Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche
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00:00:00Bonjour à tous, ravi de vous accueillir en ce jour de scrutin sur CNews, une journée rythmée par le premier tour des législatives.
00:00:07Mais pas que, vous allez le voir et l'entendre avec nos invités. Karima Bric est avec nous, bonjour.
00:00:11Bonjour.
00:00:12Ravi de vous retrouver. Christian Proutot, bonjour.
00:00:14Bonjour.
00:00:15Bienvenue sur le plateau. Les débats avec vous évidemment dans quelques instants.
00:00:17Mais d'abord, point sur l'information, comme à chaque fois, avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
00:00:22Bonjour Lionel, bonjour à tous. Premier tour des législatives et les Français semblent motivés à se rendre aux urnes.
00:00:2825,9% ont fait le déplacement avant midi. C'est bien mieux qu'en 2022 à la même heure, le taux de participation n'atteignant pas les 19%.
00:00:37On va retrouver Régine Delfort et Laura Lestrade en direct du 16e arrondissement de Paris.
00:00:43Régine, bonjour. Les électeurs viennent-ils en nombre dans ce bureau de vote ?
00:00:49Oui, bonjour Isabelle. Effectivement oui, puisque dans ce bureau de vote du 8e, le bureau numéro 8 de la mairie du 16e arrondissement,
00:00:58il y a 1292 inscrits et déjà 500 personnes ont voté. Donc on est vraiment largement au-dessus de cette moyenne nationale.
00:01:06Pour le moment, c'est un petit peu plus vide. On voulait vous montrer, parce qu'on est dans le collège Jean-Saëns-de-Sailly,
00:01:12il y a trois bureaux de vote. Donc on voit les personnes qui viennent, ça désamplit. Il y a encore à nouveau des personnes qui reviennent.
00:01:20Ils ont jusqu'à 20 heures pour venir voter. Il y a aussi ces procurations. On peut encore se rendre dans un commissariat pour faire une procuration.
00:01:29Ce matin, dans le bureau de vote, il n'y avait que 47 procurations et là, il y en a 90.
00:01:34Merci beaucoup Régine Delfort et Laura Lestrade qui vous accompagnent.
00:01:39Notez que vous pouvez suivre notre édition spéciale à partir de 17h, présentée par Romain Desarbres, Laurence Ferrari et Pierre De Villeneau dès 19h.
00:01:48Vous retrouverez Eliott Deval à 22h et puis Olivier Benquemoun à partir de minuit.
00:01:54En attendant, de nombreuses personnalités ont voté, comme le Premier ministre Gabriel Attal à Venves,
00:02:01Jordan Bardella à Garches dans les Hauts-de-Seine, Manuel Bompard était à Marseille, le Président de la République, quant à lui, au Touquet.
00:02:09Comme Marine Tondelier, Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais.
00:02:13Enfin, François Hollande a glissé son bulletin dans un bureau de vote à Tulle, en Corrèze.
00:02:19Dans le reste de l'actualité, cette fusillade lors d'un mariage à Thionville. Un mort et cinq blessés, dont trois graves, sont à déplorer.
00:02:28Les faits se sont produits vers 1h du matin, dans une salle de réception où se trouvaient une centaine de personnes.
00:02:33Trois agresseurs ont ouvert le feu à plusieurs dizaines de reprises avant de prendre la fuite.
00:02:39Le mobile reste inconnu, mais la piste d'un règlement de compte sur fonds de trafic de stupéfiants n'est pas écartée.
00:02:46Demain, lundi 1er juillet, plusieurs changements dans la vie des Français sont à noter, que ce soit au niveau économique ou judiciaire.
00:02:55Bouleversements prévus plus précisément à Paris, côté circulation. Vous allez voir les détails avec Camille Joly.
00:03:04La réforme de l'assurance chômage entre en vigueur ce lundi. Il faudra désormais travailler 8 mois sur les 20 derniers mois pour toucher des indemnités.
00:03:12Des versements revalorisés à hauteur de 1,2%. Mais pour une durée plus courte, 15 mois pour les chômeurs de moins de 57 ans.
00:03:21Au chapitre judiciaire, la garde à vue évolue. Une audition ne pourra plus se dérouler sans la présence d'un avocat.
00:03:27Le gardé à vue aura aussi la possibilité de prévenir une personne de son choix.
00:03:31Des nouvelles dispositions qui s'appliquent en conformité avec le droit européen.
00:03:37D'autres changements sont à prévoir, dont certains impacteront particulièrement les Parisiens.
00:03:42Les voies olympiques entrent en vigueur ce lundi sur 185 km d'axes routiers autour de la capitale.
00:03:49Elles seront réservées à la circulation des véhicules accrédités par Paris 2024, afin de faciliter les trajets des athlètes.
00:04:00Et on poursuit avec cette bonne nouvelle pour les commerces de proximité.
00:04:04Après des temps difficiles, les consommateurs sont de retour en force.
00:04:08Boulangerie, pharmacie, boucherie, et même prêt-à-porter, la fréquentation est en hausse.
00:04:14Les Français semblent déterminés à soutenir les artisans locaux.
00:04:21Chaque jour en France, ils sont plus de 12 millions de consommateurs à pousser la porte d'une boulangerie.
00:04:27Acheter sa baguette à deux pas de son domicile, faire ses courses dans la boutique du coin de la rue,
00:04:32les Français sont de plus en plus nombreux à plébisciter les commerces de proximité.
00:04:36On a un accueil plus chaleureux, c'est plus humain.
00:04:40Ça permet d'avoir des liens avec les commerçants, c'est plutôt chouette.
00:04:43Généralement, c'est fait en France avec des produits français de qualité.
00:04:47Si en 2023, ils étaient 65% à se rendre régulièrement en boulangerie,
00:04:52cette année, la fréquentation a augmenté de près de 10%.
00:04:56Pharmacie, boucherie, restaurants et boutiques de prêt-à-porter, tous bénéficient de cet engouement.
00:05:02Il y a eu d'abord le Covid qui a privé les consommateurs d'une certaine forme de vie normale.
00:05:11Les citoyens ont retrouvé l'envie d'un lien social, de retrouver leurs boutiques, d'essayer les produits.
00:05:23Il y a une sorte de contrebalancement par rapport au grand e-commerce.
00:05:29Après la crise sanitaire qui avait boosté les ventes du commerce en ligne,
00:05:33le retour des consommateurs dans les commerces de proximité se confirme dans les 30 plus grandes villes de France.
00:05:39Et en direct dans le journal d'Isabelle Piboulot, vous le voyez dans le cadre de ses législatives,
00:05:43c'est Jean-Luc Mélenchon qui vote à présent à 14h06 dans le 10e arrondissement de Paris.
00:05:50Fondateur de la France Insoumise qui vient d'arriver dans cette école
00:05:54et qui va voter maintenant en présentant ses documents d'identité.
00:05:59Ça a été le cas pour beaucoup de personnalités d'ailleurs ce matin
00:06:01qui parfois avaient oublié soit leur enveloppe, soit leur carte d'identité, mais ils l'ont récupérée très vite évidemment.
00:06:08Ce n'est pas le cas manifestement pour Jean-Luc Mélenchon, vous le voyez,
00:06:11qui est en train de présenter à la fois sa carte d'identité et sa carte d'électeur
00:06:15et qui va pouvoir voter avec évidemment un premier tour des législatives très importants
00:06:22pour celui qui fait partie donc du Nouveau Front Populaire désormais
00:06:27et qui fait partie également des premiers ministrables éventuels.
00:06:32On le voit, il va évidemment là aussi choisir les différents bulletins.
00:06:38Tendre l'oreille pour savoir s'il y a un commentaire de Jean-Luc Mélenchon.
00:06:51Il choisit minutieusement chacun des bulletins avant de se rendre dans l'isoloir.
00:07:02Jean-Luc Mélenchon dans l'isoloir à présent.
00:07:09Il semble que le choix soit rapidement fait, en tout cas je l'espère pour lui.
00:07:15Le temps d'introduire ce bulletin dans l'enveloppe
00:07:22et le citoyen Jean-Luc Mélenchon aura voté.
00:07:29Toujours donc en dixième arrondissement de Paris.
00:07:35Avec, vous le savez, dans cette élection une participation importante
00:07:40puisque à midi la participation était de 25,9%.
00:07:44C'est en nette hausse évidemment par rapport à 2022 à la même heure
00:07:47puisque c'était à 18,43%. C'est même un record.
00:07:51En 1997, lors des dernières législatives anticipées à midi,
00:07:56le taux de participation était à 22,74%.
00:08:01Donc les Français sont particulièrement mobilisés pour cette élection.
00:08:06Le premier tour.
00:08:16Il est possible que l'on retrouve Jean-Luc Mélenchon sur la liste des électeurs.
00:08:26Un petit coup par là.
00:08:33Voilà, ça y est. Excusez-moi.
00:08:36Vous pouvez signer ?
00:08:40Est-ce que vous voulez venir nous aider à dépouiller ce soir ?
00:08:46Non, je suis revenu.
00:08:49Et vous avez ce qu'il vous faut ?
00:08:51On a ce qu'il nous faut. Il manque une personne.
00:08:56Vous avez une grande participation aussi ?
00:09:00Mais non, ce n'est pas la voie.
00:09:03Apparemment pour beaucoup de personnalités politiques,
00:09:06il y a un petit souci avec des cartes d'identité, des passeports
00:09:10qui peuvent avoir une date de péremption.
00:09:13Mais on les a identifiés et tout s'est bien passé.
00:09:16Avec Jean-Luc Mélenchon, on va revenir en plateau.
00:09:18Jean-Luc Mélenchon qui a voté dans le 10e arrondissement de Paris aujourd'hui.
00:09:21Nous allons marquer une pause et dans quelques instants
00:09:24nous retrouverons avec nos invités avec Karim Abric et Christian Proutot
00:09:27pour développer l'actualité politique mais aussi le reste de l'actualité.
00:09:31Je n'oublie pas évidemment de vous représenter encore une fois
00:09:34ce magnifique ouvrage puisque l'été arrive.
00:09:36Donc évidemment, ça peut être un ouvrage d'été.
00:09:39GIGN, 50 ans d'intervention, édition Télémac
00:09:42qui nous a été apporté, et merci encore, par Christian Proutot.
00:09:45A tout de suite sur CNews.
00:09:48On se retrouve en plateau.
00:09:51180 minutes info week-end pour vous accompagner
00:09:54avant d'entrer pleinement dans les législatives
00:09:56avec Karim Abric et Christian Proutot.
00:09:58Nous évoquons le cas des policiers municipaux de Bordeaux
00:10:00qui ont entamé une grève jusqu'au 14 juillet prochain.
00:10:03Ils réclament notamment le port d'armes létales
00:10:06alors qu'ils attendaient une décision dans les prochains jours.
00:10:09Celle-ci a été repoussée.
00:10:11On va pouvoir en parler évidemment avec notre invité également
00:10:14qui représente les policiers municipaux.
00:10:16Regardez d'abord le sujet préparé par Charles Pousseau.
00:10:19Une grève pour faire entendre leurs douze revendications.
00:10:22Ce vendredi, les policiers municipaux de Bordeaux
00:10:25se sont réunis pour faire entendre leur mécontentement.
00:10:28Alors qu'ils attendaient une décision de la mairie le 4 juillet,
00:10:31ils devront faire preuve de patience après un report
00:10:34à cause des élections législatives.
00:10:36Inquiets, ils ont déposé un préavis de grève jusqu'au 14 juillet.
00:10:40Tous les jours, il y a des grévistes.
00:10:41Ils font des roulements de maintien du préavis de grève
00:10:44et des discussions en interne entre nous,
00:10:46en termes d'Assemblée Générale, des policiers municipaux.
00:10:49Ce font jour par jour.
00:10:51Ils maintiennent l'information pour savoir sur quel événement
00:10:54il y aura un blocage.
00:10:55Parmi ces revendications, celle sur l'armement létal.
00:10:58Contrairement aux autres communes de la métropole,
00:11:00les policiers municipaux bordelais n'ont pas d'armes à feu.
00:11:03Ils sont équipés de pistolets à impulsion électrique,
00:11:06de gazeuses et de matraques télescopiques.
00:11:08Ce sont des armements qui sont intéressants, qui ont leur rôle,
00:11:12mais qui répondent à des problématiques très particulières
00:11:15et très limitées.
00:11:16Il manque cruellement l'arme létale,
00:11:19qui est l'ultime recours dissuasif pour sauver l'agent en question
00:11:23ou quelqu'un d'autre qui aura nécessité l'usage.
00:11:25Ce que je vous rappelle, c'est la légitime défense,
00:11:27bien sûr aussi pour les policiers municipaux.
00:11:29Il n'y a pas d'autre règle que celle-ci.
00:11:30La mairie de Bordeaux ne pourrait donner sa décision
00:11:32qu'au mois de septembre prochain.
00:11:35Et pour en parler avec nous,
00:11:36Léonard Bayle nous a rejoint porte-parole
00:11:38de la Fédération nationale des policiers municipaux de France.
00:11:41Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:11:43Vous venez de voir le reportage de vos collègues,
00:11:45notamment à Bordeaux.
00:11:47Il faut expliquer à celles et ceux
00:11:49qui nous regardent sur CNews aujourd'hui
00:11:50qu'il y a des cas différents,
00:11:52quelle que soit la commune où l'on se trouve en France,
00:11:55lorsqu'on exerce le métier de policier municipal.
00:11:57Tous ne sont pas armés
00:11:58et tous ne sont pas armés de la même manière.
00:12:00Est-ce exact ?
00:12:03Tout à fait.
00:12:05Par contre, l'armement, il faut le rappeler,
00:12:07il y a une demande très forte
00:12:08de l'ensemble des policiers municipaux de France
00:12:10pour l'armement.
00:12:11On a plusieurs catégories d'armes.
00:12:13Il y a les armements de catégorie B,
00:12:16ce sont des pistolets semi-automatiques.
00:12:18Et on a de l'armement aussi de catégorie D,
00:12:20comme les matraques, les aérosols.
00:12:24On a plusieurs catégories d'armement,
00:12:26de l'arme létale à l'armement intermédiaire.
00:12:29Effectivement, l'armement intermédiaire
00:12:32permet quelques actions simples,
00:12:34mais un champ d'action qui est quand même limité.
00:12:38Il faut le savoir que la menace est actuellement réelle,
00:12:41comme les collègues le savent très bien.
00:12:43On est actuellement sur un niveau de sécurité vigipirate
00:12:47renforcé à son niveau le plus haut.
00:12:50Il faut rappeler les différentes attaques terroristes
00:12:53qu'il y a eu depuis plusieurs années,
00:12:55depuis sa remontée jusqu'à très loin en 2012,
00:12:58Mohamed Merah en 2014,
00:12:59les attaques à la voiture-bélier en 2015,
00:13:02Charlie Hebdo en 2016, avec le 14 juillet à Nice.
00:13:05La liste est longue.
00:13:06On ne va pas toutes les faire,
00:13:08mais la police municipale,
00:13:10comme chaque agent des forces de l'ordre,
00:13:12est au service du citoyen.
00:13:14Pour assurer la protection et la défense de ces derniers.
00:13:18Ce réclamement, notamment l'armement létal,
00:13:21est un outil à ce service pour pouvoir assurer la protection.
00:13:26L'arme, pour appeler la découpon de l'arme...
00:13:28Pardonnez-moi, Léonard Baille,
00:13:29c'est un outil indispensable pour tous les policiers municipaux.
00:13:32Je me souviens qu'au mois d'avril dernier,
00:13:34Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
00:13:36était favorable à ce que les policiers municipaux soient armés
00:13:39au même titre que les policiers nationaux.
00:13:41Mais il y a toujours une différence qui est faite
00:13:43entre ces deux fonctions.
00:13:46Pour vous, et si vos collègues à Bordeaux font grève,
00:13:49c'est qu'il faut armer tous les policiers municipaux
00:13:51avec des armes à feu partout en France ?
00:13:56Clairement, la volonté des policiers municipaux
00:13:59est de pouvoir défendre le citoyen, se défendre.
00:14:02Il y a un soin important d'être armé et d'armes létales.
00:14:05Il faut rappeler que la police municipale,
00:14:08c'est largement développé, c'est largement professionnalisé,
00:14:11que ce soit en matière de matériel, de technique,
00:14:15mais aussi de champ d'action.
00:14:18On est une police municipale qui est très contrôlée.
00:14:21On a une responsabilité disciplinaire,
00:14:23on a une responsabilité civile,
00:14:25on a une responsabilité pénale,
00:14:27on a un contrôle hiérarchique, administratif,
00:14:30fonctionnel, on a un contrôle qui est réalisé par la préfecture,
00:14:33on a un contrôle qui est réalisé par le procureur de la République.
00:14:36Ça, c'est très encadré.
00:14:38Il est très très loin le temps où les policiers municipaux
00:14:41avaient un champ d'action qui était beaucoup plus restreint.
00:14:44Maintenant, on est sur énormément de missions primo-intervenantes.
00:14:47Pardonnez-moi, je vous interromps encore,
00:14:49ça veut dire que les policiers municipaux
00:14:51sont au contact de toute la violence et l'insécurité
00:14:54dont on parle très régulièrement,
00:14:56au même titre que les policiers nationaux désormais ?
00:14:59Oui, toute Afrique en intervient.
00:15:01Sur les missions quotidiennes, on intervient par exemple
00:15:03sur un différent familial ou un simple tapage dans une cité.
00:15:07À l'heure actuelle, on n'est jamais à l'abri d'un débordement,
00:15:10d'un débordement par une personne qui,
00:15:12sous un coup de colère ou qui a une arme à proximité,
00:15:15qui pourrait faire usage de cette arme.
00:15:17On le voit régulièrement dans les faits divers d'actualité
00:15:20que les différentes chaînes médiatives voient.
00:15:23Par exemple, vous vous rappelez de l'attaque du fourgon carcéral
00:15:26avec le transfert du détenu.
00:15:28On voit que les délinquants maintenant ont accès à des armes de catégorie A.
00:15:32Des armes de catégorie A, ce sont des armes d'épaule automatiques.
00:15:36Nous, on est équipé avec des gilets pare-balles
00:15:38qui nous permettent d'encaisser des balles de 9 mm.
00:15:43Pour rappel, une cartouche de Kalachnikov
00:15:46traverse de part en part le gilet pare-balles d'un policier municipal.
00:15:50Un gilet léger.
00:15:51Oui, effectivement.
00:15:52Les policiers municipaux et les policiers nationaux,
00:15:54finalement, aujourd'hui, font-ils le même métier ?
00:15:57Et donc, doivent-ils être armés de la même manière ?
00:16:00Est-ce que c'est ce que vous demandez d'ailleurs ?
00:16:02Est-ce que c'est ce que demandent les syndicats de policiers municipaux ?
00:16:07Je parle en tant que...
00:16:09Au nom de la Fédération nationale des policiers municipaux,
00:16:12je vous présente notre président Thierry Colomard.
00:16:15Alors nous, effectivement, cet armement,
00:16:19sur toutes les missions sur lesquelles on est primo-intervenant,
00:16:23on ne peut pas connaître la suite,
00:16:25le déroulé de l'action pour lequel on intervient.
00:16:28Et donc, pour ça, il faut pouvoir réagir,
00:16:30pour pouvoir être réactif.
00:16:33Et pour ça, comment on fait pour arrêter ?
00:16:35Par exemple, si on intervient sur un individu armé et déterminé,
00:16:39comment on fait pour arrêter cet individu
00:16:41si on n'a pas les moyens de le faire ?
00:16:43Permettez-moi justement quelques métaphores à ce sujet.
00:16:46Par exemple, on a un informaticien dans une société
00:16:49qui est chargé de réaliser la sécurité informatique.
00:16:51On est à l'heure des ordinateurs quantiques,
00:16:53des intelligences artificielles.
00:16:55Cet informaticien, si on lui donne,
00:16:57comme ordinateur Windows 98,
00:16:59et on lui dit assurer la sécurité de la société,
00:17:02comment on voulait qu'on fasse ça ?
00:17:03C'est un petit peu la même chose.
00:17:05Ou un chasseur, s'il doit arrêter un sanglier,
00:17:07on lui donne une carabine à plombs, ça ne sera pas possible.
00:17:09On a connu qu'on ne peut pas arrêter les bandits
00:17:12et faire opposition à la violence avec des pistolets à eau
00:17:15ou peut-être tout simplement des armes,
00:17:17et on va en parler avec Christian Proutot dans quelques instants,
00:17:19qui ne sont pas des armes à feu et qui ne sont pas des armes létales.
00:17:22Donc il est important sans doute,
00:17:24et c'est ce que vous demandez très vraisemblablement,
00:17:26Ludovic Baille, de légiférer au niveau national
00:17:29pour que tout le monde soit concerné et logé à la même ancienne.
00:17:31Merci de nous avoir accompagné sur l'antenne de CNews.
00:17:33C'est un débat très important et très intéressant,
00:17:35Christian Proutot.
00:17:36Le rôle des policiers municipaux dans la société aujourd'hui
00:17:40est dans le contexte insécuritaire
00:17:42que nous traversons en France, n'est-ce pas ?
00:17:44Oui, mais en fait ça dépend comment on aborde le problème.
00:17:48Alors moi je ne cacherai pas que depuis longtemps,
00:17:51je ne suis pas pour la multiplication des armes.
00:17:53Pour une raison simple, c'est que si on donne des armes à des gens,
00:17:56il faut qu'ils sachent s'en servir.
00:17:58Or, les problèmes d'entraînement sont déjà cruciaux
00:18:01en police et en gendarmerie.
00:18:03On a du mal à former les gens.
00:18:05Si c'est simplement leur donner une arme,
00:18:08parce qu'ils se sentent rassurés,
00:18:10je pense qu'on passe complètement à côté de la plaque.
00:18:12Ça veut dire, on croit que les policiers municipaux
00:18:14ne savent pas utiliser une arme à feu,
00:18:16ou ne sont pas formés pour ?
00:18:17Je pense que de toute façon, si on ne met pas à côté
00:18:20du fait de donner une arme, c'est comme si on donnait
00:18:23une voiture sans permis de conduire.
00:18:25Vous avez des gens qui, d'instinct, arriveront à conduire,
00:18:28et vous avez des gens qui se prendront le premier platane.
