La période d'élection législative anticipée que nous traversons a un impact sur l'épargne des français. La dissolution de l'Assemblée Nationale par le Président de la République a entrainé une vague de stress sur les marchés, une baisse de 4 % pour le CAC40. Régis Yancovici, fondateur et dirigeant de Luxavie, revient sur les conséquences de l'actualité politique.
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00:00Nous enchaînons à présent avec l'œil du CGP et un thème tout à propos en cette période d'élections législatives anticipées.
00:12Nous allons regarder l'impact du politique et notamment du sujet politique en ce moment en France sur l'épargne des Français avec Régis Iancovici.
00:20Bonjour Régis Iancovici.
00:21Bonjour Nicolas.
00:22Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine, fondateur et dirigeant de Luxavie.
00:27Depuis l'annonce quand même d'Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale et donc de ces élections législatives anticipées,
00:34beaucoup d'épargnants se posent un petit peu la question quand même de...
00:39Ils nous la posent aussi.
00:40Oui c'est ça, de qu'est-ce que je fais globalement.
00:42Exactement. Alors il y a beaucoup de choses à dire, on va essayer de faire tenir tout ça en cinq minutes.
00:48La première chose c'est de voir la réaction des marchés.
00:50Globalement le CAC 40 a baissé d'à peu près 4%, dans le même temps le DAX, qui est un peu une référence, a baissé de 1,5%.
00:57Donc l'écart est réel sans être non plus magistral.
01:02Du côté des taux d'intérêt, on a un écart de taux entre la France et l'Allemagne qui est en moyenne historiquement de 50 points de base
01:10et qui s'est écarté à 75 points de base, donc on a gagné 25 points de base.
01:15Ça n'a rien d'alarmant réellement.
01:18On a déjà connu ce genre d'écart en 2020, en 2018, donc c'est quelque chose d'assez récurrent.
01:24D'accord, donc c'est un indicateur, c'est une conséquence, mais c'est pas non plus alarmant si je comprends...
01:29Exactement. On prend la température, on voit que finalement il fait pas si chaud ou si froid, mais en tout cas c'est pas une température excessive.
01:36De la même manière, l'euro a pas tant bougé que ça.
01:39Il a plus bougé la veille des résultats, la veille de la dissolution,
01:42donc le vendredi, suite au chiffre du chômage, que suite à l'annonce des résultats et la dissolution.
01:50Maintenant, une fois qu'on a dit ça, il faut voir est-ce que finalement c'est une bonne occasion pour encore agir
01:57ou finalement c'est que les marchés ont intégré que c'était pas si grave.
02:00Surtout qu'on est encore en période de campagne électorale, le 7 juillet pour le coup, il y a différents scénarios.
02:07Il y a un scénario avec une formation politique à l'extrême à l'Assemblée nationale en majorité relative ou absolue,
02:15il y a un scénario avec le camp présidentiel, mais est-ce que ça peut vraiment faire changer la donne en matière d'investissement ?
02:22La grande difficulté, c'est d'abord d'essayer de faire des prévisions politiques qui soient fiables.
02:28C'est déjà compliqué. Ensuite, c'est de croire ce qui nous est annoncé.
02:32C'est encore très compliqué et d'ailleurs ce qui est annoncé, c'est en cours de route
02:35puisque par exemple l'ARN vient de faire une conférence de presse ce matin.
02:38Tout est intégré au fur et à mesure et tout est changeant.
02:42Donc ça dépend à quel type d'investisseurs on parle.
02:46Si on parle à des gens qui vont faire du court terme, ils peuvent essayer de profiter d'excès,
02:52par exemple si les marchés baissaient fortement le jour des résultats, du premier tour ou du deuxième tour.
02:57Parce que les investisseurs ont pour habitude de surestimer les effets à très court terme.
03:04Donc pour des « traders », c'est un bon milieu, il y a de la volatilité, on capte des écarts.
03:10Mais de sous-estimer les effets à long terme.
03:12Les effets à long terme, c'est qu'on est parti vers, il me semble,
03:15c'est ce qu'on disait au mois de novembre dernier dans l'émission,
03:17une droitisation de l'Europe avec différents impacts au niveau de l'immigration, au niveau de la dette.
03:23Et je crois qu'il ne faut pas attendre, quel que soit le gouvernement,
03:26à ce qu'il y ait une réduction de la dette d'ici deux ans et demi et les élections présidentielles.
03:32Donc finalement, l'actif qui me paraît le plus à risque aujourd'hui,
03:35c'est plus la dette française que les actions ou que même l'euro.
03:40Et donc je tire une petite sonnette d'alarme sur la dette française,
03:45parce qu'il est vrai que la politique de Macron a été de dire « je dépense pour relancer la machine ».
03:51Ça n'a pas fonctionné. On a beaucoup dépensé.
03:54On voit d'ailleurs la dette française qui a été dégradée.
03:58On voit qu'aujourd'hui, le 10 ans français, on ne l'a pas en tête, est supérieur au 10 ans portugais.
04:03C'est vrai qu'on le compare souvent avec l'Italie, mais il y a d'autres pays en Europe, effectivement.
04:06Oui, parce qu'on le compare au fameux PIGS, qu'on disait de manière un peu dédaigneuse.
04:10Les PIGS, il y avait le Portugal. Et aujourd'hui, la dette française se paie plus cher.
04:15Les taux sont plus élevés que les portugais.
04:18Donc attention à cette dette française.
04:20Alors les Français se disent « bon, la dette française, je n'en ai pas dans mon portefeuille ».
04:23Mais ce n'est pas tout à fait vrai, parce que si vous avez un contrat d'assurance vie avec du fonds euro,
04:26vous avez beaucoup de dette française. Il faut regarder, il faut demander.
04:30Et si la nouvelle dette française se paie plus cher, la valeur de ce que vous avez dans vos fonds euro, du coup, baisse mécaniquement ?
04:37Diminue. Alors il y a des mécanismes comptables qui font que les assureurs maintiennent un taux,
04:43mais ces réserves vont diminuer. En tout cas, il y a une prise de risque supplémentaire sur le fonds euro, ça me paraît évident.
04:49Et c'est pour ça que, en tant que spécialiste de l'assurance vie luxembourgeoise,
04:52on a un nombre d'appels croissant depuis quelques jours.
04:56En dix secondes, Régis Iancovici, on attend de voir, globalement, quand on est épargnant, on se prépare ?
05:02Écoutez, nous, concrètement, ce qu'on a fait dans les portefeuilles, c'est qu'on a vendu toute la dette française.
05:08D'accord, ok. Donc on réagit.
05:11Donc effectivement, il y a eu cette réaction-là.
05:12Sur les actions, on était déjà absent, je l'avais signalé au mois de novembre, donc on n'a pas eu grand-chose à faire de ce côté-là.
05:18Merci beaucoup, Régis Iancovici, de nous avoir accompagné dans l'émission Smart Patrimoine.
05:22Je rappelle que vous êtes fondateur et dirigeant de Luxavie.
05:23Quant à nous, on se retrouve très vite sur Bismarck.