d'incertitude augmente.
32:40Mais ce n'est pas
32:42parce que l'incertitude augmente qu'il ne faut pas réfléchir
32:44parce qu'il faut essayer d'avoir un peu tous les scénarios
32:46en vue et après, on doit faire un choix
32:48donc on essaie de les faire les meilleurs possibles.
32:50Pourquoi ? Parce que la technologie avance trop vite ?
32:52La technologie, les marchés,
32:54les réglementations qui bougent tout le temps,
32:56il y a beaucoup de choses qui se sont mises à bouger
32:58beaucoup plus vite qu'avant et donc c'est là
33:00où la demande, les marchés,
33:02les réglementations évoluent
33:04beaucoup plus qu'avant. Et donc ça, ça veut dire
33:06que le scénario qu'on imaginait
33:08avant, industriel, projet véhicule
33:10quel que soit, aujourd'hui,
33:12il ne sait pas vraiment l'avenir qu'il a en face de lui
33:14et donc la flexibilité a pris énormément de valeur.
33:16Laurent Meillot.
33:18Vous connaissez bien ce monde de l'industrie,
33:20ce contact avec les syndicats.
33:22Les usines, elles changent beaucoup parce qu'en fait, il y a de la donnée.
33:24Elles sont connectées, ces usines,
33:26vous avez des moyens de savoir quels sont,
33:28au niveau de l'Europe, même du monde entier,
33:30quelles sont les usines les plus performantes ?
33:32Vous suivez ces indicateurs
33:34pratiquement en temps réel ?
33:36Le fait qu'on se compare
33:38et qu'on regarde un certain nombre d'indicateurs
33:40partout dans le monde pour essayer d'avoir
33:42les meilleures pratiques et de les
33:44étendre, c'est quelque chose qu'on fait depuis longtemps.
33:46Vous avez entièrement raison
33:48de dire que maintenant, on a une question
33:50de temps réel et de beaucoup
33:52plus de données qui sont disponibles
33:54et qui changent la donne.
33:56Mais à l'intérieur d'une usine, déjà toute seule,
33:58l'usine qui va se rendre compte que tout à coup,
34:00elle a un pic de consommation à un moment donné
34:02sur sa consommation d'énergie.
34:04Vous savez que depuis quelques mois,
34:06c'est un sujet.
34:08Et donc effectivement, ça nous a permis de faire des progrès
34:10absolument extraordinaires et de baisser nos consommations
34:12d'énergie au même moment où les factures d'énergie
34:14explosent. Vous avez fait plein de choses d'ailleurs. Il y a eu de la géothermie,
34:16il y a eu du solaire, il y a eu plein d'initiatives.
34:18C'est comment j'accède à des sources
34:20moins chères, voire
34:22des sources qui ne sont pas indépendantes
34:24des prix du marché. Si vous avez vos propres
34:26cellules photovoltaïques,
34:28vous êtes beaucoup plus tranquille.
34:30Et puis sur la consommation, donc de l'autre côté,
34:32on a effectivement, en particulier
34:34grâce à ces outils d'analyse de données,
34:36réussi à identifier beaucoup plus de sources
34:38et à réduire nos consommations de manière significative.
34:40Valérie Collet.
34:42Les mines de data dont on dispose aujourd'hui,
34:44pour vous qui êtes justement
34:46le patron des achats, de la logistique, etc.,
34:48c'est une mine, c'est un gisement
34:50d'infos pour baisser les coûts.
34:52C'est quoi vos pistes
34:54finalement pour essayer de
34:56profiter de toutes ces données pour
34:58tailler dans les coûts ?
35:00On peut faire beaucoup de choses et pas que tailler
35:02dans les coûts d'ailleurs. Les datas,
35:04elles sont assez utiles pour essayer
35:06d'améliorer la compréhension du futur.
35:08Avant, on disait
35:10c'est extrêmement difficile de prévoir.