00:18:31Ce que je voulais expliquer, c'est que ce continuum
00:18:34qui a été prévu dans la loi, sur la sécurité intérieure
00:18:39et en particulier sur les services de police,
00:18:42de police municipale et également la police privée,
00:18:46ce continuum a déjà envisagé ce problème.
00:18:49Il a été décidé que c'était les responsables de mairie,
00:18:53les maires en particulier, qui ont le pouvoir,
00:18:57qui décidaient si leur police devait être armée ou pas.
00:19:02C'est là où il y a l'ambiguïté.
00:19:05Soit on considère, même si je ne suis pas au départ d'accord,
00:19:10s'il n'y a pas derrière la formation,
00:19:13ce qui n'est pas évident à faire.
00:19:15Bon, supposons que l'on considère qu'il est indispensable
00:19:20que l'arme qui n'est, je ne le rappelle pas une fin en soi,
00:19:23mais simplement un moyen,
00:19:25cette arme, les policiers municipaux
00:19:28qui se trouvent en primo intervenant,
00:19:30qu'ils l'aient à condition qu'on leur donne les moyens
00:19:33de s'en servir.
00:19:35Je voudrais rappeler que dans toutes les ouvertures du feu,
00:19:39actuellement, si on fait le bilan,
00:19:42à chaque fois il y a deux drames.
00:19:44Le premier, parce que même quand on ne sait pas tirer,
00:19:46en général, ça touche, on ne sait pas pourquoi,
00:19:48mais pas forcément au bon endroit.
00:19:50Ça, c'est une première chose.
00:19:52Et deuxièmement, celui qui a ouvert le feu,
00:19:54il est forcément poursuivi.
00:19:57Forcément, il y a les conditions d'ouverture du feu.
00:20:00Et il peut être choqué aussi, psychologiquement,
00:20:02s'il tue quelqu'un.
00:20:04Donc derrière, donner une arme, c'est une formation.
00:20:07Alors donner une arme, pourquoi pas,
00:20:09à condition que les gens sachent s'en servir
00:20:12et qu'ils aient les moyens de l'utiliser.
00:20:14Et pour éviter les bavures ou les polémiques,
00:20:16si quelqu'un ne sait pas se servir d'une arme,
00:20:18on peut comprendre que les policiers municipaux
00:20:20qui sont au contact, comme les nationaux,
00:20:22car ils m'abriquent, ont besoin de pouvoir se défendre.
00:20:25Mais s'ils ne sont pas en compétence pour le faire,
00:20:28ça devient problématique.
00:20:30Moi, j'ai l'impression que c'est un faux débat,
00:20:32cette histoire de pas de compétence.
00:20:34Évidemment, si on va fournir des armes à des policiers,
00:20:37on va s'assurer qu'ils savent s'en servir,
00:20:39qu'ils soient formés.
00:20:41C'est quand même une profession
00:20:43qui est extrêmement surveillée, contrôlée, balisée.
00:20:47Il y a des sanctions si jamais vous faites des erreurs.
00:20:50Je suis d'accord avec vous qu'il faut former les gens,
00:20:52ça va de soi.
00:20:54Mais je pense qu'il faut être à l'écoute des policiers
00:20:56et aussi des syndicats,
00:20:58c'est-à-dire qu'ils parlent de leur réalité.
00:21:00Les policiers risquent leur vie tous les jours.
00:21:02Tous les jours, ils risquent leur vie
00:21:04pour protéger les citoyens.
00:21:06Et on est en train de se questionner
00:21:08en se disant s'ils ont le droit de se protéger.
00:21:10Et je pense qu'il faut faire attention,
00:21:12il faut regarder le contexte d'aujourd'hui,
00:21:14à quel point il y a des situations, par exemple,
00:21:16la prolifération du trafic de drogue.
00:21:18On voit des criminels endurcis, armés jusqu'aux dents,
00:21:22avec des armes semi-automatiques, des Kalashnikovs.
00:21:25Et ils ne sont pas forcément formés, eux aussi.
00:21:28Voilà, donc il y a un danger.
00:21:30Ils ne s'entraînent pas forcément avec les Kalashnikovs.
00:21:32Exactement, il y a un danger pour les policiers,
00:21:34il y a un danger pour les citoyens.
00:21:36Alors moi, ce discours, je vous dirais,
00:21:38il y a aussi des idéologies
00:21:40qui veulent qu'on aille vers un désarmement,
00:21:42aujourd'hui, de la police, littéralement.
00:21:44Il faut faire très attention avec ça,
00:21:46parce que je suis d'accord aussi avec vous.
00:21:48C'est cette notion, finalement, des autorités
00:21:50qui ont tellement peur qu'il y a un embrasement
00:21:52dans les rues si jamais il y avait quelque chose,
00:21:54il arrive un incident ou quoi que ce soit.
00:21:56Donc il faut faire attention avec ces discours aussi.
00:21:59Vous voulez rajouter un tout petit mot pour conclure?
00:22:01Oui, juste une chose, c'est qu'il y a une mentalité différente.
00:22:04Par exemple, en Grande-Bretagne, ils ne sont pas armés.
00:22:06Les policiers en tenue ne sont pas armés.
00:22:08Il y a des unités spéciales qui sont appelées...
00:22:10Ils ont des tasers, des matraques,
00:22:12comme les policiers municipaux.
00:22:14Les policiers municipaux, absolument.
00:22:16Et ça marche mieux ou ça marche moins bien?
00:22:18Là, vous ne croiserez pas un flic en tenue qui est armé.
00:22:20Voilà.
00:22:22Alors...
00:22:24Pour conclure rapidement, parce que le temps
00:22:26qui nous est apporté s'achève.
00:22:28Je pense qu'il y a des policiers qui font
00:22:30certaines interventions dans un contexte,
00:22:32comme je le disais, que ce soit de trafic de drogue,
00:22:34que ce soit, par exemple, des menaces terroristes.
00:22:36On a vu des différentes attaques terroristes,
00:22:38islamistes ou autres.
00:22:40Il y a un contexte aussi particulier.
00:22:42Et je dis juste, ce n'est pas d'armer tout le monde
00:22:44sans discernement, mais c'est...
00:22:46Les armes, oui, mais à condition de former les gens.
00:22:48Et de savoir s'en servir, en effet,
00:22:50pour éviter toute bavure ou dérapage.
00:22:52On marque une pause et on se retrouve avec
00:22:54Karim Ambrick et Christian Poteau dans quelques instants
00:22:56sur CNews.
00:22:58Toujours avec vous sur CNews,
00:23:00180 minutes info week-end,
00:23:02vous l'accompagnez, et ce témoignage poignant
00:23:04à présent, celui du frère du pompier décédé.
00:23:06Vous avez sans doute suivi cette affaire
00:23:08en début de semaine, après avoir été percuté
00:23:10sur la promenade des Anglais à Nice.
00:23:12Les auteurs présumés de cet accident mortel
00:23:14ont été libérés sous contrôle judiciaire.
00:23:16Cela renvoie évidemment
00:23:18au débat de la sanction de la punition
00:23:20pour ceux qui commettraient
00:23:22éventuellement un accident, mais un accident
00:23:24mortel. On va en parler avec vous dans quelques instants.
00:23:26Mais d'abord, le reportage de Franck Sivre-Triviau
00:23:28et Sarah Varney.
00:23:30Une nuit d'immense, que laisse derrière lui
00:23:32Jérémy, le sapeur-pompier percuté
00:23:34par un véhicule, dans la nuit de lundi
00:23:36à mardi, sur la promenade des Anglais.
00:23:38L'homme était marié
00:23:40et avait deux enfants. Son frère témoigne
00:23:42avec beaucoup d'émotion.
00:23:44Jérémy, c'était quelqu'un de solaire.
00:23:46C'était quelqu'un qui a apporté
00:23:48la vie de partout.
00:23:50Son sourire.
00:23:52Avec tout le monde, il a apporté son soutien.
00:23:54Il a aidé les gens.
00:23:56Et voilà, il termine comme ça.
00:23:58Un deuil difficile pour la famille
00:24:00qui ne peut se recueillir autour du corps de Jérémy.
00:24:02Mon frère, on n'a pas son corps.
00:24:04Son corps, on l'aura peut-être en 15 jours.
00:24:06Dans 15 jours, il va avoir une autopsie.
00:24:08Les dossiers ne sont pas encore là.
00:24:10Son anniversaire, c'est le 8 juillet.
00:24:12On n'aura pas le corps. On ne l'aura pas enterré.
00:24:14Les circonstances du drame laissent place à la colère.
00:24:16Protoxyde d'azote.
00:24:18Vitesse plus que excessive.
00:24:20On grille un feu alors qu'il y a des voitures arrêtées.
00:24:22Il ne lui a laissé aucune chance. C'est intolérable.
00:24:24C'est pas...
00:24:26C'est un homicide involontaire.
00:24:28Quand on commet autant d'infractions,
00:24:30il n'y a rien d'involontaire.
00:24:32Et surtout, il fuit.
00:24:34Il le laisse crever.
00:24:36Alors qu'il revenait d'une garde en scooter,
00:24:38le sapeur-pompier de 41 ans
00:24:40a été percuté par un véhicule
00:24:42qui venait de griller un feu rouge.
00:24:44Il a été projeté 60 mètres plus loin.
00:24:46À bord du véhicule,
00:24:484 jeunes âgés de 16 à 26 ans.
00:24:50L'auteur présumé de l'accident
00:24:52a été interpellé puis remis en liberté
00:24:54sous contrôle judiciaire.
00:24:56Une décision qui ne passe pas.
00:24:58À ce monsieur, je n'implorerai pas le mot
00:25:00juge de la liberté.
00:25:02Parce que la liberté, c'est pas remettre un assassin
00:25:04en rang comme ça dehors. Il n'a pas de coeur.
00:25:06On est dans un contexte. Il sait ce qu'on vit.
00:25:08Il sait comment ça s'est passé.
00:25:10Il cherche quoi ? Il attise la haine ?
00:25:12Il veut quoi ? Il appelle quoi ?
00:25:14Les gens, ils sont tous meurtris.
00:25:16Et lui, il le laisse sortir.
00:25:18Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire
00:25:20et non-assistance à personne en danger.
00:25:22C'est vrai que le Babelès Karimabrik,
00:25:24c'est considéré comme homicide volontaire,
00:25:26mais il n'y a pas de peine plus lourde
00:25:28par rapport à ce qui pourrait être considéré
00:25:30comme un homicide volontaire grave.
00:25:32Et involontaire grave.
00:25:34Vous avez raison de souligner,
00:25:36je pense que pour les familles des victimes,
00:25:38il y a quelque chose d'important,
00:25:40de symbolique qui n'est pas respecté.
00:25:42C'est pour ça qu'on fait certaines familles
00:25:44qui ont subi,
00:25:46qui ont perdu des êtres chers
00:25:48dans des circonstances, par exemple,
00:25:50qui ont perdu de la vitesse, des délits de fuite,
00:25:52et disent qu'on devrait plutôt parler
00:25:54d'homicide routier,
00:25:56qu'on mette un mot là-dessus
00:25:58parce que c'est l'aspect de dire
00:26:00que c'est involontaire.
00:26:02Pour eux, c'est insupportable.
00:26:04Et on dirait qu'en ce moment,
00:26:06ça ne bouge pas très vite.
00:26:08Il y a toute cette question d'intentionnalité
00:26:10dans la loi qui est complexe à appliquer.
00:26:12Mais on doit comprendre quand même les familles
00:26:14que pour eux, c'est un deuil qui devient
00:26:16pratiquement impossible à faire
00:26:18sans connaître le sens de ce qui s'est réellement passé.
00:26:20Christian Prouteau,
00:26:22est-ce que ce genre d'accident
00:26:24doit être requalifié
00:26:26en crime grave,
00:26:28comme ce serait involontaire,
00:26:30comme le cas d'un viol ?
00:26:32La loi est en train
00:26:34d'être transformée, un peu comme le soulignait
00:26:36Karima, c'est-à-dire
00:26:38avec une autre appellation qui s'appellera
00:26:40homicide routier, dans le cas
00:26:42où le conducteur,
00:26:44le chauffard,
00:26:46de l'accident sera
00:26:48ou sous l'emprise d'alcool
00:26:50ou sous l'emprise de stupéfiants.
00:26:52Et là, apparemment, c'est du protoxyde d'azote,
00:26:54donc ce pseudo gaz hilarant
00:26:56qui rend fou.
00:26:58Mais est-ce que la sanction sera à la hauteur ?
00:27:00Parce que ce à quoi vous faites allusion,
00:27:02c'est suite à l'action notamment de Yannick Allénaud
00:27:04qui avait perdu son fils,
00:27:06qui avait été tué par un chauffard
00:27:08qui était sous l'emprise de l'alcool.
00:27:10Ok, c'est requalifié, mais y a-t-il pour autant
00:27:12des sanctions à la mesure de cette requalification ?
00:27:14Par rapport à ce qu'on appelait
00:27:16un homicide involontaire,
00:27:18on est sur des charges beaucoup plus lourdes.
00:27:20Donc on peut aller jusqu'à 7 ans de prison, je crois.
00:27:24Mais il est difficile de qualifier ça
00:27:26en homicide volontaire.
00:27:28Parce qu'il faut qu'il y ait une intention coupable
00:27:30par rapport à la personne qui a été tuée.
00:27:32Manifestement, l'action
00:27:34de conduire n'importe comment,
00:27:36c'est pas vouloir délibérément
00:27:38tuer monsieur machin ou monsieur chaud.
00:27:40Même si on est dans un danger ambulant,
00:27:42même si on est sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool.
00:27:44Oui, mais déjà, si on arrive à mettre en place
00:27:46une formule qui fera que les gens
00:27:48ont une peine à la hauteur
00:27:50de ce qu'ils ont fait, c'est-à-dire supprimer une vie,
00:27:52je pense qu'on aura fait un grand pas.
00:27:54Mais il faut quand même reconnaître
00:27:56que le texte n'est pas encore passé.
00:27:58C'est une décision transpartisane
00:28:00de l'Assemblée.
00:28:02Tant qu'on n'aura pas une nouvelle Assemblée,
00:28:04le texte ne passera pas.
00:28:06Mais elle a été adoptée au mois de mars.
00:28:08Oui, c'est effectivement récent.
00:28:10On marque une pause.
00:28:12On se retrouve avec nos invités sur le plateau dans quelques instants.
00:28:14Et nous évoquerons l'actualité à l'étranger.
00:28:16A tout de suite sur CNews.
00:28:20Retour sur le plateau de 180 minutes Info
00:28:22week-end avec Christian Proutot et Karim Abrik.
00:28:24L'actualité à l'étranger,
00:28:26avec quelques mots sur l'armée israélienne
00:28:28qui a encore bombardé aujourd'hui la bande de Gaza,
00:28:30notamment le nord du territoire,
00:28:32où elle poursuit ses opérations après plusieurs jours
00:28:34de combats acharnés contre le Hamas.
00:28:36Ce qui fait craindre aussi un embrasement au Liban
00:28:38et des échanges et des combats
00:28:40avec le Hezbollah.
00:28:42Karim Abrik, on a l'impression
00:28:44qu'il est très difficile de sortir de ce conflit.
00:28:46Et l'Iran s'en mêle également
00:28:48en disant que si Israël venait à attaquer
00:28:50le Liban, il y aurait une réplique
00:28:52qui pourrait être irrémédiable
00:28:54et irréversible.
00:28:56Oui, tout à fait. Et on en est maintenant
00:28:58bientôt à presque neuf mois de ce conflit.
00:29:00Et on voit à quel point,
00:29:02je vous dirais, il y a des réactions
00:29:04un petit peu partout à travers le monde.
00:29:06Quand on réfléchit géopolitique,
00:29:08on se demande ce qui va arriver dans les prochains mois.
00:29:10Parce qu'il y a ces élections, bien sûr, législatives.
00:29:12On ne fera pas de l'analyse politique là-dessus.
00:29:14Mais je pense aussi,
00:29:16quand on regarde les Français qui décident
00:29:18de se mobiliser et d'aller voter,
00:29:20il y a ces enjeux internationaux aussi
00:29:22qui pèsent et qui inquiètent.
00:29:24Et je crois que ça fait partie aussi
00:29:26probablement de cette participation
00:29:28qui est en hausse.
00:29:30On se dit que ça va avoir des conséquences.
00:29:32Comment on va gérer cette fameuse politique internationale?
00:29:34Quels seront les alliés?
00:29:36Est-ce qu'il y aura des changements?
00:29:38Est-ce qu'on va être dans la continuité?
00:29:40Est-ce qu'on peut basculer encore plus
00:29:42dans une espèce de conflit
00:29:44qui prend encore plus d'ampleur à l'international?
00:29:46De ces importations aussi de conflits
00:29:48au sein même du pays.
00:29:50Donc tout ça, quand on voit que la situation,
00:29:52on a l'impression même que, dans certains cas,
00:29:54ça dégénère et ça a des répercussions
00:29:56même sur les compatriotes.
00:29:58Quand on pense à les Français juifs, par exemple,
00:30:00sur la montée de cet antisémitisme
00:30:02en France.
00:30:04On voit que c'est extrêmement préoccupant.
00:30:06Même chose si on regarde
00:30:08ce qui se passe aux États-Unis
00:30:10avec la présidentielle américaine
00:30:12qui va avoir lieu dans quelques mois,
00:30:14au mois de novembre.
00:30:16Dans quel monde, finalement,
00:30:18on est en train de dessiner aujourd'hui?
00:30:20On est au cœur de ce basculement aussi.
00:30:22Et on a, Christian Prouteau,
00:30:24toujours cette poudrière du Proche-Orient
00:30:26avec les tensions avec le Liban
00:30:28et Israël, bien sûr.
00:30:30Il y a des ambassades comme celle de l'Allemagne,
00:30:32notamment, qui ont demandé à leurs ressortissants
00:30:34de quitter le Liban parce que ça veut dire
00:30:36que la tension est de plus en plus manifeste.
00:30:38Et ça, c'est inquiétant.
00:30:40Oui, c'est d'autant plus inquiétant qu'on ne voit pas comment,
00:30:42politiquement, après le départ de Benny Gantz,
00:30:44qui était assez opposé
00:30:46à la politique militaire
00:30:48de Netanyahou,
00:30:50alors qu'il est quand même un ancien chef d'État-major
00:30:52et tout, donc il sait de quoi il parle.
00:30:54Et que Netanyahou
00:30:56semble, lui,
00:30:58sous la pression, je pense, de l'extrême-droite
00:31:00israélienne, s'accrocher
00:31:02à ce schéma tactique
00:31:04qui, on le voit,
00:31:06n'a pas donné de résultat.
00:31:08Vu comment était Gaza Nord,
00:31:10on n'arrive pas à comprendre qu'il y a encore des combats.
00:31:12Il n'y a plus de maison de boue.
00:31:14C'est rasé. Donc l'opposition
00:31:16qui se passe
00:31:18par le Hamas,
00:31:20dont on n'a pas arrêté de nous dire
00:31:22qu'ils seraient éradiqués,
00:31:24est loin de l'être. Et je pense que le schéma
00:31:26tel qu'il est opté, et là c'est le soldat
00:31:28qui parle, un petit peu en combat
00:31:30de rue tel qu'il est fait
00:31:32par l'armée israélienne
00:31:34sous la pression de ses politiques,
00:31:36ce combat
00:31:38n'est pas près d'être gagné.
00:31:40Il va coûter beaucoup en vie humaine.
00:31:42On oublie complètement le bilan
00:31:44des militaires israéliens qui sont
00:31:46à presque 1000 morts,
00:31:48d'après les derniers chiffres que j'avais entendus.
00:31:50Je ne parle pas sur les populations
00:31:52civilisées à Gaza et tout.
00:31:54Sur le Hamas, on ne sait pas trop,
00:31:56parce qu'il n'y a pas de véritables chiffres,
00:31:58puisqu'il est une espèce de
00:32:00milice fantôme, puisqu'ils ne l'ont pas
00:32:02éradiqué, et qu'elle combat toujours,
00:32:04c'est qu'elle sera encore là demain.
00:32:06Et je pense que c'est Benny Gantz qui a raison,
00:32:08mais je ne sais pas comment ils vont s'en sortir
00:32:10politiquement, dans la mesure
00:32:12où son départ,
00:32:14qui demandait la démission
00:32:16de Netanyahou,
00:32:18cette démission n'a pas eu lieu,
00:32:20et que Benny Gantz n'a pas assez,
00:32:22je pense, politiquement, pour pouvoir
00:32:24proposer autre chose politiquement.
00:32:26Et un pays qui est pris en tenaille avec
00:32:28le Liban et la bande de Gaza
00:32:30et ces combats qui sont en train de se développer.
00:32:32C'est vrai que depuis les attaques du 7 octobre,
00:32:34le conflit, vous le disiez, s'est importé en France
00:32:36et la communauté juive ne se sent plus
00:32:38en sécurité. Les juifs d'ailleurs de France
00:32:40sont de plus en plus nombreux à émigrer
00:32:42en Israël, à prendre la décision de faire
00:32:44leur alia, et en Provence,
00:32:46notamment dans la région Provence, le constat est
00:32:48identique. Stéphanie Rouquier.
00:32:50Dans le quartier de la Grande Synagogue,
00:32:52les juifs de Marseille ne cachent pas
00:32:54leurs inquiétudes. Depuis les attaques
00:32:56du 7 octobre en Israël, ils vivent
00:32:58dans la crainte quotidienne. Ils
00:33:00refusent de témoigner pour ne pas être
00:33:02identifiés. Le président du
00:33:04consistoire régional israélite
00:33:06soutient ces familles. Ils se sentent en
00:33:08insécurité, peur des agressions
00:33:10physiques, verbales,
00:33:12et puis
00:33:14ce sentiment-là
00:33:16pourrit la vie aux gens.
00:33:18Pour ne plus vivre cachés
00:33:20et en insécurité, ils sont de plus en
00:33:22plus nombreux à être tentés par l'alia,
00:33:24partir vivre en Israël.
00:33:26Dans chaque foyer
00:33:28juif, dans la bouche des gens,
00:33:30est-ce que nous,
00:33:32communauté juive, on a encore
00:33:34un avenir en France ? Et ça,
00:33:36ça fait beaucoup de peine. Quand la personne
00:33:38se sent menacée,
00:33:40se sent en danger,
00:33:42cette personne réfléchit à aller ailleurs.
00:33:44Et aujourd'hui,
00:33:46le pays, bien que c'est
00:33:48un pays qui est en état de guerre,
00:33:50les personnes se sentent plus en sécurité
00:33:52en Israël qu'ailleurs.
00:33:54L'an dernier, 1100 juifs
00:33:56de France sont partis vivre en Israël.
00:33:58Ils seront 4500
00:34:00cette année.
00:34:04Et c'est un vrai paradoxe
00:34:06qui se produit
00:34:08Karim Abrik, puisqu'en effet,
00:34:10on l'a entendu dans le reportage, Israël
00:34:12est un pays en guerre, on le disait,
00:34:14entre la frontière au Liban et
00:34:16la frontière avec la bande de Gaza
00:34:18notamment. Mais les juifs
00:34:20de France, notamment, se sont
00:34:22tirés plus en sécurité
00:34:24en Israël qu'en France. C'est fou.
00:34:26C'est complètement...
00:34:28C'est incroyable, c'est
00:34:30complètement fou dans la mesure où effectivement
00:34:32on regarde la situation
00:34:34de cette guerre. Israël
00:34:36amasse la situation qui est extrêmement
00:34:38compliquée. On sait à quel
00:34:40point il y a eu ce traumatisme collectif
00:34:42en lien avec le
00:34:447 octobre et ce qui en a suivi.
00:34:46Et malgré tout ça,
00:34:48il y a des Français de confession juive
00:34:50qui se disent, j'ai peur pour ma
00:34:52sécurité, j'ai peur pour ma vie,
00:34:54j'ai peur pour mes
00:34:56enfants quand ils vont à l'école,
00:34:58j'ai peur de me promener dans les rues.
00:35:00Donc non, c'est extrêmement
00:35:02triste en fait, et même
00:35:04on peut sentir beaucoup de colère de se dire
00:35:06qu'on est rendu à cette étape
00:35:08aujourd'hui, en 2024,
00:35:10qu'il y ait des
00:35:12Français de confession juive qui se disent
00:35:14que leur meilleur avenir, c'est de quitter
00:35:16le pays. Je pense qu'il y a vraiment
00:35:18un sursaut à avoir, se dire comment
00:35:20on en est rendu là.
00:35:22Et surtout, qu'est-ce qu'on peut faire pour
00:35:24justement éviter que ça se poursuive
00:35:26et éviter qu'il y ait des citoyens
00:35:28français qui aient l'impression d'être des citoyens
00:35:30de seconde zone. C'est complètement
00:35:32absurde. On parle de cette importation
00:35:34de conflit, d'être préoccupé
00:35:36par ce qui se passe, d'avoir
00:35:38un engagement
00:35:40de vouloir influencer, par
00:35:42exemple, les différents
00:35:44politiques pour prendre telle ou telle
00:35:46décision, c'est une chose. Mais de se dire
00:35:48qu'on est obligé de partir, c'est
00:35:50de se dire que finalement, les politiques ne répondent
00:35:52pas nécessairement
00:35:54à ces craintes. Et ça, c'est un
00:35:56véritable problème et on doit s'en désoler.
00:35:58On n'a pas réussi, effectivement, depuis le 7 octobre,
00:36:00Christian Prouteau, à endiguer
00:36:02cette montée de l'antisémitisme qui était
00:36:04latin, peut-être même
00:36:06présent, mais qui a véritablement
00:36:08explosé depuis cette date. Oui, tout à
00:36:10fait, avec ce
00:36:12constat
00:36:14affligeant, accablant pour notre pays,
00:36:16pour lequel nous tous
00:36:18nous avons une certaine
00:36:20admiration, un certain amour
00:36:22de découvrir tout d'un coup qu'on a encore
00:36:24des gens qui sont
00:36:26racistes, au sens
00:36:28étymologique du terme,
00:36:30et surtout, exercent
00:36:32un racisme par rapport à la religion
00:36:34qui me fait dire que
00:36:36des fois, quand on dit
00:36:38les juifs de France, il faudrait mieux dire
00:36:40les français de conflétion juive
00:36:42parce qu'il y a des français de toute conflétion,
00:36:44il y en a qui n'en ont pas,
00:36:46il y a les français musulmans, donc s'il faut rattacher
00:36:48par la religion
00:36:50un mouvement politique dans un pays
00:36:52qui, il faut quand même le dire,
00:36:54n'est pas un pays théocratique,
00:36:56c'est un pays qui se prétend démocratique,
00:36:58Israël, et bien
00:37:00Israël mène une politique,
00:37:02c'est pas les juifs,
00:37:04et encore moins les français de
00:37:06conflétion juive, qui sont responsables
00:37:08de cette politique régionale,
00:37:10ça n'a strictement rien à voir,
00:37:12et comment se fait-il, et je rejoins
00:37:14tout à fait Karima, qu'on n'a pas
00:37:16réussi à faire en sorte
00:37:18de dépasser la bêtise crasse
00:37:20que l'on a connue malheureusement
00:37:22trop souvent,
00:37:24même avant de rappeler
00:37:26le drame de la Shoah,
00:37:28on peut rappeler aussi ce qui s'est passé en France
00:37:30dans les années 1900 et autres,
00:37:32où des journaux
00:37:34anti-juifs
00:37:36étaient autorisés, c'est un truc
00:37:38de fou, alors
00:37:40je sais pas, on est passé à côté de quelque chose,
00:37:42on a raté quelque chose,
00:37:44il devrait y avoir
00:37:46vis-à-vis de l'autre, vis-à-vis de la différence,
00:37:48un regard
00:37:50qui n'a rien à voir avec
00:37:52ce qu'ils vivent dans leur religion,
00:37:54mais ce qu'ils sont, la religion
00:37:56c'est de l'entre-soi, c'est personnel,
00:37:58et je ne comprends pas
00:38:00qu'on n'arrive pas au niveau de l'éducation
00:38:02à dépasser ce stade imbécile
00:38:04de, on regroupe les gens sous une étiquette,
00:38:06les juifs,
00:38:08les musulmans, les machins,
00:38:10c'est stupide.
00:38:12Et le clivage et le fossé qui continuent de se creuser
00:38:14est dangereux en effet. Je voudrais qu'on termine cette demi-heure
00:38:16de 180 minutes Info Week-end avec
00:38:18un exemple d'une politique
00:38:20menée en Allemagne avec ce gouvernement
00:38:22allemand qui décide de faciliter l'expulsion
00:38:24d'étrangers glorifiant les actes de terrorisme
00:38:26selon le projet de loi où l'approbation
00:38:28ou la promotion d'un seul acte
00:38:30terroriste suffirait à l'avenir
00:38:32pour remplir les conditions d'une expulsion.
00:38:34Précision avec Maxime Legay
00:38:36et Sarah Varney.
00:38:38Cette attaque d'un afghan au couteau
00:38:40le 31 mai dernier à Mannheim
00:38:42ayant coûté la vie à un policier
00:38:44avait profondément ému l'Allemagne.
00:38:46Son approbation et ses nombreuses glorifications
00:38:48sur les réseaux sociaux avaient suscité
00:38:50l'indignation générale.
00:38:52Pour lutter contre ce phénomène,
00:38:54le gouvernement allemand a adopté ce mercredi
00:38:56un projet de loi qui facilite l'expulsion
00:38:58d'étrangers faisant l'apologie du terrorisme
00:39:00y compris sur les réseaux sociaux.
00:39:04Quiconque n'a pas de passeport allemand
00:39:06et glorifie des terroristes dans notre pays
00:39:08doit être expulsé dans la mesure du possible.
00:39:10Nous sommes en train de créer une nouvelle
00:39:12base juridique à cet effet.
00:39:16En l'état actuel du droit, il faut expressément
00:39:18formuler des déclarations de soutien sur
00:39:20plusieurs faits pour pouvoir engager une procédure
00:39:22d'expulsion. Désormais,
00:39:24un seul commentaire qui approuverait
00:39:26un crime terroriste sur les réseaux sociaux
00:39:28pourra constituer à lui seul un motif d'expulsion.
00:39:32Il ne s'agit pas d'un petit clic
00:39:34ou d'un petit like, mais du fait que des contenus
00:39:36terroristes vraiment répugnants soient glorifiés
00:39:38et affichés. Je pense que
00:39:40la ligne de démarcation ne sera pas
00:39:42difficile à établir pour les autorités.
00:39:46En Allemagne, ce projet de loi a également
00:39:48relancé le débat sur l'expulsion de criminels
00:39:50afghans vers leur pays.
00:39:52Une procédure suspendue depuis la prise du pouvoir
00:39:54des talibans en août 2021.
00:39:58Est-ce une loi carémabrique dont on peut s'inspirer,
00:40:00en France ou ailleurs, d'ailleurs?
00:40:02Oui, on peut s'inspirer. Je pense que ça va être
00:40:04très important de bien baliser
00:40:06les choses, parce qu'il y a ce qu'on appelle
00:40:08la liberté d'expression, mais il y a
00:40:10l'apologie du terrorisme, et ça, c'est autre chose.
00:40:12Donc, il faut que ce soit
00:40:14bien balisé pour ne pas mélanger,
00:40:16pour ne pas empiéter
00:40:18sur une liberté, par exemple, si vous voulez,
00:40:20appuyer certaines politiques
00:40:22ou des politiciens,
00:40:24politiciennes, peu importe.
00:40:26C'est important de faire la nuance,
00:40:28mais oui, on doit s'inspirer dans la mesure
00:40:30où il faut envoyer un message
00:40:32très fort que l'apologie
00:40:34du terrorisme, d'encourager
00:40:36le terrorisme,
00:40:38de défendre ce message-là, ça ne passe pas
00:40:40dans nos sociétés. Et il faut quand même
00:40:42dire ici qu'en France,
00:40:44on a ce qu'on appelle les fameuses OQTF, n'est-ce pas?
00:40:46— Absolument.
00:40:48— Évidemment, ça ne concerne pas toujours
00:40:50des cas en lien avec le terrorisme,
00:40:52mais les OQTF, comme tels,
00:40:54pour des motifs très sérieux,
00:40:56si déjà on commençait à les
00:40:58appliquer comme il se doit,
00:41:00on aurait déjà fait, je vous dirais,
00:41:02une bonne partie
00:41:04du travail en lien, justement, avec la
00:41:06sécurisation du pays.
00:41:08— Faire l'apologie du terrorisme, Christian Proutos,
00:41:10ça pourrait faire partie des conditions, d'ailleurs,
00:41:12d'une OQTF?
00:41:14— Ça en fait partie. — Oui, ça en fait partie.
00:41:16La preuve, c'est qu'il y a
00:41:18des imams qui ont été expulsés
00:41:20pour ces raisons-là,
00:41:22puisque dans leurs prêches,
00:41:24ils faisaient l'apologie,
00:41:26peut-être pas forcément
00:41:28de certains actes, mais d'actes
00:41:30qu'ils pouvaient laisser supposer
00:41:32qu'ils soutenaient certains actes
00:41:34dits terroristes.
00:41:36Donc non, je pense qu'il n'y a pas trop de problèmes là-dessus.
00:41:38— Il peut y avoir un côté systématique, c'était ça
00:41:40plutôt le sens de ma question, comme ça se fait en Allemagne.
00:41:42Dès qu'on prononce
00:41:44des paroles terroristes, dès qu'il y a l'apologie
00:41:46du terrorisme, directement...
00:41:48— Ah mais déjà, c'est une...
00:41:50C'est qualifié, ça ne l'était
00:41:52pas avant, c'est qualifié,
00:41:54donc maintenant, quelqu'un qui fait
00:41:56l'apologie du terrorisme peut faire
00:41:58l'objet d'une ouverture d'information,
00:42:00qu'il soit...
00:42:02qu'il ait un...
00:42:04comme dirais-je, un permis de séjour,
00:42:06ou qu'il ait un passeport ou une double nationalité,
00:42:08c'est déjà le cas.
00:42:10— Effectivement, je rejoins Karim Abric.
00:42:12Après, il faut appliquer les règles d'expulsion,
00:42:14et il ne faut pas oublier que,
00:42:16malheureusement, il ne suffit pas de les décider,
00:42:18c'est le problème des OQTF,
00:42:20c'est qu'on est à la merci du pays qui doit les recevoir.
00:42:22Ça, c'est un autre débat.
00:42:24— On se retrouve pour d'autres débats, d'ailleurs,
00:42:26dans quelques instants, avec Christian Proutot, Karim Abric
00:42:28et d'autres invités qui nous rejoignent
00:42:30sur le plateau de CNews, à tout de suite.
00:42:34Deuxième partie de votre émission
00:42:36180 minutes info, week-end, sur CNews,
00:42:38avec Karim Abric et Christian Proutot.
00:42:40Maddy Seydi nous a rejoints. Bonjour et bienvenue.
00:42:42Jonathan Cixou est là également.
00:42:44Bonjour et bienvenue aussi.
00:42:46On se retrouve dans un instant pour les débats,
00:42:48mais d'abord, le journal l'Information,
00:42:50avec Isabelle Piboulot.
00:42:52— C'est du jamais vu depuis 1981.
00:42:54La participation au premier tour des législatives
00:42:56en France à midi
00:42:58s'élève à 25,90%,
00:43:00contre moins de 19%
00:43:02en 2022.
00:43:04Les bureaux de vote resteront ouverts
00:43:06jusqu'à 18 h, voire 20 h pour les grandes villes.
00:43:08Les Français affluent,
00:43:10contribuent à ce scrutin historique
00:43:12qui est capital. Écoutez ces réactions
00:43:14au micro d'Audrey Bertheau et Jean-Laurent Constantinier.
00:43:16— C'est important à chaque fois.
00:43:18De toute façon, pour moi,
00:43:20j'essaie de voter
00:43:22à chaque fois que je le peux.
00:43:24Et cette fois-ci, par contre,
00:43:26ça obéit à une importance encore un peu plus...
00:43:28un peu plus grande.
00:43:30— Aujourd'hui, on n'a pas le choix, surtout.
00:43:32On est obligés de venir voter.
00:43:34— Moi, je pense que je vote
00:43:36par dépit, franchement, parce que
00:43:38je pense que tous les partis sont en train
00:43:40de se battre, pas pour la France,
00:43:42mais pour la bonne place.
00:43:44Parce qu'être président
00:43:46ou avoir la gloire,
00:43:48pour eux, c'est une priorité.
00:43:50— J'ai pas voté aux européennes, mais je vote,
00:43:52comme vous voyez, aux législatives.
00:43:54Très important. Je pense qu'on aura
00:43:56un petit peu moins d'abstention, mais on risque quand même de frôler
00:43:5860%, ce qui veut dire que de toute façon,
00:44:00on aura encore une minorité, comme d'habitude,
00:44:02qui va nous gouverner indirectement.
00:44:04— 49 millions de Français
00:44:06sont donc appelés aux urnes
00:44:08aujourd'hui pour élire
00:44:10577 nouveaux députés.
00:44:12Le taux de participation s'annonce
00:44:14important à 20h. Les triangulaires
00:44:16pourraient être nombreuses au second tour
00:44:18le 7 juillet. Zoom sur le fonctionnement
00:44:20des législatives avec Sarah Varney.
00:44:22— À 20h ce soir,
00:44:24les premières estimations
00:44:26des scores des différentes forces politiques
00:44:28en lice pour le premier tour des législatives
00:44:30seront publiées.
00:44:32La participation devrait être d'au moins
00:44:3463%, selon Ipsos, contre
00:44:3647,5% au premier
00:44:38tour des législatives de 2022.
00:44:40Un chiffre qui aura un impact direct
00:44:42sur la proportion des 577
00:44:44députés qui seront élus dès le
00:44:46premier tour, ainsi que sur le nombre
00:44:48de triangulaires, voire de quadrangulaires
00:44:50potentielles, qui auront lieu au second
00:44:52tour le 7 juillet. Pour être élu
00:44:54dès le premier tour, un candidat doit
00:44:56recueillir la majorité absolue des suffrages
00:44:58exprimés, mais aussi les votes
00:45:00d'au moins un quart des électeurs inscrits
00:45:02dans la circonscription. En 2022,
00:45:04seulement 5 députés avaient été élus
00:45:06dès le premier tour. Autre seuil
00:45:08est imposé par le code électoral.
00:45:10Un candidat doit recueillir les voix de
00:45:1212,5% des inscrits, afin
00:45:14de se maintenir au second tour.
00:45:16Le nombre de triangulaires pourrait être
00:45:18en très forte hausse, selon les estimations
00:45:20de l'Institut de sondage Ipsos.
00:45:22Il pourrait y avoir 200 à 250
00:45:24triangulaires au second tour, contre
00:45:268 en 2022. Le nombre
00:45:28de quadrangulaires est, lui, difficile à prévoir,
00:45:30mais il devrait rester très faible.
00:45:32Ces confrontations à 3, voire
00:45:344 candidats sont source d'incertitudes
00:45:36sur l'issue de l'élection.
00:45:38Pour vous rendre aux urnes, il vous suffit
00:45:40de vous munir de l'un des papiers d'identité suivant,
00:45:42la carte nationale d'identité ou passeport
00:45:44valide ou périmée depuis moins de 5 ans,
00:45:46la carte vitale avec photographie
00:45:48ou encore un permis de conduire
00:45:50valide. La carte électorale,
00:45:52elle, n'est pas obligatoire pour voter.
00:45:56L'actualité, c'est aussi cette fusillade
00:45:58lors d'un mariage à Thionville.
00:46:00Un mort et cinq blessés, dont
00:46:02trois graves, sont à déplorer.
00:46:04Les faits se sont produits vers 1h du matin
00:46:06dans une salle de réception où se trouvaient
00:46:08une centaine de personnes. Trois agresseurs
00:46:10ont ouvert le feu à plusieurs dizaines
00:46:12de reprises avant de prendre la fuite.
00:46:14Le mobile reste inconnu,
00:46:16mais la piste d'un règlement de compte sur fond
00:46:18de trafic de stupéfiants n'est pas écartée.
00:46:22Le mois de juin se termine
00:46:24et le mois de juillet apporte son lot
00:46:26de changements. Dès demain,
00:46:28le prix repère du gaz va fortement
00:46:30augmenter, plus 12% environ
00:46:32par rapport au mois précédent.
00:46:34Explication de Tancrede Guillotel.
00:46:36En juillet, pour de nombreux
00:46:38ménages, la facture de gaz
00:46:40risque bien d'augmenter. En cause,
00:46:42une hausse du prix repère par rapport
00:46:44au mois de juin de 11,7%,
00:46:46due notamment à l'explosion des coûts
00:46:48de transport et de distribution.
00:46:50La France consomme moins de gaz qu'avant,
00:46:52sauf que les charges
00:46:54du réseau de distribution,
00:46:56il faut toujours les payer, mais donc sur
00:46:58moins de gaz, et donc ça fait
00:47:00mécaniquement augmenter
00:47:02pour tout le monde le prix du gaz,
00:47:04en prenant aussi en compte qu'il y a des investissements
00:47:06très importants dans le développement
00:47:08d'infrastructures de biogaz.
00:47:10Ce prix repère établi par la commission
00:47:12de régulation de l'énergie n'a pourtant qu'une valeur
00:47:14indicative. Les fournisseurs restent
00:47:16libres de fixer les prix et les conditions
00:47:18de leurs offres. Selon les contrats de
00:47:20fourniture, le prix du gaz peut être fixe
00:47:22ou bien indexé sur le prix repère
00:47:24pour un résultat sur la facture
00:47:26bien différent. Les fournisseurs
00:47:28vont vous allécher par des prix
00:47:30qui sont moins hauts. Après,
00:47:32il faut vraiment regarder leur offre
00:47:34sur le prix du gaz et sur
00:47:36le prix du fonctionnement.
00:47:38Et puis attention aussi au
00:47:40prix du gaz fixe.
00:47:42Et là, vous pouvez
00:47:44lire l'avenir, entre guillemets.
00:47:46Puis vous avez aussi le prix
00:47:48du gaz indexé. Et à partir
00:47:50de là, c'est quand même beaucoup plus sensible
00:47:52parce que c'est sensible aux évolutions
00:47:54du marché.
00:47:56Avec cette hausse des prix, selon la commission
00:47:58de régulation de l'énergie, la facture
00:48:00de gaz annuel d'un ménage devrait augmenter
00:48:02en moyenne de 124 euros.
00:48:04Et on termine avec
00:48:06cette information insolite
00:48:08qui va ravir nos amis bretons,
00:48:10plus précisément les défenseurs des langues
00:48:12régionales. Google Traduction
00:48:14a intégré à son outil la
00:48:16langue bretonne. Explication de
00:48:18Yael Benhamou et Clotilde Payet.
00:48:20Si on connaît
00:48:22l'attachement des bretons à leur drapeau,
00:48:24ils chérissent également leur langue.
00:48:26Selon la région bretagne, en 2018,
00:48:28plus de 200 000 personnes la parlaient.
00:48:30C'est peu, mais cette communauté très dévouée
00:48:32a obtenu l'une de ses revendications.
00:48:34L'intégration du dialecte breton dans
00:48:36Google Traduction. Le géant américain
00:48:38du numérique a exaucé leur souhait.
00:48:40Une reconnaissance pour les bretons.
00:48:42Les linguistes diraient qu'on a un corpus
00:48:44accessible et visible. Je ne connais pas
00:48:46le breton, mais si je veux savoir
00:48:48comment traduire telle phrase,
00:48:50je vais le découvrir
00:48:52et par conséquent, je vais commencer
00:48:54à comprendre un peu l'histoire de la langue.
00:48:56La langue bretonne pourrait être diffusée
00:48:58plus largement. Par exemple,
00:49:00un courriel pourrait être désormais envoyé
00:49:02en breton et traduit par le non-bretonnant.
00:49:04Une aide pour garder son statut
00:49:06de langue vivante. Ça peut faire
00:49:08en sorte que cette langue ne soit pas
00:49:10oubliée. Est-ce que
00:49:12ça va...
00:49:14Si vous voulez faire progresser l'apprentissage,
00:49:16c'est autre chose. Pour à tout le temps,
00:49:18si on veut apprendre le breton, qu'il y ait
00:49:20quelqu'un qui vienne vous aider,
00:49:22que ça serve comme outil.