35:12On disait, voilà, on va
35:14vendre 200 000
35:16véhicules de ce modèle-là en 2026.
35:18Et puis en gros, il y aura un tiers
35:20de diesel, un tiers d'essence, un tiers d'électrique.
35:22Voilà, on faisait ça. Maintenant, avec les
35:24outils data qu'on a, on est capable de dire
35:26à la pièce près
35:28de faire une prévision sur
35:30un semi-conducteur, un capteur,
35:32un rétroviseur, une poignée de porte
35:34jusqu'à ce niveau de granulométrie
35:36à 10 ans. C'est des choses
35:38auxquelles on n'avait pas accès. Donc ça nous permet
35:40d'être plus fiables dans les prévisions du futur.
35:42Donc ça, c'est un
35:44moyen de le faire. Sur la baisse
35:46des coûts, effectivement, on est capable de comparer dans tous les
35:48sens toutes les pièces du monde à chaque instant et de comprendre
35:50tiens, pourquoi ma poignée de porte, encore,
35:52elle est une fois de mille plus chère ici
35:54que là, c'est la même, qu'est-ce qu'il se passe ?
35:56Avant, il fallait passer des lignes, les unes
35:58après les autres, les listes, main à main,
36:00comparer les chiffres. Donc on a gagné de la capacité
36:02de traitement de la data, mais il faut encore des gens
36:04qui réfléchissent une fois qu'ils ont la data. Alors moi, j'ai encore une
36:06question sur ce sujet-là, parce qu'il y a
36:08quelques jours, vous avez annoncé que
36:10Stellantis allait faire des
36:12baisses de coûts. On parlait de baisses de coûts.
36:14Qu'est-ce qu'on sera ? Parce que vous allez vous fournir
36:16chez des fournisseurs qui seront
36:18dans des pays à bas coût.
36:20Est-ce que vous pouvez nous dire
36:22jusqu'où vous allez pouvoir
36:24aller dans ces pays à bas coût
36:26avec les fournisseurs auxquels vous allez
36:28contracter ?
36:30Dans quel pays vous les ciblez ?
36:32Parce que je crois que ce volume de baisses de coûts
36:34va être très important dans les années à venir.
36:36Est-ce que vous pouvez dire un petit peu plus
36:38sur à la fois le type de fournisseur visé
36:40et les pays visés ?
36:42C'est un point de départ de tout à l'heure
36:44qui est effectivement, on voit que la concurrence
36:46se développe, en particulier la concurrence chinoise
36:48et quand on regarde, il y a effectivement un certain nombre
36:50de fournisseurs qui réussissent à avoir des pièces
36:52à des prix extrêmement compétitifs.
36:54Nous, on se bat pour essayer de conserver
36:56notre empreinte industrielle. Vous savez, toutes les usines
36:58qu'on a en France, et en Italie, et en Allemagne,
37:00on veut les garder. La solution, c'est
37:02qu'elles soient extrêmement performantes, ce dont
37:04on vient de parler, donc qu'on les mette au meilleur niveau
37:06et au-delà des datas, il y a aussi tout ce qu'on a fait
37:08pour les compacter, pour qu'elles
37:10diminuent leur empreinte, leur coût de
37:12maintenance, leur coût d'énergie, et il faut
37:14que les pièces qui les nourrissent soient au meilleur niveau de compétitivité.
37:16Sinon, on n'est jamais capable d'avoir une voiture
37:18qui sort de nos usines françaises
37:20qui est capable de faire la compétition avec
37:22les véhicules chinois ou coréens
37:24ou je ne sais quoi. Et donc
37:26effectivement, ça nous amène à trouver des fournisseurs
37:28et on en trouve en Chine, en Inde,
37:30en Thaïlande, en Maroc, en Turquie, au Mexique...
37:32Sur quel type de techno, de pièces, en fait ?
37:34Des fournisseurs de quoi, par exemple ?
37:36Vous avez des fournisseurs de tout. Par définition,
37:38les fournisseurs chinois, ils font les voitures de A jusqu'à Z.