00:49:24Le breton, mais aussi l'occitan, rejoignent
00:49:26trois autres langues régionales pratiquées en France,
00:49:28déjà présentes dans Google Traduction.
00:49:30Le basque, le catalan et le corse.
00:49:34On se retrouve à 15h30 pour un prochain point
00:49:36sur l'activité et la suite de 180 minutes
00:49:38infos week-end avec vous Lionel.
00:49:40A tout à l'heure, 15h30,
00:49:42et les débats dans un instant après la pause. A tout de suite.
00:49:48Et nous voici donc
00:49:50projetés dans l'univers des législatives
00:49:52avec ce premier
00:49:54tour des législatives en effet
00:49:56et ce dispositif exceptionnel proposé
00:49:58sur CNews à partir de 17h. Nous sommes en compagnie
00:50:00de Christian Proutot, Karim Ambrick, Maddy Seydi,
00:50:02Jonathan Cixous et Frédéric
00:50:04Rouvillois qui nous a rejoint
00:50:06constitutionnaliste. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:50:08Vous êtes en direct avec nous, auteurs
00:50:10de politesse et politique aux éditions
00:50:12du CERN et nous avons besoin de vos
00:50:14lumières et de votre expertise pour mieux comprendre.
00:50:16Alors sans vraiment commenter la politique
00:50:18politicienne, sans citer les partis
00:50:20et les noms évidemment puisqu'on est encore
00:50:22dans la phase de l'élection,
00:50:24vous le savez, mais on a besoin de comprendre
00:50:26beaucoup de choses en effet.
00:50:28Déjà, avoir votre regard sur le taux
00:50:30de participation puisque près de 50 millions
00:50:32de français sont appelés aux urnes.
00:50:34C'est le jour J. Un engouement particulier
00:50:36pour les électeurs avec ce taux
00:50:38à midi de 25,9% qui est en
00:50:40nette hausse contre 18,43%
00:50:42lors du scrutin de
00:50:442022 à la même heure et c'est même
00:50:46du jamais vu depuis 43 ans,
00:50:48c'est-à-dire depuis
00:50:501981. Quel regard vous portez
00:50:52sur ce taux de participation ?
00:50:56Écoutez, le taux de participation
00:50:58il faut... on peut le voir
00:51:00à l'envers, c'est-à-dire la question
00:51:02effectivement du taux d'abstention
00:51:04qui préoccupe
00:51:06les observateurs
00:51:08depuis maintenant effectivement
00:51:10très longtemps, vous parliez
00:51:12effectivement des années 80,
00:51:14et qui est corrélée
00:51:16à une façon de voir
00:51:18effectivement
00:51:20la politique
00:51:24avec le sentiment que
00:51:26finalement les choses sérieuses
00:51:28se font ailleurs, que
00:51:30au fond, on n'est plus
00:51:32vraiment concerné par ces choses-là, bref,
00:51:34par un mouvement
00:51:36très général et finalement très inquiétant
00:51:38de désaffiliation,
00:51:40de désenracinement et de dépolitisation.
00:51:42Bref,
00:51:44ce mouvement
00:51:46de longue durée
00:51:48avait connu des piques
00:51:50lors des
00:51:52deux précédentes élections
00:51:54législatives en 2017
00:51:56et en
00:51:582022.
00:52:00Là, apparemment, effectivement,
00:52:02il semble qu'on revienne à autre chose.
00:52:06Maintenant, il faut voir d'abord
00:52:08quel sera le taux de participation
00:52:10final.
00:52:12Là, pour l'instant, la mi-journée, ça veut dire des choses
00:52:14mais pas forcément...
00:52:16c'est pas forcément totalement
00:52:18fiable.
00:52:20Et voilà,
00:52:22en fait, ça nous dit beaucoup de choses
00:52:24sur l'esprit
00:52:26des électeurs.
00:52:28Et après, est-ce qu'on va voter ?
00:52:30On va voter
00:52:32parce qu'on a l'impression que
00:52:34pour une fois, pour la première fois
00:52:36peut-être depuis très longtemps,
00:52:38il y a un enjeu
00:52:40véritable.
00:52:42Alors, un enjeu qui peut être envisagé
00:52:44de façon positive ou négative.
00:52:46Enjeu positif,
00:52:48un vrai changement.
00:52:50Enjeu négatif, une peur
00:52:52panique de ce qui pourrait arriver.
00:52:54En effet, et on joue sur les mots
00:52:56et vous avez raison, et merci de respecter
00:52:58Frédéric Robillois, cette distance
00:53:00par rapport au scrutin qui nous occupe.
00:53:02Mais ce que l'on peut noter, Jonathan Cixous,
00:53:04avec cette forte mobilisation, cette mobilisation
00:53:06record dans ce taux de participation,
00:53:08c'est que peut-être que les Français,
00:53:10par rapport à la désaffection aussi des Européennes,
00:53:12puisqu'il y avait eu beaucoup d'absentéisme,
00:53:14que les Français considèrent que cette élection
00:53:16est peut-être la plus importante de l'histoire
00:53:18de la Ve République, tout simplement.
00:53:20Alors, sans aller jusque-là,
00:53:22bien que vous n'avez peut-être pas tort
00:53:24dans votre propos, on voit que
00:53:26il y a une prise de conscience
00:53:28comme si c'était aujourd'hui une élection
00:53:30présidentielle finalement,
00:53:32et non pas une législative
00:53:34qui serait la confirmation d'une présidentielle
00:53:36comme c'est désormais le cas
00:53:38pour l'ordre de scrutin
00:53:40depuis le quinquennat.
00:53:42Mais pourquoi c'est aussi
00:53:44révélateur de quelque chose,
00:53:46ce taux de participation, on le connaîtra
00:53:48évidemment complètement ce soir.
00:53:50Aux alentours de 60% ?
00:53:52Sûrement, c'est ce qui
00:53:54semble être le cas.
00:53:56Et pourquoi
00:53:58un tel...
00:54:00autant de monde
00:54:02qui se déplace ce dimanche ?
00:54:04On prend conscience, un peu comme ce que disait
00:54:06Frédéric Rouvigua à l'instant, comme si
00:54:08les Français se réappropriaient la démocratie.
00:54:10Vous savez, depuis tant et tant d'années,
00:54:12on entend, mais à quoi ça sert que je vote,
00:54:14pourquoi y aller, mon vote n'est pas
00:54:16pris en compte, tous les mêmes,
00:54:18etc. Et là, effectivement,
00:54:20on assiste du fait, peut-être aussi
00:54:22de la redistribution des cartes
00:54:24à cette
00:54:26prise de conscience
00:54:28que le vote peut être utile et qu'avec
00:54:30mon bulletin de vote, je peux faire
00:54:32quelque chose pour mon pays.
00:54:34Et je crois que ça, c'est
00:54:36effectivement, depuis 1981,
00:54:38quelque chose, entre guillemets, plutôt
00:54:40révolutionnaire dans notre
00:54:42Ve République. Car en effet,
00:54:44il semble, à travers ces chiffres-là,
00:54:46ces projections et ce taux de participation,
00:54:48que les Français s'intéressent
00:54:50un peu plus, maintenant, à la politique, parce qu'ils
00:54:52ont le sens de la responsabilité.
00:54:54Il y a eu une forme de désaffection,
00:54:56on a entendu beaucoup de témoignages en disant de toute manière
00:54:58que je vote ou que je ne vote pas, ça ne changera rien.
00:55:00Là, ce n'est plus du tout le même
00:55:02logiciel qui est en train de fonctionner.
00:55:04Absolument, on est passé d'un
00:55:06désintérêt pour la politique,
00:55:08une espèce de défiance de la politique
00:55:10à, quelque part, une prise de
00:55:12conscience citoyenne avec une vraie volonté
00:55:14de pouvoir agir de manière effective.
00:55:16C'est vrai que, pendant longtemps, les gens disaient
00:55:18« Allez voter ou pas, ça ne change pas grand-chose.
00:55:20Les choses sont déjà diluées, nous, on n'y peut rien. »
00:55:22Et là, il y a une espèce de prise de conscience,
00:55:24aussi parce que, depuis un moment, les politiques
00:55:26n'arrêtent pas de leur rabâcher. C'est un
00:55:28moment important pour le pays.
00:55:30Mais je crois qu'aussi, ce qu'on vit depuis quelques
00:55:32mois, voire quelques années, a
00:55:34aussi aidé
00:55:36les Français à prendre conscience que l'heure est
00:55:38importante. Et là, ils ont conscience
00:55:40que, peut-être, aujourd'hui, leur vote
00:55:42pourrait changer quelque chose sur le quotidien des Français.
00:55:44Peut-être que, Christian Potot, les Français
00:55:46se disent qu'en effet,
00:55:48ils ont, eux aussi, le pouvoir. Le
00:55:50pouvoir de choisir, de décider.
00:55:52Ce qui n'était pas forcément le postulat par
00:55:54le passé. Oui, surtout
00:55:56sur ce type d'élection. Il ne faut pas
00:55:58oublier qu'il y a eu des élections qui
00:56:00même ont perdu de leur acuité et de
00:56:02leur intérêt, comme la présidentielle,
00:56:04où il y a eu un
00:56:06taux qui était moins important
00:56:08qu'on l'avait auparavant.
00:56:10Mais là, sur des législatives,
00:56:12alors qu'effectivement, vous le rappeliez,
00:56:14sur les européennes,
00:56:16c'était quand même pas la bérésina,
00:56:18mais on était quoi ? 51,5
00:56:20ou quelque chose comme ça.
00:56:22Si on arrive à
00:56:24un taux qui est proche de
00:56:2660, peut-être plus,
00:56:28alors je ne serais pas comme monsieur
00:56:30qui nous disait qu'il faut essayer de voir
00:56:32le bon côté
00:56:34des choses pour ne pas...
00:56:36Frédéric Roubillard a parlé des deux.
00:56:38Il peut y avoir l'endroit
00:56:40où on se place. En tout cas, quel est notre point de vue ?
00:56:42On peut voir le côté positif
00:56:44ou le côté négatif.
00:56:46Il y avait vraiment le verre à moitié plein et le verre à moitié vide.
00:56:48On avait les deux.
00:56:50Il faisait malgré tout allusion aux abstentionnistes.
00:56:52Et je pense qu'effectivement,
00:56:54il a raison. Comme ça, ça évite de parler
00:56:56de ceux qui vont voter et surtout
00:56:58de ceux pour qui ils vont voter. Le fait qu'il y ait moins
00:57:00d'abstentionnistes, ce qui sera intéressant quand même,
00:57:02et je pense que c'est important,
00:57:04c'est de savoir si la jeunesse a bougé.
00:57:06Parce que justement, la jeunesse n'étant pas
00:57:08impliquée, ça me paraît grave
00:57:10par rapport à la notion de la démocratie
00:57:12que l'on souhaite tous avoir. Avec un petit
00:57:14bémol, je pense qu'il y a eu
00:57:16pendant des années, on a
00:57:18presque toujours pensé que
00:57:20les élections se faisaient à partir des
00:57:22sondages d'opinion et que les choses
00:57:24se passaient à peu près comme
00:57:26les sondeurs l'avaient prévu. Et là,
00:57:28peut-être en réaction, les gens
00:57:30voteront comme ils veulent, mais au moins
00:57:32ils votent. Et si il y a un résultat, ça sera
00:57:34en fonction de ce qu'ils ont décidé. Et c'est aussi leur responsabilité.
00:57:36En effet, vous avez raison. Et Frédéric Rouvillois,
00:57:38ce qui peut apporter encore plus
00:57:40de sens et de force
00:57:42à ce taux de participation record,
00:57:44c'est le nombre de procurations. Il y en a eu
00:57:46près de trois millions, deux millions, six
00:57:48cent mille procurations. C'est-à-dire que les Français
00:57:50qui habituellement se disaient, je ne vais pas me déplacer
00:57:52parce que je suis en week-end ou que je vais à la campagne,
00:57:54eh bien là, manifestement,
00:57:56ils vont continuer à aller en week-end,
00:57:58mais ils ont pris la décision, ils ont demandé à quelqu'un
00:58:00de voter pour eux. Ça, c'est un
00:58:02signe également.
00:58:04Ça, c'est un signe qui est exactement dans le même
00:58:06ordre que le reste. Ce n'est pas du tout
00:58:08une surprise. Il n'y a absolument aucun décalage
00:58:10logique entre les deux. Les gens
00:58:12ont voté beaucoup plus et
00:58:14ils ont voté, effectivement, d'autres personnes à leur place
00:58:16avec le système des procurations.
00:58:18On pourrait peut-être revenir une seconde
00:58:20sur le cas de 1981
00:58:22qu'on évoquait tout à l'heure.
00:58:24On nous disait que
00:58:26ce sera
00:58:28peut-être la plus forte participation
00:58:30depuis 1981.
00:58:32On oublie
00:58:34de se rappeler qu'en 1980,
00:58:36effectivement,
00:58:38on est, à certains égards,
00:58:40exactement dans la même situation.
00:58:42C'est-à-dire
00:58:44qu'il y a
00:58:46une partie importante du pays qui pense
00:58:48que c'est enfin arrivé
00:58:50et une partie importante
00:58:52du pays qui
00:58:54a extrêmement peur et qui
00:58:56est
00:58:58pratiquement sur le point de faire ses valises.
00:59:00Je me rappelle, effectivement,
00:59:02des amis,
00:59:04des parents, des oncles, etc.
00:59:06qui se demandent, qui se disaient
00:59:08« Si la gauche passe,
00:59:10qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on reste en France ?
00:59:12Est-ce qu'on pourra rester en France ?
00:59:14Est-ce qu'on aura encore les moyens
00:59:16de mener la vie
00:59:18qu'on mène ? »
00:59:20Le résultat est quand même absolument
00:59:22assez stupéfiant parce que
00:59:24aux législatives
00:59:26de 1981,
00:59:28il y a plus de 70 %
00:59:30de participation
00:59:32au premier tour
00:59:34et presque 75 %
00:59:36au second tour. Donc on est encore
00:59:38dans une autre dimension.
00:59:40En même temps,
00:59:42les Français n'avaient pas perdu l'habitude
00:59:44de ne plus voter comme ils l'ont prise,
00:59:46malheureusement, depuis une quarantaine d'années.
00:59:48Je crois que
00:59:50l'explication des choses
00:59:52est aussi simple que ça.
00:59:54La psychologie
00:59:56de l'électeur est assez
00:59:58basique en général.
01:00:00Il y en a qui pensent que ça peut
01:00:02vraiment enfin changer les choses
01:00:04et les autres qui ont vraiment peur.
01:00:06Même si
01:00:08le regard de Sirius,
01:00:10un peu de prise de distance,
01:00:12permettrait
01:00:14de refroidir
01:00:16un peu les enthousiasmes des uns
01:00:18et de calmer un peu
01:00:20la peur des autres parce qu'en réalité,
01:00:22une cohabitation
01:00:24avec un président
01:00:26qui veut rester en place
01:00:28et qui veut rester actif
01:00:30et en outre un conseil constitutionnel
01:00:32qui est prêt à casser
01:00:34les pattes
01:00:36à un parti
01:00:38qui ne lui plairait pas,
01:00:40tout ça fait que,
01:00:42en toute hypothèse,
01:00:44les risques ou les chances sont plus faibles
01:00:46qu'on peut le penser.
01:00:48La cohabitation, on va en parler
01:00:50dans quelques instants, mais je voudrais entendre
01:00:52un peu plus sur cette participation,
01:00:54cette participation record,
01:00:56sur l'engouement des Français qui se sont
01:00:58mobilisés manifestement, même si
01:01:00notre invité Frédéric Rouvillois nous dit que
01:01:02l'électeur français est assez prévisible.
01:01:04Néanmoins, il y a
01:01:06cette surprise qui n'en est pas une.
01:01:08Cet engouement-là a été attendu
01:01:10vu la situation politique.
01:01:12Oui, c'est ça exactement, parce qu'il y a une part
01:01:14d'inconnu, donc la part d'inconnu
01:01:16fait en sorte qu'il y a une sorte de fibrilité.
01:01:18On peut être soit dans l'enthousiasme,
01:01:20soit dans la peur, ou soit dans une forme
01:01:22d'incertitude qui fait qu'on a envie
01:01:24de se mobiliser, parce que voter,
01:01:26c'est ne pas se résigner.
01:01:28Voter, c'est se dire que notre voix
01:01:30compte, que notre voix peut
01:01:32faire la différence, et
01:01:34particulièrement dans une période
01:01:36où on ne sait pas ce qui va arriver.
01:01:38En tout cas, on verra pour la suite
01:01:40des choses, mais je pense qu'il y a
01:01:42cette fibrilité-là fait en sorte qu'effectivement
01:01:44la mobilisation, on la voit
01:01:46sur le terrain. À tout le moins, on a vu
01:01:48à midi que c'était
01:01:50record par rapport à 1981,
01:01:52donc il y a manifestement quelque chose qui se passe,
01:01:54et je pense qu'il faut rappeler aussi que
01:01:56les Français demeurent ce peuple
01:01:58politique, qu'ils sont quand même intéressés.
01:02:00Oui, les gens sont dans leur quotidien
01:02:02et tout ça, mais reste quand même,
01:02:04quand on voit, par exemple, différentes mobilisations,
01:02:06les marches dans la rue,
01:02:08les syndicats, ou peu importe,
01:02:10les Français, quand même, ont cet appétit
01:02:12pour cette vie publique,
01:02:14pour la vie politique, et on a l'impression
01:02:16d'être à un carrefour
01:02:18qui est assez unique dans l'histoire en ce moment.
01:02:20Oui, c'est un sujet passionnant, en fait.
01:02:22Ce qu'on est en train de vivre, de traverser, qui est assez inédit,
01:02:24Jonathan Cixous, c'est passionnant.
01:02:26C'est passionnant. Il suffit de voir
01:02:28que nos expériences respectives,
01:02:30tout le monde ne parle que de ça
01:02:32depuis 15 jours désormais.
01:02:34Au détriment
01:02:36du travail personnel de chacun,
01:02:38ça peut aussi passer des conversations
01:02:40que nous échangeons. Ce que je voulais ajouter
01:02:42d'un mot, c'est au nom de tout ce qui a été
01:02:44dit jusqu'à présent
01:02:46et en raison de cette mobilisation
01:02:48extraordinaire, peut-être plus que jamais,
01:02:50il faudra
01:02:52être attentif au respect
01:02:54du suffrage, au respect
01:02:56des résultats, qu'on soit d'accord ou qu'on ne soit pas d'accord
01:02:58avec ce qui sort des urnes ce soir,
01:03:00et surtout dans une semaine,
01:03:02le 7 juillet. On assiste
01:03:04au peuple qui s'exprime,
01:03:06et en démocratie, le peuple s'exprime
01:03:08dans les urnes, pas dans la rue.
01:03:10Et je crois qu'il faudra,
01:03:12il faut d'ores et déjà
01:03:14appeler au respect de ce résultat.
01:03:16Je suis marqué de voir que depuis quelques jours,
01:03:18dans Paris, des magasins commencent à se barricader,
01:03:20que des banques commencent à condamner
01:03:22leurs distributeurs,
01:03:24que des vitrines sont bloquées
01:03:26par des plaques
01:03:28de fer, etc. Paris se prépare
01:03:30déjà à quelque chose, alors qu'on n'a même pas
01:03:32encore fini de voter. Et je crois
01:03:34qu'il faut rappeler, plus que jamais,
01:03:36ça paraît surprenant, mais il faut le faire,
01:03:38le respect du suffrage
01:03:40universel. Vous faites allusion, évidemment,
01:03:42au risque de tensions, de violences,
01:03:44qu'il pourrait y avoir. D'ailleurs, les forces de l'ordre sont
01:03:46considérablement mobilisées, pour le scrutin
01:03:48d'aujourd'hui, mais également pour le deuxième tour.
01:03:50En fonction du résultat, il se dit
01:03:52qu'il pourrait y avoir des violences
01:03:54dans les rues. Voilà pourquoi certains commercent
01:03:56ce barricade. Il y a des tensions également,
01:03:58on a pu le constater dans des
01:04:00bureaux de vote, élections sous
01:04:02tension, avec risque de débordement. Ça a été le cas
01:04:04ce matin, dans un bureau de vote à Nice,
01:04:06où c'était assez musclé, puisqu'il y a un assesseur
01:04:08qui a frappé le président d'un bureau de vote.
01:04:10Il y a donc une forme d'émulation,
01:04:12de tension, véritablement,
01:04:14qui est assez inquiétante.
01:04:16Ça veut dire que, manifestement,
01:04:18les électeurs qui sont engagés
01:04:20dans cette législative
01:04:22sont plus que cela,
01:04:24encore. Ils sont motivés, un peu comme des supporters
01:04:26de foot. Rappelons que, dans ce cadre-là,
01:04:28une main, elle sert à glisser
01:04:30un bulletin dans une urne, et pas
01:04:32à la foutre dans la figure
01:04:34d'un opposant. C'est arrivé
01:04:36à Nice, et il peut y avoir des anecdotes
01:04:38de ce type-là. Juste avant le rappel
01:04:40de l'information, on est quand même dans une
01:04:42élection assez historique,
01:04:44et en décidant d'y soudre l'Assemblée nationale,
01:04:46Emmanuel Macron a fait un pari risqué,
01:04:48puisque ces législatives pourraient donner une majorité
01:04:50absolue à l'un des partis d'opposition. Dans ce cas,
01:04:52un Premier ministre et un gouvernement de ce
01:04:54parti seraient nommés, et le président serait
01:04:56retrouvé dans une situation de cohabitation.
01:04:58Comment cela se passe-t-il
01:05:00concrètement ? Explication de Célia Gruyère.
01:05:02La Constitution ne prévoit pas
01:05:04forcément ce cas de figure. Et pourtant,
01:05:06il y a déjà eu trois cohabitations,
01:05:08de 1986
01:05:10à 1988, entre le président
01:05:12socialiste François Mitterrand
01:05:14et le Premier ministre du RPR Jacques Chirac,
01:05:16lors du second mandat de François
01:05:18Mitterrand avec Édouard Balladur du RPR
01:05:20également, puis entre le président
01:05:22Jacques Chirac et le socialiste Lionel Jospin
01:05:24de 1997 à 2002.