37:40Donc il n'y a pas
37:42d'éléments du véhicule qui n'existent
37:44qu'en Europe ou qu'aux Etats-Unis.
37:46Vous avez tout partout. Après, il faut regarder
37:48la compétitivité, la qualité,
37:50les coûts logistiques. Il y a beaucoup de choses
37:52qui sont en danger. Il y a des pièces qu'on s'est ramenées de nulle part.
37:54Elles sont tellement grosses qu'elles ne peuvent être que
37:56produites à 10 km à la ronde. Ça existe aussi.
37:58Donc on regarde, en fonction des tailles de pièces,
38:00des technologies, de la compétitivité
38:02des fournisseurs. Le but étant
38:04qu'on donne, encore une fois, la possibilité à Sochaux,
38:06à Ordun, à Mulhouse,
38:08d'avoir une compétitivité des coûts,
38:10de leurs propres coûts, mais des pièces qu'ils achètent,
38:12qui font que la pérennité de ces usines
38:14est assurée parce qu'elles seront
38:16en train de fabriquer des voitures au bon coût.
38:18Justement, Carlos Tavares
38:20a dit que, sur ce sujet,
38:22il pensait que ça aurait des conséquences
38:24probablement sociales sur les usines,
38:26les fournisseurs qui fabriquent
38:28dans les pays occidentaux. Mais il a dit, à vrai dire,
38:30cette question,
38:32il ne faut pas me la poser à moi, il faut la poser à l'Europe.
38:34C'est de la faute de l'Europe. Moi, j'essaie juste
38:36de continuer à faire mon métier dans les meilleures conditions
38:38et de faire des économies. Donc,
38:40ça va avoir des conséquences.
38:42Forcément, ça a des conséquences.
38:44Mais c'est quoi l'alternative ?
38:46Nous, on est ouverts, on écoute.
38:48Mais l'alternative aujourd'hui, si on ne se bat pas
38:50pour être capables d'amener à nos clients des véhicules
38:52aussi compétitifs que nos concurrents, on fait quoi ?
38:54On espère qu'il y a une loi qui nous protège ?
38:56On va demander une loi stellantise qui fait que nous,
38:58on peut gentiment vivre dans un autre monde ?
39:00Non. Le pouvoir d'achat, c'est un vrai sujet pour les Européens
39:02et les Français aujourd'hui. Ils ont besoin d'avoir
39:04des véhicules, surtout décarbonés,
39:06qui restent accessibles. Et donc, il faut
39:08qu'on mette en place tous les leviers.
39:10Excusez-moi de poser la question, mais est-ce qu'il n'y a pas
39:12un problème lié à la personne de
39:14Carlos Tavares qui part son
39:16visage, l'austérité
39:18qu'il dégage et finalement cette discipline de
39:20faire, qui est profitable d'ailleurs pour le groupe,
39:22au niveau des résultats, on le sait très bien, mais
39:24est-ce que ça ne donne pas l'image d'un
39:26groupe finalement qui reste très
39:28froid et qui recherche avant tout à
39:30tirer les boulons un peu partout ?
39:32Je pense qu'il faut se rappeler que ce
39:34groupe, il est l'héritage de deux groupes
39:36qui s'appellent PSA, qui
39:38s'appellent FCA, et vous pouvez rajouter
39:40Opel au milieu de ça. Ce sont trois entreprises
39:42qui ont été au bord de la mort.
39:44On peut faire les malins après en disant
39:46on trouve le style du manager, un peu ceci,
39:48un peu cela. Carlos Tavares, il nous a
39:50sauvés. Il a fait qu'aujourd'hui,
39:52vous avez en France... Et personne ne croyait
39:54au rachat d'Opel d'ailleurs ? Personne ne croyait
39:56à grand-chose. Mais maintenant, on fait la
39:58bouche. Sans lui, on n'aurait pas ce groupe
40:00fort qui est capable d'investir
40:02dans des gigafactories en Europe,
40:04qui est capable de dire je vais investir dans des
40:06mines de lithium et de pérenniser le
40:08futur. C'est tout ça qu'il est en train de faire.