01:05:26Mais alors, dans ces cas-là,
01:05:28qui décide ? La Constitution
01:05:30est très claire, le gouvernement déterminé
01:05:32conduit la politique de la nation.
01:05:34Et c'est le Premier ministre qui
01:05:36dirige l'action du gouvernement. Le
01:05:38président se retrouve alors sans grande
01:05:40marge de manœuvre. Il reste toutefois
01:05:42le seul à pouvoir signer des décrets et des
01:05:44ordonnances au Conseil des ministres. Il peut
01:05:46également saisir le Conseil constitutionnel
01:05:48une fois une loi adoptée, ou demander
01:05:50au Parlement une seconde délibération
01:05:52sur un texte. Des pouvoirs
01:05:54qui trouvent très vite leurs limites. Par exemple,
01:05:56si le président refuse de signer une
01:05:58ordonnance, le gouvernement peut décider
01:06:00de le transformer en loi pour passer par
01:06:02la case Parlement. C'est justement ce qu'avait
01:06:04fait Jacques Chirac, alors Premier ministre
01:06:06en 1986, lorsque
01:06:08François Mitterrand a refusé de signer des
01:06:10ordonnances sur la privatisation de groupes
01:06:12industriels. Le président
01:06:14conserve également son pouvoir de dissolution
01:06:16de l'Assemblée, droit qu'il pourra exercer
01:06:18à nouveau dans un an s'il le souhaite.
01:06:20On va en parler
01:06:22évidemment de cette possibilité de
01:06:24cohabitation, puisque la Vème République a déjà
01:06:26connu trois cohabitations, deux sous la présidence
01:06:28de François Mitterrand en 1986 et en
01:06:301993, et une sous celle de Jacques Chirac.
01:06:32C'était en 1997.
01:06:34Selon les résultats de la semaine prochaine,
01:06:36du 7 juillet, la France pourrait connaître une
01:06:38quatrième cohabitation dans les prochains mois
01:06:40avec le pouvoir du président
01:06:42qui pourrait être réduit ou pas. On va
01:06:44essayer de décortiquer tout ça avec vous
01:06:46Frédéric Courvillois dans quelques instants, avec nos
01:06:48invités en plateau. Mais d'abord, il est l'heure
01:06:50de faire le point sur l'information avec
01:06:52Isabelle Piboulot.
01:06:55La Suisse, toujours en proie à des
01:06:57inondations. Un bilan provisoire
01:06:59fait état de quatre morts. Deux
01:07:01corps, dont l'identification est en cours,
01:07:03ont été retrouvés par les sauveteurs
01:07:05dans la région de Fontana. Il s'agirait
01:07:07de vacancières suisses allemandes.
01:07:09Une autre personne est portée disparue
01:07:11après un glissement de terrain.
01:07:13Un drame qui s'ajoute à ce bilan
01:07:15dans l'aube à Roné, l'hôpital.
01:07:17Trois personnes âgées sont décédées
01:07:19hier soir à bord de leur voiture
01:07:21écrasée par un arbre en raison des
01:07:23orages et des rafales de vent.
01:07:25Un quatrième passager est toujours en urgence absolue.
01:07:27Le département avait été placé
01:07:29en vigilance orange par Météo France.
01:07:31Quelques dégâts matériels ont
01:07:33également été observés.
01:07:35Et puis prudence, les Antilles connaissent
01:07:37le premier ouragan de la saison.
01:07:39Beryl a déjà atteint la catégorie
01:07:413, soit un niveau très dangereux.
01:07:43Les vents soufflant à plus de
01:07:45180 km par heure.
01:07:47Le Centre national des ouragans de
01:07:49Miami alerte sur des risques mortels
01:07:51dans certaines îles.
01:07:53Merci Isabelle Piboulot.
01:07:55On vous retrouve à 16h pour le point
01:07:57complet sur l'information. On évoque la cohabitation
01:07:59possible, probable ou
01:08:01envisagée au terme de ces
01:08:03législatives. Ce serait la quatrième
01:08:05de la Ve République, je le disais,
01:08:07avec deux pendant les mandats
01:08:09de M. Mitterrand et puis
01:08:11de François Mitterrand et puis ensuite celui
01:08:13de Jacques Chirac. Frédéric
01:08:15Rouvillois, est-ce qu'à la lumière
01:08:17de ces précédentes cohabitations, on peut
01:08:19considérer que les pouvoirs du
01:08:21président de la République sont réduits, dans ce
01:08:23contexte-là ?
01:08:27En réalité, alors,
01:08:29la présentation
01:08:31que vous avez faite, juste, à beaucoup d'égard
01:08:33que vous t'en faisiez tout à l'heure,
01:08:35laissez entendre,
01:08:37j'ai noté le mot,
01:08:39vous disiez que la Constitution
01:08:41ne prévoit pas forcément ce
01:08:43cas de figure. En réalité,
01:08:45si on en revient à l'histoire de la
01:08:47Ve République, on peut même dire que
01:08:49l'esprit
01:08:51de la Constitution, le général
01:08:53de Gaulle en particulier, et
01:08:55ceux qui l'entouraient, excluaient
01:08:57formellement
01:08:59ce type d'hypothèse, dans la
01:09:01mesure où l'esprit
01:09:03de la Ve République, c'est l'idée
01:09:05que le président
01:09:07de la République est politiquement responsable
01:09:09devant le peuple,
01:09:11de la politique en général,
01:09:13et que par conséquent, si
01:09:15il perd un référendum,
01:09:17ou si son camp politique,
01:09:19notamment suite à une dissolution,
01:09:21perd les élections, il doit
01:09:23démissionner.
01:09:25Voilà. Donc, si vous voulez,
01:09:27je pense que c'est ça
01:09:29qu'il faut d'abord bien avoir en tête,
01:09:31c'est que, voilà, non seulement
01:09:33la Constitution ne le prévoit pas, mais,
01:09:35a priori, l'esprit de la Ve République
01:09:37exclut la cohabitation. Maintenant,
01:09:39vous allez me dire, il y a eu trois cohabitations quand même.
01:09:41Ce n'est pas parce que quelque chose est interdit
01:09:43que
01:09:45ça n'est pas pratiqué.
01:09:47Et alors là,
01:09:49deuxième réponse, si vous voulez,
01:09:51en fait, chaque cohabitation
01:09:53est singulière.
01:09:55Il y a eu trois cohabitations pour l'instant,
01:09:57aucune ne ressemble,
01:09:59aucune des trois
01:10:01ne ressemble aux deux autres.
01:10:03La première, en 86,
01:10:05entre Mitton et Chirac, est
01:10:07relativement
01:10:09violente,
01:10:11mais ça aurait pu aller plus loin,
01:10:13sauf qu'il y a
01:10:17un point
01:10:19important, c'est que François Mitterrand,
01:10:21face à Jacques Chirac,
01:10:23songe
01:10:25à son propre destin
01:10:27et au fait qu'il veut se représenter
01:10:29aux prochaines élections
01:10:31présidentielles en 88.
01:10:33Donc, il va faire en sorte
01:10:35de ne pas aller trop
01:10:37loin.
01:10:39Donc, c'est à la fois
01:10:41violent et mesuré.
01:10:45En 93,
01:10:47avec Balladur,
01:10:49Mitterrand ne se représentera pas,
01:10:51Balladur, lui-même, a priori, ne pense pas
01:10:53le faire au début, en tout cas.
01:10:55Donc, on a une cohabitation
01:10:57assez molle, finalement,
01:10:59dans laquelle, néanmoins,
01:11:01le Premier ministre
01:11:03occupe l'essentiel du pouvoir.
01:11:05Enfin, troisième cohabitation, longue,
01:11:07la suite d'une dissolution ratée, celle de 97.
01:11:11Elle est signée, à l'effet, par
01:11:13Chirac et Alain Juppé,
01:11:15Premier ministre,
01:11:19et qui est encore très différente.
01:11:23Jacques Chirac pense se représenter,
01:11:25mais n'en est pas absolument sûr.
01:11:27Il y a l'histoire du quinqué,
01:11:29de la réduction de la durée du mandat présidentiel.
01:11:31En face de lui, il y a Lionel Jospin
01:11:33qui, au contraire, est absolument...
01:11:35qui veut se présenter et qui est quasiment
01:11:37certain qu'il sera élu.
01:11:39Donc, vous voyez, ici, on a
01:11:41un cas de figure qui
01:11:43ne ressemblera pas aux autres pour...
01:11:47du fait de la personnalité, effectivement,
01:11:49des principaux intéressés.
01:11:53Et également, pour une raison qui est très
01:11:55importante et qui n'existait pas véritablement
01:11:57à l'époque, c'est la présence
01:11:59du Conseil constitutionnel.
01:12:01Et finalement, la possibilité...
01:12:05Si vous voulez, un
01:12:07Premier ministre de cohabitation, actuellement,
01:12:09va se trouver coincé entre
01:12:11les deux mâchoires du piège,
01:12:13la mâchoire supérieure qui est le président de la République,
01:12:15la mâchoire inférieure qui est
01:12:17le Conseil constitutionnel,
01:12:19l'un combiné
01:12:21à l'autre, pouvant quasiment
01:12:23neutraliser,
01:12:25en fait,
01:12:27pour l'essentiel, la politique
01:12:29d'un gouvernement de cohabitation.
01:12:31Oui, ce sera sans doute de la négociation.
01:12:33Vous avez expliqué, Frédéric Rouvillois, entre ces
01:12:35différentes entités, Maddy Seydi,
01:12:37la marge de manœuvre, donc, à la fois
01:12:39du président, d'Emmanuel Macron, qui reste
01:12:41président, même si Frédéric
01:12:43Rouvillois nous dit que, normalement, dans la Constitution,
01:12:45après une dissolution, le président
01:12:47doit démissionner, à l'instar
01:12:49du général De Gaulle à l'époque.
01:12:51Ça n'a pas été le cas avec les prédécesseurs d'Emmanuel
01:12:53Macron, et ça n'a pas été le cas aussi pour
01:12:55Emmanuel Macron, mais que le futur
01:12:57Premier ministre aura une marge
01:12:59de manœuvre assez réduite aussi.
01:13:01Oui, absolument.
01:13:03Si la cohabitation n'était pas prévue
01:13:05dans la Constitution, il y a aussi une pratique.
01:13:07La pratique, on va être à la quatrième
01:13:09pratique, donc il y a quand même des garde-fous.
01:13:11Il y a des garde-fous
01:13:13du côté de l'opposition qui risque
01:13:15d'être majoritaire à l'Assemblée
01:13:17nationale, et le président
01:13:19pourra toujours faire appel au Conseil
01:13:21constitutionnel. Donc, quoi qu'il arrive, je pense
01:13:23que la gouvernance risque d'être compliquée
01:13:25pour le pouvoir,
01:13:27qui risque d'avoir une Assemblée
01:13:29très compliquée pour faire voter
01:13:31ces textes de loi. Le président aura
01:13:33la possibilité par décret aussi
01:13:35de gouverner, ou pas d'ailleurs,
01:13:37mais ensuite, l'Assemblée aura toujours
01:13:39une capacité
01:13:41de transgresser, ou contourner
01:13:43justement ces décrets, et d'en faire
01:13:45des lois. Donc, quelque part, le pouvoir
01:13:47est... il y a
01:13:49un équilibre. Oui. Majorité absolue
01:13:51ou pas, Karim Abri,
01:13:53quel que soit le Premier ministre,
01:13:55c'est toujours de la négociation politique.
01:13:57Au bout d'un moment, il peut y avoir aussi le 49-3
01:13:59quand on veut faire passer une loi. On l'a vu
01:14:01ces derniers mois et ces dernières années.
01:14:03Oui. En fait, ça va être
01:14:05quand même assez complexe.
01:14:07On réalise en fait à quel point
01:14:09ça va être aussi une sorte de test
01:14:11ensuite pour 2027, parce que
01:14:13dans quel contexte
01:14:15il y aura justement
01:14:17les marges de manoeuvre
01:14:19pour le gouvernement seront jusqu'à quel point.
01:14:21Parce qu'on a parlé justement des prérogatives
01:14:23du président de la République.
01:14:25On parle du Conseil constitutionnel.
01:14:27Ça va dépendre aussi. Est-ce qu'on sera dans
01:14:29un contexte de
01:14:31majorité relative? On parle de
01:14:33combien de députés exactement?
01:14:35Il y a ça aussi. Donc oui, des négociations
01:14:37et tout ce qui a trait
01:14:39à la légitimité aussi
01:14:41à ce moment-là. Parce que d'un côté comme de l'autre,
01:14:43je vous dirais que pour le président
01:14:45de la République, de respecter
01:14:47cet équilibre, ça ne sera pas
01:14:49simple dans la mesure où
01:14:51la légitimité pourrait être contestée.
01:14:53C'est la même chose pour avoir les coups des franges
01:14:55de la part du gouvernement. Donc on voit que ça va
01:14:57aussi être un test pour
01:14:592027 où tout va s'ouvrir
01:15:01encore une fois et le jeu
01:15:03va encore se recomposer à ce moment-là.
01:15:05C'est ce que disait Jonathan Cixous. C'est presque une présidentielle
01:15:07avant l'heure, en effet, dans le contexte
01:15:09de ces législatives.
01:15:11Une préparation peut-être à 2027.
01:15:13Mais 577 nouveaux députés
01:15:15vont être élus le 7 juillet prochain.
01:15:17Quel est le rôle du député
01:15:19au juste? Quelle est sa marge de manoeuvre?
01:15:21Qu'est-il limité dans son action?
01:15:23Combien gagne-t-il? Les éléments de réponse
01:15:25tout de suite avec Régine Delfaux.
01:15:27Un député est un parlementaire
01:15:29élu dans le cadre d'une
01:15:31circonscription pour 5 ans.
01:15:33Son rôle est de voter les lois,
01:15:35des projets de loi préparés par le gouvernement
01:15:37ou des propositions de loi
01:15:39qu'il a lui-même déposées.
01:15:41Il doit également contrôler
01:15:43l'action du gouvernement. Pour cela,
01:15:45il dispose de plusieurs moyens.
01:15:47Interroger l'exécutif,
01:15:49notamment lors des questions
01:15:51au gouvernement à l'Assemblée nationale.
01:15:53Examiner son action
01:15:55au sein d'une commission.
01:15:57Il peut également signer
01:15:59une motion de censure.
01:16:01Si cette dernière est votée à la majorité
01:16:03absolue, le Premier ministre
01:16:05est dans l'obligation de démissionner.
01:16:07Un député est tenu de se consacrer
01:16:09à son mandat parlementaire,
01:16:11non cumulable avec d'autres mandats.
01:16:13Il touche par mois
01:16:157600 euros bruts, soit un montant
01:16:17net mensuel de 5900 euros.
01:16:19Il bénéficie aussi
01:16:21d'une avance de frais de mandat
01:16:23de 5950 euros, pour
01:16:25des dépenses non prises en charge
01:16:27par l'Assemblée, comme les frais de réception.
01:16:29Enfin, il dispose
01:16:31d'un crédit de 11 118 euros
01:16:33par mois, pour lui permettre d'engager
01:16:35jusqu'à 5 collaborateurs.
01:16:37Voilà pour ces informations.
01:16:39C'est bien de faire de la pédagogie
01:16:41pour mieux comprendre les législatives et le rôle
01:16:43du député. Frédéric Rouvillois,
01:16:45par rapport à votre expérience,
01:16:47dans ce que vous avez décrit sur les rôles,
01:16:49les pouvoirs du Président,
01:16:51du Conseil constitutionnel, du Premier ministre,
01:16:53est-ce que le rôle du député est majeur
01:16:55finalement ?
01:17:01La grande innovation
01:17:03de la 5ème République, c'est
01:17:05de réduire considérablement
01:17:07le pouvoir
01:17:09du Parlement, et plus spécialement
01:17:11de l'Assemblée nationale,
01:17:13qui jusqu'à la naissance
01:17:15de la 5ème République, donc jusqu'en 1958,
01:17:17est véritablement
01:17:19celui qui a
01:17:21les clés de la maison,
01:17:23si j'ose dire.
01:17:25Sous la 3ème
01:17:27et la 4ème République,
01:17:29entre grosso modo
01:17:311875 et
01:17:331946,
01:17:35le Parlement
01:17:37se considère quasiment comme souverain.
01:17:39C'est lui qui décide,
01:17:41c'est lui qui,
01:17:43notamment,
01:17:45va élire le Président de la République,
01:17:47c'est lui qui va
01:17:49choisir
01:17:51et faire tomber
01:17:53souvent très rapidement les gouvernements.
01:17:55Vous savez qu'à l'époque, la durée de vie d'un gouvernement
01:17:57sous la 3ème et la 4ème République,
01:17:59du fait de l'intervention du Parlement,
01:18:01c'est environ 6 mois.
01:18:03Vous voyez, c'est absolument
01:18:05dérisoire. Le résultat, c'est que
01:18:07le Parlement a
01:18:09l'essentiel du pouvoir.
01:18:11C'est ce que De Gaulle veut remettre en cause
01:18:13en 1958 et c'est ce à quoi il va parvenir,
01:18:15non seulement, effectivement,
01:18:17en
01:18:19rehaussant considérablement les pouvoirs
01:18:21de l'exécutif, non seulement
01:18:23en
01:18:25corsetant les pouvoirs du Parlement
01:18:27avec ce qu'on appelle les règles du parlementarisme
01:18:29rationalisées, comme par exemple
01:18:31l'article 49.3, qu'on connaît bien,
01:18:33mais
01:18:35a fortiori, évidemment,
01:18:37en imposant le principe
01:18:39de l'élection du Président de la République
01:18:41au suffrage universel, qui fait que
01:18:43sur un plan démocratique et politique,
01:18:45si vous voulez, le Président
01:18:47élu par
01:18:49l'ensemble des Français
01:18:51bénéficie d'une
01:18:53autorité, d'une légitimité
01:18:55qui est,
01:18:57si je puis dire, 577 fois
01:18:59supérieure à celle du député de base.
01:19:01Donc,
01:19:03effectivement,
01:19:05l'Assemblée nationale,
01:19:07le Sénat, bref, le Parlement,
01:19:09conservent une grande importance,
01:19:11évidemment, et donc le député conserve
01:19:13cette importance aussi, mais
01:19:15elle est néanmoins
01:19:17beaucoup moins
01:19:19considérable qu'elle ne
01:19:21l'était jadis.
01:19:25Ça va dépendre également
01:19:27du positionnement des
01:19:29Présidents successifs, mais
01:19:31de ce point de vue-là,
01:19:33finalement, Macron
01:19:35a suivi fidèlement les traces du
01:19:37général De Gaulle, en étant,
01:19:39finalement,
01:19:41en affirmant la
01:19:43prééminence indiscutable
01:19:45du chef de l'État par rapport
01:19:47au parlementaire et par rapport au député.
01:19:49C'est très clair. Question Proutaud.
01:19:51Le député, effectivement,
01:19:53les législatives qui ont lieu aujourd'hui avec
01:19:55ce premier tour, c'est pour constituer une
01:19:57Assemblée et pour qu'il y ait une majorité,
01:19:59pour qu'ensuite,
01:20:01les différents partis politiques, ou en tout cas
01:20:03celui qui accède au pouvoir
01:20:05puisse donner des orientations,
01:20:07mais il y a aussi le rôle du député
01:20:09qui travaille localement
01:20:11pour porter la voix
01:20:13des Français et de
01:20:15sa circonscription au niveau
01:20:17national. C'est aussi ça qui est important,
01:20:19il faut le préciser.
01:20:21J'ai l'impression que parfois on l'oublie dans
01:20:23les rapports de politique politicienne et
01:20:25les débats qu'il peut y avoir
01:20:27entre les partis pour accéder au pouvoir,
01:20:29mais il y a des Français dans leur région,
01:20:31leur circonscription, qui
01:20:33attendent que le député travaille pour eux
01:20:35aussi. Oui, tout à fait, mais
01:20:37on oublie quelque chose, c'est qu'il y a eu cette
01:20:39modification sur le nom cumul du mandat
01:20:41qui a amené à ce que les députés
01:20:43n'aient plus ce rapport
01:20:47presque physique
01:20:49qu'il y a eu pendant des années
01:20:51entre une circonscription où
01:20:53on connaissait le député maire, je me
01:20:55souviens de cette formule
01:20:57qui était attachante même,
01:20:59et qui a donné le
01:21:01sentiment aux gens qu'effectivement
01:21:03lorsque ce député revenait
01:21:05dans sa circonscription,
01:21:07en tant qu'ayant un deuxième rôle
01:21:09que celui de député, ce qui n'est plus
01:21:11le cas, il pouvait être
01:21:13à l'écoute du local.
01:21:15Et je crois qu'une des
01:21:17responsabilités de crise
01:21:19que nous avons actuellement par rapport
01:21:21à notre Parlement,
01:21:23c'est le sentiment d'une déconnexion
01:21:25plus grande du fait de la disparition
01:21:27de ce
01:21:29cumul du mandat. En France,
01:21:31on ne sait rien faire d'autre de off
01:21:33et on. Alors c'est ou tout ou rien.
01:21:35Il y a eu des cumulars,
01:21:37puisque c'est comme ça qu'on les appelait,
01:21:39mais de là à avoir tout
01:21:41supprimé, moi personnellement,
01:21:43et là c'est du haut de mes heures de vol
01:21:45que je parle, je trouve que
01:21:47un certain cumul,
01:21:49en particulier par rapport à
01:21:51un poste d'élu local,
01:21:53avait un avantage
01:21:55par rapport à ces députés, que j'appellerais déportés,
01:21:57qui sont au niveau central.
01:21:59Ça c'est le premier point. Sur le
01:22:01deuxième point par rapport à
01:22:03l'Assemblée, on oublie quelque chose.
01:22:05C'est une des raisons qui fait que
01:22:07on se retrouve dans cette situation actuellement
01:22:09que nous commentons, au moins par
01:22:11rapport à ce qu'elle risque d'apporter
01:22:13à défaut demain,
01:22:15dans une semaine,
01:22:17de ce soir, pardon, dans une semaine,
01:22:19c'est qu'on était en majorité relative.
01:22:21Ce qui n'était
01:22:23pas prévu non plus, monsieur le
01:22:25constitutionnaliste nous l'a rappelé,
01:22:27au départ, par la Ve République
01:22:29et le Général de Gaulle. Mais je voudrais rappeler
01:22:31également, ce qui me paraît important
01:22:33aussi par rapport au fait de démissionner
01:22:35pour le Président de la République, que les conditions
01:22:37qui ramenaient, même si c'est un peu de la préhistoire
01:22:39pour beaucoup de jeunes,
01:22:41le Général de Gaulle a démissionné,
01:22:43c'était un résultat politique
01:22:45qu'il avait engagé lui-même
01:22:47par rapport à sa responsabilité,
01:22:49et qui, de la manière dont il était
01:22:51foutraillé d'ailleurs,
01:22:53s'il perdait,
01:22:55c'est à peu près sûr qu'il s'en allait.
01:22:57Mais ça n'était pas par rapport à
01:22:59une élection législative.
01:23:01Ce qui peut expliquer qu'il y ait eu des cohabitations
01:23:03après. Peut-être un mot encore sur
01:23:05ce fameux cumul des mandats et sur
01:23:07l'appellation de député-maire, qui a
01:23:09disparu en l'occurrence aujourd'hui, qui
01:23:11semblait pertinente. Beaucoup d'ailleurs
01:23:13demandent à ce que ce cumul des mandats revienne.
01:23:15Le député et le maire Jonathan Six.
01:23:17Et ça répond à une
01:23:19nécessité entendue de plus en plus
01:23:21souvent par les administrés
01:23:23eux-mêmes, qui veulent
01:23:25justement, comme Christian
01:23:27l'a rappelé, reconnecter,
01:23:29puisqu'elle serait déconnectée,
01:23:31l'Assemblée nationale,
01:23:33comme une institution parmi d'autres,
01:23:35la reconnecter à la réalité
01:23:37des citoyens français.
01:23:39Et pour cela, effectivement, il y avait eu cette
01:23:41magnifique idée du député-maire,
01:23:43qui faisait l'expression, souvenez-vous,
01:23:45présenter à la capitale les problèmes
01:23:47de la province.
01:23:49Et ça a toujours très bien marché.
01:23:51Et ça a toujours permis de faire
01:23:53entendre, dans la
01:23:55représentation nationale, des
01:23:57problèmes locaux qui pouvaient,
01:23:59d'une façon ou d'une autre,
01:24:01représenter d'autres
01:24:03intérêts et représenter un exemple
01:24:05pour d'autres situations différentes
01:24:07ailleurs sur le territoire, dans d'autres
01:24:09régions, mais toutes se retrouver
01:24:11dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
01:24:13Un brillant prédécesseur
01:24:15d'Emmanuel Macron a eu cette
01:24:17brillante idée d'abroger
01:24:19ce nom cumul. C'est dommage.
01:24:21– Vous ne voulez pas citer son nom ? – Non, je refuse.
01:24:23– D'accord.
01:24:25– Non, ce serait embêtant.
01:24:27– On n'en peut rien.
01:24:29– Vous voulez me coincer ?
01:24:31– Non, non, allez-y, allez-y.
01:24:33– Je n'y arriverai pas.
01:24:35– Je l'aurai un jour.
01:24:37– Et donc voilà, de voir que
01:24:39ça prend autant de temps de rétro-pédaler,
01:24:41c'est bien dommage, parce qu'on parle
01:24:43de cette abrogation du nom cumul
01:24:45depuis maintenant quelques années,
01:24:47mais vous voyez, ça n'est dans aucun projet
01:24:49à ma connaissance,
01:24:51projet de loi, dans les
01:24:53législatures à venir.
01:24:55Donc je ne peux, moi, parmi
01:24:57tant d'autres, appeler que de mes voeux
01:24:59ce retour à cette
01:25:01si belle idée du statut
01:25:03de député-maire, effectivement.
01:25:05– Absolument. Frédéric Rouvillois, quel est l'intérêt
01:25:07d'avoir ce qu'on appelle la majorité absolue ?
01:25:09On en parle beaucoup, cela fait partie d'ailleurs des enjeux
01:25:11de cette élection législative.
01:25:13– Juste avant,
01:25:15un petit mot sur ce qui devait être dit
01:25:17par Jonathan.
01:25:19Cette espèce d'idéalisation
01:25:21un peu romantique du député-maire.
01:25:23– Oui, c'est vrai.
01:25:25– Il ne faut pas oublier que
01:25:29avec la décentralisation,
01:25:31le maire d'une
01:25:33colline, quelle que soit sa taille,
01:25:35d'ailleurs,
01:25:37il a un boulot à plein temps quasiment.
01:25:39Ce n'est pas tout à fait rien.
01:25:41Et voilà, mener de front
01:25:43et sérieusement
01:25:45le travail
01:25:47de chef, de l'exécutif
01:25:49d'une collectivité disposant
01:25:51de pouvoirs très importants du fait
01:25:53de la décentralisation, et en parallèle
01:25:55être député
01:25:57à Paris, c'est quand même compliqué.
01:25:59L'autre chose, également,
01:26:01dans ce sens,
01:26:03c'est le fait que, en théorie,
01:26:05si vous voulez,
01:26:07et d'ailleurs, parfois, il me rappelle,
01:26:09le député est le représentant
01:26:11de la nation tout entière
01:26:13et non pas le représentant
01:26:15d'une collectivité,
01:26:17d'une circonscription, celle dans laquelle
01:26:19il a été élu.
01:26:21C'est la différence.
01:26:23Le maire, il représente effectivement sa commune,
01:26:25le député, il représente
01:26:27la nation tout entière.
01:26:29Et donc, il y a effectivement,
01:26:31c'est la raison noble,
01:26:33si j'ose dire, pour laquelle, effectivement,
01:26:35on avait supprimé
01:26:37ces cumuls
01:26:39de mandats.
01:26:41Voilà.
01:26:43Le député ne peut pas être à la fois représentant
01:26:45de la nation et représentant d'une fraction
01:26:47de cette nation, qui est
01:26:49la circonscription dans laquelle
01:26:51il a été élu.
01:26:53Très bien. Merci de nous avoir accompagnés, Frédéric
01:26:55Rouvillois. Je vais poser la question à Karim Abric
01:26:57pour conclure, parce qu'il nous reste juste
01:26:5950 secondes avant de marquer une pause
01:27:01sur l'intérêt d'avoir une majorité
01:27:03absolue, parce que c'est un terme qui revient
01:27:05depuis pas mal de temps, maintenant,
01:27:07depuis qu'on sait que l'Assemblée a été
01:27:09dissoutie. On a vu ce que ça a donné
01:27:11déjà d'être dans une majorité
01:27:13relative. Déjà, pour avancer
01:27:15les projets, c'est compliqué. Il y a une forme de
01:27:17paralysie. Alors, c'est sûr que quand vous êtes
01:27:19dans une majorité absolue,
01:27:21s'il y a des grandes transformations
01:27:23à avoir, s'il y a des caps à donner
01:27:25pour le pays, à ce moment-là,
01:27:27c'est toujours plus facile. Donc, après,
01:27:29je ne veux pas m'avancer sur certains parties
01:27:31sur le jeu, mais on a vu...
01:27:33C'est vrai qu'on est dans... Quand je dis qu'on a
01:27:35quand même basculé dans un autre
01:27:37ordre d'idée aujourd'hui,
01:27:39c'est qu'on a testé des choses au cours des
01:27:41dernières années. On a vu à quel point c'était difficile
01:27:43justement dans un contexte politique
01:27:45qui est très divisé. Et je trouve
01:27:47que c'est à l'image de la société
01:27:49aujourd'hui, des fractures qu'on voit aussi
01:27:51dans la société. Ce qu'on a vu au cours des
01:27:53derniers mois à l'Assemblée,
01:27:55je trouve que ça commence à ressembler à ce qu'on voit
01:27:57aussi dans la rue aujourd'hui. Mais le message
01:27:59le plus important, c'est, je pense, d'aller voter
01:28:01et que chaque voix compte
01:28:03et ça fera une différence dans les chiffres.
01:28:05Et je crois que les Français vous ont entendu, effectivement,
01:28:07avec le taux de participation. Merci, Karim Avric.
01:28:09Merci à Christian Prouteau,
01:28:11avec Jonathan Cixous et Maddy Seydi,
01:28:13dans quelques instants, et d'autres invités.
01:28:15Nous allons continuer à débattre, mais d'abord,
01:28:17une pause et les informations à suivre sur CNews.
01:28:23On se retrouve en direct et toujours
01:28:25en plateau sur 180 Minutes Infos
01:28:27sur CNews avec nos invités, Maddy Seydi,
01:28:29Jonathan Cixous, Mathieu Hoque
01:28:31nous a rejoints. Bonjour et bienvenue.
01:28:33Philippe Moindret est là également. Bonjour.
01:28:35Ravi de vous accueillir. Champion de moto, directeur
01:28:37de Motoécole, car il y a aussi une actualité
01:28:39avec les fameuses interfiles et les deux roues
01:28:41qui essaient de se glisser entre les voitures
01:28:43ou qui le font, en tout cas. Mais il y a une loi
01:28:45qui va sans doute changer dans quelques instants.
01:28:47On en parlera avec vous, Philippe. Mais d'abord,
01:28:49les informations. Isabelle Piboulot.
01:28:51Les Français sont motivés
01:28:53à se rendre aux urnes pour ce premier tour
01:28:55des législatives. 25,90%
01:28:57ont fait le déplacement
01:28:59avant midi. C'est bien mieux
01:29:01qu'en 2022 à la même heure.
01:29:03Le taux de participation n'atteignant pas
01:29:05les 19%. On va retrouver
01:29:07Régine Delfour et Laura Lestrade
01:29:09en direct du 16e arrondissement de Paris.
01:29:11Régine, où en sommes-nous
01:29:13à 16h ? Est-ce qu'il y a foule dans votre
01:29:15bureau de vote ?
01:29:17Il y a un petit peu
01:29:19moins de monde, mais je suis avec
01:29:21Sandra Spiner, qui est la présidente
01:29:23de ce 8e bureau de vote de la mairie du 16e.
01:29:25Ça fait 8h que les électeurs
01:29:27ici viennent pour voter.
01:29:29Qu'est-ce que vous avez remarqué ?
01:29:31Une influence assez
01:29:33spectaculaire, puisqu'on voit les familles
01:29:35arriver, les jeunes,
01:29:37les personnes âgées. Ça n'arrête pas.
01:29:39Là, on a une petite accalmie, mais c'est tout à fait
01:29:41exceptionnel dans la journée, en tout cas depuis ce matin,
01:29:438h du matin. Et là, sur les 1292
01:29:45inscrits, combien ont voté ?
01:29:47Un peu plus de la moitié, donc c'est quand même
01:29:49très important.
01:29:51Autre sujet, ce sont les procurations.
01:29:53On nous a parlé des 2,6
01:29:55millions de procurations qui ont été
01:29:57établies. Ça se remarque ici ?
01:29:59Dans le 16e arrondissement, c'est
01:30:01assez spectaculaire, puisque nous avions
01:30:035000 procurations
01:30:05pour
01:30:07les européennes, et là nous sommes
01:30:09à 17 000 procurations.
01:30:11C'est tout à fait
01:30:13exceptionnel, et on voit bien
01:30:15que les Français ont
01:30:17compris qu'il y avait un enjeu
01:30:19d'importance.
01:30:21Dernière question, il vous reste 4h,
01:30:23après c'est le dépouillement, comment ça se passe ?
01:30:25Les personnes qui viennent ici,
01:30:27répondent à l'appel quand vous leur demandez s'ils sont disponibles
01:30:29ce soir ? Alors écoutez, habituellement, on n'a
01:30:31aucun problème à trouver des gens pour dépouiller,
01:30:33mais là on voit quand même que c'est une
01:30:35élection tout à fait à part,
01:30:37et qu'il n'y a aucun
01:30:39enthousiasme, puisqu'on a beaucoup de mal à trouver
01:30:41des gens pour dépouiller, mais tout simplement parce que
01:30:43les gens ont fait leur devoir. Ils ont
01:30:45affirmé qu'en tant que citoyens, ils devaient
01:30:47venir voter, puisqu'on voit des gens qui ont
01:30:49interrompu leurs vacances, d'autres
01:30:51qui sont revenus de déplacement professionnel
01:30:53en urgence, mais que
01:30:55pour dépouiller, on n'a personne,
01:30:57parce qu'il n'y a aucun enthousiasme.
01:30:59Merci beaucoup.
01:31:01Isabelle, vous avez vu, c'est un petit peu compliqué
01:31:03pour trouver du monde ce soir,
01:31:05mais les Français ont répondu à l'appel, puisqu'il y a
01:31:07plus de 50% ici,
01:31:09dans ce bureau de vote, de personnes qui ont voté.
01:31:11Merci beaucoup Régine Delfour,
01:31:13merci à Laura Lestrade qui vous accompagne.
01:31:15On le rappelle, retrouvez notre
01:31:17édition spéciale à partir de 17h,
01:31:19présentée par Romain Desarbres,
01:31:21Laurence Ferrari et Pierre De Villeneau
01:31:23dès 19h. Vous retrouverez
01:31:25Eliott Deval à 22h et puis
01:31:27Olivier Benquemoun à partir de
01:31:29minuit. En attendant, regardez
01:31:31de nombreuses personnalités
01:31:33ont voté, comme le Premier ministre
01:31:35Gabriel Attal à Vannes,
01:31:37Jordan Bardella à Garches
01:31:39dans les Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon
01:31:41a participé au scrutin
01:31:43depuis le dixième arrondissement
01:31:45de Paris, le président
01:31:47de la République, quant à lui
01:31:49depuis le Touquet, comme
01:31:51Marine Tondelier, Marine Le Pen,
01:31:53a voté à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais
01:31:55et puis enfin, l'ancien chef
01:31:57d'Etat François Hollande a glissé son bulletin
01:31:59dans un bureau de vote de Tulle,
01:32:01en Corrèze.
01:32:03Dans le reste de l'actualité, cette fusillade
01:32:05lors d'un mariage à Thionville,
01:32:07un mort et cinq blessés,
01:32:09dont trois graves sont à déplorer.
01:32:11Les faits se sont produits vers une heure du matin
01:32:13dans une salle de réception où se trouvaient
01:32:15une centaine de personnes. Trois agresseurs
01:32:17ont ouvert le feu à plusieurs dizaines
01:32:19de reprises avant de prendre la fuite.
01:32:21Le mobile reste inconnu
01:32:23mais la piste d'un règlement de compte
01:32:25sur fonds de trafic de stupéfiants
01:32:27n'est pas écartée.
01:32:29Demain, lundi,
01:32:311er juillet, plusieurs changements
01:32:33dans la vie des Français sont à noter.
01:32:35Que ce soit au niveau économique ou judiciaire,
01:32:37bouleversements prévus plus précisément
01:32:39à Paris côté circulation,
01:32:41les détails avec Camille Joly.
01:32:43Au volet économique,
01:32:45la réforme de l'assurance-chômage
01:32:47entre en vigueur ce lundi.
01:32:49Il faudra désormais travailler 8 mois
01:32:51sur les 20 derniers mois pour toucher
01:32:53des indemnités.
01:32:55Des versements revalorisés à hauteur de 1,2%.
01:32:57Mais pour une durée plus courte,
01:32:5915 mois pour les chômeurs de moins de 57 ans.
01:33:01Au chapitre judiciaire,
01:33:03la garde à vue évolue.
01:33:05Une audition ne pourra plus se dérouler
01:33:07sans la présence d'un avocat.
01:33:09Le gardé à vue aura aussi la possibilité
01:33:11de prévenir une personne de son choix.
01:33:13Des nouvelles dispositions qui s'appliquent
01:33:15en conformité avec le droit européen.
01:33:19D'autres changements sont à prévoir,
01:33:21dont certains impacteront particulièrement
01:33:23les Parisiens.
01:33:25Les voies olympiques entrent en vigueur ce lundi
01:33:27sur 185 km d'axes routiers
01:33:29autour de la capitale.
01:33:31Elles seront réservées à la circulation
01:33:33par Paris 2024 afin de faciliter
01:33:35les trajets des athlètes.
01:33:39Un mot de l'actualité internationale.
01:33:41Devant le cabinet de guerre,
01:33:43Benyamin Netanyahou a réitéré sa position
01:33:45selon laquelle Israël n'arrêtera pas
01:33:47ses combats dans la bande de Gaza
01:33:49tant que ses objectifs ne seront pas atteints.
01:33:51Cela passe bien sûr par la libération
01:33:53de tous les otages.
01:33:55On écoute le Premier ministre israélien.
01:33:59La position d'Israël n'a pas changé
01:34:01depuis que le président Biden s'est félicité.
01:34:05Et aujourd'hui, tout le monde sait
01:34:07la simple vérité.
01:34:09Le Hamas est le seul obstacle
01:34:11à la libération de nos otages.
01:34:13Grâce à une combinaison de pression politique
01:34:15et militaire, et en premier lieu de pression militaire,
01:34:17nous les rendrons tous,
01:34:19tous nos 120 otages,
01:34:21les vivants comme les morts.
01:34:25Je vous propose de terminer ce journal
01:34:27par une escale en Afrique du Sud.
01:34:29Près de 80% de la population mondiale
01:34:31de rhinocéros blanc,
01:34:33soit moins de 13 000 spécimens.
01:34:35Une expérience menée par des scientifiques
01:34:37a démarré cette semaine
01:34:39pour tenter de mettre fin
01:34:41au braconnage des cornes de l'animal.
01:34:43Le récit de Viviane Hervier.
01:34:45C'est un lieu tenu secret
01:34:47quelque part au nord-est de la province
01:34:49du Limpopo, en Afrique du Sud.
01:34:51Ici, dans cette orpheline,
01:34:53sont recueillis les petits rhinos
01:34:55dont la mère a été tuée par des braconniers.
01:34:57James Larkin, à l'origine de l'expérience,
01:34:59a placé deux minuscules
01:35:01petites puces radioactives dans la corne.
01:35:03Elles vont la rendre toxique
01:35:05pour la consommation humaine.
01:35:07L'idée est de dévaluer
01:35:09la corne de rhinocéros et aussi
01:35:11de faciliter le repérage
01:35:13lors du passage des frontières.
01:35:17La dose radioactive est en effet
01:35:19suffisamment forte pour déclencher
01:35:21les détecteurs installés dans le monde entier
01:35:23initialement pour prévenir
01:35:25le terrorisme nucléaire.
01:35:27Mais elle reste assez faible pour n'avoir aucun impact
01:35:29sur la santé de l'animal ou sur l'environnement.
01:35:31L'Afrique du Sud abrite près de 80%
01:35:33de la population mondiale
01:35:35des rhinocéros blancs.
01:35:37Mais le pays n'a pas réussi à endiguer le braconnage
01:35:39encouragé par la demande asiatique
01:35:41où les cornes sont utilisées en médecine traditionnelle
01:35:43pour leurs prétendus effets
01:35:45thérapeutiques ou aphrodisiaques.
01:35:47Nous avons essayé d'empoisonner
01:35:49les cornes. Cela n'a pas fonctionné.
01:35:51Les cornages non plus. Rien ne marche.
01:35:53Mais ça, c'est quelque chose
01:35:55qu'on ne peut pas détruire. Cela pétrifie
01:35:57les gens, vous savez. Oh, c'est
01:35:59radioactif, alors nous devons fuir.
01:36:01Et c'est ce que nous voulons.
01:36:03La matière radioactive restera
01:36:055 ans sur chaque corne
01:36:07traitée.
01:36:09Voilà pour l'actualité à 16h.
01:36:11C'est à vous Lionel.
01:36:13Merci Isabelle Piboulot, 16h30 pour le rendez-vous
01:36:15avec l'information, avec vous et
01:36:17on se retrouve évidemment avec nos invités sur le plateau
01:36:19pour la dernière partie avec Maddy Seydi,
01:36:21Nathan Cixous, Mathieu Hoque et Philippe Monneray
01:36:23puisque nous allons parler de moto, de circulation,
01:36:25de sécurité routière.
01:36:27Auteur de la saga Monneray également
01:36:29aux éditions Solar, Philippe Monneray.
01:36:31On parle de livres de l'été depuis le début de l'émission.
01:36:33Cela en fait partie évidemment
01:36:35pour ceux qui sont passionnés, pour apprendre
01:36:37notamment l'histoire de la moto.
01:36:39Mais il y a aussi une actualité qui fait que
01:36:41vous êtes sur notre plateau, Philippe Monneray.
01:36:43À partir du 1er août, l'interfil pour les motards
01:36:45va devenir extrêmement délicat.
01:36:47Depuis 3 ans, 21 départements expérimentaient
01:36:49la pratique avec des règles précises, c'est-à-dire
01:36:51passer entre les fils de voiture
01:36:53pour gagner du temps.
01:36:55Une étude pour en apprendre plus sur la sécurité
01:36:57autour des deux roues. La sécurité routière
01:36:59doit maintenant examiner les résultats pour savoir
01:37:01si l'interfil est une pratique
01:37:03sécurisée pour les motards.
01:37:05Sujet préparé par Bamba Gueye, Yaël Benhamou
01:37:07et Sarah Varney.
01:37:09L'interfil pour les motards
01:37:11s'est terminé ? Pas exactement.
01:37:13À partir du 1er août,
01:37:15cette pratique redeviendra interdite
01:37:17après 3 ans d'expérimentation
01:37:19comme il est stipulé dans le Code de la route
01:37:21mais sera tout de même tolérée
01:37:23le temps de prendre une décision finale.
01:37:25La sécurité routière devra alors choisir
01:37:27entre rétablir l'interfil à l'échelle nationale
01:37:29ou l'interdire sans tolérance
01:37:31possible. Pour Michel Ponce,
01:37:33il est sûr qu'un durcissement des règles
01:37:35doit être appliqué pour les motards.
01:37:37La sécurité doit
01:37:39primer sur la rapidité.
01:37:41Encore une fois, pour 2%
01:37:43du trafic motorisé,
01:37:45c'est 22% détruit.
01:37:47Ça montre quand même qu'il y a un problème.
01:37:49Alors que les motards ont pu expérimenter
01:37:51l'interfil pendant 3 ans,
01:37:53ils restent convaincus qu'il s'agit de la pratique
01:37:55la plus sécurisée pour eux.