40:10Ça ne se fait pas en ne gagnant pas d'argent.
40:12Comment on voulait investir 500 millions dans des mines,
40:14avoir plus de 10 milliards de contrats
40:16avec les semi-conducteurs de futur,
40:18et ouvrir des gigafactories qui coûtent 3-4 milliards
40:20chacun, si vous n'avez pas devant
40:22vous une entreprise que vous avez aimée au meilleur
40:24niveau de la rentabilité ? Et ça, on le doit
40:26le savoir, est-ce ? A ce propos, vous avez 14
40:28marques, pas d'autres partenaires en vue ou
40:30de fusion, de discussion, de tractation ?
40:32On a un magnifique plan sur notre
40:34magnifique entreprise et un petit partenariat
40:36avec l'importance. On va se concentrer là-dessus, c'est déjà
40:38assez de boulot. Juste un petit mot sur la voiture
40:40autonome, puisque c'est quand même la voiture de demain.
40:42On en est où chez Stellantis ?
40:44On continue à développer nos solutions
40:46qu'on appelle de niveau 3.
40:48Vous savez, les choses sont progressives.
40:50D'abord, on va réussir à conduire
40:52sans les mains, un jour sans les yeux.
40:54Ce sont des défis technologiques, il faut être un peu...
40:56il faut parler vrai. Chaque délai
40:58annoncé par un constructeur
41:00a été reculé d'un an tous les ans.
41:02Ce sont des défis technologiques extraordinaires, parce que
41:04tout à coup, c'est la responsabilité sur la voiture.
41:06Donc, il faut anticiper tous les
41:08cas possibles et imaginables.
41:10On a développé des équipes logicielles
41:12qui font des progrès assez importants et maintenant,
41:14on a accéléré parce qu'on développe une bonne partie
41:16nous-mêmes. Donc, on va amener des véhicules sur le marché
41:18comme on s'y est engagé, mais c'est un vrai
41:20défi technologique. Une question très rapide.
41:22Dans dix ans, il y aura encore des usines en France ?
41:24Ah oui, bien sûr.
41:26Moi, j'ai commencé ma carrière à Mulhouse.
41:28J'ai travaillé à Sochaux après.
41:30Je connais le savoir-faire des équipes et encore une fois,
41:32elles bossent nos équipes.
41:34Elles ont fait des transformations de leurs usines.
41:36Allez voir à Sochaux.
41:38Sochaux est né au bord d'une départementale
41:40et puis a un peu grossi, a pris du poids
41:42en allant jusqu'à l'autoroute.
41:44Maintenant, on a ramené l'usine dans son périmètre initial
41:46extrêmement compact, extrêmement performante.
41:48On lui a donné un avenir.
41:50Vous avez une ancienne marraine du football club
41:52de Sochaux, mon béliard d'ailleurs.
41:54Est-ce que vous croyez à la relocalisation
41:56aussi en France ?
41:58De quoi ?
42:00Des usines ? On le fait.
42:02Des semi-conducteurs, dans le fond, bien sûr.
42:04Il y a beaucoup d'éléments à haute technologie
42:06qu'on va réussir à ramener en Europe.
42:08Merci beaucoup Maxime Piccadabrette
42:10avec nos responsables des achats et de l'approvisionnement
42:12du groupe Stalantis. Merci à nos journalistes
42:14Laurent Meyo de Mobility TV
42:16et Valérie Collet de Journaliste au Figaro.
42:18Allez, nous on vous retrouve demain à partir de 17h
42:20dans les Vraies Voix.
42:22A 20h le flash, à 20h de l'essentiel de Sud Radio.
42:24Mais tout de suite, Sud Radio à votre service, Cécile de Ménibus.
42:26Merci à notre formidable équipe, salut, à demain.