01:37:57Il faut que ça se pratique dans de bonnes conditions,
01:37:59c'est-à-dire que les usagers d'autoroutes motorisées
01:38:01doivent avoir une vitesse adaptée entre les fils
01:38:03et les voitures, les automobilistes
01:38:05doivent mettre leur clignotant quand ils changent de fil
01:38:07et là ça se passe très bien, c'est juste
01:38:09de vivre ensemble. Même si l'interfil
01:38:11reste toléré à partir du 1er août,
01:38:13en cas d'accident, les assurances
01:38:15pourraient ne pas couvrir les motards.
01:38:17Avant d'évoquer avec vous
01:38:19Philippe Monneray la dangerosité
01:38:21de l'interfil, de la sécurité,
01:38:23définition de l'interfil et comment
01:38:25on en est arrivé là ? Comment on a installé,
01:38:27qui a décidé d'installer cet interfil,
01:38:29de pouvoir passer notamment dans les grandes
01:38:31villes entre les voitures ?
01:38:33C'est les embouteillages et les motos qui l'ont fait
01:38:35au fur et à mesure des années, c'était
01:38:37quelque chose de logique. La moto, ça a
01:38:39des inconvénients, on est
01:38:41sensible aux intempéries, ça a des avantages,
01:38:43on peut s'offiler, à condition
01:38:45bien sûr de le faire dans
01:38:47la sécurité, c'est-à-dire à faible allure,
01:38:49différentiel
01:38:51très faible. Mais ça a été établi avec une loi,
01:38:53avec une réglementation. Bien après,
01:38:55parce que ça fait au moins 40 ans qu'on monte les fils
01:38:57en moto, c'était quelque chose qui était
01:38:59toléré mais qui n'était pas réglementé.
01:39:01Bien sûr, c'était pas
01:39:03réglementé mais c'était tellement toléré que ça devenait
01:39:05une évidence. Après,
01:39:07on a fait une expérimentation avec
01:39:09quelques règles. Nous, on avait été interrogés à cette époque
01:39:11et on était complètement favorables
01:39:13à ce différentiel de 30. Moi, j'avais même
01:39:15dit 25. Oui, pour...
01:39:17Quand vous dites un différentiel de 30, c'est-à-dire que quand
01:39:19on est à 50, il faut que la moto qui passe
01:39:21entre les fils soit à 30 km heure, c'est ça ?
01:39:23Quand la voiture est arrêtée,
01:39:25les voitures sont arrêtées, on remonte les fils à 25,
01:39:2730 km heure, c'est bien, ça suffit.
01:39:29Ça fluidifie le trafic, c'est parfait
01:39:31pour les motards et on ne prend aucun risque.
01:39:33Mais ça ne se fait jamais, ça, Philippe? Mais ça se fait beaucoup
01:39:35parce que c'est ce qu'on apprend, nous, déjà,
01:39:37dans notre école, c'est ce que font tous les gens
01:39:39qui font de la moto de façon raisonnable
01:39:41et il y en a beaucoup parce que quand vous regardez,
01:39:43ou quand celui qui a parlé,
01:39:45justement, notre ami des motards en colère,
01:39:47lui voit que le côté noir
01:39:49et que c'est toujours catastrophique,
01:39:51et que c'est dangereux, etc., il sort des chiffres,
01:39:53comme tous les types qui ne vont pas sur le terrain.
01:39:55Non, la plupart des gens
01:39:57en moto sont raisonnables.
01:39:59Les motards, moi, je vous assure,
01:40:01c'est des spécialistes de la sécurité routière.
01:40:03Ils font attention. Mais alors après, il y en a d'autres
01:40:05qui font n'importe quoi.
01:40:07Vous faites une différence entre ceux qui ont le permis
01:40:09et ceux qui ne l'ont pas. C'est de cela dont on parle,
01:40:11parce qu'on associe les deux roues
01:40:13qui remontent l'interfil, c'est permis, pas permis.
01:40:15Oui, mais on peut avoir le permis et être
01:40:17complètement à côté de la plaque.
01:40:19Oui, et on ne peut pas la voir, mais ne pas savoir piloter, conduire.
01:40:21Vous avez entendu ce qu'il a dit, le vivre ensemble. C'est le respect des autres.
01:40:23Être raisonnable. En moto, il faut être raisonnable.
01:40:25À partir du moment où on est complètement
01:40:27centré, on se met en danger
01:40:29et on met en danger les autres, mais surtout soi, d'ailleurs,
01:40:31en moto, quand on remonte les fils.
01:40:33La remontée de fils, il faut la garder, naturellement,
01:40:35parce que c'est quelque chose de
01:40:37très pratique. Ça tuerait le deux roues
01:40:39de toute façon, c'est évident, parce que
01:40:41pourquoi on prend un deux roues dans les
01:40:43agglomérations ? C'est quand même pour se déplacer
01:40:45un petit peu plus vite.
01:40:47Sauf qu'il faut le faire de façon raisonnable,
01:40:49c'est tout. Faire attention aux autres,
01:40:51il n'y a pas que le différentiel de vitesse.
01:40:53Il y a aussi regarder comment sont positionnées
01:40:55les roues, des voitures, pour voir
01:40:57s'elles ne vont pas se décaler.
01:40:59Il y a plein de choses à faire. Il faut que les voitures
01:41:01mettent les clignotants aussi, ce qui n'est pas toujours
01:41:03le cas, parce qu'on critique
01:41:05les deux roues, les scooters, notamment,
01:41:07qui conduisent n'importe comment, parfois, il faut le dire,
01:41:09notamment quand on habite à Paris ou quand on
01:41:11prend le périphérique, mais certaines voitures
01:41:13ne respectent pas aussi, parfois, les deux roues.
01:41:15C'est pas parce qu'on remonte les fils
01:41:17qu'on doit
01:41:19empêcher les voitures de changer de voie, parce que je vois
01:41:21beaucoup sur le périphérique, à Paris,
01:41:23où les motards qui remontent,
01:41:25en guirlande, les automobilistes,
01:41:27parce qu'ils changent de voie, mais de cadre droit,
01:41:29c'est pas possible. Les automobilistes, je pense,
01:41:31en termes de remontée de fil pour les deux roues,
01:41:33ont mieux progressé
01:41:35que les motards,
01:41:37qui, eux, parfois, sont un peu...
01:41:39Vous savez, c'est
01:41:41surtout toute cette population
01:41:43de scooteristes qui
01:41:45ont une petite formation,
01:41:47qui sont mal équipés, et tout va ensemble.
01:41:49L'équipement, la façon de rouler, le comportement,
01:41:51ça va ensemble.
01:41:53Je pense qu'en moto, il faut être raisonnable, et si
01:41:55on durcit un petit peu,
01:41:57c'est très léger, parce qu'on
01:41:59reste dans la logique du comportement,
01:42:01cette nouvelle règle. – L'interfil, ce n'est pas
01:42:03accidentogène, et véritablement,
01:42:05respecter les fameux 30 km heure
01:42:07sur la remontée de fil, vous pensez vraiment que
01:42:09les deux roues peuvent s'éduquer
01:42:11et appliquer ces 30 km heure ? – Bien sûr,
01:42:13et il le faut, de toute façon,
01:42:15mais c'est quelque chose de logique. Vous vous en
01:42:17doutez, mais... – J'en doute, parce que
01:42:19souvent, en tant
01:42:21qu'automobiliste, je me rends compte que,
01:42:23franchement, c'est pas 30 km heure qui sont...
01:42:25– 30 km heure de différence, c'est déjà pas
01:42:27mal, vous voyez ? Donc,
01:42:29moi, je trouve que c'est déjà pas mal.
01:42:31Après, il y en a qui continuent à remonter
01:42:33les fils à partir du moment où
01:42:35le trafic est fluide. Ça, ça va être
01:42:37interdit. C'était pas si accidentogène
01:42:39que ça, je pense, mais ça, ça va
01:42:41être interdit. Mais en revanche, à partir du moment où
01:42:43c'est bouché, il faut remonter tranquillement, mais c'est aussi
01:42:45le rôle de tout le monde, des écoles
01:42:47de moto,
01:42:49de faire évoluer les choses et de faire évoluer les gens.
01:42:51– Il y a des détracteurs, imaginons
01:42:53un jour, et c'est peut-être... – Pour la moto, il y a toujours
01:42:55des détracteurs. – Toujours, bien sûr.
01:42:57Et que l'interfile disparaisse,
01:42:59c'est la mort du deux-roues dans les grandes villes,
01:43:01on est d'accord ?
01:43:03Parce que les utilisateurs
01:43:05achètent un deux-roues pour ça, principalement.
01:43:07– Là, à un moment donné, il faudra s'arrêter, parce qu'on a
01:43:09eu beaucoup de choses, quand même, ces derniers
01:43:11temps. – Le contrôle technique.
01:43:13– Le contrôle technique,
01:43:15le permis qui a été
01:43:17durci, bon, ça, c'était plutôt...
01:43:19Ça allait dans le bon sens.
01:43:21Le CPF qui a été
01:43:23arrêté au bout de trois mois,
01:43:25donc on voudrait être contre la moto,
01:43:27on ne ferait pas mieux, mais là, en revanche,
01:43:29ces idées, je pense que, de toute façon,
01:43:31les gens qui sont à la sécurité routière
01:43:33ne sont pas du tout contre la moto,
01:43:35ils essayent de trouver des choses pour
01:43:37avoir un peu plus de sécurité, ce qui est logique.
01:43:39– Est-ce que ça va être plus compliqué pendant les Jeux olympiques ?
01:43:41Dès demain, il va y avoir des voies
01:43:43olympiques, donc des voies réservées,
01:43:45et donc même les deux-roues ne pourront pas les utiliser,
01:43:47même si, manifestement, parfois,
01:43:49les deux-roues utilisent les voies de bus aussi,
01:43:51vous le savez très bien, Philippe, moi, je ne le dis pas à tout le monde,
01:43:53mais il y en a beaucoup qui le font à Paris,
01:43:55je pense qu'on a suffisamment de témoins ici
01:43:57sur ce plateau pour le dire, donc est-ce que ça va être compliqué
01:43:59pour les voies olympiques ?
01:44:01– Vous prenez un bon exemple, parce que nous, quand on a fait
01:44:03la proposition
01:44:05des remontées de fil, à l'époque, on avait
01:44:07demandé l'ouverture des voies de bus pour les deux-roues.
01:44:09Mais alors, tout de suite, on nous a dit
01:44:11« Oh là là, vous allez aller trop vite », etc.
01:44:13Mais si on allait d'une façon
01:44:15tranquille, après, il y avait le lobby des vélos,
01:44:17qui est encore une chose, parce qu'ils font des associations
01:44:19qui sont directement contre les motos
01:44:21au départ, donc après, c'est compliqué
01:44:23de s'en sortir, notamment à Paris,
01:44:25où aussi, on fait des voies
01:44:27qui font en sorte qu'on ne peut pas
01:44:29remonter entre les deux voitures, au lieu de faire
01:44:3120 centimètres plus large quand ils les construisent,
01:44:33donc il y a tout à refaire, de toute façon,
01:44:35il y a tout à voir. Alors, pour les Jeux olympiques,
01:44:37moi, je suis très content que ça bouchonne, parce que c'est
01:44:39quelque chose d'extraordinaire, les Jeux olympiques,
01:44:41mais bien sûr, qu'est-ce que ça peut faire
01:44:43que ça bouchonne pendant 15 jours,
01:44:45alors que c'est quelque chose qu'on n'a pas eu depuis un siècle ?
01:44:47Moi, ça ne me dérange pas.
01:44:49Ça impacte beaucoup ? Oui, ça impacte.
01:44:51C'est les Jeux olympiques.
01:44:53Moi, ce qui m'inquiète plus
01:44:55que les Jeux olympiques, c'est que tout ce qui va être fait
01:44:57pour les Jeux olympiques, ça risque
01:44:59de rester après. Moi, je le sens bien
01:45:01comme ça. Très bien. Alors,
01:45:03on peut faire réagir le plateau, Jonathan Cixous,
01:45:05sur ce qui a été dit, sur le fait que peut-être
01:45:07certains veulent la peau
01:45:09des deux roues. Alors, que certains
01:45:11veuillent la peau des deux roues, c'est fort probable,
01:45:13comme d'autres, sans citer personne,
01:45:15veulent faire la peau des voitures.
01:45:17Et de la pollution.
01:45:19Mais ce qui est intéressant,
01:45:21et là où je peux aussi suivre parfois le mouvement,
01:45:23il y a dans les grandes villes,
01:45:25et à Paris notamment, une pollution
01:45:27sonore due à pas mal de deux roues
01:45:29qui devraient
01:45:31être aussi, d'une façon ou d'une autre,
01:45:33maîtrisées par,
01:45:35peut-être un contrôle technique, peut-être par la loi,
01:45:37pour je ne sais quelle autre mesure,
01:45:39pour éviter d'avoir des véhicules
01:45:41trop bruyants, et qui résonnent terriblement
01:45:43dans une ville
01:45:45telle que Paris, où les rues
01:45:47sont étroites. Ensuite,
01:45:49il y a deux mots qui m'ont marqué
01:45:51dans ce qui vient d'être dit. Il y a
01:45:53effectivement
01:45:55le motard en colère
01:45:57qui a parlé de vivre ensemble, et vous,
01:45:59vous avez employé un autre terme intéressant, vous avez parlé
01:46:01de raisonnable. Mais je me pose la question
01:46:03dans la ville, je parle de
01:46:05Paris, ville qui est la mienne,
01:46:07je me demande s'il y a quelque chose
01:46:09de raisonnable qui est fait en matière...
01:46:11— En vivant ensemble de manière raisonnable à Paris.
01:46:13— Je crois que la politique d'aménagement de circulation
01:46:15dans la capitale est telle
01:46:17depuis des années, et cela
01:46:19a donné naissance à de nouveaux comportements
01:46:21que la raison semble
01:46:23abandonner, malheureusement, pas que les motos
01:46:25mais aussi les cyclistes, c'est un
01:46:27vrai danger, mais de plus en plus en devenir,
01:46:29et évidemment des automobilistes, mais qui
01:46:31eux-mêmes dépassent rarement les 30 km
01:46:33à l'heure dans la ville désormais, donc vous voyez
01:46:35c'est une sorte de cocotte minute tout ça.
01:46:37— C'est trop raisonnable, moi je disais déjà
01:46:39pour être roulé en sécurité,
01:46:41mais je pense que par rapport
01:46:43aux motos, on a plus tendance
01:46:45à être moins raisonnable parce que c'est
01:46:47une sorte de jouet parfois, on a
01:46:49envie d'accélérer, etc.
01:46:51Une voiture, on est plus raisonnable
01:46:53parce qu'on est agacé tellement on est
01:46:55dans sa voiture, dans les bouchons, et on n'en peut plus.
01:46:57Donc c'est deux façons de vivre
01:46:59différentes. Sur une moto,
01:47:01on est décontracté, c'est la
01:47:03liberté, c'est le... — Vous n'allez pas nous dire
01:47:05le contraire, vous qui êtes un champion de moto, vous qui avez
01:47:07toujours vécu au sein de la moto
01:47:09— C'est pour ça que j'en ai resté fier pour vous.
01:47:11— Bien évidemment.
01:47:13Il n'y a pas que des avantages avec la moto.
01:47:15— Bien sûr, il y a des inconvénients,
01:47:17on prend l'appui, il faut s'équiper,
01:47:19on est plus vulnérable.
01:47:21Moi c'est ce qu'on dit toujours aux élèves,
01:47:23quand on roule à moto, il faut imaginer le pire,
01:47:25il ne faut pas dire non, il ne va pas le faire, comme vous me parliez
01:47:27tout à l'heure de clignotant,
01:47:29c'est surtout voir si le type va le faire,
01:47:31l'anticipation, plutôt que...
01:47:33et celui qui met le clignotant, toi, ce qui met le clignotant,
01:47:35qui peut y aller non plus. Donc vous voyez, tout ça,
01:47:37c'est compliqué. Et le risque zéro, de toute façon,
01:47:39n'existe pas. Et quand vous faites
01:47:41de la moto, il faut accepter de prendre
01:47:43un petit peu plus de risques, mais
01:47:45en échange, il y a plus de plaisir, plus de liberté.
01:47:47— Plus de liberté, peut-être. Mathieu Hoque, le vivre ensemble,
01:47:49est-il possible, entre les automobilistes
01:47:51et les motards, notamment ?
01:47:53— Moi je distinguerais deux territoires. Je distinguerais
01:47:55les territoires ruraux, la France rurale, où effectivement
01:47:57c'est beaucoup plus possible de faire coexister
01:47:59les motards avec
01:48:01les automobilistes,
01:48:03de, justement, ce que vous venez de décrire,
01:48:05la situation des grandes agglomérations, que ce soit
01:48:07Paris, Lyon, Marseille, etc., où justement
01:48:09la multimodalité en termes de transport
01:48:11ne mène à rien, puisque
01:48:13en fait, on a aujourd'hui des
01:48:15différents lobbys qui se constituent, que ce soit
01:48:17le lobby des piétons, le lobby des cyclistes,
01:48:19le lobby des trottinettes électriques, notamment,
01:48:21le lobby des gens qui veulent prendre les transports en commun,
01:48:23enfin, il y a énormément de lobbys, effectivement, qui font en sorte
01:48:25qu'aujourd'hui, la multimodalité dans les
01:48:27transports, aujourd'hui, dans les grandes
01:48:29agglomérations, ne peut pas s'exercer pleinement,
01:48:31puisque chacun va essayer de prendre du territoire
01:48:33à l'autre, notamment, que ce soit
01:48:35je veux construire une piste cyclable en plus
01:48:37et donc squeezer une partie de la
01:48:39voie pour les automobilistes,
01:48:41etc., donc on arrive à une véritable
01:48:43guerre aujourd'hui entre les différents acteurs
01:48:45qui se constituent en lobby pour pouvoir
01:48:47justement influencer et avoir des moyens de pression.
01:48:49À la campagne,
01:48:51il n'y a pas de problème de remontée de fil.
01:48:53Oui, il n'y a pas
01:48:55d'interfil, c'est très urbain, en effet.
01:48:57Oui, mais c'est une problématique,
01:48:59on s'est adapté à une problématique urbaine.
01:49:01Vous savez, quand on parle dans les embouteillages
01:49:03et dans Paris, remonter
01:49:05avec un faible différentiel
01:49:07entre les voitures, c'est tout à fait
01:49:09faisable, en restant raisonnable.
01:49:11Voilà, c'est ce qu'il faut.
01:49:13Il faut que ça soit respecté, mais on a l'impression
01:49:15qu'il y a de plus en plus d'interdits et d'empêchements
01:49:17madrassés. Pardonnez-moi, je voulais juste
01:49:19revenir sur le bruit. Le bruit,
01:49:21on sait très bien que pour le contrôle technique, ça ne va rien faire.
01:49:23Le type va emmener son pot
01:49:25d'échappement réglo, et puis il va
01:49:27le redémonter. Donc, malheureusement,
01:49:29c'est un petit tour de vis
01:49:31verbalisé. Sur la question des
01:49:33mobilités, je trouve que c'est très compliqué à Paris
01:49:35de toute manière, de manière globale, sur la question des
01:49:37mobilités, et en plus, il faut
01:49:39jouer avec les nouvelles mobilités. Et puis,
01:49:41on a aujourd'hui à Paris une question qui, pour moi,
01:49:43est dogmatique. On ne veut plus de voitures,
01:49:45on veut de moins en moins
01:49:47de deux roues, il faut laisser la place
01:49:49au vélo, donc il faut que chacun essaie de trouver sa place
01:49:51dans cette architecture qui est très
01:49:53compliquée, et il faut aussi laisser
01:49:55de la place aux piétons, et ça c'est très compliqué.
01:49:57Le vélo, ça a deux roues,
01:49:59mais nous, on aime bien le deux roues à moteur aussi.
01:50:01C'est franchement très compliqué,
01:50:03et évidemment, je pense que c'est tellement dogmatique
01:50:05pour les uns et pour les autres, que c'est
01:50:07devenu tellement compliqué que même nous qui sommes
01:50:09à pied, on ne sait plus
01:50:11de quel côté donner, et à Paris, malheureusement,
01:50:13il y a aussi un problème de discipline,
01:50:15que ce soit les trottinettes, que ce
01:50:17soit les vélos, et parfois les motards,
01:50:19qui sont un peu en toute anarchie, qui rendent les choses
01:50:21très compliquées.
01:50:23Oui, c'est la liberté.
01:50:25Merci d'être venu sur le plateau de Cynanus.
01:50:27C'était un plaisir, évidemment.
01:50:29Vous rentrez comment ? En deux roues ?
01:50:31Vous prenez l'interfile, évidemment, puisque dimanche soir
01:50:33à Paris, ça bouchonne.
01:50:35Mais en restant, comment ? Raisonnable !
01:50:37Merci, on marque une pause.
01:50:39Restez raisonnables, et restez avec nous sur ces news.
01:50:41Dans un instant, on parle des législatives.
01:50:43A tout de suite.
01:50:47Le compte à rebours pour la spéciale
01:50:49législative dans quelques instants.
01:50:51Sur l'antenne de ces news, avec Maddy Seydi, Jonathan Cixous
01:50:53et Mathieu Hoque. Mais d'abord, le rappel
01:50:55de l'information. Isabelle Piboulot.
01:50:59Du jamais vu depuis
01:51:011981, la participation
01:51:03au premier tour des législatives
01:51:05en France, à midi, a frôlé
01:51:07les 26%. C'est bien mieux qu'en
01:51:092022, où le chiffre n'avait pas
01:51:11dépassé les 19%. Les bureaux
01:51:13de vote resteront ouverts jusqu'à 18h,
01:51:15voire 20h pour les grandes villes.
01:51:17Au total, près de 49 millions
01:51:19de Français sont appelés aux urnes.
01:51:21Édition spéciale à suivre dès 17h.
01:51:23Les intempéries d'hier
01:51:25ont été fatales dans l'aube
01:51:27à René-l'Hôpital. Trois personnes
01:51:29âgées sont décédées hier soir,
01:51:31à bord de leur voiture, écrasées par
01:51:33un arbre en raison des orages et des
01:51:35rafales de vent. Un quatrième passager
01:51:37est toujours en urgence absolue.
01:51:39Le département avait été placé en vigilance
01:51:41orange par Météo-France. Quelques
01:51:43dégâts matériels ont également été
01:51:45observés. Enfin, les îles du sud-est
01:51:47des Caraïbes se préparent à l'arrivée
01:51:49de l'ouragan Beryl, le
01:51:51premier de la saison dans l'Atlantique.
01:51:53Beryl est déjà passé en force 3,
01:51:55soit un niveau très dangereux,
01:51:57les vents soufflant à plus de 180
01:51:59km par heure. Le Centre
01:52:01National des Ouragans de Miami
01:52:03alerte sur des vents potentiellement
01:52:05mortels dans certaines îles.
01:52:09Merci Isabelle Piboulot. L'information
01:52:11revient à 17h sur
01:52:13l'antenne de CNews. Merci de
01:52:15nous avoir accompagnés. Nous allons évoquer
01:52:17les législatives. Je vous le disais, dispositif
01:52:19exceptionnel ce soir à partir de 17h jusqu'à
01:52:211h du matin sur l'antenne de CNews pour
01:52:23tout savoir et ne rien louper du premier tour
01:52:25des législatives avec un taux de participation
01:52:27à 25,9%
01:52:29à midi. On aura l'occasion évidemment
01:52:31d'y revenir et d'en parler mais nous allons
01:52:33aller retrouver
01:52:35Régine Delfour qui se trouve dans un bureau de vote
01:52:37du 16ème arrondissement de
01:52:39Paris pour constater peut-être de
01:52:41l'ambiance mais aussi de l'engouement
01:52:43Régine des électeurs pour ces législatives.
01:52:47Oui absolument Lionel et vous pouvez le
01:52:49voir sur les images de Laura
01:52:51Lestrade, il y a toujours autant de monde
01:52:53dans ce 8ème bureau donc de
01:52:55la mairie du 16ème arrondissement. Alors pour vous
01:52:57donner un peu un ordre d'idée
01:52:59sur les 1292
01:53:01inscrits, on est à plus de
01:53:03700 votants ce qui est quand même un
01:53:05chiffre assez conséquent. Il y a
01:53:07aussi ces procurations qui
01:53:09sont en nombre et en fait on ne savait pas
01:53:11que pendant toute la journée les personnes
01:53:13pouvaient encore se rendre dans des commissariats
01:53:15pour établir une procuration. Ce matin
01:53:17il y avait 46 procurations. Là nous sommes
01:53:19à un chiffre de 100 procurations.
01:53:21Avec Laura nous avons pu voir
01:53:23beaucoup de personnes, alors de profils
01:53:25assez divers, des
01:53:27seniors mais aussi beaucoup de jeunes qui ont
01:53:29décidé de venir voter, des couples
01:53:31aussi avec leurs enfants.
01:53:33On a vu aussi des gens qui rentraient de week-end avec
01:53:35leur valise. C'est pour vous dire à quel point
01:53:37ce scrutin est important
01:53:39ici et il reste
01:53:41encore quelques heures, 3h30
01:53:43avant le dernier bulletin soit mis
01:53:45dans Lyon-Lyonel.
01:53:47Régine Elfour avec Laura Lestrade pour les images
01:53:49en direct de ce bureau de vote du 16ème arrondissement
01:53:51de Paris. Mathieu
01:53:53Hoque, cette
01:53:55intention de vote, cette participation
01:53:57en tout cas des Français, est-ce qu'elle vous
01:53:59surprend ? Non, elle se crée en fait
01:54:01en réalité dans le contexte qui est le contexte
01:54:03que nous suivons en fait.
01:54:05Nous avons trois éléments qui justifient cette
01:54:07participation. Le premier point, c'est effectivement le contexte
01:54:09historique avec une dissolution
01:54:11qui a surpris un petit peu tout le monde
01:54:13et qui a justement repolitisé le débat
01:54:15et les Français savent aujourd'hui ce
01:54:17que signifie, on va dire, voter pour
01:54:19un député aujourd'hui
01:54:21pour ce scrutin-là davantage
01:54:23qu'en 2022 puisqu'en
01:54:252022 on avait une incertitude qui pesait
01:54:27après la réélection
01:54:29d'Emmanuel Macron. Le deuxième
01:54:31élément qui explique aussi pourquoi la participation
01:54:33est en nette hausse, c'est justement
01:54:35cet effet massif des procurations
01:54:37justement le fait que
01:54:39le dispositif des élections a été davantage
01:54:41explicité aux Français
01:54:43puisque comme on était sur un temps très court
01:54:45pour faire campagne, il a fallu mobiliser
01:54:47chacun des camps a dû mobiliser davantage
01:54:49de monde et puis le troisième
01:54:51facteur qui explique la mobilisation
01:54:53c'est la clarté des offres politiques
01:54:55puisqu'aujourd'hui on a trois blocs qui
01:54:57s'affrontent, qui sont assez clairement identifiés
01:54:59et donc les Français savent pour qui ils vont
01:55:01voter, soit pour le statu quo, soit pour une révolution
01:55:03politique. On continue à décrypter cette
01:55:05avance scrutin, jusqu'à
01:55:0720h où l'on connaîtra, on aura une tendance en tout cas
01:55:09avec des résultats qui seront un petit peu plus
01:55:11significatifs pour ce premier tour mais donc
01:55:13les Français ont jusqu'à 18h voire
01:55:1520h dans les grandes villes pour voter, c'est à
01:55:17cette heure-là que se dessineront donc les premiers
01:55:19résultats de cette élection susceptible de
01:55:21bouleverser le paysage politique
01:55:23et sur la base de ces estimations, des
01:55:25projections en siège sur ce que pourrait être l'Assemblée
01:55:27nationale à l'issue du second tour
01:55:29qui seront également proposées. Comment fonctionnent
01:55:31ces élections ? Pour tout savoir,
01:55:33écoutez Sarah Varly.
01:55:35À 20h ce soir,
01:55:37les premières estimations des scores
01:55:39des différentes forces politiques en lice
01:55:41pour le premier tour des législatives seront
01:55:43publiées. La participation
01:55:45devrait être d'au moins 63%
01:55:47selon Ipsos contre 47,5%
01:55:49au premier tour des législatives
01:55:51de 2022, un chiffre
01:55:53qui aura un impact direct sur la proportion
01:55:55des 577 députés
01:55:57qui seront élus dès le premier tour
01:55:59ainsi que sur le nombre de triangulaires
01:56:01voire de quadrangulaires potentielles
01:56:03qui auront lieu au second tour le 7 juillet.
01:56:05Pour être élu dès le premier
01:56:07tour, un candidat doit recueillir
01:56:09la majorité absolue des suffrages exprimés
01:56:11mais aussi les votes d'au moins un quart
01:56:13des électeurs inscrits dans la circonscription.
01:56:15En 2022, seulement
01:56:175 députés avaient été élus dès le premier
01:56:19tour. Autre seuil imposé
01:56:21par le code électoral, un candidat
01:56:23doit recueillir les voix de 12,5%
01:56:25des inscrits afin de se maintenir
01:56:27au second tour. Le nombre de triangulaires
01:56:29pourrait être en très forte hausse
01:56:31selon les estimations de l'Institut
01:56:33de sondage Ipsos. Il pourrait y avoir
01:56:35200 à 250 triangulaires
01:56:37au second tour contre 8 en 2022.
01:56:39Le nombre de quadrangulaires
01:56:41est lui difficile à prévoir
01:56:43mais il devrait rester très faible.
01:56:45Ces confrontations à 3 voire 4 candidats
01:56:47sont source d'incertitudes
01:56:49sur l'issue de l'élection. Pour vous rendre
01:56:51aux urnes, il vous suffit de vous munir
01:56:53d'un des papiers d'identité suivant,
01:56:55la carte nationale d'identité ou passeport
01:56:57valide ou périmée depuis moins de 5 ans,
01:56:59la carte vitale avec photographie
01:57:01ou encore un permis de conduire valide.
01:57:03La carte électorale, elle,
01:57:05n'est pas obligatoire pour voter.
01:57:07Et il est possible
01:57:09donc encore d'aller voter si vous êtes inscrit
01:57:11sur les listes électorales
01:57:13même si vous avez égaré votre carte électorale
01:57:15avec les papiers d'identité, cela suffit.
01:57:17Mais ce qui est fascinant aussi, m'a dit Seydi,
01:57:19dans cette élection, c'est qu'il peut y avoir
01:57:21beaucoup de triangulaires, là aussi
01:57:23c'est inédit, parce que comme il y a
01:57:25beaucoup de votants, avec 12,5%
01:57:27n'importe quel candidat
01:57:29s'il obtient ces 12,5%
01:57:31des voix, peut être
01:57:33encore au deuxième tour, il peut même y avoir une quadrangulaire.
01:57:35Absolument, ça je suis pas sûr
01:57:37que des gens
01:57:39avaient conscience de ça, effectivement
01:57:41la difficulté de cette élection, c'est de
01:57:43réunir 12,5% pour pouvoir se
01:57:45maintenir au deuxième tour. Et au regard de la
01:57:47participation qui est inédite,
01:57:49il risque d'avoir beaucoup de triangulaires
01:57:51ce qui
01:57:53polarise encore plus le débat
01:57:55probablement les trois grands
01:57:57partis vont certainement se poser la question
01:57:59d'un désistement potentiel, qui se
01:58:01désiste pour qui, ça risque
01:58:03de compliquer le
01:58:05deuxième tour. En sachant qu'on a aussi une particularité
01:58:07sur cette élection, c'est que
01:58:09c'est beaucoup de nouveaux candidats
01:58:11les partis sont allés chercher beaucoup de nouveaux candidats
01:58:13qui n'ont pas forcément de culture politique
01:58:15et qui n'ont même pas de passé politique
01:58:17Absolument, et je
01:58:19demande qu'à voir, quand on demande à un candidat
01:58:21qui est convaincu qu'il peut aller au deuxième tour, mais qu'on
01:58:23lui dit, tu sais, pour des questions politiques
01:58:25si tu y vas, tu risques de faire passer
01:58:27un candidat qu'on ne souhaite pas, bon
01:58:29courage de dire à un candidat qui n'a aucune
01:58:31culture politique et qui est convaincu
01:58:33qu'il peut gagner au deuxième tour. Donc on risque
01:58:35d'avoir des résultats assez surprenants.
01:58:37Situation donc inédite, en effet, Jonathan
01:58:39Est-ce que cela nuit à la lecture
01:58:41de ce que pourrait être l'Assemblée
01:58:43nationale à partir du 8 juillet ?
01:58:45Pour ce qui est de la soirée d'aujourd'hui
01:58:47oui, ça ne va pas être facile
01:58:49à 20h de pouvoir
01:58:51avoir d'ores et déjà une idée
01:58:53une photographie claire
01:58:55des urnes
01:58:57en ce jour
01:58:59et avec, par rapport à tout ce
01:59:01qui a été dit, le nombre de votants
01:59:03le nombre de triangulaires
01:59:05voire quadrigulaires qui s'annoncent
01:59:07le scrutin va mettre du temps
01:59:09à être dépouillé jusqu'au bout ce soir
01:59:11pour avoir une idée
01:59:13de ce que ça donnera la semaine prochaine
01:59:15et la semaine prochaine, là, le jeu
01:59:17sera plus clair, évidemment
01:59:19déjà parce qu'il y aura de facto moins de candidats
01:59:21et ça
01:59:23ce sera intéressant de voir
01:59:25dans certains cas de figure
01:59:27de triangulaires. Alors, s'il y a des triangulaires
01:59:29effectivement, il y a le jeu des désistements
01:59:31entre candidats
01:59:33mais sinon, même entre duels
01:59:35je serais curieux de voir
01:59:37qui pourrait, dans des circonstructions
01:59:39que j'ignore moi-même en vous parlant
01:59:41mais c'est en théorie
01:59:43qu'est-ce qui fera la différence ?
01:59:45Est-ce que c'est parce qu'un candidat défend
01:59:47les couleurs d'une écurie politique
01:59:49qui séduit
01:59:51ou est-ce que
01:59:53parce que c'est une législative, mine de rien
01:59:55des enjeux locaux vont faire la différence
01:59:57parce que c'est un député sortant
01:59:59ou parce qu'il a été député dans une précédente
02:00:01législature et paré élu
02:00:03en 2022, il revient, etc.
02:00:05Il y a ce cas de figure qui se présente
02:00:07dans certains cas
02:00:09je serais aussi, surtout, intéressé
02:00:11de décrypter
02:00:13les résultats du second tour
02:00:15parce que c'est là où on va
02:00:17avoir la photo réelle, je pense
02:00:19de l'électorat français
02:00:21ce soir
02:00:23évidemment que c'est crucial d'analyser
02:00:25les résultats et de voir
02:00:27au fur et à mesure de ce qu'on apprend
02:00:29ce que révèlent
02:00:31ce que révéleront ces résultats
02:00:33mais la finalité pour moi
02:00:35ce sera vraiment la
02:00:37la fin de la semaine prochaine
02:00:39juste un mot un peu anecdotique mais ça n'est pas si anecdotique
02:00:41que ça, tout à l'heure j'ai été marqué
02:00:43dans la petite interview que Régine Delfour
02:00:45a faite de cette directrice
02:00:47de bureau de vote
02:00:49un paradoxe qui se retrouve partout
02:00:51les français se mobilisent
02:00:53en masse aujourd'hui pour aller voter
02:00:55et pourtant, il est depuis des jours
02:00:57on nous le dit, quasiment mission impossible
02:00:59que d'avoir des assesseurs
02:01:01pour le dépouillement, ça a été redit
02:01:03par la directrice
02:01:05de ce bureau de vote de Paris
02:01:07et je trouve ça assez révélateur
02:01:09de quelque chose, d'un côté formidable
02:01:11il y a un sentiment de
02:01:13mobilisation
02:01:15on se sent concerné, donc ça se traduit
02:01:17par quoi ? par le fait d'aller voter
02:01:19en revanche, dès lors qu'il faut
02:01:21renier sur sa soirée
02:01:23et bien là, c'est beaucoup plus difficile
02:01:25et dès lors que
02:01:27il y a pour le coup
02:01:29une démonstration de sens civique
02:01:31qui met en jeu, entre parenthèses
02:01:33votre dimanche soir, ça n'arrive pas tout le temps
02:01:35vous préférez rester chez vous
02:01:37pour regarder ces news
02:01:39et la soirée électorale, si vous êtes obligé
02:01:41de dépouiller dimanche soir, vous ne pouvez pas regarder ces news
02:01:43ce qui est très intéressant, et je vous avoue que je l'ai
02:01:45appris à la faveur de ce cas de figure
02:01:47récemment, on peut
02:01:49mobiliser des personnes
02:01:51le soir du dépouillement
02:01:53dans les derniers votants
02:01:55entre guillemets
02:01:57on ferme les portes et on prend le plus
02:01:59vieux et le plus jeune des votants
02:02:01et ce sont ces deux personnes mobilisées d'office
02:02:03qui devront dépouiller
02:02:05les résultats ce soir-là
02:02:07je trouve ça...
02:02:09les pauvres ils sont prêts à l'étage
02:02:11c'est assez intéressant, révélateur d'un certain
02:02:13dans un sens, les français se sentent
02:02:15vraiment, ils font corps, ils jouent la carte
02:02:17de la démocratie, et de l'autre
02:02:19il y a un certain hyper-individualisme
02:02:21qui prime cependant
02:02:23l'engagement politique a donc ses limites
02:02:25mais avec peut-être 250 triangulaires
02:02:27on y revient, Mathieu Hoque
02:02:29on est dans un flou total quand même
02:02:31il est très difficile d'anticiper face à cette situation
02:02:33inédite pour faire des projections très précises
02:02:35c'est la crainte que moi j'observe
02:02:37c'est qu'en fait on va, avec cette
02:02:39somme et cette accumulation du nombre de triangulaires
02:02:41possibles, l'élan démocratique qui est
02:02:43suscité par ce premier tour avec une participation
02:02:45historique, il faut dire qu'on est sur un niveau
02:02:47de participation proche d'une présidentielle
02:02:49on est largement au-dessus des législatives
02:02:51de 2022, cet élan
02:02:53démocratique, c'est-à-dire le fait que les français vont
02:02:55se déplacer pour voter pour une offre
02:02:57politique qu'ils jugent claire
02:02:59peut se faire tuer, se faire balayer
02:03:01par la logique de second tour, par la logique d'appareil
02:03:03parce que justement, certains partis politiques
02:03:05vont appeler soit des désistements
02:03:07dans le cadre triangulaire, donc effectivement ça va faire gagner
02:03:09forcément la liste qui est arrivée en premier
02:03:11puisque de fait le report de voix
02:03:13va être davantage sur cette liste-là
02:03:15et puis aussi vont appeler
02:03:17à voter barrage, et donc en fait
02:03:19ils vont proposer
02:03:21par le désistement ou par l'appel au vote
02:03:23barrage contre certains partis
02:03:25politiques, ils vont en fait appeler les français
02:03:27à voter contre une offre politique
02:03:29et donc moi la crainte que j'ai, c'est que les français qui se sont
02:03:31qui ont un élan démocratique
02:03:33au premier tour, se fassent tuer, se fassent balayer
02:03:35par justement des logiques d'appareil
02:03:37le régime un peu des partis au second
02:03:39tour, parce que justement, telle offre politique
02:03:41ne correspond pas à ce que certains partis politiques
02:03:43veulent. Les français donc votent
02:03:45massivement, record depuis
02:03:471981 pour cette législative
02:03:49on écoute certains d'entre eux qui sont allés donc voter
02:03:51aujourd'hui.
02:03:53C'est important à chaque fois, de toute façon pour moi
02:03:55j'essaye de voter
02:03:57à chaque fois que je le peux
02:03:59et cette fois-ci par contre
02:04:01ça obéit une importance encore un peu plus
02:04:03un peu plus grande
02:04:05Aujourd'hui on n'a pas le choix surtout
02:04:07on est obligé de venir voter
02:04:09moi je pense que je vote
02:04:11par dépit franchement, parce que
02:04:13je pense que tous les partis sont en train de
02:04:15se battre, pas pour la France
02:04:17mais pour la bonne place
02:04:19parce qu'être président
02:04:21pour avoir la gloire
02:04:23pour eux c'est une priorité
02:04:25Je n'ai pas voté aux européennes mais je vote
02:04:27comme vous voyez aux législatives
02:04:29Très important, je pense qu'on aura un petit peu
02:04:31moins d'abstention mais on risque quand même de prendre les 60%
02:04:33ce qui veut dire que de toute façon
02:04:35on aura encore une minorité comme d'habitude
02:04:37qui va nous gouverner indirectement
02:04:39Voilà et ces témoignages
02:04:41nous font dire que les français sont pas dupes
02:04:43là s'ils s'impliquent beaucoup plus qu'ils ne l'ont
02:04:45fait par le passé, ils ont quand même
02:04:47une idée de la politique qui
02:04:49semble un tout petit peu dégradée tout de même
02:04:51Absolument, ils ont une idée de la politique dégradée
02:04:53et puis ils ont une attente forte
02:04:55c'est parce qu'ils ont une attente forte
02:04:57et d'ailleurs je suis très curieuse de voir ce qui va se dire au deuxième tour
02:04:59moi je pense que la question des barrages
02:05:01il y a longtemps que les français l'ont compris
02:05:03et ils sont libres de leur vote
02:05:05donc j'aimerais bien voir comment ça va se passer, non seulement en termes
02:05:07de désistement et de barrage et d'ordre
02:05:09qui seraient donnés à voter pour tel ou tel candidat
02:05:11les français l'ont démontré
02:05:13d'ailleurs aux européennes qu'ils étaient
02:05:15libres, qu'ils avaient compris le fonctionnement de la démocratie
02:05:17qu'ils étaient libres de leur vote
02:05:19donc je suis assez curieuse de savoir ce qui va se passer
02:05:21entre les deux tours pour voir
02:05:23comment les français vont se positionner
02:05:25pour rester libres
02:05:27de leur vote. Bien sûr et c'est ça
02:05:29Jonathan Cixous qui peut créer des surprises
02:05:31encore dans l'entre-deux-tours c'est-à-dire
02:05:33qu'en fonction de ce qui va se passer ce soir
02:05:35il peut y avoir des positionnements
02:05:37il peut y avoir des déclarations, des informations
02:05:39qui vont peut-être influencer
02:05:41un premier choix des français
02:05:43c'est ça qui est aussi fascinant et passionnant
02:05:45mais je ne sais pas
02:05:47l'intensité du suspense
02:05:49suspense il y a et suspense il y aura
02:05:51ça c'est une évidence mais l'intensité de ce suspense
02:05:53là j'ai un doute parce que peut-être
02:05:55qu'effectivement les français vont goûter
02:05:57à la liberté
02:05:59absolue du choix de vote
02:06:01et peut-être
02:06:03ne pas se laisser
02:06:05influencer, se laisser dicter
02:06:07plus précisément par une famille politique
02:06:09quelle qu'elle soit
02:06:11la teneur de leur vote à venir
02:06:13suspense mais peut-être pas si grand que ça
02:06:15effectivement et on va suivre ça
02:06:17en direct sur l'antenne de CNews
02:06:19c'est ça qui est fabulant, on va passer une excellente soirée
02:06:21donc vous restez avec nous, merci d'avoir participé à l'émission
02:06:23restez bien installés en effet
02:06:25pour avoir toutes les informations car
02:06:27la spéciale des législatives commence maintenant
02:06:29en tout cas dans quelques minutes sur notre
02:06:31antenne avec Romain Desarbres qui va vous rejoindre
02:06:33sur ce plateau dans quelques instants
02:06:35pour prendre la main et pour lancer la soirée
02:06:37il y aura ensuite Laurence Ferrari
02:06:39aux côtés de Pierre Devineau
02:06:41et Céliote Deval qui nous rejoindront
02:06:43évidemment tout au long de la soirée
02:06:45et ce sera jusqu'à 1h du matin
02:06:47avec nos invités
02:06:49avec tous les invités politiques qui seront
02:06:51sur le plateau évidemment donc restez
02:06:53bien installés sur CNews pour ne rien louper
02:06:55de cette grande soirée
02:06:57politique sur CNews et Olivier Benkemoun
02:06:59qui sera là également à partir de minuit
02:07:01jusqu'à 1h du matin, merci
02:07:03bonne soirée et continuez à voter bien sûr